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EVOLUTION DE LA REPRESENTATION DE LA MORT ET IMPACT SUR LES PRATIQUES René Chioléro Pené Chioléro Coaching & Managementnt

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EVOLUTION DE LA REPRESENTATION DE LA MORT ET IMPACT SUR LES PRATIQUES

René Chioléro

Pené Chioléro

Coaching & Managementnt

Pour la cour de cassation, le fœtus de 16-22 sem.

est un être humain et non un déchet

Dans la plupart des hôpitaux (français), les foetus de moins

de 22 semaines étaient incinérés avec les déchets du bloc

opératoire jusqu’en 2008 (Le Point, février 2008)

Interruption volontaire de grossesse : que faire avec le fœtus mort ?

Le curé d’un hôpital régional suisse signale des demandes de

baptême de fœtus morts après IVG : baptême en présence des

parents, demandeurs de l’IVG

Malaise du curé car le baptême est un sacrement et l’IVG non

acceptée par l’église

Nos représentations:

- Le fœtus est-il un être humain ou une chose, que faire du

fœtus mort ?

- Valeur de cette vie : sacrée ou sans valeur ?

- Signification du baptème ?

- Signification de la perte du futur enfant, pour la mère ?

A partir de quand sommes-nous des êtres humains ?

Synopsis

1. Les représentations mentales

2. Le médecin et la mort depuis l’antiquité

3. La mort et le mourir, de nombreuses représentations

4. Quelques situations associées à la fin de la vie:

Combattre la mort, l’ennemi, jusqu’au dernier souffle

Le don d’organes : des représentations altruistes et utilitaristes

Le courant vitaliste et religieux

Le courant humaniste: la médecine palliative

La mort assitée

Notre réalité est une construction de l’esprit

Deux niveaux de réalité:

1. La réalité de premier ordre nos

perceptions, la réalité des sciences

dures

2. La réalité de 2è ordre, construite par

notre cerveau, sur la base des

représentations et des « filtres »

notre carte du monde

« Tu ne vois pas le monde tel qu’il

est, mais tel que tu es, Talmud »

Notre réalité est une construction de l’esprit

Deux niveaux de réalité:

1. La réalité de premier ordre nos

perceptions, la réalité des sciences

dures

2. La réalité de 2è ordre, construite par

notre cerveau, sur la base des

représentations et des « filtres »

notre carte du monde

« Tu ne vois pas le monde tel qu’il

est, mais tel que tu es, Talmud »

Le médecin et la mort depuis l’antiquité

La médecine préscientifique: mythique, symbolique et scholastique

Des origines antiques multiples: Mésopotamie, Egypte, Grèce,

Inde, Chine, Arabie…

La médecine, une science qui se construit dès l’antiquité

- progression des connaissances de base (anatomie, biologie)

- Entre à l’université (10è s Bologne, 13è s Paris)

Le médecin se distingue progressivement du guérisseur chaman

La prudence comme précepte de base (Hippocrate), « Primum

non nocere », « Deinde curare »

Mais, très peu de traitements efficaces, médecine impuissante

jusqu’au 19ès.

La médecine préscientifique: inefficace sauf la chirurgie

Soigner faciliter rétablissement par les processus naturels,

interventions symboliques intempestives: saignées, lavements,

cataplasmes, ventouses, scarifications.

La mortalité infantile reste très élevée:

- Louis XIV (1638-1715) : 6 enfants, 5 décèdent en bas âge

- Louis Pasteur (1822-1895) : 5 enfants, 3 décèdent en bas âge

Les chirurgiens ont développé depuis l’antiquité des traitements

simples et efficaces: attelles pour les fractures, aide à

l’accouchement, drainage d’abcès, amputation, ligature vasculaire

le médecin s’implique peu dans la mort, qu’il accepte et dont il fait un

sujet d’étude: dissection, autopsie

Inefficacité de la médecine : espérance de vie et mortalité infantile en France depuis 1740

Traitement appliqué à Saint François de Sales évêque de Savoie et Genève (1567-1622)

« A l’approche de la mort, les médecins résolurent

d’appliquer des remèdes extrêmes. Ayant déjà

appliqué un emplâtre de cantharides à la teste, ils

lui enfoncèrent par 2 fois le bouton de fer ardent

sur la nuque, ce qu’il endura patiemment.

Mais on lui fist bien d’avantage: car à fin de lui

mettre pour la 3è fois le fer ardent sur le crâne,

on l’écorchat tout depuis la nuque jusqu’au front;

et ainsi luy enfonça-on le fer ardent si avant dans

la tête, qu’une grosse fumée en sortit et que le

crâne s’en retrouva brûlé »

La médecine préscientifique: inefficace sauf la chirurgie

Soigner faciliter rétablissement par les processus naturels,

interventions symboliques intempestives: saignées, lavements,

cataplasmes, ventouses, scarifications.

La mortalité infantile reste très élevée:

- Louis XIV (1638-1715) : 6 enfants, 5 décèdent en bas âge

- Louis Pasteur (1822-1895) : 5 enfants, 3 décèdent en bas âge

Les chirurgiens ont développé depuis l’antiquité des traitements

simples et efficaces: attelles pour les fractures, aide à

l’accouchement, drainage d’abcès, amputation, ligature vasculaire

le médecin s’implique peu dans la mort, qu’il accepte et dont il fait un

sujet d’étude: dissection, autopsie

Le médecin et la mort : l’ère moderne

20è s: la médecine scientifique établie puis triomphante des

thérapies multiples, « vaincre la mort en toute circonstance »

mourir à l’hôpital ou en institution (> 70% des patients)

la mort est l’échec de la médecine

concept d’acharnement et de futilité thérapeutique

Le médecin participe peu au « mourir », qui reste confié aux

infirmières, religieux et aumôniers

Dès 1970, développement du mouvement humaniste et des

soins palliatifs, d’abord dans les pays anglo-saxons, puis en

Europe continentale

le médecin de MPAL s’implique directement dans la pris en

charge médicale de la fin de vie

2009

L’étude porte sur l’année 2005 avec 527’516 décès en France métropolitaine

28% à domicile , 49% dans un hôpital public, 9% en hôpital privés, 12% dans

un lieu de retraite, et 2% sur la voie publique

LA QUESTION DE LA MORT EST LARGEMENT OCCULTEE

A l’hôpital comme ailleurs, la mort reste un tabou et son

évocation met mal à l’aise. A l’exception des réanimateurs

ou des responsables de soins palliatifs qui la fréquentent

tous les jours et se sont forgés des comportements adaptés.

Seulement 20% des malades qui meurent à l’hôpital

bénéficient de soins palliatifs, dans plus de 80% des cas de

cancéreux

Le personnel hospitalier, et notamment médical, la vit

comme un échec : il souhaite rarement s’appesantir ou

communiquer sur le sujet.

La mort: des aspects multiples

La mort comme :

processus biologique

processus de fin de vie, tel que vécu par la

famille et les soignants

le mort, le cadavre

la fin de la vie humaine, la fin d’une histoire

La mort comme passage dans l’au-delà, les

croyances religieuses

La mort : des représentations nombreuses et fortes

La peur de mourir, la peur de la mort :

- Mourir: dyspnée, douleur, angoisse, solitude

- Etre enfermé dans son cercueil, enterré vivant

- La mort, le passage, l’au-delà, l’incertitude

La mort, le dernier combat

La mort, le cadavre, la décomposition

La bonne et la mauvaise mort

La mort, la délivrance, fin de la souffrance

La mort, la séparation

Représentations religieuses

La mort : des représentations multiples

La mort : des représentations multiples

Anubis protège le

passage du défunt

Premier contact « médical » avec le corps mort : la salle de dissection

La première incision : les étudiants en salle de dissection

« Les cadavres , étendus sur 2 rangées de tables ne nous laissent

que de petits passages. Je trouve ma place parmi une dizaine

d’étudiants... Malgré notre complicité, personne ne pipait le

mot.

C’est d’une manière assez précipitée que je fis une entaille dans la

peau du cadavre, du menton au sternum et je sentis la

résistance de la peau sous mon scalpel...

J’avais chaud, je transpirais…, je pris conscience qu’il me faudrait

du temps pour me sentir à l’aise dans cette situation… »

Arnaud, étudiant en médecin, in La mort une inconnue à

maîtriser, Favre 2013

Influence des courants philosophico-religieux sur la pensée médicale : les cadres de référence

- Religieux : la vie est sacrée et doit être toujours être préservée. Elle est un bien qui appartient à Dieu

- Déontologique : importance du devoir, règles de pratique, de la responsabilité respect de l’autonomie du patient, des règles éthiques

- Utilitariste: équité, balance recevoir- contribuer le plus grand bien pour le plus grand nombre

- Humaniste (le plus récent) préserver la qualité de vie et de la fin de la vie, soulager la souffrance

Quelques représentations marquantes qui influencent les

pratiques médicales

Combattre la mort, l’ennemi, jusqu’au dernier souffle

Peur de mourir et de

souffrir nous renvoie à

notre finitude

Agir en toutes

circonstances, c’est la

bénéficience

Le preux chevalier qui

combat la mort avec courage

Renoncer, c’est l’échec de

la médecine

RR 82 ans, FA chronique (TTT Sintrom), chute dans escaliers coma aréactif, mydriase droite craniectomie,

évacuation absence de réveil, mydriase fixe, extubation décès

Patient age and outcome following severe traumatic brain

injury: an analysis of 5600 patients

Hukkelhoven, J Neurosur 2002; 99: 673

ETHICUS : End of life practices in ICUs from 17 European countries

Retrait thérapeutique chez 4058 patients en fin de vie

dans 37 USI de 17 pays

Région de l’Europe Retrait thérapeutique

Nord (1505 patients) 47%

Centre (1209 patients) 34%

Sud (1534 patients) 18%

P < 0.001 pour la région

Sprung Ch , JAMA 2003; 290: 790

ETHICUS : End of life practices in ICUs from 17 European countries (4248 patients)

Réanimer jusqu’au dernier souffle: RCP terminale

Sprung Ch , JAMA 2003; 290: 790

Région RCP terminale

Nord Europe 10%

Europe centrale 18%

Sud Europe 30%

P <0.001 pour la région

Feature

The Choosing Wisely campaign

The challenge of doing less

BMJ 2013; 347 : 15904

Le don d’organes : courant altruiste et utilitariste

promouvoir le bien de tous

Le don d’organes : les représentations

La générosité, partager son manteau (Saint Martin)

Le corps objet, magasin de pièces détachées

Le corps mort, objet inviolable

La toute puissance de la médecine et du médecin

Tout s’achète, tout se vend

Liste d’attente de Swisstransplant

depuis 2003

Les différents types de donneur

1. Donneur en mort cérébrale

2. Donneur décédé après arrêt

cardiaque

- Avant l’hôpital

- Echec RCP à l’hôpital

- Arrêt cardiaque prévisible (awaiting cardiac arrest)

3. Donneur vivant

4. Donneurs problématiques Transplantation légendaire de la

jambe d'un maure sur Justinien

par Saint Côme et Damien

Ditzingen, XVIè s

TX Proc 2008

The Declaration of Istanbul on Organ Trafficking and

Transplant Tourism. International Summit on Transplant Tourism and Organ

Trafficking

Clin J Am Soc Nephrol. 2008 Sep;3(5):1227-31

Critères de mort cérébrale: problèmes

La mort cérébrale est un concept et non une réalité anatomo-physiologique claire

Les critères permettent d’établir la perte irrémédiable des fonctions globales cérébrale, mais non la destruction de tout le cerveau Le diagnostic de la “mort cardiaque” pose de nombreux problèmes, en particulier la durée de l’arrêt circulatoire

5 définitions de la mort en Suisse depuis 1969 !

De rares cas de survie ont été reportés après réanimation prolongée chez des patients avec les critères de mort cérébrale ou cardiaque

Le donneur d'organes n'était pas mort

REANIMATION. Les chirurgiens ont cru défaillir: un homme dont le cœur

était arrêté depuis une heure trente et sur lequel ils allaient prélever des

organes s'est réveillé. Ce cas parisien récent soulève bien des questions.

Jean-Yves Nau, Paris, Le Monde

Mercredi 11 juin 2008

Questions

1. Le corps mort est-il une encore

personne ?

2. Sommes-nous propriétaires de

notre corps après le décès ?

Ou le corps appartient-il à la

collectivité, “Res publica” ?,

3. Sommes–nous une banque

d’organes pour les autres ?

• 3 NN avec défaillance cérébrale grave irréversible, non en mort

cérébrale.

Projet arrêt cardiaque induit, suivi par le prélèvement

• Approuvé par le comité d’éthique de la recherche de l’hôpital

(Denver), Consentement des parents

Protocole

• Arrêt de la VM en salle d’opération, sédation + analgésie i.v.,

Extubation prélèvement si arrêt cardiaque dans les 30 min

• Observation (AC > 1.25 min) prélèvement !

Résultat survie des 3 enfants Tx à 6 mois 100%

Ethical challenges: why are ICU caregivers so uncomfortable with organ donation?

CCM 2007; 35: S95

Diagnostic de la mort : passer des signes traditionnels de

la mort au “concept” de la mort cérébrale

Il est mort!

Il est en mort cérébrale,

mais est-il réellement mort?

Donor action questionnaire at CHUV and Hospital of Sion: Critical

care, anesthesiology and emergency department physicians

and nurses (1998)

Question: Is brain death a valid determination of death?

Response Physicians Nurses

Yes 82 78

No 13 10

I don’t know 5 12

Gachet C, Transplantation 1999

Etat végétatif persistant et permanent Jennet and Plum, 1972

Perte irrémédiable de toutes les fonctions corticales pendant au moins

1 mois persistant

12 mois permament

Périodes d’éveil, alternant avec périodes de sommeil

Quelques réponses réflexes à la lumière et au bruit

Déglutit, protège les voies aériennes

Perte des fonctions corticales: contact avec l’environnement, mouvements volontaires, émotions, souffrance, douleur

Etat végétatif persistant et permanent Jennet and Plum, 1972

Perte irrémédiable de toutes les fonctions corticales pendant au moins

1 mois persistant

12 mois permament

Périodes d’éveil, alternant avec périodes de sommeil

Quelques réponses réflexes à la lumière et au bruit

Déglutit, protège les voies aériennes

Perte des fonctions corticales: contact avec l’environnement, mouvements volontaires, émotions, souffrance, douleur

L’état végétatif persistant : est-ce un « légume » ?

Quelques représentations fortes :

Être comme une plante verte, un « légume »

Il va être une charge pour la société

Il respire, son cœur bat, il est vivant

Attente du miracle

La vie est sacrée, elle appartient à Dieu,

l’homme ne saurait décider de l’interrompre

Le cas de Terri Schiavo

En février 1990, TS 27 a, fait un arrêt cardiaque encéphalopathie

post-anoxique état végétatif permanent (EVP). Institutionnalisée,

NE par sonde

1998, mari saisit la cour de Floride pour un arrêt de la nutrition, appel

des parents conflit familial et judiciaire

Jugement : TS est en EVP : si TS pouvait s’exprimer elle choisirait le

retrait thérapeutique possibilité de retirer la sonde

Appel des parents confirmation du premier jugement

Nouvel appel des parents 5 experts neurologues désignés: les 3

experts du mari et de la cour confirment l’EVP; infirmé par les 2

experts de la famille TS peut récupérer. Confirmation du jugement

Le cas de Terri Schiavo Appel Refus de la cour suprême de Floride d’entrer en matière

Parents et organisations religieuses s’adressent au gouvernement loi “Terri Law” donne au gouverneur Jeb Bush autorité de faire réinsérer la sonde, ce qui est fait.

Décision invalidée par cour suprême (séparation des pouvoirs)

Janvier 2005 : appel à la cour suprême US de Jeb Bush refusé. Le président de la cour est menacé de mort

Les parents de TS soutenus par les fondamentalistes religieux (Right to life) font à nouveau appel refus retrait de la sonde

Demande de sénateurs vitalistes (1ère dans l’histoire US) loi “for the relief of the parents of TS”, signée par Prés. JW Bush débat à la chambre des représentants

Le cas de Terri Schiavo

Débats les 20-21 mars 2005 en direct à la TV, - Congr. Th DeLay (R-Tex) : “Elle n’est pas un légume, simplement handicappée comme des millions d’américains...” - Congr D. Weldon (R-Fla, médecin) “Sur la base de 16 a de pratique médicale, je peux conclure que TS n’est pas en EVP”

Décision de la chambre des représentants, signée par Pr. JW Bush

“La cour de Floride aura l’autorité de débattre sur une éventulle

violation des droits de TS, concernant l’hydratation, la nutrition et

tout traitement nécessaire à maintenir sa vie”

Juge de la District court of Florida “L’action des parents n’a pas

démontrés la moindre probabilité d’amélioration de TS....”

18 mars 2005: sonde retirée, TS décède le 31 mars 2005

Le cas de Terri Schiavo

Juge de la District court of Florida “L’action des parents n’a

pas démontrés la moindre probabilité d’amélioration de TS....”

18 mars 2005: sonde retirée

TS décède le 31 mars 2005

Retrait thérapeutique chez 4058 patients en fin de vie

dans 37 USI de 16 pays européens + Israel

Sprung Ch , JAMA 2003; 290: 790

End of life practices in

European Intensive Care Units

Religion du médecin Retrait thérapeutique

Catholique (1415 pts) 41%

Protestant (854 pts) 44%

Agnostique (878 pts) 36%

Orthodoxe (277 pts) 13%

Juif (369 pts) 16%

P < 0.001

Le courant humaniste : accepter la mort, soulager la souffrance

Médecine palliative: un changement de positionnement du médecin

Définition OMS (2002): la médecine palliative a pour but

d’améliorer la qualité de la vie des patients et de leur

famille face aux conséquences d’une maladie

potentiellement mortelle:

Prévention et soulagement de la souffrance

Traitement des problèmes physiques (douleur,

dyspnée, etc.), psychologiques (angoisse, dépression) et

spirituels qui lui sont liés

Ni accélérer ni repousser la mort

Etude randomisée contrôlée chez patients avec un cancer

pulmonaire métastique non à petites cellules

traitement oncologique standard avec ou sans soins

palliatifs précoces

Endpoints : qualité de vie et d’humeur, anxiété, dépression

Outcome primaire : qualité de vie à 12 sem

151 patients randomisés.

Results

Agressive care (chemoTTT…) 54 vs 33%, p= 0.05

Hosp admission and ED visits: p= 0.09

Ressuscitation preferences

in the record 28 vs 53 %, p= 0.05

Lorsque le médecin et le patient

vivent des réalités différentes

Incompétence culturelle : comment soigner un enfant sans respecter les représentations des parents

Un enfant Hmong (Laos) avec une épilepsie grave

Les parents ont une représentation de l’épilepsie comme la « possession de

l’âme par un esprit », qui se traite chez les Hmong par des herbes

médicinales, l’intervention d’un chaman et par des sacrifices animaux

Troubles graves de la communication entre les soignants et la famille refus

de la thérapie, aggravation de l’épilepsie, état de mal épileptique, lésions

neurologiques irréversibles, décès

Conclusion: il est difficile de soigner efficacement sans respecter les croyances

et la culture du patient

The Spirit catches you and you fall down, Fadiman Anne, Farras,

Straus & Giroud, 1997

Perception par les proches du déroulement de la fin de la vie de patients âgés en état critiques

Comfort vs life-extending care Treatments administered

Somogyi, J Am Ger Soc 2002; 50:930

Préférences des proches durant les 3 derniers j de vie versus

traitements administrés chez 1266 pts > 80 a.

La mort assistée : suivre

les demandes de la société

et des patients

Le Dr Bonnemaison

renvoyé devant les assises

pour sept cas présumés

d'euthanasie

AFP 16 octobre 2013 à 18:16

Le Dr. Nicolas Bonnemaison, exerçant depuis 20 ans dans les

urgences du CH de la côte basque, a été mis en examen pour

«empoisonnement» sur des personnes «particulièrement

vulnérables». Il a reconnu avoir utilisé du Norcuron…

Le médecin a agi «pour abréger les souffrances de personnes qui

allaient décéder dans les minutes suivantes», a ajouté l'avocat,

estimant que la notion d'assassinat «est complètement absurde»

La mort assistée Trois formes

Euthanasie active

Suicide assisté (par un médecin)

Assistance au suicide (citoyen)

Des représentations très fortes:

Tu ne tueras pas (5è commandement)

Interdit Hippocratique « Je ne remettrai à personne du poison, si on

m'en demande, ni ne prendrai l'initiative d'une pareille suggestion »

Et le pharmacien, impliqué (malgré lui) dans les préparations

Responsabilité morale indirecte. Participe à l’action de donner la mort

doit se positionner

1. Les représentations des soignants jouent un rôle capital dans

l’ensemble de leurs pratique représentations de la santé,

maladie, souffrance, mort, relation médecin-malade

2. L’évolution sociale et médicale s’accompagne d’une mise de

côté de la mort, souvent occultée à l’hôpital et dans de

nombreuses pratiques

3. L’ouverture du monde et la nécessité de développer des

compétences transculturelles impliquent une prise de

conscience des soignants sur l’importance de leurs

représentations dans leur pratique. C’est également le cas du

pharmacien

EVOLUTION DE LA REPRESENTATION DE LA MORT ET IMPACT SUR LES PRATIQUES

CONCLUSIONS