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Fascicule 1, la ville primitive - les enceintes

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Fascicule 1, la ville primitive - les enceintes

Ce premier fascicule sera consacré à l’évolu�on des Namur, aux for�fica-

�ons, de la première à la quatrième enceinte et au château.

1.– quelques notes sur la préhistoire

2.– Images annexes

3.- La première enceinte (1)

4.– La première enceinte (2)

5.– La première enceinte (3)

6 et 7.– Images annexes

8.– Deuxième enceinte (1)

9.– Deuxième enceinte (2)

10.- Images annexes

11.– Troisième enceinte (1)

12 et 13.-Images annexes

14.– Troisième enceinte (2)

15.– Quatrième enceinte (1)

16.– Images annexes

17.– Quatrième enceinte (2)

18.– Les bas�ons

19.– Conclusion

Table des matières du premier fascicule

Pour ce qui est de cette période très anciennes, dont on n'a évi-demment aucun document, je me contenterai de montrer quelques images des "Grottes de Goyet" et de "L'homme de Spy" que les ar-chéologues situent à environ 35000 ans avant J.C.

Beaucoup plus tard (vers - 10000), on a découvert des vestiges d'habitat à Salzinnes (Gueule du Loup), à Saint-Servais (plateau d'Hastedon)...

A Jambes, le dolmen la "Pierre du Diable" existait encore il n'y a pas si longtemps... C’est au 17è siècle qu’une hagiographie en fit un lieu de culte du dieu Nam...Ce monument celtique aurait servi d’autel pour des sacrifices humains. On y reviendra plus tard.

Namur-Images". Un peu de préhistoire

La Pierre du Diable

Images en annexe

La gro6e de Goyet

L’homme et la gro6e de Spy

La première enceinte (1)

L'agglomération romaine, qui, selon les chroniqueurs, était peu impor-tante et se limitait à quelques villas et au "castrum" (la château), ayant disparu avec les invasions barbares, la population, ou du moins ce qu'il en restait, s'est rassemblée au pied du "château" dans l'angle formé par la Sambre et la Meuse.

Tous les Namurois connaissent "la Sarasse, le "Quartier des Sarra-sins".

Quel est le sens de mot "sarrasin" ?

Selon Félix ROUSSEAU, le plan en relief de 1748 nous donne: "une vision d’une étonnante minutie de la ville toute entière au milieu du 18è siècle avec ses fortifications, ses édifices, ses rues, ses moindres maisons...”

Du côté Meuse, la porte de La Plante, le rempart Ad Aquam, la rue Notre-Dame, le quartier du Grognon, avec l’applé et la place Saint-Hilaire, du côté Sambre, la rue du Grognon, le pont de Sambre, seul lien entre le quartier des Sarrasins et la ville, la rue des Moulins et les portes Bordial constituent le coeur historique de Namur.

La première enceinte (2)

Faisons référence au travail de Huguette PATOUT -LIBION , Dans le très vieux Namur, le quartier des Sarrasins des origines au 20è siècle, publié à Namur en 1976, pour ex-pliquer l’appellation “sarrasins”.

“Au Moyen-Âge, on appelait Sarrasins les Musulmans d’Espagne, car nos ancêtres croyaient qu’ils adoraient des idôles. Ainsi désignait-on sous le nom de “sarrasins” toutes les populations de la Gaule avant l’introduction du christia-nisme.

Cette idée, à Namur, était renforcée par la présence de la plus vielle église namuroise dédiée à Notre-Dame et qui s’éle-vait au milieu de la rue du même nom. Elle aurait été ancien-nement, dit Gaillot, un temple où l’on adorait de faux dieux avant d’être consacrée par Saint Materne. C’est précisément à cause de cette construction due à des païens que le quar-tier où l’église s’élevait s’appela “sarrasins”...” FELIX ROUS-SEAU, dans Namur , Ville mosane, abonde à peu près dans le même sens: sarrasin serait synonyme de païen. Ainsi, Jean II, comte de Namur, s'est rendu en Allemagne, en 1335, pour y combattre les "Sarrasins" qui n'étaient autres que les Slaves païens de la Prusse.

A l’adresse suivante, vous

pouvez voir un diaporama

sur la quar�er des Sarra-

sins:

www.visitesdenamur.be/

belles-videos

La première enceinte (3)

En dehors des fossés naturels qu'étaient la Meuse et la Sambre, la Ville n'avait que deux portes: la porte de Notre-Dame (en face de la rue Courte) et la porte de Bordial (près de la Rampe Verte). La porte de Notre-Dame, jointe à la collégiale du même nom, consti-tuait une sorte de défense avancée.

Ces deux portes ont été remplacées par deux autres, la première par la porte de Buley, près du pont de Jambes, et la seconde par une autre porte de Bordial, quelques centaines de mètres en amont.

Le berceau de Namur (le quartier des Sarrasins) était donc constitué des rues des Moulins, Pied du Château, Notre-Dame, Saint-Hilaire, du Grognon et de deux places, la place Saint-Hilaire et la place Pied du Château.

Deux autres portes ont complété l'arsenal défensif de la Ville primitive: la porte du Grognon et la porte "Caius", près de l'actuelle rue du Pont.

Nous reviendrons sur ces portes dans un chapitre consacré uni-quement aux portes.

La première porte de Bordial selon Ke-

geljan

Images en annexe

Rue et place Saint-Hilaire

La porte de

Notre-

Dame. Al-

bum De-

croÿ, t.14,

pl.24

Le quar�er

des Sarrra-

sins, plan

de 1748.

La première porte de Bordial selon Kegeljan

L’arrière de la

rue du Gro-

gnon selon

Kegeljan

La porte du

Grognon se-

lon Kegeljan

La porte de

Sambre.

Dessin de J.

Fivet

La porte de La Plante.

La troisième porte

de Bordial dans son

état actuel.

L’arrière de la rue des Moulins

La rue Pied du Château

La deuxième enceinte (1)

La deuxième enceinte a suscité de nombreuses polémiques chez les historiens et les archéologues... Cette enceinte a-t-elle existé ? Où? Quand ? En quels matériaux ? ...

Ce qui est certain, c'est qu'à toutes les époques, les populations ont voulu se protéger contre "l'autre" qui, à Namur, pouvait être le prince évêque de Liège, aux grandes ambitions territoriales, et d'une manière plus générale la crainte des Normands dont les raids étaient encore dans toutes les mémoires.

Jules Borgnet, dans ses "Promenades dans Namur", préconisait quatre enceintes: la première sur le site de Grognon, la deuxième sur la rive gauche de la Sambre, auxquelles s'ajouteront plus tard la troisième (ancienne fermeté) et la quatrième (nouvelle fermeté) qui sont plus connues.

La deuxième enceinte initiale aurait été construite en bois mais des fouilles archéologiques des années 90 confirment l'existence d'une enceinte construite en pierres vers l'an 1000. Si les tracés des premières enceintes sont bien localisés dans les sous-sols, il n'en n'est pas de même de la datation précise.

Mur d’enceinte du 10è siècle, près du Grognon

La deuxième enceinte (2)

Les habitants, entassés dans l'espace restreint du quartier des Sarrasins, occupèrent progressivement la rive gauche de la Sambre, et l'insécurité (guerres permanentes, brigandages...) provoqua la construction d'une enceinte (fin du 10è siècle ? ) englobant la rue du Pont, une partie de la rue des Brasseurs, les rues du Président et Fu-mal (en partie), la Marché Saint-Remy et la rue des Bouchers.

Pour sortir de la ville, une nouvelle porte fut créée, la ports Cayette, à l'entrée de la rue de l'Ange, qui s'appelait aussi "Porte aux Cinq Lions" à cause des sculptures qui l'ornaient.

On reviendra sur ces rues plus en détail dans une autre rubrique.

La rue du Pont

Images en annexe

Rue du Bailli

Rue des Bou-

chers

Rue du Four

Rue des

Brasseurs

Rue du Prési-

dent

Rue du Pont

La troisième enceinte (1)

La situation favorable de Namur incite de nombreux étrangers à ve-nir s’y installer aux 11è et 12è siècles, mais l’antagonisme entre les Comtes de Namur (sympathie française) et les Princes-Evêques de Liège (obédience germanique) fait de la plaine de Jambes et de la rive droite de la Meuse, sous la tutelle des liégeois, un territoire en-nemi; de ce fait, Namur sera toujours plus sambrienne que mosane... C’est pourquoi on construit une nouvelle enceinte, à partir du 11è siècle, sous le règne d’Albert II le Pieux: une enceinte en pierre, flanquée de portes et de tours importantes, pour défendre la ville.

Deux documents (plan Braun et plan Masius) nous montrent une vue générale de ce que devait être la troisième enceinte , terminée, à la fin du 14è siècle: les murs partent du confluent, avec la tour de Floreffe (ainsi nommée à cause du voisinage du refuge de l’abbaye de Floreffe), et se dirigent vers les actuelles rues Julie Billart et Emile Cuvelier, traversent le séminaire et les jardins de l’évêché pour re-joindre la Sambre au quai des Joghiers.

L’enceinte comprend quatre portes importantes: la Porte de Hoyoul ou Houyoux (rue de Gravière), la porte Sainial ou Sainiaux (Quatre Coins), la Porte en Trieux (aux environs du Palais de Jus-tice), et la Porte Saint-Aubain à l’angle des rues de l’Arsenal et du Séminaire; deux autres portes ne sont que de simples portes de ri-vage: la Porte Billewart (près de la Maison de la Culture), et la Porte de Joghiers (au bord de la Sambre, à l’entrée de la rue des Bras-seurs). Entre ces portes, des tours renforcent l’enceinte: la Tour de Flo-reffe (confluent), la Tour Marie Spilar (rue de la Tour), la Tour Saint-Jacques (beffroi), la Tour Etienne Sallet (rue E. Cuvelier), la Tour Pau d’Argent(aux environs de la rue Haute Marcelle), et, en re-venant vers la Sambre, les tours de l’Officialité, Maestria et Jean de Waret.

Troisième enceinte (1b)

Il en reste trois actuellement qui perpétuent le souvenir de la troisième enceinte: la Tour Saint-Jacques (beffroi), la tour Baduelle (en mauvais état) et la Tour Marie Spilar.

Deux portes non fortifiées donnent accès à la Sambre: celle des Joghiers et celle de Billewart, face au Grogon. Ce sont de simples portes de rivages, surtout utilitaires pour la livraison de marchan-dises par exemple.

Les portes et les tours seront étudiées plus en détail dans des notes spécifiques.

Portes, tours et fossés de la troisième enceinte

Images en annexe

Troisième enceinte:

vue générale

La tour Baduelle

La tour Saint-

Jacques

La porte Saienial

La porte de Hoyoul

La porte Sambre et Meuse

La tour Marie Spilar

Les fossés entourant cette "vieille fermeté", dont la largeur pouvait atteindre 35 mètres, n'étaient pas toujours inondés et se-lon Jules Borgnet, ils étaient herbeux, dans un premier temps.

Cette "vieille fermété " va peu à peu disparaître et le développe-ment de l'artillerie à feu l'a condamnée à brève échéance. Elle de-viendra même inutile avec la construction de la quatrième enceinte.

Ainsi, en 1412, la Porte de Saienial a hébergé l'arsenal communal, les fossés ont été comblés et vendus à des particuliers, certaines tours ont été englobées dans les habitations et les autres ont été livrées à la pioche des démolisseurs.

Troisième

enceinte et

fossés. Plan

de Braun

(au dessus)

et de Cora-

nelli (en

dessous)

La troisième enceinte (2)

La quatrième enceinte (1)

Au 15è siècle, la commune a décidé de la construction d'un rempart avec chemin de ronde et de douze tours, et avec l'avènement des ducs de Bourgogne, les travaux se sont accéléré mais ce n'est que vers 1530 que la construction s'est achevée.

La "neuve fermeté" ou "nouvelle fermeté" commençait à la porte de Gravière, en face de la rue d'Harscamp et longeait la Meuse jusqu'à la tour Saint-Roch. Là, elle formait un angle droit vers la porte de Saint-Nicolas, longeait les boulevards jusqu'au dessus de la rue Gaillot, ga-gnait la porte de Fer puis, via la rue de l'Inquiétude et derrière les mai-sons du boulevard Mélot, se dirigeait vers la porte de Bruxelles et aboutissait à la Sambre, au boulevard Frère Orban.

Toutefois, suite aux progrès de l'artillerie (les bombardes du 16è siècle portaient à 200 mètres et les canons de Louis XIV lançaient leurs obus de douze livres jusqu'à 2 kilomètres en restant précis jus-qu'à 800 mètres ), ces fortifications étaient devenues obsolètes... Place aux bastions!

La porte de Fer (plan Masius)

Images en annexe

La porte de Saint-Nicolas

La porte de Bruxelles en ruines

La porte de Fer en cours de

démoli�on

La quatrième enceinte (2)

Au 15è siècle, la commune a décidé de la construction d'un rempart avec chemin de ronde et de douze tours, et avec l'avènement des ducs de Bourgogne, les travaux se sont accéléré mais ce n'est que vers 1530 que la construction s'est achevée.

La "neuve fermeté" ou "nouvelle fermeté" commençait à la porte de Gravière, en face de la rue d'Harscamp et longeait la Meuse jus-qu'à la tour Saint-Roch. Là, elle formait un angle droit vers la porte de Saint-Nicolas, longeait les boulevards jusqu'au dessus de la rue Gaillot, gagnait la porte de Fer puis, via la rue de l'Inquiétude et der-rière les maisons du boulevard Mélot, se dirigeait vers la porte de Bruxelles et aboutissait à la Sambre, au boulevard Frère Orbon.

Toutefois, suite aux progrès de l'artillerie (les bombardes du 16è siècle portaient à 200 mètres et les canons de Louis XIV lançaient leurs obus de douze livres jusqu'à 2 kilomètres en restant précis jus-qu'à 800 mètres ), ces fortifications étaient devenues obsolètes... Place aux bastions!

Boulevard Frère Orban

Namur a subi deux sièges importants à la fin du 17è siècle. L'ar-mée française, commandée par Louis XVI en personne, conseillé par Vauban, s'empara de la ville en cinq jours et du château comtal en cinq semaines.

Pendant trois ans, Vauban et ses collaborateurs ont remédié aux défauts des fortifications et amélioré celles-ci par le système des bastions.

En juillet 1695, les alliés (anglais, allemands et espagnols, com-mandés par Guillaume d'Orange, roi d'Angleterre et Maximilien Em-manuel, gouverneur des Pays-Bas et électeur de Bavière, reprirent la ville aux français tout en essuyant de lourdes pertes tout comme les troupes du marquis de Boufflers (les français) qui évacuèrent la ville le 8 septembre de la même année.

Pour l'anecdote, Louis XIV était accompagné de Racine et Boileau qui faisaient fonction d'historiographes et du père Lachaise, son au-mônier.

Les bastions

Les bas�ons

Le plan deJacobus Harrewijn (16666-1727)

Conclusion

La plus grande partie des fortifications a disparu mais la configuration actuelle de Namur témoigne de leur existence et les derniers vestiges font partie du patrimoine namurois.

La « corbeille »