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Tin AL'X PIGEONS DE CANNES-LA. BOCCA. Plusieurs tireurs ont pris part au prix des Clématites. Résultats : Poule d'essai : 3 pigeons ù 25 m., barrage a 2(\ m. Entrée : 10 francs. Gagnant M. Deloy, U/3; 2', Mgr le prince Gennaro, 6/8. Prix des Clématites, 5 pigeons à 27 m. (1 souvenir offert par la direction, ajouté à une entrée de 20 fi\). 1", M. Deloy, 5/.">; 2*place, barrage, M. Parot, 6/8. Poule réglementaire : 3 pigeons à 27 m., barrage à 28 m. Gagnant Mgr le prince Gennaro, 5/6; 2", Mgr le prince Philippe, 4/6. Poule à l'Américaine : 3 pigeons à 27 m.', barrage à 28 m. Gagnant : Mgr le prince Gennaro 5/6. S. A. R. Mgr le prince Gabriel s'est adjugé une poule de 5 pigeons à 24 m. tuant 4/5. Ces jours-ci, MM. Bonjour, Archinet, P. Deloye, Croslnv, G. Savalo, etc, se sont disputés de nombreuses poules très intéressantes. Dimanche 5 courant, il 2 heures : Prix des Fris, 1 souvenir offert par I,L. AA. RR. le Comte de Caserta et le prin- ce Gennaro de Bourbon, distance frxe, 7 pigeons à 26 m. Le Journal des Etrangers est la seu- le Revue Mondaine publiant la Liste of- ficielle des Hivernants. En vente par- tout au prix de 0:25 seulement. DE MONACO-MONTE-CARLO. , Aujourd'hui, vendredi 3 mars : . A Midi, Tir aux Pigeons, Prix Trat- tmansdorff, (handicap), 1.000 fr. A 2 h. J, Concert au Casino par le Septuor. A 3 heures, au Palais des Beaux- Arts : le plus hevreitx des Deux, comédie en 1 acte, de M. Coubertin, jouée par Mlle Madeleine Farna; MM. de Germi- ny, de Berminghain. Daphnis et Chine, ballet en 1 acte, de M. Ch. Egly, dansé par Mlles Pavlova, Luparia, Meylach et les dames du corps de ballet. ' A4 heures ï, salle de Musique du Casino, concert Louis Garnie : 1. Guillaume Tell, ouverture, Ros- sini (violoncelle : M. H. Richet; flûte : M. G. Laurent; cor anglais : M. L. Rey) 2. Première rencontre, mélodie, Grieg; 3. Devant laMadone, souvenir d'une nuit de .Noël à Rome), Massenet; 4. Cé- lèbre Menuet, Boccherini ; 5. a) Ave Ma- ria pour violon, Schubert; h)Ilonde des Lutins, Bazzini (M. L. Zighéra); 6. Le Père la Victoire, marche française, L. Ganne. Ce soir, à 9 heures \, Concert de Ga- . la donné par M. Emile Mendelo, violo- niste; Mlle Henriette Rnstagni, harpis- te, avec le concours de l'orchestre L. Ganne. Au programme : 1. Parade Militaire, Massenet; 2. Peer Gt/nt ({" suite d'orchestre), Grieg; 3. a)Havanaisc pour violon, Saint- Saêns; 1)) Zapateado, Sarasate (M. Emile Mendelo); 4. Impromptu-Capri- ce pour harpe, Pierné (Mlle Rostagni); 5. n)llomance en fa, Beethoven; b) La Clochette, Paganini (M. Mendelo); 6. Farandole de V Artésienne, Bizel. Au piano : M. Yvain. L'orchestre sous la direction de M. Louis Ganne. — Demain samedi, au théâtre, à 8 11. i, I.a SoniwHiliitla. FEUILLETON DU UTTOHAl. 97 Le Sorcier Noir Q-rand. r o m a n iaa.ed.it par FRÉDÉRIC VALADE Personne, aujourd'hui, n'en concevrait beaucoup d'étonnement, puisque les phéno- mènes de l'hypnotisme n'ont pus fait seule- ment l'objet des discussions et des expérien- ces les plus savantes, mais encore ont été traînés sur les planches par des bateleurs et des charlatans éhontés, au nombre desquels il convient de placer le fameux Donato, dont la réputation, pendant une quinzaine d'an- nées, fut universelle. A l'époque se place notre récit, il en était tout autrement, On ne connaissait guère l'hypnotisme que par les travaux de l'Anglais James Braid, qui fut véritablement le rénovateur d'une science oubliée depuis longtemps, et que van Helmont pratiqua avec succès, en se servant d'un objet brillant pour plonger ses sujets dans le sommeil. Mais van Helmont lui-même n'était pas le premier à avoir approfondi le mystère de l'hypnose, car, en remontant le cours des siècles, on retrouverait aisément la trace de cette pratique dans les mystères de quelques peuples anciens. Les prêtres d'Kgypte, ceux de Chaldée, les anciens chefs de la religion dans lej Indes d'autres encon-, connaissaient le secret de De-oi, Ue-là Et nous aussi, nous parlerons de la jupe-culotte pour en dire tout le mal possible au point de vue esthétique en lui accordant, cependant, des circons- tances atténuantes, ne sommes-nous pas en Carnaval ? Le grand couturier qui a attaché lo premier grelot de cette folie, s'est plongé dans une nouvelle conception et, d'ici une quinzaine de jours, il doit lancer la jupe-curé ! véritable soutane boutonnée du haut jusqu'en bas, très étroite, sans garniture, ni taille, peut- être même poussera-t-il la fantaisie jusqu'à la doter du manteau plissé, partant des épaules, que portent en visites de cérémonies, messieurs les prélats. Quoiqu'il en soit « le plateau » des magasins de nouveautés expose des modèles variés de mannequins habillés de jupes-culottes et les envois sont nombreux pour la province. Notons une des mieux réussies : le pantalon arrêté a la chevile, très froncé est en surah ou pongée, bleu Blériot à fines raies blanches, une jupe fendue sur les côtés, ensurah uni ou serge ou drap satin, le recouvre, ce n'est donc que par le mouvement de la marche que l'oeil amusé, rasant la terre, s'a- perçoit du pantalon sur lequel on a versé assez d'encre pour le noircir a ja- mais. Il y aencore pour les femmes sveltes et élancées quelques tailleurs à petite culotte couverte de tresse soyeuse, toujours sous deux pans d'étoffe rap- pelant la jupe cycliste; une veste mi- gnonne à grand col marin bleu, brodé de bleu lavé l'accompagne et de ces essais tentés actuellement, il pourrait bien sortir, un jour, quelque chose de pratique et de possible. Mais ce qui semble plaire plus par- ticulièrement, c'est la souple redin- gote de charmeuse noire s'ouvrant sur une jupe-harem en charmeuse améthys- te et, après les manches japonaises, les turbans, la culotte odalisque est certainement la plus acceptable, car ces costumes nouveau jeu sont de co- loris vibrants où l'on ]>eut faire inter- venir toutes les variétés de cachemire. Nous sommes en pleine période de distractions, nos élégantes reculant le plus possible l'austérité du Carême. A Paris, les thés, les parties de théâ- tre, les visites, les dîners, les soupers au restaurant sont les principaux mo- tifs de réunion. Sur la Côte d'Azur, il y a le Casino et ses attractions, il y a cette Méditerranée, qu'un jeune poète, M. Achille Richard célèbre, exulte, chante : Salut, ô mer des mers, ô Méditerranée ! O jours les plus beaux de l'année ! Je quitte le ciel froid et je sors du sommeil Etvoici qu'au réveil,de nouveau,je t'admire Dans ton immense sourire Frémissante et pâmée aux baisers du soleil t Les toilettes se font donc aussi scin- tillantes, lamées, ou couvertes de gammes, enrichies de strass, le des- sin des épaules s'accuse précis sous des draperies de tulle et l'élégance de la fleur étrangère ne cède en rien à celles des jolies Madames Parisiennes qui vont chercher chaque année les tiédeurs réconfortantes, les senteurs enivrantes du Midi parfumé. Pas beaucoup de nouveauté dans les chapeaux en dehors du ruban, cet or- nement flirteur, omluleux et divers, dont on vante justement la grâce ex- quise sera sans doute la passionnette de la saison prochaine. Du pekiné noir provoquer un sommeil hu-idcetl'on peutsans peine s'imaginer l'effet de surprise et de ter- reur provoque en ces âges éloignés sur l'es- prit des foules par des phénomènes auxquels leurs auteurs ne manquaient pas de donner une origine sacrée. Comment van Helmont avait-il retrouvé le secret de l'hypnotisme ? Le tenait-il d'un autre savant ? I.'avait-il reconstitué seul ? C'est ce qu'il est impossible de savoir, car rien n'était plus caché que la vie, les travaux, les découvertes des savants de son époque, surtout lorsque ces savants, à l'exemple de ce dernier, se préoccupaient du « grand oeu- vre » et de l'alchimie descendaient insensi- blement vers les pratiques de magie. Ce ne fut qu'au dix-neuvième siècle que l'Anglais James Braid appela l'attention (les médecins sur l'hypnotisme. Il en décrivit les phénomènes, les repro- duisit, chercha à en faire des applications pratiques dans certaines maladies, et créa autour de ce qui était presque une découverte un vif mouvement de curiosité dans le monde savant. Puis, il y eut une nouvelle éclipse. Jusqu'aux environs de 1866, c'est-à-dire neuf ans après les événements que nous ra- contons, on ne s'occupa plus du braidisme. Mais il sefitalors un mouvement énorme, qui, controuvé par les faits historiques de 1870, a repris depuis toute San ampleur. On sait trop ce qui s'est passé sous ce rapport pour qu'il soit nécessaire de le rappe- ler ici, Les travaux de l'illustre Charcot, ceux de l'Ecole de Nancy, les expériences de certains particuliers parmi lesquels le colonel de Ro- et blanc, ourlé de bleu saxe ou d'un beau ton de cerise anglaise, de l'épin- gle aux reflets veloutés, du taffetas voilé de mousseline sont crânement plantés en cocarde sur les crins ou les tagals retroussés. C. DE BONNK( 11.. HOTEL DES ANOLAIB Exposition des Beaux-Arts Le IXe Salon Cannois Un ciel gris, de l'eau grise et, au milieu de cette immensité grise, quelques rochers gris ; c'est un tableautin un peu sombre qui ne ressemble en rien à notre mer d'azur surmon- tée d'un ciel éblouissant qui, tous deux chan- tent àquelques pas d'ici. C'est cependant une bonne toile de M. Er- nest Augier, que ce ciel en mer. Quelques montagnes en dernier plan, bien campées, avec deterribles à pics en précipice, un chemin très ombrageux sous des arbres, un petit ruisseau qui tombe en gentilles cas- catellcs dans un étang qui reflète un joli ciel de Provence, tout ca ma foi, fort bien traité, c'est la vallée des Dardennes, de M. Edouard Barbarroux, un Toulonnais qui semble avoir beaucoup et bien étudié son pays. Deux portraits de M. Baraize retiennent un instant l'attention ; quels yeux cette pe- ! tite fille, c'est trop noir, vraiment pour une t enfant de cet âge ; on ne voit qu'eux qui j vous tirent, vous suivent et vous harcèlent. , Le modelé gagnerait beaucoup àêtre en- j core un peu poussé. La Fetnme nue et la Femme assise de M. i Henry Etienne Bcaunis ne sont pas mal du i tout, comme dessin, mais, il y a un mais, I le nu demande une étude très sérieuse, très poussée et on n'accepte guère les pochades, dans une exposition. Un peu de modelé et des couleurs moins ternes les mettrait en valeur. Mlle Henriette Benjamins a présenté trois tableautins grands comme ça. Pour une jeu- ne, toute jeune, bravo ! Il est vrai qu'on a dit voici pas mal de temps qu' aux âmes bien nées La valeur n'attend pas le nombre des années. Une élude et Chez Grand'Mêre, ce sont des études, de bonnes études, malheureusement, il a été, à cette dernière, ajouté la mention : intérieur hollandais; Ça n'est pas plus hol- landais que vous ou moi, c'est de tous les pays sans soleil, de tout le nord, plus simple- ment. On a fait tant de Hollande déjà que peut- être Mlle Benjamains a voulu, elle, sortir de l'ornière et faire du personnel... Quelque chose de tout à fait joli, par exem- ple, c'est sa paysanne hollandaise, la Tri- coteuse. Une jeune fille travaillant, éclairée en plein par sa lampe à réflecteur, éclairée d'une jolie lumière. A la bonne heure, voici une bonne toile, il y ade la vie et de la lu- mière, là-dedans. La rue El-Halfaoucica, de M. H. L. Be- nett, une rue mouvementée sous le ciel écla- tant de Tunisie, que diable peut bien faire ce gamin pendu à l'âne du premier plan ? On ne saurait trop le comprendre. Le jour et le mouvement manquent et laissent pas mal àdésirer. C'est de la peinture moderne, et ce c'est pas la seule malheureusement. Un ciel éclatant, un horizon mcrvcileux, troués d'une silhouette massive homme ou monstre ?,.. c'est après la guerre. Un symbole, probablement, cette masse qui exquisse le geste du semeur, tout de mê- me, quel joli effet de lumière dans ce per- sonnage ! De l'eau sale d'où émerge un semblant de toit et d'autres choses indéfinissables, sous un ciel sale, voici impression d'inondation qui me rappelle le brouillard à couper au couteau que je vis naguère au salon des in- cohérents. Ces deux toiles sont ducs à M. J. P. L. Berges. M. Alfred Bcrgier doit être un jeune, je lui conseillerai volontiers de s'y mettre très chas figure en bonne place, ont fait l'objet de commentaires passionnés, de discussions violentes, qui sont dans toutes les mémoires. Nous n'avons pas à en parler. Nous nous bornerons à dire qu'entre les j polémiques et les curiosités soulevées par les travaux de James Braid, et ce que nous nous plairions ;\ nommer la grande poussée de 1866, l'hypnotisme n'avait pas cessé d'être étudié et expérimenté dans le silence du cabinet. La science universelle ne permet àrien de se perdre. Elle avait pu, de van ffelmont à Tînùd, conserver le secret de l'hypnose. Comment eut-elle pu le laisser anéantir après la mort du savant anglais ? Ce que nous avons surpris des travaux de Gaspard Schumacker, de sa prodigieuse mé- moire, de sa puissance intellectuelle, et aussi de ses bizarres expériences dans le domaine de la magie, de la nécromancie, doit donc nous permettre de ne montrer aucune sur- prise devant le si curieux incident que nous rap portons. Anne-Marie donnait d'un sommeil hypno- tique, qui la soumettait entièrement à la volonté duSorcier Noir. Pendant un instant, ce dernier, penché sur la jeune femme, touchant légèrement son front, ses yeux, ses lèvres, son cou, la regarda dormir en silence. Enfin, il lui dit : — Comment vous trouvez-vous ? La comtesse remua les lèvres, mais ne répondit pas, Gaspard renouvela sa question : — Comment vous trouvez-vous ?... Rç- garic/.-moi !... Parlez !... Je le veux! sérieusement; ses Paysages de Provence et Environs d'Avignon qu'il expose aujourd'hui, manquent de bien des choses et sentent le débutant. Espérons que nous le reverrons grandi. Il y a aussi quelques aquarelles de M. lier- riat, c'est un peu flou, ca sent aussi son jeune, un peu plus de vigueur ne messiérait pas, Hô ! I que voici une bi/.arre impression ! c'est une vieille église bordée de grands ar- bres, largement tachés de soleil. Elle est vieil- le, bien vieille, l'église et elle demande à re- tourner à la terre, notre mère à tous ; si bien qu'elle penche, qu'elle penche énormément et qu'elle va tout entraîner dans sa chute. C'est un paysage. Notre-Dame de Vie de Mlle Bouffay. Mme de Boccard expose, elle, des fleurs, que voulez-vous, c'est l'art spécial à la fem- me, la fleur, probablement par affinité, tou- tes les dames en veulent peindre et, ma foi, certaines y réussissent. Un Saint-Georges tout doré, tout rutilant, qui Uansperse un dragon, tout l'intérêt du tableautin est là, .si bien que ledécor du Petit Palais qui méritait mieux, cependant, est absolument laissé de côté. Puis, des rosés, une impression, plutôt qu'un tableau ; tous deux sont signés Pierre Bonnaud. Un paysage mouvementé et de marines de tempête, quelques bonnes études au cou- teau, de M. Bonamicci. Que j'aime ces ro- chers rouges, du beau rouge sanglant des roches chaotiques de l'Estércl et de la Cor- niche d'Or. (A suivre). ' CHRONIQUE LOCALL Le temps À Cannes. Communiqué par la Maison Alexandre opticien, 24 rue d'Antibes Belle Journée Le thermomètre marquait minima au nord 6.2 maxima 16.8 Baromètre 767.0; Hygromètre 65. Temps probable aujourd'hui Baau. la Boooa On nous écrit : Monsieur Je Rédacteur, La Municipalité a laissé une ménage- rie s'installer bien devant l'école de la Rocca. Pourquoi cette tolérance ? Est-ce que la Bocca serait considé- rée comme le dépotoir de Cannes ? Cette ménagerie, en effet, n'est pas seulement une gène pour les voisins, mais encore un danger pour les en- fants. Nous protestons énergiquement con- tre cet état de choses et nous deman- dons qu'on nous débarrasse de cet éta- blissement qu'on aurait pu garder à Cannes. Un groupe d'habitants de la Bocca. Nous renvoyons cette réclamation motivée au maire de Cannes. C'est lui qui a fait le mal. Lui seul doit et peut le réparer. UNMOT Quand la Discipline Républicaine ap- pela à son service tous les déchets du journalisme, elle arbora comme ensei- gne une symbolique mongnoire Que, par ta suite, elle oublia de garnir de pico- tin. C'est pourquoi M. Vidal rue. Qu'y puis-je. Rien. Aussi bien je n'ai aucun goût pour soigner ce genre de (jïtttrtrupèdcs. II relève du palefrenier. Et je ne fréquente pas les étables. E. P. La jeune femme s'agita, aspira l'air bruyamment puis dit d'une voix faible : Je me sens bien! — Vous n'éprouvez aucun malaise ? — Aucun... Il mesemble, cependant, que ma respiration est gênée. Schumacker, lui touchant de nouveau les lèvres reprit : — Maintenant, c'est fini !... J'ai chassé cette gêne.,. Vous pouvez respirer. Ah ! oui ! fit l'endormie, qui respira avec une expression de satisfaction. — Voilà qui est bien !... A présent, vous allez répondre à mes questions... Vous me direz la vérité... Rien que la vérité... — Rien que la vérité, murmura Anne-Ma- rie. — D'ailleurs, une femme comme vous ne ment jamais.,. Dites-moi ? Il est arrivé un gros chagrin, il y a quelques fours ? — Oui... Un gros chagrin ! répondit la jeune femme, en même temps qu'une ombre passait sur sa physionomie. Georges Schumacker sentit qu'il risquait de se heurter à cette obstination curieuse des hypnotisés, qui se termine en crise de nerfs, s'il abordait directement le sujet qui le préoccupait. Il savait aussi que les premières minutes de conversations sont pénibles, dans le som- meil. L'être humain conserve encore une certaine indépendance. Il oppose une résistance instinctive à son maître momentané. A cet instant, il convient d'agir avec pru- dence et de ne s'approcher du but que par des chemins de traverse. — Quel jour était-ce ? reprit-il. Nos Poëte» M. Georges l.egagncux, sous le titre « HEURES DE MA VIE AÉRIENNE publie ses impressions dans VEcho des ^ivorts de Paris, du 2 Mars 1911. Nous détachons le passage suivant que nos concitoyens liront avec plai- sir : Donc, les écluses du ciel ayant, pour tin instant, fermé leurs vannes, je dé- colle entre les grands arbres gluants de cette solitaire mute nationale, et me revoilà monle-en-l'air comme par de- vant. Les voitures courent à la recher- che de ma me aie ! la plume m'a fourché... à la recherche de Mamet, ai- je voulu écrire, à l'encre violette. Je les suis à cinquante mètres d'altitude, toujours dans le vent qui danse et re- mue comme un dément par toute l'at- mosphère. Cependant les nuées parais- sent s'éclaircir. une vague lueur d'am- bre apparaît dans le Sud, et à nouveau (décidément c'est le jour !) je me re- mémore les vers d'un certain Gaza- gnaire, actuellement maire de Cannes : Les soleils brouillés De ces ciels mouillés Pour mon esprit onl les rharmes Si mystérieux De, tes traîtres yeux Brillant a travers leurs larme»... Une bonne chose à réciter à ma bour- geoise, la prochaine fois qu'elle éplu- chera des oignons. Oserons-nous demander la suite ? M. Gazagnairc nous la refusera-t-il ? C'est le cas où jamais de chanter avec l'immortel Réranger : « !Vou!» faisions de la poésie, Anasthasic, Anasthasie, NOMS faisions de la poésie Anaslhasie et moi. » ClVIS. Le jus de tabac On sait que l'Etat distribue chaque année aux communes, une certaine quantité de jus de tabac qui est emplo- yé utilement dans laculture, notam- ment, pour combattre certains parasi- tes des plantes. Or, cette année, les agriculteurs du département n'avaient pas encore reçu un atome de la précieu- se nicotine. Ils s'étaient émus et avaient protesté. M. Maurice Rouvier, sénateur des Alpes-Maritimes, a pris leur cause en main et son intervention vient d'avoir les meilleurs résultats. L'ancien président du Conseil nousa adressé, hier, le télégramme suivant par lequel satisfaction est donnée aux cultivateurs : Je suis heureux de vous faire savoir que je suis informé qu'une quantité de huit cent soixante-dix kilos de nicotine va être mise à la disposition du préfet, pour être répartie entre les communes du département. Des instructions se- ront adressées, demain, au préfft, sur les conditions dans lesquelles les de- mandes devront être formulées. Senti- ments déroués. MAURICE ROITIER, M. Alexandre Durandy, président de la Chambre de Commerce de Xice, a également reçu, de M. Rouvier, un té- légramme l'informant de cet heureux résultat. APPARTEMENT, 10 pièces, plein midi, électricité, téléphone, jardin. A louer de suite. S'adresser au bureau du journal. (8344) — Le jour du bal des Tuileries. — Avant ou après le bal ? — Avant. — Vous étiez pourtant auxTuileries. J'y étais. — Avec votre mari ? — Avec lui !... Il le fallait. Et n'est-ce pas au sujet de votre mari que vous veniez d'éprouver cette peine ? A son sujet, oui 1 — Quelqu'un était venu vous rapporter un mauvais bruit sur son compte ? — Personne. Ouc s'cst-il donc passé ? — Pendant que je m'habillais pour le baj, mon mari s'est absenté... Il est allé faire une promenade dans les environs... Cela lui arri- vait souvent... — Après ? — Ma toilette a été terminée très vite... Je suis demeurée seule dans ma chambre... Alors... — Alors ? Anne-Marie ouvrit la bouche pour conti- nuer son récit, mais ses sourcils se froncèrent son front se plissa, clic serra les levreset parut vouloir s'enfermer dans un mutisme profond. I,e moment décisif approchait. Gaspard Schumacker, qui connaissait bien4 ces symptômes, habituels a tous les endormis, laissa la jeune femme se calmer, puis, après lui avoir passé la main à diverses reprises sur le front, il lui dit doucement : — Ne vous troubler, pas !... Vous Mes avec un ami... Avec quelqu'un qui veut vous voir heureuse, auprès d'un mari quevous aimez. Anne-Marie sourit. Oh 1 oui, je l'aime ! dit-clli-. [A suivre).

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Page 1: Exposition des Beaux-Artsarchivesjournaux.ville-cannes.fr/dossiers/littoral/1911/Jx5...Clochette, Paganini (M. Mendelo); 6. Farandole de V Artésienne, Bizel . Au piano : M. Yvain

Tin AL'X PIGEONS DE CANNES-LA. BOCCA.

Plusieurs tireurs ont pris part auprix des Clématites.

Résultats :Poule d'essai : 3 pigeons ù 25 m.,

barrage a 2(\ m. Entrée : 10 francs.Gagnant M. Deloy, U/3; 2', Mgr le

prince Gennaro, 6/8.Prix des Clématites, 5 pigeons à 27

m. (1 souvenir offert par la direction,ajouté à une entrée de 20 fi\).

1", M. Deloy, 5/.">; 2* place, barrage,M. Parot, 6/8.

Poule réglementaire : 3 pigeons à 27m., barrage à 28 m.

Gagnant Mgr le prince Gennaro, 5/6;2", Mgr le prince Philippe, 4/6.

Poule à l'Américaine : 3 pigeons à27 m.', barrage à 28 m.

Gagnant : Mgr le prince Gennaro 5/6.S. A. R. Mgr le prince Gabriel s'est

adjugé une poule de 5 pigeons à 24 m.tuant 4/5.

Ces jours-ci, MM. Bonjour, Archinet,P. Deloye, Croslnv, G. Savalo, etc, sesont disputés de nombreuses poulestrès intéressantes.

Dimanche 5 courant, il 2 heures :Prix des Fris, 1 souvenir offert par I,L.AA. RR. le Comte de Caserta et le prin-ce Gennaro de Bourbon, distance frxe,7 pigeons à 26 m.

Le Journal des Etrangers est la seu-le Revue Mondaine publiant la Liste of-ficielle des Hivernants. En vente par-tout au prix de 0:25 seulement.

DE MONACO-MONTE-CARLO.

, Aujourd'hui, vendredi 3 mars :. A Midi, Tir aux Pigeons, Prix Trat-tmansdorff, (handicap), 1.000 fr.

A 2 h. J, Concert au Casino par leSeptuor.

A 3 heures, au Palais des Beaux-Arts :

le plus hevreitx des Deux, comédieen 1 acte, de M. Coubertin, jouée parMlle Madeleine Farna; MM. de Germi-ny, de Berminghain. Daphnis et Chine,ballet en 1 acte, de M. Ch. Egly, dansépar Mlles Pavlova, Luparia, Meylach etles dames du corps de ballet.

' A 4 heures ï, salle de Musique duCasino, concert Louis Garnie :

1. Guillaume Tell, ouverture, Ros-sini (violoncelle : M. H. Richet; flûte :M. G. Laurent; cor anglais : M. L. Rey)

2. Première rencontre, mélodie, Grieg;3. Devant la Madone, souvenir d'unenuit de .Noël à Rome), Massenet; 4. Cé-lèbre Menuet, Boccherini ; 5. a) Ave Ma-ria pour violon, Schubert; h)Ilonde desLutins, Bazzini (M. L. Zighéra); 6. LePère la Victoire, marche française, L.Ganne.

Ce soir, à 9 heures \, Concert de Ga-. la donné par M. Emile Mendelo, violo-n i s t e ; Mlle Henriette Rnstagni, harpis-

te, avec le concours de l'orchestre L.Ganne. Au programme :

1. Parade Militaire, Massenet; 2.Peer Gt/nt ({" suite d'orchestre), Grieg;3. a)Havanaisc pour violon, Saint-Saêns; 1)) Zapateado, Sarasate (M.Emile Mendelo); 4. Impromptu-Capri-ce pour harpe, Pierné (Mlle Rostagni);5. n)llomance en fa, Beethoven; b) LaClochette, Paganini (M. Mendelo); 6.Farandole de V Artésienne, Bizel. Aupiano : M. Yvain.

L'orchestre sous la direction de M.Louis Ganne.

— Demain samedi, au théâtre, à 811. i, I.a SoniwHiliitla.

FEUILLETON DU UTTOHAl.

97

Le Sorcier NoirQ-rand. roman iaa.ed.it

par FRÉDÉRIC VALADE

Personne, aujourd'hui, n'en concevraitbeaucoup d'étonnement, puisque les phéno-mènes de l'hypnotisme n'ont pus fait seule-ment l'objet des discussions et des expérien-ces les plus savantes, mais encore ont ététraînés sur les planches par des bateleurs etdes charlatans éhontés, au nombre desquelsil convient de placer le fameux Donato, dontla réputation, pendant une quinzaine d'an-nées, fut universelle.

A l'époque où se place notre récit, il enétait tout autrement,

On ne connaissait guère l'hypnotisme quepar les travaux de l'Anglais James Braid,qui fut véritablement le rénovateur d'unescience oubliée depuis longtemps, et que vanHelmont pratiqua avec succès, en se servantd'un objet brillant pour plonger ses sujetsdans le sommeil.

Mais van Helmont lui-même n'était pas lepremier à avoir approfondi le mystère del'hypnose, car, en remontant le cours dessiècles, on retrouverait aisément la trace decette pratique dans les mystères de quelquespeuples anciens.

Les prêtres d'Kgypte, ceux de Chaldée,les anciens chefs de la religion dans lej Indesd'autres encon-, connaissaient le secret de

De-oi, Ue-làEt nous aussi, nous parlerons de la

jupe-culotte pour en dire tout le malpossible au point de vue esthétique enlui accordant, cependant, des circons-tances atténuantes, ne sommes-nouspas en Carnaval ?

Le grand couturier qui a attaché lopremier grelot de cette folie, s'estplongé dans une nouvelle conceptionet, d'ici une quinzaine de jours, il doitlancer la jupe-curé ! véritable soutaneboutonnée du haut jusqu'en bas, trèsétroite, sans garniture, ni taille, peut-être même poussera-t-il la fantaisiejusqu'à la doter du manteau plissé,partant des épaules, que portent envisites de cérémonies, messieurs lesprélats.

Quoiqu'il en soit « le plateau » desmagasins de nouveautés expose desmodèles variés de mannequins habillésde jupes-culottes et les envois sontnombreux pour la province. Notonsune des mieux réussies : le pantalonarrêté a la chevile, très froncé est ensurah ou pongée, bleu Blériot à finesraies blanches, une jupe fendue surles côtés, en surah uni ou serge oudrap satin, le recouvre, ce n'est doncque par le mouvement de la marcheque l'œil amusé, rasant la terre, s'a-perçoit du pantalon sur lequel on aversé assez d'encre pour le noircir a ja-mais.

Il y a encore pour les femmes svelteset élancées quelques tailleurs à petiteculotte couverte de tresse soyeuse,toujours sous deux pans d'étoffe rap-pelant la jupe cycliste; une veste mi-gnonne à grand col marin bleu, brodéde bleu lavé l'accompagne et de cesessais tentés actuellement, il pourraitbien sortir, un jour, quelque chose depratique et de possible.

Mais ce qui semble plaire plus par-ticulièrement, c'est la souple redin-gote de charmeuse noire s'ouvrant surune jupe-harem en charmeuse améthys-te et, après les manches japonaises,les turbans, la culotte odalisque estcertainement la plus acceptable, carces costumes nouveau jeu sont de co-loris vibrants où l'on ]>eut faire inter-venir toutes les variétés de cachemire.

Nous sommes en pleine période dedistractions, nos élégantes reculant leplus possible l'austérité du Carême.A Paris, les thés, les parties de théâ-tre, les visites, les dîners, les soupersau restaurant sont les principaux mo-tifs de réunion. Sur la Côte d'Azur, ily a le Casino et ses attractions, il y acette Méditerranée, qu'un jeune poète,M. Achille Richard célèbre, exulte,chante :

Salut, ô mer des mers, ô Méditerranée !O jours les plus beaux de l'année !

Je quitte le ciel froid et je sors du sommeilEtvoici qu'au réveil,de nouveau,je t'admire

Dans ton immense sourireFrémissante et pâmée aux baisers du soleil t

Les toilettes se font donc aussi scin-tillantes, lamées, ou couvertes degammes, enrichies de strass, le des-sin des épaules s'accuse précis sousdes draperies de tulle et l'élégance dela fleur étrangère ne cède en rien àcelles des jolies Madames Parisiennesqui vont chercher chaque année lestiédeurs réconfortantes, les senteursenivrantes du Midi parfumé.

Pas beaucoup de nouveauté dans leschapeaux en dehors du ruban, cet or-nement flirteur, omluleux et divers,dont on vante justement la grâce ex-quise sera sans doute la passionnettede la saison prochaine. Du pekiné noir

provoquer un sommeil hu-idcetl'on peutsanspeine s'imaginer l'effet de surprise et de ter-reur provoque en ces âges éloignés sur l'es-prit des foules par des phénomènes auxquelsleurs auteurs ne manquaient pas de donnerune origine sacrée.

Comment van Helmont avait-il retrouvéle secret de l'hypnotisme ?

Le tenait-il d'un autre savant ?I.'avait-il reconstitué seul ?C'est ce qu'il est impossible de savoir, car

rien n'était plus caché que la vie, les travaux,les découvertes des savants de son époque,surtout lorsque ces savants, à l'exemple dece dernier, se préoccupaient du « grand œu-vre » et de l'alchimie descendaient insensi-blement vers les pratiques de magie.

Ce ne fut qu'au dix-neuvième siècle quel'Anglais James Braid appela l'attention (lesmédecins sur l'hypnotisme.

Il en décrivit les phénomènes, les repro-duisit, chercha à en faire des applicationspratiques dans certaines maladies, et créaautour de ce qui était presque une découverteun vif mouvement de curiosité dans le mondesavant.

Puis, il y eut une nouvelle éclipse.Jusqu'aux environs de 1866, c'est-à-dire

neuf ans après les événements que nous ra-contons, on ne s'occupa plus du braidisme.Mais il se fit alors un mouvement énorme,qui, controuvé par les faits historiques de1870, a repris depuis toute San ampleur.

On sait trop ce qui s'est passé sous cerapport pour qu'il soit nécessaire de le rappe-ler ici,

Les travaux de l'illustre Charcot, ceux del'Ecole de Nancy, les expériences de certainsparticuliers parmi lesquels le colonel de Ro-

et blanc, ourlé de bleu saxe ou d'unbeau ton de cerise anglaise, de l'épin-gle aux reflets veloutés, du taffetasvoilé de mousseline sont crânementplantés en cocarde sur les crins ou lestagals retroussés.

C. DE BONNK( 11..

HOTEL DES ANOLAIB

Exposition des Beaux-ArtsLe IXe Salon Cannois

Un ciel gris, de l'eau grise et, au milieu decette immensité grise, quelques rochers gris ;c'est un tableautin un peu sombre qui neressemble en rien à notre mer d'azur surmon-tée d'un ciel éblouissant qui, tous deux chan-tent à quelques pas d'ici.

C'est cependant une bonne toile de M. Er-nest Augier, que ce ciel en mer.

Quelques montagnes en dernier plan, biencampées, avec de terribles à pics en précipice,un chemin très ombrageux sous des arbres,un petit ruisseau qui tombe en gentilles cas-catellcs dans un étang qui reflète un joli cielde Provence, tout ca ma foi, fort bien traité,c'est la vallée des Dardennes, de M. EdouardBarbarroux, un Toulonnais qui semble avoirbeaucoup et bien étudié son pays.

Deux portraits de M. Baraize retiennentun instant l'attention ; quels yeux cette pe- !tite fille, c'est trop noir, vraiment pour une tenfant de cet âge ; on ne voit qu'eux qui jvous tirent, vous suivent et vous harcèlent. ,

Le modelé gagnerait beaucoup à être en- jcore un peu poussé.

La Fetnme nue et la Femme assise de M. iHenry Etienne Bcaunis ne sont pas mal du itout, comme dessin, mais, il y a un mais, Ile nu demande une étude très sérieuse, trèspoussée et on n'accepte guère les pochades,dans une exposition. Un peu de modelé etdes couleurs moins ternes les mettrait envaleur.

Mlle Henriette Benjamins a présenté troistableautins grands comme ça. Pour une jeu-ne, toute jeune, bravo ! Il est vrai qu'on adit voici pas mal de temps qu'

aux âmes bien néesLa valeur n'attend pas le nombre des années.Une élude et Chez Grand'Mêre, ce sont des

études, de bonnes études, malheureusement,il a été, à cette dernière, ajouté la mention :intérieur hollandais; Ça n'est pas plus hol-landais que vous ou moi, c'est de tous lespays sans soleil, de tout le nord, plus simple-ment.

On a fait tant de Hollande déjà que peut-être Mlle Benjamains a voulu, elle, sortirde l'ornière et faire du personnel...

Quelque chose de tout à fait joli, par exem-ple, c'est sa paysanne hollandaise, la Tri-coteuse. Une jeune fille travaillant, éclairéeen plein par sa lampe à réflecteur, éclairéed'une jolie lumière. A la bonne heure, voiciune bonne toile, il y a de la vie et de la lu-mière, là-dedans.

La rue El-Halfaoucica, de M. H. L. Be-nett, une rue mouvementée sous le ciel écla-tant de Tunisie, que diable peut bien fairece gamin pendu à l'âne du premier plan ?On ne saurait trop le comprendre. Le jouret le mouvement manquent et laissent pasmal à désirer. C'est de la peinture moderne,et ce c'est pas la seule malheureusement.

Un ciel éclatant, un horizon mcrvcileux,troués d'une silhouette massive homme oumonstre ?,.. c'est après la guerre.

Un symbole, probablement, cette massequi exquisse le geste du semeur, tout de mê-me, quel joli effet de lumière dans ce per-sonnage !

De l'eau sale d'où émerge un semblantde toit et d'autres choses indéfinissables, sousun ciel sale, voici impression d'inondationqui me rappelle le brouillard à couper aucouteau que je vis naguère au salon des in-cohérents.

Ces deux toiles sont ducs à M. J. P. L.Berges.

M. Alfred Bcrgier doit être un jeune, jelui conseillerai volontiers de s'y mettre très

chas figure en bonne place, ont fait l'objetde commentaires passionnés, de discussionsviolentes, qui sont dans toutes les mémoires.

Nous n'avons pas à en parler.Nous nous bornerons à dire qu'entre les j

polémiques et les curiosités soulevées par lestravaux de James Braid, et ce que nous nousplairions ;\ nommer la grande poussée de1866, l'hypnotisme n'avait pas cessé d'êtreétudié et expérimenté dans le silence ducabinet.

La science universelle ne permet à rien dese perdre.

Elle avait pu, de van ffelmont à Tînùd,conserver le secret de l'hypnose.

Comment eut-elle pu le laisser anéantiraprès la mort du savant anglais ?

Ce que nous avons surpris des travaux deGaspard Schumacker, de sa prodigieuse mé-moire, de sa puissance intellectuelle, et ausside ses bizarres expériences dans le domainede la magie, de la nécromancie, doit doncnous permettre de ne montrer aucune sur-prise devant le si curieux incident que nousrap portons.

Anne-Marie donnait d'un sommeil hypno-tique, qui la soumettait entièrement à lavolonté du Sorcier Noir.

Pendant un instant, ce dernier, penché surla jeune femme, touchant légèrement sonfront, ses yeux, ses lèvres, son cou, la regardadormir en silence.

Enfin, il lui dit :— Comment vous trouvez-vous ?La comtesse remua les lèvres, mais ne

répondit pas,Gaspard renouvela sa question :— Comment vous trouvez-vous ?... Rç-

garic/.-moi !... Parlez !... Je le veux !

sérieusement; ses Paysages de Provence etEnvirons d'Avignon qu'il expose aujourd'hui,manquent de bien des choses et sentent ledébutant.

Espérons que nous le reverrons grandi.Il y a aussi quelques aquarelles de M. lier-

riat, c'est un peu flou, ca sent aussi son jeune,un peu plus de vigueur ne messiérait pas,

Hô ! hô I que voici une bi/.arre impression !c'est une vieille église bordée de grands ar-bres, largement tachés de soleil. Elle est vieil-le, bien vieille, l'église et elle demande à re-tourner à la terre, notre mère à tous ; si bienqu'elle penche, qu'elle penche énormémentet qu'elle va tout entraîner dans sa chute.

C'est un paysage. Notre-Dame de Vie deMlle Bouffay.

Mme de Boccard expose, elle, des fleurs,que voulez-vous, c'est l'art spécial à la fem-me, la fleur, probablement par affinité, tou-tes les dames en veulent peindre et, ma foi,certaines y réussissent.

Un Saint-Georges tout doré, tout rutilant,qui Uansperse un dragon, tout l'intérêt dutableautin est là, .si bien que le décor du PetitPalais qui méritait mieux, cependant, estabsolument laissé de côté. Puis, des rosés,une impression, plutôt qu'un tableau ; tousdeux sont signés Pierre Bonnaud.

Un paysage mouvementé et de marines detempête, quelques bonnes études au cou-teau, de M. Bonamicci. Que j'aime ces ro-chers rouges, du beau rouge sanglant desroches chaotiques de l'Estércl et de la Cor-niche d'Or.

(A suivre). '

CHRONIQUE LOCALLLe temps À Cannes.

Communiqué par la Maison Alexandreopticien, 24 rue d'Antibes

Belle JournéeLe thermomètre marquait minima au

nord 6.2 maxima 16.8Baromètre 767.0; Hygromètre 65.Temps probable aujourd'hui Baau.

la BoooaOn nous écrit :

Monsieur Je Rédacteur,

La Municipalité a laissé une ménage-rie s'installer bien devant l'école dela Rocca.

Pourquoi cette tolérance ?Est-ce que la Bocca serait considé-

rée comme le dépotoir de Cannes ?Cette ménagerie, en effet, n'est pas

seulement une gène pour les voisins,mais encore un danger pour les en-fants.

Nous protestons énergiquement con-tre cet état de choses et nous deman-dons qu'on nous débarrasse de cet éta-blissement qu'on aurait pu garder àCannes.

Un groupe d'habitantsde la Bocca.

Nous renvoyons cette réclamationmotivée au maire de Cannes. C'est luiqui a fait le mal. Lui seul doit et peutle réparer.

UN MOTQuand la Discipline Républicaine ap-

pela à son service tous les déchets dujournalisme, elle arbora comme ensei-gne une symbolique mongnoire Que, parta suite, elle oublia de garnir de pico-tin. C'est pourquoi M. Vidal rue.

Qu'y puis-je. Rien. Aussi bien je n'aiaucun goût pour soigner ce genre de(jïtttrtrupèdcs. II relève du palefrenier.Et je ne fréquente pas les étables.

E. P.

La jeune femme s'agita, aspira l'airbruyamment puis dit d'une voix faible :

— Je me sens bien !— Vous n'éprouvez aucun malaise ?— Aucun... Il me semble, cependant, que

ma respiration est gênée.Schumacker, lui touchant de nouveau les

lèvres reprit :— Maintenant, c'est fini !... J'ai chassé

cette gêne.,. Vous pouvez respirer.— Ah ! oui ! fit l'endormie, qui respira

avec une expression de satisfaction.— Voilà qui est bien !... A présent, vous

allez répondre à mes questions... Vous medirez la vérité... Rien que la vérité...

— Rien que la vérité, murmura Anne-Ma-rie.

— D'ailleurs, une femme comme vous nement jamais.,. Dites-moi ? Il est arrivé ungros chagrin, il y a quelques fours ?

— Oui... Un gros chagrin ! répondit lajeune femme, en même temps qu'une ombrepassait sur sa physionomie.

Georges Schumacker sentit qu'il risquaitde se heurter à cette obstination curieusedes hypnotisés, qui se termine en crise denerfs, s'il abordait directement le sujet quile préoccupait.

Il savait aussi que les premières minutesde conversations sont pénibles, dans le som-meil.

L'être humain conserve encore une certaineindépendance.Il oppose une résistance instinctive à son

maître momentané.A cet instant, il convient d'agir avec pru-

dence et de ne s'approcher du but que pardes chemins de traverse.

— Quel jour était-ce ? reprit-il.

Nos Poëte»M. Georges l.egagncux, sous le titre

« HEURES DE MA VIE AÉRIENNE „ publieses impressions dans VEcho des ̂ ivortsde Paris, du 2 Mars 1911.

Nous détachons le passage suivantque nos concitoyens liront avec plai-sir :

Donc, les écluses du ciel ayant, pourtin instant, fermé leurs vannes, je dé-colle entre les grands arbres gluantsde cette solitaire mute nationale, et merevoilà monle-en-l'air comme par de-vant. Les voitures courent à la recher-che de ma me — aie ! la plume m'afourché... à la recherche de Mamet, ai-je voulu écrire, à l'encre violette. Jeles suis à cinquante mètres d'altitude,toujours dans le vent qui danse et re-mue comme un dément par toute l'at-mosphère. Cependant les nuées parais-sent s'éclaircir. une vague lueur d'am-bre apparaît dans le Sud, et à nouveau(décidément c'est le jour !) je me re-mémore les vers d'un certain Gaza-gnaire, actuellement maire de Cannes :

Les soleils brouillésDe ces ciels mouillésPour mon esprit onl les rharmesSi mystérieuxDe, tes traîtres yeuxBrillant a travers leurs larme»...

Une bonne chose à réciter à ma bour-geoise, la prochaine fois qu'elle éplu-chera des oignons.

Oserons-nous demander la suite ? M.Gazagnairc nous la refusera-t-il ?

C'est le cas où jamais de chanteravec l'immortel Réranger :

« !Vou!» faisions de la poésie,Anasthasic, Anasthasie,NOMS faisions de la poésieAnaslhasie et moi. »

ClVIS.

Le jus de tabac

On sait que l'Etat distribue chaqueannée aux communes, une certainequantité de jus de tabac qui est emplo-yé utilement dans la culture, notam-ment, pour combattre certains parasi-tes des plantes. Or, cette année, lesagriculteurs du département n'avaientpas encore reçu un atome de la précieu-se nicotine. Ils s'étaient émus et avaientprotesté.

M. Maurice Rouvier, sénateur desAlpes-Maritimes, a pris leur cause enmain et son intervention vient d'avoirles meilleurs résultats.

L'ancien président du Conseil nousaadressé, hier, le télégramme suivantpar lequel satisfaction est donnée auxcultivateurs :

Je suis heureux de vous faire savoirque je suis informé qu'une quantité dehuit cent soixante-dix kilos de nicotineva être mise à la disposition du préfet,pour être répartie entre les communesdu département. Des instructions se-ront adressées, demain, au préfft, surles conditions dans lesquelles les de-mandes devront être formulées. Senti-ments déroués.

MAURICE ROITIER,

M. Alexandre Durandy, président dela Chambre de Commerce de Xice, aégalement reçu, de M. Rouvier, un té-légramme l'informant de cet heureuxrésultat.

APPARTEMENT, 10 pièces, pleinmidi, électricité, téléphone, jardin. Alouer de suite. S'adresser au bureaudu journal. (8344)

— Le jour du bal des Tuileries.— Avant ou après le bal ?— Avant.— Vous étiez pourtant aux Tuileries.— J'y étais.— Avec votre mari ?— Avec lui !... Il le fallait.— Et n'est-ce pas au sujet de votre mari

que vous veniez d'éprouver cette peine ?— A son sujet, oui 1— Quelqu'un était venu vous rapporter

un mauvais bruit sur son compte ?— Personne.

Ouc s'cst-il donc passé ?— Pendant que je m'habillais pour le baj,

mon mari s'est absenté... Il est allé faire unepromenade dans les environs... Cela lui arri-vait souvent...

— Après ?— Ma toilette a été terminée très vite... Je

suis demeurée seule dans ma chambre...Alors...

— Alors ?Anne-Marie ouvrit la bouche pour conti-

nuer son récit, mais ses sourcils se froncèrentson front se plissa, clic serra les levreset parutvouloir s'enfermer dans un mutisme profond.

I,e moment décisif approchait.Gaspard Schumacker, qui connaissait bien4

ces symptômes, habituels a tous les endormis,laissa la jeune femme se calmer, puis, aprèslui avoir passé la main à diverses reprises surle front, il lui dit doucement :

— Ne vous troubler, pas !... Vous Mes avecun ami... Avec quelqu'un qui veut vous voirheureuse, auprès d'un mari que vous aimez.

Anne-Marie sourit.— Oh 1 oui, je l'aime ! dit-clli-.

[A suivre).