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« L’ABSENTEISME DANS LES COLLECTIVITES TERRITORIALES : MESURE ET PRATIQUES » COMMANDITAIRE : ASSOCIATION DES DRH DES GRANDES COLLECTIVITES (ADRHGCT), Directeur de projet : Johan THEURET, Président Elèves administrateurs territoriaux (EAT) stagiaires : Djamel KHADRAOUI Loïse LELOUP-VELAY Marion TANNIOU Jérémie VENCATACHELLUM Date : 15 avril 2016 ETUDE INET-ADRHGCT Promotion Hannah Arendt

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« L’ABSENTEISME DANS LESCOLLECTIVITES

TERRITORIALES : MESURE ETPRATIQUES »

COMMANDITAIRE :

ASSOCIATION DES DRH DES GRANDES COLLECTIVITES (ADRHGCT),

Directeur de projet : Johan THEURET, Président

Elèves administrateurs territoriaux (EAT) stagiaires : Djamel KHADRAOUI Loïse LELOUP-VELAY Marion TANNIOU Jérémie VENCATACHELLUM

Date :

15 avril 2016

ETUDE INET-ADRHGCT

Promotion Hannah Arendt

REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier l’ensemble des membres de l’association des DRH des grandes collectivités pourleur collaboration efficace à cette étude et en particulier Johan Theuret et Jérôme Lesavre pour le suivi attentifet régulier qu’ils ont accordé à son élaboration.

Nous adressons également tous nos remerciements aux collectivités extérieures à l’association et auxreprésentants d’universités, d’organismes privés et de médecine statutaire qui ont accepté de répondre à nosquestions.

.

Etude INET- ADRH GCT – L’absentéisme dans les collectivités territoriales Page 2 sur 58

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS..........................................................................................................................2INTRODUCTION..............................................................................................................................4

1. Contexte et objectifs...................................................................................................................................42. Méthodologie..............................................................................................................................................53. Points de vigilance.....................................................................................................................................6

I. POUR UNE APPREHENSION COMMUNE DU PHENOMENE, DEFINIR ETMESURER L’ABSENTEISME.........................................................................................................7

1. Déterminer un taux d’absentéisme commun entre collectivités................................................................7a. Un absentéisme qui ne connaît aucune définition communément admise.......................................7b. L’absentéisme pour raisons de santé : un mode de calcul hétérogène...........................................9c. Des contraintes de collecte bien identifiées au sein des collectivités............................................14

2. Un tableau de bord partagé : quels indicateurs pertinents ?...................................................................15a. Absentéisme compressible, jours calendaires, effectifs permanents : modalités de calcul del’indicateur proposé........................................................................................................................16b. Fréquence, exposition, gravité et ventilation du taux d’absentéisme par catégorie.........................17c. Données et indicateurs de contexte..........................................................................................19d. Tableau de bord des indicateurs partagés..................................................................................20e. Diffusion et collecte, préconisations pour la mise en place de ce référentiel partagé......................22

II. DES SOLUTIONS EXISTANTES OU A IMAGINER POUR PREVENIR ET ENDIGUERLE PHENOMENE D’ABSENTEISME.........................................................................................24

1. Des solutions existantes : retours et partage d’expériences...................................................................24a. Leviers managériaux...............................................................................................................25c. Leviers incitatifs et de contrôle..................................................................................................37

2. Des leviers potentiels nécessitant ex ante des évolutions du cadre réglementaire................................43CONCLUSION.................................................................................................................................50

Bibliographie....................................................................................................................................................51Questionnaire adressé aux collectivités..........................................................................................................52Collectivités ayant répondu au questionnaire..................................................................................................53Liste des acteurs auditionnés..........................................................................................................................54

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INTRODUCTION

1. CONTEXTE ET OBJECTIFS

Raréfaction des ressources, montée en puissance des politiques de prévention et de responsabilisation desemployeurs, interrogations relatives aux modèles de protection complémentaires mettent aujourd’hui enexergue la nécessité de repenser les pratiques visant à lutter contre l’absentéisme. C’est d’ailleurs pourquoil’absentéisme, en tant que phénomène multifactoriel générant un coût significatif et impactant la qualité, voirela continuité du service public, suscite un intérêt croissant.

Selon Sofaxis1, le taux d’absentéisme pour maladie (maladie ordinaire et longue maladie/longue durée) aprogressé de 17 % entre 2007 et 2014 dans les collectivités territoriales. L’absentéisme lié aux accidents dutravail afficherait une progression de 49 % sur la même période.

L’analyse des motifs d’une telle progression reste complexe. En 2015, comme depuis 4 ans, la Gazette descommunes publie son Enquête bien-être au travail2. Cette étude, menée auprès de plus de 5 000fonctionnaires met en lumière une motivation et un épanouissement des agents publics en berne quiinterrogent inévitablement les modes de management et le sens des actions menées au sein du mondeterritorial.

Aux problématiques organisationnelles voire managériales s’ajoutent au sein des collectivités comme dans lesecteur privé les problématiques médicales que connaissent les agents, avec des pathologies plus ou moinslourdes induisant des absences plus ou moins fréquentes.

Il s’agit pour les collectivités de prendre en considération un phénomène dans sa globalité abordant à la fois levolet humain dans le cadre d’une politique de prévention et de bien-être au travail et le volet financier,notamment dans une perspective de maîtrise de la masse salariale.

Pourtant, de manière paradoxale, ce sujet de préoccupation majeure demeure une notion aux contourssouples et au périmètre très variable. En effet, l’absentéisme fait l’objet de nombreuses définitions, dontaucune ne fait consensus au niveau national parmi les acteurs locaux.

En outre, le caractère multifactoriel du phénomène, ainsi que la multiplicité des acteurs impliqués sontgénérateurs de complexité voire d’inefficacité, dans le traitement préventif et curatif mis en œuvre aujourd’huipar les différents acteurs impliqués.

C’est dans un tel contexte, que l’Association des directeurs des ressources humaines des grandescollectivités territoriales (ADRH-GCT) a confié à quatre élèves administrateurs territoriaux de l’Institut nationaldes études territoriales (INET) une étude visant à proposer à ses membres et au-delà :

une définition partagée de la notion d’absentéisme ; des outils de mesure et de suivi de l’absentéisme et permettant des comparaisons

objectives entre collectivités;

1Sofaxis, panorama des absences au travail pour raison de santé dans les collectivités territoriales en 2014, novembre 2015

2http://www.lagazettedescommunes.com/415934/enquete-bien-etre-au-travail-2015-dans-les-collectivites-locales-rien-ne-va-plus/

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un recueil de bonnes pratiques expérimentées dans le monde territorial qui pourraientinspirer d’autres collectivités.

A visée concrète et opérationnelle, cette étude intègre en outre un volet prospectif tendant à contribuer, à samesure, aux réflexions nécessitant au préalable une évolution du cadre réglementaire.

2. MÉTHODOLOGIE

L’approche retenue par les élèves administrateurs territoriaux s’est appuyée sur le constat d’une grandediversité de situations. Le phénomène de l’absentéisme n’est pas abordé de la même manière dans chaquecollectivité. Certaines l’abordent sous l’angle de l’amélioration des conditions de travail (prévention des risquespsycho-sociaux, lutte contre les troubles musculo-squelettiques), du bien-être au travail (motivation desagents…), tandis que d’autres ont une approche plus comptable (taux d’absentéisme et coût financier).

Les causes sont multiples et les réponses doivent donc l’être tout autant.

Dans ces conditions et afin d’appréhender au mieux le sujet sous toutes ses facettes, les élèvesadministrateurs ont adopté une démarche qualitative et quantitative de recensement des attentes, des enjeux,des leviers éventuels d’action au moyen de :

La constitution et l’exploitation d’une base documentaire composée d’études déjà réalisées sur lesujet ;

Le traitement des données issues d’un questionnaire en ligne adressé à tous les membres del’ADRH-GCT ainsi qu’aux collectivités ayant été sollicitées dans le cadre de l’étude ;

La réalisation d’entretiens individualisés avec la plupart des acteurs impliqués dans la chaîne detraitement de l’absentéisme (DRH de collectivités, centres de gestion…), ou intéressés par le sujet (ConseilSupérieur de la Fonction Publique Territoriale, Think tank tel que l’IFRAP…).

Afin d’être la plus représentative possible, l’étude menée a sollicité les membres de l’association mais aégalement intégré des collectivités extérieures dont le nombre d’agents est inférieur à 2 000.

Dans le cadre de l’étude, 36 collectivités ont répondu au questionnaire en ligne. Le graphique ci-dessousillustre la répartition des participants à l’étude entre les différentes strates territoriales :

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Bien que l’échantillon demeure restreint, les élèves administrateurs territoriaux ont veillé à assurer unereprésentation de l’ensemble des strates de collectivités ainsi qu’une certaine variété en termes de territoire etde points de vue.

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3. POINTS DE VIGILANCE

Les élèves administrateurs se sont efforcés de contribuer à la réflexion sur un sujet complexe et sensible quine peut faire l’objet d’un traitement ou d’une analyse univoque. Du fait de cette complexité, plusieurs points devigilance sont à rappeler.

Compte tenu des délais, du nombre restreint de collectivités ayant participé et de la technicité du sujet, le partipris fut davantage de mettre en lumière des pratiques identifiées à l’occasion des différents entretiens etpouvant susciter un intérêt, que d’émettre des préconisations susceptibles d’être généralisées.

En effet, l’absence d’évaluation objectivée et de recul suffisant dans le temps ne permet pas d’affirmer que telou tel levier constituerait un instrument objectivement efficace pour prévenir ou contenir l’absentéisme dansles collectivités.

La présente étude se veut donc d’abord la traduction d’enjeux et le recensement d’actions ou de réflexionsdans l’air du temps, contribuant ainsi et nous l’espérons, à mieux appréhender un phénomène-clé impactantles conditions de mise en œuvre des services publics rendus à l’usager.

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I. POUR UNE APPREHENSION COMMUNE DU PHENOMENE, DEFINIR ETMESURER L’ABSENTEISME

Le présent rapport s’inscrit dans une perspective visant à mettre en lumière des pratiques permettant larésorption de l’absentéisme. Toutefois, ces pratiques se heurtent à la difficulté de la mesure et à son corollaire,la définition de l’absentéisme. Afin de répondre à cette difficulté et en lien direct avec la définition qui sera icidonnée de l’absentéisme (1), le présent rapport entend proposer aux collectivités quelques indicateurscommuns susceptibles de favoriser le partage d’expériences. Il s’interroge également sur les mécanismes decollecte et de diffusion à même de permettre une comparaison à partir d’un échantillon représentatif etd’observer des taux moyens pertinents (2).

4. DÉTERMINER UN TAUX D’ABSENTÉISME COMMUN ENTRE COLLECTIVITÉS

L’absentéisme constitue un phénomène répondant à des définitions multiples. Mettant l’accent tantôt sur lescauses, tantôt sur les effets, observatoires, assureurs, employeurs élaborent différents indicateurs permettantde mesurer le phénomène ainsi défini.

a. Un absentéisme qui ne connaît aucune définition communément admise

Certaines définitions visent les conséquences de l’absentéisme, à savoir l’absence d’un agent à sonposte quel qu’en soit le motif : cette notion extensive parfois appelée, « absentéisme global », permetd’évaluer dans les faits un taux de présence et l’effectif réellement disponible dans l’organisme considéré. Unetelle définition est notamment utilisée par le sociologue Denis Monneuse. A titre d’exemple également,Delphine Leray dans son ouvrage consacré à la question3, distingue au sein des tableaux de bord qu’ellepropose, un absentéisme global se déclinant ensuite en absentéisme syndical, familial et médical. Cependant,cette définition permettant le cas échéant de réfléchir sur les plannings et le niveau de ressources nécessairesà la continuité du service ne sera pas retenue ici car elle ne permet pas de distinguer les absences relevant del’exercice de certains droits reconnus aux agents (congés, formation, congé maternité) sur lesquels la latitudedes collectivités est faible et les absences dont le niveau est susceptible d’être réduit par le biais de politiquesadaptées. Le fait d’exclure une telle définition, nous conduit ainsi à distinguer la question de l’absentéisme etcelle plus générale du temps de travail.

D’autres mettent l’accent sur les causes de l’absentéisme : l’Agence nationale pour l’amélioration desconditions de travail ou la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de travail introduisent lesnotions de « facteurs de dégradation des conditions de travail » ou de « maladie [ou d’] infirmité ». Cettenotion va ainsi se rapprocher d’un absentéisme pour maladie.

La définition qui sera retenue dans le cadre de la présente étude vise à caractériser un phénomènemesurable, considéré comme anormal à partir d’un certain seuil et nécessitant l’adoption d’actionspermettant sa résorption.

Ces trois caractéristiques conditionnent notre définition de l’absentéisme. Le phénomène que nous souhaitonsdéfinir doit être en premier lieu mesurable : la définition proposée tiendra ainsi compte des données collectéesau sein des collectivités. Il s’agit en outre d’observer une situation susceptible de présenter des seuils d’alerteau vu de comparaisons qui pourraient être opérées en interne, ou en externe dans d’autres secteurs d’activitéou d’autre collectivités. Enfin, la définition proposée s’attachera ainsi à présenter un périmètre permettantl’édiction de mesures visant sa résorption.

3Delphine LERAY, Lutter contre l'absentéisme - Outils et méthodes, p.37, Dossiers d’Expert, Territorial Editions,2014

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La résorption du phénomène, en outre, a deux objets.

- Un objectif de santé au travail : l’employeur a pour obligation d’assurer la sécurité et de protéger lasanté physique et mentale de ses employés. L’absentéisme est alors conçu comme le symptôme deconditions de travail susceptibles d’être adaptées pour favoriser le retour et le maintien en poste.

- Un objectif d’optimisation des ressources : l’absence d’un agent induit de nombreux coûtsorganisationnels et financiers. S’agissant des coûts financiers, et contrairement au secteur privé, lescollectivités sont doublement pénalisées du fait de l’absence de leurs agents car ces dernierscontinuent d’être directement pris en charge financièrement par leur employeur, tandis que leurremplacement s’avère souvent nécessaire.

Ces objectifs conditionnent également la définition que nous proposons de retenir.

En le distinguant clairement de l’absence (état de fait considérant l’ensemble des motifs entraînant la non-présence d’un agent à son poste), le présent rapport propose donc de définir l’absentéisme comme l’absenced’un agent à son poste, dès lors que cette absence n’est pas liée aux droits légaux, statutaires ou découlantde dispositifs internes dont bénéficie l’agent tels autorisations spéciales, congés, RTT, formation, congématernité... Sont en revanche comptabilisées dans l’absentéisme les absences pour raison de santé.

Deux notions semblent en effet à ce jour largement utilisées : le taux d’absentéisme compressible et le tauxd’absentéisme pour raisons de santé. Le taux d’absentéisme pour raison de santé intégrant l’ensemble desabsences pour raisons de santé y compris, les congés pathologiques ou encore les congés longue durée, estparfois conçu comme insuffisamment opérant dans le cadre de politiques RH. Certaines structures ont ainsifait le choix d’exclure certains motifs médicaux afin d’obtenir un taux d’absentéisme dit « compressible » en neconservant que les motifs d’absence permettant d’envisager la mise en œuvre, selon elles, d’un plan d’actionadapté.

La définition ici retenue exclut cette distinction entre un taux compressible et un taux incompressible. Elles’appuie sur un présupposé selon lequel l’ensemble des motifs pour raison de santé sont susceptibles dedonner lieu à des politiques adaptées visant la résorption du volume d’absence. Parmi ces mesures, oncomptera aussi bien la prévention, les aménagements de poste que le contrôle…

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b. L’absentéisme pour raisons de santé : un mode de calcul hétérogène

S’agissant de la mesure de l’absentéisme, certaines tentatives d’homogénéisation, fondées sur la notiond’absentéisme pour raison de santé sont en cours et évoquées dans le dernier rapport relatif à l’état de lafonction publique : « Concernant la mesure des absences dans la fonction publique et les possibilités decomparaison entre les trois versants, des progrès ont été réalisés dans le sens de l’harmonisation desconcepts et des indicateurs, avec en particulier la prise en compte stricte des absences pour raison de santé,distinctivement des autres types d’absence (maternité/paternité/adoption, formation etc.). L’analyse del’absentéisme au travail pour raison de santé à partir des sources d’information de type administratif seheurte néanmoins à certaines difficultés : les définitions retenues, les champs d’investigation, les producteursde données, les calendriers de collecte d’informations et ceux de publication peuvent être hétérogènes et noncoordonnés. Les comparaisons entre versants de la fonction publique et avec le secteur privé sont dès lorsdélicates à réaliser. » 4

4DGAFP, Rapport annuel sur l’état de la fonction publique – Faits et chiffres, 2015, p.557

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Le tableau présenté ci-dessous recense les taux les plus couramment utilisés dans différents secteurs. Ilpermet de constater que des définitions proches peuvent donner lieu à des modes de calcul très hétérogènes.

Alma Consulting5 Sofaxis6 CIG petitecouronne7

Fonction publiquehospitalière8

Accord nat.du 10juillet 1970 -métallurgie9

Num

érat

eur

Uni

Nb de jours calendaires d’absence sur un an

Nombre de jours d’arrêt déclarés indemnisables selon leStatut X 5/7

Nb de jours calendaires d’absence

Nombre de jours d’absences

Nombre d'heures / journées non travaillées (hors joursfériés et jours de congé) sur la période

Mot

ifs

Maladie, Accident de travail, Accidentde trajet, Maladie professionnelle

maladie ordinaire, maternité, longue maladie/longue durée, accident du travail

MO + Accidentde service

MOlongues maladies,longue durée, ATMP

maladie, à l'exclusion des maladies professionnelles, accidents du travail, maladies dépassant 29 j

Dén

omin

ateu

r

Effe

ctifs Effectifs CDI au

31/12

Agents CNRACL à tps complet ou non complet - effectif au 31/12

Effectif physique moyen payé sur emploi permanent et non permanent

ETP moyen de l’année n : somme du nb d’ETPà la fin de chaque mois, divisé par 12

Effectifs moyens constatés sur la période.

Dur

ée

Jours calendaires Nombre moyen de jours travaillés par an par agent

Nombre de jours de la période

Jours calendaires

Nb d'heures / journées (exact ou moyen) qui auraient dû être travaillées sur la période (hors jours fériés et jours de congé)

5Baromètre de l’absentéisme, 6e édition, Alma Consulting, 2013

6Sofaxis, Panorama des absences au travail pour raison de santé dans les collectivités territoriales en 2014, novembre 2015, p.37

7CIG Petite Couronne, Observer pour agir, les familles d’indicateurs en ressources humaines, mode d’emploi, 2009http://www.cig929394.fr/sites/default/files/familles_indicateurs_en_rh.pdf

8Instruction N° DGOS/RH3/DGCS/4B/2013/15 du 2 janvier 2013 relative au bilan social des établissements publics énumérés à l'article 2 de la loi n° 86-33 du 9 janvier 1986 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique hospitalière

9Avenant du 29 janvier 1974 à l’accord national du 10 juillet 1970 sur la mensualisation du personnel ouvrier conclu dans la branche de la métallurgie, II. - Schéma type de statistiques d'absentéisme

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Ces modes de calcul résultent de choix qui présentent chacun des qualités et des défauts. Le tableau ci-dessous présente les avantages et inconvénients des modes de calcul utilisé. Il s’interroge surles choix opérés au numérateur et au dénominateur pour calculer le taux d’absentéisme. Il vise ainsi àrépondre aux questionnements suivants :

- Que mesure-t-on lorsque l’ensemble des motifs d’absence sont intégrés dans le taux d’absentéisme ?- Comment calcule-t-on les jours d’absence : faut-il retenir les dimanches ? les jours fériés ? doit-on

exclure les congés ?- A quoi rapporte-t-on ces jours d’absence ? A des jours calendaires ? Aux jours réellement travaillés ?- Quels effectifs considère-t-on lorsque l’on observe l’absentéisme ? S’agit-il d’observer la totalité des

effectifs ou considère-t-on exclusivement les agents permanents ? Que recouvre en ce cas cettenotion d’agents permanents ? Doit-on considérer les agents recrutés pour assurer un remplacement ?

Calcul utilisé Avantages Inconvénients

Uni

té d

e m

esur

e de

s ab

senc

es

Nb de joursd’absence X 5/7

Tient compte de la présence de joursnon ouvrés parmi les jours d’arrêt detravail. Facilité de calcul : il n’est pasprocédé au décompte précis desjours d’absence correspondant à desjours ouvrés, mais à un calculapproché obtenu en multipliant lenombre de jours d’arrêts par 5/7

Certains arrêts ne comprennentaucun jour ouvré, en particulier lesarrêts de travail de courte durée. Lamultiplication par 5/7 peut conduireà sous-estimer le niveaud’absentéisme.

Jours ouvrés

Il est procédé à un décompte précisdes jours d’absence correspondant àdes jours ouvrés parmi les joursd’arrêt de travail. Le taux obtenu estainsi beaucoup plus fin.

Un tel décompte est délicat àopérer au vu de la multiplicité dessituations possibles (travail lesamedi ou le dimanche pourcertains agents) et de possiblesdifficultés liées au croisement dedonnées.

Jours calendaires Facilité de calcul

Tend à surévaluer le nombre dejours effectivement non travailléscar il ne tient pas compte du faitque certains jours d’arrêtscorrespondent à des jours nonouvrés.

Mot

ifs (n

umér

ateu

r)

Raisons de santé

Le fait de tenir compte des raisons desanté permet de définir un taux surlequel les pratiques RH peuvent avoirun effet à court ou moyen terme

L’intégration de l’ensemble desmotifs pour raisons de santé nepermet pas de distinguer des motifssusceptibles de donner lieu à despolitiques agissant sur le courtterme (accident de service,maladies ordinaires) ou à moyen etlong termes (longue maladie,longue durée)

Tous motifs ycompris nonmédicaux

Permet le calcul d’un taux deprésence globale au sein de lacollectivité et une visibilité sur lesressources effectivement disponiblesau temps t.

Difficultés de calcul de certainsmotifs du fait de l’absence dedonnées dans le systèmed’information RH, en particulier :autorisations spéciales d’absence,

Etude INET- ADRH GCT – L’absentéisme dans les collectivités territoriales Page 12 sur 58

Indicateur utilisé par certainsobservatoires et institutions (ex.DGAFP, CRC).

jours de grève, jours de formationcongés.

La collectivité n’a pas de marge surla totalité du taux calculépuisqu’une partie de ces derniersest constituée de droits dontl’exercice peut être indépendant dela politique RH et des conditions detravail.

Heures / jours detravail d’absencenon travaillés dufait de la politiquede temps detravail de lacollectivité

Certains indicateurs parfois utiliséspar les CRC et certains think-tanksvisent à évaluer l’ensemble desmarges de manœuvre d’unecollectivité pour réduire le coût de lamasse salariale. Il est parfoisprocédé à un calcul du nombre dejours dits « perdus » du fait de lapolitique temps de travail mise enplace par la collectivité.

Cet indicateur permet de distinguerl’absence d’un agent à son poste liéeà l’application de la législation(formation, durée légale du travail) etl’absence du fait de politiques locales(jours présidents…)

Difficulté de calcul.

Difficulté de comparaison entresecteurs (privé / public /hospitalière, état, territoriale) etentre collectivités.

Effe

ctifs

(num

érat

eur /

dén

omin

ateu

r) Emploispermanents

Concentre l’analyse de l’absentéismesur les personnels répondant à unbesoin permanent au sein de lacollectivité.

Tient compte des pratiquesconstatées dans les collectivitésinterrogées. Ces dernièrescomptabilisent rarement dansl’absentéisme les statuts spécifiquesque sont les collaborateurs decabinet ou de groupe, apprentis,emplois d’avenir, assistantsmaternels, familiaux et accueillantsfamiliaux, contrat aidé, contratd’avenir, agents non titulairessaisonniers.

Définition des emplois permanentsvariable en fonction descollectivités.

Le périmètre des emploispermanents de droit, exclut lesemplois permanents de fait(vacations répétées, contractuelsrecrutés du fait d’un accroissementtemporaire d’activité qui sepérennise, utilisation abusive del’article 3.1. relatif auxremplacements temporaires).

Omet une partie des agents de lacollectivité sur emploi nonpermanent et statut particulier(assistants familiaux, apprentis…)

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Totalité deseffectifs au 31/12

Introduit une vision globale del’absentéisme.

Ne distingue pas permanent et nonpermanent et ne tient pas comptede l’évolution possible des effectifsen cours d’année

ETP au 31/12Facilité de calcul. Données déjàcollectées au compte administratif.

Ne tient pas compte de l’évolutionpossible des effectifs en coursd’année

Effectif physiquemoyen payé

Données assises sur la paie. Favorise un lissage des présenceseffectives à l’année.

Nécessite un suivi précis deseffectifs

Dur

ée to

tale

trav

aillé

e (d

énom

inat

eur)

Jours ouvrés

Permet de calculer le temps de travailnon réalisé du fait de l’absentéisme.

Neutralise les écarts de politiqued’octroi de congé entre collectivités.

Difficulté de calcul

Jours calendaires

Facilité de calcul

Mode de calcul en cohérence avecles modalités de calcul des retenuessur traitement en cas d’absence(règle du trentième).

Ne permet pas de comptabiliser demanière précise les journées nonréalisées du fait de l’absence desagents en ne tenant pas comptedes jours non ouvrés.

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c. Des contraintes de collecte bien identifiées au sein des collectivités

Sur les 36 collectivités ayant répondu au questionnaire, la moitié procède à des retraitements pour suivre lesdonnées relatives à l’absentéisme.

La donnée

La fiabilité des données : plusieurs collectivités mettent en avant leurs interrogations quant à la fiabilité desdonnées saisies dans les applications RH, du fait notamment de droits d’accès étendus comme d’une difficultéà normer les mécanismes de saisie. Les jours d’arrêt comme le nombre d’arrêt seraient notamment concernéspar cette difficulté. La culture managériale a également un impact sur les données saisies. L’exemple derégularisations d’absence par leur conversion, a posteriori, en congé a parfois été avancé.

La nature des données saisies : Certaines données sont saisies de manière récurrente et obligatoire.D’autres sont aujourd’hui peu présentes dans les bases RH des collectivités parmi lesquelles, le référentielmétier ou les autorisations spéciales d’absence.

D’autres données se déduisent des données de base collectées mais nécessitent des retraitements :l’analyse de l’absentéisme en fonction des jours de la semaine (lundi et/ou samedi, les jours d'absence quiprécèdent ou suivent des jours fériés) ou encore l’identification d’un nombre d’arrêt par année civile lorsquecertains arrêts sont établis pour une durée qui peut s’étendre sur deux exercices nécessite ainsi danscertaines collectivités un retraitement après export des données. Il peut en être de même de la ventilation parservices, pôles et directions. L’obtention de comparaisons pluriannuelles à périmètre constant en cas dechangement d’organigramme rend obligatoire, en outre, un retraitement spécifique.

Le système d’information

Plusieurs briques coexistent au sein du système d’information RH : la paie, la carrière, le temps de travail, laformation. Les données sont saisies via différents applicatifs.

- L’obtention des jours ouvrés peut nécessiter de croiser des données paie / temps de travail,- Les jours de formation sont régulièrement comptabilisés dans un logiciel dédié. De manière

plus générale, toute absence sans impact sur la paie (autorisations spéciales d’absence parexemple) ne sera pas intégrée dans le logiciel paie, qui constitue pourtant le socle d’où sedéduit la plupart des données relatives à l’absentéisme.

Par ailleurs, les collectivités sont parfois peu outillées. Les logiciels visant à suivre le temps de travail ne sontpas nécessairement généralisés. En outre, lorsqu’une collectivité dispose d’un logiciel de ce type, il neconcerne pas nécessairement tous les agents.

La présente étude n’a pas comptabilisé enfin, les ressources dédiées au suivi de l’absentéisme. Certainescollectivités disposent désormais de contrôleurs de gestion RH maîtrisant pleinement les requêteurs commel’ensemble des applications RH. Toutefois, le questionnaire adressé aux collectivités ne visait pas à déterminersi de telles ressources étaient mobilisées de manière généralisée.

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5. UN TABLEAU DE BORD PARTAGÉ : QUELS INDICATEURS PERTINENTS ?

Considérant la définition de l’absentéisme telle qu’elle a été retenue, les indicateurs existants comme lespratiques constatées dans les collectivités ayant répondu au questionnaire, il s’agit désormais de définirquelles données sont susceptibles de permettre une comparaison entre collectivités, et, le cas échéant, uneinterprétation des écarts constatés.

Le tableau de bord proposé dans le cadre de la présente étude nécessite d’obéir à certaines contraintes etdoit répondre à plusieurs objectifs.

S’agissant des contraintes, les données collectées doivent être simples à obtenir. Pour éviter les doublonsdans la saisie, devraient être privilégiées les données dont la collecte est d’ores et déjà obligatoire : à titred’exemple, dans le cadre du rapport sur l’état de la collectivité, on trouve une répartition par sexe du nombretotal de journées d'absence des fonctionnaires et des non-titulaires sur emploi permanent pour maladie ouaccident du travail.10

S’agissant des objectifs, le tableau de bord a vocation à permettre la comparaison dans le temps et entrecollectivités. Il a également pour objet de délivrer des premiers éléments d’interprétation et de compréhension.A cette fin, des données et indicateurs de contexte sont proposés permettant de dresser le profil de lacollectivité.

Ce tableau de bord n’échappe pas à certaines limites. Le calcul d’un taux cible, correspondant à un tauxd’absentéisme structurel ne peut en l’état être réalisé. Il nécessiterait en effet d’observer un taux moyenconstaté toutes choses égales par ailleurs dans le cadre d’un échantillon représentatif de collectivités. A défaut de taux structurels par catégorie d’agents, le DRH pourra constater et analyser :

l’écart entre le taux d’absentéisme au sein d’un service et le taux moyen constaté au sein de lacollectivité

l’écart entre le taux d’absentéisme au sein de sa collectivité, et les taux constatés au sein de la mêmecatégorie de collectivité (EPCI, commune, région…).

10Arrêté du 24 juillet 2013 fixant la liste des indicateurs contenus dans le rapport sur l'état de la collectivité prévupar l'article 33 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 modifiée portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale

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a. Absentéisme compressible, jours calendaires, effectifs permanents : modalités decalcul de l’indicateur proposé

L’examen des différentes modalités de calcul du taux d’absentéisme nous conduit à détailler ci-après les choixretenus pour l’indicateur proposé dans le cadre de la présente étude. Il s’agit ainsi de définir précisément

- le mode de comptabilisation des jours d’absence,- le temps de travail auquel ce nombre de jours d’absence est rapporté- l’effectif considéré- la liste exhaustive des motifs d’absence considérés.

Motif du choix opéré

Unité demesure desabsences /durée totaletravaillée

Jours calendaires : l’intégralité des joursd’absence est comptabilisée y compris joursfériés. Cette durée d’absence est rapportée àune année calendaire de 365 jours.

En dépit du caractère moins précis de cettecomptabilisation, la plupart des collectivitésrépondantes utilisent les jours calendairesfaute de pouvoir opérer aisément unedistinction entre jours ouvrés et joursouvrables au sein des durées d’arrêt d’unepart, et faute de pouvoir comptabiliser demanière précise le nombre de jours ouvrésdes agents permanents.

Motifs Maladie ordinaire, accident du travail, maladieprofessionnelle, congés longue maladie,congés longue durée, congé grave maladie.

Sont ici comptabilisés l’ensemble des motifsnon liés à l’exercice de droits sociaux nonfondés sur des motifs médicaux. Du fait de ladifficulté de calcul de la fréquence, del’exposition et de la gravité, comme ducaractère vraisemblablement marginal duphénomène, les absences injustifiées sontexclues du périmètre ainsi analysé.

Effectifs

ETP au 31/12 sur emploi permanent- Titulaires- Stagiaires- Contractuels sur emploi permanent enapplication de l'art. art. 3-2 (vacancetemporaire d'emploi), art. 3-3 (cat. A lorsqueles besoins des services / la nature desfonctions le justifient)

Les contractuels sur emploi permanent enapplication de l’article 3.1. sont exclus dans lamesure où il s’agit de remplacementstemporaires. Cette exclusion peut contribuertoutefois à sous-estimer l’absentéisme réellorsque l’article 3.1. est utilisé de manière nonmotivée pour assurer un recrutementpérenne. Ce choix constitue une différenceavec les modalités de calcul utilisées dans lafonction publique hospitalière.

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La formule de calcul du taux d’absentéisme s’établit ainsi comme suit :

Nombre de jours d’absence maladie ordinaire, accident du travail, maladie professionnelle, congéslongue maladie, longue durée, grave maladie

X 100

Nb d’ETP sur emploi permanent au 31/12 X 365

b. Fréquence, exposition, gravité et ventilation du taux d’absentéisme par catégorie

De cet indicateur-clé découlent les indicateurs classiques que sont l’exposition, la gravité et lafréquence. Sur une période donnée, pour une population donnée, ces indicateurs se calculent et sedéfinissent comme suit :

Fréquence Exposition Gravité

ObjectifNombre moyen d’arrêt par agent Part des agents concernés

par un arrêt, en pourcentageDurée moyenne d’arrêten jours

Formule decalcul

Nombre d’arrêts enregistrés

Nombre d’agents arrêtés

Nombre d’agents ayantprésenté au moins un arrêtsur la période X 100Nombre total d’agents

Nombre de joursd’arrêt enregistrés

Nombre d’arrêtsenregistrés

Précisionméthodologique

Pour définir le nombre d’agents arrêtés sur la période, un agent ayant fait l’objet de plusieursarrêts n’est recensé qu’une seule fois.

Pour un même agent, on considère comme un seul arrêt tous les arrêts de même nature etayant la même date d’origine (ex : arrêt de prolongation).

Les indicateurs considérés le sont sur la population des emplois permanents.

La ventilation du taux d’absentéisme est utile dans une perspective de comparaison fine entrecollectivités territoriales. Quelques exemples de ventilation sont évoqués ci-dessous

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CIG petitecouronne11

- Indicateurs globaux : taux d’absentéisme global, médical, compressible (MO et AT)- Motifs : maladie ordinaire, accident de travail- Fréquence, exposition, gravité (maladie ordinaire / accident de travail) - Statut : titulaires, stagiaires / non titulaires- Nombre moyen de jours d’arrêt par agent arrêté au moins une fois en maladie

ordinaire (titulaires & stagiaires / non titulaires)

FPHIndicateur12

- Taux absences > 6j et < 6j- Répartition par motifs, genre, catégorie, personnel médical/non médical- Gravité - Fréquence- Ventilation par âge (tranches de 15 ans)

La présente étude, si elle vise à établir des outils adéquats de comparaison entre collectivités, peutégalement viser à identifier les publics qui devront faire l’objet d’une attention prioritaire afin de favoriser unerésorption de l’absentéisme. Ainsi, certains critères apparaissent comme incontournables : l’âge, le genre, lescatégories, les filières, la durée (micro-absentéisme). Les tranches d’âges présentées ont été choisies enreprenant les ventilations par âge opérées dans la fonction publique hospitalière. Par ailleurs, il est fait le choixde considérer la proportion parmi les arrêts en maladie ordinaire, des arrêts d’une durée inférieure à 6 joursselon la formule suivante :

Nombre d’arrêts inférieurs à 6 jours en maladie ordinaire X 100

Nombre total d’arrêts en maladie ordinaire

Les précisions méthodologiques évoquées ci-avant sont applicables à cette dernière formule.

Enfin il nous est apparu opportun d’intégrer un indicateur de plus en plus utilisé comme indice du climat socialde la collectivité, à savoir le taux de turn-over. Ce dernier permet d’identifier le taux de rotation des personnelsau sein de la collectivité selon la formule suivante :

(Nombre d’arrivées sur l’année N + Nombre de sorties sur l’année N) / 2 X 100

Effectifs permanents constatés au 31/12

Ce taux est à considérer sur les emplois permanents tels que définis ci-dessus. Les effectifs considérés icisont comptabilisés par agent et non par ETP.

Le croisement de tels indicateurs est de nature à mettre en lumière les spécificités d’une collectivité au regarddes taux constatés dans les collectivités de la strate et d’engager une stratégie ciblée et adaptée au contextelocal.

11http://www.cig929394.fr/sites/default/files/absences.pdf

12Instruction N° DGOS/RH3/DGCS/4B/2013/15 du 2 janvier 2013 op. cit.

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Par ailleurs, il nous a semblé également indispensable d’inscrire le taux d’absentéisme dans un examen plusglobal des absences pour raison de santé. A titre d’exemple, l’exclusion des congés longue maladie du tauxainsi calculé n’implique pas que le volume des CLD ne soit pas affiché au sein de notre tableau de bord dansune lignée dédiée, ce taux étant susceptible de donner lieu à des réflexions sur d’éventuelles politiques dereclassement de long terme. D’autres indicateurs sont apparus pertinents au regard des réponses apportées par les collectivités. Leurcollecte présente toutefois des difficultés qui nous conduisent à ne pas les intégrer au tableau de bordproposé.

- L’ancienneté : plusieurs collectivités interrogées l’identifient comme un critère essentiel pouvantexpliquer une partie des causes de l’absentéisme.

- Les grandes catégories de métiers : à chaque métier sont susceptibles d’être associées certainesconditions de travail spécifiques. Le constat d’écarts entre collectivités par métier serait susceptibled’interroger la performance des collectivités en matière d’adaptation des postes et de prévention. Laventilation par métier est susceptible de s’appuyer sur les référentiels existants tels les treize grandesfamilles de métiers de la fonction publique utilisée dans le cadre de l’étude SUMER 13. Dans les faits, ilapparaît toutefois que la classification des postes par métier apparaît peu engagée au sein descollectivités ayant répondu au questionnaire.

- La saisonnalité (mois ou jours de la semaine) : d’après les données collectées auprès descollectivités interrogées, ce type de calcul ne semble à ce jour possible qu’après retraitement. Un telindicateur pourrait toutefois être intégré dans le cadre d’un tableau de bord interne.

c. Données et indicateurs de contexte

Les données et indicateurs de contexte permettent de constituer une fiche identité de la collectivité etfournissent des éléments d’interprétation des données constatées. Il s’agit :

- de permettre au DRH de consulter les taux d’absentéisme correspondant à des structures similaires àsa collectivité.

- de distinguer certaines données susceptibles de différencier sa collectivité et d’éclairer les écartsconstatés en matière de taux d’absentéisme.

Les données ci-après seraient saisies en cliquant dans des menus déroulants, et le cas échéant en saisiedirecte.

Indicateur / Données Tranches / catégories proposéesCatégorie de collectivité Département ; Région ; Commune ; EPCI ; SDIS ; CCAS ;

Caisse des Ecoles. C’est à ce niveau que sera considéré letaux moyen.

Liste des services externalisés Parkings ; Eau-Assainissement ; Ordures ménagères ;Espaces verts ; Crèches ; ALSH ; Piscines ; Voirie ;Chauffage

Le temps de travail exprimé en heures 1607h ; <1607hLe nombre d’habitants Saisie directe

Nombre d’agents permanents au 31/12 <350 ; 350-999 ; 1000-1499 ; 1500-2499 ; 2500 et +Âge moyen des permanents <35;35-40;40-45;45-50;50-55;>55

13Action sociale ; Administration ; Bâtiment et travaux publics ; Entretien et maintenance ; Espaces verts et paysages ; Finances publiques ; Formation, éducation et recherche ; Justice ; Sécurité et défense ; Services àla personne et restauration ; Soins ; Sport et loisirs, animation et culture ; Technique, informatique et transport.

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d. Tableau de bord des indicateurs partagés

Au regard des éléments collectés dans la présente étude et pour répondre à l’objectif de comparaison entrecollectivités territoriales qui lui est assigné, le tableau de bord des indicateurs partagés que chaque collectivitéaura à compléter se présente comme suit.

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FICHE IDENTITE

Nom de la collectivité Collectivité XYZ

Catégorie de collectivité EPCI

Services externalisésEspaces verts

Orduresménagères Piscines Voirie

Eau-Assainissement

Temps de travail en heures <1607h

Nombre d'habitants 250 000

Nb d'agents permanents au 31/12 <1500

Âge moyen des permanents 45-50

TABLEAU DE BORD ABSENTEISME

Au 31/12/N-1 Au 31/12/N Moyenne EPCI

Taux de turn-over - - -Taux d'absentéisme - - -

Maladie ordinaire - - -Accident du travail - - -

Maladie professionnelle - - -

Congé longue / grave maladie - - -Congé longue durée - - -

Gravité, fréquence, exposition, micro-absentéismeGravité - - -

Fréquence - - -Exposition - - -

% arrêts maladie ordinaire < 6 jours - - -Taux d'absentéisme par catégorie

A - - -B - - -C - - -

Taux d'absentéisme par filièreAdministrative - - -

Culturelle - - -Technique - - -

Sportive - - -Médico-sociale - - -

Animation - - -Police municipale - - -

Sapeurs-pompiers - - -Taux d'absentéisme par âge / genre Homme Femme

Au 31/12/N-1 Moyenne EPCI Au 31/12/N-1 Moyenne EPCI

< 25 ans - - - -25-40 ans - - - -41-55 ans - - - -

> 55 ans - - - -

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e. Diffusion et collecte, préconisations pour la mise en place de ce référentiel partagé

La production d’un indicateur homogène viendra inévitablement interroger les mécanismes de collecte et decentralisation de la donnée. Plusieurs dispositifs concurrents coexistent à ce jour permettant de collecter lesdonnées relatives à la fonction publique territoriale, d’une part un dispositif propre aux collectivités affiliées auxcentres de gestion transitant par une interface dédiée, d’autre part un dispositif propre aux collectivités nonaffiliées, utilisant un formulaire communiqué par la DGCL.

Le dispositif actuel présente certaines difficultés. La collecte est opérée tous les deux ans. En outre,lorsqu’ils existent, les indicateurs retransmis par les centres de gestion répondent à des normes différentes enfonction de la structure. Lorsque les collectivités ne sont pas affiliées, les données et indicateurs quipermettraient la comparaison ne sont pas nécessairement restitués aux collectivités. Enfin, le passage à unelogique d’échantillonnage permet de s’interroger sur la pérennité à l’avenir de ce dispositif de collectecentralisée.

Pourtant, le dispositif actuel comme le contexte semblent propices pour réinterroger ces mécanismesde collecte : les centres de gestion disposent pour la plupart d’entre eux d’un applicatif homogène, largementpartagé à l’échelle nationale. Une réflexion est en outre en cours au niveau de la fédération nationale descentres de gestion : l’Alliance informatique des CDG (Alliance de l’Est), Go+ (Grand Ouest), le portail EmploiTerritorial et la FNCDG se sont réunis le 20 janvier dernier pour formuler un diagnostic partagé visant àfavoriser une coopération inter-CDG en matière informatique. Enfin, les réformes en cours (RIFSEEP, comptepénibilité…) comme les contraintes toujours plus fortes pesant sur le budget des collectivités conduisentinévitablement à une réflexion sur la refonte des systèmes d’information RH.

De fait, certains dispositifs particulièrement performants existent déjà dans d’autres structures, parmilesquels le dispositif mis en place dans la fonction publique hospitalière dont pourrait largement s’inspirer lafonction publique territoriale.

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Mederic Malakoff14 Sofaxis15 CDG Petite Couronne16 FPHCollectivité non

affiliée17

Donnéescollectées

Déclarations Annuelles DeSalaires (DADS)

Arrêts pour raisonde santé : maladieordinaire,maternité, longuemaladie/longuedurée, accident dutravail

Données définies dans lecadre d’un groupe detravail

Données bilan social

Données issuesdu rapport surl’état de lacollectivité

Donnéesrestituées

Absentéisme maladieselon fréquence, durée,évolution, saisonnalitéAnalyse par profil desalarié (statut, âge, genre),comparaison

Gravité, exposition,fréquence,ventilation par âge,par motif, pardurée

7 familles d’indicateursRH dont la familleabsences assortisd’éléments decomparaison

Donnéesindividualisées

Données macrosur échantillon –pas de donnéesindividualisées

Mode de collecte

Donnéestransmises par lescollectivitésassurées

Infocentre Bilan Social

HospidiagLicence ouvertePorté par l’ANAP, HospiDiag résulte d’unaccord de 41 expertsmétiers et de 5institutions (ANAP,DGOS, HAS, IGAS,ATIH)

Classeur excel misà disposition par laDGCL / InfocentreBilan Social

Fréquence de lacollecte

Annuelle Annuelle Tous les 2 ans Annuelle Tous les 2 ans

Dans une telle perspective, le présent rapport énonce certaines préconisations dans ce sens, qui gagneraientà être approfondies et étayées par des travaux dédiés :

La mise en place de « fiches indicateurs » normées à l’échelle nationale sur le modèle du travail menédans la fonction publique hospitalière ;

Des clarifications sur la pérennité des systèmes de collecte actuels ; Une réflexion commune entre CSFPT, CNFPT, DGCL, DGAFP, et du récent observatoire de la gestion

publique locale pour homogénéiser les fonctions d’observatoire ; Une restitution obligatoire via une interface en ligne y compris pour les collectivités non affiliées, Une annualisation de la collecte en lien, le cas échéant, avec la production des données du compte

administratif. Ces données pourraient donner lieu à la production dans le cadre d’un bilan socialannuel enrichi et normé à la production d’une analyse visant à exposer à l’assemblée délibérante leschoix de la collectivité en matière de temps de travail, sa politique en matière de lutte contrel’absentéisme et de GPEC.

14https://entreprise-territoire-de-sante.malakoffmederic.com/absenteisme/services/tableau-de-bord-de-l-absenteisme

15Sofaxis Op. cit.

16http://www.cig929394.fr/public/emploi/bilan-social-petite-couronne

17Direction générale des collectivités locales, Note d'information du 28 septembre 2015 relative aux rapports surl’état des collectivités territoriales présentés au comité technique au titre de l’exercice 2015 RDFB1529174/N

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II. DES SOLUTIONS EXISTANTES OU A IMAGINER POUR PREVENIR ETENDIGUER LE PHENOMENE D’ABSENTEISME

1. DES SOLUTIONS EXISTANTES : RETOURS ET PARTAGE D’EXPÉRIENCES

Les « bonnes pratiques » et leviers identifiés et présentés ci-dessous par les élèves-administrateurs résultentdes retours d’expériences d’un certain nombre de DRH de collectivités ayant participé à l’étude. Pour autant,eu égard au nombre limité de retours d’un point de vue statistique, ces retours d’expériences doivent être prisavec toutes les réserves qu’il se doit. On ne peut, à ce stade, affirmer objectivement que les leviers présentéssont susceptibles d’être généralisés car :

Seuls le recueil de données, le lancement d’expérimentation et la réalisation d’évaluationspermettraient de l’affirmer.

Un certain nombre d’acteurs interrogés soulignent le risque de phénomène à moyen-long termed’acculturation et de neutralisation des actions menées. Les agents corrigent et modifient leurspratiques à court terme mais les effets sur le long terme restent aléatoires et non prouvés. Aussi, desexpérimentations sur le temps long semblent nécessaires avant de pouvoir évaluer l’impact réel etdurable d’une mesure sur les comportements. Il peut donc également être proposé, compte tenu decette tendance à la neutralisation des politiques menées, de renouveler les plans d’action tous les 3 –6 ans.

Aucune solution unique n’est donc immuable et efficiente. Lutter contre le phénomène d’absentéisme s’inscritnécessairement dans le temps et mobilise une diversité de leviers et d’actions.

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f. Leviers managériaux

Bonnespratiquesidentifiées

Objectifs et conditions de mise en œuvre Avantages / Gains potentielsPoints de vigilance /Limites/

Obstacles éventuelsExemples pratiques :

benchmark

1-Impliquer et responsabiliser la chaîne hiérarchique de la direction à l’encadrement intermédiaire 1a - Adopter une gestion déconcentrée du suivi, ainsiqu’un reporting au moyen de tableaux d’indicateurs et de suivi pardirection

L’adoption d’un suivi déconcentré des absencess’inscrit dans une logique de responsabilisationde l’ensemble de la chaîne hiérarchique.

L’objectif est que l’ensemble des maillons de lachaîne au sein de chaque direction s’impliquedans le traitement et la prévention del’absentéisme.

Cette gestion se traduit par la mise en place deplusieurs dispositifs :

1. La mise en place d’outils à destination desdirecteurs opérationnels et des cadresintermédiaires :

outils de suivi quantitatif tous lesmois/trimestres/années

bilan individuel de l’absentéisme avantl’entretien d’évaluation

2. La mise en place de comité de suivi collectifspermettant de constater et apporter des solutions.

- Réactivité et proximité (lesmanagers sont incités à suivrerégulièrement l’absentéisme)

- Responsabilisation des directionset des agents qui se savent suiviset accompagnés

- Repositionnement de la DRH dansun rôle d’appui et de contrôlestratégique du phénomèned’absentéisme à l’échelle de lacollectivité (analyse comparativede résultats entre directions,remontée d’information…). Eneffet, le portage et le traitement decette problématique par les seulsDRH ne sont pas efficients.

- Meilleure information desmanagers pour un meilleur contrôleet une appréhension de latypologie des arrêts

- Outil d’aide à la décision dans uncadre collectif, mais égalementindividuel dans le cadre del’entretien d’évaluation.

- Difficulté à passer del’analyse a posteriori desbilans chiffrés au traitementdu phénomène, voire à saprévention.

- Une implication del’ensemble des acteurs de lachaîne est nécessaire.

- La responsabilisation desmanagers est fortementconditionnée par la latitudeet les moyens dont cesderniers disposent.

En la matière, les initiatives sontnombreuses. La Communauté urbaine deDunkerque transmet chaqueannée à ses agents un bilansocial individuel. Il estcommuniqué par la DRH enamont de l’entretienprofessionnel et en même tempsque la grille d’entretien et la fichede poste. Ce document est censé aiderl’agent à préparer au mieux sonentretien professionnel etpermettre au manager de faireun point sur les absences del’agent. Le bilan social individuel est undocument qui reprend pourchaque agent des élémentsindividuels relatifs à :

sa carrière, sa rémunération, sa présence (par le biais

d’un taux de présence), sa participation à des

formations. La ville du Mans a mis en placeun tableau de bord collectifsur l’absentéisme qui estdiffusé annuellement, et desbilans personnalisés etindividuels avec un focus surl’absentéisme à destination desmanagers qui leurs sont envoyésavant les entretiensprofessionnels pour leurpermettre de préparer au mieuxce temps d’échange avec leursagents.

Le conseil départemental desVosges réunit quant à lui tousles mois un groupe composénotamment du DRH et dumédecin de prévention quianalyse la situation de tous lesagents qui ont connu plus de 30jours d’absence sur une annéeglissante. Cette analysepluridisciplinaire permetd’identifier des actionsindividuelles ou collectives àconduire. Cela peut débouchersur une prise de contact avecl’agent concerné ou avec sonmanager.

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La ville de Lille diffuse unrecueil chiffré annuel del’absentéisme qui permet ensuitede déterminer les services quiferont l’objet d’un plan d’actionprioritaire, et de définir unobjectif global de baisse del’absentéisme au niveau de lacollectivité. En complément, lesservices reçoivent, de manièresemestrielle, des fiches pour lesalerter sur leurs tauxd’absentéisme en matière demaladie ordinaire.

1b – Valoriser l’octroi des remplacements en fonction de la maîtrise de l’absentéisme

Le principe consiste, au sein d’une direction, à lierl’octroi d’enveloppes de remplacements auxmodalités de traitement de l’absentéisme.

Il s’agit pour une collectivité de ne pas remplacerautomatiquement toute absence mais d’accorderaux directeurs(rices) une enveloppe globale(budgétaire ou en ETP) dont le volume estdéterminé en fonction d’un historique (ex : nombred’absences dans la direction à l’année N-1), entenant compte de la nature et la répartition desabsences.

Conditions envisageables de mise en œuvre :- Détermination des enveloppes dédiées aux

remplacements par la direction générale avecl’appui de la DRH ;

- Gestion autonome et sous contraintes de

- Responsabiliser toute la chaîned’encadrement à commencer parles directeurs(rices) aux effets del’absentéisme, en abordant le sujetpar le prisme des remplacementset les inciter à s’investir dans lalutte contre l’absentéisme.

- Le portage de la démarche serad’autant plus fort et partagé qu’il neviendra plus seulement de la DRHmais de chaque directeur(rice).

- Renforcer l’autonomie desencadrants, pleinementresponsables de la gestion RH deleurs équipes.

- La gestion par direction desenveloppes budgétaires deremplacement suppose aupréalable : un budget RH sincère un suivi mensuel dans le

cadre du dialogue degestion

une politique deremplacement avec desrègles claires avec parexemple l’élaboration etl’adoption d’unrèglement cadre fixantdes règles minimalescommunes defonctionnement àl’échelle de la collectivité

La ville de Saint-Herblain (44)a instauré une gestiondécentralisée des enveloppes deremplacements avec un suivimensuel en bilatéral entre laDRH et chaque directionopérationnelle.

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résultats des enveloppes par chaque directeur(rice) qui dispose notamment de la possibilité de faire varier la répartition de l’enveloppe entre les différents cas d’absence.

- Suivi personnalisé à fréquence régulière entrela direction et la DRH (ex : tous les mois) ;

- Transfert des ressources non employées d’unedirection à une autre ;

- Envisager l’adoption de mécanismesvalorisant collectivement les directions n’ayantpas consommé la totalité de leur enveloppeafin de les motiver à poursuivre leurs efforts.

- Remplacements etabsentéisme sont corrélésmais il convient de s’assurerque les baisses éventuellesde consommation del’enveloppe attribuée soienteffectivement liées à ladiminution de l’absentéismeet non à l’adoption depratiques visant à réduire lesconditions de recours auxremplacements (ex :maintien d’absences nonremplacées pour réduire lescoûts).

- Pour éviter de tels abus, celevier doit s’appuyer sur unrèglement fixant aupréalable les modalitéscommunes et obligatoires deremplacement au sein de lacollectivité

1c-Systématiser l’entretien de reprise d’activité

Il s’agit pour la collectivité de systématiser desentretiens de reprise mis en œuvre par lesencadrants de proximité afin d’informer l’agentdes évolutions survenues en son absence (entermes de procédures, départs, arrivées…).

La reprise d’activité est un moment important pourl’agent et pour le service. L’entretien de reprise estl’occasion de prévenir la banalisation de l’arrêtmaladie et de rappeler à l’agent l’utilité de saprésence dans l’équipe concernée.

- Rassurer l’agent quant à sa reprise- Faire de l’absence un évènement- Prendre connaissance des

aménagements requis pour queson retour se déroule dans debonnes conditions

- S’assurer que l’absence n’est pasliée à l’activité professionnelle touten rappelant à l’agent quel’encadrant n’a pas à connaitre lanature médicale de l’arrêt.

L’entretien ne doit aborder ni lasituation médicale de l’agent nila pathologie à l’origine del’absence, ces informationsrelevant du secret médical.

L’entretien de retour d’absenceest relativement répandu,toutefois plusieurs collectivitésn’ont pas réussi ou n’ont passouhaité maintenir sa mise en

La Ville de Suresnes asystématisé le process suivant :l’entretien de retour est menépar l’encadrant de proximité,quelle que soit la durée, dès ladeuxième absence, ainsi qu’à latroisième absence le caséchéant et pour toute absencede plus de trois semaines. S’ils’agit d’une quatrième absencesur le trimestre glissant,

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Pour être efficace, ce dispositif suppose uneadhésion en amont des encadrants chargésd’effectuer ces entretiens, ainsi qu’une formationadéquate de ces derniers.

- Eviter les ruptures avecl’environnement professionnel etmaintenir ainsi le dialogue entrel’encadrant et l’agent en l’informantnotamment de l’organisation duservice et de l’avancée des travauxdurant son absence.

- Orienter l’agent qui le souhaite versles services compétents de ladirection des ressources humainesen matière d’accompagnement(ex : aménagement de poste,conseil en mobilité).

place, notamment du fait d’undéfaut d’appropriation de ladémarche par l’ensemble desmanagers.

l’entretien est mené par le N+2.

Une formation à la conduitedes entretiens de reprise estdispensée à l’ensemble despersonnels encadrants. Desexercices de mise en situationd’entretiens de retour y sontpratiqués.Les objectifs de la formation sontles suivants :

permettre aux managersde comprendre lesmécanismes menant àl’absence,

les sensibiliser auxprincipaux leviersd’amélioration pour agirsur son périmètred’action,

conférer à l’entretien deretour de remplir un rôlemanagérial et nondisciplinaire.

En outre, un guide del’entretien de retour, ainsi qu’unformulaire à compléter lors del’entretien sont mis à ladisposition des encadrants par laDRH. Le déroulement del’entretien se décompose enplusieurs étapes. La première consiste à

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accueillir l’agent en marquantson intérêt pour son retour dansle service et en rappelant lecadre de l’entretien. La deuxième étape est centréesur le constat de l’absence etson analyse. Dans le cas d’unaccident du travail par exemple,il s’agit d’analyser les conditionsayant conduit à l’absence. Dans un troisième temps, lecadre informe l’agent desévolutions intervenues dans leservice en son absence et semontre à l’écoute d’éventuellesinformations liées à son absenceque l’agent souhaiteraitcommuniquer. In fine, dans le cadre d’un« contrat de confiance », lesengagements des deux partiessont mentionnés sur un supportrestant confidentiel entre l’agentet son manager.

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2- Conforter le bien-être et mieux prendre en compte les conditions de travail

2a-Mobilité des agents (GPEEC – parcours de formation)Réponse au vieillissementdes agents, pénibilité des métiers…)

Une évolution des fonctions, voire une mobilité,peut être envisagée afin d’éviter l’usurepsychologique (démotivation) ou physique(pénibilité).

Une telle démarche nécessite au préalable uneétude sur la pénibilité des métiers(cartographie) permettant de déterminer lespostes nécessitant des actions prioritaires tellesque la formation.

Pour être véritablement efficace, la formation desagents doit être envisagée tout au long de lacarrière et l’encadrement comme la DRH doiventimpulser régulièrement une mobilité interne deleurs agents. L’objectif étant d’arriver à unemobilité préventive fondée sur des bilans decompétences, des parcours de découverte ouencore des formations avant de subir les effetsproduits par l’usure.

Cette anticipation doit permettred’éviter que :- le changement de métier soit vécu

comme un échec par l’agent. - le changement soit

systématiquement curatif et nonpréventif

Cette stratégie est d’autant plusopportune à mettre en placequ’aujourd’hui, du fait de la raréfactiondes recrutements en externe, lamontée en compétence en interne desagents est devenue une nécessité. Laformation est un outil précieux de lareconversion professionnelle.

- La mobilité ou lereclassement des agents estplus difficile à mettre enœuvre dans les collectivitésde moindre taille.

- Lorsqu’elle n’est passuffisamment anticipée, lamobilité professionnelle peutêtre vécue comme un échecpar les agents.

Le centre de gestion deMeurthe et Moselle insisteparticulièrement surl’importance de la GPEC.Différentes actions àdestination de l’agent sontpréconisées dès le début de sacarrière afin de le sensibiliser àl’idée qu’il ne pourra pastoujours exercer le mêmemétier. Pour cela, un parcoursde formation établi en amontest central.

2b- Plan de prévention contre les TMS (ex : geste et posture) et les RPS

– La mise en œuvre de plans de prévention contre lesTMS et les RPS est intimement liée à la rédactiondu document unique. Ce dernier doit notammentcontenir une fiche sur les risques psychosociaux.Les RPS ont un impact sur la santé des agents(maladies cardio-vasculaires, troubles musculo-squelettiques, ou pathologies mentales) et sur lefonctionnement de la collectivité (dégradation duclimat social, augmentation de l’absentéisme…).

- Le centre de gestion peut fournirune aide aux collectivitésconcernées dans la rédaction dudocument unique, la prestationétant financée à 100 % par leFonds national de prévention.

- Le document unique constitue unprécieux outil d’évaluation desrisques professionnels pour lasécurité et la santé des travailleurs.

- Un pilotage interne estnécessaire dans le cadre dela rédaction du documentunique.

- Cette démarche exigeensuite une actualisationdans le temps, afin de suivrela mise en œuvre et le suivides actions préconisées.

- L’obligation de rédaction dudocument unique n’est

La Communauté urbaine deDunkerque s’est dotée demoyens conséquents pourtraiter tout signalement d’unrisque psychosocial dans lesmeilleurs délais et apporter unesolution rapide aux agentsconcernés. Ainsi, un systèmed’alerte reposant sur un suivid’indicateurs pertinents a étémis en place afin de mettre en

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Ce document doit être régulièrement mis à jour etdes actions préventives doivent être mises enœuvre pour réduire les risques auxquels sontexposés les agents. Pour ce faire, la médecinepréventive joue un rôle central par le biais devisites sur le terrain qui permettent une étude desconditions de travail des agents.

- Il s’agit d’un état des lieux et d’unoutil d’aide à la décision pouraméliorer la sécurité et lesconditions de travail. Il permet dedéterminer des actions deprévention et de les prioriser.

parfois pas respectée, enparticulier, la fiche dédiéeaux RPS n’est pas toujoursétablie.

- Les méthodes classiques dequantification des risquesprofessionnels, comme ledocument unique ne sontpas toujours adaptées pourmesurer le stress.

évidence une possibleexposition aux RPS. Le service recrutement, emploi,formation en lien avec leservice relations sociales etconditions de travail, estchargé d’élaborer un pland’action dédié à la préventiondes risques psycho-sociaux.Dans ce cadre, unquestionnaire permettantd’analyser et de suivredifférents aspects du travail etde la santé (conditions detravail, mal être…) des agentsa été mis en place.

Au sein de la ville de Cergy, laDRH a fait le choix deregrouper les services santé etsécurité au travail au sein d'unmême service et d'associer ceservice aux projets desservices achats etpatrimoine/infrastructure afinque soient achetés/construitsdes équipements quigarantissent les meilleuresconditions de travail possiblespour les agents.

La ville du Mans a mis enplace des outils visant àrépondre à l’absentéisme lié

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aux conditions de travail. Un ergonome a été missionnépendant six mois auprès desagents des services les plustouchés (restauration scolaire,crèches…) afin de proposerdes mesures visant à améliorerles conditions de travail : lerythme de travail ainsi que lesmatériaux utilisés ou encoreles vêtements de travail ont étéadaptés. Cela s’est traduit parune baisse significative del’absentéisme dans lesservices en question.

2c- L’organisation du travail pour permettre unemeilleure conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle

L’entrée en vigueur en février 2016 du décret2016-151 relatif aux conditions et modalités demise en œuvre du télétravail dans la fonctionpublique et la magistrature invite à interroger, defaçon prospective, la pertinence de ce levier.

Le télétravail peut constituer une nouvelle modalitéd’organisation du travail au service d’une meilleureconciliation entre vie professionnelle et viepersonnelle.

De même, les dispositifs d’aménagement du tempsde travail peuvent répondre à cet objectif d’unemeilleure conciliation entre vie personnelle et vieprofessionnelle. Favoriser la flexibilité des horaires,répondre favorablement aux demandesd’aménagement des horaires ou de temps partielspeut également aider les agents à mieuxs’organiser.

Le télétravail peut constituer un outilpour réduire la fatigue des agents etaider à une meilleure conciliation entrevie personnelle et vie professionnellepour les agents qui résident loin de leurlieu de travail.

Il peut faciliter les reclassements et lesretours dans la collectivité et peutconstituer en cela un outil de maintiendans l’emploi.En outre, il favorise une certainesouplesse dans le cadre deréaménagement de poste, congésmaternité ou pathologiques.

Possible déconnexion du collectif et éloignement de la personne découlant du télétravail.

Les personnes pouvant enbénéficier (les cadres) ne sontpas celles qui sontprincipalement touchées parl’absentéisme.

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2d- Le bien-être au travail :La motivation,les relations collectives et les conditionsde travail

Les sources de motivation sont multiples :rémunération, intérêt du métier, accès auxresponsabilités… Cependant, le maintien de cettemotivation nécessite une vigilance constante de lapart des encadrants.

Ce travail sur la motivation peut passer parplusieurs actions :

- former les encadrants sur les pratiquesmanagériales permettant de motiver les équipes- mettre en œuvre régulièrement des enquêtesportant sur la qualité de vie au travail pour orienterl’action des managers- associer les agents à la réflexion surl’organisation du travail et le fonctionnement duservice. - valoriser les métiers, notamment ceux ayant undéficit d’image.

Facilité de communication sur une telledémarche qui est susceptible d’êtrebien acceptée par les agents et lespartenaires sociaux.

Pour que les agents répondentsans se censurer auxquestionnaires, il peut être utilede confier l’évaluation à unprestataire extérieur.

Sentiment de mise en péril liéaux résultats des enquêtes, ilfaut que l’encadrement soit prêtà jouer ce jeu-là et que ladémarche soit mise en œuvre demanière sincère.

Au sein de la communautéurbaine de Dunkerque, ladirection de l’organisation et dumanagement est chargéed’analyser le comportementdes agents, des encadrants,des collectifs de travail etd’identifier des réponsesadaptées. En fonction des résultats del’étude, le service recrutement-emplois-formation élabore unmodule de formation àl’attention des encadrants(notamment de proximité) surles méthodes utiles aumaintien de la motivation deséquipes.

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3- Améliorer la relation et la coordination entre suivi médical et attentes de services de l’employeur

3a- Renforcer les modalités de contrôle de la visite d’embauche

L'article 10 du décret du 30 juillet 1987 disposeque, pour être nommé dans la fonction publiqueterritoriale, tout candidat doit produire à l'autoritéterritoriale, à la date fixée par elle, un certificatmédical délivré par un médecin généraliste agrééconstatant que l'intéressé n'est atteint d'aucunemaladie ou infirmité ou que les maladies ouinfirmités constatées et qui doivent être énuméréesne sont pas incompatibles avec l'exercice desfonctions postulées.

Le médecin agréé vérifie ainsi l'aptitude de l'agentà travailler lors de son recrutement. Or, dans denombreuses collectivités, cette visite ne remplitpas son rôle. Certaines inaptitudes ou invaliditésne sont parfois pas décelées, notamment sur desmétiers à risque.

L’objectif à poursuivre est que les médecins agréésprécisent au maximum leurs avis d’aptitude enexplicitant les tâches que l’agent peut ou noneffectuer...Cela implique que la collectivité lesinforme suffisamment sur la teneur du poste àoccuper et ses exigences (transmission des fichesde poste détaillées des agents notamment).

Déceler dès le départ une éventuelleinaptitude ou invalidité afin depositionner au mieux les agents sur lespostes.

Garantir les capacités réelles de l’agentà l’embauche.

Une telle mesure nécessite unecoopération des médecinsagréés qui seraient alorsamenés à consacrer plus detemps à cette visite médicale.

Les honoraires résultant desexamens médicaux d'embauchesont à la charge de la collectivitéterritoriale qui procède aurecrutement. Or, renforcer le rôlede la visite effectuée par lemédecin agréé feraitmécaniquement augmenter ladurée des consultations et doncles honoraires.

Au sein de la Métropoleeuropéenne de Lille, le médecinagréé a développé un questionnairespécifique destiné à détecter lespathologies invisibles et/ou àapprécier l’aptitude d’un agentsouffrant déjà de pathologies àoccuper le poste pour lequel il acandidaté. Il s’agit de détermineravec précision l’état de l’agent avantsa prise de poste pour assurer àterme la seule prise en charge parla CNRACL de l’aggravation de lasituation de l’agent.

Le centre de gestion de laMeurthe-et-Moselle demande auxmédecins de préciser au maximumleurs avis d’aptitude. Les fiches deposte des agents leur sontdistribuées et les médecins doiventindiquer les tâches que l’agent peuteffectuer ou non. Par exemple, siune restriction sur le port decharges est prononcée, le médecinest encouragé à préciser à partir dequel poids cette restrictions’applique. Il lui est égalementdemandé de délimiter la durée desrestrictions. Certaines n’ont pasvocation à s’appliquer à vie.

g.

h. Leviers incitatifs et de contrôle

Bonnespratiquesidentifiées

Objectifs et conditions de mise en œuvre Avantages / Gains potentielsPoints de vigilance /Limites/ Obstacles

éventuelsExemples pratiques :

benchmark

1 – Moduler le régime indemnitaire pour valoriser / favoriser la présence

1a– Valorisation du régime indemnitaire en fonction du présentéisme / assiduité des agents : un levier controversé

Le principe consiste à moduler le régimeindemnitaire des agents en fonction du nombrede jours d’absences qu’ils ont eu durantl’année.

Saisi de la question, le jugeadministratif a annulé des délibérationsinstituant des primes de présentéisme (Cf.Cour administrative d’appel de Marseille, 6mars 2013, Commune de Nîmes) aux motifssuivants :- Une telle prime n’existant pas dans la

fonction publique d’Etat, le principe deparité interdit dès lors de l’instituer dans lafonction publique territoriale ;

- Le périmètre des absences pris en compteest susceptible de porter atteinte auprincipe d’égalité et de non-discriminationen fonction de l’état de santé (Cf. article 6de la loi du 13 janvier 1983).

En l’espèce, si le principe d’une prime deprésentéisme est à éviter, la modulation durégime indemnitaire pour tenir compte del’assiduité reste envisageable.Nonobstant les risques juridiques et lesréserves formulées par la jurisprudence, lacollectivité peut malgré tout instituer unemodulation du régime indemnitaire en faisant

- Une modulation du régimeindemnitaire pourrait inciterles agents à réduire autantque possible des absencesles pénalisant financièrementen : Réduisant leur nombre de jours d’absence si leur état le leur permet ;

Substituant à certains arrêts la pose de jours de

congés annuels ou de RTT.

- Une amélioration de lacontinuité et de la qualité duservice rendu peut êtreattendue.

- Un levier symbolique porteurd’un message clair àl’attention des agents : leurimplication positive commenégative en termes d’assiduitésera prise en comptefinancièrement dans leurrémunération.

- Un tel levier interroge et soulève laquestion des conséquences pour lesarrêts longs (CLD, CLM, grave maladie,congés pour maladie ordinaire répétés)En effet, ces derniers révèlent ettraduisent souvent des pathologieslourdes assimilées à un absentéismeincompressible. Pénaliser ces absences via unemodulation du régime indemnitaire enfonction de l’assiduité pourrait êtreperçu comme injuste financièrement etinefficace au regard des objectifspoursuivis (favoriser la présence).Il est d’ailleurs à noter que compte tenudes délais parfois nécessaires pourrequalifier une pathologie(reconnaissance de maladieprofessionnelle par exemple), lamodulation du régime indemnitaire, enfonction de la présence, en frappant lesarrêts pour maladie ordinaire, peut enréalité sanctionner des absences liées àd’autres pathologies incompressibles.

- Dans son format et notamment sesmodalités de dégressivité, ilconviendrait de prendre garde aux : effets de seuils (stratégie

Le CD de Moselle (57) verseune prime d’assiduité dont lemontant est inversementproportionnel au grade del’agent selon les modalitéssuivantes :- 100% de la prime pour

un nombre d’absencesinférieur à 5 jours /an ;

- 50% de la prime pour unnombre d’absencescompris entre 5 jours et10 jours /an ;

- Perte totale de la primeen cas d’absencessupérieures à 10 jours/an.

La Ville de Rosny-sous-Bois (93) module le régimeindemnitaire en fonction desabsences :- La prime annuelle versée

en fin d’année quiconstitue 50% du régimeindemnitaire varie enfonction de la manière deservir. Mais la présence

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varier les éléments suivants :- fréquence de versement (mensuel,

trimestriel, annuel), - montant accordé par filière, métier ou cadre

d’emplois ;- modalités d’abattement et conditions de

dégressivité.

On peut noter que la modulation du régimeindemnitaire en fonction de l’assiduité sembleavoir été pensée et se montre donc plusadaptée pour lutter contre les absences courteset fréquentes liées à la maladie ordinaire.

Enfin, un tel dispositif nécessite de définir aupréalable des critères objectifs pourcomptabiliser les jours travaillés (temps detravail effectif, jour de service et jour deformation) et en fixer le plafond maximal (éviterdes effets d’épargne de congés).

« d’optimisation » du nombre de jours d’absence de certains agents). montants réellement engagés : des modulations à la hausse comme à la baisse trop faibles n’inciteront pas efficacement les agents à modifier leurscomportements.

La modulation du régime indemnitaireen fonction de l’assiduité suppose uninvestissement financier conséquentpour la collectivité. Sa mise en œuvreconstitue donc un coût significatif.

- La question de la pertinence de celevier se pose dans le temps: les effetsde la prime d’assiduité pourraient avoirtendance à s’atténuer progressivement(effet d’aubaine la première année),jusqu’à ne plus avoir d’impactsignificatif.

- D’un point de vue éthique, certainsacteurs s’opposent catégoriquement àla modulation du régime indemnitaire enfonction de l’assiduité, considérant quele traitement brut indiciaire constituedéjà la rétribution exclusive de l’agentpour sa présence.

n’est qu’un desnombreux critères pris encompte par leresponsable hiérarchiquelors de son appréciation.

- La modulation du régimeindemnitaire en fonctionde l’assiduité n’estappliquée qu’aux agentsde catégorie C.

Adoption du dispositif par laCommunauté de communesde Douarnenez en 2003.

La Communauté Urbaine deBordeaux l’a adopté pour lesservices de collecte desordures ménagères sous laforme d’un complément derégime indemnitaire quis’accroît proportionnellementau nombre de jours travaillés.Une vacation est payée dès150 jours travaillés. Uncoefficient par palier estappliqué au-delà des 150jours. Le dispositif est en coursd’évaluation à Bordeaux.

1b – Recourir Le décret du 8 novembre 2011 relatif à la - Responsabiliser les agents en - Un tel dispositif doit être manipulé avec Le Conseil Départemental

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au levier de laprévoyance : moduler l’étendue de la couverture en cas d’arrêt

participation des collectivités territoriales et deleurs établissements publics au financement dela protection sociale complémentaire de leursagents fixe un cadre à la participation descollectivités au financement de la protectionsociale de leurs agents (publics et privés), dansle domaine de la prévoyance.

Les collectivités peuvent ainsi participer à cefinancement au moyen de deux leviers :- la labellisation, c’est-à-dire la participation

au financement d’une mutuelle choisieindividuellement par l’agent,

- ou le contrat de groupe avec uneconvention de participation.

Pour les collectivités qui ont décidé departiciper au financement de la prévoyance deleurs agents, ce dispositif constitue un leviercomplémentaire à celui de la modulation durégime indemnitaire pour inciter, dans lamesure du possible, les agents à reprendre uneactivité.En effet, la prévoyance vient compenser laperte du demi-traitement des agents à partir dumoment où les absences cumulées sur uneannée dépassent les 3 mois et peut prendre encompte également le régime indemnitaire (enfonction des options retenues).Dans ce cas, la collectivité, en prenant encharge une part unitaire de la cotisation desagents peut leur garantir en cas d’incapacité detravail, tout ou partie de leur rémunération (TBI,RI, NBI).Etant en charge de négocier les conditions du

actionnant le levier financier ;

- Prévenir les arrêts longs ourépétés qui ne seraient pasnécessairement justifiés.

précaution puisqu’il aura potentiellementdes impacts significatifs pour desagents dont les arrêts cumulésexcèdent les 3 mois. Ainsi, les congéslongue durée, les congés longuemaladie seront aussi pris en compte.

- L’enjeu pour la collectivité est deparvenir à fixer un taux de couverturequi ne soit pas trop faible au risque dedécourager les agents à souscrire aucontrat de groupe mais pas tropavantageux au risque que ce levierdevienne inopérant dans la lutte contrel’absentéisme.

de Loire-Atlantique a eurecours à ce levier : lacollectivité a renégocié lescontrats de prévoyance enpassant de 100 à 95% le tauxde remboursement demaintien de salaire desagents ayant décidé desouscrire au contrat degroupe.

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contrat de groupe, la collectivité peut alors agirsur le taux de couverture pour prévenir oudécourager les arrêts injustifiés.

2 – Faire procéder au contrôle des motifs pour apprécier médicalement l’opportunité des arrêts : un signal fort en direction des agents2a - Systématiser les contre-visites médicales : des résultats directs mitigés mais un message fort de la collectivité

- L’objectif des contre-visites médicales estde constater d’éventuels arrêts injustifiés etl’aptitude de l’agent à reprendre sesfonctions. Il s’agit d’intervenir directementcontre les éventuels arrêts decomplaisance délivrés par certainsmédecins de ville.

- Les contre-visites ciblent principalement lesarrêts perlés, à certains moments del’année (post-vacances, post week-end,etc.) pour des motifs de maladie ordinairemais se heurtent aux contraintes detemporalité (délais de réactivité pourenclencher un contrôle face à une duréetrès courte de l’arrêt).

- Rappel de la règle statutaire : « L'autoritéterritoriale peut faire procéder à toutmoment à la contre-visite du demandeurpar un médecin agréé ; le fonctionnaire doitse soumettre, sous peine d'interruption duversement de sa rémunération, à cettecontre-visite. » (Cf. Article 15 alinéa 2 dudécret n°87-602 du 30 juillet 1987 modifiérelatif au régime de congé de maladie desfonctionnaires territoriaux).

- Les gains directs attendus parla mise en œuvre des contre-visites médicales : vérifier la validité d’un

point de vue médical d’un arrêt de travail en cours

prévenir et anticiper une prolongation d’arrêt non justifiée, voire justifier

une demande de réintégration avant le terme

de l’arrêt.

- Gains symboliques forts : lescollectivités interrogées ont deplus en plus recours auxcontre-visites qu’ellesconsidèrent comme un moyende faire passer un messageaux agents. Qu’il s’agisse desagents en arrêt ou de leurscollègues en activité, lacollectivité montre qu’ellecontrôle et qu’elle ne laissepas des pratiques abusivesprospérer.

Les contre-visites contribuentà préserver la motivation desagents au travail en veillant à

- Manque de réactivité dû aux : Délais d’envoi des arrêts : tout agent dispose d’un délai de 48 heures

pour transmettre son arrêt à sacollectivité employeur. Ce délai rendsouvent les contre-visites inopérantesen matière d’absences courtes etperlées, puisqu’aucune contre visitene peut être ordonnée avant la réceptionde l’arrêt. Faiblesses des moyens sur certains territoires : les médecins

agréés sont parfois trop peunombreux et la collectivité peine àles faire intervenir dans des délaissuffisants.

Donc point de vigilance pour lacollectivité qui pratique les contre-visites : disposer d’une procédure claireet très réactive (notamment pour éviterles pertes de temps entre site central etantennes territorialisées) ainsi que desressources allouées (ex : constitutiond’une cellule au sein de la DRH encharge du déclenchement descontrôles).

- Manque d’efficacité : la très grandemajorité des contre–visites se conclut,au regard des différents retours

Un très grand nombre decollectivités met désormaissystématiquement ou dumoins très fréquemment enplace des contre-visitesmédicales : CD de Loire-Atlantique (44), les villeset/ou agglomérations deSaint Herblain, Poitiers,Reims, Strasbourg, LeMans …

En 2014, la DRH de la villede Poitiers a contacté leconseil de l’ordre desmédecins pour le sensibilisersur les impacts négatifs desabsences pour la collectivité.Depuis, il semblerait quedavantage de contre-visitesaboutissent à une infirmationdes arrêts.

La métropole européennede Lille invoque sa politiquede contre-visites comme unlevier permettant le maintiend’un absentéisme faible enmaladie ordinaire.

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un traitement équitable dechaque agent et à un suivi desituations perçues commeabusives.

d’expérience, par une confirmation del’arrêt prononcé par le médecin de ville. Cela s’explique notamment par le faitque : culturellement les médecins ne sontpas habitués à contredire les diagnostics d’un(e) confrère/consœur ; Certaines pathologies sont difficiles à apprécier et donc à contester (ex : mal de dos). Par ailleurs, certaines collectivités pointent un lien insuffisant entre la médecine agréée et la collectivité, le médecin contrôle serait peu sensibilisé au contexte de la collectivité.

- Eviter la stigmatisation de certainsservices ou agents : dans certainescollectivités, les contre-visites sontmises en œuvre à la demande du chefde service ou du directeur ce qui peutconforter un sentiment d’inégalité detraitement entre tous les services etdonc entre tous les agents.Il convient donc de s’assurer que lescontre-visites sont enclenchées demanière systématique quelle que soitla direction ou l’agent concerné.Une autre solution pourrait consisterà substituer aux contre-visitesautomatiques un système de contre-visites aléatoires et régulières moinscoûteux pour la collectivité etgarantissant une égalité de traitemententre tous les agents, puisqu’ils

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pourraient tous faire l’objet de cescontrôles, quel que soit le motif de leurarrêt et leur service d’appartenance. Ce dispositif n’interdit pas toutefois deprévoir une possible saisine par lesdirecteurs souhaitant engager unecontre-visite à destination de certainsagents, la DRH jouant dans ce cadre unrôle de filtre et conservant le pouvoir deproposer la contre-visite à l’autoritéterritoriale.

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6. DES LEVIERS POTENTIELS NÉCESSITANT EX ANTE DES ÉVOLUTIONS DU CADRE RÉGLEMENTAIRE

Pistes deréflexion

Objectifs et conditions de mise en œuvre Avantages / Gains potentiels Points de vigilance /Limites/Obstacles éventuels

Quelles évolutionsréglementaires seraient

nécessaires et quelspartenaires pourraient

éventuellement êtremobilisés ?

1 – Repenser la relation et les missions de la chaine médicale notamment entre médecine de ville, médecins agréés et représentants de la collectivité (DRH)

1a - Intégrer un module de sensibilisation au secteur public (médecine statutaire, spécificités) dans la formation des médecins deville

Il s’agit de proposer d’intégrer au parcours deformation des médecins généralistes un modulethéorique et éventuellement pratique (ex : un staged’immersion dans un service RH d’une collectivitétraitant du suivi des absences et des reclassementsd’agents) consacré aux spécificités et aux enjeux dusecteur public (notamment le statut).

Les objectifs sont de mieux faire connaître auxfuturs médecins de ville les contraintestechniques (expertise et prévention) et statutaires,ainsi que les conditions de travail d’agents publicsqu’ils seront amenés à suivre et soigner durant leurcarrière.

- Doter les futurs praticiens d’uneculture et d’une connaissance dufonctionnement du secteur public ;

- Créer des temps d’échange pourfaciliter la nécessaire conciliationentre secret médical et contraintesprofessionnelles du secteur public.

- Une telle démarche ne doitpas être perçue comme uneremise en cause de lapratique médicale et del’indépendance des médecins.Intégrer un module dédié austatut et aux métiers de lafonction publique doitproposer un contenupédagogique co-construit etvalidé par les différentsacteurs concernés par cettethématique (corps enseignant,représentants de la médecinepréventive, de DRH decollectivités)

- Solliciter et associer leConseil de l’ordre desmédecins ; desreprésentants du corpsenseignant en faculté demédecine ainsi que desreprésentants du ministèrede l’Enseignement supérieurafin de proposer d’intégrerun tel module dans leparcours de formation desmédecins.

1b- Revoir lesystème de formation et de désignation des médecins agréés

- Rappel de l’état du droit :Actuellement, en application du décret n°86-442 du14 mars 1986, la liste des médecins agréésgénéralistes et spécialistes est établie dans chaquedépartement par le préfet sur proposition dudirecteur général de l'agence régionale de santé(ARS), après avis du Conseil départemental del'ordre des médecins et du ou des syndicats

- Améliorer la connaissance dumonde de la médecine agréée desenjeux, du fonctionnement et descontraintes des collectivités,notamment en matièred’accompagnement et dereclassement des agents.

- S’agissant d’une réformeimpactant des praticiensastreints au secret médical etexerçant des fonctionssensibles au bénéfice desagents, il conviendrait deconstruire la démarched’évolution de cet agrément

- Un travail de concertationserait nécessaire avec lesreprésentants de l’Etat(ARS, préfecture) et ducorps médical (conseildépartemental de l’ordre desmédecins, syndicats…),ainsi que les enseignants

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départementaux des médecins.

Les médecins agréés sont choisis, sur leur demandeou avec leur accord, parmi les praticiens âgés demoins de soixante-treize (73) ans ayant au moinstrois ans d'exercice professionnel, dont, pour lesgénéralistes, un an au moins dans le départementpour lequel la liste est établie.

Cet agrément est donné pour une durée de troisans, renouvelable. Aucune formation n’est obligatoire.

Les collectivités ne sont donc pas associées d’unemanière ou d’une autre aux nominations desmédecins agréés.

- Propositions d’évolution du système dedésignation et des conditions d’exercice desmédecins agréés : Nomination ou renouvellement : il pourrait

être proposé d’associer les collectivités à ladésignation et au renouvellement de la liste desmédecins agrées à l’échelle du département (ex :possibilité de conférer aux centres de gestion undroit de formuler un avis motivé éventuellementcontraignant sur les noms proposés par l’ARS).La question de la participation des CDG dans lanomination des médecins agréés se pose avecd’autant plus de force que les médecins siégeantau comité médical et à la commission desréformes sont désignés parmi les médecinsagréés nommés par le préfet.

Durée d’exercice des fonctions : instituer

- Former les médecins agréés etémettre un avis sur leur nominationet leur renouvellement permettrontde prévenir le phénomène dedémotivation ou du moins demoindre investissement quecertains médecins peuventexprimer.

- Attirer de nouveaux profils et destalents pour des missionsessentielles au bien-être desagents ainsi qu’à la continuité duservice public rendu par lescollectivités.

(modalités de nomination,formation…) avec l’ensembledes acteurs concernés.

- Il conviendrait de prendre encompte les situations trèscontrastées entre lesdifférents territoires dontcertains ruraux ou urbainsconstituent de véritablesdéserts médicaux. Lesvocations pour devenirmédecins agréés y sontencore plus difficilesqu’ailleurs. La réforme dusystème de médecins agrééspourrait intégrer desmodulations/adaptationsdans les conditions denomination (possibilité desolliciter des prolongationspour les médecins atteignantl’âge limite) et derémunération (majoration oubonification de leurshonoraires selon un barèmetenant compte des contraintesparticulières d’exercice deleurs missions).

proposant actuellement uneformation en médecinestatutaire (Paris, Lyon…).

- S’agissant des médecins encharge d’expertiser desagents en position d’activitéou avant leur recrutement, ilpourrait être opportund’associer les organisationssyndicales à la démarcheengagée.

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un système permettant un renouvellement plusfréquent des médecins agrées grâce à unelimitation d’âge (ex : abaisser la limite d’âge enl’alignant sur l’âge légal ou l’âge limite de départ àla retraite).

Instituer une obligation de formationpréalable à toute nomination : il pourrait êtreproposé d’imposer à tout médecin agréé de suivreen amont de sa nomination une formationobligatoire en matière de médecine statutaire.Objectifs :

Mieux connaître le fonctionnement et les contraintes propres au

secteur public, Contribuer à harmoniser les

pratiques des médecins agréés sur tout le territoire,

Permettre une montée en compétences d’une médecine encore insuffisamment valorisée.

Pour les médecins agréés bénéficiant d’unrenouvellement de leur nomination, une formationcomplémentaire avant l’établissement de la nouvelleliste pourrait être instituée sous la forme d’une miseà jour des connaissances.

Revaloriser les honoraires perçus par lesmédecins agréés à l’occasion de leurs expertises :les honoraires facturés sont aujourd’huiinsuffisamment attractifs au regard du tempspassé (ex : selon un médecin agréé interviewé, 4heures de consultations en moyenne sontnécessaires pour une retraite pour invalidité) par

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rapport aux expertises ordonnées par un tribunalcivil par exemple. Cette faible valorisationfinancière contribue également au manqued’attractivité et de renouvellement des médecinsagréés.

1c- Octroyerla possibilitéaux DRH de venir échanger sur les dossiers examinés enComité médical et Commissiondes réformes uniquement lorsqu’il est question de reclassement pour inaptitude etaménagement des conditions de travail

- L’objectif d’une telle proposition est de conforterla logique partenariale entre les acteurs desanté et la collectivité employeur (DRH) afin defaciliter la reprise d’activité d’un agent dont lasituation médicale nécessite desaménagements de poste, voire unreclassement.

- En l’espèce, la possibilité octroyée aux DRH outout expert de la collectivité désigné à cet effet,qui le souhaitent de venir échanger avec lecomité médical ou la commission des réformesserait exclusivement limitée aux questions liéesau reclassement des agents. Les DRHpourraient ainsi mieux comprendre lespréconisations formulées par des médecins quide leur côté pourraient davantage être alertésen cas de recommandations contradictoires oudifficiles à mettre en œuvre.

- Les DRH ne seraient en revanche toujours pasautorisés à assister ou venir échanger lorsque lecomité médical ou la commission des réformesseraient amenés à apprécier des questions oud’éléments purement médicaux (ex :autorisation de reprise à temps partielthérapeutique, prolongation du congé maladieordinaire au-delà des 6 mois…).

- Cette évolution n’induirait donc aucunemodification de la composition de ces deuxinstances, ni de leurs missions.

- Faciliter le dialogue, lacompréhension entre les acteursde santé et la collectivitéemployeur dans l’intérêt de l’agent(améliorer les conditions de sareprise) ;

- Prendre davantage en compte lescontraintes qui pèsent sur lescollectivités en matière dereclassement (limitation du nombrede postes disponibles dans lecadre d’un reclassement, difficultéstechniques ou financières àréaménager un poste enrespectant toutes lespréconisations médicales tellesque formulées par le comitémédical ou la commission desréformes).

Il conviendrait de définir etcirconscrire trèsprécisément les cas et lesconditions dans lesquels lesreprésentants de la collectivitéemployeur (DRH) pourraientvenir assister et échanger afinque leur participation nevienne pas contredirel’indépendance et le secretmédical indispensables à cesdeux instances.

La participation des RHnécessiterait au préalable uneévolution du cadre réglementairedéfinissant le fonctionnement ducomité médical et de lacommission des réformes.

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2- Encadrer les droits des agents pour mieux les concilier avec les contraintes de service public et dans un souci d’équité avec les salariés du secteur privé2a- Questiondu droit à congés à la suite d’un arrêt : envisager un plafonnement

En application de la jurisprudence communautaire(Cf. arrêt CJUE C282/10 du 24 janvier 2012), lamaladie compte pour l’acquisition des congés payésdans certaines limites :"tout travailleur (…) en congé de maladie (…) nesaurait voir affecté son droit au congé annuel payéd'au moins quatre semaines".Sur ce terrain, le droit n’est pas encore stabilisé,puisque dans un arrêt du 13 mars 2013, la Cour deCassation (Cf. arrêt Cour de Cassation n° 11-2285du 13 mars 2013) a contredit la Cour de Justice del’Union Européenne en considérant que lasuspension du contrat de travail dans le cadre d’unarrêt maladie ne permettait pas l’acquisition decongés payés.Cette règle posée par le juge européen suscite eneffet de nombreuses difficultés pratiques en termesd’organisation de service, en particulier lorsquel’agent concerné bénéficie d’un retour en mi-tempsthérapeutique. L’encadrement direct connaît en effetde grandes difficultés, voire une certaine gêne àrefuser la demande de pose de l’intégralité descongés d’un agent qui revient d’arrêt maladie.Il pourrait donc être proposé au législateur depréciser et sécuriser le cadre juridique dans le sensd’une réduction, ou du moins d’une modulation desdroits à congés pour les agents en situation dereprise d’activité.Afin qu’une telle évolution ne soit pas perçuecomme une sanction ou une discrimination contredes agents de retours d’arrêt maladie, il pourrait êtreproposé, non pas de supprimer le droit à congésmais d’envisager la fixation d’un plafond (ex : moitiédes droits à congés) et de renforcer les conditions

- Réduire les risques dedésorganisation de service à lasuite de la reprise d’un agent ;

- Réduire les durées d’absence sansdiscontinuité d’un agent.

- L’adoption d’une telleévolution devrait concilier lescontraintes de service publicet le nécessaire respect dudroit des agents.

- Il conviendrait de ne pasoublier le caractère trèsparticulier des arrêtsmaladies : les agents ne sonteffectivement pas en activité(pas de service fait) mais nesont pas pour autant encongés.

- L’encadrement (plafonnement+ aménagement) éventuel,dans ses modalités se devraitalors de tenir compte de cetaspect.

Une telle évolution nécessiteraitl’intervention du législateur maisaussi un dialogue avec le jugeeuropéen.

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permettant à la collectivité employeur d’aménager lapose de ces congés afin de les rendre compatiblesavec les contraintes de service (ex : conforter dansla pratique le droit de refuser la pose de l’intégralitédes congés en une fois).

2b- Rétablir le jour de carence ? Retour sur les élémentsdu débat

Plus de 50% des participants au questionnaireréalisé par les élèves-administrateurs et un nombreimportant de DRH rencontrés ont préconisé lerétablissement du jour de carence tel qu’il avait étéinstitué et mis en œuvre en 2013, ce dernier ayanteu, selon ces derniers, un effet notable sur lenombre de jours d’absences. Selon eux, la fréquence des arrêts courts avait eufortement tendance à baisser dans leur collectivité.En revanche, certaines collectivités ont constatédans le même temps une augmentation des arrêtsplus longs, laissant supposer que certains agents« maximisaient » leurs absences en les prolongeantautant que possible afin de «compenser » aumaximum la perte de ce jour de carence nonrémunéré.

D’autre part, certains DRH ont souligné le manquede recul permettant d’apprécier les effets réels d’unetelle mesure dans le temps. En effet, personne n’est en mesure de confirmer oud’infirmer que les agents finiraient par neutraliserl’effet du jour de carence après trois ans ou plus demise en œuvre.

Sous toutes ces réserves et en tenant compte ausside l’impact financier qu’il pourrait induire pourcertains agents, parmi les moins rémunérés (cadreC essentiellement), se pose donc pour certainsacteurs la question d’un éventuel rétablissement du

- Envoyer un message fort endirection des agents afin de lesresponsabiliser ;

- Sanctionner les arrêts abusifs etrépétés ;

- Faciliter l’organisation des servicesqui sont parfois grandementimpactés dans leurs missions parles absences perlées de certainsagents.

- Permettre de procéder à deséconomies sur les dépenses depersonnels des collectivitéspuisque ces dernières continuentde prendre en charge le traitementde leurs agents titulaires absents,soit directement (auto-assurance)soit indirectement (contratd’assurance avec des primes dontles taux sont fonction desstatistiques de sinistralité)contrairement au secteur privédans lequel les indemnitésjournalières sont prises en chargepar la sécurité sociale.

- Il convient de mesurer etprendre en compte lesconséquences financièresd’une telle mesure pour lesagents arrêtés (perte depouvoir d’achat) ainsi que lesentiment de double peine(problème de santé avec desconséquences financières)que certains pourraientressentir.

- Le jour de carence aura pourconséquence de sanctionnertout à la fois les éventuelsarrêts abusifs et ceux justifiés.

- Se pose également laquestion de la dissociationdes mesures appliquées enfonction de la nature desarrêts (maladie ordinaire,CLM, CLD…) afin de ne paspénaliser les agents victimesde pathologies lourdes.

- Le rétablissement du jour decarence supposel’intervention du législateur. Ils’agit d’une mesureréglementaire résultant d’unchoix politique.

- Un état des lieux avant sonéventuel rétablissement ainsiqu’un bilan objectivépourraient être réalisés parle conseil supérieur de lafonction publique.

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jour de carence dans la fonction publique afin depouvoir expérimenter ses effets dans le temps enmatière de lutte contre l’absentéisme.

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CONCLUSION

Partagées par l’ensemble du monde territorial, les préoccupations actuelles générées par l’augmentation del’absentéisme nécessitent une objectivation du phénomène. A ce titre, un tableau de bord partagé présentantdes données homogènes et comparables constitue un enjeu d’importance.

De nombreuses structures exercent aujourd’hui des fonctions d’observatoire des données relatives à lafonction publique. Le présent rapport propose en conséquence un format pouvant alimenter un débat sur lamise en place d’indicateurs communs. Toutefois, afin de trouver une pleine utilité, une certaine vigilance doitêtre portée aux conditions de collecte et de traitement des données ainsi partagées ainsi qu’à la taille del’échantillon de collectivités ainsi observées.

Au-delà de la seule mesure, la question des actions à mettre en œuvre afin d’assurer une résorption du tauxd’absentéisme est posée dans un nombre croissant de collectivités, ce dont témoigne notamment, le nombred’études ou missions proposées aux élèves de l’INET sur ce sujet.

Le présent rapport s’est donc efforcé de recenser certaines mesures mises en avant par les collectivitésauditionnées. Ces mesures peuvent servir d’exemple à d’autres collectivités territoriales. Afin d’assurer la miseen œuvre d’un plan d’action efficace, il apparaît nécessaire toutefois de respecter certaines exigences.

Il s’agit en premier lieu d’adapter les mesures au contexte local, à l’histoire de la structure et au territoirecomme à la ligne politique impulsée au sein de la collectivité. Cette exigence rend difficilement généralisableune pratique ayant eu des effets positifs dans une collectivité donnée.

En second lieu, il convient d’engager la collectivité dans une démarche de long terme, à porter, animer etactualiser d’année en année. Une démarche originale pourrait être en outre d’engager certainesexpérimentations.

Face à un phénomène structurant et complexe mêlant enjeux humains et organisationnels, chaque collectivitésera ainsi amenée à mobiliser divers leviers avec des degrés d’intensité variables tout en tenant compte ducontexte, en ayant pour objectif d’assurer la continuité du service public.

BIBLIOGRAPHIE

Documentation générale :

Alma Consulting, Baromètre de l’absentéisme, 6e édition, 2013

CIG Petite Couronne, Observer pour agir, les familles d’indicateurs en ressources humaines, mode d’emploi ,2009

Direction générale de l'administration et de la fonction publique, Rapport annuel sur l’état de la fonctionpublique – Faits et chiffres, 2015 Delphine LERAY, Lutter contre l'absentéisme - Outils et méthodes, Dossiers d’Expert, Territorial Editions, 2014 Bérengère POLETTI, Rapport relatif aux arrêts de travail et aux indemnités journalières, Assemblée nationale,avril 2014 SOFAXIS, « Panorama des absences au travail pour raison de santé dans les collectivités territoriales en2014 », novembre 2015

Rapports rédigés par des élèves administrateurs territoriaux :

Emile BLAISON, La mise en place d’un plan de lutte contre l’absentéisme à la Ville de Saint-Ouen , octobre2015

Mathilde ROUILLE, Analyse de l’absentéisme au Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, octobre 2015

Pauline SCHAMING, L’absentéisme à la Ville de Grenoble : constats, comparaisons, pistes d’action, octobre2015

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QUESTIONNAIRE ADRESSÉ AUX COLLECTIVITÉS

ETUDE ABSENTEISME ADRHGCT.pdf

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COLLECTIVITÉS AYANT RÉPONDU AU QUESTIONNAIRE

ETUDE ABSENTEISME ADRHGCT - Google Forms.pdf

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LISTE DES ACTEURS AUDITIONNÉS

Collectivités territoriales

Communauté urbaine de DunkerqueConseil départemental de Loire-AtlantiqueConseil départemental de Seine-Saint-DenisConseil départemental du Val-de-MarneConseil régional des Pays de la LoireMétropole européenne de LilleVille de LyonVille de Saint-DenisVille de Saint-HerblainVille de SuresnesVille du MansVille et agglomération de Laval

Centres de gestion

Centre de gestion du NordCentre de gestion du RhôneCentre interdépartemental de gestion de la petite couronne

Autres

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