grenoble architectures du xxe siècle
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Architecturesdu XXe siècle
Grenoble
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SOMMAIRE
6 Tour Perret
8 Garage hélicoïdal
10 Immeuble Le Gambetta-Rivet
12 Immeuble Le Turenne
14 Immeuble Le Mercure
16 Immeuble Le Condorcet
18 Bibliothèque municipale d’étude et du patrimoine
20 Trois Tours
22 Église Saint-Jean
24 Hôtel de ville
26 Palais des sports Pierre Mendès-France
28 MC2 - Maison de la Culture
30 Ensemble Mutualité
32 École d’architecture de Grenoble
34 Plan de situation
MODE D’EMPLOILes immeubles sont présentés par ordre chronologique. Quatorze bâtiments incontournables sont complétés par des opérations de moindre importance, illustrant chacune un aspect architectural ou constructif remarquable.Tous les immeubles sont repérés sur un plan de la ville en fin d’ouvrage.
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Si Grenoble donne à voir au promeneur observateur une multitude de témoignages de ses deux mille années d’histoire, le XXe siècle a laissé à la capitale des Alpes une empreinte remarquable. Dès le XIXe siècle, alors qu’elle se libère de son carcan de remparts pour s’étendre jusqu’aux rives du Drac, la ville se forge durablement le caractère qu’on lui connaît toujours aujourd’hui d’une ville qui invente et se réinvente. Pour cela, elle tire parti d’un environnement naturel omniprésent.
La mise au point du ciment prompt et le développement des constructions de béton, « l’or gris » grenoblois, puis l’essor de l’hydroélectricité, cette « houille blanche » qui fonde de fertiles coopérations entre la recherche, l’université et l’industrie, sont les deux piliers sur lesquels Grenoble fait son entrée dans le XXe siècle. La tour Perret, symbole de ces deux élans réunis, s’élève en 1925. En quelques décennies, la ville s’étend et se recompose : les Grands Boulevards sont creusés à l’emplacement des anciennes fortifications, les immeubles s’élèvent, s’allongent et imposent leurs formes géométriques d’inspiration art déco ou modern style, les perspectives s’ouvrent sur les massifs montagneux. Dès l’après-guerre, plusieurs quartiers nouveaux sont érigés, chacun caractéristique des influences architecturales et urbaines de son époque. Puis, c’est l’accueil des Jeux olympiques d’hiver de 1968, qui permet d’imaginer des formes architecturales inédites, dont le Palais des sports figure parmi les témoins les plus remarquables.
De ce siècle qui l’a profondément transformée, Grenoble a gardé de nombreux bâtiments emblématiques, dont une vingtaine sont labellisés Patrimoine du XXe siècle. Cette distinction, créée en 2000 par le ministère de la Culture et de la Communication, acte la reconnaissance de cette architecture. Largement dotée de ce patrimoine contemporain, Grenoble s’impose comme l’un des laboratoires les plus originaux de l’architecture moderne en France. Cette brochure vous invite à partir à la découverte d’une sélection – non exhaustive ! – de témoignages emblématiques de ce siècle d’inventions qui a scellé le mariage entre Grenoble et l’innovation.
Éric PiolleMaire de Grenoble
ÉDITORIAL
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Grenoble entre dans le XXe siècle au tournant de la Grande Guerre, dans un contexte de forte croissance démographique et sous l’impulsion de son maire, Paul Mistral. En 1925, la ville s’ouvre ainsi à la modernité et inaugure « l’ère du béton » avec l’Exposition internationale de la houille blanche et du tourisme. Ce matériau est issu des innovations du XIXe siècle, notamment de l’invention des liants hydrauliques par le Grenoblois Louis Vicat en 1817. Il permet de construire ingénieusement et rapidement. Réservé dans un premier temps aux ouvrages d’art, il est utilisé pour construire la tour Perret (1925) et contribue au développement d’une architecture innovante. En parallèle, on assiste à l’évolution des techniques du bâtiment et la ville devient alors pionnière en matière de construction et d’emploi de nouveaux matériaux. Grenoble s’affiche comme ville moderne.
La première période est caractérisée par l’architecture art déco, qui s’inscrit au fil du temps dans l’esprit moderne européen du Bauhaus. Ces mouvements artistiques, qui privilégient la forme à l’ornementation, promeuvent les lignes épurées. Le béton permet de construire en série des immeubles au gabarit hors norme, avec des hauteurs qui passent d’environ six étages à huit, voire dix étages. Les architectes conçoivent des balcons filants et aménagent les derniers niveaux en terrasses. Si le style art déco s’exprime par des modénatures originales, le Bauhaus fait fi de toute ornementation aux profits de façades lisses, soulignées par des bandeaux filants et des balcons en retrait. Le traitement urbain de la façade reste classique : soubassement plein, alignement sur rue, couronnement en retrait, etc. Les constructions s’implantent aussi bien dans le centre-ville (rue de Belgrade) que dans les nouveaux quartiers à l’ouest (quartiers Championnet et Condorcet) ou au sud (place Gustave-Rivet, Grands Boulevards).
Mais c’est dans les années 1960 que les architectes s’affranchissent des règles constructives d’avant-guerre et que le mouvement moderne s’affirme. La création du campus de Saint-Martin-d’Hères en 1961 marque le changement des valeurs. On assiste à de nouvelles prouesses techniques et esthétiques : béton brut marqué par les traces de coffrage, façades lisses vitrées et sombres, lignes sobres, etc. Surtout, le socle des bâtiments devient transparent, sur pilotis ou entièrement vitré. L’immeuble est traité en îlot et ne recherche plus l’alignement sur la voirie. En 1968, les Jeux olympiques d’hiver transforment radicalement le paysage urbain, avec des immeubles et des équipements originaux qui caractérisent encore aujourd’hui l’image de Grenoble : l’hôtel de ville, le rectorat, les Trois Tours, le stade de glace et ses audacieuses coques de béton, la maison de la Culture, etc., sans oublier le campus à l’américaine de Saint-Martin-d’Hères.
GRENOBLE, VILLE MODERNE
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TOUR PERRET1924-1925
MONOPRIX1913
La « tour pour regarder les montagnes » est le seul bâtiment de l’Exposition internationale de la houille blanche et du tourisme de 1925 à être parvenu intact jusqu’à nous. Elle a été fermée au public en 1965 en raison de la vétusté de son ascenseur. Classée Monument historique tardivement (1998), c’est une œuvre peu connue d’Auguste Perret. Elle en exprime pourtant tout l’art, qui associe étroitement le savoir-faire de l’architecte à celui du constructeur. Perret architecte s’exprime ici de manière très pure, selon les tracés, l’échelle et les proportions issues du carré. Perret constructeur mobilise un sens aigu du calcul, du détail et de l’exécution, qui lui assurent déjà une notoriété internationale dans le domaine naissant du béton armé.Haute de 86 mètres (95 mètres jusqu’à l’extrémité de sa pointe), la tour est la construction de béton armé la plus haute de son temps. Huit piliers forment la structure et lui confèrent un élan audacieux. Leur stabilité est assurée par un système de bandeaux qui les ceinturent à intervalles réguliers, scandant la verticalité de cette aiguille urbaine. Entre ces piliers, des claustras à écailles forment un épiderme ajouré.Un ascenseur rapide (1,15 m/s) conduisait les visiteurs à 60 mètres au-dessus du sol, jusqu’à une terrasse circulaire équipée d’une table d’orientation. Les points cardinaux, inscrits au-dessous, sont visibles depuis le sol. Cette terrasse est aussi accessible par un escalier hélicoïdal. Un étage supérieur plus petit se dresse au-dessus, lui-même surmonté par un escalier en hélice.Aujourd’hui, valorisée par des illuminations récentes, la tour Perret a retrouvé son rôle de phare nocturne. Ayant subi les outrages du temps, elle nécessite une importante restauration, tant pour son intérêt architectural et historique que pour sa fonction de point de repère dans le paysage grenoblois. Elle est labellisée Patrimoine du XXe siècle.
Parc Paul-MistralAuguste Perret (architecte)
Il s’agit de l’un des tout premiers bâtiments édifiés à Gre-noble en ossature poteau/poutre et béton armé. Les motifs de paons placés au-dessus de l’entrée et sous la dépassée de toiture sont de style art nouveau. Les bow-windows (oriel) et la découpe des frontons sont de style art déco. Le type de construction symbolise la modernité.
6 et 8, rue de la République André Papet (architecte)
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GARAGE HÉLICOÏDAL1928
Le garage hélicoïdal est l’un des édifices les plus étonnants du centre-ville. Cachée à l’arrière d’un immeuble d’habitation à la façade art déco, cette copropriété de garages à voitures est inaugurée en 1932. Elle regroupe alors des places de stationnement et des services aux usagers tels que le lavage, l’entretien, la réparation, le ravitaillement en essence, la protection et le gardiennage. Un bureau salon est aménagé au rez-de-chaussée, près de la porte d’entrée, pour recevoir les visiteurs.Structurellement, le bâtiment tire profit des performances du béton armé pour empiler sept étages de dalles suffisamment résistantes pour supporter le poids de 225 véhicules. Mais c’est surtout dans la réalisation de la rampe hélicoïdale que la démonstration de la flexibilité et de l’efficacité de la technique est le plus brillamment réussie. Cette rampe est soutenue par des poutres qui rayonnent, à partir d’une couronne de piliers disposée autour de la cour centrale, vers les boxes placés en périphérie. Cette sobriété constructive, ajoutée à la force de la composition hélicoïdale et à la lumière zénithale de la verrière centrale, lui assure sa qualité architecturale novatrice, à l’image de la célèbre usine Fiat du Lingotto de Turin (1926). C’est une filiale du cimentier Vicat qui exécute les travaux. L’immeuble, labellisé Patrimoine du XXe siècle, est inscrit au titre des Monuments historiques.
HABITAT HBM PIERRE LOTI1932
Ces habitations bon marché (HBM), dites améliorées, sont construites de 1932 à 1934, sous la municipalité de Léon Martin. Un nouveau type de logements sociaux s’affirme alors, por-teur d’un projet social hygiéniste et normatif. La qualité de l’écriture architecturale s’appuie sur un vocabulaire allant du néorégionalisme au style art déco.
6, rue BressieuxLouis Fumet et Louis Noiray (architectes)
2, 3, 4, 6 et 7, rue Pierre-Loti
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IMMEUBLE LE GAMBETTA-RIVET1934 et 1937
Il s’agit du premier immeuble élevé dans le cadre du projet des Grands Boulevards, porté par la Régie foncière de Grenoble. Guidé par la charte esthétique du programme, l’architecte conçoit un édifice de style moderne, entièrement blanc (couleur d’origine reprise lors des derniers travaux de ravalement), qui joue subtilement avec les jeux d’ombre et de lumière engendrés par la modénature de la façade (balcons, retraits, etc.).L’horizontalité du soubassement est fortement marquée, alors que les deux derniers niveaux, en retrait, sont traités en terrasse. Les deux grands pilastres cannelés qui remontent le long de la façade sud se terminent par deux immenses jardinières en forme de chapiteau égyptien, rappelant une feuille de palmier. L’inspiration orientaliste se retrouve également dans les jardinières qui recevaient autrefois de grands goyaviers. Le fronton monumental et la hauteur importante (31 mètres) témoignent d’une parfaite maîtrise du béton armé.
61, 63 et 65, boulevard Gambetta2, 4 et 6, place Gustave-RivetGeorges Serbonnet (architecte)Delachenal et Cie (entrepreneur constructeur)
IMMEUBLE BOULEVARD MARÉCHAL-FOCHAnnées 1940
4, boulevard Maréchal-Foch
Escalier béton, immeuble rue Thiers
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De style art déco, cet immeuble présente les mêmes caractéristiques architecturales que le « Gambetta-Rivet » situé à proximité : affirmation de l’horizontalité, balcons arrondis, façades blanches et derniers niveaux en retrait.
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IMMEUBLE LE TURENNE1933
Cet immeuble de style art déco est remarquable par ses dimensions imposantes, mais également par le relief de ses façades et la modernité de sa modénature. La composition des façades est particulièrement travaillée, avec un jeu de volumes en saillie qui marquent les verticales, alors que les balcons filants débordent du couronnement et soulignent les horizontales. Cette géométrie est accentuée par une série d’encorbellements, de corni-ches, de moulures (notons plus particulièrement le bas-relief en béton de motifs circulaires du dernier niveau) et de jeux de serrureries. La polychromie récente de l’immeuble renforce cette écriture architecturale.Le traitement de l’angle en colonne cannelée, surmontée d’un édicule tel une proue, affirme la place de l’immeuble entre la rue de Turenne et la place Jacqueline-Marval.
À la croisée de deux rues, l’architecte Georges Serbonnet a magnifié l’angle de cet immeuble : la forme architecturale arrondie et en relief par rapport aux deux façades latérales de composition rigoureusement symétrique agit comme un repère dans le paysage de la place de Metz.
L’emploi du béton armé a permis de construire un immeuble en îlot de 25 mètres de haut, avec une façade sur rue agrémentée d’encorbellements et d’une terrasse au huitième étage. Grâce à une ruse qui fera jurisprudence dans le quartier Championnet Condorcet, cette copropriété regroupant deux parcelles dépasse de 7 mètres la hauteur réglementaire ! L’édifice est labellisé Patrimoine du XXe siècle.
1, place Jacqueline-MarvalGeorges Serbonnet (architecte)
8, rue de Strasbourg Georges Serbonnet (architecte)
IMMEUBLE RUE THIERS1933
44 et 46, rue Thiers
RUE DE STRASBOURG1933-1935
IMMEUBLE
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IMMEUBLE GRENIX-MAKALU1942
IMMEUBLE LE MERCURE1949
Ce bâtiment, situé derrière les Grands Boulevards, était prévu initialement pour un usage commercial et industriel. Le permis de construire est déposé par le propriétaire du terrain, M. Kretjman. Possédant déjà des locaux d’activité à cet emplacement, en rez-de-chaussée, il demande l’autorisation d’élever six étages supplémentaires au-dessus.L’édifice est construit sur une trame régulière de poteaux et de traverses horizontales en béton armé d’une très grande finesse, assurant paradoxalement à cet îlot imposant un caractère de légèreté. Sa façade en mur-rideau entièrement vitré est une première à Grenoble. Ce procédé, très moderniste dans les années 1950, s’est largement diffusé par la suite. Le Mercure est l’un des seuls exemples grenoblois d’architecture de qualité utilisant cette technique constructive. Il est labellisé Patrimoine du XXe siècle.
6, rue Colonel-DumontAlbert Teillaud (architecte), Pascal (entreprise)
Cet immeuble du quartier Berriat abritait une fabrique de chaussettes pour les sports d’hiver, d’où la présence de grandes baies vitrées assurant l’éclairage des ateliers. Le jeu subtil des façades biaisées et du décalage de volumes donne toute son originalité au bâtiment.
Angle des rues Ampère et Docteur-Hermite
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IMMEUBLE LE CONDORCET1954
Cet immeuble en proue de navire prend place au cœur d’un îlot mixte d’architectures du XIXe et du XXe siècle, sur une étroite parcelle restée vacante à l’angle de la rue des Bains et de la rue Condorcet. De conception résolument moderne, en limite du quartier haussmannien de la rue Thiers, il marque une véritable rupture, aussi bien dans le style architectural que dans les modes constructifs.L’architecte a su tirer profit de cette parcelle atypique en alignant la façade principale sur la rue Condorcet. L’effet d’horizontalité est accentué par la présence de bandeaux filants sur l’ensemble des façades (faisant office d’appuis de fenêtres et de lisses de balcons), qu’aucune verticale ne vient briser. Suivant les courants de l’architecture moderne des années 1940-1950, Georges Serbonnet utilise la forme du terrain en passant d’une arête d’immeuble à une façade complète, par un travail particulièrement bien dessiné de balcons filants en arrondi.
20, rue CondorcetGeorges Serbonnet (architecte)
IMMEUBLE LE GYMNASE1954
8 et 10, boulevard GambettaAlfred et Jacques Rome (architectes)
L’édifice présente tous les caractères de l’architecture moderne : nombre d’étages élevés, fenêtres plus larges et plus nombreuses, répétition des mêmes balcons à tous les niveaux, utilisation de la courbe pour les balcons et les angles de rue, etc. En déplaçant la cour traditionnelle au pied de la façade principale, boulevard Gambetta, l’immeuble s’affranchit de l’îlot haussmannien.
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LE MARCHÉ D’INTÉRÊT NATIONAL (MIN)1963
Le conseil de l’université envisageait depuis longtemps la construction d’une nouvelle bibliothèque. Celle installée place de Verdun n’était en effet plus adaptée à la hausse de sa fréquentation. La petite taille du terrain (1 700 m²) mis à disposition par la ville de Grenoble pousse l’architecte à adopter un projet original pour répondre à l’ampleur du programme. Contrairement aux dispositions classiques de ce genre d’établissement, il installe les salles de travail et les bureaux de direction au sixième et dernier étage. Les niveaux inférieurs accueillent les 33 km de rayonnages des réserves.L’architecture est massive. Elle est allégée par la composition de la structure constructive apparente, formée d’une double peau en béton ajouré, et par le jeu des poteaux verticaux et des lignes horizontales des soubassements et des niveaux supérieurs. Un lanterneau en coupole et les baies vitrées des deux derniers étages offrent un éclairage naturel appréciable.Occupé depuis 1970 par la bibliothèque municipale de Grenoble, le bâtiment abrite aujourd’hui la bibliothèque d’étude et du patrimoine. Il est labellisé Patrimoine du XXe siècle.
117, rue des AlliésMarcel Welti (architecte)
Ce bâtiment monumental est une vaste halle couverte, caractérisée par une voûte autoportante d’une portée libre de 160 mètres de long, sur une largeur de 40 mètres. Surplombant la nef centrale, le voile est constitué d’un treillis en béton armé formé d’arcs croisés. Les maîtres d’œuvre ont su tirer profit de toutes les qualités du béton armé pour allier prouesse constructive et recherche plastique.
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BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE D’ÉTUDE ET DU PATRIMOINE1955-1959
12, boulevard Maréchal-LyauteyJean Benoit (architecte)
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TROIS TOURS BELLEDONNE, VERCORS ET MONT-BLANC1967
Les Trois Tours sont implantées en 1965 sur une ancienne zone de servitudes militaires devenue jardin public. Leur plan directeur prévoyait d’ailleurs de préserver le plus possible ce parc de l’Île-Verte. Les tours Mont-Blanc, Belledonne et Vercors sont restées pendant longtemps les tours d’habitation les plus hautes d’Europe. Elles s’élèvent à 100 mètres de haut, comptent 28 étages et totalisent 500 logements. Conçue à l’échelle du grand paysage et présentant un effet de ruche à alvéoles extérieures, leur silhouette est souvent associée à l’image de Grenoble. Les balcons, articulés de façon dynamique, transforment les façades revêtues de pâte de verre blanche en un jeu de volumes abstraits où alternent ombre et lumière. Les soubassements et les halls d’entrée sont animés par des mosaïques et des bassins d’eau. Elles obéissent aux normes antisismiques. Les tours sont labellisées Patrimoine du XXe siècle.
Boulevard Maréchal-LeclercRoger Anger, Pierre Puccinelli, Charles Pivot, Pierre Junillion, Michel Loyer, Mario Heymann (architectes)
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ÉGLISE SAINT-JEAN1965
Suite à l’expansion rapide de la ville, le diocèse de Grenoble se lance dans la construction d’une dizaine d’églises nouvelles. Ces édifices répondent à la volonté de modernité et d’ouverture du concile Vatican II. Leur structure extérieure repose sur la simplicité et la sobriété : elle sublime le lieu sans le mettre au premier plan, afin de laisser la place aux fidèles. L’église, dédiée à saint Jean l’Évangéliste, est l’une des plus marquantes parmi les nombreux édifices religieux construits lors de cette période (Saint-Pierre-du-Rondeau, Saint-Vincent-de-Paul, Saint-Luc, Saint-Augustin, Saint-Marc, etc.).Intégrant les contraintes liées à la configuration du terrain et à son insertion dans un quartier déjà très dense, l’église Saint-Jean opte pour une forme circulaire qui permet de rassembler jusqu’à 1 300 fidèles. La nef principale, en forme de cuvette surélevée, est soutenue par 18 piliers en béton armé. Le dôme portant l’autel en forme de cône renversé marque la présence au niveau inférieur de la chapelle construite en béton brut de décoffrage. Elle est labellisée Patrimoine XXe siècle.
14, boulevard Joseph-VallierMaurice Blanc (architecte),René Sarger (ingénieur)
ÉGLISE SAINT-PIERRE-DU-RONDEAULe béton brut de décoffrage est le matériau dominant des églises construites à cette époque. On remarquera plus particulièrement la texture striée de la façade de l’église Saint-Vincent-de-Paul, qui répond à une volonté d’affirmer un rythme pur, souple et ferme à la fois.
106, cours de la Libération et du Général-de-GaulleBernard Avezou et Pierre Blondeau (architectes)
10, rue Abbé-BarralPierre Blondeau (architecte)
ÉGLISE SAINT-VINCENT-DE-PAUL
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HÔTEL DE VILLE1967
Au début des années 1960, l’hôtel de Lesdiguières, qui a abrité la mairie pendant près de 250 ans, devient trop exigu. La construction d’un nouvel hôtel de ville est inscrite dans le programme des équipements qui doivent accompagner les Jeux olympiques d’hiver de 1968. Sa réalisation résulte d’une collaboration, essentielle aux architectes de cette période, entre architectes, urbanistes et artistes plasticiens, assurant une combinaison parfaite entre harmonie, esthétisme et fonctionnalisme.Le projet rassemble dans un même lieu élus, services et accueil de la population. Le choix architectural dissocie les différentes fonctions avec un bâtiment en deux parties : un socle pour l’accueil du public (bureaux administratifs, salle du conseil municipal, salon de réception, salle des mariages) et, à l’aplomb de ces espaces, une tour de 12 étages réservée à l’administration municipale.L’architecte Maurice Novarina affirme la modernité monumentale de l’équipement. Le socle semi-enterré est recouvert d’une plateforme marquée par un couronnement en béton brut. Contrastant avec ce volume
bas, la tour en mur-rideau vitré joue le rôle de signal urbain. La liaison entre la ville et le parc Paul-Mistral est assurée par la transparence du socle, qui s’ouvre sur le patio central, puis sur la végétation environnante, à travers les façades entièrement vitrées des espaces d’accueil.À l’intérieur, les œuvres d’art sont créées pour l’archi-tecture : une mosaïque de Gianferrari recouvre le sol du patio, dont le bassin central accueille une sculpture en bronze d’Etienne Hajdu. Le hall d’honneur est doté d’une sculpture en marbre d’Émile Giliol et de deux lustres monumentaux, dus à un maître verrier de Murano, qui encadrent l’escalier. Une tapisserie d’Alfred Manessier est tendue dans la salle des mariages. Enfin, dans le salon d’honneur, le mur d’étain martelé de l’entrée répond à la tapisserie de Raoul Ubac du mur opposé. Un soin particulier est apporté au choix des matériaux (béton, verre, bois contreplaqué métal, etc.) et du mobilier, ainsi qu’au traitement du béton brut, à l’extérieur comme à l’intérieur. Le bâtiment est labellisé Patrimoine du XXe siècle.
11, boulevard Jean-PainMaurice Novarina, Jacques Giovannoni, Jacques Christin et Marcel Welti (architectes)Jean Prouvé (ingénieur, concepteur des murs-rideaux)
RECTORAT 1971
7, place Bir-HakeimOlivier-Clément Cacoub (architecte)
Situé sur un ancien terrain du Jardin des plantes, cet édifice est emblématique de l’architecture du XXe siècle : traitement en îlot, façades vitrées lisses et sombres, pilotis en rez-de-chaussée, composition avec les espaces environnants, etc. À la même époque, l’architecte a réalisé plusieurs bâtiments du campus universitaire de Saint-Martin-d’Hères, dont l’amphithéâtre Louis Weil.
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PALAIS DES SPORTS PIERRE MENDÈS-FRANCE
Le Stade de glace de Grenoble a été construit dans le parc Paul-Mistral pour accueillir les épreuves de patinage et la cérémonie de clôture des Jeux olympiques d’hiver de 1968. Inauguré le 12 octobre 1967, il porte depuis 1982 le nom de Pierre Mendès-France. Il est désormais utilisé comme lieu d’événements sportifs, culturels et associatifs.Son architecture témoigne des avancées constructives de l’époque. Sa couverture répond au principe du voile de béton employé au CNIT à la Défense en 1958 par Nicolas Esquillan, en collaboration avec Bernard Zehrfuss, Marcel Breuer, Jean Prouvé et Pier Luigi Nervi. La forme de la coque en selle de cheval ou paraboloïde hyperbolique – d’à peine 6 centimètres d’épaisseur – lui donne sa résistance. Cette réalisation augure une autre manière de concevoir l’architecture, mettant en jeu des forces invisibles. Ici, deux voûtes cylindriques de 95 mètres par 65 mètres se croisent et reposent sur quatre points d’appui. Les porte-à-faux de 48 mètres créent une silhouette remarquable. Le bâtiment est labellisé Patrimoine du XXe siècle.
1967-1968
14, boulevard ClémenceauRobert Demartini et Pierre Junillon (architectes)Nicolas Esquilan (ingénieur)Boussiron et Limousin (entreprises)
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4 rue Paul ClaudelAndré Wogenscky (architecte, 1968), Remanié de 1993 à 2004 par Antoine Stinco (architecte)
Construit pour les Jeux olympiques d’hiver de 1968, cet hôtel présente une façade imposante et rythmée. La verticalité est affirmée par une succession de lames à pas irrégulier, alors que les balcons soulignent les lignes horizontales. Les garde-corps et les allèges sont en verre émaillé (émalit) de couleur vert d’eau, teinte qui s’harmonise avec le béton brut de décoffrage des façades.
Construite à l’occasion des Jeux olympiques d’hiver de 1968, la maison de la Culture est inaugurée le 13 février 1968 par André Malraux, alors ministre de la Culture. Le bâtiment est conçu comme un lieu de vie disposant d’espaces inédits tels qu’un théâtre mobile, une artothèque, une discothèque et un restaurant. Pour l’architecte André Wogenscky, « il était un lieu de rencontre où devaient se trouver spontanément solidaires, hommes, femmes, jeunes gens venus de partout, quels que soient leur idéologie, leur religion, leur âge et leur idéal ». Nommé le Cargo dans ses premières décennies, l’édifice est typique de l’architecture moderne. Il offre un jeu subtil de formes et de couleurs, avec des murs de béton revêtus de tôle émaillée blanche.L’accès public devait initialement se faire depuis une vaste esplanade surélevée, prévue à l’extrémité sud de la rue Marcellin-Berthelot dans le plan d’urbanisme établi par Henri Bernard en 1963. Mais cette place ne sera finalement pas réalisée, ce qui explique l’escalier monumental qui soutient la partie ouest de l’édifice pour relier l’accueil au sol naturel.Un important programme de réhabilitation est confié à l’architecte Antoine Stinco en 1993. Une extension est réalisée au nord, reliée au bâtiment d’origine par une passerelle vitrée afin de préserver l’intégrité architecturale de ce dernier. À l’occasion de sa réouverture en 2004, la maison de la Culture est rebaptisée MC2. Dans le cadre du 1 % artistique, Dominique Gonzalez-Foester réalise Le Jardin du dragon et des coquelicots, qui intègre l’œuvre de Marta Pan, Sculpture, réalisée en 1968. Le bâtiment est labellisé Patrimoine du XXe siècle.
10 et 12, boulevard Maréchal-JoffreAlbert Teillaud, Maurice Blanc et Jacques Rome (architectes)
MC2MAISON DE LA CULTURE1968
HÔTEL MERCURE GRENOBLE ALPOTELAnnées 1960
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ENSEMBLE MUTUALITÉ1966-1970
Le quartier Mutualité, situé dans l’ancien faubourg Très-Cloîtres, doit son nom à sa rue principale. Délimité à l’est par les fortifications et la limite avec Saint-Martin-d’Hères et à l’ouest par le secteur place de Verdun/rue Hébert, tracé sous le Second Empire, il était dans les années 1960 dans un tel état de délabrement qu’il a fallu en prévoir la démolition complète.En 1965, la municipalité qui vient d’être élue reprend le programme en lui donnant une orientation plus sociale. Tout en conservant le même nombre de logements, le nouveau promoteur (Sonacotra) en affecte ainsi la moitié au logement social. Un collectif de trois architectes est mobilisé pour réaliser l’opération. S’inscrivant dans les contraintes du tracé autoroutier et du paysage, ils proposent un geste architectural entre les Trois Tours de l’Île-Verte et le nouvel hôtel de ville : un immeuble barre de quinze niveaux s’élève au-dessus d’une dalle jardin, la place Jean-Moulin, sous laquelle sont aménagés deux niveaux de stationnement.Ce nouvel ensemble urbain est conçu selon les principes de la Charte d’Athènes et de « la ville fonctionnelle », avec des espaces piétonniers différenciés des voies de circulation automobile. Symbole de la modernité grenobloise des années 1970, ce quartier marque une rupture avec Très-Cloîtres, qu’il prolonge vers le sud.
Place Jean-Moulin, rues Hébert, Joseph-Chanrion et MalakoffJean Benoit, Pierre Sicard, Jean Marie Pison (architectes)
IMMEUBLE LES JARDINS DE BIR-HAKEIM1976
2, rue DolomieuAlexandre Courtois (architecte)
Cet immeuble sur pilotis se présente comme un monolithe. La ligne horizontale est affirmée par les balcons filants des étages supérieurs. Les façades aveugles des premiers niveaux abritent les garages et sont habillées de mosaïques représentant des formes géométriques.
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ÉCOLED’ARCHITECTUREDE GRENOBLE1976-1978
L’École d’architecture de Grenoble s’inscrit dans le projet de la Villeneuve, lancé à la fin des années 1960 par la ville de Grenoble pour faire face à une forte expansion démographique. Les étudiants en architecture étaient auparavant logés dans le centre historique. La conception de l’édifice est confiée à Roland Simounet, architecte de renom, membre des congrès internationaux d’architecture moderne (CIAM).L’école s’organise autour de quatre éléments fondamentaux. Les 33 cellules de travail sont disposées au nord, sur quatre niveaux décalés. Elles s’ouvrent largement sur le parc de la Villeneuve et reçoivent un éclairage zénithal diffus, à l’image des ateliers d’artiste. L’agora se trouve au centre du bâtiment. Les enseignements pratiques, qui regroupent laboratoires et ateliers, sont disposés de part et d’autre de la rue piétonne publique qui traversait l’école, la mettant au contact de la vie extérieure, jusqu’en 1999. Depuis, cette rue a été intégrée à l’établissement.L’architecture privilégie la sobriété des formes, la texture des bétons bruts, le traitement des pleins et des vides et l’éclairage zénithal. Cet édifice est l’un des manifestes de l’architecture moderne.
Avenue La BruyèreMaurice Blanc (architecte)
RÉSIDENCES 20001971-1975
60, avenue de ConstantineRoland Simounet (architecte)Remanié en 1999 par Antoine Félix-Faure et Philippe Macary (architectes)
Cet ensemble de 120 logements imbriqués et individualisés offre une alternative aux grands immeubles collectifs. Un vaste espace extérieur prolonge les pièces de vie et s’articule au bâti par d’imposantes jardinières intégrées. Patios, terrasses, pleins et vides, brique et béton prolifèrent dans une sinueuse construction discontinue le long de l’avenue La Bruyère, au sein du quartier de la Villeneuve. L’ensemble est labellisé Patrimoine du XXe siècle.
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Document réalisé par la Direction de l’Urbanisme et de l’Aménagement, en collaboration avec la Direction de la Communication et la Direction des Affaires culturelles de la Ville de Grenoble.
Assistance rédactionnelle : Gilles PeisselConception graphique : Jean-Jacques Barelli
Photos : Direction de la Communication, Thierry Chenu, Alain Fischer, Jacques-Marie Francillon, Sylvain Frappat, Renaud Chaignet, Cedric Avenier.
Septembre 2017