gary victor sans interdits

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Gary Victor sans interdits

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Page 1: Gary Victor sans interdits
Page 2: Gary Victor sans interdits

2 24 mai 2013No 864

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL

RÉDACTEUR EN CHEFGaëlle C. ALEXIS

SECRÉTAIRE DE RÉDACTIONDaphney Valsaint MALANDRE

RÉDACTIONDimitry Nader ORISMAGilles FRESLET Myria CHARLESWinnie Hugot GABRIELTeddy Keser MOMBRUNJunior Plésius LOUISRaphaël FÉQUIÈREEnock NÉRÉLégupeterson ALEXANDRE

CORRECTIONJean-Philippe Étienne

CRÉATION ARTISTIQUEResponsable graphiqueRéginald GUSTAVEStevenson ESTÈVEPhotographesFrederick C. ALEXISHomère CARDICHONJules Bernard DELVAMoranvil MERCIDIEUYonel LOUIS

Publicité: 2941-4646 [email protected]

Rédaction: 2945-4646 / 3806-3717

Une publication de Ticket Magazine S.A.

AGENDA DE Préparé par Daphney Valsaint MALANDRE

Découvrez chaque semaine les coins branchés, les restos en vogue et les meilleures affiches de la ville avec en prime les recommandations de votre magazine préféré ! N’hésitez pas non plus à nous faire parvenir vos affiches à l’adresse email suivante : [email protected]

Vendredi 24 mai 2013

Cocktail à Festival ArtsLes artistes reçoit le public en général

de 4 h pm à 8 h pm ce vendredi avec un cocktail en vue de lancer l’exposition de peintures, d’objets d’art, de sculptures et de bijoux qui se tiendra Festival Arts, 43, Rue Magny, Pétion-Ville du 24 mai au 15 juin 2013. Au cours de cette exposi-tion, vous aurez la chance d’apprécier le travail d’artistes comme Magda Magloire, Vanessa Mangones, Odile Latortue et Paskal Faublas entre autres.

Admission : Gratuite

Galerie Monnin

La Galerie Monnin vous offre une occasion de trouver le cadeau idéal pour la fête des Mères parmi les bijoux de Martine Cantave Bourjolly, les créations de Paula Coles et les peintures de leurs collections. Ces articles seront disponi-bles vendredi entre 11 h am et 6 h pm, samedi de 11 am à 6 h pm et dimanche de midi à 4 h pm.

Kayel et Mikaelle Aimée Cartright

La chanteuse Mikaelle Aimée Car-tright et son groupe Kayel seront au Vert-Galant ce vendredi. Admission : 300

gourdes, cette somme incluant le prix d’un Prestige

Du tango au KaribeSortez vos souliers de danse et rejoi-

gnez l’Orchestre Philarmonique Sainte Trinité pour danser le tango au Karibe.

Admission : US $40

Boukman Eksperyans à Café Trio

Du bon temps garanti ce vendredi à Café Trio avec Boukman Eksperyans et le ballet Bacoulou.

Admission : 500 gdes

Samedi 25 mai 2013

Haïti cœur de femmes : Nos hommes et nous au Parc Histo-rique de la Canne à Sucre

Ne ratez pas cette nouvelle édition de Haïti coeur de femmes. Les filles de Yole Dérose seront accompagnées cette an-née d’artistes de sexe masculin comme Boulot Valcourt, Jean Jean Roosevelt, BIC et Mikaben.

Fête des mères akoustik à Royal Oasis

Sortez vos vêtements blancs et retrouvez Arly Larivière, Luck Mervil et Carl Fred Behrmann, entre autres, à Royal Oasis ce samedi pour une soirée acous-tique.

Admission : US $60

K-zino et K-Dans à Anbyans club

Fêtez les mamans avec les groupes K-Zino et K-Dans à Anbyans Resto Club (ex Aux Calebasses). Dj Klassik apportera ses touches pour la réussite de cette soirée.

Admission : 300 gdes

‘‘No Passport’’ à l’Observa-toire

Encore une édition de ce fameux No Passport ! Retrouvez cette fois-ci, les dj Jephté Guillaume, Gardy Girault et Youry Vixamar à l’Observatoire de Boutilliers.

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Pour toutes suggestions écrivez-nous à [email protected] Production

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Les mots peuvent figurer dans tous les sens : horizontalement, verticalement, en diagonale, de haut en bas et vice versa, de droite à gauche et inversement. Les six lettres restantes forment

MOTS CACHÉS

ABBAYE ÉCLUSE LABEL RACKETACÉTYLE ÉDITER LIEDER RADEAU ALISE ÉLEVÉE LOUBARD RATÉEAMAIGRI EMPOIS MARRON RATIÈREANDIN GARANT MORPION RIDERASPIC GÉLIFIER NACRÉE RUCHECAMÉLIA HACHER NAGEUR SASSAGECÂPRE HALER OFFENSER SAUTERCARDER HUMBLE ONCTION SAVEURCASSER IDIOME OPPOSER TARIFIÉCASTOR INTRUSION OXYDER TASSECHÂLE IRISER PARDIEU TOTALECONNE ISOLER PÂTURE TRACTCRÉOSOTER JAGUAR POUMONCRIME JULES PURGER

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MOTS CROISÉS

Horizontalement1 - Métal alcalin. Cadmium.2 - Qui a la blancheur de l’ivoire. Imposant, distingué. 3 - Prénom féminin. Ville d’Italie. 4 - Aucune. Caboche.5 - Conscience. Aboutissement. Restes.6 - Quatrième lettre de l’alphabet grec. Tristan et...7 - Erbium. Lac de la Laponie finlandaise. Récipient en terre réfractaire. 8 - Tissu végétal. Besogne.9 - Consenti. Réveil.10 - Sans tonicité. Opposition, refus.11 - Interjection exprimant l’insouciance. Privation. Ricané. 12 - Poisson marin. Beau.

Verticalement1 - Vipère à milieu arrondi. Sa capitale est La Havane. 2 - Ceinture japonaise. Oiseau passereau. Aluminium.3 - Galerie souterraine. Un des États-Unis d’Amérique. 4 - Interjection imitant les sons du bébé. Région autonome de l’ouest de la Chine.5 - Étain. Plante grimpante. Trou dans un mur.6 - Abandonnés. Étendue sableuse.7 - Besoin. Rime.8 - Sans inégalités. Usuel. Pronom personnel.9 - Escalade. Enchaîner. 10 - Béante. Nécessaire.11 - Chlore. Animal considéré comme ancêtre mythique. Tirage.12 - Mort. Personne qui témoigne.

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Le jeu consiste à replacer les pastilles octogonales dans les emplacements vides de manière à former des mots en lisant dans le sens des aiguilles d’une montre, en commençant par la première pastille en haut. Le premier mot est déjà en place, il suffit de compléter les autres. Il y a des définitions pour vous aider à identifier chaque mot.

MOZAIC

AD IR AI AR IS TE

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A : Relatif aux astres.B : Eugénie Louise, princesse d’Orléans (1777-1847).C : Groupement d’Îles.D : Fougère qui vit sur les rochers.E : Écrivain qui pratique habituellement l’ironie.

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MOTS CROISÉSMOTS CACHÉS

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A : ÉPHÈMÈREB : ÉPITAPHEC : PROSCRITD : THANATOSE : NELLIGAN

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Flesh-IC, ainsi que s’intitule la première édition d’une foire qu’organise la faculté des lettres et des sciences humaines (Flesh) de l’Univeristé Notre-Dame ce samedi 25 mai à Le Manoir (en face de Sainte-Rose de Lima), à Lalue.

Pourquoi IC ? « Parce que l’intellect et la culture y seront célébrés », nous apprend Elodie Dentiste, la présidente de la première promotion de ladite faculté. En effet, les participants pourront assister à des conférences sur des thèmes clés de l’anthropologie, de la psychologie, de l’histoire et de la religion.

Ils pourront faire le plein de produits artisanaux, de tableaux d’artistes confir-més comme Marshall et des livres de Gary Victor et de Kettly Mars qui seront présents. Ils pourront également s’initier à la peinture sur tissus.

Ils apprécieront sans doute un spectacle composé de danses, de chants et de défilés de mode faisant la promotion de la culture du terroir.

Jean Bernard Thomas et Madmax s’y produiront en tant qu’artistes invités ainsi que les dj Burn, Steezy et B-Mixx.

Selon Stanley Jean (étudiant de Flesh), cette première édition se veut une fenêtre ouverte sur la qualité de la formation dispensée à cette faculté naissante. Elle encourage vivement le public particulièrement ceux et celles qui s’intéressent aux choses de l’esprit à y prendre part car les bénéfices contribueront à financer la fondation de la bibliothèque de la faculté qui se confine pour l’heure dans une sorte de cargaison.

Chancy [email protected]

L’intellect et la cultureen tandem

Le public majoritairement composé de journalistes

Lionel Benjamin père, Lionel Benjamin junior, Ralph Dupoux, Michaël Benjamin, Hugue-Robert Marsan et Bradley Poisson de Graphcity

Mikaben heureux de présenter son projet de longue date, ‘‘Ayiti Se’’

Dans une des salles de l’hôtel de luxe Best Western Premier, à Pétion-Ville, une conférence de presse se tient. Les jour-nalistes de plusieurs médias ont fait le déplacement malgré la pluie diluvienne qui s’abat sur la commune. Devant une affiche sur laquelle s’étalent les logos

des multiples sponsors du projet, entre deux écrans géants qui diffusent des images d’haiti et de la publicité, se dresse une longue table rectangulaire couverte d’une nappe blanche. Derrière elle, Lionel Benjamin (père), Lionel Benjamin junior (Ti Lionel), Ralph Dupoux, Hugues

“Ayiti Se”, plus qu’une musique, un projet

Le tube “ayiti se” de mikaben fait son chemin. Plus qu’une chanson, c’est désormais une aventure, un projet audacieux qui se dessine sur les airs de cette musique.

Robert Marsan et Bradley Poisson de Graphcity accompagnent Mikaben dans la présentation du projet “Ayiti se”.

Faisant suite à la chanson, “Ayiti se”, c’est la réalisation d’un documentaire qui entend mettre en valeur les beautés du terroir. De ce fait, pendant 28 semaines, à partir du 24 juin 2013, Mikaben sera en tournage. Il fera le tour du pays pour l’ex-plorer et faire découvrir à tous, les riches-ses de différentes villes. Des concerts, spectacles sont même prévus lors de ces haltes avec les artistes originaires de ces coins visités. Cette tournée sera retransmise à travers des séries télédiffu-sées, des articles de presse et différentes plateformes de réseaux sociaux tels que Facebook et Twitter.

De nombreuses personnalités sont déjà emballées par “Ayiti se”. L’historien Georges Michel, Roxane Ledan, la mai-resse de Pétion-Ville Yvanka Brutus, une

Pléiade d’artistes (Sébastien Pierre, Kako, Wanito, Ti Djo Zenny, Bélo, Shabba), des journalistes de renom, se comptent dans la liste de supporteurs qui visiblement va s’allonger. Un produit de qualité est pro-mis par le staff technique, et à les croire, le public trouvera son bonheur dans ce projet original.

Face à la mauvaise publicité dont le pays fait très souvent l’objet à travers la presse internationale, le documentaire “Ayiti se” est une alternative. “Ayiti se” veut rappeler au reste du monde qu’Haiti demeure la perle des antilles et présenter l’Haïti profonde, qu’on ignore souvent. Comme, ils l’ont dit : “Haïti est un diamant à l’état brut, dont les éclats doivent être reconnus d’abord par son propre peuple, puis par les étrangers.” Alors Mika, puis-ses-tu réussir ce nouveau projet !

Winnie Gabriel

Le chanteur et compositeur Georges Moustaki, auteur de chansons deve-nues des classiques comme Milord et Le Métèque, est mort jeudi matin à l’âge de 79 ans, selon son entourage. En 2011, il avait confié dans une interview à La Croix qu’il souffrait de problèmes respiratoi-res et que sa maladie, «irréversible», le rendait«définitivement incapable de chanter».

Georges Moustaki, de son vrai nom Giuseppe Mustacchi, était né le 3 mai 1934 à Alexandrie, de parents juifs grecs immigrés en Egypte. Il s’est installé à Paris en 1951 et y a fait une rencontre déter-

Georges Moustaki est mortL’interprète du «Métèque» souffrait d’une maladie respiratoire.

minante, celle de Georges Brassens qui l’a intronisé dans les nuits de Saint-Ger-main-des-Prés. C’est en son hommage qu’il a adopté le prénom Georges.

Juliette Gréco, l’ancienne muse de Saint-Germain des Prés, lui a rendu hom-mage jeudi sur RTL. «C’était un homme absolument exquis, un homme bien élevé, c’était un homme raffiné, c’était un homme élégant qui avait une douceur infinie et puis le talent», a dit Juliette Gréco. «Il était comme tous les poètes, c’était quelqu’un de différent, c’est tou-jours la différence qui fait le talent.»

Le président de la République François Hollande a lui aussi salué «un immense artiste» qui a«mis son talent au service des plus grands interprètes». «Ses chansons auront marqué plusieurs géné-rations de Français. C’était un homme à la voix douce mais aux idées fortes», a écrit le chef de l’Etat dans un communiqué diffusé par ses services.

Soulignant l’engagement du chanteur qui «avait participé à de nombreuses mobilisations, en faveur des droits de l’Homme», le président a fait valoir qu’il «n’a(vait) cessé d’aller à la rencontre de son public, dont la fidélité au-delà du temps, exprimait la reconnaissance à l’égard d’un homme qui leur avait donné de précieux moments d’émotion».

Georges Moustaki a écrit quelque 300 chansons pour les plus grands interprè-tes, Piaf, Montand, Barbara, Gréco, Reg-giani, avant de les chanter lui même avec

succès. Ses chansons les plus célèbres restent Milord (1958), écrite pour Edith Piaf et traduite dans le monde entier, puis Le Métèque (1969), d’abord chantée par Pia Colombo et dont le refrain a fait le tour de la planète.

Plusieurs autres sont devenues des classiques, comme celles interprétées en 1966 par Reggiani ,Sarah, Ma liberté, Ma solitude, Votre fille a vingt ans, mais aussi La Dame Brune (Barbara, 1968), ou encore Joseph, La Marche de Sacco et Vanzetti. Polyglotte, artiste peintre, il vivait depuis plus de quarante ans sur l’île Saint-Louis à Paris.

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Ce sera peut-être le 16e et le 17e “bébé” de l’auteur. Non. Pas du tout : si l’on tient compte de ses recueils de nouvel-les, l’oeuvre de Gary Victor est encore plus abondante. Mais

l’écrivain se perd lui-même dans le dé-compte de ses livres. “Ca doit être entre le 25e et le 30e”, préfère-t-il simplifier.

A l’hôtel Olofson, ce mercredi, l’auteur de “Maudite éducation”, pris entre deux autres rendez-vous, n’a que quelques minutes pour Ticket. L’homme doit sans doute trouver une certaine tranquilité d’esprit dans cet hôtel, étran-gement calme au milieu de la cacopho-nie de Port-au-Prince.

Pourtant, ce cadre imperturbable ce midi semble ne pas lui suffire. Car, dans quelques heures, Gary Victor, visage fa-tigué sous une barbe de quelques jours, prendra la route Nationale # 2 pour se recueillir sur la côte sud.

C’est là, entre les Cayes et Jacmel, au bord de la mer, que l’écrivain puise l’ins-piration pour travailler son oeuvre. “J’y passe chaque semaine trois ou quatre jours”, dit l’auteur, tout en roulant les clés de sa voiture entre ses doigts. La capitale est trop bruyante à son goût.

Quand Gary Victor revient des plages du Sud, ses papiers sont remplis d’his-toires, de personnages et d’intrigues. “Cette semaine, je consacrerai, peut-être, quelques heures à la rédaction de mon prochain roman”, confie l’auteur de “Nuit albinos”.

Cette année, l’écrivain nous prépare un polar inspiré du prétendu suicide d’un général brésilien de la Minustah.

Gary VictorSans interditsGary VictorSans interdits

Juste une heure d’entretien, et voilà que l’auteur arrive à imaginer de nouvelles histoires fantastiques à raconter. Ce sont là sans doute des idées de récits pour l’avenir. A Livres en folie, cette année, Gary Victor ajoute deux nouveaux livres à une oeuvre qu’il construit depuis trois décennies : “Histoires vécues ou entendues dans un tap-tap” et “Dos-siers interdits”.

Et comme d’habitude, il a déjà un titre à l’avance : “Crime et Châtiment”. Oui comme le grand classique de Fédor Dostoeivsky. La parution de cet ouvrage est annoncée pour novembre prochain, au Salon du livre, à Montréal.

Mais, pour le moment, l’écrivain, grand fidèle à Livres en folie, n’attend pas deux rendez-vous. Au Parc Historique de la Canne à sucre, le 30 mai prochain, l’auteur fera d’une pierre deux livres. Il signera “Les Histoires vues et enten-dues dans une tap-tap” et les “Dossiers interdits”.

Gary Victor avoue avoir une affection toute particulière pour le premier ouvra-ge. “J’ai en tête ce livre depuis environ dix ans”, confie l’auteur. En vingt récits, c’est l’ambiance dans un espace familier qui y est mise en scène : le tap-tap. Pour l’écrivain-journaliste, dans ces camion-nettes de transport public aux couleurs bariolées, se déroule, chaque jour, une certaine “thérapie” de la société.

“J’aurais pu aller bien au-delà de vingt récits, tant les histoires entendues dans cet espace ne manquent pas !” lâche-t-il, le ton rieur. Il s’agit de lodyans. On en rit et en médite à la fois. Ils font songer aux aventures d’un des plus fameux person-nages du romancier : Albert Buron. “Avec ces récits, j’ai voulu retourner à un cou-rant littéraire représenté dans les années 80 par les Mona Guerin et les Claude Dambreville qui, à tort, a été mis à l’écart dans le pays”, explique-t-il.

L’autre publication, Dossiers interdits, est une sélection de récits parus dans Ticket Magazine. “ C’est la même histoire, mais mieux présentée”, assure Gary Vic-tor. A la différence des tap-taps stories, on a peut-être là une véritable fiction. Mai, qui sait ? “J’ai toujours navigué très

fort entre la fiction et la réalité”, reconnaît l’auteur du Cercle des époux fidèles.

Entre ces deux mondes du réalisme merveilleux haïtien, l’auteur refuse de s’y perdre. “Ce qui m’importe ce n’est pas que l’histoire soit réelle ou pas. Son mérite, c’est plutôt sa beauté”, lâche-t-il tout en caressant sa moustache.

Voilà ce que l’écrivain entend propo-ser à travers ses deux nouveaux livres. La

rédaction de l’un a-t-elle influencé celle de l’autre ?

Aux lecteurs d’aller voir. Car Gary Vic-tor sait bien que la réponse peut se tenir à l’angle de deux rues parallèles.

Carl-Henry Cadet

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RAPHAEL FÉQUIÈRE

LA GOUTTE D’OH!

L’ironie du sport de jeunes

Autodromo mobil 1

Ça roule très bien pour So Waat Racing Team

qui manifeste la grande volonté de réussir la passe de deux cette année : en s'adjugeant le trophée dans les catégories RS et DTS où il évolue.

Tout en s'attendant à ce que d'autres commanditaires viennent augmenter la liste, So Waat Racing Team tient à remercier Dom Water, Matekha, Valerio canez, Auto Pro, Reggy's Depot et Khamaco pour leur support.

Emmanuel Bellevue

L’Ecole nationale des talents s’est illustrée avec bonheur le 18 mai 2013 au stade natio-

nal dans une compéition spéciale créée à l’occasion de la fête du drapeau.

Ce fut le moment de faire connaissance avec de jeunes loups du football qui ne deman-dent qu’à être aguerris à travers une compétition régulière.

Ce genre de tournoi est une espèce en voie de disparition. Seules les rares écoles de football se donnent le privilège de le réali-ser une ou deux fois l’an.

Malheureusement, cette tare se retrouve dans plusieurs éche-lons du sport national. Ce dernier étant le plus souvent gouverné au niveau des clubs par les moins ca-pables , eux-mêmes désignés ou élus par les moins aptes à subvenir à leurs besoins, voire réussir sur le terrain de l’organisation.

Le Bayern et Dortmund s’affrontent samedi en finale de la Ligue des champions. Ce premier duel 100% allemand à ce niveau de la compétition n’est pas forcément annonciateur d’une domination germanique sur le long terme. Il suffit de regarder dans le rétroviseur pour s’en convaincre.

Samedi soir, Wembley sera l’écrin d’une finale particulière. Par ses acteurs, dont aucun n’a jamais

gagné la Ligue des champions. Par son casting global, 100% allemand. Bayern Munich - Borussia Dortmund sera la quatrième finale “nationale” de l’histoire de la C1, après Real Ma-drid – Valence (3-0, 2000), AC Milan – Juventus (0-0 et 3 tab à 2, 2003) et Manchester United – Chelsea (1-1 et 6 tab à 5, 2008). Ces rendez-vous sont quasiment devenus monnaie courante durant le XXIe siècle quand ils n’avaient que d’infimes chances d’exister aupa-ravant puisque, jusqu’en 1997, une fédération nationale ne pouvait aligner qu’une équipe en C1, plus le champion d’Europe en titre si celui-ci n’avait pas gagné son championnat national la même saison. A l’heure où l’Europe du football se demande si elle ne vient pas de passer sous domination allemande, il est intéressant de se retourner ces finales de 2000, 2003 et 2008. Ces démonstrations de force de la Liga, de la Serie A et de la Premier League ont-elles

ligue des chAmpions / finAle

Un empire allemand, vraiment ?enfanté des empires footballistiques ? Pas toujours.

L’Espagne, reine du XXIe siècleReal Madrid et le Valence FC ont

ouvert le bal en 2000, à l’issue d’une sai-son très espagnole. Trois demi-finalistes (avec le Barça) au terme d’une compéti-tion alourdie et rendue plus difficile par un deuxième tour de poule laissant peu de part au suspense et aux espoirs des nations et formations plus modestes. La Liga, qui n’avait soulevé que deux C1 du-rant les trente-trois précédentes éditions (1992 et 1998), a définitivement relevé la tête et envoyé un message à l’Europe. Ce message a été suivi de faits puisque depuis 2000 et le huitième triomphe ma-drilène, personne n’a gagné plus de Ligue des champions que les représentants de la Liga (4). Ajoutez à cela que la péninsule ibérique n’a manqué le rendez-vous des demies qu’à deux reprises (2005, 2007). Le FC Barcelone et le Real Madrid ont évidemment contribué plus que de raison à ce résultat d’ensemble. Mais des clubs d’une puissance moindre, tels que Valen-ce (finaliste en 2000 et 2001), Villarreal (demi-finaliste en 2006) ou La Corogne (demi-finaliste en 2004), ont également participé au rayonnement espagnol.

L’Italie, ça n’a pas vraiment pris

L’Italie a bien essayé de mettre des bâtons dans les roues espagnoles. En 2003, la Serie A avait placé trois représentants en demi-finale (AC Milan, Juventus, Inter). Et offert à la “Botte” sa première finale nationale. Finale loin d’être mémorable au pas-sage. Remportée par Milan, la Ligue des champions 2003 n’a pas durablement remis la Serie A au centre de l’échiquier,

position qu’elle occupait au tournant des années 80-90. A cette époque, les rois d’Europe rossoneri avaient disputé cinq finales de C1 sur sept possibles (entre 1989 et 1995) et les autres forces vives transalpines faisaient ré-gulièrement main basse sur les autres compétitions européennes. Les divers maux dont a souffert le football italien (corruption, matches truqués, violence, racisme, etc.), ainsi qu’une économie en berne ont plombé les locaux lors de la décennie écoulée. Finalement, 2003 fut l’énième confirmation d’un savoir-faire italien et d’une culture, incarnés par l’AC Milan, également finaliste en 2005 et vainqueur en 2007, plus qu’une montée en puissance sur le long terme. Le triomphe de l’Inter en 2010 ressem-blant lui à un sursaut et au triomphe d’un homme, José Mourinho.

Les trois glorieuses de la Premier League

Le Portugais n’était plus aux com-mandes de Chelsea lorsque le club londonien a défié Manchester United à Moscou en 2008. Cette finale de Ligue des champions aux faux airs de FA Cup a été le point culminant d’une incroya-ble série anglaise. Entre 2007 et 2009, la Premier League a placé chaque saison trois clubs en demi-finale de la Ligue des champions. Mais l’empire britannique a été bref et relatif puisque, mis à part Manchester United, aucun autre for-mation anglaise n’a décroché la timbale durant cette période faste. L’avènement du Barça de Guardiola n’ayant pas aidé les Red Devils, défaits lors de deux fi-nales par les Catalans (2009, 2011). Le triomphe de Chelsea en 2012 aura plus eu l’allure d’une exceptionnelle aven-ture humaine que d’une (re)montée en

puissance du football local. La suite et une saison 2012/2013 compliquée pour les représentants de Premier League (aucun club en quart de finale) en ont donné la preuve. Désormais, l’Allema-gne a pris le flambeau. Pour combien de temps ?

françois barthélémy (Auto pro), Jean luc Auguste et Jacky Khawly

à l'occasion de cette 3e étape, vient du fait de sa très bonne performance dans les qualifications après avoir tenu justement la dragée haute avec les dominicains et qualifier pour la course cette formidable engin à la fois fétiche qu'est la Honda Acura RSX.

Tout marche comme sur des roulettes pour les pilotes haïtiens sur le circuit Las Americas de la capitale dominicaine avec en tête de lice la sensation jacmélienne, Jacky Kawly

bile, parvint à jouer les trouble-fête, ce sera un podium avec uniquement ces trois pilotes haïtiens évoluant dans la catégorie RS.

A la troisième étape du cham-pionnat, les pilotes dominicains n'ont vu que du noir dans la catégorie RS avec Jacky Kawly (Honda Acura RSX) qui pour l'ensemble des deux manches a terminé 1er.

Egalement dans cette catégorie RS, Jean-Luc Auguste toujours sur la Honda Acura RSX après avoir couru les deux manches pour cette 2e étape de compétition, a terminé à la 3e place.

Le mérite pour Jean-Luc Auguste,

C'est bel et bien parti pour So Waat Racing Team, cette saison avec Jacky Kawly qui carresse le grand désir de

remporter le titre cette année comme il l'avait fait avec panache la saison dernière. Son autre partenaire du team, Jean-Luc Auguste, veut égale-ment se faire la part du gâteau avec sa position de 3e à l'occasion de la 3e étape de la course dans le cadre du championnat national dominicain de sport automobile.

Il y a ce vieil adage qui dit jamais deux sans trois. Dans le cas où Ri-chard Doudou Turnier qui en est à sa deuxième saison sur le circuit automo-

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Vendredi 24 mai 2013 7

inscrivant 7 buts, ce qui rend encore plus serrée la concurrence pour le titre de meilleur buteur.

Le Tempête ayant pris un point 0-0 lors de son déplacement au Cap-Haïtien sur la pelouse du FICA, jeudi, en match décalé comptant pour la 13e soirée, c’est donc une formation « belle colonne» assurée de sa 5e place qui accueillera dimanche, le Victory d’Armelio Garcia. Devancé d’un seul petit point par la formation « orange et blanc », le Tempête peut aspirer légitimement à la 4e place sinon à la 3e après sa rencontre de dimanche. Mais, voilà, les coéquipiers de Ricardo Charles commencent vraiment à re-trouver leur cohésion sous la houlette du coach cubain. Autant dire que le public saint-marcois aura droit à un spectacle superbe .

Et maintenant le Cavaly VS l’America

Dernier au classement après la décision de la COCON, l’America effectuera dimanche un déplacement compliqué sur la pelouse d’un Cavaly au creux de la vague et soucieux de se refaire une santé. Déjà un cri de ralliement commence à résonner autour du « cheval rouge » dans l’espoir qu’un buteur autre que Kim-berly finira pas trouver la faille dans les défenses adverses et aider l’enfant chéri du Cavaly dans sa mission de marquer des buts. 3 buts inscrits en 13 rencontres, le Cavaly présente la pire attaque de la compétition. Une gifle si l’on considère qu’en même temps la ligne offensive du Valencia, l’ennemi juré, caracole en tête avec 16 buts et qu’en plus l’ancien buteur des rouges, Amy André, occupe la tête du classement des buteurs avec 7 réalisations.

Cependant les protestations de l’América charrient une certaine frus-

Classement complet avant la 14e journéeNo Clubs PTS J G N P BP BC Diff.1 Baltimore 25 13 7 4 2 11 6 +52 Valencia FC 24 13 6 6 1 16 7 +93 Racing CH 20 13 5 5 3 11 11 04 Victory SC 20 13 5 5 3 13 9 +45 Tempête FC 19 13 5 4 4 12 10 +26 Petit-Goave 16 13 4 4 5 10 12 -27 Mirebalais 16 13 3 7 3 9 11 -28 FICA 15 13 3 6 4 7 10 -39 Aigle Noir 12 13 3 3 7 11 14 -310 Don Bosco 12 13 2 6 5 13 17 -411 Cavaly AS 11 13 2 5 5 3 7 -412 America 9 13 3 5 5 10 12 -2

Une 14e journée entre sanctions et protestations

chAmpionnAt nAtionAl « digicel » de d1 2013 : J14

tration que l’équipe a hâte de changer en victoire sur le terrain. Dimanche, les rouges des Cayes viendront avec l’ambition de justifier qu’ils peuvent engranger des victoires qui feront oublier et les pseudos erreurs d’arbi-trage, et les comportements stupides de leur public et les décisions appa-remment injustes des dirigeants.

Calendrier complet de la 14e journée

Samedi 25 Mai 2013Stade Sylvio CatorRacing CH vs Don BoscoDimanche 26 Mai 2013Parc LeveltTempête FC vs Victory SCParc HendrichValencia FC vs Baltimore SCParc St-JeanCavaly AS vs America FCStade Sylvio CatorAigle Noir AC vs AS MirebalaisParc AngladeAS Petit-Goâve vs FICA*L’America préalablement 9e

devient dernier suite au retrait de 5 points infligé par la COCON en guise de sanction à cause des incidents du

19 mai. Un des arbitres assistants avait été agressé par le public après le but égalisateur du Valencia. Le public estime que le buteur Géraldy Joseph était parti d’une position fautive de hors-jeu pour inscrire son but.

Classement des buteursNO Nom et prénom club buts1 Amy André Valencia 72 Peguero Jn Philippe Don Bosco

6Wedson Anselme Aigle Noir 63 Luxene Elestin Tempete 5Jimmy Fede Don Bosco 54 Ricardo Charles Victory SC 45 Chery Johnley Aigle Noir AC 3Val Hans Gardy ASPG 3Peter Germain Baltimore SC 3Kimberly Francois Cavaly 3Joseph B. Stanley FICA 3Bony Pierre Victory SC 3Rubin Jean Garry América 3Louis Fritznel RCH 3Geraldy Joseph Valencia 3Frantz Pierre Mirebalais 2Delva Junior Victory SC 2Kens Germain América 2Donald Guerrier América 2

Enock Néré/[email protected]

Valencia (photo : Yonel louis)

Après les lourdes sanctions infligées à l’America pour le comportement antisportif d’une partie de son public et cette victoire de l’Aigle Noir qui échange de place au classement avec le club puni, la 14e journée du championnat national se jouera entre sanctions et protestations de l’America avec un alléchant Valencia - Baltimore au parc Hendrich

Le Baltimore ira défendre sa première place au classement dimanche au parc Hendrich de Four-à-Chaux contre son pour-

suivant immédiat et champion en titre Valencia dans le match au sommet de la 14e journée. Lors du match aller, un but de Peter Germain avait permis aux « Saint-Marcois » de l’emporter sur la plus petite des marges, mais depuis, le Valencia a beaucoup progressé. Sur leur pelouse, les champions en titre qui se montrent intraitables pourraient prendre et leur revanche et la première place. Un rêve que le Baltimore ne partage pas.

Deux matches en retard qui, sans coup férir, devraient bouleverser le bas du classement du championnat national juste avant la 14e journée ont eu lieu en fait avant cette 14e journée. L’Aigle Noir devait affronter le Cavaly au stade Sylvio Cator en match en retard comptant pour la 11e journée et le FICA devait affronter le Tempête au parc Saint-Victor en match décalé comptant pour la 13e journée.

Le match des mals lotis (Aigle Noir - Cavaly) s’est enfin déroulé au stade Sylvio Cator. Après 12 matchs joués, le Cavaly ne comptait que 11 pts et l’Aigle n’en comptait que neuf. Même l’América, après avoir perdu 5 points suite à la décision de la COCON à cause des incidents de la 13e journée au Land des Gabions, ne se trouvait pas plus mal loti que la lanterne rouge : Aigle Noir. Aussi, le match Aigle Noir - Cavaly constituait un choc. Un seul petit but de Wedson Anselme en faveur de l’Aigle Noir et la messe est dite. L’Aigle Noir s’impose 1-0 au stade Sylvio Cator et occupe désormais la 9e place au classement. Wedson, quant à lui se hisse à la 2e place du classement des buteurs avec 6 réalisations. Seul l’attaquant du Valencia Amy André a fait mieux en

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8 24 mai 2013No 864

Dossiers Interdits

Par Gary Victor

René Ouari, avec un air navré, regarda le dossier qu’il tenait. Je déduisis que de cette affaire qu’il allait me confier, il avait gardé un souvenir bien particulier. Il s’assit et se versa un verre de whisky. Il faisait durer le suspense comme il en avait l’habitude.

-Bèl fanm ! Voici sous quel nom j’ai classé ce dossier.

-Curieux, lui dis-je. Bèl fanm !-Plus curieuse encore est la résolution

de cette affaire.Il planta son regard dans le mien.-Croyez-vous au hasard ?-Je ne sais pas, je lui répondis franche-

ment.-Il y a des hasards, des coïncidences

qui surviennent de manière trop provi-dentielle, dit Ouari

Ouari posa le dossier sur le même tabouret où se trouvait la bouteille de whisky.

-Il y a autre chose, martela-t-il.-Alor, cette affaire, lui rappelai-je pour

l’empêcher de dériver sur des réflexions métaphysiques sur le hasard et les coïnci-dences. Bèl Fanm !

-Cela aurait pu commencer bien avant la date du 11 juin 2009 quand Gilberte D. s’est présentée au bureau de la SAD, en larmes, pour demander notre pro-tection. Quand nous lui avons demandé pourquoi elle s’était adressée à nous, elle nous raconta une histoire que nous avions déjà entendue deux fois, mais à laquelle nous n’avions accordé aucune importance. Si nous devions prendre en considération toutes les requêtes qui nous parvenaient, nous serions débor-dés. Nous manquons de bras à la Société Anonyme de Désenvoûtement et ce n’est pas possible de trouver des gens ici bien dans leur tête pour un tel travail.

-Pourquoi cette Gilberte D. était-elle

venue vous voir ?-Gilberte D était une esthéticienne

reconnue. Elle possédait un studio de beauté très fréquentée dans un quartier de Port-au-Prince. Elle me raconte qu’il y avait seulement deux jours, en fin de soirée, une femme assez bien habillée était arrivée à son studio. La femme s’ex-primait par signes pour faire comprendre qu’elle voulait se faire une coiffure. Elle lui montra un modèle parmi les pho-tographies sur les murs. Elle paya sans hésiter et s’installa sur un fauteuil vide. Gilberte D fit en sorte de satisfaire cette cliente assez spéciale qui était muette. Quand elle eut fini, la cliente se leva, se regarda dans le miroir et pour la pre-mière fois prononça quelques mots pour remercier sa coiffeuse. Giberte D me raconta que cette femme s’exprima avec une voix nasillarde, une voix d’outre-tombe, dit-elle. Elle regarda, pétrifiée, la femme partir. Gilberte D venait de se rendre compte, ce sont ses propres mots qu’il s’agissait d’un zombi.

Ahuri, je regardai Ouari.-C’est une blague que vous me racon-

tez là.-Voyez ! Vous avez la même réaction

que j’ai eue avec les deux premières femmes qui étaient venues me voir pour me raconter la même histoire.

-Elles vous avaient raconté la même histoire.

-La même, dit Ouari. Vous serez d’ac-cord avec moi qu’il était nécessaire pour nous de nous pencher sur cette affaire. Trois fois ce n’est pas une coïncidence surtout qu’aucune de ces trois femmes, nous l’avons vérifié par la suite, ne se connaissait.

-Qu’avez-vous fait alors ?-Ce qui était inquiétant, c’était l’état

dans lequel se trouvait Gilberte D. Elle était terrifiée. Elle nous avoua qu’en l’espace de deux jours elle avait maigri. Elle était convaincue que cette femme était un zombi envoyé pour lui prendre la vie. Et l’autopersuasion, monsieur Victor, vous le savez mieux que moi peut causer des ravages.

-Je comprends très bien ce que vous voulez dire.

-Je suis obligé de faire semblant de lui donner une protection. Il faut pour l’instant qu’elle se pense protégée d’un maléfice. Je fais ce qu’il y a faire. Elle se calme un peu. Je lui pose quelques ques-tions indispensables. Je veux surtout une description de ce zombi. Je prends note. Je demande à notre secrétaire Imma-cula de m’appeler un dessinateur que je connais qui a eu à travailler pour la police à Montréal. Je retrouve le dossier des deux autres femmes qui étaient venues nous voir. Je demande à Gilberte D de rentrer sans crainte chez elle et j’essaie de retrouver les autres.

-Trop tard, certainement.-Presque. L’une est morte empor-

tée par une fièvre trois jours après être venue nous voir. J’arrive quand même à interroger deux amies à elle qui tra-vaillaient dans son studio de beauté. Ces deux femmes se sont converties au

protestantisme avec une rapidité hors du commun. Elles acceptent de me faire une description de cette femme venue se faire coiffer et qui avait fait ici également mine d’être muette certainement pour cacher sa voix nasillarde.

-Elle est gluante, cette affaire.-Peu commune. Je retrouve la secon-

de femme venue nous voir. Elle aussi es-théticienne. Elle s’était réfugiée dans un monastère quelque part dans la région de Monrouis. Elle accepte de me parler. Elle me fait la même description du zombi. Sauf qu’elle me donne un détail particulier. Elle a été la seule à demander à cette femme son nom avant qu’elle ne parte. Bèl Fanm a-t-elle répondu.

-Le zombi s’appelait Bèl Fanm.-Témoignage de témoin, dit Ouari. Je

vous assure qu’à la SAD nous étions dans le brouillard le plus complet. Plusieurs témoins avaient fait une description relativement précise du prétendu zombi. Mon dessinateur me remit son travail. Assez impressionnant. Je ne suis pas certain que quelqu’un pourrait faire mieux à partir des descriptions faites par les témoins.

-Mais vous n’avancez pas.-On avait quand même un nom et

un portrait-robot. On a étudié aussi le cheminement du zombi et les dates qu’il s’était manifesté. Il s’était toujours présenté à des studios dans un rayon de ne dépassant pas cinq kilomètres du cimetière de Port-au-Prince et toujours dans un intervalle de trois semaines. C’est Bernard Sourbier qui s’est mis à plancher à ce moment sur l’affaire.

-Donc chaque vingt un jours, le zombi refaisait sa coiffure.

-C’est Sourbier qui a une idée de génie. Il se dit que si on doit chercher un zombi, le premier endroit où il faut regarder c’est le cimetière.

-Assez logique, admis-je avec un sen-timent de malaise.

-Sourbier va donc au cimetière et dans les parages. Il montre la photo. Il cite le nom de Bèl Fanm et l’affaire est résolue.

-Résolue comment ? demandai-je.-Ce zombi qui se disait appeler Bèl

Fanm était une folle, aussi une men-diante qui écumait la zone du cimetière. Toutes les trois semaines, elle se mettait sur son trente-et-un et elle allait se faire coiffer. Elle gardait tout l’argent qu’elle gagnait et le peu aussi que lui envoyait un parent qu’elle avait à l’étranger pour cela. Se faire coiffer ! Être belle au moins une foi chaque mois.

Il y avait quelque chose qui clochait dans tout ce que venait de me raconter Ouari.

-Mais pourquoi seulement mainte-nant et pas avant ? Ne me dites pas que c’est seulement depuis trois mois qu’elle a eu ce désir de se faire coiffer.

-Peut-être bien qu’elle s’était présen-tée avant dans d’autres studios. En fait, elle n’a commencé à manifester ce désir d’être belle que le jour où elle a rencon-tré un mendiant nouvellement arrivé dans le centre-ville. Un certain Loulou. Ce Loulou, il parait, est un mendiant qui adore les femmes bien coiffées.

-Voici donc une peur qui a fait des ravages alors que c’était l’histoire d’une pauvre femme qui voulait se faire belle une fois par mois pour son Loulou.

-Voici toute l’affaire, dit Ouari en po-sant la main sur le dossier. Les croyances, monsieur Victor, peuvent faire beaucoup de mal Et nos prêtres, nos pasteurs, ne font souvent qu’enfoncer le clou. L’igno-rance est leurs fonds de commerce.

BÈL FANM

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