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Evolution et relations en santé au travail en Languedoc-Roussillon

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Evolution et relations

en santé au travail

en Languedoc-Roussillon

EVREST : le dispositif national Le dispositif EVREST (EVolutions et RElations en Santé au Travail) est un observatoire pluriannuel par

questionnaire, construit par des médecins du travail pour pouvoir analyser et suivre différents

aspects du travail et de la santé de salariés.

Le dispositif vise :

d’une part à constituer une base nationale, à partir d’un échantillon de salariés (ceux nés en

octobre d’une année paire) parmi ceux vus par les médecins du travail (cette base pouvant

être exploitée au niveau national et régional) ;

d’autre part à permettre à chaque médecin (ou à un groupe de médecins qui décideraient de

se coordonner) de produire et exploiter l’ensemble de ses données pour enrichir la pratique

de prévention et les réflexions sur le travail et la santé au niveau d’une collectivité de travail

(entreprise, branche professionnelle, ...).

L’histoire d’EVREST Le dispositif EVREST a été initié au début des années 2000 au sein du groupe EADS par des

médecins du travail, en coopération avec le CREAPT (Centre de recherche et d’études sur l’âge et

les populations au travail).

Un Groupement d’intérêt scientifique (GIS) a été créé le 1er janvier 2009 pour formaliser la

coopération entre les organismes qui animent le projet au niveau national.

Les partenaires de ce GIS sont l’AFSSET, l’ANACT, le CISME, l’Institut de Santé au Travail du Nord de

la France, le groupe EADS et des organismes scientifiques (le Centre d'études de l'emploi- CREAPT ;

l'Université Lille 2).

Plus de 22 400 fiches ont été

renseignées au cours de la période

2010-2011 par 1 044 des 1 311

médecins qui se sont portés

volontaires pour participer à

EVREST.

Dans treize régions, le nombre de

fiches renseignées était suffisant

(plus de 500) pour permettre des

analyses régionales.

Pour la deuxième année consécutive,

le Languedoc-Roussillon fait partie

de ce groupe de régions.

Un réseau de plus de 1 300 médecins du travail dans 19 des 22 régions de l’Hexagone

Une méthodologie permettant de construire une base commune et une utilisation propre

à chaque région

Le dispositif EVREST s’intéresse à tous les salariés ayant au moins 2 mois d’ancienneté dans

l’entreprise, quel que soit leur contrat de travail. Les salariés intérimaires, ou intermittents

réguliers, sont inclus (les questions sur le travail porteront alors sur les 2 derniers mois d'activité).

L'interrogatoire systématique par les médecins du travail volontaires pour participer à EVREST, lors

de chaque consultation périodique en médecine du travail, des salariés nés en octobre des années

paires, permet d’avoir des indicateurs d’expositions et de santé. Ce choix de ne retenir que les

salariés nés en octobre des années paires permet de ne pas peser trop lourdement sur l’activité

des médecins participants à EVREST (inclusion d’un salarié sur 25, soit en pratique au maximum 2

à 3 salariés par semaine pour un médecin du travail exerçant à temps plein). De plus, il correspond

à une pratique d’échantillonnage utilisée par l’INSEE pour le suivi longitudinal des carrières et

rémunérations des salariés en France.

Cet échantillon national est celui qui est utilisé pour des recherches scientifiques et qui fournit les

cadrages nécessaires pour comparer les observations faites au niveau local ou régional à

l’ensemble de l’échantillon national, ou à un sous-ensemble de celui-ci (secteur géographique,

professionnel, etc.).

En Languedoc-Roussillon

Le dispositif EVREST est actif en Languedoc-Roussillon depuis la fin de l’année 2008, porté

initialement par la Société Régionale de Médecine et d’Hygiène au Travail. Depuis 2010, un

partenariat a été mis en place avec l’Observatoire régional de la santé du Languedoc-Roussillon

devenu en janvier 2012 CREAI-ORS Languedoc-Roussillon à la suite de sa fusion avec le CREAI. Ce

partenariat permet l’exploitation et la valorisation en région des données recueillies grâce à

EVREST, soit au travers de la base nationale, soit au travers de projets spécifiques d’étude.

Le dispositif EVREST peut exister en Languedoc-Roussillon grâce à la mobilisation des médecins

volontaires des services inter entreprises de médecine du travail, le financement de l’exploitation

locale des données étant assuré par une subvention de la Direction régionale des entreprises, de la

concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi.

En 2010-2011, vingt-sept médecins du travail du Languedoc-Roussillon de neuf services différents

ont complété des fiches dans le cadre de la base nationale EVREST. Le dispositif est maintenant

animé par deux médecins du travail, un exerçant dans le Gard et l’autre dans l’Hérault.

Le groupe régional projet

Au niveau régional, un groupe projet a été mis en place autour des deux médecins référents

EVREST et du médecin directeur technique du CREAI-ORS LR. Ce groupe comprend également les

représentants de la DIRECCTE (chef de service santé, sécurité du travail, médecin inspecteur

régional du travail) et de l’ARACT.

Le groupe projet assure la responsabilité scientifique du projet dans la région. Il veille à la qualité

du traitement et à la diffusion des données recueillies dans le cadre d’EVREST en Languedoc-

Roussillon. Il suit également les extractions et analyses spécifiques qui peuvent être réalisées ou

les extensions développées dans un secteur ou une entreprise. Il assure le lien avec le GIS EVREST.

Des premières expériences spécifiques en LR

Outre les analyses et travaux menés sur la part régionale de l’échantillon national, le dispositif

EVREST permet de mener des extensions ou des analyses spécifiques. D’ores de déjà, deux

travaux de ce type ont été lancés en Languedoc-Roussillon. Le premier correspond à un EVREST

entreprise. Il a été conduit sur une année auprès de l’ensemble du personnel d’un établissement

sanitaire vu en médecine du travail. La méthodologie de ce volet a été présentée lors de la journée

régionale de médecine du travail de novembre 2011. L’autre a été mené fin 2011 et pendant le

premier semestre 2012 dans le département des Pyrénées-Orientales auprès des salariés des

salons de coiffure. Les résultats seront présentés lors de la journée régionale de médecine du

travail de novembre 2012.

En 2010-2011, un total de 708 fiches a été complété en Languedoc-Roussillon par

les médecins volontaires EVREST lors des visites de médecine du travail.

Parmi ces fiches 62 correspondent à 31 personnes vues deux fois au cours de cette

période et 6 à deux personnes vues trois fois.

Dans ce cas, seule la fiche correspondant à la visite de médecine du travail la plus

récente a été retenue. L’analyse porte ainsi sur les fiches EVREST de

671 personnes.

Une surreprésentation du secteur de l’industrie et de la construction Quand l’on compare le secteur d’activité des

salariés vus dans le cadre d’EVREST aux

données sur l’ensemble des salariés en

Languedoc-Roussillon (source INSEE – DADS

2009), on relève que la part des salariés du

secteur de la construction est plus élevée

qu’attendue (1,6 fois plus nombreux) tout

comme la part des salariés de l’industrie (1,4

fois plus nombreux).

À l’opposé, la part des salariés du secteur des

services est moindre qu’attendue, le rapport

étant de 0,9 entre le nombre observé et le

nombre attendu.

Toutefois, ce secteur des services reste, et de loin, le plus représenté dans l’échantillon EVREST du

Languedoc-Roussillon : trois salariés sur cinq pour lesquels une fiche a été complétée travaillent

dans ce secteur. Celui-ci est nettement mieux représenté en région qu’au niveau national.

25,0%

11,8% 8,4%

7,4%

11,5%

7,3%

17,3%

16,2%

15,5%

50,3%

60,5%68,8%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

EVREST national EVREST Languedoc-Roussillon

Données INSEE - DADS

Services

Commerce

Construction

Industrie

Dans l’échantillon EVREST en Languedoc-

Roussillon, les hommes sont majoritaires. C’est

l’inverse parmi l’ensemble des salariés tels

qu’ils apparaissent au travers des données de

l’INSEE : 56,9 % d’hommes dans EVREST-LR

alors qu’ils devraient être 49,7 %. Cela est

sans doute lié à la sur représentation des

secteurs de la construction et de l’industrie

(où les hommes sont majoritaires parmi les

salariés) au détriment du secteur des services

(où ce sont les femmes qui le sont).

Les salariés de l’échantillon EVREST ont en

moyenne 39,4 ans (± 11,7). Un quart est âgé de

moins 30 ans, la moitié a moins de 39 ans et un

quart a plus de 49 ans. Les deux classes d’âge extrêmes (moins de 25 ans et 55 ans et plus) sont

légèrement moins présentes dans l’échantillon EVREST que attendu à la vue des données INSEE.

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

Moins de 25 ans 25 à 34 ans 35 à 44 ans 45 à 54 ans 55 ans et plus

EVREST national EVREST Languedoc-Roussillon Données INSEE - DADS

Ces différents éléments sont à prendre en compte dans l’analyse des

résultats et se corrigeront progressivement avec la montée en puissance

du dispositif EVREST en région.

Les conditions de travail Parmi les salariés de l’échantillon EVREST,

18,0 % ont changé de travail au cours de

l’année écoulée. Parmi eux, seuls quelques

uns (2,6 %) invoquent des raisons

médicales pour expliquer ce changement.

Ces changements de travail sont plus

nombreux qu’au niveau national où ils

surviennent pour 13,8 % des salariés ayant

participé à EVREST. Par contre la part des

raisons médicales pour expliquer ces

changements n’est pas statistiquement

différente entre l’échantillon régional et

l’échantillon national.

Si le travail à temps plein concerne la

grande majorité des salariés du Languedoc-

Roussillon (78,7 %), on relève que cette modalité de travail est moins fréquente, et de façon

statistiquement significative, à ce qui est noté au niveau national (83,0 %). Les coupures de plus de

deux heures au cours de la journée sont plus fréquentes dans l’échantillon de la région (18.8 % vs

15,4 %). Les horaires décalés ou les horaires irréguliers ou alternés concernent, pour chacun, un

quart des salariés en Languedoc-Roussillon. Le travail de nuit est retrouvé dans 12,3 % des cas. Enfin,

les déplacements professionnels de plus de 24 heures sont retrouvés dans près d’un cas sur dix

(7,5 %). Pour ces derniers éléments, aucune différence significative n’est relevée avec le niveau

national. Il faut souligner que le travail à temps plein concerne plus souvent les hommes (90,3 %) que

les femmes (63,4 %), que le travail de nuit est plus fréquent chez les hommes (16,9 % vs 6,1 %) tout

comme les déplacements professionnels longs (10,1 % vs 4,0 %).

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Déplacements de plus de 24 h

Travail de nuit

Horaires irréguliers ou alternés

Horaires décalés

Coupures de plus de 2 heures

Travail en journée normale

Travail à temps plein

EVREST Languedoc-Roussillon EVREST national

La pénibilité des charges physiques du poste de travail Près d’un salarié sur cinq indique être

soumis souvent à des postures

contraignantes dans leur poste de travail.

Les efforts et le port de charges lourdes

concernent près d’un salarié sur six

(17,1 %). Les salariés soulignent être

souvent soumis à des gestes répétitifs dans

près de deux cas sur cinq (37,9 %). Les

déplacements à pied importants sont

retrouvés dans un cas sur cinq et la station

debout prolongée dans plus d’un tiers des

cas (respectivement 19,4 % et 38,4 %).

La fréquence des ces contraintes est

identique en région à ce qui est relevé au

niveau national.

0% 10% 20% 30% 40% 50%

Station debout prolongée

Importants déplacements à pied

Gestes répétitifs

Effort, port de charges lourdes

Postures contraignantes

EVREST Languedoc-Roussillon EVREST national

La pression temporelle

Les salariés étaient sollicités pour coter sur une échelle de 0 à 10 les difficultés liées à la pression

temporelle à la quelle ils étaient soumis : devoir se dépêcher, faire tout très vite…

La médiane des réponses se situe à 5. On note que les deux cinquièmes des salariés de l’échantillon

EVREST font état de difficultés (note supérieure ou égale à 6 : 41 %) et 15 % de fortes difficultés liées

à la pression temporelle (note supérieur ou égale à 8).

Ce sont les cadres qui expriment le plus de difficultés liées à la pression temporelle, suivis par les

professions intermédiaires, puis les employés et enfin les ouvriers : 56 % des cadres présentent une

note supérieure ou égale à 6 alors que les ouvriers sont 34 % dans ce cas.

Exposition au poste de travail

Le contact avec le public est cité dans près des trois quart des cas lorsque les salariés de l’échantillon

EVREST sont interrogés sur leur exposition à leur poste de travail. Il faut noter que cette exposition a

un statut ambivalent pouvant être à la fois un élément favorable et un élément de risque, l’absence

d’exposition au public pouvant être elle un risque selon les circonstances.

Les autres expositions sont relevées au plus dans deux cas sur cinq. Les plus fréquentes (entre deux

cinquièmes et un quart des salariés exposés) sont la gêne sonore, l’exposition aux poussières et

fumées, les contraintes visuelles, l’exposition à des produits chimiques, à un bruit supérieur à 80 dB

ou à des vibrations. Les autres expositions concernant entre 15 et 20 % des salariés de l’échantillon à

l’exception des rayonnements ionisants retrouvés beaucoup plus rarement.

3,2%

14,4%

15,6%

16,7%

18,3%

19,1%

25,1%

26,4%

28,1%

31,8%

35,6%

37,1%

40,3%

70,6%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80%

Rayonnements ionisants

Agent bilogique

Froid intense

Conduite routière prolongée

Chaleur intense

Intempéries

Vibrations

Pression pyschologique

Bruit sup à 80 dB

Produits chimques

Contrainte visuelle

Poussières, fumées

Gêne sonore

Contact avec le public

Exposition au poste de travail (%)

Échelle des difficultés liées à la pression temporelle (%)

(cadences, délais, …)

Plaintes et signes cliniques Un peu plus d’un salarié sur deux (52,3 %) de

l’échantillon mentionne une plainte ou des

signes cliniques en lien avec son état de

santé. Les plus fréquents sont les problèmes

au niveau des vertèbres dorsolombaires suivi

des différentes plaintes de la composante

neuropsychique : fatigue et lassitude, anxiété,

nervosité et instabilité, troubles du sommeil.

Les problèmes ostéo-articulaires au niveau

des vertèbres cervicales, de l’épaule et des

membres inférieurs viennent ensuite. La

catégorie socio professionnelle n’apparaît pas

liée au fait d’exprimer une plainte ou non. Par

contre, l’âge intervient, les personnes

exprimant une plainte ayant en moyenne 42,0

(± 11,3) ans alors que celle n’en exprimant

pas ont en moyenne 36,4 (± 11,2) ans.

Appareil respiratoire 3,9%

Appareil cardio-vasculaire 3,6%

HTA 3,6%

Fatigue, lassitude 18,3%

Anxiété, nervosité, irritabilité 17,0%

Troubles du sommeil 13,9%

Digestif 6,0%

Epaule 8,9%

Coude 3,4%

Poignet-main 5,7%

Membres inférieurs 8,8%

Vertèbres cervicales 9,2%

Vertèbres dorso-lombaires 20,9%

Dermato 6,3%

Troubles de l'audition 4,8%

Cardio respiratoire

Neuro-psychique

Ostéo articulaire

Gêne dans le travail En lien avec la fréquence des plaintes, ce

sont les problèmes dorsolombaires qui

entraînent le plus fréquemment une gêne

dans le travail, un peu plus d’un salarié sur

dix exprimant cette gêne. Viennent ensuite

les problèmes de fatigue lassitude et

d’anxiété, nervosité et instabilité, avant les

troubles du sommeil et les problèmes de

vertèbres cervicales qui entraînent une gêne

à la même fréquence.

Appareil respiratoire 1,3%

Appareil cardio-vasculaire 1,0%

HTA 0,1%

Fatigue, lassitude 9,1%

Anxiété, nervosité, irritabilité 8,1%

Troubles du sommeil 5,7%

Digestif 1,5%

Epaule 5,1%

Coude 2,2%

Poignet-main 3,6%

Membres inférieurs 5,2%

Vertèbres cervicales 5,7%

Vertèbres dorso-lombaires 12,0%

Dermato 1,3%

Troubles de l'audition 1,9%

Cardio respiratoire

Neuro-psychique

Ostéo articulaire

Surpoids et obésité Une femme sur quatre et un homme sur deux

présentent une surcharge pondérale, que ce

soit un surpoids ou une obésité. Au total, une

personne sur dix présente une obésité et trois

sur dix un surpoids au sein de l’échantillon

EVREST en Languedoc-Roussillon. Sur ce

point, aucune différence avec l’échantillon

national n’est trouvée. De même, il n’y a pas

de différence de prévalence de la surcharge

pondérale en fonction de la catégorie

socioprofessionnelle au sein de la population

vue en Languedoc-Roussillon dans le cadre

d’EVREST.

57,2% 59,4%

29,8%29,3%

12,9% 11,2%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

EVREST national EVREST Languedoc-Roussillon

Obésité Surpoids Maigreur-Normale

Plaintes et signes cliniques (%)

Gêne dans le travail (%)

Corpulence (%)

Adresses utiles

DIRECCTE Languedoc-Roussillon Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence,

de la Consommation, du Travail et de l’Emploi

3, place Paul Bec - CS 39538

34961 MONTPELLIER Cedex 2

Tél : 04 30 630 630

Fax : 04 30 630 631

www.languedoc-roussillon.direcction.gouv.fr

CREAI - ORS Languedoc-Roussillon Q.E. Tournezy

135 allée Sacha Guitry

B.P. 35567

34072 MONTPELLIER CEDEX 3

Tél : 04 67 69 25 03

Fax : 04 67 47 12 49

www.creaiorslr.fr/

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