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EXPOSITION 14 SEPT. 2018 > 20 JANV. 2019 DOSSIER PÉDAGOGIQUE

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#ExpoGiacometti

EXPOSITION14 SEPT. 2018 > 20 JANV. 2019

DOSSIER PÉDAGOGIQUE

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2GIACOMETTI - ENTRE TRADITION ET AVANT-GARDE

Ce dossier est conçu pour les enseignants et personnels encadrants des structures socioculturelles. Il propose des questionnements, des outils méthodologiques et des pistes d’exploitation pédagogique en prolongement.En regard des nouveaux programmes de l’Éducation nationale, il a pour mission de favoriser une approche contextualisée et perspective des œuvres.

Situé rue de Grenelle, en plein cœur du 7e arrondissement de Paris, le Musée Maillol abrite la plus importante collection d’œuvres d’Aristide Maillol, artiste qui a révolutionné en son temps la sculpture moderne. Avec sa cour pavée et sa célèbre façade réalisée par Edme Bouchardon, cet hôtel particulier est placé depuis le XVIIIe siècle sous le signe de l’art.Le musée offre un panorama complet de la création d’Aristide Maillol et présente une importante collection d’art moderne du XXe siècle. Il a pour vocation d’accueillir d’importantes expositions temporaires d’art moderne et contemporain et ainsi de devenir un lieu majeur de la vie culturelle parisienne.

Musée Maillol, vue extérieure © Culturespaces / Sophie Lloyd

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SOMMAIRE

ENTRE TRADITION ET AVANT-GARDE

Exposition 4Parcours 5

DE L’HOMME À L’ARTISTE

Repères biographiques 11

LA SYNERGIE DES LIENS

Rencontres éclairantes 14 Libres conversations 15Notions formatrices 16Échange fructueux 17

UNE CONSTANTE RECRÉATION

Image / idée 18Mythe de la représentation 19Socle 21

LA PLASTICITÉ DE L’ESSENTIEL

Matérialité 22 Lexique 23Repères 24Focus sur une œuvre 25

VOTRE VISITE

Autres visuels 28Autour de l’exposition 30 Informations 31

14 SEPT. 2018 > 20 JANV. 2019

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ENTRE TRADITION ET AVANT-GARDE

À la rentrée 2018, le musée Maillol met à l’honneur l’artiste suisse Alberto Giacometti et propose, en collaboration avec la Fondation Giacometti, Paris, une relecture de son œuvre en dialogue avec les grands sculpteurs classiques et les modernes de son époque.

L’exposition présente plus de cinquante sculptures de l’artiste, toutes issues de la collection de la Fondation Giacometti, mises en regard avec près de vingt-cinq œuvres d’autres artistes majeurs tels que Rodin, Bourdelle, Maillol, Despiau, mais aussi Brancusi, Laurens, Lipchitz, Zadkine, Csaky ou encore Richier.

GIACOMETTI : D’UN STYLE À L’AUTRE

À travers un parcours chronologique et thématique, l’exposition met en lumière les relations entretenues avec ces artistes à chacune des étapes de l’évolution du style de Giacometti. Le parcours propose ainsi un éclairage nouveau sur la période méconnue d’avant-guerre : d’abord les œuvres de jeunesse de Giacometti encore empreintes de modernité classique (Despiau, Maillol), puis une seconde section plus importante consacrée à la rencontre des avant-gardes parisiennes après 1925 (Zadkine, Lipchitz, Csaky).

La tentation de l’abstraction, en marge du surréalisme, est éclairée par de riches comparaisons (Brancusi, Laurens). Le retour définitif à la figuration d’après modèle de l’artiste après 1935, permet d’évoquer la formation de son style de la maturité. De manière thématique, l’exposition propose de nombreuses comparaisons avec Rodin, Bourdelle et Maillol : motif de la tête, question du socle, inspiration de la Haute Antiquité.

UN DIALOGUE ENTRE LES SCULPTURES

Les grands thèmes de l’après-guerre (groupes de figures, femme debout et homme qui marche), sont évoqués depuis leur source dans le surréalisme avec la Femme qui marche (1932) jusqu’aux œuvres iconiques des années 1950-60 comme La Clairière (1950), Femme de Venise III (1956), ou encore l’Homme qui marche II (1960). Les orientations formelles de Giacometti sont analysées de façon novatrice par la comparaison avec plusieurs artistes de référence, en particulier Rodin, et avec certains de ses contemporains comme Richier.

L’exposition est co-organisée avec la Fondation Giacometti, Paris.

Afin de guider le public, le parcours est enrichi d’une sélection d’arts graphiques et de documents d’archives.

Exposition

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ENTRE TRADITION ET AVANT-GARDE

LE LANGAGE DE LA TRADITION

Alberto Giacometti (1901-1966), est le fils aîné d’un peintre néo-impressionniste renommé, Giovanni Giacometti. Il grandit dans l’atelier paternel, à Stampa en Suisse italienne, et s’initie très tôt à l’art. En 1914, âgé seulement de treize ans, il réalise son premier buste d’après-nature, prenant son frère, Diego, pour modèle. Par la suite tous les membres de la famille poseront régulièrement pour lui.

En 1922, il part à Paris pour suivre les cours du sculpteur Antoine Bourdelle (1861-1929) à l’Académie de la Grande Chaumière, où des élèves du monde entier viennent s’initier à la sculpture d’après modèle. Bourdelle associe un enseignement classique d’après nature à une approche formelle du volume par facettes géométriques.

De la même génération que Bourdelle, Aristide Maillol (1861-1944) et Charles Despiau (1874-1946) ont eux aussi cherché à renouveler la tradition du portrait classique en faisant poser leurs proches.

LA RENCONTRE DES AVANT-GARDES

Paris, capitale effervescente des arts, plonge le jeune Giacometti dans les avant-gardes. Bien qu’il trouve le cubisme trop éloigné de la réalité, il s’inspire de ses formes et expérimente de nouvelles voies d’expression qui l’éloignent progressivement de l’enseignement de Bourdelle.

Tout en prenant ses distances avec le travail d’après nature, il garde la figure humaine au cœur de son travail et réalise une série de personnages géométrisés qui ne sont pas sans rappeler certaines œuvres d’Ossip Zadkine (1890-1967), Jacques Lipchitz (1891-1973) ou bien encore Henri Laurens (1885-1954). Il rencontre chacun de ces artistes, qui sont ses aînés de quelques années, dans leurs ateliers respectifs. La décomposition de la figure en volumes permet à ces sculpteurs d’envisager une figure sous tous ses angles et toutes ses perspectives à la fois. En tournant autour de la sculpture, le regard recompose le motif entre figuration et abstraction.

Parcours

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AUX SOURCES DE L’ART

Le milieu artistique des premières décennies du XXe siècle se passionne pour les arts extra-occidentaux. L’Afrique, en particulier, inspire de nombreux sculpteurs.

Giacometti, au fait de ces recherches, puise lui aussi dans les arts primitifs qu’il étudie et copie lors de visites au musée du Louvre et au musée ethnographique du Trocadéro. Détails de masques, de boucliers ou de totems lui ouvrent tout un monde de formes nouvelles.

Les stèles et les figures plates, qu’il exécute dans les années 1927-29 sont d’une stylisation extrême, parfois proche de l’abstraction. Elles évoquent également le caractère magique de la sculpture archaïque des Cyclades et le mettent sur la voie du surréalisme, qu’il suit de 1930 à 1935. Henri Laurens et Constantin Brancusi (1876-1957), qui le précédent de quelques années dans ses recherches, explorent le même type de stylisation à la recherche de nouvelles voies pour leur sculpture.

Alberto Giacometti, Le Couple, 1927, Bronze, 58,3 x 37,4 x 17,5 cmFondation Giacometti, Paris© Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2018

ENTRE TRADITION ET AVANT-GARDE

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Antoine Bourdelle, Beethoven, petite tête sur socle, vers 1903, Bronze, Epreuve numéro 1 exécutée par Valsuani en 1962, 13,5 x 7,5 x 7 cm

Musée Bourdelle, Paris© Françoise Cochennec/Musée Bourdelle/Roger-Viollet

ENTRE TRADITION ET AVANT-GARDE

LES TÊTES

Comment représenter la figure humaine de la manière la plus ressemblante possible ?

À partir de 1935, cette question accapare Giacometti lorsque, abandonnant l’imaginaire onirique surréaliste, il revient au travail d’après nature. Il prend pour modèles ses proches, qu’il contraint à rester assis sur un tabouret pendant de longues heures, tandis qu’il sculpte sans relâche, poursuivi par un sentiment d’échec permanent. Il embauche également Rita Gueyfier, un modèle professionnel féminin, pour poser chaque jour et ce qui devait être l’affaire de quelques jours devient l’obsession d’une vie.

Les têtes réalisées par Maillol d’après Renée Rivière et d’autres jeunes modèles féminins dans la première décennie du XXe siècle évoquent celles de l’antiquité romaine. Giacometti revient lui aussi aux formes classiques dans certaines sculptures de bustes et de têtes. Cependant, il retient aussi la leçon de Bourdelle et, considérant le socle comme partie intégrante de l’œuvre, multiplie les variations tant de formes de proportions entre figures et bases.

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LES GROUPES DE FIGURES

À partir du début des années 1950, Giacometti travaille à des compositions plus complexes de plusieurs figures. Bien qu’éloignées de celles de l’époque surréaliste, elles en reprennent néanmoins l’esprit, opérant la rencontre improbable d’une tête et d’une figurine dans une cage, ou réunissant sur un même plateau plusieurs sculptures composant un paysage. Ces œuvres, qu’il associe au souvenir d’une clairière, d’une forêt ou d’une place, se proposent comme des paysages anthropomorphiques où les arbres sont figurés par des silhouettes de femmes et les rochers par des têtes. Le mouvement de ces figures est suspendu, figé dans de grands socles-plateaux.

À la fin des années trente, Maillol a lui aussi travaillé à une composition de plusieurs figures, les Trois Nymphes (1930-1937). Les trois corps féminins, représentés de face ou de dos, échappent à la frontalité, à l’instar des peintures italiennes du XVe siècle qui tentaient de déjouer la planéité de la peinture par ce même effet de mouvement. De par sa composition complexe, le groupe dense des Bourgeois de Calais sculptés par Auguste Rodin en 1885, marque un tournant radical dans le traitement du socle qui fusionne totalement avec la base des figures au lieu de les isoler, donnant l’impression d’un groupe pétrifié dans son mouvement.

Aristide Maillol, Les Trois Nymphes de la Prairie, 1930-1937,Bronze, 157 x 144 x 28 cm Fondation Dina Vierny - Musée Maillol, Paris© Jean-Alex Brunelle

ENTRE TRADITION ET AVANT-GARDE

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Alberto Giacometti, Femme assise, 1956,Bronze, 51,3 x 15,6 x 23,7 cmFondation Giacometti, Paris © Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2018

ENTRE TRADITION ET AVANT-GARDE

D’APRÈS L’ANTIQUE

La copie des maîtres est un exercice qu’affectionnent les artistes de la modernité, qui envisagent la sculpture de l’Antiquité classique fondée sur le réalisme comme un modèle à dépasser. Giacometti copie lui-même très tôt des sculptures antiques, exercice qu’il pratiquera avec assiduité jusqu’à la fin de sa carrière. Plusieurs de ses bustes, perchés sur des doubles socles ou fusionnant avec eux témoignent de l’influence formelle de la sculpture romaine. Sa Femme assise rappelle également les divinités égyptiennes, qu’il a découvertes en 1921 lors d’un séjour à Florence. La sculpture égyptienne, qu’il copie régulièrement lors de visites au Louvre, ou directement dans les nombreux livres et revues d’art qu’il possède, influencera ses femmes debout d’après-guerre, aux pieds lourdement ancrées dans de massifs socles rectangulaires.

L’ATELIER

En décembre 1926, Giacometti s’installe dans un atelier d’à peine 23 m2, au 46 rue Hippolyte-Maindron dans le quartier des artistes à Montparnasse, où il restera toute sa vie. C’est dans cet espace modeste tant par sa surface que par son manque de confort que Giacometti produira la grande majorité de son œuvre. L’atelier devient très vite l’espace d’une mythification de l’artiste au travail, entièrement absorbé par l’urgence de l’œuvre à réaliser. Quand il n’y fait pas poser ses modèles, Giacometti y accueille volontiers les plus grands photographes de son temps qui défilent entre les années 1930 et 1960 pour témoigner d’un espace à l’image du travail de l’artiste, à la fois en perpétuel mouvement et néanmoins figé hors du temps.

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ENTRE TRADITION ET AVANT-GARDE

LES FIGURES FÉMININES : GIACOMETTI, RICHIER, ZADKINE, BOURDELLE, MAILLOL

La représentation du nu féminin, qui reste un sujet de prédilection pour certains artistes tout au long du XXe siècle, est centrale chez Giacometti. Il réalise sa première figure féminine d’envergure en 1932, la Femme qui marche, dont le corps juvénile s’inspire des mannequins de vitrines qui fascinent alors les surréalistes. Ce sujet va dominer son œuvre jusqu’à la fin de sa carrière.

La plupart de ses nus d’après-guerre seront réalisés de mémoire ou d’après sa femme Annette, qu’il épouse en 1949 et qui sera son modèle principal. Pour d’autres artistes, la représentation réaliste du corps féminins croise une variété d’influences, comme l’Antiquité chez Bourdelle et Maillol, ou le primitivisme chez Zadkine. Germaine Richier (1904-1959) quant à elle, renoue après la guerre avec la figuration allégorique en fusionnant représentation de la femme et formes issues de la nature.

L’HOMME QUI MARCHE

Giacometti se confronte à la représentation du mouvement dès les années 1930, avec le pas timide de la Femme qui marche, inspiré de la statuaire antique. Après la guerre, cette thématique devient prépondérante. Entre 1947 et 1951, il sculpte différentes versions d’hommes et de femmes en marche isolés ou en groupes.

Le mouvement de la marche va cependant être rapidement réservé à ses figures masculines, tandis que ses sculptures de femmes sont strictement hiératiques et immobiles. Giacometti s’intéresse aussi à la dimension de ses figures, qu’il allonge et agrandit de plus en plus, jusqu’à cette version ultime de l’Homme qui marche, réalisée en 1959 dans le cadre d’un projet destiné au parvis du gratte-ciel de la Chase Manhattan Bank, à New York. En fait d’ « homme », cette figure sans identité, réduite à ses caractéristiques morphologiques essentielles, symbolise plutôt l’humanité en marche dans sa forme la plus universelle.

Giacometti reste influencé par l’Antique, mais l’œuvre évoque surtout l’art de Rodin, en particulier son Saint Jean-Baptiste (1880) qui préfigure son propre Homme qui marche, dont Giacometti copie et étudie soigneusement le mouvement dans un de ses livres sur le maître. De Rodin, Giacometti retient la manière de propulser la figure vers l’avant tout en gardant les deux pieds solidement ancrés dans la terrasse de la sculpture. Ce mouvement contredit des marcheurs de Rodin et de Giacometti, mélange d’avancée irrépressible vers l’avant et de retenue, provoque un sentiment d’insécurité qui définit l’expérience du sublime » et les place parmi les sculptures les plus iconiques du XXe siècle.

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Alberto Giacometti, Tête de Diego, enfant, vers 1914-1915, Plâtre, 27 x 11,1 x 13,8 cmFondation Giacometti, Paris© Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2018

DE L’HOMME À L’ARTISTE

JEUNESSE ET APPRENTISSAGE : LE LANGAGE DE LA TRADITION

1901 : Alberto Giacometti naît le 10 octobre à Borgonovo, petit village de la Suisse italienne, à quelques kilomètres de la frontière. Fils du peintre et graveur impressionniste suisse Giovanni Giacometti (1868-1933) et d’Annetta Stampa (1871-1964). Il aura deux frères, Diego (1902-1985) et Bruno (né en 1907), et une sœur, Ottilia (1904-1937). Les peintres suisses Cuno Amiet et Ferdinand Hodler sont les parrains d’Alberto et de Bruno.

Vers 1915 : Premier portrait sculpté de son frère Diego. Première peinture à l’huile : Nature morte aux pommes.

1915 – 1919 : Inscrit au collège protestant de Schiers. Réalise des bustes sculptés ou peints de ses camarades comme Simon Bérard.

1919 : Interrompt ses études secondaires et s’inscrit à l’École des Beaux-Arts, puis à l’École des Arts et Métiers de Genève.

1920 – 1921 : Voyage à Venise avec son père. Séjour à Rome et visites d’Assise, Florence et Naples.

1922 : Arrive à Paris pour étudier la sculpture. Fréquente jusqu’en 1927 la classe de Bourdelle à l’Académie de la Grande Chaumière.

1925 : Première participation au Salon des Tuileries.

1926 : Installation le 1er décembre dans l’atelier du 46 rue Hippolyte-Maindron où il restera jusqu’à sa mort. Giacometti visite l’atelier de Jacques Lipchitz.

1927 : Participation au Salon des Tuileries avec Le Couple et La Femme cuillère aux côtés, entre autres, de Brancusi et de Zadkine.

Repères biographiques

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RENCONTRE DES AVANT-GARDES

1929 : Exposé à la galerie Jeanne Bucher, il est introduit dans le milieu surréaliste (Jean Cocteau, les Noailles et André Masson). Contrat d’un an avec la galerie Pierre, dirigée par Pierre Loeb. Premières fontes en bronze de ses œuvres. Premier article monographique consacré à son œuvre, sous la plume de Michel Leiris dans la revue Documents.

1930 : Devient membre du groupe surréaliste d’André Breton et participe aux activités du groupe. Commence à créer des objets d’art décoratif pour le décorateur Jean-Michel Frank.

1932 : Première exposition personnelle à Paris, galerie Pierre Colle.

1933 : Participe à l’exposition Surréaliste à la galerie Pierre Colle. Décès de son père le 25 juin.

RETOUR À LA FIGURE HUMAINE

1935 : Rompt avec le groupe surréaliste. Revient à la pratique de la sculpture d’après modèle vivant. Participe de 1935 à 1940 à de nombreuses expositions de groupe dans le monde avec son œuvre surréaliste, tout en menant à l’atelier une recherche solitaire sur la figure humaine.

1936 : Le Palais à 4 heures du matin entre dans les collections du Museum of Modern Art de New York, première œuvre dans un musée.

1937 : Sa sœur Ottilia meurt en accouchant de son premier enfant Silvio. Giacometti réalisera plusieurs portraits de Silvio pendant la guerre.

1942-1945 : En Suisse pour la durée de la guerre. Il y rencontre l’éditeur Albert Skira, de même que celle qui deviendra son épouse en 1949 et l’un de ses modèles favoris, Annette Arm (1923-1993). Ecrit un texte sur Laurens pour la revue Labyrinthe.

Septembre 1945 : Rentre à Paris, où Diego a conservé son atelier dans l’état où il l’avait laissé. Retrouve le milieu artistique et littéraire parisien.

1946 : Réalise une série de portraits de personnalités des arts et lettres : Marie-Laure de Noailles, Simone de Beauvoir, ainsi que celui du héros de la Résistance Rol-Tanguy à la demande d’Aragon.

1947 : Réalise son premier Homme qui marche.

1948 : Première exposition monographique à la galerie Pierre Matisse à New York, qui diffusera son œuvre aux États-Unis.

DE L’HOMME À L’ARTISTE

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13GIACOMETTI - ENTRE TRADITION ET AVANT-GARDE

Alberto Giacometti, Petit buste d’Annette, vers 1951,Plâtre peint, 21,5 x 14,5 x 9,4 cmFondation Giacometti, Paris© Succession Alberto Giacometti(Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2018

DE L’HOMME À L’ARTISTE

APRÈS-GUERRE : MATURITÉ ET NOTORIÉTÉ

1949 : Achat de l’Homme qui pointe par la Tate Gallery de Londres, première œuvre acquise par un musée européen.

1951 : Première exposition à la galerie Maeght à Paris. Premières lithographies. 1955 : Premières rétrospectives dans des musées à New York (Guggenheim), à Londres et en Allemagne.

1956 : Représente la France à la Biennale de Venise où il expose un groupe de sculptures : les Femmes de Venise.

1957 : Jean Genet écrit « L’Atelier d’Alberto Giacometti », qui paraît dans la revue Derrière le miroir.

1959 : Commence le livre de lithographies Paris sans fin (publié en 1969).

1961 : Remporte le premier prix de sculpture au Carnegie International de Pittsburgh avec L’Homme qui marche.

1962 : Invité de la Biennale de Venise avec une exposition personnelle, il remporte le grand prix de sculpture.

1964 : Mort de sa mère, le 25 janvier. Reçoit en janvier le prix Guggenheim International de peinture. Inauguration le 28 juillet de la Fondation Marguerite et Aimé Maeght à Saint-Paul-de Vence, à laquelle il a fait don d’un ensemble de sculptures.

1965 : Trois rétrospectives ont lieu à Londres (Tate Gallery), New York (Museum of Modern Art) et Humlebaek, Danemark (Louisiana Museum). Fait la couverture du New York Times Magazine en juin.

11 janvier 1966 : Il décède à l’hôpital de Coire, et est enterré le 15 janvier au cimetière de Borgonovo.

Repères biographiques

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14GIACOMETTI - ENTRE TRADITION ET AVANT-GARDE

LA SYNERGIE DES LIENS

Le premier voyage en 1920 pour l’Italie révèle à Giacometti Tintoret, Giotto, Cimabue. Il découvre le Futurisme italien, lit et illustre les tragiques grecs.

Il aime expérimenter les langages plastiques : celui de l’avant-garde avec le Cubisme tardif de Picasso, Laurens ou Lipchitz comme celui des arts archaïques et primitifs très présents à Paris.

Son intérêt se porte ainsi sur la sculpture égyptienne, sumérienne et cycladique, sur l’art nègre, l’art océanien et d’Amérique latine.

Jusqu’en 1935, moment où il décide de revenir vers le modèle, sa relation à l’art primitif sera marquante.

Le Primitivisme lui permet de se libérer à la fois de la tradition de la sculpture classique et des constructions cubistes.

Henri Laurens, Verre et bouteille, 1919, Pierre polychromée, 34 x 11,5 x 12 cm

Achat en 1994 avec le soutien du Fonds régional d’Acquisition pour les musées LaM- Lille Métropole

Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut, Villeneuve d’Ascq © ADAGP, Paris, 2018

© Jacques Hoepffner

Rencontres éclairantes

Primaire/Collège cycle 3 HDA

Montrer en amont et en aval de la visite de l’exposition, l’importance de l’art extra-occidental dans les sculptures de Giacometti :

Rechercher les points communs de l’influence africaine sur les œuvres des artistes (formes, matériaux, couleurs) et se questionner sur ce qui les a attiré dans l’art africain.

Montrer comment Giacometti s’est tourné vers toutes les formes artistiques en marge d’une tradition occidentale fondée sur l’art gréco-romain (art médiéval, art égyptien antique, antiquités orientales, etc…).

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15GIACOMETTI - ENTRE TRADITION ET AVANT-GARDE

LA SYNERGIE DES LIENS

Dix ans se sont écoulés depuis l’arrivée du jeune russe Ossip Zadkine à Paris et il découvre avec le même enthousiasme la sculpture de Rodin et les arts africains. Il se passionne pour l’art égyptien au Louvre, et le choc d’une tête romane le persuade de chercher « la vie dans la simplification ou l’accentuation » des formes.

Comme Giacometti, il remonte bientôt aux sources vives de l’archaïsme. Il se décrit comme l’un des « continuateurs de l’antique tradition de ces tailleurs de pierre et de bois, qui, partis de la forêt, chantaient librement leurs rêves d’oiseaux fantastiques et de grands fûts d’arbres ».

Ossip Zadkine, Vénus cariatide, 1919, Bois de poirier, 168 x 40 x 35 cm Musée Zadkine de la Ville de Paris © ADAGP, Paris, 2018© Marc Dubroca/Musée Zadkine/Roger-Viollet

Libres conversations

Questionnement AP et HDA

Que signifie l’assertion suivante : Giacometti, Lipchitz et Zadkine partagent les mêmes interrogations formelles.

Argumenter et manifester à l’aide d’exemples et en vous basant sur des caractéristiques plastiques précises, votre accord ou désaccord.

Énoncer trois mots-clés définissant la grammaire et le répertoire formel sculptural de chacun de ces artistes (certains pouvant être utilisés plusieurs fois).

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16GIACOMETTI - ENTRE TRADITION ET AVANT-GARDE

LA SYNERGIE DES LIENS

LE VIDE

Jean-Paul Sartre écrit en 1954 à propos de l’artiste : « Giacometti est devenu sculpteur parce qu’il a l’obsession du vide. ». L’Homme qui marche confirme la justesse de cette analyse. La figure se déploie dans l’espace et donne la sensation d’un vide immense autour d’elle, qui menace de l’absorber.

Ce travail a pu trouver sa source dans l’enseignement reçu dans l’atelier du sculpteur Antoine Bourdelle entre 1922 et 1926 dont l’œuvre sculptée joue également d’un savant équilibre entre les vides et les pleins, les espaces vides mettant en valeur chez lui, les corps sculptés.

LE DÉSÉQUILIBRE

S’agit-il d’une expérience personnelle ou plastique ?

Cette fascination peut découler d’une expérience personnelle, car Giacometti, victime d’un accident de la circulation survenu en 1938, boite et souffre régulièrement de vertiges. Mais elle s’inscrit aussi dans le sillage du célèbre sculpteur Auguste Rodin qui, dans L’Enfant prodigue, a exploré avant lui le motif d’une figure au bord du gouffre.

Auguste Rodin, Saint Jean-Baptiste, 1880, Bronze, 203 x 71,7 x 119,5 cm Musée Rodin, Paris © ADAGP, Paris, 2018 © musée Rodin (photo Hervé Lewandowski)

Notions formatrices

Recherche et analyse collège cycle 3 AP

À partir de trois œuvres sculptées précises, observer et décrire comment le corps est traité et rendu (peau, organes, muscles, ossature…) chez Rodin, Bourdelle et Giacometti.Quel rôle joue la nudité chez Giacometti ?

Modeler un corps de petite dimension, en terre ou en pâte.

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LA SYNERGIE DES LIENS

ENTRE TEXTE ET IMAGE

Alberto Giacometti est très proche de certains écrivains et poètes. Avant André Breton qui écrivit des pages admirables à son propos, Giacometti fréquente Georges Bataille, Michel Leiris, Antonin Artaud et dès le début des années trente, écrit des poèmes, des souvenirs, des textes sur ses œuvres qui paraissent dans la revue Le Surréalisme au service de la révolution entre 1933 et 1934.

Plus de dix ans après sa rupture avec le Surréalisme, en décembre 1946, il publie dans Labyrinthe (revue d’Albert Skira), le célèbre texte Le Rêve, le Sphinx et la mort de T. Celui-ci est encore marqué par le Surréalisme, centré sur la libre association inconsciente d’images et de souvenirs anciens ou récents dans lequel le rêve envahit la réalité et où dominent l’étrange et l’inquiétant.

Les différents textes de Giacometti sont réunis dans le recueil Alberto Giacometti, Écrits, Paris, Hermann, 1990.

Riches en force visuelle, ils témoignent de ce lien névralgique entre le texte et l’image. De Léonard de Vinci à Giacometti, en passant par Delacroix, Cézanne, Picasso, Miró, nombreux sont les artistes attirés par l’écriture.

L’œuvre plastique et littéraire de Giacometti peut donc initier un questionnement en impliquant plusieurs disciplines d’enseignement.

Échange fructueux

Projet HDA au cycle 4 du collège et adapté au lycée, niveau terminale en histoire, arts plastiques, français

De la vision en tant que perception sensible à la vision en tant que dimension métaphysique, la vision est ce qui, au-delà du medium choisi, caractérise un artiste comme un écrivain. C’est dans la vision que les arts et la littérature se rencontrent disait Proust.

Il est possible d’élargir le questionnement ouvert par l’œuvre de Giacometti autour de cette notion à la vision littéraire de l’homme dans le contexte de l’après-guerre avec un écrivain comme Samuel Beckett.

En philosophie, l’œuvre de Jean-Paul Sartre si proche de Giacometti, sera introduite. Contrairement à la philosophie classique, l’Existentialisme prônant l’existence avant l’essence, se rapproche de la vision de l’homme au cœur de la vie et rongé par le temps, caractéristique de l’œuvre de Giacometti.antiquités orientales, etc…).

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UNE CONSTANTE RECRÉATION

Giacometti : « Depuis des années, je n’ai réalisé que des sculptures qui se sont offertes tout achevées à mon esprit ; je me suis borné à les reproduire dans l’espace sans y rien changer, sans me demander ce qu’elles pouvaient signifier. [...] Rien ne m’est jamais apparu sous la forme de tableau, je vois rarement sous la forme de dessin. Les tentatives auxquelles je me suis livré quelquefois, de réalisation consciente d’une table ou même d’une sculpture ont toujours échoué. [...] L’objet une fois construit, j’ai tendance à y retrouver transformés et déplacés des images, des impressions, des faits qui m’ont profondément ému (souvent à mon insu), des formes que je sens m’être très proches, bien que je sois souvent incapable de les identifier, ce qui me les rend toujours plus troublantes... » (Minotaure, 1933).

Le poète Michel Leiris a signé les premiers articles critiques en faveur du travail de Giacometti en 1929. Ces articles ont permis l’entrée de Giacometti au sein du groupe des Surréalistes. Il adhère au Mouvement en 1931, après avoir rencontré Masson, Breton, Aragon, Dali… jusqu’à son exclusion en 1935 par André Breton même s’il continue à collaborer à la revue Minotaure des éditions Skira.

Alberto Giacometti, Tête crâne, 1934,Plâtre, 18,3 x 19,9 x 22,1 cm Fondation Giacometti, Paris © Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2018

Image / idée

Des plans très marqués donnent à cette sculpture une grande sobriété tout en nous confrontant à une image forte qui met en mouvement le fonctionnement symbolique recherché.

L’œuvre est habitée par une inquiétude existentielle, un sentiment intense du néant métaphysique, qui prend ses sources dans le subconscient comme dans Femme couchée qui rêve, Femme égorgée, Cage, Fleur en danger, Objet désagréable à jeter ou Table.

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UNE CONSTANTE RECRÉATION

Mythe de la représentation

PROCESSUS CRÉATEUR ET DIALECTIQUE DU RÉEL

Lorsque la dialectique est conçue comme un véritable principe moteur, «  motrice de la progression » où « réside l’élévation vraie » , elle vient nier le caractère borné et isolé d’une détermination, nous a enseigné Hegel en 1817.

Giacometti a bien été en contact dans les années 1930 avec la pensée de Hegel, par la lecture d’Alexandre Kojève de la Phénoménologie de l’esprit mais une pensée vue sous le prisme de Bataille, c’est-à-dire coupée par celle d’Héraclite, du combat et de la lutte.

Cette lecture de Hegel a été suivie par Bataille, Leiris ou encore Queneau, tous proches à cette époque de Alberto Giacometti.

En 1944, l’artiste pose de manière très explicite la question de la « lutte » et du « dualisme », liée directement à celle d’une « recréation synthétique », ou celle d’une dualité travaillant la figuration et dont il s’agirait de proposer une synthèse, dialectiquement : « Création d’une synthèse entre le monde extérieur et soi, soi et le monde extérieur recréés dans un troisième objet qui [est] la synthèse ».

C’est ce « troisième objet » que viserait l’œuvre d’art, d’unifier les contraires en les ramenant à l’unité, comme ce « désir de ramener les 1 multiples à un 1 unique à l’infini ». Mais la manière dont Giacometti envisage cette synthèse, prend une formulation paradoxale puisqu’il semble que celle-ci ne parvienne jamais à aboutir, mais au contraire se poursuit « à l’infini » : « Thèse-Antithèse Synthèse-Thèse-Antithèse-Synthèse à l’infini ».

Il faudrait donc concevoir que même si la synthèse reste une tension figurative, ou une tentative d’opérer une unité figurative, celle-ci ne s’opère jamais définitivement. Et tout le « drame » est là. La figure ne peut jamais s’achever dans son évidence. Elle se défait constamment et ne peut se marquer que comme une présence qui se sépare, comme une identité qui ne parvient jamais à son unité mais qui sans cesse se divise et se scinde, s’effondre et s’affaisse !

En savoir + :

KOJÈVE Alexandre, Introduction à la lecture de Hegel, leçons sur la Phénoménologie de l’esprit professées de 1933 à 1939 à l’École des Hautes Études réunies et publiées par Raymond Queneau, Paris, Gallimard, 1947.

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La représentation du nu féminin, qui reste un sujet de prédilection pour nombre d’artistes tout au long du XXe siècle, est centrale chez Giacometti.

En 1932, il réalise cette première figure féminine d’enver-gure dont le corps juvénile s’inspire des mannequins de vitrines qui fascinent alors les surréalistes. Ce sujet va dominer son œuvre jusqu’à la fin de sa carrière.

La représentation du corps féminin croise, dans l’histoire de l’art, une grande variété d’influences, comme l’Antiquité chez Bourdelle et Maillol ou le primitivisme chez Zadkine quand Germaine Richier renoue après la guerre avec la figuration allégorique en fusionnant représentation de la femme et formes issues de la nature.

Alberto Giacometti, Femme qui marche [I], 1932, Plâtre, 152,1 x 28,2 x 39 cm Fondation Giacometti, Paris © Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2018

Projet HDA au lycée en terminale arts plastiques toutes options et philosophiesuite à la visite de l’exposition et à l’étude de l’Introduction à la lecture de Hegel(voir page 19) de Alexandre Kojève.

Toute entreprise figurative est-elle vouée a l’impossible ?

Toute tentative de construire et d’ériger la figure en tentant de la maintenir dans une situation verticale, est-elle sans cesse soumise au risque du bas, de la chute et de la perte d’équilibre ?

Comment, de l’intérieur, figure et figuration se voient-elles travaillées par une déchirure, comme un trait posé à la verticale d’une page blanche, de son sommet à sa base, n’arrivant jamais à réconcilier l’unité d’une surface ?

UNE CONSTANTE RECRÉATION

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21GIACOMETTI - ENTRE TRADITION ET AVANT-GARDE

UNE CONSTANTE RECRÉATION

Dans sa quête constante de l’essence et de l’existence des choses, Giacometti ne s’attache pas à rendre la réalité ou l’apparence de l’objet mais la sensation de sa vision qu’il considère comme seule vérité.

De 1945 à sa mort en 1966, il poursuit ses recherches sur l’espace de la représentation, amorcées dès l’époque surréaliste avec l’utilisation du procédé de la cage. Les figures sont placées sur des socles qui les isolent du sol et les élèvent, renforçant leur caractère totémique.

Avec les ensembles de figures, Il réfléchit aux rapports qui s’établissent entre le groupe sculpté et  l’espace  : les  figures surdimensionnées peuvent entourer le  spectateur, qui pénètre alors littéralement dans l’espace de l‘œuvre.

La Forêt de dimensions plus modestes, est placée sur un plateau légèrement surélevé, comme en lévitation, inscrivant l‘œuvre dans un espace parallèle à celui du spectateur.

Alberto Giacometti, La Forêt, 1950, Bronze, 57 x 61 x 47,3 cm Fondation Giacometti, Paris © Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2018

Socle

Collège cycle 4 AP

Comment a été traitée la question du socle par Auguste Rodin, Aristide Maillol et Alberto Giacometti dans leur œuvre sculpté ? Argumenter à partir de trois exemples significatifs.

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LA PLASTICITÉ DE L’ESSENTIEL

LE PLÂTRE

La matérialité de l‘œuvre sculpté de Giacometti est singulière. Penchons-nous sur l’un de ses matériaux de prédilection : le plâtre.

Il existe un paradoxe à utiliser du plâtre dans la sculpture, un matériau vulgaire et pauvre, pour expérimenter ce que le bois ou la pierre, plus nobles, ne permet pas ou limite dans la pratique…

Pour Giacometti, le plâtre est le matériau plastique par excellence pour le modelé et l’assemblage. Il utilise sa ductilité pour créer, à partir d’une armature plus ou moins complexe recouverte d’une fine couche, un amincissement des figures jusqu’à l’épure.

Matérialité

Documentation sur l’art de la sculpture en Primaire cycle 2 AP et Français

Recenser la diversité des matériaux employés par les sculpteurs et comparer-les :

• le bois : matériau chaud et assez noble ; il se travaille en taille directe mais sa résistance (différente selon l’essence) rend la sculpture très difficile.

• la terre cuite : l’argile se modèle, on la travaille humide, quand elle est cuite, elle devient dure et cassante.

• le bronze patiné : le bronze est un matériau noble. C’est un alliage de cuivre et d’étain qui est coulé dans un moule fabriqué à partir d’un modèle en terre ou en plâtre. La texture et les couleurs de cette matière sont particulières. Patiner un objet c’est lui donner une apparence vieillie, lissée par le temps.

• le plâtre et le plâtre peint : matériau non noble, il permet de faire des essais, des projets, des modèles. Il peut être coulé dans un moule qui en détermine la forme ou faire un bloc à travailler en taille directe.

• le marbre : matériau très noble et très résistant, il est extrait en bloc de carrières et se travaille en taille directe.

• le fer : il sert souvent d’armature ou de structure et peut être peint.

Lors de la visite de l’exposition, chaque enfant choisit une œuvre sculptée de Giacometti (croquis rapides) et la présente ultérieurement à ses camarades en classe. Les exposés oraux pourront être regroupés par matériau par exemple en favorisant une description sensorielle avec des adjectifs choisis relatifs à la texture, la matière mais aussi la couleur, la taille, le relief, etc…

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LA PLASTICITÉ DE L’ESSENTIEL

Lexique

Après la visite de l’exposition en Primaire cycle 2 et 3

VOCABULAIRE

DEUX DÉFINITIONS La sculpture implique la notion de volume qui s’oppose à l’aplat.

La ronde-bosse :expression traditionnellement utilisée pour définir la sculpture, afin de distinguer son « plein relief » des formes du bas-relief. Le volume est indépendant, on peut en faire le tour pour voir toutes ses faces.

Le socle :base d’une statue ou d’une sculpture qui sert à la stabilité et à la présentation de l’ensemble. À l’origine, le socle isole les statues de leur environnement. Il les distingue en les élevant. Sa suppression donne lieu à l’installation de l’œuvre sur le sol même et renforce l’intégration de l’œuvre dans son environnement ainsi que son dialogue avec l’espace alentour. Parfois le socle revêt autant d’importance que la sculpture.

TECHNIQUES DE CRÉATIONModeler, mouler ou tailler, c’est réaliser une forme par retrait et/ou addition de matière et de matériaux.

Tailler/ Taille directe :technique de sculpture consistant à dégrossir un bloc de bois, de pierre ou de tout autre matériau résistant. Peu employée au XIXe siècle, la taille directe revient en force au début du XXe siècle parce qu’elle rejoint l’expression de la spontanéité souvent associée au style primitif.

Modeler :technique de sculpture consistant à produire une forme par ajout de matière (plâtre, cire, terre…). Les œuvres ainsi créées sont définitives ou destinées à être moulées pour être reproduites en bronze ou en matière synthétique.

Mouler :technique consistant à prendre l’empreinte d’une sculpture originale, à l’aide d’une matière souple. Les parois du moule créé sont traditionnellement enduites de cire, puis remplacées par du métal en fusion. Une fois cuite et refroidie, la forme copiée s’appelle un tirage.

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LA PLASTICITÉ DE L’ESSENTIEL

Repères

Pendant et après la visite de l’exposition Giacometti, suite de l’initiation à la sculpture en Primaire cycle 2 et 3

PARTIR À LA RENCONTRE DES ŒUVRES

Quelles notions aborder ? Dans l’appréhension d’une sculpture, il faut être curieux et s’attacher :

• aux notions d’équilibre (par la présence d’un socle ou pas)

• aux dimensions (monumentalité ou inverse)

• à la nature (bas relief - demi-relief/ ronde-bosse)

• aux choix des matériaux (bruts, transformés, peints…)

• aux techniques (modelage, moulage, taille directe et indirecte, assemblage).

• aux gestes du sculpteur

• aux proportions

• au plein et au vide

• à l’ombre et la lumière (ce jeu met en relief les éléments, accentuant les formes et l’expression recherchée.

• à son installation dans l’espace (le volume est placé en évidence sur un socle ou se fond dans l’espace qui l’entoure).

• à sa mobilité/ immobilité

• à son rapport au temps

Remarque :

Lors de la découverte de sculptures sur des reproductions, les élèves ne voient qu’une face d’un volume. Le contact direct avec les œuvres est indispensable pour mesurer ses dimensions et éprouver sa relation au corps du spectateur.

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LA PLASTICITÉ DE L’ESSENTIEL

Focus sur une œuvre

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LA PLASTICITÉ DE L’ESSENTIEL

Pistes à emprunter pendant la visite de l’exposition Giacometti pour l’Homme qui marche II, 1960

Œuvre et environnement

Où est-elle installée ? Comment se présente-elle (sur socle, au sol) ?Quelle intégration dans l’espace ? Quelle échelle par rapport au lieu ? Existe-t-il une mise en scène ?

Relation du corps à l’œuvre

Comment la découvrir, frontalement ? En en faisant immédiatement le tour (ronde bosse) ? De par sa position dans l’espace, peut-on s’avancer, se reculer, se pencher, tourner autour, sans toucher ?

Techniques et matérialité

Quelle est la nature de l’œuvre ? De quel type de sculpture s’agit-il (haut-relief, ronde bosse,…) ?Quelle(s) technique(s) ont été mises en œuvre pour sa réalisation (assemblage, soudure, moulage…) ?En quel matériau est-elle réalisée ? Quelles sont ses dimensions (taille, épaisseur, rapport à l’échelle humaine…) ? Quelles couleurs (couleurs propres au matériau, couleurs peintes …) ?Quels effets de matière (lisse, rugueux) ?

Identification des formes et recherche des significations

Comment s’organisent les formes, par accumulation, par interpénétration, par alignement, en creux ou en bosse … ? S’agit-il d’une œuvre figurative, abstraite ? Expliciter car qu’il s’agisse d’un travail d’après modèle ou d’après mémoire, Giacometti instaure toujours un éloignement de l’objet et s’attache à ce qu’il appelle la vision.Quelque chose qui, se libérant de la ressemblance, touche à la présence d’un être à la fois intense et inaccessible.

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LA PLASTICITÉ DE L’ESSENTIEL

ANALYSE

Ligne : du sommet du crâne au talon, on obtient une oblique rigide. Elle est instable et dynamique. La silhouette est un Y à l’envers, étirée. De la base au sommet, la distance est grande.

Surface et texture : aspect râpeux, non poli du bronze. Le modelé de la surface accroche la lumière.

Forme : l’homme est squelettique, filiforme.

Lumière, ombre, volume : bien que filiforme, l’œuvre occupe un espace qui tient le spectateur à distance. On se rapproche pour l’embrasser du regard mais elle s’éloigne. Le contraste entre sa fragilité et la distance est créé par le format.

Proportion : les pieds sont disproportionnés. L’homme a le caractère de l’éphémère, de la fragilité. Il est à la limite du visible.

INTERPRÉTATION

Thème : la fragilité de l’être menacé par la mort.

Expression : pas de pathos dans le visage, qui ressemble à tous les visages de l’artiste.

Association : « l’Homme qui marche » a été apparenté par certains historiens d’art à un bronze étrusque intitulé « L’ombre du Soir ». L’homme de Giacometti se projette vers l’avant. Son pas est long. Il traine son existence réduite à néant.

Contexte culturel : après guerre, après la déportation vers les camps de la mort et l’utilisation de la bombe atomique, la foi dans l’homme vacille. Les artistes expriment le néant, le vide, l’absurdité dans tous les domaines : philosophie (Sartre), littérature (Vian, Sartre, Camus), théâtre (Beckett, Ionesco) et bien sûr dans la peinture et la sculpture.

Hypothèse : d’où vient cet homme ? Où va-t-il ? Son attitude est hypnotique. Il colle au sol comme à sa condition humaine.

En 1947, Giacometti a réalisé son premier Homme qui marche, grandeur nature. Nous sommes au lendemain de la deuxième guerre mondiale.L’homme est gracile, filiforme, décharné sans dimension corporelle.

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VOTRE VISITE

Autres visuels

Jacques Lipchitz, Baigneuse III, 1917, Plâtre, 73 x 25 x 27 cmCentre Pompidou, Paris. Musée National d’art moderne / Centre de création industrielleDonation de la Jacques et Yulla Lipchitz Foundation en 1976© Estate of Jacques Lipchitz, New York, Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Bertrand Prévost

Antoine Bourdelle, Madeleine Charnaux, modèle debout à grandeur d’exécution, 1917, Bronze, exécutée par Susse numéroté 7, 62,5 x 17,5 x 18 cm, Musée Bourdelle, Paris, Photo © Musée Bourdelle/Roger-Viollet

Joseph Csaky, Jeune fille, 1921, Pierre, 61 x 20 x 21 cmMusée des beaux-arts de Rennes © ADAGP, Paris, 2018,Photo © MBA, Rennes, Dist. RMN-Grand Palais / Louise Deschamps

Alberto Giacometti, Femme de Venise III, 1956, Bronze,118,5 x 17,8 x 35,1 cmFondation Giacometti, Paris © Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2018

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VOTRE VISITE

Alberto Giacometti, Petit buste de Silvio sur double socle,vers 1943-1944, Bronze, 18,3 x 12,8 x 11,5 cm,Fondation Giacometti, Paris© Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2018

Aristide Maillol, Jeune fille agenouillée, 1900, Bronze, 26 x 7,4 x 10,5 cmGalerie Dina Vierny, Paris, Photo © Jean-Louis Losi

Antoine Bourdelle, L’Offrande, petite tête sur socle, 1905, Bronze, Épreuve numéro 2 exécutée par Valsuani en 1973, 11,5 x 4,3 x 6,3 cm Musée Bourdelle, ParisPhoto © Eric Emo/Musée Bourdelle/Roger-Viollet

Alberto Giacometti, Trois hommes qui marchent [petit plateau], 1948, Bronze, 72 x 32,7 x 34,1 cmFondation Giacometti, Paris © Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2018

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VOTRE VISITE

Autour de l’exposition

LE CATALOGUE

À l’occasion de cette exposition paraît un catalogue broché illustré de 192 pages édité par le Fonds Mercator, en vente à la librairie-boutique du Musée Maillol au prix de 30 € et en ligne sur www.boutique-culturespaces.com.

LE HORS-SÉRIE BEAUX ARTS MAGAZINE

Le hors-série Beaux-Arts Magazine explore le parcours créatif de Giacometti. En vente à la librairie-boutique du Musée Maillol et en ligne sur : www.boutique-culturespaces.com

LA VISITE COMMENTÉE SUR SMARTPHONES ET TABLETTES

Cette application disponible en français et en anglais vous permet de découvrir les plus belles œuvres de l’exposition grâce à une vingtaine de commentaires audio et la bande-annonce de l’exposition. Une visite en très haute définition avec une profondeur de zoom exceptionnelle !

L’AUDIOGUIDE

Un audioguide proposant une sélection d’œuvres majeures est disponible en deux langues (français et anglais).

POUR LES PLUS PETITS : LE LIVRET-JEUX

Remis gratuitement à chaque enfant (7/12 ans) qui se rend à l’exposition, ce livret est un guide permettant aux plus jeunes d’observer, de manière ludique, les œuvres majeures de l’exposition à travers différentes énigmes.

POUR POURSUIVRE SA VISITE

À partir du mois de novembre, l’Institut Giacometti propose des visites scolaires pour tous les niveaux.

Au programme :• Plongée dans l’univers créatif de Giacometti face à la reconstitution de l’atelier de l’artiste• Visite de l’exposition temporaire. Du 16 octobre au 13 janvier, l’artiste contemporaine Annette Messager rend

hommage à Giacometti et dialogue avec son œuvre dans l’exposition « Les Chambres ».

Informations : https://www.fondation-giacometti.fr/fr/pedagogie

INSTITUT- GIACOMETTI

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61 rue de Grenelle 75007 Paris Tél : +33(0) 01 42 22 59 58 Métro : Rue du Bac, ligne 12. Bus n° 63, 68, 69, 83 et 84.

HORAIRES

14 septembre 2018 - 20 janvier 2019 Le musée est ouvert tous les jours en période d’exposition temporaire, de 10h30 à 18h30. Nocturne le vendredi jusqu’à 20h30.

TARIFS

Plein tarif : 13,50 € Tarif réduit : 11,50 € Tarif famille : 40€ (2 adultes et 2 enfants 7-25 ans) Gratuit pour les enfants de moins de 7 ans.

RÉSERVATION GROUPE

Séverine LAMBERT Tél : 01.42.22.25.44 [email protected]

WEB

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Rue du Bac

Hôtel Matignon St Germain

des Prés

St Sulpice

Sèvres-Babylone

Rue de l’Université

Bd St Germain

Rue de Grenelle

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Musée Maillol

VOTRE VISITE

Informations

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61 rue de Grenelle - 75007 Paris

Ouverture 7 jours sur 7 en période d’exposition De 10h30 à 18h30 Nocturne le vendredi jusqu’à 20h30

www.museemaillol.com

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