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DOSSIER EDUQUER DANS LA NATURE n°2 Déc. 2019 Graines d’avenir ! La revue des réseaux EEDD en Occitanie

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Partenariat Collectivités - Mai 2018 1

DOSSIEREDUQUER DANS LA NATURE

n°2 Déc. 2019

Graines d’avenir !La revue des réseaux EEDD en Occitanie

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Partenariat Collectivités - Mai 20182

Edito ................................................................................................................................................................3

au national ............................................................................................................................................4 Au cœur de la circulaire EDD 2030 :biodiversité, E3D, éco-délégués et élus lycéens ............................................................4 La formation en ébullition ...............................................................................................................5

Brèves ...........................................................................................................................................................6

Vie des réseaux EEDD en Occitanie ..........................................................................7 La MNE-RENE 30 anime une émission de radio ............................................................7 Cap sur de nouvelles perspectives en mer ? ....................................................................7Fest’itinérance : un projet de réseau ......................................................................................8 Les enfants au cœur de la transition écologique .........................................................8 Economie circulaire : du concept à l’envie d’agir ..........................................................9 Naissance du « groupe vignes » ..................................................................................................9

Projets dans les territoires .....................................................................................10 Vers le zéro déchet ............................................................................................................................10 Des aires terrestres éducatives (ATE) géréespar les enfants dans les Pyrénées-Orientales ..............................................................1115ansdedéfissolaires! ................................................................................................................12 Un verger collectif en permaculture ouvert à tous ..................................................13 Education à l’environnement : créer et animer un rucher-école .................14 Naissance d’un espace d’immersion et de pratique d’un jardinage naturel : retour sur les six premiers mois de sa mise en place .....................15 La trame verte et bleue : un outil au service de la nature .................................16 Compostons citoyennement et localement les matières organiques .....17 Des jeunes à la découverte des PNR d’Occitanie.......................................................18

Portraits d’acteur ..................................................................................................................19 Nathalie Fromin .....................................................................................................................................19 François-Xavier Casanova..............................................................................................................19 Yann Abonneau .....................................................................................................................................20 Sarah Bonnet ...........................................................................................................................................20

Dossier EDUQUER DANS LA NATURE ...........................................................................21Ouverture ....................................................................................................................................................21Comment (et pourquoi) aider les enfantsà se rapprocher de la nature ......................................................................................................22 Les rencontres régionales « Eduquer dans la nature » de Fondamente ..23Comment accompagner des centres de loisirspour permettre aux enfants de sortir plus et mieux ? ..........................................24 Dehors tout simplement ................................................................................................................26Mon village nature ...............................................................................................................................28Des coins nature pour tous… pour répondre à des besoins vitaux ..........29On achève bien les sportifs... .....................................................................................................30Le bivouac en danger ? ....................................................................................................................31

L’œil du Scientifique ...............................................................................................................32 La pollution de l’écosystème marin par le plastique ..............................................32

Zoom sur ...............................................................................................................................................34Larecyclotopie,unerecycleriecréativeetbienplusencore! ........................34 Carrefour des Sciences et des Arts au cœur du Lot ................................................36

Ressources pédagogiques .............................................................................................38

Bulletin réalisé avec le soutien de :

SOMMAIRE

Yann AbonneauAnouchka Allafort-DuvergerAurélie AzémaSandrine BérotSarah BonnetAnne CanovasFrançois-Xavier CasanovaBéatrice CheutinFabrice ClaeysHélène ClavreuilAlix CosquerVéronique DelattreGrégoire DelforgeDiane DelmasAurélie DenaisNathalie Di-MéglioAurélien DirisSophie DrocourtCamille DyrdaLéa EgretClaudette FarengAnnabel FoucaultNathalie FrominSimone GrinfeldStéphanie Guiné

Laurianne HéranMarie-Hélène JulhesSylvie KempfBoris Landsberger-IsaacAudrey LarroqueEmilie LaunayRenaud LeulierSophie LisetGaëlle MaturaSteven OnghenaStefanPanafieuAgnès PerreauManon PierrelFlorence PolletChloé PothinKellie PourreDavid RichinArnaud RosinachAriane RudelleCarme Ruset-FontJean-Paul SalasseEric SamsonValérian TabardSonia TrinquierGaëlle Valentin

Ont collaboré à ce numéro :

Direction de publication :Jean-Paul Salasse

Coordination éditoriale :Véronique Delattre

Maquette et mise en page : Terre Nourricière

couverture : © Steven Onghena / ArtisanatureGrainesd’Avenir!n°2-Décembre2019Impression : in-Octo,Hameau des Roques, 34800 SalascTirage : 1200 exemplairesISSN : 2678 – 5609DL : à parution

Association Loi 1901Immeuble Le Thèbes26 Allée de Mycènes34000 Montpellier

[email protected]

Les opinions exprimées dans les textes n’engagent que leur auteur. La reproduction d’articles est autorisée avec l’accord préalable du GRAINE et en citant la source.

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Partenariat Collectivités - Mai 2018 3

LE NOUVEAU GRAINE GERME, L’EEDD S’ENRACINE EN OCCITANIE

Alors que notre réseau régional soufflera sa deuxième bougie à l’échelle de la régionOccitanie Pyrénées Méditerranée en 2020, les projets structurants et mobilisateurs comme les Assises de l’EEDD en territoires se mettent en place. Dans le prochain numéro de Graines d’Avenir ! nous feronsunbilande cette actionquimobilise ennombre lesmembresduréseau, pour la transition écologique et la mobilisation citoyenne.

Cette dynamique est allée de pair avec le lancement du projet « Mise en réseau et accompagnement des territoires » qui contribuera à favoriser le travail collectif entre les acteurs EEDD à l’échelle départementale ou infra-départementale et à développer encore nos actions d’éducation, sensibilisation et mobilisation citoyenne partout en région.

Groupe Régional d’Animation et d’Initiation à la Nature et à l’Environnement, nos thématiques sont variées : Eau, Mer & Littoral, Santé-Environnement, Économie Circulaire, Mobilité…et«ÉduquerdanslaNature»!

Justement, l’objet du Dossier de cette publication nous plonge pour certains dans nos fondamentaux, notre histoire, celle de l’éducation pour la Nature et l’Homme. Favoriser ce contact direct en immersion dans les milieux naturels, source de sensibilité, d’émotions, d’émerveillement et donc s’approprier les enjeux de préservation des espaces, des espèces et de notre cadre de vie.

Avec le projet « ACMieux dehors », associations et équipes éducatives de centres de loisirsontpuensemble(ré)insufflerdesactionsdedécouverte,lesmainsdanslaterre,lafrimousse au vent. Notre réseau GRAINE est bien le lieu de rencontre régionale des acteurs de l’éducation dans la nature et par la nature.

Le public découvre petit à petit l’exceptionnelle richesse de la biodiversité de notre grande région avec des exemples médiatisés comme une ponte de Tortue caouanne observée sur une plage occitane, un Loup gris mâle territorialisé pendant 12 ans, un ourson soigné et relâché dans son milieu naturel, des Gypaètes barbus et Bouquetins ibériques réintroduits dans nos massifs, de nouvelles espèces (re)découvertes comme le diptère Thyreophora cynophila(P.Mourriere,2019)oulecoléoptèreCorticeusrufithorax(F.Soldati,2019).Dansle même temps, chacun peut s’apercevoir de l’« effacement » des insectes dans notreenvironnement, des campagnes qui ne résonnent plus du chant des oiseaux, des forêts qui s’uniformisent, de la mer qui monte, du béton qui gagne… et personne ne peut y être indifférent.

Voyons nos 2700000 ha de forêts, 3200000 ha de zones agricoles, 74000 km de cours d’eau, 220 km de côtes, etc. ou les moindres petits coins de nature en zone urbaine dans nos 4488 communes, comme de formidables « potentiels éducatifs » pour maintenir, retrouver parfois, le lien entre l’Homme et son environnement et mobiliser collectivement pour une transition écologique évidemment, solidaire bien sûr, mais heureuse surtout.

Valérian TABARDLPO OccitanieAdministrateur du GRAINE Occitanie

EDITO

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Partenariat Collectivités - Mai 20184

Mobilisation des jeunes pour le climatEn mars 2019, le ministère de l’Education nationale a soutenu l’engagement de la jeunesse pour les enjeux climatiques et environnementaux en proposant l’organisation d’échanges au sein des établissements. Ces débats, animés par les Conseils de Vie Lycéenne (CVL) dans tous les lycées, ont été synthétisés au sein des Conseils Académiques de la Vie Lycéenne (CAVL). Les préoccupations, les réflexions et les propositions d’action deslycéens ont été portées par les élus du Conseil National de la Vie Lycéenne (CNVL) auprès de Jean Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale et de la jeunesse, de Brune Poirson et d’Emmanuelle Wargon, secrétaires d’Etat auprès du ministre de la transition écologique et solidaire et de Gabriel Attal, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale et de la jeunesse. Après deux mois de travaux avec les lycéens, le ministre a lancé un plan d’actions autour de 8 axes dont la mise en œuvre est détaillée par la circulaire du 27 aout 2019.

Les 8 mesures pour l’éducation au développement durable• Faire de chaque école/établissement un lieu ouvert à des activités

liées à la biodiversité (potagers, ruches, nichoirs, compost…),

•Identifier un binôme d’éco-délégués pour chaque collège etchaque lycée, et un éco-délégué par classe,

• Consacrer une séance annuelle des instances lycéennes aux thématiques liées au développement durable,

• Intégrer les élus lycéens aux comités de pilotage académiques de l’EDD,

• Engager les écoles et les établissements dans une démarche globale de développement durable,

• Etudier le changement climatique et la biodiversité dans les nouveaux programmes du lycée et enrichir ceux de l’école et du collège,

• Intégrer les enjeux du développement durable dans TOUS les diplômes des voies technologiques et professionnelles,

• Créer un prix EDD 2030, qui se réfère aux 17 Objectifs de Développement Durable de l’ONU, pour soutenir les meilleurs projets menés dans les écoles, les collèges et les lycées.

Ainsi, il est reconnu que l’Ecole est un acteur privilégié de la transition écologique car c’est à la fois le lieu qui assure l’éducation de tous les élèves, mais aussi parce que les implantations scolaires sont les lieux de l’expérience effective des réflexions et desactions qu’implique l’indispensable mobilisation de l’ensemble de notre société. Sur le terrain, ces actions ne peuvent se mettre en place qu’avec le concours des collectivités territoriales et en s’appuyant sur les associations d’éducation à l’environnement et au développement durable.

Ministère de l’Education nationale… et de la jeunesseLes questions de jeunesse, d’éducation populaire et de développement de la vie associative incombent désormais au ministère de l’Education nationale devenu ministère de l’Education nationale et de la jeunesse. Il s’agit de mettre en œuvre une politique globale en direction des jeunes qui permette à tous de participer à la construction de la société, en reconnaissant leurs compétences et leur parcours respectif. Dans l’école et en dehors de celle-ci, la mobilisation collective autour de la jeunesse permet de favoriser la responsabilisation et la capacité à s’engager de tous. En s’appuyant sur leur expertise et leur connaissance des enjeux des territoires sur lesquels ils interviennent, les associations font en ce sens un travail formidable auprès des jeunes pour leur donnerconfianceeneuxet leurfaireprendreconsciencede leurutilité sociale.

Béatrice CHEUTINCoordonnatrice académique EDDAcadémie de Montpellier

AU CŒUR DE LA CIRCULAIRE EDD 2030 : BIODIVERSITÉ, E3D, ÉCO-DÉLÉGUÉS ET ÉLUS LYCÉENS

Eco-délégués en action au collège V. Hugo de Narbonne (Aude)

AU NATIONAL

Lisa et Iokanaan, le binôme d’écodélégués du conseil académique de la vie lycéenne, engagés en faveur de la transition écologique

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Partenariat Collectivités - Mai 2018 5

AU NATIONAL

La loi du 5 septembre 2018 « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel » transforme le domaine de la formation professionnelle. L’objectif avancé de cette réforme est de rendre les personnes plus autonomes dans la gestion de leur projet professionnel en facilitant l’accès à la formation, dans une logique d’acquisitiondecompétencesliéesàunmétieridentifié.

Le GRAINE travaille activement à l’analyse des impacts de cette réforme car la formation est une activité essentielle au bon développement de l’EEDD. Dans cet article, nous vous proposons un zoom succinct et partiel sur certains aspects phares de la réforme, sachant que de nombreux paramètres clés sont encore en évolution.

Une nouvelle définition : « L’action de formation se définit comme un parcours pédagogique permettant d’atteindre un objectif professionnel »L’esprit de la réforme est de bâtir des parcours de formation structurés sous forme de blocs de compétences, pouvant aboutir à des certifications et diplômes facilitant l’accès à l’emploi et lamobilité professionnelle. L’individualisation des parcours doit permettre de mieux répondre aux besoins des professionnels ou demandeurs d’emploi, ainsi qu’à ceux des employeurs. Il est ainsi souhaité que les allègements de parcours individuels permettent deciblerlesressourcesfinancièresetletempsallouéàlaformationsur les compétences encore à acquérir.

Dispenser une formation professionnelle : certification obligatoire au 1er janvier 2021Les Organismes de Formation vont ainsi devoir s’adapter à ce nouveau cadre, notamment en assouplissant et en individualisant leur offre de formation aux besoins spécifiques de chacun desstagiairesselonlecadredesdifférentsdispositifsdefinancement.

Par ailleurs la réforme renforce la démarche qualité à respecter par les organismes proposant des formations financées surfonds publics. A partir de 2021, ces organismes devront respecter les critères du Référentiel National Qualifiant1. Ceci à travers une certification valable 3 ans, payante et délivrée par une desstructures privées agréées par France compétences.

Les enjeux afférents à la certification et l’impact sur la stratégiede formation à GRAINE sont actuellement en débat au COPIL Formation et au Conseil d’Administration.

Les dispositifs de financement évoluentLa réforme vient modifier en profondeur les dispositifs definancementdelaformationprofessionnelle.

Compte Personnel Formation (CPF)2 : un salarié à 35h cumule désormais 500 €/an plafonnés à 5 000 € (sauf cas particulier) sur son CPF. Depuis novembre 2019, chacun peut s’inscrire aux formations éligibles directement via l’application CPF. La demande est étudiée et validée par la Caisse des dépôts et des consignations. Un abondement de l’employeur ou de pôle emploi est possible. Les frais annexes ne sont a priori pas pris en charge.

Compte Engagement Citoyen (CEC) : le CEC permet d’acquérir des droits à la formation grâce à une reconnaissance du volontariat (service civique) et du bénévolat : à partir de 200h dans l’année civile, pour les administrateurs et pour l’encadrement d’autres bénévoles. Les heures sont déclarées chaque année par le bénévole puis validées par un responsable de l’association.

Ce système n’est pas rétroactif. Le bénévolat étant très présent dans nos associations, le CEC peut alors être un plus pour l’accessibilité à la formation.

Le Projet de Transition Professionnelle (PTP) et la PROmotion par l’Alternance (PROA) : ces deux dispositifs sont mis en place pour accompagner les reconversions professionnelles. Le PTP, accessible même en CDD, constitue une évolution des ex-Congés Individuels de Formation (CIF). Le PROA est accessible pour les salariés en CDI, CUI et sportifs ou entraineurs professionnels en CDD n’ayant pas le niveau licence. La reconversion professionnelle étant une voie d’accès courante au milieu professionnel de l’EEDD, ces dispositifs pourront à terme former un support utile.

Le Plan de développement des compétences (PDC) : anciennement nommé « plan de formation », le Plan de développement des compétencesestunoutilmajeurdefinancementdes formationspar les employeurs auprès des OPérateurs de COmpétences (OPCO ex-OPCA). Certains OPCO et notamment UNIFORMATION, pourlafilièredel’animation,prennentenchargelesfraisannexes(déplacement, hébergement). La mise en place de la Gestion Prévisionnelle Emploi et Compétence (GPEC) dans les structures est une aide pour utiliser au mieux le PDC.

L’apprentissage, le nouveau contrat aidé ?Auparavant difficilement envisageable pour les associationsd’EEDD, la réforme rend l’apprentissage très attractif pour les salariés comme pour les employeurs. Déjà considéré par le GRAINE comme une voie de formation idéale car mêlant temps de formation et de mise en pratique en milieu professionnel, le cadre économique de l’apprentissage permet maintenant la rémunération des stagiaires tout en réduisant considérablement les charges pour les employeurs. Deux BPJEPS EEDD en région ainsi que le DEJEPS DPTR de Mèze et la licence professionnelle CEEDRR sont ouverts à l’apprentissage et comptent déjà plusieurs apprentis.

LeGRAINEdiffuserarégulièrementdel’actualitéétayéeconcernantla réforme de la formation. Pour en savoir plus : [email protected]

Anouchka ALLAFORT-DUVERGER GRAINE Occitanie

LA FORMATION EN ÉBULLITION

1. https://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/guide_referentiel_qualite_v3-22-07-19.pdf2. CPF et CEC : www.moncompteactivite.gouv.fr

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Partenariat Collectivités - Mai 20186

BRÈVES

DES MOUVEMENTS DANS L’ÉQUIPE DU GRAINECapucine Bonduel qui était stagiaire dans le cadre de son Master 2 SSAA (Sciences Sociales Appliquées à l’Alimentation) est recrutée depuis octobre sur la fonction de Coordinatrice de Projets en Réseau / Education Santé Environnement (R²ESE). Elle est embauchée en apprentissage dans le cadre du DEJEPS DPTR de Mèze, sur les deux années 2019 / 2021.

Son poste est basé à Toulouse.

Elle ne peut donc pas remplacer entièrement Gaëlle Valentin qui était chargée du R²ESE à plein temps. Gaëlle garde ainsi un ½ ETP sur le R²ESE et est chargée du développement de l’action « TerritoiresetRéseaux»surun½ETP.Elleestégalementbaséeà Toulouse.

Anouchka Allafort, qui était stagiaire DEJEPS sur le volet Diagnostic de formation EEDD l’année dernière, a été embauchée en septembre pour remplacer Céline Bonnier-Goy qui est en congé maternité. Elle est basée à Montpellier.

ERASMUS + / ETRES Le projet ERASMUS + ETRES (Educational & Training Ressources for Environment and Sustainability), porté par SupAgro Montpellier entre 2016 et 2019, s’est bâti sur une coopération européenne entre des acteurs EEDD grecs, espagnols, italiens et français – dont l’IFREE et le GRAINE Occitanie.

Il s’agissait de produire ensemble des perspectives pédagogiques et des supports de formation concernant la fonction d’accompagnement de la transition écologique par des processus de citoyenneté active.

Ce projet s’achève sur la mise en ligne d’une plateforme Internet (https://etreseramus.eu) proposant un ensemble de ressources organisées en cinq sections : EEDD et transition écologique, Citoyenneté active et démocratie participative, Concevoir et piloter un dispositif d’accompagnement, Dimension éducative de l’accompagnement, Postures et pratiques de l’accompagnement. Vous pourrez notamment y télécharger librement une infographie de l’ensemble des ressources, ainsi qu’un livret pédagogique à destination des formateurs.

UNE JOURNÉE QUI NE MANQUAIT PAS DE PIQUANT À MONTPELLIER !Avec le soutien de l’ARS Occitanie et de l’EID Méditerranée, le GRAINE Occitanie a organisé une journée nationale dédiée à la mutualisation des outils et des dispositifs de sensibilisation relatifs au moustique tigre en France, le 26 novembre dernier, à Montpellier.

Cette journée a été un réel succès avec 105 participants venus à la fois de métropole mais également des départements d’Outre-mer (Guyane, Martinique, Réunion).

Les objectifs de cette journée étaient de permettre à la fois de découvrir des outils et des dispositifs de sensibilisation spécifiques au moustique tigre, mais également de partager lesquestionnements,lesréussitesetlesdifficultésentermesd’actionsde sensibilisation des publics sur le terrain.

Cette journée a été rythmée par une alternance d’ateliers d’échange et d’analyse, par des temps consacrés à la découverte d’outils pédagogiques par le biais de stands animés et par un apport notionnel en session plénière.

A destination de tous les professionnels impliqués dans la sensibilisation aux enjeux du moustique tigre sur le territoire français (acteurs de l’EEDD, collectivités locales, ARS, opérateurs de lutte,...), cette journée a contribué, nous l’espérons, au lancement d’une nouvelle dynamique d’échange à l’échelle nationale.

Ont rejoint les réseaux territoriaux d’EEDD depuis cet été :• Abeilles environnement écologie 34• ADpep34• AIR+R• Arbres et Paysages 11• Arbres, Haies, Paysages d’Aveyron• Association de défense du littoral des orpellières• CAUE de la Lozère• Citre• Compagnie Minibus• Compostons• DSD• e-graine• Eco Nature Ponteilla Nyls• GOR

• Gratte-Galine• L’abeille Verte• La Cactée qui caquette• La Redingote• LPO Aveyron• LPO Lot• MARQUAIRES• NostraMar• Oasis Citadine• Olterra• PNR des Pyrénées Catalanes• Syndicat Mixte des Hautes Vallées Cévenoles• Syndicat Mixte des nappes Vistrenque et Costières• Veg’Nature•Vrac’Attitude!

BIENVENUE AUX NOUVELLES STRUCTURES ADHÉRENTES !

Stands animés lors de la journée nationale mutualisation outils et dispositifs de sensibilisation autour du moustique tigre

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Partenariat Collectivités - Mai 2018 7

VIE DES RÉSEAUX EEDD

Depuis 2017, le GRAINE travaille avec la Direction inter-régionale de la mer Méditerranée qui est en charge du pilotage et de la mise en place du Programme d’Action pour le Milieu Marin (PAMM). Il participe au comité de pilotage et oriente la mise en place des mesures dédiées à l’éducation, la sensibilisation.

En 2018, sous l’impulsion de la DIRM, nous avons mis en place un programme d’interconnaissance et de mutualisation avec nos collègues de PACA Sud et de Corse qui sont porteurs d’une campagne de sensibilisation grand public sur la mer « Info Mer ». Nous avons découvert leur campagne (organisation, thématiques, outils et méthodes…) et leur avons présenté notre campagne littoral Aucèl1, aussi appelée Dispositif de Sensibilisation au Littoral. Ces travaux nous ont aussi permis de dresser des perspectives de ce que pourrait être une campagne mer et littoral mutualisée sur l’ensembledelafaçademéditerranéenne.Affaireàsuivre.

En février 2019, nous avons formé une quinzaine d’enseignants-formateurs de l’Académie de Montpellier sur les enjeux et outils pour monter des projets mer et littoral à l’école, au collège, au lycée etdansl’enseignementsupérieur.Lafinalitéestderenforceretdedévelopper l’éducation à la mer dans les classes.

Enfin, pour poursuivre cette action, en décembre 2019, enpartenariat avec la DIRM et le Rectorat de l’académie de Montpellier, nous avons organisé deux matinées de partage et d’échanges « Eduquer à la mer et au littoral en contexte scolaire » pour les associations, collectivités, représentants du Rectorat de l’académie de Montpellier.

Gardonslecapverslamer!

Emilie LAUNAYGRAINE Occitanie

Il y a 3 ans, la radio associative « Radio Grille Ouverte » dite RGO a proposé à la MNE-RENE 30 d’animer un rendez-vous radiophonique dédié à l’environnement et au développement durable. Une nouvelle émission est ainsi née et s’intitule « De briques et de plantes ».

LA MNE-RENE 30 ANIME UNE ÉMISSION DE RADIO

« De briques et de plantes », une émission mensuelle RGO est une radio pluraliste créée en 1983 et basée à Alès ; elle émetsurlesondesFM88.2diffuséesprincipalementsurlegrandbassin alésien. De nombreux animateurs bénévoles et acteurs associatifs se relaient à l’antenne afin d’offrir aux auditeurs uneriche grille de programmation. Pour la MNE-RENE 30, il s’agit d’animer en toute liberté une émission mensuelle de 28 minutes, une belle opportunité pour faire connaître au plus grand nombre les enjeux de la transition écologique, valoriser des acteurs gardois engagés et communiquer sur les actions conduites par la MNE-RENE 30, ses membres en réseau et ses partenaires.

Animer une émission de radio, c’est du travail. Chaque mois, en alternance, Sophie Drocourt, coordinatrice de projets en réseau, et Laurianne Héran, coordinatrice de l’Espace INFO>ÉNERGIE Alès nord Gard, choisissent un sujet lié à l’environnement ou à la transition énergétique, puis établissent la feuille de route de l’émission. Les enregistrements se réalisent et se montent dans les studios,oubiensurleterraingrâceàunmicrophoneportatifafind’enregistrer directement des voix et des sons lors d’un événement, d’une visite ou d’un atelier.

L’émission est ensuite diffusée chaque 3ème vendredi du mois de 9h30 à 10h puis rediffusée le dimanche suivant. On la retrouveaussi en podcast sur http://radiogrilleouverte.com

Une émission au service du territoireLa plus-value de l’émission est de laisser la parole à un ou plusieurs invités pour présenter un projet, une initiative, un événement ou encore pour faire connaître une nouvelle structure.

La MNE-RENE 30 s’appuie à la fois sur ses membres qui agissent au quotidien sur les territoires, mais aussi sur des invités partenaires spécialistesdedifférentssujetstelsquelaqualitédel’air intérieur,les travaux de rénovation énergétique, etc.

Lesdernièresémissionsdiffuséesportaientsur«Lesoffresà1€surl’isolationet lechauffage,attentionauxarnaques !»,«Lesassisesde l’EEDD dans le Gard », « les projets citoyens et participatifs d’énergie renouvelable », « Découverte du projet Secrets de Nature ». Bien d’autres vont suivre.

Laurianne HERAN, Sophie DROCOURTMNE-RENE 30

mne-rene 30

CAP SUR DE NOUVELLES PERSPECTIVES EN MER ?

graine occitanie

1.AucèlsignifieoiseauenOccitan.C’estlenomdelacamionnettepédagogiqueduGRAINEpoursensibiliseraulittoraletauxlagunes.

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Partenariat Collectivités - Mai 20188

VIE DES RÉSEAUX EEDD

Le 22 septembre dernier, à Estagel, s’est tenu le Village du Fest’Itinérance, un marché atypique aux couleurs de la transition écologique. Organisé par La Tram’66, il a rassemblé une diversité d’acteurs du territoire.

FEST’ITINÉRANCE : UN PROJET DE RÉSEAU

De quoi parle-t-on ? Le Fest’Itinérance est un évènement itinérant d’une semaine déployé le longd’unevallée.Dédiéà l’environnement, il offreunprogramme à destination de tous les publics avec une ville-étape par jour. Plein phare sur l’adaptation au changement climatique, il met en valeur les modes de transports doux. La première édition a cheminé en Vallée de l’Agly, d’Axat au littoral, proposant ateliers scolaires, sorties nature, conférence, etc.

La genèse du projet En 2017, les membres de la Tram’66 bénéficient d’unaccompagnement à la création collective. Deux jours pour questionner les envies, besoins et attentes en réseau, aboutiront à l’idée ambitieuse du Fest’Itinérance - ou comment développer l’EEDD à l’échelle d’un territoire.

Le Village : temps fort du festivalDes producteurs et artisans de la vallée disposent leurs produits tandis que le collectif citoyen « Agly en transition » déploie composteurs et autres objets pour un objectif « zéro déchet ». Romain (Energ’ethiques 66) anime « L’avenir dont vous êtes le héros, livre-jeux d’anticipation sur l’adaptation aux transitions », alors que GREENPEA crée un coin de permaculture pour informer sur le sujet. Non loin, c’est l’association du Pays de la Vallée de l’Agly qui ouvre ses portes sur une exposition. Outre l’objectif de proposer un évènement de sensibilisation et d’échanges avec le public, nous avons vécu un bel exemple de dynamique partenariale en réseau. Le déjeuner partagé a clôturé cet espace-temps insolite, laissant entrevoir dans les discussions de belles perspectives de mobilisation.

Et après ?Cette expérience est une première étape en vue de l’édition 2020, souhaitéeplusétofféeetnourriedesidéesrencontrées:mobiliserles scolaires, valoriser davantage les producteurs locaux… Animer le Train rouge, élément patrimonial historique du territoire, fera partie del’aventure!

Acteurs de ce territoire, contactez-nous.

Sandrine BÉROT TRAM’66

Le Village du Fest’Itinérance

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Tram

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tram’66

Pour la première année, en Lozère, les accueils de loisirs volontaires sont accompagnés par le RéeL-CPIE de Lozère et ses adhérents, pour sensibiliser les enfants aux enjeux de la transition écologique.

Après une réunion en juin, les animateurs se sont retrouvés en septembre pour construire une première journée de rencontre. Elle s’est déroulée début novembre. Enfants et animateurs ont fait connaissance et se sont immergés dans le thème.

Quatre centres d’accueil de loisirs étaient présents. Les enfants ont été plongés dans un univers imaginaire où ils devaient aider une famille d’écureuils à s’installer dans un centre de loisirs respectueux de l’environnement. Plusieurs mini-jeux collectifs et coopératifs permettaient aux enfants de gagner des châtaignes, leur donnant accès à des cartes demissions à réaliser afin quele centre devienne éco-responsable et que la famille d’écureuils puisse y vivre paisiblement.

Fin novembre, dans le cadre de la Semaine Européenne de Réduction des Déchets, les accueils de Loisirs sont allés visiter ensemble le Centre Départemental de traitement des déchets du Redoundel.

D’autres rencontres sont prévues en 2020, dans les éco-centres pour aider à la mise en place d’un projet, ou à nouveau en regroupementenfind’année.

Être un éco-centre de loisirs c’est éduquer les enfants et les jeunes aux pratiques éco-citoyennes par la mise en place d’une démarche et d’actions décidées collectivement lors d’échanges et de débats. Le réseau des éco-centres de loisirs en Lozère permet d’avoir accès à un accompagnement et une mutualisation des outils, ainsi que des échanges entre éco-centres sur des pratiques, des trucs et astuces. Le but étant de transformer les actions ponctuelles en projet durable.

Ceprojetestco-financépar laDDCSPP, leConseildépartementalde Lozère et CITÉO, dans le cadre de l’Éco-Parlement des Jeunes ®.

Sandrine CENDRIERRéeL - CPIE de Lozère

LES ENFANTS AU CŒUR DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE

réel - CPIE de lozère

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VIE DES RÉSEAUX EEDD

graine occitanie

Du concept au projet en réseauLe développement d’une économie plus circulaire est un enjeu majeur pour la transition écologique. Or c’est un champ peu investi par les acteurs éducatifs, souffrant notamment d’une absenced’outils pédagogique adaptés.

En 2019, grâce au soutien de la Région Occitanie, de la DRAAF et du groupe BRL, nous lançons ainsi les travaux de création d’une installation pédagogique « Economie Circulaire ». La première étape a été de constituer un comité de pilotage, composé aujourd’hui de 19 acteurs (associations et organismes publics), qui orientera la méthode, les objectifs, les étapes de travail et le déploiement du dispositif sur le territoire.

Comprenons pour agirA travers cet équipement modulaire, GRAINE souhaite développer la sensibilisation du grand public, des scolaires, agriculteurs, artisans, entrepreneurs ou encore élus locaux aux enjeux de l’économie circulaire en Occitanie.

Le but est d’inciter les publics à passer à l’action à travers la compréhension de ce modèle économique et la découverte d’initiatives locales.

Un séminaire pour initier les travauxLes 17 et 18 octobre dernier, une vingtaine d’acteurs en réseau se sont réunis à Carcassonne afin d’émettre des préconisations decontenus pédagogiques.

Suite à ce rassemblement créatif, nous procédons actuellement à la rédaction des cahiers des charges détaillant les éléments de l’équipementpédagogiqueàcréeretmenonsuneréflexionsurlesmodalités de réalisation de ces éléments avec le comité de pilotage.

Et ensuite ?Début 2020, rendez-vous sur le site internet de GRAINE Occitanie pour plus d’informations.

Si l’idée vous dit d’ores et déjà, contactez Chloé Pothin pour faire partie de la liste thématique « Economie circulaire » : [email protected]

Chloé POTHINGRAINE Occitanie

ÉCONOMIE CIRCULAIRE : DU CONCEPT À L’ENVIE D’AGIR

L’équipe du séminaire

Le 12 novembre dernier, dans les locaux de la cave Coopérative de Montpeyroux (Hérault), s’est tenue la première réunion d’un nouveau groupe de travail thématique à COOPERE34 : le Groupe Vignes. Il s’agit de l’aboutissement d’une réflexion collective initiée lors de la dernière journée de rentrée du réseau. Ce groupe est composé d’une dizaine de structures adhérentes de COOPERE34.

NAISSANCE DU « GROUPE VIGNES »

Pourquoi ce groupe ? En parcourant l’Hérault, entre plaine et coteaux, un océan de vignes nous entoure. Les savoir-faire des vignerons ont ainsi façonné les paysages de l’Hérault et ont forgé notre patrimoine culturel. L’éducation à l’environnement s’inscrit dans les territoires – or l’un des marqueurs culturels prédominants de notre territoire départemental, c’est la vigne.

Les enjeux socio-économiques, paysagers et environnementaux liés à la viticulture sont ainsi très présents. Ils évoluent car le métier de vigneron est en constante mutation, dans ses pratiques agricoles, dans la qualité de sa production, dans son rapport au changement climatique et au tourisme. Le sujet est ainsi un support passionnant pour l’éducation à l’environnement, permettant de relier des éléments complexes selon des approches géologiques, écologiques, économiques, sociologiques, etc.

Or, si des initiatives très pertinentes existent déjà, les actions d’éducation à l’environnement dans ce cadre sont peu nombreuses

au sein de COOPERE 34. Construire des projets éducatifs en réseau permettra de valoriser la diversité des compétences de nos membres, de croiser les approches de la meilleure manière possible, créant ainsi de véritables synergies. La complémentarité entre associations du groupe Vignes fera ainsi l’originalité et la pertinence des projets qui y seront menés.

Par ailleurs, les caractéristiques de ce « terrain de jeux » forment un cadre idéal pour aborder en extérieur nombre de thématiques avec tous types de public. C’est aussi une occasion de favoriser l’interconnaissance entre l’école, les vignerons et les habitants des villages, les touristes, le grand public.

Se rapprocher du monde viticole représente l’opportunité de créer de nouveaux partenariats et d’intégrer de nouveaux acteurs à notre réseau, en gardant à l’esprit que c’est un monde fortement politisé etreprésentantdegrosintérêtsfinanciers.

Renaud LEULIERCOOPERE34

coopere 34

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Partenariat Collectivités - Mai 201810

PROJETS DANS LES TERRITOIRES

VERS LE ZÉRO DÉCHET

Cedéfiportesurtouteslesactivitésdel’association,entouchantunpublic de 0 à 99 ans sur le territoire d’une quinzaine de communes. Dans un premier temps, la réduction de déchets s’est axée sur les actions Petite enfance/Enfance. Puis, c’est le fonctionnement de la structure qui a été ciblée pour s’étendre ensuite à chaque cours, événement, réunion et autre activité. La démarche est désormais globale. En voici quelques exemples.

Une cantine sans poubelle, pour quoi faire ?L’Accueil de Loisirs Sans Hébergement sert plus de 10 000 repas par an. Dans une cantine scolaire équivalente, les déchets issus d’un repas peuvent atteindre 20kg/jour. L’équipe a mis en place plusieurs actions pour réduire les déchets, jusqu’à obtenir que plus aucun ne sorte du réfectoire : compost, serviettes en coton, récupération pour des poules, défi 0 gaspi, etc. En cuisine, les choix d’achatsont été déterminants avec notamment plus aucun dessert en pot individuel (près de 6000 pots/an) de servis. Le tout en favorisant chez les enfants des notions concrètes d’éducation au développement durable.

Une feuille est mieux dans un arbreAu siège de l’association, nous avons voulu diminuer le nombre de copies, en informant les salariés et administrateurs, enmodifiantdes habitudes et en sensibilisant aux économies de papier. En une année, près de 6000 feuilles ont été épargnées. Avec l’argent économisée, l’association a acheté un cerisier qui a été planté dans lejardinpédagogique:toutunsymbole!

Des # pour avancerAu printemps dernier, une animatrice a participé à l’opération #magourdeàmoi lancée par France Inter et Konbini News afin delutter contre la pollution plastique sur terre. Fort de cette expérience nous avons lancé, sur l’ALSH puis sur l’association, l’opération #nobottlechallenge en invitant chaque famille participant à nos activités à ne plus venir avec des bouteilles en plastique mais avec une gourde réutilisable. Nous sommes passés, lors de sorties, de 50 à 85 % d’enfants équipés en gourde. Plusieurs familles nous ont remerciés car cela les a aidés à prendre conscience du problème et à passer à l’acte en s’équipant d’une gourde.

Participation à un appel à projetPour s’équiper en poubelles de tri, composteurs, gourdes, écocups. etc, nous avons répondu l’appel à projet de Nîmes Métropole #dédé. Suiteàlaprésentationdecelui-ci,lacommissionnousasouffléquenous demandions « peu » pour un projet visant à toucher autant de personnes. Ce à quoi nous avons répondu que l’EEDD c’était aussi de demander le juste nécessaire.

Une équipe déterminée et valoriséeCe type de démarche ne peut se réaliser pleinement que si l’adhésion est importante en interne. L’équipe de bénévoles/salariés s’est mobilisée pour travailler ces valeurs avec les publics et également modifiersesproprescomportements.Ceprocessusestdynamiquecar chacun pousse l’autre à avancer, propose de nouvelles idées et valoriselesactesdetous.Ceprojetzérodéchetauneffetbénéfiquesur l’association. Car au-delà de poursuivre des objectifs d’EEDD, le travail fourni démontre des résultats quantifiables et cela a unimpact important sur la valorisation personnelle et interpersonnelle, tant en interne qu’en externe.

Stefan PANAFIEU Directeur de l’Association Temps Libre

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Temps Libre est une association d’animation sociale historiquement engagée dans une démarche EEDD. Depuis deux ans, l’équipe des bénévoles et salariés s’est lancée dans un projet ayant pour objectif général de limiter ses propres déchets et d’en promouvoir les aspects positifs auprès de ses adhérents et usagers.

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Le Cerisier planté au jardin pédagogique

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Partenariat Collectivités - Mai 2018 11

PROJETS DANS LES TERRITOIRES

Deux écoles situées à proximité des réserves naturelles catalanes dans les Pyrénées-Orientales. Un terrain mis à disposition de chaque classe pour qu’il soit géré de manière participative par les élèves pendant trois ans. Voilà un projet pédagogique et écocitoyen de connaissance et de protection du milieu terrestre qui fait aussi appel à la dynamique territoriale en mettant tous les habitants autour du projet.

DES AIRES TERRESTRES ÉDUCATIVES (ATE) GÉRÉES PAR LES ENFANTS DANS LES PYRÉNÉES-ORIENTALES

L’origine du projetEn 2014, Réserves Naturelles de France (RNF) développe un projet sur le milieu marin intitulé « Aires marines éducatives » en Polynésie française, en réponse aux souhaits exprimés par des élèves désireux de s’occuper d’une zone marine délimitée dans leur baie.

Pour l’année scolaire 2018/2019, RNF a sélectionné six sites pilotes, dont la Fédération des Réserves Naturelles Catalanes (FRNC), pour expérimenter le concept d’aires terrestres éducatives. Ainsi, en partenariat avec l’association Accueil et découverte en Conflent(ADC), qui réalise la mission d’éducation à l’environnement dans la réserve naturelle de Py, deux aires terrestres éducatives (Serdinya et Fuilla) ont vu le jour dans les Pyrénées-Orientales.

Les objectifs de la démarche• Faire découvrir aux élèves la nature qui les entoure.

• Développer l’éco-citoyenneté des plus jeunes et l’éducation au développement durable à travers une approche participative de la gestion d’un bien commun.

• Renforcer la préservation des milieux grâce à la mobilisation des écoles et des acteurs locaux.

• Créer des synergies territoriales entre usagers, communauté éducative et acteurs des espaces naturels pour faire émerger un nouveau rapport équilibré entre société et environnement par le développement durable.

Il s’agit d’une démarche citoyenne où les élèves deviennent acteurs de la gestion participative d’un bien commun. Dans le même temps, il s’agit de renforcer le lien intergénérationnel, la diffusion desconnaissances sur les milieux qui les entourent et de faire connaître les usages et la culture liée à la gestion d’un espace avec des professionnels. La place de l’animateur-nature est d’accompagner la classe pour qu’elle puisse mener sa propre démarche et ses recherches. Les élèves ont ainsi établi une grille d’analyse leur permettant de choisir le site de leur future ATE. La proximité de l’école, les traces d’aménagements humains, la présence d’arbres (et plus largement celle de la végétation), la proximité d’une rivière constituent des critères prioritaires cités par les enfants pour choisir lelieudéfinitifparmilestroispropositions.

La création d’une ATE s’inscrit pleinement dans les dimensions pédagogiques et civiques de l’enseignement scolaire. Elle utilise en effetunedémarchedeprojetquipermetd’aborderlatransmissionde connaissance et de compétences par la conjugaison de l’expérience et de la théorie. Ainsi, après avoir choisi le terrain ce sont toujours les enfants qui font l’état des lieux du site et décident des actions à développer : étude de la faune du sol, création d’un sentier…

Qui sont les participants ?Les deux classes qui participent à ce projet sont des écoles qui se situent à proximité d’une réserve naturelle. Il s’agit d’un critère essentiel. Les enseignants sont particulièrement motivés pour développer un projet à long terme, trois ans au minimum, et utilisent

une pédagogie active en lien avec l’environnement contigu à l’école. Ilssouhaitentenoutrecréerdesliensaveclesdifférentsacteursduterritoireetdévelopper l’implicationdesélèvesafinde favoriser labiodiversité et le développement durable à l’échelle de l’école, de la commune et plus largement dans leur vie.

École de Serdinya (66) : 19 élèves de CM1-CM2 et leur enseignante Mme. Barbara Blaise-Lavaux.

École de Fuilla (66) : 16 élèves de CP à CM2 et leur enseignant M. Nicolas Laporte.

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Les enfants en action dans l’ATE de Fuilla

PROJET EUROPÉEN ERASMUS PLUS NANOLNuturing Affinity to Nature through Outdoor Learning in Special Places - apprentissage dehors, sur le terrain, pour favoriser le contact avec la nature, dans les espaces protégés.

AccueiletdécouverteenConflent(PY,66)participeàceprojetcentrésurl’apprentissagedehors,avecdifférentspartenaireseuropéens : des structures d’éducation à l’environnement, des gestionnaires d’espaces protégés, des chercheurs universitaires et des écoles primaires.

NANOL a permis le développement de nouvelles initiatives, dont les aires terrestres éducatives (ATE). Des échanges et des formations ont eu lieu entre professionnels de l’éducation à l’environnement qui souhaitent mettre en avant les animations en extérieur, en contact direct avec la nature. Au total, cinq pays sont concernés : Royaume-Uni (University of Plymouth), Finlande (Haltia-Metsähallitus, Kintauden Koulu), Slovénie (Centre for school and outdoor learning-CSOD), France (Accueil et Découverte en Conflent, Ecole élémentaire de Lascelle) et Espagne (Universitat de Girona, Centre d’Educació Ambiental Alt Ter, Escola Dr. Robert)

www.nanol.org

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Partenariat Collectivités - Mai 201812

PROJETS DANS LES TERRITOIRES

occitanie

15 ANS DE DÉFIS SOLAIRES !

Un projet régional à vocation pédagogique sur les sciences et techniquesPour cette 15ème édition des Défis Solaires, près de 1500 jeunes de la région Occitanie, tous niveaux confondus, ont planché sur la conception de véhicules solaires en suivant un cahier des charges précis. Développer une démarche d’investigation mais aussi la créativité et l’esprit critique, expérimenter, travailler en équipe, apprendre à expliquer sa démarche et ses choix, s’interroger sur les énergiesrenouvelables:telssontlesprincipauxobjectifsdesDéfisSolaires. Ces derniers dépassent bien souvent ce cadre en devenant un projet de cohésion du groupe motivant et instructif pour les élèves.

Le projet permet aux élèves d’aborder les notions de circuits électriques ainsi que des bases de mécanique d’une manière originale et concrète. Les jeunes se passionnent ainsi pour leur véhicule, quel que soit leur niveau scolaire initial, motivés à l’idée de mener à bien leur projet et de participer aux épreuves : vitesse, endurance, duels, mais aussi pilotage et traction de poids pour les plus grands.

Cet événement de culture scientifique, technique et industrielleest devenu incontournable en Occitanie auprès des scolaires qui renouvellent régulièrement leur participation. Cette année, les rencontres ont eu lieu dans le Lot, les Hautes-Pyrénées, le Gard, l’Hérault, le Gers et même au lycée français Bonaparte de Doha, au Qatar.

Zoom sur une équipe atypiqueL’équipe Erasmus + qui a présenté deux véhicules, l’I Car + et l’E + Legend, a remporté trois prix à Toulouse, dont celui bien mérité de l’espritd’équipe.Eneffet,lesélèvesde1ère bac pro microtechnique ont collaboré avec le lycée Italien de Garbin, à Schio dans le cadre du projet « Energy universal language of sun ». Tandis que les élèves de Mirepoix travaillaient sur le châssis et la motorisation, leurs partenaires transalpins développaient la partie photovoltaïque et électrique. En une année, une réelle équipe s’est formée, malgré les 1 500 km qui séparent les deux établissements partenaires, illustrant au mieux le slogan européen « unis dans la diversité ». C’est revêtus de tenues de piste «rouge Ferrari» réalisées par la section mode du

lycée transalpin et ornées du logo du projet que les élèves ont retiré leurs prix, dans la liesse…

15 ans de partenariatL’événement est organisé par Planète Sciences Occitanie. Depuis plus de 25 ans, l’association favorise auprès des jeunes l’intérêt, la pratique et la connaissance des sciences et des techniques de manière expérimentale et en développant des projets en équipe. Les associations Délires d’encre, les Amis de la Cité de l’espace, le lycée Déodat-de-Séverac, la Cité de l’Espace, la Mairie de Toulouse, le Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) tout comme la Région Occitanie sont partenaires de chaque édition des Défis Solaires. La 16ème édition se déroulera en Haute-Garonne, à la Cité de l’Espace les 29 et 30 mai 2020. Des rencontres sont également prévues dans le Lot, les Hautes-Pyrénées, le Gard, l’Hérault,leGers,l’AveyronetauQuatar,lesdatesrestantàdéfinir.Les inscriptions 2020 sont ouvertes : modalités à retrouver sur http://www.planete-sciences.org/blogs/defissolaires/

Ariane RUDELLEPlanète Sciences Occitanie

Cette année, les « Défis Solaires », l’un des projets scolaires phare de l’association Planète Sciences Occitanie, ont fêté leurs 15 ans avec le même succès d’année en année. Les rencontres des Défis Solaires, couronnant plusieurs mois de réflexion, de conception et de tests au sein de classes allant du CM1 à la Terminale, permettent à tous les participants de faire rouler leurs véhicules solaires en tentant de relever les épreuves proposées.

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Partenariat Collectivités - Mai 2018 13

PROJETS DANS LES TERRITOIRES

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UN VERGER COLLECTIF EN PERMACULTURE OUVERT À TOUS

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Jeux

Un verger collectif...Dans le Lauragais audois à Salles sur l’Hers, où persiste la monoculture et où domine l’agriculture conventionnelle, l’association Nature en Jeux, forte du principe de résilience des territoires, souhaite créer un verger collectif biologique. Il s’agit de planter collectivement un espace en agroforesterie et permaculture, libre,gratuitetouvertàtousafindepréservervoirederestaurerlabiodiversité tout en sensibilisant le public à cette notion essentielle. Nature En Jeux souhaite ainsi renforcer le dialogue entre l’Homme et la nature et entre les Hommes.

...Pour et par tousCe projet est porté par un collectif de bénévoles, membres de Nature en Jeux, en partenariat avec divers acteurs locaux : la pépinière départementale, la mairie de Salles sur l’Hers, l’école maternelle et élémentaire de Salles sur l’Hers et l’association Arbres et Paysages 11. L’objetde cettedernièreest ledéveloppementd’une réflexionet d’actions en faveur des arbres hors forêt et plus particulièrement de l’agroforesterie et des haies champêtres, dans le département de l’Aude. Ce verger est à visée collective : il s’adresse à tous et cherche à créer ou à renforcer le lien social et intergénérationnel ; il doit permettre à chacun de venir partager ses connaissances. En partageant un bien et des activités communs, pourra s’intensifierle sentiment d’appartenance à une collectivité. Les arbres et les arbustes appartiennent à tous : la cueillette des fruits et l’entretien des végétaux sont donc à la fois le privilège et la responsabilité de chacun. Afin de favoriser cette prise de conscience et cetteappropriation du projet par le collectif, les citoyens sont invités à participer à toutes les étapes du projet. De plus, l’association prend bien soin de rendre la parcelle accessible à tous en aménageant le

sentier pédestre qui y conduit (ce sentier part de l’école maternelle et élémentaire au cœur du village et passe non loin de la crèche et d’aménagements de loisirs) et en conservant une petite aire de parking au-dessus du terrain.

La biodiversité au cœur de nos viesCe projet vise à restaurer et à protéger la diversité du vivant, même à une petite échelle, en particulier dans sa dimension écosystémique. Il a été pensé pour favoriser les liens et les interactions entre les êtres vivants dont nous faisons partie et pour montrer la complémentarité et l’interdépendance entre le monde végétal, animal et humain.

Un projet globalCe projet rassemble de nombreuses valeurs auxquelles l’association est fortement attachée. Des valeurs écologiques et environnementales car il s’agit de proposer une culture biologique préservant l’environnement et favorisant la biodiversité. Des valeurs humainesetsociales,car iloffreàtoutunchacun lapossibilitédepartager des fruits frais, locaux et sains et de se retrouver au sein d’unespacecommunetcollectif.Enfin,desvaleurspédagogiquesetcitoyennes.

Il mise sur la résilience du territoire pour encourager la biodiversité sur ce lieu. Nature En Jeux espère favoriser la prise de conscience desinterrelationsetinterdépendancesentrelafaune,lafloreetleshumains au sein d’un même écosystème et rêve d’un début d’auto-suffisance...collectif.

Aurélie DENAISNature En Jeux

L’association Nature En Jeux, basée à Salles sur l’Hers (Aude), a pour projet de créer en 2019 un verger collectif et biologique. Libre d’accès, ouvert à tous et surtout gratuit, il reposera sur les principes et techniques de la permaculture.

Des bénévoles et Nature En Jeux installant les premiers arbres de ce qui sera le futur verger collectif

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Partenariat Collectivités - Mai 201814

Comment sensibiliser et engager ses adhérents à travers une action locale alliant découverte de la biodiversité, convivialité et apprentissage d’un savoir-faire ?

EDUCATION À L’ENVIRONNEMENT : CRÉER ET ANIMER UN RUCHER-ÉCOLE

Un thème avec un fort attrait Les thématiques « abeilles » et « apiculture » sont très à la mode depuis une vingtaine d’années. Depuis que l’abeille mellifère doit faire face à de multiples soucis (nouveaux parasites et prédateurs, reconnaissance des mortalités et intoxications dues aux produits phytosanitaires, changements climatiques), le grand public s’est pris de passion pour une activité très « verte » avec, assez souvent, une vision très déformée du savoir-faire apicole.

Une activité passionnante mais nécessitant du temps et de l’organisationMettre en place un rucher-école au sein de sa structure doit avant toutêtreaffairedepassion:àvivreetàpartager.

L’animateur va devoir faire preuve de multiples talents : travailler avec du vivant (qui s’accorde mal des agendas et des plannings virtuels) en s’adaptant aux contraintes météorologiques ; animer un réseau de participants à l’année ; mobiliser les énergies régulièrement mises à mal par les priorités quotidiennes ; répéter des gestes (conduite des ruches) et des messages (sécurité des personnes et des abeilles, suivi sanitaire, législation).

L’apiculture : un savoir technique avec des approches différentesPouramenerlesparticipantsàadopterdebonsréflexes,lerucher-école et ses intervenants doivent être exemplaires (qualité des cours et des supports, qualité des colonies d’abeilles et du matériel utilisé et mis à disposition, qualité de la communication).

La formation apicole des intervenants est indispensable.

Le message délivré doit être pragmatique et réaliste. Non vous ne pourrez faire survivre vos abeilles sans leur prodiguer des soins quotidiens!Nonvousnepourrezpasgérerdesruchescorrectementsansypasserun tempsconséquent !Oui, vousaurezbesoind’uninvestissementfinancier(surtoutaudébut).Oui,ilvousfaudralire,êtrecurieuxetmotivé!Etenfinoui,vousallezdevenircomplétementamoureuxdecesinsectesfabuleux!

Au-delà des gestes techniques, les philosophies de chacun peuvent se heurter : partisans du tout naturel, adeptes d’une méthode particulière … Les animateurs doivent donc guider chacun dans le respect de sa vision, en s’appuyant sur des données scientifiquesvalidées.

L’aventure « rucher-école » est une porte d’entrée pour de multiples projets :

• Initier à la botanique : inventaires des plantes mellifères, d’exotiques envahissantes, plantation de haies,

• Découvrir les pollinisateurs sauvages,• Promouvoir le jardinage au naturel,• Valoriser des bricolages « matériel apicole » en récup,• Organiser des réunions santé-environnement et préparer ses

produits de beauté à base de miel, de cire.

Un rucher-école enrichit la vie associativeImaginez donc les passerelles tendues entre les adhérents, l’équipe interne, les associations et clubs partenaires, les établissements scolaires et les collectivités territoriales.

Toutes ces actions ont en commun l’objectif d’être pratiques, utiles et de terrain. L’échange de savoir-être et de savoir-faire se transmet alors entre les générations, entre les amis et les voisins.

Les actions du rucher-école, enrichissent le nombre d’adhérents et de bénévoles prêts à s’investir lors de manifestations (stand sur des foires) et à l’occasion de séances propres au projet (extraction du miel, entretien du matériel).

Le projet a été aidé par :

• Desapiculteursamateursavertistrèsengagés!• Nospartenairesfidèles :RégionOccitanie,ConseilDépartemental

Tarn-et-Garonne, DREAL Occitanie, Commune de Caylus, Communauté de communes Quercy-Rouergue-Gorges de l’Aveyron.

• Et également : la Fondation Lune de miel, le FNDVA Fonds National pour le Développement de la Vie Associative, la Fondation Banque Populaire « Concours Initiative Occitane ».

Gaëlle MATURACPIE Quercy- Garonne

Visite de printemps

Examen des cadres

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PROJETS DANS LES TERRITOIRES

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Partenariat Collectivités - Mai 2018 15

PROJETS DANS LES TERRITOIRES

Le CPIE du Rouergue a initié la création d’un jardin naturel à vocation pédagogique sur les espaces verts du Gîte de groupes de La Maladrerie - à Millau – géré par le CPIE. L’association a souhaité rendre ce projet participatif et accompagne les habitants de la commune au travers des ateliers et chantiers à chaque étape de la conception et de l’aménagement, afin de favoriser les échanges et valoriser les bonnes pratiques.

NAISSANCE D’UN ESPACE D’IMMERSION ET DE PRATIQUE D’UN JARDINAGE NATUREL : RETOUR SUR LES SIX PREMIERS MOIS DE SA MISE EN PLACE

Contexte et origine du projetDepuis plus de 20 ans, Le CPIE du Rouergue, en partenariat avec la Mairie de Millau, gère une structure d’hébergement de 38 lits : le gîte de La Maladrerie.

Après trois ans de fermeture du gîte pour travaux, l’association a engagé une réflexion pour redynamiser et valoriser ce lieu :aménager les extérieurs du gîte, un espace d’agrément d’environ 3 000m², en un jardin pédagogique.

Cette idée est présentée en Assemblée Générale lors d’un atelier dynamique par Florence Pollet, animatrice environnementale au CPIE en charge de la thématique «jardin » et responsable du projet. Cela a permis la rencontre d’Anaïs Meunier qui a réalisé par la suite un stage de six mois pour la mise en place du jardin dans le cadre sa formation, une Licence Professionnelle Coordination de Projet en Education à l’Environnement (LP CEEDDR, SupAgro Florac).

Au démarrage du projet, le CPIE s’est entouré d’un groupe de réflexion avec notamment François Léger, Ingénieur agronome,enseignant chercheur à AgroParisTech, qui a accompagné le CPIEpourdéfinir lesorientationsduprojetetmettreenavant lapertinence de la pédagogie de projet dans la création du jardin. L’intérêt des chantiers participatifs est d’encourager, par la pratique et le partage, la mise en place d’un jardinage naturel adapté au milieu et facilement reproductible.

RéalisationDurant six mois, une trentaine de bénévoles et l’équipe du CPIE se sont mobilisées lors d’une douzaine de rencontres, ateliers et

chantiers pour faire voir le jour à ce projet mais également pour acquérir une expérience commune et partager les connaissances et compétences de chacun.

En parallèle, le soutien de la fondation Léa Nature a permis de financer le matériel de jardinage et une partie des matériauxnécessaires à l’aménagement, bien que la récupération et le recyclage aient été privilégiés.

Le jardin voit alors le jour avec deux premières parcelles de culture (création de buttes par deux techniques différentes avec « unefenêtre sur le sol » intégrée), plateforme de compostage collectif, système de récupération des eaux de pluie et hôtel à insectes.

L’évolution du projetD’ateliers en chantiers, l’aménagement de ce jardin se poursuit. De nombreuses activités d’éducation à l’environnement de l’association se dérouleront sur le site, à commencer par le nouveau Club Nature etleredéploiementdel’offredesclassesdécouvertes.

Ce jardin devient un espace d’immersion dans la nature propice à la sensibilisation à l’environnement aussi bien pour les hôtes du gîte que pour la population millavoise qui pourra, petit à petit, s’approprier le lieu pour y développer des initiatives. Le CPIE du Rouergue conduit ce projet dans ce sens : associer un large public afindefavoriserl’implicationcitoyenne.

Florence POLLETCPIE du Rouergue [email protected]

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Chantier participatif « création d’une butte » au jardin de la Maladrerie

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Partenariat Collectivités - Mai 201816

PROJETS DANS LES TERRITOIRES

occitanie

LA TRAME VERTE ET BLEUE : UN OUTIL AU SERVICE DE LA NATURE

Qu’est-ce que la Trame verte et bleue ?La Trame verte et bleue (ou TVB) correspond au réseau formé de continuités écologiques terrestres et aquatiques, constituées par des corridors écologiques1 et des réservoirs de biodiversité2, émaillant un territoire et facilitant ainsi la circulation de la faune et laflore,pourleurpermettred’accomplirl’ensembledeleurcycledevie (migration, alimentation, reproduction…). L’artificialisation dessols et l’étalement urbain entrainent une fragmentation de l’espace et l’isolement des milieux naturels, ce qui provoque une perte importante de biodiversité et des nombreux services rendus par la nature : pollinisation naturelle, atténuation des pollutions, etc.

LaTVBestégalementunoutild’aménagementduterritoire.Eneffet,elle doit être prise en compte et déclinée dans les documents de planificationdel’Etatetdescollectivitésterritorialesquiparticipentainsi à l’amélioration de l’état de conservation des habitats naturels et des espèces.

D’Ouest en Est : un réseau d’acteurs mobilisés en région OccitanieInitialement porté en 2011 par Nature En Occitanie (ex Nature Midi-Pyrénées) puis rejoint par l’URCPIE Midi-Pyrénées (6 structures), le programme de sensibilisation et de vulgarisation à la Trame verte et bleue est aujourd’hui animé par un collectif de 15 associations à l’échelle de l’Occitanie :

• l’Union Régionale des Centres Permanents d’Initiatives pour

l’Environnement (URCPIE) Occitanie (12 CPIE et 1 une association en démarche de labellisation - la MNE-RENE 30)

• Nature En Occitanie (NEO)

• le Conservatoire des Espaces Naturels du Languedoc-Roussillon

Des outils pédagogiques et des animations destinés aux collectivités, aux porteurs de projet et au grand publicLesdifférentsanimateursquitravaillentsurleprogrammeontàleurdispositionunensembled’outilsspécifiquesdestinésauxdifférentspublics permettant d’aider les élus, les socioprofessionnels et les citoyens à appréhender et s’approprier ces problématiques :

• un guide pratique de 16 pages destiné aux acteurs de l’environnement désireux d’approfondir le sujet,

• une exposition itinérante pour le grand public,

• des maquettes pédagogiques interactives mettant le public en position de « décideur » sur un territoire donné (plaines et coteaux – piémont et montagne – urbain – périurbain)

• unfilm«LaTrameverteetbleuesurleterrain:témoignagesd’éluslocaux »,

• une plaquette de présentation du programme,

• un jeu : La TVB et son vocabulaire,

• un site internet présentant le programme et l’ensemble des animations déjà réalisées.

Selonleterritoireetlesbesoinsidentifiés,lesanimateursproposentdes interventions sur mesure, en salle ou sur le terrain. Cela peut se faire dans le cadre de l’élaboration ou de la révision de PLU3, de PLUi4, de SCoT5 ou de l’accompagnement du dispositif Territoires Engagés pour la Nature pour les élus et porteurs de projets. Et souvent cela passe par des séquences pédagogiques variées et des balades découverte pour le grand public.

Plus de 5000 personnes ont participé aux actions du programme précédent (2017-2018) dont près de 250 partenaires associatifs et institutionnels, 1500 élus et socio-professionnels ainsi que 3250 citoyens, adultes et enfants autour de divers rendez-vous.

L’ouverture au littoral et aux milieux lacustres sur ce nouveau programme va permettre d’explorer de nouveaux outils et de travailler en partenariat avec les syndicats de bassins versants. http://www.trameverteetbleue.fr/

Audrey LARROQUE CPIE Bigorre-Pyrénées

Camille DYRDANature En Occitanie

En 2015, la région ex Midi-Pyrénées s’est engagée dans le programme « Trame verte et bleue » qui permet de sensibiliser tous les publics à la prise en compte de la nature dans l’aménagement du territoire et le cadre de vie. En 2019, cette démarche partenariale s’est élargie à l’ensemble de l’Occitanie avec l’arrivée de l’ex région Languedoc-Roussillon.

1.Corridorécologique:voiededéplacementempruntéeparlafauneetlaflore,plusoumoinslarge,continueounon,quireliedesréservoirsdebiodiversité.2.Réservoirdebiodiversité:espacedanslequellabiodiversitéestlaplusricheoulamieuxreprésentée,oùlesespècespeuventeffectuertoutoupartiedeleur cycle de vie.3. PLU : Plan Local d’Urbanisme4. PLUi : Plan Local d’Urbanisme intercommunal 5. SCoT : Schéma de Cohérence Territoriale

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Atelier maquette animé par Nature en Occitanie avec les élus du Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises

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Partenariat Collectivités - Mai 2018 17

On Gâche Rien, la solution de tri à la source et de compostage de qualité

PROJETS DANS LES TERRITOIRES

hérault

C’est le pari que s’est donné la jeune équipe de l’association Compostons. Les dix membres actifs de la composteam œuvrent quotidiennement pour promouvoir la prévention et la gestion de proximité des biodéchets non seulement à Montpellier mais aussi ailleurs en Occitanie.

COMPOSTONS CITOYENNEMENT ET LOCALEMENT LES MATIÈRES ORGANIQUES

Prévention, proximité et participationMarc de café, peau d’orange, restes de repas, déchets de jardin, etc. toutes les matières organiques sont compostables et les solutions sont nombreuses. Compostons accompagne particuliers, collectifs et professionnels pour définir et mettre en place la solution laplus pertinente du point de vue économique, organisationnel et écologique.

Prévention« Le meilleur déchet est celui qui n’existe pas ». Ce leitmotiv est valable aussi dans le domaine de la ressource organique. Réduction dugaspillagealimentaire,gestiondifférenciéedesespacesverts…les solutions de prévention permettent de faire des économies, tout en allégeant les charges de travail.

ProximitéPar gestion de proximité, on entend la valorisation au plus près de la source. On préférera par exemple le paillage au compostage, processus naturel qui fait gagner du temps au jardinier. Cette notion concerne aussi la proximité sociale : faire soi-même et avec les autres.

ParticipationLe producteur est associé à la gestion de ses biodéchets et ça change tout. Que ce soit pour un particulier ou un professionnel, le compostage permet de responsabiliser les acteurs et leur donne dupouvoird’agir concretavecunbénéfice formidable :produiredu compost de qualité.

Composter dix tonnes par an : yes we can !Depuis novembre 2018, le Village du Père Soulas, à Montpellier, composte l’intégralité des biodéchets du site. Ce projet ambitieux associe le restaurant-self Mas des Moulins (100 000 repas/an), la maison d’Enfants Bon Secours et les résidents du Village. Grâce à un composteur grande capacité construit par un artisan lodévois,

ce sont plus de dix tonnes de biodéchets qui sont valorisées annuellement sur place. La réussite de l’opération repose sur l’implication des cuisiniers, des convives, des résidents et des enfants qui trient les biodéchets et approvisionnent le composteur géré par l’agent des espaces verts.

Compostons a accompagné les différents acteurs dans leurchangement de pratique. « Cela va plus loin que le compostage, confie Soufiane, le responsable de production du restaurant, le diagnostic réalisé au début du projet nous a fait prendre conscience des quantités importantes de biodéchets que nous produisons au sein du restaurant. Cela nous motive pour améliorer nos pratiques et diminuer le gaspillage. »

« On gâche rien » : la collecte à véloUne action innovante que l’on fredonne sur un air d’HK et les Saltimbank : « Nos biodéchets sont une ressource, ne les jetons plus àlapoubelle,offronsleurunretourauxsourcesetlaplanèteseraplusbelle.Ongâche rien ! ». L’initiativeaété lancéeenavril 2018dans le quartier du Millénaire, à Montpellier. Un an et demi plus tard, 500 km de vélo dans les jambes, ce sont plus de 4,5 tonnes de biodéchets qui ont été collectées auprès de Drôle de Pain et de la Biocoop Port Marianne. Cette précieuse matière est valorisée directement à la ferme urbaine de la Condamine et sert à amender les planches de culture maraîchère en agriculture biologique. La boucle est bouclée.

Les demandes augmentent : le service s’est ainsi élargi au centre-ville, pour exemple à la Halle Tropisme.

Actuellement, Tibo, Anaïs et Roman, les porteurs de projet, expérimentent la collecte les biodéchets des restaurateurs et des particuliers dans l’Ecusson pendant un mois. Objectif : trouver les meilleures modalités pour développer le service et rémunérer le temps de travail des pédaleurs-composteurs. La prévention et la gestion de proximité des biodéchets créent aussi des emplois.

Léa EGRET COMPOSTONS

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Partenariat Collectivités - Mai 201818

PROJETS DANS LES TERRITOIRES

occitanie

DES JEUNES À LA DÉCOUVERTE DES PNR D’OCCITANIE

Quand éducation et innovation font bon ménageLes Parcs naturels régionaux ont pour vocation d’asseoir un développement économique et social du territoire, tout en préservant et valorisant le patrimoine naturel, culturel et paysager. La richesse des Parcs réside dans la transversalité dont ils font preuve, en intégrant les enjeux de biodiversité à leurs projets de territoire. L’accueil et l’éducation font partie des missions générales des PNR, tout comme l’expérimentation et l’innovation (article R333-4 du Code de l’Environnement). C’est pour répondre à cette double mission que les PNR des Pyrénées catalanes, de la Narbonnaise en Méditerranée, et de l’Aubrac travaillent ensemble surunprojet d’éducationà l’environnement afindeproposeruneoffredeséjoursàdestinationdegroupesdejeunes.

Découvrir d’autres territoiresEntre le printemps et l’automne 2019, des écoles de ces trois territoires sont parties à la découverte des autres Parcs. Ainsi, 26 élèves du CE1 au CM1 de l’école Sainte Geneviève-sur-Argence ont découvert la lagune méditerranéenne et son fonctionnement à Leucate en Narbonnaise. L’objectif ici était d’étudier l’écosystème dans son ensemble ainsi que les ressources économiques qui y sont liées. L’école primaire de Bages, en bord de mer, est partie quant à elle à la rencontre de la biodiversité de la montagne catalane à Eyne. « C’était l’occasion pour les élèves de découvrir un milieu différent du leur. En l’occurrence ici, ils sont passés d’un milieu méditerranéen à un milieu montagnard » comme l’exprime l’enseignante dans son bilan. L’eau, les énergies et la biodiversité sont trois thématiques phares qui ont guidé ces séjours.

Primaires, collèges et lycées : tous concernésMis en place par les Parcs concernés, ce nouveau dispositif s’adapte en fonction du niveau des classes sélectionnées. L’école de Ria Sirach a réalisé un séjour sur le thème de l’eau en Aubrac, avec un contenu pédagogique adapté à l’âge des enfants (CE1 au CM2). Cette thématique, les 2ndes et les 1ères du lycée François Rabelais de Saint-Chély d’Apcher en Lozère, l’ont abordée sous un autre angle dans les Pyrénées catalanes, en intégrant notamment l’aspect développement territorial : sujet cher aux parcs naturels régionaux. « Nous tenons à souligner la remarquable implication de l’équipe pédagogique : interventions pertinentes alliant ludique et sérieux, mises en situation, nombreuses rencontres d’acteurs locaux…», comme le précise l’enseignant du lycée. Habitués aux fours solaires de leur montagne, les 6èmes du Collège Pierre de Coubertin de Font Romeu ont découvert les énergies renouvelables d’une autre manière, en se rendant en Narbonnaise. Quant aux 6èmes de Sigean, ils ont rencontré la « fée électricité » en Aubrac.

Des enfants acteurs et ambassadeurs de leur séjourAu-delà du nombre d’enfants, les enseignants et les enfants ont globalement apprécié ces séjours. Mais si ces derniers étaient préconçus par les centres avec l’appui des PNR, ils étaient ensuite affinés avec les enseignants et les enfants, rendant ces derniersacteurs de leur séjour avant même leur départ. Au retour, chaque classe a pu faire une retransmission de la manière de

son choix (exposition photo, projection, etc.) rendant les enfants ambassadeursmaisaussifiersde leurdécouverte.«Nous rentrons remplis de souvenirs que nous allons exploiter dès notre retour (diaporamas, affiches...) pour organiser des portes ouvertes pour les parents. Bien ressourcés, nous avons fait le plein d’ENERGIE ! »

Un engagement des Parcs naturels régionauxLes séjours sont rendus possibles grâce à l’engagement financierdes Parcs concernés. Ils financent à 90% leurs réalisations (horstransports),bénéficiantpourcelad’unappuidelaRégionOccitanie.Seuls 10% restent à la charge des écoles engagées qui peuvent ainsi profiterdecesséjoursde3,5joursàmoindrecoût.

Avant tout une expérimentationCe projet se veut expérimental. Mis en place pour la première fois en 2019 sur nos territoires, il a bénéficié à 150 enfants. L’objectifest de s’assurer qu’il répond aux besoins des enseignants (et donc des enfants) mais aussi des centres d’accueil. Les écoles engagées tout comme les centres d’hébergement ont répondu aux appels lancés par les Parcs pour participer à cette expérimentation et ainsi participer à un projet collectif. Une innovation intéressante mais aussi le souhait pour les Parcs de poursuivre leur action de développement économique des territoires. L’ODCVL (11), Le Centre ALTIA Club Aladin (11), La Chêneraie (12), le Domaine du Ventouzet (48), La Clé des Champs (66) et le Ciem les Isards (66), sont les 6 centres retenus dans ce projet en 2018/2019. La seconde année de réalisation du projet a été lancée à la rentrée de septembre 2019. De nouveaux séjours seront réalisés avec de nouvelles classes. « J’ai hâte de me lancer dans ce projet»nousconfieuneenseignanteretenue pour cette nouvelle année.

Eric SAMSONParc naturel régional des Pyrénées catalanes

Trois Parcs naturels régionaux (PNR) d’Occitanie s’unissent pour faire découvrir à la jeunesse les richesses et particularités de leurs territoires. Ouverte du CE1 à la Terminale, cette première année d’expérimentation a vu six séjours se réaliser, répartis entre le PNR des Pyrénées catalanes, le PNR de la Narbonnaise en Méditerranée et le PNR de l’Aubrac.

Quand la mer et la montagne se rejoignent par le regard des enfants

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Partenariat Collectivités - Mai 2018 19

PORTRAITS D’ACTEUR

Quels sont les éléments fondateurs qui vous ont mis sur le chemin de l’EEDD ?Lors d’une fête de la biodiversité à Montpellier, j’ai été amenée à réaliser des ateliers sur la biodiversité du sol avec un public scolaire. Jusque-là, mes interventions étaient plutôt destinées à des scientifiques,desuniversitaires,des spécialistes. Jeme suis alorsposé beaucoup de questions sur la transmission. J’ai eu envie de partagercequejefaisaisavecdespublicsdifférentsetàl’aidedepédagogies actives.

Pour des raisons personnelles, je me suis installée dans les Pyrénées-Orientales et j’ai rejoint une association, Kera, qui fait de la sensibilisation au développement durable. Le sol est un enjeu de communication important. Il est souvent perçu, en particulier par les jeunes, comme quelque chose de dégoûtant alors que c’est un lieu de vie avec une énorme biodiversité. Mes actions en EEDD portent aussi sur le changement climatique, qui est un sujet difficileàabordercarils’expérimentesurlelongterme.Danslesterritoires de montagne, la question du changement climatique est crucialecarseseffetssontparticulièrementmarqués.

Racontez-nous un moment fort vécu dans le réseauIl y a pas mal de moments forts. Un moment qui m’a particulièrement marqué, c’est la formation sur la pédagogie appliquée au territoire - thématique biodiversité - à laquelle j’ai

participé en 2015, organisée par le PNR des Pyrénées catalanes en partenariat avec la Tram’66. J’y ai fait la connaissance de nombreux acteurs de l’EEDD du département, et j’ai découvert des personnes qui parlaient le même langage que moi, des pédagogies actives, des outils pédagogiques…

En quoi l’EEDD est-elle au cœur de la transition écologique ?Nous sommes dans un contexte d’urgence écologique et climatique, avec des enjeux complexes, difficiles à expliquersimplement. Le public doit être sensibilisé et formé aux enjeux écologiques pour développer un esprit critique et être capable de faire des choix éclairés en tant que consommateur ou électeur. Une circulaire d’août 2019 du Ministère de l’Education nationale généralise l’éducation au développement durable, c’est un signe encourageant. Je viens de signer une tribune demandant à l’Etat que les universités et grandes écoles puissent intégrer l’urgence climatique dans leur stratégie. Il s’agit entre autres d’accroître l’offre d’éducation à l’environnement et au développementdurable dans les programmes d’études, sur les campus et dans les programmesdesensibilisationdupublic.Lesscientifiquesontunevraie responsabilitéàdiffuser leursconnaissances,qui sebasentsur des faits, pas sur des opinions.

Nathalie FROMINAssociation KERA

Quels sont les éléments fondateurs qui vous ont mis sur le chemin de l’EEDD ?Quand j’étais enfant, je passais toutes mes vacances dans les Hautes-Pyrénées. Très vite, je suis tombé amoureux de la montagne, donc de la nature. Après le bac, j’ai intégré une école d’agronomie mais dans les années 1992-93, l’environnement était bien peu présent dans les enseignements. Avec quelques étudiants, on avait créé un club « coccinelle ».On essayait difficilement desensibiliser les collègues à l’environnement. L’autorisation nous avait ainsi été refusée de faire une conférence avec un agriculteur bio!

Je décide de faire mon mémoire de recherche de fin d’étudesau CPIE. Le CPIE travaillant alors sur la création d’une maison des produits de cueillette, je me suis consacré à la cueillette et l’écologie des cèpes.

Après mon mémoire, je suis resté comme objecteur de conscience.

Je me suis alors mis à l’animation et c’est parti comme ça. Je suis au CPIE depuis 25 ans, dont 20 ans dans l’animation et ma passion est intacte!

Racontez-nous un moment fort vécu dans le réseauEn 1996, Les Rencontres régionales de GRAINE Midi-Pyrénées se déroulent à Bagnères de Bigorre. Le CPIE me demande d’appuyer le GRAINE sur la coordination. J’ai été immergé dans ce réseau GRAINE que je ne connaissais pas. La découverte de l’EEDD, du réseau et de ses acteurs m’a motivé au point de ne plus avoir de regret d’avoir abandonné le côté recherche.

En quoi l’EEDD est-elle au cœur de la transition écologique ?Le public des enfants est celui avec lequel je préfère travailler. Ils ont une grande capacité à s’intéresser, à se mobiliser. Quand ils voient un lapin, une marmotte, ils ont les yeux qui brillent. Il nous faut travailler à renforcer cet attachement à la nature. S’appuyer sur eux, oui mais en leur conservant une sorte d’idéal pour qu’ils deviennent des adultes « écoresponsables » qui mettent en œuvre concrètement la transition écologique.

François-Xavier CASANOVACPIE Bigorre-Pyrénées

PYRéNéES-ORIENTALES

NATHALIE FROMINNathalie Fromin est Chercheuse CNRS au CEFE (Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive). Elle travaille sur l’écologie du sol en lien avec les problématiques de changement climatique et d’érosion de la biodiversité. Elle est également adhérente de la Tram’66 (Pyrénées-Orientales).

HAUTES-PYRéNéES

FRANCOIS-XAVIER CASANOVAFrançois-Xavier Casanova est éducateur à l’environnement au CPIE Bigorre-Pyrénées.

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PORTRAITS D’ACTEUR

Quels sont les éléments fondateurs qui vous ont mis sur le chemin de l’EEDD ?C’est par le biais de l’éducation populaire, à travers mon engagement bénévole aux Francas que j’ai pu rencontrer le GRAINE Poitou-Charentes et découvrir l’EEDD. Après avoir été animateur scientifiquepourlaLiguedel’Enseignement,jesuispartienPACA,où j’ai travaillé comme cuisinier-animateur au Loubatas. Souhaitant me professionnaliser, j’ai suivi le BEATEP TEP du GRAINE LR. Cette très bonne ancienne formation itinérante m’a permis de réorienter ma vie professionnelle.

En 2001, je suis devenu animateur de réseau au Réseau Ecole et Nature. J’y ai découvert la puissance des réseaux, leur dynamisme. Depuis 2005, j’ai rejoint la Région comme Chargé de projets EEDD, où j’ai pu acquérir et consolider des compétences de coordinateur de projets.

Racontez-nous un moment fort vécu dans le réseauIlyenaeubeaucoup!Quecesoientmes1ères Rencontres Ecole et Nature, les 1ères Assises nationales de l’EEDD, ou bien, plus proches de nous, les dernières Assises de l’EEDD en région en 2012 et 2019.

L’exemple des dernières Assises en région montre la dynamique forte entre acteurs institutionnels et associatifs et traduit bien la situation actuelle de l’EEDD ici, en Occitanie.

Ces temps de débat, d’échange me nourrissent continuellement et renforcent ma fonction actuelle d’agent de la Région Occitanie.

En quoi l’EEDD est-elle au cœur de la transition écologique ?Avec ses méthodes bienveillantes et actives, l’EEDD nous permettra de pouvoir aborder et faire comprendre les champs et enjeux complexes de la TEE auprès des publics régionaux, Elle pourrait jouer un rôle clé dans la prise de conscience des publics, préalable à une future implication citoyenne, individuelle et collective. C’est un outil au service de la transition des territoires.

Yann ABONNEAURégion Occitanie / Pyrénées-Méditerranée

Quels sont les éléments fondateurs qui vous ont mis sur le chemin de l’EEDD ?D’un cursus universitaire tourné sur la médiation culturelle, je me suis dit qu’un jour je monterai mon lieu, à la campagne, dans lequel je pourrai proposer aux publics accueillis de se remobiliser via les pratiques artistiques, dans un lieu permettant également de se retrouver soi-même, loin de la pollution sonore et visuelle de la ville.

Il n’y a donc pas de véritable élément fondateur... c’est plus une opportunité qui s’est présentée à moi avec la rencontre de l’ancienne Directrice de la Ferme Pédagogique qui en me parlant de son métier, son cadre d’exercice et les valeurs défendues, m’a fait dire « c’est là que je veux faire mon stage de DESJEPS ».

En juillet 2016, j’ai donc pris la Direction de la Ferme pédagogique de Paillac.

Racontez-nous un moment fort vécu dans le réseauJ’ai pu participer à une journée de rencontres des acteurs de l’éducation au goût en Occitanie en novembre 2017 et ce fut un moment qui m’a beaucoup marqué et dont je parle encore.

L’éducation à l’alimentation est un axe fort et traversant de notre projet pédagogique, participer à cette rencontre a donc été une évidence pour moi, d’autant plus qu’un des ateliers auxquels j’ai

pu participer traitait « des sens dans les troubles de l’oralité  ».Accueillant beaucoup d’enfants présentant des troubles du comportement alimentaire, cela me semblait important d’essayer d’en comprendre les causes mais surtout de pouvoir mieux les accompagner.

En quoi l’EEDD est-elle au cœur de la transition écologique ?A Paillac, l’EEDD nous permet d’impulser une prise de conscience et nous l’espérons les prémices d’un changement de comportement pour les publics accueillis.

Dans nos activités et la gestion de la vie quotidienne, nous sensibilisons au « bien-manger » et à la compréhension de la place de l’agriculteur dans la chaîne alimentaire. Nous développons des savoir-faire et des savoir-être et accompagnons les publics dans la maîtrise de leurs apprentissages.

Malheureusement la structure est locataire du terrain et du bâti et se voit dans l’obligation de fermer, notre propriétaire ayant décidé de mettre en vente. Ce n’est pas qu’une « simple » ferme pédagogique que perd le territoire, mais un lieu qui, depuis 23 ans, s’engage, éduque ; un lieu de culture, de savoirs, d’échanges et de vie ; un lieu d’inclusion inscrit dans son époque, capable de participer aux enjeux des changements environnementaux.

Sarah BONNET

région occitanie

YANN ABONNEAUChargé de projets Education à l’Environnement Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée

haute-garonne

SARAH BONNETAncienne directrice de la Ferme pédagogique de Paillac, à Lavelanet de Comminges (Haute-Garonne)

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Partenariat Collectivités - Mai 2018 21

EDUQUER DANS LA NATURE

Dans la natureMais comment pourrions nous être ailleurs que dans la nature ?

Noussommesnous-mêmesNature(Ah!lemerveilleuxécosystèmequ’est notre microbiote intestinal).

Notre rapport à la nature - notre rapport à nous-mêmes ? - c’est voir (et sûrement observer), entendre (et peut-être écouter), goûter (et probablement se rassasier), toucher (et pourquoi pas caresser), sentir (et à coup sûr s’émerveiller), apprendre (et tenter de comprendre).

C’est la sensation (et le ressenti) de la pluie, du vent, du chaud, du froid, de la peur, du noir, de la peur du noir, de la fraîcheur de la source et du rocher rugueux, du silence des grottes et de l’enchevêtrementgéologiquedesmontagnes,dusoufflequimanquequand on gravit la pente, des jambes qui s’écorchent aux épines et se font lourdes.

C’estlajoiedusommet,l’infinid’unhorizontoutd’uncoupoffertetà jamais déconcertant et mystérieux, le sentiment de victoire sur soi d’avoir atteint la crête ou touché le serpent, l’étrange inquiétude du crépuscule et l’impatiente espérance de l’aube.

Et c’est aussi le vécu moins idyllique du bruit urbain et de l’air vicié, du stress de la foule et des paysages bouleversés par notre folie collective.

La nature (et il n’est pas besoin d’aller bien loin pour en trouver quelque échantillon) est source des découvertes premières et éternelles, celle du temps et de l’espace, celle de la contemplation de l’infinimentcomplexeetdelaplussimpleesthétique.

La nature est source de tous les apprentissages, celui des sens et de la complexité, comme ceux de l’émerveillement et de la rêverie primitive. Elle est notre origine et notre futur, elle est partout, toujours aussi étrange et jamais accessible, toujours notre fantasme et jamais notre substance totale. On la voudrait pour soi tout seul alors qu’on est incapable d’en saisir pleinement le moindre ajustement : et on doit en partager l’usage (en tous cas une forme d’usufruit) avec tous nos dissemblables contemporains.

Pleine natureEt comment la nature serait-elle autre chose que pleine ?

Elle est surtout pleine de nos désirs et c’est notre plénitude que nous venons y quérir en prétextant maladroitement que c’est la sienne à laquelle nous désirons nous confronter. Elle est la référence absolue – mais jamais conclusive – à nos questionnements et le refuge à nos inconstants désirs d’ermitage.

Il y a mille choses à faire dans la nature : rêver, nommer, peindre, s’ennuyer, expérimenter, s’étendre, inventorier, fabriquer un objet, une musique, une cabane, attendre, espérer, récolter, transformer, se nourrir et se soigner, confronter des points de vue, se prosterner, désirer l’humilité, faire un feu et inventer des dieux.

Tout cela est pédagogiquement fécond. Il n’est qu’à se servir.

Les pages qui suivent décrivent quelques expériences vécues dans et pour la nature. Car il y a une pédagogie du « dans » - la nature est l’instrument de la découverte - et une pédagogie du « pour » - la nature est l’objet de l’apprentissage -.

Elles sont une sorte d’introduction à tous les possibles, une galerie hétéroclite de témoignages, une mise en bouche à tout un gargantuesquedéfilédeprojetsinfinisetdélicieux.

A vous d’en écrire les prochaines recettes.

Jean-Paul SALASSEPrésident du GRAINE Occitanie

LA NATURE, COMME OBJECTIFS ET COMME PRINCIPES D’ÉDUCATION

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Partenariat Collectivités - Mai 201822

EDUQUER DANS LA NATURE

Quand se conjuguent beaux jours et temps libre, nombre de parents rêvent de voir leurs enfants jouer en plein air. À une époque où les modes de vie s’urbanisent à la vitesse grand V, avec pour corollaire une diminution du temps passé en extérieur, ils estiment que ce retour au vert est profitable. Et ils sont loin d’avoir tort.

En tant qu’espèce humaine, notre évolution est liée au monde naturel. Dès le plus jeune âge, le contact avec la faune et la flore est nécessaire à notre développement. Lorsqu’il se réduit, devenant soit trop rare, soit trop pauvre, des effets négatifs apparaissent, comme l’obésité ou l’anxiété. Ce sont ces « troubles associés au manque de nature » que soulignait dès 2008 l’auteur Richard Louv dans son best-seller intitulé Last Child in the Woods.

COMMENT (ET POURQUOI) AIDER LES ENFANTS À SE RAPPROCHER DE LA NATURE

Une source de bien-êtreÀ l’inverse, une grande variété d’interactions avec la nature produit des bénéfices importants et qui ont tendance à se cumuler, notamment sur le plan de la santé. Outre une augmentation de l’activité physique, qui fait baisser les risques d’obésité ou de myopie chez les enfants, l’accès régulier à des parcs et espaces verts apporte également un bien-être psychique, en aidant par exemple à lutter contre le stress.

Des scènes de nature, comme le vent dans un feuillage ou les nuages passant dans le ciel, par la fascination douce qu’elles suscitent,offrentdureposàl’espritparuneattentionsanseffort,ce qui restaure les fonctions cognitives.

De telles immersions aident aussi au développement de nouvelles compétences. Passer du temps dans la nature stimule la créativité, le sens critique et la capacité à résoudre des problèmes. Enfin,les explorations qui s’appuient sur des expériences en extérieur fortifientl’envie d’apprendre, l’enthousiasme, ainsi que le calme et la maîtrise de soi.

Un cercle vertueuxAu-delàdeceseffetsindividuelsetsociaux,encouragerlesrelationsàl’environnementnaturelestaussibénéfiquepour…lanatureelle-même.Eneffet,lesexpériencesdemanipulation,d’immersionoud’implication physique éveillent des émotions et un intérêt durable vis-à-vis de celle-ci, et favorisent le sentiment d’appartenance au monde naturel, aux côtés des autres espèces.

Ce sentiment de connexion retentit fortement sur les choix et les comportements que les enfants, en grandissant, choisiront d’adopter en faveur de l’environnement. Il semblerait qu’il y ait un lien entre la perception de cette appartenance et les phénomènes de restauration psychologique (baisse des émotions négatives associées au stress et augmentation des émotions positives). Ainsi, plus on se sent rattaché à la nature, plus les expériences à son contact produisent de bénéfices.

La nature est au coin de la rueSi les bienfaits d’une exposition à la nature ne sont plus à prouver, de grandes interrogations subsistent sur les circonstances de ces misesenrelation.Commentleseffetsvarient-ilsselonlesgroupesde population, les types d’environnement naturel ou encore les types d’interaction avec la nature (promenade, jardinage, etc.) ?

Des pistes tendent à montrer que plus l’environnement est naturel, plus notables sont les apports sur les capacités de concentration, ou la restauration psychologique. Néanmoins, tout le monde n’a pas la possibilité de profiter d’un cadre naturel particulièrementriche et préservé.

La majorité des résultats des recherches portent sur des environnements ordinaires, tels que les parcs de jeux, les cours d’école ou les jardins publics et montrent les atouts générés par leur

fréquentation. Par ailleurs, les approches proposées pour découvrir un milieu naturel, quel qu’il soit, jouent aussi sur l’expérience vécue. À cet égard, le champ de l’éducation à l’environnement possède un vrai recul, auprès de publics d’enfants notamment, et peut nous éclairersurlesspécificitésdesdifférentespratiques.

L’expérience avant toutIl y a mille façons de découvrir la nature. Cela ne passe pas nécessairement par la transmission de connaissances savantes et l’apprentissage systématique de noms d’espèces de végétaux et d’animaux. En éducation à l’environnement, c’est le sujet qui est au cœur de l’expérience et le but sera de varier les méthodes pour enrichirlapalettedesémotionsressentiesetdesréflexions.

Pour permettre à l’enfant de découvrir un milieu, on peut mobiliser une approche naturaliste comme une approche artistique et proposer une infinité depratiques : dessin, collecte de la faune/flore,écriture,jeulibre,expressioncorporelle,débat…

D’autre part, tout milieu présentant des caractéristiques naturelles peut avoir un intérêt, qu’il s’agit d’un coin au fond du jardin, du parc de ville proche du domicile, d’un bord de mer…

Une multitude d’activités possiblesUne fois convaincu de la légitimité de votre rôle de facilitateur dans cette éducation à l’environnement, reste à choisir l’activité :

• Dans la mesure du possible, mettez-vous en situation directe d’observation et d’immersion. Rendez-vous sur les lieux : regarder un documentaire ou un livre n’est pas sans intérêt mais, jusqu’à preuveducontraire,neprocurepaslesmêmesbénéfices;

• N’ayez pas peur d’expérimenter (choisir de végétaliser un pied d’arbre peut représenter un projet formidable) ;

•Soyezconfiantsenvoscapacitésàdécouvriretàfaireensemble :nul besoin d’avoir des compétences particulières pour apprivoiser un milieu. Les questionnements, le développement et la transmission de connaissances découleront de l’action et se fonderont sur l’intérêt des enfants ;

• N’hésitez pas à vous appuyer sur un réseau dynamique pour vous tenir au courant des initiatives près de chez vous.

On se préoccupe, à raison, de l’épanouissement physique et psychique des enfants, qu’il s’agisse de leur alimentation ou de leur exposition à la violence. Le contact avec la nature pourrait être envisagé comme une autre prescription nécessaire, tant il fournit de bénéfices structurants au développement de l’enfant. Unevéritable « Vitamine N », selon l’expression de Richard Louv.

Alix COSQUER1 Chercheuse en psychologie environnementale / psychologie de la conservationUniversité de Bretagne occidentaleArticle publié par The Conversation, 22août 2018

1. Alix Cosquer est également membre du CEFE (Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive)

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Source de nombreux savoirs, savoir-faire et savoir-être, l’éducation dans la nature permet à l’individu de se construire. Eduquer dans la nature fait partie de la culture originelle des éducateurs à l’environnement et constitue toujours une préoccupation importante des professionnels. Cet enjeu partagé fait partie des moteurs qui ont rassemblé les acteurs autour des projets de réseau dès la création des GRAINEs dans les années 90.

LeGRAINEainitiéleréseauthématique«EduquerdanslaNature »en organisant une journée de rencontre fin 2015 dans l’Hérault.Elle a réuni 80 personnes (collectivités, associations, Rectorat, enseignants, entreprises, partenaires publics). Ces rencontres ont notammentpermisdedévelopperleprojet«ACMieuxdehors!1 ».

En novembre 2018, le GRAINE a organisé de nouvelles rencontres régionales, à Fondamente en Aveyron, sur deux journées. Nous avons été accueillis au Hameau de Moulès où nous avons pu occuper l’ensemble des espaces : prairies, forêt, vieux hameau, bâti, pour construire un programme centré sur le partage d’expériences. Organisées autour d’un programme mixte alternant temps d’échanges, expérimentation, mise en perspectives et apports avec des experts, mais aussi projection et spectacle, ces rencontres étaient les premières du genre à l’échelle de l’Occitanie.

NotrefinalitéétaitdeconstruireuneculturecommuneenOccitaniesur l’éducation dehors, dans la nature, avec pour objectifs de :

• Créer des conditions de rencontre entre acteurs autour de l’éducation dans la nature,

• Promouvoir la nature comme un support éducatif,

• Partager des pratiques éducatives pour s’immerger dans la nature,

• Construire une dynamique de travail en réseau.

Immersion et participation« Quel est le souvenir ou l’expérience fondatrice qui a déterminé ta relation avec la nature ? », c’est ainsi qu’ont démarré les rencontres, donnant le ton à ces deux journées.

Les participants ont pu choisir de participer à différentesimmersions de terrain en tant que public : jeu libre ou atelier découverteensemi-autonomiepourobserverpetitesbêtes,floreouenvisagerunprojetexploratoire;déambulationaccompagnée ;approche sensible de la nature les pieds nus et les yeux bandés… Ces immersions, proposées par les associations SensActifs, Les Ecologistes de l’Euzière, le CPIE APIEU Territoires de Montpellier ont mis les participants en situation d’expérimentation et intégraient un temps de discussion et d’échanges autour du vécu individuel et collectif. Chaque session était proposée par un praticien de la nature afin de découvrir une approche, une organisation, undéroulé visant chaque fois à créer une connexion entre les publics et la nature.

Faire le point sur les apports de la rechercheNous avons besoin de recul sur nos pratiques. Parfois même le besoind’argumenterlesbienfaitsdelanaturesefaitsentir.Afinderenforcer nos capacités à construire un discours sur l’importance de l’immersion dans la nature pour tous, nous avons invité Alix Cosquer, Docteure en psychologie environnementale, chercheuse au Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive (CEFE) à nous faire part des avancées de la recherche sur les liens entre santé, bien-être, nature et biodiversité (cf. article ci-contre).

Susciter l’envie de nature autrementCes rencontres nous ont donné l’occasion de questionner la (re)connexion de tous avec la nature autrement que par l’immersion elle-même.FrédéricPlénard,réalisateur,estvenuprésenterlefilm« Le lien » qui retrace l’immersion d’un groupe d’enfants dans les Pyrénées.Cefilmconstitueuntémoignageétayédeschangementsindividuels et collectifs liés à l’expérience de nature.

Enfin, des associations membres du RéeL 48 ont présenté leurconférence théâtralisée « Tu te coucheras moins bête » qui constitue un support original pour questionner différents publics sur leurrapport au vivant.

Emilie LAUNAY GRAINE Occitanie

LES RENCONTRES RÉGIONALES « EDUQUER DANS LA NATURE » DE FONDAMENTE

1. Projet d’accompagnement des accueils collectifs de mineurs (ACM) vers plus de temps passé dehors dans leur projet éducatif

Parce que la pratique de la nature et l’immersion font partie des fondamentaux du métier d’éducateur à l’environnement, le GRAINE a organisé en novembre 2018 des rencontres régionales pour vivre ensemble une expérience de terrain, partager nos pratiques et prendre du recul sur les bienfaits de la nature.

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EDUQUER DANS LA NATURE

Le cadre du dispositifDans len°1deGraines d’avenir ! nous vous présentions le projet « ACMieux dehors ! » (Cf. p. 7). Six ACM1 accompagnés par six associations d’EEDD du réseau ont travaillé pendant plusieurs moisafindedévelopperlesactivitésetletempsdeviequotidiennedes enfants dehors, dans la nature. Comment accompagner un centre de loisirs ? Quelle méthodologie mettre en place ? Comment élaborer son projet ? Quelles postures à construire pour l’accompagnateur ? Autant de questions auxquelles nous tenterons de répondre à la lumière de cette expérimentation.

Le cadre méthodologique a tout d’abord été construit collectivement par les six binômes, composés d’une association d’EEDDetd’uncentredeloisirs.Chacundecesbinômesadéfiniunobjectif opérationnel, comme la création d’un jardin, la construction d’un village de cabanes, la conception d’une malle pédagogique, l’organisation d’un club nature, ou encore le développement d’un maximum d’activités dehors, tout simplement. Une fois cet objectif partagé défini, il s’agissait de construire les étapes de travail etd’organiser l’accompagnement.

Les associations d’EEDD qui ont travaillé sur ce projet sont toutes des associations disposant d’une expertise sur l’animation dans la nature ou à propos de la nature. Les six associations étaient donc très à l’aise avec les idées de projets à développer au sein des centres de loisirs et les pédagogies liées à la découverte de la nature. Concernant la question de l’accompagnement, nous avons rapidement admis collectivement que les expériences étaient très variées.

Accompagner, ou cheminer à côté et savoir disparaîtreL’un des enjeux du dispositif résidait ainsi dans la montée en compétences sur la capacité à « accompagner ». C’est-à-dire, pour les animateurs nature, de savoir faire évoluer leur posture, non plus pour mettre en œuvre une action pédagogique mais pour accompagner les équipes éducatives des centres de loisirs dans la réalisation de leur propre projet.

Les années 1990-2000 ont vu émerger dans tous les secteurs d’activité la notion d’accompagnement. Ce terme familier a ainsi fait ses marques dans le domaine professionnel. Mais il est polysémique et apparaît plus comme une notion que comme un conceptclairementdéfini.

« Il y a bien effectivement une structure identique et constitutive de toutes les formes d’accompagnement inscrite dans la sémantique même du verbe accompagner, accum-pagnis, ac (vers), cum (avec), pagnis (pain), dotant l’accompagnement d’une double dimension de relation et de cheminement. Ainsi la définition minimale de toute forme d’accompagnement est : être avec et aller vers, sur la base d’une valeur symbolique, celle du partage. »2

Le GRAINE Occitanie n’avait pas jusqu’à alors suscité d’échanges de pratiques ou de dynamique collective sur les enjeux liés à

l’accompagnement.LeprojetACMieuxDehors!nousaainsipermisd’initiercesréflexionsqu’ilnousfaudrapoursuivreàl’avenir.

Accompagner, dans le cadre d’ACMieux dehors !Accompagner un référent ou une équipe dans sa diversité, nécessite de développer une sorte de maïeutique. Il s’agit de questionner les équipes, débusquer leurs doutes et leurs certitudes, solliciter leurs raisonnements pour engager des propositionsconcrètesàmettreenœuvreafindepermettreauxenfants de vivre plus de temps dehors, au contact des éléments. Mais l’accompagnement nécessite aussi des apports techniques de la part de l’animateur nature, pour pouvoir engager un projet et le réaliser techniquement.

Lors du séminaire de lancement du projet, les participants (ou binômes) ont partagé leurs représentations sur ces enjeux, en essayant de construire une définition : « Accompagner c’est démystifier le rapport au dehors, faire comprendre que tout le monde peut emmener des publics dehors, qu’il n’est pas nécessaire d’avoir des compétences spécifiques, c’est aussi dédramatiser ce que dit la règlementation, faire ensemble sans imposer, apporter nos connaissances aux ACM3 ainsi que des méthodes, outils, ressources. »

L’accompagnement nous renvoie à des postures, des fonctions et desméthodes qui diffèrent de celles de l’animateur nature. Ils’agit de pouvoir engager le groupe dans une réflexion, générerune dynamique, sans faire à sa place. L’équipe éducative doit donc être le pilote de son projet, faire elle-même l’analyse de ses besoins et des actions qu’elles souhaitent mettre en œuvre. Pour l’accompagnateur, il est nécessaire de savoir d’où l’on part et là où l’on veut aller en acceptant que le chemin ne soit pas nécessairement tout tracé. L’accompagnement peut consister à guider, orienter, conseiller, éveiller, éduquer, former, initier, contrôler et évaluer, etc. Il doit permettre de donner du sens à une démarche et apporter de la technique. Aussi pour l’accompagnateur, il impliqueunprofessionnalismedifférent,unedémarche méthodique et des outils adhoc.

En termes de posture, l’accompagnement engage une forme de retenuepourêtreprésenttoutenlaissantlaplaceafindefavoriserl’autonomisation. L’équilibre est de mise car il faut pouvoir s’investir dans le lien avec les équipes pour rassurer et donner confiance tout en garantissant l’efficience des actions. Il s’agitd’intervenir pour outiller, montrer ou divulguer des techniques et accepter de laisser faire pour que le projet soit pris en charge par les animateurs du centre eux-mêmes.

On peut donc considérer qu’accompagner c’est être à la croisée de laréflexionetdel’action,donnerdusensetoutiller.

Retour sur les accompagnements réalisésA partir du cadre méthodologique construit lors du séminaire de lancement et des objectifs opérationnels définis par chacun desbinômes, ces derniers ont déterminé une liste des chantiers à engager. Ces chantiers devaient correspondre à des axes de travail

COMMENT ACCOMPAGNER DES CENTRES DE LOISIRS POUR PERMETTRE AUX ENFANTS DE SORTIR PLUS ET MIEUX ?

Comment accompagner des centres de loisirs à créer une connexion entre les enfants et la nature ? Tel est le point de départ du projet « ACMieux dehors ! » développé en 2018-2019. Nous vous livrons ici les premières analyses de cette expérimentation, menée par 6 associations d’EEDD en région.

1. ACM : Accueil Collectif de Mineurs2.MaelaPaul(DocteureenSciencesdel’éducation,enseignante,formatrice),«Autourdumotaccompagner»inRECHERCHEetFORMATION,N°6,20093. ACM : Accueil Collectif de Mineurs (dans notre cas, des centres de loisirs)

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visant à accompagner le centre dans la mise en place de son projet. La méthodologie cherchait la souplesse pour permettre à chaque association de trouver une méthodologie qui lui corresponde et qui réponde aux besoins du centre. Voici une liste des chantiers proposés, parmi lesquels chaque binôme pouvait choisir (certains étaient obligatoires) :

• Faire le diagnostic initial : le centre de loisirs et la nature aujourd’hui ;

• A partir du diagnostic, faire émerger le projet : besoins, idées, envies, moyens possibles ;

•Identifierlepotentieléducatifetdenatureducentre:oùsortir,avec qui… ;

•Informer, impliquer les différents acteurs (équipe, parents,enfants, élus…) et aller vers une démarche participative ;

• Réaliser des animations concrètes : cabanes, bivouac, coins nature, arbres à grimper, activités nature, rituels dehors… (obligatoire) ;

•Evaluerlesanimationsetladémarchecheminfaisantetenfindeprojet (obligatoire) ;

•Identifier les besoins d’acquisition de compétences : Formationdes équipes ? Vers une autonomie ?

• Valoriser le projet.

Les six binômes ont travaillé demanière très différente. Chacuna construit son accompagnement en fonction de la situation du centre, de ses besoins et en lien avec les compétences des associations accompagnatrices. Pour chaque centre de loisirs, un référent avait la charge du projet, le plus souvent un responsable ou directeur. Il fallait également intégrer les animateurs dès le débutdeladémarcheafinqu’ilsencomprennentl’intérêtetqu’ilsen soient les premiers relais auprès des enfants.

Certaines associations ont organisé des réunions de présentation du projet à l’ensemble de l’équipe, mis en place des journées nature pour les équipes et travaillé sur leurs représentations pour lever les craintes. Il s’agissait par ailleurs de faire émerger de pistes d’actions concrètes que les animateurs aient envie de s’investir.

Danslamajoritédescas,leséquipesonteudesdifficultésàentrerdans le projet. Le turn-over qui existe dans les équipes des centres de loisirs, le niveau de professionnalisation et les représentations de chacun sur le dehors ont souvent constitué des difficultésconcrètes. Par ailleurs, les équipes, eu égard à l’organisation du travail, ont souvent eu du mal à dégager du temps pour préparer des activités ou s’engager dans une démarche de fond et travailler avec un accompagnateur. Les animateurs doivent être en interface avec les enfants la très grande majorité du temps.

Les accompagnements ont eu lieu en s’adaptant à ces contraintes. Parfois les accompagnateurs étaient perçus comme des intervenants nature dont la tâche était de mener l’action en direct auprès des enfants. De nombreuses animations ont ainsi eu lieu en binôme pour rassurer les animateurs et leur permettre de se lancer,toutenanalysantaposteriorilesdifficultésetréussites.

L’activité était donc au cœur des projets pour observer le vivant, s’amuser et bricoler avec des éléments naturels. Mais le dehors a finalementpeuétéutilisé commeunsupportdeviequotidiennepour manger, lire, rêver, envisager la vie de groupe.

Le projet ACMieux Dehors nous a ainsi mis en mouvement sur deux axes : renforcer les pratiques d’animation « dehors » au sein des ACM, tout en travaillant globalement sur nos pratiques d’accompagnement de projet. Il nous faudra construire des suites pour s’approcher de notre finalité : permettre aux enfants deconsidérer la nature comme le lieu de tous les possibles.

Emilie LAUNAY GRAINE Occitanie

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La nature, lieu de tous les possibles

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EDUQUER DANS LA NATURE

Comment ce projet a-t-il émergé ?En 2017, en binôme avec le CPIE APIEU Territoires de Montpellier et coordonné par COOPERE 34, nous avions déjà accompagné les PEP afind’actualiserleurprojetpédagogiqueetdel’orienterdavantagevers l’EEDD.

Quand nous avons décidé de participer au projet ACMieux dehors, on l’a proposé aux PEP Malbosc qui ont répondu favorablement. Pour eux, cela était complémentaire de l’action de formation entreprise. Il s’agissait de se spécialiser sur un sujet de l’EEDD : animer en dehors du centre, dans des coins de nature.

Comment as-tu fait le diagnostic du potentiel de nature de l’ACM ?«Allerdehorsaveclesenfants,ouimaisoùetpourquoifaire? »C’était un des questionnements des animateurs lors de notre première rencontre. Pour répondre à cette question, j’ai aidé le centre à mettre en place un outil : « la carte parlante ». De quoi, s’agit-il ? J’aimismes lunettesd’animatricenaturepour identifierles potentiels pédagogiques et avec 4 animateurs - dont un qui connaîtbienlequartier-onestallésurleterrainetonaidentifiédes lieux  : jardins familiaux, zones humides, grandes pentespour courir et se rouler dans l’herbe, circuit « balade nature », espaces pour les grand jeux, plantes ressources pour bricoler la nature, etc. La carte parlante est donc en quelque sorte une carte ressource des espaces et des activités. Elle permet d’envisager des animations en fonction des espaces, et de plus facilement faire sortir de nouveaux animateurs de l’équipe qui découvrent les lieux.

En quoi a consisté l’accompagnement des animateurs de l’ACM ?L’accompagnement s’est fait en cinq grandes étapes :

• J’ai commencé par un état des lieux de la structure avec la Directrice, Jenny Chante, lors du séminaire du lancement du projet qui regroupait tous les binômes d’Occitanie. Puis une première rencontreavecl’équipeaeulieuafindeconnaîtreleurspratiques,leurs centres d’intérêt, recueillir leurs questionnements sur l’éducation dehors. On a également fait un jeu de positionnement sur les statistiques concernant le temps que passent les enfants dehors. Par exemple, en moyenne, un enfant passe 4h30 par jour devant un écran... cela a suscité pas mal d’échanges et de réactions.Jeleuraidemandé,àlafin,deréfléchiràleursbesoinspouridentifierlesprochainesséancesd’accompagnement.

Lasuitedesséancesadoncétédéfinieàpartirdelapremièreetdes échanges avec la directrice.

• La 2ème étape a consisté à construire une carte parlante (évoquée plus haut).

• La 3ème s’est passée sur le terrain, pour une séance boite à outils pendant laquelle j’ai fait vivre à l’équipe d’animation plusieurs petites séquences facilement reproductibles, comme le « Pocker nature » ou « Mon ami l’arbre », activité sensorielle de découverte de la végétation (cf photo).

• La 4ème étape a consisté à équiper l’équipe d’animation, pour compléter la séance sur le terrain « boite à outils ». J’ai présenté

DEHORS TOUT SIMPLEMENTC’est dans un environnement urbain - le quartier de Malbosc, à Montpellier - que les Ecologistes de l’Euzière ont accompagné l’association départementale des Pupilles de l’Education Populaire de l’Hérault (PEP 34) afin de leur transmettre les bases de l’animation dehors.

Interview de Kellie Poure, animatrice nature et formatrice aux Ecologistes de l’Euzière.

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Grands jeux

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une valise remplie de petits matériels pédagogiques très simples, peu onéreux : palette adhésive, bandeaux de tissus, boite à loupe, épuisette, fiche d’animations descriptives… J’ai mis ces outils àleur disposition durant tout l’automne. Ils ont ainsi pu dupliquer une partie dumatériel et se sont fait un classeur «  animationnature »,enreproduisantnotammentunjeudepiste«Lerallyedes 5 sens  ». J’ai donné à jenny l’adresse du catalogue de lafédération des CPN pour pouvoir acheter un peu de matériel.

• La 5ème séance a été consacrée à Jenny et son adjointe, Chloé, fraîchement arrivée dans l’équipe. Nous avons constaté avec Jenny que les changements d’animateur dans l’équipe en cours d’année (départ de la référente animation nature et jardin en cours de projet) ainsi que les motivations très hétérogènes rendentdifficilelamiseenplaced’activitésnatureconséquentes.Nous en avons conclu qu’il était très important que l’équipe de coordination soit bien formée à l’animation dehors pour continuer à motiver les équipes, à les accompagner même lorsque le projet sera terminé et que je ne serai plus là. Nous avons passé une grosse demi-journée ensemble, essentiellement sur le terrain, au domaine de Restinclières, et je leur ai fait des apports sur les activités possibles, nous avons échangé sur la mise en place de projet d’animation à l’échelle des vacances scolaires,surlelienaveclesparents…Enfindeséance,l’objectifétait que Jenny et Chloé préparent avec leur équipe une grande journée nature au domaine de Restinclière pendant les vacances scolaires. Deux semaines plus tard j’ai pu rendre visite à toute l’équipe qui a organisé, pour toutes les tranches d’âge du centre, une journée nature, sans aller aux terrains de jeux aménagés, sans ballons mais plutôt en découvrant les petites bêtes de la mare, en grimpant aux arbres, en faisant une sieste sous le grand chêne…Ethop!Unpasdeplusversl’animationdehors!

Quels sont les freins et leviers rencontrés ?Cequirend leschosesunpeudifficiles,c’est l’équipequiestpeustable. Certains animateurs ne sont pas toujours très motivés par l’immersion dehors ou la découverte de la nature. Certains le sont beaucoup mais parfois sont étudiants en même temps et ne peuvent s’investir que partiellement. Ils ont très peu de temps de préparation, ce qui rend difficile le fait de se lancer dans denouvelles façons d’animer. En revanche, La directrice a une réelle envie de favoriser et multiplier les animations dehors. Le fait d’être accompagnée lui a donné confiance et l’a outillée pouraccompagner ses équipes. Le lien avec les réseaux EEDD est établi. Tout devient possible.

Quelle suite a été donnée à cet accompagnement ?Durant l’accompagnement, les animations dehors se sont multipliées : animation au jardin, brico’nature, parfois pour faire des petites séquences toutes simples de durée courte mais cela ne se faisait pas avant.

Désormais aux vacances de février et de printemps, au moins une sortie nature est maintenant organisée sur une journée, à l’image de la sortie au domaine de Restinclière décrite plus haut. Autour du centre les activités sont proposées aux vacances : balade nature au parc Malbosc ou au domaine d’O., bricolage d’attrape rêves ou deflûtedepan,grandsjeuxcommelezagamore,descache-cache,activités artistiques...Les enfants sont aussi sollicités pour savoir ce qu’ils ont envie de faire.

Enfinaumoisdejuinnotreassociationaparticipéauprogrammede formation proposé par la DDCS à tous les ACM du département. J’ai encouragé Jenny à s’inscrire et elle est venue avec un des animateurs de l’équipe. Cela leur a permis d’avoir deux journées consécutives consacrées uniquement à la question d’éduquer dehors, dans la nature, sans avoir à gérer en même temps l’accueil de loisir, les enfants... Ce temps est précieux puisque très rare.

En quoi l’accompagnement a-t-il été un plus pour l’ACM ?La direction a développé des compétences pour éduquer dehors etsesentplusenconfiance,plusoutillée.Pour les recrutementsd’animateurs à venir, le centre recherchera plus particulièrement ceux qui ont une sensibilité nature afin de poursuivre cetteorientation donnée au projet éducatif.

Quelles améliorations possibles pourraient être apportées à ce type d’accompagnement ?Le temps de travail estimé pour accompagner l’ACM était inférieur au temps réel passé sur le terrain et en préparation. Peut-être les objectifsfixésétaient-ilstropambitieux?

Il est important de bien caler la période du projet. L’idéal est de mener l’accompagnement à l’automne, dès septembre afin depouvoir sortir dehors quand il fait beau car cela fait moins peur et motive plus les animateurs qui n’ont pas l’habitude.

Une autre amélioration est de penser tout de suite à mener l’accompagnement à l’échelle de la coordination de la structure ET à l’échelle de l’équipe d’animation. Il ne faut pas aborder les mêmes contenus mais il est indispensable pour la réussite du projet, notamment pour la continuité de la démarche « éduquer dehors » d’impliquer toute l’équipe. Dans l’idéal il faudrait aussi rencontrer les parents avec l’ACM pour les aider à défendre et expliquer la démarche.

Enfin, ilseraitbiend’envisagerderetournervoir lescentres6ou12 mois après, pour voir où en est la structure et éventuellement prolonger l’accompagnement en animant un temps d’analyse de pratique.

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Mon ami « L’arbre »

Exploration de la mare

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EDUQUER DANS LA NATURE

Comment ce projet a-t-il émergé ?Depuis longtemps, l’ACM souhaitait donner plus de sens aux sorties nature qu’il organisait. Comme j’intervenais déjà dans le cadre d’activités art et nature, cela s’est fait assez naturellement.

De mon côté, j’ai été séduit par cet appel à projet : c’était quelque chose que je ne connaissais pas dans le réseau et l’idée de développer des projets en étant à 100% dehors et surtout d’avoir une grande liberté dans la construction du projet m’a emballé.

Quel diagnostic as-tu fait du potentiel de nature de l’ACM ?Il existait une culture déjà bien installée du « sortir dehors » dans l’ACM. Beaucoup d’enfants avaient manifesté depuis longtemps leur envie d’être dehors. L’année précédente, j’avais travaillé avec certains d’entre eux dans la nature. Ils avaient été marqués par l’expérience et s’étaient exprimés sur leur vécu. Par ailleurs, étant dans le sud de la France, les conditions météorologiques sont favorables aux sorties nature.

En quoi a consisté l’accompagnement des animateurs de l’ACM ?L’accompagnement des animateurs s’est fait en plusieurs étapes :

Un 1ère séance a consisté à leur présenter le projet : construire un village de cabanes avec des techniques de brelages2 tout en amenant les enfants à réfléchir une organisation sociale

écocitoyenne. Au préalable il a fallu travailler avec les animateurs sur leurs représentations de la nature, sur les risques potentiels encourus (tiques…).

Les 4 séances suivantes, j’ai transmis aux animateurs et aux enfants les techniques de construction des cabanes.

Quels sont les freins rencontrés ?Sur la dizaine d’animateurs que comprend l’ACM, seuls 3 ont leur BAFA. Les autres, souvent jeunes (entre 18 et 22 ans en moyenne) sontencoursdeformation.Ilestdifficiledelessensibilisercarilssont peu disponibles et pour certains, manquent de maturité pour comprendre que le projet va bien au-delà d’ériger des cabanes. L’accompagnement se faisant sur leur temps libre, on n’a eu que les plus motivés, c’est-à-dire à peine 1/3.

Uneautredifficultéestliéeauvandalisme.Lescabanessontdansl’espace public et on ne peut protéger le lieu.

Quelle suite a été donnée à cet accompagnement ?Les animateurs ont réalisé une dizaine de séances d’animation d’une journée pour construire les cabanes avec les enfants jusqu’à ce que ces derniers se les approprient. Ils ont alors mis en place le jeu de la démocratie. Il s’agit de recréer une société basée sur la collaboration, le partage et l’intelligence collective.

En quoi l’accompagnement a-t-il été un plus pour l’ACM ?Le fait d’avoir un intervenant extérieur expérimenté est sans nul doutebénéfiqueàl’ACM.

Et après ?Il s’agit d’abord de trouver un autre site qui ne puisse être vandalisé. Pour pérenniser le projet avec de nouveaux animateurs, un livret contenant l’intégralité du processus de fabrication des cabanes et de mise en place du jeu de la démocratie a été créé.

MON VILLAGE NATUREDans les Pyrénées-Orientales, au pied des montagnes, ArtisaNature, structure d’EEDD a accompagné l’ACM1 de la commune de Céret afin de construire, avec les enfants - âgés de 5 à 11 ans - un village de cabanes.

Retour sur ce projet mené dans le cadre de ACMieux dehors !, avec Steven Onghena, animateur d’ArtisaNature, qui répond à nos questions.

Extrait du livret transmis aux animateurs et enfants

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Brelage

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1. ACM : Accueil Collectif de Mineurs2. Brelage : nœuds permettant de maintenir les branchages entre eux

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Qu’est-ce qu’un « coin nature » ?« Un coin nature est un espace composé d’une nature ordinaire avec un minimum d’intérêt écologique et éducatif, situé à proximité du lieu de vie, de travail, de loisirs, de ses usagers. Il est à visée collective et est approprié par un public. Le coin nature peut être de taille variable, sauvage ou non, aménagé ou pas, délimité ou sans limites physiques, à accès restreint ou non, selon les publics qui l’utilisent. » REN, Un coin nature pour tous : guide pratique pour accompagner les projets de coins nature, mars 2016, 75 p.

Les coins nature peuvent ainsi prendre une diversité de formes (coin thématique, jardin potager, espace laissé sauvage, espace ludique avec des cabanes, etc.). Ce sont des supports permettant de mener des projets reposant sur des pédagogies actives, au contact direct avec la nature. Ils favorisent l’épanouissement de chacun tout en amenant les participants à comprendre l’importance de ce bien commun indispensable, la nature, qui plus est, la nature proche de soi. Il s’agit de jouer sur les fondement de l’EEDD.

Accompagner la création de coin natureEn 2016, le Réseau Ecole et Nature a lancé un appel à participation auprès de ses adhérents pour soutenir des projets de création de coin nature à travers toute la France. 11 projets et 6 structures ont ainsi été sélectionnés par l’appel à projet de la Fondation Nature et Découvertes et accompagnés pendant un an.

• CPIE Bresse du Jura• Emmanuel Redoutey - entrepreneur salarié scop Coopilote• En Savoir Plus• Réseau Education à l’Environnement Auvergne• GDIE1

• Demain La Terre

Cette année, 9 projets et 8 structures ont été sélectionnés par l’appel à projet de la Fondation total et seront accompagnés pour une durée de 3 ans jusqu’en 2021 afin demobiliser les publics,créer collectivement, animer puis pérenniser les coins nature.

• FNE Loire• En savoir plus• Culture Biome• CPIE APIEU Territoires de Montpellier• Nord Chico Mendès• Les Hommes Fourmillent en partenariat avec Alegra• UBAPAR• GDIE1

En ville, en milieu rural, dans les EPHADs, écoles, Maisons Pour Tous,résidencescollectives,terrainscommunaux….fleurissentdescoins nature avec des objectifs multiples : créer du lien, faciliter l’émergence de projets collectifs et le vivre ensemble, interpeller nos sens et se reconnecter à la nature, favoriser la biodiversité, répondre aux enjeux écologiques et d’aménagement du territoire.

Quelques chiffresEn 2017 :

• 137 personnes (enfants et adultes) ont participé aux projets lauréats

• 78 animations ont été réalisées.

Deux retours d’expérience

Un coin de nature pour tous à la CourneuveLe REN, l’association Fête Le Mur (FLM) et GDIE1 ont décidé en 2016 de créer un partenariat pour la réalisation d’un coin nature dans un quartier « politique de la ville » de la Courneuve (Seine Saint-Denis), au cœur de la Maison Pour Tous. La première étape a été demobiliser les différents acteurs du projet pour recueillir leursattentes et construire collectivement le coin nature. Un événement mobilisateur organisé autour de 4 ateliers a fait émerger les représentations,lesenvies,lesidées.Cesréflexionsontétéreprisespourdéfinirlesusagesetlesaménagementsducoinnatureautourde 4 espaces : jardinage, repas/détente, jeux, beauté/décoration.

Le coin nature est utilisé régulièrement pour réaliser des ateliers de jardinage avec les enfants et les familles. Son appropriation est en constante évolution et elle continue à se renforcer à chaque saison. Un des objectifs actuellement est d’arriver à aider les adolescents à mieuxs’approprierlelieuafindecontribueràleurimplicationdansla vie du quartier et à faire en sorte que des structures membres de la Maison pour Tous s’y investissent davantage pour faire vivre le lieu. Cet espace de nature permet aussi aux jeunes et aux familles unretourà laterreetunepratiquerégulièredu jardinage.Enfin, il favorise l’implication de certaines familles dans la vie du quartier.

Le CPIE APIEU Territoires de Montpellier, lauréat de l’appel à projet 2019-2020L’éducation à l’environnement urbain participe à la création de coins de nature en mettant en place des dynamiques éducatives. C’est l’une des missions du CPIE APIEU depuis plus de trente ans.

Dans le cadre du projet soutenu par le REN et la fondation TOTAL, l’APIEU va créer deux coins de nature :

• un coin de nature et de convivialité dans une résidence de jeunes travailleurs. Ils pourront ainsi réfléchir aux liens qu’ils ont à lanature, à l’alimentation, etc.

• un coin de nature au plus près des habitants d’un quartier, avec un double objectif : valoriser la participation de jeunes ex détenus dans une démarche d’insertion et permettre aux enfants des écoles environnantes d’avoir un coin de nature afinde profiterd’un programme de sensibilisation sur la biodiversité.

DES COINS NATURE POUR TOUS… POUR RÉPONDRE À DES BESOINS VITAUX

1.GDIE:GroupedeDiffusiond’Informationssurl’Environnement

Nous passons aujourd’hui de plus en plus de temps à l’intérieur d’un bâtiment, à la maison, au travail, à l’école, sur nos temps de loisirs. Pourtant, le contact avec la nature est vital pour notre développement, notre bien-être, notre santé physique et psychique.

Depuis plusieurs années, des acteurs de terrain, éducateurs à l’environnement, animateurs, enseignants, ont trouvé une réponse quotidienne et accessible à ce besoin de contact avec la nature : le coin nature.

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Partenariat Collectivités - Mai 201830

Chaque automne, les formations EEDD du Merlet passent en Camargue. Pour faire plaisir à ceux qui sont déjà gourmands d’ornithologie. Et par le biais de ce joli tour à vélo, intéresser ceux qui ne le sont pas encore. En 2017, après 20 kilomètres au bord du Vaccarèset lesyeuxpleinsdebusardsetdeflamands, legroupes’apprête à pique-niquer en bord de mer. Au moment d’emprunter le chemin des douanes, du côté du phare de la Gacholle, nous croisonsuncoupleéquipédejumelles.«Lesvélossontinterdits!Vousnerespectezrien!Vousdérangezlesoiseaux!»Pasletempsde répondre, ils s’éloignent et rentrent dans les dunes.

On aurait pu leur dire… Que devant nous, le panneau d’interprétation portait le logo « vélo autorisé ». Que malgré nos tenues de sportifs, nous avions certainement plus de points communs avec eux qu’ils ne semblaient l’imaginer. Qu’en terme d’impacts, parce que c’est cela qu’ils mettaient en avant, nous n’avionspasl’intentionderentrerdanslesdunesoùeffectivement,les oiseaux qui y vivaient allaient décoller à leur passage… Et que nos vélos, malgré leur look d’érodeurs de sentiers, ne roulaient pasaugazole...Ayréfléchir,ilestévidentquelaréactiondenotrecouple d’ornithos n’était due qu’à notre image…

Pourquoi donc cette frontière entre naturalistes et pratiquants de VTT ? Pourquoi depuis tant d’années, les activités de pleine nature (APN) sont-elles au centre de tant de débats, acceptées dans la nature qu’à condition d’avoir montré patte blanche (ce qui en passant, les rapproche des écrevisses) ?

La dynamique Sortir (Réseau Ecole et Nature / REN), œuvre à promouvoir l’éducation dehors et il y a quelques années nous travaillions sur des documents à destination des écoles et des centres de vacances. Après la publication de deux dépliants, un groupe s’attelle à transposer ce travail aux APN. Alors que la question des impacts ne s’était pas posée pour un groupe d’enfants dans les bois ou les pique-niques sous plastique des sorties scolaires, elle va devenir centrale dans les débats. Et le REN va trancher : hors de question de positionner les APN comme outils d’éducation à l’environnement sans aborder leurs impacts…

Cette dichotomie entre protection de la nature et APN n’est pas si vieille. La loi du 21 avril 1906, considérée comme première loi française de protection de l’environnement, a été portée par une élite urbaine composée de notables, de savants, d’artistes, et par l’action militante du Club Alpin Français et du Touring Club de France…

Depuis, la situation a bien changé. Le regard porté sur le pratiquant d’APN est méfiant. En 1999, dans son journal de l’époque (a,b,c environnement), le GRAINE LR publiait « On achève bien les

ruisseaux ». Un article à charge contre le canyoning, pratique consistant à « descendre une rivière […] le plus rapidement possible.[…]Iln’estpasdifficiledecomprendrequelespratiquantspiétinent et écrasent tout lors de leur passage. »

Ce fameux piétinement a justifié de nombreuses études. Uneméta-analysede2007*décritlasituationdifficiledanslaquellesetrouvent lesscientifiqueschargésde ledémontrer.«Les résultats scientifiquement prouvés, quand ils existent, restent toujours très en deçà des besoins de connaissances pour évaluer les changements éventuels dus à l’influence des sports de nature. […] Or, les commanditaires attendent des préconisations […]. Le scientifique se trouve alors dans l’obligation de produire une « expertise » […] et émet toujours des réserves sur celle-ci. »

Malgré ces réserves, l’aménageur, le gestionnaire, continue à tenir comme acquis les impacts du canyonisme. Le Cahier Technique du CEN Rhône-Alpes nous donne à lire : « les effets/incidences potentiels ou avérés de la pratique sur les milieux sont connus : le piétinement […], le dérangement d’animaux, l’abandon de déchets, la dénaturation du site ». Tout en consacrant un autre paragraphe aux « impacts difficilement appréciables et quantifiables. »

L’illustration ci-dessous est édifiante. Le canyonisme est lapremière cause de dégradation citée. Séparée d’autres activités de loisirsetdevantlespollutionsetlesbarrages!

Comment ne pas voir à travers cet exemple que le canyonisme, et plus largement les APN, sont pointés du doigt, faute de pouvoir s’attaquer aux sources premières des problèmes des écosystèmes :nosmodesdevieetdeconsommation.Onpiétineeffectivement plantes et animaux lors de nos déplacements ennature. Néanmoins les impacts de nos soirées plateau-télé sont cachés, certes, mais certainement plus importants…

Arrêtons de stigmatiser les pratiquants du dehors. Arrêtons de nous donner bonne conscience en dépensant l’argent public dans une énième étude sur l’impact du baigneur, ou sur la Xième charte de bonnes pratiques. Et attaquons-nous aux vrais problèmes.

Arnaud ROSINACHAssociation Le Merlet

ON ACHÈVE BIEN LES SPORTIFS… ET SI ON SE TROMPAIT DE CIBLE ?

EDUQUER DANS LA NATURE

Cahier technique du Conservatoire d’espaces naturels Rhône-Alpes « Cours d’eau encaissés et pratique du canyonisme ». Avril 2018

Les pieds dans le plat

SOURCEMOUNET Jean-Pierre, Sport de nature, développement durable et controverse environnementale. Dans Natures Sciences Sociétés 15, 162-166 (2007)

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Partenariat Collectivités - Mai 2018 31

Dormir dans la nature…Bivouaquer, c’est tout simplement passer une ou plusieurs nuits dehors, à la belle étoile. Se faire à manger, s’organiser en groupe, tendre une bâche si le temps menace, se réveiller au chant des oiseaux. Vivre des moments inoubliables…

Activité classique des colos du XXème siècle, cette pratique est en nette régression depuis les années 2000. Les complications administratives, les mauvaises interprétations des normes d’hygiène, la peur du risque et de mal faire sont venus à bout de la motivation de nombreux organisateurs de séjours de vacances, entraînant une perte d’expérience progressive des équipes d’animation…

Une régression telle que les associations d’éducation à l’environnement s’en inquiètent. Elles créent en 2009 la «  Dynamique Sortir ! » au sein du Réseau Ecole et Nature. Lesrencontres annuelles « Sortir dans la nature, une pratique en danger » voient le jour et travaillent à accumuler des données, étayer les constats. Bénéfices éducatifs, bienfaits sur la santé…Tout contribue à démontrer l’intérêt de la vie dehors pour les enfants et les adultes.

Les bénéfices sont aussi nombreux que les pressions subiespar les pratiquants du dehors. Et cela au nom de la sécurité, de l’hygièneet souvent... de laprotectionde lanature ! Ladernièrehistoire en date concerne l’association Le Merlet. En août 2018, un groupe d’enfants est installé au bord du Tarn après une journée de canoë. L’orage menace. Sous la pluie battante, un des enfants fait une crise d’angoisse… La décision est prise, l’équipe d’animation appelle les secours. A leur arrivée, l’enfant s’est calmé. Il pourra rester dormir avec le groupe. Mais les pompiers ne sont pas venus seuls. Les gendarmes les accompagnent. Pour eux, le bivouac est illégal dans les Gorges du Tarn.

Le bivouac, illégal dans les gorges du Tarn ?Le bivouac, simple halte nocturne, n’est pas interdit en France. Mais les Gorges du Tarn sont concernées par deux textes de loi. Celui du Parc National des Cévennes sur certains secteurs, et celui du site classé des Gorges du Tarn.

En zone cœur du parc national, le campement sous tente, dans un

véhicule, une remorque habitable ou tout autre abri est interdit (Arrêté du 12/12/ 2016). Mais le bivouac, est autorisé en zone cœur de parc, sous certaines conditions (Arrêté du 20/01/2014). La législationduparcnationaldifférenciecaravaning,campingetbivouac.

Pour le site classé, le camping et le caravaning sont interdits. Ce texte de loi de 1930 vise à protéger le paysage de tout ce qui pourrait le dégrader (lignes électriques, urbanisation massive). Nulle mention du bivouac. Et en droit français, ce qui n’est pas interdit est autorisé.

Pour les gendarmes, puis pour le Procureur qui convoquera la directrice de l’association le Merlet en mai 2019, il n’y a pas de différence:lebivouac,c’estducamping…sauvage.

Vers un procès du bivouac ?SelonleProcureurdutribunaldeMende,l’affairen’estpasgraveetdevrait se solder par un rappel à la loi. Si l’association fait amende honorable et promet de ne pas recommencer, alors on n’en parle plus. Mais il n’est pas question pour elle d’abandonner cette pratique du bivouac si importante à ses yeux, à l’ère du numérique et de la déconnexion…

D’autant que pour Le Merlet, et pour les juristes qui nous accompagnent depuis de nombreuses années dans la lutte pour l’accès de tous à la nature, il n’y a pas d’infraction. Devant le Procureur, la directrice de l’association a donc refusé de reconnaitre toute infraction.

L’affaire était donc censée passer en correctionnelle et leMerletrisquait jusqu’à 300 000 € d’amende. Néanmoins, interrogé en novembre 2019, le Procureur finit par répondre et évoqueun classement sans suite - tout en continuant d’affirmer quel’association est sous le coup du rappel à la loi, que le bivouac est interdit dans les Gorges du Tarn.

La question n’est donc pas réglée. Le Merlet se prépare à la procédure juridique au nom du droit fondamental qu’est celui de pouvoir circuler librement dans la nature.

Et nous allons continuer nos bivouacs.

Arnaud ROSINACHAssociation Le Merlet

LE BIVOUAC EN DANGER ? OU COMMENT PASSER UNE NUIT AU BORD DE LA RIVIÈRE DEVIENT UN ACTE MILITANT…

Depuis 1985 l’association Le Merlet propose des séjours de vacances dans les gorges du Tarn. Arpenter le causse à la recherche des oiseaux des steppes, descendre les gorges en canoë pour y présenter un spectacle itinérant dans les villages… Quel que soit le séjour, le bivouac y est central.

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Partenariat Collectivités - Mai 201832

La pollution des océans par les déchets marins est une préoccupation environnementale mondiale. On estime que 634 000 kg de déchets sont déversés dans les océans par seconde, ce qui représente 20 milliards de tonnes de déchets par an, dont 80% proviennent de la terre. L’impact de ces déchets sur la faune marine, en particulier du plastique, est important et multiple, y compris en Méditerranée.

LA POLLUTION DE L’ÉCOSYSTÈME MARIN PAR LE PLASTIQUE

La production de plastiqueLes plastiques représentent à eux seuls 80 à 95 % des déchets flottantsenmeretlaproductionmondialeannuelledeplastiqueesten perpétuelle augmentation. Cette production annuelle n’a cessé de croître depuis 1950 où elle représentait 1,5 million de tonnes pour atteindre, en 2016, 396 millions de tonnes. Si la capacité de production de plastique prévue est atteinte, la production pourrait augmenter de 40 % d’ici 2030.

Le plastique dans les océansEn raison de la mauvaise gestion des déchets, on estime qu’un tiers des déchets plastiques rentrent dans la nature sous forme de pollution terrestre, d’eau douce ou marine. Actuellement on estime à 37 % la quantité de déchets plastiques mal gérés et qui ont toutes les chances de se retrouver dans la nature. Par déchets mal gérés, on fait référence au plastique non collecté, jeté sur la voie publique ou géré dans des décharges non contrôlées. On estime que la majorité de ces déchets plastiques ont pollué les écosystèmes terrestres et que 80 % du plastique dans l’océan provient de sources terrestres.

Les prévisions de la croissance du volume des plastiques dans les océans sont alarmantes. Si en 2014 on estime que le ratio plastique/poisson dans les océans était de 1 pour 5, on prévoit que ce ratio atteindra 1 pour 1 en 2050 si rien n’est fait.

Le cas de la Méditerranée En Méditerranée, le plastique représente 95 % des déchets observés en haute mer, sur les fonds marins et sur les plages. La Méditerranée est le 4ème producteur de plastique et ces déchets proviennent principalement de Turquie et d’Espagne, suivis par

l’Italie, l’Égypte et la France. La majorité de ces matières plastiques envahissent la mer Méditerranée et constituent une menace majeure pour la vie marine. Au total on estime que 247 milliards de piècesenplastiqueflottentenMéditerranéeetquel’onrejetteenmer l’équivalent de 33800 bouteilles en plastique chaque minute.

Contrairement aux océans du monde, en Méditerranée, on observe que 80 % de la pollution marine par le plastique revient à la terre en une décennie, polluant ainsi les côtes et les plages. On estime ainsi que chaque kilomètre de côte reçoit tous les jours 5 kg de plastique en provenance de la mer.

Pas d’exception pour les Aires Marines Protégées Une étude récente réalisée dans le Parc naturel marin du Golfe du Lion (Roul et al. 2019) a montré que cette aire marine protégée n’était pas épargnée par la pollution marine. En 2018, il a été ainsi recensé lors de deux missions en mer, 2019 macro-déchets de taille supérieure à 2,5 cm dans le Parc marin. Globalement les polymères artificiels (plastiques)ont représenté 98,6 % des macro-déchets : les 1,4 % macro-déchets restant étant composés de papier/carton (0,8 %), de bois travaillé (0,2 %) et de métal (0,2 %). Si la densité moyenne de macro-déchets rencontrée en 2018 dans le Parc est de 480,7 déchets/km², on remarque que ces densités sont en moyenne plus importantes au

L’ŒIL DU SCIENTIFIQUE

Pollution plastique : à qui la faute ?

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Partenariat Collectivités - Mai 2018 33

printempsqu’enautomne :respectivement709,4et325,2macro-déchets/km².Laquasi-totalitédeszonesprospectées(95,8 %deszones) dans le parc présentent des macro-déchets, mais toutes n’ont pas les mêmes densités. Ainsi des concentrations plus importantes ont été observées au large de Canet-en-Roussillon au printemps avec un maximum de 5 336 déchets/km²/maille et au niveau du canyon de Bourcart avec un maximum de 4 580 déchets/km²/maille en automne (cf. carte).

Les déchets plastiques et la faune marine Les impacts des plastiques sur la faune marine sont nombreux et se répartissent en trois grandes catégories :

• L’enchevêtrement : le phénomène d’enchevêtrement dans des déchetsplastiques(lignesetfiletsdepêcheabandonnés,anneauxpour packs de six canettes, emballages) a été observé chez 344 espèces animales. En Méditerranée, les principales victimes sont les oiseaux (35 %), les poissons (27 %), les invertébrés (20 %), les mammifères marins (13 %) et les tortues marines. L’enchevêtrement dans des débris de plastique entraîne souvent des blessures aiguës et chroniques, des déformations (y compris pendant la croissance) et rendent les animaux incapables de bouger et d’échapper à des prédateurs, de nager et de se nourrir, engendrant des conséquences presque toujours fatales : les animaux meurent de faim, se noient ou deviennent des proies faciles.

• L’ingestion : L’ingestion de plastique par les animaux peut se faire de façon intentionnelle, accidentelle et ou indirecte en se nourrissant de proies ayant déjà mangé du plastique. A ce jour, plusde240espècesanimalesdifférentesontdéjàétérecenséescomme ayant ingéré du plastique. Tous les niveaux de la chaîne alimentaire sont impactés, du zooplancton aux grands vertébrés marins (oiseaux, mammifères, poissons). Cette ingestion de plastiquepeutavoirdeseffetsnéfastessurlasantédesanimaux.Eneffet, lesanimauxsontsouvent incapablesdefaireabsorberle plastique par leur système digestif, ce qui entraîne entre autres des blessures et des brûlures internes, des occlusions digestives, des problèmes de satiété et la mort des animaux. Par ailleurs, il a été également démontré que de façon indirecte, les animaux peuvent être intoxiqués par les agents pathogènes ou les produits toxiques composant ou présent sur ces déchets plastiques. Les effets toxiques sur les animaux sont nombreux(perturbateurs endocriniens, neurotoxiques, développement embryonnaire, cancers divers, troubles génétiques, troubles du système immunitaire…) et peuvent avoir entre autres des conséquences sur la reproduction et le système immunitaire. Ceci est particulièrement préoccupant, en particulier pour les espèces en danger composées de petites populations et exposées à de multiples facteurs de stress en plus de l’ingestion de plastique.

• Dégradation de l’habitat : des déchets plastiques se retrouvent partout dans les sols, les rivières et les océans, où ils peuvent dégrader ou détruire des habitats fauniques. En particulier la dégradation de certains déchets plastiques peut entraîner une pollution physico-chimique. C’est le cas notamment des bouteilles en plastique qui peuvent libérer dans l’eau des bisphénols et des phtalates, éléments nocifs qui entrent ensuite dans la chaîne alimentaire et peuvent ainsi se concentrer dans les organismes.

A ce jour, plus de 700 espèces marines dans le monde incluant les mammifères marins et les oiseaux, sont touchées par le plastique du fait de l’ingestion, de l’enchevêtrement ou de la dégradation de l’habitat.Surces700espèces,17%figurentsur laListerougedel’UICN avec un statut au minimum de quasi menacées.

En Méditerranée, la pollution plastique et les filets de pêche« fantômes»causentdesblessuresoulamortde35%d’oiseauxmarins, 27 % de poissons, 20 % d’Invertébrés, 13 % de mammifères marins et 5 % de reptiles.

La lutte contre la pollution marine, causée en grande partie par les déchets plastiques, est l’un des axes de l’objectif de développement durableN°14«lavieaquatique»del’ONU.En2018,leprogrammedes Nations Unies pour l’environnement a placé la question du plastique dans l’océan parmi les six urgences environnementales les plus préoccupantes avec, entre autres, le changement climatique,l’acidificationdesocéansetlapertedebiodiversité.

Nathalie DI-MEGLIOEcoOcéan Institut

Roul M., Di-Méglio N., David L., 2019. Suivi du Parc naturel marin du golfe du lion et test des protocoles sur les macro-déchets (Programme MEDSEALITTER). Programme de suivi bi-annuel : Multi-espèces, activités humaines et macro-

déchets. EcoOcéan Institut)

Contenu stomacal d’un Dauphin bleu et blanc échoué vivant au Cap d’Agde et mort d’une occlusion stomacale

BIBLIOGRAPHIEAlessi E. et Di Carlo G. 2018. « Pollution plastique en Méditerranée. Sortons du piège ! » WWF Initiative Marine Méditerranéenne Rome, Italie, 28 p.

Dalberg Advisors, WWF Mediterranean Marine Initiative, 2019. Stop the Flood of Plastic: How Mediterranean countries can save their sea. 46p.

Roul M., Di-Méglio N., David L., 2019. Suivi du Parc naturel marin du golfe du lion et test des protocoles sur les macro-déchets (Programme MEDSEALITTER). Programme de suivi bi-annuel : Multi-espèces, activités humaines et macro-déchets. EcoOcéan Institut)

WORLD ECONOMIC FORUM, 2016. The New Plastics Economy Rethinking the future of plastics. 36p.

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ZOOM SUR...

1. CSF : Confédération Syndicale des Familles

La récup’, le réemploi et l’achat d’objets de seconde main ne sont pas réservés à un public en difficulté économique. Voilà l’image que La Recyclotopie souhaite projeter à travers toutes ses actions.

LA RECYCLOTOPIE, UNE RECYCLERIE CRÉATIVE ET BIEN PLUS ENCORE !

Que fait La Recyclotopie ?La Recyclotopie est une association locale à but non lucratif, située à Castelnaudary (Aude). Elle compte déjà 80 adhérents dont une belle équipe de bénévoles actifs et mène des actions sur le territoire du Lauragais avec divers partenaires.

L’une de ses actions-phares est l’organisation régulière de Répare Café en partenariat avec la CSF1 et le Foyer des Jeunes travailleurs de Castelnaudary.

Un Répare Café est un lieu où se rencontrent, autour d’une collation, des réparateurs bénévoles et des personnes qui souhaitent prolonger la vie de leurs objets abîmés, sans savoir comment faire.

Espace convivial de discussion et d’échange de savoir-faire, le Répare Café participe de manière concrète à la lutte contre le gaspillage des objets et des matières et donc contre l’accroissement des déchets.

Lors de ces rendez-vous, se rencontrent des personnes amenant des objets à réparer, mais également des personnes qui viennent tout simplement regarder, apprendre, échanger leurs astuces, ou aider les autres.

Face à ce succès, dans le cadre de la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets pilotée par l’ADEME chaque année, courant novembre, La Recyclotopie a organisé à Castelnaudary un Répare Café Géant. L’objectif de cette journée était de faire la part belle aux réparateursamateursmaisaussiauxprofessionnels,afindefairelapromotion de l’allongement de la durée de vie des objets en tout genre.Nousavonsdoncdémarchéunmaximumdepersonnesafindecouvrirleplusdefilièrespossibles.

Ainsi nous avons pu proposer plus de domaines de réparation, plus de réparateurs, plus d’animations, plus de temps, … toujours avec

autant de convivialité et de partage.

Soucieux d’être au plus proche des habitants, nous avons plaisir à participer à de nombreuses manifestations telles que le Forum des Associations, la Fête de la Récup’ et la Fête des Pollinisateurs à Castelnaudary, la Foire Bio de Bram, le 1er Forum départemental de la transition énergétique et écologique à Carcassonne, le Carambolage Associatif au Mas-Sainte-Puelle, La Fête des Possibles à Nailloux, Revel en vert, …

Lorsdecesmanifestations,nousavonsproposédifférentsateliers :création d’éponges écologiques avec des tissus de récupération, création de boucles d’oreilles avec des chambres à air de vélos, réalisation d’emballages cadeaux écologiques, tissage d’un tapis géant, etc.

Nous avons également animé un stand zéro déchet, et même une zone de troc.

Par ailleurs, tout au long de l’année, les bénévoles se retrouvent

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LA FÊTE DES POLLINISATEURSDans le cadre de la Semaine du Développement Durable organisée par la mairie de Castelnaudary (Aude), nous avons participé à la journée grand public ayant pour thème Les Pollinisateurs.

A cette occasion, nous avons souhaité fabriquer une ruche de loisir. Cette ruche n’est pas à destination des apiculteurs professionnels mais s’adresse plutôt aux jardiniers amateurs qui souhaitent faire un geste pour la biodiversité.

Des bénévoles se sont retrouvés dans la joie et la bonne humeur à plusieurs reprises pour fabriquer cette ruche. Faite de bois de palette, nous l’avons ensuite peinte avec de la peinture naturelle fabriquée par nos soins. Ces ateliers collectifs ont été un moment de rencontre et de partage.

Le jour J, nous avons exposé la ruche et nous avons proposé une exposition photos afin de retracer les étapesde fabrication. Nous avons également mis à disposition de ladocumentationafindeprésenter lesavantageset lesinconvénients de cette ruche horizontale.

Pour échanger avec les visiteurs, nous avons mis en place un coin détente avec salon en palette égayé par de jolis jeux en bois plein d’insectes également fabriqués pendant nos ateliers avec notre partenaire Anim’Castel.

Le bilan de cette journée est très positif. La ruche de loisir a sollicité l’intérêt d’un bon nombre de personnes. Et notre équipe de bénévoles a été ravie de partager son expérience.

Les jeux en bois quant à eux ont attiré l’attention des plus petits mais également des grands.

Pour aller au bout de notre démarche, nous avons signé une convention avec le lycée Germaine Tillion de Castelnaudary afindeleurmettreàdispositionlaruchedanslecadredeleuraction « 1er campus mellifère de France ».

Les ateliers collaboratifs

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Partenariat Collectivités - Mai 2018 35

2. DIY : do it yourself = Fais le toi-même

pourdesatelierscollaboratifsdansdifférentsdomaines.

Ainsi, nos bénévoles couturières se réunissent régulièrement pour transformer, réparer les textiles donnés à l’association. Pour exemple, nous pouvons aussi bien redonner vie à un vieux drap qui devient un sac à vrac, ou à une chemise d’homme changée en robe pourpetitefille.L’imaginationdenoscouturièresn’apasdelimite,etc’esttantmieux!Eneffet,enFrance,prèsde10kilosparanetparhabitant de déchet de textile sont produits.

Un autre chantier collaboratif a vu le jour, celui du bois. Une équipe de bénévoles s’est lancée dans la fabrication de transats de jardin à partir de bois de palette pendant qu’un autre groupe a décidé de transformerunvieuxmeubleencoiffeusepourenfant.

Ces ateliers sont des moments de partage de connaissances. Ils rassemblent des personnes de tous âges et de toutes classes sociales. Ce qui nous réunit, c’est l’envie de réduire au quotidien nos déchets, l’envie de partager et de créer du lien social.

Et demain ?Membre du réseau d’éducation à l’environnement Gée Aude, participant à l’Observatoire du Développement durable de Castelnaudary, en lien avec de nombreuses associations et structures locales « amies », nous voulons aller plus loin dans la prévention des déchets et l’accompagnement du changement des mentalités et des modes de consommation.

Chaque année en France, 1,3 million de tonnes de produits mobiliers arrivent en fin de vie soit 20 kilos par an et par habitant de DEA(Déchets d’Eléments d’Ameublements). Une recyclerie – ressourcerie valorise en moyenne 89% des objets collectés.

Notre objectif est donc d’ouvrir une recyclerie créative dans un ETES (Espace de Transition Ecologique et Sociale) c’est-à-dire un lieu convivial où sera mis en application le célèbre principe des 4 R (Réduire, Réutiliser, Réparer, Recycler).

Avec, au centre, une recyclerie, une sorte de temple de la récup, rythmé par les cycles classiques : collecte, remise en état et / ou transformation d’objets, revente à prix solidaires, animée par des bénévoles mais également à terme, par des salariés (en emplois pérennes et en insertion).

Les rencontres, les échanges et transmissions de savoir-faire permettront aux individus de se réapproprier et réenchanter leur quotidien et le rendre raisonnable en fonction des possibilités de chacun.

Dans un même lieu, on retrouvera des objets de seconde main vérifiés,réparésàprixsolidaires,desobjetsremisaugoûtdu jourpar les bénévoles et employés pour lutter contre l’obsolescence technique et culturelle, des sources d’inspirations de transmission de savoir-faire pour transformer soi-même ses propres objets, des espaces de rencontres et de discussions.

La recyclerie sera surtout le support économique de toutes les autres activités mises en place progressivement en fonction des énergies humaines en présence : un projet pour et par les habitants.

Ainsi, nous avons identifié plusieurs de ces activités. A LaRecyclotopie, on pourra y retrouver entre autres :

• Des animations DIY2, remise en état et transformation d’objets avec échanges de savoir-faire,

• Des animations de sensibilisation lors des manifestations, dans les écoles, etc.

• Des ateliers et formations dans différents domaines manuels(bricolage, couture, etc.),

• Un bar associatif proposant des produits locaux,• Une bibliothèque, une ludothèque gratuite, un espace de

location d’objets, une matériothèque, un accès au numérique en collaboration avec Viva Productions, …

Enfin, autour de ces différentes activités, nous organiserons desévénementiels et des moments conviviaux pour faire venir de nouveaux publics (cafés-débat, concerts, contes, conférences, expositions, …).

A travers notre projet, nous cherchons à être dans un modèle d’économiecirculaire,aubénéficedenotreenvironnement.

Nous avons besoin de vous !Pour concrétiser ce projet, nous avons répondu à deux appels à projets.

Le premier est celui organisé par La Région : Ma solution pour le climat!Lesvotesdupublicaurontlieucourantfévrier2020.

Le second appel à projet est organisé par le Département : Le budget participatif 2020. Nous déposons un dossier avec Viva Productions. L’appel aux votes des audoises et audois se fera en avril et mai 2020.

Alors si vous voulez soutenir notre projet de manière concrète, votez pournous!

Pour cela, rendez-vous en février sur le site internet de la Région Occitanie et en avril – mai sur le site du Département de l’Aude.

Diffusez l’information auprès de votre famille, vos amis, voscollègues!

Aidez-nous à construire Votre Espace de Transition Ecologique et Sociale.

Vous voulez en savoir plus ?Afindesuivrenosdernièresactualités,deuxpossibilités:

• Rendez-vous sur notre page Facebook https://www.facebook.com/larecyclotopie.

• Et / ou envoyez-nous un mail à [email protected] afindevousinscrireànotrelistedediffusionetrecevoirnosinformationspar mail.

Sophie LISETLa RecycloTopie

La ruche horizontale dite la ruche de loisir

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ZOOM SUR...

Créée en 1994, l’association sillonne le territoire lotois à la rencontre de petits et grands pour aiguiser l’esprit critique par des actions de médiation culturelles et scientifiques.

CARREFOUR DES SCIENCES ET DES ARTS AU CŒUR DU LOT

Un peu d’histoire… Créée à l’origine à Cahors par des professeurs motivés pour transmettre leur plaisir de la découverte, à travers des expositions, des ateliers, des rencontres, l’association a embauché sa première salariée en 2001. L’environnement lotois est propice à des thèmes autour de l’environnement, même si l’association tient à s’intéresser à toutes les sciences : le fameux « triangle du ciel noir » lotois défraie alors la chronique dans la revue Ciel et Espace. C’est l’occasion de proposer de nombreuses activités sur l’astronomie,des’équiperd’unplanétariumgonflableetdemonterun partenariat avec les clubs d’astronomie locaux pour sensibiliser à la pollution lumineuse.

L’association réalise sa première exposition interactive en 2002 et lance les mercredis des sciences en 2003. Puis, tout s’enchaîne : de nouveauxoutils sont créés chaqueannée,des thèmesdifférentssont abordés à travers les programmations. Citons « Regards Verts sur ma ville » autour des sciences participatives avec les programmes Vigie Nature et Sauvages de ma rue) et la petite dernière, l’exposition « [En]quête d’Insectes », réalisée en 2017.

Aujourd’hui forte de 4 salariées, d’une riche équipe de bénévoles, l’association a rejoint le réseau GRAINE Occitanie cette année.

Diffuser la culture scientifique sur l’ensemble du territoire, pour tousNotre association est investie par des salariés et bénévoles passionnés et enthousiastes qui œuvrent ensemble pour que le monde de la recherche soit compréhensible par le grand public et pour mettre l’environnement, la science, la technique et l’innovation à portée de tous. Mieux comprendre la science et ses enjeux passe par des actions de terrain, au quotidien. Nous donnons au public les outils pour s’informer, comprendre et se questionner. Notre association offre des temps et des lieux de rencontres conviviauxpour découvrir, apprendre, s’informer, partager et échanger.

Une association au carrefour de toutes les sciences pour comprendre le monde qui nous entoureNous sommes convaincus que la démarche scientifique est unmoyen pertinent pour explorer et comprendre le monde, pour construire le futur, pour aiguiser l’esprit critique et permettre l’ouverture d’esprit. La science est pour nous une partie intégrante de la culture, qui est elle-même un outil puissant pour résister aux obscurantismes.

Apprendre, comprendre, faire de chaque citoyen un être éclairéL’associationmetenplacedesactionsdiversifiéesetoriginalespourpermettreà chacund’accéderà l’informationscientifique :ateliersanimés, conférences, projections cinématographiques, création d’outils pédagogiques, formations, organisation d’événements collaboratifs, etc. Nos publics sont multiples : de 3 à 113 ans (publics d’enfants, d’adultes, de scolaires, de familles, de néophytes et de confirmés).Nos actions foisonnent tout au longde l’année (enpériodes scolaires, pendant les vacances, en semaine, en soirée et le week-end). La majeure partie de nos activités sont entièrement gratuitesafindefaciliterl’accèsàlaculturepourtous.

Un réseau d’acteurs bien vivantNoslienssontnombreuxaveclesdifférentesstructuresculturellessur tout le territoire. Nous travaillons à fédérer et renforcer ce réseau en proposant des manifestations communes auprès de nos publics, ou entre professionnels. Forte de son expertise, l’équipe s’engage à partager et transmettre ses compétences auprès de nombreux acteurs : étudiants, animateurs, professionnels, structures partenaires.

Alors, c’est bien tout ça, mais comment mettre en œuvre concrètement toutes nos idées et nos valeurs ? A travers plusieurs axes d’activités :

ANIMER : notre cœur de métier !En 2018, 3 417 personnes rencontrées dont 2 585 scolaires et 40 animationsdifférentes.

Nosmédiateursscientifiques interviennenttoutau longde l’annéeauprès de publics variés : public familial, public d’enfants encadrés (ALSH), public scolaire (de la maternelle au lycée). Les thématiques abordéessontrichesetdiversifiées(codagederobots,astronomieet conquête de l’espace, sciences participatives, fusées à eau,

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origines de l’Homme, insectes et biodiversité, l’air, le corps humain, la géologie...).

Chacune de nos activités permet de développer l’esprit critique et la découverte de la démarche expérimentale. Nos ateliers sont construits sur l’échange et le «faire». Nous souhaitons avant tout que le public soit acteur de son propre apprentissage.

En 2018, nous avons proposé des ateliers sciences en partenariat avec de nombreux acteurs du territoire : pour le festival Graines de Moutards du Grand-Figeac ; pour le Parc Naturel Régional des Causses du Quercy sur le thème de l’astronomie et de la géologie) ; pour des classes de découverte scientifiques avec laLigue de l’Enseignement ; avec les Espaces Naturels Sensibles du département du Lot à travers des soirées jeux pour le public ; avec la MJC de Cahors, à l’occasion du festival des solidarités ; ou encore la fête de la rivière.

FORMER : Transmettre notre savoir-faireTout d’abord, notre association accueille chaque année depuis 8 ans des jeunes en mission de service civique. Leur investissement a permis de consolider la vie associative. Depuis deux ans maintenant, notre association s’est lancée dans la formation professionnelle.

En 2018, onze journées de formation ont été réalisées sur six thèmesdifférents.Notons,entreautres,laformationd’intervenantsen temps périscolaire autour du thème de l’astronomie et de la préservation de la nuit étoilée pour le Parc naturel régional des Causses du Quercy ; la formation des prestataires touristiques du Parc naturel régional des Causses du Quercy en astronomie (cours théoriques, soirées d’observation et mise en place personnalisée de leur matériel d’observation chez eux) ;

Et puis chaque année nous donnons des formations personnalisées à l’animation de l’exposition [En]quête d’insectes ou encore la formation pour enseignants à la construction de véhicules solaires, dans le cadre du projet « défi solaire » mené avec l’associationPlanète Sciences.

FÉDÉREREn 2019 s’est tenue la quatrième édition du Forum lotois « Culture, culture scientifique etmétiers de lamédiation » réunissant vingt-cinq acteurs professionnels de la médiation du Lot durant toute une journée.

Nos objectifs étaient multiples : réunir les professionnels d’un même domaine œuvrant sur un même territoire, mieux se connaître, favoriser les échanges de bonnes pratiques, connaitre et valoriser les projets de chacun, se questionner ensemble, trouver le moyen de pérenniser ces échanges. Se retrouver une journée entière en famille professionnelle donne l’opportunité de partager ses projets en cours ou à venir et de nouvelles mutualisations se dessinent lors des temps informels.

CRÉER des ressources et les partagerEn tantque centredeCulture Scientifique,nousavonsà cœurdeconcevoir chaque année

de nouveaux outils pédagogiques et nous veillons à ce que ces derniers puissent être partagés et utilisés largement.

L’organisation de l’itinérance de nos expositions est au cœur de la valorisation de nos ressources, dont notre dernière création : l’exposition [En] quête d’insectes.

PARTAGER : des conférences grand public exquisesVoilà maintenant 7 ans que le cycle de conférences « Les Sciences au dessert » a été mis en place. Sept années qui ont permis à l’associationdefidéliserdurablementsonpublic.Chaquerencontreest un réel moment d’échanges et de connaissances autour des sciences. Chaque conférence est suivie d’un moment convivial

autour d’un buffet de desserts. Les sciences au dessert mêlentsciences, savoirs, rencontres et gourmandises, pour le plaisir partagédel’espritetdespapilles!

Annabel FOUCAULTAssociation Carrefour des Sciences et des Arts

PLONGEZ DANS L’UNIVERS DES INSECTES ![En]quête d’insectes est une exposition ludique et interactive dont VOUS êtes le héros !

Elle offre quatre parcours de visite. À travers ses neufpôles, (morphologie, cycle de vie, se nourrir, se déplacer, communiquer, insectes et Hommes, Biodiversité, insectes au labo et sciences participatives) les visiteurs sont invités à comprendre la biodiversité qui nous entoure, son importance pour la planète, notamment par la découverte des sciences participatives et l’Opération Papillons. Son design et sa conception ont été entièrement développés pour la rendre accessible à tous. Pensée pour être itinérante, elle voyage de villes en villages et s’installe au plus près de la population.

Ses objectifs sont nombreux : permettre l’accès aux connaissances sur les insectes, la biodiversité et les sciences participatives, faire évoluer le regard de chaque visiteur sur les insectes, sensibiliser les citoyens à l’importance des insectesdansl’équilibredesdifférentsécosystèmesdenotreplanète, permettre aux citoyens de participer activement à la recherche et à la préservation de la biodiversité grâce aux programmes de sciences participatives.

Unscénariodevisitegamifié:

Arion a disparu ! Arion c’est la mascotte de l’exposition,un magnifique papillon, Azuré du serpolet. Mais voilà,catastrophe,lesscientifiquesontperdusatraceetdemandentaux visiteurs de les aider à comprendre ce qui est arrivé.

Pour réussir à proposer une hypothèse plausible quant à la disparition d’Arion, le visiteur est invité à scruter l’exposition à la recherche d’indices, de connaissances, qui lui permettront de comprendre la vie d’un insecte et ce qui a pu lui arriver qui explique sa disparition.

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ECO-ECOLE, LE JEU COOPÉRATIFCe jeu constitue un support pour initier ou animer un projet de classe relatif au développement durable. Il permet aux joueurs, en une heure environ, de comprendre le fonctionnement et la dynamique d’un projet multi-acteurs, de se rencontrer, coopérer et débattre, d’appréhender les étapes d’un projets éco-école, éco-collège ou éco-lycée et de découvrir les enjeux du développement durable à travers le thème de l’alimentation. A partir de 7 ans.

TERAGIR, Eco-école : le jeu coopératif, 2019

TERRITOIRES ZÉRO WASTES’appuyant sur des retours d’expérience en France et à l’étranger et rythmé par de nombreux témoignages, ce guide propose une vision complète et ambitieuse de la révolution à opérer pour mieux gérer nos déchets. L’association Zero Waste France analyse toutes les opportunités ou obstacles que peuvent rencontrer les différentsacteursdesterritoiresaucoursdeleurdémarcheZéroDéchet:responsabilités,coûts,emplois,etc.Les collectivités (communes, intercommunalités...) organisent la gestion des déchets au niveau des territoires. Elles sont donc des acteurs essentiels pour mettre en œuvre des démarches zéro déchet.

BERLINGEN Flore, ZERO WASTE FRANCE, Territoires zéro waste, Rue de l’Echiquier, DL 2019, 151 p.

HÉ… LA MER MONTE !Quand science et humour se mettent au service de la planète pour sensibiliser le grand public au changement climatique, cela donne ce livre d’actualité, à la fois ludique, pédagogique et décomplexé ! Voici l’outilindispensable pour comprendre ce qu’est le changement climatique et quel impact l’Homme a sur son environnement,particulièrementsurlescôtesetlelittoral.Maispasdepanique!Vousapprendrezaussiquelanaturenousoffredessolutions,etquenousn’avonsqu’àmieuxl’observerpourpouvoiragir...

CHAUMILLON Eric, DUMERY Mathieu, BOUZARD Guillaume, Hé... La mer monte ! : chronique d’une vague annoncée, PNR du Marais poitevin, Plume de carotte, octobre 2019, 107 p.

LE JEU DES POMMES Ce jeu de rôle explore la question de la consommation responsable à travers la mise en scène d’un grand marché où vendeurs et acheteurs de pommes vont devoir se rencontrer et échanger. Les motivations d’achat et arguments de vente de chacun permettront ensuite d’explorer les impacts sociaux, environnementaux et économiques de nos pratiques alimentaires et d’identifier les freins et les leviers d’une « consom’action ».Téléchargeable sur https://www.ritimo.org/IMG/pdf/dossier_complet_jeu_des_pommes.pdfPublic : 15 à 30 participants, à partir de 11 ans

LAFI BALA, Le jeu des pommes, 2019

LES PLANTES AU RYTHME DES SAISONSPrendre le temps d’observer les bourgeons au printemps, la maturation des fruits en été, la coloration des feuilles à l’automne… Cet ouvrage, porté par l’association Tela Botanica et les chercheurs de l’Observatoire des Saisons,invitelelecteuràdécouvrirlesrythmessaisonniersdelaflorequinousentoureetl’évolutiondecescycles dans le contexte du changement climatique.

Ce guide d’observation phénologique propose aux chercheurs, aux étudiants, aux professionnels de l’environnement et aux simples citoyens les clés pour observer les cycles vitaux de 79 espèces végétales communes. Il permet de se familiariser avec la science complexe qu’est la phénologie et de comprendre ses liens étroits avec l’étude de l’évolution du climat. Grâce à des photographies et à des aquarelles de grande qualité, le livre initie aussi simplement le lecteur au plaisir d’observer les plantes dans son quotidien, l’encourageant à rejoindre des programmes de sciences participatives tels que l’Observatoire des saisons.

[COLL.], Les plantes au rythme des saisons : guide d’observation phénologique, Biotope éditions, 2017, 336 p.

RESSOURCES PÉDAGOGIQUES

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SUR LES TRACES DES PETITES BÊTESLes insectes et autres invertébrés terrestres laissent dans la nature de nombreuses traces permettant de les identifier.Ceguidepermetderepérerfacilement les indicesdisséminéspar les insectes.Richement illustré,il apprend aux curieux à guider leur regard parmi les traces les plus courantes et le plus faciles à voir, lors de balades dans la nature ou au jardin.

ALBOUY Vincent, FOUQUET André, Sur les traces des petites bêtes : repérer les indices et identifier leurs auteurs, Delachaux et Niestlé, DL 2018, 96 p.

AGIR POUR LA BIODIVERSITÉ TOUT AUTOUR DE VOUSCe livre est l’outil indispensable pour agir concrètement chez nous et tout autour de chez nous, avec l’ensemble des acteurs de la vie locale, et convaincre un élu, un agent communal, un directeur d’école ou un responsable d’entreprise de l’impérieuse nécessité de tenir compte, chaque jour, de la biodiversité.

ANOBLET Jean-François, Agir pour la biodiversité tout autour de vous : chez vous, dans votre jardin, dans votre quartier, sur votre lieu de travail, à l’école de vos enfants, sur votre commune..., Plume de carotte, mai 2019, 167 p.

RATAYO !Un jeu de cartes ludique dont le but est de reconstituer un paysage de mares, tourbières, landes humides, etc. avec les espèces qui y vivent (libellule, plante carnivore…). Cumulez des espèces des plus rares ou plus ordinaires et reconstruisez leur milieu de vie. Mais gare aux cartes d’effet jouées par les adversaires quipourront impacter votre milieu, en bien comme en mal (pollution, garde nature, assèchement…).

DUBECH Pascal, VRIGAUD Nicolas, Ratayo, Gerepi, 2017

HUBERT REEVES NOUS EXPLIQUE LA FORÊTAu travers de contes, légendes, faits historiques, culturels, observations minutieuses, Hubert Reeves nous accompagne dans la découverte et la compréhension de l’espace forestier. Il propose des solutions pour assurer le développement durable des forêts et la protection de toutes les espèces, végétales et animales, qui constituent ces écosystèmes.

REEVES Hubert, BOUTINOT Nelly, CASANAVE Daniel, CHAMPION Claire, Hubert Reeves nous explique la forêt, éd. Le Lombard, octobre 2018, 62 p.

SUPERMACULTURE : BIEN PLANTER POUR MIEUX RÉCOLTERSupermaculture est un jeu de société coopératif pour découvrir la permaculture. Usez de bon sens pour semer puisrécolterplusde30fruitsetlégumesdifférents,enexploitantaumieuxlescoupsdepoucedelanature.Maisattention,lamétéoetlesinsectesneserontpastoujoursdevotrecôté!A partir de 10 ans, variante à partir de 5 ans.

TOURIN-LEBRET Dorian, Supermaculture : bien planter pour mieux récolter, Technologies, 2018

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Montpellier

ToulouseToulouse

Montpellier

2 antennes

Site de MontpellierImmeuble Le Thèbes26 allée de Mycènes34000 Montpellier04 67 06 01 13

Site de Toulouse14 rue de Tivoli31000 Toulouse05 61 53 03 52

www.graine-occitanie.org

Les réseaux eedd en Occitanie :une production collaborative de :

241 associations dont 11 CPIE

16 organismes publics

15 entreprises

5 réseaux départementaux

GEE-AUDE MNE-RENE 30 COOPERE 34 LA TRAM’66RÉEL 48