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Expertise sur les origines de la baisse du lac du Pavillon

Moyenne Durance - Commune de Jouques (Bouches-du-Rhône)

Etude réalisée dans le cadre des actions de Service public du BRGM 99-D-668

novembre 1999

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Expertise sur les origines de la baisse du lac du Pavillon

Moyenne Durance - Commune de Jouques (Bouches-du-Rhône)

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novembre 1999

R40751

Mots-clés : nappe alluviale, piézométrie, Moyenne Durance, seuils, commune de Jouques, Bouclies-du-Rhône.

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

N. RAMPNOUX. - Expertise sur les origines de la baisse du lac du pavillon - Moyenne Durance, Commune de Jouques (Bouches-du-Rliône). Rapport BRGM R 4075 1. Novembre 1999. 17 Pages. 3 figures.

(0 DRGM, 1999. Cc documeiit ne peut Sire rcprodirit en lolalilk ou eli partiç sans I'ûulorisation expresse du DllGhl

Experiise Hydraulique - Lac du Pavillon - Commune de Jouques (13)

Synthèse

Depuis plusieurs années, le plan d'eau du Pavillon, situé sur la commune de Jouques (13), subit une importante baisse de son niveau d'eau. Cette baisse entraîne une forte dégradation de la vie piscicole et engendre même un assèchement temporaire du plan d'eau qui est utilisé comme réserve de pèche par I'APPAM.

Ce plan d'eau est une ancienne gravière, dont le niveau d'eau correspond au niveau piézométrique de la nappe de la DURANCE, ces variations du niveau du lac sont intimement liées aux variations de la nappe.

Suite à la saisie par I'APPAM, des services de la DRIRE en 1996, un certain nombre d'expertises ont été réalisées afin d'identifier les causes de cette abaissement. Plusieurs origines ont été mises en avant par les diffbrents partis :

les travaux de pose du gazoduc de GDF sur le tronçon Cabriès-Manosque en 1992 et plus particulièrement au pompage réalisé lors des fouilles à la hauteur du bassin de déversement du canal EDF,

la diminution des irrigations agricoles, dès 1993, à partir d'eau du canal de dérivation de l'EDF, sur le bassin de Jouques,

la destruction du seuil B, sur la Durance en amont du lac du Pavillon, en 1994,

l'impact des extractions des matériaux alluviaux au droit du site du Plantain, sur la nappe alluviale.

L'analyse des difFérents documents qui nous ont été soumis, nous amène à retenir deux origines de cet abaissement de la nappe :

la réduction des apports de l'irrigation gravitaire agricole à partir d'eau issue du canal de dérivation qui engendre un fort déficit d'alimentation "artificielle" (recharge artificielle) en période estivale de la nappe depuis 1993. Cette baisse est de l'ordre d'au moins 0,50 m sur l'ensemble des piézomètres du secteur,

la baisse constante de la ligne d'eau de la Durance, en liaison avec les extractions en lit mineur qui ont perduré jusqu'en 1996, malgré la création du seuil B en 1991. Les comparaisons des lignes d'eau entre 1971, 1979 et 1995, sur différents points de la rivière, montrent qu'il y a un creusement du lit pouvant atteindre 1 à 2 mètres. La destruction de ce seuil, lors des crues de janvier et novembre 1994, a engendré une reprise de l'érosion du lit de la rivière et un drainage de la nappe par la Durance plus important.

Un retour a un niveau de la nappe postérieure à 1992, sur le secteur de Jouques, n'est possible qu'avec le retour d'une ligne d'eau de la Durance avant extraction etlou la mise en place d'un dispositif de réalimentation de la nappe.

Rappori BRGM R 40751

Expertise Hydraulique . Lac du Pavillon . Commune de Jouques (13)

Sommaire

Synthèse ............................................................................................................................ 3

.......................................................................................................................... Sommaire 4

....................................................................................... . 1 Cadre et objectifs de l'étude 5

.................................................................... 2 . Contexte hydrogéologique logis d'Anne 6

3 . Analyses des études hydrauliques sur le secteur du Iüe du Pavillon ....................... 7 ................................................................................ 3.1. Documents soumis a anaiyse 7

.................................................... 3.2. Rapport d'expertise de Monsieur LEFEVRI-, 7 3.3. Etude de Sud Aménagement Agronomie .......................................................... 11

..................... 3.4. Etude complémentaire sur l'impact de la carrière du Plantain 14

4 . Avis et recommandations .......................................................................................... 16

Liste des figures

Figure 1 . : Localisation du réseau piézométrique du secteur de Jouques (extrait du rapport Sud Aménagement Agronomie .

........................................................................................... Novembre 1998) 10

Figure 2 . : Relevés piézométriques sur les ouvrages du secteur de Jouques période du 01/01/1991 au 31/12/1993

...................................... (extrait du rapport BRUGEAP -Novembre 1997) 12

Figure 3 . : Relevés piézométriques sur les ouvrages du secteur de Jouques période du 01/01/1994 au 01/01/1997

...................................... . (extrait du rapport BRUGEAP Novembre 1997) 13

Rapport BRGM R 40751

Expertise Hydraulique - Lac du Pavillon - Commune de Jouques (13)

1. Cadre et objectifs de l'étude

Depuis plusieurs années, le plan d'eau du Pavillon (appelé aussi lac du Logis d'Anne) utilisé par l'Association Aix-Marseille pour la Pêche et la Protection du Milieu aquatique (APPAM) comme réserve de pêche, subit une importante baisse de son niveau d'eau. Cette baisse entraîne une forte dégradation de la vie piscicole et engendre même un assèchement temporaire du plan d'eau.

Monsieur FERRATO, propriétaire du plan d'eau, ainsi que I'APPAM ont saisi la DRIRE ainsi que GDF afin de trouver les causes de l'origine de cette baisse et des solutions pour rétablir le niveau du lac. En effet, l'une des origines de cette baisse est attribuée par Monsieur FERRATO aux travaux réalisés par GDF lors de la pose de la canalisation de gaz Cabriés-Manosque.

C'est dans ce cadre qu'un certain nombre d'expertises ont été réalisées, notamment par Monsieur LEFEVRE (expert hydraulicien) pour le compte de Monsieur FERRATO, et Sud Aménagement Agronomie pour le compte de GDF.

La DRIRE a demandé au BRGM, dans le cadre de l'appui à la police des eaux souterraines, d'effectuer une analyse des études hydrauliques sur le comportement de la nappe dans le secteur du plan d'eau '1,2,3' ainsi que l'étude de la modélisation de l'exploitation de la gravière de Plantain (commune de Peyrolles - 13) qui se situe en aval du plan d'eau 4.

' Rapport d'expertise de M. Lefévre - Lac de pêclie du Pavillon - mai 1998. 7 - Avis de Siid Aménagement Agronomie - courrier du Réf. 363NGIMB du 26 aolrt 1997 -GDF. ' Note relative à la baisse de niveau du plan du logis d'Anne Sud Aménagement Agronomie - septembre

1998. GDF. Etude sur modèle matfiématique de la gravière de Plantain à Peyrolles. BURGEAP - novembre 1997. DURANCE GRANULAT.

Rapport BRGM R 40751 5

Experiise Hydraulique - Lac du Pavillon - Commune de Jouques (13)

2. Contexte hydrogéologique logis d'Anne

Li Plan du logis d'Anne correspond à une ancienne gravière alluvionnaire dans le lit majeur de la Durance.

Cette extraction de matériaux sablo-graveleux (alluvions récentes et anciennes constituant les basses terrasses) a été faite sur une surface de l'ordre de 6,3 ha et a été descendue sous le niveau de la nappe phréatique.

La vallée de la Durance présente, en amont du secteur, un verrou au niveau du pont Mirabeau ; puis s'élargit légèrement pour atteindre environ 1 km au niveau du lac du Pavillon. C'est seulement en aval de la gravière du Plantain que la vallée s'agrandit (entre 2,s km et 3,5 km de large).

L'épaisseur du remplissage alluvial varie d'amont en aval sur ce secteur, de quelques mètres à deux ou trois dizaines de mètres dans le secteur du Plantain.

Le substratum de ces alluvions est constitué par les formations molassiques du Miocène et par des niveaux de Poudingues. Ces alluvions sont surmontées par des limons argileux, peu épais (inférieurs à 1 mètre).

Ces alluvions sont le siège d'une nappe. Cette nappe s'écoule globalement parallèlement à la rivière, qui d'une façon générale la draine.

La perméabilité moyenne de l'aquifère est comprise entre 2.1W2 à 5.10.' mis.

La DIREN gère depuis plus de vingt ans un réseau piézométrique le long de la vallée de la Durance. Sur le secteur du lac du Pavillon, il existe une dizaine d'ouvrages qui permettent de suivre les fluctuations de la piézométrie (cf. figure n0l) .

Ces fluctuations inter-saisonnières étaient fortement marquées par l'irrigation, ce qui permet d'observer les hautes eaux de la nappe en été, quant aux basses eaux, elles s'observent Iiabituellement en fin d'hiver. Ce phénomène tend à s'atténuer compte- tenu des mutations du monde agricole (augmentation du nombre de friches, modification des modes d'irrigation).

Rapporl BRGM R 40751

Expertise Hydraulique - Lac du Pavi//on - Commune de Jouques (13)

3. Analyses des études hydrauliques sur le secteur du lac du Pavillon

3.1. DOCUMENTS SOUMIS A ANALYSE

=> Expertise de Monsieur LEFEVRE (expert hydraulicien) datée de mai 1998, réalisée à la demande de Monsieur FERRATO (propriétaire du Lac) et transmis à la DRiRE PACA, le 24 juin 1998 par I'APPAM (Association de Pèche, locataire du lac).

a Note relative à la baisse de niveau du plan d'eau du logis d'Anne, rédigée par Sud Aménagement Agronomie pour le compte de GDF (Centre National dlEquipement) datée de septembre 1998. Ce document traite de l'impact de la canalisation de GDF entre Cabriès et Manosque.

=> Etude BURGEAP sur le modèle matliématique de la gravière de Plantain à Peyrolles (13) réalisée pour la société Durance Granulats en novembre 1997. Cette étude complémentaire avait été demandée par la DRIRE en 1997 à l'exploitant, suite aux réclamations de Monsieur FERRATO de juin 1997, pour évaluer l'incidence de l'exploitation de la carrière du Plantain vis-à-vis des captages A.E.P. de la commune de Peyrolles situés en aval d'une part, et le plan d'eau du Pavillon situé en amont, d'autre part.

3.2. RAPPORT D'EXPERTISE DE MONSIEUR LEFEVRE

Dans son rapport, Monsieur LEFEVRE analyse successivement les trois causes possibles qui selon lui, pourraient permettre d'expliquer l'abaissement du niveau du lac du Pavillon depuis 1993.

Il s'agit de I'impact éventuel de l'extraction des granulais sur le site du lac du Plantain par Durance Granulais, de l'effet de la destruction du seuil B dans le lit de la Durance et des travaux de pose de la canalisation GDF "Cabriès-Manosque".

Dans sa première partie, il retrace l'historique des évènements qui ont amené Monsieur FERRATO et I'APPAM à saisir les services de l'Etat, ainsi que l'évolution du niveau de la nappe à partir des relevés du piézomètre F,,.

Il paraît difficile de prendre ce piézort~ètre comme référence cotnpte-fetzic des relevés incon~plets (dans le temps), dus en grande partie à la trop faible profondeur de I'oitvrage qiii est très souvent sec (lzors d'eau).


Expertise Hydraulique - Lac du Pavillon - Commune de Jouqoes (13)

Il est préférable de prendre conirne points de référence les piézontèfres F,, et F3, situés respectivement en arnotrt el en aval du plan d'eau (cf. &ire noI : réseau DIREN).

3 Exploitation de Durance Granulats

Cette hypothèse de l'impact de l'extraction du lac du Plantain est écartée par Monsieur LEFEVRE, compte-tenu des conclusions de l'étude du BURGEAP (Cf. 5 3.1.) sur la modélisation de la nappe. Cette hypothèse avait été la première émise dès 1994 par la Fédération de Pêche des Bouches-du-Rhône.

Le seuil B et sa destruction

La crue de janvier 1994 a eu, en particulier, pour conséquence la destruction du seuil B sur la Durance situé en amont du lac du Pavillon.

Ce seuil faisait partie d'un dispositif de seuils réparti sur l'ensemble de la Moyenne Durance, destiné à lutter contre l'abaissement du lit de la Durance et de la nappe alluviale.

Cet abaissement du lit de la Durance était lié aux extractions de graviers en lit mineur de la rivière.

Pour Monsieur LEFEVRE ; après analyse des différents relevés piézométriques du secteur (FI,,, F,,,, F,,, et F,,), la faible influence de la construction (augmentation du niveau de la nappe) du seuil B sur les relevés du piézomètre F,, (alors que l'influence est nette sur les ouvrages F2, et F,,,) durant les années 1991 à 1994, suffit à rejeter I'liypothèse de l'impact de la destruction de celui-ci comme cause de l'abaissement persistant du niveau du lac du Pavillon.

Il nous paraît assez diflcile d'accorder rrop d'inlportance aux relevés piézomérriques de F,, cortmie nous l'avorzs vu précédernmetit (cf. 5 3.2.) ori seules les hautes eaux peuvent être suivies.

Il est logique qu'il y ait une atténuatiotz de l'infuence du seuil sur le niveau de la nappe à quelques kilomètres en aval, la renlontée de la nappe étant essentiellenient localisée au droit ou en arnonr du seuil. Le rôle d'un seuil est de litniter l'approfondissetnent du profil dir cours d'eau pour "recliarger" le lit mineur en niatériaux et de réduire alors, le drainage de la nappe par la rivière.

Pour notre part, cette argumentation ne pertnet pas d'exclure un rôle important de rnod~jïcatiorz du profil en long de la Durartce sur la baisse de la nappe et doric la présence des seuils, dotrt le seuil B.



L., La canalisation Cabriès - Manosque de GDF

L'argumentation de Monsieur LEFEVRE sur l'impact de la canalisation Cabriès- Manosque est basée sur deux points :

- la concomitance des dates de travaux de fouilles et des baisses du niveau de la nappe, observées par la Fédération de Pêche et Monsieur FERRATO,

- l'approfondissement du tracé de la canalisation au droit d'un "bassin de déversement" situé au pk 39.1, en dessous du niveau de la nappe.

Monsieur LEFEVRE met en avant, qu'au niveau du "bassin de déversement" (du canal d'EDF) situé en rive droite du canai l'approfondissement des fouilles (à 215,50 NGF) sous le niveau de la nappe, a nécessité un pompage afin de rabattre le niveau piézométrique de celui-ci pour la mise en place de la canalisation. Suite à cette intervention, une dépression de la nappe persisterait dans ce secteur à une cote de 216,50 m NGF.

Cerre Irypotlrèse semble quelque peu ir~rprobable cotnpte tenri :

- de la distance entre le lac dri Pavillotr et le "bassin de déversernent" de près de 300 nt,

- de la position de cette foriiile incriminée, qui est hydrariliqriement latérale au lac dri Pavillon,

- la position drr tracé de cette ca~talisation parallèle à lt?utoroute, qui est donc qirasir~zent dans le sens de l'écouletnent de la nappe,

- de la profondeur lirnire de cette canalisation de l'ordre de 1 à 1,s m/sol naturel (infort~tation GDF), qui itztéresse donc qu'rrne partie rrès lirnitée des alluviotu (zone non saturée).

Une zone de dépression conséquente autour IL point incriminé de la canalisation @k 39.1) pourrait subsister uniguetnent dans le cas d'fin ponzpage continu dans ce secteur. Après arr2t du pornpage et ret~zblaietnent de la trarrcltée, il y a eu ro7e re~nise en éqriilibre de la nappe dans la zone de fouilies, conzpfe terru de la nature et de la perntéabiliré des matériarcx alluviaia (cj F, 2.)

Dans sa conclusion finale, Monsieur LEFEVRE ne retient comme Iiypothèse pour cause de l'abaissement du niveau du lac du Pavillon que les fouilles effectuées lors de la pose de la canalisation de GDF.



3.3. ETUDE DE SUD AMENAGEMENT AGRONOMIE

Cette étude réalisée à la demande de Gaz de France en novembre 1998, est basée sur l'analyse des chroniques des niveaux piézométriques des six ouvrages (de ce secteur) suivis par la DIREN, par rapport aux différents évènements incriminés par I'APPAM et Monsieur FERRATO.

Ces ouvrages sont répartis tout au long de la Durance, depuis le seuil B (F,,,), jusqu'au secteur amont du domaine du Plantain.

L'examen des variations piézométriques amène Sud Aménagement aux conclusions suivantes :

- l'ouvrage I;',, (situé le long du lac du Pavillon) ne permet un suivi qu'en période de hautes eaux,

- l'abaissement de la nappe observé sur le F,, en septembre 1992 (période des travaux GDF) est du même ordre que les baisses enregistrées sur les autres ouvrages et correspond à l'abaissement normal de la nappe en début d'étiage,

- les variations de piézométrie entre 1988 et 1993, traduisaient les conditions d'alimentation particulières de la nappe, c'est à dire, en période estivale, les apports des irrigations (canaux d'arrosage) provoquent une montée du niveau de la nappe et en période hivernale une baisse des niveaux de la nappe,

- à partir de 1993, l'allure cyclique des variations piézométriques est tronquée, (diminution des irrigations) avec une baisse générale des niveaux sur la plaine de Jouques.

Cette étude conclut à une baisse de la nappe généralisée à l'ensemble du bassin de Jouques et à l'absence d'impact des travaux de GDF sur l'abaissement du Lac du Pavillon. Par contre, le rôle de l'arrêt des irrigations en amont du lac est mis en avant coinme cause de cette baisse.

Cette étude rnet en avant, non pas l'i~rfl~torce de la destruction du seuil B dans l'abaisseinent de la nappe au droit du lac du Pavillon, nrais ia modification des apports pour I'irrigation en période estivale, qui ont fortetnent ditninués depuis 1993.

Eflectivetnent, depuis 1993, les variations cycliqrces liées aux apports estivata pour l'irrigation, devietrnent très atténuées, conime le rnontretrt les graphiques des piézornètres F,, et F, (cf. jïgures 2 et 3.). Ce plrénonrène pernier d'expliquer l'abaissettient de la nappe en période de Irautes eaux au droit dic lac du Pavillon.

Par cotrtre. concernant les périodes de basses eaux, il apparaît netternent une baisse régulière drc triveau des plccs basses eaiu- (cf. Figures 2 et 3.: F,,, F, et F,,,J, visible


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égalenient au droit du piézornètre F,,, entre 1991 et 1994, rttalgré la réalisation du seuil B. Ce pliério»tène persistant (r?ialgi-é la création d~c seilil B) correspond à l'approfondissenient du lit de la Durance par les extractions de graviers en lit mineur en aval du se~iil B (qui persistent pendant cette époq~ie). Ce sicrcre~rsenient du lit de la rivière a pour conséquence un drainage pl~is inportant de la nappe par celle-ci, principalernerlt en période de basses eata.

Les profils en long de la Moyerzne Durance, regroupés dans un rapporz de la société Horizoris (1995, réalisé pour le conipre dri Syndicat Mixte d1A~tiénagenzent de la Dirrance), confir~nenr cette Iiypotfièse, car ils montrent que le niveau de base de la Diirance à l'étiage est à 11ne altitude de 213 m NGF arc droit du lac dii Pavillon en 1995, soit rtne baisse de 2 rnètres par rappon au profil à l'étiage de 1979 et de 4 rnètres pour 1971.

Qttanr au rôle du serril B, sa mise eti place rz'a pas eu d'infiuence sitr la partie avale de celui-ci, ce qui est rionnul, car il n'a permis la "recharge" en matériaru et une remontée de nappe qu'en arnont du seuil.

Par contre, sa destrzrction est déteciable sur les cl~roniques piézoniétriq~ies. sur les ouvrages sitriés en aval (fortes baisses des niveaux), car elle correspond à Ia reprise des phé~lornèries d'érosion du lit de la Durance, fors des crues de jarrvier 1995 et ~zoijer~ibre 1995.

Sur les ouvrages Ij,,, F,, et F,, on izote u12 pic de reniontée dii riiveau de la nappe en jaizvier 1995 et irove~nbre 1995 correspotidant à la crue de la Ditrance (alinirritation de la nappe par recouvrement d'une partie des alluvions du lit niajeur par les eaux de la Durance).

3.4. ETUDE COMPLEMENTAIRE SUR L'IMPACT DE LA CARRIERE DU PLANTAIN

Cette étude réalisée en 1997 par le BURGEAP, à la demande de DURANCE GRANULATS a pour objectif de simuler l'impact des extractions de la gravière du Plantain sur la piézométrie de la nappe, et plus spécialement sur les abaissements de niveaux attendus en amont, au niveau du lac du Pavillon et en aval sur les captages A.E.P. de Peyrolles.

Le scénario retenu est la présence du plan d'eau de 40 ha, correspondant à l'extension maximale d'exploitation (fin des extractions).

Cette modélisation amène à une simulation de la piézométrie pour 1999 (fin des extractions) qui est comparée à la piézométrie mesurée en octobre 1996.

Rapporf BRGM R 40751


Les résultats présentés sont de plusieurs ordres :

- un niveau du plan d'eau du Plantain à la cote 207,4 m NGF,

- un abaissement notable de la piézométrie en amont du plan d'eau du Plantain. A l'amont proche, celui-ci est important, de l'ordre de - 2 mètres au Réal, mais seulement de - 0,10 mètre au droit du Pey de Durance, soit à plus de 1.5 kilomètres du lac du Pavillon.

- un relèvement des niveaux piézométriques en aval assez faible, de l'ordre de 0,5 mètre au pourtour du plan d'eau et de 0,4 mètre au droit des captages A.E.P. de Peyrolles.

Cette étude montre que l'abaissement prévisionnel de la nappe dû à l'extraction de la gravière du Plantain (dans sa configuration finale de 40 ha) ne sera pas significatif au niveau du lac du Pavillon (< 0,lm).



4. Avis et recommandations

Le plan d'eau du Pavillon est une ancienne gravière dont le niveau d'eau correspond au niveau piézométrique de la nappe. Les variations du niveau du lac sont intimement liées aux variations de la nappe alluviale de la Durance. L'abaissement du niveau du plan d'eau du Pavillon, constaté depuis 1994 par I'APPAM et Monsieur FERRATO, a été attribué à quatre événements distincts :

3 pour Monsieur LEFEVRE, expert pour le compte de I'APPAM et Monsieur FERRATO (cf. §3.2.), celui-ci est lié aux travaux de pose du gazoduc de GDF sur le tronçon Cabriès-Manosque et plus particulièrement au pompage réalisé lors des fouiiles à la hauteur du bassin de déversement du canal EDF .

3 pour GDF (étude Sud Aménagement Agronomie CL §3.3.), l'analyse des chroniques de la piézométrie des différents ouvrages du secteur de Jouques montre que la baisse de la nappe est générale et qu'elle est liée à la diminution des irrigations agricoles, à partir d'eau du canal de dérivation de l'EDF. 11 y a un fort déficit d'alimentation artificielle de la nappe en période estivale à partir de 1993,

3 la destruction du seuil B, localisé en amont du lac du Pavillon, comme la cause de la baisse du plan d'eau a été évoquée puis écartée dans les différents rapports d'expertise,

> de même, l'impact simulé (étude BURGEAP cf. 5 3.4.) des extractions des matériaux sur le site du Plantain, sur la piézométrie en amont du site d'exploitation, est quasi-nul (> 0,l m). Cette origine de la baisse de la nappe a été rejetée unanimement.

Pour notre part, il apparaît au travers des analyses des différents documents (cf. 3 3.1.) que les causes de cet abaissement sont doubles :

3 la réduction des apports de l'irrigation gravitaire agricole à partir d'eau issue du canal de dérivation. 11 y a un fort déficit d'alimentation "artificielle" (recharge artificielle) en période estivale de la nappe depuis 1993 qui s'exprime par la disparition des Ilautes eaux durant les mois de mai à août (et par conséquence en septembre et octobre). Cette baisse est de l'ordre d'au moins 0,50 m sur l'ensemble des piézomètres,

3 la baisse constante de la ligne d'eau de la Durance, en liaison avec les extractions en lit mineur. Les comparaisons des lignes d'eau entre 1971, 1979 et 1995, sur différents points de la rivière, montrent qu'il y a un creusement du lit pouvant atteindre 1 à 2 mètres.



L'impact de la constmction du seuil B sur ce tronçon de la vallée n'est sensible qu'en amont et au droit du seuil, pour la nappe (cf. profil du FlSb), car les extractions en lit mineur ont perduré pendant cette période (baisse du niveau de la nappe en basses eaux constante jusqu'en 1996, cf. rapport BURGEAP (4)). Par contre, la destmction du seuil B. lors des crues de janvier et novembre 1994, a engendré une reprise de l'érosion du lit de la rivière et un drainage de la nappe par la Durance plus important.

L'impact persistant des travaux de fouilles liés à la construction du gazoduc (tronçon Cabriès-Manosque), en particulier, sur le secteur du "bassin de déversement du canal de l'EDF" est à exclure (cf. 5 3.2.), compte tenu du tracé, de la profondeur de ce gazoduc et de la nature des matériaux du réservoir alluvial.

Un retour a un niveau de la nappe postérieure à 1992, sur le secteur de Jouques, n'est possible qu'avec le retour d'une ligne d'eau de la Durance avant extraction. Pour cela il faut envisager :

la reconstmction du seuil B afin de permettre la recharge en amont de celui-ci (sa hauteur doit être recalculée pour avoir une ligne d'eau proche de celle "naturelle") afin de limiter les problèmes de colmatage du lit de la rivière,

la constmction d'un seuil intermédiaire dans le secteur du Pey de Durance, afin de remonter le lit de la Durance (à une cote de l'ordre de 214,5 mètres NGF au droit du Fil 1,

une éventuelle réalimentation artificielle (à partir d'eau du canal EDF) en amont du secteur de Jouques pour le soutien en période de basses eaux, si cela est

. nécessaire.

En effet, il faut noter que la création de seuil peut engendrer le colmatage du lit de la rivière et donc une déconnexion de la rivière avec la nappe. Ce phénomène a déjà été observé sur la nappe de la Basse vallée du Var et a eu pour conséquence une reprise de l'abaissement du niveau piézométrique, le colmatage a diminué l'alimentation de la nappe par la rivière.


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