evelyne chambeau_ une adolescente _ un malaise

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13-4-18 Imprimir: Une adolescente : un malaise... www.fcl-b.be/spip.php?page=imprimir_articulo&id_article=149 1/4 Forum psychanalytique de Bruxelles http://www.fcl-b.be/spip.php?article149 Une adolescente : un malaise... Evelyne CHAMBEAU (Bruxelles) Journée de l’EaT : Tarbes 1er octobre 1996 Nous allons parler ici à partir de notre expérience de travail dans un centre de santé mentale. Service public accueillant des enfants, des adolescents et des adultes en consultations et subsidié par le Ministère de la Santé Publique de la communauté française de la région bruxelloises. Pour orienter notre travail, nous nous servons des enseignements de la psychanalyse à savoir des hypothèses théoriques de S. Freud et de J. Lacan. En Partant des deux concepts qui orientent ces journées : l’adolescence - le malaise, nous préciserons notre orientation de travail avec les adolescents. Dans un premier temps, nous développerons chacun de ces concepts, nous avancerons nos hypothèses et nous en tirerons des conséquences. Dans un deuxième temps, à partir d’un fragment de cas, nous illustrerons nos propos. Le malaise Nous partons de l’hypothèse que le malaise est un fait de structure. Nous allons brièvement développer ce que nous entendons par là. Freud parle de malaise dans la civilisation. Partant de l’hypothèse que c’est le principe de plaisir, la recherche du bonheur, qui gouverne la vie des êtres humains, il nous dit qu’on doit bien constater pourtant que « L’univers entier - le macrocosme aussi bien que le microcosme - cherche querelle à son programme (celui du principe du plaisir). Celui-ci est absolument irréalisable ; tout l’ordre de l’univers s’y oppose ; on serait tenté de dire qu’il n’est point entré dans le plan de la « création » que l’homme soit heureux. » Là, il y a malaise. Alors que l’homme cherche son bonheur, son bien, tout s’y oppose et sa constitution propre aussi, le fonctionnement même du principe de plaisir ne rend pas le plaisir continuel possible. (P.20) De plus, la souffrance menace l’être humain de trois côtés à la fois : Du côté de son propre corps qui, destiné à la déchéance et à la dissolution, ne peut même se passer de ces signaux d’alarme que constituent la douleur et l’angoisse. Du côté du monde extérieur, des forces de la nature. Du côté de ses rapports avec les autres êtres humains. S’il n’y avait pas des tentatives de réglementations des rapports entre les hommes, ceux-ci seraient alors soumis à l’arbitraire individuel, autrement dit à l’individu physiquement le plus fort, qui réglerait ces rapports dans le sens de son propre intérêt et de ses pulsions instinctives. Face à ces dangers, la civilisation est une tentative de réduire la souffrance. La civilisation est pourtant bien souvent vécue comme responsable d’une grande partie de la misère. En effet, celle-ci réclame de grandes restrictions pulsionnelles et l’homme sera toujours enclin à défendre son droit à la liberté individuelle contre la volonté de la masse. D’autre part, les apports de la civilisation ne viennent pas réduire toutes les souffrances et en créent même de supplémentaires. Par ailleurs, si l’homme tente d’éviter les souffrances, il cherche aussi le bonheur et là, il bute sur un impossible constitutionnel. C’est dans « Au-delà du Principe de Plaisir » que Freud développe ce point de vue constitutionnel. Quelque chose à l’intérieur même de l’homme empêche le bon fonctionnement du principe du plaisir. C’est sur ce point de structure que Lacan apportera une grande contribution à ce que nous appelons « malaise ».

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Forum psychanalytique de Bruxelles http://www.fcl-b.be/spip.php?article149

Une adolescente : un malaise...

Evelyne CHAMBEAU (Bruxelles)Journée de l’EaT : Tarbes 1er octobre 1996

Nous allons parler ici à partir de notre expérience de travail dans un centre de santé mentale.Service public accueillant des enfants, des adolescents et des adultes en consultations etsubsidié par le Ministère de la Santé Publique de la communauté française de la régionbruxelloises. Pour orienter notre travail, nous nous servons des enseignements de lapsychanalyse à savoir des hypothèses théoriques de S. Freud et de J. Lacan.

En Partant des deux concepts qui orientent ces journées : l’adolescence - le malaise, nouspréciserons notre orientation de travail avec les adolescents.

Dans un premier temps, nous développerons chacun de ces concepts, nous avancerons noshypothèses et nous en tirerons des conséquences.

Dans un deuxième temps, à partir d’un fragment de cas, nous illustrerons nos propos.

Le malaise

Nous partons de l’hypothèse que le malaise est un fait de structure. Nous allons brièvementdévelopper ce que nous entendons par là.

Freud parle de malaise dans la civilisation. Partant de l’hypothèse que c’est le principe deplaisir, la recherche du bonheur, qui gouverne la vie des êtres humains, il nous dit qu’on doitbien constater pourtant que « L’univers entier - le macrocosme aussi bien que le microcosme -cherche querelle à son programme (celui du principe du plaisir). Celui-ci est absolumentirréalisable ; tout l’ordre de l’univers s’y oppose ; on serait tenté de dire qu’il n’est point entrédans le plan de la « création » que l’homme soit heureux. » Là, il y a malaise. Alors quel’homme cherche son bonheur, son bien, tout s’y oppose et sa constitution propre aussi, lefonctionnement même du principe de plaisir ne rend pas le plaisir continuel possible. (P.20)

De plus, la souffrance menace l’être humain de trois côtés à la fois :

Du côté de son propre corps qui, destiné à la déchéance et à la dissolution, ne peut mêmese passer de ces signaux d’alarme que constituent la douleur et l’angoisse.

Du côté du monde extérieur, des forces de la nature.

Du côté de ses rapports avec les autres êtres humains.

S’il n’y avait pas des tentatives de réglementations des rapports entre les hommes, ceux-ciseraient alors soumis à l’arbitraire individuel, autrement dit à l’individu physiquement le plusfort, qui réglerait ces rapports dans le sens de son propre intérêt et de ses pulsionsinstinctives.

Face à ces dangers, la civilisation est une tentative de réduire la souffrance.

La civilisation est pourtant bien souvent vécue comme responsable d’une grande partie de lamisère. En effet, celle-ci réclame de grandes restrictions pulsionnelles et l’homme sera toujoursenclin à défendre son droit à la liberté individuelle contre la volonté de la masse. D’autre part,les apports de la civilisation ne viennent pas réduire toutes les souffrances et en créent mêmede supplémentaires. Par ailleurs, si l’homme tente d’éviter les souffrances, il cherche aussi lebonheur et là, il bute sur un impossible constitutionnel.

C’est dans « Au-delà du Principe de Plaisir » que Freud développe ce point de vueconstitutionnel. Quelque chose à l’intérieur même de l’homme empêche le bon fonctionnementdu principe du plaisir. C’est sur ce point de structure que Lacan apportera une grandecontribution à ce que nous appelons « malaise ».

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Pour Lacan, ce qui est structurel, c’est l’inscription de l’être humain dans le signifiant et saconséquence : la division du sujet. Quelque chose de l’ être ne peut pas se dire et insiste àvouloir être dit. Ce quelque chose, c’est la jouissance. L’inscription dans le signifiant rend la« jouissance toute » impossible et fait de l’homme un être de désir, manquant toujours à être.La « jouissance toute » impossible de structure est vécue individuellement sur le planimaginaire comme impuissance.Cette impuissance est vécue comme faute. Soit la faute estprise sur soi et nous voyons apparaître la culpabilité ; soit la faute est rejetée sur l’autre. C’estl’autre qui vole la jouissance, lui, il y a accès. C’est là que peuvent apparaître des violences.Cette chose qui ne peut se dire, elle ne peut pas davantage s’agir ; il y a là une autre limite,celle de la mort.

Cette hypothèse a des conséquences :

Si le malaise est de structure, il est inéliminable. Le malaise n’est donc pas une caractéristiquede l’adolescence et est non résorbable dans une prétendue harmonie, il se s’éteint pas grâceà une maturation. Nous ne pouvons donc pas nous limiter à situer le malaise du côté de lasociété. Un changement extérieur n’éliminera jamais « tout » du malaise. Ce sont lesdéveloppements de Lacan qui nous permettent d’avancer ceci. Dans son ouvrage « Malaisedans la civilisation », S. Freud se pose cette question, même s’il affirme que notre faculté debonheur est limitée par notre constitution. « Un des problèmes dont dépend le destin del’humanité est de savoir si cet équilibre (approprié donc de nature à assurer le bonheur detous, entre ces revendications de l’individu et les exigences culturelles de la collectivité) estréalisable au moyen d’une certaine forme de civilisation ou bien si au contraire ce conflit estinsoluble. » (P45)

Nous pouvons par contre essayer d’amener une personne en difficulté, lorsqu’elle s’adresse ànous à devenir sujet de son malaise. Il s’agit de lui permettre de prendre position par rapportà celui-ci même s’il est inéliminable.

L’adolescence

Ce concept peut-il nous être utile ?

Premièrement, nous pouvons constater avec Marie-Jean Sauret, que la synthèse des savoirssur l’adolescence ne répond pas aux questions particulières des adolescents. Le cas vienttoujours trouer la théorie.

Deuxièmement, nous référant à la psychanalyse, nous faisons le choix, quel que soit l’âge dela personne que l’on reçoit, de tenir compte du sujet (en tant que divisé) et de sa parole. Nousle tenons responsable de ses actes, de ses dires - mêmes inconscients - et des conséquencesde ces dits et actes. Notre position néanmoins, variera en fonction de l’hypothèsediagnostique que nous ferons. Les structures conduisent en effet à des positions différentespar rapport à la parole et au langage.

Prendre l’adolescence donc, non du côté d’un temps chronologique qui se dépasserait avec lamaturation, mais du côté d’un temps logique, nous semble plus opérant. En effet, si le malaiseest de structure, il n’a cependant pas les mêmes caractéristiques ni la même ampleur à tousles moments de la vie.

Il s’agit dans ce temps de mettre le fantasme construit durant l’enfance (cicatrice du complexed’oedipe) à l’épreuve d’une série de tâches particulières à ce temps logique. Ce temps logiquea plusieurs caractéristiques :

La transformation du corps qui devient un corps sexué. Apparition de la jouissance dans laréalité du corps. Irruption d’un non-sens que le sujet doit subjectiver.

La rencontre sexuelle avec son corrélatif : la confrontation à l’impossible du rapport entre lessexes.

Le choix des options existentielles.

Le travail de quitter ses parents.

La manière dont ses différentes tâches seront abordées sera empreinte de la structure dusujet et de la particularité du cas.

Voyons comment cela peut se présenter au travers d’un cas.

Un fragment de cas.

Je vais vous parler d’une jeune-fille de 17 ans qui vient consulter, envoyée par son père et sa

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belle-mère car elle pose problème à la maison.

Elle amène rapidement deux points :

Une plainte concernant sa belle-mère qui ne l’aime pas. Ca dit-elle, "je m’en fous, c’est parcequ’elle est jalouse, parce que je ressemble trop à ma mère". Mais, sa belle-mère se mêle aussiconstamment de ses affaires, de manière intrusive. Elle lui cherche toujours querelle mêmelorsqu’elle ne fait rien. Elle veut l’éduquer à la dure comme elle-même l’a été. Elle veutremplacer sa mère.

Elle ne supporte plus cela, ne sait pas comment sortir de cette situation. Pourquoi donc lesfemmes ne l’aiment pas ? Pourquoi est-ce toujours à elle qu’on cherche querelle, alors qu’onn’ennuie jamais son frère ? Sa mère déjà préférait son frère, elle pense que c’est parce quequand ses parents se disputaient et que sa mère partait avec son frère, son père venait lachercher elle. Actuellement encore, quand sa belle-mère l’insulte, puis part car elle n’habitepas avec eux, son père vient la rejoindre dans sa chambre pour la consoler. Au moment de ladispute, il n’intervient pas. De cela, elle ne se plaint pas.

Une plainte concernant son petit ami, depuis un petit temps, elle ne le croit plus, elle n’a plusconfiance en lui. Tout au début de leur relation, il lui a dit qu’il avait eu des relations sexuellesavec une autre fille avant de la connaître. Il y a peu de temps, il lui a dit que ce n’était pas vrai.Pourquoi lui aurait-il dit cela alors ? Et puis surtout, s’il a menti une fois dans un sens, ilpourrait bien lui re-mentir dans l’autre sens. Des amis sont venus lui dire qu’il était avec uneautre fille, en effet chaque fois qu’elle l’a au téléphone, il lui parle d’une fille avec qui il est àl’école. Pourquoi lui parle-t-il d’elle, s’il n’y a rien entre eux ? Quand ils sont en rue ensemble, ilregarde les autres filles. "S’il regarde une autre fille, alors je ne suis rien, je ne sers à rien."

Tous les hommes sont comme cela : son père connaissait sa belle-mère alors qu’il était encoreavec sa mère puisque tout de suite après être parti de la maison, il l’a présentée à sesenfants. C’est peut-être pour cela que ses parents se disputaient tout le temps, alors sa mèreavait raison de se fâcher, elle avait le droit. Comment pourrait-elle savoir si son ami dit lavérité puisque sa parole n’est plus fiable, puisqu’il peut mentir ? Si elle va vérifier dans laréalité, elle pourra peut-être savoir qu’il ne la trompe pas actuellement mais une minute après.Elle ne peut pas le suivre tout le temps. Et puis avant peut-être l’a-t-il trompé mais ne le fait-ilplus.

Elle ne sait pas s’il ment, mais si elle était sûre qu’il mentait, alors elle saurait qu’il n’en vautpas la peine. Elle est obsédée par toutes ces questions, elle y pense constamment, n’arriveplus ni à dormir, ni à s’amuser, ni à se concentrer. Elle a eut un petit-ami avant celui-ci, aveclui, elle ne s’est jamais tracassée de toutes ces questions. Pour caractériser cet ami, elle ditque lui au moins il n’a jamais essayé de la toucher. Son ami actuel, après trois semaines,voulait déjà faire l’amour avec elle. « Il n’y a que cela qui l’intéresse ».

Au cours du travail entrepris avec elle - travail qui n’a duré que quelques mois, à raison d’unentretien par semaine -, trois choses nouvelles vont arriver :

Des rêves, qu’elle dit répétitifs. Elle dit également que ces rêves sont apparus après unescène de son enfance (elle avait quatre ans) qui apparaît dans deux de ces rêves. Ceux-cinous permettent notamment de formuler une hypothèse diagnostique. Nous faisons dans cecas, l’hypothèse d’une névrose hystérique. Après une scène de violence avec sa mère, scènequi d’après ces dires est monnaie courante, elle fait les démarches pour ne plus rentrer chezsa mère le week-end. Elle s’arrange aussi, malgré le désaccord de sa belle-mère, pour passertous les 15 jours le week-end chez son petit-ami.

Ca ne va plus du tout avec sa belle-mère, il faut qu’elle parte. Elle veut fuguer. Que s’est-ilpassé ? Rien de nouveau. Elle dit ensuite que maintenant, quand sa belle-mère l’engueulepuis part, son père ne vient plus vers elle, mais va rejoindre sa belle-mère. Ce dernier pointéclaire notre hypothèse du malaise comme structure. Le malaise qui était ciblé dans la relationavec la belle-mère, s’inscrit dès ce moment dans la structure oedipienne. L’ancienne situationla mettait dans une insatisfaction supportable, elle s’en plaignait mais...elle se satisfait. Ellecaractérisait son mode propre de satisfaction hystérique.

La situation actuelle par contre, bouleverse le montage qu’elle s’était construit, elle permet parailleurs de faire apparaître le montage oedipien. Ce cas est un exemple de comment lesdifférentes questions propres à ce temps logique de l’adolescence s’inscrivent dans leparticulier.

Par rapport à la sexualité, à l’apparition de la jouissance dans la réalité du corps, nous voyonsici que c’est le refoulement de cette question au profit de la question de l’amour, d’uneidéalisation de l’amour, qui vient répondre au non-sens. Le prototype de l’Amour Courtois :une Femme adulée qu’on ne touche pas.

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La transformation du corps qui devient corps sexué se présente dans la question de laféminité : qu’est-ce qu’une femme ?

par rapport à sa belle-mère qui dit-elle n’a aucun attribut de la féminité, est violente, ...Comment se fait-il alors que son père l’aime, qu’il reste avec elle ?

par rapport à la camarade d’école de son ami. Qu’a-t-elle en plus que moi, que cherche-t-ilchez elle, qu’est-ce qui l’attire ?

« S’il regarde une autre fille, alors, je suis rien, je ne sers à rien. »

L’impossible du rapport entre les sexes, est abordé au travers de la question de la vérité et dela parole. Dans l’élaboration qu’elle fait sur ces questions, elle rencontre une impasse : laparole peut être menteuse, on ne peut pas avoir de certitude sur la vérité. et pourtant,jusqu’à la dernière rencontre avec elle, elle maintient ce paradoxe, qu’elle, elle, ne mentjamais, qu’elle peut dire la vérité.

Tous ces points mis en oeuvre dans les entretiens montrent comment cette jeune-fille estdans le temps pour comprendre une série de questions propre à ce temps logique dans lequelelle essaye de se retrouver.

Une conception du malaise et de l’adolescence comme temps chronologique réduirait lemoment de conclure à une maturation ou à une normalisation dont les adultes détiendraient lasolution. La maturation ou la normalisation s’atteindrait soit par la nature, soit par dressage.Une approche structurelle du malaise et de l’adolescence comme temps logique, centre letravail autour d’un impossible auquel chacun quelque soit son âge est confronté et qui laisseouvert à la particularité de la structure et du cas la responsabilité du moment de conclure quiest inanticipable.

Association de Forums du Champ lacanien-Bruxelles.asbl214, rue du Trùne

1050 Bruxelles