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Fédération des Pyrénées-Atlantiques pour la Pêche et la Protection
du Milieu Aquatique
RAPPORT D’ETUDE PISCICOLE pour
l’AAPPMA du Pays de Mixe Cours d’eau : - Harembeltzko erreka à Ostabat-Asme
- Hestapeko erreka à Beyrie-sur-Joyeuse
Secteurs étudiés : voir carte ci-dessous
Date : années 2012, 2013 et 2014
Localisation des stations d’inventaire (points rouges) - IGN Scan25
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1. Stations inventoriées et objectifs
Afin de suivre les effets sur la faune piscicole de l’entretien des cours d’eau du bassin de la Bidouze
par l’AAPPMA du Pays de Mixe et l’Association Amikuzeko Erreken Lagunak, la Fédération des
Pyrénées-Atlantiques pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique a entrepris en 2012 de
réaliser des inventaires piscicoles sur 2 ruisseaux représentatifs de ces travaux. Il s’agit d’un affluent
de la Bidouze, le ruisseau d’Harembeltz à Ostabat-Asme et d’un affluent de la Joyeuse, le ruisseau
d’Hestape (toponyme tiré du cadastre) à Beyrie-sur Joyeuse et Orsanco.
Le présent rapport constitue une synthèse des 3 années de suivi de 2012 à 2014.
1.1. Présentation des cours d’eau et des stations
Carte 1 : pressions et perturbations du bassin versant étudié (d’après PDPG 64)
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Les cours d’eau inventoriés ont été choisis selon des critères hydromorphologiques équivalents
(pente, largeur, bassin versant…) et exempts de tout alevinage afin de pouvoir être comparés mais
différant quant à leur état d’entretien :
• un sans aucune intervention depuis de nombreuses années (Hestapeko erreka) mais dont
l’entretien était prévu l’année suivante (hiver 2012/2013) par l’association
• un ayant été entretenu 2 ans auparavant par cette même association (Harembeltzko erreka)
qui servira de ruisseau témoin la première année.
Ces 2 cours d’eau sont également exempt d’obstacles à la migration depuis leur confluence avec leur
cours d’eau principal respectif (Joyeuse et Bidouze).
Distance
source
(km)
Superficie
bassin
versant
(km²)
Pente
moyenne
‰ (cours
d’eau)
Pente
moyenne
‰(station)
Altitude
(m)
Largeur
moyenne
(m)
Année
entretien
Hestape 2.4 2.068 41.34 53 65 2.05 2012
Harembeltz 2.08 3.163 43.31 19.5 105 2.25 2010
Concernant les habitats, ces 2 cours d'eau diffèrent quelques peu : en effet, si l'habitat de
l'Harembeltz est constitué par la granulométrie et de rares profonds, celui de l'Hestape, est
essentiellement constitué par les végétaux (bois mort, souches, racines…) et des fosses, le fond étant
argileux avec des dalles faiblement biogènes.
1.2. Méthode
Afin d’apprécier la productivité du milieu (densité et biomasse) ainsi que sa biodiversité, nous avons
procédé à des inventaires de type « complet à 2 passages » selon la méthode De Lury, tandis que
l’estimation des densités et des biomasses a été calculée avec la méthode statistique de Carle et
Strub.
A titre indicatif, l’indice poisson rivière (IPR) a également été calculé. Sa conception rend son
interprétation délicate dans l’absolu mais il peut s’avérer pertinent pour comparer plusieurs stations
du même cours d’eau ou de même typologie sur des cours d’eau différents.
Les inventaires de l’année 2012 constituent donc un état initial pour chaque cours d’eau avant
entretien pour l’un et après entretien pour l’autre, le but étant de suivre leur évolution respective sur
au moins 2 ou 3 ans, le temps d’un cycle biologique pour la plupart des espèces présentes.
2. Résultats et commentaires (cf. fiches détaillées en Annexe)
2.1. État initial à l'automne 2012
Les résultats élaborés et quantitatifs des inventaires sont synthétisés dans la figure 1 ci-dessous.
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Quatre espèces ont été capturées sur chaque station, lesquelles sont dominées numériquement par
le Vairon. L'Anguille n'est présente que sur l'Hestape, tandis que le Goujon n'est présent que sur
l'Harembeltz. Les truites communes sont plus nombreuses sur l'Harembeltz avec une densité (1561
TRF/ha) s'approchant des références observées en rivières de piémont pyrénéen (1500-2000
TRF/ha). Sur l'Hestape, l'abondance des truites (1080 TRF/ha) est d'environ 1/3 inférieure à cette
référence.
Les 2 populations de truite sont essentiellement constituées de juvéniles de l'année (0+) et de
truitelles de moins de 2 ans (1+) comme le montre la Figure 2. Ces 2 cours d'eau semblent donc
0
2000
4000
6000
8000
10000
12000
14000
16000
18000
ANG GOU LOF TRF VAI
2012
Den
sité
(in
div
idu
s/h
a)
Harembeltzko erreka Hestapeko erreka
0
0.05
0.1
0.15
0.2
0.25
0.3
0.35
0.4
0.45
0.5
Fré
qu
en
ce
Classes de taille (mm)
Hestapeko erreka Harambeltzko erreka
Figure 2 : Classes de taille de la truite commune sur les 2 cours d'eau (Harembeltz : 100 % 0+ ; Hestape : 70% 0+, 30% 1+)
Figure 1 : Abondance des poissons en 2012 sur les 2 stations (ANG = Anguille, GOU = Goujon, LOF = Loche franche, TRF = Truite fario, VAI = Vairon)
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essentiellement exploités par la truite pour sa reproduction et le développement des juvéniles, les
adultes allant grossir sur les cours d'eau aval (Bidouze et Joyeuse).
2.2. Évolution après un et deux ans
En 2013, Les mêmes espèces ont été capturées sur les mêmes stations, avec grosso-modo les
mêmes schémas de dominance entre espèce.
En 2014, après une crue centennale sur le bassin de la Bidouze et de la Joyeuse (04/07/2014), les
peuplements ont quelques peu évolué avec notamment la disparition du Goujon sur
l'Harembeltz et son apparition sur l'Hestape tandis que l'Anguille a disparu sur ce dernier…
Toutefois, l'espèce cible étant la truite commune, nous n'approfondirons l'analyse que pour
celle-ci.
0
2000
4000
6000
8000
10000
12000
14000
16000
18000
ANG GOU LOF TRF VAI ANG GOU LOF TRF VAI GOU LOF TRF VAI
2012 2013 2014
Den
sité
(in
div
idu
s/h
a)
Harembeltzko erreka Hestapeko erreka
Figure 3 : Évolution des peuplements sur les 2 stations de 2012 à 2014
0
500
1000
1500
2000
2500
TRF TRF TRF
2012 2013 2014
Den
sité
(in
div
idu
s/h
a)
Harembeltzko erreka Hestapeko erreka
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
TRF TRF TRF
2012 2013 2014
Bio
mas
se (
Kg/
ha)
Harembeltzko erreka Hestapeko erreka
Figure 4 : Évolution des densités de truites Figure 5 : Évolution des biomasses de truites
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Le ruisseau témoin voit son abondance de truites augmenter entre 2012 et 2013 pour dépasser
légèrement les références habituelles. Celle-ci se tasse légèrement en 2014 attestant que la crue de
juillet a eu très peu d'effet sur cette espèce (contrairement au goujon et à la loche franche). Quant à
la biomasse, elle quadruple entre 2012 et 2013 du fait de la présence de poissons plus âgés (1+,
absents en 2012) comme le montre la figure 6 ci-dessous.
Pour l'Hestape, l'entretien du lit par enlèvement de bois et autres embâcles a eu un effet négatif
sur la truite la première année avec une densité divisée par 2 et une biomasse divisée par 3,
notamment dus à la disparition des individus les plus âgés comme en atteste la figure 7 ci-
dessous. En 2014, densité et biomasse ré-augmentent légèrement malgré la crue qui a
particulièrement affecté son exutoire proche, la Joyeuse. Néanmoins, il est probable que l'arrivée
de nouveaux abris végétaux (apports de bois morts, notamment) a compensé partiellement les
effets de la crue, en rendant le tronçon étudié plus attractif pour les poissons rescapés.
2.3. Indice poisson rivière (IPR)
Les résultats du calcul de l‘IPR sont synthétisés dans le Tableau 1.
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
Fré
qu
en
ce
Classes de taille (mm)
2012 2013 2014
Figure 6 : Évolution des classes de tailles des truites sur l'Harembeltz
0
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
Fré
qu
en
ce
Classes de taille (mm)
2012 2013 2014
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Conformément à l’avertissement du § 1.2., les classes de qualité calculées sont à prendre avec des
réserves. Pourtant, pour l’Hestapeko, la note montre une légère dégradation après l’entretien
(2012/2013) puis une légère amélioration de 2013 à 2014 conformément à ce que montre l’analyse
quantitative des inventaires piscicoles.
A l’inverse, si la note IPR montre une amélioration constante de l’Harembeltz, il ne détecte pas la
disparition du goujon entre 2013 et 2014.
Nom de la station Année Note IPR Classe de qualité IPR
Hestapeko erreka
2012 18.4 Médiocre
2013 19.7 Médiocre
2014 15.7 Bonne
Harembeltzeko erreka
2012 14.5 Bonne
2013 10.2 Bonne
2014 9.2 Bonne
Tableau 1 : IPR comparé à la qualité réelle de la population de l'espèce repère
Tableau 2 : Grille et classes de qualité déterminées par l’IPR
3. Discussion et conclusion
Les résultats de ces 3 années de suivis ne permettent pas de mettre en évidence d'effet clairs sur les
peuplements, n'ayant pas de référence pré-entretien pour l'Harembeltz, et le suivi ayant été
perturbé par la crue du 4 juillet. Pourtant, on peut au moins en tirer quelques enseignements :
• L'importance primordiale des débris végétaux dans les cours d'eau pauvres en habitats liés à
la diversité et à la granulométrie du substrat comme sur l'Hestapeko erreka. L'enlèvement
systématique de ceux-ci peut s'avèrer contre-productif.
• Si l'Harembetlz a été traité de la même façon que l'Hestape, sa plus grande diversité de
granulométrie a visiblement compensé la perte d'habitat dû à l'enlèvement de bois morts
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En conclusion, même si on ne peut pas tirer de généralité sur ces 2 seuls exemples, il conviendra
avant toute intervention dans l'avenir de bien évaluer l'habitabilité vis-à-vis des espèces cibles de
chaque tronçon à entretenir. Par exemple, si cet habitat est pauvre et qu'il soit nécessaire pour des
raisons de sécurité, de continuité écologique ou de protection des biens riverains d'enlever toute ou
partie de végétation, il faudra veiller à compenser cela par des apports en alluvions de différentes
granulométries par exemple.
De plus, nous recommandons également de poursuivre ce suivi piscicole en 2015.
Enfin, concernant ces 2 affluents, on constate qu’ils ont été assez peu perturbés par les crues de
leurs bassins versant respectifs, c’est pourquoi ils constituent des réservoirs biologiques
indispensables pour la recolonisation post-crue de la Bidouze et de la Joyeuse et qu’il convient de les
protéger, de les entretenir de façon raisonnée afin qu’ils puissent continuer à assurer ce rôle.