etude de la pêche artisanale sur la côte catalane · la pêche artisanale est représentée par...

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Université de Perpignan Via Domitia Master 2ème année "Biologie, Chimie, Environnement" Spécialité professionnelle "Biodiversité et Développement Durable" Etude De La Pêche Artisanale Sur La Côte Catalane NEVEU Reda Année Universitaire 2009/2010 Sous la direction de Philipe LENFANT, Maître de Conférence EPHE UMR 5244 CNRS-EPHE-UPVD (Perpignan) Centre de Biologie et d’Ecologie Tropicale et Méditerranéenne

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Page 1: Etude De La Pêche Artisanale Sur La Côte Catalane · La pêche artisanale est représentée par l’ensemble des navires de pêche, hormis les chalutiers, les thoniers-sardiniers

Université de Perpignan Via Domitia

Master 2ème année "Biologie, Chimie, Environnement"

Spécialité professionnelle "Biodiversité et Développement Durable"

Etude De La Pêche Artisanale

Sur La Côte Catalane

NEVEU Reda

Année Universitaire 2009/2010

Sous la direction de Philipe LENFANT, Maître de Conférence EPHE

UMR 5244 CNRS-EPHE-UPVD (Perpignan)

Centre de Biologie et d’Ecologie Tropicale et Méditerranéenne

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Sommaire

Remerciements ..................................................................................................................................... 1

Introduction .......................................................................................................................................... 2

Matériel et Méthodes ........................................................................................................................... 5

I) Présentation de la zone d’étude ................................................................................................. 5

II) Techniques de pêche ................................................................................................................. 6

III) Base de donnée ...................................................................................................................... 8

IV) Travail de terrain - méthode photo ........................................................................................ 8

V) Analyse des données ................................................................................................................. 9

Résultats & Discussion ...................................................................................................................... 11

I) Validation de la méthode photo .............................................................................................. 11

II) Description des métiers ........................................................................................................... 12

III) Analyse globale des débarquements.................................................................................... 12

1) Analyse temporelle .............................................................................................................. 13

2) Analyse spatiale ................................................................................................................... 14

IV) Analyse des débarquements par métiers ............................................................................. 15

1) Analyse spatiale ................................................................................................................... 15

2) Analyse spatiale approfondie du métier Rougetière ............................................................ 21

Conclusion ......................................................................................................................................... 23

Bibliographie ...................................................................................................................................... 24

Annexes .............................................................................................................................................. 25

Remerciements

A ma femme Dévora et à mon fils Caleb, qui est né le 6 août 2010.

A ma collègue Anna pour son bon boulot et sa bonne humeur malgré toutes ces aventures

qui ont donné du piment à ce stage !

A Philipe, Gilles et à toute l’équipe du labo pour leur aide et leur soutien, toujours dans la

joie et la bonne humeur. =)

A tous ceux qui ont participé de près ou de loin à ce projet. Merci Irma pour avoir tenue bon

avec l’administration !

Et bien-sûr aux pêcheurs sans qui cette étude ne serait pas possible. Merci pour votre

sympathie, votre générosité et pour tout ces bons moments que nous avons partagés ensemble.

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Introduction

« Les animaux aquatiques, et tout spécialement les animaux marins, sont protégés de la

destruction de leur espèce par l'homme. Leur multiplication est tellement rapide, et leurs moyens

d'échapper à la poursuite ou aux pièges sont si grands, qu'il est invraisemblable que l'homme soit

capable d'exterminer complètement l'une quelconque de ces espèces. » (Lamarck, 1809).

Et pourtant, ce qui semble avoir été une certitude scientifique au début du XIXème

siècle

pourrait malheureusement être considéré d’une grande naïveté à l’aube du XXIème

. Avec le début de

l’industrialisation (au XIXème

) et de la pêche industrielle (à partir des années 50), le milieu marin a

vu le commencement de son déclin (Worm et al, 2006, Pauly, 2008) (fig.1). De nos jours, la plupart

des écosystèmes marins sont menacés et beaucoup sont dans un état critique. Par exemple,

concernant l’Atlantique Nord, le nombre de la plupart des grands prédateurs a été réduit au point

que leur rôle dans l’écosystème reste insuffisant (Briggs, 2008).

Figure 1 : Augmentation de la pression de pêche à partir des années 50 (Pauly, 2008)

Le contexte économique et social mondial actuel rend les choses difficiles (hausse du prix

du pétrole, demande croissante en produits de la mer, etc.). Cela a pour conséquence une

augmentation globale de l’effort de pêche (immersion de plus de matériel sur des durées plus

longues, équipement de plus en plus moderne) et une expansion des pêcheries (au niveau

géographique, bathymétrique et taxonomique) (Pauly et al, 2003, Pauly, 2008, 2009). Selon

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certaines estimations, et si la tendance actuelle se maintient, il est attendu un épuisement global des

stocks de tous les taxons actuellement pêchés avant 2050 (Worm et al, 2006). Malgré quelques

controverses (Holker et al, 2007), cette théorie reste préoccupante.

Nous pouvons ajouter à cela les conséquences du réchauffement climatique et des

différentes sources de pollution et de destruction d’habitats (ex : marée noire dans le golfe du

Mexique). En effet, l’augmentation de température des eaux entraine de grands bouleversements

dans l’écosystème planétaire : déplacement de nombreuses espèces en latitude et/ou profondeur,

altérant les interactions dans les communautés. Les espèces ne pouvant s’adapter rapidement

(cycles de vie longs), sont mises en danger, menaçant la biodiversité marine (Perry et al, 2005).

Une des préoccupations majeures existant dans le domaine halieutique est le chalutage. En

effet, cette pêche non-sélective émet de nombreux rejets (environ 27 à 67% des captures au niveau

mondial, représentant 8 à 20 millions de tonnes par an) et a un effet désastreux sur les fonds

(Jacquet & Pauly, 2008). De plus, l’obligation de pêcher au delà de 3 miles nautiques des côtes

(environ 5,5 Km) n’est pas toujours respectée, provoquant des conflits d’usages avec les pêcheurs

« petits métiers » (arrachage des filets, épuisement des stocks, etc.).

La pêche artisanale est représentée par l’ensemble des navires de pêche, hormis les

chalutiers, les thoniers-sardiniers et les navires pratiquant la pêche au « lamparo » (Farrugio & Le

Corre, 1984). Elle rassemble de multiples pratiques ou « métiers » définies par le type d’engin

utilisé et par les espèces principalement ciblées. Cette grande diversité de métiers permet un

meilleur maintien de l’écosystème côtier. L’armement des bateaux de pêche artisanale

n’endommage que de façon minime les fonds marins et les rejets de pêche sont faibles. La pêche

artisanale est préférable à la pêche industrielle sur de nombreux points. Un exemple au niveau

mondial : les bateaux « petits métiers » capturent 4 fois plus de poisson par tonne de carburant

consommé que les bateaux industriels, et ce, créant 25 fois plus d’emploi (Jacquet & Pauly, 2008).

Ces problèmes se retrouvent aussi en Méditerranée. Cette mer semi-fermée subit une forte

pression anthropique (bordée de 21 pays / 150 millions d’habitants sur le littoral / première

destination touristique mondiale / trafic maritime dense). Notre étude concerne la Côte Catalane

Française, aussi appelée Côte Vermeille, dans le Golfe du Lion (Nord-Ouest de la Méditerranée).

Au Nord de cette côte, des récifs artificiels ont été immergés en 2005 afin de tenter

d’apporter des solutions. Ces récifs ont été répartis en 6 zones entre 17 et 23 m de profondeur (cf.

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fig. 3). Dans chaque zone (1200 m²), 3 types de récifs artificiels ont été installé de manière aléatoire

(10 buses, 12 dalots et 6 amas chaotiques par zone, Annexe 1). Le placement s’est effectué sur un

quadrillage permettant de conserver leur position pour les suivis (fig. 2). En plus de protéger contre

le chalutage illégal, les récifs artificiels ont pour but de favoriser le renouvellement des stocks

halieutiques. Les pêcheurs semblent satisfaits mais il faut encore confirmer si ces récifs produisent

de la biomasse ou s’ils ne font que la concentrer (Lenfant et al, 2008, Pastor, 2008).

Figure 2 : Positionnement des différents modules au sein d’une zone de récifs artificiels (Lenfant et al, 2008)

La pêche « petits métiers » possède tous les atouts pour nous permettre de développer une

pêche durable (Forcada et al, 2010). Cependant, elle reste encore mal connue du fait de sa grande

complexité. Ce stage s’inscrit dans un programme d’étude initié en 2007 par Philipe LENFANT

(Maître de Conférence EPHE). Le travail a été effectué en binôme avec Anna MILLER (étudiante

de Master). Nous sommes la quatrième équipe travaillant sur le sujet (Larénie, 2007, Gabaud, 2008,

Bay, 2009, Defranoux, 2009).

Les objectifs de cette étude :

- Caractériser la pêche artisanale sur la côte Catalane afin de pouvoir développer des moyens

de gestion pertinents. Cela s’intègre parfaitement avec le projet de parc naturel marin sur la

côte Vermeille qui devrait se finaliser l’année prochaine (Annexe 2).

- Etudier les effets des récifs artificiels de Leucate-Barcarès sur la pêche et sur

l’environnement. L’objectif à long-terme serait de pouvoir immerger d’autres récifs

artificiels, notamment au large d’Argelès ou de Saint-Cyprien.

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Matériel et Méthodes

I) Présentation de la zone d’étude

La côte Vermeille s’étend principalement dans les Pyrénées-Orientales, avec une petite

partie dans l’Aude (Port-Leucate et sa falaise). Cela représente environ 85 Km de côte, comprenant

3 grands habitats type : côte rocheuse (du sud d’Argelès jusqu’à la frontière Franco-espagnole), côte

sableuse (de Leucate à Argelès) et étang (Lagune de Salses-Leucate) (Pastor, 2008) (fig. 3).

Nous avons travaillé sur 5 des 7 ports de pêche de la côte. Il serait intéressant de pouvoir

étendre l’étude aux pêcheurs de Canet et Banyuls lors des années qui suivront. Banyuls est un port

très intéressant car il permettrait d’avoir des données liées à la réserve marine de Cerbère-Banyuls :

650 hectares de réserve partielle (pêche artisanale autorisée sous réglementation) et 65 hectares de

réserve intégrale (pêche interdite). Il serait très intéressant de pouvoir approfondir les connaissances

concernant l’effet réserve et d’étudier les avantages d’une gestion concertée avec les pêcheries

locales (Forcada et al, 2009, Guidetti & Claudet, 2009, Stobart et al, 2009).

La figure 3 présente aussi

la zone des 3 milles (délimitant la

bande côtière où le chalutage est

interdit), les roches isolées

(entourées de sable ou vase) et

les 6 zones comportant des récifs

artificiels.

Figure 3 : Présentation de la zone

d’étude

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II) Techniques de pêche

Les pêcheurs « petits métiers » utilisent de nombreux types d’engins de pêche. Certains sont

spécialisés sur une technique de pêche et d’autres préfèrent pratiquer plusieurs métiers différents

afin d’offrir plus de choix à leur clients. Voici les engins rencontrés lors de notre étude :

Les filets

Les filets sont lestés afin de pouvoir reposer sur le fond (les filets sont calés). Des

flotteurs permettent de maintenir le filet en position verticale (fig. 4). A chaque extrémité du filet on

trouve une ancre pour la stabilisation et une bouée de surface pour signaler la position. Il existe des

filets dérivants (les flotteurs compensent les lests et permettent au filet de se trouver entre deux

eaux) mais ils ne sont pas utilisés dans la région. En général les filets sont calés en fin d’après-midi

et levés le lendemain à l’aube. Les filets sont les engins majoritairement utilisés par les pêcheurs.

Figure 4 : Positionnement d’un filet de pêche (© Ifremer/Deschamps)

o La nappe droite (ou filet maillant, ou filet haut)

La maille du filet permet de cibler le calibre du poisson recherché. En effet, les poissons

sont pris au piège lorsqu’ils passent la tête dans une maille et restent coincés au niveau des

opercules (fig. 5). Les poissons plus petits passent au travers alors que les plus grands « glissent »

sur la toile sans être attrapés. Ce type de filet est surtout utilisé pour les poissons pélagiques (de

pleine eau) ou démersaux (vivants à proximité du fond).

Figure 5 : Fonctionnement de la nappe droite (© Ifremer/Deschamps)

o Le trémail

Le trémail est un filet composé de 3 voiles : une voile centrale comparable à la voile des

filets maillants et deux voiles externes à très grande maille. Les voiles extérieures ne posent pas de

problèmes au poisson directement. En effet, le poisson est pris au piège par emmêlement : il passe

la première voile facilement, commence à s’emmêler dans la voile centrale et finalement reste

prisonnier dans une poche en tentant de passer la dernière voile (fig. 6). Ce type de filet est utilisé

pour les poissons benthiques (vivants sur le fond) mais aussi pour les crustacés et les mollusques.

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Figure 6 : Fonctionnement du trémail (© Ifremer/Deschamps)

o Le filet combiné

Ce filet est composé en partie haute d’une nappe droite et en partie basse d’un trémail. Il

permet d’attraper tous types de poissons.

Technique du « cabribouc » (la chèvre et le bouc en Catalan) : le combiné est positionné en

bord de plage et orienté vers le large. Une nappe droite est disposée en arc de cercle autour de

l’extrémité coté large. Cela permet d’attraper les poissons tentant contourner le combiné. Seul un

pêcheur pratique cette technique dans la zone d’étude.

Les pots à poulpes

Les pots sont fixés à un bout et sont immergés comme

des filets (généralement on trouve plusieurs centaines de pots

par engin). Les poulpes (Octopus vulgaris) y trouvent refuge

et s’y installent. Ils sont alors capturés lors de la levée. Les

pots sont souvent immergés plusieurs jours voir plusieurs

semaines (fig. 7).

Figure 7 : Pots à poulpes

Les nasses

Les nasses sont souvent utilisées pour capturer des congres (Conger conger). Ils sont pris au

piège dans une cage dotée d’un appât. Les nasses sont immergées pendant plusieurs jours (fig. 8).

Figure 8 : Nasses (© Ifremer/Deschamps)

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La palangre

La palangre est un ensemble d’hameçons (plusieurs

centaines) fixés à une ligne mère par une ligne secondaire. Il existe

plusieurs types de palangre selon les espèces ciblées : « dérivante »,

« de fond » et « mixte ». Cette technique est très peu pratiquée ici

car nécessitant beaucoup de travail de préparation à terre (fig. 9).

Figure 9 : Rangement des lignes de palangre

La senne

La senne est un filet spécial permettant la pêche à la battu. Le principe est de repérer un banc

de poisson et de l’encercler rapidement avec le filet. La partie basse de la senne se referme afin de

piéger le poisson lors de la levée. C’est une technique peu pratiquée par les « petits métier ».

III) Base de donnée

Cette base à été réalisée en 2008 sous Microsoft Access (format de fichier Access 2002-

2003). Elle contient de nombreuses données recueillies durant 4 années de terrains qui sont

organisées en « tables » (Annexe 3) (le fichier, « .mdb », contient environ 30 Mo de texte).

L’ensemble de la base s’articule autour de la table principale « Opérations ». Celle-ci contient les

principales informations, classées par opération ou « coup de filet ». Les autres tables permettent

d’accéder à des données détaillées, indispensables aux travaux d’analyse.

IV) Travail de terrain - méthode photo

Les sorties terrains ont commencé fin mars. Le protocole de prise d’informations a été long

à mettre en place car ce type d’étude est complexe sur le terrain. Le premier défi a été le travail de

communication avec les pêcheurs qui, dans certains cas, étaient agacés de voir les étudiants pour la

quatrième année consécutive. En effet, les travaux des années précédentes ont demandé de

nombreuses prises de taille et poids des individus pêchés, entrainant une gêne vis-à-vis des pêcheurs

(notamment lors de la saison estivale lorsqu’il y a beaucoup de clients). Cependant, ce gros travail

de mesures nous a permis de développer un protocole plus léger cette année et donc de limiter la

gêne. En plus de cela nous avons fait imprimer des T-shirt et un poster transportable afin

d’améliorer la communication avec le grand public (Annexe 4). Les pêcheurs ont été très satisfaits

de cette démarche et ont demandé des copies miniatures à leur laisser.

Grâce aux données recueillies lors des années précédentes, nous avons mis en place une

méthode de mesure par photographie. Ma collègue prenait des photos des étals de vente en y

plaçant une équerre graduée. Pendant ce temps je pouvais identifier et compter les individus et

recueillir les informations concernant le déroulement de la pêche auprès du pêcheur (Annexe 5). De

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retour au labo, nous pouvions mesurer les individus sur les photos. Il fallait d’abord retoucher la

photo pour corriger la perspective puis calibrer l’échelle grâce à l’équerre (logiciel Photoshop). Une

équerre est indispensable car elle permet de conserver un angle droit lors de la retouche mais aussi

d’avoir une échelle horizontale et verticale.

Après avoir récupéré un maximum de tailles (il y a toujours des individus cachés ou

coupés), il nous était possible d’estimer le poids des individus. Les relations tailles-poids ont été

extraites de la base de données Access ou de FishBase lorsque les données étaient insuffisantes (site

internet stable contenant des données gérées par des scientifiques internationaux, cf. Bibliographie).

Nous avons utilisé une régression puissance par espèce ( ) et avons obtenu des coefficients

de corrélations satisfaisants : en moyenne, R² = 0,94 (moyenne de 0,95 pour les espèces les plus

courantes). Nous avons pu ainsi extrapoler le poids par espèces présentes dans un engin. La table

« Débarquement » de la base de données contient ces estimations de biomasse par espèce par

opération. Par contre, pour la table « Biométrie » contenant les données individuelles, nous n’avons

inscrit que des poids et tailles véritablement mesurés sur le terrain, jamais d’estimations. C’est à

partir de cette table que nous avons construit et actualisé les relations tailles-poids.

Dans les cas où il n’était pas possible d’estimer le poids grâce à la taille (animaux abimés ou

de forme atypique), nous devions peser les individus ou alors demander une estimation du poids au

pêcheur. Cette méthode moins invasive a été bien acceptée et nous avons pu travailler avec de

nombreux bateaux. Le travail relationnel avec les pêcheurs devra être poursuivi pour pouvoir

continuer cette étude les années suivantes. Il faudra aussi régulièrement prendre des mesures réelles

afin d’améliorer la qualité des relations taille/poids, notamment pour les espèces rares.

V) Analyse des données

Les tests statistiques ont été effectué sur les logiciels R et Statistica. Toutes les cartes ont été

effectuées sous MapInfo 7.5. Chaque journée de terrain, après avoir rentré les données sous Access,

les positions des engins de pêche étaient rentrées dans MapInfo. Nous avons un engin de pêche par

opération, les identifiants Access et MapInfo sont identiques afin de pouvoir faire le lien entre un

engin (et sa position) et les informations correspondantes dans la base de données. Ces positions,

données par les pêcheurs, sont confidentielles. Afin de préserver cette confidentialité, nous avons

travaillé avec une grille de maille d’un kilomètre. Les informations ne sont donc pas présentées par

engin mais par case. Lors de cette étude, nous avons travaillé sur les variables suivantes:

Richesse Spécifique : pour chaque case, nous avons présenté le nombre moyen d’espèces capturées

par engin de pêche.

Effort : nous avons présenté l’effort total appliqué à une case pendant la période d’échantillonnage.

L’effort d’un filet de pêche se calcule de la manière suivante :

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EFFORT (m².h) = LONGEUR (m) × HAUTEUR (m) × TEMPS DE CALAGE (h)

On ne compare les valeurs d’effort qu’au sein d’un même métier de pêche (techniques

différentes). De même, l’étang est difficilement comparable aux autres zones (espace restreint).

CPUE : la Capture Par Unité d’Effort correspond à la biomasse totale capturée par un engin de

pêche divisé par l’effort appliqué par cet engin (g/unité d’effort). Cependant, notre étude porte sur

des débarquements de pêche et nous n’avons donc pas accès aux rejets de pêche en mer. Ces rejets

étant minimes, nous considérons que leur influence sur l’étude est négligeable. Nous avons présenté

la CPUE moyenne par case.

IES : L’Indice d’Exploitation des Stocks a été développé lors des années précédentes pour tenter de

repérer les zones soumises à la surexploitation. Pour le calculer il faut ramener les valeurs de CPUE

et d’effort en pourcentage (par rapport à leur maximum respectif) et de faire le calcul suivant par

case :

IES (de -100 à +100%) = CPUE (de 0 à 100%) Ŕ EFFORT (de 0 à 100%)

Une valeur d’IES est relative, elle n’est faible ou élevée que par rapport aux autres valeurs.

Cet indice est une approche théorique devant être validée. Cependant, il nous donne des tendances

que nous pouvons comparer à ce qui est connu. La réflexion est la suivante :

On suppose qu’en arrivant sur une zone vierge, un pêcheur va attraper beaucoup de poisson

en fournissant peu d’effort (CPUE > EFFORT donc IES > 0). On considère que c’est dû au fait

qu’il y a une grande biomasse par rapport à l’effort de pêche : c’est une zone en sous-exploitation.

Si l’effort de pêche augmente, les stocks vont s’épuiser et les captures seront moins bonnes. Malgré

une augmentation de l’effort, les pêches seront

moins efficaces (CPUE < EFFORT donc IES

< 0). On considère que la zone est en

surexploitation. Nous estimons qu’un IES

proche de 0 (-5% à +5%) correspond à une

situation d’équilibre entre la pression de pêche

et le renouvellement des stocks (fig. 10).

Figure 10 : Illustration de l’approche théorique de

l’IES et de son interprétation

Pour certaines cartes, nous avons rajouté un encadré « IES corrigé » excluant les valeurs

extrêmes et/ou de l’étang afin de permettre une meilleure lecture des valeurs moyennes (centrage

des données) et de minimiser le biais d’interprétation.

Pour la carte d’IES global (fig. 14c), nous avons fusionné les cartes IES des 5 métiers

présentés (fig. 15 à 19, d) en effectuant une moyenne (en excluant les 0 et les blancs).

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Résultats & Discussion

Dans un premier temps, nous avons travaillé sur la base de données des années précédentes

(2007-2009). Pendant près de 2 mois nous avons procédé à de profonds remaniements de la

structure de la base. Cela nous a permis de mieux organiser les informations et d’en faciliter l’accès

pour la lecture mais aussi pour les analyses (d’autres améliorations devront encore être réalisées).

I) Validation de la méthode photo

Nous avons mesuré, avec un mètre, 53 individus d’espèces différentes et nous avons aussi

estimé les tailles de ces mêmes individus par photographie. Nous avons tout d’abord vérifié la

normalité de ces données avec le test de Shapiro-Wilk (tab. 1).

Tableau 1 : Test de normalité des données

Shapiro-Wilk α p-value

Tailles mesurées 0,05 0,07114

Tailles estimées 0,05 0,09012

Ne trouvant pas de différences significatives avec la loi normale, nous avons comparé les deux jeux

de données avec un test de Student apparié (échantillons liés) (tab. 2).

Tableau 2 : Comparaison des méthodes de mesure

Student

apparié

α degré de liberté p-value moyenne des différences intervalle de confiance

0,05 52 0,7 0,1132075 cm [-0,4731486 ; 0.6995636]

Nous n’avons pas trouvé de différence significative et avons illustré ce résultat par un nuage de

points présentant une relation linéaire avec une corrélation de 0,9567 (fig. 11). En estimant que nos

mesures au port sont précises au cm près, et considérant les exigences de cette étude, nous avons

estimé que la méthode photo fournissait une précision de mesure suffisante. Nous avons pu ainsi

valider cette méthode et l’avons utilisé pendant le reste du travail de terrain.

Figure 11 : Relation tailles mesurées / tailles estimées (en cm)

y = 0,9559x + 1,1454

R² = 0,9567

0

10

20

30

40

50

60

0 10 20 30 40 50 60

Ta

ille

est

imée

pa

r

ph

oto

gra

ph

ie

Taille mesurée au port

53 individus mesurés selon les

deux méthodes

régression linéaire

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II) Description des métiers

Sur 26 bateaux rencontrés, nous avons recensé 19 métiers différents (tab. 3). Concernant les

analyses, nous avons choisis de nous limiter aux 5 principaux métiers pratiqués dans la

région (représentant 74% des opérations échantillonnées) : Rougetière (21%), Merlu (19%),

Sparidés (14%), Solière (12%) et Pageotière (8%). Les nappes droites sont les plus utilisées car les

plus simples d’utilisation. Les métiers Poulpe, Congre et Palangre sont de métiers spécifiques

nécessitant une technicité et une mise en œuvre plus lourde. Les espèces de plus grand intérêt

commercial sont : rouget, merlu, dorade, pageot, sole, seiche, lotte mais aussi loup, langouste et

homard qui sont plus rares et donc plus recherchées.

Tableau 3 : Caractérisation des métiers de pêche, classés par occurrence (Occ.)

Nom Engin Espèce cible Occ. Maille

(mm)

Longueur

(m)

Hauteur

(m)

Temps de

calage (h)

Profondeur

(m)

Rougetière_ND Nappe

Droite Rougets + « poissons de soupe » 67 19 à 37 400 à 2000 1 à 9 1 à 12 2 à 28

Merlu Nappe

Droite Merlu commun 59 35 à 45 500 à 4000 1,5 à 12 12 13 à 90

Sparidés_ND Nappe

Droite Dorade/Marbré/Sars/Pageots/etc 45 35 à 55 300 à 2400 1 à 20 1 à 12 4 à 50

Solière Trémail Soles 39 35 à 50 1000 à 3000 1 à 3,8 12 à 84 2 à 30

Pageotière Nappe

Droite Pageots / Pagres 25 35 à 40 300 à 3000 6 à 16 1 à 12 12 à 47

Seiche Trémail Seiche 20 35 à 45 500 à 2400 1 à 1,75 12 à 60 1,5 à 12

Sparidés_T Trémail Dorade/Marbré/Sars/Pageots/etc. 18 35 à 45 450 à 4000 1 à 2 12 à 36 0,5 à 12

Loup/Muges_ND Nappe

Droite Bar commun + Muges (Mulets) 11 38 à 45 500 à 2500 3 à 10 12 2,5 à 28

Sparidés_C Combiné

Cabribouc Dorade/Marbré/Sars/Pageots/etc. 7 40 à 60 350 à 1200 6 à 20 12 5 à 25

Baudroie Trémail Baudroie (Lotte) 5 43 à 70 1000 à 3500 1 à 1,5 12 à 60 12 à 30

Poulpe Pots à

poulpes Poulpe 4 10 à 800 ← nombre de pots 156 à 660 10 à 24

Langoustière Trémail Langouste/Homard/Chapon 4 50 à 100 500 à 2000 1 à 1,8 12 à 84 20 à 85

Congre Nasse Congre 3 14 à 15 ← nombre de nasses 12 à 132 5 à 7

Loup/Muges_T Trémail Bar commun + Muges (Mulets) 3 35 à 40 500 à 1000 1,5 à 8 12 1 à 8

Raies Trémail Raies, Pastenagues, etc. 3 60 à 100 900 à 2000 1,5 à 1,8 36 à 84 28 à 30

Palangre Lignes de

pêche Dorade, Sars, Loup 2 180 à 200 ← nombre d'hameçons 12 17 à 30

Murex Trémail Murex 2 45 à 60 600 à 2000 1 à 2 12 à 60 18 à 19

Battu Senne espèces nageantes 1 40 450 16 1 10

Rougetière_T Trémail Rougets + « poissons de soupe » 1 25 600 2 2 8

III) Analyse globale des débarquements

En 2010, nous avons effectué 69 jours d’échantillonnage pour un total de 319 opérations

parmi lesquelles 286 sont représentées sur la carte. Durant la période d’échantillonnage (mars à

juillet), nous avons identifié 94 espèces de poissons et invertébrés (130 sur l’ensemble des 4 années)

(Annexe 6). Le total des captures s’élève à 6,73 tonnes, ce qui représente environ 97 kg par jour

d’échantillonnage.

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1) Analyse temporelle

L’augmentation du nombre d’engins échantillonnés par jour de terrain s’explique par la mise

en activité de nombreux bateaux au fur et à mesure que l’on s’approche de la saison estivale. En

effet, si certains pêcheurs travaillent toute l’année, d’autres n’exercent ce métier que durant les mois

chauds qui sont les plus rentables (plus de poissons et plus de clients). La courbe de la biomasse

capturée par jour de terrain suit logiquement celle du nombre d’engins échantillonnés. Cependant

on remarque une forte baisse pour les mois de mai et juin. Cela est dû en partie au fait que ces 2

mois ont connu une météo peu clémente : épisodes de tempêtes, courants défavorables, etc.

Figure 12 : Analyse saisonnière des données

La courbe présentant la richesse spécifique laisse supposer que la diversité est plus élevée

pendant l’été. A ce propos nous avons voulu identifier la répartition saisonnière des espèces. Nous

nous sommes limités aux 12 espèces majoritairement rencontrées cette année (fig. 13).

Figure 13 : Répartition saisonnière des principales espèces rencontrées (occurrence supérieure à 2%)

0

10

20

30

40

50

60

70

80

0

20

40

60

80

100

120

mars avril mai juin juillet

No

mb

re d

'esp

èces

Va

leu

rs (

en%

) d

u n

om

bre

d'e

ng

ins

et d

e la

bio

ma

sse

Nombre d'engins échantillonnés Biomasse capturée Nombre d'espèces échantillonnées

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Lotte Muges Seiche Merlu Poulpe Sole Dorade Sar

commun

Pageot

acarné

Pageot

commun

Saupe Rouget

mars avril mai juin juillet

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Comme l’année précédente (Bay, 2009), il est possible de distinguer des espèces de saison

froide (Lotte, Mugilidae, Seiche) ou de saison chaude (Rouget, Saupe, Pageots) mais aussi des

espèces capturables toute l’année (Merlu, Poulpe, Sole, Dorade, Sar).

2) Analyse spatiale

Les cellules présentant moins de 3 actions de pêche sont majoritaires (fig. 14a). Les fortes

fréquentations se retrouvent au niveau du Racou (zone de transition entre les côtes sableuse et

rocheuse), des récifs artificiels, de quelques roches isolées et du Cap Béar (au Sud). La zone du

Racou se démarque fortement car un des pêcheurs d’Argelès sort par tous les temps. Les roches

isolées et surtout les récifs artificiels semblent être particulièrement utilisés par les pêcheurs.

La majorité des cellules comportent moins de 6 espèces par filet. Les plus fortes richesses

spécifiques se retrouvent au niveau de la falaise de Leucate (Nord de la zone) et aussi au niveau des

récifs artificiels, de certaines roches isolées et de l’étang. Les substrats durs (roches naturelles ou

récifs artificiels) semblent favoriser la diversité des captures (fig. 14b).

Figure 14 : Analyse spatiale globale : a) Fréquentation des zones de pêche, b) Richesse Spécifique et c) IES

Les bords de plage et l’étang semblent sous exploités alors que les zones sous influence de

substrats durs semblent surexploitées (fig. 14c). Il est intéressant de noter que les zones de plus

fortes fréquentations ne sont pas toujours les plus exploitées. De nombreux bateaux peuvent pêcher

dans une même zone sans pour autant exercer une pression trop forte sur les stocks ni entrer en

concurrence. Cela est d’autant plus vrai que le spectre d’espèces cibles potentiel est large dans la

pêche artisanale. Cette diversification et cette capacité de sélection sont des atouts intéressants. Il

est important de noter le manque de donnée au niveau de Banyuls et surtout de Canet.

a) b) c)

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IV) Analyse des débarquements par métiers

1) Analyse spatiale

Pour chaque métier, nous avons effectué une carte présentant la Richesse Spécifique

(nombre moyen d’espèces présentes par filet), l’Effort (effort total appliqué pendant la saison

d’échantillonnage), la Capture Par Unité d’Effort (CPUE moyenne) ainsi que l’Indice

d’Exploitation des Stocks (IES) (fig. 15 à 19).

Rougetière (fig. 15) : La richesse spécifique est plus élevée au niveau des récifs artificiels du

Barcarès, de St Cyprien et de la côte rocheuse. L’effort est surtout appliqué au niveau du Racou et

des récifs artificiels du Barcarès. Les meilleures CPUE se retrouvent au niveau des récifs artificiels

du Barcarès, de la falaise de Leucate, St Cyprien et Argelès. La carte IES indique une zone en forte

surexploitation au niveau du Racou. Cependant après correction, il apparait aussi d’autres zones au

niveau de St Cyprien et du Barcarès. La zone des récifs artificiels du Barcarès est assez mitigée.

Les récifs artificiels du Barcarès présentent une meilleure richesse et CPUE. Cependant,

l’effort doit être mieux réparti.

Merlu (fig. 16) : Les richesses spécifiques les plus élevées se retrouvent au niveau des

roches de Canet et au large de la côte rocheuse. Le plus grand effort est au niveau des roches de

Canet et du Cap Béar. Les CPUE les plus élevées se retrouvent au niveau d’une roche de St

Cyprien, d’une de Canet et au large de la côte rocheuse. L’IES montre une forte surexploitation sur

toute la côte. Après correction, on se rend compte que la région est plutôt en sous exploitation sauf

au niveau des roches de Canet et du Cap Béar.

Les récifs artificiels ne semblent pas influencer directement ce métier.

Sparidés (fig. 17) : La richesse spécifique est plus élevée au niveau de la falaise de Leucate,

du Cap Béar, de St Cyprien et du Racou. Le plus grand effort est appliqué au niveau du Racou, du

Cap Béar et des roches du Barcarès. On a une très forte CPUE à l’étang mais aussi au niveau du

sable sous influence des récifs artificiels de Leucate. Les cartes IES nous montrent une zone mitigée

au Racou (forte sous et surexploitations) et une forte sous-exploitation au niveau du sable sous

influence des récifs artificiels de Leucate.

Bien que peu exploitée, la zone des récifs artificiels de Leucate semble avoir une très bonne

CPUE.

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Figure 15 : a) Richesse spécifique, b) Effort, c) CPUE et d) IES du métier Rougetière

a)

d)

c)

b)

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17

Figure 16 : a) Richesse spécifique, b) Effort, c) CPUE et d) IES du métier Merlu

a)

b)

c)

d)

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Figure 17 : a) Richesse spécifique, b) Effort, c) CPUE et d) IES du métier Sparidés

a)

b)

c)

d)

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Figure 18 : a) Richesse spécifique, b) Effort, c) CPUE et d) IES du métier Solière

a)

b)

c)

d)

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Figure 19 : a) Richesse spécifique, b) Effort, c) CPUE et d) IES du métier Pageotière

a)

b)

c)

d)

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Solière (fig. 18) : Une meilleure richesse spécifique est observée au niveau de St Cyprien et

des récifs artificiels de Leucate (notamment à l’Ouest des récifs). L’effort est concentré au niveau

de Leucate-Barcarès, notamment au niveau des roches et à l’Est des récifs. La meilleure CPUE est à

l’étang mais aussi entre la plage et les récifs de Leucate. Les cartes IES présentent une coupure

nette entre 2 zones : sous-exploitation à l’Ouest des récifs et surexploitation à l’Est.

Les récifs artificiels de Leucate présentent une meilleure richesse et une meilleure CPUE

mais il faut rééquilibrer la pression de pêche.

Pageotière (fig. 19) : La richesse spécifique et l’effort sont plus élevés au niveau des roches

de St Cyprien. La CPUE est meilleure au niveau du Cap Béar. La carte IES est entièrement mitigée,

cependant, les roches de St Cyprien semblent plus fortement exploitées.

Les récifs artificiels ne semblent pas influencer directement ce métier.

De manière générale, les valeurs de Richesse Spécifique, d’Effort et de CPUE sont plus

élevées au niveau de substrats durs, notamment au niveau des récifs artificiels. Cependant, les zones

les plus fortement exploitées sont plutôt des zones de substrat dur naturel. Il est intéressant de noter

aussi que les récifs artificiels n’influencent pas tous les types de métier. En effet, les récifs servent

d’habitat aux espèces de roche et peuvent même protéger les espèces de sable du chalutage.

Cependant, les pêcheurs « petits métiers » ciblent aussi des espèces démersales ayant une répartition

plus au large (comme les pageots et surtout le merlu). Ils doivent donc caler leurs filets plus loin des

côtes, à de plus grandes profondeurs. Cette répartition spatiale des métiers est écologiquement

positive car le succès des récifs artificiels pourrait être restreint s’ils avaient pour effet de concentrer

toutes les actions de pêche sur de petites zones.

2) Analyse spatiale approfondie du métier Rougetière

Nous avons réparti l’ensemble des opérations en 5

zones différentes (fig. 20). Nous avons concentré notre

étude sur ces 3 zones :

- Côte Sableuse Ŕ Récifs Artificiels (RA): partie

Nord de la côte sableuse sous influence des récifs

artificiels

- Côte Sableuse Ŕ Roches Isolées (RI): partie Sud de

la côte sableuse sous influence de roches isolées

- Côte Rocheuse (CR): côte rocheuse (plus sables

proches) ainsi que quelques petites roches isolées

Figure 20 : Répartition des engins de pêche en 5 zones

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Nous avons choisi d’approfondir le métier Rougetière car il nous offre le plus grand nombre

d’opérations et la meilleure répartition entre les 3 zones d’intérêt (fig. 15). Pour chacune de ces

zones, nous avons calculé les moyennes de Richesse Spécifique, de CPUE et de Poids moyen d’un

individu et les avons ensuite comparées grâce à un test de Kruskal-Wallis. Nous n’avons trouvé de

différence significative que pour le Poids Moyen Individu. Nous avons affiné le résultat en

effectuant 3 tests de Mann-Whitney. Les tests ont été significatifs et nous avons trouvé la relation

suivante : RA > RI > CR (tab. 4).

Tableau 4 : Comparaison des 3 zones côtières

Kruskal-Wallis H p-value α Mann-Whitney U p-value α

Richesse Spécifique 4,508554 0,105 0,05 RA Ŕ RI 6593,5 0,004339 0,05

CPUE 3,196856 0,2022 0,05 RA Ŕ CR 969 0,000019 0,05

Poids Moyen Individu 23,36094 < 0,0000 0,05 RI Ŕ CR 3836 0,00035 0,05

Ces résultats vont dans le sens de l’efficacité des récifs artificiels. En effet, les zones sous

influence de ces récifs semblent avoir des caractéristiques comparables aux zones sous influence de

roches naturelles. De plus, il semble que les poissons pêchés soient plus gros aux alentours des

récifs artificiels.

Il apparait donc que les récifs artificiels constituent un habitat d’aussi bonne qualité que les

roches naturelles. Ils peuvent ainsi constituer un outil efficace pour préserver l’écosystème côtier.

La mise en place d’autres récifs artificiels sur la côte pourrait être bénéfique au niveau

environnemental et halieutique. (1) Les récifs peuvent contribuer au maintien de la ressource. Ils

fonctionnent comme des petites réserves marines de protection intégrale, offrant une protection

contre la pêche. Les occupants des récifs peuvent donc plus facilement poursuivre leur croissance,

se reproduire et coloniser d’autres zones. Les pêcheurs peuvent profiter de cette production de

biomasse de part sa dispersion vers les zones adjacentes. Les récifs préservent aussi les engins de

pêche artisanale de la destruction par le chalutage. (2) Installés sur une zone sableuse, les récifs

augmentent la diversité par l’installation d’espèces de roche. Cette augmentation de biodiversité

semble confirmer l’installation de nouvelles espèces et la préservation des espèces de substrats

meubles. C’est un aspect aussi intéressant pour les pêcheurs car cela leur permet d’exercer plus de

métiers et de proposer plus de choix à leurs clients.

De ce fait, les récifs sont plus populaires vis-à-vis des pêcheurs que la plupart des autres

moyens de gestions qui sont souvent mal perçus (comme les quotas ou les aires marines protégées).

Néanmoins, les récifs artificiels seuls ne peuvent pas résoudre tous les problèmes liés au milieu

marin. Il reste primordial de mettre en place un plan de gestion efficace, et de manière concertée,

afin d’éviter de créer de nouvelles causes de surexploitation.

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Conclusion

Ce travail est une étude de grande envergure qui nous a permis de couvrir géographiquement

presque toute la zone côtière et de prendre en compte la complexité de la pêche artisanale.

La pêche « petits métiers » est très diversifiée, au niveau des engins de pêche utilisés comme

des espèces ciblées. Cette capacité de sélection permet une bonne répartition de la pression de

pêche. En effet, nous avons vu que des zones très fréquentées n’étaient pas forcément en

surexploitation. De nombreux bateaux peuvent pêcher dans les mêmes secteurs sans se

concurrencer. Il n’est pas rare de voir les pêcheurs s’entendre entre eux pour pratiquer des métiers

différents. Par exemple à Argelès, un pêcheur va au large pour le merlu et l’autre reste près des

côtes pour le rouget. De plus, l’impact de ce type de pêche sur l’environnement est minime ainsi

que les rejets. L’effort est réparti aussi bien de manière géographique que taxonomique. Cela

permet aux pêcheries artisanales de se développer en ayant l’impact le moins néfaste possible pour

l’écosystème côtier. Le futur parc marin offre des perspectives de gestion concertée avec les

pêcheurs qui permettra de mettre en place une pêche durable et respectueuse de l’environnement.

Concernant les récifs artificiels, nous avons pu montrer cette année qu’ils sont aussi

efficaces que les sites naturels. Nous avons même quelques tendances montrant que les récifs

seraient encore plus intéressants que les habitats naturels : les valeurs de Richesse Spécifique et de

CPUE sont souvent plus élevées dans les zones de récifs ou dans leurs alentours. Les résultats sur le

long terme auront plus de poids, mais ces quatre premières années d’étude s’accordent sur ces

tendances. Cela est peut-être dû au fait que ces récifs sont similaires à de petites réserves intégrales

et qu’ils offrent donc une meilleure protection contre la pêche que les roches isolées. Bien que

l’effort appliqué au niveau de ces récifs soit élevé, ils ne sont pas entièrement en surexploitation. Il

faudrait peut-être penser à mieux répartir cet effort autour des récifs (la moitié Est est souvent plus

exploitée que la moitié Ouest). Les récifs sont directement bénéfiques à de nombreux métiers de

pêche et probablement indirectement bénéfiques aux autres. Les pêcheurs semblent satisfaits mais il

faut encore confirmer si ces récifs produisent de la biomasse ou s’ils ne font que la concentrer

(Lenfant et al, 2008).

Pour la suite de cette étude, il serait intéressant de pouvoir travailler avec les pêcheurs de

Canet et de Banyuls afin de pouvoir couvrir toute la côte. Il faudrait aussi continuer de travailler sur

l’Indice d’Exploitation des Stocks afin de l’améliorer et de le valider. Concernant les récifs

artificiels, les paramètres et la distance sur lesquels ils agissent ne sont pas encore bien connus. Il

serait important de connaitre les zones d’influence de ces récifs pour affiner les analyses.

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Bibliographie

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FishBase : http://fishbase.mnhn.fr/search.php

Sites météorologiques

o MeteoConsult et WindGuru :

http://marine.meteoconsult.fr/mar/port/previ.php?langue=fr&num_site=111

http://www.windguru.cz/fr/index.php?sc=48578

o Conversion des Nœuds en Km/h :

http://serv.kompass.fr/servicebiz/vitesse.php

o Calendrier lunaire :

http://www.very-utile.com/cycle-lunaire.php

http://pgj.pagesperso-orange.fr/phaselune.htm

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Annexes

1 - Différents types de récifs artificiels installés sur la côte Vermeille

Buses

Dalots

Amas Chaotiques

http://cepralmar.org/recifs_artificiels/glossaire.php

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26

2 - Le projet de parc naturel marin sur la côte Vermeille

http://www.mission-cote-vermeille.parc-naturel-marin.fr/

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27

3 - Base de donnée « Pêche Artisanale - Côte Catalane (2007-2010) »

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28

4 - T-shirt et « Wind Banner » (60 x 120 cm)

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29

5 - Fiche terrain recto-verso

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6 - Descriptif des 94 espèces rencontrées

Famille Genre Espèce Nom commun

Anguillidae Anguilla anguilla Anguille

Aristeidae Marsupeneus japonicus Gambas

Buccinidae Buccinum undatum Bulot

Carangidae Seriola rivoliana Sériole-limon

Carangidae Trachurus trachurus Chinchard commun (ou d'Europe, Saurel)

Centracanthidae Spicara flexuosa Gerle

Centracanthidae Spicara maena Mendole

Centracanthidae Spicara smaris Picarel

Citharidae Citharus linguatula Feuille (Cithare)

Clupeidae Alosa alosa Alose vraie (Grande Alose)

Clupeidae Alosa fallax Alose feinte

Clupeidae Sardina pilchardus Sardine

Clupeidae sardinella aurita Sardinelle (Allache)

Congridae Conger conger Congre

Dasyatidae Dasyatis sp Pastenagues

Gadidae Phycis phycis Mostelle de roche

Gadidae Trisopterus luscus capelanus Capelan de Méditerranée

Haemulidae Pomadasys incisus Grondeur métis

Labridae Coris julis Girelle

Labridae Cténolabrus Rupestris Cténolabre

Labridae Labrus merula Merle (Labre-merle)

Labridae Labrus viridis Labre vert

Labridae Symphodus tinca Crénilabre-tanche

Labridae Symphodus mediterraneus Crénilabre méditerranéen

Loliginidae Loligo vulgaris Calmar

Lophiidae Lophius piscatorius Lotte (Baudroie)

Malacostracés Polybius puber Etrille

Merlucciidae Merluccius merluccius Merlu commun (Colin)

Molidae Mola mola Poisson-lune

Moronidae Dicentrarchus labrax Bar commun (Loup)

Mugilidae

sp Muges (Mulets)

Mullidae Mullus barbatus Rouget-barbet de vase

Mullidae Mullus surmuletus Rouget-barbet de roche (Rouget surmulet)

Muricidae Bolinus brandaris Murex

Nephropidae Homarus gammarus Homard

Octopodidae Octopus vulgaris Poulpe

Ophidiidae Ophidion barbatum Donzelle à nageoires noires

Palinuridae Palinurus elephas Langouste

Pyuridae Microcosmus sabatieri Figue de mer (Violet, Patate de mer)

Rajidae Raja asterias Raie étoilée

Rajidae Raja brachyura Raie lisse

Rajidae Raja clavata Raie bouclée

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Famille Genre Espèce Nom commun

Rajidae Raja undulata Raie brunette

Salmonidae Salmo trutta trutta Truite de mer

Sciaenidae Sciaena umbra Corb

Sciaenidae Umbrina canariensis Ombrine-bronze (Ombrine du large)

Scombridae Auxis thazard Auxide

Scombridae Sarda sarda Bonite à dos rayé (Pélamide)

Scombridae Scomber japonicus Maquereau espagnol (Faux-maquereau)

Scombridae Scomber scombrus Maquereau commun

Scophthalmidae Psetta maxima Turbot

Scophthalmidae Scophthalmus rhombus Barbue (Passart)

Scorpaenidae Scorpaena porcus Rascasse brune

Scorpaenidae Scorpaena scrofa Chapon

Scorpenidae Scorpaena notata Petite rascasse rouge

Scyliorhinidae Scyliorhinus canicula Petite rousette

Scyllaridae Scyllarus arctus Petite cigale

Sepiidae Sepia officinalis Seiche

Serranidae Serranus cabrilla Serran-chevrette

Serranidae Serranus scriba Serran-écriture

Soleidae Pegusa theophilus Sole pole de méditerranée

Soleidae Solea solea Sole commune

Soleidae Synaptura kleinii Sole tachetée

Sparidae Boops boops Bogue

Sparidae Dentex dentex Denté commun (Denti)

Sparidae Diplodus annularis Sparaillon

Sparidae Diplodus cervinus Sar-tambour

Sparidae Diplodus puntazzo Sar à museau pointu

Sparidae Diplodus sargus Sar commun

Sparidae Diplodus vulgaris Sar à tête noire (Vidriade)

Sparidae Lithognathus mormyrus Marbré

Sparidae Oblada melanura Oblade

Sparidae Pagellus acarne Pageot acarné (Galet)

Sparidae Pagellus bogaraveo Pageot à gros yeux (Dorade rose)

Sparidae Pagellus erythrinus Pageot commun

Sparidae Pagrus pagrus Pagre commun

Sparidae Sarpa salpa Saupe

Sparidae Sparus aurata Dorade royale

Sparidae Spondyliosoma cantharus Canthare (Griset, Dorade grise, Charbonnier)

Sphyraenidae Sphyraena sphyraena Brochet de mer (Barracuda, Bécune d'Europe)

Squillidae Squilla mantis Squille (Galère, Mante-religieuse de mer)

Synodontidae Synodus saurus Poisson-lézard rayé (ou de Méditerranée)

Toxopneustidae Sphaerechyrus granularis Oursin

Trachinidae Trachinus draco Grande vive

Triglidae Aspitrigla cuculus Grondin rouge

Triglidae Aspitrigla obscura Grondin morrude

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Famille Genre Espèce Nom commun

Triglidae Eutrigla gurnardus Grondin gris

Triglidae Trigla lucerna Grondin-perlon

Triglidae Trigloporus lastoviza Grondin Camard

Turbinidae turbo

Œil de Sainte Lucie (Turbo)

Uranoscopidae Uranoscopus scaber Uranoscope (Bœuf, Rat)

Veneridae Callista chione Vernis

Zeidae Zeus Faber Saint-Pierre

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RESUME

Cette étude à commencé en 2007 et se poursuit pour la quatrième année consécutive. Nous

avons effectués un suivi des débarquements de pêche sur plusieurs ports de la côte Vermeille. Cela

nous a permis de recueillir de nombreuses informations concernant la pêche « petits métiers » mais

aussi sur l’écosystème côtier et l’influence des récifs artificiels. Nous avons travaillé sur des valeurs

de Richesse Spécifique, d’Effort de pêche, de Capture Par Unité d’Effort et d’Indice d’Exploitation

des Stocks.

Le contact avec les pêcheurs nous a permis d’apprécier la complexité de cette activité et la

diversité des métiers pratiqués. Cette diversité et cette sélectivité permettent un meilleur maintien

des ressources halieutiques et cela constitue donc une opportunité de mise en place d’une pêche

durable.

Les récifs artificiels sont un mode de gestion halieutique avantageux car ils sont intéressants

au niveau environnemental (renforcement des populations, hausse de la biodiversité) comme au

niveau économique (pêcheurs favorables à ce type d’installations, protection contre le chalutage

illégal).

Le travail relationnel avec les pêcheurs ainsi qu’une bonne utilisation des récifs artificiels

permettront la mise en place d’une gestion concertée efficace. C’est un des objectifs du futur parc

marin qui devrait se créer courant 2011.

MOTS CLES

Pêche Artisanale ou « Petits Métiers »

Suivi de Débarquements de Pêche

Récifs Artificiels

Protection de l’Ecosystème Côtier

Gestion Halieutique