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. Par les Ateliers d’histoire de la Charnie (en Mayenne et Sarthe) B abillard A la recherche des traces du passé de nos villages. petit illustré Le numéro 14 2,50 * euros *Frais d’envoi, de distribution ou de mise à disposition inclus. décembre 2010 Il se dit et s’écrit beaucoup de choses sur la presse. Bonne oc- casion, au moment d’ouvrir no- tre dossier sur l’information et la communication, pour regarder dans le miroir des médias. Et là ! bonne pioche avec cette réflexion de Frédéric Gros, sorte d’éclairage sur la différence entre le Petit Babillard illustré et beaucoup d’autres journaux : Il faudra bien un jour se passer de “ nouvelles ”. La lecture de jour- naux ne nous apprend jamais en effet que ce qu’on ne savait pas encore. D’ailleurs, c’est exac- tement ce qu’on recherche : du nouveau. Mais ce qu’on ne savait pas, c’est précisément ce qu’on oublie aussitôt. Parce qu’une fois qu’on sait, il faut laisser place à ce qu’on ne sait pas en- core et qui viendra demain. Les journaux n’ont aucune mé- moire : une “ nouvelle ” chasse l’autre, chaque événement rem- place un autre, qui disparaît sans laisser de traces.* Pas de recherche effrénée du nouveau pour le Petit Babillard. Son moteur est au contraire la lutte contre l’oubli, dès lors que se rappeler aide à mieux com- Quoi de neuf? Le dossier Saint Denis-d’Orques. Fête du service de l’eau. De la pierre babillarde à internet A la recherche des traces du passé de nos villages. prendre ce qui a été et à mieux vivre ensemble. Chaque numéro entreprend de remonter les traces du passé de la Charnie, ravivant la mémoire et recueil- lant les souvenirs des gens et des villages, mais à chaque fois c’est vous qui racontez, qui écrivez. Sans vous, rien de tout cela n’existerait. Samedi 27 novembre, c’était le marché de Noël à Torcé-Viviers. Après avoir longuement regardé le stand des Ateliers d’histoire de la Charnie, près de l’entrée, une jeune femme cherche ses mots pour exprimer ce qu’elle a com- pris de l’activité des ateliers, jusqu’au moment où elle découvre le sous-titre à la première page d’un Petit Babillard accroché sur une grille d’exposition. « C’est ça, les traces du passé» dit-elle, puis elle se tait et reste là à sourire, le regard tourné vers l’écran de l’ordinateur où défilent des images de la vie d’autrefois. F. B. *Frédéric Gros, Marcher, une philosophie, éd. Carnets Nord, 2009

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Par les Ateliers d’histoire de la Charnie (en Mayenne et Sarthe)

BabillardA la recherche des traces du passé

de nos villages.

petit

illustré

Lenuméro

14

2,50*euros*Frais d’envoi, de distributionou de mise à disposition inclus.

décembre 2010

Il se dit et s’écrit beaucoup de choses sur la presse. Bonne oc-casion, au moment d’ouvrir no-tre dossier sur l’information et la communication, pour regarder dans le miroir des médias. Et là ! bonne pioche avec cette réflexion de Frédéric Gros, sorte d’éclairage sur la différence entre le Petit Babillard illustré et beaucoup d’autres journaux :

Il faudra bien un jour se passer de “ nouvelles ”. La lecture de jour-naux ne nous apprend jamais en effet que ce qu’on ne savait pas encore. D’ailleurs, c’est exac- tement ce qu’on recherche : du nouveau. Mais ce qu’on ne savait pas, c’est précisément ce qu’on oublie aussitôt. Parce qu’une fois qu’on sait, il faut laisser place à ce qu’on ne sait pas en-core et qui viendra demain. Les journaux n’ont aucune mé-moire : une “ nouvelle ” chasse l’autre, chaque événement rem-place un autre, qui disparaît sans laisser de traces.*

Pas de recherche effrénée du nouveau pour le Petit Babillard. Son moteur est au contraire la lutte contre l’oubli, dès lors que se rappeler aide à mieux com-

Quoi de neuf?

)

et d‘autrefoisd‘hierFêtes

Ledossier

Saint Denis-d’Orques.Fête du service de l’eau.

De la pierre babillarde à internet

A la recherche des traces du passéde nos villages.

prendre ce qui a été et à mieux vivre ensemble. Chaque numéro entreprend de remonter les traces du passé de la Charnie, ravivant la mémoire et recueil-lant les souvenirs des gens et des villages, mais à chaque fois c’est vous qui racontez, qui écrivez. Sans vous, rien de tout cela n’existerait.

Samedi 27 novembre, c’était le marché de Noël à Torcé-Viviers. Après avoir longuement regardé le stand des Ateliers d’histoire de la Charnie, près de l’entrée, une jeune femme cherche ses mots pour exprimer ce qu’elle a com-pris de l’activité des ateliers, jusqu’au moment où elle découvre le sous-titre à la première page d’un Petit Babillard accroché sur une grille d’exposition. « C’est ça, les traces du passé» dit-elle, puis elle se tait et reste là à sourire, le regard tourné vers l’écran de l’ordinateur où défilent des images de la vie d’autrefois. F. B.

*Frédéric Gros, Marcher, une philosophie, éd. Carnets Nord, 2009

Le petit Babillard illustré, chez Marie Nédélec, 5, place Adam-Becker, 53270 Blandouët – http://ateliersdelacharnie.free.fr - Directeur de la publication : Frédéric Baudry – Comité de rédaction : Corinne Allain, Colette Attrait, Nicole Baudry, Bernard Christin, Judith Davis, Florence Dorizon, Jean-Claude et Nelly Dorizon, Jacqueline Fouchard, Sylvie Gohier, Josette Grandin, Odile Legay, Martine Letourneur-Guittet, Marguerite Montaroux, Marie Nédélec, Josiane Reauté. Ont également participé à la rédaction et à la réalisation de ce numéro : Fernande Ausselin, Mickaël Chauveau, Bernard Clairet, Jean-Louis Couillard, Christian Davy, enseignants de l’école publique de Torcé-Viviers-en-Charnie, Claudine Gaudemer, Armelle Menant, Roland Mortev-eille, Foisneau Nicolas, Mireille Perrier, Marie-Thérèse Plu-Prioleau, Michèle Radic, Pierrette et Renée Renard, Roger Rivière, Jean Vauzelle, Raphaël Veillepeau.Mise en page : Séverine Baudry – Abonnements-distribution : Corinne Allain, Nicole Baudry, Marie-Louise Nédélec – Trésorier : Jean-Claude Dorizon – Le petit Babillard illustré est une publication des Ateliers d’histoire de la Charnie. Imprimerie : Imprim’services, 53960 Bonchamp-lès-L

L’éditoHistoire, avec et sans majusculeDès le début de notre travail de mémoire locale, certains n’ont pas pris au sérieux la démarche des Ateliers d’histoire de la Charnie. De fait, l’idée même de babiller - en référence à la pierre babillarde, ou à l’hirondelle bavarde du poète Jean-Antoine de Baïf, XVIe siècle - , de parler comme un enfant - ne retrouve-t-on pas son enfance au fur et à mesure que les années passent ? - n’incite guère à le penser ; ce n’est pas grave. Je pense vraiment que les gens intéressés par les souvenirs, le doigt pointé sur une photo de classe, est une preuve vivante du plaisir et de l’utilité de se les rappeler. Le médecin-écrivain manceau, Martin Winckler, ne dit pas autre chose quand il écrit : Je crois que retourner sur ses pas (sur les pas de ses prédécesseurs) n’est pas une manière de cultiver la nostalgie, mais de donner sens au chemin que nous avons, après eux, parcouru.

Dans notre démarche existe aussi l’aspect relationnel, amical, humain auquel toute l’équipe des Ateliers tient beaucoup. C’est lui qui nous a maintenus soudés durant ces sept années écoulées et qui nous permet, progressive-ment, de nous élargir depuis le petit village de Blandouet, où en fait tout a commencé à la veille de l’an 2000, vers l’ensemble des communes de la Charnie, sarthoises et mayennaises.

Passionnée d’histoire, sans formation et dont je ne fis pas mon métier, je porte grand intérêt aux recherches approfondies des historiens. Le Petit Babillard Illustré publie aussi quelques articles savants, des événements de l’histoire locale s’inscrivant dans la Grande Histoire. Il ne se limite pas à cela : les té-moignages des petites gens parlent au cœur tout simplement.

En recueillant et en faisant partager vos souvenirs, les Ateliers d’histoire de la Charnie reprennent cette pensée de Jean Yole : C’est le rôle de chaque génération de recueillir ce que la tradition détient de sages leçons pour en-semencer les réalités futures.

Alors un grand merci et une bonne année 2011 à vous tous, les 149 auteurs qui nous avez confié ces modestes trésors de la Charnie que vous portez en vous. Je forme le vœu que d’autres nous rejoignent et connaissent à leur tour le bonheur de participer au grand récit des gens et des villages de la Charnie. Marguerite Montaroux-Marteau, Le Mesnil-le-Roi (78)

Les 149 auteurs des 13 premiers “ petit Babillard illustré ”Angot Marie Josèphe 53 ; Aristée Suzanne 27 ; Attrait Colette 53 ; Ausselin Fern-ande 53 ; Barrier André ; Baudry Frédéric 53 ; Baudry Nicole 53 ; Bellanger Yvonne 72 ; Bellayer Yves 53 ; Bernier Marc 53 ; Bertrand Stéphanie ; Blanchard Yvon 53 ; Blanche Marie-Louise 53 ; Blanck-aert Madame ; Bourdoiseau Claude 69 ; Bouteloup Josiane 53 ; Brault Solange ; Breux Raymond 53 ; Burkhalter Mari-elle ; Cartier Robert, avec Nelly et Lucien Filoche 53 ; Daunou Céline ; Chailleux Pierre ; Champion Angèle ; Chaudet Cécile 53 ; Chaudet Roger et Maryvonne 53 ; Chaumont M-Louise et Paul 53 ; Chaussée Suzanne et Gilbert 83 ; Chauveau Louis 53 ; Chauveau Louis (père) 53 ; Chevreau Guy ; Choquet Madeleine ; Clairet Ber-nard 53 ; Clairet Daniel 53 ; Cornou Alain 53 ; d’Argentré Marc 53 ; Davis Judith 53 ; Davis Mark ; de Bourgues Alain 53 ; de Theux Dominique ; Demé Elsa 53 ; Deroin Marie-France ; Derouard Amandine 53 ; Deshayes Amélie, Guéné Harmonie, Mon-simer Charlotte, Péan Vanessa 53 ; Desnos Thérèse 72 ; Doria Yvette née Marsoin ; Dorizon Florence Allemagne ; Dorizon Jean Claude 53 ; Dorizon Nelly 53 ; Dubois Michèle ; Dufour Daniel 53 ; Dufour René 53 ; Echivard Odette 53 ; Faucon-nier Anne ; Filoche Lucien 53 ; Fouchard Jacqueline 72 ; Gallay Marie-Jo ; Garin Jean-François 53 ; Gaudemer Claudine 53 ; Gendron Antoinette 53 ; Geslin Alice 53 ; Gibier Suzanne et Jean 53 ; Glassier Auguste 53 ; Gohier Sylvie 53 ; Gondard Michel 53 ; Grandin Josette 72 ; Grandin Serge 72 ; Guéguen Alain 53 ; Guéguen Monique 53 ; Guittet Georges et Odette 72 ; Heurtebise Madeleine 53 ; Huet Lucien 53 ; Huet Raymond 53 ; Landais Charles 53 ; Landais Jeannette 53 ; Legay Odile72 ; Leguy Mauricette et Raymond 72 ; Le-maitre Béatrice née Villain 53 ; Lépine P. et J., Houllière M. ; Letard Karine et Jacques 53 ; Letourneur Martine 72 ; Le-tourneur Michel 72 ; Leturmy Michel 72 ; Louatron Jean (père) 53 ; Marsouin Annie 53 ; Marsouin Simone 53 ; Marteau Fé-lix 53 ; Massot Odette 72 ; Melot Helène 53 ; Mille Renée avec Claude et Fabienne Sinan 53 ; Montaroux Jean 78 ; Montar-oux Marguerite 78 ; Moquereau Odette 53 ; Moranne Raymond 53 ; Morteveille Gérard 53 ; Morteveille Jean Pierre 53 ; Morteveille Louis 53 ; Morteveille Roland 53 ; Moullé André 53 ; Muller Tchersky Catherine 32 ; Munoz Bernard ; Nédélec Marie 53 ; Nicollo Raymond ; Perrier Jean Yves ; Piednoir Aude 53 ; Pilon Constance 53 ; Plot Roger 53 ; Plu Auguste 53 ; Plu Odette 72 ; Plumas François 72 ; Plu-Pri-oleau Thérèse 53 ; Portela Gisèle ; Prieur Daniel et Sébastien 53 ; Quinton Alexan-dre ; Réauté Josiane 53 ; Renard Alice 72 ; Renard Pierrette 72 ; Renard Renée 72 ; Rivière Roger ; Robin Yves (docteur) 72 ; Schlegel Solange 53 ; Sinan Sambina 53 ; Spitfrog ; Taburet Paul ; Talois Gustave 72 ; Tellier Alain ; Tellier Maurice ; Tho-mas Michel 53 ; Touchard Marie-Louise 53 ; Travet Gilbert 83 ; Trou Marie-Louise ; Veillepeau Raphaël 53 ; Villain Romain et Denise 72.

Le stand des Ateliers d’histoire de la Charnie au marché de Noël de Torcé-Viviers, le 27/11/2010.

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Lettre du 31 août 2010

Faisant des recherches dans les Petit Babillard – un vrai puits de connaissances- je retrouve à la page 16 du Ba-billard no2 cet article « populations habitations… » Or je suis en train de faire l’historique de la Foucaudière où j’ai passé mon enfance : il me manque le nom des habitants entre 1910 et 1937, année de l’arrivée de mes grands-par-ents Amiard avec leurs enfants dont Marie-Thérèse qui deviendra épouse Plu, ma maman. Si vous avez ces don-nées, je serai intéressée ainsi que des photos anciennes de la Foucaudière. De plus, l’histoire de la Foucaudière est liée à l’histoire du château de La Vallée. Puis-je me procurer l’historique rédigé vers 1900 par Louis et saisi par Margue-rite Montaroux (Babillard no2)? Je ne l’ai pas trouvé sur le site la Pierre Babillarde. Vous en remerciant à l’avance.Thérèse Plu-Prioleau, Laval (53)

Les actualités

Courriel du 10 septembre 2010

... Je suis ravie de vous rencontrer et de vous écouter me raconter ce travail de mémoire que vous avez entrepris sur la région. Mireille Perrier, Voutré (53)

Courriel du vendredi 24 septembre 2010

Je vous félicite de votre travail, vous et votre équipe. Chaque numéro est pour moi un bonheur et un plongeon dans des souvenirs. Avec tous mes remerciements.Chantal Ichard, 15700 Pleaux

Courriel du 11 octobre 2010

Merci beaucoup Frédéric, ces documents sont en effet très liés au projet et très intéressants et il n’est pas facile de se documenter sur la vie des campagnes en 1858. La première séance avec les anciens s’est très bien passée, très vivan-te... A très bientôt, amicales pensées. Mireille.

Courriel du 3 décembre 2010

Merci à Frédéric et à bien d’autres amis que j’ai eu la chance de connaître comme “défenseurs de la Charnie”.

J’ai feuilleté votre “babillage”.... j’ai compris votre chantier de “mémoi-re” tout azimut dans son originalité relationnelle et intergénérations.... une chance pour cimenter nos com-munautés... C’est un peu ce que j’ai commencé de susciter à Saint-Brice... près de Bellebranche. Vous connais-sez ?” Jean Vauzelle, Saint-Brice, (53)

Boîte aux lettres de Chemiré-en-Charnie avec, au fond, la pierre babillarde.

Le petit Babillard illustré dans la presse

Dans ce numéro où nous parlons de la presse, la presse parle aussi de nous !

Comice à Saint-Denis-d’Orques, les Ateliers d’histoire de la Charnie y étaient pour vous

Après Chemiré-en-Charnie, les Ateliers d’histoire de la Charnie ont tenu un stand au pied de la colline de Saint-Denis-d’Orques. Il a suffi que le ciel laiteux de la matinée de ce dimanche 22 juillet cède la place à un franc soleil pour que la foule arrive et que le stand soit visité. Certains visiteurs découvraient, d’autres connaissaient déjà le petit Babillard, mais tous restaient longuement, visiblement intéressés par la démarche et les réalisations des Ateliers d’histoire. Des contacts se sont noués, un rendez-vous a été pris avec les résidents de l’établissement des Rochers, les souvenirs se réveillent en terre dionysienne… FB

Dans les boîtes à courrier

Appel à souvenirs en terre dionysienne !

Le stand des AHC au comice de Saint-Denis-D’Orques (72)

La Saint-Gilles à Chemiré-en-Charnie : demandez le dernier numéro !Depuis quelques années, l’assemblée de la Saint-Gilles est l’occasion d’organiser des expositions : les serrures (2007), la Charnie et le petit Babillard illustré (2008), une sélection des photos prises lors du concours organisé en juin (2009). Cette année, deux expositions se tenaient conjointement à la salle Chauvelier : les photos sur les thèmes « reflets » et « Douceur de vivre » (concours organisé par Animations-Loisirs) et les jouets et jeux anciens, exposition réalisée par le club des Aînés ruraux de Chemiré... auquel s’ajoutait le coin du « Petit Babillard ». De nombreux visiteurs ont pu se replonger dans leur enfance, admirer les clichés sélectionnés par le jury du concours-photo ou s’enquérir de la date de parution du prochain PBI, car nombreux étaient ceux qui possédaient le précédent numéro ! Martine Letourneur-Guittet, Chemiré-en-Charnie (53)

La rand’automne : entre grottes et four à chaux…Pour leur traditionnelle rand’automne annuelle, les mem-bres de notre association étaient invités et sont allés à la découverte du patrimoine et des paysages le long de la vallée de l’Erve entre Saulges et Saint-Pierre-sur-Erve. Ce 26 septembre, la boucle du matin nous a emmenés du site des grottes (lieu du rendez-vous de départ) jusqu’au bourg de Saulges avec la visite du magnifique fourneau nouvellement restauré, l’église et la chapelle avant un retour au village par l’oratoire de Saint-Céneré. Après un pique-nique au site des grottes, nous avons poursuivi en remontant l’Erve jusqu’au bourg de Saint-Pierre, puis fait la montée de la chapelle Saint-Sylvain. Le moment le plus important de la journée fut le passage de la rivière au pont de pierres, de quoi alimenter les souvenirs et retrouver complicités et esprit de groupe, mais aussi faire des pho-tos inoubliables.Nous sommes à cette date à la recherche d’une nouvelle destination pour la rando de printemps, avis aux ama-teurs, laissez-vous porter par des idées… J.-C. Dorizon

Enfin ! le super quiz

Il n’y avait pas de raison que les lecteurs du petit Babillard illustré qui vivent éloignés de la Charnie ne puissent pas tester leurs connaissances babillardes à l’aide des super quiz, véritables temps forts de nos veillées. Préparé par Nelly Dorizon, l’experte en la matière, avant de vous lancer dans le labyrinthe des 20 questions, il vous est conseillé de réviser le dossier du numéro précédent du petit Babillard et de faire le plein d’humour. Vous trouverez les réponses dans la rubrique « Du côté des Ateliers ». Amusez-vous bien ! (Page suivante).

L’équipe test autour de l’experte en quiz, le 23 octobre à Blandouet.

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Question 1 - Autrefois, la bûche de Noël était traditionnellement connue comme étant :A - un gâteau en forme de bûcheB - une grosse bûche allumée dans le foyer pour fêter NoëlC - un matériau utilisé pour créer la crècheD - une bière populaire consom-mée durant la fête de Noël Q.2 - Dans la religion chrétienne, les trois rois mages sont :A - Jésus, Joseph, MoïseB - Alain, Théodore et PierreC - Des fantômes qui représentent le passé, le présent et le futurD - Des rois qui sont venus à Beth-léem pour apporter des cadeaux à l’enfant Jésus Q.3 - Dans le calendrier républi-cain, comment s’appelait le mois de la moisson ?A - FructidorB - MessidorC - Thermidor Q.4 - Quel verbe désigne l’action de ramasser les épis de blé ?A - piocherB - glander C - glanerD - glaver Q.5 - Quel peuple a inventé le pain ?A - les AméricainsB - les ChinoisC - les EgyptiensD - les IndiensQ.6 - Le mot carnaval pourrait venir du milanais carnevale. Que signifie ce mot ?A - manger la chairB - brûler la chairC - sans la chair Q.7 - Quel peuple a célébré l’Halloween le premier, il y a 2 000 ans ?A - les GrecsB - les Celtes C - les ChinoisD - les Romains Q.8 - Quel aliment sculptait-on avant de porter notre choix sur la citrouille ?A - la courgetteB - la courgeC - le navet D - le melon Q.9 - Combien de temps dure le carnaval de Venise chaque année?A - 8 joursB - 10 joursC - 15 jours Q.10 - A quelle date ont eu lieu les 6 heures cyclistes de Blandouet ?A - le dimanche 13 mai 1977B - le dimanche 13 mai 1978

C - le dimanche 13 mai 1979 Q.11 - Entre 1910 et 1918, ce pion-nier de l’aviation a traversé la Méditerranée, battu des records d’altitude, participé aux com-bats aériens pendant la Grande Guerre. Qui était-ce ?A - Rolland GarrosB - Pierre de CoubertinC - Félix Bollaert Q.12 - Un robinet qui goutte gaspille en moyenne par an :A - 35 000 litres d’eauB - 3 500 litresC - 100 litresD - 500 litres Q.13 - D’où vient l’eau qui coule du robinet?A - principalement des lacs et rivières.B - principalement des nappes souterraines.C - principalement de la récupération d’eau de pluie. Q.14 - Quelle est la part d’eau douce disponible sur terre ?A - 3 %B - 18 % C - 33 %D - 76 %Q.15 - Qu’est-ce qu’une nappe phréatique ?A - une nappe qu’on met sur la tableB - un lac souterrainC - un lac sur terre Q.16 - En quelle année a été imaginée la fête des voisins ?A - en 1989B - en 1999C - en 2009 Q.17 - Au meeting aérien de Chemiré-en-Charnie, un para-chutiste d’essai a fait une chute :A - sur une voitureB - dans un fossé plein d’eauC - dans un arbreD - sur le toit d’une maison Q.18 - Qui a inventé la montgolfière?A - les frères Montgolifère B - les frères ParachuteC - les frères Montgolfier Q.19 - Quel saint fête-t-on le 13 novembre ?A - Saint BaudouinB - Saint BlaiseC - Saint BasileD - Saint Brice Q.20 - En quelle année a-t-on créé la fête de la musique?A - en 1989B - en 1991C - en 1985D - en 1982

Les questions du quiz sur les fêtes Un livre en chantier sur les Coëvrons

A l’initiative du Svet des Coëvrons, est mis en chan-tier un ouvrage de 200 pages sur ce qui réunit les 39 communes. Histoire, patrimoine, terroir, économie, l’ouvrage se veut un panorama de ce que sont les ri-chesses et les atouts du territoire. Plusieurs réunions vont avoir lieu et des groupes seront constitués pour travailler à partir de thèmes transversaux comme, entre autres, le lin, la chaux ou la pierre. Si vous souhaitez participer à la rédaction collective de cet ouvrage, vous pouvez contacter Frédéric Baudry, président des A.H.C. La parution est prévue pour Noël 2011. Bernard Christin, Sainte-Suzanne (53)

Les anciens des Rochers

Quand le corps a du mal à se déplacer, l’esprit, lui, con-tinue de cheminer, jusqu’au bout de la vie. Après être allé à la rencontre des anciens des maisons de retraite d’Evron et de Sainte-Suzanne, les Ateliers d’histoire de la Charnie ont proposé aux résidents des Rochers de faire un bout de chemin ensemble et de partager leurs souvenirs d’enfance, d’école, de labeur, de fête avec les lecteurs du Petit Babillard. Il est aussi envisagé de projeter au printemps prochain un diaporama réalisé à partir de leurs photos ou d’autres documents rappe-lant le quotidien ou des moments importants de leur vie. Enfants, petits-enfants, famille et amis peuvent se joindre à eux pour faire de toutes ces vies chargées d’histoires une belle œuvre collective. FB

Ehpad et Saint-Denis-D’Orques

Les Ateliers d’histoire de la Charnie dans l’actualité

Samedi 27 novembre, les Ateliers d’histoire de la Charnie ont participé au Marché de Noël de Torcé-Viviers-en-Charnie. Affiches et photographies étaient présentées au public ; mais les visiteurs étaient tout d’abord attirés par... le petit Babillard, bien sûr ! Chacun s’assurant qu’il avait bien tous les numéros déjà parus ou deman-dant des nouvelles du prochain. Devant le diaporama des photos anciennes, les commentaires allaient bon train, les uns reconnaissant un parent, un ami ou un lieu chargé de souvenirs. Un monsieur me dit : Vous allez peut-être me voir en culotte courte, car j’étais ici à l’école jusqu’en 1949. Alors nous faisons défiler toutes les photos d’école, malheureusement c’était avant ou après son passage ! Dommage !Mais avec ce monsieur comme avec bien d’autres per-sonnes, ce fut un moment d’échange et de souvenirs partagés. Encore une fois nous prenons conscience

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de l’importance de ce travail de mémoire mais aussi de tout ce qu’il reste à faire pour que rien de ces souvenirs ne dis-paraisse, car de nombreuses personnes m’ont posé des ques-tions sur l’année où a été prise telle ou telle photo et je n’ai pas pu répondre. C’est un long travail de retrouver un témoin pour chacune des photos et de les classer, mais c’est aussi très enrichissant ; les Ateliers d’histoire ont encore du travail ! Josiane Réauté, Torcé-Viviers-en-Charnie (53)

Le stand des Ateliers d’histoire de la Charnie au marché de Noël de

Torcé-Viviers, le 27/11/2010.

Le prochain dossier du petit Babillard

Charité, solidarité, fraternité : la Charnie terre de liens Comme beaucoup de petits pays, la Charnie a connu des périodes fastes et des jours plus sombres, marqués par la famine, la guerre ou le chômage et quand elles n’étaient pas touchées, nos communes ont depuis longtemps aidé des populations et des pays lointains, à l’occasion de confl its ou de catastrophes naturelles. Enfi n elles se sont engagées dans des actions plus durables, comme les jumelages, pour ne plus avoir à connaître la souffrance, l’horreur, la haine et l’exclusion. Cependant le souvenir de ces actions s’efface peu à peu. Il en reste bien quelques traces dans des registres, des plaques et des photos en témoignent, mais la mémoire de ceux qui les ont portées disparaît inexorablement. Avec ces voix qui se taisent, ces visages qui s’estompent, compren-dre ce qui nous a précédé devient plus diffi cile, tout comme, si nous le pensons utile, la possibilité de poursuivre ce que ces hommes et ces femmes avaient entrepris. C’est donc pour

Fête au profi t des pauvres.

faire revivre ces heures où la Charnie a été une terre de liens et aussi, pourquoi pas, pour renforcer les actions d’aujourd’hui et fonder de nouveaux projets, que nous vous invitons une nouvelle fois à partager vos souvenirs, témoignages et docu-ments sur ce thème : des ateliers de charité d’autrefois aux actions d’insertion, des jumelages d’après guerre à la soli-darité avec les villages roumains, de l’accueil des réfugiés de l’Aisne ou espagnols à ceux de Bosnie, des bureaux de bien-faisance aux associations de soutien et d’entraide, les sujets ne manquent pas. D’avance merci ! FB

Les fêtes médiévales à Sainte-Suzanne les 9 et 10 juillet 2011

Pour la deuxième fois, les « amis de Sainte Suzanne » et les publics de la région sont invités à se retrouver pour les fêtes médiévales qui auront lieu les 9 et 10 juil-let 2011. L’association « Médiéville » créée le 22 février 2008, organisatrice, travaille dans ce but pour toutes

les animations et fêtes. Com-me en 2008, l’intra-muros du Château et la Cité seront occupés par différents spec-tacles et animations. A cette date, les spectacles envi-sagés sont un peu différents de ce que nous avons vu en 2008 : jongleurs, casca-deurs et saltimbanques ; tir d’armes d’époque : arc, arbalète ; spectacles avec chevaux, cascades ;

campements avec vie quotidienne de l’époque : sous tentes, nourriture du Moyen Age, artisanat, fabrique d’armes ; théâtre, fabliaux du Moyen Age ; musique, présentation d’instruments, morceaux choisis et dan-ses ; enluminures et calligraphies ; enfi n, présentation d’animaux : loups, ours, oies et activité de faucon-nerie.Bien sûr les membres des Ateliers d’histoire de la Charnie y participent dans différentes activités, en particulier, la poursuite du jardin médiéval, les danses médiéva-les mais aussi les oies d’Etival, l’atelier de la corde à 13 nœuds. Venez nombreux à cette fête exceptionnelle, et si vous voulez vous associer à la mise en œuvre de cette fête médiévale, vous pouvez encore contacter l’association « Médiéville » auprès de l’Offi ce de tour-isme de Ste Suzanne : 02 43 01 43 60 et [email protected] aussi de relayer autour de vous ces informations pour que cette manifestation médiévale puisse rassem-bler le plus grand nombre en en faisant un vrai succès. Pour en savoir plus, aller à l’adresse Internet suivante : http://www.ste-suzanne.com (Il faut ensuite ouvrir l’onglet « fêtes médiévales 2011 )».

Danses médiévales le jour J

Danser en Charnie :Dernière information : si vous voulez danser en Charnie, vous pouvez vous joindre au groupe danse en vue des fêtes médiévales des 9 et 10 juillet 2011. Celui-ci est animé bénévolement par Josiane et Nelly. Merci de contacter l’association Médiéville53 à la mairie de Sainte-Suzanne ou Nelly Dorizon au 02 43 90 27 66 ou encore Josiane Reauté au 02 43 90 46 73 si vous êtes intéressé(e). Les répétitions ont lieu à la salle des fêtes de Torcé-Viviers-en-Charnie le mardi de 20h à 22h et commenceront le 11 janvier 2011. JC D

me en 2008, l’intra-muros

tacles et animations. A cette

sagés sont un peu différents

tir d’armes d’époque : arc, arbalète ; spectacles avec chevaux, cascades ;

La corde à 13 nœuds

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Les mots ne sont que des mots et pourtant....

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et d‘autrefoisd‘hierFêtes

Ledossier

De la pierre babillarde à internet

« Vnez 2m1 je frai 1 kfé » (Venez demain je ferais un café). C’est peut être le message que vous recevrez un jour d’un des vos amis via votre téléphone por- table. C’est ce que l’on appelle le langage SMS, dernier avatar de la quête de la communication. Celle que les sociologues qualifient de globale ! C’est vrai que la Charnie a été au centre de quelques techniques de communication. A Sainte-Suzanne vi-vait le créateur de la poste moderne à la fin du XVIe siècle, Fouquet de la Varane qui vient d’être honoré par une exposition au château. A Brûlon, c’est Claude Chappe, un jeune physicien, qui développe un sys-tème de communication par signaux, le télégra-phe au XVIIIe siècle. Et chacun de nos villages a vécu l’arrivée du téléphone, de la radio, de la télévision ou de l’ordinateur. Vous retrouverez dans cette dernière livraison du Petit babillard illustré ces morceaux de vie quotidienne qui ont salué l’arrivée de la modernité. Avec toujours en arrière plan cette volonté de relier les uns aux au-tres. Et comme le dit le dictionnaire, relier c’est unir solidairement. La solidarité, on la retrouve par exemple dans l’installation de la cabine téléphonique sur la place de Blandouet et on lira que la cabine rendra d’inestimables services. Mais aussi au café Pilon, tenu par Auguste, toujours à Blandouet, qui faisait poste, télégraphe, téléphone mais aussi soignait les animaux voire les gens ! Solidarité, émotion et divertissement aussi pour tous ceux qui découvrent le monde à travers le son, l’image. La radio en 1955 à Etival qui réunissait autour d’elle des animateurs de l’époque : Francis Blanche, Raymond Souplex, ou Jeanne Sourza. Mais la radio ne faisait pas forcément l’unanimité : beaucoup d’argent dépensé pour de la distraction. Mais comme le dit un de nos témoins : « Nous on s’en foutait. On avait vingt-cinq ans, pas beaucoup d’argent et on écoutait la radio. » Et avec la radio, le monde semblait plus proche. Mêmes réactions à l’arrivée de la télévision. A Neuvillette, c’est un poilu qui a acquis le premier poste. Les enfants allaient voir chez lui Zorro et Thierry la Fronde. Les programmes étaient variés et lorsque le père Priol a vu ces images d’archives montrant les combats à Verdun, il pleurait devant l’écran, murmu-rant : J’étais là, moi… j’étais là. Plus tard en 1962, la lucarne magique s’installe dans la classe des grands et apparaît aussi le tourne-disque. Mais c’est sans doute la lettre, à la fois celle qui forme le mot et celle qui circule, qui était et qui restera le médium le plus utilisé. Les correspondances, les journaux, les texto, les courriels ou ce « Petit Babil-lard », n’en déplaisent aux Cassandre tenants du tout numérique, ont de beaux jours devant eux. Surtout si chacun de nous suit la sagesse de Pythagore, le phi-losophe grec : « Ne dis pas peu de choses en beau-coup de mots, mais dis beaucoup de choses en peu de mots. » Bernard Christin, Sainte-Suzanne (53)

Communiquer sans fil : de Claude Chappe au Signal de ViviersDe tout temps, l’Homme a essayé de communiquer avec son groupe d’appartenance, ses amis, ses alliés en abolissant la distance. La rapidité d’information tient au fait que l’homme crée un « outil » pour éviter le déplacement : signaux de fumée chez les Sioux, ailes des moulins du Mont des Alou-ettes pendant les guerres de Vendée... Une fois le code connu, l’information circule... Brûlon, berceau de la communication moderne. Comment une petite cité de caractère de 1 341 habitants peut-elle pré-tendre à ce titre? Brûlon a d’abord été le berceau de la famille Chappe et de son plus illustre représentant : Claude, né le 25 décembre 1763. Après ses études au collège Royal de La Flèche (actuel Prytanée), le jeune physicien développe un système de com-munication par signaux, invention qu’il a appelée télégra-phe (du grec tele=loin et graphein=écrire). Le système repose sur deux bras d’un mètre, posés sur une traverse de quatre mètres placés en haut d’un mât. Chaque bras a 7 positions et la traverse en a 4 ; ce qui permet une combinaison de 196 positions. Pour composer et traduire un message, les direc- teurs situés à chaque extrémité utilisent un vocabulaire que les stationnaires, manipulant les poulies, ne connaissent pas. Le vocabulaire utilisé entre 1799 et 1807 se présente sous la forme d’un livre de 92 pages, comprenant chacune 92 mots, soit 8 464 mots. Un signe par idée, jamais plus de deux. Par temps clair, on recevait à Paris des nouvelles de Toulon en trois heures pour une dépêche de 100 signaux. Par temps clair... c’est la limite principale du système tributaire des con-ditions de visibilité ! Ce système sera utilisé essentiellement par les gouvernements successifs avant qu’il ne soit remplacé en 1854 par le télégraphe électrique de Samuel Morse.Vous avez dit Morse?En 1936, sur la butte de Bellevue à Viviers (alt : 286m), les Services Géographiques de l’Armée qui procèdent à la révi-sion des cartes d’Etat-Major installent un premier pylône provisoire. Cette installation attire de nombreux curieux le 26 juillet 1936. Les géographes émettent alors des signaux,

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au moyen de miroirs (alphabet morse) vers le signal de Persei-gne (alt : 340m) et le Mont des Avaloirs (alt : 417m). En août 1938, un pylône en charpente de châtaignier, de forme quadrangulaire avec une échelle sur le côté et une plate-forme carrée où sont installés les appareils de mesure, est construit à la place repérée en 1936. Hélas ! Le 20 novembre, une bourrasque de

vent et de pluie l’arrache du sol et le précipite dans la carrière située en contrebas sous les yeux ébahis de jeunes passants. La “ Tour Eiffel de Viviers ” a disparu du paysage ! Sept mois plus tard, un nouveau pylône est installé, plus solidement ancré dans le roc. Le service géographique de l’Armée l’utilise le 21 juillet de 21h30 à 1h30 pour envoyer des signaux vers Perseigne. “ Ils allumèrent à son sommet un phare émetteur de signaux optiques... ” (Abbé Ceuneau). Ces expériences se renouvellent par intermittence jusqu’au 13 août. La situ-ation internationale crée de nouvelles obligations à l’Armée, la révision des cartes d’Etat-Major n’est plus d’actualité ! Une borne carrée en granit de 20 cm de côté est scellée sous le point central de la plate-forme. Sur le sommet, une croix in-dique les points cardinaux. Sur un des côtés, une date est gravée : 1938... mais pas de référence à l’altitude : 286m !Odette Massot se souvient des promenades du dimanche, à pied vers ce pylône qui était devenu un lieu de rendez-vous pour les habitants des bourgs de Torcé et de Viviers... Georges Guittet y est venu une fois, de Roisnon. Il se sou- vient que certains montaient jusqu’à la plate-forme (comme le “ P’tit Bourdin ”) ; mais pas lui, 22 mètres c’est haut quand on a le vertige !!!! Martine Letourneur-Guittet, Chemiré-en-Charnie

Une histoire d’écho

La forêt semble inspirer la création de titres de re-vues aussi diverses qu’un bulletin paroissial sur Chemiré-en-Charnie (selon le témoignage d’anciens paroissiens) et le bulletin communal de Chemiré, tous deux intitulés “ L’écho de la Charnie ”, ou encore “ Les échos de la commu-nauté du pays de Loué ”. J’ai retrouvé, grâce aux archives familiales et per-sonnelles, une autre revue liée à l’activité professionnelle de papa, bûcheron en Grande Charnie : “ L’écho des 3 forêts ”.L’éditorial, rédigé par le délégué au CE commençait ainsi : “ Chers amis, voici le premier numéro de notre bulletin. Je vous demande de lui réserver un bon accueil ”. L’esprit de liaison entre les forêts était clairement affiché quelques lignes plus loin : “ Avec un peu de bonne volonté, sachons garder notre unité autour d’un point commun et donner à notre ac-tivité forestière tout l’éclat dont elle a besoin ” avec un mot d’ordre : “ du sérieux et de la bonne humeur ”. Tout le monde est invité à collaborer à la rédaction de cet organe de liaison.

Au sommaire de ce no1 : Quelques mots sur la forêt, une citation : “ Le travail écarte de nous trois grands maux : l’ennui, le vice et le besoin. J. Green ”, le massif de la Charnie, une deuxième phrase moralisatrice “ Avec la télévision, la radio et les disques, comment voulez-vous que les enfants aient le temps d’écouter la voix de la raison ? ”, une présentation des ouvriers de la Char-nie : leur entrée à la société, leur statut (permanent ou tâcheron), leur situation familiale, le prénom et l’âge de leurs enfants, le récit du grand voyage effectué le 20 mai en Sologne, une histoire drôle, le compte-rendu du concours de 17, une devinette, les événements fami-liaux : mariage, communion solennelle...Le numéro 2 sera particulièrement dédié à la présenta-tion de la forêt de L’Aigle et à ses ouvriers, le no3 mettra la forêt de Montmirail et ses bûcherons à l’honneur.Les numéros suivants se feront l’écho des différents événements communs aux ouvriers des 3 forêts : L’Aigle, Montmirail et la Charnie. Différents articles étofferont ce bulletin : sur la nature, les arbres d’ici et d’ailleurs, les animaux de nos bois, des textes écrits par les ouvriers ou leur famille, des recettes, des métiers (taupier), un conte...Onze pages pour le premier exemplaire, quinze pour le numéro 5, quatre pages seulement pour le numéro 6. Dans son éditorial du no6 ( ce sera le dernier qu’il rédi-gera), le délégué annonce que le bulletin sera désor-mais distribué en même temps que “ MAM-Inter ” qui donnera des nouvelles du siège.“ Nous comptons sur votre concours... nous pourrions seconder les responsables et animateurs ... ” mais aussi “ Les nouvelles dispositions adoptées ... ont entraîné un léger retard et une modification du sommaire... ”. En fait, c’est le début de la fin... Le numéro 8 (six pages), paru en mars 1974 sera le dernier de ma collection ! Il était sûrement difficile à de simples ouvriers forestiers de “ seconder ” les gens des bureaux ! L’écho des 3 forêts s’est perdu dans les méandres du fleuve MAM (traduction de l’époque : Mutuelle Agricole du Maine). M L-G

Chez nos cousins de la Belle ProvinceSource : http://www.mrn.gouv.qc.ca/echo-foret/im-ages/couverture_mai_2003.jpg

Un fauteuil à l’année

Un autre moyen de communi-cation, c’était le cinéma, avec les « actualités » françaises et mondiales avant le film.A la fin de la guerre, Saint-Denis eut le sien, à l’initiative de Gaston Julienne et de mademoiselle Chanteau. Il était situé dans la salle où l’harmonie faisait ses répéti-tions. Un escalier donnait accès au balcon et de grandes affiches étaient apposées sur tous les murs. Gaston Bougeant (père) fut le banquier de cette aven-ture. Yves François, Bernard Mézières, Paul Veilpeau et Lucien Tatin étaient les opérateurs. Marie Mézières distribuait les billets, installée dans une petite ca-hute à l’extérieur. Après la pub de Jean Mineur, c’était l’entracte avec la vente de bonbons et autres friandises dont Marie Mézières, Claudine Dibon (née Richet) et Odile Gautier avaient la charge. Il était possible aussi d’acheter son fauteuil pour toute l’année, c’est ce que faisait Marie Gautier (grand-mère d’Odile). Ainsi elle

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assistait gratuitement à toutes les séances. A la mau-vaise saison, il lui arrivait d’y venir avec sa chaufferette pour chauffer ses pieds.Le premier fi lm projeté à Saint-Denis fut : “ le Roi du sport ” avec Fernandel. Sur l’une des affi ches de la salle, celle des 4 sergents du fort Carré, il y avait le visage d’un acteur qui ressemblait au père de Claude Rivière. Et puis il y avait un moyen pour avoir des places gratuites : il suffi sait de cueillir des glands pour Gaston Bougeant pour nourrir ses cochons !Jacqueline Fouchard et Odile Legay, Saint-Denis-d’Orques (72)

L’arrivée de la radio à Etival

Vers 1955, nous avons été les premiers à acheter un poste de radio dans notre petit hameau d’Etival. Je le revois. C’était un gros appareil de marque Martial. Le coffre était marron et les boutons verts, je crois. Il fal-lait deux grosses bat-teries pour le faire marcher. Tout ça pe-sait lourd et on a été obligé d’installer une grande étagère. On l’a mise entre la porte et la fenêtre de l’unique pièce servant de cuisine et de chambre. On écoutait toujours Radio Luxembourg sur les grandes ondes. Les fi lles étaient priées de ne pas toucher aux boutons, si on changeait de station, tout était perdu… Il ne fallait pas manquer les émissions quotidiennes comme « sur le banc » vers 14 heures, avec Raymond Souplex et Jeanne Sourza. Puis vers 19 heures, c’était la famille Duraton. Je ne me souviens pas du nom des comédiens. Et, un soir par semaine, on rigolait bien avec les chansonniers du grenier de Montmartre. Je crois me rappeler qu’il y avait Francis Blanche, les autres, j’ai oublié. Bien entendu, on suivait aussi les informations. D’ailleurs, on avait un ami, Bernard, qui passait tous les matins devant chez nous pour amener ses vaches aux champs. Au retour, il s’arrêtait pour écouter le bulletin de 8 heures. En même temps on buvait notre café et on discutait à propos des nouvelles qu’on entendait. Avec Bernard, on parlait « politique ». À l’époque, on refai-sait déjà le monde. Mais quelle convivialité !En dehors de ces émissions, le poste restait éteint pour prolonger la durée de vie des batteries qui coûtaient cher. Il faut dire aussi qu’on ne passait pas beaucoup de temps à la maison. Entre les lessives au « doué » (y avait pas de machine dans la buanderie), le jardin, les volailles, le bois pour se chauffer, il ne restait pas beaucoup de loisirs. Pourtant l’achat de notre poste ne plaisait pas à tout le monde. On entendait dire : C’est quand même malheureux, des petits ouvriers comme ça qu’ont la radio avant nous. Nous, on s’en « foutait », on vivait notre vie. On avait vingt-cinq ans, pas beau-coup d’argent et on écoutait la radio.Pierrette Renard, Conlie (72)

Les postes de radio

L’arrivée du téléphone dans nos villages

L’arrivée du téléphone dans nos villages date de nos grands parents. L’histoire nous dit que le premier système pour transmettre un message oral à distance a été présenté lors de l’Exposition universelle de Paris, 1878. C’est aussi l’année de la création d’un nouveau ministère des « Postes et Télécom-munications » ; ainsi, en plus de la poste qui transportait des messages écrits, ce nouveau ministère allait mettre en œuvre des transmissions téléphoniques : on allait pouvoir se parler à distance…Il a fallu attendre de nombreuses années, et des innovations de la technique, pour voir le téléphone arriver dans nos vil-lages. Et c’est entre les deux guerres que cette généralisation s’est faite. Ainsi, à Blandouet, comme en beaucoup de villag-es, ce fut le service de la Poste qui le reçut (celle-ci fut installée dans l’ancien café Pilon sur la place de l’église tenu par (?). Auguste, qui tenait cette Poste avec télégraphe et téléphone, recevait la camionnette de la Poste tous les jours pour les let-tres, les colis, les mandats et pour mémoire, il était aussi à ses

heures : hongreur, soignait les animaux, faisait les piqûres aux gens malades). Cet appareil télé-phonique n’avait rien à voir avec ceux de maintenant car, à l’époque, c’était un téléphone suspendu accroché au mur. Il fallait enlever un combiné de son sup-port, celui-ci com-portait une partie « écouteur » à coller à l’oreille, et une autre partie « ré-cepteur » de la voix.

Après un déclic, une opératrice du central téléphonique situé quelque part et au loin, au chef lieu de département, de-mandait : Allo, j’écoute… quel numéro voulez-vous joindre ? Patientez, je vais vous le passer. C’est ainsi qu’est né le sketch de Fernand Raynaud dont on se souvient : « Je veux le 22 à Asnières ! »... Puis, après la disparition du local de poste situé au café Pilon, Fernande Ausselin et son mari Georges, arrivés en 1952, s’installent dans la maison voisine pour y vendre de l’épicerie. Dans ce local de commerce, comme à cette époque dans beaucoup de villages, on y trouvait « de tout ce qu’on avait la vente, tout sauf un dépôt de viande » a toujours dit Fernande … Et en particulier, c’était chez elle le seul endroit du village où l’on pouvait téléphoner. Oh ! disait-elle, ce n’était pas comme maintenant, car on ne téléphonait que très rare-ment : pour appeler le médecin, ou encore le vétérinaire, pour avoir des nouvelles de la famille, pour un regroupement fa-milial à l’occasion d’une fête, annoncer un mariage, ou une circonstance moins heureuse : prévenir un accident survenu dans la famille, etc.Chez Fernande à l’épicerie, le poste de téléphone était installé sur une étagère derrière la porte du couloir séparant l’épicerie de la cuisine (qui était la pièce commune de la maison). Et quand on téléphonait, on ne restait pas plus de deux ou trois minutes, juste le temps de dire l’essentiel. Le prix de la com-

Source : fredouille.pagesperso-orange.fr/ index1.htm

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munication était donné par rapport au temps passé. Fernande n’avait pas de minuteur, mais un simple sablier qui donnait le temps de cuisson des œufs à la coque, sablier qui en général n’était jamais retourné plusieurs fois… Et c’est Fernande qui le plus souvent faisait l’opératrice, car au début, peu de gens savaient se servir du téléphone ! Ensuite on a eu le téléphone à cadran, il suffi sait de mettre son doigt dans le chiffre voulu et faire tourner celui-ci… Cet appel téléphonique permettait les conversations et le partage des nouvelles : Alors qu’est-ce qui vous arrive ? Cet unique téléphone servait à tous ceux qui pouvaient en avoir besoin, y compris, bien sûr, aux artisans. Exemple de situation vécue et anecdotique concernant Raymond Huet, menuisier du village : Raymond, tu as reçu un appel à l’épicerie ce matin, il faut que tu rappelles dès que possi-ble, j’ai son numéro de téléphone à Paris … Connaissant Ray-mond, il était toujours effrayé par ces appels téléphoniques, car disait-il : Je ne suis point habitué à travailler comme eux ; dans nos campagnes, les gens viennent nous voir et après accord sur le travail à faire, on donne un prix à l’heure passée en plus du prix du matériel et du bois utilisé. Avec la recherche et le développement technologique aidant, un système de téléphone automatique est apparu : ce fut d’abord à 5 ou 6 chiffres, à Blandouet moins de dix maisons y compris la mairie avaient le téléphone, puis en 1985 on passe à 8 chiffres, ce qui augmentait le nombre des abonnements disponibles : 23 millions d’abonnés en France. Vers les an-nées 1975, il fallait souvent attendre pour l’obtenir car il était nécessaire de tirer une « ligne », l’attente était encore plus longue lorsqu’il n’y avait pas de poteaux pour l’installer. Une autre révolution fut l’installation, dans des lieux pri-vilégiés dans les villages, d’une cabine téléphonique à pièces de monnaie. A Blandouet, elle fut installée en 1979. De longs débats s’installèrent au conseil municipal, mais aussi au sein de la population entre les « pour » et les « contre »… Chacun intervenait pour donner son point de vue faisant valoir que chez Ausselin, « on pouvait venir à tout moment », d’autres « que sans cabine, la sécurité n’était pas présente la nuit », etc. Ce n’est qu’en séance du conseil municipal du 25 sep-tembre 1978 que la décision d’installation sur la place fut ar-rêtée. Et cette cabine fonctionnant à pièces, puis à carte télé-phonique, allait elle-même tomber en désuétude car toutes les maisons seront équipées. Cette évolution n’était pas terminée car, avec l’apparition du téléphone portable, les lignes fi xes de téléphones devien-nent moins nécessaires, leur déclin étant programmé jusqu’à l’arrivée de l’Internet haut débit via le téléphone… Les en-fants de la nouvelle génération consacrent à ces technologies nouvelles un temps très important ; nés avec ce fonctionne-ment, ces matériels n’ont pas de secret pour eux… JC D

Une télé dans chaque pièce ?!

A Neuvillette, les premières télévisions ont fait leur appari-tion au début des années soixante et seules quelques familles qualifi ées d’« aisées » ou de « modernes » en possédaient. L’instituteur-directeur d’école-secrétaire de mairie était de ceux-là. Certains prétendaient même qu’il en possédait une dans chaque pièce de sa maison ! Pédagogie innovante : un poste était installé dans la classe des grands. Nos regards cu-rieux scrutaient cette boîte sonore à image et nous cherchions à comprendre comment ça marchait ?! Nous connaissions le poste de radio et certains avaient eu le privilège d’assister à des séances de cinéma à Saint-Symphorien où le curé avait ouvert une salle. Notre crédulité n’allait pas jusqu’à croire

le maître d’école quand il affi rmait que le présenta-teur était caché derrière le poste. Nous avons regardé des documentaires ani-maliers, des spectacles de cirque mais le grand mo-ment : c’était le départ des vingt-quatre heures du Mans que nous suivions en direct dans un silence d’autant plus impressionné que Le Mans c’était « chez

nous » même si bien peu d’entre nous y étaient allés ! Mes voisins ont acquis leur poste vers 1965. Le premier acheteur a été Bonaventure Le Priol, pur Breton et an-cien poilu chez qui j’allais voir les émissions pour les enfants le jeudi après-midi : Zorro et Thierry la Fronde

étaient nos héros. Les autres jours, c’était Nounours et « Bonne nuit les petits ». Le soir, nous allions avec mes parents voir le fi lm ou « La piste aux étoiles ». Je revois cet hom-me pleurant devant l’écran sur des images d’archives montrant

les combats à Verdun en murmurant « J’étais là, moi... j’étais là ». Georges Porcher a acheté sa télé quelques mois plus tard. Je continuais d’aller voir les émissions pour enfants chez le « père Priol » mais nous devions alterner nos soirées pour ne pas froisser un voisin qui aurait pu croire qu’on le délaissait ! Au début, on s’installait com-me au cinéma : assis sur des

chaises assez loin de l’écran noir et blanc, on éteignait la lumière au début du fi lm et on se taisait jusqu’au mot « FIN ». La lumière revenait libérant la parole en attendant le café ou le grog qui clôturait la soirée. Ces soirées avaient un caractère solennel.Quelques années plus tard, nous avons vécu des soirées « Au théâtre ce soir » ou catch avec les « gars du bois »... La lumière restait allumée et les exclamations et les rires fusaient dans une ambiance beaucoup plus détendue.On renouait même avec les jeux de cartes : manille ou belote en attendant le catch diffusé tardivement avec les commentaires de Roger Couderc ! Nous avons délaissé le poste radio pour cette lucarne magique qui nous offrait les informations et les divertissements. No-tre vie de téléspectateur a commencé avec les feuille-tons : Poly, Belle et Sébastien, Flipper, Skippy, Dak-tari pour les plus jeunes ; Janique Aimée, Belphégor, l’homme du Picardie, le 16 à Kerbriant... pour les adul-tes. Nous avons « participé » aux jeux : « Le mot le plus long », « Intervilles » et ses vachettes. Nous avons dé-couvert ces chanteurs dont on ne connaissait que la

étaient nos héros. Les autres jours, c’était Nounours et « Bonne nuit les petits ». Le soir, nous allions avec mes parents voir le fi lm ou « La piste aux étoiles ». Jme pleurant devant l’écran sur des imagesd’archives montrant Source : www.torrent411.com/ torrents/Belle_et_Se-

bastien

murmurant « J’étais là, moi... j’étais là ». Georges Porcher a acheté sa télé quelques mois plus tard. Je continuais d’aller voir les émissions pour enfants chez le « père Priol » mais nous devions alterner nos soirées pour ne pas froisser un voisin qui aurait pu croire qu’on le délaissait ! Au début, on s’installait com-me au cinéma : assis sur des

le maître d’école quand il affi rmait que le présenta-teur était caché derrière le poste. Nous avons regardé des documentaires ani-maliers, des spectacles de cirque mais le grand mo-ment : c’était le départ des vingt-quatre heures du Mans que nous suivions en direct dans un silence d’autant plus impressionné que Le Mans c’était « chez

Un téléviseur de 1958Source : http://fr.wikipedia.org

Source : www.cinemotions.com/.../Janique-aimee.html

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voix et le visage sur la pochette d’un disque ou dans un magazine oublié chez le coiffeur... les sports, les céré-monies... Le monde entier devenait accessible !La télévision est un formidable instrument culturel pour qui sait la comprendre et ce devrait être un moyen d’échange intergénérationnel devant un documentaire, un dessin animé, un film... ou avec ces images fortes vécues à la même minute par le monde entier qu’il s’agisse du premier pas de l’homme sur la Lune ou des attentats du 11 septembre.Aujourd’hui, nous avons une télé dans chaque pièce de la maison, parfois allumée en permanence ... pour personne ! Un fond sonore d’où émergent quelques mots. Nous regardons la télé en faisant autre chose...Nous sommes submergés d’informations, d’images, de programmes qu’on ne prend pas le temps de vraiment regarder, écouter, décrypter et c’est dommage ! Trop de télé tue la télé ? M L-G

Le télégramme

Avant que les particuliers n’aient le téléphone au domi-cile, mon père qui était cordonnier a été aussi porteur de télégramme pour la poste : petite feuille bleue-verte pliée en 3 parties et ensuite scellée. C’est par une sonnette électrique avec laquelle notre maison était reliée que la poste nous avertissait du message à porter, le plus sou-vent, il s’agissait de très mauvaises nouvelles (décès). Trois sonneries courtes, portage dans le bourg. Trois sonneries longues, pour la campagne. Il était rémunéré par la poste au nombre de messages portés dans l’année. Soixante ans après, nous sommes à l’heure du por- table, SMS et autres moyens de communication, la vie a changé ! Renée Renard, Chemiré-en-Charnie 72

La publicité à domicile

Les premiers « comptoirs mo-dernes » se sont installés à Torcé dans les années 1955, c’était un « petit supermarché alimen-taire ». Ils m’ont contacté pour porter au domicile des particu- liers la publicité de leur magasin vers les communes de Torcé-Viviers ainsi que les lieux-dits Launay et Bouillé. On me payait au nombre de catalogues dis-

Miss Goulou des Comptoirs Modernesforums.motorlegend.com/ vb/show-thread.php?t=32...

tribués, j’ai encore l’impression que c’était hier, cependant c’était une autre époque ! RR

La lettre oubliée

Cela commence un peu comme une chanson d’Adamo : « Au fond de mon grenier, au milieu des papiers, un jour j’ai retrouvé cette lettre oubliée »... Une enveloppe : Ma-demoiselle Guittet Martine, Institutrice, Ecole publique de filles, 72130 Fresnay-sur-Sarthe. Un bond dans le passé con-firmé par le cachet de la Poste : 10/10/1974. Un timbre rouge à 0,50F et un timbre vert à 0,30F. Une écriture connue et recon-nue : celle de maman et sûrement sa fierté de pouvoir écrire le mot « institutrice » sur cette enveloppe jaunie par le temps !Et puis une fois écrites les formules habituelles : Je viens te donner de nos nouvelles qui sont bonnes, j’espère que pour toi il en est de même... Les nouvelles s’égrènent sur le ton de la conversation. Il est question de l’absence de chauffage de mon logement de fonction, du prêt d’un poêle le samedi sui-vant, de ma soeur que je ne pourrai pas prendre au lycée, de la voiture familiale partie à réparer, de mon grand-père qui vient d’être déplâtré, de ma grand-mère qui s’est montrée « casse-pied », de la cousine qui a été renversée par une voi-ture, de papa qui est « déjà » au lit à 8h =20h (couché à 23h la veille, levé à 5h30 avec aller-retour à l’hôpital de Laval!), du programme du samedi soir : catch à la télé et éventuelle-ment belote avant ! Cette lettre, à elle seule, représente toutes les autres lettres. Celles que l’on a échangées pendant les an-nées d’internat avec maman, bien sûr, mais aussi avec mes grands-mères, ma cousine Danielle, ma copine Annick, Michel le (petit) copain... et pendant les vacances, celles qu’on échangeait avec les copines d’internat !!! Elle me renvoie à une autre lettre, rédigée par la grand-mère maternelle de papa. Les mêmes formules de début et de fin, peu de majus-cules et de points, relativement peu de fautes d’orthographe et un flot d’informations qui coule comme une conversation entre la mère et une de ses filles. Dans ce courrier, la grand-mère parlait de la ferme et de ses travaux, des membres de la famille, des vivants, des malportants et des morts... qu’il s’agisse d’humains ou des petits cochons, plus ou moins « drus », du petit Georges qui commençait à marcher... Et les règles de grammaire avaient beaucoup moins d’importance que les sentiments exprimés par les mots de tous les jours.Que reste-t-il de cette verve épistolaire aujourd’hui ?L’éloignement de mes filles parties l’une en Argentine (2000), l’autre au Pérou (2009) m’a incité, à reprendre la plume, com-me elles l’ont fait elles aussi. C’est un plaisir qu’on a partagé !Une lettre, c’est une compagne: on la tient dans sa main, on la porte à son cœur, on l’embrasse, on la lit... on peut la re-lire autant de fois qu’on le désire. Les mots s’impriment dans notre mémoire. Au-delà des mots, tout nous parle : l’écriture, reflet de la personne... et de la personnalité, les circonstances dans lesquelles elle a été rédigée, le choix des timbres...Autre incitation à l’écriture : les cartes postales qu’on envoie à ceux qu’on aime pour leur faire partager notre découverte d’un site, d’un pays... en prenant soin de personnaliser le message d’amitié ou d’amour qu’il transmet. Les écrits restent, les paroles s’envolent dit la sagesse populaire ! Aujourd’hui, Madame de Sévigné enverrait peut-être des mails à sa fille... et ce serait dommage ; car la lettre a un caractère sensuel que

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Madame Pointeau, factrice à Blandouet, et son vélo.

Madeleine Lucet, factrice à Saint-Denis-d’Orques

ne possède pas l’ordinateur pourtant si pratique et si rapide !!!! Alors, reprenons la plume et confions notre lettre au facteur accompagnée de cette jolie formule de notre jeunesse : « Cours facteur, l’amour (ou l’amitié) n’attend pas ». M L-G

Correspondance de jeunes

Le 23 septembre 2005, une jeune fille de 18 ans écrivait sur inter-net dans un forum de discussion : Bonjour le monde entier… Je cherche de nou-veaux contacts pour correspondre, mais

uniquement par lettre… A l’heure du SMS, du Mail, des jeunes éprouvent encore du plaisir à écrire des lettres ! Voici ce qu’ils répondent à la question : « Te souviens-tu de la dernière lettre que tu as envoyée ? »Lucy (CM1) « j’ai écrit en français à une copine anglaise qui veut apprendre le français. » - Laurène (CM2) « j’envoie des lettres aux copains de mon an-cienne école. » - Laurine (CM2) « j’écris à mes copines parties en 6e pour avoir de leurs nouvelles. » - Elise (CM1) « j’ai écrit pour la fête des grands-mères. » - Mathéo (CM1) « j’ai envoyé une lettre à Amaury un co-pain qui a déménagé. » - Enora (CE2) « j’écris à Jus-tine, une copine de vacances. » - Doria (CE2) « j’écris à mon papa, car je ne vis pas avec lui. » - Arthur (CM1) « j’écris à ma famille pour avoir des nouvelles et à un copain qui a déménagé. » - Brenda (CM2) « j’écris à mes parents toutes les semaines parce que je suis en famille d’accueil. » - Anaïs (CM2) « chaque année j’écris à mes proches pour le nouvel an. » - Samuel (CE1) « j’écris à ma famille pour avoir des nouvelles. » - Amélie (CP) Ludivine (CE1) « j’envoie des cartes pos-tales de vacances. » - Tristan (CP) « j’ai écrit à ma tata pour son anniversaire. »De « La Turballe » où ils étaient en classe de mer au mois d’octobre, tous les enfants ont envoyé des cartes postales à leurs parents… et en ce moment une lettre se prépare pour les plus jeunes d’entre eux… POUR LE PERE NOEL ! Rédigé par les enseignants de l’école publique de Torcé-Vivers-

en-Charnie (53)

La lettre au père Noël - Source : www.plurielles.fr/par-ents/ enfants-bebes/comme...

A l’école : de la télévision à l’écran numérique1962-1965 : un téléviseur est installé dans la classe des « grands » (CM et cours de fin d’études) à Neuvillette. Pour la fête de remise des Prix, le directeur branche son électrophone, également appelé tourne-disque et nous préparons des mises en scène des succès de l’année : « L’école est finie » de Sheila, « Sacré Charlemagne » de France Gall, nous apprenons des chansons d’Adamo, de Jean-Claude Annoux ou des frères Jacques.1975-1989 : Jeune institutrice à Chemiré, ma classe est équipée d’un tourne-disque un peu fatigué... alors j’utilise mon magnétophone personnel pour apprendre

des chansons, ou pour en-registrer les enfants en train de lire afin d’améliorer leurs performances. Même dé-marche pour l’appareil pho-to, les développements sont remboursés par la caisse de l’école. A Noël, nous vision-nons des films empruntés au CDDP (Centre Départemen-tal de Documentation Péda-gogique) sur un projecteur prêté par la commune de Joué-en-Charnie. Un projecteur de diapositives complète cet équipement. Comme toutes les écoles, nous serons équipés d’ordinateurs TO7... la formation viendra après... ou jamais ! L’écran est un téléviseur qui ne peut recevoir que la 3e chaîne, seule habilitée à transmettre des programmes scolaires. L’école a de petits moyens finan-ciers : c’est le règne du système D... ou plutôt P comme Prêt de matériel !1989-2008 : Ecole de Rouessé-Vassé. Electrophone, magnéto-phone, téléviseur (récupéré sur les TO7), projecteur de dia-positives. Tout est là même s’il faut s’organiser entre les qua-tre classes ! Le stock de disques, de films, de diapositives, de K7... tout devient vite « poussiéreux » ! On va peu à peu renouveler le matériel : poste radio-CD-K7, téléviseur, mag-nétoscope... Les premiers ordinateurs « modernes » font leur entrée ; puis la mise en réseau optimise le fonctionnement...Un premier appareil photo permet de travailler l’image, puis l’appareil photo numérique nous ouvre de nouvelles perspec-tives (journal de classes découvertes...).2010 : Chaque classe est équipée d’un ordinateur avec accès à Internet. La mise en réseau permet d’imprimer ou de scanner, de partager les informations... et depuis la rentrée, la classe des grands est équipée d’un tableau interactif en lieu et place du tableau vert à craie. En Corrèze, les élèves de 6e ont reçu des i-Pad : plus de livres, finis les cartables trop lourds !!! L’école du XXIe siècle est sur les rails... M L-G

Le drapeau blanc sur le clan

Le premier facteur dont je me souviens, à Saint-Denis était M. Bouchard. Plus tard, il y eut Ar-mand Fouquet. A cette époque, les facteurs dans les campagnes faisaient leur tournée à bicyclette. Cela représentait pas mal de kilomètres par tous les temps et en toutes sai-sons. Ils faisaient leur tra-vail avec un grand sens du devoir et de déonto-logie inhérente à leur profession. On trouvait aussi une grande convi- vialité entre eux et les gens. Ils rendaient, en plus d’acheminer le courrier, beau-coup de services. Souvent le midi, ils déjeunaient chez les gens, c’était l’occasion de refaire le monde ou bien de parler des derniers potins du coin. Ils apportaient aussi une présence presque quotidienne aux personnes isolées ce qui était très bien pour leur moral. Si nous voulions téléphoner (rarement),

Armand Fouquet, facteur.

TV-cran numérique !

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il y avait la Poste, elle faisait office de Caisse d’épargne, de banque en quelque sorte. Ma mère y avait toutes ses maigres économies. Elle n’avait aucun moyen de déplacement, alors quand elle avait besoin de quelques sous, elle plaçait un petit drapeau blanc sur le clan, ainsi le père Fouquet, notre fac-teur, comprenait qu’il devait s’arrêtait chez elle, même s’il n’avait pas de courrier, il possédait toujours de l’argent dans sa sacoche. C’était pour lui l’occasion de rentrer à la maison, de quelques phrases amicales et parfois, si midi était proche, de goûter quelques recettes de grand-mère bien typiques et fort appréciées. Puis, il repartait sur sa tournée qui s’achevait dans l’après-midi. Malgré tout, ces petits moments expli-quent une certaine nostalgie de cette époque révolue.Quelques anciens facteurs de Saint-Denis-d’Orques à vélo : M. Cadieu, M. Bouchard, Mme Lucet, MM. Chanteau, Briand, Fouquet, Radepont, Cebula. Claude Rivière, Saint-Denis-d’Orques (72).

« Pierre babillarde » à l’honneur …

Juillet 2001 à Torcé-Viviers. Cette année-là nous avions dé-cidé à l’occasion de la fête communale, de retracer le passé de notre village en faisant revivre les anciens commerces, en mettant en valeur le lavoir...

Quelques anecdotes : En cette année 2010 où la neige est tombée en bien des endroits avant la fin de l’automne, il serait intéressant de savoir à quelle époque le facteur Cadieu a été bloqué par la neige à Blandouet et si le facteur Cebula a mis longtemps à maîtriser la petite reine, lui qui ne savait pas monter à vélo lors de sa nomination !Jacqueline Fouchard, Saint-Denis-d’Orques (72)

L’église de Torcé-Viviers-en-Charnie

Images deJosiane Réauté

Des vêtements anciens ressortis des malles et des greniers nous transportèrent quelques décennies en arrière. Les enfants vêtus de blouses grises ressemblai-ent à des écoliers d’autrefois. Le garde champêtre juché sur la « pierre babillarde » nous annonçait ce jour-là divers événements dont l’inauguration de l’église de Viviers et la célébration d’un mariage. En effet, M. et Mme Quelquejay revenaient là où ils avaient dit « oui » pour la première fois 55 ans auparavant. Le public très ému a applaudi la sortie des mariés accompagnés par les cloches qui n’avaient pas sonné depuis longtemps ! Josiane Réauté, Torcé-Viviers-en-Charnie (53)

Paul Lucet de Saint-Denis-d’Orques, garde

champêtre de la Charnie.

Le transistor : un instrument révolutionnaire !Mes parents possédaient un poste de radio à branchement électrique et antenne récupérés chez mes grands-parents. Nous écoutions France Inter : « Le jeu des mille francs » et

« L’homme à la voiture rouge » feuilleton radiophonique avec Sacha Distel, Henri Tisot et Petula Clark. Nous écoutions aussi Radio Luxembourg avec sa famille Duraton et la réclame pour les produits Palmolive à l’huile d’olive... et une nouvelle radio que nous avions parfois du mal à capter : Europe 1. Mais voilà, il fallait être à la cuisine pour entendre les émissions ! L’épicier

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qui faisait sa tournée proposait du café avec des points qui permettaient au fi nal d’acquérir un cadeau. En 1966, maman a décidé de nous offrir un transistor ! Elle avait entendu dire que les vaches donnaient plus facilement leur lait en musique ; le premier essai n’a pas été con-cluant : elles étaient plutôt effrayées !!! Ensuite, elles se sont habituées parce qu’on allait les chercher aux prés, le transistor sur l’épaule !LE transistor a commencé à nous accompagner dans le jardin, pendant la récolte de pommes ou de châtaignes... dans toutes les pièces de la maison, sur le vélo... Je l’ai monopolisé pendant « SLC, Salut les Copains ». J’ai essayé de le mettre dans la voiture quand papa m’emmenait exceptionnellement à l’internat le diman-che en fi n d’après-midi : à mon grand désespoir, ça ne captait pas vraiment bien ! C’était notre « baladeur » ! Il faisait tellement partie de notre vie qu’on le retrouve en premier plan sur les photos ! M L-G

Le monde à portée

Dans les années 1950 à 1955, après l’électrifi cation de leur ferme, mes parents faisaient l’acquisition d’un transistor, d’où un autre moyen de communication... Par les journaux nous étions rensei-gnés sur les faits et méfaits du canton, du département, mais de la France, nous ne savions pas grand chose. Aussi, avec la radio, le reste du monde nous semblait plus proche. Nous écoutions les informa-tions, le Tour de France (avec mes frères et sœurs nous faisions des pronostics pour chaque étape, moi c’était Louison Bobet). Au moment du déjeuner c’était « sur le banc » avec Jeanne Sourza et Raymond Souplex et aussi « Quitte ou double » avec Zappy Max, et bien sûr

la célèbre famille Duraton. Puis, quelques années plus tard, la télévision est arrivée. N’ayant pas de téléviseur chez nous, les jours de la retransmission de « La piste aux étoiles », avec mon frère aîné et ma sœur, nous partions en mobylette chez M. et Mme Yves François, garagistes au village pour voir le cirque : les dompteurs de tigres et lions, les éléphants, les tra-pézistes, les clowns. Nous n’étions pas les seuls spectateurs, d’autres personnes se joignaient à nous. Nous passions un bon moment.Jacqueline Fouchard, Saint-Denis-d’Orques (72)

La cabine téléphonique de la place,si indispensable…

Voici l’anecdote relatée par Bernard Clairet après l’installation toute récente de la cabine téléphonique sur la place du village de Blandouet, place appelée maintenant Adam-Becker et dont on disait (pour ceux qui étaient favorables à son installation) qu’elle était absolument indispensable !... (Elle venait d’être installée en 1979 ?) Bernard Clairet était à cette époque membre du conseil mu-nicipal et ce soir-là, vers 11 heures, ayant tardé à sortir de la salle de réunion, il se retrouve, avec quelques autres conseillers municipaux, confronté à des gens affairés dans la cabine télé-phonique. Après les bonsoirs d’usage, ces gens disent vouloir téléphoner à Bernard Clairet, mais ils n’avaient pas sur eux son numéro de téléphone, ni ne savaient où il habitait… Et Bernard sans se présenter de dire : « Qu’est-ce que vous lui voulez à Bernard Clairet de la Vallée à cette heure-ci ? » Il s’avère que (il le saura plus tard), ces gens étaient des chasseurs. Ils ren-traient d’un repas et avec leur voiture, une DS19 s’il vous plait, ils furent surpris par le léger virage pour prendre le pont… Ils avaient ainsi « sauté » le pont avant la Croix et, allant tout droit, se sont retrouvés le nez de la voiture dans le ruis-seau… C’est au bout de quelques instants que dévoilant leur mésaventure, ils avouèrent vouloir les conseils de Bernard Clairet. « Et bien vous l’avez devant vous le Bernard Clairet de la Vallée, inutile d’essayer de trouver son numéro de télé-phone, ni de lui téléphoner… ». Bernard, au vu de la situation et de l’heure, n’était pas enthousiaste car très certainement, la voiture était en incapacité de reprendre la route… Il a fallu ramener ces gens chez eux car ils habitaient à 20 kilomètres d’ici, ce fut fait tardivement dans la nuit… Tout s’est bien terminé sans dommage, aucun blessé mais quelques égratignures sur la tôle de la voiture… Ce fut vrai-ment une cabine téléphonique indispensable ! Et l’on s’est rendu compte que cette cabine pouvait rendre des services en or, la preuve !...Jean-Claude Dorizon avec la complicité de Bernard Clairet, Blandouet

Mon premier appareil photo

En 1965, pour mon anni-versaire et la réussite au certifi cat d’études, mes parents m’ont offert un appareil photo. Il n’était ni extra plat ni extra léger comme aujourd’hui. Non, c’était un cube de métal noir surmonté d’un dé-clencheur gris. Enfermé dans un bel étui de cuir marron muni d’une grande lanière, il se portait autour du cou.

Le rocher de l’Ours

Le rocher de l’Ours au Croisic - Source : picasaweb

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Je l’emportais partout. Mais, il ne fallait pas prendre trop de photos car les pellicules et surtout les développements coûtaient cher. Pourtant, lors de fêtes ou de réunions de famille, mes parents me disaient : « fais donc une photo avec ton Kodak ! »Quelques années plus tard, je passais quelques jours au bord de la mer et le pauvre appareil a bu la tasse au large des côtes du Croisic. Je le portais en bandoulière, en sautant de roch-er en rocher, j’ai perdu l’équilibre, et l’étui avec sa grande lanière s’est retrouvé au fond de l’eau.Quelques minutes plus tard, il était déjà rouillé, rongé par le sel. Je l’ai regretté, d’abord, parce qu’on me l’avait of-fert, ensuite, parce qu’il était le témoin des bons moments. Aujourd’hui, il reste de ces années-là quelques clichés que je regarde avec nostalgie.Josette Grandin, Chemiré-en-Charnie (72)

Pour aller plus loin…

Incontournable Chappe !Comment ne pas évoquer Claude Chappe quand on parle de l’information et de la communi-cation autrefois dans le pays de la Charnie. Viviers, Saint-Denis, Vaiges, autant de lieux dans lesquels, si les lunettes à voir dans le passé existaient, nous pour- rions deviner, par temps clair, des silhouettes pylônes, relais, sé-maphores et autres tours. Aujourd’hui, les châteaux d’eau hérissés d’antennes les ont remplacés. Bien logiquement Martine Letourneur-Guittet en a donc parlé dans ce dossier, mais c’était sans savoir que notre grand confrère mainiot, le magazine « Maine Découvertes », avait déjà donné pour titre à un de ses numéros de « Chappe au portable ». Bonne occasion de découvrir ce magazine et d’aller plus loin en voyant comment notre histoire locale se rattache à la grande. Et puis Brûlon vaut un détour, pas seulement pour ses mai-sons anciennes et sa base de plein air, mais aussi pour son musée Claude Chappe ! FB

Claude Chappe

Claude Chappe, dit Chappe de Vert, est né à Brûlon, le 25 décembre 1763. 11 est le second d’une fratrie de dix enfants. Il fait ses études à Rouen puis au collège royal de la Flèche. Il est nommé abbé commendataire et pourvu de deux importants bénéfices. La qualité d’abbé commendataire n’entraînant pas pour son titulaire l’obligation de fonctions religieuses, l’abbé Claude Chappe s’oriente vers la physique. Il suit ainsi l’exemple que lui avait donné son oncle, l’abbé Jean Chappe d’Auteroche, célèbre astronome qui observa, en 1759, le pas-sage de Vénus devant le soleil en Sibérie, puis, en 1769, ob-serva ce même phénomène de la Californie.. Claude Chappe monte un cabinet de physique et procède à diverses expé- riences ayant trait en particulier à l’électricité statique.En 1789, suite à la nationalisation des biens du clergé sous la révolution, il perd ses bénéfices et revient à Brûlon où, avec peu de matériel et conscient des besoins de son époque, il se lance dans des recherches sur la télécommunication rapide qui aboutissent à la construction de plusieurs télégraphes de formes variées.Claude Chappe a 26 ans lorsqu’il réalise, le 2 mars 1791, une première expérience publique de communication à distance qui met à l’épreuve le système qu’il vient de mettre au point et qu’il nomme « télégraphe ». L’expérience est réalisée entre

deux bourgs de la Sarthe, Brûlon et Parcé, distants de 14 km. Une station émettrice a été établie sur la terrasse du château de Brûlon où se trouve René Chappe, frère de Claude. Une station semblable est installée à Parcé. En quelques minutes, deux phrases sont envoyées et captées, la première : « Si vous réussissez, vous serez bientôt couverts de gloire » est le message prémonitoire d’un observateur de Brûlon à Claude Chappe. La deu-xième : « L’Assemblée nationale récompensera les ex-périences utiles au public » exprime le vœu le plus cher de Claude Chappe. La réussite de cette séance, dont sont témoins les notables des deux bourgs, est authentifiée par un double compte rendu officiel. Chappe peut, avec les preuves du fonctionnement de son invention, se ren-dre à Paris, avec le soutien de son frère aîné, Ignace, membre de l’Assemblée législative.Une nouvelle expérience réussit et il est nommé « In-génieur télégraphe » avec charge de construire une première ligne de Paris à Lille. Tout est à inventer : technique de recherche des sites, méthodes adminis-tratives, mise au point des appareils, recrutement de personnels....Ses travaux iront de succès en échecs au gré de l’engouement pour ses inventions et du manque d’argent de la nation. La ligne Paris - Lille est opération-nelle en 1794, mais celle de Paris - Landau commencée l’année suivante est abandonnée. La période 1797-1800 par contre sera faste : la ligne Paris - Strasbourg sera inaugurée en mai 1798 ; celle de Paris - Brest en 1799 et les premiers travaux d’une ligne Paris - Milan par Lyon sont décidés la même année.Fin 1800, Bonaparte - Premier Consul - réduit forte-ment les crédits : les lignes sont mises en sommeil et certaines suppressions sont même ordonnées. Pour sauver le télégraphe, Claude Chappe cherche d’autres ressources. Il suggère ainsi la transmission des résultats de la Loterie nationale : ce sont eux qui permettront la survie des lignes. Les études de la ligne Paris - Italie sont relancées, mais affaibli physiquement et morale-ment par 10 ans de recherches et de luttes, Claude Chappe se donnera la mort, en 1805, à 42 ans, en se jetant dans un puits. A partir de ce moment là, ses quatre frères, Ignace, Pierre-François, René et Abraham, prendront le relais de l’entreprise.Avec l’aimable autorisation du musée Claude Chappe, rue du Pavé,

72350 Brûlon. Tel : +33 (0)2.43.95.05.10 [email protected]

La Poste et les facteursGallica raconte... l’essor du téléphone À l’heure où les constructeurs de téléphones mobiles et autres tablettes de lecture se livrent une guerre in-dustrielle sans merci, Gallica raconte l’émergence de la téléphonie en France... L’invention du téléphone par Gray, Bell et Edison dans les années 1870 donne lieu à des applications nombreus-es, des plus sérieuses aux plus saugrenues. On voit ap-paraître le bi téléphone, le théâtrophone, le journal téléphoné ou le roman téléphoné aux gens pressés...Le “ fil qui chante ” entre en littérature dès la fin du XIXe siècle : Robida envisage ses utilisations futures dans Le XXe siècle (1883), Valdagne l’utilise comme res-sort comique dans sa pièce “ Allo allo ! “ (1886) et Proust en détaille “l’admirable féérie” dans Le Côté de Guermantes (1921).

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Le réseau télépho-nique s’étend pro-gressivement dans la France de la Belle Époque. Les abonnés font transiter leurs appels par les centres où offi cient les demoi-selles des téléphones qui disparaîtront

dans les années 1970. Du désormais obsolète “ Mad-emoiselle, ne coupez pas ! ” au toujours fameux “ Allo tonton, pourquoi tu tousses ? ” de Fernand Raynaud, les rites et pratiques du téléphone ont évolué au gré des innovations technologiques, imprimant leur marque sur notre imaginaire...

Le livre de la Poste

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BibliothèqueIl était une fois la Poste.Auteur : David Raynal,Rédacteur en chef de l’une des publications internes de La Poste. Ed : Ouest-FranceUn livre-objet paru le 12 octobre 2010.Retrouvez, dans ce livre cartonné, les véhicules anciens des facteurs, découvrez la première carte postale, les premiers timbres-poste, l’almanach du facteur… SitothèqueVous pouvez aussi surfer sur le site internet de La Poste www.ladressemuseedelaposte.com pour y découvrir l’histoire de ce musée, ses collections, ses expositions, son point philatélie…L’adresse Musée de la Poste correspond aussi à un bâ-timent, situé au 34, boulevard de Vaugirard dans le quartier de Montparnasse à Paris, constitué de 11 salles de collections et de 4 salles d’expositions permanentes ou temporaires que l’on peut visiter du lundi au samedi de 10h à 18h. Nelly Dorizon

Exposition de l’association du patrimoine Vaigeois sur les facteursUne autre manifestation culturelle dont nous essaierons de vous rendre compte dans la rubrique « du côté des Ateliers » du prochain Petit Babillard illustré.

En 2003, la région des Pays de la Loire et le département de la Mayenne ont entrepris l’inventaire exhaustif de tous les im-meubles construits avant 1940 dans le pays d’Erve et Charnie. L’amabilité des deux chercheurs et du photographe qui nous ont transmis ces documents nous permet de répondre à la de-mande de Thérèse Plu-Prioleau (voir rubrique : dans les boîtes à courrier). L’ensemble des données de cet inventaire a fait l’objet d’une présentation aux élus le 17 décembre dernier à Sainte-Suzanne et un DVD, rassemblant les dossiers, sera re-mis à chacun des maires, afi n que les habitants puissent les consulter. Par ailleurs, une grande partie des données sera bientôt consultable sur Internet (patrimoine.paysdelaloire.fr). D’autres parties du territoire mayennais seront ensuite étudiées. Les Ateliers d’histoire de la Charnie souhaitent vive-ment que le même travail de connaissance puisse être mené en Sarthe ! FB

De ferme en ferme

La Foucaudière

La mare et la remise vuesdepuis la route au nord-ouest.

Le logis-étable et la seconde étable vues depuis la route au sud-ouest.

De ferme en ferme

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HistoriqueCommentaire historique : La ferme de la Foucaudière fai-sait partie au XVIIIe siècle, du domaine de la seigneurie de la Vallée. En 1842, elle comprenait un bâtiment unique serv-ant de logis et d’étable. Il a été surélevé durant la seconde moitié du XIXe siècle et fortement remanié dans les années 1960 ou 1970. La seconde étable et la remise datent de la sec-onde moitié du XIXe siècle. Datation(s) principale(s) : Temps modernes ; seconde moitié XIXe siècle ; 3e quart XXe siècle.DescriptionCommentaire descriptif : L’ancienne ferme de la Foucaudière est constituée d’un bâtiment principal qui servait de logis et d’étable, d’une seconde étable disposée perpendiculaire-ment et d’une remise édifi ée au sud de la route. Ils sont con-struits en moellons de grès et sont couverts en tuile plate et tuile mécanique pour le premier, en tuile plate pour le second et en ardoise pour le troisième. Ils sont dotés d’un comble à surcroît à l’exception de la remise. La charpente du logis-étable est du type à potence. Les baies de la partie logis ont été refaites en ciment, celles de la partie étable en moellon et ciment (sauf ses jours en brique). La seconde étable est percée d’ouvertures en brique.Documents d’archivesAD Sarthe : 13 F 2734. Seigneurie et domaine de la Vallée Blan-douet. Compte que rend Louis Ollivier, ...tuteur des enfants mineurs de Julien-François Ollivier, vivant notaire à Sainte-Suzannne, au citoyen Augustin de Lespinasse, de la régie et administration qu’a eu le dit feu Julien-François Ollivier de la terre de la Vallée de Blandouet et autres immeubles apparte-nant à Mlle d’Hautefort. 1er nivôse, an VIII de la République - 22 décembre 1799.

Matériau(x) de gros-oeuvre et mise en oeuvre :grès ; moellon sans chaîne en pierre de tailleMatériau(x) de couverture :tuile plate ; tuile mécanique ; ardoiseVaisseau(x) et étage(s) :en rez-de-chaussée ; comble à surcroîtType de la couverture : toit à longs pans

Extrait du plan cadastral de 1842

Extrait du plan cadastral de 1936, réédité en 1982Sources : ministère de la Culture et de la Communication (Direction ré-gionale des Affaires culturelles des Pays de la Loire / Service régional de l’Inventaire) / Conseil général de la Mayenne (Service départemental du patrimoine). Chercheur(s) : Foisneau Nicolas ; Davy Christian. (c) In-ventaire général, 2005

Délibérations d’autrefois

Chemiré-en-Charnie

La cabine téléphonique de 1979 avec son branchement, près des toilettes.

Le service du courrier,de l’agence postale à la boîte aux lettres

12 septembre 1920 : M. le Maire donne lecture d’une lettre de la direction des Postes du département qui l’informe que la compagnie des Chemins de fer a de-mandé l’élévation de 30 à 60F par an de la rétribution versée par la commune pour le service de la boîte mobile à la gare...14 novembre 1920 : Suite à la délibération du 8 juin 1919, le Conseil municipal demande la création d’une agence postale à Chemiré, recette auxiliaire munici-pale qui aurait des chances d’être accordée au plus tôt considérant : 1) que les habitants n’ont leur courrier que le lendemain de son arrivée à Saint-Denis d’Orques, voire le surlen-demain quand il s’agit d’un samedi.2) que la proximité de la gare permettrait l’arrivée du courrier le jour même. La commune s’engage à payer les frais d’installation de cette recette.13 novembre 1921 : Le Conseil municipal demande à l’administration que la levée à la boîte à lettres soit faite par le facteur de Chemiré à partir du 1/01/1922.31 juillet 1947 : Demande faite par l’administration des PTT pour une somme de 3 708F pour participation de la commune aux frais de transport du courrier pour l’année 1946. Après délibaration, le Conseil refuse et de-mande que la voiture du courrier passe au pâtis au Chat, entre Joué et Saint-Denis-d’Orques, carrefour situé à 1 400m de la commune de Chemiré. 23 novembre 1952 : Le directeur PTT signale que l’horaire d’ouverture actuel 15h-18h du bureau de poste ne corre-spond pas avec l’heure du départ du courrier et propose les horaires suivants : guichet postal : 14h-17h. 21 décembre 1952 : La participation de la commune aux frais de transport du courrier pour 1952 s’élève à 17 212F14 mars 1954 : Frais de transport du courrier = 24 444F. 28 avril 1957 : Montant des frais de transport du courrier = 5 084F par semestre.7 février 1960 : Le Conseil municipal émet un avis défa-

Extrait du plan cadastral de 1936, réédité en 1982Extrait du plan cadastral de 1936, réédité en 1982

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vorable au projet de modernisation du service PTT. La commune était bien desservie et le service sera plus mal avec ces modifications. Après des essais, la com-mune donnera un avis définitif.Novembre 1974 : Une boîte à lettres est apposée à la façade du café Fouilleul (ancienne boulangerie) permettant d’insérer des enveloppes grand format : 35x30, car il fallait attendre le passage du facteur pour pouvoir poster ce type de courriers ou aller à Loué.

Le téléphone, quand on allait à la cabine20 mars 1921 : Demande de rattachement de la com-mune au réseau téléphonique départemental. 14 octobre 1923 : Un courrier du directeur de la Poste informe la commune que la création du service télé-phonique à Chemiré est susceptible de bénéficier d’une dotation prochaine.3 février 1924 : La cabine téléphonique sera instal-lée au bureau de l’agence postale, chez Mme Vilain, gérante téléphonique. La gérante recevra 400F/an, son mari, suppléant : 300F12 mai 1946 : L’indemnité annuelle attribuée à Mme Leroy pour la gérance de la cabine téléphonique est de 2 400F à partir du 1/01/1946.23 juillet 1949 : Le Conseil municipal vote la somme de 2 400F/an pour la gérance de la cabine téléphonique.Suite à la demande de Mme Leroy, en date du 17/01/1950, le Conseil municipal décide de fixer à 4 000F/an le traitement de la gérante à dater du 1/01/195023 novembre 1952 : Ouverture du guichet télé-graphique et de la cabine : 8h-12h et 14h-18h.6 décembre 1953 : Mme Leroy, gérante de la cabine téléphonique demande une augmentation de 20 000F, cette demande est considérée comme « exagérée » par le Conseil municipal qui lui octroie une augmen-tation de (seulement) 10 000F.16 décembre 1956 : salaire de Madame Leroy passe à 54 000F.17 mars 1957 : Dans le cadre de l’équipement automa-tique rural, le directeur des Postes exige l’installation dans un local communal d’une armoire renfermant les divers appareils de téléphonie automatique (plan relevé par les agents des PTT). 17 juillet 1960 : La demande de Mme Leroy de démo-lir la cabine téléphonique pour la remplacer par une installation plus moderne d’un poste situé dans une pièce permettant la garantie du secret des conversa-tions reçoit un avis favorable du Conseil municipal.14 janvier 1962 : Mme Leroy demande une augmen-tation de 0,50NF par jour pour gérer la cabine télé-phonique, soit 722,50NF (cabine) et 10NF pour le télé-gramme.Cette année-là, le téléphone est installé à la Mairie.7 février 1965 : Somme attribuée pour la gérance de la cabine = 1 095F au 1/01/1965.13 janvier 1966 : Salaire de la gérante de la cabine : 1140F22 février 1969 : Cette somme passe à 1 500F. La cabine est transférée au nouveau logement de Mme Leroy au 1er octobre 1969 (délibération du 13 septembre).31 mai 1970 : Le Conseil municipal étudie l’installation d’une cabine téléphonique à Etival mais comme la

somme à verser immédiatement est importante, il décide de se faire inscrire à l’administration des PTT et de prendre rang dans cette installation.27 novembre 1971 : Installation du téléphone à Etival subventionnée à 50% par le Conseil général (2 350F), 600F par la commune, le reste étant remboursé par les communications. Fermeture de la cabine téléphonique : dimanche et jours fériés.27 janvier 1976 : Construction d’un local pour installer les appareils lors du passage à l’automatique, frais pris en charge par les PTT. La commune cède gracieusement le ter-rain nécessaire au presbytère.Novembre 1974 : Départ de Mme Leroy. La cabine est trans-férée au café Fouilleul. 10 novembre 1979 : Installation de la cabine téléphonique sur la place de l’église : en bas de la place ? Près de l’abri de car scolaire (donc près de la pierre babillarde) ? Près des toilettes publiques ? C’est cette solution qui sera retenue. (NDLR : d’où l’expression « aller à la cabine »).Branchement et électricité à la charge de la commune : installation opérationnelle en 1979.

Tambour, porteur de messages, télégrammes...3 février 1924 : Mme Vilain... avec son fils Léon pour la dis-tribution gratuite des télégrammes, messages et avis... le porteur recevra 250 F/an.28 juin 1925 : M. Langlais, porteur d’avis et de télégrammes recevra 500f de rétribution par an à dater du 1/01/1926.1/01/1937: M. Langlais recevra 5F par télégramme et Mme Vilain, porteuse d’avis à la campagne, recevra 200F/an pour la campagne.14 mai 1944 : Le Conseil municipal alloue un crédit supplé-mentaire de 100F, ce qui porte à 300F, le crédit du porteur de télégrammes.8 août 1948 : M. Leroy André devient porteur de dépêches à compter du 1er juillet 1948, pour 100F/an.23 juillet 1949 : Le traitement annuel du distributeur de télégrammes est de 1000F/an. 12 juillet 1953 : Le salaire du tambour-afficheur, M. Louis Langlais est de 1 000F/an. 6 décembre 1953 : Portage de télégrammes : 1 000F/an.25 août 1957: M. Langlais recevra 2 000F au titre de tam-bour-afficheur.27 décembre 1959 : Le salaire de l’afficheur-remonteur d’horloge est fixé à 12 000F par an au 1/01/1960.12 janvier 1964 : Suite au remplacement de M. Langlais, Mlle Odette Tribotté recevra 100NF/an pour le remontage de l’horloge de l’église et Mme Hersent 50NF pour l’affichage.3 janvier 1965 : Un courrier de la Poste signale que la com-mune est dépourvue de porteur de télégrammes. 13 janvier 1966 : Le salaire de l’afficheur passe à 55F ; celui du remonteur de l’horloge à 105F. 12 avril 1972 : Suite au décès de Mme Hersent, M. André Jodelais devient afficheur.Aujourd’hui, c’est l’employé communal d’entretien qui effectue cette tâche comprise dans son salaire ! M L-G

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Le 9 septembre 1945, après leur retour de guerre, le Comité d’Assistance aux prisonniers de guerre, sous la présidence de l’abbé Launay, a décidé de leur rendre hommage pour avoir défendu la Patrie. Jacqueline Fouchard, Saint-Denis-d’Orques (72)

Chers Prisonniers,Les habitants de Saint-Denis-d’Orques sont heureux de vous souhaiter la bienvenue et de vous accueillir avec la plus cha-leureuse sympathie après vos dures années de captivité au cours desquelles ils ont compati à vos souffrances physiques et morales. Aujourd’hui, ils vous accueillent avec la plus vive allégresse sans toutefois oublier ceux qui sont morts pour la libération de la France.Puissent vos exemples de courage et de solidarité ne jamais s’effacer des mémoires et nous éviter à tout jamais le retour de pareilles épreuves ! A vous tous, chers rapatriés, tous nos vœux de bonheur !

A nous le souvenir

Le retour des prisonniers de guerre 39/45.

Cimetière de Saint-Denis. Stèle pour les morts de la Grande Guerre.

Hommage aux prisonniers.

RemerciementsGrâce à la générosité de la population, le Comité d’Assistance a envoyé aux prisonniers pendant l’Occupation 1.255 colis, d’un poids total de 6 275 kilogrammes pour une somme de 186.205 fr. 55. De plus il a établi — pour chaque prisonnier, un livret d’épargne allant de 6.500 fr. à 8.100 fr. suivant les charges de famille, — pour chaque travailleur déporté, un livret de 3.300 fr., — pour les prisonniers inscrits au Comité et qui ont été rapatriés avant la cessation des hostilités, il allouera une indemnité au prorata du temps passé en captivité.Pour couvrir toutes ces dépenses ainsi que les frais de cette journée, il a été recueilli la somme de 491.163 fr. 75. Le Comité remercie chaleureusement toutes les personnes ou groupe-ments qui ont bien voulu l’aider dans cette tâche de bienfai-sance à l’égard de tous les rapatriés.

Abbé LAUNAY : Président du Comité d’Assistance,M. T. ANDROUABD : Vice-PrésidentMme Y. LEGUY : TrésorièreLes membres du Comité : Mmes BARBIER, DODIER, GENAN, Y. JARRY, MM. Y. LEGUY, A.LELONG, E. FOUR-MOND, prisonniers rapatriés.

Prisonniers de guerre de Saint-Denis-d’Orques :Foucher Georges, classe 1923 ; Besnard Léon, classe 1924 ; Levrard Maurice, classe 1926 ; Lelong Alexandre, classe 1925 ; Pattier Auguste, classe 1931 ; Massot Louis, classe 1936 ; Barrier Eugène, classe 1926 ; Dorizon Al-bert, classe 1934 ; Lechat Gustave, classe 1938 ; Bouvet Armand, classe 1928 ; Barrier Charles classe 1931 ; An-drouard Gaston classe 1938 ; Bouteloup Joseph, classe 1938 ; Pannier Raymond, classe 1924 ; Jarry Yvon, classe 1932 ; Rocton Marcel, classe 1930 ; Esnault Henri, classe 1927 ; David André, classe 1933 ; Bourreau Paul, classe 1931 ; Cahoreau Francis, classe 1936 ; Barbier Gustave, classe 1924 ; Brossard René, classe 1938 ; Fournier Maxi-me, classe 1934 ; Genand Alexandre, classe 1929 ; Huard Ernest, classe 1938 ; Davoust Gustave, classe 1932 ; Bout-tier Fernand, classe 1921 ; Chevreau Ernest, classe 1939 ; Coulon Louis, classe 1931 ; Rocher Joseph, classe 1931 ; Le-comte Julien, classe 1925 ; Huchet Gabriel, classe 1931 ; Esnault Gabriel, classe 1930 ; Cartier Roger, classe 1930 ; Esnault Marcel, classe 1929 ; Maupoint Rachel, classe 1921 ; Etiembre Maurice, classe 1926 ; Leguy Yvon, classe 1927 ; Dubois Louis, classe 1931 ; Fourmond Eugène, classe 1922 ; Chauveau Félix, classe 1922 ; Leterme Henri, classe 1924 ; Poirier Marcel, classe 1924 ; Bihoreau Con-stant, classe 1938 ; Placais Maurice, classe 1939 ; Dem-ichel Lucien, classe 1932 ; Blanchard Louis, classe 1935 ; Henoult Louis, classe 1929.Déportés du travail obligatoire :Bordin Gabriel ; Gohier Hubert ; Pilon Daniel.

Anciens !toujours présents

Deux visages de la Charnie

A quelques mois d’intervalles la vie a emporté vers d’autres cieux deux enfants de la Charnie.Décédé le 30 juillet dernier à Roquefort les Pins, Gilbert Travet était arrivé tout jeune à Blandouet. Enfant aban-donné, celle que tout le monde appelait la Lisa l’a élevé

Gilbert Travet (dit Jacques).

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à la Girardière, une maison située à deux pas du bourg. Bon élève, il a passé et eu son certifi cat d’études à Sainte-Suzanne, a appris le métier de mécanicien à Saint-Jean-sur-Erve puis il est parti à 17 ans « vivre sa vie » ; il s’engagea dans la Légion étrangère, garda le goût de l’aventure, sillonna les océans, l’Asie du sud-est et une grande partie de l’Afrique, comme mécanicien militaire. Il n’oublia jamais Blandouet, revint assez souvent, re-stant en relation avec un certain nombre de ses cama-rades de jeunesse. Vint la retraite, il s’installa au soleil dans le Var avec sa femme Rosinette. En novembre 2007, à l’occasion de ses 90 ans, un ministre le décorait pour avoir sauvé des vies. Comme tous ceux qui l’ont connu, je retiendrai de lui son enthousiasme qui s’entendait au téléphone, son attention aux autres, son sens de l’accueil et sa générosité en faveur des Ateliers d’histoire de la Charnie. Pour lui qui venait de nulle part et qui avait maintes fois levé l’ancre, chaque nouveau numéro du Petit Babillard le rattachait un peu plus solidement à ce petit coin de Charnie où il avait passé son enfance.

Hommage à Jacques TRAVET

L’Association des Anciens Combattants de Roque-fort-les-Pins se joint à tous ses amis pour leurs hommages à Jacques TRAVET. Il fut pendant de longues années un mem-bre rayonnant de notre Association en lui appor-tant son sourire et ses souvenirs de ses années passées à la Légion étrangère. Jusqu’à ses derniers instants il était présent à toutes nos manifestations et à nos réunions hebdomadaires. Son départ laisse un grand vide et nous nous souvien-drons toujours de ses rires et de sa bonne humeur.

Jacques Travet et le président des Anciens Combattants de Roquefort-les-Pins en novembre 2007 pour fêter ses 90 ans.

Marie-Louise Blanche (Fournier),dont le sourire s’est éteint le 31 octobre, est née comme Gilbert Travet, à deux pas du village de Blandouet, à la Touche-Martineau, une ferme de Saint-Denis-d’Orques, un peu en retrait de la route des Poteaux. Sa vie est tout à l’opposé de celle de Gilbert. Baptisée, mariée et enterrée à Blandouet, elle a vécu à La Touche, élevant une grande famille et ex-ploitant seule la ferme pendant plusieurs années après le décès de son mari. Puis est venu le jour où il a fallu quitter la ferme et Blandouët pour la maison de retraite d’Evron. C’est là que je l’ai connue, et que nous avons babillé. D’elle, je garderai le souvenir d’une femme gen-

Marie-Louise Blanche.

tille, à l’écoute des autres, allant voir les résidants, écrivant et téléphonant sans cesse. Elle ne gardait de la vie que le meil-leur, le bon, l’utile, ce qui aide à vivre et à croire. Pas éton-nant qu’elle soit à l’origine de la rubrique « Anciens ! toujours présents ». Voilà ce qu’écrivait Sylvie Gohier dans le n°2, en décembre 2004 : Nous vous remercions de nous avoir accue-illi aussi chaleureusement, d’avoir partagé et transmis votre passé, d’avoir pensé aux générations futures. Merci aussi pour ce sourire que vous avez conservé malgré les épreuves traversées. Vous étiez si heureuse d’évoquer votre pays que cela nous a fait grand plaisir.

Gilbert, Marie-Louise, puissiez-vous, là où vous êtes, recevoir l’hommage ému des Ateliers d’histoire de la Charnie. Frédéric Baudry, Blandouet (53)

Du côté des ateliersDu côté des ateliers

D’aucuns disent de Blandouet que c’est la Méditerranée du canton de Sainte-Suzanne. Faut voir. En attendant, les relevés de précipitations faits par Mickaël Chauveau, à la ferme des Mottais, indiquent bien que 2010 sera une des années les plus sèches et en tout cas la plus sèche depuis 1999 pour le cumul de mai à fi n août. A propos des pluies comme élément du climat, l’ouvrage intitulé « le Bas-Maine, étude géographique »*, souligne (pp.57,158), que : L’infl uence de l’altitude sur la distribution annuelle des pluies est bien marquée. D’une façon générale, la quantité des pluies comme les altitudes diminue du Nord au Sud./… la ré-gion la plus arrosée du Bas-Maine est la partie septentrionale qui, hors la vallée supérieure de la Mayenne, reçoit plus de 800 millimètres par an. La région centrale reçoit encore de 700

Le temps qui passe et le temps qu’il faitHommage à Jacques

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à 800 millimètres : sur les parties les plus hautes, la chute annuelle peut même dépasser les 800 millimètres ; c’est le cas de la Charnie (Neuvillette : alt., 169 ; pluies 828)./… Par con-tre, les parties les plus basses sont moins arrosées ; c’est la cas des vallées encaissées : vallée de l’Erve : Sainte Suzanne :alt., 143 ; pluies 686.

Mickaël Chauveau aurait-il un confrère sur l’autre versant de

Relevés pluviométriques 1999-2010 à la ferme des Mottais à Blandouet, effectués par Mickaël Chauveau, Blandouet (53)

la Charnie pour vérifi er tout cela et voir ce qu’il en est de l’évolution du climat en Charnie ? Se mettre de toute ur-gence en relation avec les Ateliers d’histoire de la Charnie, ça chauffe ! FB

*Publié en 1978 par la Librairie Cantin, Maison de la presse, 2, place de la Trémoille, Laval, il reprend la thèse soutenue en 1918 par René Musset.

Les arbres et la communication

Les arbres de Judith

Au XXe siècle tout le monde est lié par internet et nous sommes habitués à cet accès instantané aux actualités, aux nouvelles, et aux idées. Si l’internet a ouvert une ère de communication via l’écran, réfl échissons maintenant à la façon dont la trans-mission des préoccupations humaines a évolué, comme l’arbre qui pousse et se développe.Cette expansion a eu lieu suite au développement du papier fabriqué à base des fi bres de bois, notamment du bois tendre. Jusqu’au début du XIXe siècle le papier était élaboré à base de fi bres textiles, le lin et coton, d’anciens vêtements récupérés et recyclés. C’était un produit artisanal, cher à cause de fi scal-ités royales et réservé aux documents offi ciels et aux livres et correspondance des gens aisés qui savaient lire et écrire.Néanmoins, la demande augmentait, mais une pénurie de la matière première s’annonçait et, dans ce contexte, on cher-chait d’autres possibilités en fi bres. En 1830, Charles Fenerty de Halifax réussissait l’élaboration du papier à base de bois traité chimiquement pour obtenir une pâte de fi bres fi nes qui servaient à presser le papier. (Il n’a jamais enregistré le pat-ent de son processus). La production de cette nouvelle pâte en feuilles de papier était bientôt mécanisée avec les avances de la révolution industrielle. La production d’un papier industriel et peu cher avait des conséquences économiques, et sociales très importantes.Un journal est un document publié chaque jour. A Venise, un

document d’informations offi ciel est vendu pour le prix d’une gazette au 16e siècle. En 1631, le premier journal français, La Gazette, est publié. Imprimé le vendredi soir, il apparait le samedi à Paris, mais arrivait en province avec un retard de parfois quinze jours. En 1814, The Times fai-sait 1 100 copies par jour sur la face d’une feuille, puis sur les deux faces avec une presse adaptée pour imprimer sur le dos également. A partir de 1836, La Presse, le principal journal francais était fi nancé en partie par la publicité. En 1860, avec l’invention de la presse rotative, le volume de copies augmentait et les journaux sont devenus le me-dium principal d’échanges d’informations ; disponibles et achetés partout dans le monde, jusqu’à 395 millions de copies en 2007.Si les arbres de nos paysages sont un élément symbolique et visuel, ils nous fournissent un produit qui porte aussi sur ses faces blanches les symboles de la communication visuelle ; le monde ailleurs projeté sur papier.Judith Davis, Blandouet (53)

La vie et les travaux dans les fermes dans les années 50/60

Après un début de parution dans les Petit Babillard illustré no6 et 7 du long récit de Claude Rivière nous poursuivons avec un passage bien de saison. Et si vous voulez ajouter le plaisir du palais à celui que vous pro-curera certainement cette lecture, ne manquez surtout pas, ci-dessous, la recette de Marguerite Montaroux !

Après un début de parution dans les Petit Babillard

L’automne était aussi la période de rentrer les betteraves pour les animaux l’hiver. Il fallait d’abord leur enlever les feuilles, ce qui était assez pénible, puisque nous étions courbés en permanence, et que souvent il faisait froid. Parfois une légère gelée blanche recouvrait les feuilles et nous pinçait les doigts. Ensuite, elles étaient ramassées à la main dans un tombereau (appelé camion) et, soit ren-trées dans un bâtiment soit dans un silo prévu à cet effet, puis recouvertes de paille et de terre.

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Arrivait également l’heure de ramasser les pommes, d’abord les pommes à couteau pour la consommation des personnes l’hiver, comme fruits crus ou cuits et pour la confection de gâteaux. Elles étaient cueillies délicate-ment dans l’arbre une à une dans un panier en évitant de les cogner les unes aux autres pour éviter le pourrisse-ment (nous disions pour ne pas les tuer). Puis elles étaient mises dans des clayettes et rentrées dans un local.Les pommes à cidre, les pommiers (entes) étaient les plus souvent dans un verger, plantés en ligne dans les deux sens et situés près de la ferme. D’autres, se trouvaient isolés dans les pâtures. Il fallait commencer par secou-er ces pommiers en montant dedans, puis faire tomber les pommes récalcitrantes avec une gaule avant de les ramasser dessous. Agenouillés sur un sac de toile, nous

les prenions une à une et les mettions dans un panier d’osier, quand il était plein, nous le vidions soit dans un sac (poche), soit directement dans un tombereau, cela pendant des journées entières. Les pommes étaient em-menées dans un endroit proche de la cave, aménagé à cet effet, en attendant de les écraser et de les presser pour en faire du cidre. Un entrepreneur équipé d’une machine appelée cidreuse passait de ferme en ferme et procédait à la fabrication du cidre. Comme pour la batterie, mais à des degrés moindres, il fallait faire appel aux voisins et rendre la pareille.Le cidre en sortant de la machine était dirigé vers les bar-riques “ busses ” qu’il avait fallu sortir de la cave et laver à l’eau chaude auparavant pour recevoir le nouveau cru. Certaines fermes le faisaient encore elles-mêmes avec un casse-pomme et un pressoir. La technique était la même, mais sans mécanisation.Le cidre nouveau était arrivé, il fallait le boire avec

modération, sinon cela vous tordait les boyaux avec les effets secondaires que l’on devine. Le surplus de pommes produites par la ferme était livré à une coopérative. La collecte se faisait sur la place du village, avec les tombereaux ; nous les emmen-ions et les transvasions manuellement dans un camion.Cela nous emmenait vers l’hiver, les animaux étaient rent-rés dans les étables. Le premier travail du matin consistait à enlever le fumier derrière les bêtes à l’aide d’une brouette, à remettre de la paille pour la litière, à remplir les râteliers de foin, couper les betteraves avec un appareil appelé “ coupe-betteraves ”, genre de trémie munie d’un volant à couteaux sur un côté, qui les coupait en tranches. Ensuite, nous les mé-langions avec les barbillons de la batterie et ce mélange était distribué dans les crèches. Pendant ce temps, les patrons de la ferme assuraient la traite des vaches et la tétée des veaux.Ensuite, nous prenions le petit déjeuner. Puis, après avoir sorti les animaux pour les faire boire à la mare qui, souvent, était gelée (je me souviens d’avoir utilisé une hache pour casser la glace qui pouvait atteindre 10 à 15 cm d’épaisseur), nous par-tions travailler aux champs.Roger Rivière (35)

Entes : Nom donné aux pommiers, signifi ant arbre greffé.

La poterie

Nous avons évoqué dans le PBI no10, les activités liées aux res-sources de la Charnie : les bûcherons, les charrons, les forge-rons, la verrerie, l’exploitation du grès dans les carrières...nous n’avons pas évoqué une activité essentiellement déve-loppée à Neuvillette-en-Charnie : la poterie. Lors des journées du patrimoine, les 18 et 19 septembre 2010, l’association du Patrimoine de Neuvillette nous a fait découvrir cette activité grâce à un hommage à Tony Chambre, potier de 1853 à 1896.

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Antoine Chambre est né à Lyon en 1833. Il arrive aux Agêts (commune de Saint-Brice dans la Mayenne) vers 1851. En 1852, il rencontre Adèle Hautreux à Ligron. Le père de cette demoi-selle est potier à Neuvillette... c’est ainsi que Tony Chambre se marie et vient s’installer à Neuvillette où il s’associe à son beau-père avant de faire construire la poterie des Teillées où il va exercer jusqu’en 1894.Au XVIIIe siècle, il existait deux fours à pots sur la commune. Vers 1830, des potiers s’installent dont Hautreux (en prov-enance de Ligron), Boutin et Le Sage. Le successeur de Tony Chambre, Adrien Huguet, fermera la poterie en 1904 et fermera aussi la page de l’histoire de la poterie à Neuvillette.Pourquoi la poterie s’est-elle développée à Neuvillette ? Trois matériaux indispensables sont situés à proximité : l’argile facilement exploitable, le bois de la Charnie pour la cuisson, l’eau du Palais... et une voie de circulation facile : l’axe Sillé-Sablé. Et puis des hommes, des artistes, dont l’œuvre a pu naî-tre et se développer.L’œuvre de Tony Chambre est variée : poteries ménagères et de cuisine dont les fameux pichets anthropomorphiques, po-teries décoratives (gourdes, pots à tabac, tirelires, porte-pa-rapluie...) et poteries ornementales (vases de jardin, bénitiers, épis de faîtage...). Ces objets sont réalisés au tour, au moule ou à la main. Ce qui fait la particularité de Tony Chambre, ce sont les tons utilisés et la création de la nuance agate (1880) et le ton « feuille morte » à la fin de sa carrière. Plusieurs modèles sont présentés au musée de la Reine Bérengère au Mans.Cette exposition riche de plus de cinquante pièces originales était complétée par la présentation d’œuvres contemporaines de Jean Masson fabriquées en « terres » de Neuvillette ou en grès. M L-G

NB: Vous pouvez vous procurer la brochure « Tony Chambre, potier à

Neuvillette de 1853 à 1896 » éditée pour les journées du Patrimoine

auprès de l’Association de Patrimoine de Neuvillette,

président Pierre Sénéchal : 02 43 88 68 20.

A vos bassines : Pommé et confiture…

Le Petit Babillard Illustré a beaucoup évoqué le pommé, dont la recette originale semble perdue. Entre deux pages d’un très vieux livre de cuisine, j’ai trouvé une feuille pliée en quatre donnant la recette de… confiture de pommes. 2 kg de pommes 2 kg de sucreEplucher les pommes, les mettre en quartiers, mettre dans un récipient approprié, ajouter le sucre. Quand les pommes sont cuites, mixer. Continuer la cuisson en surveillant. Quand le tout est épais, de couleur miel bien doré, mettre en pots. Le goût de pommes est conservé : c’est délicieux et pas du tout long à faire. Marguerite Montaroux-Marteau, Le Mesnil-le-Roi (78)

Le petit pont

C’était aux environs de 1941, je devais avoir 4 ou 5 ans. En ce temps-là, la vie était difficile car c‘était le temps de la guerre et des restrictions. Il y avait des tickets de rationnement pour tout : la viande, le vin et bien sûr le pain, et naturellement les rations allouées étaient très insuffisantes.C’est alors qu’une tradition ancestrale revint au goût du jour : le glanage. Toutes les mères de famille du coin où habitaient mes parents pratiquaient cette activité. Cela consistait à ramasser, de-ci-delà, un épi oublié après que le champ eut été moissonné et raclé, en somme les épis qui, autrement, auraient été perdus.

La plupart des paysans étaient bienveillants et sym-pathiques, mais parfois, nous n’étions pas les bienvenus et même, quelquefois, tout simplement mis à la porte des champs. Il s’agissait pour mes parents de rallonger la ration de pain tout au long de l’année. Une année, par exemple, ils réussirent à récupérer dix sacs de blé d’un quintal. Ce blé fut battu chez M. Mougel du parc et transformé en farine au moulin des Chartreux. En-suite, le boulanger s’arrangeait pour augmenter notre ration de pain au long de l’année en plus des tickets.Je me souviens, donc, d’un jour où ma mère et moi

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avions glané tout l’après-midi, nous étions accablés de chaleur et avions soif, alors nous débouchâmes sur la grande route venant du chemin de Blandouet. Sur la grande route vers Saint-Denis, il y avait un petit pont sous lequel coule le « Treulon ». Ma mère me dit : « Reste là, près du parapet en pierre et ne bouge pas, je vais aller chercher de l’eau dans le ruisseau. » A cette époque, il n’était pas pollué, elle descendit les quelques mètres pour atteindre l’onde. Juste à ce moment, un convoi de la « Wehrmacht » apparut au sommet de la côte, passa devant moi et s’arrêta une centaine de mètres plus loin, au bout du chemin que nous venions de quitter.Paniqué, je voyais les soldats descendre des camions avec leurs armes, je pleurais et hurlais de terreur : « Maman ! Les Allemands, ils vont nous tuer. » En effet, les mères nous disaient : « Il ne faut pas approcher des « boches », ils tuent tout le monde. » Naturellement, il n’en fut rien et ma mère remonta du ruisseau avec une bouteille d’eau à la main. Bien des années plus tard, je lui demandais : Mais pourquoi étais-tu allée chercher de l’eau dans le ruisseau ? ce à quoi elle répondit : parce que la fermière avait refusé de me donner l’eau de la pompe qui était dans la cour de sa ferme.

Conclusion : Les boches n’étaient pas toujours du côté que nous pensions.Boche signifie méchant en allemand. Claude Rivière, Saint-Denis-d’Orques (72)

Origine : Le mot bosh est une modification phonétique impliquant la perte de un ou plusieurs phonèmes en début de mot. Il vient de albosh qui serait formé de « al » pour allemand et de « bosh » pour caboche. Sa première apparition officielle est attestée en 1860 dans des expres-sions comme « au truc, si l’Albosh est grossier » (qui si-gnifie « Au jeu, si l’Allemand est grossier ») ou « têtes de bosh » utilisée en Alsace et citée dans le Dictionnaire de l’Argot moderne de Rigaud (1881). « Tête de bosh » sig-nifiait autrefois « tête de bois ».Usage : Le mot bosh commence à se répandre dans l’argot militaire à partir de la guerre franco-allemande de 1870. Il sera surtout popularisé par les poilus dans les tranchées de la Grande Guerre, sans qu’il soit systéma-tiquement empreint d’animosité, avant de passer dans le langage civil. S’il reste encore en usage à l’occasion de la Seconde Guerre mondiale, il est alors concurrencé par d’autres expressions péjoratives à l’encontre des Al-lemands, comme « fritz », « Chleuhs », « fridolins » ou « frisés ».Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Boche

Les arpenteurs

Le métier d’arpenteur consistait à partager la forêt des Chartreux en chantiers, c’est-à-dire en parcelles d’une centaine de mètres de largeur sur la longueur de la forêt : une parcelle par bûcheron.En effet, en ces temps de guerre, les bois avaient une grande importance. Il fallait du bois pour tout : le chauf-fage des maisons, la cuisine, le tannage du cuir, mais aussi pour ce que nous appelions du « gaze ». Le gaze était du bois de taillis coupé en petits morceaux d’environ cinq centimètres de long, séchés et mis en sacs pour en-

suite être brûlés dans des chaudières afin de faire tourner les moteurs des voitures équipées de ces chaudières que nous ap-pelions gazogènes.Voici que, par une belle journée d’été, M. Bréliver, le patron, aidé des bûcherons, s’affairait à distribuer les dits chantiers. Nous étions sur la route de Sainte-Suzanne, pas très loin du ruisseau des Faucheries, lorsque, soudain, des avions ap-parurent dans le ciel se mitraillant les uns les autres avec acharnement.On pouvait compter trois avions alliés et un chasseur alle-mand, dans un ciel chargé de quelques petits cumulo-nimbus. L’avion allemand, sans doute un as, se dissimulait dans les nuages et réapparaissait, mitraillant allègrement. Autour de nous, quelques balles perdues sifflèrent, les autres bûcherons se cachèrent derrière les arbres, mais mon père, qui avait fait la guerre de 14-18, me dit : « Ne bouge pas, mon bonhomme, il n’y a pas de danger.» Je n’étais tout de même pas rassuré, mais restais sur la route avec mon père et M. Bréliver.Comme je l’ai dit précédemment, l’Allemand devait être un as, car il descendit les trois chasseurs ennemis. Un des avions de chasse s’écrasa dans un champ de la Croijère, un autre aux Baillotières, et le troisième à Viviers. La bataille ne dura que quelques minutes, les chasseurs touchés partirent moteurs hurlants et allèrent s’écraser plus loin.Pour moi qui n’avais que 5 ou 6 ans, je fus très impression-né par cette scène de guerre à laquelle je ne comprenais pas grand-chose. CR

Carte de la Charnie en 1809

Saint-Denis, pays charmant !

Et si Michel Lanoë et Fernand Pioger retrouvaient l’air avec les Anciens des Rochers et l’interprétaient avec l’harmonie de Saint-Denis, un beau moment à vivre en perspective !

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La chanson de Saint-DenisRefrainSaint-Denis pays charmant Comme il n’en existe guère Grâce à sa Fanfare altièreIci jamais de misèreGloire à ton charme troublantTes champs, tes bois, tes clairièresChantons tous bien crânementSaint-Denis pays charmant

Saint-Denis sur la rout’du MansEst un pays vraiment charmantOn peut s’y amuser foll’mentL’autocar vous y amenantVous fait voir Chauffeur et CoulansVous y débarquez gentimentSitôt arrivés vous chantezTel’ment vous êtes émerveillés

Pour goûter les plaisirs d’iciVerrez vivra dans ce paysVous verrez un vrai paradisAvec trois mètres de bambouEt puis autant de fil au boutDans l’Treulon pêchez dans les trousSi vous êtes bredouille ainsi L’hôtel Genand les vend tout cuit

Les rupins y viennent en autoC’est loin pour y v’nir en landauOn y vient toujours en véloBref le voyage importe peuMais ce que certes chacun veutVoir les Chartreux pour être heureuxPetits et Grands en arrivantS’écrient quel pays épatant

Vue de Saint-Denis à l’Ehpad des Rochers.

Réponse 1B - une grosse bûche allumée dans le foyer pour fêter Noël.Réponse 2D - Des rois qui sont venus à Bethléem pour apporter des cadeaux à l’enfant Jésus.Réponse 3B - MessidorLe calendrier républicain institué par la Con-vention le 24 novembre 1793 commençait à l’équinoxe d’automne et était partagé en 12 mois de 30 jours chacun. Les 5 ou 6 jours supplémentaires étaient consacrés à la célébration des fêtes républicaines.Vendémiaire, brumaire, frimaire = automne ; nivôse, pluviôse, ventôse = hiver ; germinal, floréal, prairial = printemps ; messidor, ther-midor, fructidor = été.Réponse 4C - glaner Mot gauloisRéponse 5C - les EgyptiensUne Egyptienne étourdie oublia un jour sa pâte à l’air libre, celle-ci leva toute seule.Tant pis, se dit-elle. Pétrie et cuite, la pâte se révéla plus légère et meilleure au goût. Depuis, on a ajouté le levain à la recette du pain. Réponse 6C - sans la chairLe mot carnaval signifie « sans viande » et vient du latin « carne vale » composé du mot carne qui signifie viande et du mot vale qui veut dire enlever, signifiant adieu à la viande pendant la période du Carême.Réponse 7 B - les Celtes Les Celtes, qui vivaient en Irlande et en An-gleterre il y a 2 000 ans, célébraient Sam-haim ou samain le 1er novembre, marquant ainsi la fin de l’été et le début des récoltes. Ils croyaient que les fantômes revenaient sur terre la veille du 1er novembre.Samain signifie réunion, rassemblement. C’est la fin de l’été, le commencement de l’hiver, la dernière récolte. On engrange la nourriture, ramène les troupeaux. On ne vit plus à la lumière du soleil mais à la lueur

du feu du foyer en écoutant les conteurs de la veillée.Halloween, telle qu’elle est fêtée actuelle-ment, peut prêter à sourire, mais cette fête a l’avantage d’avoir rapatrié des Etats-Unis une fête traditionnelle païenne et celtique. Réponse 8C - le navet La tradition de la citrouille sculptée pour l’Halloween vient de l’Irlande, où l’on sculptait de gros navets en lanterne à la Toussaint en souvenir des âmes perdues en cette fête où, croyait-on, les âmes des gens morts durant l’année quittaient les limbes pour monter au ciel. Réponse 9B - 10 joursRéponse 10C - le dimanche 13 mai 1979Réponse 11A - Rolland GarrosNé le 6 octobre 1888 à Saint-Denis-de-la-Réunion.Mort pour la France le 5 octobre 1918 dans les Ardennes comme lieutenant pilote. Il a profondément marqué les débuts de l’aviation.Réponse 12B - 3 500 litresRéponse 13B - principalement des nappes souter-raines Réponse 14A - 3 %Réponse 15B - un lac souterrain.Réponse 16B - en 1999Cette fête est due à l’initiative d’Atanase Périfan, adjoint au maire , chargé de la soli-darité, de la famille et de la proximité qui en avait lancé l’idée en 1999 dans le 17e ar-rondissement de Paris.Dès 2000, l’association des Maires de France, puis les organismes HLM ont appuyé cette initiative qui s’est ensuite développée dans

Les réponses du quiz sur les fêtes

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toute la France. Depuis 2010, cette fête est organisée le dernier vendredi du mois de mai.Réponse 17C - dans un arbre.Réponse 18C - les frères MontgolfierRéponse 19D - Saint BriceRéponse 20D - en 1982La Fête de la musique a été imaginée en 1981 par Maurice Fleuret et organisée pour la 1e fois le 21 juin 1982. Jack Lang a popularisé cet événement, qui a rencontré un succès croissant au cours des décennies suivantes. Cette fête a évolué, passant de quelques manifestations éparpillées dans les rues à un événement incontournable du début de l’été.

Mme Pointeau est une figure locale de Blandouet et pourtant une personne tel-lement ordinaire pour ceux qui l’ont cô-toyée durant sa vie. Elle est née en 1903, a habité une petite maison chemin du Laurier et est décédée en 1994. Son mari Auguste a vécu de 1885 à 1959Avec son accord, je suis venu prendre le café pour recueillir des informations sur sa vie professionnelle, car à l’époque, le journal « Vivre en Charnie » en était à ses débuts et on m’avait dit que c’était une femme exceptionnelle : elle avait beau-coup de choses à raconter…Elle est d’abord connue pour avoir été chef de gare aux Poteaux… Et oui, c’était les chemins de fer départementaux qui venant du Mans s’arrêtaient d’abord à Saint-Denis-d’Orques, puis au car-refour des Poteaux où se trouvait son travail. La ligne se poursuivait pour re-

Petites gens, grandes figures

Mme Pointeau : de la gare à la Poste

joindre après « transbordement » à Saint-Jean-sur-Erve les chemins de fer de la Mayenne. Mais disait-elle, « ce n’était pas les chemins de fer comme maintenant ». Aupara-vant, il y avait un train le matin et un train le soir. La voie ferroviaire était une voie unique, de un mètre de largeur : un train qui partait du Mans repartait dans l’autre sens. Je me souviens, pour les avoir enregis-trés avec son consentement ses pro-pos : « Il y avait cependant une voie de triage chez nous aux Poteaux. Dans un train, il y avait la locomo-tive à vapeur puis le wagon à char-bon, ensuite il y avait un wagon de voyageurs, car il y avait tou- jours un peu de monde : des fois je ne vendais que deux ou trois billets par jour pour aller au Mans, mais des fois, c’était un peu plus, cela dépendait des moments et des fêtes sur l’année. Le plus souvent, les gens portaient avec eux de grands sacs que l’on appelait des « cabas », plus rarement une valise sauf quand ils partaient quelques jours. Et puis, il y avait un ou deux wagons de marchandises car, à l’époque, on transportait parfois des bestiaux, et puis, souvent, on avait un wa-gon-plateau pour transporter « le plard *» car il venait de la Charnie : on écorçait des bois de chêne pour obtenir de cette écorce des tanins utilisés dans les machines à vapeur pour éviter la corrosion ».

J’ai arrêté, je crois en 1920. On sentait bien que l’on avait moins d’activité, d’ailleurs je voyais beau-coup moins de monde à la fin… Pendant toutes ces années passées aux Poteaux, je voyais finalement beaucoup de gens, ils venaient en carriole pour prendre le train, je leur rendais service et je connais-sais tous les « potins » de la vie du bourg que je me gardais bien, pour certaines personnes, de colporter…

Finalement, j’ai pu changer de mé-tier assez facilement, car comme j’avais mon certificat d’études, ce qui était rare à l’époque, je me suis retrouvée comme factrice à la poste de Blandouet… oh, à cette époque, c’était là aussi pas comme mainte-nant car on ne distribuait pas des lettres, on les appelait « des plis ». J’en avais deux ou trois par jour, des fois quatre … et puis, j’étais bien occupée, car même si, à l’époque, j’avais un vélo, les chemins n’étaient pas comme maintenant : le plus sou-vent, il me fallait le poser quelque

part pour finir à pied, c’était le cas vers la forêt de Charnie mais aussi dans des coins comme les Bouts de landes. Et puis, cela me prenait aus-si du temps car de temps en temps, on me demandait d’ouvrir ce pli car à l’époque peu de gens savaient lire : il me fallait expliquer ce qui était envoyé. C’était aussi l’occasion de boire quelque chose : du cidre ou un café. Dans mon boulot de factrice, c’est moi qui colportais les nou- velles, car je faisais des commis-sions volontairement pour aider les gens sans que ceux-ci aient à se dé-

Remise de décoration à Eugénie Pointeau, factrice.

Tram de la Sarthe.

placer. Mais aussi, je donnais les in-formations sur les naissances : ça y est, la M… a accouché d’un garçon ; j’informais les gens des maladies et des décès dont j’avais connaissance, mais aussi je donnais des informa-tions sur les besoins de telle ou telle ferme et des travaux à y faire : « j’ai vu M… , il m’a dit de te rap-peler qu’il avait besoin de toi pour les foins ». Je travaillais aussi pour la mairie, portais des mandats aux gens et transportais de l’argent (par exemple les allocations familiales), j’avais parfois peur car seule dans certains coins isolés.”

J’ai aussi entendu dire souvent qu’elle avait bien du courage, car elle ne manquait jamais sa tournée et même s’il faisait un temps épou-vantable, elle arrivait mouillée, trempée, les cheveux collés sur le vi-sage. Et on lui demandait : « voulez-vous vous sécher un peu… j’ai un bouillon de soupe, vous en prendrez bien un bol ? ». C’était avec plaisir et ce jusqu’à la prochaine halte dans une autre ferme éloignée du bourg. J-C D

* Le plard était du bois de chêne écorcé, il avait une très grande qualité après séchage. L’écorce était utilisée pour en extraire le tanin, celui-ci servait comme produit anti corrosion dans les citernes d’eau des ma-chines à vapeur.

Voir les tableaux des tournées de la factrice page suivante.

Le chêne des EvêtsJ’étais le chêne des Evêts…Mon âge, tellement grand,Quatre cents ans a-t-on estimé ;Je n’ai plus assez de mémoire…

Pourtant je me revois jeune pousseEn forêt de CharnieEntre mes grands frèresA la fi n du règne du bon roi HenriDans le silence à peine troubléDes courses agiles des cerfsDes pas prudents des braconniers.C’était le bon temps…

Juste à mes pieds on traça un cheminPour le service des humains.Vinrent des turbulences - La Grande Révolution -Je devins un point stratégiquePour les hommes fratricides.Vous connaissez la suite :Le martyre de la bonne Perrine.C’était le temps du chagrin…

La rubrique-à-brac Séquence émotion

Le chêne des Evêts,juillet 2010.

Le jeune facteur est mort Il n’avait que 17 ans L’amour ne peut plus voyager,il a perdu son messager C’est lui qui venait chaque jour Les bras chargés de tous mes mots d’amour C’est lui qui portait dans ses mains la fl eur d’amour cueillie dans ton jardin

Il est parti, dans le ciel bleu Comme un oiseau enfi n libre et heureux Et quand son âme l’a quitté Un rossignol quelque part a chanté Je t’aime autant que je t’aimais mais je ne peux le dire désormais Il a emporté avec lui Les derniers mots que je t’avais écrit

Il n’ira plus sur les chemins Fleuris de rose et de jasmin Qui mènent jusqu’à ta maison L’amour ne peut plus voyager Il a perdu son messager Mais mon coeur est comme en prison Il est parti l’adolescent qui t’apportait mes joix et mes tourments L’hiver a tué le printemps Tout est fi ni pour nous deux maintenant.

Le chêne des Evêts

Revint le calme…C’est vous qui le dîtes…La circulation s’amplifi a,

Piétons, voitures à chevaux,Enormes machines vrombissantes.

On me visita plus souventEn hommage à Perrine.

Passèrent encore les ans…

Soudain on me jugea vieux, trop vieux,Et dangereux.

Dangereux ? Mes branches avaient abrité et chéri tant d’oiseaux,

Je gardais tant de secrets, silencieux…Je fus abattu, gisant solitaire.

A quoi bon me révolter ?J’avais fait mon temps…

Marguerite Montaroux-Marteau,le Mesnil-le-Roi (78)

Le facteur (de Moustaki)