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Gironde JEUDI 4 DÉCEMBRE 2014 WWW.SUDOUEST.FR Vers une fusion d’écoles à Pauillac MÉDOC Confrontée à une baisse de la population, et donc des effec- tifs scolaires, Pauillac risquait de subir des fermetures de classe. Le maire a annoncé sa volonté de fu- sionner plusieurs groupes scolai- res. Les enfants de Montauroy re- joindraient Hauteville. Et la maternelle du Pradina fusionne- rait avec l’école primaire de Saint- Lambert. La mairie espère que cette mesure aura d’autres avanta- ges : économiser sur le fonctionne- ment (nettoyage…) et concentrer l’investissement (informatique…), par exemple. Quant aux deux éco- les laissées vacantes par ces fu- sions, leurs locaux serviraient à d’autres activités : un centre de for- mation s’installerait à Montauroy, et un pôle petite enfance à Pradina. LGV : les vins de Sauternes tirent la sonnette d’alarme VIGNOBLE À la veille de la publica- tion du rapport de l’enquête d’uti- lité publique de RFF, l’organisme de défense et de gestion des appel- lations Sauternes et Barsac appelle à la mobilisation contre le projet de LGV en donnant un avis négatif sur le site de l’enquête publique. « Le projet compromet l’équilibre écologique de tout le Sud-Gironde. L’atteinte à l’arrière-pays du Sauter- nais bouleverserait le microclimat local, induisant la disparition du développement de la pourriture noble indispensable à la produc- tion de ces grands vins liquoreux. » Les Aquitains de l’année sur TV 7 ÉCONOMIE La cérémonie de re- mise des prix des Aquitains de l’an- née, qui s’est déroulée mardi soir à Kedge business School et qui a con- sacré au niveau régional Franck Al- lard, le patron de Filhet-Allard, im- planté à Mérignac et spécialisé dans le courtage d’assurances, sera diffusée sur TV 7 ce soir à 19 heures. La soirée était organisée par « Sud Ouest » et la Banque popu- laire Aquitaine Centre Atlantique. ON EN PARLE GILLES GUITTON D e la tôle ici, du vieux ciment là, des préfabriqués ailleurs : à côté du mât autorisant ou interdisant la baignade, l’architec- ture – si on ose le mot – des postes de secours installés sur les plages est en général des plus sommaires. Et par-dessus le marché, les tempê- tes de l’hiver dernier ont mis en évi- dence que nombre d’entre elles de- vront s’adapter à l’avenir aux mouvements du trait de côte. Voilà pourquoi le Groupement d’intérêt public (GIP) du littoral aquitain, qui réunit notamment les collectivités impliquées dans la gestion des 136 plages surveillées de la façade atlantique, a présenté hier à Bordeaux un projet très avancé de « poste de secours inno- vant en bois », qui pourrait devenir un standard dans les prochaines années. C’est Biscarrosse, dans les Lan- des, qui devrait être le premier à s’en saisir dès 2015, mais les touris- tes de Gironde et leurs maîtres na- geurs sauveteurs (MNS) pour- raient y avoir droit assez rapidement : selon le GIP littoral, une douzaine de communes se- raient déjà sur les rangs. Le projet a été présenté ce mer- credi dans les locaux de l’institut technique du bois FCBA à Bor- deaux. Car il a mobilisé également la filière bois d’Aquitaine. Roland Lagrave, président du GIP littoral, souligne avec insistance que le pro- jet offre au monde du pin des Lan- des un marché et une visibilité non négligeable. Plus joli, plus naturel Le module, réalisable en lamellé- collé ou en ossature bois, a pour ca- ractéristique principale d’être mo- bile. Non seulement pour s’adapter aux changements éven- tuels du terrain pour rester au plus près des baigneurs, mais aussi pour que les communes, hors sai- son, puissent le faire déplacer d’un coup de grue pour abriter par exemple des parties de tarot l’hi- ver… Comme une cabane de chan- tier, mais en plus joli, plus naturel, et en « circuit court » pour son prin- cipal matériau, a également souli- gné Roland Lagrave. Designer (Green studio), archi- tecte (FabriqA) et bureau d’étude (B. ing) ont coopéré à la définition du cahier des charges. Bois brut, nu, avec du rouge, du blanc, du gris ou une teinte sable à l’extérieur, un peu de bleu de la mer et du ciel à l’intérieur. Le projet n’est cepen- dant pas figé : c’est en réalité un ca- hier des charges que les commu- nes intéressées pourront intégrer à leur appel d’offres au moment de renouveler leur poste de secours. À charge pour les entreprises de s’y conformer à leur façon. Tous ne se- ront donc pas identiques, et l’image qui accompagne cet arti- cle n’est qu’une version possible. Moins cher à l’achat L’Office national des forêts (ONF) s’est aussi associé à la démarche, comme garant de la préservation des espaces littoraux dans le con- texte de la pression touristique es- tivale. « Ces modules sont respec- tueux du milieu naturel, n’exigent pas de fondations, ils illustrent le lien entre le cordon dunaire et la forêt », remarque Thierry Bonnet, directeur de l’ONF. La réussite de l’opération dépendra évidemment de l’adhésion des collectivités loca- les. « Ce sont les communes qui in- vestissent », souligne-t-il. Pour les convaincre, un petit tableau dé- montre que si la construction d’un poste fixe en béton demeure moins coûteuse, investissement et fonctionnement confondus (il y a peu d’entretien, mais l’Océan guette), la solution nouvelle en la- mellé-collé revient moins chère à l’année que les postes mobiles ac- tuellement loués par les commu- nes. Soit aux alentours de 250 000 euros. La perspective d’un marché plus étendu que l’Aquitaine a aussi con- duit à la labellisation du projet par le pôle de compétitivité Xylofutur, le Conseil régional et les Conseils généraux des Landes et de Gironde ont aussi cotisé. Une version possible, à trois modules associés, de l’usage des postes de secours. IMAGE DE SYNTHÈSE B ING, FABRIQA, GREEN STUDIO LITTORAL ATLANTIQUE Les tempêtes ont mis à mal les postes de secours à l’ancienne. Les MNS pourraient être bientôt logés dans du pin des Landes. Plus joli, moins cher, écolo Le bois dont on fera les postes de secours « Bois brut, nu, avec du rouge, du blanc, du gris à l’extérieur, un peu de bleu de la mer et du ciel à l’intérieur » 11

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Page 1: Gironde JEUDI 4 DCEMBRE 2014 ON EN … · 2015. 1. 14. · Gironde JEUDI 4 DCEMBRE 2014 Vers une fusion d’écoles à Pauillac MÉDOC Confrontée à une baisse de la population,

GirondeJEUDI 4 DÉCEMBRE 2014

WWW.SUDOUEST.FR

Vers une fusion d’écoles à Pauillac MÉDOC Confrontée à une baisse de la population, et donc des effec-tifs scolaires, Pauillac risquait de subir des fermetures de classe. Le maire a annoncé sa volonté de fu-sionner plusieurs groupes scolai-res. Les enfants de Montauroy re-joindraient Hauteville. Et la maternelle du Pradina fusionne-rait avec l’école primaire de Saint-Lambert. La mairie espère que cette mesure aura d’autres avanta-ges : économiser sur le fonctionne-ment (nettoyage…) et concentrer l’investissement (informatique…), par exemple. Quant aux deux éco-les laissées vacantes par ces fu-sions, leurs locaux serviraient à d’autres activités : un centre de for-mation s’installerait à Montauroy, et un pôle petite enfance à Pradina.

LGV : les vins de Sauternes tirent la sonnette d’alarme VIGNOBLE À la veille de la publica-tion du rapport de l’enquête d’uti-lité publique de RFF, l’organisme de défense et de gestion des appel-lations Sauternes et Barsac appelle à la mobilisation contre le projet de LGV en donnant un avis négatif sur le site de l’enquête publique. « Le projet compromet l’équilibre écologique de tout le Sud-Gironde. L’atteinte à l’arrière-pays du Sauter-nais bouleverserait le microclimat local, induisant la disparition du développement de la pourriture noble indispensable à la produc-tion de ces grands vins liquoreux. »

Les Aquitains de l’année sur TV 7 ÉCONOMIE La cérémonie de re-mise des prix des Aquitains de l’an-née, qui s’est déroulée mardi soir à Kedge business School et qui a con-sacré au niveau régional Franck Al-lard, le patron de Filhet-Allard, im-planté à Mérignac et spécialisé dans le courtage d’assurances, sera diffusée sur TV 7 ce soir à 19 heures. La soirée était organisée par « Sud Ouest » et la Banque popu-laire Aquitaine Centre Atlantique.

ON EN PARLE

GILLES GUITTON

De la tôle ici, du vieux ciment là, des préfabriqués ailleurs : à côté du mât autorisant ou

interdisant la baignade, l’architec-ture – si on ose le mot – des postes de secours installés sur les plages est en général des plus sommaires. Et par-dessus le marché, les tempê-tes de l’hiver dernier ont mis en évi-dence que nombre d’entre elles de-vront s’adapter à l’avenir aux mouvements du trait de côte.

Voilà pourquoi le Groupement d’intérêt public (GIP) du littoral aquitain, qui réunit notamment les collectivités impliquées dans la gestion des 136 plages surveillées de la façade atlantique, a présenté hier à Bordeaux un projet très avancé de « poste de secours inno-vant en bois », qui pourrait devenir un standard dans les prochaines années.

C’est Biscarrosse, dans les Lan-des, qui devrait être le premier à s’en saisir dès 2015, mais les touris-tes de Gironde et leurs maîtres na-geurs sauveteurs (MNS) pour-raient y avoir droit assez rapidement : selon le GIP littoral, une douzaine de communes se-raient déjà sur les rangs.

Le projet a été présenté ce mer-credi dans les locaux de l’institut technique du bois FCBA à Bor-deaux. Car il a mobilisé également la filière bois d’Aquitaine. Roland Lagrave, président du GIP littoral, souligne avec insistance que le pro-jet offre au monde du pin des Lan-des un marché et une visibilité non négligeable.

Plus joli, plus naturel Le module, réalisable en lamellé-collé ou en ossature bois, a pour ca-ractéristique principale d’être mo-bile. Non seulement pour s’adapter aux changements éven-tuels du terrain pour rester au plus près des baigneurs, mais aussi pour que les communes, hors sai-

son, puissent le faire déplacer d’un coup de grue pour abriter par exemple des parties de tarot l’hi-ver… Comme une cabane de chan-tier, mais en plus joli, plus naturel, et en « circuit court » pour son prin-cipal matériau, a également souli-gné Roland Lagrave.

Designer (Green studio), archi-tecte (FabriqA) et bureau d’étude (B. ing) ont coopéré à la définition du cahier des charges. Bois brut, nu, avec du rouge, du blanc, du gris ou une teinte sable à l’extérieur, un

peu de bleu de la mer et du ciel à l’intérieur. Le projet n’est cepen-dant pas figé : c’est en réalité un ca-hier des charges que les commu-nes intéressées pourront intégrer à leur appel d’offres au moment de renouveler leur poste de secours. À charge pour les entreprises de s’y conformer à leur façon. Tous ne se-ront donc pas identiques, et l’image qui accompagne cet arti-cle n’est qu’une version possible.

Moins cher à l’achat L’Office national des forêts (ONF) s’est aussi associé à la démarche, comme garant de la préservation des espaces littoraux dans le con-texte de la pression touristique es-tivale. « Ces modules sont respec-tueux du milieu naturel, n’exigent pas de fondations, ils illustrent le lien entre le cordon dunaire et la forêt », remarque Thierry Bonnet,

directeur de l’ONF. La réussite de l’opération dépendra évidemment de l’adhésion des collectivités loca-les. « Ce sont les communes qui in-vestissent », souligne-t-il. Pour les convaincre, un petit tableau dé-montre que si la construction d’un poste fixe en béton demeure moins coûteuse, investissement et fonctionnement confondus (il y a peu d’entretien, mais l’Océan guette), la solution nouvelle en la-mellé-collé revient moins chère à l’année que les postes mobiles ac-tuellement loués par les commu-nes. Soit aux alentours de 250 000 euros.

La perspective d’un marché plus étendu que l’Aquitaine a aussi con-duit à la labellisation du projet par le pôle de compétitivité Xylofutur, le Conseil régional et les Conseils généraux des Landes et de Gironde ont aussi cotisé.

Une version possible, à trois modules associés, de l’usage des postes de secours.

IMAGE DE SYNTHÈSE B ING, FABRIQA, GREEN STUDIO

LITTORAL ATLANTIQUE Les tempêtes ont mis à mal les postes de secours à l’ancienne. Les MNS pourraient être bientôt logés dans du pin des Landes. Plus joli, moins cher, écolo

Le bois dont on fera les postes de secours

« Bois brut, nu, avec du rouge, du blanc, du gris à l’extérieur, un peu de bleu de la mer et du ciel à l’intérieur »

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