français: le globe no 47

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GLOBALVOTE # 47 2008 VOTE! RÖSTA! ¡ VOTA! HAY BAU ! TOAN CAU! EL GLOBO LE GLOBE THE GLOBE O GLOBO 47 Lilla Omslag.indd 1 07-11-12 16.12.57

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TE# 47 • 2008

VOTE! RÖSTA! ¡VOTA! HAY BAU!

TOAN CAU!• • •

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Les urnes du président pour le vote des enfants

Tu n’es pas content ? C’est pourtant le jour de ton 18ème anniversaire, dit

la mère de Migui. Mais Migui n’est pas content. Il est triste parce qu’il est trop âgé désor-mais pour participer au Vote Mondial.

Plus tard, quand Migui prend part à un autre vote, l’élection du président du Sénégal, il a une idée. Les urnes électorales des adultes peuvent être utili-sées pour le vote des enfants !

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Il raconte son idée à ses amis du club des droits de l’enfant d’Eden.

Le jour avant le Vote Mondial, Migui et cinq de ses amis vont chez le maire, lui parlent du vote des enfants et demandent de pouvoir emprunter des urnes.

– Le Vote Mondial est un vote démocratique que nous faisons avec les enfants du monde entier, explique Mamadou, 15 ans, au maire.

– Malheureusement aucun adulte n’a le droit de participer à notre vote, mais nous vous invitons à lire Le Globe et à nous rendre visite au Vote Mondial, continue Ndéye, 17 ans.

Ils ont l’autorisation d’em-prunter les urnes et le maire promet de venir au Vote Mondial.

Eden organise son Vote Mondial dans une rue pous-siéreuse à Guédiawaye, une banlieue de Dakar, la capitale. Les enfants ont barré la rue et les voitures doivent emprunter un autre chemin ce jour-là. C’est une vraie fête électorale. Des haut-parleurs coule à fl ots le mbalax, musique de danse sénégalaise. Certains enfants dansent et balaient la rue. D’autres accrochent des affi -ches électorales sur les réver-bères et les parois. Des enfants et des adultes qui habitent le quartier viennent pour enten-dre et pour regarder.

– Nous en profi tons pour leur parler de notre club et des droits de l’enfant, dit Mamadou. Tous les enfants devraient participer au Vote Mondial !

Les fi lles balaient les rues pour le Vote Mondial.

La couleur pour empê-cher la fraude électorale.

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Fier de participer au WCPRC« Au Sénégal beaucoup d’enfants subissent des violences physiques ou sexuelles. Mais c’est ainsi partout dans le monde. Quand nous travaillons avec le WCPRC nous informons en même temps sur la violence contre les enfants, pour que les enfants et les adultes

comprennent que ce n’est pas bien. C’est important ! Je suis fi er de participer au WCPRC. C’est aussi amusant car je peux être avec mes amis et nous nous battons ensemble. » Mamadou Yauck, 15, Sénégal

Avec Le Globe pour les droits des fi lles « Les droits des garçons sont mieux respectés que les droits des fi lles, ici au Sénégal. C’est important de lut-ter contre les discriminations des fi lles et pour que les fi lles prennent part à toutes les décisions. Mon amie ne peut pas aller à l’école alors que ses frères y vont.

Ses parents disent qu’elle doit s’occuper de la maison. Ça m’enrage ! Je lui ai donné Le Globe pour qu’elle puisse lire l’histoire de fi lles dans la même situation qu’elle et le montrer à ses parents, afi n qu’ils com-prennent que ce n’est pas bien. » Jacqueline Courd Fall, 17, Sénégal

« J’adore m’informer sur les membres du jury. Mon idole c’est Idalmin ! Elle est si cool et intelligente. Je raconte son histoire à tous mes amis. J’ai fait un bracelet avec la photo d’Idalmin, comme ça, quand quelqu’un me pose des questions sur le bracelet, je peux parler d’elle. » Ndéye Aida Ndiaye, 17, Sénégal

Si j’étais présidente…« Si j’étais la présidente de notre république, j’aurais pour but de pro-téger les enfants et de les instruire avec l’aide du WCPRC. Je suis vrai-ment heureuse que le journal du prix, Le Globe, existe. Grâce à lui, j’ai appris à connaître tous mes droits et ceux qui se battent pour eux. Je veux faire la même chose pour d’autres enfants. » Ndéye Mbakhe Yattassaye, 13, Sénégal

Avec Le Globe contre le travail enfantin « Plusieurs enfants dans mon quartier ne vont pas à l’école, ils doivent travailler. Ils sont aides domestiques, mécaniciens, carreleurs, ils ramassent des pneus ou conduisent des charrettes à chevaux. Quand le jour de travail est terminé, ils sont si fatigués qu’ils n’ont même pas la force de jouer. J’utilise Le Globe pour leur montrer les histoires d’enfants travailleurs. Je leur dis de les montrer à leurs

parents. J’espère qu’il y aura une bande dessinée sur le travail enfantin dans Le Globe. J’adore la bande dessinée sur Nelson Mandela. Ça me rend heureux et ça m’inspire.» Mamadou Hady Diallo, 16, Sénégal

Idalmin du jury est mon idole

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Gunala vague géante et le Vote Mondial

Quand Guna, le 26 décem-bre 2004 s’est tournée vers la mer, elle a été pri-

se de terreur et s’est mise aus-sitôt à courir. Une énorme vague noire avait atteint les palmiers, soulevant les voitu-res et semblait ne jamais s’ar-rêter. C’était un tsunami.

– J’ai couru sur le toit d’une maison où les gens s’entas-saient. Je me demandais si ma famille se trouvait quelque

– L’eau monte ! L’eau monte ! entend Guna crier autour d’elle…

Guna n’oubliera jamais la vague géante du tsuna-mi, mais aujourd’hui est un jour heureux, c’est le Vote Mondial pour les enfants du centre de Peace Trust à Velankanni sur la côte orientale de l’Inde.

part dans l’eau sombre et je me suis mise à pleurer, raconte Guna.

– Je suis tombée sur mon oncle qui portait ma sœur Latha. Papa et Latha s’étaient accrochés très fort l’un à l’autre quand les masses d’eau étaient arrivées, mais l’eau était trop forte et papa n’avait pas pu retenir Latha. Puis, une barre de fer, entraînée par l’eau, s’est plantée dans la poi-

Les danses de Guna Le Bharata Natyam est une forme de danse classique en Inde. Dans beaucoup de danses apparaissent les dieux Hindous. Ici, Guna montre quelques fi gures de danse qu’elle a apprises.

Le lotus est la fl eur nationale de l’Inde. Ici, Guna donne à ses doigts la forme de la belle fl eur.

– Je sais que c’est normal de ressentir le manque de mon père et de mes frères, mais je crois qu’ils voudraient que je sois heureuse. Les enfants doi-vent étudier et jouer. C’est ce que je peux faire ici chez Peace Trust et c’est ce qui fait que je me sens bien maintenant.

Guna dessine dans le sable à l’endroit où la vague géante du tsunami est passée ce jour épouvantable.

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Guna, 14

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trine de papa et l’a tué. J’ai appris que mes frères aussi avaient été emportés par la vague géante. Le cœur gros, j’ai continué à chercher maman.

Tout n’était que ruine et par-tout les gens se désespéraient. Guna a trouvé sa mère. Elle était à genoux et pleurait. Devant elle gisait le corps du

frère cadet de Guna. La mère de Guna s’est tournée vers elle en pleurant et lui a dit qu’il fallait qu’elle aille se mettre en sécurité chez grand-mère, dans un autre village.

Le jour du Vote Mondial Quelques années plus tard, Guna se réveille tôt un matin dans le foyer de Peace Trust où elle partage la chambre avec d’autres fi lles qui ont aussi été

fortement frappées par le tsu-nami. Elle est heureuse d’être avec d’autres enfants qui com-prennent ce qu’elle a vécu et qui veulent aller de l’avant. Mais ça n’a pas été facile.

– Il faut du temps et du cou-rage pour aller mieux, dit Guna.

Le jour commence par la leçon de yoga qui se tient sur le toit où les fi lles sont mon-tées et sont face à la mer.

– Le yoga m’aide à me

Vit : Dans le centre Peace Trust à Velankanni pour les enfants qui ont perdu leurs parents dans la vague tsunami. Aime : Les maths, le yoga, danser et jouer avec les amis. Ressent le manque de : Papa et mes frères tués par la vague tsunami.Droit important : Pouvoir étudier. Veut être : Médecin.

Le Vote Mondial sur le toit du centre Peace Trust pour les enfants frappés par le tsunami.

Lord Shiva est le dieu de la dan-se. Sur beaucoup de photos il semble avoir quatre bras. En fait, il n’a que deux bras, mais comme il danse très vite on dirait qu’il en a quatre. Guna montre une des poses de Shiva.

C’est important de pouvoir se plier pour apprendre la danse Bharata Nnatyam. Guna montre à quel point elle est souple en se touchant les oreilles avec les pieds.

Lord Krishna peut être très turbulent et il aime jouer de la fl ûte. Ici, Guna crée l’illu-sion de jouer de la fl ûte par le positionnement de ses doigts.

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concentrer sur le présent plu-tôt que de penser tout le temps à ce qui s’est passé, explique Guna.

Toute la semaine, ils se sont préparés pour ce jour, la Journée du Vote Mondial. Filles et garçons mettent leurs vêtements de fête en terminant par le maquillage. Pour hono-rer ce jour, on leur sert une tourte et ils écoutent de la musique. C’est un jour agréa-ble, mais ils sentent aussi qu’ils participent à quelque chose d’important.

– Nous sommes heureux de pouvoir participer et nous bat-tre pour les droits de l’enfant, dit Divakar, 12 ans.

Je vais bien maintenant La mère de Guna ne peut pas oublier l’horreur qui a eu lieu. Elle travaille comme nettoyeu-se de trois heures du matin à sept heures et demi du soir et

est épuisée quand elle rentre. Guna est reconnaissante envers sa grande sœur d’aider maman à la maison.

– Si j’étais restée à la maison, je n’aurais pas pu faire des étu-des de médecine. Tous les enfants ont droit à l’instruc-tion, même s’ils sont pauvres.

Chez Peace Trust, Guna a trois repas par jour, un bon lit, une classe avec professeur, l’accès à Internet et un soutien économique de 300 roupies (USD 7,50) par mois.

– Je sais que c’est normal de ressentir le manque de mon père et de mes frères, mais je crois qu’ils voudraient que je sois heureuse. C’est diffi cile de continuer à être triste quand on a des amis avec qui s’amu-ser. Les enfants doivent étu-dier et jouer. C’est ce que je peux faire ici chez Peace Trust et c’est ce qui fait que je me sens bien maintenant.

Suganya vote pour ses droits Suganya, 13, vote. Elle a perdu ses deux parents, trois sœurs et un frère dans le tsunami.

– J’aime aider à la maison de mon oncle et de ma tante. Je leur suis reconnaissante de m’avoir donné une famille, alors que d’autres n’en ont pas. Filles et garçons devraient être trai-tés pareil et tous les enfants doivent aller à l’école. Je fais partie des élèves offi ciers, le National Cadet Corps et je veux devenir policier. Les fi lles peu-vent être aussi intelligentes et courageuses que les garçons. »

– Il faut du temps et du courage pour aller mieux, dit Guna. La terrifi ante vague géante s’est avancée à l’endroit où elle est assise et elle ne l’oubliera jamais.

Guna étudie avec ses amis quelques heures après l’école.

– Tous les enfants n’ont pas d’instruc-tion, alors je veux en profi ter au mieux.

Vote Mondial élégant Murugeshwari s’est faite belle pour le Vote Mondial …

…avec une marque pottu (appe-lée aussi bindi) au front et...

…un joli bijou autour de la cheville.

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« La première Journée du Vote Mondial dans notre école a été une expérience unique qui nous à fait sentir citoyens du monde. Les conditions de vie que nous avons vues ont été révélatrices pour moi, fi lle indienne et nous les élèves, nous avions très envie de par-ticiper et de voter. C’était sti-mulant d’apprendre à connaî-tre les trois candidats et de diffuser les connaissances sur

A fait de nous des citoyens du monde

leur admirable travail. J’étais responsable du bureau de vote. L’organisation de tout le processus et le dernier jour du vote ont amélioré notre sens

de l’organisation et nous ont appris à comprendre le fonc-tionnement de la démocratie. » K.V. Pravallika, 13, Apeejay School, Mumbai, Inde

« C’était très excitant de participer au Vote Mondial. Pour la première fois, j’ai réalisé que je n’apparte-nais pas seulement à mon pays, mais que je suis une partie du monde. Il y a tellement de gens qui travaillent en silence pour les plus vulnérables et on n’accla-mera jamais assez leurs actions. Le WCPRC a fait que mon cœur s’est ému du sort de garçons et de fi lles de mon âge souffrant de pauvreté et traités si cruellement par les riches. Je prie dans mon cœur pour tous les candidats du WCPRC et pour leurs actions en faveur des enfants. » Mani Pandey, 13, City Montessori School

J’appartiens au monde

« La vie est comme une glace, man-ge-la avant qu’elle ne fonde. Il nous est donné des tas de possibilités de servir l’humanité, mais nous ne voulons jamais le faire. Nous ne pensons qu’à nous-mêmes et oublions ceux qui souffrent dans le monde. Aujourd’hui on m’a donné une occasion en or et pour la pre-mière fois, je peux servir l’humanité. Nous sommes tous des êtres humains et nous avons tous des sentiments que nous devrions par-tager avec les autres » Jasreman Singh, 15, B.C.M. Arya Model School, Ludhiana, Inde

Une occasion en or de servir l’humanité

Mani va dans la plus grande école du monde, la City Montessori School à Lucknow en Inde. Elle compte 31.000 élèves et chaque année, ils participent au Vote Mondial.

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Rollins rappe pour les enfants des rues et le Vote Mondial C’est la Journée du Vote Mondial à la Migosi School à Kisumu, Kenya. Rollins va se produire et il est nerveux. Pas parce qu’il va rapper, mais à cause de ce que les autres enfants vont dire quand il va raconter dans la chanson, qu’il a vécu dans la rue.

Quand Rollins vivait dans la rue, il sniffait de la colle. Cela lui faisait oublier qu’il était fatigué, seul et qu’il avait faim.

Rollins et Felix se saluent. Felix était aussi enfant des rues auparavant, mais dans la rue ils n’étaient pas amis.

– Quand on vit dans la rue, on ne peut pas avoir des amis. On ne pense qu’à soi, raconte Rollins.

Mais maintenant ils sont amis de cœur. Ils jouent chaque jour, s’entraident pour les devoirs et pour les tâches qu’ils ont à la maison, comme aller chercher de l’eau.

Salut l’ami !

Àl’age de dix ans, Rollins habitait avec ses parents à Nairobi, la capitale du

Kenya. Quand il ferme les yeux, il se rappelle exactement comment c’était : Quand papa rentre, Rollins se tait. Il sent l’odeur. Papa est saoul. Bientôt il va se mettre en colère, il va

crier et taper. D’abord il bat maman et ensuite les enfants. Surtout Rollins, parce que c’est l’aîné. Avant, maman essayait toujours de protéger

les enfants, mais maintenant elle les bat, elle aussi.

Le matin suivant, Rollins embrasse ses quatre frères et sœurs plus longtemps que d’habitude sans rien dire. Il met son plus beau gilet et s’en va sur la grande route. Il se cache dans un camion qui va à Kisumu.

À l’arrivée, il pleut et il fait de l’orage. Rollins est seul, trem-

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Rollins Okoth Onyango, 13

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Aime : La musique.Déteste : Quand on m’appelle enfant des rues. Veut être : Rappeur ou musicien. Le pire : Quand j’ai sniffé de la colle et j’ai été renversé par une voiture. Le meilleur : Quand j’ai pu aller vivre chez le pasteur Johnson.Rêve de : Une famille à soi. Idole : Le rappeur kenyan Nameless.

Rollins rappe pour les enfants des rues et le Vote Mondial

La fête du Vote Mondial Rollins et Felix se produisent quand toute la Migosi Primary School et l’ensemble des 2.200 élèves célèbrent le Vote Mondial.

C’est ici, dans les égouts que Rollins dormait la nuit.

pé et il a peur. Dans la poubel-le d’un restaurant il trouve un peu de ugali, de la bouillie de maïs. Il mange et pleure.

– Mais je ne reviendrai jamais. Je n’ai pas confi ance

dans les adultes, ils menacent, battent et trompent, pense-t-il.

Membre d’un gang Le jour suivant, Rollins voit trois garçons qui jouent aux cartes sur le gazon devant un immeuble où il y a des bureaux. Ce sont les premières person-nes qu’il rencontre à Kisumu qui s’adressent à lui sans crier.

– Comment tu t’appelles, l’ami ? Tu peux venir avec nous, si tu veux, disent-ils.

Rollins entre dans un gang qui vit près des rails du che-min de fer. Mais la vie dans le gang n’est pas facile. Les gar-çons plus âgés lui disent de trouver à manger, de voler, d’obéir aux ordres, sinon ils le battent. Un seul garçon, Morris, devient son ami.

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– Tu dois être fort si tu veux sur-vivre, dit Morris. Tu dois te défendre.

Alors Rollins commence à se battre. Bientôt il apprend à taper plus fort et à taper le premier. Les autres garçons ont peur de lui. Ça fait du bien, pense Rollins.

Dort dans les égouts La nuit Rollins dort dans les égouts sous les rues de

Kisumu. Là, la police ne le trouvera pas. Mais ça sent mauvais ! C’est diffi cile de dormir et Rollins a toujours faim.

Il essaie de sniffer de la col-le. Ça brûle dans la poitrine et il a l’impression que sa tête a enfl é comme un ballon. Il n’a ni faim, ni peur, il ne se sent pas seul quand il est chouté à la colle. Mais la nuit, quand la colle ne fait plus d’effet et que

l’eau des égouts menace de déborder sur l’endroit où il dort, il voudrait se fuir.

Un jour Rollins voit une troupe de danseurs dans le grand parc de la ville. Il est hypnotisé par les garçons qui dansent et rappent. Ils répè-tent une pièce qui parle d’en-fants qui vivent dans la rue.

– Je veux aussi faire ça, pense Rollins. Je peux aussi faire ça !

Bien que vacillant à cause de la colle, il s’avance vers eux. Johnson, le chef du groupe demande si Rollins veut les joindre.

– Oui ! – Je vais t’aider. Tu pourras

danser et chanter, et aller à l’école. Mais tu dois me pro-mettre d’en fi nir avec la colle, dit Johnson.

La garde-robe de Rollins

L’uniforme scolaire.

Les vêtements pour le spectacle et pour l’église. La suite à la page 12

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Un bracelet avec les couleurs du Kenya.

La garde-robe de Rollins

Les camarades d’école de Rollins confectionnent des affi ches et des urnes électorales pour le Vote Mondial de l’école.

Les vêtements de jeu.

Rollins joue toujours au foot pendant les récrés. Le ballon est fait de cornets en plasti-ques et d’élastiques.

Les vêtements de Rollins quand il était enfant des rues.

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Rollins avec son ami Felix et le pasteur Johnson qui lui a donné un foyer.

Rollins s’entraî-ne et bientôt il sait toute la chanson « Uchungu », Douleur. C’est la

chanson qu’il va présenter à son premier Vote Mondial. Ça parle de la vie dans la rue et du besoin d’amour qu’ont tous les enfants.

Depuis que Rollins a com-mencé à chanter, il a un foyer chez Johnson. Ils font à man-ger ensemble et tous les matins il enfi le son uniforme scolaire.

– Maintenant je suis en sécurité et heureux. La vie n’est pas une lutte, comme dans la rue, dit Rollins.

Mais bien des enfants et des adultes en ville méprisent les enfants qui vivent dans la rue. C’est pour cela que Rollins est nerveux. Que vont dire les autres enfants de sa vie dans la rue ?

Il y a plus de 2.200 élèves à l’école de Rollins et il faut plu-sieurs heures avant que tous aient donné leur voix pour le Vote Mondial. Puis, les ryth-mes crépitent dans les haut-parleurs et Rollins s’accroche au micro. Quand il a terminé, c’est un tonnerre d’applaudis-sements…

Le rap de Rollins sur la vie dans la rue Avec un groupe de musique, où tous les membres ont été enfants des rues, Rollins exécute un rap. Ça s’appelle « Uchungu », Douleur. Sur : www.childrensworld.org, tu peux entendre toute la chanson.

Uchungu (Douleur)La vie est dure, j’ai été poussé à la rueJe n’ai ni de quoi manger, ni de quoi dormir Les maladies, mon cher, m’ont amaigriEt me tuent Où que j’aille, les sévices m’attendent Je n’ai pas de maison, personne qui m’aimeS’il te plaît, cher auditeur, les enfants qui vivent dans la rueSont exactement comme toi et ils sont dignes d’amour.

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Le rap de Rollins sur la vie dans la rue

Rollins aime les grenouilles Quand Rollins vivait dans la rue il a rencontrait beaucoup d’animaux. Ses préférés c’était les grenouilles.

– Les grenouilles étaient mes amies. Je jouais avec elles, raconte Rollins.

Mais il n’aimait pas les serpents, les singes ou les moustiques. Ni les hippopotames sur lesquels il tombait parfois quand il se lavait dans le lac Victoria.

– S’ils se fâchent, ils peuvent être très dangereux !

Nom d’animaux en luo et en kiswahili

luo kiswahilihippopotame rawo kibokolion sibuor simbagirafe tiga tigasinge onger nyanicrocodile nyang mambaserpent thuol nyokagrenouille ogwal churamoustique suna mbu

Rencontres et foot avec le WCPRC

Quel nom Luo pour toi ?

Rollins est un garçon du matin, ses amis le savent par son nom, Onyango. Le peuple Luo donne aux enfants le nom d’après le moment de la journée où ils sont nés. Comment t’appellerais-tu ? Tjej KilleLe petit matin (lever du soleil – 10 h) Akinyi OkinyiAvant midi (10–12 h) Anyango OnyangoMidi (12–16 h) Achieng OchiengL’après-midi (16–coucher du soleil) Adhiambo OdhiamboLa nuit Atieno Otieno

Le Vote Mondial à la Victoria School à Kisumu, Kenya.

« J’étais le responsable prin-cipal du Vote Mondial dans mon école. Plus de 300 élè-ves ont voté. J’adore le WCPRC ! Quelle belle occa-sion quand les profs et les autres adultes nous écoutent vraiment, nous les enfants. Nous avons appris beau-coup en organisant nous-mêmes le Vote Mondial. Il y a diverses choses que nous voulons améliorer l’année prochaine. Nous devons informer les élèves dans les autres écoles sur le sens du WCPRC. Nous allons emporter le journal Le Globe lors des tournées de foot de l’équipe scolaire. Nous vou-lons aussi avoir des rencon-tres réservées aux enfants, où on pourra discuter nos problèmes et de ce que nous voulons que les adultes fassent pour nous aider. »Claude Oailo, 14, Kenya

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Le prix des enfants engage Felicia à raconter Quand Felicia travaille avec les droits des filles pour le Prix des Enfants du Monde et quand elle participe au Vote Mondial elle puise la force de raconter quel-que chose qui ne va vraiment pas...

Quand je joue au foot, je suis heureuse. Je peux alors me détendre, mais

ensuite reviennent tous les sentiments.

Mes parents sont morts quand j’avais cinq ans et je suis allée vivre chez des parents. Ma tante m’obligeait à travailler dans la maison toute la journée et le soir je ne pouvais pas m’asseoir à table, avec la famille. S’il n’y avait

«

Le WCPRC me fait compren- dre mon droit

« Je vis dans une maison pour orphelins avec 36 autres enfants. Je m’occupe d’eux. Ils ont besoin qu’on les nourrisse, qu’on les baigne et qu’on lave leur uniforme scolaire Je le fais parce que je les aime et parce qu’ils ont besoin de moi. Mais quand toutes les tâches sont terminées, je n’ai plus la for-ce de faire mes devoirs. Parfois je pen-se quitter l’école pour m’occuper de la maison. Mais grâce au travail avec le WCPRC je comprends que c’est mon droit d’aller à l’école. Je veux apprendre plus pour pouvoir être prof. Alors je pourrai aider encore plus d’enfants qui sont orphelins tout comme moi. » Regina Atieno, 15, Kenya

Le WCPRC aide les adultes à comprendre « J’aimerais qu’on ait assez d’exemplaires du Globe pour que chacun puisse en emporter un à la maison. Cette année ma tâche était d’expliquer aux autres enfants ce qu’il y a dans le journal. J’aime apprendre à mes amis les droits de l’enfant ! Je pense que l’article 19 de la Convention de l’enfant est très important. Il y est dit que les enfants ont droit à la protection contre toute forme de violence. Beaucoup de filles au Kenya sont violées. Une fille que je connais n’ose dire à personne que ça lui est arrivé. Elle a peur que d’autres enfants et adultes disent que c’était sa faute. Ce qui bien sûr n’est pas vrai ! Je pense que le WCPRC et le Vote Mondial sont de bonnes occasions pour nous, les enfants de parler de nos droits, pour que les adultes comprennent ce qu’ils doivent faire pour nous protéger. »Elisabeth Odhiambo, 13, Kenya

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Felicia, 15Vit : Dans un foyer pour orphelins à Kisumu, Kenya.Hobbies: Chanter, faire du vélo, jouer au foot. Aime : Que mon équipe de foot gagne et reçoit des trophées. Déteste : Les abus de mon père nourricier sur les filles de la maison. Rêve : De pouvoir continuer l’école. Le meilleur : Les droits de l’enfant me rendent forte et que j’ose raconter ce qui nous arrive à nous, les filles.

Le prix des enfants engage Felicia à raconter pas de restes, je n’avais rien à manger.

C’est pour cela que j’ai été si contente quand ma sœur m’a aidée à m’en aller. Elle m’a trouvé une place dans la mai-son où j’habite maintenant. Enfin j’allais pouvoir com-mencer l’école.

Je suis maintenant en sixiè-me et je suis dans un foyer pour orphelins. Nous sommes 19 filles et garçons qui vivons ensemble avec notre père nourricier et sa famille. En surface tout va bien, mais j’ai presque toujours peur.

Notre père nourricier appel-le les filles chez lui, la nuit. D’abord nous ne comprenions pas ce qui se passait et les filles plus âgées avaient trop honte pour oser nous raconter. Tout a commencé quand une fille a dû être hospitalisée.

Appendicite, a dit notre père nourricier, mais c’est arrivé quatre fois et maintenant je sais qu’on ne peut être opéré qu’une seule fois de l’appendi-cite. Depuis cela est arrivé à plusieurs filles. Elles ont été malades et malheureuses. Maintenant nous savons de quoi il s’agit.

J’ai peur que ce soit bientôt mon tour, car toutes les filles plus âgées sont parties. Si je refuse d’aller avec lui, il dira à tout le monde que je suis inso-lente et une mauvaise fille. Il va me renvoyer. Mais je n’ai nulle part où aller !

Je ne sais pas ce que je dois faire. Mais parler des droits de l’enfant et d’autres filles qui ont vécu les mêmes choses me rend plus forte. Cela m’a aidée aussi à en parler. Et à deman-der de l’aide. »

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Le WCPRC aide les adultes à comprendre

Joli tressage La mère de Felicia était coiffeuse et Felicia se souvient que maman lui tres-sait les cheveux quand elle était petite. Felicia aime les belles coiffures. Mais son père nour-ricier pense que c’est inutile de per-dre du temps à soi-gner son apparence et l’a obligée à se raser la tête.

Beaucoup d’enfants au Keya sont devenus orphelins à cause du sida. Nancy Hoko Ochieng, 11 ans, l’amie de Felicia, a écrit un poème sur le sida. Lis-le sur www.childrensworld.org.

Le poème de Nancy sur le sida

Liz, 4: Rallonges

Macreen, 13: Style Arrière avec couronne

Cynthia, 8: Bandeau noué Pose, 13: Le

style Minet Lilian, 13: Le style Zigue-zague

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Déclarez fériée la Journée du Vote Mondial

J’ai beaucoup appris sur les droits de l’enfant par le journal Le Globe. Je l’ai

lu d’un bout à l’autre. C’est un ouvrage qui doit être lu avec jugement. Je le recom-mande aux enfants comme aux adultes et je tiens à louer le fantastique travail du WCPRC. J’aimerais vraiment que notre gouvernement sache à quel

point le WCPRC est important et comment on nous offre à nous, les enfants la possibilité de participer au Vote Mondial. Si j’étais le président du Nigeria je mettrais sur toutes les lèvres le nom du WCPRC et je déciderais d’un jour férié qui s’appellerait La Journée du Vote Mondial. Je donnerais aussi l’instruction gratuite à tous les enfants. Je veux devenir avocat pour pouvoir me battre pour les droits de l’enfant ici au Nigeria. » Nasiru Suleiman, 14, Nigeria

Des enfants votent contre la guerre au Congo

NIGERIA

Dans le sud de Kivu en République Démocratique du Congo les enfants ont participé pour la première fois au WCPRC et au Vote Mondial. Là il y a une guerre entre les différents groupes armés et les enfants sont fortement touchés.

CONGO

Beaucoup de parents violent les droits

Le WCPRC m’a appris que j’ai droit à la protection, la nourriture, l’éducation et les loisirs. Je parle aux

autres des droits de l’enfant et raconte que dans notre école, nous votons chaque année pour le lauréat du prix des enfants parmi ceux qui se battent pour les enfants. Beaucoup d’enfants sont maltraités et n’ont aucune aide. Ils deviennent mendiants ou se sauvent dans les villes et deviennent enfants des rues. Pour changer cela, nous devons, déjà en tant qu’enfant, apprendre les droits de l’enfant et à les respecter. Nous devons pouvoir respecter d’autres gens et vivre en paix avec eux. Le WCPRC m’appris la démocratie, à voter et à prendre des décisions sans se laisser intimider par les autres. Mais du fait que notre pays est si pauvre, beaucoup de parents sont en infraction contre ce que nous avons appris sur les droits de l’enfant. » Lwabanya Acima, 17, Congo

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NIGERIALit le Globe et la bible Au Nigeria les droits de

l’enfant ne sont pas res-pectés et le gouvernement fait peu pour améliorer notre vie.

C’est par le journal Le Globe que j’ai appris ce que sont les droits de l’enfant et comment des personnes dans d’autres parties du monde qui aiment les enfants utili-sent leurs ressources pour améliorer la vie des enfants. Merci le WCPRC pour votre bon travail. Si j’étais le prési-dent du Nigeria, j’éradiquerais l’analphabétisme des enfants. Le journal Le Globe est mon ouvrage préféré après la bible et je le lis tous les jours. »Richard Mosinamofan Olatise, 12, Nigeria

J’appartiens à la minorité Parkari et je veux me battre

pour les droits des filles dans le désert du Thar. Les droits de l’enfant doivent être res-pectés avec amour et nous ne devons pas : • être forcées à un travail

pénible.• être traitées moins bien parce

que nous appartenons à une minorité et sommes considé-rées caste inférieure.

• être moins appréciées en famille du seul fait que nous sommes des filles.

• n’avoir pas le droit de faire entendre notre voix en famille.

• être forcées à nous marier tôt.Les adultes de mon pays ne

connaissent pas nos droits. Même pas le département gouvernemental sait comment respecter les droits de l’en-fant. Les violations les plus courantes de nos droits sont : le travail enfantin, la discrimi-

Se bat pour les droits des filles du désert

PAKISTAN

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nation, la violence et les sévices, le manque d’instruction et de res-pect dans la société, les consé-quences de la pauvreté et le man-que de justice.

Par le WCPRC nous avons appris le pouvoir du vote secret et comment voter. J’étais responsable du WCPRC dans ma classe. »Pali d/o Vermo, 14, Pakistan

Nous devons mettre fin aux guerres

Le WCPRC m’a appris qu’on ne doit pas obli-ger les enfants à être soldats ou à prendre

part à la guerre d’une autre façon. Je veux en savoir plus sur les droits de l’enfant à travers le WCPRC. Il y a beaucoup d’abus contre les

enfants ici. Ils sont battus par les profs et par les parents. Les enfants sont violés par les soldats et les enfants sont for-cés à devenir eux-mêmes soldats. Les enfants de parents pauvres doivent travailler et ne peuvent pas aller à l’école. Parfois les enfants sont

accusés de sorcellerie et sont lapidés alors que ce n’est pas vrai. Nous devons changer toutes les choses négatives qui viennent des guer-res. J’ai appris que dans une démocratie tout le monde est libre de voter pour changer ce qui est mauvais dans le pays. » Sylvie Sifa, 16, Congo

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Instruisez les parents sur nos droits

Les parents au Congo ont besoin d’apprendre les droits de l’enfant. Ce que j’ai fait à travers

le WCPRC. On ne doit pas nous forcer à travail-ler en nous empêchant d’aller à l’école. Le jour-nal du prix est le seul qui existe sur les droits de l’enfant dans la bibliothèque de notre école. Dans le WCPRC ce ne sont que les enfants au-dessous de 18 ans qui ont le droit de voter. Ce qui fait comprendre aux parents que même les enfants peuvent mener à bien un vote et ont des choses à dire concernant ce qui se passe dans le monde. Tous les droits de l’enfant doivent être respectés, dans les pays en voie de développe- ment comme dans les pays riches. Si j’étais président, je m’engage- rais en faveur des droits de l’enfant et pour les droits de tous les gens. » Ibucwa Mimano, 14, Congo

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La marche des enfants pour les droits de l’enfant Quand les élèves de l’école São Jorge à Belterra en Amazonie brésilienne ont tenu leur Journée du Vote Mondial, les enfants ont fait une marche pour les droits de l’enfant.

– C’était la première fois que nous avions une manifesta-tion pour les droits de l’enfant ici. Beaucoup d’adultes étaient aux fenêtres pour nous regarder. Certains enfants ont quitté l’école pour travailler dans les champs de maïs et les fi lles travaillent à la maison, dit Nairkile da Silva Coutinho, 14 ans. Pendant la mani-festation, elle porte une casquette où est écrit : « Je veux la paix ».

BRÉSIL

N’a pas le temps de jouer « Je me lève tous les matins à cinq heures, mais j’arrive toujours en retard à l’école. D’abord je dois m’occuper de mes trois cou-sins, leur donner leur bain et leur petit-déjeuner. L’après-midi je fais la lessive et prépare le dîner. La mère de mes cousins tra-vaille en ville, alors c’est moi qui m’occupe de tout à la maison. Je travaillais encore plus dur les deux ans où j’ai vécu avec mon père. Ma belle-mère me maltraitait et m’obligeait à travailler dur. Je n’avais que neuf ans, mais parfois je ne pouvais pas aller à l’école de toute la semaine. L’enfance c’est fait pour jouer et pour apprendre des choses, mais tous les enfants n’ont pas le temps de jouer. »Raimunda Nerli Lima dos Santos, 13, école Boa Ventura Queiroz au Brésil

Raimunda vote au Vote Mondial.

Everlane Queiroz, 12, a été l’une des reines des droits de l’enfant à l’école de Raimunda. Les reines ont mené le débat sur la façon inégale avec laquelle sont respectés les droits des fi lles et des garçons. À la fi n du travail avec Le Globe, le journal du prix, Everlane l’a utilisé comme robe de reine !

La reine des droits de l’enfant habillée en Globe

« Droit à la protection »

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Les enfants sont battus « Ici les enfants sont souvent punis très sévèrement à l’inté-rieur comme à l’extérieur de la famille. On nous frappe avec les mains, des sandales, des verges, des ceintures et des muchinga (cravaches). Moi, je pense que ce n’est pas bien et qu’il n’y a pas de raisons de battre les enfants ainsi. » Gerlane Brito Rêgo, 14, béné-vole au Vote Mondial à l’école São Jorge à Tapará au Brésil.

Les enfants sont battus avec… sandales …

verges…

cravaches

Les parents ont aussi été battus « La violence de l’école com-mence dans la famille. Pour corriger cela les parents devraient être instruits sur la violence et sur comment se comporter envers ses enfants. Certains parents battent leurs enfants parce qu’ils ont eux-mêmes été battus quand ils étaient enfants. Les parents devraient aussi venir plus sou-vent à l’école et se préoccuper plus de l’éducation de leurs enfants. » Bruno Natanael Mota de Almeida, 14, président du Vote Mondial à l’école São Jorge à Tapará au Brésil

« Un projet génial – le meilleur du monde ! » « J’attendais avec impatience depuis deux ans que mon école participe. Maintenant, ma vie est partagée entre avant et après le Prix des Enfants du Monde. Avant le WCPRC je ne savais pas que j’avais tant de droits. Je croyais que les droits c’est seulement quelque chose dont on parle, je ne savais pas que je pouvais faire quelque chose moi-même pour les faire respecter. C’était très excitant de travailler avec le WCPRC et tous mes camarades de classe au collège ont participé acti-vement au processus. Nous avons fait des recherches parmi les enfants. J’espère que le WCPRC continue à croître. C’est un projet génial, le meilleur au monde ! » Iliana Padilla, 16, Cartagena, Colombie

COLOMBIE

Mille votants de 90 pays Le United World College of South East Asia a des élèves provenant de 90 pays. Des 12 écoles UWC dans le monde, l’UWC-USA était parmi celles qui ont participé au Vote Mondial. Fredrika Wessman raconte comment elle a fait pour que son école devienne Amie Universelle.

« Je sentais que c’était quel-que chose que notre école ne pouvait pas manquer. J’ai convaincu une amie et nous avons parlé à un prof de l’in-croyable organisation qui est le plus grand réseau de contacts du monde pour les enfants. Le prof nous a dit de faire suivre

et de plus en plus ont entendu parler du Prix des Enfants du Monde. Au cours d’une entière année scolaire, 300 élèves ont confectionné ensemble 15 urnes et affi ches. Comme notre école est internationale, nous avons eu la chance d’avoir des élèves provenant des trois pays des lauréats et ils ont présenté des danses tra-ditionnelles de leur pays. Au total 1.009 élèves ont voté et l’accueil des élèves a été impressionnant. Je suis fi ère d’y avoir participé et avoir apporté le WCPRC à mon école » Fredrika Wessman, 15, Singapour et Suède.

SINGAPOUR

N’a pas le temps de jouer

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W C

Enfi n c’est le Vote Mondial

Les fi lles de la Mmofraturo Primary School à Kumasi au Ghana ont attendu long-temps pour pouvoir donner leur voix. Aujourd’hui l’heure du Vote Mondial est enfi n arrivée !

Le Vote Mondial quelque chose dont on peut se vanter

« En participant au Vote Mondial j’ai appris à voter.

Maintenant je peux l’apprendre aussi à mes

frères, quand je vais les voir à leur école. Le WCPRC est une plate-forme ouverte où nous, les enfants pouvons exprimer libre-ment nos pensées et nos senti-ments. Je suis fi ère de prendre part au Vote Mondial. C’est vraiment quelque chose dont on peut s’enorgueillir ! » Judith Usei Appiah, 14

Le WCPRC contre les châtiments corporels« Je déteste que les profs me battent. C’est contre les droits de l’enfant, mais au Ghana les profs ont quand même le droit de le faire. C’est agréable de travailler avec le WCPRC. Ça nous donne, à nous, les élèves une chance de protester contre les châtiments corporels dans la classe, sans que les profs se fâchent. » Sheila Abu-Poku, 14

BIENVENUE AU ….

Décompte des voix.

Les lois nous protègent « En travaillant avec le WCPRC j’ai appris qu’il existe au Ghana des lois pour protéger tous les enfants. Personne ne doit pouvoir enlever ses

droits à un enfant. Si mes parents disaient que je ne peux pas continuer l’école,

j’irais à la police ! »Bernice Adom, 14 Longue queue

pour voter.

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À la Ashanti School for the Deaf il y a plus de 300 enfants qui ont une

lésion auditive ou son malen-tendants. Beaucoup d’entre eux ont été maltraités à cause de leur handicap. Ils lisent Le Globe et participent au Vote Mondial.

Dans la classe, les discus-sions sont animées, bien qu’on ne les entende pas. Les élèves ont lu Le Globe et à présent ils racontent leur propre histoire.

Enfi n c’est le Vote Mondial – Mon père ne m’aime pas.

En tous cas pas autant que mes frères et sœurs enten-dants, dit Betty Agyapong, 17 ans.

– Il les écoute plus qu’il ne m’écoute, moi. Parfois il fait comme si je n’existais pas. Il ne m’embrasse jamais. Alors souvent je suis triste. Qui va s’intéresser à moi si ma propre famille ne le fait pas ? J’ai le droit d’être aimée, exactement comme mes frères et sœurs ! C’est le droit de tous les enfants !

Les autres élèves dans la classe applaudissent au moyen du langage par signes, en levant et en agitant les mains.

Ont les mêmes droits « Quand je vivais avec mes parents, ils croyaient que j’allais me briser parce que je suis sourd. Je ne pouvais pas faire du foot ou jouer avec d’autres enfants. Je n’avais pas le droit d’aller faire des courses ou apprendre à faire du vélo. Mais maintenant je vais à l’école avec d’autres enfants malen-tendants et ici on s’essaie à tout ! J’ai en fait les mêmes

droits que les autres enfants. Plus tard je veux être cuisiner. »Abudulai Mohammed, 17, Jamasi, Ghana

Bavardage par signes sur le Globe

Plus sur le Ghanaà la page 22.

Betty Agyapong, 17

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Hourra pour le WCPRC !“Whow! La meilleure chose qui me soit arrivée c’était le droit de vote, pas pour le président, mais pour ceux qui respectent nos droits. Depuis ce jour je sais que j’ai des droits qui ne doivent pas être violés, comme le droit d’al-ler à l’école et le droit de faire entendre ma voix. Le WCPRC, comment pourrais-je te remer-cier ? J’ai écrit mon appréciation sur la paroi; la pluie l’a lavée. Je l’ai écrite sur le tableau noir; l’éponge l’a effacée. Finalement je l’ai écrite dans mon cœur; elle y est toujours. » Esther Akosua Nyamekye, 12, Tarkwa, Ghana

Le club de Daniel pour les droits de l’enfant « Je ne connais pas ma mère, mais on dit qu’elle vit en Côte d’Ivoire. Mon père vit en Suisse. Ici au Ghana c’est cou-rant qu’on batte les enfants. Le WCPRC est un programme fantastique qui fait que nous, les enfants savons ce que c’est que les droits de l’enfant et pouvons en exiger le respect si nous risquons d’être victimes de sévices.

En lisant le Globe, le journal du WCPRC j’ai eu l’idée de créer un club pour les droits de l’enfant. Maintenant nous en avons un dans notre école et il s’appelle Le Club des Droits de l’Enfant. Je veux que le club aide à plus d’amour et de respect vis à vis des enfants. »Daniel Olsson Boadu, 14, Accra, Ghana

– C’est important de connaître différentes conditions de vie, surtout ici. Nous sommes coupés de tant de choses et sommes comme une bulle, une bulle de Solana Beach, dit Isabelle Vianu, 12, le jour du Vote Mondial à l’école Skyline en Californie, États-Unis.

Je peux changer la vie de milliers de personnes

« Si tu ne votes pas, tu ne fais pas de dif-

férence. Beaucoup d’enfants n’ont pas la possibili-té de voter.

C’est un vrai pri-vilège pour eux de

faire l’expérience de la démocratie. Le Prix des Enfants du Monde infl uence vraiment le monde dans lequel nous vivons en faisant pren-dre conscience aux enfants de toute la terre de nos droits et en ouvrant les yeux des adultes qui auparavant ont vio-lé les droits de l’enfant. Les enfants comme moi, dont les droits ne sont pas violés, deviennent très attentifs à la situation atroce dans laquelle vivent tant d’enfants de par le monde. J’ai été choqué d’ap-prendre qu’il y a des milliers d’enfants dans le monde qu’on force à être esclaves et soldats dans des guerres. J’ai aussi appris, par mon expé-rience avec le WCPRC com-ment une personne engagée, comme les candidats aux prix, peut changer la vie de dizaines de milliers d’enfants. J’espère que de plus en plus appren-nent les droits de l’enfant.»Drew Carlson, 11, ÉTATS-UNIS

Je veux défendre nos droits « Mes expériences avec le Prix des Enfants du Monde, par l’engagement, le dur travail, et les années de dévouement des lauréats aux prix, a éveillé en moi respect et inspiration. Mon esprit s’est ouvert par tout ce que j’ai appris sur les droits de l’enfant. Je vis dans un monde où on peut me trouver gâté comparé à beaucoup d’en-fants. En m’informant sur le Prix des Enfants du Monde et les droits de l’enfant mes yeux se sont ouverts sur les abus que tant d’enfants subissent dans le monde. Notre monde doit être un endroit où les enfants sont en sécurité et se construisent un futur décent. Mes expérien-ces avec le WCPRC m’ont changé. Maintenant que je suis conscient des droits des enfants, je vais protester contre les mauvais traitements des enfants et serai un défenseur de la justice. En partant d’ici, dans ma société, mais je sou-tiendrai aussi ce qui se fait dans notre communauté inter-nationale, pour faire du monde un endroit meilleur pour tous les enfants. » Tommy Rutten, 11, ÉTATS-UNIS

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WHOW pour le Prix des Enfants du Monde ”WHOW!!! Voilà ce que je peux dire sur le Prix des Enfants du Monde. C’est facile pour les enfants comme moi de penser que tout va de soi. Aussi pour les droits des enfants. J’ai instruction et soins médicaux, j’ai des parents qui m’aiment et je grandis dans un environnement sûr. Chaque enfant ne devrait-il pas avoir cela ? Ma classe a beaucoup appris sur les droits de l’enfant et sur les personnes qui protè-gent les enfants et défendent leurs droits. Nous avons eu une réunion à notre école pour informer nos parents sur le prix. On a joint notre résultat aux voix d’enfants du monde entier qui élèvent leur voix en faveur des droits de l’enfant. Je me sens comme une toute petite étoile qui éclaire le ciel la nuit. Je veux qu’on se souvien-ne de moi pour quelque chose d’important, comme d’aider des millions d’enfants victimes de violences. Je ne sais pas pourquoi on traite si mal nos générations futures ! Peut-être que les adultes ont été traités ainsi quand ils étaient enfants. S’ils savent à quel point ça peut faire mal, pourquoi le font-il ? Traitez-nous avec respect ! » Breezy Bower, 12, ÉTATS-UNIS

Du Vote Mondial de l’école Domino Servite à KwaZulu-Natal en Afrique du Sud.

Nous construisons notre monde

« Aujourd’hui c’était un grand jour quand les enfants du monde entier ont de nouveau eu la possibilité de se rappe-ler qu’ils sont la lumière et les dirigeants de la génération future. En tant qu’enfants, nous construisons notre monde par nos paroles. Pour pouvoir exiger quelque cho-se, nous devons donner notre avis en votant, chacun d’entre nous. » Gcinile Mhlongo, 16, Afrique du Sud

Nous aide à comprendre le mot démocratie

« Cette expérience a été excel-lente pour le futur de tous. Nous avons appris à voter juste et le fonctionnement d’un vote. Les expériences de ce vote donnent à chaque enfant la possibilité d’exprimer son opi-nion et d’acquérir de l’assuran-ce. Ce qui fait que nous com-prenons mieux le mot démocra-tie. Nous nous réjouissons de beaucoup d’autres votes dans le futur. » Nydia Stegen, 16, Afrique du Sud

Ma voix peut changer les choses « Je ne peux peut-être pas me tenir au beau milieu du parlement et dire ce que je veux et ce en quoi je crois, mais en votant, je peux changer beaucoup de choses. Je donne mon avis et ma voix à travers le vote. Ce vote forme la compassion et le rêve qu’un jour tu peux faire la différence. Je suis un enfant avec une vie facile à beaucoup d’égards. J’ai un foyer, je vais dans une bonne école, et je mange trois fois par jour. Mais aux quatre coins du monde, il y a un enfant à qui personne n’offre un sourire ni l’espoir d’un futur. Nous, les enfants votons pour le sourire de cet enfant. » Nomagugu Chonco, 17, Afrique du Sud

Nous montre ce pour quoi se battre « Des millions d’enfants dans le monde n’ont rien à dire concer-nant leurs droits. C’est pourquoi ma voix dans le Vote Mondial est très importante. C’est une voix pour toi et pour tous les enfants qui ne peuvent pas voter. Grâce à notre participation au vote, nous avons appris qu’il existe des gens qui se préoc-cupent des droits de l’enfant. C’était une expérience fantastique qui nous aide à savoir pour quoi se battre. » Mary Tselane, 16, Afrique du Sud

Plus sur l’école Domino Servite

à la page 27.

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En charrette à ânes vers le Vote Mondial – T’es réveillée ? crie Simon Kekana, 15

ans, depuis la cour. Il est assis sur sa charrette tirée par

trois ânes. Johanna Molefe, 14 ans, donne un baiser à grand-mère et saute sur la char-

rette. Simon tire sur les rênes pour faire trottiner les

ânes. Mais Johanna pense qu’ils devraient aller plus lentement pour que tout le mon-de voie la banderole à l’arrière de la char-rette. C’est le logo du WCPRC peint en rose criant par Johanna et ses amis.

Il y a toujours la queue devant l’isoloir.

C’est le vote du WCPRC dans le village de Robega de la North

West Province en Afrique du Sud. C’est la première fois que l’école du village participe et Johanna veut que tout soit parfait. Ils préparent le vote depuis plusieurs semaines.

– Quand les écoles des villa-ges voisins ont entendu parler de notre vote elles ont aussi

voulu participer. Maintenant nous sommes six écoles, raconte Johanna, qui vit chez sa grand-mère depuis que ses parents sont morts du sida.

Beaucoup d’adultes comme le prêtre, le directeur et la mère de la reine ont demandé s’ils pouvaient venir voir. Thabiso Maetle, 12 ans, qui est responsable de programme est un peu nerveux.

– Je n’ai jamais parlé dans un truc comme ça, dit-il du micro.

– Parle normalement, ne crie pas, dit Johanna, très occupée avec les bulletins de vote.

Quand les fi lles se disputent à propos des places des urnes et des bulletins de vote, Johanna se bouche les oreilles. Elle n’a pas la force d’en enten-dre davantage. À l’horizon s’assemblent des nuages noirs et le vent s’est levé. La terre rouge tourbillonne et les bulle-tins de vote s’envolent pres-que. Classique, il faut qu’il pleuve juste aujourd’hui ! Sinon il fait presque toujours soleil à Robega.

Puis arrivent les bus des autres écoles. Tout est en pla-ce. Le membre du jury du WCPRC d’Afrique du Sud,

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En charrette à ânes vers le Vote Mondial

– Il a fallu deux jours pour les fai-re, dit Antone Mhavane, 14 ans en ôtant les grelots autour de ses pieds. Ils sont construits avec de vieilles bouteilles de lait en plastique et du gravier. Le lacet provient d’une plante de maïs séchée et tordue.

Antone et son ami Khumo exécutent une vieille danse afri-caine avant le début du Vote Mondial et ils trépignent si fort que les grelots cliquètent.

- On doit l’entendre très pro-fondément dans la terre. C’est notre façon de faire savoir à nos ancêtres que nous votons aujourd’hui. Nous le faisons pour les occasions importantes, comme les mariages et les enterrements, que nous voulons raconter aussi aux morts.

Même si Antone et Khumo aiment leur danse et chanson, ils écoutent d’autres musiques

aussi. Le plus souvent de la house, hip hop et R&B.

Il y a toujours la queue devant l’isoloir. Johanna et ses amis ont la responsabilité des urnes électorales.

Tous ceux qui votent reçoivent un fruit.

Danse pour les ancêtres sur le Vote Mondial

Gabatshwane Gumede, inau-gure le Vote Mondial en par-lant de l’importance pour les enfants de connaître leurs droits. Un groupe de danse se produit et la mère de la reine a fait en sorte que tous ceux qui votent reçoivent un fruit. Tout est comme Johanna avait imaginé, parfait !

Hâte d’aller à l’école Simon est assis à l’écart avec ses ânes de l’autre côté de la cour scolaire. En fait, il ne

devrait pas s’occuper d’ânes, il devrait être en neuvième. Il y a deux ans, alors qu’il venait juste de commencer la septième, ses deux parents sont morts. D’abord papa et puis maman. Un moment Simon a essayé de continuer comme d’habitude. Des voi-sins gentils partageaient leur repas avec lui, mais ça n’a quand même pas marché.

– Je n’avais pas les moyens d’acheter un nouvel uniforme scolaire quand l’ancien

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était trop petit, dit Simon et explique qu’on ne peut pas aller à l’école sans uniforme.

Alors il a trouvé un travail comme conducteur d’ânes. Il s’occupe de 15 ânes et conduit tous ceux qui on besoin de se déplacer, mais souvent il utili-se la charrette pour transpor-ter du sable depuis les berges du fl euve, pour faire du ciment. Il conduit volontiers ses camarades à l’école. Il peut alors entendre les dernières nouvelles. En même temps, c’est plus fort que lui, ça le rend triste.

– Chaque fois que je viens à l’école, je me mets à penser à tout ce qui s’est passé et que je voudrais y retourner. Je m’inquiète presque tous les jours de ne pas pouvoir terminer le collège.

« Ce sera un long combat »

Si par hasard tu te trouves dans le village de Robega

ce n’est pas improbable que tu te réveilles juste après minuit, en entendant des bruits effrayants. Mais ce ne sont

pas des fantômes ordinaires, ce sont des troupeaux de spectres gris bruns à quatre pattes qui s’avancent dans la poussière le long de chemins caillouteux.

– Ce sont les ânes. Il y a à peine 20 ans il y avait beau-coup d’ânes ici à Robega, mais on les a tous tués, racon-te Johanna.

Sous l’apartheid, quand la

population noire d’Afrique du Sud était maltraitée, un dicta-teur dirigeait le village de Johanna. On ne l’aimait pas et les habitants chantaient une chanson qui disait qu’il était plus bête qu’un âne. Quand le dictateur, Lucas Mangope, a entendu parler de la chanson il s’est mis dans une colère telle qu’il a ordonné que tous les ânes soient tués. La police avait pour mission d’extermi-ner tous les ânes. Mangope ne voulait plus voir un âne, et qu’on ne lui en parle plus.

– Partout il y avait des ânes morts. Les gens n’arrivaient pas à les enterrer. Ils pourris-saient le long des chemins, raconte Johanna. Si on entend, la nuit, quelque chose qui ressemble à un lointain cri désolé, il ne faut pas avoir peur. Ce ne sont que les pau-vres ânes d’ici qui viennent hanter Robega.

– This is for the nation! Ceci est pour la nation, dit Richard Mhlungu,13 ans, en levant le poing. C’est un geste qui sig-nifi e « le pouvoir au peuple » et qu’utilisait Nelson Mandela quand il se battait pour la liberté.

– Le problème c’est que les adultes n’ont jamais de temps pour nous quand c’est vrai-ment important. Je ne crois pas qu’ils se soucient de savoir comment nous nous sentons dans nos cœurs.

En avant vers l’école avec la banderole du Vote Mondial que Johanna a confectionné avec ses amis et qui pend de la charrette.

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« Ce sera un long combat »

Quand un enfant souffre, les adultes haussent simplement les épaules et disent que cet enfant est impossible. Ce que je voudrais savoir c’est pour-quoi finalement les adultes ont des enfants. Je rêve de ce jour où les enfants auront de vrais droits, dit Richard.

– Le sens du WCPRC et du Vote Mondial ce sont les droits de l’enfant et ici il y a encore tant à faire. Imagine un gars qui rentre chez lui et qui dit à ses parents qu’il a des droits. Il risque de recevoir une volée rien que pour ça, parce qu’on pense que c’est une forte tête.

C’est pour cela que Richard a levé le poing en votant, par-ce que les problèmes des enfants sont si nombreux. Il dit :

– Ce sera un long combat.

Plus sur l’école Domino Servite à page 23.

« Pourquoi ma voix est impor-tante ? Quand on vote, on est actif et voter pour le Vote Mondial signifie que je fais la différence. Le vote aujourd’hui m’a procuré un sentiment de fierté. Quand j’ai introduit mon bulletin de vote dans l’urne, j’ai senti que je collaborais avec le monde entier. Surtout avec ceux dont l’amour et l’engagement font qu’ils se soucient de tous ceux dont les droits sont niés. »Sifiso Ngema, 16

Je collabore avec le monde

Ma voix est mon merci

« Voter joue un rôle important dans la vie de chaque person-ne. Pour moi, ce vote n’était qu’une image de ce que je suis intérieurement et de ce que je retiens juste. Il fait entendre ma voix. Il me fait réfléchir à la réalité du monde dans lequel je vis et à comment je voudrais qu’il soit.

Le Vote Mondial nous ensei-gne les bases d’un vote et nous rend conscients de ce que font les personnes bien. Cela nous donne de l’espoir et nous montre qu’il y a des per-sonnes qui travaillent vers les mêmes buts afin de rendre ce monde meilleur. Quelqu’un fait quelque chose pour corriger ce qui est faux dans le monde d’aujourd’hui. »Eric Hailstones, 17

Rend le monde meilleur

« Nous étions tous enthousias-tes de savoir que nous allions voter aujourd’hui ! Ce vote c’est plus qu’un moment en plein air. Nous apprenons l’im-portance de la démocratie où on peut voter pour ce que nous désirons. Dans ce cas, tous les enfants du monde peuvent voter. Cela nous fait nous sentir comme une gran-de famille, comme si nous étions tous du même pays. Ça nous prépare à voter dans le futur quand nous serons plus âgés et pourrons voter pour notre pays. À part le fait que je dois me promener le reste de la journée avec un pouce colo-ré à l’encre bleue, je dois dire que j’ai vraiment aimé ça. » Tabita van Eeden, 16

Une seule grande famille

« Si je connais quelqu’un qui a vécu sa vie en aidant les autres et qu’il ou elle le fait avec un réel engagement et amour envers ses semblables, pourquoi ne montrerais-je pas de la gratitude pour ses sacrifices ? Pour moi, voter c’est plus que de mettre une croix sur un bulletin de vote. D’autres ont voté pour me donner la liberté. Voter dans le Vote Mondial est pour moi une façon de remercier les candidats pour leurs bonnes actions et pour leur aide à ceux qui en ont tant besoin. » Nontokozo Buthelezi, 17

Décompte des voix à l’école de Domino Servite.

Suite de la page 23

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La terre se réchauffe

Le réchauffement de la terre comme conséquence du comportement humain nous menace tous. Que devrions-nous faire d’après toi ? Utilise le formulaire sur www.childrenworld.org, envoie un courriel à [email protected] ou

une lettre. Des t-shirts du prix ainsi que des CD du membre du jury Gaba,

seront tirés au sort parmi vous tous qui répondez.

Pages 28–41 Qu’en penses-tu ?

Groenland Ilulissat

Bangladesh

Anja au Groenland et la nouvelle membre du jury Rebeka au Bangladesh remarquent déjà les effets du réchauffement global qu’on appelle aussi l’effet de serre.

Les plus hauts icebergs où Anja vit font aujourd’hui environ 80 mètres de hau-teur. Il y a dix ans, beaucoup faisaient plus de 100 mètres. Les glaciers du Groenland fondent.

Si les émissions actuelles de ce qu’on nomme les gaz à effet de serre se poursui-vent, le réchauffement glo-bal va progresser. Il se peut alors que la température de la terre s’élève de deux à six degrés. Chaque degré de température en plus a de graves conséquences pour les gens, les animaux et l’en-vironnement.

Si les grandes glaces du Groenland et du Pôle Sud fondent, le niveau de la mer risque de s’élever de plu-sieurs mètres, même jusqu’à six ou sept mètres. Très vite des villes et des parties de pays bas sont inondées. Le Bangladesh est un de ces pays. Beaucoup de nations d’îles disparaissent complè-tement. Ailleurs c’est la sécheresse et plus de désert.

Montagnes de glace Dans la mer au large de Ilulissat il y a beaucoup d’icebergs. Les plus hauts font environ 80 mètres, mais il y a dix ans beaucoup dépassaient les 100 mètres. La glace fond. Environ 9/10 des icebergs se trouvent sous l’eau. Les petits ice-bergs fl ottent dans l’eau alors que les grands sont sur le fond.

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Anja

Anja Kristensen, 13

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conduit un traîneau à chiens

Anja va à l’école Amie Universelle Atuarfi k Jørgen Brønlund de Ilulissat au Groenland. Cette année elle participe au Vote Mondial pour la première fois.

Anja, qui aime conduire le traî-neau à chiens et jouer au foot, s’inquiète de la fonte de la glace.

– S’il fait plus chaud les chiens ne sont plus aussi importants et c’est plus diffi cile pour les chas-seurs et les pêcheurs, dit Anja.

Le véhicule le plus important Le traîneau à chiens est le véhicule le plus important au Groenland. Là où vit Anja il y a 4.500 habitants et 4.000 chiens de traîneaux.

Vit: À Ilulissat au Groenland, qui appartient au Danemark. Aime : Conduire le traîneau à chiens, jouer au foot et au handball.Chien préféré : Uiloq.S’inquiète : Que les icebergs, les glaciers, fondent. Plat préféré : Lard de baleine séché, petits pains à la cannelle.

Quand Anja nourrit les 23 chiens, qui vivent atta-chés à l’extérieur, un

chien a droit à un câlin supplé-mentaire.

– Uiloq est mon chien préfé-ré depuis qu’il est chiot, racon-te Anja.

– J’adore conduire le traî-neau à chiens. Mon père est champion du Groenland en conduite de traîneau, donc j’ai un bon instructeur. Quand je conduis, j’attache six chiens au traîneau. C’est diffi cile de faire obéir les chiens. Papa conduit avec 12-15 chiens.

Aussi longtemps que les chiens sont chiots ils ont le

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droit d’être à l’intérieur, mais à sept ou huit mois on les met dehors. Tous les chiens de la famille ont un nom et c’est Anja qui le leur donne.

– Quel sera le nom, dépend de l’air du chien ou à quoi il ressemble. On appellera peut-être un chien blanc Nanoq. Ce qui veut dire ours polaire, dit Anja.

Sinon c’est rare de voir des ours polaires ici, mais il y en a tout au nord du Groenland. Ilulissat se trouve à 250 km au nord du cercle polaire. Ici il y a 4.500 habitants et 4.000 chiens. On utilise les chiens

uniquement pour tirer les traîneaux.

La plupart des familles à Ilulissat vivent de pêches et de chasse. Les hommes partent en traîneau à chiens sur la gla-ce pour pêcher et chasser. Ils sont alors absents quelques jours et passent la nuit dans des tentes sur la glace.

La glace fond – Les adultes parlent beau-coup du climat et du réchauf-fement global. À la télé il y a souvent des nouvelles sur le climat. J’aimerais en savoir plus. Par exemple, combien de

Foot des neiges Anja et ses amis aiment jouer au foot. Qu’il y ait de la glace sur le sol, n’a aucune importance.

Attention aux traîneaux à chiens Le panneau avertit du croisement avec les traîneaux à chiens.

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Chaud dans la neige Anja n’a jamais froid aux pieds.

Lard de baleine et petits pains à la cannelle Anja aime le Matak, une délicates-se groenlandaise. C’est du lard de baleine séché, de préférence de baleine blanche. Dans la famille d’Anja on aime aussi les petits pains à la cannelle.

Sa chambre La famille d’Anja vit dans une rangée de maisons. Anja et son grand frère ont leur propre chambre.

glace de l’intérieur du Groenland fond en une semai-ne. Je veux vivre au Groenland aussi adulte. Le plus beau au Groenland ce sont les traî-neaux à chiens et s’il fait plus chaud, ce sera plus diffi cile d’aller en traîneaux à chiens et plus diffi cile pour les chas-seurs, dit Anja.

Le groenlandais est la lan-gue maternelle des 18 élèves de la classe d’Anja. L’école est située en hauteur sur la pente d’une montagne, presque tou-jours recouverte de neige. Du toit de l’école pendent des sta-lactites à profusion.

En classe de quatrième, les enfants groenlandais s’initient à l’anglais et au danois. Le Groenland a été une colonie danoise. Aujourd’hui encore, l’énorme île est en partie diri-

– Nous gardons contact par Internet. Nous avons un ordi-nateur à la maison et plusieurs à l’école.

Anja joue au foot et au hand-ball.

– Parfois on joue au foot dans la neige dans la cour de l’école. Je m’entraîne au foot trois fois par semaine et pres-que autant au handball. Le dimanche il y a entraînement de foot le matin et de hand-ball le soir.

gée par le Danemark. Le Groenland a 56.000 habi-tants. Un cinquième d’entre eux sont danois.

– Les maths c’est ce qu’il y a de plus amusant à l’école. J’aime aussi peindre des traî-neaux à chiens et la façon dont les gens vivaient ici au Groenland avant. Je peins beaucoup les icebergs, les pho-ques et les baleines.

– Chaque semaine nous avons le « développement per-sonnel » dans notre program-me. On discute de ce qui nous tient à cœur. Il peut s’agir de comment nous, êtres humains, nous devrions nous comporter envers les autres, explique Anja.

Joue au foot La meilleure amie d’Anja est sa cousine Camilla. Elles ont toujours été beaucoup ensem-ble, mais maintenant Camilla vit loin à Nuuk, la capitale du Groenland.

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Combien de globes terrestres te faut-il ? Chaque personne laisse une empreinte dans le monde. Plus une personne utilise les ressources de la terre et plus elle rejette de déchets, plus elle a un impact sur l’environnement. L’impact de chaque personne sur terre s’appelle son empreinte écologique.

Pour la plupart des gens sur terre il suffi t d’un globe, mais aux États-Unis, la moyenne par habitant est de 5,5 globes et de 3 globes pour l’UE. Plus il faut de globes, plus grand est l’impact sur le réchauffe-ment global et le changement climatique.

En tenant compte de tout ce qui est utilisé, consommé et rejeté

comme déchets, beaucoup sont d’avis que 1,25 globes serait suffi sant pour une socié-té mondiale valable.

L’empreinte écologique Une empreinte écologique est une trace ou une blessure dans la nature que chaque personne laisse après soi sur la surface de la terre. L’ampleur de ton empreinte dépend de la surfa-ce de terre qu’il faut pour pro-duire ce que tu utilises. Il s’agit de terre pour cultiver et pro-duire de la nourriture, les pâturages, les eaux de pêche, les forêts, les zones construites pour vivre et travailler, les métaux, l’énergie, les déchets,

et bien d’autres. Ensuite on compare l’empreinte avec la terre et les ressources qui sont disponibles sur notre planète. On peut ainsi calculer com-bien de globes sont nécessaires pour couvrir les besoins de tous les êtres humains.

Par exemple il faut du métal et du plastique pour les voitu-res, les bus et les avions. Pour les faire marcher, il faut du pétrole et de l’essence.

Plus tu utilises de papier, machines, nourriture, vête-ments, voyages plus grande sera ton empreinte écologique. Mais l’empreinte est moindre si la production des choses et de l’énergie que tu utilises est adaptée à ce que peut tolérer la nature. L’empreinte serait bien moindre si les transports avec

les voitures, les bus et les avi-ons n’avaient pas besoin de ce que l’on appelle les combusti-bles fossiles comme l’essence et le diesel. Les légumes, le riz, les céréales et les fruits culti-vés près de chez toi laissent une empreinte moins forte que les denrées cultivées de l’autre côté du globe et transportées par avion ou camion jusqu’à toi.

Nous n’utilisons pas seule-ment plus de ce que la terre peut reproduire. Cela génère égale-ment des déchets dont il faut s’occuper. Dans les pays riches la quantité de déchets par per-sonne a triplé ces 20 dernières années. Combien de déchets y a-t-il chez toi en une semaine ?

Dans les déchets on compte aussi tout le gaz carbonique émis dans l’atmosphère quand on utilise le pétrole, l’essence, le charbon ou quand on brûle des détritus ou du bois. Le gaz carbonique est le déchet qui augmente le plus et qui cause le réchauffement global.

Différence riche – pauvre Un cinquième (20 %) de la population du monde contri-bue à 86% de la totalité de la consommation. C’est cette

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C’est la lumière du soleil seule qui réchauffe l’air dans la serre.

Dans les pays froids il faut de la chaleur pour cultiver les plantes qui aiment les climats chauds. Cela se fait dans une serre. Une serre est une maison de verre qui laisse passer la lumière du soleil et retient la chaleur.

La lumière traverse le verre et réchauffe l’intérieur de la serre. Les rayons de chaleur rebondissent contre les parois en verre et restent dans la serre. La température monte !

L’EFFET DE SERRE RÉCHAUFFEMENT GLOBAL

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Combien de globes terrestres te faut-il ?

La liste montre que l’empreinte écologique des pays riches est la plus forte et que c’est eux aujourd’hui qui exercent le plus grand impact sur le réchauffement global. Plus on descend dans la liste moins l’empreinte est forte.

Quelle place occupe ton pays ?

1. Émirats Arabes Unis 2. États-Unis3. Finlande 4. Canada6. Australie8. Suède 9. Nouvelle-Zélande 10. Norvège 11. Danemark 12. France 13. Grande Bretagne 22. Israël 23. Allemagne 27. Japon 44. Liban 46. Mexique

53. Afrique du Sud 58. Brésil 65. Jordanie 69. Chine 80. Thaïlande81. Gambie 83. Egypte 84. Bolivie 86. Colombie92. Nigeria 93. Sénégal 98. Ouganda 104. Sri Lanka 105. Burkina Faso 106. Ghana 107. Guinée- Conakry 108. Birmanie 111. Vietnam

113. Pérou 116. Zimbabwe 122. Bénin 123. Kenya 126. Inde 127. Côte d’Ivoire 128. Sierra Leone 130. Cambodge 131. Népal 134. Burundi 138. Guinée-Bissau 137. Rwanda 139. Mozambique 142. Pakistan 143. Congo- Kinshasa 147. Bangladesh

population qui laisse la plus forte empreinte écologique. Les pauvres laissent de très faibles empreintes écologiques.

Il peut y avoir une très gran-de différence d’empreinte éco-logique entre des personnes d’un même pays. Surtout dans les pays où la différence entre riches et pauvres est grande. Au Brésil par exemple, une jeune indienne Uru Wau en Amazonie, ne laisse presque pas d’empreinte alors qu’un riche propriétaire de ranch avec avion privé, plusieurs voi-tures et bateaux, une grande maison avec air conditionné, piscine, ordinateurs, télé et un tas d’autres appareils et qui mange beaucoup de viande, laisse une très forte empreinte.

La plus forte empreinte Ce sont les Émirats Arabes Unis qui laissent la plus forte empreinte écologique du mon-de par personne, principale-ment sous forme d’énormes émissions de gaz carboniques. Le pays a peu d’habitants mais ils sont riches et ils utilisent beaucoup l’avion, les voitures et l’air conditionné puisqu’il s’agit d’un pays de désert. Dans

Les États-Unis ont besoin de 5,5 globes

Besoin de la moyenne mondiale 1,25 globe

La lumière traverse le verre et réchauffe l’intérieur de la serre. Les rayons de chaleur rebondissent contre les parois en verre et restent dans la serre. La température monte !

Que se passe-t-il si le temps est plus chaud ?L’épaisse glace du Groenland et du Pôle Sud fond. Et le niveau de la mer monte !

Le gaz carbonique (CO2) est comme le verre, il enferme la chaleur dans l’atmosphère (l’air) La terre devient de plus en plus chaude...

De grandes parties de la terre sont sous l’eau. Des millions de gens doivent se déplacer. Si le niveau de la mer monte de quelques mètres, 35 millions de personnes, seulement au Bangladesh, deviennent réfugiés écologiques! Beaucoup d’îles dispa-raissent. Les bâtiments, les habita-tions et les champs sont inondés.

L’EFFET DE SERRE RÉCHAUFFEMENT GLOBAL

L’UE a besoin de 3 globes

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Cherche tes propres empreintes !

les Émirats Arabes Unis on est sur le point de construire toute une ville qui n’utilisera que l’énergie solaire et n’émettra presque pas de gaz carbonique.

Une bonne deuxième place, concernant l’importance de l’empreinte écologique, est occupée par les États-Unis.

Dans la liste ci-contre pré-sentant les pays qui laissent les plus fortes et plus faibles empreintes écologiques par personne, tu trouveras beau-coup de pays dont on parle dans ce journal, peut-être même ton propre pays.

Qu’est-ce qui est équitable ? Les deux pays les plus peuplés du monde, la Chine et l’Inde, laissent pour l’instant de fai-bles empreintes écologiques.

Mais de plus en plus de gens en Chine et en Inde veulent et peuvent avoir les mêmes choses que les habitants des pays riches. Mais si tous les pays vivaient comme par exemple les États-Unis ou les pays de l’UE ce serait une catastrophe pour le globe terrestre. Comment pouvons nous résoudre cela et qu’est-ce qui est équitable ?

Une chose est sûre. Nous devons tous réfl échir au rôle que nous-mêmes jouons. En outre, toutes les contributions sont désormais nécessaires ainsi que les découvertes qui rendent les voitures, les avi-ons, les usines, les frigidaires, les installations de chauffage et autres, beaucoup plus respectueux de l’environne-ment.

La terre transpire

L’empreinte montre combien d’hectares de terre il faut pour supporter ta consommation et tes déchets. À partir de là on peut calculer combien de globes il faudrait si tout le monde vivait com-me toi. Ici tu peux trouver ton empreinte écologique personnelle :www. footprint.wwf.org.uk (en anglais) www.ecologicalfootprint.org www.myfootprint.orgwww.kidsfootprint.org (avec Bobbie Bigfoot)www.earthday.net/goals/footprint.stmwww.earthday.net/Footprint

« La terre transpire ! Elle va en mourir si nous, les êtres humains continuons à polluer. Toutes les voitures, les déchets et les usines qui polluent n’en sont que quel-ques exemples. Je trouve que c’est la responsabilité du gouver-nement de s’occuper mieux de tout et que les gens arrêtent de brûler leurs déchets dans la rue. Je voudrais qu’il y ait des voitures meilleures qui n’auraient pas besoin d’essence pour rouler »Julian Reaño Mescco, 16, Cusco, Pérou

Quand Julian a cherché son empreinte écologique sur www.myfootprint.org il a appris qu’un globe suffi rait (en fait 2/3 d’un globe) si tout le monde vivait comme lui.

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C’est diffi cile de cultiver assez pour manger quand les champs sont des déserts ou inondés par la mer qui monte. Et où iront tous les gens sans logis ?

Les déserts s’étendent et les gens doivent partir...

Pourquoi le gaz carbonique augmente dans l’atmosphère et d’où vient-il ? Les gens utilisent les combustibles FOSSILES comme le charbon et le pétrole dans les centrales nucléaires, les voitures et les avions...

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Les droits de l’enfant et l’environnement Le réchauffement global conduit, par suite des inondations et des grandes sécheresses, à diver-ses formes de violations des droits de l’enfant, comme : • Les enfants n’ont pas d’éducation, puisque

les écoles sont fermées. • Les enfants perdent leur foyer et leur famille. • Les enfants sont obligés de fuir. • Les enfants tombent malades. • Les enfants meurent.

Le Bangladesh se noie Le réchauffement global sera la cause d’une augmentation du niveau de la mer dans le monde entier. Les chercheurs prévoient qu’au moins un quart du Bangladesh disparaîtra sous l’eau d’ici cent ans. On estime que 35 des 150 mil-lions d’habitants du Bangladesh seront des réfu-giés climatiques déjà dans 20 ou 30 ans. Le Bangladesh fait partie de ces pays qui seront le plus lourdement frappés par le réchauffement global. Ceci, bien que le pays lui-même ne contribue qu’en raison de moins d’un millième aux émis-sions de gaz à effet de serre.

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Quand un arbre brûle, la même quantité de gaz carbonique est relâchée dans l’air.

Quand un arbre pousse, il absorbe le gaz carbonique de l’air.

Mais le combustible FOSSILE comme le charbon, le pétrole et le gaz naturel contient du gaz carbo-nique que les plantes ont aspiré pendant des millions d’années.

Si par exemple on chauffe au bois et on fait repousser de nouveaux arbres il n’y a pas de gaz carbonique supplémentaire dans l’air.

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Rebeka

Rebeka Aktar, 14

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– Nous avons toujours eu des inondations ici au Bangladesh mais ces dernières années ça a beaucoup empiré. C’est comme si quelque chose s’était détraquée dans la nature. J’ai peur que tout mon village disparaisse. J’ai aussi peur de mourir, dit Rebeka Aktar, 14 ans. Rebeka est nouvelle dans le jury du Prix des Enfants du Monde où elle représente les enfants dont les droits sont violés à la suite de catastrophes naturel-les ou de pollution, mais aussi les enfants qui exigent le respect des droits des filles.

a peur que le village disparaisse

Habite : Dans le village de Borotia sur le fleuve Dhaleshwari.Aime : Aller à l’école. Déteste : Que l’on maltraite les enfants et les femmes. Le meilleur : Le mariage de ma grande sœur. Une fête très drôle ! Le pire : La mort de grand-mère. Je l’aimais beaucoup. Veut être : Professeur et aider les enfants pauvres à aller à l’école. Rêve : Que tous les enfants puissent aller à l’école.

Des champs détruits

– Les inondations détruisent nos champs et

nos cultures. À certains endroits il reste un mètre de boue après

le retrait de l’eau. C’est très difficile de reprendre les

cultures, dit Rebeka.

Quand nous chauffons avec du combustible FOSSILE nous rejetons sur des CENTAINES d’années le gaz carbonique que les plantes ont recueilli pendant des MILLIONS d’années ! ... une grande partie du rejet se fait au cours de ta vie et celle de tes parents...

Il y a très longtemps, bien avant les dinosaures, les plantes mortes ont formé des couches de tourbe. Au cours du temps, les couches, en se comprimant, sont devenues du charbon et du pétrole que nous extrayons maintenant des entrailles de la terre.

L’effet de serre, ce n’est PAS doux et agréable –c’est une catastrophe pour l’humanité ! Si tous les pays s’y mettent c’est possible d’éviter la catastrophe. Nous ne devons plus utiliser les combustibles FOSSILES et il nous faut trouver une techni-que pour mieux utiliser l’énergie renouvelable.

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a peur que le village disparaisse

En seulement trois jours tout le village était inondé. Bien que nous

habitions à des centaines de mètres du fl euve, nous avions de l’eau jusqu’à la taille dans la maison. Nous avons essayé de hausser les lits et d’autres objets au-dessus du niveau de l’eau à l’aide d’un échafauda-ge en bambou que papa avait construit. Mon père et mon grand frère ont construit un radeau en bananier sur lequel nous préparions les repas puisque notre cuisine était inondée.

Mordue par un serpent Après une semaine d’inonda-tion, j’ai pataugé dans l’eau jusqu’à la meule de foin derriè-re la maison. Pendant que je cherchais de la paille sèche pour nos vaches, un serpent est tombé de la meule dans l’eau. Il m’a mordue au pied. J’ai été prise de vertiges et je me suis presque évanouie, mais j’ai pu appeler maman et papa qui sont arrivés en cou-rant. Ils ont noué un bout de tissus serré au-dessous du genou pour que le poison ne se répande pas plus haut dans le corps. Ils m’ont transportée jusqu’à un bateau et de là nous sommes allés chez un homme qui a sucé le venin du serpent. Je n’arrêtais pas de pleurer et j’avais très peur de mourir. Une voisine a été mordue à peu près en même temps et elle est morte. Ça grouille de ser-pents ici pendant les inonda-

«

tions et chaque année beau-coup de gens meurent de mor-sures de serpents.

Beaucoup meurent parce que nous devons parcourir de longues distances pour trou-ver un médecin et c’est très cher. C’est le temps le plus dur pour nous lors des inondations car beaucoup tombent malades. J’ai eu une infection de l’œil et des éruptions sur la peau. Mon frère a eu la fi èvre. Presque tout le monde au village a la diarrhée puisque c’est diffi cile de trouver de l’eau potable quand nos puits et nos pompes rejettent l’eau sale du fl euve.

Quelques jours après la morsure du serpent je me sen-tais de nouveau bien. J’allais çà et là sur le radeau en bana-nier pour ramasser des feuilles pour nos vaches et chèvres qui n’avaient rien à brouter. À la fi n nous avons quand même été obligés de vendre nos ani-maux pour acheter la nourri-ture puisque nos champs et potagers se trouvaient complè-tement sous l’eau. Au même moment beaucoup ont été obligés de vendre leurs vaches et leurs chèvres pour survivre, alors tous ont été moins bien payés que d’habitude.

Pas d’école Les inondations ont duré trois mois. Pendant ce temps pres-que toutes les écoles étaient fermées, la mienne aussi. Les écoles étaient détruites et c’était impossible de les attein-dre à cause de toute l’eau. La plupart n’ont toujours pas ouvert, c’est embêtant de ne pas pouvoir y aller. Nous per-dons les cours et ce n’est pas bien. Sans instruction c’est impossible de réussir sa vie ici au Bangladesh. On reste pau-vre et on a de la peine à nour-rir sa famille. Il arrive souvent

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Le serpent qui a mordu Rebeka se trouvait dans une meule de foin.

Des champs détruits

– Les inondations détruisent nos champs et

nos cultures. À certains endroitsil reste un mètre de boue après

le retrait de l’eau. C’est très diffi cile de reprendre les

cultures, dit Rebeka.

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que les gens pauvres qui ne savent ni lire ni écrire sont exploités. Ils peuvent par exemple croire qu’ils mettent l’empreinte de leur pouce sur un papier pour emprunter de l’argent, alors qu’on les induit à remettre leur terre ! C’est affreux !

Le plus important c’est l’ins-truction pour nous, les fi lles. Si une fi lle peut terminer l’éco-le, elle a une plus grande chan-ce d’avoir une vie meilleure. Elle peut prendre les décisions qui la concernent et les gens, même la famille, l’écoutent

beaucoup plus. Ce qu’elle dit a plus d’importance. Au Bangladesh il y a une loi qui interdit qu’on donne une fi lle en mariage avant 18 ans, mais cette loi est souvent violée. Ici, beaucoup de fi lles de mon âge sont déjà mariées. Ce n’est pas bien ! À cet âge on est encore un enfant, on doit apprendre des choses et se développer, pas vivre une vie d’adulte. Si nous sommes instruites, nous les fi lles avons bien plus de chances de ne pas être don-nées en mariage trop tôt.

Quand je serai grande je

Objets préférés – Je collectionne le vernis à ongles et le maquillage. Parfois maman me donne un peu d’ar-gent et il arrive que j’achète du vernis à ongles au vendeur qui passe en vélo de temps en temps au village. Il n’y a rien de plus beau que du vernis à ongles, dit Rebeka.

Diffi cile de jouer – En général, nous jouons à cache-cache et nous sautons à la corde. Mais quand c’est inondé c’est diffi cile de jouer dehors. Nous restons à l’inté-rieur. Parfois nous jouons au Ludo, dit Rebeka.

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Idoles– Mes idoles sont les étoiles de cinéma Salman Shah et Sabnur. Nous n’avons pas la télé, mais un de nos voisins l’a. Il n’y a pas d’électricité ici alors il fait marcher la télé au moyen d’accus, raconte Rebeka.

veux être professeur. Alors, je me battrai pour que tous les enfants, surtout les enfants pauvres et les filles, puissent aller à l’école.

A peur de mourir Nous avons toujours eu des inondations, mais ces derniè-res années ça a empiré. Il y a eu plus d’eau dans les fleuves et les inondations se produi-sent à des moments curieux de l’année. Quand l’eau avance, il y a de grands glissements de terrain et d’énormes portions de terre s’effondrent dans le fleuve. Les maisons et les gens sont emportés et les enfants meurent. Si cela continue j’ai peur que tout mon village dis-paraisse. Où irons-nous alors ? Je ne sais vraiment pas ce qu’il adviendra de nous, et je m’inquiète à propos du futur. Beaucoup vont mourir en essayant d’échapper à l’eau ! »

- Même si notre maison a été détruite, nous avons eu de la chance. Beaucoup ont vu leur maison emportée par l’eau. Les gens ont per-du tout ce qu’ils possédaient et beaucoup sont morts. Nous avons réussi à reconstruire notre maison et toute ma famille a survécu, dit Rebeka.

L’école de Rebeka, la Borotia Primary School, est fermée depuis trois mois à cause des inondations. L’eau était haute dans les salles de classe. À présent tout le monde est impa-tient de reprendre l’école. Et cette année tous les élèves de 4ème et de 5ème sont encore plus anxieux que d’habitude. Ils vont en effet participer au Vote Mondial pour la première fois !

L’école de Rebeka participe au Vote Mondial

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– Réveillez-vous tous ! Réveillez-vous ! La maison disparaît dans le fl euve, cria la mère de Liton en pleine nuit.

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Obligé de travailler – Quand mon frère cadet est né et que la famille s’est élargie à cinq personnes, j’ai dû quitter l’école. Nous n’y arrivions pas avec le salaire de mon père, alors j’ai dû commencer à travailler. J’avais dix ans. Depuis lors je travaille toute la journée dans les champs. Quand je rentre, je suis si fatigué que je n’ai pas la force de jouer. Mon plus grand rêve est de pouvoir reprendre l’école, dit Liton.

Construis un radeau en bananier ! 1. Abats quatre bananiers. 2. Enlève l’écorce extérieure pour que les

troncs soient lisses.3. Fais des cordes en jute séché.4. Coupe un bâton de bambou.

Divise-le en quatre bâtonnets.5. Mets les quatre troncs dans l’eau. Lie-les avec

les cordes en jute. Stabilise le radeau en attachant les quatre bâtonnets de bambou de part et d’autre du radeau.

6. Colmate les fentes entre les troncs avec des feuilles de bananier.

7. Coupe un long bâton de bambou que tu utiliseras pour faire avancer le radeau.

mais tout s’est passé si vite. Il y avait de profondes crevasses dans la terre autour de la mai-son. Juste après que tout le monde a sauté par-dessus les crevasses, le terrain derrière nous a précipité dans le fl euve et la maison a été aspirée par les courants bouillonnants. Tout a disparu.

Le cousin s’est noyé On dormait à la belle étoile ! En quelques jours l’eau est montée jusque sur le chemin où nous nous abritions. Alors j’ai construit un radeau en bananier pour nous sauver nous et les choses qui nous

La maison de Liton a disparu

Je me suis réveillé en sur saut. Le sol bougeait sous

la maison. J’avais peur que nous mourions tous si nous dégringolions dans l’eau. Nous voulions emporter de la nourriture et d’autres choses,

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restaient. Moi et mon cousin Akash, 6 ans, avons passé les premiers en transferant les choses dans un endroit moins exposé. Soudain j’ai remarqué que Akash n’était plus sur le radeau. J’ai fait des allers et retours et je l’appelais en criant. Mais il ne répondait pas. Je suis retourné et j’ai dit ce qui s’était passé. Nous avons nagé partout pour le chercher. Trois heures après il fl ottait mort à la surface de l’eau.

J’aimais mon cousin et je me sens encore coupable même si personne ne m’en veut. Même pas ses parents, qui disent que c’était un accident.

Après la mort de mon cou-sin, un parent de ma mère nous a laissé construire une petite maison sur son terrain. Mais maintenant il veut ven-

dre le terrain. Puisque nous sommes pauvres et ne possé-dons pas de terrain, notre seu-le chance de construire une maison est de le faire sur le terrain du gouvernement, le plus près du fl euve. Tous les pauvres y vivent. Et quand l’eau arrive, les plus touchés, c’est nous. J’ai peur que la nouvelle maison aussi soit emportée par le fl euve au moment des inondations. Alors peut-être personne ne se réveille et nous nous noyons tous »

Les bananiers sauvent la vie ! – Sans bananiers nous ne sur-vivrions pas lors des inonda-tions. Toutes les familles du village coupent des arbres et construisent des radeaux quand elles s’aperçoivent que le niveau de l’eau monte. La plupart font à manger sur le radeau. Nous utilisons aussi les radeaux pour atteindre des endroits où il y a de la nourritu-re et de l’eau potable. De même, nous les employons pour nous sauver, nous, nos animaux et nos affaires des masses d’eau. Les bananiers nous sauvent la vie ! dit Rebeka.

Tout est utilisable dans un bananier ! En plus de manger les fruits de l’arbre, les bananes et de construire un radeau avec les troncs, les enfants du village de Borotia utilisent aussi les feuilles de bananes pour…

…manger quand on a des fêtes et qu’on n’a pas assez d’assiettes pour tout le monde.

…et comme parapluie contre la pluie et le soleil !

– J’ai congé une fois par semaine et je joue alors au cricket ou au foot avec mes copains. J’adore ça ! Mon ballon et ma batte ont disparu quand la maison a été emportée par le fl euve, mais ma famille a survécu, c’est le plus important, dit Liton.

Les conséquences des inondations de cette année auBangladesh sont : • Près de mille personnes sont mortes dont 800 noyées et

100 à la suite de morsures de serpent. Les autres sont décédées des suites de maladies causées par les inondations, la diarrhée, par exemple.

• Dix millions de personnes sont sans-abri. • 10.000 écoles ont été détruites.

10 millions de sans-abri

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Je suis libre !

– J’avais six ans, je gardais le bétail de mes parents, quand un homme nous a offert des bonbons à moi et à mes amis. Il s’en est suivi que j’ai été enlevé et forcé de travailler comme esclave pendant six ans, raconte Rakesh Kumar, 13 ans, de l’Inde. À présent il fait par-tie du jury du Prix des Enfants du Monde.

Abonbons que l’homme nous avait donnés,

j’ai senti que quelque chose n’allait pas et j’ai eu peur. Je n’aurais pas dû suivre un étranger sans le dire à maman. Il y avait quelque chose d’étrange dans ces bonbons qui m’avait enlevé la force de m’enfuir. On nous a mis dans un train. Je me suis mis à pleu-rer. Je savais qu’on nous enle-vait et j’ai essayé de me sauver, mais on m’a repris et menacé d’avoir un accident de voiture si j’essayais encore de fuir.

Tous mes amis et moi-même

avons été vendus à des gens riches. Je n’étais qu’un petit villageois et je me sentais impuissant. Ils m’ont fait pas-ser dans différentes maisons avant que je me retrouve à l’endroit où j’ai été esclave pendant six ans. Le matin, on me donnait du thé drogué. Si je refusais, ils me forçaient à l’avaler.

Je travaillais de cinq heures du matin à dix heures du soir. Je faisais le ménage de la famille qui me possédait. Ils avaient des enfants qui allaient à l’école, mais moi je devais travailler. Je coupais l’herbe et je me coupais sou-vent les doigts puisque j’étais sous l’effet de la drogue versée dans le thé. Parfois je m’endor-mais dans les champs, mais personne ne s’en préoccupait. Je transportais des briques et j’essayais de ne pas me plain-dre pour ne pas être battu.

Les nuits étaient diffi ciles. L’hiver, ils me donnaient de l’alcool pour me réchauffer, plutôt que de me laisser vivre dans la maison. Je devais dor-mir dans l’étable avec les

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vaches et par-dessus tout cela, je devais aussi m’occuper des animaux. La chaleur de l’alco-ol disparaissait vite. J’avais froid et je me sentais seul. Je pleurais la nuit en pensant à mes parents.

Papa m’a cherché pendant des années. Ils lui ont dit que j’étais mort, mais il n’a pas lâché. Ils l’ont menacé de le battre, mais il a prié une orga-nisation qui libère les enfants esclaves de l’aider. Après une longue recherche, ils ont réussi à me libérer. Maintenant je suis dans un endroit où je peux jouer et aller à l’école avec d’autres garçons qui ont vécu les mêmes choses. Les enfants ne doivent pas être obligés de travailler comme je l’ai fait. Nous avons des droits »

Rakesh représente les enfants esclaves, les enfants qui font un travail dangereux et les enfants qui «n’existent pas » puisque leur nais-sance n’a jamais été enregistrée.

près avoir mangé les

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Les enfants du jury, des experts en droits de l’enfant Le jury élit le candidat qui recevra le Prix des Enfants du Monde 2008 pour ses actions en faveur des droits de l’en-fant. Et les enfants du jury sont véritablement – de par leurs propres expériences – des experts en droits de l’en-fant !

Les enfants du jury représentent en premier lieu tous les enfants du monde qui ont vécu des expériences compara-bles aux leurs. Mais ils représentent également les enfants de leur pays et de leur continent. Dans la mesure du pos-sible, le jury est compo-sé d’enfants provenant de toutes les parties du monde et de toutes les grandes religions.

Aux pages 36–39 tu peux lire l’histoire de Rebeka Aktar, une fille du jury du Bangladesh, et à la page 42, l’histoire de Rakesh Kumar, un garçon du jury indien. Sur les pages suivantes, tu peux lire l’histoire de quatorze autres enfants du jury. Un autre enfant du jury sera nommé avant le WCPRC 2008.

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« Mon beau-père battait souvent ma mère. On nous menaçait aussi parce que mon beau-père avait des dettes envers les dea-lers. Des fois c’est maman qui devait payer les dettes de mon beau-père plutôt que de nous acheter à manger.

à huit ans, je me suis sauvé de la maison et j’ai vécu dans la rue. Je volais tout ce que je pouvais et je le revendais pour m’acheter de la nourriture et d’autres cho-ses qu’il me fallait. La nuit je dor-mais devant une banque dans le centre de la ville, sous une bâche déchirée. J’avais souvent peur.

Mon copain m’a appris à fumer de la marijuana. Je me suis mis à fumer de plus en plus et à utiliser d’autres drogues. Je volais des montres, des bijoux, des lunet-tes de soleil et d’autres choses, dans le centre. J’ai demandé un pistolet au dealer à qui je reven-dais les choses volées. Je ne l’ai jamais utilisé contre quelqu’un, je tirais en l’air et contre un rat.

Je suis revenu à la maison, mais là, la violence continuait. Une nuit ma mère m’a demandé si je voulais vivre avec elle ou avec mon beau-père. Je lui ai dit que je voulais vivre avec elle. Elle m’a dit d’attendre. J’ai entendu des coups de feu dans la cham-bre où dormait mon beau-père. Après ça je me suis de nouveau sauvé. Maman m’a retrouvé et m’a battu pour me donner une leçon. Elle ne savait pas quoi fai-re de moi. Mais elle m’a emmené au Circo de Todo Mundo où des enfants comme moi peuvent s’exercer à faire des tours. J’habite chez eux et je vais à l’école. Ça marche bien pour moi maintenant. Ce dont les enfants des rues ont le plus besoin c’est d’amour. »

Railander représente les enfants qui vivent et/ou tra-vaillent dans la rue.

Railander Pablo Freitas de Souza, 14, BRÉSIL

Idalmin avait neuf ans quand des poli-ciers sont venus arrêter sa mère et son père.

– Qu’est-ce que vous faites ? a-t-elle demandé en pleurant aux policiers.

– Tu es trop petite pour com-prendre, a répondu un policier.

– Où est-ce que vous allez avec ma maman ? a demandé Idalmin. J’aime ma mère.

D’abord, Idalmin et ses sœurs sont allées habiter chez leur grand-mère. Chaque jour, elle demandait quand ses parents allaient revenir. Grand-mère disait : « Demain. Demain ».

– C’était comme si mes parents étaient morts, se sou-vient Idalmin.

Les parents d’Idalmin avaient été condamnés à de longues peines de prison.

– La première fois que je suis allée voir maman en prison, la visite s’est terminée après une heure. Imaginez, vous n’avez pas vu votre mère depuis une éterni-té et on ne vous donne qu’une heure. La première année je pleurais tous les matins.

Idalmin et ses sœurs ont été déplacées chez divers parents et connaissances. C’était dur, Idalmin est tombée malade et a commencé à sécher l’école. C’était mieux quant elle et tou-tes les quatre sœurs se sont retrouvées dans la même famille d’accueil. Une fois par semaine, Idalmin rencontre d’autres filles dont les parents sont aussi en prison. Elles font des choses marrantes et parlent de leur expérience à l’occasion de ren-contres qui traitent des enfants de prisonniers.

Après six ans de prison, la mère d’Idalmin a été libérée en 2005.

Idalmin représente les enfants de prisonniers.

Idalmin Santana, 17, ÉTATS-UNIS

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Mary avait neuf ans quand son père, son grand frère et sa petite

sœur ont été tués durant la guer-re civile en Sierra Leone. Elle, elle s’est cachée des rebelles dans la forêt.

– Quand je suis dans la forêt j’ai encore l’impression qu’à tout moment les rebelles vont sortir des buissons et me tuer. Je pen-se aussi beaucoup à la façon dont ils ont tué mon père et à l’appel de mon frère, la nuit où les rebelles l’ont enlevé: « Mary, aide-moi. Aide-moi ! Ils me pren-nent ! » Plus tard, nous avons su que tous les enfants qui avaient été kidnappés cette nuit-là avaient été tués. Dès la nuit sui-vante les rebelles nous on trou-vés dans la forêt. Ils ont pris ma petite sœur, qui n’avait que six ans et l’ont tuée. Cela me fait encore mal de n’avoir pas pu sau-ver mon frère et ma sœur, mais je n’avais que neuf ans et je ne pou-vais rien faire.

Mary a vécu plusieurs mois de suite dans la forêt.

– Nous nous abritions de la pluie sous un grand arbre. Beaucoup ont attrapé la malaria. La nuit nous cherchions du manioc et le mangions cru pour qu’aucune fumée ne dévoile notre présence. Le pire c’était la peur et le silence. Il y avait un silence de mort. C’était comme si même les oiseaux de la forêt avaient cessé de chanter. Je pleurais souvent.

Pendant quatre ans Mary n’a pas pu aller à l’école à cause des combats. Quand la guerre est finie, ils ont vu que les rebelles avaient détruit son école. Maintenant on l’a reconstruite.

– Enfin, je peux de nouveau apprendre des choses. Je veux être médecin ou avocat et me battre pour les droits des enfants, dit Mary.

Mary représente les enfants qui ont vu leurs droits violés lors de conflits armés.

Mary Smart, 16, SIERRA LEONE « Je fais des cauchemars depuis

l’âge de 11 ans. Un soir pendant qu’on regardait la télé, on a entendu un hélicoptère nous survoler. Peu de temps après on a tiré une fusée contre la maison de nos voisins, le poste de com-mandement de la police palesti-nienne et les patrouilles des frontières. Ils ont lâché plusieurs fusées et c’était comme si on était au milieu d’un tremblement de terre. La nuit suivante on a vu arriver un avion F-16 qui lâchait fusée après fusée. Toute notre maison en était secouée et tou-tes les vitres se sont cassées. Je pleurais et je suis tombé sur les morceaux de verre. La quatriè-me fusée était la plus forte de toutes, j’ai passé par-dessus notre voisin chez qui nous nous sommes réfugiés.

Avant on faisait des excursions dans des lieux comme Jérusalem et Jéricho. Aujourd’hui nous n’avons que notre maison et l’école ici à Bethléem. Mais on ne peut pas aller à l’école tout le temps même si nous avons le droit à l’instruction. Quand il y a le couvre-feu on ne peut pas quitter la maison. Parmi les droits de l’enfant il y a aussi celui de se sentir en sécurité. Nous, enfants palestiniens nous ne pouvons jamais nous sentir en sécurité. Nous ne voulons que la paix et vivre sans chars d’assaut et sans soldats. Je veux me sen-tir comme d’autres enfants dans le monde.»

Omar représente les enfants dans les zones de conflit et sous l’occupation.

Omar Bandak, 17 PALESTINE

Maïmouna habite dans une ban-lieue de Dakar, la capitale du Sénégal. Près d’une naissance sur trois n’est pas enregistrée au Sénégal. Maïmouna croit que dans le quartier où elle vit, les enfants enregistrés à la naissan-ce sont bien moins que cela.

Depuis l’âge de 7 ans, Maïmouna est un membre actif d’une organisation qui travaille en faveur des droits de l’enfant. La question de la déclaration de naissance lui paraît être l’un des droits les plus impor-tants que les enfants possèdent.

« Dans notre pays, il y a beau-coup trop d’enfants qui ne sont pas enre-gistrés à la naissance. Sans certificat de naissance on ne peut pas aller à l’école, on ne peut pas voyager, on ne peut même pas être un citoyen de son propre pays. »

Quand on lui demande ce qu’elle aime par-dessus tout, elle étale une pile de papiers sur le sol.

« C’est sûrement ça que j’aime le mieux, puisque je les ai tou-jours avec moi. »

Il s’agit de documents et de pièces recueillis pendant son temps d’experte en droits de l’enfant. Le groupe dont elle fait partie se réunit souvent et parle des droits de l’enfant, mais entreprend également diverses actions dans le quartier.

« Nous avons fait des campa-gnes d’enregistrement. Dans une seule après-midi, j’ai réussi à faire enregistrer 54 enfants dans un quartier.

Maïmouna représente les enfants qui se battent pour les droits de l’enfant.

Maïmouna Diouf, 17, SENEGAL

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« Je donne un coup de mains dans un centre pour animaux menacés d’extinction. Je vais bientôt travailler comme béné-vole dans un abri pour femmes battues. Là, je rencontrerai les enfants des femmes qui vivent aussi dans l’abri.

Nous parlons beaucoup du conflit entre Israël et la Palestine à la maison et à l’école. Haïfa, où j’habite est une des plus grandes villes où vivent arabes et juifs et je rencontre beaucoup d’arabes à l’école et même pendant mon temps libre. J’aime beaucoup fréquenter toutes sortes de gens et je ne fais aucune diffé-rence entre eux. Cela n’a aucu-ne importance, qu’on soit juif ou musulman, israélien ou arabe.

Pour moi les droits de l’enfant traitent du droit de tous les enfants à être libres et du droit pour tous les enfants aux mêmes chances. En Israël, on viole nombre de droits de l’enfant. Les enfants ont droit à la protec-tion et à une vie où ils n’ont pas à craindre constamment de mourir ou que des membres de leur famille meurent.

Au cours de l’été 2006, pen-dant la guerre, entre Israël et le Hezbollah nous devions parfois courir dans les refuges toutes les dix minutes, parfois toutes les heures. Beaucoup ont cru que la guerre n’était que la faute du Hezbollah, mais ce n’est pas mon avis. Ce que je crois c’est qu’Israël aussi a eu des torts et que nous ne devrions pas être au Liban.

À l’école, quand on parle du conflit, il y en a beaucoup qui s’en moquent et qui ne veulent pas savoir. Moi, je pense qu’on devrait avoir peur, ça n’arrange rien de faire semblant qu’il n’y a pas de problème. Mais le plus

Ofek Rafaeli, 14, ISRAEL

Hasana est né dans un camp de réfugiés en plein désert, en Algérie où il y a passé toute sa vie. Ses parents viennent du Sahara Occidental. Il y aura bientôt 30 ans que leur pays a été envahi par le Maroc. Depuis lors, près de 170.000 habitants du Sahara Occidental vivent dans de grands camps de réfu-giés en plein désert saharien.

« Je n’ai jamais vu mon pays. J’espère qu’un jour cela sera possible. Je pense que tous les enfants réfugiés ont le droit de retourner dans leur pays d’origine. »

Tous les enfants qui vivent dans les camps du désert vont à l’école. Mais on ne peut pas fai-re des études avancées dans les camps de réfugiés.

« Mais j’espère pouvoir conti-nuer à étudier dans une école algérienne. Car je veux m’instruire. Tous ceux qui vivent dans les camps de réfugiés ont de vilaines dents, toutes noires. C’est à cause de l’eau qui est mauvaise. Quand je serai grand, je serai dentiste. Je veux que tout mon peuple ait de belles dents blanches. »

Hasana représente les enfants réfugiés.

Hassana Hameida Hafed, 17, SAHARA OCCIDENTAL

Les parents de Gabatshwane sont morts du sida quand elle était petite. Elle vit avec Vusi, son grand frère dans la communauté de Lethabong-Rustenberg en Afrique du Sud. Après la mort de ses parents beaucoup avaient peur d’être contaminés par elle. Malgré un test qui prouvait que Gaba n’était pas séropositive, elle n’avait aucun camarade. Quand elle était petite, elle est tombée dans une bassine d’eau bouillante et a été sérieusement brûlée aux bras et à la jambe droits.

– À l’école on se moquait de moi et j’étais toujours seule.

À Lethabong 80 % des habit-ants sont chômeurs. Beaucoup sont des jeunes qui sont tombés dans la criminalité. 20 % des habitants ont le sida ou sont séropositifs et beaucoup d’enfants sont orphelins. Les droits de beaucoup d’enfants sont violés, la plupart par leur propre famille.

Vusi, le grand frère a aidé Gaba à créer un groupe musical, qui s’appelle simplement Gabatshwane. Elle s’est produite souvent devant Nelson Mandela, qui est son idole. Avec les recettes de ses spectacles Gabatshwane achète de la nour-riture pour les pauvres et donne des paquets de victuailles aux camarades d’écoles orphelins.

– J’exige des hommes poli-tiques qu’ils travaillent pour les droits de l’enfant et j’ai parlé entre autres au ministre de l’éducation et publiquement ici, dans notre département de la province North West. J’ai créé une organisation qui s’appelle Band Ke Bokamoso, « Les enfants sont l’avenir » et je me bats pour les droits de l’enfant.

Gabatshwane représente les enfants que le sida/vih a ren-dus orphelins et les enfants qui se battent en faveur des

droits des enfants vulnérables.

Gabatshwane Gumede, 13, AFRIQUE DU SUD

important c’est que nous agis-sions, nous devons faire quel-que chose »

Ofek représente les enfants dans les zones de conflit et les enfants qui veulent un dialogue pour la paix.

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« Quand j’avais 11 ans, mes parents n’avaient pas les moyens de m’envoyer à l’école. Un jour alors que j’étais en train de cueillir du fourrage, un hom-me m’a demandé si je voulais travailler dans un hôtel en ville. J’en ai parlé à mes parents. Ils m’ont dit non, mais je me suis sauvée avec l’homme. Quand je me suis retrouvée sur un train en direction de Mumbai, en Inde, j’ai commencé á me poser des questions. À Mumbai on m’a emmenée dans une maison de passe. Les premiers mois j’ai suivi un cours de danse. Mais après cela, ils m’ont dit que je devais travailler comme prosti-tuée. J’ai refusé et on m’a tortu-rée. J’étais comme une esclave et on m’obligeait à aller avec des hommes. Mais deux mois plus tard, un beau jour, j’ai été libérée et j’ai pu retourner au Népal. Maintenant je vais à l’école de Maiti au Népal. Quand j’aurais terminé mes études, je veux aider Maiti dans son combat contre le commerce des filles pour qu’el-les ne se laissent pas tromper comme moi. »

Sukumaya représente et se bat pour les filles soumises à la traite d’enfants et qui devi-ennent esclaves dans des maisons de passe de même que toutes les filles abusées.

Sukumaya Magar, 16, NEPAL

Hannah de Winnipeg est le plus jeune défenseur des SDF cana-diens, aussi bien enfants qu’adultes. Elle soutient avec détermination les droits de l’en-fant à un foyer, au Canada et partout dans le monde. Tout a commencé quand Hannah, à l’âge de cinq ans, a vu un hom-

Hannah Taylor, 12, CANADA

Isabel est née une année avant que la paix soit proclamée au Mozambique. Au moins deux millions de mines antipersonnel avaient été disséminées sur tout le pays, et quand Isabel avait quatre ans, elle a sauté sur l’une de ces mines.

L’explosion a été violente et il n’a pas été possible de sauver la jambe droite d’Isabel. À l’hôpital de Maputo on lui a mis une pro-thèse. Elle était en plastique et en fer et pesait huit kilos. Isabel ne pouvait même pas soulever sa nouvelle jambe et il lui a fallu six mois pour réapprendre à mar-cher.

Après huit ans d’utilisation, la prothèse a commencé à lui écorcher la peau.

– J’avais entendu parler d’un endroit là-bas, où l’on faisait de nouvelles jambes.

Isabel s’est levée à l’aube, a marché toute la journée, et est arrivée à la clinique orthopédi-que de la Croix Rouge juste avant le coucher du soleil. Sa nouvelle prothèse est en alumi-nium et pèse moins que l’autre. Maintenant elle peut marcher vite, mais c’est toujours trop loin jusqu’à la « vraie » école. Dans l’école où elle va, il n’y a ni toit, ni parois.

Aujourd’hui le Mozambique est officiellement sans mines, mais Isabel sait qu’il y a encore des mines dans la région.

– Il y a des endroits où il ne faut pas aller, mais on ne peut jamais être vraiment sûr. Quand il pleut beaucoup, les mines peuvent être emportées par la terre et aller se nicher n’importe où, dit Isabel.

Isabel représente lesenfants handicapés et les enfants blessés par la guerre.

Isabel Mathé, 16, MOZAMBIQUE

me manger des restes dans une poubelle. Depuis, elle a dit à tout le Canada, aux enfants des écoles, aux hommes politiques, aux directeurs, au Premier mini-stre et à d’autres que personne ne doit être SDF. Hannah a créé une fondation, Ladybug Foundation, qui a actuellement un programme appelé « Fais la différence » destiné aux écoles de tout le Canada.

– Nous voulons montrer à tous qu’ils peuvent s’engager et faire la différence pour les SDF et pour les droits de l’enfant où nous vivons et partout dans le monde, dit Hannah.

La fondation d’Hannah a recueilli plus d’un million de dol-lars en faveur du projet pour les SDF et pour les organisations qui travaillent pour les SDF.

– Nous avons tous besoin de partager ce que nous avons et de nous préoccuper des autres, dit Hannah.

Hannah pense que c’est important que les SDF sentent que quelqu’un les aime.

– Lors d’une de mes visites dans un foyer pour adolescents SDF à Toronto, j’ai vécu quelque chose que je n’oublierai jamais. En partant j’ai embrassé tous les enfants. L’un de ceux qui avaient été les plus silencieux, s’est avancé et a dit : « Jusqu’à aujourd’hui je croyais que per-sonne ne m’aimait, maintenant je sais que toi, tu m’aimes bien. »

Hannah représente les enfants qui se battent pour les droits des autres enfants, spécialement pour les enfants SDF.

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Laury vivait avec sa mère et sa grand-mère au nord de la Colombie, quand un homme mys-térieux a com-mencé à déposer des avocats et des noix de coco devant leur por-te. La famille les vendait au mar-ché, mais se sentait menacée. Il arrive souvent que les groupes armés impliqués dans la guerre civile en Colombie, fassent des cadeaux aux familles pauvres pour essayer d’acheter leur complicité. Dans le village de Laury il y avait souvent des batailles entre les divers groupes et une très grande délinquance.

Laury et sa famille s’enfuirent de là et arrivèrent à l’établisse-ment « Nelson Mandela » com-me réfugiés internes. Ils construisirent une cabane avec des planches, de la tôle et du carton et chaque fois qu’il pleu-vait, ils devaient reconstruire la cabane. À présent, ils vivent dans une maison en béton, mais il y a une pente raide à l’extérieur ce qui fait que, par fortes pluies, la maison se remplit toujours d’eau.

Laury travaille dur à l’école et se bat pour la paix au sein de plusieurs groupes d’enfants. Elle vend les « deditos » de sa mère (snacks au maïs) à l’école chaque jour afin de contribuer à la survie de la famille.

– Nous sommes pauvres et avons eu pas mal de difficultés. Mais je n’en ai pas honte, j’en suis fière!

Laury représente les enfants des régions en guerre et les enfants en fuite ainsi que les enfants qui se battent pour la paix et les droits de l’enfant.

Laury Cristina Hernández Petano, 16, COLOMBIE

Thai Thi Nga, 16,VIETNAM

Nga s’est toujours sentie exclue. – Les autres enfants me voient

comme un monstre. Tout le monde à l’école avait peur et s’éloignait de moi. J’avais honte et je restais à la maison. Si Huong, ma seule amie, ne m’avait pas encouragée à conti-nuer, je ne serais jamais retour-née à l’école.

– Quand le professeur nous a dit qu’il y aurait une fête de clas-se, j’ai mis de côté de l’argent et j’ai donné plus que tout autre enfant pour la fête. J’avais rêvé de m’amuser avec les autres et qu’ils me comprendraient. Mais quand la fête a commencé, les autres ont pris tous les gâteaux et tous les fruits et sont partis en courant. Ça a été le pire moment de ma vie.

Nga habite à la campagne. Son père est l’une des victimes de l’Agent Orange, un produit de combat toxique que les USA ont déversé sur le Vietnam au cours d’une longue guerre. Nga n’était pas encore née pendant la guerre, mais elle en a quand même été touchée. Ce que l’Agent Orange a fait dans le corps de son père est passé chez elle et chez sa sœur. Nga a des changements de chromoso-mes et des taches brunes sur tout le visage et le corps.

Nga représente les enfants handicapés, les enfants atteints par des produits tox-iques utilisés, entre autre, en temps de guerre et les enfants mobbés. Aujourd’hui Nga, va dans une nouvelle école où elle se sent bien.

« Je vis dans un orphelinat. Je suppose que c’est parce que ma mère n’a jamais été pré-sente, elle me laissait seule des jours entiers et quand elle revenait elle me disait sim-plement : « Qu’est-ce que tu as fait ? » et puis elle me battait.

Quand j’ai commencé le collè-ge, je me suis fait beaucoup d’amis. J’avais dix ans quand ma mère a téléphoné au service social et leur a dit que si je res-tais chez elle, j’étais en danger, qu’elle risquait de me tuer. Ce jour-là quelqu’un du service social est venu et il était temps pour moi de quitter mon foyer. On m’a emmenée chez un étran-ger où je me demandais ce que j’avais bien pu faire de mal. Ma mère me disait toujours que c’était ma faute et un moment je l’ai crue. Pendant très long-temps je me suis accusée. Puis j’ai soudain compris que ce n’était pas ma faute. La seule chose que je désire c’est une vraie famille qui m’aime quoi que je fasse, malgré mon apparence et m’aime simplement parce que je suis moi.

Comprenez-moi bien, mon père a toujours été présent. Il m’a donné tout ce dont j’avais besoin, comme les vêtements. Il m’a acheté un téléphone pour que je puisse l’appeler n’importe quand.

Maintenant, j’ai de belles choses, je vis dans une belle maison, j’ai des amis à la pelle et je me débrouille vraiment bien à l’école. J’étudie Santé et Prévoyance Sociales, niveau 3 »

Amy représente les enfants séparés de leurs parents et pris en chargé et élevés par la société.

Amy Lloyd, 14, ROYAUME UNI

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Page 48: Français: Le Globe no 47

THE WORLD’S CHILDREN’S PRIZE FOR THE RIGHTS OF THE CHILD

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