extrait de la publication…le prÉau voir la campagne autrement que comme un désert, une route...

22
Extrait de la publication

Upload: others

Post on 14-Mar-2021

0 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Extrait de la publication…LE PRÉAU voir la campagne autrement que comme un désert, une route tracée dans la haute herbe ou dans les blés et sur laquelle passe un cycliste, le

Extrait de la publication

Page 2: Extrait de la publication…LE PRÉAU voir la campagne autrement que comme un désert, une route tracée dans la haute herbe ou dans les blés et sur laquelle passe un cycliste, le

Extrait de la publication

Page 3: Extrait de la publication…LE PRÉAU voir la campagne autrement que comme un désert, une route tracée dans la haute herbe ou dans les blés et sur laquelle passe un cycliste, le

Extrait de la publication

Page 4: Extrait de la publication…LE PRÉAU voir la campagne autrement que comme un désert, une route tracée dans la haute herbe ou dans les blés et sur laquelle passe un cycliste, le
Page 5: Extrait de la publication…LE PRÉAU voir la campagne autrement que comme un désert, une route tracée dans la haute herbe ou dans les blés et sur laquelle passe un cycliste, le

LE PRÉAU

Page 6: Extrait de la publication…LE PRÉAU voir la campagne autrement que comme un désert, une route tracée dans la haute herbe ou dans les blés et sur laquelle passe un cycliste, le

DU MÊME AUTEUR

Aux Éditions Gallimard

LE PRÉAU.

LA VAISSELLE DES ÉVÊQUES.

Extrait de la publication

Page 7: Extrait de la publication…LE PRÉAU voir la campagne autrement que comme un désert, une route tracée dans la haute herbe ou dans les blés et sur laquelle passe un cycliste, le

LE PRÉAU

GEORGES BORGEAUD

GALLIMARD

mf

roman

Extrait de la publication

Page 8: Extrait de la publication…LE PRÉAU voir la campagne autrement que comme un désert, une route tracée dans la haute herbe ou dans les blés et sur laquelle passe un cycliste, le

© Éditions Gallimard, 1952.

Page 9: Extrait de la publication…LE PRÉAU voir la campagne autrement que comme un désert, une route tracée dans la haute herbe ou dans les blés et sur laquelle passe un cycliste, le

à GUSTAVE ROUD

Extrait de la publication

Page 10: Extrait de la publication…LE PRÉAU voir la campagne autrement que comme un désert, une route tracée dans la haute herbe ou dans les blés et sur laquelle passe un cycliste, le

Extrait de la publication

Page 11: Extrait de la publication…LE PRÉAU voir la campagne autrement que comme un désert, une route tracée dans la haute herbe ou dans les blés et sur laquelle passe un cycliste, le

1

Extrait de la publication

Page 12: Extrait de la publication…LE PRÉAU voir la campagne autrement que comme un désert, une route tracée dans la haute herbe ou dans les blés et sur laquelle passe un cycliste, le

Extrait de la publication

Page 13: Extrait de la publication…LE PRÉAU voir la campagne autrement que comme un désert, une route tracée dans la haute herbe ou dans les blés et sur laquelle passe un cycliste, le

Je n'entends pas la rumeur des récréations seperdre au-dessus de la rue sans en être troublé etcomme cloué sur place. Est-ce parce que j'ai gardéde mon enfance, la sensation que je n'ai pas prisla part qui me revenait de ses jeux, et qu'ainsi, uneespèce d'injustice a été commise à mon égard ?Je suis prêt à le croire et à trouver naturel, au-jourd'hui, le désir qui me pousse à franchir leportail d'un préau, à m'avancer vers celui qui tientle ballon dans ses mains, à ne point m'étonnerqu'il me le passe ou qu'il me rende le compliced'une savante rébellion. Hélas, la raison revenanttrop vite, je demeure immobile à l'entrée, non sansavoir espéré pourtant rencontrer une fois, parmitant d'autres, le visage, les gestes, l'expression d'unenfant qui me rappelât celui que j'ai été. Je vou-drais, dans le creux de l'oreille, dire à cet inconnuce qui ne m.'a jamais été dit

Ne t'inquiète pas Joue tout ton saoulPar un singulier parti-pris de la mémoire, je

revois, à ces moments-là,' avec la précipitation d'unmécanisme et se superposant les uns aux autres, leslieux que mon enfance a habités, lieux immuable-ments couronnés par le beau temps, dévorés par lesoleil. Composés surtout de terrains de jeux, secset poussiéreux, de rues sentant le goudron au boutdesquelles vibre la chaleur, ils m'empêchent de

Page 14: Extrait de la publication…LE PRÉAU voir la campagne autrement que comme un désert, une route tracée dans la haute herbe ou dans les blés et sur laquelle passe un cycliste, le

LE PRÉAU

voir la campagne autrement que comme un désert,une route tracée dans la haute herbe ou dans les

blés et sur laquelle passe un cycliste, le buste droitcomme s'il roulait sur une corde raide. L'été est

la seule saison qui appartienne tout entière à l'en-fance.

La pluie, elle, je l'ai observée comme un acci-dent. Je tirais les rideaux de la fenêtre et, assis àcalifourchon sur une chaise, je suivais sur la vitre,jusqu'à la presque totale paralysie des paupières,le trajet lumineux des gouttes d'eau, entrecoupéd'arrêts et de départs brusques. L'averse me mon-trait là un ciel d'étoiles filantes qui, tout à coup,disparaissaient dans leur course au fond des croi-sillons des fenêtres. A l'abri du vent et de la tem-

pête, je me complaisais dans ma sécurité et j'ai-mais ma chambre comme un marin son bateau.

Quels inépuisables plaisirs, mêlés à la peur,ai-je pris à explorer l'espace de cette chambreJe vois encore une armoire de sapin qui m'offraità l'infini les mystères de son bois blanc, de sesveines, de ses nœuds, signes d'une écriture indé-chiffrable, d'une jungle infestée de bêtes que répé-taient à une plus grande échelle les taches de latapisserie humide. Mon sommeil se chargeait decauchemars qui, dans le cours de la nuit, s'échap-paient de moi à travers de grands cris. Ma mèreaccourant, allumait l'électricité qui éclairait unechambre revenue à l'innocence.

C'est à l'été que je demanderai les premiersmots de mon récit. Celui qui précéda l'internat,cet internat où ma mère avait décidé de me mettre,se déchargeant ainsi du poids de mon éducationqu'elle assumait seule, fut splendide. Sans doute,il ne se révéla irremplaçable à mes yeux que parceque je compris alors, d'une façon obscure, qu'aveclui disparaissait le temps de l'insouciance. Je suispersuadé que mon enfance n'a hérité ce logique dé-

Extrait de la publication

Page 15: Extrait de la publication…LE PRÉAU voir la campagne autrement que comme un désert, une route tracée dans la haute herbe ou dans les blés et sur laquelle passe un cycliste, le

LE PRÉAU

roulement des événements et, avec lui, ce lot ab-surde de tristesse et de désillusions qu'à dater dece premier départ de la maison. Auparavant, j'avaisrespiré comme un jeune chien heureux que l'onprivait, parfois, de dessert à cause d'une culottedéchirée à un meuble, ou coupée avec un ciseau,quand ce n'était pas le retour pitoyable de la rue,les genoux et les mains blessés. Je regarderai jus-qu'à la fin le souvenir cruel d'un accident qui memarqua d'une cicatrice à la racine du nez. J'ajou-terai encore, installée très loin au fond de ma mé-

moire, l'odeur magique, du café que ma mère quo-tidiennement et avec des soins sacrés passait dansune cafetière d'émail rouge.

Ma mère prenait, sur le peu de loisirs que luilaissait son métier de couturière, le temps néces-saire à la préparation de mon trousseau de collé-gien. Un paragraphe du prospectus en réglemen-tait strictement la composition. Un sentiment pres-que guerrier, mêlé à celui de ma valeur, emplissaitma tête chaque fois que ma mère me disait

Tu porteras là-bas un uniforme tous les di-manches et les jours de fête. Promets-moi de lesoigner.

Quand ce trousseau fut prêt, ma mère marquamon linge de mes initiales M.P. Puis, elle compta,et recompta les pièces, vérifiant scrupuleusementleur nombre afin de se soumettre aux exigencesde ce règlement. Visiblement, quelque chose lacontrariait. Un jour, elle ne put s'empêcher dele manifester

Six mouchoirs seulement Mais que feras-tu,mon pauvre petit, lorsque tu auras un rhume ? Onvoit bien que ce sont des hommes qui ont inventéce règlement.

Puis, se ravisant, elle ajouta à mon intentionMais il n'y a pas à discuter. Je suis, comme

toi, Maurice, bien obligée de leur obéir.

Page 16: Extrait de la publication…LE PRÉAU voir la campagne autrement que comme un désert, une route tracée dans la haute herbe ou dans les blés et sur laquelle passe un cycliste, le

LE PRÉAU

Pendant ces travaux de ma mère, mon uniquesouci était, avant qu'elle ne balayât les déchetsde sa couture, d'arriver à temps pour ramasser,sous la table, ces minuscules accouplements abî-més de lettres rouges, mes initiales. Je les enfouis-sais dans ma poche et, plus tard, j'allais les re-garder dans ma chambre, sous la lumière de lalampe, m'interrogeant et m'exaltant à leur sujet.Je demeurais fixé sur le mystère et le pouvoir demon nom et j'espérais, comme si cela devait avoirune importance capitale, que personne n'auraitles mêmes initiales que mot. Je n'arrivais pas à merassurer à ce sujet et, un soir, avant de me cou-cher, je demandai avec inquiétude à ma mère

Tu es sûre, maman, que personne d'autre quemoi ne s'appellera Maurice Passereau ?

Qu'inventes-tu encore là, mon garçon ? medit-elle.

Si la mercière avait ces lettres toutes prêtes,c'est qu'il y a d'autres Maurice Passereau, répli-quai-je.

Tu es incapable de réfléchir, Maurice. Ondirait que tu es seul au monde. Ecoute, mon nomà moi c'est bien Marguerite Passereau, n'est-cepas ? Alors, comme tu le vois, mes initiales sontles mêmes que les tiennes. Cela peut donc arriverencore plusieurs fois.Je dus admettre qu'elle avait raison, mais, pen-sais-je avec regret, cela ne vaut pas la peine d'avoirun nom et encore moins de se croire son seul

maître.

Nous habitions, les deux seuls, un petit appar-tement d'une propreté exemplaire. Ma mère dis-simulait habilement notre pauvreté dans le soinet l'acharnement qu'elle mettait à entretenir nostrois pièces. Son constant souci de tenir propre lamaison empêchait qu'en dehors de ma chambre,je m'y trouvasse à l'aise. Je peux compter sur le*

Page 17: Extrait de la publication…LE PRÉAU voir la campagne autrement que comme un désert, une route tracée dans la haute herbe ou dans les blés et sur laquelle passe un cycliste, le

LE PRÉAU

doigts les occasions que j'ai eues de m'attarderdans la chambre à coucher de ma mère et plusrares encore furent celles qui m'ouvrirent la portedu salon. Pourtant je brûlais souvent du désir d'ypénétrer car cette dernière pièce préservait jalou-sement de la vie quotidienne, le meuble le pluscocasse de la maison, meuble à qui je rendais desvisites clandestines. C'était un canapé très hautsur pattes, tarabiscoté dans ses moulures et sesformes, encombré de coussins à sujets impriméssur du velours noir. C'était un privilège royalque de pouvoir m'y asseoir et une revanche contrela rareté de cette faveur lorsque je prenais l'ini-tiative d'y venir en fraude. L'un de ces « sujets»peint sur l'un des coussins représentait Pierrotsous un balcon désert, tirant de sa voix et de samandoline une romance, dans une architecture et

un paysage éclairés par une pleine lune rousse etgouailleuse. J'espérais lorsque ma mère chantonnaitdans sa cuisine que Pierrot lui répondrait tant ilme paraissait humanisé par sa détresse. Mais ils'acharnait à se retourner vers ce balcor désert.

A ma grande satisfaction, ces scènes peintes avecune matière ressemblant au sucre des pâtissiers,s'arrachaient sans difficulté par plaques. Je n'au-rais pas eu le cœur de toucher au Pierrot, ni à sondécor, mais, à dessein, je pris un jour le coussinvoisin sur lequel ricanait Un chat aux yeux d'or.Je n'aimais pas cette bête. J'enlevai donc, avec lesongles, la couche de cette matière blanche, mais,à ma surprise, mon œuvre achevée, le chat n'encontinua pas moins à me regarder fixement, lesmoustaches droites. Les yeux qu'il n'avait pluspersistèrent à me dévisager avec une insistancemauvaise. La lumière ayant pâli le velours autourde l'impression, l'étoffe, sous elle, protégée par lapeinture blanche avait au contraire, gardé son éclat.J'eus longtemps, le sentiment d'avoir fait dispa-

Extrait de la publication

Page 18: Extrait de la publication…LE PRÉAU voir la campagne autrement que comme un désert, une route tracée dans la haute herbe ou dans les blés et sur laquelle passe un cycliste, le

LE PRÉAU

raître un être vivant dont le fantôme venait me

retrouver. Ma mère, après ce qu'elle appela monvandalisme, ferma à clef la salle à manger. Cetteserrure entre le coupable que je me figurais êtreet ma victime, me mit à l'abri d'un châtiment venudu monde des chats.

J'avais deux ans lorsque mon père abandonnale foyer. Il voyage me répondait-on lorsque jem'en souciais. A vrai dire, je ne pensais guère àlui. Il fallait les confidences de ma mère à ses

amies ou quelque manifestation de lassitude dansses paroles pour que je comprenne qu'il s'agissaitencore de mon père. Je me persuadais parfois ques'il manquait à ma mère, il devait aussi me man-quer. J'étais incapable de penser plus loin et deconcevoir du mépris pour l'absent. Bien au con-traire, je l'enviais souvent. Que ça doit être beaude voyager, songeais-je, et comme il a de lachance

Dans mon indifférence et mon ignorance, je nem'étonnais point des visites que faisait à ma mèreà la fin de l'après-midi, un homme étranger à no-tre famille qui daignait passer le dimanche entieren notre compagnie. Sans lui, la maison m'auraitparu, peut-être, un peu désolée, surtout le diman-che. Il était la seule diversion dans nos mono-

tones journées. Mon père, je le crains, n'auraitguère apporté plus de bonheur que cet inconnu.

De ma chambre, j'entendais la plainte de savoiture qui, grimpant la rue en pente où était sisnotre immeuble, brusquement s'arrêtait devant letrottoir, à notre hauteur. Avant que notre amin'ait eu le temps d'appuyer sur le bouton de lasonnette, nous nous hâtions de faire disparaîtreun objet qui n'était point à sa place et qui, à lagrande confusion de ma mère, aurait pu trahir àquoi elle était occupée. Notre visiteur entrait. Monpremier coup d'oeil s'attachait à ses mains dont je

Extrait de la publication

Page 19: Extrait de la publication…LE PRÉAU voir la campagne autrement que comme un désert, une route tracée dans la haute herbe ou dans les blés et sur laquelle passe un cycliste, le

LE PRÉAU

savais pertinemment qu'elles n'oubliaient jamaisd'apporter un dessert et quelquefois, à mon inten-tion, un jouet, jouet imprévu, magnifique parceque hors des dates où j'avais coutume d'en rece-voir. Ma mère faisait asseoir « oncle Pierre»sur

un fauteuil de paille tressée. Le hall où nous noustenions était assez vaste pour donner l'illusiond'une pièce confortable. Cependant, je ne l'aimaispoint parce qu'on était obligé, à toute heure dujour, d'allumer le lustre.

La conversation entre ma mère et notre protec-teur se désintéressait rapidement de ma personne.J'en profitais pour rejoindre, sans être remarqué,ma chambre. Dès cet instant, je pouvais me livrerimpunément à tous mes caprices, je devrais dire àmon principal caprice qui était de rêvasser étendusur mon lit. Plus tard, on venait m'appeler poursouper. Pendant le repas, je trouvais légitime quecet ami fît des remarques sur la façon de me tenirà table, remarques que ma mère, navrée comme sielle devait être plus honteuse que moi, soulignaitencore, quand une claque imprévisible ne venait passimplifier toute explication. Après le souper, je re-gagnais ma chambre et y retrouvais mon bonheurperdu. Auparavant, j'embrassais ma mère et ser-rais la main d' « oncle Pierre ». De mon lit, j'en-tendais encore quelques bribes confuses de leurconversation et le sommeil caché dans le mur-

mure de leurs voix se jetait invariablement surmoi sans qu'une seule fois je pusse demeureréveillé pour m'apercevoir du départ d' « onclePierre ».

Que de peine ai-je eue à donner ce nom d' « on-cle Pierreàà cet étranger! Malgré son insistanceà me convaincre que l'appeler ainsi était naturel,quelqu'un en moi lui refusait ce nom et je m'entê-tais à lui dire Monsieur. Je ne supportais pasle mal fondé de cette appellation, mais je crois

Extrait de la publication

Page 20: Extrait de la publication…LE PRÉAU voir la campagne autrement que comme un désert, une route tracée dans la haute herbe ou dans les blés et sur laquelle passe un cycliste, le

LE PRÉAU

aussi qu'une des raisons essentielles de mon refusétait mon impressionnabilité devant le faitqu' « oncle Pierre» possédait une automobile. Lesvoitures, en ce temps-là, étaient rares et, dans monimagination, signifiaient plus que la richesse dontje n'avais pas alors la notion, mais une espèce demonde féerique auquel je n'osais pas tout à faitcroire que je pouvais appartenir.

C'était une large, puissante « Lorraine-Dietrich» de couleur bleue, ornée de liserés rou-ges autour des portes et des pare-boue. La carros-serie, à mon avis, n'égalait point en luxe l'intérieurde la voiture. Ses sièges de cuir ocre, la moquettedu sol, la coupe de cristal ouverte d'un côtécomme une paupière dans l'étoffe du plafond, lesglands de fils dorés auxquels, pendant la marche,je m'aècrochais avec fierté, tous ces détails contri-buaient à la magnificence de ce salon roulant.

Le moindre trajet dans ce véhicule m'enchan-tait. J'étais à un tel degré imbu de mon privilègeque lorsque nous roulions dans les rues de notreville, je cherchais à trouver, dans la foule des ba-dauds, le visage d'un camarade. Lorsque le hasardme l'avait donné, je tapotais, malgré les protes-tations de ma mère, aux vitres. Si j'avais réussi àme faire remarquer, un contentement démesurés'emparait de moi; la vitesse, sur une route sans té-moins, n'était rien comparée à cette satisfactiond'avoir été reconnu.

Aussi, lorsque je compris qu' « oncle Pierre»avait pris la décision de m'emmener à l'internatdans sa voiture, je m'imaginai le collège à la me-sure du carrosse qui m'y conduirait un palaisdans la haute montagne. Hélas, involontairement,ma mère, dans ses fréquentes réflexions, dégradaitde jour en jour cette image. A tous propos, ellefaisait allusion au règlement du collège et, sansque jamais je ne pusse le voir ni même le toucher,

Extrait de la publication

Page 21: Extrait de la publication…LE PRÉAU voir la campagne autrement que comme un désert, une route tracée dans la haute herbe ou dans les blés et sur laquelle passe un cycliste, le

Extrait de la publication

Page 22: Extrait de la publication…LE PRÉAU voir la campagne autrement que comme un désert, une route tracée dans la haute herbe ou dans les blés et sur laquelle passe un cycliste, le

Extrait de la publication