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SITUATION DE LA FERTILITE DES SOLS ET

FERTILISATION DU COTONNIER AU BENIN

Gustave D. DAGBENONBAKIN

Isidore AMONMIDE

Germain FAYALO

7ème REUNION BILAN DU PR-PICA

Introduction

1. Les sols et leur fertilité

2. Pratiques actuelles en matière de fertilisation du cotonnier

2.1. Pratique du brûlis

2.2. Fertilisation minérale

2.3. Fertilisation organique

2.4. Conséquences des pratiques actuelles de fertilisation

du cotonnier

3. Technologies actuellement proposées en matière de fumure

3.1. Fumure minérale

3.2. Fumure organique

4. Analyse approfondie des technologies

5. Propositions d’amélioration

Conclusion

Plan

7ème Réunion bilan du PR-PICA ; HOTEL TERROU BI, Dakar - Sénégal, les 16, 17 et 18 avril 2014

Introduction

Fertilité des sols et fertilisation deux notions indissociables

La fertilisation est une opération culturale déterminante pour

l’obtention de niveaux de rendements de la culture

économiquement satisfaisants pour le producteur.



Quels sont les sols du Bénin et leur fertilité?

Les sols au Bénin grande variabilité (type, nature et fertilité)

Sols ferrugineux tropicaux (environ 65 %)

propriétés physiques souvent satisfaisantes,

caractéristiques chimiques sont assez médiocres, surtout en P ;

Sols minéraux bruts peu évolués (20%)

à valeur agronomique très limitée

Terre de barre et d’autres sols ferrallitiques (10 %)

bonnes qualités agronomiques mais pauvres en K et en MO,

Sols alluviaux, hydromorphes et vertisols (5 %)

propriétés physiques médiocres mais chimique assez bons



Sol ferrugineux tropical

lessivés en voie

d’induration

M. O. :1,12 %

N : 0,067 %

P : 10 ppm

K : 0,26 méq/100

CEC:19,45 méq/100

M.O. : 1,59 %

N : 0,088 %

P : 75 ppm

K : 0,2 méq/100

CEC:6,48méq/100

M. O.: 0,6 %

N : 0,039 %

P : 9 ppm

K : 0,57 méq/100

CEC : 27,65méq/100

Sols ferrugineux

tropicaux peu

lessivés modaux

Sols ferrugineux

tropicaux fortement

concrétionnés


1. Les sols et leur fertilité Ferrallitiques sur Migmatite au

Centre et Nord Bénin

MO: 1,07%

N: 0,06 %

P: 35 ppm

K: 0,18 méq/100g

CEC: 6,8 méq/100g

V: 93%

Ferrallitiques sur Continental

terminal au Sud Bénin

MO: 0,66 à 1,15%

N: 0,032% à 0,073%

P: 3-5 ppm

K: 0,18 méq/100g

CEC: 3 à 9 méq/100g

V: 46 à 99%


Caractéristiq

ues

Sol sous

forêt

sacrée

Classe

de

fertilité

Sol très

dégradé

(Adingnigon)

Classe de

fertilité

M.O 3,38 I 0,89 III

N % 0,172 I 0,047 III

K+ 0,70 I 0,18 III

SB 10,35 II 2,86 III

CEC 10,9 I 3,96 III

V 80 I 75,6 I

Pass 39,5 I 4,39 III

Tableau 1. Caractéristiques dans le temps des Terres de

Barre (Profondeur 0-20 cm)

Selon (CRA-CF, 2002), étude sur perception paysanne pour

l’état de fertilité des sols un score moyen à bon (1,7) sur la

base de scores de 0 à 3.

Malgré cette bonne perception de la fertilité des sols, les

paysans béninois ont une certaine inquiétude pour l’avenir de

la fertilité de leurs sols

Plusieurs facteurs notamment:

► Seul l’approvisionnement des engrais pour la culture du

coton a été réellement organisé jusqu’à une époque récente,



► Pour les vivriers succédant au coton, l’urée est privilégiée

pour ses effets immédiats et spectaculaires; mais on oublie

très souvent qu’en n’assurant pas une bonne fertilisation à

une culture, il s’en suit un épuisement du sol en d’autres

éléments;

► Couvrant seulement 1% des superficies, l’utilisation de

matières organiques (fumier, compost etc.) reste très peu

développée au Bénin ;

► Pourtant, des alternatives intéressantes à base

d’introduction de plantes de couverture (mucuna,

aeschynomenae et d’intégration agriculture - élevage) ont

été mises au point;

Les sols et leur fertilité



► Or, le maintien de la fertilité des sols mis en culture exige

généralement une restitution de matière organique en vue

de limiter la perte par érosion des éléments minéraux

Face à ce constat la durabilité des systèmes de culture

au Bénin n’est pas assurée.



2. Quelles sont les pratiques actuelles en

matière de fertilisation du cotonnier?

2. Pratiques actuelles en matière de

fertilisation du cotonnier

2.1. Pratique du brûlis



2.2. Fertilisation minérale

► Non respect des doses d’engrais minéraux

recommandées : 126 kg/ha au lieu de 200 kg/ha

NPKSB recommandé.

► Mauvaise application des engrais minéraux (engrais

déposé à côté des plants sans enfouissement)

► Période d’épandage parfois tardive

► Application en une seule fois du mélange NPK et Urée

dans certaines localités

► Faible utilisation d’engrais sur les cultures autres que le

coton celles- ci ne profitant généralement que de

l’arrière effet de l’engrais coton.

2.3. Fertilisation organique

► Pas ou peu d’utilisation de fumures organiques (fumier,

compost, etc.);

► Restitution partielle ou pas du tout des résidus de

récolte (fane d’arachide, de niébé etc.) .

► Parcage direct des troupeaux de bœufs.

2.4. Conséquences des pratiques actuelles de

fertilisation du cotonnier

► Destruction par le feu d’une grande partie de la matière

organique avec pour conséquences:

Destruction de la faune et la microfaune du sol

Réduction des activités microbiennes (surtout 5 premiers

cm du sol ) 7ème Réunion bilan du PR-PICA ; HOTEL TERROU BI, Dakar - Sénégal, les 16, 17 et 18 avril 2014

► Potentiel cultural non atteint à cause du sous dosage

des engrais

► Parcage direct des troupeaux de bœufs.

Diminution rapide des réserves organiques du sol et

partant de la fertilité du sol

► Non valorisation des engrais minéraux due á leur

mauvaise application

► Perte d’éléments nutritifs par érosion hydrique sans

compensation

► Prélèvement continu des éléments fertilisants par les

plantes

► Bilan minéral déséquilibré



3. Quelles sont les Technologies actuellement

proposées en matière de fumure ?

3. Technologies actuellement proposées en

matière de fumure


► Nature et doses recommandées fonction types de sol

période de semis.

Les recommandations sont les suivantes:


plantes sur les réserves du sol

► De plus, il a été constaté que l’application tardive

d’engrais au cotonnier n’a pas d’effet appréciable sur

cette culture.


Sols ferrugineux tropicaux

Alibori-Atacora Borgou-Donga

Date semis N14P23K14S5B1 Urée Date semis N14P23K14S5B1 Urée

Avant 20/06 200 50 Avant 30/06 200 50

20 au 30/06 150 50 01 au 10/07 150 50

01 au 10/07 100 0 11 au 20/07 100 0

Après le 10/07 0 0 Après le 20/07 0 0


Tableau 1. Recommandation (kg) d’engrais dans les

départements du Nord

Ferrugineux tropicaux Terres de barre

Collines Zou-sud, Mono, Ouémé

Date semis N14P23K14S5B1 Urée Date semis N14P23K14S5B1 KCl Urée

Avant 10/07 200 50 Avant 10/07 100 50 50

10 au 20/07 150 0 10 au 20/07 100 50 0

21 au 31/07 100 0 21 au 31/07 100 - 0

Après le 31/07 0 0 Après le 31/07 0 - 0


Tableau 2. Recommandation (kg) d’engrais dans les

départements du Sud et Centre


matière de fumure


► Nature et doses recommandées fonction types de sol

période de semis.

Les recommandations sont les suivantes:


plantes sur les réserves du sol

► De plus, il a été constaté que l’application tardive

d’engrais au cotonnier n’a pas d’effet appréciable sur

cette culture.


3.2. Fumure organique

► 3 thèmes sont en vulgarisation

Fabrication du fumier de ferme


matière de fumure

Fabrication du compost


matière de fumure


Gestion des résidus de récolte : Promotion des SCV au Bénin



Type de matière organique Effectif des

producteurs Pourcentage

Compost 10 4,1

Terreau 2 0,8

Résidus de récolte 60 24,8

Déjection animale 65 26,9

Fumier de parc ou de ferme 89 36,8

Parcage 10 4,1

Terre de parc 6 2,5

Total 242 100

Tableau 3. Type de matière organique produite et épandue

sur les parcelles de démonstration (WACIP) au

cours de la campagne 2009 – 2010


4. Quelle analyse approfondie peut-on faire

des technologies?


► Recommandations de la recherche ont été faites dans

un contexte économique différent de celui de nos jours

► Formules d’engrais ont été mises au point dans un

contexte de démarrage de la culture cotonnière et en

fonction des aptitudes des sols de l’époque. Ces aptitudes

ont évolué sans que les formules ne soient révisées

► La production d’amendements organiques, est limitée

par l’absence d’animaux chez beaucoup d’exploitations,

(manque de moyens de transports, coût en travail et en

matériel/matériaux des installations requises (parc,

étable, fosses)


► Engrais épandu à ciel ouvert perte N par volatilisation,

perte de nutriments par le ruissellement

► Brûlage des vieux cotonniers facile pour le producteur ,

mais exposition du sol à l’érosion et autres formes de

dégradation



► La valorisation économique de l’engrais dépend du

respect des autres recommandations (densité, entretiens,

traitements phytosanitaires) qui ne sont pas toujours

appliquées ;

► Les producteurs estiment que le coût actuel de l’engrais

couplé avec la cherté de la main d’œuvre pour l’épandage

en l’absence de crédit de campagne, reste une contrainte


5. Quelles peuvent être les propositions

d’amélioration ?


► Etablir un diagnostic de l’état de fertilité des sols au Bénin

en fonction des principales unités morpho-pédologiques

présentes et du passé cultural des parcelles

► Déterminer des recommandations en proposant des doses

d’engrais tenant compte des densités de semis en fonction

de différentes conduites de la culture (culture intensive,

semis tardifs , semis direct sous couvert végétal)

► Actualiser les recommandations en matière formules et de

doses d’engrais en fonction du nouveau contexte

économique


► Sensibiliser les producteurs à fabriquer et à utiliser les

amendements organiques

► Proposer de fertilisation sur l’ensemble des systèmes de

cultures de toute l’exploitation au lieu de la seule culture

de coton.

► Proposer des plans de fumure qui doivent être élaborés

pour les principales rotations pratiquées et en fonction

des fumures réalisées sur les cultures précédentes

► Vulgariser la quantité optimale de fumure minérale à

appliquer pour une quantité déterminée de fumure

organique (compost, terre de parc, fumier de parc, plantes

améliorantes etc.)



► Intégrer la lutte anti érosive dans la gestion intégrée de la

fertilité des sols.

► Mettre l’accent sur le SCV en insistant sur le mucuna,

l’Aeschynominae histrix, les graminées et les

légumineuses comestibles comme le soja




Producteurs cherchent à toujours maximiser la production

L’obtention d’une bonne production n’est pas déterminée

que par la protection phytosanitaire

Elle est déterminée aussi par la GIFS, l’usage de

semences de bonne qualité et par le respect de l’itinéraire

technique de la culture

Conclusion

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