extrait genre journalistique

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Sous la direction de Roselyne RINGOOT et Jean-Michel UTARD Les genres journalistiques Savoirs et savoir-faire Les genres journalistiques de la presse écrite se réfèrent à des savoirs et des savoir-faire sur lesquels le journalisme professionnel s'est construit. Dans la démarche qui est celle des auteurs réunis dans cet ouvrage, les genres rédactionnels sont questionnés en tant qu'indices des évolutions de la production journalistique, et ceci à partir de trois pistes de réflexion : celle des règles discursives et de leur transgression, celle du rapport entre genres et ligne éditoriale et celle des conditions de production. La disparition, l'émergence, l'expansion ou les transformations des genres en presse nationale, le traitement des genres en presse régionale, le rôle du marketing éditorial, ou encore, la comparaison transculturelle des genres, sont autant de dimensions interrogées par les études empiriques. Les genres journalistiques Savoirs et savoir-faire Les genres journalistiques Savoirs et savoir-faire Sous la direction de R. RINGOOT et J.-M. UTARD Communication et Civilisation Communication et Civilisation Prix : 26,50 ISBN : 978-2-296-09139-9 ™xHSMCTGy091399z

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Sous la direction deRoselyne RINGOOT et Jean-Michel UTARD

Les genres journalistiques

Savoirs et savoir-faire

Les genres journalistiques de la presse écritese réfèrent à des savoirs et des savoir-fairesur lesquels le journalisme professionnel s'estconstruit. Dans la démarche qui est celle desauteurs réunis dans cet ouvrage, les genresrédactionnels sont questionnés en tantqu'indices des évolutions de la productionjournalistique, et ceci à partir de trois pistesde réflexion : celle des règles discursives etde leur transgression, celle du rapport entregenres et ligne éditoriale et celle desconditions de production. La disparition,l'émergence, l'expansion ou lestransformations des genres en pressenationale, le traitement des genres en presserégionale, le rôle du marketing éditorial, ouencore, la comparaison transculturelle desgenres, sont autant de dimensionsinterrogées par les études empiriques.

Les genres journalistiques

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Communication et Civilisation Communication et CivilisationPrix : 26,50 € ISBN : 978-2-296-09139-9

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OUVRAGE COLLECTIFsous la direction de

Roselyne RINGOOT et Jean-Michel UTARD

LES GENRESJOURNALISTIQUESSAVOIRS ET SAVOIR-FAIRE

YvesAGNÈSAnnick BATARD

Laurent-Charles BOYOMOASSALAChantal CLAUDELChristophe GIMBERTNicolas KACIAFÉric LAGNEAU

Jean-Baptiste LEGAVREMarc LITS

Guy LOCHARDErik NEVEU

Magali PRODHOMME-ALLÈGRERoselyne RINGOOTPhilippe RIUTORTYvon ROCHARDDenis RUELLANJean-François TÉTUJean-Michel UTARD

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RÉSUMÉS DES TEXTESET PRÉSENTATIONDESAUTEURS

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Résumés des textes et présentation des auteurs

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PREMIÈRE PARTIEGENRES JOURNALISTIQUES,

OBJETS DE SAVOIRS ET DE SAVOIR-FAIRE

Le genre : une catégorisation peu catégoriqueRoselyne RINGOOT et Jean-Michel UTARDCette contribution questionne la notion de genre dans l’étude des produc-

tions médiatiques et journalistiques. Dans le domaine des médias, les genressont le résultat de conventions implicites qui rendent possible la communica-tion dans une sphère culturelle donnée, mais le paradoxe constitutif du contratest d’être en négociation permanente. Dans le discours journalistique, lesgenres sont le lieu où se joue la crédibilité du contrat qui lie le journalisme àl’espace public. Et la profession se définit à travers les genres discursifs quidépersonnalisent l’énonciation, tout en revendiquant l’individuation du jour-naliste.Toute catégorisation du discours journalistique en genres se réfère donc plus

ou moins explicitement à une définition du journalisme, alors que l’on arenoncé à parler du journalisme au singulier. Ce qui ne veut pas dire pourautant que l’on abandonne l’analyse des régularités discursives et de l’homo-généisation des contraintes de production, ni que l’on renvoie le journalisme àune juxtaposition de paroles individuelles. Car finalement, la malléabilité dugenre (qui se spécifie en fonction de la situation) signifie, au même titre quele talent du journaliste, l’aptitude des normes à évoluer et à se transformer.Si le genre peut apparaître comme une structure configurante stabilisée, ce

ne peut être que comme la manifestation toujours provisoire d’un processusdynamique qui appelle à articuler pratiques et produits autrement qu’en termesd’intériorité/extériorité (ou cause/résultat), et à penser les interactions à l’œuvredans la production des discours sociaux. D’où le recours à la notion foucal-dienne de « dispersion ordonnée » dans notre approche, qui à l’avantage debriser les unités a priori et de concevoir les imbrications entre « énoncés jour-nalistiques » et discours sociaux en prise avec le journalisme.

Roselyne RINGOOT est docteur en sciences du langage et maître de confé-rences en information communication à l’Institut d’études politiques de Rennes.Récemment, elle a co-dirigé l’ouvrage Le journalisme en invention. Nouvelles pra-tiques, nouveaux acteurs (avec Jean-Michel Utard, Presses universitaires deRennes, 2005) et co-publié avec Denis Ruellan « Pairs, sources et publics du jour-nalisme », (in Stéphane Olivesi (dir.), Sciences de l’information et de lacommunication. Objets, savoirs, discipline, Grenoble, PUG, 2006, pp. 63-77),ainsi que « Journalism as permanent and collective invention », (Brazilian Jour-nalism Research, vol. 3, n° 2, 2007). Très prochainement, son article intitulé « Le

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statut encombrant du discours dans l’étude journalisme » va paraître (in B. Del-force, J.-B. Legavre, J. Noyer, A. Tavernier, dir., Figures sociales du discours. Le« discours social » en perspective, Éditions UL3).Elle est responsable du master « Journalisme : reportage et enquête » de

l’IEP de Rennes et directrice adjointe du CRAPE (Centre de recherches surl’action politique en Europe).

Jean-Michel UTARD est professeur en sciences de l’information et de lacommunication à l’université de Strasbourg, chercheur au Groupe de sociologiepolitique européenne (GSPE-PRISME, UMR CNRS-UdS 7012). Ses recherchesportent sur la production et la circulation de l’information sur l’Europe et enEurope. Sa thèse sur le journal de la chaîne de télévisionArte a donné lieu à plu-sieurs publications. Il co-dirige avec PhilippeAldrin un programme de recherchesur la « Production de l’espace public européen », financé par la Maison desSciences de l’Homme–Alsace. Il est membre du Réseau d’étude sur le journa-lisme (REJ) au sein duquel il a co-édité avec Roselyne Ringoot l’ouvragecollectif Le journalisme en invention aux Presses universitaires de Rennes.

*

Pratiquer et transmettre les genres journalistiquesYves AGNÈSLa profession de journaliste s’est développée dès les origines en s’affran-

chissant de règles précises de savoir-faire. Les genres journalistiques en sontune bonne illustration, car leur diversité et leur enseignement ne se sont affir-més qu’à compter des années 1970.La dénomination de « genres journalistiques » s’est imposée durant cette

décennie à partir des travaux de formalisation des pratiques journalistiques enpresse écrite, aux fins d’enseignement, au Centre de perfectionnement des jour-nalistes à Paris. L’institution de formation permanente de la profession militaiten effet pour un journalisme de méthode, dépassant largement la transmissiondes « recettes » par le compagnonnage.Les genres journalistiques peuvent être approchés d’abord par la forme

d’écriture qu’ils résument, mais elle ne suffit pas à établir une réelle nomen-clature : la collecte de l’information, la personne qui écrit (journaliste, journallui-même, personne extérieure à la rédaction), le mode de relation avec le lec-teur interviennent dans la différenciation des genres, tout comme la longueur,la distinction fait/commentaire, le type d’écriture recherchée…Aussi avons-nous défini dès la fin des années 1970 un classement des 27

genres utilisés dans le journalisme écrit, en 5 groupes correspondant à 5 atti-tudes journalistiques : information stricte (on relate les faits) ; récits (on

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raconte) ; études (on approfondit) ; opinions extérieures (le journalistes’efface) ; commentaires (le journaliste s’engage).Cette classification a permis notamment de clarifier, dans l’enseignement

comme dans la pratique, des notions et des frontières souvent floues dansl’esprit des professionnels. Et d’aller aussi loin que possible, pour transmettrece journalisme de méthode, dans la spécification des genres et les moyens d’enmaîtriser l’usage. Chaque type d’article, en effet, est le résultat d’un processusparticulier de production journalistique.

YvesAGNÈS a été chef de rédaction à Ouest-France, rédacteur en chef auMonde, directeur général du Centre de formation et de perfectionnement desjournalistes (CFPJ). Il est l’auteur, notamment, de Lire le journal (Le Monde– Lobies, 1979), L’entreprise sous presse (Dunod, 1992), Manuel de journa-lisme (La Découverte, dernière édition 2008), Le grand bazar de l’info(Michalon, 2005). Journaliste retraité, il se consacre à promouvoir l’éthique etla qualité de l’information et préside l’Association de préfiguration d’unconseil de presse (APCP), créée en 2006.

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DEUXIÈME PARTIEGENRES ET PRESSE QUOTIDIENNE RÉGIONALE

Genres, angle et professionnalismeDenis RUELLAN est professeur des universités, co-responsable de l’axe

Médias, journalisme et espace public du CRAPE et enseigne à l’IUT de Lan-nion. Ses recherches portent sur le journalisme et les journalistes (pratiques etidentités professionnelles) et actuellement sur la convergence médiatique, l’or-dinaire du journalisme, l’archéologie du reportage.

*

La contribution des chartes rédactionnelles et/ou déontologiquesà la définition du genre journalistique :l’exemple de la presse quotidienne régionaleMagali PRODHOMME-ALLÈGREL’observation du genre dans le contexte particulier des productions internes

de chartes, qu’elles soient rédactionnelles ou déontologiques, pose la doublequestion d’une éventuelle communauté d’interprétation ou au contraire d’unéclatement de la représentation de l’acte journalistique, subordonnés à une dou-ble exigence de contrôle du contenu et de satisfaction du contrat de lecture.Cette question se pose avec d’autant plus d’acuité lorsqu’elle s’applique à lapresse quotidienne régionale dont l’une des particularités majeures reste laproximité avec son lectorat. Cette proximité, comme loi du genre, est à lasource même de ce qui définit le contrat de lecture. Ce lien est certes façonnépar l’identité du support mais il l’est aussi par un ensemble de recommanda-tions et de règles qui constitue toute une éthique de la prudence. Le propos aété de montrer de quelle manière, à l’interne, les chartes des entreprisesd’information visent à imposer non pas un contenu mais des repères d’écriturequi structurent l’acte journalistique et in fine la relation au lecteur.Je me suis intéressée aux motivations des entreprises à définir leurs propres

règles d’écriture, puis, à l’appui de plusieurs documents issus de la presse quo-tidienne régionale, j’ai dégagé les catégories « pertinentes » de structurationdu genre et leur source. Dès lors, il a été envisagé la possibilité d’un « forma-tage » de l’écriture journalistique en étroite relation avec la définition d’uneéthique qui serait propre à l’entreprise d’information.

Magali PRODHOMME-ALLÈGRE est maître de conférences à l’Institutdes sciences de la communication et de l’éducation de l’université catholique del’Ouest et chercheur au CRAPE. Elle a consacré une grande partie de ses travauxà la question de l’éthique professionnelle des journalistes. Elle a posé au prin-

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cipe de sa recherche que la question de l’éthique est au cœur même des débatsqui, depuis sa naissance, ont cherché à légitimer la profession de journaliste. Ladémarche retenue met au centre de la recherche l’analyse des représentationsc’est-à-dire, au travers des discours produits par tous les acteurs sociaux (orga-nisations syndicales et patronales) impliqués directement, les significations etles valeurs recherchées et brandies pour légitimer le pouvoir de dire, non pas levrai ou le faux, mais le bien ou le mal-faire de ce métier. Cette recherche, loind’être épuisée, l’amène aujourd’hui à s’interroger sur l’usage, par les journa-listes, des chartes rédactionnelles et/ou déontologiques internes à l’entreprised’information. Elle a pu constater, depuis, que cet usage est désormais fortementrevendiqué par la profession notamment face au phénomène « Proam ». Cettenouvelle donne repose la question d’une éthique professionnelle sinon renouve-lée du moins instrumentalisée.

*

Pratiques et limites des genres en presse de proximitéChristophe GIMBERT et Yvon ROCHARDCette contribution ambitionne d’analyser la gestion et la pratique des genres

rédactionnels dans deux quotidiens régionaux présents à Lannion (Côtes-d’Armor), Le Télégramme et Ouest-France, plus particulièrement, dans lespages d’information locale, généralement peu étudiées. Il s’agit d’identifier etd’évaluer la place des genres académiques dans ces pages locales, en partant duprésupposé que leur diversité est limitée et leur « académisme » souvent bous-culé. Cette étude comparative et qualitative vise, d’une part, à développer untravail initié dans le cadre d’une étude publiée dans la revue Mots (Ringoot,Rochard, 2005), concernant les normes et les usages des genres journalistiquesen presse écrite « de région » et, d’autre part, à mettre en perspective des élé-ments de réflexion issus de notre pratique pédagogique dans la formation aujournalisme dispensée à l’IUT de Lannion.Si l’hypothèse d’un déficit de genres en pages locales est vérifiée, il nous a

semblé éclairant de raisonner également à la lumière de la typologie des genresélaborée en termes de mise en scène du journaliste dans son écrit. Cette typo-logie, inspirée de la théorie de l’ethos de Dominique Maingueneau, distinguetrois catégories de genres : les genres corporalisants, les genres caractérisantset les genres dépersonnalisants. Ceci nous permet de constater que notre cor-pus est largement dominé par une écriture visant à attester la présence physiquedu journaliste. La seconde phase de travail, le recueil d’entretiens, met l’ac-cent sur la perception des genres dont les journalistes font état et sur lescontraintes propres à la production en rédaction locale.

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Christophe GIMBERT est maître de conférences associé depuis 2000 àl’IUT information-communication de Lannion, université de Rennes 1, cher-cheur au CRAPE, et a été journaliste de 1990 à 2007 en presse écrite et entélévision (Ouest-France,Métropole Télévision, La Voix du Nord). Ses travauxde recherche l’ont amené à s’intéresser aux formats d’écriture journalistique,à l’observation de la variable du genre féminin-masculin dans la sociodémo-graphique de la profession de journaliste et aux plans de mise en convergenceéditoriale au sein des groupes de médias.

Yvon ROCHARD, journaliste en presse écrite, a enseigné en qualité demaître de conférences associé dans le département information-communica-tion de l’IUT de Lannion, de 1993 à 2008. Il a, à ce titre, participé à plusieursprogrammes de recherche du CRAPE. Il intervient aussi dans le master « Jour-nalisme : reportage et enquête » de l’IEP de Rennes et a publié L’AffaireAmoco, éditions Ar Men, 2005.

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TROISIÈME PARTIELADESTINÉE DES GENRES

Les transformations du journalisme au prismedu compte rendu parlementaire et du courrier des lecteursJean-François TETU est professeur émérite à l’IEP de Lyon, ancien pré-

sident de la section 71 et du groupe XII du CNU. Il a publié récemment « Du“public journalism” au journalisme citoyen » (Questions de communication,n° 13, 2008, pp. 71-88) ; « L’illustration de la presse au XIX° siècle » (Semen,2008) ; « De l’événement aux “affaires” », (Récits et dispositifs du fait divers,Médias et Culture, n° spécial, nov. 2008).

*

La dernière séance.Mutations stylistiques et déclin d’un genre caractéristique du journa-lisme politique français : le compte rendu parlementaireNicolas KACIAFCet article s’efforce de saisir les logiques journalistiques qui contribuent à

légitimer, à codifier et à subvertir les genres rédactionnels. Pour cela, il s’ap-puie sur l’exemple des « comptes rendus » des séances du Parlement quiconstituaient jusqu’au début des années 1970 l’une des rubriques majeures despages Politique de la presse quotidienne nationale. Ces comptes rendus repo-saient sur une architecture commune à la plupart des journaux : restituer defaçon « brute » et chronologique les prises de parole ; respecter la règle del’unité de lieu, de temps et d’action ; ne s’autoriser que peu de synthèses, d’in-terprétations ou de mises en perspective. Un tel répertoire d’écriture se justifiaittout autant par des considérations civiques et politiques que par des considé-rations commerciales et organisationnelles. Or, à partir du milieu des années1960, les conditions favorisant l’existence de ces comptes rendus tendent às’effacer ou à ne plus constituer des raisons suffisantes pour maintenir cettepratique. Ainsi ce genre journalistique va-t-il progressivement se transformerau point de quasiment disparaître de la surface des journaux. Pour compren-dre une telle évolution, il faut tenir compte des bouleversements institutionnelsinduits par les règles du jeu de la Ve République. Mais ces transformations dansles comptes rendus n’ont été effectives que parce que des rédacteurs, et leursdirections, étaient disposés à subvertir une rubrique qu’ils ont progressivementjugée insensée et peu gratifiante. Il convient alors de s’intéresser au renouvel-lement du personnel journalistique et aux mutations globales qui affectent lapresse quotidienne des années 1970 et 1980. Car au-delà même des séancesparlementaires, c’est le genre même du « compte rendu » qui s’est évanoui.

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Les rédactions ont progressivement considéré comme étant coûteux en termede crédibilité et illisible pour les lecteurs de relayer tel quel une parole poli-tique énoncée sur des scènes publiques et institutionnelles. Face au déclind’une telle logique de publicité, se sont développées de nouvelles conceptionsde l’excellence professionnelle, davantage fondées sur la capacité à obtenir desconfidences pour décrypter les stratégies de pouvoir et mettre en scène les cou-lisses de l’affrontement.

Nicolas KACIAF est maître de conférences en science politique àl’université Versailles Saint-Quentin et membre du CARPO (Centre d’analysedes régulations politiques). Ses recherches portent sur les transformationscontemporaines de l’espace public. Il s’intéresse notamment aux mutations desmédias et du journalisme français, ainsi qu’à l’évolution des pratiques decommunication. Co-auteur d’une Histoire politique et économique des médiasfrançais (avec Nicolas Hubé et Ivan Chupin, La Découverte, 2009), il a consa-cré plusieurs articles aux métamorphoses du journalisme politique français.

*

Lettres restantes.Le courrier des lecteurs duMonde ou les contours d’un genre enexpansionJean-Baptiste LEGAVREL’analyse de 500 lettres retenues par le journal Le Monde en 2004 par le

médiateur du quotidien permet d’analyser les logiques d’une parole profanede « papier », mobilisée et considérée comme publiable. La contribution s’atta-che à montrer qu’une lettre pour avoir des chances d’être retenue doit s’inscriredans des cadres pertinents aux yeux des sélectionneurs. La sélection est dras-tique. La parole profane est le plus souvent retravaillée. Pour autant, ce seraitune erreur de la présenter comme une seule parole domestiquée parce qu’enca-drée par ceux qui en ont la charge. La rubrique fait accéder à l’espace publicune parole partiellement décalée des préoccupations dominantes du journa-lisme le plus établi. Reste qu’une première analyse morphologique des auteursde courriers permet d’observer que ces scripteurs ont de bonnes chances de nepas être des lecteurs en tout point équivalents aux autres.

Jean-Baptiste LEGAVRE est professeur des universités en sciences del’information et de la communication (université de Versailles-Saint-Quentin--en-Yvelines – LAREQUOI Laboratoire de recherche en management). Aprèsavoir travaillé sur les communicants politiques, il s’est plus particulièrementintéressé à l’écriture médiatique, en retenant essentiellement la presse écrite et

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ses pages politiques (l’écriture des campagnes électorales, le portrait, etc.). Ila consacré aussi plusieurs articles au médiateur duMonde. Il a récemment prispour objet de recherche les interactions entre communicants et journalistes. Ilvient de co-diriger avec Pascal Dauvin Les publics des journalistes (LaDispute, 2008).

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QUATRIÈME PARTIEGRANDS GENRES

Le métier à (bien) métisserErik NEVEU est professeur de science politique à Sciences-Po Rennes. Il

travaille sur les médias, les mobilisations, les gender studies et la sociologiede la culture. Il a publié en 2004 avecAnnie Collovald (université de Nantes),Lire le noir. Enquête sur les lecteurs de récits policiers (éditions de la BPI). Ilprépare actuellement avec Brigitte Le Grignou (université Paris-Dauphine) unesociologie de la télévision.

*

L’écriture d’un éditorial ou comment codifier le talentPhilippe RIUTORTL’éditorial est généralement présenté comme un genre journalistique déro-

gatoire au regard des règles de fabrication des produits journalistiques« ordinaires ». S’il autorise et valorise les stratégies de différenciation de sesauteurs par le style et le talent dont ils feraient preuve, ceux-ci doivent se mon-trer à la hauteur d’un poste convoité en adoptant généralement le registre dudiscours d’autorité qui tend à naturaliser un propos chargé d’officialité et enga-geant un collectif : la rédaction. Tout un ensemble d’évolutionsmorphologiques qui saisissent le champ journalistique dans son ensemblecontribue à transformer sensiblement les contenus éditoriaux : l’intériorisationde la règle de l’« objectivité » journalistique, le désalignement produit entrel’activité journalistique et le champ politique, la pression croissante deslogiques commerciales et financières conduisent à un glissement de l’éditorial,de la posture subjective, proche du pamphlet, vers la « froide » analyse aurisque de voir s’effacer les spécificités qui l’avaient institué en un genre « àpart ».

Philippe RIUTORT est professeur de sciences sociales en lettres supé-rieures au lycée Henri IV à Paris. Chercheur au sein du Groupe d’analysepolitique de l’université Paris X–Nanterre et au laboratoire Communication etpolitique (CNRS), il a publié plusieurs articles sur la sociologie du journalismedans différentes revues dont Hermès, Réseaux, Actes de la recherche ensciences sociales. Il a également publié Sociologie de la communication poli-tique (La Découverte, 2007), un Précis de Sociologie (PUF, 2004) et aco-dirigé (avec Antonin Cohen et Bernard Lacroix) Les formes de l’activitépolitique (PUF, 2006).

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La dépêche d’agence à l’épreuve du ballon rond. Ce que l’écritureagencière (s’)autorise pour rendre compte d’un match de footballÉric LAGNEAUUne approche pragmatique des genres journalistiques invite à les aborder

en portant l’attention au moins autant sur ce que les journalistes en font concrè-tement que sur ce que les définitions canoniques des manuels en disent.Répondre à la question : « Qu’est qu’une dépêche d’agence ? » revient ainsi àse demander ce que peut faire un agencier avec. Dans cet article, on soumet ladépêche d’agence à l’épreuve du ballon rond en analysant ce que l’écritureagencière (s’) autorise pour rendre compte d’un match de football (France-Bosnie, disputé le 18 août 2004 à Rennes). On constate alors qu’il existe unegrande variété de dépêches d’agence, dont certaines bien plus clairement inter-prétatives, que ce qu’une vision réductrice de ce genre journalistique pourraitlaisser penser. Ce qui caractérise en fait le mieux une dépêche d’agence, plusque sa grammaire (un ensemble de règles d’écriture), c’est qu’elle est produitepar des agences de presse, c’est-à-dire en s’appuyant sur ce que nous avonsappelé des conventions d’objectivité à savoir des normes d’écriture mais aussides procédures de production dont la combinaison encourage au respect desrègles de distanciation (distanciation énonciative, recoupement, polyphonie,séparation des faits et des commentaires). Ce constat pourrait sembler pure-ment tautologique s’il n’avait le mérite d’attirer l’attention sur l’importance dulien entre formats de diffusion et conditions de production appréhendées à lafois comme contraintes et ressources.

Éric LAGNEAU est journaliste à l’Agence France Presse (AFP) et chargéde cours à l’Institut pratique du journalisme (IPJ). Il termine actuellement unethèse de science politique à l’Institut d’études politiques de Paris (sous la direc-tion de Gérard Grunberg) qui porte sur le travail des agenciers et productiondes faits journalistiques à l’AFP. Sur les agenciers, il a notamment publié : « Lestyle agencier et ses déclinaisons thématiques. L’exemple des journalistes del’AFP », (Réseaux n° 111, vol 20, 2002) ; « Agencier à l’AFP : l’éthique dumétier menacée », (Hermès n° 35, 2003) et « Hiérarchiser dans l’urgence. Lesflashs de l’Agence France Presse (1984-2006) », (inMichael Palmer et AurélieAubert, dir., L’information mondialisée, Paris, L’Harmattan, 2008). Il travailleégalement sur le traitement médiatique des conflits sociaux. Il a notammentpublié avec Pierre Lefébure La spirale de Vilvorde : politisation et médiatisa-tion de la protestation. Un cas d’européanisation des mouvements sociaux,(Cahiers du CEVIPOF n° 22, Paris, 1999) ; « Le moment Vilvorde. Action pro-testataire et espace public européen », (in Richard Balme et Didier Chabanet,

Résumés des textes et présentation des auteurs

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dir., L’action collective en Europe, Paris, Presses de Sciences Po, 2002) et« Media Construction in the Dynamics of Europrotest », (in Doug Imig, Sid-ney Tarrow (eds), Contentious Europeans. Protest and Politics in an EmergingPolity, Rowman and Littlefield, 2001). Il est aussi l’auteur sur ce sujet de« Comment étudier la médiatisation des conflits ? », (in Jean-Michel Denis(dir), Le conflit en grève ? Tendances de la conflictualité contemporaine,Éditions de l’Atelier, 2005).

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CINQUIÈME PARTIEGENRES ETMARKETING

Les genres et le double-marchéJean-Michel UTARD est professeur en sciences de l’information et de la

communication à l’université de Strasbourg, chercheur au Groupe de sociolo-gie politique européenne (GSPE-PRISME, UMR CNRS-UdS 7012). Sesrecherches portent sur la production et la circulation de l’information surl’Europe et en Europe. Sa thèse sur le journal de la chaîne de télévision Arte adonné lieu à plusieurs publications. Il co-dirige avec Philippe Aldrin un pro-gramme de recherche sur la « Production de l’espace public européen »,financé par la Maison des Sciences de l’Homme–Alsace. Il est membre duRéseau d’étude sur le journalisme (REJ) au sein duquel il a co-édité avecRoselyne Ringoot l’ouvrage collectif Le journalisme en invention aux Pressesuniversitaires de Rennes.

*

Genres et ligne éditoriale. Une organisation générique spécifiquepour les suppléments des quotidiensMarc LITSDepuis quelques années, les quotidiens d’information tentent de limiter

leurs pertes en multipliant les suppléments hebdomadaires (surtout le week-end), davantage organisés selon une logique de magazine que d’informationgénérale. Cela transparaît dans le type de sujets abordés (voyage, loisirs,beauté…), dans le traitement de ces sujets, dans la maquette (illustrations mul-tiples, priorité à la photo), dans le graphisme, mais aussi dans les genresprivilégiés. En prenant l’exemple du supplément Victor, encarté tous les same-dis dans le principal quotidien belge francophone Le Soir, il s’agit de vérifierquels genres rédactionnels y sont privilégiés (reportage, enquête, plutôt quefactuel, compte rendu), quelles options narratologiques sont dominantes (lenarratif et le descriptif plutôt que l’argumentatif), avec quels choix énoncia-tifs.Ce repérage se fonde sur l’hypothèse que les critères génériques adaptés à

la presse écrite classique restent d’application pour appréhender ce nouveautype de support. Mais une autre hypothèse est aussi testée, selon laquelle cessuppléments s’organisent avec d’autres logiques, à la fois par rapport auxrègles habituelles du journalisme d’information (rapport à l’événement, objec-tivité du traitement) et aux modèles d’écriture journalistique. En outre, leslogiques génériques sont essentiellement définies pour des productions écrites.Que deviennent-elles dans des supports où le visuel devient déterminant ?

Résumés des textes et présentation des auteurs

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Est-il encore pertinent de parler de genres journalistiques, ou faut-il seconstruire d’autres catégories d’analyse, en se fondant entre autres sur lesmodèles d’hypertextualité ?Cette analyse des modes d’écriture des suppléments est menée selon deux

axes. Une première étude, fondée sur une observation approfondie d’un cor-pus de suppléments Victor, est croisée avec des entretiens menés auprès desresponsables du supplément, afin de vérifier si les approches sont effective-ment différentes pour le quotidien d’information et le supplément quil’accompagne. Ce questionnement sert aussi à rediscuter de manière plus glo-bale la pertinence d’une notion comme celle de « genre journalistique ».

Marc LITS est né en 1953. Il est docteur en philosophie et lettres. Il estprofesseur ordinaire au département de communication de l’UCL, où ilenseigne les cours de narratologie et d’analyse de presse au sein de l’École dejournalisme de Louvain (EJL). Il est directeur de l’Observatoire du récit média-tique (ORM) et rédacteur en chef des revues Médiatiques et Recherches encommunication. Il s’intéresse à l’analyse des médias et aux productions cultu-relles de masse. Il analyse ainsi les séries et feuilletons télévisés, mais il suitégalement les évolutions du discours politique dans les médias écrits et audio-visuels. Il a publié récemment Du récit au récit médiatique, (Bruxelles, DeBoeck, coll. “Info&Com”, 2008) ; Du 11 septembre à la riposte. Les débutsd’une nouvelle guerre médiatique (Bruxelles, De Boeck/INA, coll. “MédiasRecherches – Études”, 2004) ; La novellisation/Novelization. Du film au livre.From film to novel (avec J. Baetens, Leuven, Leuven University Press, 2004) ;Le fait divers (avec A. Dubied, Paris, PUF, coll. “Que sais-je ?”, 1999).

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La critique des cédéroms « culturels »,nouveau genre de critique journalistique ?Annick BATARDNous interrogeons ici la constitution d’une critique des cédéroms et de jeux

vidéo comme nouveau genre de critique journalistique. Après avoir donnéquelques précisions sur la critique et les genres journalistiques, nous présen-tons une typologie des différents journalistes auteurs de critiques de cédéroms.Puis en interrogeant comment les journalistes pratiquent leur métier de critiqueet ce qu’ils écrivent, nous observons que la critique des cédéroms consiste,dans un espace rédactionnel imparti souvent relativement court, à analyser cenouveau type de produit culturel et à porter un jugement de goût, comme lefont les critiques traditionnelles. La critique de cédéroms forge toutefois denouvelles normes critiques liées au multimédia. L’importance de la promotion

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et de la communication pour faire connaître les cédéroms au grand public parle relais de la presse est soulignée et l’interrogation d’une critique journalis-tique qui serait de moins en moins critique est posée, avant de finir sur desquestions relatives à la transformation de cette critique de cédéroms et de jeuxvidéo d’ores et déjà en cours.

Annick BATARD est maître de conférences à l’IUT de Villetaneuse(université Paris 13) et chercheure au LabSic (Laboratoire des sciences del’information et de la communication), rattaché à la Maison des Sciences del’Homme Paris Nord, fondée et dirigée par le professeur Pierre Mœglin. Lespréoccupations de recherches d’Annick Batard portent sur la question desmutations des critiques journalistiques traditionnelles de la presse écrite géné-raliste et, de manière plus large, sur l’émergence des critiques journalistiquesdes nouveaux produits culturels multimédias (cédéroms, jeux vidéo mais aussiDVD ou sites Internet). Elle s’intéresse également à la construction et à lacommunication du « ludo-éduco-culturel » ou « para-culturel ».

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SIXIÈME PARTIEGENRES COMPARÉS

De la fécondité des démarches comparatives internationalesGuy LOCHARD est professeur de sciences de l’information et de la

communication à l’université Paris 3-Sorbonne nouvelle (UFR Communication).Il est directeur du CREDAM (Centre de recherches et d’études sur l’éducationà l’actualité et aux médias), composante du CIM (Centre d’information sur lesmédias). Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur les médias : La communicationmédiatique (avec Henri Boyer, Le Seuil, 1998) ; La communication télévisuelle(avec Jean-Claude Soulages,Armand Colin, 1998) ; Scènes de télévision en ban-lieues (avec Henri Boyer, INA-L’Harmattan, 1998) ; L’information télévisée,Mutations professionnelles et enjeux citoyens, (Paris, Vuibert, 2005) ; Les débatspublics dans les télévisions européennes (dir. Guy Lochard, L’Harmattan,février 2006) ; L’ovale dans la lucarne, Sports, médias et sociétés (dir. HubertCahuzac et Guy Lochard, INA – De Boeck, octobre 2007).

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L’interview écrite dans les médias français et japonais :un même genre ?Chantal CLAUDELLa mise au jour de la façon dont le genre « interview de presse » est conçu en

France et au Japon constitue le point de départ de l’étude. La détermination deslieux de convergence au cœur de la démarche trouve ses fondements dans l’hypo-thèse selon laquelle des choix d’ordre discursif et certaines prédilections dans lesmanières de faire sont partagées par les deux cultures compte tenu de leur appar-tenance à une même communauté de communication professionnelle : les médias.L’approche des pratiques ayant cours en France et au Japon s’appuie sur les règlesd’écriture préconisées dans les ouvrages destinés aux professionnels de la pressedes deux pays. Et si les typologies dressées par ces derniers permettent de dégager,dans les manuels français, une distinction entre genres de l’information et genresdu commentaire et dans les guides japonais, la place accordée aux fonctions et auxmacro-genres, des passerelles peuvent être tendues, dès lors que les uns et lesautres structurent leur typologie – de façon plus ou moins explicite – en fonctiondu degré d’objectivité vs de subjectivité véhiculé.Ceci posé, le cadre contextuel d’une interview écrite est abordé à la lumière

des résultats d’une enquête de terrain menée auprès d’une quarantaine de jour-nalistes français et japonais. La place accordée au genre « interview écrite »dans les guides de journalisme vient compléter les informations rassembléeslors de l’enquête.

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Au terme de cette présentation sur le genre interview de presse tel qu’ils’actualise dans les communautés française et japonaise, une réflexions’engage sur les problématiques que posent la mise en regard de plusieurslangues/cultures et l’importance que revêt la notion même de genre qui, dansle cadre d’une recherche comparative, peut tenir lieu de tertium comparationisou, en d’autres termes, d’invariant de la comparaison.

Chantal CLAUDEL est maître de conférences à l’université Paris 8 –Vincennes-Saint-Denis. Elle est membre du CEDISCOR (Centre de recherchesur les discours ordinaires et spécialisés), une composante du SYLED(Systèmes linguistiques, énonciation et discursivité – Paris 3). Ses recherchesse situent dans le champ de l’analyse de discours comparés et portent sur lefrançais et le japonais. Ses publications traitent notamment des problèmesméthodologiques que pose l’appariement de langues distantes.

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« Quand le genre paraît » :petite sociologie du genre journalistique en AfriqueLaurent-Charles BOYOMOASSALARarement autant qu’en Afrique la pratique du journalisme aura fait l’objet

de tant de débats publics, notamment sur la question des modèles : faut-il pri-vilégier en effet l’expérience du vécu, forgée par les salles de rédaction dontcertains affirment qu’elles constituent la meilleure école, ou au contraires’imposer un apprentissage universitaire parfois fort éloigné des réalités du ter-rain ? Au-delà de cette question, surgissent autour du journalisme, d’autresproblèmes qui traduisent les difficultés qu’éprouvent les États à édifier un sta-tut spécifique à une profession qui doit à la colonisation d’avoir élaboré sesformes incertaines d’aujourd’hui. La question du genre apparaît donc globale-ment comme un impensé dans la réflexion sur le journalisme africain. Et cen’est pas la polysémie du terme ni le réseau lexical qui le caractérise (résumé,article de fond, compte rendu, éditorial, tribune libre, etc.) qui peuvent aider àéclairer le débat.L’article montre comment du point de vue de son histoire, le journalisme

africain est sans cesse hanté par les risques d’enfermement dans une pratiqueprétendument endogène dont les journalistes « soldats du développement » desannées 1970 à 1980 constituent les proches succédanés. L’écriture y apparaîtcomme un véritable syncrétisme des genres, les genres journalistiques emprun-tant à la fois à l’écrit et à l’oral, importés, rationnels et pédagogiques, mais enmême temps endogènes, colorés et iconoclastes, faisant du journaliste un vrai« bricoleur » s’arrangeant avec « les moyens du bord » (Lévi-Strauss).

Résumés des textes et présentation des auteurs

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Laurent-Charles BOYOMO-ASSALA est né en 1955 à Yaoundé auCameroun. Il est professeur titulaire des Universités et enseigne la science poli-tique et la communication dans de nombreuses universités en Afrique et enEurope. Il est directeur de l’École supérieure des sciences et techniques del’information et de la communication de l’université de Yaoundé 2 où il coor-donne l’Unité de formation doctorale. Il est directeur de la revueFréquence-Sud, revue de recherche en sciences de l’information et de lacommunication. Il est également l’auteur de plusieurs articles scientifiquespubliés dans des revues internationales.

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Table des matièresTable des matières

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• INTRODUCTION GÉNÉRALERoselyne RINGOOTet Jean-Michel UTARD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5

• PREMIÈRE PARTIEGENRES JOURNALISTIQUES,OBJETS DE SAVOIRS ET DE SAVOIR-FAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9

– CHAPITRE ILe genre : une catégorisation peu catégorique

Roselyne RINGOOT et Jean-Michel UTARD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11– CHAPITRE IIPratiquer et transmettre les genres journalistiques

YvesAGNÈS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .23

• DEUXIÈME PARTIEGENRES ET PRESSE QUOTIDIENNE RÉGIONALE . . . . . . . . . . . . .35

– PRÉSENTATIONGenres, angle et professionnalisme

Denis RUELLAN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .37– CHAPITRE ILa contribution des chartes rédactionnelles et/ou déontologiquesà la définition du genre journalistique :l’exemple de la presse quotidienne régionale

Magali PRODHOMME-ALLÈGRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .43– CHAPITRE IIPratiques et limites des genres en presse de proximité

Christophe GIMBERT et Yvon ROCHARD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .59

• TROISIÈME PARTIELADESTINÉE DES GENRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .73

– PRÉSENTATIONLes transformations du journalisme au prismedu compte rendu parlementaire et du courrier des lecteurs

Jean-François TÉTU . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .75– CHAPITRE ILa dernière séance.Mutations stylistiques et déclin d’un genre caractéristiquedu journalisme politique français : le compte rendu parlementaire

Nicolas KACIAF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .83– CHAPITRE IILettres restantes.Le courrier des lecteurs duMonde ou les contoursd’un genre en expansion

Jean-Baptiste LEGAVRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .101

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• QUATRIÈME PARTIEGRANDS GENRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .123

– PRÉSENTATIONLe métier à (bien) métisser

Erik NEVEU . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .125– CHAPITRE IL’écriture d’un éditorial ou comment codifier le talent

Philippe RIUTORT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .135– CHAPITRE IILa dépêche d’agence à l’épreuve du ballon rond.Ce que l’écriture agencière (s’)autorise pour rendre compted’un match de football

Éric LAGNEAU . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .151

• CINQUIÈME PARTIEGENRES ETMARKETING . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .171

– PRÉSENTATIONLes genres et le double-marché

Jean-Michel UTARD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .173– CHAPITRE IGenre et ligne éditoriale.Une organisation générique spécifique pour les suppléments des quotidiens

Marc LITS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .179– CHAPITRE IILa critique des cédéroms « culturels »,nouveau genre de critique journalistique ?

Annick BATARD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .195

• SIXIÈME PARTIEGENRES COMPARÉS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .209

– PRÉSENTATIONDe la fécondité des démarches comparatives internationales

Guy LOCHARD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .211– CHAPITRE IL’interview écrite dans les médias français et japonais : un même genre ?

Chantal CLAUDEL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .219– CHAPITRE II« Quand le genre paraît » : petite sociologie du genre journalistiqueenAfrique

Laurent-Charles BOYOMOASSALA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .239

• RÉSUMÉ DES TEXTES ETPRÉSENTATION DESAUTEURS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .251