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Francesco Filidei GIORDANO BRUNO Opéra en deux parties et douze scènes SÉLECTION DE PRESSE Établie au 20 novembre 2015 Musique Francesco Filidei Livret Stefano Busellato Mise en scène Antoine Gindt Direction musicale Peter Rundel T&M-Paris (Théâtre et Musique) 22, rue de l'échiquier / F-75010 Paris Tél : +33 1 47 70 95 66 – Fax : +33 1 47 70 88 30 Déléguée de production : Giulia Ricordi Tél : +33 1 47 70 95 66 [email protected] !"#$%$&&' )*$+,-'$..

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Francesco Filidei

GIORDANO BRUNO Opéra en deux parties et douze scènes

SÉLECTION DE PRESSE

Établie au 20 novembre 2015

Musique Francesco Filidei Livret Stefano Busellato

Mise en scène Antoine Gindt

Direction musicale Peter Rundel

T&M-Paris (Théâtre et Musique) 22, rue de l'échiquier / F-75010 Paris

Tél : +33 1 47 70 95 66 – Fax : +33 1 47 70 88 30 Déléguée de production : Giulia Ricordi

Tél : +33 1 47 70 95 66 [email protected]

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Création 2015

Giordano Bruno

Opéra en deux parties et douze scènes de Francesco Filidei

Livret de Stefano Busellato

(commande de T&M-Paris, Casa da Música,

financée par la Ernst von Siemens Music Foundation. Avec le soutien du Réseau Varèse)

Direction musicale: Peter Rundel

Mise en scène : Antoine Gindt

Scénographie : Elise Capdenat Lumière : Daniel Levy

Costumes : Fanny Brouste

Assistant à la direction musicale : Léo Warynski* Collaboration à la mise en scène et assistante : Élodie Brémaud

Dramaturgie et 2e assistante : Solène Souriau Création vidéo : Tomek Jarolim

Maquillage, coiffure : Corinne Blot Accessoires : Pia de Compiègne

Chef de chant : Yoan Héreau Collaboration au mouvement : Stéfany Ganachaud

avec

Giordano Bruno : Lionel Peintre (baryton) L’Inquisiteur 1 : Jeff Martin (ténor)

L’Inquisiteur 2 : Ivan Ludlow (basse) Pape Clément VIII : Guilhem Terrail (contreténor)

Douze voix solistes

Raquel Camarinha, Eléonore Lemaire, soprano Johanne Cassar, Lorraine Tisserant, mezzo Charlotte Schumann, Aurélie Bouglé, alto

Benjamin Aguirre Zubiri, David Tricou, ténor René Ramos Premier, Julien Clément, baryton

Antoine Kessel, Florent Baffi, basse

Remix Ensemble Casa da Música (Porto, Strasbourg, Reggio Emilia et Milan) Ensemble Intercontemporain (Gennevilliers et Caen)

Production : T&M-Paris

Coproduction : Casa da Música, Festival Musica, T2G-CDNCC, Théâtre de Caen, Fondazione I Teatri di Reggio Emilia

Avec le soutien du Fonds de Création Lyrique/SACD,

d’Arcadi Île-de-France / Dispositif d’accompagnements

Pour Giordano Bruno, Antoine Gindt a bénéficié d’une résidence de travail à l’Académie de France à Rome – Villa Médicis

Le livret de Stefano Busellato est tiré des textes originaux de Giordano Bruno et d’une sélection réalisée par Nanni Ballestrini

*dirige les représentations à Milan (7 novembre), Gennevilliers et Caen (19, 21 et 26 avril)

Durée : ca 1h45 sans entracte, opéra chanté en italien, surtitré

Création mondiale : Porto, Casa da Música, 12 septembre 2015

Émissions de télévision International SIC NOTICIAS « Ópera "Giordano Bruno" abre temporada da Casa da Música » Dimanche 13 septembre 2015 Reportage sur la création à la Casa da Música de Porto, le 12 septembre 2015. Entretiens avec Stefano Busellato et António Jorge Pacheco.

Émissions de radio Nationales FRANCE MUSIQUE - « La matinale culturelle » Vincent Josse jeudi 24 septembre 2015 à 7h25 Compte-rendu d’Arnaud Merlin. - « Les Lundis de la Contemporaine » Arnaud Merlin lundi 28 septembre 2015 à 20h Retransmission de l’enregistrement intégral (Festival Musica, les 19 et 20 septembre 2015). Reportage de Pierre Rigaudière dans le Magasine de la contemporaine : entretiens avec Francesco Filidei et Antoine Gindt. Internationales RADIO 3 SUITE dimanche 20 septembre 2015 à 23h30 Nicola Capogrande Présentation du festival Aperto de Reggio Emilia ; focus sur Giordano Bruno. Entretien téléphonique live avec Francesco Filidei et Gabriele Vaccis. RADIO POPOLARE - « Rotoclassica » Claudio Ricordi jeudi 24 septembre 2015 à 22h45 Présentation de Giordano Bruno à l’occasion de la représentation au Teatro Valli de Reggio Emilia. Entretien téléphonique live avec Francesco Filidei. - « Rotoclassica » Claudio Ricordi jeudi 5 novembre 2015 à 22h45 Présentation de Giordano Bruno à l’occasion de la représentation au Piccolo Teatro Strehler de Milan. En direct du studio avec Francesco Filidei. RETE DUE – RADIO SVIZZERA ITALIANA RSI - « Domani è un altro giorno » Sabrina Faller vendredi 6 novembre 2015 Présentation de Giordano Bruno à l’occasion de la représentation au Piccolo Teatro Strehler de Milan. Entretien téléphonique avec Francesco Filidei. - Infos du matin Andrea Ottonello dimanche 8 novembre 2015, 8h Copte-rendu de la représentation au Piccolo Teatro Strehler de Milan. RADIO CLASSICA - « Note d’autore » Ricciarda Belgiojoso samedi 7 novembre 2015 Émission dédiée à Giordano Bruno à l’occasion de la représentation au Piccolo Teatro Strehler de Milan. En direct du studio avec Francesco Filidei. RAI-RADIOTRE date à définir Retransmission de l’enregistrement intégral (Piccolo Teatro Strehler / Milano Musica, 7 novembre 2015).

Représentations depuis la création Porto, Casa da Música, 12 septembre 2015 Strasbourg, Festival Musica, 19 et 20 septembre 2015 Reggio Emilia, Teatro Valli / Festival Aperto, 26 septembre 2015 Milan, Piccolo Teatro Strehler / Milano Musica, 7 novembre 2015 Représentations à venir Théâtre de Gennevilliers, 14, 15, 18, 19 et 21 avril 2016 Théâtre de Caen, 26 avril 2016

Il Giorno 10 novembre 2015

Il Giorno 10 novembre 2015

(traduction française)

Giordano Bruno va droit au cœur Applaudi, le théâtre musical est vivant

par Elvio Giudici Un plateau presque vide (deux tables et deux bancs, un cube, une chaise papale en bois) ; des détails de fresques michelangelesques projetés sur un tulle, derrière lequel sont installés les musiciens du Remix Ensemble Casa da Música (très bien dirigés par Léo Warynski), et des rangées parallèles de projecteurs ; une grande demi-sphère noire suspendue au-dessus de la scène rappelle les théories hérétiques sur la formation de l’Univers. Le spectacle, Antoine Gindt le centre entièrement sur les corps, tous habillés de costumes sombres et neutres, à l’exception de Clément VIII et de Bruno, vêtu de l’orange des prisonniers. Ce choix est pleinement justifié par le talent de comédien des douze choristes et des quatre personnages (talent rare, même au théâtre) ; d’autant plus que ceux-ci chantent à la perfection, le baryton Lionel Peintre surtout, qui incarne Bruno de manière stupéfiante. La structure musicale (six scènes sont dédiées à la vie de Bruno, de la délation et l’arrestation à Venise jusqu’au procès et au bûcher à Rome ; celles-ci sont alternées à six autres scènes qui évoquent la pensée libre du philosophe ; chaque scène est construite autour d’une note, si bien que l’œuvre parcourt toute la gamme chromatique) semble au premier abord d’une rigidité intellectuelle excessive ; mais c’est peut-être cette rigidité (comparable à celle d’un Wozzeck, par exemple) qui donne naissance au véritable moteur de l’opéra : sa composante théâtrale. Dès le début le spectacle est très émouvant grâce au sujet choisi : la liberté de pensée face au dogme imposé par la société (Jean-Paul II avait confirmé l’excommunication de Bruno, se contentant de s’excuser pour le bûcher…). La musique l’exprime par des motifs souvent courts, qui fragmentent la parole au niveau des diphtongues et qui maintiennent la tension. La pulsion rythmique, très efficace, génère des clair-obscur et des envolées madrigalesques raffinées, vocalement assez complexes. La correspondance entre son et geste est parfaite, notamment lors de passages mémorables : l’orgie du carnaval vénitien ; le transfert à Rome où le mouvement perpétuel vocal et physique des choristes est virtuose ; la fin où Bruno dénudé est recouvert de poix et placé au centre de la scène, alors qu’autour de lui la foule frappe le plateau, évoquant l’union de la chair et du bois par le feu. À la fin, les longs applaudissements n’étaient pas une simple politesse accordée à une œuvre nouvelle : c’était la voix forte et surtout vitale du théâtre musical contemporain.

Amadeus Novembre 2015

Amadeus Novembre 2015 (traduction française)

Le cheminement sensuel et antique de la libre pensée

Il a beaucoup changé au fil des années le langage musical de Francesco Filidei. Les légers bruissements, tant aimés de son maître Sciarrino, ont laissé place au son et aux amples structures. « Avant il n’y avait que le squelette, maintenant j’y ai ajouté la chair. Tout le son que j’avais retenu pendant dix ans est ressorti ». Et il l’a démontré avec son nouvel opéra, Giordano Bruno, au grand impact dramatique, qui a subjugué le public. Attiré par les figures sacrificielles, comme celle de l’anarchiste Franco Serantini auquel il avait dédié N.N. (2009), Filidei a encore choisi un sujet fort, un personnage hérétique, persécuté, martyre de la libre pensée. Et, comme pour N.N., il a confié le livret à Stefano Busellato : un livret fragmenté, intense, tiré des textes de Bruno et d’une anthologie de Nanni Balestrini. Parmi les douze scènes, parfaitement symétriques, six racontent l’histoire du procès, de Venise à Rome, jusqu’à la condamnation et au bûcher au Campo de’ Fiori. Les six autres résument la philosophie de Bruno qui tourne autour de l’idée d’infini, et qui ouvrit la voie à la Révolution scientifique. Filidei a caractérisé de manière différente chaque scène, en la construisant autour d’une note différente de la gamme chromatique, et en identifiant une dramaturgie précise et accessible, comme elle doit l’être dans un opéra. L’écriture instrumentale, virtuose, soignée dans chaque détail, crée un cheminement sensuel, plein de renvois explicites à la musique antique (du cantus firmus, aux hoquets, aux messes de Palestrina) et de pulsations, de coups, de tintements qui suggèrent une atmosphère rituelle. Les scènes « biographiques » sont dominées par des sonorités entraînantes, des crescendo soutenus, qui rendent bien l’idée de la torture psychologique (dans les scènes d’interrogatoire) et physique ; les scènes « philosophiques » ont au contraire des textures aériennes, suspendues, sidérales, qui correspondent à la dimension de la pensée, à son abstraction. De la partition émerge une sorte d’amour pour le chant, décliné en une large variété de styles (de la fragmentation extrême, aux psalmodies, aux mélismes), et construit sur un enchevêtrement continu des composantes vocales : l’exigeante partie de baryton de Bruno (confiée à Lionel Peintre, extraordinaire par son intensité expressive et sa présence scénique), celle des deux Inquisiteurs (le ténor Jeff Martin et la basse Ivan Ludlow), la voix du Pape Clément VIII (l’excellent contre-ténor Guilhem Terrail), le petit chœur, omniprésent, composé de six hommes (qui accompagnent les différentes étapes du procès) et six femmes (qui accompagnent l’exposition des théories philosophiques). Sous la direction précise, fulgurante de Peter Rundel, à la tête du Remix Ensemble (qui joue derrière un tulle, à l’arrière-scène), l’opéra ne laisse jamais tomber la tension. La mise en scène d’Antoine Gindt (avec la scénographie d’Elise Capdenat, les lumières de Daniel Levy et les costumes de Fanny Brouste) différencie bien chaque scène en jouant sur les clair-obscur, sur les lumières tamisées et rasentes, qui exaltent la présence des corps sur scène, leurs mouvements continus, même chorégraphiés, et le dispositif scénique est riche en symboles, mais réduit à l’essentiel. Gianluigi Mattietti

La Repubblica 4 octobre 2015

La Repubblica 4 octobre 2015

(traduction française)

GIORDANO BRUNO ÉTERNEL HÉRÉTIQUE

Les « sentinelles » ultra-catholiques, debout devant le Teatro ComunaleValli de Reggio Emilia, un livre entre les mains, protestaient non seulement contre « l’ouverture d’esprit » du Pape François, mais peut-être aussi contre l’arrogance d’un festival qui s’appelle « Hérétiques » et qui célèbre un insupportable moine excommunié. En effet, Jean-Paul II s’était excusé pour le procès contre Galilée, mais avait confirmé que Giordano Bruno méritait d’être condamné. Et pourtant, le voilà sur scène, pour répéter ce qu’il dit il y a quatre siècles déjà, et être mené au bûcher encore une fois. L’opéra qui porte son nom, composé par Francesco Filidei sur un très beau livret de Stefano Busellato, paraît d’une actualité brûlante (littéralement !). Sont représentés sur scène les derniers jours du procès et le bûcher qui le brûla vivant le 17 février 1600 à Campo de’ Fiori, à Rome. La construction théâtrale est à couper le souffle : les tableaux du procès, chantés par les quatre personnages, et ceux illustrant la philosophie de Bruno, abstraits, chantés par un chœur, s’alternent avec une tension croissante. Ce qui impressionne, c’est la violence d’une institution qui ne tolère aucune contradiction, face à un individu qui revendique sa liberté de pensée. Il est naturel que l’individu succombe. Et alors on pense (justement !) : ça arrive encore aujourd’hui. Car l’institution a toujours peur de cette liberté. Le spectacle est très bien mené sur plusieurs plans par Antoine Gindt : le réalisme, la géométrie, avec cette immense demi-sphère qui pend au-dessus de tous. Musicalement, la partition est construite avec une rigueur de fer, presque implacable. Sacrifiant peut-être un peu le protagoniste, Lionel Peintre est bon mais pas trop incisif. Excellente distribution quoi qu’il en soit : Jeff Martin, Ivan Ludlow, Guilhem Terrail et les douze voix solistes. La concentration de Peter Rundel est précise et intense. Belle scénographie d’Elise Capdenat, sobres costumes de Fanny Brouste, splendides lumières de Daniel Levy. Succès très chaleureux. Le spectacle sera repris à Milan. (dino villatico)

L’Unità 1er octobre 2015

L’Unità 1er octobre 2015 (traduction française)

Un opéra de sons et de couleurs pour Giordano Bruno Douze scènes : celles du procès jusqu’au bûcher, et d’autres sur la pensée du nolain Par Paolo Petazzi Pour la première fois en Italie, l’œuvre de Filidei dédiée au philosophe de Nola Deux semaines après la création à Porto, Giordano Bruno de Francesco Filidei a pu se donner en Italie grâce au Teatro Valli de Reggio Emilia et à une coproduction européenne qui inclut aussi Strasbourg, Paris, Caen et Milan (le 7 novembre au Teatro Strehler pour Milano Musica). Il s’agit du premier véritable opéra de Francesco Filidei (Pise, 1973), suite à l’originale œuvre théâtrale N.N. (2007-9) : les scènes sont au nombre de douze, et alternent systématiquement les situations du procès (jusqu’au bûcher) et les illustrations de certains aspects de la pensée brunienne. Face à cette structure musicale rigoureuse, Stefano Busellato écrit un excellent livret, concis. Le résultat est d’une intensité rare : chaque scène a une couleur et un caractère bien définis, leur succession crée une variété soutenue par une tension propre à la musique de Filidei. Après la radicalité de sa recherche autour du geste et du son (en quelques mots, une recherche sur l’utilisation du « bruit » en musique, toujours extrêmement concrète), depuis quelques années sa musique s’est développée dans de nouvelles directions, avec des résultats toujours cohérents et admirables (l’invention du son et une écriture essentielle, réduite à peu d’éléments, restent des caractéristiques constantes de son travail) : l’opéra Giordano Bruno appartient à cette phase d’ouverture et de transition. Filidei intègre à son univers des mots, des gestes et des solutions qui ont une efficacité théâtrale instantanée ; son travail vocal recherche une expressivité directe liée au texte, explicite parfois le rapport avec le passé (par exemple : le chant grégorien, la polyphonie de la Renaissance, les citations du Dies irae) tout en le faisant revivre avec une liberté créative. Les deux inquisiteurs, ténor et basse (Jeff Martin et Ivan Ludlow), le Pape, contreténor (Guilhem Terrail) et Bruno, baryton (l’excellent Lionel Peintre), sont clairement caractérisés, surtout le philosophe (avec une tension agitée, parfois furieuse) ; le groupe de douze voix solistes occupe une place fondamentale, et interprète plusieurs rôles. Ces solistes ont également une grande importance dans la mise en scène d’Antoine Gindt, conscient de la nature non conventionnelle de la structure dramaturgique. Mais curieusement, sa mise en scène a tendance à être un peu brouillonne : peut-être à cause d’une peur injustifiée du vide, Antoine Gindt remplit le spectacle d’éléments parfois discutables. Excellente par contre est la direction de Peter Rundel à la tête de l’impeccable ensemble portugais Remix, et les chanteurs sont tous très bons.

La Stampa 29 septembre 2015

La Stampa 29 septembre 2015

(traduction française)

Avec Filidei même l’opéra contemporain sait émouvoir

Par Alberto Mattioli Dire que le nouvel opéra de Francesco Filidei a eu un succès flamboyant serait de mauvais goût, puisqu’il s’agit de Giordano Bruno. Mais ceux qui ont assisté à la première italienne ce samedi au Valli de Reggio Emilia, à l’occasion de la soirée d’ouverture du festival Aperto consacré aux hérétiques, a eu le sentiment d’assister à la création d’une œuvre importante, destinée, nous l’espérons, à ne pas rester enfermée dans le cercle du « contemporain » (et ceux qui l’auraient raté peuvent toujours se rattraper le 7 novembre au Strehler, pour Milano Musica). Deux parties et douze scènes : la chronologie (avec la délation, l’arrestation, le procès et le bûcher) et la philosophie (avec la pensée de Bruno) s’alternent. Chaque scène est construite autour d’une note, à partir du Fa dièse : une gamme chromatique ascendante pour les scènes « philosophiques », confiées principalement aux voix de femmes, et descendante pour les scènes « historiques », confiées aux hommes. Jusqu’à ce que dans la onzième scène, celle de la torture, toutes les couleurs se mélangent pendant que Bruno se transforme en cendre. La structure ne pourrait pas être plus rigide et rigoureuse ; mais c’est justement ça qui fait exploser l’émotion d’une musique libre, changeante et raffinée, comme l’enseignent de nombreux chefs d’œuvre du vingtième siècle. [La musique de Filidei est] surtout extrêmement théâtrale. Car pour écrire un bel opéra, une belle musique est une condition nécessaire mais non suffisante : il faut que celle-ci devienne théâtre. Ici, fort heureusement, c’est le cas : Filidei est peut-être un grand compositeur, mais il est certainement un véritable maître de l’opéra. L’effectif n’est pas énorme : un orchestre de chambre, un chœur de douze solistes qui citent les grandes œuvres polyphoniques du seizième siècle, quatre rôles (parmi lesquels Clément VIII, contreténor). Excellente exécution, sous la direction de Peter Rundel, et un spectacle simple et puissant, avec quelques idées, toujours bonnes, d’Antoine Gindt. Tous excellents, mais chapeau à Lionel Peintre, pour son impressionnante interprétation du nolain. Bilan : de très longs applaudissements, de l’admiration pour l’écriture du jeune compositeur, et une véritable émotion. Comme disait Bruno : « Qui accroit son savoir, augmente sa peine ».

Il Resto del Carlino 28 septembre 2015

La Gazzetta di Reggio 28 septembre 2015

La Gazzetta di Parma 28 septembre 2015

Giornale della Musica 26 septembre 2015

Un eretico umano, troppo umano Alessandro Rigolli Applausi a Reggio Emilia per “Giordano Bruno” di Francesco Filidei in prima italiana

Condannato al rogo da esponenti di quella che lui stesso definisce “spezie umana bestiale” l’eretico, con il martirio abbandona la debolezza umana e ritrova “il caldo lume di questo sole” che è la filosofia. Questo è l’estremo riscatto del “Giordano Bruno” andato in scena in prima italiana al Teatro Valli. Opera nata da una

coproduzione internazionale che la Fondazione I Teatri ha accolto nel cartellone del Festival Aperto dedicato appunto agli “eretici”. In scena troviamo un’atmosfera scura e compatta, plasmata dalla regia di Antoine Gindt – funzionale nei movimenti dei personaggi sul palco – assecondata dalla scarna scenografia di Elise Capdenat costruita attorno a una tetra semisfera sospesa. Il libretto di Busellato si dipana in una sintesi essenziale del pensiero del frate eretico, con alcuni passaggi ispirati al lavoro di Nanni Balestrini. Un racconto che trova nella dimensione drammaturgico-musicale di Filidei la vera struttura portante, articolata in dodici tappe che divengono “stazioni” dell’ideale via crucis del protagonista, ognuna segnata da una nota di impianto, alternando l’andamento ascendente delle scene centrate sulle riflessioni filosofiche e quello discendente del processo. Un’alchimia confemrata anche nella scelta dell’impasto vocale, cifra distintiva di questo lavoro: in particolare l’ordito di voci femminili ha rivelato un notevole gusto espressivo, tra reminiscenze madrigalistiche (Gesualdo) e citazioni palestriniane, dando forma a un affresco coinvolgente in cui la voce di baritono di Peintre ha saputo ben tratteggiare il ruolo del protagonista. Equilibrata nell’evidenziare il dato materico-strumentale la direzione di Rundel. Una lettura suggestiva della ricerca del sole della ragione, come una sorta di “viandante e la sua ombra” ante litteram.

La Croix 22 septembre 2015

Le Monde 22 septembre 2015

Le Figaro 22 septembre 2015

L’Humanité 22 septembre 2015

Diapason Novembre 2015

Público 15 septembre 2015

Diário de Notícias 14 septembre 2015