exposé sur l'utilitarisme

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L’utilitarisme I. Présentation de la doctrine. A. L’utilitarisme, analyse de Will Kymlicka. L’utilitarisme défend l’idée qu’un comportement, ou qu’une politique moralement juste, est celui ou celle qui produit le plus grand bonheur des membres de la société. La recherche du bien-être ou de l’utilité, doit être effectuée impartialement pour chacun des membres de la société. C’est une forme de « conséquentialisme », en ce qu’il s’agit de vérifier constamment si le comportement ou la politique en question produisent ou non un bien identifiable. En cela, un comportement n’est moralement louable que s’il bénéficie à quelqu’un d’autre. Les dilemmes moraux seront ainsi réduits à évaluer uniquement le degré de bien-être des individus en dehors de toutes interventions de la tradition ou des autorités spirituelles, ce qui ne laisse aucune place pour les préjugés et surtout, ce qui ne laisse aucune place à une autorité qui aurait la main mise sur nos comportements au nom de la morale. Un des aspects les plus frappants de cette doctrine est sa capacité à se subdiviser et à se modifier pour répondre à ses critiques. En ce sens, on recense différents types d’utilitaristes, et Kymlicka proposera 4 modèles que sont: - l’utilité comme hédonisme qui renvoie à la notion de bonheur (Bentham) - l’utilité comme état mental non hédoniste qui postule que certaines expériences peuvent être gratifiantes sans pour autant être agréables, et que le bonheur passe par ce travail expérimental préalable. - l’utilité comme satisfaction des préférences, c’est à dire que le bien-être passerait par la satisfaction des préférences de chaque individu - l’utilité comme satisfaction des préférences informées ou rationnelles, c’est à dire qu’il faut satisfaire uniquement les préférences qui sont fondées sur une information complète et sur des jugements concrets. Mais nous allons nous concentrer sur les modèles de Jeremy Bentham et de John Stuart Mill en ce qu’ils ont véritablement permis à l’utilitarisme de devenir une philosophie élaborée à partir du 19 ème siècle. B. Les modèles utilitaristes de Jeremy Bentham et John Stuart Mill. (Pierre)

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Exposé sur l'utilitarisme fondé sur les analyses de Will Kymlicka dans son livre consacré aux différentes théories de la justice.

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Page 1: Exposé sur l'utilitarisme

L’utilitarisme !!I. Présentation de la doctrine. !A. L’utilitarisme, analyse de Will Kymlicka. ! L’utilitarisme défend l’idée qu’un comportement, ou qu’une politique moralement juste, est celui ou celle qui produit le plus grand bonheur des membres de la société. !La recherche du bien-être ou de l’utilité, doit être effectuée impartialement pour chacun des membres de la société. C’est une forme de « conséquentialisme », en ce qu’il s’agit de vérifier constamment si le comportement ou la politique en question produisent ou non un bien identifiable. En cela, un comportement n’est moralement louable que s’il bénéficie à quelqu’un d’autre. !Les dilemmes moraux seront ainsi réduits à évaluer uniquement le degré de bien-être des individus en dehors de toutes interventions de la tradition ou des autorités spirituelles, ce qui ne laisse aucune place pour les préjugés et surtout, ce qui ne laisse aucune place à une autorité qui aurait la main mise sur nos comportements au nom de la morale. !!Un des aspects les plus frappants de cette doctrine est sa capacité à se subdiviser et à se modifier pour répondre à ses critiques. En ce sens, on recense différents types d’utilitaristes, et Kymlicka proposera 4 modèles que sont:

- l’utilité comme hédonisme qui renvoie à la notion de bonheur (Bentham)

- l’utilité comme état mental non hédoniste qui postule que certaines expériences peuvent être gratifiantes sans pour autant être agréables, et que le bonheur passe par ce travail expérimental préalable.

- l’utilité comme satisfaction des préférences, c’est à dire que le bien-être passerait par la satisfaction des préférences de chaque individu

- l’utilité comme satisfaction des préférences informées ou rationnelles, c’est à dire qu’il faut satisfaire uniquement les préférences qui sont fondées sur une information complète et sur des jugements concrets.

!Mais nous allons nous concentrer sur les modèles de Jeremy Bentham et de John Stuart Mill en ce qu’ils ont véritablement permis à l’utilitarisme de devenir une philosophie élaborée à partir du 19 ème siècle.

!B. Les modèles utilitaristes de Jeremy Bentham et John Stuart Mill. (Pierre)

Page 2: Exposé sur l'utilitarisme

II. Critiques de la doctrine. !A. L’analyse critique de Will Kymlicka.

!! Kymlicka expose un première critique en ce que l’utilitarisme nous condamne d’une certaine manière à traiter chaque individu comme ayant le même statut moral; donc tout le monde a la même position morale quoi qu’il en soit, et ce sans prendre en compte les relations morales privilégiées avec la famille ou les amis, ou notre créditeur. Or, l’existence d’une promesse crée nécessairement une obligation spécifique entre deux personnes. L’individu utilitariste sera incapable de mesurer l’impact de ses engagements quand bien même ce sont eux qui donnent un sens à sa vie. Il nie la dimension morale spécifiquement individuelle. Il est, en fait, doté d’un altruisme admirable et utopique en ce que les engagements de ses semblables sont autant important que ses propres engagements. !La deuxième critique de Kymlicka concerne le fait d’accorder la même importance à chaque source d’utilité. Or, il il existe des préférences « déraisonnables » (illégitimes), du point de vu de la justice, et si on évaluerait l’ensemble des préférences de la même manière, cela pourrait conduire à justifier une discrimination à l’encontre des minorités impopulaires. Il prend notamment l’exemple d’un SDF alcoolique, qui n’a aucun ami et offense beaucoup de monde pas sa seule présence. Dans ce cas, il pose la question de savoir si l’utilité ne serait pas maximisée si nous l’éliminions discrètement, afin qu’il ne dérange plus personne et que la société économise le cout de son séjour en pension, ou le cout des aides qu’on devraient lui attribuer. !Donc, l’adoption d’une justice utilitariste aurait un effet pervers, c’est à dire minimiser l’utilité, en rendant la coopération sociale plus difficile, et surtout en dépréciant la valeur de la vie et des libertés humaines. Nous aurions la possibilité de ne pas tenir nos promesses, au nom de l’intérêt général, ou d’exercer une discrimination à l’encontre des groupes impopulaires chaque fois que nous estimons que cela maximise l’utilité (notre qualité de vie se trouverait alors dégradée). Ainsi, l’utilitarisme doit être envisagé comme un « critère de validité morale », une finalité à atteindre, et non comme une « procédure de décision ». Sur ce point, encore une fois, du point du vue de l’utilitarisme, l’exclusion de certaines préférences illégitimes se justifie pas son aspect contre-productif et non sur son illégitimité. !!B. L’approche critiquo-dynamique de M. Sandel. (Pierre) !