fabrication mecanique

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[email protected] 1 S.MERABTI Introduction Le tournage est un procédé de fabrication mécanique par coupe (enlèvement de matière) mettant en jeu des outils à arête unique. La pièce est animée d’un mouvement de rotation (mouvement de coupe), qui est le mouvement principal du procédé L’outil est animé d’un mouvement complémentaire de translation (rectiligne ou non) appelé mouvement d’avance, permettant de définir le profil de la pièce. La combinaison de ces deux mouvements, ainsi que la forme de la partie active de l’outil, permettent d’obtenir des usinages de formes de révolution (cylindres, plans, cônes ou formes de révolution complexes). Bien que la cinématique du procédé et les outils soient assez simples, ce procédé a fait l’objet d’une grande optimisation à cause de l’importance de ses applications. Cette optimisation a porté sur les machines (tours CN), sur les outils (les vitesses de coupe industrielles ayant pratiquement été multipliées par 10 en 50 ans...), sur les porte-pièces, sur le chargement/déchargement qui s’est automatisé... et même sur les pièces dont les matériaux peuvent parfois être améliorés sur le plan de l’usinabilité .

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Fabrication mecanique : Principe de tournage Montre cylindre dans un mandrin Position isostatique Les différentes cotes de fabrication Transferts de cotes

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Page 1: fabrication mecanique

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1 S.MERABTI

Introduction

Le tournage est un procédé de fabrication mécanique par coupe (enlèvement de

matière) mettant en jeu des outils à arête unique.

La pièce est animée d’un mouvement de rotation (mouvement de coupe), qui est

le mouvement principal du procédé

L’outil est animé d’un mouvement complémentaire de translation (rectiligne ou

non) appelé mouvement d’avance, permettant de définir le profil de la pièce.

La combinaison de ces deux mouvements, ainsi que la forme de la partie active

de l’outil, permettent d’obtenir des usinages de formes de révolution (cylindres,

plans, cônes ou formes de révolution complexes).

Bien que la cinématique du procédé et les outils soient assez simples, ce procédé

a fait l’objet d’une grande optimisation à cause de l’importance de ses

applications.

Cette optimisation a porté sur les machines (tours CN), sur les outils (les vitesses

de coupe industrielles ayant pratiquement été multipliées par 10 en 50 ans...), sur

les porte-pièces, sur le chargement/déchargement qui s’est automatisé... et même

sur les pièces dont les matériaux peuvent parfois être améliorés sur le plan de

l’usinabilité .

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2 S.MERABTI

I. Principe du tournage

I.1 Opérations de base

En tournage extérieur, on peut souvent dissocier les pièces complexes en profils de

coupe élémentaires pour le choix des outils et des paramètres de coupe .Pour faciliter

le choix du type d’outil, on peut considérer qu’il existe, en tournage, quatre

opérations de base:

tournage longitudinal, ou chariotage

dressage

tournage de cônes

contournage

En chariotage le mouvement d’avance (mouvement de l’outil) est une translation

rectiligne parallèle à l’axe de révolution de la pièce, et cet usinage aura pour effet de

réduire le diamètre de la pièce.

En dressage, le mouvement d’avance est une translation rectiligne de l’outil

perpendiculaire à l’axe, ce qui diminue la longueur de la pièce et génère un plan

orthogonal à l’axe.

En combinant les deux types de déplacements précédents (avance de l’outil en

translation rectiligne oblique/axe), on génère des cônes de révolution.

Enfin, en donnant à l’outil une trajectoire plane quelconque (profil de contournage),

on peut obtenir une forme de révolution quelconque.

Les tours à commandes numériques de contournage permettent de suivre de tels

profils, définis géométriquement par des combinaisons d’éléments simples

(segments, cercles...) ou analytiquement par une fonction, ou encore point par point

dans le cas de profils non définis mathématiquement.

Le profil ainsi défini numériquement remplace le concept de gabarit de copiage. Sur

un tour CNC, les cas précédents deviennent en fait des cas particuliers du

contournage.

Ces différentes opérations correspondent à un usinage dit « de génération » ou «

d’enveloppe » :

la forme obtenue, à l’échelle macrogéométrique, ne doit rien à la forme de l’outil qui

l’a générée.

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3 S.MERABTI

En d’autres termes, la forme obtenue dépend uniquement de la trajectoire de l’outil, à

la rugosité près.

À l’opposé, les gorges, filetages, etc., sont obtenues par reproduction dans la pièce du

profil de l’outil et sont qualifiés d’usinage « de forme »:

a) travail d’enveloppe, chariotage

b) travail de forme typique : filetage usinage d’une gorge.

Opérations de base en tournage Dressage

Enfin, il existe bien sûr l’homologue de toutes ces opérations en travail intérieur de la pièce, de

manière à réaliser aussi des alésages, chambrages... Si la cinématique du procédé est semblable, les

corps d’outils sont radicalement différents pour des problèmes d’accès et d’encombrement. Les

problèmes concrets relatifs aux usinages intérieurs (accès, encombrement, flexions d’outils,

lubrification, évacuation de copeaux...) sont souvent beaucoup plus délicats que pour les usinages

extérieurs.

I.2 Paramètres de coupe en tournage

I.2.1 Vitesse de coupe

La pièce est entraînée sur le tour à une certaine vitesse w rad/s (soit N tr/min), cette vitesse angulaire

étant communiquée par la broche de la machine via le porte-pièce. Compte tenu du diamètre de la

pièce au point d’usinage situé sur un diamètre D, la vitesse relative de la pièce en ce point par rapport

à l’outil (supposé fixe par rapport à la machine) vaut :

Vc= C/2 x ω

Cette vitesse est appelée vitesse de coupe ; soit, avec les unités traditionnelles de la fabrication

mécanique : N = 1000 x Vc / π D

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Il convient d’observer que la vitesse de coupe n’est constante que si la vitesse de broche et le diamètre

de la pièce demeurent inchangés.

En dressage, par exemple où l’outil se déplace en direction du centre, la vitesse de coupe varie

continuellement si la rotation de la pièce s’effectue à une vitesse de broche constante.

Sur un grand nombre de tours modernes, la vitesse de broche augmente au fur et à mesure que l’outil

approche de l’axe, afin de compenser ainsi la diminution de diamètre. Mais dans le cas de très petits

diamètres, cette compensation se révèle impossible du fait de la plage de vitesse limitée qu’autorisent les

machines. De même, lorsqu’une pièce, comme cela est souvent le cas, présente des diamètres différents

ou est de forme conique ou courbe, la fréquence de rotation doit être corrigée en fonction du diamètre,

pour maintenir la vitesse de coupe constante.

Le préparateur choisit cette vitesse de coupe en fonction, notamment :

des matériaux de la pièce et de l’outil

de la lubrification

de la durée de vie souhaitée pour l’outil ; des valeurs des autres paramètres de coupe

(avance, profondeur de passe...).

Définition des trois variables : vitesse de coupe Vc , diamètre D, vitesse de rotation N

I.2.2 Vitesse d’avance vf. Avance par tour f

La vitesse d’avance vf (mm/min) est la vitesse à laquelle la

machine déplace l’outil par rapport au bâti. L’avance par tour f

(mm/tr) est la valeur du déplacement de l’outil, lorsque la pièce

a effectué une révolution. C’est une donnée clé pour la qualité

de la surface usinée.

I.2.3 Profondeur de coupe ap

En chariotage, la profondeur de coupe ap (mm) est la différence de

rayon entre la surface non usinée et la surface usinée (c’est-à-dire la

moitié de la différence entre le diamètre non usiné et le diamètre

usiné). La profondeur de coupe est toujours mesurée

perpendiculairement à la direction de l’avance et non pas suivant

l’arête de l’outil.

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5 S.MERABTI

Machine de tournage

Les mouvements cités ci-dessus sont communiquée simultanément à l’outil et à la pièce à l’aide

d’un machine qu’on appelle TOUR. Il existe plusieurs types de tours, ils se distinguent les uns des

autres par leurs formes, dimensions, précision d’usinage, puissance et capacité de productions.

Néanmoins, ils présentent sensiblement la même disposition générale d’agencement des organes

mécaniques.

Tour à charioter et à fileter

II- Support et entraînement des pièces sur un tour

Il existe trois principaux montages de la pièce à usiner sur le tour :

Montage en l’air : C’est un montage sur mandrin effectué pour les pièces courtes (L< 4D).

Une des extrémités est fixée sur le mandrin alors que l’autre reste libre

Montage en l’air

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6 S.MERABTI

Montage entre-pointes : Pour l’usinage des pièces longes (L < 8D), en utilise le montage

entre pointes. La pièce est soutenues par ses deux extrémités par deux pointes plus

lunette

Montage entre-pointe

Montage mixte : Il est utilisé pour des pièces relativement longes (4D < L < 8D). Une

des deux extrémités est fixée sur le mandrin alors que l’autre extrémité est soutenue par

de la poupée mobiles

Montage mixte

III- position isostatique

Principe général

Il faut éliminer 6 degrés de liberté et pas un de plus.

Globalement, avec quelques variantes possibles le principe

général est le suivant :

3 normales (1, 2, 3) parallèles entre elles et non alignées

2 normales (4, 5) parallèles entre elles et ne formant par

une perpendiculaire aux 3 normales précédentes.

1 normale (6) perpendiculaire aux 5 précédentes.

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7 S.MERABTI

Montre cylindre dans un mandrin

a- CENTRAGE COURT

un APPUI PLAN (Normale 1, 2, 3) sur l’arrière de la pièce (fond des mors doux sur le mandrin)

un CENTRAGE COURT (Normale 4, 5) sur le diamètre (ici extérieure) de la pièce.

On ne peut pas supprimer le degré de liberté correspondant à la rotation sur l’axe de révolution. On doit

donc supprimer 5 degrés de liberté ici l’axe ….

Centrage Court : L< 0.3DLa surface la plus importante est le plan perpendiculaire à l’axe de révolution.

Pour éliminer le maximum de degré de liberté on lui associe une liaison appui plan. Il reste (5-3=2)

degrés de liberté qui correspondent à 2 translations.

Pour éliminer les 2 degrés de liberté restant (2 translations), on utilise une liaison linéaire annulaire sur la

surface cylindrique.

b- CENTRAGE LONG

un CENTRAGE LONG (Normales 1, 2, 3, 4) sur le diamètre (ici extérieure) de la pièce.

un APPUI PONCTUEL (Normale 5) sur l’arrière de la pièce (butée de mandrin)

Centrage Long : La surface la plus importante est la surface cylindrique. Pour éliminer le maximum de

degré de liberté on lui associe une liaison pivot. Il reste (5-4=1) degré de liberté qui correspond à 1

translation.

Pour éliminer la translation restante, on utilise une liaison ponctuelle sur le plan perpendiculaire à l’axe

de révolution.

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8 S.MERABTI

Les différentes cotes de fabrication

Cote machine : Cm

Ce sont des cotes séparant une surface de mise en position (ou l’axe de la pièce en tournage) et la

surface usinée.

La cote machine est obtenue par réglage de l’outil par rapport au référentiel de mise en position de la

pièce.

Exemple : les cotes Cm1, Cm2 et Cm3 sont des cotes obtenues par réglage de l’outil. Ce sont des cotes

machines.

Cm3

Cm2 Cm1

Cote outil : Co

La forme de la surface usinée est définie par la forme de l’outil.

Exemple 1 : Diamètre obtenu par perçage et par un outillage comprenant deux outils

liés ensembles.

Exemple : largeur d’une rainure obtenue par outil à rainurer

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Transferts de cotes

B= 𝟓𝟓±𝟎.𝟐

C= 𝟒±𝟎.𝟎𝟓

A= 𝟒𝟎±𝟎.𝟑 Cm1

A

C

Cm1

B

IT(A) = IT(B) + IT(C) + IT(Cm1)

IT(Cm1) = IT(A) – IT(C) – IT(B)

IT(Cm1) = 0.6 - 0.4 – 0.1 = 0.1

Transfert de cote possible

Cm1min = Bmax –Amax - Cmin = 55.2 – 40.3 - 3.95 = 10.95

Cm1max = Bmin – Amin - Cmax = 54.8 – 39.7 - 4.05 = 11.05

Donc Cm1 = 𝟏𝟏±𝟎.𝟎𝟓

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B= 𝟏𝟖±𝟎.𝟐

C= 𝟑±𝟎.𝟎𝟓

Cm2 A = 𝟏𝟏±𝟎.𝟏

A

C

Cm2

B

IT(Cm2) = IT(A) – IT(B) – IT(C) = 0.2 – 0.4 – 0.1 = - 0.3

Transfer de cote impossible

IT(Cm2) = IT(B) = IT(C) = IT(A)/3 = 0.2/3 = 0.066

Cm2min = Bmax – Amax – Cmin = 18.066 – 11.1 – 2.934= 4.032

Cm2max = Bmin – Amin – Cmax = 17.934 – 10.9 – 3.066 = 3.968

Cm2 = 𝟒±𝟎.𝟎𝟑𝟑