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Page | 1 Examen d’Histoire Géographie Séries L-ES Durée de l’épreuve : 4 heures Les calculatrices ne sont pas autorisées Ce sujet comporte 4 pages numérotées de 1/4 à 4/4 Le candidat doit traiter UN des deux sujets de géographie de la première partie et LE sujet d’histoire de la seconde partie. La bonne présentation, la propreté et la lisibilité de la copie rendue par l’élève seront valorisées (1 point/20)

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Examen d’Histoire Géographie

Séries L-ES

Durée de l’épreuve : 4 heures

Les calculatrices ne sont pas autorisées

Ce sujet comporte 4 pages numérotées de 1/4 à 4/4

Le candidat doit traiter UN des deux sujets de géographie de la première partie et LE sujet d’histoire de la seconde partie.

La bonne présentation, la propreté et la lisibilité de la copie rendue par l’élève seront valorisées (1 point/20)

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PREMIÈRE PARTIE

Composition

Le candidat traite l’un des deux sujets proposés.

Sujet 1 : L’inégale intégration des territoires dans la mondialisation. Sujet 2 : En vous appuyant sur le cas du produit mondialisé étudié cette année, vous présenterez le processus, les acteurs et les flux de la mondialisation.

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DEUXIÈME PARTIE

Etude critique de deux documents

La Chine et le monde durant la Guerre froide Consigne : En vous s’appuyant sur les deux documents et vos connaissances, présentez l’évolution des relations de la République Populaire de Chine avec les deux Grands dans le contexte de la Guerre froide. Document n. 1 : Timbre-poste émis pour célébrer la conclusion du pacte sino-soviétique du 14 février 1950.

Traduction :

Texte du haut : « En commémoration de la signature du pacte d’alliance, d’amitié et de soutien mutuel entre la Chine et l’URSS ».

Texte du bas : « 400- Service postal du peuple chinois- Quatre cents yuans1 ».

1 Yuan: nom de la monnaie chinoise.

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Document n. 2 : Diplomatie du « ping-pong » et rapprochement sino-américain des années 1970.

« L’annonce d’une prochaine visite du président Nixon à Pékin a étonné le monde et fait l’objet

d’innombrables commentaires. Comment la chine qui ne cesse de dénoncer la politique d’agression des Etats-Unis a-t-elle pu accepter le principe de cette rencontre ? Quelles raisons ont pu pousser le gouvernement de Washington à faire ce geste […] ?

Certes les facteurs qui ont dû pousser les Etats-Unis dans le sens de cette détente sont nombreux. […] Parmi

ceux qui peuvent être considérés comme prépondérants probablement faut-il retenir dans l’ordre, l’espoir de faciliter le règlement du conflit vietnamien, la perspective de l’élection présidentielle de 1972, la question de l’entrée de la Chine à l’ONU et la volonté de faire pression sur l’URSS. Les raisons qui ont pu amener la Chine populaire à accepter le dialogue sont tout aussi importantes.

La première, qui est d’ordre très général, tient évidemment à la crainte qu’éprouve le gouvernement de Pékin

de voir ceux de Washington et de Moscou s’entendre contre lui sur un certain nombre de points. Quelle que soit l’idée que l’on se fasse de l’avenir de la détente sino-américaine, on ne peut nier la réalité actuelle et le danger qu’elle fait courir au gouvernement de Pékin. La Chine est un pays pauvre et le restera probablement encore pour un certain temps. C'est-à-dire que sa puissance, pour de nombreuses années encore, ne pourra être fondée sur sa capacité industrielle mais sur son dynamisme politique et son habileté diplomatique. Le seul moyen dont dispose le gouvernement chinois pour s’affirmer sur la scène internationale, c’est de faire échec à tout rapprochement entre les deux superpuissances. »

Extrait de l’article de François Joyaux, publié dans Le Monde diplomatique, septembre 1971. Cité dans « Confucius, Mao, le marché… jusqu’où ira la Chine ? »

Manière de voir n. 85, février-mars 2006

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Correction de l’examen

Sujet n.1 : L’inégale intégration des territoires dans la mondialisation.

Avec la fin de la Guerre froide, la mondialisation s’accélère et entre dans une nouvelle phase [contextualisation : le sujet est introduit, ses bornes spatiotemporelles sont posées]. Ce processus de mise en relation des territoires, caractérisé par l’intensification des échanges, le renforcement des interdépendances et par conséquent l’intégration des économies à une échelle planétaire, prend une ampleur nouvelle et se complexifie [analyse du sujet par la définition du mot-clef principal]. Comment la mondialisation hiérarchise-t-elle les espaces à toutes les échelles ? Quels sont donc les espaces moteurs qui impulsent ce processus et ceux qu’il délaisse ? [La problématique du sujet est posée]. Nous allons, dans deux parties différentes, voir que certains espaces dominent et impulsent ce processus (I), et d’autres sont plus ou moins marginalisés par la mondialisation (II) [annonce du plan].

La mondialisation aboutit à une hiérarchisation et une mise en réseau des territoires. Elle s’explique

par de nombreux facteurs [phrase introductive]. La forte capacité de polarisation des flux de toutes sortes permet d’affirmer qu’un territoire est plus ou moins intégré à la mondialisation. Sont donc des centres d’impulsion de ce processus les espaces qui attirent et qui émettent un nombre important de flux : flux marchands, flux financiers, flux migratoires, flux d’informations. La présence d’acteurs importants comme les firmes transnationales (FTN) qui organisent leurs activités - implantations, délocalisations, fusions-acquisitions - en fonction des « avantages comparatifs » que leur procure tel ou tel autre pays, est donc un facteur d’intégration. Les FTN drainent des IDE, émettent des flux de toutes sortes. Le deuxième facteur est l’accessibilité d’un territoire qui se traduit par l’existence de plateformes multimodales (ports, aéroports, etc.) servant de hubs de redistribution des flux ; la présence d’un réseau ADSL (couverture internet à haut débit), de métropoles et, de manière générale, d’interfaces maritimes ou terrestres. D’autres facteurs favorisent l’intégration d’un territoire dans la mondialisation comme la présence d’activités de recherche, de conception, la qualification de la main d’œuvre, la présence de pôles universitaires, de technopoles ou de Clusters. Dans l’ensemble, le fait qu’un territoire soit stable politiquement, offre des perspectives économiques et développe une législation flexible, en matière fiscale et sociale notamment, explique son insertion, son intégration à ce processus.

L’accroissement des échanges et l’ouverture des frontières ont contribué à l’émergence, à une échelle mondiale, d’espaces « moteurs » au sein desquels se situent des centres d’impulsion majeurs. Ces espaces dominants de la mondialisation se déclinent, à une échelle mondiale, en trois principaux grands pôles structurants : Etats-Unis (Amérique du Nord), Union européenne (Europe occidentale) et Japon (la Triade ou Oligopole). Les échanges mondiaux sont dominés par ces trois pôles principaux qui fonctionnent comme un ensemble relativement cohérent et solidaire. La majorité des flux s’opère intra-zone ou entre ces trois pôles. Ces espaces concentrent des lieux de décision politiques, économiques, financiers, des sièges sociaux de FTN, etc. À ces pôles principaux, se superposent des pôles secondaires : les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) qui sont de grandes puissances émergentes, de véritables géants territoriaux, démographiques et économiques (forte croissance), les futures superpuissances de demain (?). A coté des BRICS, certains pays émergents comme le Mexique, l’Argentine, la Turquie, la Malaisie, etc., et des pays producteurs de pétrole (PPP), comme l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, le Qatar, etc., tentent, tant bien que mal, de s’intégrer au processus de mondialisation.

La mondialisation s’accompagne également, à une échelle régionale, d’un vaste processus de littoralisation des activités économiques. En effet, les littoraux jouent de plus en plus aujourd’hui un rôle d’interface, c'est-à-dire de zones de contacts et d’échanges, et sont les lieux privilégies de concentrations économiques, humaines, etc. Ceci est le cas, par exemple, de la Chine ou de l’Inde. Le long des littoraux sont situées d’importantes façades maritimes : la façade maritime de l’Asie orientale (qui s’étend de Tokyo à Singapour), les façades Atlantique et Pacifique des Etats-Unis et la Northern Range (de Hambourg au Havre). Ces façades sont l’expression littorale des plus puissantes mégalopoles européenne, américaine et japonaise. Elles concentrent les plus grands ports qui polarisent la majorité des flux maritimes mondiaux.

Les grandes métropoles ou « villes mondiales » qui détiennent des fonctions de commandement économiques, financières, politiques sont, à une moindre échelle, des pôles importants de la mondialisation. Elles regroupent des sièges d’organisations internationales, des sièges sociaux de FTN, situés le plus souvent dans des quartiers d’affaires ou central business districts (CBD), des bourses et des marchés financiers, etc. Ces villes mondiales, une quarantaine environ, sont des carrefours décisionnels privilégiés, des centres de production et de circulation de richesses, d’hommes, de savoir-faire, etc. Elles sont reliées entre elles par un puissant et important réseau aéroportuaire, notamment (70% du trafic aérien est polarisé par ces dernières). Elles se déclinent aujourd’hui en une hiérarchie mondiale. Le sommet de la pyramide est occupé par de grandes métropoles du Nord comme New-

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York, Tokyo, Paris, Londres, des villes mondiales de premier ordre, Chicago, Los-Angeles, Francfort, Milan, etc., qui impulsent le processus de mondialisation et gardent une réelle et puissante longueur d’avance à ce niveau. La métropolisation se retrouve de plus en plus dans les pays émergents du Sud où se développent de grands pôles urbains comme Shanghai, Pékin, Sao-Paolo, Istanbul, Dubaï, Johannesburg, etc. Toutes ces villes mondiales, sont très connectées entre elles et forment un véritable « Archipel Mégalopolitain Mondial » (O. Dollfuss). Ceci étant dit, en même temps que certains espaces s’intègrent au processus de mondialisation pour y jouer un rôle majeur, d’autres sont plus ou moins abandonnés [phrase de transition].

La mondialisation délaisse et parfois marginalise presque complètement certains territoires [phrase introductive]. Le sous-développement, le mal-développement, résultant le plus souvent des guerres, de tensions géopolitiques ou d’instabilités de toutes sortes, présentées par un espace donné, sont un frein à son intégration dans la mondialisation. Certains territoires cumulent ces facteurs répulsifs qui, combinés au manque d’équipements et d’infrastructures (plateformes aéroportuaires et portuaires, réseau routier, internet, etc.), à une pauvreté massive, etc., sont de nature à décourager les investisseurs, les FTN notamment. Cette situation crée un véritable cercle vicieux qui freine le développement dans certaines régions du monde.

Les « pays les moins avancés » (PMA), sont, à une échelle mondiale, les Etats les plus pauvres (une personne y gagne moins d’un dollar et demi par jour), les moins développés (IDH<0,5) et, par conséquent, les plus évités par les investisseurs. Ces espaces sont, tout compte fait, délaissés, voire marginalisés, par la mondialisation. Celle-ci, par l’intensification des flux qu’elle génère, creuse les inégalités socio-spatiales et tend même à les aggraver. Les exemples de l’Afrique subsaharienne (où l’on compte une trentaine de PMA sur la cinquantaine dénombrée aujourd’hui) et de certains pays asiatiques (Bangladesh, Afghanistan, Pakistan, Yémen, etc.) illustrent pleinement ces affirmations. Dans ces espaces vivent des millions de personnes qui côtoient quotidiennement la misère, habitent dans des bidonvilles ou dans des régions enclavées, sans soins médicaux, sans électricité et sans accès aux transports modernes ni aux NTIC. Ces territoires sont le théâtre de guerres, de famines, d’épidémies de maladies comme le SIDA ou, récemment, le virus Ébola, etc. Ces espaces et ces populations ne participent donc pas à la mondialisation et certains auteurs évoquent la « fracture numérique » pour qualifier cette situation de marginalisation. Le schéma suivant permet de montrer la différenciation spatiale à laquelle aboutit la mondialisation :

L’inégale insertion des territoires au processus de mondialisation :

Ceci étant dit, la mondialisation creuse les inégalités socio-spatiales à toutes les échelles. A l’échelle

nationale, les arrière-pays montagneux, les déserts, les espaces ruraux, etc., sont moins bien intégrés que les littoraux industriels, ceux du tourisme ou que certaines métropoles, à ce processus. Cette situation d’exclusion se retrouve également à l’échelle locale : de nombreux quartiers de grandes métropoles, du Nord comme du Sud, se retrouvent dans une situation de relégation et cumulent les difficultés socio-économiques : taux de chômage surélevé par rapport à la moyenne nationale, conditions de vie difficiles, etc. Aujourd’hui, des métropoles comme Détroit (Etats-Unis) ou Mumbai (Inde) par exemple, présentent des inégalités socio-spatiales frappantes.

Pour conclure, la mondialisation est un processus qui s’est accéléré et se complexifié ces vingt dernières

années. Il contribue à une véritable hiérarchisation des territoires, et ce, à toutes les échelles. En fait, la mondialisation accentue les inégalités socio-spatiales [volet de fermeture : phrase résumant le développement et répondant à la problématique posée en introduction]. Ce processus reste à ce jour incomplet, ou du moins, en grande partie inachevé. Avec l’affirmation d’une mondialisation « ultra libérale » et « hyper-capitaliste », nous assistons actuellement à la montée en puissance d’un vaste débat portant sur de possibles

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alternatives allant de la « démondialisation » pure et simple, c'est-à-dire de l’antimondialisation extrême, à « l’altermondialisation », autrement dit à des aménagements plus ou moins profonds de sa gestion et de ses effets [volet d’ouverture en relation avec le sujet].

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Sujet : L’inégale intégration des territoires dans la mondialisation.

Introduction

Avec la fin de la Guerre froide, la mondialisation s’accélère et entre dans une nouvelle phase

[contextualisation : le sujet est introduit, ses bornes spatiotemporelles sont posées]. Ce processus de mise en relation des territoires, caractérisé par l’intensification des échanges, le renforcement des interdépendances et par conséquent l’intégration des économies à une échelle planétaire, prend une ampleur nouvelle [analyse du sujet par la définition du mot-clef principal]. Comment la mondialisation hiérarchise-t-elle les espaces à toutes les échelles ? Quels sont donc les espaces moteurs qui impulsent ce processus et ceux qu’il délaisse ? [La problématique du sujet est posée]. Nous allons, dans deux parties différentes, voir que certains espaces dominent et impulsent ce processus (I), et d’autres sont plus ou moins marginalisés par la mondialisation (II) [annonce du plan].

Proposition de plan

I- Les espaces qui dominent le processus de mondialisation : A- Les facteurs d’intégration à la mondialisation. B- Les centres d’impulsion de la mondialisation. C- Le rôle majeur des littoraux, des façades maritimes et des grandes villes mondiales.

II- Les espaces délaissés par le processus de mondialisations :

A- Les facteurs de la faible intégration des territoires dans la mondialisation. B- Les espaces délaisses ou marginalisés à toutes les échelles par la mondialisation.

Conclusion Pour conclure, la mondialisation est un processus qui s’est accéléré et se complexifié ces vingt dernières

années. Il contribue à une véritable hiérarchisation des territoires, et ce, à toutes les échelles. En fait, la mondialisation accentue les inégalités socio-spatiales [volet de fermeture : phrase résumant le développement et répondant à la problématique posée en introduction]. Ce processus reste à ce jour incomplet, ou du moins, en grande partie inachevé. Avec l’affirmation d’une mondialisation « ultra libérale » et « hyper-capitaliste », nous assistons actuellement à la montée en puissance d’un vaste débat portant sur de possibles alternatives allant de la « démondialisation » pure et simple, c'est-à-dire de l’antimondialisation extrême, à « l’altermondialisation », autrement dit à des aménagements plus ou moins profonds de sa gestion et de ses effets [volet d’ouverture en relation avec le sujet].

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Sujet n. 2: En vous appuyant sur le cas du produit mondialisé étudié cette année, vous présenterez le processus, les acteurs et les flux de la mondialisation.

Avec la fin de la Guerre froide, la mondialisation s’accélère, et entre dans une nouvelle phase

[contextualisation : le sujet est introduit, ses bornes spatiotemporelles sont posées]. Ce processus de mise en relation des territoires, qui contribue à un renforcement des interdépendances et par conséquent à une intégration économique à une échelle planétaire, prend une ampleur nouvelle et se complexifie. Il est caractérisé par l’intensification des flux de toutes sortes : marchands, financiers, humains et d’informations. C’est le cas de l’automobile, un produit qui a vu sa diffusion croître dans le monde entier [analyse du sujet par la définition du mot-clef principal]. Dans quelle mesure le cas de l’automobile, un produit mondialisé, nous permet-il de mettre en exergue les acteurs multiples qui pilotent ce processus ? En quoi les flux en lien avec ce produit se font désormais à l’échelle planétaire, contribuant ainsi à une accélération de la mondialisation et une mise en réseau du monde ? [La problématique du sujet est posée sous forme de questionnement]. Nous allons, dans trois parties différentes, montrer que l’automobile est bel et bien un produit mondialisé (I), évoquer le rôle des différents acteurs qui interviennent dans son processus de mondialisation (II), puis voir que les flux générés par ce produit aboutissent à une mise en réseau du monde (III) [annonce du plan].

L’automobile est un bien produit en masse et diffusé à l’échelle planétaire puisque le monde compte

aujourd’hui plus d’un milliard de véhicules en circulation [phrase introductive]. Ce bien de consommation, naguère réservé aux classes bourgeoises, a vu en 2012 sa production dépasser les 85 millions d’unités. Il s’est donc démocratisé pour devenir actuellement un objet de consommation banale dans les pays riches et développés. Aux Etats-Unis, par exemple, le taux d’équipement en automobiles est de 800 véhicules pour 1.000 habitants. Ce taux est plus faible (moins de 100 véhicules pour mille habitants), voire extrêmement faible, dans certains pays d’Afrique subsaharienne et en Asie du Sud et de l’Est : au Bangladesh, par exemple, il est de l’ordre de 3 pour 1.000. Mais il augmente dans les pays émergents – BRICS, « pays-ateliers », PPP, etc.- où une classe moyenne se développe et où la plupart des ménages cherchent à s’équiper d’une voiture. La Chine représente en 2015 plus du quart des ventes de véhicules neufs. Deux salons s’y tiennent chaque année, l’un à Pékin, l’autre à Shanghai. La production automobile doit suivre par conséquent de très près cette évolution : la Chine assure 50% de la production mondiale d’automobiles alors que l’Europe et l’Amérique du Nord sont des marchés saturés en proie à des difficultés et des restructurations importantes à ce niveau [insérer le schéma qui se trouve à la page 65 du livre]. Les firmes transnationales (FTN) sont les principaux acteurs de la mondialisation économique de ce produit [phrase introductive]. Ces grandes entreprises sont pour la plupart originaires de pays riches et développés du Nord comme Toyota (Japon), VW (Allemagne), Général Motors (Etats-Unis), BMW (Allemagne), Daimler Mercedes (Allemagne), Renault-Nissan (France), Fiat-Chrysler (Italie), etc. Ces entreprises, qui ont l’espace mondial pour marché, externalisent leurs activités. Elles s’implantent, procèdent à des opérations de fusion-acquisition, délocalisent, etc. Elles effectuent donc souvent une « division internationale du processus productif » (DIPP) qui contribue à une intensification des flux, tant sur un plan interne, propre à l’entreprise concernée, qu’international (flux marchands, flux financiers notamment). Toyota, le numéro un mondial, reste une entreprise japonaise puisque son siège social et les fonctions de direction, de financement, de conception sont situés dans ce pays alors que la production des pièces détachées et surtout leur assemblage sont dispersés dans des pays voisins présentant des « avantages comparatifs » conséquents tels que la Chine ou certains pays ateliers de l’Asie orientale. Toyota a également délocalisé sa production dans d’autres continents (Amérique du Nord, Europe) afin de pouvoir pénétrer ces marchés importants. Aujourd’hui 60% de la production de Toyota s’effectue dans 26 pays hors du Japon et 80% de ses ventes dans plus de 170 pays. Les Etats sont des acteurs majeurs de cette filière ils jouent un rôle important à toutes les échelles. Afin d’insérer leurs territoires dans la mondialisation, ils tentent de polariser des flux et d’encourager les investissements des FTN dans leurs pays. Ainsi et à titre d’exemple, le Maroc a crée des zones franches à Méloussa, en périphérie du port de Tanger. Il a aménagé ce site pour les entreprises et l’a connecté au nouveau port de conteneurs. Le Maroc a aussi mis en place des infrastructures performantes (autoroutes, voies ferrées, etc.) destinées à fluidifier la circulation des flux sur son territoire. Les Etats peuvent en outre signer des accords de libre échange, comme l’a fait le Maroc avec l’Union européenne, ou mettre en place des marchés communs, autrement dit des espaces dans lesquels circulent librement les marchandises, les capitaux et les personnes : UE, MERCOSUR, etc. Les Etats peuvent enfin jouer un rôle au sein d’organisations internationales telles que le FMI, la Banque mondiale, l’OMC, qui sont, tout compte fait, des acteurs de la libéralisation des échanges à l’échelle mondiale.

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Les consommateurs sont également des acteurs de la mondialisation. La hausse de leur pouvoir d’achat, l’uniformisation des cultures et des goûts, la globalisation des images et des modèles de consommation, sont autant de facteurs qui favorisent l’augmentation de la demande dans la plupart des pays émergents. Cette situation entraîne une forte demande de biens de consommation courante, comme celle des automobiles, surtout dans les pays où le taux d’équipement des ménages est relativement faible, comme ceci est le cas dans la plupart des pays des Suds en forte croissance économique. Les consommateurs contribuent au succès de l’automobile, souvent symbole de réussite d’ascension sociale. Les constructeurs cherchent à répondre aux possibilités économiques et aux attentes des nouvelles clientèles, notamment celles des classes moyennes des pays émergents. La voiture est un produit qui se démocratise dans ces pays et les constructeurs automobiles produisent des gammes spécifiques à prix concurrentiels réservés à ces clientèles. Cette situation aboutit à une intensification du commerce mondial qui n’est pas sans conséquences sur l’organisation économique du monde [phrase de transition].

L’explosion des flux générée par la mondialisation entraîne une mise en réseau de la planète [phrase

introductive]. La mondialisation de l’automobile se traduit par une multiplication des flux à toutes les échelles : flux marchands de biens manufacturés pour l’essentiel (pièces détachées de toutes sortes, automobiles), flux financiers (IDE), flux d’informations et migrations des populations à la recherche d’emplois vers les nouveaux espaces productifs (littoral chinois, etc.). La majorité de ces flux reste polarisée par les pôles traditionnels de l’économie mondiale - ALENA/Amérique du Nord ; UE/Europe occidentale ; Japon/Dragons- où à l’intérieur des ces espaces. L’évolution de la DIPP et l’émergence de nouveaux marchés comme les BRICS, les PPP, les pays émergents, etc., font intervenir néanmoins un nombre grandissant de pays dans la distribution des flux. Les flux de matières premières minières, énergétiques, agricoles, etc., se diversifient, également à cause de la forte demande de certains pays d’Asie orientale, celle de la Chine, « l’usine du monde », notamment.

De nombreux espaces restent cependant en marge des flux générés par la mondialisation de l’automobile. Il s’agit principalement des pays les moins avancés (PMA) à une échelle mondiale, les pays les plus pauvres de la planète. Ces pays ne participent à la production d’automobiles et les ventes de véhicules neufs y sont marginales, quasi-inexistantes. On compte une cinquantaine de PMA aujourd’hui. La majorité de ces pays sont situés en Afrique subsaharienne (30/50), mais on en trouve un certain nombre en Asie : Yémen, Syrie, Irak, Afghanistan, Pakistan, Bangladesh, Népal, Laos, etc. Ces territoires sont souvent le théâtre de guerres civiles, en proie à une très forte instabilité géopolitique et la pauvreté y est massive. Leur insertion dans la mondialisation se limite donc à la fourniture de matières premières et à des migrations de travailleurs et de réfugiés vers les pays riches et développés des Nords ou vers certains pays émergents.

Ceci étant dit, les écarts d’équipement en automobiles se retrouvent à toutes les échelles. A l’échelle régionale d’importantes disparités existent entre les pays. A l’échelle nationale, nous retrouvons des inégalités à l’intérieur même d’un pays. C’est notamment le cas des pays en développement (pays émergents et pays à revenu intermédiaire) qui sont en moyenne peu équipés et où les grandes villes connaissent de fortes concentrations de véhicules. Cette situation cause d’ailleurs de nombreuses nuisances environnementales : congestions, émissions de GES, bruit, etc.

Pour conclure, l’exemple de l’automobile nous permet de comprendre le fonctionnement de la

mondialisation. Celui-ci implique de multiples acteurs et met en relation un nombre croissant d’espaces. La répartition spatiale de ces acteurs et de ces flux, même si elle privilégie encore les pôles dominants de l’économie mondiale (ex-Triade), se complexifie et accorde une place ascendante aux pays émergents (pôles secondaires de l’économie mondiale) [volet de fermeture : phrase résumant le développement et répondant à la problématique posée en introduction]. Elle traduit un basculement économique du monde vers les Suds, vers l’Asie orientale principalement [volet d’ouverture en relation avec le sujet].

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Sujet n. 2: En vous appuyant sur le cas du produit mondialisé étudié cette année, vous présenterez le processus, les acteurs et les flux de la mondialisation.

Introduction

Avec la fin de la Guerre froide, la mondialisation s’accélère, et entre dans une nouvelle phase [contextualisation : le sujet est introduit, ses bornes spatiotemporelles sont posées]. Ce processus de mise en relation des territoires, qui contribue à un renforcement des interdépendances et par conséquent à une intégration économique à une échelle planétaire, prend une ampleur nouvelle et se complexifie. Il est caractérisé par l’intensification des flux de toutes sortes : marchands, financiers, humains et d’informations. C’est le cas de l’automobile, un produit qui a vu sa diffusion croître dans le monde entier [analyse du sujet par la définition du mot-clef principal]. Dans quelle mesure le cas de l’automobile, un produit mondialisé, nous permet-il de mettre en exergue les acteurs multiples qui pilotent ce processus ? En quoi les flux en lien avec ce produit se font désormais à l’échelle planétaire, contribuant ainsi à une accélération de la mondialisation et une mise en réseau du monde ? [La problématique du sujet est posée sous forme de questionnement]. Nous allons, dans trois parties différentes, montrer que l’automobile est bel et bien un produit mondialisé (I), évoquer le rôle des différents acteurs qui interviennent dans son processus de mondialisation (II), puis voir que les flux générés par ce produit aboutissent à une mise en réseau du monde (III) [annonce du plan].

Plan (proposition)

I- Le processus de mondialisation de l’automobile : A- L’automobile, un produit dont la diffusion s’est mondialisée. B- Schéma illustrant cette mondialisation.

II- Les acteurs qui interviennent dans la mondialisation de l’automobile : A- Les firmes transnationales. B- Les Etats et autres acteurs.

III- La mondialisation de l’automobile génère une mise en réseau du monde : A- Une mise en réseau dominée par les pôles principaux de l’économie mondiale ? B- Mais la mondialisation de ce produit délaisse certains espaces.

Conclusion Pour conclure, l’exemple de l’automobile nous permet de comprendre le fonctionnement de la

mondialisation. Celui-ci implique de multiples acteurs et met en relation un nombre croissant d’espaces. La répartition spatiale de ces acteurs et de ces flux, même si elle privilégie encore les pôles dominants de l’économie mondiale (ex-Triade), se complexifie et accorde une place ascendante aux pays émergents (pôles secondaires de l’économie mondiale) [volet de fermeture : phrase résumant le développement et répondant à la problématique posée en introduction]. Elle traduit un basculement économique du monde vers les Suds, vers l’Asie orientale principalement [volet d’ouverture en relation avec le sujet].

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Correction de l’étude critique de deux documents d’histoire

Ces deux documents sont, d’une part, un timbre-poste émis par les services postaux chinois à l’occasion de la conclusion du pacte sino-soviétique du 14 février 1950 (doc. n. 1) et, d’autre part, un extrait d’un article de F. Joyaux (doc. n. 2), publié dans Le Monde diplomatique en 1971, repris dans Manière de voir (n. 85 de février-mars 2006) dans un article qui s’intitule « Confucius, Mao, le marché… jusqu’où ira la Chine ? ». Comment évoluent les relations de la République Populaire de Chine (RPC) avec les deux Grands dans le contexte de Guerre froide ? [Introduction : les documents sont brièvement présentés et une ou deux petites questions reprenant l’intitulé de la consigne sont posées]

I- Naissance de la RPC et rapprochement sino-soviétique (1949-milieu des

années 1950).

Dès sa proclamation par Mao Zédong en octobre 1949, la République Populaire de Chine (RPC) n’est, dans l’ensemble, reconnue que par les pays communistes, c'est-à-dire par l’URSS et les démocraties populaires d’Europe de l’Est. La plupart des puissances occidentales à l’instar des Etats-Unis et de la France, refusent de la reconnaître. Le régime nationaliste de Taïwan reste par conséquent à leurs yeux la seule autorité chinoise représentative dans les relations internationales, à l’ONU notamment, où elle conserve son siège au Conseil de sécurité. Cette situation pousse donc la RPC à se rapprocher de l’URSS de Staline et conclure, en 1950, un traité d’amitié et de coopération mutuelle comme le suggère le doc. n. 1 (« pacte sino-soviétique du 14 février 1950 » ; « pacte d’alliance, d’amitié et de soutien »). La RPC adopte le modèle soviétique, tant sur un plan politique qu’économique, reçoit l’aide de l’URSS, devient son allié comme le montre « la poignée de main entre Staline et Mao Zédong » (doc. n. 1) et lutte à ses côtés contre le bloc occidental dirigé par les Etats-Unis durant la Guerre froide (1947-1991).Pékin soutient le mouvement communiste du Vietminh dirigé par Ho Chi Minh contre la France durant la guerre d’Indochine (1946-1954). Dans les années 50, après avoir reconquis la province du Tibet, elle intervient directement dans la guerre de Corée (1950-1953) et s’engage auprès des forces Nord-coréennes contre les Etats-Unis et la coalition onusienne. Cette intervention permet à la RPC de s’affirmer comme une puissance militaire régionale dont il convient de tenir compte.

II- Les relations se détériorent gravement entre la RPC et l’URSS (fin des années

1950-milieu des années 1960).

Vers la fin des années 50, les relations entre la RPC et l’URSS se détériorent gravement. Mao Zédong critique violemment les réformes qui se déroulent en URSS à cette époque : Staline meurt en 1953 et son successeur, N. Khrouchtchev amorce une « déstalinisation », c'est-à-dire une remise en question des excès commis durant la période stalinienne (éliminations arbitraires d’opposants politiques au sein du PCUS, déportations massives, culte de la personnalité, etc.), qui n’est pas du goût de Mao Zédong. Dans le conflit Est-Ouest, qui les oppose aux Etats-Unis et au camp occidental, les dirigeants soviétiques prônent à partir du milieu des années cinquante la mise en place d’une « coexistence pacifique », sorte de détente entre les deux Grands. Cette stratégie est jugée peu pertinente par Mao. Mais c’est surtout l’échec soviétique à Cuba (1962) qui est la goutte qui fait déborder le vase : Mao estime, en l’espèce, que le retrait par les soviétiques des missiles récemment installés dans cette île est une véritable capitulation, une reculade honteuse. La presse chinoise se déchaîne alors contre l’URSS de Khrouchtchev.

En fait, Mao reproche surtout à l’allié soviétique de ne pas suffisamment l’aider à devenir une grande puissance en refusant de lui fournir, par exemple, les technologies et les matériels nécessaires à l’acquisition de l’arme atomique. De plus il juge le modèle soviétique inadapté aux réalités économiques chinoises et lance le « Grand bond en avant ». L’alliance politique, militaire et économique qui unit la Chine à l’URSS perd alors tout son intérêt. En outre, Dès 1964, la Chine de Mao, qui dispose de la bombe atomique et quelques années plus tard de la bombe à Hydrogène, devient une puissance nucléaire. C’est dans ce contexte que des incidents frontaliers éclatent entre les deux pays qui finissent par rompre leurs relations diplomatiques : il est question, à cette époque, d’une « guerre froide sino-soviétique ».

III- De l’isolement diplomatique au rapprochement sino-américain (milieu des années 1960-début des années 1970).

Le divorce avec l’URSS entraine de facto l’isolement de la Chine sur la scène internationale du fait qu’elle est

également en très mauvais termes avec les Etats-Unis et la plupart des pays du camp occidental. La RPC se retrouve par conséquent dans une situation délicate, marginalisée par les deux Grands qui la combattent. Elle tente, non sans mal, de jouer un rôle diplomatique dans le tiers-monde, c'est-à-dire avec la plupart des pays ayant

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acquis récemment leur indépendance, en prônant le « non-alignement » et le rejet de la logique Est-Ouest. Les tentatives de mise en place d’une « troisième force » dans un monde bipolaire restent cependant infructueuses et se soldent par des échecs. Le divorce avec l’URSS pousse néanmoins la RPC à se rapprocher des Etats-Unis et des pays occidentaux. En 1964, la France du général de Gaulle rétablit ses relations diplomatiques avec elle. En 1971, la RPC récupère son siège à l’ONU et redevient membre permanent du Conseil de sécurité (« la question de l’entrée de la Chine à l’ONU » ; doc. n. 2).

Les dirigeants américains de l’époque se saisissent cette opportunité unique qui se présente à eux pour briser l’encerclement dans lequel se trouve confinée la Chine, d’une part, et se servir de la RPC pour « faire pression sur l’URSS » contre laquelle les Etats-Unis sont en guerre froide, d’autre part. F. Joyeux explique également le rapprochement sino-américain des années 1970 par de nombreuses autres raisons de moindre importance comme « l’espoir de faciliter le règlement du conflit vietnamien, la perspective de l’élection présidentielle… » (doc. n.2), etc.

En 1972, la Chine normalise ses relations avec les Etats-Unis et reçoit la « visite du président [américain R.] Nixon » qui, dans le cadre de la « diplomatie du ping-pong » (doc. n. 2) élaborée par son secrétaire d’Etat H. Kissinger, reconnaît la RPC comme le seul gouvernement légal de la Chine. Ces succès diplomatiques (« habileté diplomatique » ; doc. n.2) permettent donc à la Chine de rompre son isolement et de « faire échec à tout rapprochement entre les deux superpuissances » (doc. n. 2) de l’époque, autrement dit de l’URSS et des Etats-Unis. Ceci étant dit, à la mort de Mao Zédong, en 1976, la RPC n’est qu’une puissance militaire et politique régionale, mais pas une grande puissance mondiale (« pays pauvre » ; « sa puissance… dynamisme politique » ; doc. n. 2).

Pour conclure, en 1950, la RPC se rapproche de l’URSS avec laquelle elle et conclut d’importants accords de coopération mais les relations sino-soviétiques se détériorent gravement vers la fin des années 1950 et le milieu des années 1960. Isolée sur la scène internationale, la RPC finit par opérer un rapprochement important avec les Etats-Unis du président Nixon dans les années 1970 [conclusion : une ou deux phrases résumant le contenu du développement et répondant à la consigne posée en introduction].