exposition l'ess en limousin

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Vous assurez votre nouvelle voiture dans une compagnie d'assurance mutualiste L'économie sociale et solidaire... ça me concerne ? ...Vous ne le saviez peut-être pas, mais par tous ces aspects vous participez à l'économie sociale et solidaire. Vous avez votre compte bancaire dans une banque coopérative Votre enfant participe à un club de sport animé par des bénévoles Vous ne payez pas vos médicaments à la pharmacie, votre mutuelle s'en chargera Votre grand-mère bénéficie d'une assistance à domicile grâce à l'association locale d'aide aux personnes âgées Vous vous approvisionnez en légumes auprès d'un groupement d'agriculteurs Vous appartenez à une association de randonneurs 2

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Exposition réalisée dans le cadre du mois de l'économie sociale et solidaire en Limousin par la SCOP La Navette et la Chambre Régionale de l'Economie Sociale et Solidaire du Limousin

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Page 1: Exposition l'ESS en Limousin

Vous assurez votre nouvelle voituredans une compagnie d'assurance mutualiste

L'économiesociale et solidaire...ça me concerne ?

...Vous ne le saviez peut-être pas, mais par tous ces aspects

vous participez à l'économie sociale et solidaire.

Vous avez votre compte bancairedans une banque coopérative

Votre enfant participe à unclub de sport animé par des bénévoles

Vous ne payez pas vos médicamentsà la pharmacie, votre mutuelle s'en chargera

Votre grand-mère bénéficie d'une assistance à domicile grâce àl'association locale d'aide aux personnes âgées

Vous vous approvisionnez en légumes auprèsd'un groupement d'agriculteurs

Vous appartenez à uneassociation de randonneurs

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Page 2: Exposition l'ESS en Limousin

Des projets collectifs autresque la recherche du profitL'économie sociale et solidaire, c'est d'aborddes hommes et des femmes qui se rassemblentautour d'un projet collectif.Ces projets sont multiples mais ils ont pourpoint commun la prise en charge collectivedes besoins humains dont on considèrequ'ils ne doivent pas être soumis au seulrègne de la marchandise : santé, accidents,droits de l'homme, solidarité… mais aussiorganisation du travail ou de la consommation.Le projet de l'économie sociale n'est doncpas, d'abord, de réaliser des profits finan-ciers (même si cela n'est pas exclu, pour sapérénnité).

Une personne = une voixL'économie sociale et solidaire fonctionnesur des principes démocratiques. Lesmutuelles, les coopératives, les associationsont en commun d'avoir un mode de décisionqui n'est pas lié à l'argent. Chaque coopérateur,chaque mutualiste, chaque adhérent a unevoix, un pouvoir de vote, égal aux autres, etnon pas lié aux parts de capital qu'il détient.C'est la majorité qui élit les dirigeants et quidécide des grands choix.

Une propriétéqui n'est jamais individuelleÀ projet collectif où chacun dispose d'unepart égale du pouvoir correspond un principede propriété collective. Les structures del'économie sociale n'appartiennent ni à unindividu omnipotent, ni à des actionnaireslointains et inconnus. Leurs membres en sontpropriétaires et aucun d'entre eux ne peuts'arroger le droit d'en faire un usage personnel.C'est ce qui garantit aussi la fidélité auxobjectifs d'origine.

Photos réalisées par l’association Folie les mots dans le cadre de son festival annuelautour des mots à Faux la Montagne (23). Photos Catherine Villain et Jacques Malnou.

« En établissant la double qualité d’associés (ou sociétaires)

et d’actifs (ou acteurs), l’économie sociale réunifie deux

sphères que la société moderne a fait éclater :

la politique et l’économie »

Jean François DraperiRédacteur en chef de la Revue internationale de l’économie sociale

L'économie sociale et solidairedes valeurs communes

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Page 3: Exposition l'ESS en Limousin

Liberté, indépendance et responsabilitéLes principes de fonctionnement ci-contre ont des corollaires. Ainsi, organismes dedroit privé gérés par leurs adhérents, les structures de l'économie sociale sontindépendantes des pouvoirs publics et veillent à le rester quand bien même une part deleur financement peut être d'origine publique.Faire vivre un projet d'économie sociale et solidaire nécessite un engagement et ungrand sens des responsabilités. Le projet et la fidélité à ses principes dépendententièrement de sa prise en charge par les membres. La liberté d'adhésion ne peut doncêtre que totale : nul ne peut être contraint d'adhérer.

De la grande banque à l'association de quartier, quelle unité ?

Le monde de l'économie sociale est très vaste et d'une grande diversité, de taille,d'organisation et de fonctionnement. Certains relèvent que l'accroissement de la tailledes organismes peut entraîner des risques de dérive du projet et des difficultés dans lemaintien du principe démocratique. Certains s'interrogent sur ce qu'il y a de communentre un organisme qui protège 36 millions de Français et le club de football auquelparticipe son enfant le mercredi. La réponse est dans le statut juridique et le projet. Demême qu'une multinationale et un commerçant de quartier ont pour objectif commun laréalisation d'un profit financier individuel, les structures de l'économie sociale ont encommun d'avoir un projet autre que la réalisation d'un profit et un principe defonctionnement démocratique (plus ou moins difficilement atteint…). C’est le cas desassociations, coopératives, mutuelles et fondations.

« Les principes de l'économie sociale ont une valeur universelle et sont porteurs

de règles du jeu qui dépassent largement l'activité des coopératives,

des mutuelles et des associations.

C'est une autre vision de la société. »Thierry Jeantet auteur de L'économie sociale, une alternative au capitalisme (2008)

…une autre visionde la société

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Page 4: Exposition l'ESS en Limousin

Les coopérativescontre les rapports marchandsToujours face à la pauvreté, mais aussi face à l’exploitationqu’ils subissent, les ouvriers créent des coopératives. Dèsles années 1830, des coopératives de consommation per-mettent d’acheter des denrées alimentaires à prix coûtant etsans intermédiaires. Inspirées par les socialistes « utopi-ques », des coopératives de production se créent, remettanten cause les fondements mêmes de la société capitaliste. Sicertaines disparaissent rapidement, d’autres perdureront.Indirectement, la loi du 24 juillet 1867 sur les sociétés répon-dit aux besoins des coopératives en supprimant le régimed’autorisation et en instaurant la société à capital variable.

Les sociétés de secours mutuels,ancêtres de la protection socialeDès leur interdiction en 1790-1791, les confréries sereconstituent clandestinement sous forme de sociétés desecours mutuels pour faire face à la pauvreté. Des ouvriers ymettent en commun leur épargne pour secourir ceux d’entreeux touchés par la maladie, les accidents du travail ou lavieillesse. Les sociétés de secours mutuels sont tolérées dès1818. Elles apparaissent en Limousin dès les années 1820 etse développent considérablement sous le Second Empire quisouhaitera en voir au moins une dans chaque commune.Elles ne s’émanciperont de la tutelle de l’État que sous laIIIe République. Une grande loi du 1er avril 1898 précisera leurfonctionnement jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

XIXe sièclenaissancede l’économie sociale

Une histoire qui ne date pas d’hier

La première société de secours mutuelsEn Limousin, ce sont les ouvriers porcelainiers « artistes »(les spécialistes du décor, c'est à dire les plus qualifiés)qui fondèrent en 1821 la première société de secoursmutuels. De nombreuses autres suivront qui regrouperont

par métiers les ouvriers qui s'assurent principalement contre les risques de la vie... ouse constituent une caisse commune pour payerleurs funérailles. C’est aussi à Limoges quesera fondée la première pharmacie mutualistesous statut de syndicat, première formejuridique d’association légalisée en 1884.

L’économie sociale que nous connaissons en France apparaîtsimultanément avec la société industrielle. Le XIXe siècle est celuide son premier développement et de son encadrement législatif.

« Alors, maîtres collectifs de l'instrument de travail, il n'y aura plus

parmi vous de monarque, et vous serez tous associés. »Pierre Leroux, 1850.

Les coopératives de productionInspirée des idées de Charles Fourier sur l'organisation harmonieuse du travail et de lavie en communauté avec les phalanstères, les premières associations ouvrières de pro-duction voient le jour dans la foulée de la révolution de 1848. À Limoges l'une des plusconnues fut L'Association,créée en 1850 par unequarantaine d'ouvriersappartenant à tous lesmétiers de la porcelaine.Chacun devait souscrireune action de 100 francs.Ce fut une réussite éco-nomique jusqu'à sa fin en1869.

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Crédits photos : Archives municipales de Limoges

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Jean PetitLe 25 octobre 1866, Jean Macé publie un article appelant à rassembler « tous ceux qui désirent contribuer au développement de l'instructiondans leurs pays » dans une Ligue de l'Enseignement. Deux jours plus tard, il reçoit la première lettre d’adhésion qui contient celle de JeanPetit, dit Jan dau Boueix, tailleur de pierre creusois et auteur de la fameuse chanson des maçons de la Creuse.

Une banque sans banquierDevenu maire de Limoges et préfet en 1830, l’industriel porcelainier FrançoisAlluaud créait une « banque sans banquier » : la première « banque populaire »,pour ses employés et le peuple limougeaud.

Les associations,strictement encadrées avant la loi de 1901L’existence des associations tout au long du XIXe siècle est clairementencadrée par l’article 291 du Code pénal de 1810 : « Nulle associationde plus de vingt personnes dont le but sera de se réunir […] pours’occuper d’objets religieux, littéraires, politiques ou autres, ne pourrase former sans l’agrément du Gouvernement ». De très grandesassociations arrivent pourtant à voir le jour comme la Croix-Rouge en1863, la Ligue de l’enseignement en 1866 ou la Ligue des droits del’homme en 1898 au cours de l’affaire Dreyfus. La loi du 1er juillet 1901instaure enfin une liberté absolue d’association qui permettra legigantesque essor des associations au XXe siècle.

Martin Nadaud, précurseur de la loi de 1901Le Creusois Martin Nadaud (1815-1898), maçon à 16 ans, est élu représentant du peuple à 34 ans.Républicain combatif, exilé sous le Second Empire, il sera député de 1876 à 1889. Dans ce cadre il est àl'origine de la loi sur les accidents du travail et de la création des maisons de retraite pour les vieux salariés.En 1876 et 1878, il déposera des projets de loi sur la liberté d'association et de réunion, mais mourra avantque ce droit ne soit reconnu par la fameuse loi de 1901.

Frédéric Le PlayHéritier d'une grande famille,l'ingénieur et économisteFrédéric Le Play (1806-1882)pense que l'amélioration de lacondition ouvrière ne peut sefaire que par une « réformesociale » qui est avant toutmorale. Il crée en 1856 laSociété internationale desétudes pratiques d'économiesociale. Défenseur de lafamille et des solidarités traditionnelles, il tentera d'appliquer ses théoriessur son domaine de Ligoure, près de Limoges. Il représente la traditionchrétienne et réformatrice de l'économie sociale.

… tousassociés

Pierre LerouxUn des pères du socialisme (etmême inventeur du mot), PierreLeroux (1797-1871) mit ses princi-pes égalitaires en pratique encréant en 1844 à Boussac, enCreuse, une exploitation agricole etune imprimerie « sociétaire » oùchacun recevait le même salaire etautour de laquelle se développa unevie communautaire. Il incarne latradition révolutionnaire et radicale

de l'économie sociale. À l'époque, le mot « coopérative » n’existait pas encore. Il apparaîtpour la première fois en 1857 dans la traduction de « L’œuvre des équitables pionniers deRochdale » par le limougeaud Alfred Talandier, alors proscrit à Londres.

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Les droits de l’homme, de l’Affaire Dreyfusà RESF (réseau éducation sans frontières)C’est une vigilance de tous les instants qu’ont exercée les associations dedéfense des droits de l’homme tout au long de ce siècle tourmenté : luttecontre le fascisme, lutte contre le colonialisme, défense des droits politiquesmais aussi des droits sociaux, défense du droit d’asile, etc.

La capacité de l’économie sociale à épouser, voire à anticiper,l’évolution de la société ne connaîtra pas d’éclipse. De l’affaireDreyfus au revenu de solidarité active, quelques exemples.

XXesièclel’économie socialetous azimuts

Une histoire qui ne date pas d’hier

L’invention du sanitaire et socialLes premières associations caritatives apparaissent après la Première Guerremondiale, mais c’est à la suite de la Seconde que se créent les plus connuesd’aujourd’hui (Secours catholique, Secours populaire, Emmaüs…). Lesnotions de justice et de protection sociales se développent au détriment decelle de charité. Elles donneront naissance au secteur du « travail social »dont l’essentiel sera exercé sous statut associatif. En constant renouvellement,le secteur est à l’origine de l’aide à domicile pour faire face au vieillissementde la population.

Splendeur et misère des coopérativesde consommationA partir de la Première Guerre mondiale, les coopératives de consommationconnaissent un essor considérable qui ne se démentira pas durant les TrenteGlorieuses. Elles accompagnent le développement du salariat et la conquête dupouvoir d’achat. Mais avec l’ouverture des super et hypermarchés elles ont étéconfrontées à une redoutable concurrence. Depuis, une réinvention est encours avec le développement de nombreux circuits courts entre producteurs etconsommateurs.

L'Union syndicale ouvrière de Saint-Junien1902 : au cours d'une grève des ouvriers des mégisseries, alors que le patronatfait pression sur les commerçants de Saint-Junien pour qu'ils ne fassent pascrédit aux ouvriers, 88 d'entre eux mettent en commun leurs économies pourcréer un local où viendront s'approvisionner les grévistes. C'est ainsi qu'estnée l'USO qui ouvrira ensuite plusieurs magasins à Saint-Junien et dans larégion. L’USO a aussi créé des « œuvres mutualistes » : pharmacie, cabinetdentaire… qui existent encore aujourd’hui.

L'Union de LimogesLes coopératives de consommation sont nombreuses en Limousin au XIXe siècle. Deux d’entre elles fusionnent en1881 pour créer l’Union sur le modèle de la coopérative de consommation de Rochdale. De 45 membres, elle passeà plus de 24 000 en 1935 ! L’Union permet à ses sociétaires d’acheter à bas prix les produits alimentaires et répartiten fin d’année les bénéfices sous forme de ristournes. Elle joue un rôle de centrale d’achat mais aussi de production(pain, vin, viande…). Dans les années 1930, elle étend ses activités à l’éducation populaire notamment en gérant unecolonie de vacances sur l’île d’Oléron (le patronage du Meschers), en ouvrant une salle de spectacle et de réunion etune bibliothèque. Elle tient ainsi une place essentielle dans la vie ouvrière limougeaude du premier XXe siècle.

7 Crédits photos : Archives municipales de Limoges

Page 7: Exposition l'ESS en Limousin

Mutuelles santéet mutuelles d’assuranceÀ la mise en place de la Sécurité sociale, les sociétés de secours mutuels se sontconsacrées à la complémentaire santé (ce que ne rembourse pas la Sécurité sociale).Exception notable, surtout en zone rurale comme en Limousin, la Mutualité sociale agricolesera chargée de gérer la protection sociale légale obligatoire du monde agricole.L’augmentation constante des dépenses de santé depuis un demi-siècle confère auxmutuelles complémentaires un rôle essentiel dans la solidarité face aux accidents de la vie.Parallèlement, la mutualité d’assurance de biens va se développer largement dans lesannées 1960.

La solidarité internationale et la naissance des ONGAu cours de la guerre du Biafra en 1966, de jeunes médecins français, influencés par letiers-mondisme, réinventent l’intervention d’urgence en situation de guerre et créentMédecins sans frontières. On sait toutes les déclinaisons qu’a connues ce « sansfrontières ». Sortant de la simple problématique de guerre, de très nombreusesassociations se créent pour lutter contre la faim, la maladie, les catastrophes naturelles, etc.

L’invention de l’économie solidaireÀ la fin des années 1970 apparaît une nouvelle notion qui connaîtra un succèsconsidérable : l’exclusion, avec son corollaire l’insertion. Cette notion devienthégémonique dans la pensée du social. La priorité est alors d’inclure les exclus, en Franceet dans le monde. Ainsi naissent les entreprises d’insertion d’une part et le commerceéquitable d’autre part.

Le renouveau d’une prise de conscience collectiveÀ la fin des années 1970, les grands acteurs de l’économie sociale jusque-là éclatésreprennent conscience de leur identité commune. Ils créent des institutions communes etrédigent une charte en 1980. Ils obtiennent ainsi le vote d’une loi cadre de l’économiesociale en 1983 et la création d’un secrétariat d’État en 1984. Outre cette présence fortedans le dialogue civil, ils souhaitent également être reconnus dans le dialogue social, fortsdes 10 % de l’emploi salarié qu’ils représentent.

Les, loisirs du Front populaire autourisme solidaireOn sait la création des congés payés par le Frontpopulaire alors que les premières auberges de jeunesseétaient déjà apparues. Les associations du tourismesocial accompagneront l’immense développement dusecteur au cours des Trente Glorieuses en faveur descatégories populaires. Ici encore, le secteur marchandrécupérera un domaine défriché par l’économie sociale.

Marc Sangnier et lesAuberges de jeunesseMarc Sangnier, originaire de Treignac(19), militant de la paix, fondateur dumouvement du catholicisme social LeSillon, construit en 1929 dans le hameaude Bierville à Boissy-la-Rivière (91) la

première Auberge de jeunesse en France, l'Épi d'Or. Il crée l’année suivante la Ligue françaisepour les auberges de jeunesse (LFAJ). L’Epi d’or et la LFAJ existent toujours et il y aaujourd'hui 4 Auberges de jeunesse en Limousin.

Le Moulin desapprentis de PiotAprès la Seconde Guerre mondiale, l'ancien résistantCharles Chareille, chef des FFI creusois, veut contribuer à lapaix entre les peuples. Il crée en 1952 à Chéniers (23) au Moulinde Piot, un centre de vacances international où se rencon-trent des jeunes venus du monde entier. L'association yorganisera de nombreux chantiers de bénévoles.

La Maif, assureur militantLa Maif a été créée en 1934 à l’initiative d’instituteurs qui,dans un élan collectif de solidarité, ont décidé de se libérerdes compagnies traditionnelles pour assurer leurs voitures.« La Maif est ouverte à ceux qui partagent les valeurs humanistes,empreintes de solidarité et respectueuses de la personne.C’est ça être assureur militant. »

… tous associés8

Crédits photo : Archives municipales de Limoges

Crédits photo : DR/Maif

Page 8: Exposition l'ESS en Limousin

Coop Atlantique est la première coopérative de consommateurs française. Ellegère près de 330 magasins (sous enseignes Carrefour, Champion, Ecofrais,Toquenelle et bien sûr Coop) sur 13 départements entre Loire et Garonne. Sesclients qui représentent 380 000 familles en détiennent collectivement la propriété.Avec ses 900 millions de chiffres d’affaires et ses 4 400 salariés, c'est le premieremployeur de sa région. Héritière entre autres de l’Union de Limoges créée en 1881,elle est très active dans l'information et la formation des consommateurs vial'Association atlantique des consommateurs coopérateurs.

Coop Atlantique380 000 clients sociétaires

n se regroupant pour faire leurs achats les consommateurs sont plusforts. Ils se rapprochent des producteurs et limitent le rôle des intermédiaires. D'abord conçues pour réduire le prix des denrées,les coopératives de consommateurs sont au service de leurs

adhérents. Aujourd'hui le principe s'est élargi à l'établissement de nouvelles relations, plus justes, entre producteurs et consommateurs :c'est le commerce équitable entre le Nord et le Sud. C'est aussi un commerce où sont privilégiés des circuits courts entre paysans et acheteurs, avec les systèmes de « paniers paysans » ou les Amap(Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne).

Aux clients associésConsommer autrement

11 agriculteurs ont créé un magasincollectif au Vigen (87) où, à tour derôle, chacun vient vendre les produitsdes onze fermes : viandes, volailles,légumes, produits laitiers, miel...Avec près de 900 clients par semainela coopérative génère un chiffred'affaires annuel de 1 000 000 d'euroset a créé un atelier de transformationde viande qui emploie un salarié.

Des consommateurs limougeaudss'engagent pour le « maintiend'une agriculture paysanne » ausein d'une Amap. Ils sont unet r e n t a i n e d e f a m i l l e s às'approvisionner chaque semaineen produits frais auprès de 4agriculteurs.

Et aussi

La Petite Ferme Les Amis de la Garenne

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9 Photos fournies par les structures

Page 9: Exposition l'ESS en Limousin

L’histoire de Max Havelaar commence en 1988. Des producteurs de café mexicainslancent un appel à une ONG néerlandaise : « Le véritable soutien serait de recevoirun prix plus juste pour notre café. » L’association lance alors l’idée d’un labelqui concerne aujourd'hui plus de 2 000 produits. Son principe : « Trade, notAid » (du commerce, pas de l’assistance). En Limousin le groupe Max Havelaarmène auprès du grand public une action de sensibilisation au commerce équita-ble et aux garanties du label.

Tous les 15 jours, ils sont onze agriculteurs à fournir une soixantaine de paniers à leursclients corréziens. Créé en 2003 le Panier Paysan de Haute Corrèze permet à quelque150 consommateurs et aux producteurs de se connaître en assurant un approvisionnementen produits frais de qualité pour les premiers et une garantie de revenus pour les

seconds. Une association a été créée pour cela et salarie une personne à temps partielpour gérer les commandes et la facturation.

Max Havelaarlabel du commerce équitable

Un PanierPaysanen Corrèze

Une trentaine d'artisans d'art etd'artistes du plateau deMillevaches ont cherché collec-tivement une solution pour vendreleurs créations. C'est ainsiqu'est née l'Epicerie d'art, uneboutique installée à Eymoutiers(87) gérée sous forme associativepar les artisans qui tiennent laboutique à tour de rôle.

Et aussi

L'Épicerie d'art

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… un prix plusjuste

Photos fournies par les structures

Page 10: Exposition l'ESS en Limousin

La vocation du Crédit Coopératif (deux agences en Limousin) est de « concourirau développement des personnes morales qui composent l’économie sociale ».Ses sociétaires sont essentiellement des personnes morales clientes : associa-tions, coopératives, mutuelles, PME-PMI adhérentes de coopératives, etc. Parnature et par choix, le Crédit Coopératif partage avec l’ensemble des entreprisesd’économie sociale une vision responsable de l’économie et il est acteur d’undéveloppement durable. Partenaire historique des acteurs de la solidarité, banquierengagé, pionnier et leader en matière de finance solidaire depuis 1983, il apporte sonsoutien, soit par des expertises bancaires, soit en développant des produits qui permet-tent de donner un sens à votre épargne.

Le Crédit Coopératif

'argent n'est pas neutre. Selon ce qu'on en fait, selon les institutionsauxquelles on le confie, il ne servira pas à la même chose. Les banques coopératives et mutualistes ont été créées pour offrir desproduits d’épargne hors des circuits de la spéculation. Elles

présentent également désormais des produits d’épargne solidaire quifinancent des projets à forte utilité sociale.D'autres initiatives, plus locales, proposent aux épargnants de gérerensemble des sommes collectées pour être mises au service de projetsalternatifs ou solidaires. C'est le cas des Cigales, des Garrigues ou d'autres initiatives de mobilisation de l'épargne locale. Que l'argent serveà côté de chez soi et qu'on en garde en partie la maîtrise !

L’argent a une odeur...épargner autrement

Finansol fédère les organisations definance solidaire en France (financeurssolidaires et établissements financiers).Il a pour rôle l’information, la promotionet le développement de l’épargne et dela finance solidaires. Il garantit lasolidarité et la transparence des place-ments financiers qu’il labellise.

Mis en place par le Crédit Mutuel, voici un livret d'épargne qui permetau souscripteur de reverser tout ou partie de ses intérêts à une ouplusieurs associations d'intérêt général ou reconnues d'utilité publi-que. Le Limousin est ainsi la troisième région de France à promouvoirune épargne solidaire locale : l’argent des épargnants locaux pour lesassociations limousines. Une façon de ne pas épargner idiot etaveugle...

Et aussi Finansol Un livret d'épargne « pour les Autres »

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11 Photos fournies par les structures

Page 11: Exposition l'ESS en Limousin

Un club Cigales (Club d'investisseurs pour une gestion alternative etlocale de l'épargne solidaire), est une structure de capital risquesolidaire mobilisant l'épargne de ses membres au service de la créa-tion et du développement de petites entreprises locales et collectives(SARL, SCOP, SCIC, SA, association…). Un club est constitué de 5 à 20personnes qui mettent une partie de leur épargne en commun, reçoiventles créateurs et décident de leurs placements. C’est aussi un lieud’échanges et d’autoformation sur les questions économiques et dedéveloppement local, où investisseurs et porteurs de projet fontl’expérience d’une économie socialement responsable et solidaire.En Limousin, dans la suite de plusieurs clubs actifs dans le passé, ledernier né est creusois : c'est Cigale en Marche.

Habitat et Humanisme regroupe des associations locales (Habitat et HumanismeLimousin) qui ont pour but de reloger des familles et des personnes seules endifficulté dans des logements décents, à faible loyer, dans des quartiers équilibrés.Pour les aider, vous pouvez ouvrir un livret ou souscrire des parts de fonds com-mun de placement ou d’assurance vie.

France Active est un réseau de proximité (LIDÉ enLimousin) qui aide les personnes en difficulté à créerleur entreprise et finance les entreprises solidaires(insertion par l’activité économique, associations

d’utilité sociale). Le réseau France Active s’engage auquotidien pour développer une économie plus sociale et

plus solidaire et contribue ainsi à renforcer la cohésion sociale.

...une épargnesolidaire

Habitat et Humanisme

France Active

Et aussi Des Cigales prêteuses

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"Assis en face de gens qui medemandaient du crédit, je me disais :

cette affaire peut réussir, je vais la faire.Un vrai banquier se serait dit :

cette affaire peut ne pas réussir, je ne lafais pas."

Léon WALRAS (1834-1910)

Photos fournies par les structures

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L’UTIM (Union technique interdépartementale mutualiste) est née du regroupement dela Mutuelle du Limousin, créée en 1936, et de la Mutuelle creusoise, créée en 1945.Les nécessités du secteur de la complémentaire santé l’ont amenée à rejoindre legroupe Eovi. À but non lucratif, gérées par le Code de la mutualité, les mutuellesfédérées au sein de l'UTIM sont des communautés de personnes réunies autour devaleurs communes, avec comme objectif d’œuvrer ensemble pour mieux se protégerdes incertitudes de la vie dans les meilleures conditions de coût et de responsabilitépartagée. Elles s’appuient sur des valeurs de solidarité et d’entraide et protègentaujourd'hui plus de 100 000 personnes en Limousin. Elles sont membres de la MutualitéFrançaise qui regroupe la quasi-totalité du mouvement mutualiste de la santé.

Eovi, mutuelle du Limousinet mutuelle creusoise

a maladie, la vieillesse, la dépendance due au grand âge, l'accident, lecoup dur... En mettant individuellement un peu d'argent dans un potcommun, se construit, via les mutuelles ou les assurances coopératives,une protection collective. C'est « tous pour un, un pour tous » !

Contrairement aux assurances privées, les systèmes de protection mis enplace au sein de l'économie sociale et solidaire, ne cherchent pas à faire deprofit sur cette collecte d'argent. Il arrive même que certaines années desristournes soient reversées aux assurés. Pour les structures de l'économiesociale et solidaire on ne fait pas d'argent sur la santé ou la vieillesse.

Un exercice de solidaritéS'assurer autrement

Face aux difficultés querencontrent beaucoup depaysans, certains d'entreeux fondent en 2005l'antenne limousine duréseau « SolidaritéPaysans ». L'associationcomposée d'une quin-zaine de bénévoles sou-

tient chaque année une centaine d'agriculteurs sur leur ferme ou, le plussouvent..., à la banque ou au tribunal.

L'association « Roulons vers... »regroupe 25 agriculteurs. Sonbut : développer les énergiesrenouvelables dans les exploita-tions. Sa première action a étél'acquisition d'une presse itiné-rante pour fabriquer de l'huileutilisée comme carburant vert pour les tracteurs. Chaque litre produitest surfacturé de 2 centimes qui alimentent un fonds de solidarité des-tiné à aider les membres du groupe qui pourraient avoir un problème oudes difficultés liés à l'utilisation de l'huile.

Et aussi

Des paysans accompagnent des paysans « Roulons vers... » la solidarité

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Page 13: Exposition l'ESS en Limousin

En 1984, douze agriculteurs de Sainte-Anne - Saint-Priest (87) créent uneCUMA : Coopérative d'utilisation de matériel agricol en commun. C'est lemoyen d'acheter ensemble des outils trop coûteux pour un seul : moissonneuse,ensileuse... Dix ans plus tard, ils créent un groupement d'employeur et laCUMA dispose de matériel complémentaire pour trois agriculteurs qui en fontaussi profiter une quinzaine d'autres, habitants de la commune.

Créées au tout début des années 1960, la Matmut et la Macif (sixagences chacune en Limousin) sont des sociétés d’assurance

mutuelle qui ont voulu transposer dans le secteur de l’assurance, lesprincipes de solidarité et d’absence de but lucratif qui gouvernent l’action

des mutuelles santé. Exemplaires de l’économie sociale, elles n’appartien-nent ni à des actionnaires, ni à l’Etat. Elles ne visent pas le profit individuel et le

pouvoir appartient aux sociétaires. Ce mode de fonctionnement n’empêche pas larigueur dans la gestion et le professionnalisme dans les services.

…bénéficiaires etresponsables

La CUMA de Sainte-Anne – Saint-Priest

Macif et Matmut

Deux groupes d'une trentaine d'agriculteurs, à Bourganeuf et àPontarion (23), se sont organisés et assurés pour pouvoir intervenir surles fermes de leurs collègues si l'un d'eux, victime d'un accident oud'un autre problème, ne peut plus assurer la conduite de son exploita-tion. À l’image des premières sociétés de secours mutuels, cette assu-rance coups durs fonctionne depuis plus de dix ans.

Et aussi

« À la fois bénéficiaires et responsablesdes garanties accordées, les adhérents

d'une mutuelle ne sont bien assurés ques'ils sont bons assureurs »

Edmond Proust, premier président de la Maif

Une mutuelle d'entraide

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C'est l'une des plus importantes entreprises de second œuvre du bâtiment de larégion. La Société ouvrière des plombiers couvreurs zingueurs est aussi l'une desplus vieille SCOP du Limousin. Créée en 1905, elle regroupe 200 ouvriers, électriciens,plombiers et zingueurs. À Limoges, le campanile et le premier dôme de la gare desBénédictins, celui de la préfecture, la sphère paratonnerre de l’église Saint-Michel-des-Lions, le réseau de chaleur de la technopole Ester, c'est elle ! Elle se distingue parsa longévité, une notation « excellente » sur la sécurité de ses chantiers mais aussi par l'effort de formation (6,5 % de la masse salariale) ainsi que l'implication des salariés.

La SOPCZ de Limoges

ravailler ensemble. Être collectivement son propre patron. Seregrouper pour partager solidairement le travail. Tels sont lesmoteurs de certaines entreprises de l'économie sociale. Dans lesSCOP (Sociétés coopératives de production), les entreprisesd'insertion, les entreprises associatives..., la propriété est collective

et le projet fait appel aux talents et à la responsabilité de chacun. Travaillerdans une entreprise coopérative c'est travailler à un projet commun et c'estêtre copropriétaire de son outil de production.

Coopérer pourtravailler ensemble

Entreprendre autrement

Créé en 2001, le statut de SCIC est un nouvel outil del'économie sociale. « Société coopérative d'intérêtcollectif », elle est faite pour réunir des partenairesdifférents (usagers, salariés, collectivités locales...)autour d'un projet commun d'intérêt général. EnLimousin plusieurs SCIC sont en création autour del'alimentation bio, du service à la personne, du boisénergie ou du logement.

Salaires égaux, gestion collective etpartage des tâches de production : cettescierie-raboterie d'une vingtaine desalariés coopérateurs est installée àFaux-la-Montagne (23). C'est uneSociété anonyme à participationouvrière, pionnière dans le secteur del'éco-habitat. Avec quelques autresentreprises limousines elle fait partie duRéseau d'échanges et de pratiquesalternatives et solidaires.

Et aussi

Les SCIC Ambiance Bois

T

15 Photos fournies par les structures

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Installée en 2006 à Eymoutiers (87), cette coopérative d'entrepreneurssalariés regroupe une vingtaine de professionnels : un tailleur depierre, des graphistes, une conteuse, une traductrice, un créateurde mobilier en châtaignier, etc. Le principe : chaque créateurdéveloppe sa propre activité dans un cadre collectif coopératifoù la gestion et l'administration sont mutualisées.

À Rimondeix (23), la ferme de Saintary accueille depuis 2005 unchantier d'insertion qui permet à 12 salariés de reprendre pied

dans le monde du travail. Soutenu par un encadrant technique etune animatrice, ils produisent des légumes vendus sous la forme de

paniers aux adhérents-consommateurs de l'association. Les Jardins deSaintary font partie depuis 2007 du Réseau national des Jardins de Cocagne.

...libresde notre destin

Cesam-Oxalis

Les Jardins de Saintary

Un théâtre à la campagne ? C'est laChélidoine qui depuis 1987 a dresséses tréteaux en Corrèze, à Égletonsd'abord, puis à Saint-Angel. Lieu decréation artistique, d'accueil de spec-tacles, mais aussi de formation etd'animation culturelle en Haute-Corrèze, l'équipe est organisée en SCOP

et réunit 3 comédiens, 2 administratifset un technicien. Ce choix est avant tout philosophique : « Il s'agit dedéfendre notre outil de travail en s'y impliquant totalement. Avec le sta-tut SCOP nous prenons notre destin en main. »

Et aussi

La Chélidoine

« Les salariés sont sociétaires etseuls porteurs du capital. Cela veutdire que nous sommes libres

de notre destin. »Claude Pajot, PDG de la SOPCZ

16 Photos fournies par les structures

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Créée en 1964, l'Agardom est la plus grosse des 7 associations creusoises de ser-vice d'aide et d'accompagnement à domicile. Pour aider les personnes dépendan-tes, elle mobilise ses 350 salariés en tant que prestataire, auxquels il faut ajouter400 autres salariés, employés directement par les usagers, mais dont elle assure lagestion administrative. À ce titre, c'est un acteur majeur du secteur médicosocial dudépartement.

L'Agardom d'Aubusson

our répondre aux nombreux besoins de la société, l'association estl'outil idéal. Elle réunit autour d'un objectif commun des individusqui s'engagent à le servir. Partant souvent d'un engagement citoyenet bénévole, certaines d'entre elles deviennent de véritables acteurs

de la vie sociale en créant de nombreux emplois pour atteindre leur but.C'est ainsi que le plus gros employeur associatif limousin est l'Associationd'aide à domicile aux personnes âgées et en difficulté de Limoges avecplus de 600 emplois. Mais le paysage associatif régional est aussi un véri-table patchwork qui reflète l'ensemble de la vie : éducation, social, culture,sport, loisirs, solidarité, etc. Rien de ce qui fait la vie n'est étranger auxassociations !

Associations, tout un mondeS'investir autrement

Installée à Neuvic (19), la Maison de l'eau et de la pêche a fait del'éducation à l'environnement, en particulier vers les jeunes, labase de son activité. Mais cette association, qui emploie 4 salariés àtemps plein, proposeaussi des stages depêche et met sonexpertise en matièrede milieux aquatiquesau service des collec-tivités locales et d'or-ganismes publics ouprivés.

Et aussi La Maison de l'eau et de la pêche

Un siècle après la mort de Frédéric Le Play, son château de Ligoureest devenu une structure d'accueil qui peut recevoir jusqu'à50 personnes. Des groupes viennent y organiser des activités. Lesusagers du château, par la volonté de l'association qui gère le bâti-ment, ne sont pas de simples consommateurs de loisirs et sont ame-nés à prendre en charge la vie matérielle de leur séjour.

L'Association du château de Ligoure

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17 Photos fournies par les structures

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Beaub’FM, RTF Limoges, RMJ, Kaolin FM, Radio Vassivière, Radio PAC... En Limousin, ilexiste 11 radios associatives qui, chacune sur son territoire, contribue à faire circulerl'information et à animer son pays. Regroupées au sein du GRAL (Groupement desradios associatives du Limousin), elles emploient 30 salariés et sont écoutées par aumoins 33 000 Limousins chaque jour et en touchent 300 000 sur l’année. De plus, 300bénévoles participent à la vie de ces médias de proximité.

Créé en 1989, le Réseau d'échanges réciproques de savoirs deBeaubreuil met en relation des gens qui offrent et demandent des

apprentissages : recettes de cuisine contre initiation à l'informatique,cours de langues contre formation à la mosaïque, etc. Entièrement

bénévole, l'activité du réseau est fondée sur la solidarité entre les gens.140 personnes viennent chaque année y échanger leurs savoirs.

...de la citoyennetéactive

Ondes positives

Échanger des savoirs

Et aussi

« La démocratie a besoin d'espaces intermédiai-res, de lieux d'expression de l'expertise popu-

laire, de construction de la citoyenneté active...et donc d'associations qui animent un réel débat

de société et portent un projet participatif. »François Hannoyer, directeur de l'ADELS (Association pour la

démocratie locale et sociale)

À Chatelus-le-Marcheix (23), des associations ont voulu proposer à leurs salariés à temps partiel des complémentsd'activité. Après avoir repéré les besoins sur leur secteur, ellesont créé en 2002 un groupement d'employeurs. Un office detourisme, un club de foot, un club de VTT, une bibliothèqueintercommunale et une commune mutualisent ainsi 7 emplois...au bénéfice des salariés qui peuvent ainsi travailler à tempsplein et des associations qui peuvent faire appel à eux en fonc-tion de leurs besoins.

Le groupement d'employeurs castelmarchois

18 Photos fournies par les structures

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Avec 18 500 salariés, les associations sont de très loin le pre-mier employeur de l’économie sociale. Mais c’est un emploiplus dispersé avec une forte proportion de temps partiels, voiretrès partiels. Le secteur de l’action sociale se taille la part dulion puisqu’il représente 60 % de ces emplois (3 000 pour l’ac-cueil des personnes handicapées, 3 000 pour l’aide à domicileet 1 300 pour l’aide par le travail). Loin derrière, le secteur del’éducation représente 2 600 emplois salariés. Enfin, les loisirs,le sport et la culture ne salarient que 1 200 personnes.

Les coopératives emploient 5 500 salariés. La moitié d’entre eux le sont dans les établissements bancaires. Lescoopératives agricoles (commerce de gros) emploient unpeu plus de 1 000 salariés. Les autres établissements coopératifs se partagent entre des coopératives de production (SCOP) et des magasins d’alimentation.Les mutuelles emploient près de 1 500 salariés dans lacomplémentaire santé et l’assurance des biens.

Un emploi sur dix en Limousin

n peut estimer entre 12 et 15 000 le nombre de structures del’économie sociale et solidaire en Limousin. Plus des 9/10es de

ces structures sont des associations. Elles couvrent des activitésextrêmement diverses.

L'économie sociale et solidaire,une force économique et socialepour le Limousin

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Les structures de l’économie sociale emploient 25 000salariés dans 2 700 établissements, soit 11 % de l’emploisalarié en Limousin. La région se situe ainsi un peu au-dessus de la moyenne nationale (10 %).

Coopératives : un salarié sur deux dans un établissement de crédit

Répartition des effectifs salariés des coopératives limousinesSource : INSEE - CLAP 2005

Associations : essentiellement dans le secteur sanitaire et social

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Répartition des effectifs salariés par secteur dans les associations limousinesSource : INSEE - CLAP 2005

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Exposition réalisée par La Navette et la CRES Limousin dans le cadre du Mois de l’économie sociale et solidaire - Imprimée par la SCOP DPS -Novembre 2008

Un tiers-secteur menacé ?Cependant, si le Limousin est un terrain favorable à l'expansion de l'économie sociale et solidaire,celle-ci n'est pas présente de manière uniforme sur l'ensemble du territoire. Certains Paysmanquent, en effet, cruellement de structures d'économie sociale et solidaire qui ne viennentdonc pas pallier le manque d'équipements. Il semble donc important de réactiver la création destructures dans ces Pays et de conforter les structures existantes.Un autre enjeu est la sauvegarde des statuts juridiques de l'économie sociale et solidaire et desavantages qui y sont liés. Les statuts coopératifs et mutualistes sont ainsi en danger et discu-

tés fermement à Bruxelles avec une pression de certains lobbies qui souhaiteraient voir dispa-raître l'économie sociale et solidaire car elle est jugée non concurrentielle. Derrière ces trac-tations, se cache vivement l'envie, pour ces lobbies, de voir disparaître des entreprises où lecapital n'occupe pas la première place et donc loin des mouvements spéculatifs qui animent lereste de l'économie.

Un rôle social indispensableLa palette des secteurs d'activités couverts parl'économie sociale et solidaire et la diversité desstatuts juridiques témoigne de la possibilité d'incarner les valeurs de solidarité et de démo-cratie dans l'entreprise quelle que soit l'activitéprincipale exercée. En plus de jouer un rôleécono-mique, l'économie sociale et solidaire a unrôle de développement local en faisant contre-poids à la désertion des services dans les zonesrurales. Les structures de l’économie sociale etsolidaire s’appuient sur un vivier de bénévolesqu’on évalue à 25 000 équivalents temps plein enLimousin (Le paysage associatif français, VivianeTchernonog). Une création de richesse sociale etcitoyenne qu’il convient de soutenir efficacement.

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...un rôle de développementlocalForte présence de l’économie sociale dans les zones les moinsbien équipées