faut-il biopsier les grosses tumeurs cartilagineuses de l’os iliaque de l’adulte ?

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S380 87 e réunion annuelle de la Société franc ¸aise de chirurgie orthopédique et traumatologique représente la plus fréquente et le plus sévère complication elle a abouti à l’amputation de deux malades. Raideur du genou (flexion moyenne 45 ), inégalité des membres et usage fréquent d’ une canne lors de longue marche (4/8) expliquent que le résultat fonctionnel soit seulement bon (cinq) ou médiocre (trois). Conclusions.— La résection totale de fémur avec reconstruction prothétique donne une meilleure fonction que la désarticulation de hanche malgré la raideur habituelle du genou et l’instabilité fréquente. La reconstruction composite avec deux prothèses emboîtées l’une dans l’autre est plus flexible que les prothèses monobloc. L’utilisation de ciment contenant de fortes doses de vancomycine diminue le risqué infectieux qui constitue la complication la plus fréquente de ce type de reconstruction. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.264 351 Faut-il biopsier les grosses tumeurs cartilagineuses de l’os iliaque de l’adulte ? Gérard Delépine , Fabrice Delépine 8, rue Eugene-Varlin, 93700 Drancy, France Auteur correspondant. Introduction.— La biopsie constitue la pierre angulaire du diagnostic des tumeurs osseuses. Cependant, la topographie iliaque pose sou- vent des problèmes difficiles de voie d’abord et si le diagnostic de tumeur cartilagineuse est habituellement facile, la distinction entre tumeur bénigne et tumeur maligne est parfois impossible sur les seuls critères cytologiques C’est la raison de cette étude qui évalue le rapport bénéfice/risques de la biopsie dans les chondrosarcomes de l’os iliaque. Patients.— Soixante et un patients (36 hommes, 25 femmes) d’âge moyen 42 ans, ont été traités pour chondrosarcome de l’os iliaque entre 1980 et 2008. Douze de ces tumeurs étaient secondaires à une exostose ostéogénique et trois à un chondrome. Trois patients ont subi une biopsie à l’aiguille, 53 une biopsie chirur- gicale et cinq malades une résection monobloc extra tumorale sans biopsie. Tous les malades ont été suivis tous les trois mois pendant les deux premières années, puis tous les six mois pen- dant deux ans, puis tous les ans au-delà. Le recul moyen atteint 15 ans. Résultats.— Une biopsie à l’aiguille a conclu à tort à une métastase alors qu’il s’agissait d’un chondrosarcome dédifférencié, condui- sant à une chirurgie intra tumorale désastreuse pour la malade. Deux autres biopsies par voie transpéritonéale (une à l’aiguille et une chirurgicale) ont entraîné des ensemencements péritonéaux responsables de récidives locales. L’examen anatomopathologique a méconnu la malignité de la tumeur dans six cas de chondrosar- comes de bas degré de malignité (11 % des biopsies chirurgicales) entraînant des traitements insuffisants suivis de récidives. Chez huit autres malades, la biopsie inadaptée à la résection future a rendu la chirurgie d’exérèse plus difficile, moins efficace ou plus invalidante. L’IRM permet d’affirmer la nature cartilagineuse d’une grosse tumeur iliaque. Elle permet de plus de mesurer la taille du composant cartilagineux. Chez l’adulte, une épaisseur de carti- lage supérieure à 5 mm doit faire craindre la malignité qui devient certaine lorsque l’épaisseur dépasse 10 mm. Conclusions.— Compte tenu des incertitudes et des complications de la biopsie dans cette localisation tumorale, la résection d’emblée des grosses tumeurs cartilagineuses de l’os iliaque de l’adulte est préférable lorsqu’elle peut être large et non invalidante. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.265 352 Résection « en bloc » des chordomes sacrés. Intérêt de l’abord bilatéral par voie antérieure et postérieure. À partir de 27 cas Arnaud Dubory , Gilles Missenard , Charles Court 68, rue Blomet, 75015 Paris, France Auteur correspondant. Introduction.— Le chordome sacro-coccygien est une tumeur de faible grade de malignité, avec un taux de récidive locale très élevé. Souvent découvert tardivement ces tumeurs sont volumi- neuses et leur exérèse chirurgicale est mutilante. L’obtention de marges saines est le traitement pouvant éviter les récidives. Nous avons évalué les résultats oncologiques des patients ayant eu une sacrectomie « en bloc » par double voie antérieure et postérieure. Patients.— L’étude clinique est une série continue de cas rétrospec- tive monocentrique. Méthode.— Les patients ont tous été opérés par double abord avec une reconstruction pariétale postérieure par plaque, combinée à une épiplooplastie. Le diagnostic de chordome a toujours été fait en préopératoire par une biopsie. Les patients déjà opérés en réci- dive n’ont pas été inclus. Nous avons étudié la survie globale selon la méthode de Kaplan-Meier. Nous avons comparé la survie sans récidive en fonction de l’utilisation d’une radiochimiothérapie adju- vante (Log-Rank test ratio). Résultats.— De 1985 à 2011, 27 patients ont été inclus (15 hommes 12 femmes). Vingt-quatre patients (88,9 %) ont eu une sacrectomie au-dessus de S3, 18 patients (66,7 %) avaient des marges d’exérèses saines, cinq (18,51 %) des marges « limites » et quatre (14,8 %) des marges contaminées. Treize patients (48,2%) ont rec ¸u une radiothérapie postopératoire et un (3,7 %) une chimiothérapie. Le saignement moyen était de 5668 mL (500—19500 mL), 13 patients ont eu une infection (48,2 %). Vingt-deux patients (88 %) présen- taient des troubles sphinctériens variables suivant le niveau du sacrifice radiculaire. La survie globale sans récidive à cinq ans était de 72,2 % et de 65 % à sept ans. Six patients ont récidivés à sept ans. Il n’y a pas de différence en termes de survie malgré la radiothérapie adjuvante (p = 0,686). Discussion.— La technique par deux temps chirurgicaux permet d’obtenir un taux intéressant de marges saines par rapport aux autres techniques rapportées avec des taux de récidive qui semblent moins importants que ceux rapportés dans la littérature. Cependant le taux d’infection reste très élevé et les séquelles fonctionnelles sphinctériennes invalidantes dès lors que le sacrifice radiculaire concerne les racines S3. Conclusion.— L’exérèse « en bloc » des chordomes sacrés par voie combinée est une technique qui semble répondre aux impératifs de cette chirurgie : obtention des marges saines, limitation des réci- dives avec toutefois un taux d’infection élevé. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2012.08.266 353 Sarcomes du canal carpien : chirurgie conservatrice et reconstructrice précoce, à propos de deux cas Cyril Lazerges , Marie-Pierre Mirous , Bertrand Coulet , Michel Chammas CHRU de Montpellier, hôpital Lapeyronie, 371, avenue du Doyen-Giraud, 34295 Montpellier cedex 5, France Auteur correspondant. Introduction.— Les sarcomes du membre supérieur sont des tumeurs rares, la topographie du canal carpien quant à elle reste exception- nelle. Un traitement radical par amputation est souvent proposé pour ces localisations de sarcome, nous rapportons ici deux cas de trai-

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51aut-il biopsier les grosses tumeurs cartilagineusese l’os iliaque de l’adulte ?érard Delépine ∗, Fabrice Delépine

8, rue Eugene-Varlin, 93700 Drancy, FranceAuteur correspondant.

ntroduction.— La biopsie constitue la pierre angulaire du diagnostices tumeurs osseuses. Cependant, la topographie iliaque pose sou-ent des problèmes difficiles de voie d’abord et si le diagnostic deumeur cartilagineuse est habituellement facile, la distinction entreumeur bénigne et tumeur maligne est parfois impossible sur leseuls critères cytologiques C’est la raison de cette étude qui évaluee rapport bénéfice/risques de la biopsie dans les chondrosarcomese l’os iliaque.atients.— Soixante et un patients (36 hommes, 25 femmes) d’âgeoyen 42 ans, ont été traités pour chondrosarcome de l’os iliaque

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omes de bas degré de malignité (11 % des biopsies chirurgicales)ntraînant des traitements insuffisants suivis de récidives. Chezuit autres malades, la biopsie inadaptée à la résection future aendu la chirurgie d’exérèse plus difficile, moins efficace ou plusnvalidante.’IRM permet d’affirmer la nature cartilagineuse d’une grosseumeur iliaque. Elle permet de plus de mesurer la taille duomposant cartilagineux. Chez l’adulte, une épaisseur de carti-age supérieure à 5 mm doit faire craindre la malignité qui devientertaine lorsque l’épaisseur dépasse 10 mm.onclusions.— Compte tenu des incertitudes et des complicationse la biopsie dans cette localisation tumorale, la résection

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52ésection « en bloc » des chordomes sacrés. Intérête l’abord bilatéral par voie antérieure etostérieure. À partir de 27 casrnaud Dubory ∗, Gilles Missenard , Charles Court

68, rue Blomet, 75015 Paris, FranceAuteur correspondant.

ntroduction.— Le chordome sacro-coccygien est une tumeur deaible grade de malignité, avec un taux de récidive locale trèslevé. Souvent découvert tardivement ces tumeurs sont volumi-euses et leur exérèse chirurgicale est mutilante. L’obtention dearges saines est le traitement pouvant éviter les récidives. Nous

vons évalué les résultats oncologiques des patients ayant eu uneacrectomie « en bloc » par double voie antérieure et postérieure.atients.— L’étude clinique est une série continue de cas rétrospec-ive monocentrique.éthode.— Les patients ont tous été opérés par double abord avecne reconstruction pariétale postérieure par plaque, combinée àne épiplooplastie. Le diagnostic de chordome a toujours été faitn préopératoire par une biopsie. Les patients déjà opérés en réci-ive n’ont pas été inclus. Nous avons étudié la survie globale selona méthode de Kaplan-Meier. Nous avons comparé la survie sansécidive en fonction de l’utilisation d’une radiochimiothérapie adju-ante (Log-Rank test ratio).ésultats.— De 1985 à 2011, 27 patients ont été inclus (15 hommes2 femmes). Vingt-quatre patients (88,9 %) ont eu une sacrectomieu-dessus de S3, 18 patients (66,7 %) avaient des marges d’exérèsesaines, cinq (18,51 %) des marges « limites » et quatre (14,8 %)es marges contaminées. Treize patients (48,2 %) ont recu uneadiothérapie postopératoire et un (3,7 %) une chimiothérapie. Leaignement moyen était de 5668 mL (500—19500 mL), 13 patientsnt eu une infection (48,2 %). Vingt-deux patients (88 %) présen-aient des troubles sphinctériens variables suivant le niveau duacrifice radiculaire. La survie globale sans récidive à cinq ans étaite 72,2 % et de 65 % à sept ans. Six patients ont récidivés à sept ans.l n’y a pas de différence en termes de survie malgré la radiothérapiedjuvante (p = 0,686).iscussion.— La technique par deux temps chirurgicaux permet’obtenir un taux intéressant de marges saines par rapport auxutres techniques rapportées avec des taux de récidive qui semblentoins importants que ceux rapportés dans la littérature. Cependant

e taux d’infection reste très élevé et les séquelles fonctionnellesphinctériennes invalidantes dès lors que le sacrifice radiculaireoncerne les racines S3.onclusion.— L’exérèse « en bloc » des chordomes sacrés par voieombinée est une technique qui semble répondre aux impératifs deette chirurgie : obtention des marges saines, limitation des réci-ives avec toutefois un taux d’infection élevé.

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53arcomes du canal carpien : chirurgieonservatrice et reconstructrice précoce, à propose deux casyril Lazerges ∗, Marie-Pierre Mirous , Bertrand Coulet ,ichel Chammas

CHRU de Montpellier, hôpital Lapeyronie, 371, avenue duoyen-Giraud, 34295 Montpellier cedex 5, FranceAuteur correspondant.

ntroduction.— Les sarcomes du membre supérieur sont des tumeurs

ares, la topographie du canal carpien quant à elle reste exception-elle.n traitement radical par amputation est souvent proposé poures localisations de sarcome, nous rapportons ici deux cas de trai-