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CEFREM UMR 5110 CNRS-UPVD Equipe Ecologie Marine Bâtiment Centre Biologie Ecologie Tropicale et Méditerranéenne Université de Perpignan 52 avenue Paul Alduy 66860 Perpignan Les Débarquements de la Pêche Artisanale : de Leucate à Port-Vendres (2011) Philippe LENFANT Anthony CARO Reda NEVEU Marion JARRAYA Avec le soutien financier de : l’Agence des Aires Marines Protégées

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Page 1: Les Débarquements de la Pêche Artisanale · La pêche artisanale est représentée par l’ensemble des navires de pêche, hormis les chalutiers, les thoniers-sardiniers et les

CEFREM UMR 5110 CNRS-UPVD Equipe Ecologie Marine

Bâtiment Centre Biologie Ecologie Tropicale et

Méditerranéenne

Université de Perpignan 52 avenue Paul Alduy

66860 Perpignan

Les Débarquements de la Pêche Artisanale :

de Leucate à Port-Vendres

(2011)

Philippe LENFANT Anthony CARO

Reda NEVEU Marion JARRAYA

Avec le soutien financier de : l’Agence des Aires Marines Protégées

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Citer ce document de la manière suivante :

LENFANT P., CARO A., NEVEU R., JARRAYA M., 2012. Les débarquements de la pêche

artisanale : de Leucate à Port-Vendres (2011). Rapport CEFREM pour Agence des Aires

Marines Protégées (1/2), 48 p.

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Sommaire

INTRODUCTION ....................................................................................................................... 2

CONTEXTE ............................................................................................................................. 6

DE L’ETUDE ........................................................................................................................... 6

I) Présentation de la zone d’étude ................................................................................. 7

II) Description des engins de pêche ............................................................................. 10

III) Description des « métiers » de pêche ................................................................... 13

IV) Base de données .................................................................................................. 15

V) Travail de terrain et méthode photo ......................................................................... 15

VI) Analyse des données ........................................................................................... 17

RESULTATS ......................................................................................................................... 18

ET DISCUSSION ................................................................................................................... 18

I) Validation de la méthode « photo » en 2010 ............................................................ 19

II) Analyse globale des débarquements ....................................................................... 20

a. Analyse temporelle ............................................................................................... 20

b. Analyse spatiale .................................................................................................... 22

III) Analyse spatiale par métiers ................................................................................. 23

a. Le métier « Sparidés » .......................................................................................... 24

b. Le métier « Merlu » ............................................................................................... 25

c. Le métier « Rougetière » ...................................................................................... 26

d. Le métier « Solière » ............................................................................................. 27

e. Le métier « Seiche » ............................................................................................. 28

IV) Mise en place d’un Indice d’Exploitation des stocks ............................................. 29

V) Synthèse .................................................................................................................. 31

CONCLUSION ....................................................................................................................... 33

BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................... 35

Annexes ............................................................................................................................. 38

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INTRODUCTION

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« Les animaux aquatiques, et tout spécialement les animaux marins, sont protégés

de la destruction de leur espèce par l'homme. Leur multiplication est tellement rapide, et

leurs moyens d'échapper à la poursuite ou aux pièges sont si grands, qu'il est

invraisemblable que l'homme soit capable d'exterminer complètement l'une quelconque de

ces espèces. » (Lamarck, 1809). Et pourtant, ce qui semble avoir été une certitude

scientifique au début du XIXème siècle pourrait malheureusement être considéré d’une

grande naïveté à l’aube du XXIème. Le début de l’industrialisation (au XIXème) et de la

pêche industrielle (à partir des années 50), a entrainé le déclin inexorable du milieu marin

(Worm et al, 2006, Pauly, 2008) (fig.1). De nos jours, de nombreux écosystèmes marins

sont menacés et beaucoup sont dans un état critique. Comme en Atlantique Nord ou

l’effectif de nombreux grands prédateurs a été réduit au point que leur rôle dans

l’écosystème reste insuffisant (Briggs, 2008).

Figure 1 : Evolution du statut des stocks exploités dans les pêcheries mondiales suivant les

critères (référence par rapport au capture maximale des stocks) : en développement (captures <

50%) – pleinement exploité (captures ≥ 50%) – surexploité (captures entre 50% et 10%) –

effondrement (captures <10%) (d’après Pauly, 2008)

Le contexte économique et social mondial actuel accélère ce processus : hausse

du prix du pétrole, demande croissante en produits de la mer, etc. Cela a pour

conséquence une augmentation globale de l’effort de pêche (immersion de plus de

matériel sur des durées plus longues, équipements toujours plus modernes et efficaces) et

une expansion des pêcheries tant au niveau géographique que bathymétrique et

taxonomique (Pauly et al, 2003, Pauly, 2008, 2009). Selon certaines estimations, et si la

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tendance actuelle se maintient, il est attendu un épuisement global des stocks sauvages

de tous les taxons actuellement pêchés avant 2050 (Worm et al, 2006). Malgré les

controverses (Holker et al, 2007), cette théorie reste préoccupante. A cela s’ajoute les

conséquences du réchauffement climatique et des différentes sources de pollution et de

destruction des habitats côtiers (ex : marée noire dans le golfe du Mexique en avril 2010).

En effet, l’augmentation de température des eaux entraine de grands bouleversements

dans l’écosystème planétaire : déplacement de nombreuses espèces en latitude et/ou

profondeur, altérant les interactions dans les communautés marines. Les espèces ne

pouvant s’adapter rapidement (cycles de vie longs), sont mises en danger, menaçant la

biodiversité marine (Perry et al, 2005).

Certaines techniques de pêche, comme le chalutage, soulèvent quelques

inquiétudes. En effet, certaines études montrent que cette pêche peu-sélective émet de

nombreux rejets (entre 27 et 67% des captures au niveau mondial, représentant 8 à 20

millions de tonnes par an) et a un effet désastreux sur les fonds (Jacquet & Pauly, 2008).

De plus, l’obligation de pêcher au-delà de 3 miles nautiques des côtes (environ 5,5 km)

n’est pas toujours respectée, mettant à mal les habitats et provoquant des conflits

d’usages avec les pêcheurs « petits métiers » (arrachage des filets, épuisement des

stocks, etc.) notamment.

La pêche artisanale est représentée par l’ensemble des navires de pêche, hormis

les chalutiers, les thoniers-sardiniers et les navires pratiquant la pêche au « lamparo »

(Farrugio & Le Corre, 1984). Elle rassemble de multiples pratiques ou « métiers » définies

par le type d’engin utilisé et par les espèces principalement ciblées. Cette grande diversité

de métiers suggère une répartition de l’effort de pêche à la fois spatiale et temporelle qui

semblerait permettre une meilleure pérennité de l’intégrité des écosystèmes marins

côtiers. Du fait de l’utilisation d’engins dormants, l’armement des bateaux de pêche

artisanale n’endommage que de moindre façon les fonds marins. Les rejets de pêche

semblent eux aussi plus faibles mais nécessiteraient une meilleure évaluation. Pour

certains auteurs, la pêche artisanale est préférable à la pêche industrielle sur de

nombreux points. Ainsi, il a été mis en évidence qu’au niveau mondial : les bateaux

« petits métiers » capturent 4 fois plus de poisson par tonne de carburant consommé que

les bateaux industriels, et ce, créant 25 fois plus d’emploi (Jacquet & Pauly, 2008).

La mer Méditerranée n’échappe pas à ce constat. Cette mer semi-fermée subit une

forte pression anthropique : en effet, elle est bordée par 21 pays, soit près de 150 millions

d’habitants vivant sur une bande littorale de moins de 50 km. La Méditerranée est

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également la première destination touristique mondiale avec un tiers du tourisme. Enfin

c’est depuis plusieurs siècles, un carrefour d’échange où le trafic maritime est très dense.

Dans le cadre de son travail préparatoire à la mise en place du futur parc marin,

l’Agence des aires marines protégées, au travers de la mission d’étude pour la création

d’un parc naturel marin sur la côte vermeille, a confié à l’Université de Perpignan Via

Domitia (Equipe « Ecologie Marine Méditerranéenne » CBETM UMR 5244 - CEFREM

UMR 5110) une étude du débarquement des captures par la pêche artisanale sur le

périmètre du futur parc naturel marin. Cette étude est complétée par la synthèse des

données acquises par l’UPVD sur les fonds propres de l’équipe de recherche (Larénie,

2007, Gabaud, 2008, Bay, 2009, Defranoux, 2009, Miller, 2010, Neveu, 2010, Gudefin,

2011, Missa, 2011).

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CONTEXTE

DE L’ETUDE

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I) Présentation de la zone d’étude

Nous nous sommes intéressés principalement au littoral des Pyrénées-Orientales,

cependant la zone d’étude s’étend jusqu’à Leucate et sa falaise (département de l’Aude).

Cette portion de littoral correspond aux limites nord et sud du périmètre de réflexion du

futur parc naturel marin du Golfe du Lion. Cela représente environ 85 Km de côte,

comprenant 3 grands habitats type (Pastor, 2008) (fig. 2) :

- Etangs côtiers « Lagune de Salses-Leucate » (départements de l’Aude et des

Pyrénées-Orientales, ouverture sur 3 graus) + Etang de la Palme (département de

l’Aude) + Etang de Canet – Saint-Nazaire (département des Pyrénées-Orientales)

- Côte sableuse (du sud de la falaise de Leucate jusqu’à Argelès-sur-Mer inclus,

présence de récifs artificiels et de roches isolées)

- Côte rocheuse appelée « Côte Vermeille » (du sud d’Argelès-sur-Mer jusqu’à la

frontière Franco-espagnole, contient la réserve marine de Cerbère-Banyuls)

La figure 2 présente aussi la zone des 3 milles (délimitant la bande côtière où le

chalutage est interdit), les roches isolées (entourées de sable ou vase) et les 6 zones

comportant des récifs artificiels.

Les récifs artificiels présents sur la côte sableuse ont été immergés en 2005 afin de

tenter de soutenir la pêche artisanale en offrant des zones de pêches proches des ports

d’attache des navires. Ces récifs ont été répartis en 6 zones entre 17 et 23 m de

profondeur. Dans chaque zone (1200 m²), 3 types de récifs artificiels ont été installés de

manière aléatoire (10 buses, 12 dalots et 6 amas chaotiques par zone, certaines

structures sont équipées de tapis anti-affouillement, Annexe 1) (fig. 3). Les récifs artificiels

ont pour but de favoriser le renouvellement des stocks halieutiques. Malgré la satisfaction

des pêcheurs, des études sont nécessaires pour affiner le rôle des récifs en tant que

producteur et/ou concentrateur de biomasse (Lenfant et al, 2008, Pastor, 2008).

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Figure 2 : Présentation de la zone d’étude (Gudefin, 2011)

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Figure 3 : Positionnement des différents modules au sein d’une zone de récifs artificiels (Lenfant et

al, 2008)

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II) Description des engins de pêche

Les pêcheurs artisanaux utilisent de nombreux engins adaptés aux différents

métiers de pêche pratiqués. Ces engins sont divisés en 2 classes : les engins actifs et les

engins passifs (fig. 4). La pêche artisanale n’utilise pratiquement que des engins passifs.

Figure 4 : Les engins de pêche (© Ifremer)

Lors de nos rencontres avec les pêcheurs sur le terrain, nous avons pu identifier les

engins de pêche suivants :

Les filets

La partie basse des filets est lestée afin de pouvoir reposer sur le fond (on dit que

les filets sont calés). Dans la partie haute, des flotteurs permettent de maintenir le filet en

position verticale (fig. 5). A chaque extrémité du filet on trouve une ancre pour la

stabilisation. Cette dernière est reliée à une bouée de surface pour signaler la position. Il

existe des filets dérivants (les flotteurs compensent les lests et permettent au filet de se

trouver entre deux eaux) mais nous n’avons pas rencontré ce cas dans la région. En

général, les filets sont calés en fin d’après-midi et levés le lendemain à l’aube. Ce sont les

engins les plus utilisés par les pêcheurs.

Figure 5 : Positionnement d’un filet de pêche (© Ifremer/Deschamps)

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Il existe plusieurs types de filets :

o La nappe droite (ou filet maillant, ou filet haut)

La maille du filet permet de cibler le calibre du poisson recherché. En effet, les

poissons sont pris au piège lorsqu’ils passent la tête dans une maille et restent coincés au

niveau des opercules (fig. 6). Les poissons plus petits passent au travers alors que les

plus grands « glissent » sur la toile sans être attrapés. Ce type de filet est surtout utilisé

pour les poissons pélagiques (de pleine eau) ou démersaux (vivants à proximité du fond).

Figure 6 : Fonctionnement de la nappe droite (© Ifremer/Deschamps)

o Le trémail

Le trémail est un filet composé de 3 voiles : une voile centrale comparable à la voile

des filets maillants et deux voiles externes à très grande maille. Les voiles extérieures ne

capturent pas le poisson directement. En effet, le poisson est pris au piège par

emmêlement : il passe la première voile facilement, commence à s’emmêler dans la voile

centrale et finalement reste prisonnier dans une poche en tentant de passer la dernière

voile (fig. 7). Ce type de filet est utilisé pour les poissons benthiques (vivants sur le fond)

mais aussi pour les crustacés et les mollusques.

Figure 7 : Fonctionnement du trémail (© Ifremer/Deschamps)

o Le filet combiné

Ce filet est composé en partie haute d’une nappe droite et en partie basse d’un

trémail. Il permet d’attraper tous types de poissons.

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Les pots à poulpes

Cet engin est constitué par un ensemble de pots fixés à un bout (fig. 8). De même

que pour les filets, chaque extrémité comporte un ancrage et une signalisation de surface.

Ces pots servent de cachette aux poulpes qui sont alors capturés lors de la levée.

Figure 8 : Pots à poulpes (© A. Miller)

Les nasses ou casier

Cet engin est

constitué par un ensemble

de nasses fixées à un bout

(fig. 9). De même que pour

les filets, chaque extrémité

comporte un ancrage et une

signalisation de surface.

Ces nasses sont des pièges

équipés d’un appât.

Figure 9 : Calage des nasses (© Ifremer/Deschamps)

La senne

La senne est un filet spécial permettant

la pêche à la battue. Le principe consiste à

repérer un banc de poisson au sonar et de

l’encercler rapidement avec le filet (fig. 10).

Celui-ci est rapidement levé afin de capturer

un maximum de poissons. Cette technique peu

pratiquée par les pêcheurs artisanaux peut se

révéler rentable car elle permet souvent de

capturer de grandes quantités assez rapidement.

Figure 10 : Senne « petit métier » (http://www.auterie-devaud-filets-peche.fr/La-senne-d-etang.html)

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Les lignes de pêche ou palangre

Cet engin est constitué par un ensemble d’hameçons fixés à une ligne mère (fig.

11). De même que pour les filets, chaque extrémité comporte un ancrage et une

signalisation de surface.

Figure 11 : Palangre (© Ifremer/Deschamps)

III) Description des « métiers » de pêche

La pêche artisanale est très diversifiée, ce qui rend son étude difficile. Les pratiques

peuvent être synthétisées sous forme de « métiers ». Un métier est la combinaison de (i)

l’utilisation d’un engin de pêche (décrit plus haut), (ii) pour une espèce cible donnée et (iii)

pendant une saison particulière. Cette définition est basée sur la connaissance empirique

des pêcheurs artisanaux. Certains pêcheurs sont spécialisés et pratiquent le même métier

toute l’année (par exemple, la pêche au Merlu). D’autres préfèrent pratiquer plusieurs

métiers différents afin d’offrir plus de choix à leurs clients. Un même bateau peut

embarquer plusieurs types d’engins et donc pratiquer plusieurs métiers en même temps.

Cette diversité de pratiques confère aux pêcheurs une grande capacité de sélection des

espèces ciblées. De manière générale, la répartition saisonnière des espèces détermine le

choix des métiers permettant les meilleures prises (fig. 14). Sur 30 bateaux suivis, nous

avons recensé 20 métiers différents qui ont été décrits sous forme de fiche (tab. 1).

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Tableau 1 : Caractérisation des métiers de pêche, classés par occurrence (Occ.)

Légende : ND = Nappe Droite, T = Trémail, C = Combiné \ Concernant les filets de type trémail, la valeur de la maille correspond à la maille centrale

Nous avons présenté les valeurs les plus fréquentes (le mode de notre série de données) avec les valeurs minimales et maximales entre parenthèses

Nom du métier Engin de pêche Espèces principalement ciblées

Maille

(mm)

(min – max)

Longueur

(m)

(min – max)

Hauteur

(m)

(min – max)

Temps de

calage (h)

(min – max)

Profondeur

(m)

(min – max)

Occ.

Biomasse

totale

capturée

(tonnes)

Nombre

d’espèces

recensées

Rougetière_ND Nappe Droite Rougets + « poissons de soupe » 23 (19-45) 1000 (300-2000) 1,5 (1-10) 2 (1-24) 10 (2-40) 110 1,697 86

Merlu Nappe Droite Merlu commun 35 (35-50) 2000 (400-4000) 10 (1,5-15) 12 (9-38) 40 (5-90) 102 6,156 79

Solière Trémail Soles 45 (35-100) 2000 (700-5000) 1,5 (1-7,5) 12 (4-84) 22 (1,8-95) 86 2,812 66

Sparidés_ND Nappe Droite Dorade/Marbré/Sars/Pageots/etc. 40 (35-55) 800 (300-3000) 12 (0,6-25) 12 (1-14) 11 (1,8-88) 71 2,243 67

Pageotière Nappe Droite Pageots / Pagres 35 (24-50) 1000 (300-3500) 8 (2-25) 12 (1-24) 40 (7,5-60) 44 3,256 81

Seiche Trémail Seiche 45 (35-50) 1000 (500-3000) 1 (0,8-3) 12 (12-60) 6 (1,5-45) 39 2,552 71

Sparidés_T Trémail Dorade/Marbré/Sars/Pageots/etc. 45 (35-50) 500 (200-4000) 1,5 (1-25) 12 (2-38) 2 (0,5-45) 32 1,030 69

Poulpe Pots à poulpes Poulpe 300 (10-1000) ← nombre de pots 336 (36-720) 10 (10-24) 19 2,350 1

Sparidés_C Combiné / Cabre y bouc Dorade/Marbré/Sars/Pageots/etc. 45 (37-60) 500 (200-1200) 6 (5-20) 12 (6-14) 9 (3-35) 17 0,400 46

Loup/Muges_ND Nappe Droite Bar commun + Mulets 40 (38-45) 1000 (500-2500) 3 (2,8-10) 12 4 (2,5-28) 11 0,573 29

Murex Trémail Murex 60 (40-60) 500 (500-2000) 1 (1-2) 12 (12-60) 18 (7-25) 9 0,239 13

Baudroie Trémail Baudroie (Lotte) 45 (43-70) 1000 (600-3500) 1,2 (1-1,75) 60 (12-60) ~25 (10-90) 8 0,371 43

Langoustière Trémail Langouste/Homard/Chapon 50 (45-100) 1500 (500-2000) 1 (1-2) 60 (12-150) ~31 (14-85) 8 0,156 25

Congre Nasse Congre ~15 (14-15) ← nombre de nasses 13 (3-132) ~10 (5-25) 6 0,128 2

Loup/Muges_T Trémail Bar commun + Mulets 40 (35-40) 1000 (500-1000) 1,5 (1,5-8) 12 ~4 (1-8) 3 0,080 13

Raies Trémail Raies, Pastenagues, etc. ~80 (60-100) 2000 (900-2000) ~1,75 (1,5-1,8) ~60 (36-84) 30 (28-30) 3 0,032 5

Battue Senne espèces nageantes 40 ~500 (400-900) 16 (16-18) 1 (1-5) ~14 (10-20) 3 0,125 14

Poulpe_T Trémail Poulpe 50 2000 ? 48 (12-48) ? 3 0,207 3

Palangre Lignes de pêche Dorade, Sars, Loup 180 et 200 ← nombre d'hameçons 12 17 et 30 2 0,028 9

Rougetière_T Trémail Rougets + « poissons de soupe » 25 600 2 2 8 1 0,004 2

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IV) Base de données

Pour rassembler et exploiter au mieux les données recueillies dans les ports de

pêche, une base de données a été réalisée en 2008 sous Microsoft Access (format de

fichier « Access 2002-2003 »). Elle contient de nombreuses données recueillies durant 5

années de terrains qui sont organisées en « tables » (Annexe 2). L’ensemble de la base

s’articule autour de la table principale « Opérations ». Celle-ci contient les principales

informations, classées par opération (1 opération de pêche = 1 engin de pêche relevé).

Les autres tables permettent d’accéder à des données détaillées, indispensables aux

travaux d’analyse. Les données peuvent être exportées vers MapInfo pour un traitement

SIG.

V) Travail de terrain et méthode photo

Le protocole de prise d’informations a évolué au cours des années pour améliorer

le niveau d’information. Cela n’influence pas les analyses qui seront faites à partir de ces

données. Le travail de collecte initial en identifiant, pesant (au gramme près), mesurant

(au centimètre près) tous les individus ou un sous échantillons d’individus pour ensuite

extrapoler la biomasse est poursuivie. Nous demandons ensuite au pêcheur les

caractéristiques de la calée : durée, type d’engin (hauteur, longueur, maille), le courant, la

houle, et la position du filet (point GPS ou amer sur une carte). Pour palier certains ports

où l’activité est importante, nous avons mis en place en 2010 un protocole simple mais

efficace sur la base de photographie. Dans ce type de suivi, le premier défi est le travail de

communication avec les pêcheurs qui, dans certains cas, peuvent être agacés de voir des

enquêteurs chaque année (de plus, il existe plusieurs organismes effectuant ce genre

d’enquêtes). Les travaux des premières années ont demandé de nombreuses prises de

taille et poids des individus pêchés, entrainant une gêne vis-à-vis des pêcheurs,

notamment lors de la saison estivale lorsqu’il y a de nombreux clients. Cependant, ce gros

travail de mesure nous a permis de développer un protocole plus léger en 2010 et donc de

limiter la gêne. En parallèle, nous avons fait imprimer des T-shirt et un poster

transportable afin d’améliorer la communication avec le grand public (Annexe 3). Les

pêcheurs ont été satisfaits de cette démarche et ont demandé à ce que l’on mette à leur

disposition des flyers qu’ils puissent distribuer eux-mêmes à leur clientèle ainsi qu’un

exemplaire réduit du poster à afficher sur leur étal de vente. En effet, de leur propre aveu,

leur profession n’a pas une bonne presse et toute action de communication permettant de

présenter leur travail et la gestion de la ressource est un atout majeur.

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Grâce aux données recueillies lors des années précédentes, nous avons mis en

place une méthode de mesure par photographie. Le premier enquêteur réalisait des

photographies des étals de vente en y plaçant une équerre graduée. En parallèle, le

second enquêteur identifiait, comptait les individus et recueillait les informations

concernant le déroulement de la pêche auprès du pêcheur (Annexe 4). Les données

suivantes étaient récupérées sur le terrain :

- Données « Opération » : nom du bateau, profondeur de calage et habitat. La

position du filet nous était indiquée par le pêcheur sur une carte.

- Données « Métiers » : type de l’engin, espèces ciblées, maille

- Données « Effort » : Longueur et hauteur des filets, nombre de pots / hameçons /

nasses pour les autres engins, temps de calage

- Données « Météo » : direction et force des courants, houle (le reste des infos est

récupéré sur internet)

- Données « Débarquements » : identification des espèces, nombre, prix

- Données « Biométrie », seulement lorsque c’était nécessaire et que les conditions

le permettait : mesures de taille et de poids de certains individus

De retour au laboratoire, les individus sont mesurés à partir des photos. Cela

nécessite de retoucher la photo pour corriger la perspective puis calibrer l’échelle grâce à

l’équerre (logiciel Photoshop). Une équerre est indispensable car elle permet de conserver

un angle droit lors de la retouche mais aussi d’avoir une échelle horizontale et verticale.

Après avoir récupéré un maximum de tailles, il nous était possible d’estimer le poids

des individus. Les relations tailles-poids ont été extraites de la base de données Access

ou de FishBase lorsque les données étaient insuffisantes (http://fishbase.mnhn.fr). Nous

avons utilisé une régression puissance par espèce ( ) et avons obtenu des

coefficients de corrélations satisfaisants : en moyenne, R² = 0,94 (0,95 si l’on considère

seulement les espèces les plus courantes). Nous avons pu ainsi extrapoler le poids par

espèce présente dans un engin. La table « Débarquement » de la base de données

contient ces estimations de biomasse par espèce et par opération. En revanche, pour la

table « Biométrie » contenant les données individuelles, nous n’avons inscrit que des

poids et tailles véritablement mesurés sur le terrain. C’est à partir de cette table que nous

avons construit et actualisé les relations tailles-poids.

Dans les cas où il n’était pas possible d’estimer le poids grâce à la taille (animaux

abimés ou de formes atypiques), nous avons pesé les individus. Dans certains cas, nous

avons dû demander une estimation du poids au pêcheur. Même si cette estimation n’est

pas aussi satisfaisante qu’une mesure réelle, c’est dans quelques cas, peu nombreux, la

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17

seule possibilité d’avoir de l’information. Nous avons pu ainsi travailler avec de nombreux

bateaux. Le travail relationnel avec les pêcheurs doit être poursuivi pour le maintien du

suivi dans le temps. En parallèle, il est important de continuer à prendre régulièrement des

mesures in situ pour affiner les relations taille/poids, notamment pour les espèces rares.

VI) Analyse des données

Les tests statistiques ont été effectués sur les logiciels R et Statistica. Toutes les

cartes ont été effectuées sous MapInfo 7.5. Les identifiants Access et MapInfo de chaque

opération sont identiques afin de pouvoir faire le lien entre un engin (et sa position sous

MapInfo) et les informations correspondantes dans la base de données (Access). Ces

positions, données par les pêcheurs, sont confidentielles. Afin de préserver cette

confidentialité, nous avons travaillé avec une grille de maille d’un kilomètre. Les

informations ne sont donc pas présentées par engin mais par cellule de la grille. Lors de

cette étude, nous avons travaillé sur les variables suivantes:

Richesse Spécifique : pour chaque case, nous avons présenté le nombre moyen

d’espèces capturées par engin de pêche.

Effort : nous avons présenté l’effort total appliqué à une case pendant la période

d’échantillonnage. L’effort d’un filet de pêche se calcule de la manière suivante :

EFFORT (m².h) = LONGEUR (m) × HAUTEUR (m) × TEMPS DE CALAGE (h)

On ne compare les valeurs d’effort qu’au sein d’un même métier car les techniques

sont différentes. De même, la pêche à l’étang constitue un cas spécial difficilement

comparable avec la pêche en mer. En effet, la profondeur de l’étang ne dépassant

pas les 4m, les filets occupent généralement toute la colonne d’eau. Il n’est donc

pas rare que des métiers visant des espèces vivant sur le fond capturent aussi des

espèces nageantes (par exemple : des dorades prises dans un filet de solière).

CPUE : la Capture Par Unité d’Effort correspond à la biomasse totale capturée par

un engin de pêche divisée par l’effort appliqué par cet engin (g/unité d’effort).

Cependant, notre étude porte sur des débarquements de pêche et nous n’avons

donc pas accès aux rejets de pêche en mer car ils se font lors du retour au port.

Nous avons considéré les rejets comme négligeables car nous estimons qu’ils sont

minimes par rapport à la capture totale. De plus, la plupart des individus rejetés en

mer sont encore vivants et ne sont pas blessés. Nous avons présenté la CPUE

moyenne par cellule.

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RESULTATS

ET DISCUSSION

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I) Validation de la méthode « photo » en 2010

Après avoir mesuré, à l’aide d’un ichtyomètre, 53 individus d’espèces différentes,

nous avons estimé les tailles de ces mêmes individus par photographie. La normalité de

ces données à été vérifiée avec le test de Shapiro-Wilk (tab. 2).

Tableau 2 : Test de normalité des données

Shapiro-Wilk Α p-value

Tailles mesurées 0,05 0,07114

Tailles estimées 0,05 0,09012

En l’absence de différences significatives avec la loi normale, nous avons comparé

les deux jeux de données avec un test de Student apparié (échantillons liés) (tab. 3).

Tableau 3 : Comparaison des méthodes de mesure

Student

apparié

α degré de

liberté p-value

moyenne des

différences intervalle de confiance

0,05 52 0,7 0,1132075 cm [-0,4731486 ; 0.6995636]

Ce test ne montre pas de différence significative. Ce résultat est illustré par une

représentation sous forme de nuage de points illustrant une relation linéaire avec une

corrélation de 0,9567 (fig. 12). En estimant que les mesures au port sont précises au cm

près, et considérant les exigences de cette étude, nous avons estimé que la méthode par

photographie fournissait une précision de mesure suffisante. Nous avons pu ainsi valider

cette méthode et l’avons utilisé pendant le reste du travail de terrain. Ceci a permis

d’acquérir plus de données de débarquement.

Figure 12 : Relation tailles mesurées / tailles estimées (en cm)

y = 0,9559x + 1,1454 R² = 0,9567

0

10

20

30

40

50

60

0 10 20 30 40 50 60Taille

esti

mée p

ar

ph

oto

gra

ph

ie

Taille mesurée au port

53 individus mesurés selonles deux méthodes

régression linéaire

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II) Analyse globale des débarquements

En 2011, nous avons effectué 147 jours d’échantillonnage pour un total de 620

opérations. Durant les périodes d’échantillonnage, nous avons identifié 139 espèces (119

poissons et 20 invertébrés) (Annexe 5). Le total des captures s’élève à 12,99 tonnes, ce

qui représente environ 88,35 kg par jour d’échantillonnage.

a. Analyse temporelle

Nous avons analysé trois paramètres susceptibles de varier fortement au cours de

l’année, résultant de variations saisonnières (fig. 13).

Le Nombre d’engins échantillonnés correspond au nombre moyen d’engins de pêche

échantillonnés par jour durant le mois.

La Biomasse capturée correspond à la biomasse moyenne des captures échantillonnées

par jour durant le mois.

Ces valeurs sont présentées en pourcentage (par rapport à la valeur max des données)

car nous nous intéressons seulement aux variations des tendances.

Le Nombre d’espèces échantillonnées correspond au nombre d’espèces différentes

rencontrées lors d’un mois d’échantillonnage.

Figure 13 : Analyse saisonnière des données

L’évolution des espèces les plus représentatives au cours des saisons a été suivie.

Pour l’analyse de la répartition saisonnière des espèces, nous nous sommes limités aux

40

45

50

55

60

65

70

75

80

85

90

40

50

60

70

80

90

100

110

120

mars avril mai juin juillet août septembre octobre novembre décembre

No

mb

re d

'es

ce

s

Va

leu

rs (

en

%)

du

no

mb

re

d'e

ng

ins

et

de la

bio

ma

ss

e

Nombre d'engins échantillonnés Biomasse capturée Nombre d'espèces échantillonnées

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13 espèces majoritairement rencontrées lors des suivis (occurrence supérieure à 2%, fig.

14). Pour chaque espèce et pour chaque mois (mars à juillet), nous avons affiché la

biomasse capturée relative (pourcentage).

Nous avons pu ainsi identifier les périodes de capturabilité des espèces (tab. 4) :

Tableau 4 : Principales espèces d’affinité froide et chaude

Période froide Période chaude

Espèces

Baudroie Commune

(Lophius piscatorius)

Rougets

(Mullus sp.)

Mulets ou Muges

(Mugilidae)

Saupe

(Sarpa salpa)

Seiche

(Sepia officinalis)

Pageot Commun

(Pagellus erythrinus)

Dorade Royale (Sparus aurata)

Pageot Acarné (Pagellus acarne)

Figure 14 : Répartition saisonnière des principales espèces rencontrées (Histogramme de

pourcentages cumulatifs sur la biomasse capturée) en 2010.

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

BaudroieCommune

Mulets Seiche DoradeRoyale

SarCommun

SoleCommune

Poulpe MerluCommun

Marbré PageotAcarné

PageotCommun

Rougets Saupe

mars avril mai juin juillet

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b. Analyse spatiale

Dans une analyse spatiale, la première donnée intéressante à observer est la

distribution des actions de pêche échantillonnées (carte 1). Elle correspond au nombre

total d’engins de pêche échantillonnés par cellule. Cette information ne doit pas être

assimilée directement à une notion d’effort mais est néanmoins utile afin de repérer les

zones de pêche les plus utilisées. Il est important de noter que les sites de pêches sont

souvent spécifiques du pêcheur mais étant donné que nous échantillonnons les pêcheurs

les plus actifs, nos cartes de distributions sont représentatives de l’activité globale. Il serait

intéressant de pouvoir échantillonner l’ensemble des pêcheurs ou de solliciter les

sémaphores (identification des bateaux, localisation, date de pêche, etc.) afin d’affiner

cette vision globale.

L’ensemble du linéaire côtier dans une bande d’un mille nautique est quasiment

fréquenté dans sa totalité (on remarque l’espace vide causé par le non échantillonnage

des ports de Canet et de Banyuls). Deux zones de plus grandes fréquentations ressortent

au nord et au sud, correspondant respectivement aux ports de pêches les plus

importants : Le Barcarès et St Cyprien. La proximité du port d’attache semble être le

premier critère d’utilisation de l’espace, compte tenu des coûts liés au carburant. Le

second critère est plus lié à l’intérêt de la zone même si elle est éloignée. La côte

rocheuse (notamment au niveau du Cap Béar), les zones de récifs artificiels ainsi que

quelques zones de roches isolées sont plus utilisées. Il semblerait que ces zones de

transition entre substrat dur et substrat meuble puissent être particulièrement

intéressantes d’un point de vue halieutique.

Nous nous sommes intéressés ensuite à la richesse spécifique (carte 2). Cela

correspond au nombre moyen d’espèces retrouvées dans un engin de pêche par case.

Les valeurs les plus élevées sont situées sur les zones de transition « roche/sable » ou

« récifs artificiels/sables ». L’intérêt halieutique de la zone semble donc être lié à la

diversité des habitats présents.

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III) Analyse spatiale par métiers

Nous avons choisi de nous limiter aux 5 principaux métiers pratiqués dans la

région, représentant 72% des opérations échantillonnées (tab. 5):

Tableau 5 : Principaux métiers de pêche rencontrés

Sparidés Merlu Rougetière Solière Seiche

23,07% 17,58% 10,97% 9,84% 5,97%

Pour chacun de ces métiers, toujours à l’aide du système d’information géographique,

nous présentons une carte de répartition des paramètres suivants :

La Richesse Spécifique correspond au nombre moyen d’espèces présentes par filet de

pêche échantillonnés. Cela nous donne une notion de la diversité.

L’Effort de pêche correspond à l’effort de pêche total échantillonné lors des sorties terrain

(pour chaque case nous avons fait le cumul de l’effort recensé). Cela nous donne une

vision des zones les plus potentiellement impactées par la pêche artisanale. Cependant, à

cause des différences de protocole entre les années, les cartes ne sont pas comparables

dans le temps.

La Capture Par Unité d’Effort correspond à la biomasse échantillonnée au débarquement

corrigée par l’effort de pêche. Ceci nous permet de comparer les sites entre eux

indépendamment du nombre de filets échantillonnés. Nous pouvons ainsi identifier les

zones de plus forte productivité et donc, probablement, en meilleur état.

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a. Le métier « Sparidés »

Le métier « sparidés » cible essentiellement les espèces de substrat dur. Il est donc

normal de retrouver une forte activité sur la côte rocheuse et les roches isolées de la côte

sableuse (carte 3). Les plus fortes fréquentations se trouvent quasiment

systématiquement sur la côte rocheuse des Albères. Néanmoins, il est intéressant de

noter que peu d’actions de pêche ont eu lieu à proximité des récifs artificiels. Même si les

espèces sont présentes sur les récifs artificiels (Lenfant et al., 2008), elles ne sont pas

ciblées sur ce secteur. Il est possible que les pêcheurs ne souhaitent pas travailler sur les

zones de récifs artificiels du fait qu’il faille caler assez près des modules pour espérer

capturer ce type de poisson. Certains pêcheurs ont néanmoins essayé, vu les quelques

filets qui ont pu être observés déchirés sur les modules.

Les richesses spécifiques (carte 4) sont variables, et assez curieusement élevées

sur la zone centrale, alors que l’on aurait pu penser qu’elle le serait particulièrement sur la

côte rocheuse.

Les CPUE (carte 5) sont faibles, excepté à proximité des récifs artificiels et dans

l’étang. Il est possible que les pêcheurs aient des problèmes avec les espèces ciblées par

ce métier. Nous observons en parallèle une forte diminution du recrutement depuis 3 ans

pour le sar commun. Concernant les récifs artificiels, même si l’effort est peu important, les

captures peuvent être relativement bonnes. Etant donné que les prix de vente sont assez

élevés, cela reste un métier intéressant à maintenir pour les pêcheurs.

Il s’agit d’un métier très côtier, à proximité des côtes rocheuses, des roches isolées et

des récifs artificiels. Les captures sont souvent faibles. A suivre tout particulièrement.

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b. Le métier « Merlu »

A l’opposé du métier « Sparidés », le métier « merlu » est un métier du large. Il

s’exerce souvent au-delà de 1 mille nautique afin d’atteindre des profondeurs suffisantes

pour caler les filets de plusieurs mètres de haut (en moyenne 10 m). Ce sont souvent des

filets de grande longueur (en moyenne 2000 m). Si sur la côte sableuse, les pêcheurs

doivent faire route pendant presque 3 milles nautiques, sur la côte rocheuse, c’est un

métier qui s’exerce très près des côtes jusqu’à plusieurs milles nautiques, ceci est dû à la

bathymétrie. Ces zones très au large présentent certainement des caractéristiques

proches des substrats durs (sable induré), une cartographie issu de campagne sonar sera

bientôt disponible pour compléter la caractérisation des habitats benthiques. Si la côte

rocheuse présente une exploitation de la zone sensiblement identique à celle des

sparidés, sur la côte sableuse, il y a une répartition totalement différente (carte 6). Les

filets à merlu se trouvent sur la zone des roches isolées situées au centre de la zone

d’étude, ils sont souvent situés à proximité de ces roches. On trouve un effort plus modéré

à proximité des récifs artificiels qui ne sont pas les secteurs les plus appropriés.

La richesse spécifique (carte 7) est très variable. Les zones de plus fortes richesses

ne se retrouvent pas nécessairement synchrones spatialement avec par exemple un

gradient d’éloignement à la côte. Ceci est en partie dû à l’écologie des poissons

susceptibles d’être capturés par ce type de métier, à savoir une plus grande mobilité et

une relation moins stricte avec le fond. A la période de reproduction, les individus matures

sont beaucoup plus présents sur la zone des canyons à proximité du fond. Cela implique

de la part du pêcheur une bonne connaissance des sites potentiels et des conditions

environnementales nécessaires à une capture optimale.

Les CPUE présentent des valeurs maximales sur peu de sites, parfois proches des

roches isolées, parfois beaucoup plus au large (carte 8). Le grand nombre de valeurs

faible sur la carte indique que les captures restent faibles par rapport à la grande quantité

de matériel immergé.

C’est un métier nécessitant une hauteur d’eau conséquente donc plutôt du large même

si des pêches sont réalisées proches des côtes lorsque la bathymétrie le permet (côte

rocheuse des Albères). Là encore, les meilleures captures sont très localisées. Il se

pratique quasiment toute l’année et fait partie des métiers les plus productifs.

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c. Le métier « Rougetière »

Le métier « rougetière » se pratique dans des zones de faibles profondeurs (carte

9). Les filets sont principalement localisés à proximité des ports mais également au nord

sur la zone des récifs artificiels et dans le sud à la limite entre la côte sableuse et la côte

rocheuse, et ce très près des côtes (moins d’un 1 mille nautique). Ce métier cible

principalement les zones sableuses, les roches isolées du centre de la zone d’étude sont

relativement peu exploitées. Il serait intéressant de réaliser une analyse croisée avec les

données sédimentaires et la faune associée afin de déterminer si cela est induit par des

habitats essentiels différents. L’hypothèse alternative est la présence de zones favorables

au rouget à proximité des ports de pêche ne nécessitant pas d’aller caler proches des

roches isolées.

La richesse spécifique (carte 10) est maximale dans le sud de la zone d’étude à la

limite entre côte sableuse et côte rocheuse et sur certains récifs artificiels. Une attention

particulière devra être portée sur cet indicateur afin de vérifier son évolution dans le temps

car elle semble réagir à l’influence des récifs artificiels.

Les CPUE (carte 11) montrent également de fortes variations. Les plus fortes

valeurs sont signalées sur les récifs artificiels et sur la côte rocheuse en bordure de la

réserve.

Il ressort de ce métier, que le maximum de capture s’opère de façon ponctuelle à

proximité des zones rocheuses naturelles (côte rocheuse des Albères, Cap Leucate et

quelques roches isolées) ainsi qu’à proximité des récifs artificiels.

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d. Le métier « Solière »

Le métier « solière » s’apparente à celui du métier « rougetière » par le fait qu’il

s’agit d’engin travaillant principalement sur le substrat meuble. Néanmoins, grâce à la

carte de répartition de l’effort (carte 12), on s’aperçoit que ce métier s’exerce plus

fortement dans le nord de la zone d’étude. Il semble être une spécificité des pêcheurs des

prud’homies de Leucate et Barcarès. Il semble néanmoins, que la granulométrie plus fine

au nord, soit en faveur des espèces cibles de ce métier. Là encore une analyse plus fine

par croisement entre répartition des filets et carte de sédimentologie serait à mener.

Les valeurs de richesses spécifiques (carte 13) sont assez faibles sur l’ensemble

des zones exploitées, seules quelques cellules sont fortement marquées. Les zones à

proximité des récifs artificiels présentent des valeurs parfois très élevées. Ailleurs, l’activité

de pêche étant relativement limitée, il est difficile de conclure quant à une zone naturelle

de plus grand intérêt pour la pêche en matière de diversification d’espèce capturée. On

peut également évoquer une sélectivité plus importante que les métiers présentés

précédemment.

A l’inverse de la richesse spécifique, les meilleures captures (carte 14) ont été

réalisées uniquement dans le nord à proximité des récifs artificiels. Etant donné la

pression de pêche réalisée sur la zone nord, il sera important de poser la question si à

terme les stocks ne vont pas devenir en limites d’exploitation. Malheureusement, nous

n’avons pas actuellement d’indicateur validé de l’exploitation des stocks. Cela fait partie

des points abordés dans les perspectives de cette étude.

C’est un métier typique des substrats meubles, les meilleures captures se répartissent

aléatoirement. L’effort est principalement concentré sur la zone de récifs artificiels qui est

certainement favorable à la présence des espèces de poissons plats ciblées.

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e. Le métier « Seiche »

Le métier « seiche » est pratiqué surtout en période froide avec un filet trémail. Ce

métier se pratique dans une bande très côtière (carte 15). Les pêcheurs doivent travailler

sur des zones peu profondes sur la partie côte sableuse. Cela est très peu utilisé sur la

côte rocheuse. Les récifs artificiels sont travaillés par les pêcheurs avec le risque

d’accrocher les filets. Il semble que la présence de pontes sur les récifs artificiels confirme

l’intérêt de cette zone.

Les richesses spécifiques (carte 16) sont assez élevées le long de la côte car

l’engin est utilisé pour d’autres captures. La sélectivité tient plutôt à son utilisation

hivernale. Il est important de noter que la richesse spécifique est élevée à la fois sur les

zones de substrat meuble et sur la côte rocheuse.

En matière de capture (carte 17), les CPUE sont très élevées sur la côte rocheuse

et sur les récifs artificiels. La proximité immédiate de substrats durs (naturels ou artificiels)

semble être propice à des captures plus importantes. Il s’agit d’une pêche très spécifique

en ce qui concerne la saisonnalité.

Il s’agit d’un métier travaillant sur des zones peu profondes tout le long du littoral.

L’absence de filets calés plus au large peut s’expliquer par l’écologie de l’espèce qui

fréquente les zones littorales.

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IV) Mise en place d’un Indice d’Exploitation des stocks

Le concept de l’Indice d’Exploitation des Stocks (IES) a été développé lors des

années précédentes pour tenter de repérer les zones soumises à la surexploitation. Pour

le calculer, il faut ramener les valeurs de CPUE et d’effort en pourcentage (par rapport à

leur maximum respectif) et de faire le calcul suivant par case :

IES (de -100 à +100%) = CPUE (de 0 à 100%) – EFFORT (de 0 à 100%)

Une valeur d’IES est relative, elle n’est faible ou élevée que par rapport aux autres

valeurs. Cet indice est une approche théorique devant être validée. Cependant, il nous

donne des tendances que nous pouvons comparer avec ce qui est connu. On suppose

qu’en arrivant sur une zone vierge, un pêcheur va attraper beaucoup de poissons en

fournissant peu d’effort (CPUE > EFFORT donc IES > 0). On considère que l’abondance

de poisson permet de pêcher en grande quantité sans fournir beaucoup d’effort: c’est une

zone en sous-exploitation. Si l’effort de pêche augmente, les stocks vont diminuer et les

captures seront moins bonnes. Malgré une augmentation de l’effort, les pêches seront

moins efficaces (CPUE < EFFORT donc IES < 0). On considère que la zone est en

surexploitation. Nous estimons qu’un IES proche de 0 (-5% à +5%) correspond à une

situation d’équilibre entre la pression de pêche et le renouvellement des stocks (fig. 16).

Cette démarche reste à valider pour pouvoir devenir un indicateur à part entière (fig. 17).

Figure 16 : Illustration de l’approche théorique de l’IES et de son interprétation

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Figure 17 : Exemple de carte IES réalisée en 2010

Zones

sensibles

Zones à

l’équilibre

Zones

exploitables

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V) Synthèse

Lors de la dernière année d’une précédente étude, nous avons pu mettre en place

un protocole basé sur l’analyse photographique permettant de travailler de manière plus

précise, avec plus de bateaux et tout en préservant l’aspect relationnel avec le pêcheur.

La méthode consistant à prendre la taille et le poids de certains individus a été également

maintenue dans le cas d’espèces rares dont les données sont parcellaires ou dans le cas

d’individus ayant réussi à atteindre des tailles importantes (individus âgés).

Cela nous a permis de commencer à explorer la complexité de la pêche artisanale

dans la zone d’étude. En effet, les pêcheurs ont de nombreux engins de pêche à leur

disposition et pratiquent différentes techniques. C’est pour cette raison que la pêche

artisanale est subdivisée en « métiers ». Sur les 58 métiers de pêche recensés dans la

région du Languedoc-Roussillon (Guillou et al, 2002), nous avons pu en caractériser 20.

Nous avons créé une série de fiches permettant une meilleure compréhension de ces

métiers et facilitant leur comparaison. Ces fiches seront actualisées chaque année grâce

aux informations recueillies sur le terrain. Elles pourront également servir d’outil de

communication auprès du public afin d’expliquer la diversité des pratiques recensées dans

la zone sud du Golfe du Lion.

Cette grande diversité de métier permet aux pêcheurs de répartir leur effort de

pêche sur de nombreuses espèces ou groupe d’espèces. Le Golfe du Lion recense plus

de 300 espèces de poissons, crustacés et mollusques (Aldebert, 1997). Le suivi des

débarquements de pêche pour l’année 2011 nous a permis d’identifier 139 espèces (119

poissons et 20 invertébrés).

Nous avons pu observer que les zones de substrat dur sont les plus fréquentées :

côte rocheuse, récifs artificiels et roches isolées. Ce sont aussi les zones présentant les

valeurs les plus élevées de richesse spécifique, d’effort de pêche et de CPUE.

Néanmoins, en fonction de l’écologie des espèces cibles, les zones de pêches peuvent

varier d’une part, entre le nord et le sud (variation sédimentologique au niveau de la côte

sableuse) et d’autre part, entre la côte (moins d’un mille nautique) et le large (1 à 3 milles

nautiques, voir plus) (comportement des espèces).

Les variabilités importantes observées au niveau des analyses spatiales soulèvent

la question de l’intérêt ou pas d’utiliser certaines zones pour certaines espèces. Comme

nous l’avons précisé dans les analyses faites par métier, l’adéquation entre « habitat

essentiel » et espèce est primordiale. Mais nous pouvons nous poser la question de

l’absence d’activité sur certains secteurs, comme celui situé au droit de la commune de

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Canet : habitats essentiels dégradés donc peu de poisson ? Implantation de pêcheurs sur

Canet très faible (2 pêcheurs ayant de petites embarcations) ou sous-échantillonnée ? Ou

tout simplement, une non-utilisation de la zone ? Ceci pourra être abordé lors des

réunions de restitution qui ont lieu chaque année. Il est possible qu’au vue des cartes de

répartition de l’effort de pêche, certains pêcheurs puissent tester de nouvelles zones et

ainsi délester des zones déjà exploitées. Il y sera également abordé, les baisses de

richesse spécifique et de CPUE mentionnées par les pêcheurs et qui les inquiètent pour

l’avenir. Enfin, les captures d’espèce patrimoniale telle que le mérou et le corb seront

discutées, à la fois entant qu’indicateur de l’évolution de la ressource mais également

dans un but de sensibilisation au relâché d’individu trop jeune.

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CONCLUSION

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Dans le contexte actuel de réflexion sur la gestion du milieu marin (Parc Naturel

Marin Golfe du Lion, Réserve Naturelle Marine Cerbère-Banyuls, Natura 2000, Directive

Cadre Stratégie Milieu Marin), ce travail jette les bases pour mieux définir les

caractéristiques de la pêche artisanale : diversité des métiers, zones de capture, variabilité

saisonnière et annuelle des captures. Outre cette précision dans la caractérisation, l’enjeu

de l’étude était d’être conduite sur un territoire relativement vaste, couvrant une zone

géographique de plus de 100 km de linéaire côtier (l’ensemble des Pyrénées-Orientales et

une partie de l’Aude, la falaise de Leucate). Cette pêche est très diversifiée, aussi bien au

niveau des engins de pêche utilisés que des espèces ciblées. Cette capacité de sélection

limite la concentration d’un effort de pêche sur un faible nombre d’espèce. L’alternance

saisonnière des espèces (espèces hivernales, printanières et estivales) conditionnent

l’activité de pêche d’une partie des pêcheurs de la zone d’étude. D’autres pêcheurs ciblent

des espèces présentes toute l’année telle que le merlu. De nombreux bateaux peuvent

pêcher dans les mêmes secteurs sans se concurrencer. Au printemps, il n’est pas rare de

voir les pêcheurs s’entendre entre eux pour pratiquer des métiers différents : certains

pêcheurs travaillent au large pour le Merlu tandis que d’autres peuvent rester près des

côtes pour le Rouget. Spatialement, la pêche artisanale s’effectue sur la bande des 3

miles avec une prédominance pour le premier mile nautique à proximité des roches

naturelles isolées. L’installation de récifs artificiels a relocalisé une partie de l’activité de

pêche sur des zones ne présentant pas de roches naturelles. La particularité de la zone

d’étude est de présenter à la fois une réserve naturelle marine (Cerbère-Banyuls) et des

récifs artificiels (Leucate - Barcarès). Les récifs artificiels peuvent être assimilés à de

petites réserves intégrales, au même titre que la réserve naturelle marine de

Cerbère/Banyuls, offrant à la fois une protection des espèces et une exportation

d’individus vers les zones adjacentes. Les récifs artificiels sont directement bénéfiques à

plusieurs métiers de pêche et semblent l’être aussi indirectement pour d’autres. Les

pêcheurs sont satisfaits de ces installations mais il faut encore confirmer si ces récifs

produisent de la biomasse ou s’ils ne font que la concentrer (Lenfant et al, 2008).

Dans le cadre de la poursuite de ce suivi annuel prévu dans le DOCOB du site

Natura 2000 « Posidonie de la Côte Rocheuse des Albères », il est prévu de renforcer

l’échantillonnage sur tous les ports de pêche (Canet et Banyuls). Un protocole d’enquête

précis va être mis en place afin d’assurer la comparaison des données d’une année sur

l’autre. Nous allons aussi continuer de travailler sur l’Indice d’Exploitation des Stocks afin

de proposer des indices d’évaluation sur le long terme pour le Parc Marin Golfe du Lion.

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Annexes

1 - Types de récifs artificiels installés au large de Leucate/Barcarès

Buses

Dalots

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Amas Chaotiques

Tapis Anti-Affouillement

http://cepralmar.org/recifs_artificiels/glossaire.php

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2- Base de donnée «Pêche Artisanale - Côte Catalane (2007-2012)»

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3 - T-shirt et « Wind Banner » (60 x 120 cm)

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4 - Fiche terrain recto-verso

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5 - Descriptif des espèces rencontrées

Famille Genre Espece Nom Commun

Anguillidae Anguilla anguilla Anguille

Aristeidae Marsupeneus japonicus Gambas

Belonidae Belone belone Orphie

Bothidae Bothus podas Rombou (Rhombou de Méditerranée)

Buccinidae Buccinum undatum Bulot

Carangidae Seriola dumerili Grande sériole (Sériole couronnée, poisson limon)

Carangidae Trachurus mediterraneus Chinchard à queue jaune (Chinchard Méditerranéen)

Carangidae Trachurus trachurus Chinchard commun (Chinchard d'Europe, Saurel)

Centracanthidae Spicara flexuosa Gerle (Vernière)

Centracanthidae Spicara maena Mendole (Vernière)

Centracanthidae Spicara smaris Picarel (Vernière)

Citharidae Citharus linguatula Feuille (Cithare)

Clupeidae Alosa alosa Alose vraie (Grande Alose)

Clupeidae Alosa fallax Alose feinte

Clupeidae Sardina pilchardus Sardine

Clupeidae sardinella aurita Sardinelle (Allache)

Congridae Conger conger Congre

Dactylopteridae Dactylopterus volitans Grondin volant

Dasyatidae ge. sp. Pastenagues

Exocoetidae Cheilopogon heterurus Poisson volant méditerranéen

Gadidae Micromesistius poutassou Merlan bleu (Poutassou)

Gadidae Phycis phycis Mostelle de roche

Gadidae Trisopterus luscus capelanus Capelan de Méditerranée

Gobiidae Gobius cruentatus Gobie à bouche rouge (Gobie sanglant)

Haemulidae Pomadasys incisus Grondeur métis

Labridae Coris julis Girelle

Labridae Ctenolabrus rupestris Cténolabre

Labridae Labrus merula Merle (Labre-merle)

Labridae Labrus viridis Labre vert

Labridae Symphodus mediterraneus Crénilabre méditerranéen

Labridae Symphodus melops Crénilabre melops (petite vieille)

Labridae Symphodus roissali Crénilabre à 5 taches

Labridae Symphodus rostratus Sublet

Labridae Symphodus tinca Crénilabre-tanche (Crénilabre-paon)

Loliginidae Loligo vulgaris Calmar

Lophiidae Lophius piscatorius Lotte (Baudroie commune)

Merlucciidae Merluccius merluccius Merlu commun (Colin, Merlu blanc, Merluchon)

Molidae Mola mola Poisson-lune

Moronidae Dicentrarchus labrax Bar commun (Loup)

Mugilidae Chelon labrosus Mulet lippu (Muge lippu)

Mugilidae ge. sp. Mulets (Muges)

Mugilidae Liza aurata Mulet doré

Mugilidae Mugil cephalus Mulet à grosse tête (Muge cabot)

Mugilidae Oedalechilus labeo Mulet labéon

Mullidae Mullus barbatus Rouget-barbet de vase

Mullidae Mullus surmuletus Rouget-barbet de roche (Rouget surmulet)

Muricidae Bolinus brandaris Murex

Nephropidae Homarus gammarus Homard

Nephropidae Nephrops norvegicus Langoustine

Octopodidae Octopus vulgaris Poulpe

Ophidiidae Ophidion barbatum Donzelle à nageoires noires

Palinuridae Palinurus elephas Langouste

Pleuronectidae Pleuronectes platessa Plie (Carrelet)

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Famille Genre Espece Nom Commun

Pomacentridae Chromis chromis Castagnole

Portunidae Polybius puber Etrille commune

Pyuridae Microcosmus sabatieri Figue de mer (Violet, Patate de mer)

Rajidae ge. sp. Raies

Rajidae Raja asterias Raie étoilée

Rajidae Raja brachyura Raie lisse

Rajidae Raja clavata Raie bouclée

Rajidae Raja undulata Raie brunette

Salmonidae Salmo trutta trutta Truite de mer (Truite d'Europe)

Sciaenidae Sciaena umbra Corb

Sciaenidae Umbrina canariensis Ombrine-bronze (Ombrine du large)

Sciaenidae Umbrina sp. Ombrines

Scombridae Auxis thazard Auxide

Scombridae Sarda sarda Bonite à dos rayé (Pélamide)

Scombridae Scomber japonicus Maquereau espagnol (Faux-maquereau)

Scombridae Scomber scombrus Maquereau commun

Scophthalmidae Lepidorhombus boscii Cardine à 4 taches

Scophthalmidae Psetta maxima Turbot

Scophthalmidae Scophthalmus rhombus Barbue (Passart)

Scorpaenidae Scorpaena notata Petite rascasse rouge

Scorpaenidae Scorpaena porcus Rascasse brune

Scorpaenidae Scorpaena scrofa Chapon (grande rascasse rouge)

Scyliorhinidae Scyliorhinus canicula Petite roussette

Scyllaridae Scyllarus arctus Petite cigale

Sepiidae Sepia officinalis Seiche

Serranidae Anthias anthias Barbier commun (Barbier-hirondelle)

Serranidae Callanthias ruber Barbier-perroquet (Callanthias)

Serranidae Serranus cabrilla Serran-chevrette

Serranidae Serranus scriba Serran-écriture

Soleidae Microchirus variegatus Sole-perdrix panachée (Sole-perdrix commune)

Soleidae Pegusa theophilus Sole pole de méditerranée

Soleidae Solea solea Sole commune

Soleidae Synapturichthys kleinii Sole tachetée

Sparidae Boops boops Bogue

Sparidae Dentex dentex Denté commun (Denti)

Sparidae Diplodus annularis Sparaillon

Sparidae Diplodus cervinus Sar-tambour

Sparidae Diplodus puntazzo Sar à museau pointu

Sparidae Diplodus sargus Sar commun

Sparidae Diplodus vulgaris Sar à tête noire (Vidriade)

Sparidae Lithognathus mormyrus Marbré

Sparidae Oblada melanura Oblade

Sparidae Pagellus acarne Galet (Pageot acarné)

Sparidae Pagellus bogaraveo Dorade rose (Pageot à gros yeux)

Sparidae Pagellus erythrinus Pageot commun

Sparidae Pagrus pagrus Pagre commun

Sparidae Sarpa salpa Saupe

Sparidae Sparus aurata Dorade royale

Sparidae Spondyliosoma cantharus Canthare (Griset, Dorade grise, Charbonnier)

Sphyraenidae Sphyraena sphyraena Brochet de mer (Barracuda, Bécune d'Europe)

Sphyraenidae Sphyraena viridensis Brochet de mer rayé (Barracuda, Bécune bouche jaune)

Squillidae Squilla mantis Squille (Galère, Mante-religieuse de mer)

Synodontidae Synodus saurus Poisson-lézard rayé (Poisson-lézard de Méditerranée)

Torpedinidae Torpedo marmorata Torpille marbré (raie torpille)

Torpedinidae Torpedo torpedo Torpille ocellée

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Famille Genre Espece Nom Commun

Toxopneustidae Sphaerechyrus granularis Oursin

Trachinidae Echiichthys vipera Petite vive

Trachinidae Trachinus araneus Vive araignée

Trachinidae Trachinus draco Grande vive

Triglidae Aspitrigla cuculus Grondin rouge

Triglidae Aspitrigla obscura Grondin morrude

Triglidae Eutrigla gurnardus Grondin gris

Triglidae Trigla lucerna Grondin-perlon

Triglidae Trigla lyra Grondin-lyre

Triglidae Trigloporus lastoviza Grondin camard

Turbinidae Turbo sp. Œil de Sainte Lucie (Turbo)

Uranoscopidae Uranoscopus scaber Uranoscope (Bœuf)

Veneridae Callista chione Vernis

Zeidae Zeus faber Saint-Pierre

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RESUME

De nos jours, de nombreux écosystèmes marins sont menacés et beaucoup sont

dans un état critique. En Atlantique Nord, l’effectif de nombreux grands prédateurs a été

réduit au point que leur rôle dans l’écosystème reste insuffisant. Le contexte économique

et social mondial actuel accélère ce processus : hausse du prix du pétrole, demande

croissante en produits de la mer, etc. Cela a pour conséquence une augmentation globale

de l’effort de pêche (immersion de plus de matériel sur des durées plus longues,

équipements toujours plus modernes et efficaces) et une expansion des pêcheries tant au

niveau géographique que bathymétrique et taxonomique. A cela s’ajoute les

conséquences du réchauffement climatique et des différentes sources de pollution et de

destruction des habitats côtiers (ex : marée noire dans le golfe du Mexique en avril 2010).

La pêche artisanale est représentée par l’ensemble des navires de pêche, hormis

les chalutiers, les thoniers-sardiniers et les navires pratiquant la pêche au « lamparo ».

Elle rassemble de multiples pratiques ou « métiers » définies par le type d’engin utilisé et

par les espèces principalement ciblées. Pour certains auteurs, la pêche artisanale est

préférable à la pêche industrielle sur de nombreux points. Ainsi, il a été mis en évidence

qu’au niveau mondial : les bateaux « petits métiers » capturent 4 fois plus de poisson par

tonne de carburant consommé que les bateaux industriels, et ce, créant 25 fois plus

d’emploi. Cette activité est implantée depuis de nombreuses années en Méditerranée et

nécessite d’être mieux caractérisée dans le cadre de la gestion du milieu marin, suite à la

nouvelle « directive cadre stratégie pour le milieu marin » et au nouveau du Parc Naturel

Marin du Golfe du Lion. L’objectif de cette étude est donc de caractériser la pêche

artisanale sur les côtes catalanes et de l’Aude (partie sud), à la fois dans ces pratiques

(description des métiers) que dans l’évolution de ces débarquements.

- MOTS CLES -

Pêche artisanale, Richesse spécifique, Capture, Parc Marin Golfe du Lion, Récifs artificiels