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Mémoire DIU de pédagogie :
Evaluation de l’apprentissage chirurgicale par
réalité virtuelle en chirurgie minimale invasive :
Exemple de la sleeve gastrectomie par monotrocart Dr Guillaume Pourcher
Responsable du centre de prise en charge de la maladie obésité - IMM
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Résumé La chirurgie souffre d’un manque de formation technique au cours de l’internat par ailleurs les spécialités chirurgicales font l’objet de transformations technologiques ces 20 dernières années et pour les années à venir avec la nécessité même pour les chirurgiens seniors d’acquérir de l’expertise. Les modalités d’apprentissages n’ont pas changé depuis une trentaine d’année alors que les méthodes opératoires ne cessent d’évoluer. En effet durant leur cursus les internes sont rarement responsabilisés en tant qu’opérateur principal. Par ailleurs ils ne peuvent pas toujours voir non plus les gestes effectués lorsqu’ils sont assistants puisque les mains du chirurgien couvre le champ opératoire. Deux éléments de la préhistoire de l’enseignement chirurgical supportent encore aujourd’hui l’enseignement de l’Art de guérir :
• L’apprentissage technique se fait totalement sur les patients, on met en danger celui qui doit faire l’objet de toutes les précautions
• L’apprentissage se fait dans le stress et la violence ce qui est contraire à un enseignement de qualité
Ces éléments sont au moins responsables d’un retard d’apprentissage entrainant une diminution de la qualité des soins. De plus avec le développement des chirurgies minimales-invasives, la courbe d’apprentissage est plus longue à cause de l’utilisation d’une large gamme d’instruments chirurgicaux possibles. C’est pour répondre à ce besoin de formation que nous développons en partenariat avec la société VirtualiSurg des modules de simulation en réalité virtuelle dans le but de former les chirurgiens aux différentes techniques et gestion de situations qu’ils peuvent être amenés à réaliser, le tout dans un environnement sécuritaire avec une capacité de répétition infinie. Actuellement la littérature tend à montrer l’intérêt des simulateurs chirurgicaux mais aucun n’est véritablement immersif c’est-à-dire avec l’utilisation d’un casque. Pour ma part je suis chirurgien digestif spécialisé en chirurgie de l’obésité depuis 10 ans. Cette nouvelle spécialité est parfaitement adapté aux enjeux présentés précédemment. Aujourd’hui en France 59000 procédures chirurgicale sont réalisées par ans et ne cesse d’augmenter. La technique la plus réalisée est la sleeve gastrectomie ou gastrectomie en manchon. Comme toute technique chirurgicale des risques sont inhérent notamment sur la séquence de l’agrafage gastrique. J’ai eu la chance de pouvoir standardiser cette technique réalisée habituellement par coelioscopie « classique » (petites cicatrices, 4-5 en moyenne), en utilisant une technique par monotrocart c’est-à-dire par une seul petite cicatrice. Cette nouvelle technique implique l’utilisation de nouveau instruments et l’acquisition de nouveaux geste. Son intérêt pour les patients est évident mais pour les équipes soignantes un PHRC national multicentrique (MINIOB), que je coordonne est en cours d’inclusion. C’est pour cela que nous avons choisi d’expérimenter l’apprentissage de la technique de sleeve gastrectomie par monotrocart depuis janvier 2018. Le projet de recherche a été développé afin de déterminer l’intérêt et l’impact de la simulation VR sur l’apprenant et sa pratique par une étude comparative de groupe avec ou sans sessions VR sur simulateur. Les résultats intermédiaires seront présentés dans ce mémoire avec une publication dans SOARD en relecture (annexe 14). Dans cette étude de tendances nous avons mis en évidence une diminution de la charge mentale, de l’effort physique et du stress chez les apprenants ayant eu la formation en réalité virtuelle. Mots clefs : Réalité virtuelle, Chirurgie, obésité, sleeve monotrocart, Simulation, Pédagogie, Recherche
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Remerciements :
A mes maitres, Pr Dominique Franco, Pr JeanYves Bobin, Pr Brice Gayet
A l’équipe de Virtualisurg : Nicolas, Thomas, Jessy, Sabrina, Erwan
A l’équipe de Toy film
A ma famille
A François Quesnay (1694-1774), médecin du Roi et secrétaire perpétuel de l’académie royale de chirurgie
« La chirurgie est une des sciences que l’on a cultivé avec le plus de soin: la nécessité, le savoir, l’industrie et les travaux réunis de plusieurs siècles, y ont porté des lumières qui en ont hâté les progrès ; il n’y a cependant que des esprits superficiels qui puissent s’imaginer que les bornes de nos connaissances soient les bornes de l’art; la variété et la multiplicité de nos maux, leurs causes qui sont si cachées, les ressources qui nous manquent, ne nous offrent qu’un champ trop vaste et trop inconnu, où nous sommes obligés sans cesse de nous frayer de nouvelles routes.
Mais quelle est la voie que doivent suivre les chirurgiens pour perfectionner leur art ? Doivent-ils attendre les progrès de cette expérience qui s’acquière par la seule pratique, qui inspire si souvent tant de vanité, et qui séduit le vulgaire ? Si les connaissances que donne une telle expérience, avaient pu conduire la chirurgie à sa perfection, cet art ne serait-il pas parfait depuis plusieurs siècles ?
Il y a d’autres connaissances aussi essentielles et plus difficiles à saisir, qui doivent concourir, pour perfectionner la chirurgie. Ces connaissances qui ne se présentent pas aux simples praticiens, sont le fruit des expériences physiques.
Il y a donc deux sources d’où découlent les vérités qui peuvent enrichir notre art :
Le savoir de l’observation et la physique expérimentale. »*
*Préface du tome 1 des mémoires de l’académie royale de chirurgie 1743 par le Dr F. Quesnay
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I) Introduction ………………………………………………………………. 5
1) Contexte historique de la simulation ……………………………………. .5
2) Contexte actuel de la simulation ……………………………………..…....5
3) Analyse du contexte ………………………………………….……………7
4) Challenge éducatif de la chirurgie moderne………………………………..9
5) La réalité virtuelle …………………………………………………………11
6) La chirurgie de l’obésité et sleeve gastrectomie ………….……………… 12
7) La chirurgie minimale invasive…………………………………………….13
II) Etude comparative VR pour la sleeve monotrocart.……………………….15
1) Observation et analyses …………………………………………………… 15
2) Diminution de la charge de travail physique et mentale des chirurgiens débutants grâce à la
formation à la gastrectomie à manchon unique à port virtuel. Une étude exploratoire 18
III) Conclusion et discussion ………………………………………………….24
1) Conclusion ………………………………………………………………….24
2) Discussion et perspectives ……………………………………………….…25
Références ……………………………………………………………………. 27
Annexes ………………………………………………………………………. 32
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I) Introduction
1) Contexte historique de la simulation Les traces de la simulation dans l’histoire peuvent remonter à des périodes très anciennes.
Platon et Aristote évoquent déjà l’apprentissage par l’amusement et l’imitation. Dès cette époque et ce
jusqu’à la Renaissance le théâtre s’appuie sur ces bases et est utilisé comme art pédagogique [1].
Au Moyen-Âge les chevaliers s'entraînent avec des mannequins faits de bois et de paille pour les
tournois de joutes, le maniement de l’épée et le tir à l’arbalète. Ces simulateurs leurs permettaient de
développer par la répétition, une meilleure gestion du stress (la peur) et leurs aptitudes au combat.
Il faut attendre 1759 pour voir le premier simulateur médical. Madame Du Coudray, sagefemme,
reçoit de la part du Roi Louis XV un brevet et une pension afin qu’elle puisse enseigner aux matrones
des campagnes « l’art de l’accouchement ».
Elle parcourra la France durant vingt-cinq ans pour former plus de cinq milles femmes et environ cinq
cents médecins et chirurgiens. Grâce à son action éducative tout au long de sa vie elle permit de faire
nettement diminuer la mortalité infantile et maternelle en France [2]. En Angleterre, à partir de 1910 et
jusqu’au milieu des années 1970, un mannequin en bois nommé Mrs Chase (du nom de sa
conceptrice) sera utilisé par les élèves infirmiers pour la pratique des soins infirmiers. Ce modèle sera
également utilisé par l’armée américaine durant la Seconde Guerre Mondiale pour la formation et
l'entraînement de son service de santé. C’est avec la recherche sur la réanimation cardio-pulmonaire,
entre les années 1950 et 1960, que les mannequins et surtout la simulation vont connaître un
développement important. Par la suite les docteurs Stephen Abrahamson et Judson Denson mettent au
point le premier mannequin contrôlé par ordinateur : Sim One [3][4]. Il sera le précurseur de bon nombre
de simulateurs dont le logiciel GasMan simulant les échanges pharmacologiques des gaz
anesthésiques et le Comprehensive Anesthesia Simulation Environment permettant de travailler sur les
voies aériennes du patient par un médecin anesthésiste dans les situations de bloc opératoire. Ce
dernier donnera naissance après modification au SimMan proposé par Laerdal en 2000.
Le Pr David Gaba, acteur majeur dans l’évolution de la simulation en santé, va en 1985 réutiliser les
CRM [5] (Crew Resource Management) employés dans la formation des pilotes aéronautiques pour
créer les ACRM [6] (Anesthesia Crisis Resource Management). Ce sont quinze items que les médecins
doivent maîtriser pour gérer les situations. L’utilisation de patient standardisé [7], acteur jouant le rôle
d’un patient et simulant les symptômes d’une pathologie, est inventé en 1963 par le Dr Howard S.
Barrows et fait écho au théâtre précédemment évoqué ou des jeux de rôles actuellement très utilisés
dans l’enseignement moderne, ce qui donne encore des possibilités d’applications au monde de la VR.
2) Contexte actuel de la simulation L’origine du développement de cette technique d’apprentissage et d’entrainement correspond à une
prise de conscience de la nécessité d’améliorer la qualité des soins suite à la publication du rapport «
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To Err Is Human » [8] aux Etats-Unis et de l’enquête française ENEIS [9] (Enquête Nationale sur les
Évènements Indésirables liés aux Soins) qui ont permis de mettre en évidence l’importance et les
enjeux de ces problèmes pouvant engendrer un nombre important d'événements indésirables graves
voire de décès. Pour cause, en 1999 aux Etats-Unis, les experts ayant dirigés l’étude estiment que près
de 98 000 patients meurent à cause d’erreurs médicales qui se produisent dans les hôpitaux. Ces
chiffres sont statistiquement confirmés par l’enquête conduite en France cinq ans plus tard. Parmi les
admissions d’hospitalisation 10% sont en rapport avec un événement indésirable lié aux soins.
Et dans 80% des cas, une ou plusieurs erreurs sont en cause. Ces chiffres placent la mortalité due aux
erreurs médicales avant la mortalité due au cancer du sein, au SIDA ou aux accidents de la route.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la qualité des soins est « une démarche qui doit permettre
de garantir à chaque patient la combinaison d’actes diagnostiques et thérapeutiques qui lui assurera le
meilleur résultat en termes de santé, conformément à l’état actuel de la science médicale, au meilleur
coût pour un même résultat, au moindre risque iatrogène et pour sa plus grande satisfaction en termes
de procédures, de résultats et de contacts humains à l’intérieur du système de soins ». Pour ce faire les
acteurs de la santé se voient dans l’obligation de faire évoluer leurs méthodes d’enseigner.
Un rapport sur l’état de l’art en matière des pratiques en simulation dans le domaine de la santé [10] a été
effectué par le Pr Jean-Claude Granry et le Dr Marie-Christophe Moll et publié en 2012 par la HAS.
Ce dernier souligne qu’en France la simulation est encore émergente mais s’étend sur l’ensemble du
territoire. Il reconnaît le caractère pertinent et appliqué de la simulation en santé, mais également la
nécessité absolue d’encadrer les pratiques avec des règles bien définies. Mais cette activité est
marquée par des difficultés de financement, des équipements insuffisants et un manque
d’harmonisation des pratiques. Afin de diminuer les disparités entre les centres de simulation et de les
aider à proposer aux professionnels de santé un programme de qualité, un groupe de travail a élaboré,
un guide de bonnes pratiques en matière de simulation [11]. Il doit permettre de promouvoir le
développement de la simulation via le Développement Professionnel Continu [12] (DPC) et faciliter sa
structuration afin que les infrastructures. La récente réforme, arrêté du 8 avril 2013, relatif au régime
des études médicales en vue du premier et du deuxième cycle des études médicales intègre la
simulation dans les modalités de validation du certificat de compétence clinique. C’est dans cette
dynamique globale qu’est né le laboratoire iLumens.
Cependant le système traditionnel de formation chirurgicale décrit par Halstead il y a plus d'un siècle
doit intégrer des évolutions récentes de nos pratiques comprennent une diminution des heures de
travail des résidents, une diminution du temps disponible dans le bloc opératoire, un impératif éthique
pour protéger les patients et un ensemble de compétences spécifiques requises pour les techniques
endoscopiques et la chirurgie minimale-invasive [13] [14] [15]. Il est maintenant coutumier de réaliser un
certain degré de formation technique à l'extérieur de la salle d’opération, ce qui est impératif pour les
résidents en chirurgie [16].
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La réalité virtuelle (VR) offre un énorme potentiel pour améliorer la formation technique en dehors de
la salle d'opération. La formation sur un système de réalité virtuelle évite les préoccupations éthiques
associées à la pratique sur les animaux ou les cadavres. Par ailleurs la simulation de réalité virtuelle
permet un environnement plus flexible que celui créé par les modèles basse et haute-fidélité. Un grand
nombre des systèmes actuels de VR permettent une pratique à différents niveaux de difficulté et dans
un large éventail de scénarios cliniques, accueillant ainsi les apprenants à de nombreux niveaux
d’expertise. La VR permet également une pratique répétée sans risque pour les patients [17].
Bien que le potentiel des simulateurs de VR dans la formation chirurgicale soit largement reconnu, un
défi important pour les formateurs est de décider, parmi les nombreux simulateurs de VR disponibles,
ce qui est idéal pour la mise en œuvre dans leur programme particulier. Il est nécessaire non seulement
de choisir un simulateur qui a fait ses preuves dans la littérature, mais aussi de déterminer un
calendrier de formation sur le simulateur, de déterminer les paramètres d'évaluation appropriés et de
définir les compétences des experts.
3) Analyse du contexte Les activités de soins sont, au même titre que certaines activités industrielles (aéronautiques ou
nucléaires), des activités techniques complexes et à hauts risques. Elles résultent de processus
interdépendants réalisés par des individus et des équipes entraînées dont les niveaux de responsabilités
et d’intervention sont variables. Bien que l'entraînement à des tâches spécifiques garantisse
l’acquisition de compétences et de performances intra-individuelles, il ne permet pas de répondre à la
problématique des erreurs de communication ou de gestion des ressources matérielles et humaines au
sein d’une équipe. Afin de répondre à cette question l’industrie aéronautique a développé des outils
conceptuels d’enseignements regroupés sous le terme de Crew Ressources Management[5] dont
l’implémentation dans les programmes d'entraînement des pilotes a permis d’améliorer la sécurité des
vols commerciaux. Ces principes ont été adaptés au milieu médical dans le but de faire disparaître les
évènements indésirables graves liés aux erreurs humaines.
La confiance en soi est considérée comme l'une des motivations et des régulateurs les plus influents du
comportement et guide aux performances réussies dans la vie quotidienne des personnes [18] [19]. La
confiance en soi des chirurgiens influe également sur leurs performances, leur satisfaction
professionnelle et leur succès à l'avenir [20]. Dans une étude évaluant les erreurs commises par les
médecins débutants [21], la principale cause des erreurs mineures et majeures était « se sentir dépassée».
Malgré les progrès récents dans les méthodes de formation chirurgicale [22], 28 à 40 % de tous les
internes novices ont déclaré ne pas être confiants dans l'exécution d'une procédure majeure [23] [24]. Le
manque de confiance des novices peut entraîner des complications involontaires pendant la chirurgie.
Une revue systématique récente faite par Elfenbein [25] a mis en évidence la perte de confiance parmi
les internes en chirurgie et a expliqué la nécessité d'une meilleure évaluation objective de cet attribut.
Une échelle validée pour mesurer la confiance en soi des internes a montré que la confiance du
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stagiaire dans la gestion d'une situation chirurgicale critique augmente avec l'exposition à des
scénarios pertinents [26]. Cette expérience d'apprentissage pratique avec une réflexion sur la
performance est également vitale pour le développement professionnel continu [27].
Cependant, la réduction du temps de travail, l'accent mis sur l'achèvement de plus de procédures
chirurgicales et une supervision inadéquate ont compromis la formation [28]. De plus, le manque
d'expertise des internes en chirurgie au début de leur formation entraîne des erreurs dans la formation.
Une récente révision de la directive européenne sur le temps de travail a montré que la réduction des
heures de formation a eu un effet négatif sur certaines spécialités [30].
Un interne en chirurgie novice acquiert habituellement les connaissances fondamentales de la
chirurgie, de l'anatomie et des instruments avant d'opérer des patients. Après avoir acquis une maitrise
élémentaire des compétences de base, les internes doivent continuer leur apprentissage jusqu'à ce
qu'ils acquièrent des compétences complémentaires et fonctionnent sans crainte [31]. Cependant, dans
les salles d'opération surpeuplées, les internes ne peuvent pas avoir une vision ininterrompue du
champ opératoire, manquant parfois les éléments essentiels d'une intervention chirurgicale. Par
conséquent, il existe un besoin de réformer la formation chirurgicale actuelle en utilisant de nouveaux
outils d'apprentissage. Les technologies immersives disponibles dans le commerce, y compris la VR et
la réalité augmentée, pourraient apporter une réponse à ces défis [32], d’où ce travail.
En tant que nouvelle approche, l'introduction de la VR a rencontré un vif succès et offre des
perspectives intéressantes tant pour la formation chirurgicale que pour la planification chirurgicale
préopératoire de procédures complexes. Elle permet en effet de créer des environnements sûrs,
spécifiques au patient, dans lesquels les chirurgiens peuvent perfectionner leurs compétences sans
risquer la sécurité des patients [33] [34]. Bien que la VR soit déjà courante dans de nombreuses spécialités
chirurgicales [35], son adaptation à certaines spécialités chirurgicales a été cependant lente et les preuves
qui soulignent son utilité sont rares. La littérature actuelle sur le sujet est de portée limitée car les
études sont largement axées sur la validité de la réalité virtuelle et sont souvent de petite échelle et
manquent de contrôles importants et de pouvoir statistique adéquat, rendant l'utilisation de la VR
incertaine.
La sécurité des patients et la nécessité d'une formation chirurgicale sont deux nécessités pour
lesquelles la VR offre une solution novatrice et prometteuse, remettant en question les années de
tradition, dépassant les dilemmes légaux et éthiques [36].
Ainsi les points forts de la simulation en VR comprennent :
• Les possibilités quasi illimitées pour les chirurgiens et les internes de s'entraîner sans stress
dans des environnements réalistes [37].
• Le cout des simulateurs VR est inférieure à celui des modèles de formation traditionnels
alternatifs[38].
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• La VR est ajustable au niveau de compétence du stagiaire et peut fournir un profil
d'évaluation de performance unique pour l'individu.
• Les progrès d'un stagiaire peuvent être décrites enregistrées et analysées, fournissant une
rétroaction utile pour aider les apprenants à identifier les zones de faiblesse potentielle.
Lorsqu'elle est utilisée dans tous les programmes, la VR peut être utilisée pour comparer et
certifier les stagiaires [39].
Ces avantages font de la réalité virtuelle une composante probable des programmes de formation dans
le futur [40].
Les enseignants observent quant à eux que l’apprentissage par la simulation favorise la
communication avec le professeur et l’étudiant (devant un mannequin plutôt qu’un patient réel), le
travail en équipe, l’enregistrement vidéo des séances pour revoir les actions de manière détaillée ce qui
permet une évaluation précise des compétences. Pour Paskins [50] ces séances permettent une réflexion
dans l’action plutôt que l’utilisation de connaissances théoriques plus ou moins mobilisables ce qui
représente une avancée pédagogique importante.
Pour les étudiants, cet apprentissage réalisé dans un environnement réaliste et sans risque pour le
patient permet grâce au travail en groupe et la communication de prendre confiance en soi dans des
situations cliniques où le stress serait trop présent.
C’est dans cette continuité que le Développement Professionnel Continu (DPC) a été créé et le
mouvement a été initié par la loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires (HPST) [51] en 2009. Cependant
cette obligation nouvelle n’a été réellement effective que depuis le 1er janvier 2013.
Dans tous les cas, les programmes de simulation sont organisés selon les règles de bonnes pratiques dé
nies dans le document HAS « Guide de bonnes pratiques en matière de simulation en santé ».
4) Challenge éducatif de la chirurgie moderne Les techniques laparoscopiques ont créé un nouveau paradigme en matière de formation avec
l'abandon du modèle d'apprentissage traditionnel vers des programmes structurés d'enseignement de
nouvelles compétences en dehors de la salle d'opération. La formation technique en chirurgie générale
progresse à travers des phases de participation progressive au rôle de deuxième puis premier assistant.
Malheureusement dans la laparoscopie, le premier assistant peut manipuler un ou plusieurs
instruments fixes et a peu de possibilités pendant l'opération de pratiquer les manœuvres réelles de la
chirurgie, ce qui diffèrent significativement de celles pratiquées en chirurgie ouverte [54]. De plus, la
chirurgie laparoscopique est techniquement exigeante et nécessite des capacités psychomotrices
spécifiques et des compétences différentes de celles nécessaires en chirurgie conventionnelle [55]. Ces
compétences comprennent : une rétroaction tactile altérée, une coordination oeil-main différente, la
transposition d'une image vidéo bidimensionnelle en une zone de travail tridimensionnelle et l'effet de
pivot [56]. Toutes ces compétences sont difficiles à obtenir en salle d'opération [57]. C’est pour cela qu’il
faut que les internes aient le maximum de pratique, ce qui fait parfaitement écho à la pyramide
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d’apprentissage de l’université du Maine [58]. Cette dernière montre que l’apprentissage par le faire
permet une excellente rétention d’information, autour de 75% contre 20% pour le visuel (Annexe 1).
À l'heure actuelle, il existe plusieurs modèles de formation qui peuvent être catégorisés en tant que
modules en boîtes, simulateurs hybrides, simulateurs de réalité virtuelle, simulateurs de réalité
augmentée, laboratoires animaux et modèles de cadavériques. Les modules en boîtes sont souvent
utilisés pour la formation en simulateur laparoscopique et il a été démontré que la performance de ces
formateurs est bien corrélée avec les évaluations intra-opératoires des résidents effectuant une
procédure laparoscopique. Cependant, ces modules traditionnels manquent d'évaluation objective de la
performance [59]. Les simulateurs hybrides, en combinant de vrais instruments et des modèles
d'entraînement physique avec le mentorat informatique offrent un logiciel objectif générant une
évaluation de la performance des tâches grâce à l'analyse du mouvement de l'instrument tout en
conservant les caractéristiques d'une simple boite [60].
Les simulateurs chirurgicaux laparoscopiques en réalité virtuelle sont considérés comme des outils
éducatifs à fort potentiel. Ces derniers peuvent fournir une formation de base sans surveillance dans un
environnement contrôlé et sans la pression de l'opération sur les patients. Ils peuvent également offrir
une évaluation objective de la performance sans la nécessité d'une surveillance humaine et mesurer
directement plusieurs aspects de la performance psychomotrice d'un sujet sur des compétences
laparoscopiques spécifiques. Cependant, ils manquent de rétroaction haptique réaliste. D'un autre côté,
la réalité augmentée combine un environnement de réalité virtuelle avec de vrais matériaux physiques,
des instruments et des retours sensoriels. Un certain nombre d'études ont comparé différents modèles
de formation, la principale conclusion étant que la formation basée sur une combinaison de modèles
est plus efficace qu'une formation fondée sur un modèle [61].
La simulation de réalité virtuelle en chirurgie laparoscopique offre la possibilité de s'entraîner
sans pratiquer sur de vrais patients. La simulation offre un moyen d'apprentissage sans risque
dans des situations complexes, critiques ou rares, ainsi que la promotion d'approches
interdisciplinaires et basées sur l'équipe pour l'apprentissage. De plus, la simulation peut jouer un
rôle important dans l'évaluation des résultats et l'accréditation. La réalité virtuelle signifie la
simulation de différentes compétences rencontrées dans la vie réelle à travers l'ordinateur. L’apprenant
réagit dans un scénario avec des éléments qui ressemblent à du réel et qui peuvent être modifiés et
ajustés en fonction du niveau de performance ciblé. Ainsi, les simulateurs de réalité virtuelle
constituent un moyen d'entraînement prometteur en chirurgie laparoscopique.
Dans le contexte de la chirurgie mini-invasive qui est actuellement un domaine en constante évolution,
les internes, les chirurgiens novices et les chirurgiens de différents niveaux d'expertise doivent
acquérir des compétences de base, doivent être formés aux procédures laparoscopiques de base et
difficiles sans oublier les cas rares.
Sans aucun doute, les simulateurs VR présentent un nouveau paradigme en éducation chirurgicale.
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Il suffit de faire le parallèle avec l'aéronautique, où la formation en réalité virtuelle a été standardisée
et où les simulateurs VR ont prouvé leurs avantages. Les objectifs, les besoins et les moyens de
simulation VR en chirurgie laparoscopique restent un sujet de recherche car ce type de formation doit
atteindre les objectifs tout en minimisant le temps et les coûts ce qui n’est pas encore le cas.
5) La réalité virtuelle Selon Jean Segura, spécialiste de l’imagerie de synthèse et des usages du virtuel, la réalité virtuelle
peut se définir comme “l’ensemble des techniques et systèmes qui procurent à l’homme le sentiment
de pénétrer dans des univers synthétiques créés sur internet”. La réalité virtuelle donne la possibilité
d’effectuer en temps réel un certain nombre d’actions définies par un ou plusieurs programmes
informatiques et d’éprouver un certain nombre de sensations visuelles, auditives ou haptiques.
Les précurseurs de la réalité virtuelle sont notament Horton Hellig, Ivan Sutherland et Scott Fisher. En
1962, Morton Heilig invente le Sensorama. Ce premier appareil de réalité virtuelle sera uniquement
fait pour regarder la télévision. En 1965, Ivan Sutherland met au point les premiers casques de
visualisation interactive qui vont être utilisés notamment pour l’entraînement des pilotes appelés
“Incredible Helmet” ou encore l’”épée de Damoclès”. En 1968, ses recherches aboutissent à la mise au
point du “head-Mounted Three-Dimensional Display”. En 1978, le chercheur Frédéric Brooks,
fondateur du département de Computer Sciences de l’université de Caroline du Nord à Chapel Hill
(UNC), initiateur du concept d’Haptic Display, lance le programme de recherche GROPE destiné aux
applications en modélisation moléculaire.
Puis Thomas Furness développe le prototype de casque VCASS (Virtually Coupled
Airborne Systems Simulator”) appelé “Darth Vader” en 1982. Ce n’est qu’ensuite que la réalité
virtuelle commence à intégrer des programmes de recherches majeurs. En 1984, Michael Mc Greevy,
ingénieur à la NASA Ames research center initie le programme virtual Work station afin de
développer un simulateur personnel. Les premières applications de la Virtual Environmental
Telepresence Workstation arrivent en 1989 avec par exemple l’exploration simulée de la planète Mars.
Le programme de la NASA-Ames crée ainsi un prototype de casque de visualisation stéréoscopique
(HMD), le Virtual Visual Environment Display (VIVED). En1991, Virtual research fabrique et
commercialise le Eygen2. Mais il aura fallu plusieurs décennies pour que la réalité virtuelle fasse son
chemin au sein de la communauté scientifique et qu’enfin les marques commencent à s’y intéresser.
Ce n’est que dans les années 90 que les premiers industriels commencent à fabriquer des stations de
RV destinées à l’univers des jeux. L’une des premières plateformes, créés par Jonathan Waldern est W
industries et devient ensuite Virtuality. Un outil d’apprentissage en VR est une vidéo en 360° avec un
casque pour que l’interne puisque observer en vue subjective l’opération. Les trois éléments essentiels
de la chirurgie VR sont une expérience 360° de la salle d'opération, visualisation stéréoscopique en
gros plan de la procédure et interaction tridimensionnelle (3D). La vidéo 360° crée un sentiment de
présence [66] dans la salle d'opération lorsqu'on la regarde en utilisant un casque. Un modèle généré par
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ordinateur de la salle d'opération permet aux internes de naviguer et d'interagir avec des modèles 3D
des données, des instruments et de l'anatomie du patient. Sur les côtés, l’utilisateur peut observer
différentes données.
La plupart des essais publiés étudient la validité des simulateurs en réalité virtuelle en tant qu'outils
d'évaluation. Différents simulateurs VR ont été étudiés, y compris MIST-VR, LaSim, Simsurgery,
Lap-Mentor, Sinergia. Plus en détail, MIST-VR permet l'exécution de tâches laparoscopiques de base,
LapSim et Simsurgery permettent l'enseignement de compétences laparoscopiques de base :
navigation par caméra, navigation instrumentale, coordination d'instruments, application de clips,
noeuds intra-corporels, dissection de vaisseaux, ainsi qu’en cholécystectomie et anastomose
intestinale. D'autre part, le LapMentor, outre les tâches et procédures laparoscopiques de base, rend
possible la simulation d’actes chirurgicaux plus complexes.
Des données limitées existent sur l'effet de la formation en simulation de réalité virtuelle sur
l'acquisition de compétences non techniques telles que la perception spatiale visuelle et les
compétences psychomoteurs, dont les capacités d'adaptation au stress [67].
Des données limitées existent sur l'effet de l'entraînement par simulateur de réalité virtuelle sur les
performances des procédures laparoscopiques avancées.
L'effet du simulateur de réalité virtuelle pour améliorer les compétences a été prouvé à un niveau
novice pour les compétences chirurgicales laparoscopiques de base, mini-invasive et pour les
compétences avancées de suture. De plus, des données limitées suggèrent qu'une approche
indépendante de la formation en simulation de réalité virtuelle n'est pas différente de l'approche
surveillée par un formateur [68].
6) La chirurgie de l’obésité et sleeve gastrectomie: La prévalence de l’obésité́ est passée de 8,2% en 1997 à 17% en 2016 en France. Selon ce rythme
d’évolution, la France pourrait compter 30% d’obèses en 2030. L’obésité́ morbide, définie par un
index de masse corporelle (IMC) de 40 kg/m2 ou plus, est directement associée à une surmortalité [69].
Cette population a été multipliée par plus de 5 en 19 ans (0,3% en 1997 à 1,6 % en 2016). La chirurgie
bariatrique, principal traitement actuel de ces patients, permet une réduction à long terme de la morbi-
mortalité et correspond à 3 techniques : l’anneau gastrique, dérivation gastro-jéjunale ou bypass et
gastrectomie longitudinale ou sleeve gastrectomie. En France, cette dernière technique, la sleeve
gastrectomie, a été validée par la HAS [29]., comme procédure à part entière, en 2008 et est devenue
depuis 2011 la première procédure pratiquée en France et dans le monde pour ces patients. Cette
intervention est basée sur la section longitudinale verticale de l’estomac avec résection de environ ¾
de l’organe. Ainsi elle présente à la fois une action restrictive et une action hormonale. Cette technique
de première intention a donc un fort potentiel de développement d’autant plus que ses résultats
semblent supérieurs à ceux de l’anneau gastrique et similaires à ceux du bypass tout en évitant la
malabsorption [69]. Environ 500 000 patients âgés de 20 à 65 ans sont en situation « d’obésité́ morbide »
13
(IMC >40 kg/m2) c’est à dire 4 fois plus qu’en 1997 selon les rapports Obepi. La chirurgie bariatrique
suit cette progression, ainsi en 2004 seul 10000 procédures bariatriques étaient réalisées pour 59000 en
2017.
Depuis sa validation en France (2008) et dans le monde, la sleeve gastrectomie par la technique de
référence (trocarts multiples), ne cesse de prendre de l’importance dans la prise en charge chirurgicale
de l’obésité. Plus de 5000 interventions ont été réalisées en 2009 en France sur près de 29000
procédures bariatriques selon les données PMSI. En 2010, 8000 sleeve ont été effectuées et en 2016
plus de 45000 sleeve sur les 59000 procédures. Ainsi elle est devenue la première procédure
bariatrique réalisée en France depuis 2011. La sleeve gastrectomie est certainement vouée à jouer un
rôle majeur dans la prise en charge de l’obésité maladie. Cette technique étant presque toujours
réalisée par cœlioscopie à trocart multiple jusqu'à ce jour.
7)La chirurgie minimale invasive
On entend par chirurgie Minimale invasive ou mini invasive, les voies d’abord chirurgicales avec un
plus faible degrés d’agression du corps. C’est la révolution technique de ces 30 dernières années. Ces
techniques de chirurgie par des petites incisions ou le chirurgien ne travaille plus avec ses mains
directement à l’intérieur du malade (Laparotomie) ont été standardisées dans les années 80 notamment
par un chirurgien français, le Dr Mouret. Grace à l’insufflation de CO2 en intra péritonéal et à l’aide
de camera associée à des pinces le chirurgien opère en regardant un écran par des petites cicatrice (la
cœlioscopie ou laparoscopie). La non infériorité́ de la laparoscopie par rapport à la laparotomie a pu
être mise en évidence par la méta-analyse de Maggard et al. [70] et les revues systématiques de la
Cochrane Library [69], n’ont pas mis en évidence de différence de perte de poids entre les voies d’abord
laparotomique et laparoscopique, quelle que soit la technique utilisée (anneau gastrique
laparoscopique vs laparotomique, bypass gastrojéjunal laparotomique vs laparoscopique, sleeve
gastrectomie laparotomique vs laparoscopique).
- Par ailleurs la réduction de la morbidité péri-opératoire est le principal avantage de l'approche
laparoscopique [76]. A la fin des années 90, bien que la morbidité péri-opératoire pour les interventions
bariatriques par laparotomie n'ait cessé de diminuer, les complications cardiopulmonaires et les plaies
restaient un problème majeur [77]. En minimisant l'incision d'accès, par une approche, laparoscopique
des procédures telle que la cholécystectomie chez des patients obèses ou avec un taux de comorbidité
élevé ont permis une réduction relative de la morbidité péri-opératoire significative [76].
Ainsi sans la laparoscopie, la chirurgie bariatrique n’aurait jamais connu le développement et l’intérêt
qu’elle suscite actuellement. Elle permet tous les actes chirurgicaux aujourd’hui disponibles:
gastroplastie par anneau modulable, bypass gastrojéjunal , dérivation biliopancréatique et sleeve
14
gastrectomie. Actuellement toute la chirurgie bariatrique est réalisée par laparoscopie hormis les
contre-indications d’ordre technique ou anesthésique [73]
La technique de trocart unique s’inscrit dans cette continuité de prise en charge minimale invasive.
Cette technique est basée sur la réalisation d’interventions chirurgicales utilisant un seul trocart avec
une incision inférieure à 2,5 cm qui permet d’introduire 3 à 4 pinces chirurgicales à double courbure
permettant de travailler dans la cavité péritonéale dans de bonnes conditions de sécurité. Les premiers
essais ont été réalisés dans les années 90 mais sa commercialisation date de fin 2007 aux USA [78, 79].
Encore moins invasive, cette technique permet de réaliser un grand nombre d’interventions digestives
telles que cholécystectomie, colectomie, résection digestive multiple, appendicectomie, splénectomie à
travers une incision unique grâce à une instrumentation modifiée [47]. Les données de la littérature sur
la sleeve gastrectomie par trocart unique reste minimes et nous ne retrouvons que quelques séries
retrospectives ou j’ai participé largement à cette validation de faisabilité [47-49].. Enfin je coordonne la
seule étude prospective randomisée de plus de 50 patients financé dans le cadre des PHRC nationaux
(MINIOB : 388 patients) actuellement en cours d’inclusion. Les objectifs de son utilisation et son
intérêt résident en premier lieu dans la diminution des douleurs post-opératoires, la rapidité de
récupération post-opératoire avec un raccourcissement de la durée d’hospitalisation et une reprise
d’activité́ précoce, une diminution des complications pariétales, sans oublier le gain esthétique d’une
cicatrice unique de très petite taille peu visible. Ces avantages par rapport à la technique de référence
sous cœlioscopie qui nécessite 5 à 7 trocarts restent à démontrer.
Nous utilisons un trocart unique avec quatre accès (Olympus, France, annexe 15) qui a été modélisé
dans le simulateur VR. Il faut noter le problème de la courbe d’apprentissage à la technique de sleeve
gastrectomie par trocart unique. Elle est nécessaire pour l’utilisation de cette nouvelle voie d’abord.
Cette courbe d’apprentissage de 20 malades peut être réduite à 10 pour un chirurgien à bonne
expérience coelioscopique de la sleeve gastrectomie et ayant déjà̀ pratiqué de la chirurgie par trocart
unique. En effet, les défis techniques sont similaires à la coelioscopie : accès par voie intrapéritonéale,
échange d'instruments et coordination entre l’aide opératoire et l’image. Mais on passe de plusieurs
petites cicatrices à une seule, ce qui correspond à l’évolution naturelle de la chirurgie laparoscopique
et minimale invasive.
Cette technique nouvelle exige des compétences et une formation de haut niveau avec l’utilisation de
nouveaux instruments (double courbure) et un optique flexible. Cette formation pratique est
actuellement limitée par la quasi absence de centre de formation. Seules quelques équipes réalisent en
routine des procédures monotrocarts dont mon équipe à l’Institut Montsouris.
15
Par ailleurs la technique nécessite d’intégrer deux nouvelles notions chirurgicales [47-49]:
L’Espace pariétal : espace ou tous les instruments sont introduits avec des problèmes de conflit
Le couloir chirurgical : espace dans lequel le chirurgien travail en intra péritonéal.
Ces deux nouvelles notions techniques nécessitent une connaissance théorique et pratique nouvelles
qui sont parfaitement adaptées à l’apprentissage par simulateur VR.
La validation de cette prise en charge par trocart unique, permettrait de rendre cette pratique minimale
invasive usuelle particulièrement chez ces patients à haut risque que sont les obèses. Ainsi l’intérêt de
développer de nouveaux moyens de formation est pour cette technique particulièrement essentiel. Il
faut également évoquer les possibilités d’évolution de cette voie d’abord à trocart unique vers une
robotisation du procédé́ correspondant très probablement à la chirurgie du futur.
II) Développement du projet de recherche pédagogique 1) Observation et analyse Genèse
L’idée de la start-up VirtualiSurg est née en novembre 2016 et créée en mai 2017. Elle fait suite aux
observations faites par Nicolas Mignan lorsqu’il était en fonction au sein de l’université Paris
Descartes en tant que Directeur Général des Services. Son constat fût que la formation des chirurgiens
était trop légère et plus adaptée aux pratiques actuelles. Ce qui a été confirmé lors d’échange avec le
laboratoire de simulation en santé iLumens et le département d’anatomie de l’Université de médecine.
La conclusion de ces observations de terrain est que la formation en chirurgie manque de mise en
pratique pour les internes qui se retrouvent catapultés en tant qu’opérateur à la fin de l’interne sans
avoir eu l’occasion réelle de réaliser les procédures sous le contrôle d’un chirurgien senior, avec un
leitmotiv : « jamais la première fois sur un patient »
J’ai eu la chance de mon côté de pouvoir standardiser une nouvelle voie d’abord pour la sleeve
gastrectomie dès 2010 au sein de l’équipe du Pr Dominique Franco (Hôpital Béclère-APHP) comme
nous l’avons vu, un PHRC national est en cours pour évaluer cette nouvelle technique mais sa
diffusion nécessitera une approche moderne et efficace aussi bien pour les jeunes chirurgiens que pour
des chirurgiens senior. Nous nous sommes donc rencontrés avec le PDG de Virtualisurg et avons
décidé de travailler ensemble autour de ce projet passionnant, qui permettra de diffuser une nouvelle
technique moins invasive dans un secteur chirurgicale d’avenir aux enjeux de santé public majeurs.
Pour cela que le premier module de formation développé au sein de la société Virtualisurg est une
chirurgie de l’obésité, la sleeve gastrectomie par monotrocart. Ce choix a été fait pour plusieurs
raisons. Tout d’abord cela représentait un défi de développement puisque le moteur graphique doit
16
gérer beaucoup d’interactions et uniquement des tissus mous avec des comportements particuliers.
Ensuite cette chirurgie nécessite la maitrise de plusieurs instruments dont l’ergonomie est spécifique.
Pour finir la méthode par monotrocart demande une réelle adaptation du chirurgien et un apprentissage
plus long par rapport à la technique par multi-trocart.
Du fait de la pluridisciplinarité du bloc opératoire, il est impératif de penser à intégrer les autres
personnels de la salle d’opération dans la simulation en réalité virtuelle. Cette intégration fait appel à
des compétences spécifiques à chaque métier. Ceci est possible de manière simultanée en multi-joueur
ou bien en solo en jouant seulement son rôle avec des avatars autour.
Cette diversification des programmes peut aller plus loin encore. En effet la formation par la réalité
virtuelle peut répondre à un besoin de formation très divers.
La volonté de VirtualiSurg est que les programmes proposés puissent être valorisés par les apprenants.
En effet actuellement les modules de formation sont commandés par un client et répond
spécifiquement à leur demande. Demain l’idée est que ces chirurgies développées sur VR soient un
socle d’apprentissage avec une diffusion mondiale possible et que cela devienne une modalité de
formation de référence.
Pour commencer, il serait intéressant de pouvoir collaborer avec les institutions publiques afin
d’intégrer la simulation en réalité virtuelle, proposée par la société, au système de formation initiale et
continue pour les facultés mais également au DPC pour réaliser un contrôle des connaissances. Cette
idée ne semble pas irréaliste puisque cela fait d’ores et déjà partie des conditions pour les pilotes
d’avion pour qu’ils puissent continuer de voler.
Question centrale
Cette étude s’intègre dans le projet de recherche et développement du produit mais également sur son
évaluation scientifique et pédagogique afin de déterminer sa pertinence en tant qu’outil de simulation
pour un système d’enseignement. Cette expérience est un projet pilote afin d’obtenir des données
préliminaires dans l’optique de prouver la validité scientifique du simulateur et de valider le protocole
d’évaluation afin de conduire une étude plus large évaluant plus en détail les impacts de la solution sur
l’apprenant.
Ayant pour sujet l’étude d’un outil mais également de l’utilisateur, ce projet est interdisciplinaire. Il
couvre les domaines connexes de l’éducation et des sciences cognitives qui sont regroupés dans cette
question principale : « Est-ce que la réalité virtuelle a un effet sur l’apprentissage et l’état de
l’opérateur ? ».
Cette question globale peut être subdivisée pour chaque expertise. Concernant les sciences cognitives
cette dernière peut être formulée de la manière suivante : « Dans quelle mesure et à quel niveau la
réalité virtuelle aide à diminuer la charge cognitive de l’opérateur ? ».
Pour la partie pédagogique la question est : « Quelles sont les compétences améliorées par la
simulation en réalité virtuelle et ensuite transposées aux situations réelles ? »
17
État de l’art Les domaines d'entraînement où les effets des simulateurs de réalité virtuelle ont été étudiés
comprennent l'apprentissage de base en chirurgie laparoscopique, l'entraînement de base en chirurgie
robotique, l'entraînement en laparoscopique, l'entraînement en techniques chirurgicales mini-invasives.
Il semble que les compétences obtenues grâce à la formation en simulation de réalité virtuelle peuvent
être transférées en salle d'opération.
Cependant, il y a un nombre limité d'études et un nombre limité de participants. De plus, dans un
certain nombre d'études, la capacité de transfert de compétences a été évaluée chez des cadavres, des
tissus ex vivo dans le cas de chirurgie robotique ou des modèles animaux, et non chez des patients
réels. Par ailleurs, il existe des études qui ne parviennent pas à démontrer la validité prédictive de la
formation en simulation de réalité virtuelle [71].
Bien qu'il existe des données limitées et contradictoires, l'effet de la formation à la simulation de la
réalité virtuelle sur l'acquisition des compétences chirurgicales de base n'a pas été prouvé de façon
fiable comme étant différent de l'effet des simulateurs physiques [72].
Les performances sur les simulateurs de réalité virtuelle distinguent les chirurgiens débutants et
expérimentés. Formation sur les modèles de réalité virtuelle avant la pratique permet aux apprenants
de surmonter la première phase de leur courbe d'apprentissage dans un environnement simulé,
contribuant ainsi à leur efficacité d'apprentissage dans la salle d’opération [75].
Des études ont montré que les novices atteignent la compétence d'experts après environ 10 essais sur
le simulateur [76] et que les courbes d'apprentissage présentent desvariations individuelles [77]. Cette
constatation est importante car elle indique que les stagiaires à des niveaux similaires peuvent prendre
différents temps pour atteindre la compétence d'expert.
Les avancées dans les techniques de simulation de jeu ont poussé les simulations basées sur l'écran à
aller plus loin avec la création de mondes de réalité virtuelle qui sont accessibles par le Web ou
localement. Dans ces mondes virtuels, l’apprenant peut interagir avec des patients virtuels pour
investiguer un problème clinique. Cette interaction virtuelle est différente de la simulation sur écran
dans la mesure où dans le monde virtuel, l’utilisateur se voit dans le même environnement que le
patient virtuel. Ces mondes virtuels en trois dimensions permettent à plusieurs apprenants, qui peuvent
être situés dans des lieux géographiques divers, de prendre un « avatar » dans l'environnement virtuel
en ligne. Les stagiaires peuvent déplacer leur avatar à l'aide d'une souris, parler en temps réel à
d'autres joueurs à l'aide d'un casque et d'un microphone et initier des actions, en utilisant un
stéthoscope ou une ponction veineuse. Second Life (Linden Research, San Francisco, CA, États-Unis)
est le monde virtuel le plus populaire accessible à la population mondiale. Il existe des scénarios de
formation pour les mondes virtuels, y compris la formation des équipes en salle d'urgence pour la
gestion des traumatismes. Bien que Second Life ait été développé principalement pour le réseautage
social, les possibilités d'enseignement et d'apprentissage en médecine ont été développées dans ce
monde virtuel. Les joueurs de Second Life peuvent participer à une clinique virtuelle pour se
18
renseigner sur les souffles cardiaques, apprendre dans un centre d'éducation neurologique virtuel ou
pratiquer des examens physiques et lire des films radiologiques [85]. Bien que des modules éducatifs
spécifiques à la chirurgie n'aient pas encore été développés pour Second Life, le potentiel de cette
technologie pour la formation chirurgicale est vaste. Cet environnement a le potentiel d'enseigner des
soins complets aux patients, y compris des compétences techniques et non techniques. Des recherches
supplémentaires sont toutefois nécessaires pour étudier les résultats éducatifs de l'engagement dans un
monde virtuel, pour évaluer si les compétences acquises dans un monde virtuel sont transférées à des
rencontres réelles avec des patients et pour définir leur rôle optimal dans un programme
d’enseignement de compétences chirurgicales.
Tous les patients précédemment décrits dans la simulation VR sur écran, ou dans un monde virtuel,
sont conçus pour représenter une certaine condition clinique pour enseigner des compétences
médicales générales. Bien que ces dispositifs de planification préopératoire ou pré thérapeutique ne
fassent pas encore partie de la pratique clinique courante, ils ont certainement des implications
énormes pour la formation chirurgicale.
2) Diminution de la charge de travail physique et mentale des chirurgiens débutants grâce à la formation à la gastrectomie à manchon unique à port virtuel. Une étude exploratoire.
Résumé :
Contexte: Les chirurgiens novices éprouvent une charge de travail physique et mentale élevée au début
de leur apprentissage et /ou de leur pratique. La sleeve gastrectomie par laparoscopie est la première
procédure bariatrique au monde, généralement réalisée en multiport. La faisabilité et la sécurité de la
gastrectomie à un seul trocart ont été prouvées [47-49]. Nous avons publié ce type de procédure
standardisée en décrivant les différentes étapes pour les chirurgiens bariatriques. Une solution basée
sur la réalité virtuelle a été développée pour fournir un exercice répétitif lors de l’apprentissage de la
technique de la sleeve gastrectomie en monotrocart. Cette étude comparative essaie d’évaluer l’impact
d’un module VR pour réduire la charge de travail mentale et physique chez les chirurgiens au cours de
la formation.
Matériels et méthodes : Dix résidents ont participé à un premier cas de gastrectomie dans un manchon
à un seul orifice en salle d'opération et un deuxième mois plus tard. Les participants ont été divisés en
deux groupes, le groupe témoin (sans session de VR) et le groupe VR (avec une session entre la
première et la deuxième chirurgie), figure 1. La charge de travail mentale et physique a été évaluée
avec les échelles NASA-TLX et Borg associées au test d'inconfort du mannequin, figure 2. Tout
d'abord, nous avons analysé l'évolution de la charge de travail entre les sessions de VR.
Deuxièmement, nous avons analysé la différence de charge de travail entre le groupe VR et le groupe
de contrôle, figure 3. Des questionnaires spécifiques sur la facilité d'utilisation du module VR ont
19
également été utilisés dans cette étude (présence, questionnaires sur la cybersécurité et questionnaires
d'utilisabilité) pour évaluer le dispositif VR, figure 4.
Résultats : Dans le groupe VR, une diminution marginale de la charge de travail mental a été observée
dans la dimension de la demande mentale de NASA-TLX entre la première et la deuxième chirurgie
(de 77,50 à 59,17 / 100). Dans les dimensions Performance et Effort, des scores moyens élevés ont été
obtenus lors de la première intervention chirurgicale par rapport à la seconde. La charge de travail
physique du groupe VR était modérément élevée. Le score d'inconfort postural de la première
intervention chirurgicale était de 3,92 points et diminuait pendant la séance de VR (1,08 point) et lors
de la seconde chirurgie (2 points / 10). Un effort physique médian a été observé sur le score de Borg
mais sans différence entre les séances. En ce qui concerne les résultats entre le groupe VR et le groupe
témoin, nous avons constaté des différences au niveau de la demande mentale et de la frustration chez
NASA-TLX : le groupe VR a obtenu un score inférieur (59,17 / 100) au groupe témoin (78,75 / 100).
Enfin, des différences non significatives ont été constatées entre les groupes concernant la charge de
travail physique.
Conclusion : Notre étude exploratoire a montré que l’auto-évaluation de la charge de travail mentale et
physique chez les chirurgiens débutants pourrait être réduite grâce à une formation en la réalité
virtuelle. Les inconforts posturaux étaient localisés sur les membres supérieurs, le cou et le bas du dos,
et l'entraînement en VR pouvait diminuer le sentiment d'inconfort. De plus, en ce qui concerne les
différences entre les groupes VR et contrôle, nous avons observé un effet positif sur la demande
mentale en faveur de l'entraînement en VR. La solution de gastrectomie à un seul trocart basée sur la
réalité virtuelle permettrait d'améliorer la pratique chirurgicale et de réduire la charge de travail
physique et mentale des apprenants. À l'avenir, d'autres analyses devront être effectuées pour renforcer
ces résultats avec davantage de participants.
L’ensemble des résultats sont contenu dans l’annexe 14, qui correspond à l’article en cours de
relecture dans le journal spécialisé internationale Surgical Obesity and Related Dieses (SOARD)
Figure 1: Procédure expérimentale: les participants des deux groupes effectuent une première
intervention chirurgicale au bloc opératoire (noté OT1 dans le texte). La moitié d'entre eux font une
formation sur le module VR (sessions de VR notées). Ensuite, tous les participants effectuent une
deuxième intervention chirurgicale au bloc opératoire (noté OT2).
20
Figure 2: Résultats du score NASA-TLX à chaque session du groupe VR (score moyen RTLX
et erreur standard).
Figure 3: Résultats du score NASA-TLX entre VR et groupe témoin (score moyen RTLX et erreur
standard).
Figure 4: Résultats du score d'inconfort postural à chaque séance du groupe VR (moyenne et
erreur standard).
77,50
38,33
28,33
71,6775,00
41,67
62,29
38,96
33,33
50,21 51,46
41,25
59,17
44,17 42,50
51,67 55,83
39,17
0,00
10,00
20,00
30,00
40,00
50,00
60,00
70,00
80,00
90,00
100,00
Mental Demand Physical Demand Temporal Demand Performance Effort Frustration
NASA-TLX score
OT1 VR sessions OT2
59,17
44,17 42,50
51,6755,83
39,17
78,75
45,00 46,25
53,7557,50
43,75
0,00
10,00
20,00
30,00
40,00
50,00
60,00
70,00
80,00
90,00
100,00
Mental Demand Physical Demand Temporal Demand Performance Effort Frustration
NASA-TLX score (VR group vs Control group)
VR group Control group
21
Outils de mesure Cette analyse a été faite avec deux situations d’expérimentations différentes (Figure 1). Le premier
étant celui du groupe des apprenants (n=5) ayant bénéficié de l’utilisation de la simulation
VR développé par l’équipe. Le second est celui des internes (n=4) n’ayant eu aucune formation par la
VR et seulement deux mises en situation dans des chirurgiens réelles. Ces deux conditions ont
nécessité la mise en place de matériels différents afin de collecter des données exploitables.
Par ailleurs deux points de vue ont été adoptés au cours de cette étude. Le premier est celui de l’étude
de la psychologie cognitive. Elle permet l’analyse des réactions de l’apprenant en fonction de l’impact
qu’a la formation par la simulation en VR qu’ils utilisent. Ceci est rendu possible par la mesure de
données physiologiques, l’analyse de questionnaires mesurant différents aspects de l’apprenant. Le
second point de vue est celui de la pédagogie. Il permet la mesure de l’apprentissage, sa rétention et
son emploi dans une situation réelle. Pour ce faire il a fallu du matériel vidéo mais surtout le
développement de grilles d’évaluation permettant de déterminer si les actions chirurgicales ont été
correctement faites.
Pour ce faire les deux conditions ont nécessité la mise en place d’installations différentes afin de
permettent l’enregistrement optimal de toutes les données souhaitées.
Tout d’abord pour les situations au bloc opératoire il nous fallait récupérer trois flux vidéos différents.
Premièrement l’enregistrement de la vue subjective de l’opérateur (ici l’interne), rendu possible par
l’utilisation d’une GoPro 6, afin de pouvoir voir le positionnement de ses mains et l’endroit où il
regarde. Ensuite un caméscope est utilisé pour enregistrer la posture générale du chirurgien ainsi que
le positionnement de ses mains. Pour finir, l’enregistrement de la caméra endoscopique (vue dans le
corps du patient) sert à mesurer les déplacements des instruments ainsi que leur positionnement sur les
différents éléments anatomiques présents. Chaque interne doit en début de chirurgie s’installer un
capteur de cardiofréquencemètre Polar pour mesurer leur fréquence cardiaque. De pus ils doivent en
début et en fin de chirurgie remplir un certain nombre de questionnaires.
Au sujet des situations de simulation en VR faites par le premier groupe d’internes, elles ont été
réalisées dans le couloir à côté du bureau des internes. Concernant les mesures, les flux vidéos étaient
3,92
1,08
2,00
0,00
0,50
1,00
1,50
2,00
2,50
3,00
3,50
4,00
4,50
5,00
OT1 VR sessions OT2
Postural discomfort scores of VR groupSc
ore,
from
0 (n
o co
mpl
aint
s)to
10
(ext
rem
e am
ount
of c
ompl
aint
s)
22
ceux du caméscope et de l’enregistrement de l’écran de l’ordinateur qui retransmettait la vision du
casque, le cardiofréquencemètre et les questionnaires étaient identiques. Mais la partie la plus
importante était le système de simulation VR composé d’un casque de réalité virtuelle HTC Vive, un
ordinateur MSI VR ready, de la simulation VirtualiSurg développée ainsi que les instruments
physiques connectés qui sont la pince double courbure et le monotrocart Olympus et l’agrafeuse
Medtronic.
Déroulement Concernant le groupe avec la simulation VR, le programme est volumineux. Ils doivent passer une
première fois au bloc opératoire en situation réelle de chirurgie afin d’établir leur niveau de départ en
sleeve gastrectomie monotrocart, ensuite faire cinq passations sur la simulation en VR pour terminer
par une dernière situation réelle au bloc opératoire pour évaluer leur niveau final en sortie de
formation. L’ensemble des sessions ont été réparties de la manière suivante : premier bloc opératoire,
cinq passations sur le simulateur à raison de deux simulations maximum par jour et second bloc
opératoire.
Pour le groupe sans simulation par la réalité virtuelle le premier bloc opératoire s’est déroulé sur deux
semaines pour faire passer l’intégralité du groupe. Cela a été répété pour le second bloc opératoire en
respectant le même ordre de passage afin de conserver le même temps entre les deux observations
permettant ainsi de respecter une phase d’apprentissage.
Il est important de souligner que chacune des parties de l’expérience, les deux séries de blocs et les
passations en simulation VR, se sont déroulées sur deux semaines à cause de contraintes
d’organisation du fonctionnement du bloc opératoire et de l’intérêt pédagogique du simulateur.
Au sujet du déroulement d’une passation, il est nécessaire de détailler le fonctionnement de chaque.
Tout d’abord lors des passations au bloc opératoire chaque apprenant rempli deux questionnaires pré-
opération. Ils réalisent la chirurgie et une fois terminer ils doivent remplir cinq questionnaires. Cette
procédure doit être faite à chaque fois que l’interne passe au bloc opératoire dans le cadre de l’étude.
Pour les passations en réalité virtuelle les apprenants doivent réaliser un test de vision stéréoscopique
uniquement lors de la première session VR afin de déterminer s’ils ont une bonne vision 3D. Ensuite
ils répondent aux deux questionnaires pré-opération et réalisent la simulation. Après cela ils doivent
remplir sept questionnaires dont certains en commun avec le bloc opératoire. Ce qui fait un test et neuf
questionnaires à réaliser pour les passations VR. En revanche les questionnaires ne sont à remplir que
lors de la première, troisième et cinquième simulation en VR.
Analyse des questionnaires
Pour réaliser cette expérience scientifique, il est nécessaire d’utiliser dix questionnaires de psychologie
cognitive et d’ergonomie pour analyser différents aspects importants lors de la pratique de la chirurgie.
23
Dans un premier temps les questionnaires communs seront présentés et ensuite ceux spécifiques à la
simulation en VR. Il est intéressant de souligner que tous ces questionnaires sont remplis par auto-
évaluation de l’interne. Les questionnaires présentés ci-dessous sont utilisés lors de l’évaluation de la
passation au bloc opératoire mais également pour la simulation.
Tout d’abord deux questionnaires doivent être remplis avant la pratique. Le questionnaire
STAI (Annexe 3) évalue le niveau de stress du pratiquant à un instant T. Le questionnaire PICHOT
(Annexe 4) quant à lui mesure la fatigue ressentie par l’interne au même moment. Ces derniers
donnent une idée de leur état avant de réaliser la chirurgie.
Après la passation l’apprenant se voit remettre cinq questionnaires. Le premier, le NASATLX
(Annexe 5), donne des informations sur la charge cognitive. Elle met en lumière l’exigence mentale,
physique et temporelle des actions réalisées. Elle traite également des notion de performance, d’effort
et de frustration de la personne. Le DASS (Annexe 6) est le second questionnaire rempli. Ce dernier
permet de mesurer l’état de stress de l’opérateur après la passation. Le troisième est composé du
FLOW et du SAM (Annexe 7). Ces derniers évaluent l’expérience optimale, l’auto-représentation du
vécu dont la mesure se fait avec des images à entourer. Le quatrième mesure la charge physique
(Annexe 8) lors de la passation. Les apprenants peuvent exprimer leur ressenti physique et essayer
d’expliquer les raisons de ces inconforts voir douleur. Le cinquième et dernier (Annexe 9) est
spécifique à la passation au bloc opératoire et sert à faire un résumé final de la chirurgie en détaillant
leurs expériences professionnels, leur expertise et détailler leur ressenti au cours de l’opération.
Lors des passations en simulation VR, les internes doivent remplir les mêmes questionnaires à
l’exception du questionnaire final de chirurgie remplacé par le questionnaire final
VR avec l’addition d’un test visuel et de deux questionnaires.
Avant toute chose chaque interne a été obligé de réaliser le test de la mouche qui est un test de vision
stéréoscopique afin de savoir si la personne voit en 3D ou non. Le cas échéant cette personne
rencontrerait quelques difficultés pour l’utilisation des écrans et casques VR. Ensuite l’apprenant
rempli les deux questionnaires STAI et PICHOT avant de faire la simulation en VR. En sortie de
simulation, ce dernier doit répondre aux questionnaires NASA TLX, DASS, FLOW-SAM et charge
physique. Mais cette fois ci l’apprenant doit également remplir un questionnaire sur le cyber-malaise
(Annexe 10) qui mesure si la personne a été confrontée à des difficultés induite par l’utilisation du
casque VR (motion sickness, nausées, perte de l’équilibre, …). L’interne doit également répondre au
questionnaire sur la présence et le SUS (Annexe 11). Ces derniers jauge l’immersion VR et le ressenti
de l’utilité du module de formation. Pour clôturer ces mesures, un questionnaire final spécifique à la
VR relève l’expérience professionnel et l’expertise de pratique de l’apprenant pour ensuite savoir si
l’interne a suivi des formations en réalité visuelle ou sur les notions de Crew Ressources Management
(CRM). Ce questionnaire comporte deux parties d’expression qui sont obligatoires sur les points forts
et faibles du simulation ainsi que son sentiment personnel sur l’intérêt de ce module de formation en
chirurgie.
24
Analyse du cardiofréquencemètre L’analyse de la fréquence cardiaque des internes se fait avec le logiciel mis à disposition par la marque
de la montre utilisée, Polar. Ce dernier permet l’extraction et l’analyse visuelle des données
enregistrées. L’objectif de cette analyse est de déterminer le niveau de stress des apprenants afin de le
corréler avec les questionnaires à ce sujet. Cela permet également d’observer les niveaux de
fréquences au fur et à mesure de la pratique (au bloc opératoire ou en simulation dépendant du
groupe). Ceci permettrait de montrer un effet positif de la simulation sur la condition de l’opérateur.
Autre élément d’analyse possible avec ces données, la détection d’éléments anxiogènes pour le
pratiquant. En effet cela pourrait mettre en avant des pics de stress pouvant être associés à des
moments de la chirurgie. Ce qui permettrait de l’interpréter et éventuellement d’axer l’apprentissage
sur ces types d’évènements.
Analyse des vidéos Cette analyse est l’outil majeur permettant de déterminer l’intérêt pédagogique de la simulation VR
pour l’apprentissage de la sleeve gastrectomie et de l’utilisation des différents instruments
chirurgicaux.
Pour ce faire l’analyse nécessite l’utilisation des grilles (Annexe 12 et 13) développées que j’ai
développé en tant que concepteur de la technique chirurgicale avec un consensus d’experts en
chirurgie bariatrique (Pr R. Caiazzo, Dr M. Skalli) en parallèle de l’expérience menée. Le visionnage
des vidéos du bloc opératoire et de la simulation est fait par le ce groupe d’expert et moi afin de coder
ces grilles. Ceci permettra d’obtenir des scores donnant une information sur la rétention d’information
mais également donner une indication sur les éléments mal réalisés afin d’en améliorer
l’enseignement. Étant donné que les deux situations, VR et bloc, seront codés sur les mêmes grilles il
sera possible de les comparer. Ceci donnera l’occasion de contrôler le transfert de connaissances entre
la dernière simulation et le dernier bloc opératoire ce qui confirmerait l’apprentissage par la simulation
en VR. Puisque ces informations seront disponibles par la suite elles permettront de créer un rapport
personnalisé pour chaque apprenant afin de connaitre la rétention d’information, déterminer la courbe
d’apprentissage et donc vérifier l’intérêt pédagogique de la simulation en réalité visuelle. Pour le
moment ces vidéos ne sont pas encore analysées notamment par le groupe d’experts donc non exploité
dans les résultats de l’étude pour le moment.
III) Conclusion et discussion 1) Conclusion La simulation permet aux apprenants à la fois d’acquérir des connaissances, de renforcer les acquis
sans risque pour le patient, de faciliter leur réflexion en groupe et d’améliorer la confiance en soi. Elle
favorise l’apprentissage dit « actif ». Elle permet de reproduire une grande variété de situations rares,
25
ainsi elle se place en tant que solution potentielle pour réduire l'écart existant entre le haut degré de
compétences cliniques requis et le faible niveau d’exposition.
La formation par la simulation est constamment associée à une amélioration significative des
connaissances, des pratiques et des comportements.
Concernant le projet scientifique entamée durant cette année 2017-2018, il a permis la création d’une
grille d’évaluation de la procédure d’agrafage lors de la sleeve gastrectomie. Cette dernière a été
élaborée suivant la méthode Hierarchical Task Analysis (HAT) [93] permettant de décortiquer la
procédure en étapes élémentaires. Par la suite ces critères sont organisés suivant la méthode Objective
Structured Assessment of Technical Skill (OSATS) [80] afin d’organiser ces taches élémentaires sous
forme de grille avec une échelle déterminant si l’action est faite correcte ou non. Une fois élaborée,
elle a été envoyée à un comité de trois chirurgiens experts en sleeve gastrectomie monotrocart afin
d’obtenir un consensus pour chaque item de la grille OSATS d’après la méthode Delphi [81]. Cette
démarche permet de valider scientifiquement une grille d’évaluation de l’algorithme de prise en
charge de cette opération. Cette partie du projet a donné lieu à la rédaction d’un article scientifique
dont la première soumission est en courant. En parallèle de la création d’outil d’analyse, des mesures
étaient faites dans le cadre du protocole scientifique élaboré, et présenté ci-dessus. À ce jour, seules les
données de psychologie cognitive ont pu faire l’objet d’une analyse de tendances. En effet les vidéos
permettant l’analyse pédagogique nécessitent la création et la validation des grilles d’évaluation ainsi
que leur visionnage (en cours). Les premières analyses des questionnaires montrent une diminution
significative de la charge mental, de l’effort physique et du stress des internes au cours de la
formation. Pour les autres paramètres mesurés, les résultats sont non-significatifs à cause de la faible
dimension du groupe ou du non-effet de la solution sur ces derniers. On peut donc dire que la solution
de formation évaluée a un impact direct sur l’apprenant. Reste maintenant à prouver avec l’analyse
vidéo si cela aide à une meilleure performance par un meilleur apprentissage comme l’a décrit
Everbusch [82].
2) Discussion et perspectives Le but ultime de l'apprentissage d'une compétence technique sur un simulateur de réalité virtuelle est
d'accroître la compétence dans la performance dans une situation clinique analogue.
En fin de compte, ils perfectionneraient leurs compétences dans la salle d'opération simulée, où ils
auraient l'occasion d'acquérir des compétences non techniques et d'acquérir des compétences
techniques dans des conditions plus stressantes et plus réalistes. Avec les progrès rapides de la
technologie, il n'est pas inconcevable d'imaginer des chirurgiens répéter des opérations sur un patient
virtuel anatomiquement identique avant d'effectuer l'opération dans le monde réel. De plus, bien
qu'une grande partie de la littérature se concentre sur le développement des compétences du
chirurgien, aucun chirurgien ne travaille isolément, et il est essentiel de réorienter la formation et
26
l'évaluation des équipes en plus de la formation individuelle pour assurer l'expertise dans la salle
d’opération.
La compétence chirurgicale dépend de l'acquisition par un stagiaire de compétences techniques et non
techniques. Avec le développement de la simulation de réalité virtuelle, l'idée qu'un interne atteigne un
certain niveau de compétence avant d'effectuer des opérations sur de vrais patients a pris de
l'importance dans la littérature. Le développement et la maintenance d'environnements de réalité
virtuelle, allant d'un simple simulateur de réalité virtuelle à un monde virtuel très complexe, ne sont
cependant pas sans coût. Il est temps d'aller au-delà de l'évaluation de modules spécifiques de
simulateurs en réalité virtuelle, qui dans le passé est l'élément sur lequel la littérature chirurgicale s'est
concentrée. En effet, faire un bon chirurgien est beaucoup plus qu'une simple pratique sur un
simulateur. Un programme de formation doit comprend des simulateurs, des formations spécifiques,
des niveaux d'expertise précis, des paramètres d'évaluation clairs et des commentaires spécifiques à
chaque apprenant, le tout dans une atmosphère apaisée dans un esprit de compagnonnage. De plus, il
est temps d'approfondir l'idée de former des équipes multidisciplinaires en complément de la
formation traditionnelle spécialisée qui existe actuellement dans la plupart des disciplines
professionnelles de santé.
La chirurgie est une discipline d'équipe impliquant une véritable chaine humaine exigeante où l’erreur
et l’approximation n’ont pas de place. Ainsi l’optimisation de la formation par la réalité virtuelle et les
simulateurs sont essentiels pour accroître la sécurité des patients et la collaboration
interprofessionnelle.
27
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33
Annexe 1 : Pyramide d’apprentissage, National Training Laboratories
34
Annexe 2 : Modèle d'évaluation de la formation, Donald Kirkpatrick
35
Annexe 3 : Questionnaire STAI
36
Annexe 4 : Questionnaire PICHOT
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Annexe 5 : Questionnaire NASA-TLX
38
Annexe 6 : Questionnaire DASS
39
Annexe 7 : Questionnaire FLOW et SAM
40
Annexe 8 : Questionnaire Charge physique
41
Annexe 9 : Questionnaire final chirurgie
42
Annexe 10 : Questionnaire Cyber-malaise
43
Annexe 11 : Questionnaire Présence et SUS
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Annexe 12 : Grille d’évaluation VR
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Annexe 13 : Grille d’évaluation chirurgie
46
Annexe 14 : Article en cours de publication dans SOARD
Decrease of physical and mental workload of novices surgeons with Virtual Reality single port sleeve gastrectomy training. An exploratory study.
Background: High levels of physical and mental workload are experienced by novice surgeons during early stage of learning and/or practice (Arora et al., 2010; Klein et al., 2012). Laparoscopic sleeve gastrectomy is the first bariatric procedure worldwide, commonly performed using laparoscopic multiport. Feasibility and safety of single port sleeve gastrectomy (SPSG) have been proved.). We reported a standardized procedure describing the different steps as a reference for bariatric surgeons. A Virtual Reality based solution was developed to provide a repetitive exercise during learning of single-port sleeve gastrectomy technique. This study examined how a VR module reduces mental and physical workload in surgeons during training.
Materials and Methods: Ten residents participated in a first case of single-port sleeve gastrectomy in operating theater and in a second one month later. Participants were divided in two groups, the Control group (without VR session) and VR group (with VR session between the first and the second surgery). Mental and physical workload were assessed with NASA-TLX and Borg scale associated with manikin discomfort test. Firstly, we analyzed the evolution of the workload between the VR sessions. Secondly, we analyzed the difference of workload between VR group and Control group. specific questionnaires of VR module usability were also used in this study (presence, cybersickness and usability questionnaires) to evaluate the VR device. Results: In VR group, a marginal decrease of mental workload was observed in Mental demand dimension of NASA-TLX between the first and the second surgery (from 77.50 to 59.17/100). In Performance and Effort dimensions, high mean scores were obtained in the first surgery compared to the second one. Physical workload of VR group was moderately high. The Postural discomfort score of the first surgery was 3.92 points and decrease during VR session (1.08 points) and in the second surgery (2 points/10). A median physical effort was observed on Borg scale score but without differences between sessions. Concerning results between VR group and Control group, we founded some differences during the second surgery in Mental demand and Frustration dimensions of NASA-TLX: VR group obtained a lower score (59.17/100) than Control group (78.75/100). Finally, non-significant differences were found between groups about Physical workload. Conclusion: Our exploratory study showed that self-assessment of mental and physical workload in novice surgeons could be decreased with a training on Virtual Reality based solution. Postural discomforts were localized on upper limbs, neck and lower back, and VR training could decrease the sense of discomfort. Furthermore, concerning differences between VR and Control groups, we observed a positive effect on Mental demand in favor of VR training. The Virtual Reality based solution of single port sleeve gastrectomy would allow to improve the surgical practice, decreasing the physical and mental workload of the learners. In the future, further analyses will have to be carried out to fortify these results with more participants.
Keywords: Surgery, Learning, Virtual reality, Cognition.
Introduction
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Recently the development of computer science has made possible to create new kind of digital simulators in the medical field for the acquisition of knowledge, know-how and technical gestures (Ma, Jain, & Anderson, 2014; Khor, Baker, Amin, Chan, Patel, & Wong, 2016). Virtual environments used in healthcare could be divided in two categories. Firstly, applications for patients: phobia treatments (e.g. Gebara, Barros-Neto, Gertsenchtein & Lotufo-Neto, 2016), treatments for addictions (e.g. Son, et al., 2015), analgesia (e.g. Hoffman, 2004), neurological diseases (e.g. García-Betances, Arredondo Waldmeyer, Fico & Cabrera-Umpiérrez, 2015) or also for physical disabilities (Lin & Chang, 2015). Secondly, applications for physicians: to assist medical activity (e.g. medical imaging) and finally for learning and training (Pulijala, Ma, Pears, Peebles & Ayoub, 2017). We present in this paper an exploratory study about a training module in immersive Virtual Reality simulation for bariatric surgery learning, precisely the stapling phase of a single port sleeve gastrectomy.
Research question
Sleeve gastrectomy is the first bariatric procedure in the world, and single port sleeve gastrectomy is now a standardized minimally invasive procedure but need training to improve surgeon experience. In this paper we developed an exploratory study to evaluate benefice of a Virtual Reality based solution of single-port sleeve gastrectomy for training concerning workload perception in novice surgeons. The study design was a self-assessment of physical and mental workload by novice surgeons. We expected a decrease of learner’s workload due to benefit of VR module practice. In addition, dedicated questionnaires about VR topic allowed us to evaluate the device, about cybersickness, presence and usability.
Protocol
Participants
Ten residents in surgery at the Institut mutualiste Montsouris in Paris participated at the experiment. There were 6 men and 4 women (M = 30.2 years old; SD = 1.22). One participant had experience in virtual environment simulation and four people had experience in sleeve gastrectomy (but none of them with single-port technique). Participants were divided in two groups (VR group and Control group). A stereoscopic test was administered to the participants of the VR group (Titmus Stereotest with Circles, Animals and Fly parts) to assess their stereoscopic visual acuity (e.g. stereoblind person), which could impact the VR performance (Azmandian, Hancock, Benko, Ofek & Wilson, 2016; Shewaga, Uribe-Quevedo, Kapralos & Alam, 2017). It was confirmed that all of the participants did indeed possess a stereo vision with a good binocular disparity (e.g. 9/9; 40 seconds of arc on the Titmus stereotest/Circles part).
Material
The VR training module was designed by VirtualiSurg company with Unity on HTC Vive headset. The virtual training module developed focuses on a specific part of surgery: the use of endo-cutter stapler. Real instruments of bariatric surgery were used, with sensors integrated, to interact with the virtual scene instead of standard HTC controllers. Concerning measurement of mental workload, participants were asked to respond at the NASA-TLX, (Hart & Staveland, 1988), and physical load was evaluated with Borg scale and manikin discomfort test (Borg, 1982; Corlett & Bishop, 1976). We integrated an evaluation of the device with three questionnaires specific of virtual environments and software. They have been filled once after first VR session: the Simulator Sickness Questionnaire (SSQ; Kennedy,
48
Lane, Berbaum, & Lilienthal, 1993), a Presence Questionnaire (PQ; Witmer & Singer, 1998), and a SUS questionnaire (Brooke, 1996).
Procedure
Learners participated in two reals operations of sleeve gastrectomy with a senior surgeon, the first one during their internship and a second one a month later. For the experimentation, we included a VR training module between the two operations for half participants. The single-port sleeve gastrectomy training for the VR group was divided into three phases: (1) operating theatre 1 (noted here OT1) with senior surgeon. (2) training phase in VR module (included a tutorial with the surgeon during the first VR session). (3) operating theatre 2 (OT2) with the same senior surgeon (see Figure 1). Each learner of the VR group realized six VR sessions between real surgery over a period of one week (two passes per day). The second group did not train with VR session (no substitution training). The virtual operation lasts an average of 20 minutes (compared to an average of 30 in reality). After each training (real surgery and VR sessions), participants were asked to answer surveys about mental and physical workload.
Figure 1: Experimental procedure: participants from both groups perform a first surgery in the operating theatre (noted OT1 in the text). Half of them do a training on VR module (noted VR
sessions). Then all participants perform a second surgery in the operating theatre (noted OT2).
Data analysis
Results were compared using a repeated measure ANOVA to analyze sessions evolution of VR group. And a Student's t-test was realized to compare results between VR group and Control group about the second surgery. Data was analyzed with SPSS version 23 software.
Results
Measurements of mental workload (NASA-TLX)
In VR group, we observed a medium mean score for mental load in OT1 (M = 55.41, SD = 11.06), VR sessions (M = 50.93, SD = 6.28) and OT2 (M = 48.75, SD = 14.80). The mental load in this surgery
49
could be considered as important, but there were no significant differences between OT1, VR sessions and OT2 (ANOVA, F (2/15) = 0.822, NS). About dimensions of NASA-TLX in the VR group (see Figure 2), we obtained a high mean scores in the Mental demand dimension of OT1 (M = 75, SD = 26.97), with a marginal decrease in VR sessions (M = 62.29, SD = 15.45) and OT2 (M = 50.16, SD = 26.15; ANOVA, F(2/15) = 3.161 ; P = 0.086). Practice could decrease the self-assessment of Mental demand. On Performance dimension1, high mean scores was observed in OT1 (M = 71.76, SD = 19.66), compared to VR sessions (M = 50.20, SD = 12.51) and OT2 (M = 51.66, SD = 16.93; ANOVA, F(2/15) = 4.469 ; P < 0.05). With practice, participant’ performance seems to be better. At last, in Effort dimension we can observed similar positives results, with a high score in OT1 (M = 75, SD = 20.73), and scores less strong in VR sessions (M = 51.45, SD = 18.13) and OT2 (M = 55.83, SD = 24.98; ANOVA, F (2/15) = 10.418, P < 0,01), less effort (physically or mentally) was required to interns to accomplish the task.
Figure 2: Results of NASA-TLX score in each session of VR group (RTLX2 mean score and standard error).
About the comparison between the VR group and the Control group in OT2, no significant difference was observed on the global NASA-TLX score (t(8) = 1.292 ; P = 0.289). But some differences emerged from Mental demand and Frustration dimensions (see Figure 3). In Mental demand, Control group obtained an high score (M = 78.75, SD = 6.29), compared to VR group (M = 50.16, SD = 26.15; t(8) = 3.650, P = 0.092). About Frustration dimension, we obtained a medium score in the both groups, but residents of Control group appear as more frustrated (M = 43.75, SD = 12.5), than VR group (M = 39.16, SD = 25.18; t(8) = 13.202, P < 0.01). With these different elements VR sessions could be advantageous concerning some dimension of mental workload.
1 In NASA-TLX, Performance is the only dimension with an inverse range, the scale going from Good (0) to Poor (100). While in other dimension the scale going from Low (0) to High (100). 2 Raw Task Load Index are used to analyze the results, without the ponderation phase (RTLX; Byers, Bittner & Hill, 1989).
77,50
38,33
28,33
71,6775,00
41,67
62,29
38,96
33,33
50,21 51,46
41,25
59,17
44,17 42,50
51,67 55,83
39,17
0,00
10,00
20,00
30,00
40,00
50,00
60,00
70,00
80,00
90,00
100,00
Mental Demand Physical Demand Temporal Demand Performance Effort Frustration
NASA-TLX score
OT1 VR sessions OT2
50
Figure 3: Results of NASA-TLX score between VR and Control group (RTLX mean score and standard error).
Measurements of physical workload
Postural discomfort score of VR group was 3.92 points3 (SD = 2.01) in OT1, 1.08 points (SD = 1.15) in VR sessions and 2 points (SD = 2.44) in OT2 (ANOVA, F (2/15) = 4.602, P < 0.05; see Figure 4). The VR training could be decrease the sense of discomfort. No-significant difference was found between groups. Discomforts were localized on upper limbs (shoulder and lower arms in priority), then neck and lower back. The Borg scale showed a median physical effort, from 9.9 to 12.2 points (on 20 points scale range; M = 11.2, SD = 2.36), without differences between sessions or groups.
Figure 4: Results of Postural discomfort score in each session of VR group (mean and standard error).
3 Postural Discomfort score are based on manikin body part of Corlett and Bishop (1976). Here the score ranging from 0 to 10, with 0 being none discomfort and 10 extreme discomfort.
59,17
44,17 42,50
51,6755,83
39,17
78,75
45,00 46,25
53,7557,50
43,75
0,00
10,00
20,00
30,00
40,00
50,00
60,00
70,00
80,00
90,00
100,00
Mental Demand Physical Demand Temporal Demand Performance Effort Frustration
NASA-TLX score (VR group vs Control group)
VR group Control group
3,92
1,08
2,00
0,00
0,50
1,00
1,50
2,00
2,50
3,00
3,50
4,00
4,50
5,00
OT1 VR sessions OT2
Postural discomfort scores of VR group
Scor
e,fro
m 0
(no
com
plai
nts)
to 1
0 (e
xtre
me
amou
nt o
f com
plai
nts)
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Measurements of VR device
VR experience would depend on sense of presence, and impacted performance and learning (Steuer, 1992; Nash, Edwards, Thompson & Barfield, 2000; Mantovani & Castelnuovo, 2003). Presence is defined as “subjective experience of being in one place or environment, even when one is physically situated in another” (Witmer & Singer, 1998), and VR immersion can provoke side effects, called Simulator sickness or Cybersickness (nausea, eyestrain and general visual discomfort; Hill & Howarth, 2000), linked at conflict between visual and vestibular systems (Nichols & Patel, 2002). Side effects could be impacted the VR experience and could be prevent the progress of the training. To control these aspects, we used two questionnaires, the Simulator Sickness Questionnaire (SSQ; Kennedy, Lane, Berbaum, & Lilienthal, 1993), and the Presence Questionnaire (PQ; Witmer & Singer, 1998). SSQ results showed a majority of “None” side effects/symptom (68%), then “Slight” (28%), “Moderate” (2%), and nobody indicated “Severe” symptom on the 16 questions. No differences were perceived in the division proposed by Bouchard and collaborators (2011), with Nausea and Oculo-motor categories. Concerning the Presence Questionnaire, we obtained a mean score considered as intermediate to strong (M = 4.72/7; SD = 0.65)4. Participants felt overall rather present during the virtual task. Best score is obtained in Control (M = 5.66/7; SD = 0.91) and Realism (M = 4.76/7; SD = 1.75) categories, followed by the Quality of interface (M = 4.66; SD = 0.64). Haptic score is the lowest (M = 3.83/7; SD = 1.74), improvement will be do about haptic feedback to increase the sense of presence. We founded positives correlation between general score of PQ and the NASA-TLX (R > 0.25; weak association), and also the Borg scale (R > 0.50; moderate association). The sense of presence among learners was too strong with a high workload.
Discussion
In this study, ten residents in surgery followed a training of single-port sleeve gastrectomy technique with or without VR module sessions. Mental and physical workload were assessed with NASA-TLX and Borg scale associated with manikin discomfort test. In the first time we analyzed the workload evolution of the VR group and in a second time we analyzed differences between VR group and Control group. In VR group, decreases were observed in Mental demand Performance and Effort dimensions of NASA-TLX. The physical workload was moderately high in VR group: the Postural discomfort decreased during sessions (real and VR). Concerning results between VR group and Control group, we founded some differences during the second surgery in Mental demand and Frustration dimensions of NASA-TLX: VR group obtained a lower score than Control group. But no-significant difference was found between groups about Physical workload. The Virtual Reality based solution of single port sleeve gastrectomy would allow to improve the surgical practice, decreasing the physical and mental workload of the learners.
Conclusion
4 The PQ measure is divided in seven categories: Realism (seven questions), Possibility to act/control (four questions), Quality of interface (three questions), Possibility to examine (three questions), Self-evaluation of performance (two questions), Sounds (not evaluated here) and Haptic (two questions). The questionnaire contains 21 items and is measured through a 7-point semantic differential scale (e.g. from “Not at all” to “Completely”).
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VR training has many advantages, as allows to train often like flight simulators in aviation. The cases / exercises can be different and the difficulty can also be adjusted. In this paper we presented an exploratory study to evaluate benefice of Virtual Reality based solution of single-port sleeve gastrectomy for training concerning workload. We show that self-assessment of mental and physical workload in novice’s surgeons could be decrease with a training on Virtual Reality based solution. The VR device was evaluated as realistic and well usable. Participants fulfilled also a SUS questionnaire to give a global view of subjective usability and interest of VR module. A mean score of 68.33 points was obtained (SD = 11.69). It was considered from acceptable to good device (Bangor, Kortum & Miller, 2009). This project is in progress, and the next step will be to test this solution on more learners to validate this first results.
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Annexe 15 : Fiche technique du trocart unique Olympus Quadport+
MINIOB_proto_v5_20170802.doc 88
Annexe 16: Fiche technique du trocart unique