etat des lieux - diagnostic du sage de l'étang de biguglia

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SOUS LA MAÎTRISE DOUVRAGE DU CONSEIL GÉNÉRAL DE LA HAUTE-CORSE 14 AVRIL 2003 COMMISSION LOCALE DE L EAU DIRECTION DÉPARTEMENTALE DE LÉQUIPEMENT Biguglia Borgo Furiani Lucciana Murato Olmeta di Tuda Rutali Communauté d’Agglomération de Bastia etat des lieux - diagnostic du sage de l’étang de Biguglia AVEC LE CONCOURS DES MEMBRES DU COMITÉ TECHNQIUE D O S S I E R V A L I D É P A R L A C L E

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SOUS LA MAÎTRISE D’OUVRAGE DU CONSEIL GÉNÉRAL DE LA HAUTE-CORSE

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C O M M I S S I O N L O C A L E D E L ’ E A U

DIRECTION

DÉPARTEMENTALE

DE L’ÉQUIPEMENT

Biguglia

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Communauté

d’Agglomération

de Bastia

etat des lieux - diagnostic du sage de l’étang de Biguglia

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Ce dossier a été réalisé à la demande des membres de la Commission Locale de l’Eau de l’Etang de Biguglia - CLE,

sous maitrise d’ouvrage du Conseil Général de la Haute Corse,

avec l’aimable participation des membres du comité technique

de la CLE, soit :

Services Techniques du SIVOM de la Marana

Services Techniques de la Réserve Naturelle

Représentant de la DIREN

Représentant de la DDE

Représentant de la DDAF

Représentant de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse, Délégation de Marseille

sous la direction de Patrice Cerruti, Chargé de Mission SAGE,

avec l’assistance en concertation de 1.2.3.Soleil,

à partir des textes du rapport d’étude “Synthèse des Connaissances Techniques ” de SOGREAH

et des rapports de gestion et d’objectifs de la Réserve Naturelle

Conception et réalisation 1.2.3.Soleil

Direction artistique : Suzan Traa

Contact : Patrice Cerruti, Chargé Mission SAGE - C.G.2B

Tél. 04 95 55 57 63 - e mail: [email protected]

RemerciementsEn sa qualité de Président du Conseil Général de la Haute Corse et de la CLE, et au nom de sesmembres, Paul GIACOBBI remercie toutes les personnes qui ont permis la réalisation de ce premier outil du SAGE de l’étang de Biguglia.

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C O M M I S S I O N L O C A L E D E L ’ E A U E T A T D E S L I E U X - D I A G N O S T I C D U S A G EPAGE 3

sommaire

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La commission locale de l’eau page 4

Synthèse du diagnostic page 6

Présentation générale du bassin page 8

Une très grande sensibilité à la pollution page 10

Des échanges d’eau complexes et influents page 18

Drainage et pompage, patrimoine agricole page 20

Des enjeux d’avenir pour l’alimentation en eau potable page 24

Les eaux pluviales au coeur des préoccupations page 26

Patrimoine écologique et culturel page 30

Des acteurs et des usages autour d’un étang page 36

Une Réserve Naturelle page 40

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PAGE 4

Le point de vue des acteursEn abordant la gestion concertée de leur bassinversant, les élus souhaitent que l’on ne fasse pastable rase du passé de l’étang mais que l’oninscrive au contraire la démarche SAGE dansl’histoire du bassin versant ...De la volonté d’assèchement de la plaine à lapréservation des milieux humides, l’évolutiondes logiques d’aménagement du territoire n’estpas forcément partagée par tous. C’est ainsi queles acteurs ont pu se sentir parfois désaisis deleur territoire en vivant la démarche RéserveNaturelle comme une expropriation.Chacune des parties prenantes dans l’élabora-tion du SAGE a sa propre appréciation tech-nique des problèmes et sa conviction sur lessolutions à mettre en œuvre. Les débats sur leprésent diagnostic du bassin à partager ont ainsiété fortement enrichis par l’implication des unset des autres.

Enfin, la faiblesse du patrimoine des petitescommunes du bassin place la question desfinancements des opérations, à mener dans lecadre du SAGE, au centre des préoccupationsdu monde politique.

Les débats sur le partage de laressource ne portent pas seu-lement sur l’alimentation eneau potable. A travers leBevinco, dont le bassin consti-tue l’un des plus importantsapports à l’étang, c’est tout lerapport à l’environnementaquatique, en tant que riches-se patrimoniale, moyen desurvie ou outil de loisir, qui estinterrogé.D’une manière générale, lesentiment d’une “disparition”de la ressource en eau estassez partagé par les acteurset peut même devenir sourcede conflits.

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introduction

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LA PERTINENCE D’UNE DÉMARCHE GLOBALE

LES

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TIFS

DU

SAG

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LES DÉCRETS DU SAGE

la commission locale de l’eaurassemble les acteurs locaux pour

décider d’une gestion globale et concertée adpatée à l’évolution des pratiques actuelles

La forte urbanisation, l’évolutiondes activités, la modification du fonc-tionnement biologique, la classificationen Réserve Naturelle, la mise en protec-tion des différents milieux qui en résul-te.., font de l’étang Biguglia et de sonbassin versant un territoire à enjeuxpour les acteurs locaux.Une réflexion globale sur la gestion del’eau est apparue indispensable pourrechercher en concertation étroiteentre toutes les parties prenantes, lessolutions les plus adaptées. Dans cette

La mise en place du SAGE de l’étang de Biguglia et son bassin ver-sant a fait l’objet de trois arrêtés préfectoraux:• Arrêté du 22.10.1994 délimitant le périmètre concerné,• Arrêté du 15.12.1995, modifié par l’arrêté du 14.03.1996 fixantla composition de la Commission Locale de l’Eau, chargée d’élabo-rer, de réviser et de suivre le SAGE de l’étang de Biguglia..• Arrêté du 21.06.2002 rénovant la composition de la CommissionLocale de l’Eau.Le Département propriétaire de l’étang a vocation à assurer la maî-trise d’ouvrage de l’élaboration du SAGE, avec le concours tech-nique et financier de l’Etat et de l’Agence de l’Eau.

Le Département a ainsi réaliséle recueil de l’ensemble desdonnées sur le périmètre etlancé les études complémen-taires pour parfaire l’état deslieux. Parmi elles, les résultatsde deux études, actuellementen cours, seront versées audossier SAGE, soit l’étude dessources de pollution sur le bas-sin versant et l’étude du bilanhydraulique de l’étang.

optique, la loi surl’eau prévoit quedans une unitéhydrographiquecohérente, unedémarche localepuisse être miseen œuvre pourdéfinir un Schémad’Aménagementet de Gestion desEaux.

L’évolution des usagesautour de l’étang, très rapide, lais-se les gestionnaires sans véritableoutil pour répondre aux besoins. Ladéprise agricole, en particuliermaraîchère, la dégradation biolo-gique, l’absence d’entretien descanaux lié à l’abandon de certainespratiques, les nouveaux projetsautour de l’étang sont ainsi mis enavant comme des questions impor-tantes à poser au SAGE

La pêche reste l’activité la plusancestrale sur le plan d’eau.Autrefois source importante derevenus, elle est aujourd’hui miseen difficulté par les dysfonctionne-ments de l’étang.

Une reconquête de la qualité des eaux et des milieuxaquatiques est donc à mettre aupremier plan du SAGE, les fortespotentialités piscicoles étant unecaractéristique à prendre en comp-te en terme de protection desmilieux mais aussi en terme de ges-tion des usages.

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légende

captages AEP

station de pompage

station d’épuration

site de baignade

installation classée autorisée

décharge sauvage

PAGE 6

Une trés grande sensibilité dumilieu à la pollutionUn important programme de trai-tement est déjà réalisé mais lemilieu étant très confiné reste trèsréceptif aux pollutions diffuses plus difficiles à traiter

les eaux pluviales au cœur des préoccupations sur la

pollution et le risque inondation Le développement des infrastructures

et de l’habitat augmente le ruissellement et les risques

associés aux eaux pluviales.

Une Réserve Naturelle, pas toujours bienacceptée, pour mieux conjuguer milieunaturel et développement des activitésLe maintien des usages traditionnels, tels

que la pêche mais aussi le tourisme ou lesloisirs, dans un contexte d’urbanisation,

suppose une restauration de la qualité desmilieux naturels. La protection du patrimoine

biologique et de la ressource en eau faitpartie des objectifs portés par la Réserve.

Drainage et pompage, patrimoineagricole spécifique de l’étangLe fonctionnement des stations de pompage, du canal de ceinturecollectant les eaux de drainage de laplaine, ne correspond plus aux deman-des agricoles et a des effets négatifs surl’état de pollution de l’étang, le niveaude la nappe et la végétation

Des enjeux d’avenir pourl’Alimentation en Eau PotableLes eaux souterraines et superficiellesdu Bevinco, très sollicitées, sontaujourd’hui relayées par un prélève-ment sur le Golo en période d’étiage.Des interrogations persistent sur la fra-gilité de la ressource et l’évolution dela demande des populations

Des échanges d’eau complexes et influents

Les circulations d’eau consi-dérables entre rivières et

étang, canaux agricoles etétang, canal de Fossone et

étang, mer et étang, permet-tent que l’eau de l’étang soitrenouvelée en moyenne tous

les 1 à 2 mois, mais la qualité de ces échanges a

un impact sur la salinité, la vie piscicole,

la qualité des eaux...

LUCCIANA

BORGO

San Pancrazio

San Lorenzo

Bevinco

Pietre Turchine

Rasignani

Mormorana

RUTALI

BIGUGLIA

FURIANI

BASTIA

OLMETA DI TUDA

MURATO

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TITRE DE L’ARTICLE

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un système hydraulique complexe débouche

dans un milieu riche et fragileet l’évolution des usages

ne permet plus son entretien

synthèse du diagnostic

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C O M M I S S I O N L O C A L E D E L ’ E A U E T A T D E S L I E U X - D I A G N O S T I C D U S A G E

L’étang est caractérisé par les apports d’eaux douces ou saléesdont dépend la qualité des eaux et la richesse écologique de lalagune. Les différents apports en eaux à l’étang proviennent deseaux superficielles du bassin versant de l’étang par les rivières duBevinco, du Pietre Turchine, du Rasignani, du San Pancrazzio etde la Mormorana et d’autres ruisseaux de plus faible importan-ce, des eaux de drainage de la plaine de la Marana, recueillies pardes canaux, et déversées dans l’étang par des stations de pom-page, des eaux douces dans une proportion inconnue du Golopar l’intermédiaire du canal de Fossone, des eaux de pluies tom-bant directement dans le plan d’eau, des eaux marines par l’in-termédiaire du grau, du canal de Fossone ou des échanges sou-terrains sous le lido....

Les études ont mis enévidence la grande com-plexité du fonctionne-ment du bassin versantparticulièrement vis-à-visdes multiples apports duréseau hydrographiquesous l’influence de diffé-rents facteurs tels queles vents, les marées, lescourants, etc.

PATRIMOINE ET OCCUPATION DU SOL

Dans le passé, l’étang de Biguglia aconnu différentes agressions liées àla proximité d’une grande agglo-mération, de zones industrielles, audéveloppement de l’agriculturedans la plaine environnante, à l’ur-banisation sur le cordon lagunaire,à la lente dessalure par rapport à sasituation au début du siècle, suite à

l’augmentation des drainages de laplaine et aux fluctuations de la plu-viométrie. Malgré ces différentesagressions, l’étang a conservé unegrande richesse écologique que ladémarche Réserve Naturelle vise àmettre en valeur et préserver.

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loup, dorade ou muge (mulet) fontla richesse piscicole de l’étang.dessin Réserve Naturelle

Parmi les espèces très présentes,on trouve la discrète cistude,timide tortue d’eau, particuliè-rement prolifique à Chuirlinodessin et texte Réserve Naturelle

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La diversité écologique de l’étang repose sur la variation dela salinité dans l’espace, selon les zones de l’étang, et dansle temps, en fonction des périodes d’ouverture et de ferme-ture du grau, de la météo, etc..

Après la création du réseau de canaux de drainage agrico-le de la plaine de la Marana, provoquant un importantapport d’eau douce, la salinité de l’étang a connu une fortediminution au cours des 70 dernières années.

Parallèlement, les variations de salinités sont dues auxvariations de pluviométrie et à la gestion halieutique de l’é-tang qui repose entre autre sur l’entretien de la communi-cation avec la mer via le Grau. Ceci explique que l’étang aitpu retrouver son niveau de salinité initial, soit celui d’avantla création des canaux de drainage.

Cependant, dans les périodes de faibles pluviométries, lesapports d’eau douce ont pour effet de tamponner les varia-tions de salinité. La prise d’eau du Bevinco pourrait avoirpour impact de limiter cet effet tampon, mais étant lui-même naturellement à l’étiage, on ne peut juger de l’im-portance de cet effet.

Evolution de la salinité au cours du siècleSalinité moyenne Bassin Nord Bassin SudAnnée 1930 20.6 g/l 10 g/l 1978 - 1979 17.6 g/l 11.8 g/l 1980 - 1981 16.4 g/l 11.3 g/l 1991 - 1992 12.4 g/l 9.4 g/l 1998 - 1999 20.4 g/l 17.5 g/l

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Avec un bassin versant de 182 km2, et unesuperficie de 1450 ha, l’étang de Biguglia,encore appelé étang de Chiurlino, est le plusgrand étang de Corse. Il occupe une large partde la plaine de la Marana, allongé parallèlementà la mer et séparé de celle-ci par un cordonlagunaire dont la largeur n’excède pas un kilo-mètre. L’étang est peu profond. Sa profondeurmoyenne est en effet de 1,2 m, le maximumétant de l’ordre de 1,8 m. La longueur de l’é-tang est de 12 km selon un axe NNW-SSE dontun goulet de 1,5 km de long, comme un canalqui se termine par le grau situé à son extrémité

La presqu’île de San Damiano, allongée dans le sensgénéral de l’étang et située au milieu du lido, partagel’étang en deux masses d’eau, dont la première aunord subit de fortes variations de salinité. La partie Est, est constituée par le lido encore partiel-lement boisé mais des défrichements relativementimportants ont été effectués pour l’implantation delotissements, hôtels, villages de vacances ou simplescabanes.A l’Ouest et au Sud, la construction au début duXXème siècle d’une ceinture de canaux de drainage

autour de l’étang a permisle drainage de la plainealluviale et sa mise en cul-ture. Un ensemble decanaux à ciel ouvertrecueille les eaux prove-nant de la plaine, puis lesrejette dans l’étang, soitgravitairement, soit grâceaux stations de pompage.

Le Bevinco, cours d’eauprincipal du bassin versantde l’étang de Biguglia, pos-sède 2 stations de mesuresgérées par la DIREN per-mettant de connaître sondébit. Ses débits d’étiagesont très faibles, certainstronçons peuvant êtreentièrement a sec, notam-ment à l’aval de la prised’eau du District de Bastia.

Superficie du bassin versant du Bevinco : 68 km2.

Source : Monte Reghia 1469 m d’altitude.

Longueur : 22 km.

Débouché : l’étang de Biguglia.

Pente moyenne du lit : 6,7%.

Nord. La largeur maximaleest de 2,5 km, pour unvolume total d’environ10,2 millions de m2.

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LE BEVINCO, PRINCIPAL COURS D’EAU DU BASSIN

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ORGANISATION DE L’ÉTANG

présentation générale du bassin versant

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Occupant une large part de la plaine de la Marana, l’étang de Biguglia, encore

appelé étang de Chiurlino, est le plus grand étang de Corse

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En raison d’échanges avec la mer rela-tivement limités, et surtout très locali-sés, la lagune de Biguglia est un éco-système confiné, principalement dans sapartie Sud. Les apports du bassin versantsont stockés, leurs possibilités de dilutionen mer étant réduites, ce qui confère à l’é-tang une grande sensibilité à l’eutrophisa-tion due à l’accumulation de sels nutritifs.Les eaux lagunaires présentent une fortedessalure par rapport au milieu marin, cer-tainement liée à l’importance des apportsen eaux douces en provenance du bassinversant. Néanmoins, la salinité est bienplus élevée qu’en 1992.Les rejets domestiques et le ruissellementen provenance des espaces urbaniséscontribuent pour près de 40% des apportsd’azote et 50% des apports de phospho-re, du fait de la forte occupation du bassinversant par la population urbaine et par lesactivités agricoles. Malgré de nombreuxaménagements réalisés ces dernièresannées pour l’amélioration de la collecte etdu traitement des eaux usées, il apparaîtque quelques habitations ne sont pas rac-cordées au réseau. Par ailleurs, il n’existe nirétention ni traitement des eaux pluvialesissues des surfaces imperméabilisées.Les apports du bassin versant sont engrande partie drainés par de nombreuxcanaux d’irrigation, ce qui rend la pollutiondiffuse et donc difficile à localiser. Lesapports ont également contribué à enrichirle sédiment qui constitue désormais unstock susceptible de polluer les eaux parrelargage pendant de nombreuses années.

Des concentrations élevées en ammoniumpar rapport aux nitrates confirment quecette lagune est sensible aux rejets des sta-tions d’épuration. Cet enrichissement deseaux en sels nutritifs explique les très for-tes proliférations phytoplanctoniques etparticipe à l’enrichissement organique dusédiment. L’analyse des sédiments confir-me l’impact des apports du bassin versantsur l’enrichissement du milieu en azote eten phosphore et sur sa contamination pardes éléments polluants. Il semble cepen-dant que la situation soit surtout préoccu-pante vis à vis de l’enrichissement azoté etorganique conduisant à une eutrophisa-tion des eaux par échange au niveau de lacouche superficielle du sédiment et à uneactivation des processus de dégradationmicrobiens responsables d’une désoxygé-nation du milieu.Les désoxygénations mesurées en périodeestivale, montrent que cet écosystème estsusceptible de subir de véritables crisesanoxiques. Elles entraînent des mortalitésmassives de la faune et affectent la pêcheartisanale.De façon générale, les herbiers de phané-rogammes aquatiques sont bien représen-tés. Cependant, une diminution a tout demême été observée ; elle pourrait être liéeà une plus grande quantité de matièreorganique dans le sédiment.Comparé au constat établi en 1992,l’ensemble de ces résultats suggèreune relative restauration, cependantl’état d’eutrophisation des eaux de l’é-tang de Biguglia reste préoccupant.

eaux souterrainesLa qualité des eaux de la nappe sui-vie par la DDASS au point de prélè-vement pour l’alimentation en eaupotable est plutôt bonne. Le taux denitrate n’est pas très élevé et aucuneévolution n’a été constatée sur unedizaine d’années en dehors dequelques cas particuliers ponctuels(assainissement autonome d’habitatisolé). Cependant il n’existe pas desuivi systématique de la qualité deseaux pour l’ensemble de la nappe.

Outre la pollution du canal de Fortin, denombreuses sources de pollutions diffu-ses sont recensées sur le bassin.Les stations de relèvement du réseaud’assainissement du SIVOM, le long dela route de la Marana disjonctent régu-lièrement lors des pluies importantes carles eaux pluviales ne sont pas correcte-ment séparées des eaux usées. Le sur-plus qui ne peut être absorbé par lespompes de relèvement est directementdéversé dans l’étang.Une pollution chronique est observée enseptembre dans la partie Sud de l’étang,en raison du déversement dans le ruis-seau de la Mormorana, des résidus etproduits de nettoyage des cuves de lacave vinicole de la Marana. La mise aunormes en cours de l’assainissement dela cave fera disparaître cette pollution.Une forte mortalité de poissons est éga-lement observée dans l’anse de la pres-qu’île de San Damianu lorsque les ventssoufflent du Sud, remettant en suspen-sion les vases. L’ouverture de l’anciencanal qui reliait les deux plans d’eau aété proposée comme solution au pro-blème mais pour l’instant aucun aména-gement n’a été réalisé.A plusieurs reprises, l’étang a été polluépar des rejets provenant du dépôtpétrolier au Sud de la Marana, dans lecanal du Fossone aboutissant à l’étang.Par ailleurs, des éléments polluantsd’hydrocarbures ont été enfouis dans ladécharge le long du canal du Fossonesur la commune de Lucciana.Au Nord du canal du Fortin est situé undépôt de gaz qui n’est desservi paraucun réseau d’assainissement, le traite-ment et le point de rejet des eaux delavage des cuves ainsi que des eauxdomestiques ne sont pas connus.L’aéroport possède un réseau de collec-te de ses eaux pluviales traitées par desséparateurs d’hydrocarbures. Les eauxtraitées sont rejetées dans l’ancien canalde colmatage. En période de d’oragesviolents leur capacité ne paraît pas suffi-sante pour assurer un traitement cor-rect.Enfin un certain nombre de rejets directsd’eaux usées (habitations, entreprises,etc.) dans les canaux sont identifiés lorsde leur entretien.

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SOURCES DE PRÉOCCUPATION

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OBJECTIF DE QUALITÉ

une très grande sensibilité du milieu à la pollution

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Une dégradation de la qualitédes eaux est observée autantsur le Bevinco que sur l’étang

De multiples sources de pollution ont été identifiées sur le bassinversant, comme étant à l’origine de la dégradation de la qualité del’eau dans l’étang de Biguglia : station de relevage en période d’o-rage sur les réseaux d’assainissement, effluents domestiques, pollu-tion agricole, rejets industriels, décharges et dépôts d’ordures divers,etc... De nombreux aménagements ont déjà été réalisés, notam-ment en matière d’assainissement, mais un certain nombre d’incer-titudes persiste : localisation et type de rejet des entreprises nonreliées, importance de la pollution d’origine agricole, origine de cer-taines pollutions, etc. La sensibilité du milieu est donc à l’origine desconflits entre l’équilibre de l’écosystème perturbé par une importan-te pollution et les utilisations de l’eau, tels que industrielles, stationsd’épuration ou agricoles.

Globalement, l’augmentation des teneurs en élémentsfertilisants (azote, phosphore) susceptibles de participerà l’eutrophisation de la lagune, apparaît plus liée auxrejets domestiques artisanaux et industriels qu’aux acti-vités agricoles. Le volume des rejets des stations de pompage repré-sente plus du quart des apports du bassin versant etfavorise des risques de pollution de la lagune.La comparaison entre les données de 1992 et celles del’étude de 1997 montre une tendance à l’augmentationdes concentrations de cadmium et de cuivre. La présen-ce de cadmium dans l’étang est en partie liée à la pol-

lution par les hydrocarbures,huiles de vidange en particu-lier. Les transferts à travers lesmaillons trophiques peuventaboutir à de fortes concen-trations en métaux dont onpourrait retrouver les tracessur les populations de loups,d’anguilles et de mulets,espèces destinées à laconsommation humaine.

D’importantes pollutions ont étéobservées au niveau des canaux dedrainage et de l’étang sans queleur origine ait pu être cernée.Ainsi, d’origine indéterminée, lapollution du canal du Fortin auNord du pont du chenal de l’étangde Biguglia, est constatée depuisplus de 20 ans. Les rechercheseffectuées ont permis de résoudrecertains des désordres observés. Lecanal est cependant toujours pollué

sans que la source de pollutionn’ait pu être identifiée à ce jour.Toutes les eaux pluviales sontactuellement envoyées dans lemilieu naturel et transitent doncpar les canaux. De plus, certainsdysfonctionnements au niveau desréseaux d’assainissement entraî-nent des rejets dans les canaux.Mais la part que jouent ces phéno-mènes dans la pollution du canaldu Fortin n’est pas connue.

Les décharges sauvagesEn octobre 2000 la réserve recen-sait 23 points de décharge sur lacommune de Furiani, 27 points dedécharge sur la commune deBiguglia, 56 points de décharge surla commune de Borgo et 1 déchar-ge sur la commune de Lucciana,soit un total de 107 points dedécharge pour un volume total de416,5 m3.

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L’objectif de qualitéfixé par le SDAGE surles principaux coursd’eau de Corse est de1A, et 1B pour lesmilieux récepteursintermittents ou à fai-ble débit. Ainsi sur leBevinco, l’objectif est1B si le ruisseau resteintermittent à l’étiage,et 1A si le débit réser-vé est sensiblementaugmenté. Pour lesautres cours d’eau dubassin versant, aucunobjectif n’est défini.Cependant, chacunrevêt l’une des deuxcaractéristiques sui-vantes: soit il se rejettedans un ruisseau dontl’objectif de qualité estde niveau 1A, soit ilest non pérenne. Dans l’élaboration desdifférents scénarios duschéma directeur d’as-sainissement, leniveau 1A a donc étéadopté comme objec-tif de qualité pour cesderniers.

De nombreux sentierspermettent auxpêcheurs d’accéder auBevinco. La pêchenécessite une qualitéd’eau suffisante pourpermettre le maintiend’une biomasse depoisson importante, etde bonnes conditionshydrologiques.• 3 plages contrôléespar la DDASS sontrecensées. En 2000 et2001, les analyses lesont classé dans la caté-gorie A : eau de bonnequalité.• 2 sites de baignadeen rivière sur leBevinco contrôlés parla DDASS : sur la com-mune d’Olmeta-di-Tuda, au niveau dupont Genois et audroit du pontElleracce. Ces eauxsont conformes auxnormes biologiqueseuropéennes : en2000, leur analyse aconduit à les classer B(eau de qualitémoyenne, maisconforme aux normessanitaires de baigna-de).• 1 base nautique

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une très grande sensibilité du milieu à la pollution

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Les stations d’épurationLa commune de Rutali possède deux stations d’épurationsituées à la périphérie Nord du village : La station d’épu-ration de Rutali “stade”, de 250 équivalent-habitant (eh),est récente et fonctionne bien. La station d’épuration deRutali “ruisseau”, de 450 eh, datant de 1996, rejettedirectement dans le ruisseau de Padula et est hors d’étatde fonctionnement.La station d’épuration de Murato, de 1500 eh, possèdeun décanteur digesteur, un lit bactérien et un clarificateur.Les différents contrôles SATESE indiquent tous un bonfonctionnement en service. En été, du fait de l’augmentation de la population et dela diminution des débits du milieu récepteur, ces stationsd’épuration auraient besoin d’un lagunage.Le SIVOM de la Marana est équipé d’une station d’épura-tion de 30 000 eh, mise en service en 1993, située sur lacommune de Borgo et raccordant les communes deLucciana, Biguglia, cordon dunaire (Borgo). Le milieurécepteur des effluents est la Mer Méditerranée. Lesboues sont évacuées à la décharge de Tallone. Le schémadirecteur d’assainissement de juillet 2000 préconise d’a-jouter un système biologique à la suite du système de trai-tement physico-chimique afin de satisfaire la réglementa-tion qui stipule que les stations d’épuration situées dansles zones classées normales (comme les stations de laMarana, de Borgo Nord et de Borgo Sud), doivent com-porter un système de traitement primaire et un systèmesecondaire de type biologique.La station d’épuration de Borgo Nord, de 3300 eh, carac-térisée par une exploitation intercommunale, a été miseen service en 1991. Les effluents sont envoyés dans leruisseau de Rasignani, qui se jette dans l’étang deBiguglia. Les boues déshydratées sont envoyées à ladécharge de Tallone. Les résultats d’analyse font part,dans l’ensemble, d’un bon fonctionnement de la station.L’entretien est sérieux et suivi. La station d’épuration sem-ble cependant présenter des dysfonctionnements lors deforts orages qui se concrétisent par l’entraînement desboues vers le milieu naturel.La station d’épuration de Borgo Sud, de 3000 eh, carac-térisée par une exploitation intercommunale, a été miseen service en 1987. Les effluents sont envoyés dans leruisseau de Mormorana, qui se jette dans l’étang deBiguglia. Le fonctionnement de la station est moyen, voirmédiocre.

Activités industriellesLa Laiterie Fromagère Corse est reliée à lastation d’épuration de la Marana. Le picd’activité des fromageries se situe enhiver, et elles ne produisent pas en été. Lapériode de charge maximale de la laiteriecoïncide donc avec la période de chargeminimale du réseau et est à l’origine d’unecharge importante en MEST. Reliée à la station de la Marana, la pollu-tion générée par la Fromagerie Squalia àla ZI Tragone représente 4% de la pollu-tion en entrée de station.Reliés à la station de la Marana, la pollu-tion générée par les poulets bastiais, sur laZI Tragone, représente 2% de la chargetotale en entrée de station. Il est cepen-dant noté la présence de plumes dans lesregards aval, signe d’une optimisationpossible du fonctionnement du dégrilleur.Reliée à la station de Borgo Nord, les char-ges de pollution produites par laBlanchisserie pour collectivités n’ont paspu être mesurées.Reliée à la station de Borgo Sud, les eauxusées de la Clinique Mapad Sainte Dévoterejoignent le réseau communal sans traite-ment.Rejetant ses effluents dans le milieu natu-rel, la Cave vinicole doit assurer au plusvite un traitement de ses effluents (assai-nissement autonome ou raccordement auréseau collectif après pré-traitement).Par ailleurs, les caves vinicoles de laMarana et Mattei ont entamé une procé-dure de régularisation de leurs rejets dontles procédés de traitement devront êtreanalysés.

Traitement des déchetsUn grand nombre dedécharges sauvages estprésent tout autour de l’é-tang. Elles peuvent êtresource de pollution par les-sivage. Actuellement, unplan départemental derésorption des déchargessauvages est en cours deréalisation par le ConseilGénéral. Par ailleurs, unedéchetterie est en cons-truction sur la communede Lucciana.

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FONCTIONNEMENT DES STATIONS D’ÉPURATION

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ASSAINISSEMENT DES COMMUNES

une très grande sensibilité du milieu à la pollution

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Un important programme detraitement a déjà été réalisé mais

le milieu confiné reste très réceptif aux pollutions diffusesrestantes, plus difficiles à traiter

Le maintien et la préservation de l’éco-système de l’étang passe par une maîtri-se des flux de pollution. La construction en 1992 de la stationd’épuration sur le Lido et son extensionen 1996 par le SIVOM de la Maranavont dans ce sens et ont largementcontribué à l’amélioration de la situationpuisqu’aucune crise dystrophique nes’est reproduite depuis.Après une forte dégradation de la quali-té des eaux observée tant pour leBevinco que pour l’étang de Biguglia,

Un schéma directeur d’assainissement a été réalisé enjuillet 2000, faisant état de nombreuses entréesd’eaux parasites d’infiltration par le réseau en pério-de de nappe haute et de nappe basse et d’eaux para-sites de captage lors d’événements pluvieux. Cesentrées d’eau occasionnent des surcharges hydrau-liques au niveau du réseau et des surcoûts au niveaude la consommation des postes de relevage. De plus,certains postes de relevage ne peuvent accepter cettesurcharge hydraulique et leurs surverses rejettent lesurplus dans le milieu naturel. Avec 60 stations derelevage, l’entretien est lourd à réaliser .

Les communes du bassin versantde l’étang de Biguglia ont un tauxde raccordement à un réseau d’as-sainissement collectif comprisentre 50 et 100% :Furiani : 50 à 95 %Biguglia : plus de 95 %Borgo : 50 à 95 %Lucciana : 50 à 95 %Murato : 94 %La mise en place d’un traitementbiologique à la station d’épurationdu Sivom ainsi que la mise enplace de l’autosurveillance desstations de relevage a déjà étéengagée.

une amélioration sensible aen effet été obtenue par lesefforts d’assainissementdes communes. Sur leBevinco, du fait de la fai-blesse des débits d’étiage,les rejets de station d’épu-ration des petites commu-nes suffisent à provoquerune dégradation en pério-de de sécheresse.

On dénombre six stations d’épura-tion sur le bassin versant : Rutali“stade”, Rutali “ruisseau”,Murato, Borgo (Sivom de laMarana), Borgo Sud, Borgo Nord.Les eaux usées de Furiani, endehors de celles du lido qui sonttraitées par le SIVOM de la Marana,sont traitées dans le cadre de laCommunauté d’Agglomération deBastia. Le réseau dessert l’ensemble

de la zone concernée, même si cer-tains établissements ne sont pasraccordés. Les eaux usées sontenvoyées à la station d’épurationde Bastia Sud gérée par l’OEHC. Leréseau est de type séparatif mais del’eau pluviale est mélangée auxeaux usées au niveau du lotisse-ment des Collines dont la moitiédépend du réseau d’assainissementde la Communauté. Or entre le

lotissement des Collines et la sta-tion d’épuration, le réseau fonc-tionne grâce à 5 stations de releva-ge dont le système de sécurité faitqu’en cas d’orage, il y a déverse-ment des effluents dans le milieunaturel. Ce fonctionnement peutêtre à l’origine de pollution dumilieu naturel au niveau des canauxet de l’étang.

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une très grande sensibilité du milieu à la pollution

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Fonctionnement du grau de l’étangLe grau de l’étang est l’unique voie de communica-tion de la lagune avec la mer. Or il est régulièrementcomblé par des apports sableux dont la dynamiqueest mal connue. L’ouverture du Grau est encadréepar un décret qui établit que la pêche doit être main-tenue dans l’étang. Afin de permettre le renouvelle-ment des eaux ou le maintien de leur qualité ainsique l’alevinage natruel de l’étang, le recrutement delarves d’invertébrés marins en cas de crise dystro-phique, le Département de la Haute-Corse effectuedonc des désensablements périodiques du grau àl’aide d’une pelle mécanique. Lorsque les conditionsne sont pas favorables (houle, mer plus haute quel’étang...) celui-ci se rebouche dans les jours qui sui-vent. La période prioritaire d’ouverture du grau pourla vie piscicole est la période de migration pour les

poissons juvéniles, marquée par l’entrée des espècesmarines “migrantes” dans l’étang, c’est à dire envi-ron de février à mai. L’ouverture peut interventir àd’autres périodes, particulièrement en période esti-vale pour obtenir un renouvellement des eaux néces-saire au maintien de leur qualité et lutter contre l’eu-trophisation. En général le grau s’ouvre naturelle-ment ou reste facilement ouvert après une interven-tion durant les périodes de bonne pluviométries, soitde l’automne jusqu’au printemps. Mais cette réglesouffre de nombreuses exceptions inhérentes aucaractère irrégulier du climat méditerranéen.

Evolution de l’étangUne étude réalisée en 1992 signale, à partir d’unconstat sur l’évolution de la végétation qui progressevers l’intérieur de l’étang au détriment de l’eau vive,qu’il y a un atterrissement notable des bords de l’é-tang correspondant à un comblement progressif decelui-ci par les apports de sédiments des divers ruis-seaux. Il semble que ce phénomène se soit accélérédepuis les années 1970, en relation avec certainsdéfrichages autour de l’étang pour les besoins de l’a-griculture et de l’urbanisation, défrichage ayant favo-risé une érosion elle-même responsable de l’entraî-nement de matériaux terreux vers l’étang.

Le BRGM a réalisé en1998, une étude sur l’évo-lution des rivages lacustresdes étangs corses de 1948à 1996 qui a permis d’ob-server un fort envasementet ensablement au débou-ché du Bevinco, au lieu-dit“Tombulu Biancu” ainsique entre les débouchésdu Bevinco et du fossé deBorgogna.Les apports à l’étangd’eaux douces ou salées,conditionnent la qualitédes eaux et la richesse éco-logique de la lagune.• les eaux superficielles dubassin versant de l’étangpar les rivières • les eaux de drainage dela plaine de la Marana,recueillies par des canaux,et déversées dans l’étangpar des stations de pom-page • les eaux douces dans uneproportion inconnue duGolo par l’intermédiaire ducanal de Fossone

• les eaux de pluies tom-bant directement dans leplan d’eau,• les eaux marines par l’in-termédiaire du grau, ducanal de Fossone ou deséchanges souterrains sousle lido (cordon dunaire).Les pertes en eau dépen-dent des conditions clima-tologiques régnant sur lebassin, mais aussi descaractéristiques physiques

de ce dernier. Ces pertessont dues à l’évaporation,aux échanges entre l’étanget le grau, le canal deFossone, les échanges sousle Lido, aux infiltrationsdans la nappe phréatiquealluviale de la plaine de laMarana.La capacité de stockage del’étang est évaluée à 10,2Mm3. Le renouvellementde l’étang s’effectuetous les 1 à 2 mois enmoyenne.Cependant, en période dedéficit hydrique, il existeune réalimentation descanaux de drainage cein-turant l’étang, qui est àl’heure actuelle, malconnue. Il est probable queles canaux situés sous lacote de l’étang drainentcelui-ci, l’eau est ensuite“rendue” à l’étang via lesstations de pompage. Ilfaut donc sans douterevoir à la baisse l’apportréel des canaux.

Les apports totaux d’eauxdouces et d’eaux salées àl’étang représentent huitfois son volume :• trois fois par les rivières• deux fois par les canaux • une fois et demi par la

mer

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PARTICIPATION DU GOLO

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OUVERTURE DU GRAU

la circulation des eaux

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les échanges entre l’étang, les rivières, les canaux et la mer,mal connus, sont essentiels au

fonctionnement de l’étang

La lagune est un milieu confiné soumisaux influences réduites des eaux marinespar l’intermédiaire du grau, et des eauxcontinentales par la réception des ruis-seaux : San Pancrazio, San Lorenzo,Bevinco, Borgogna, Pietre Turchine,Rasignani et Mormorana. Il reçoit égale-ment les eaux de drainage de la plainede la Marana par l’intermédiaire des sta-tions de pompage. Enfin, bien qu’au-jourd’hui très restreints, il entretient desliens avec le Golo par l’intermédiaire ducanal de Fossone.

La mobilité du sable confère au microrelief littoral une grande labilité. La plage,les dunes, les hauts-fonds de l’avant-plage, les barres sous-marines et les canauxsont en transformation perpétuelle selon les principaux facteurs dynamiquesnaturels : les vents, les vagues, les courants, auxquels s’ajoutent les interventionshumaines. Sans intervention, la tendance naturelle du grau est de s’obstruer: auprintemps, après la période des forts coups de mer à la fin de la saison pluvieu-se sur l’île de Corse, en été et en automne, par le sable apporté à la côte par leslarges houles de beau temps, en hiver, par la charge sableuse excédentaire de ladérive littorale véhiculée par les tempêtes, en absence de forte crue. C’est la rai-son pour laquelle la communication avec la mer a dû être entretenue artificiel-lement depuis le XVIIIème siècle et continue à l’être d’une façon plus ou moins

systématique, afin de permettre l’entrée des pois-sons de mer et le renouvelle-ment des eaux. D’après uneancienne carte, l’ouverture à lamer de l’étang était assuréepar le grau actuel mais égale-ment par un canal dans le cor-don dunaire situé en face dulieu dit Fort et un autre situéau niveau de Punta d’Arco.

L’étude globale du fonction-nement hydraulique de l’é-tang, en cours de lancementet prenant en compte le bas-sin versant amont, les canauxde drainage, les échangessouterrains avec la nappe oula mer, l’ensablement du grau,la marée, les vents, permettrade comprendre le fonctionne-ment dynamique de l’étang etd’éclaircir les conditions d’en-sablement du grau.

Bien que le Golo ne soit pas intégré aupérimètre du SAGE de l’étang pour desraison de cohérence en terme d’unitéde gestion, il est essentiel de considérerle rôle et l’influence du Golo dans lefonctionnement hydrologique de l’é-tang. “Il y a un demi millénaire, ce fleu-ve constituait en effet le principalapport d’eau douce puisqu’il se déver-sait non pas comme aujourd’hui dansla mer, mais directement dans l’étang.Au cours du XXème siècle, l’influencedu Golo est restée importante, mais

elle a été profondément perturbée cesdernières décennies. Les liens entre leGolo et l’étang sont assurés par uncanal d’alimentation, le Fossone, situéquelques centaines de mètres avantl’embouchure et reliant l’étang à sonextrémité sud. Mais les apports d’eaudu Golo alimentés par ce canal ont étérestreints ces dernières décennies enraison de deux événements :• l’extraction de matériaux dans le litmineur aval du fleuve, entraînant unenfoncement de son lit et par consé-

quent une diminution des entrées dansle canal,• la mise en place d’équipementshydrauliques pour la valorisation éner-gétique du fleuve : installation sur lecours amont du barrage de retenu deCalacuccia, provoquant d’importantesmodifications dans le régime hydrolo-gique en aval du barrage, se traduisantici aussi par une diminution desapports.“ Objectifs du plan de gestion - RéserveNaturelle, 2002.

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Origine des canauxDe nombreux canaux ont été aménagés dans la plaine dela Marana, permettant de drainer les terres et de pouvoirles valoriser par l’agriculture. Ces différents travaux, dont le double objectif était la luttecontre le paludisme et l’augmentation de la superficie desterres cultivables, ont profondément modifié la physiono-mie et le fonctionnement de l’étang.C’est en 1774 que les premiers canaux et fossés de drai-nage sont créés pour maintenir un niveau d’eau de l’é-tang compatible avec la mise en culture de la plaine.En 1958, débute un nouveau programme de travaux enapplication de la loi du 16 septembre 1807 relative audessèchement : création d’un “canal de colmatage“appelé canal de la Canonica, en liaison avec le Golo, afinde prélever les eaux limoneuses du fleuve pour colmaterle bassin Sud de l’étang. Compte tenu des protestationsdes pêcheurs, ce canal est ensuite coupé du Golo et trans-formé en simple canal de drainage.Durant la période de 1925 à 1935, la loi du 15 décembre1911 sur l’assainissement de la côte Orientale est appli-quée. Les travaux consistent à établir autour des cuvettesà assécher, une ceinture de canaux et de digues de pro-tection contre les eaux de ruissellement ou de crues. Al’intérieur des cuvettes sont établis des réseaux de draina-ge et l’eau recueillie est amenée à des stations de pompa-ge permettant le rejet dans l’étang. Ces réseaux fonction-nent à la veille de la guerre 1939-1945, mais lesAllemands détruisent les stations de pompage lors de leurpassage en 1943. Elles sont remises en service en 1946-1948.Le canal de la Marana a été créé dans les années 1940. Al’origine, c’était un canal d’irrigation qui prenait l’eaudans le Golo pour l’acheminer jusqu’aux terrains agricolesen rive droite du Rasignani.

Au début des années 60,le canal de la Marana acessé d’être utilisé lorsquele SOMIVAC a mis en placedes installations collectivesd’irrigation dont l’eau pro-vient du Golo.

En 1985, le ConseilGénéral de la Haute-Corsea repris en charge le canalde la Marana et a confié sagestion au SET. Le canal aété curé sur différenteszones. Des problèmes d’i-nondation sont alors appa-rus, aggravés par des sec-tions trop faibles ou un litmineur en contre pente surcertains secteurs.

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EVOLUTION DE L’IRRIGATION AGRICOLE

PRÉS

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ÉVOLUTION DES CANAUX

drainage de la plaine et pompage des canauxpatrimoine agricole du bassin versant

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Le fonctionnement des stations de pompagene correspond plus aux demandes agricoles eta des effets négatifs sur l’état de pollution de l’étang, le niveau de la nappe et la végétation

L’étang de Biguglia est ceinturé sur sarive ouest par un canal qui collecte leseaux du réseau de drainage de la plainede la Marana et qui est équipé de cinqstations de pompage dont l’action per-met le contrôle du niveau des eaux, etpar conséquent, du drainage.L’ensemble de ces installations fonction-ne selon des modalités mises en place ily a plusieurs décennies. Les pompess’activent toute l’année dès lors que leniveau d’intervention est atteint. Cettesituation ne correspond plus à l’heure

Aujourd’hui les différents canaux ont évolué dans leurfonctionnement.• Le canal de la Canonica est déconnecté du Golo et nefonctionne plus depuis plus de 30 ans.• Le canal de Fossone dont la pente est nulle, change desens d’écoulement toutes les 6 heures : l’eau du Goloentre dans l’étang à marée haute et l’étang se vide àmarée basse.• Le canal d’irrigation de la Marana, déconnecté du Golodepuis 30 ans, se jette dans le ruisseau de Rasignani etdraine le versant dont il reçoit les eaux pluviales.

actuelle aux demandes agri-coles tout en étant peu adé-quate au maintien de lazone humide périphériquede l’étang. Il apparaît eneffet que les aulnaies maré-cageuses en périphérie del’étang se sont partielle-ment asséchées. De plus, l’ensemble desinstallations sont anciennes,peu automatisées et malintégrées au site.

Le réseau de drainage des eaux,toujours existant, est constituéd’un canal de ceinture bordant l’étang sur sa rive Ouest, de canauxaffluents perpendiculaires, et de 5stations de pompage : le Fort,Petriccia, Quercile, Fornoli, etGhjunchetu.Géré par le Service Entretien duTerritoire (SET) du département dela Haute-Corse, ce réseau, s’il n’aplus la même utilité agricole, a tou-

jours pour vocation la lutte contreles moustiques et continue de drainer la plaine, ne pouvant pasêtre supprimé sans effets secondai-res importants.Les agriculteurs sont donc alimen-tés par le réseau d’irrigation del’OEHC. L’eau est prélevée du Golo.Elle est stockée dans la réserve deGazza. Ce stockage sert soit à l’ali-mentation en eau potable(Communauté d’Agglomération de

Bastia), soit à l’irrigation. Le tropplein alimente l’usine hydroélec-trique de Lucciana.Les puits privés semblent restermarginaux en ce qui concerne l’uti-lisation agricole, toutefois aucunedonnée quantitative n’existe.Les volumes d’irrigation consom-més de 1991 à 1997 semblent sta-bles.

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la circulation des eaux

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Ressources souterrainesLa nappe du Bevinco, mal connue de façonprécise, semble présenter des aquifères impor-tants, situés dans les alluvions récentes etanciennes superposées et séparées par despassages argileux.La nappe alluviale du Golo semble égalementprésenter une ressource importante pour l’ali-mentation en eau potable.

La nappe alluviale du Bevinco est donc exploi-tée à partir de deux champs captants par deuxmaîtres d’ouvrage publics, le district de Bastiaet le syndicat intercommunal de la Marana(SIVOM).Si la nappe alluviale du Bevinco a jusqu’ici ététrés sollicitée, ce n’est, par contre, pas le casde celle du Golo, et plus largement de l’en-semble de la plaine de la Marana, qui repré-sente une ressource potentielle mal connue.L’exploitation de ces ressources complémentai-res implique l’acquisition d’une connaissanceplus fine des aquifères et de l’hydrosystèmegénéral de la plaine.En parallèle, la surveillance des réseaux d’eaupotable est envisagée pour lutter contre lesfuites qui représentent 30% de la consomma-tion. Le Sivom prévoit de mettre en œuvre latélégestion des réseaux.

Périmètre de protectionL’accroissement des débits prélevés au coursdes dernières années a provoqué en périoded’étiage, une remontée du biseau salé. La protection des captages a été réalisée par laDDASS qui a mis en place les Périmètres deProtection Rapprochée, et Eloignée sur leschamps captants de Suarricie. La DDASS estaussi chargée du contrôle de la qualité desprélèvements dans la nappe pour l’alimenta-tion en eau potable.La mise en place des périmètres de protectionrapprochés est en cours de réalisation sur lescaptages des communes situées dans la partieamont du bassin versant.Ces communes (Murato, Rutali) sont en effetalimentées par des sources ou des foragesdont la gestion est communale et qui ne com-portent pas de périmètres de protection. Desproblèmes de pollution dus à la présence d’a-nimaux errants peuvent donc survenir.

Prise d’eau sur le Bevinco

Une étude d’impact de la prise d’eau aété réalisée en 2001 par Setude. Cetteétude conclue que la rivière ayant unevocation piscicole, les prélèvementsdoivent respecter l’article L.232.5 ducode rural et laisser un débit réservédans la rivière de 1/10ème du module.Ainsi, les prélèvements sur le Bevincodoivent donc être interrompus de juinà septembre, période où le débit estbien inférieur à ce débit réservé.Par ailleurs, cette étude estime que lesprélèvements n’ont pas d’impact surl’hydrologie de l’étang, ni en périodede hautes eaux où ceux-ci sont mini-mes par rapport au débit du Bevinco,ni en période d’étiage où l’hydrologiede l’étang dépend essentiellement dela gestion hydraulique de celui-ci etnotamment de l’entretien des commu-nications avec la mer.

Les prélèvements d’eau pour l’AEP et l’irrigation peuvent avoir des impacts sur l’environnement :une réduction parfois drastique des débits d’étiage, d’où un assèchement complet de certaines riviè-res sur une portion de plusieurs kilomètres, par contrecoup, une concentration des rejets d’effluents urbains ou des pollutions liées à l’élevage,d’où la dégradation globale de la qualité de l’eau de certaines rivières et leur eutrophisation, une stabilité des débits d’étiage et un écrêtement des débits de crue à l’aval des barrages qui peu-vent provoquer la réduction de la biodiversité, et l’invasion du lit et des berges des cours d’eau pardes algues et de la végétation fixées,une modification des conditions de vie de la faune aquatique et benthique (colmatage du lit et desberges, dégradation de la qualité de l’eau, accroissement de la turbidité, de la température, voire dupH...) qui conduisent à une modification des biotopes et des espèces,une difficulté de migration des poissons, le problème étant moindre pour les anguilles.L’impact du prélèvement d’eau est important quand ce prélèvement est conséquent par rapport audébit normal du cours d’eau. De ce point de vue, la nécessité de réduire le débit réservé à seulement2,5% du module interannuel a de sérieux effets sur la faune, la flore et la qualité des eaux des riviè-res. L’alimentation en eau potable reste cependant une priorité.

débit dérivable 300 l/s

module 650 l/s,

étiage annuel 60 l/s

Débit réservé1/40ème dumodule - 16 l/s,

Suivi de la ressourceUn suivi quantitatif de lanappe du Bevinco et du Goloest effectué par la DIREN(deux piézomètres par rivière).Le service de la réserve natu-relle réalise un suivi régulierde la qualité de l’eau de l’é-tang depuis 1999.Dans la plaine de la Marana,un grand nombre de particu-liers possède des forages pri-vés dont l’utilisation estinconnue. La DIREN a réaliséun recensement de ces puitsen 1985. Ces installations,souvent en dessous du seuild’autorisation, ne sont doncpas connues de l’administra-tion. Aucune donnée chiffréen’est donc disponible quand àleur impact sur la ressource eneau.La connaissance du fonction-nement hydraulique de l’é-tang permettra de déterminerles potentialités de prélève-ment sur les nappes et leseaux superficielles du bassinversant tout en respectant lesquantités suffisantes pour l’a-limentation en eau douce del’étang.

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CHAMPS CAPTANTS

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PRÉLÈVEMENT AEP

des enjeux d’avenir pour l’alimentation en eau potable

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Les eaux souterraines et superficielles du Bevinco sont

aujourd’hui relayées par le Golo. Des interrogations persistent sur

la fragilité de la ressource Le SIVOM de la Marana et laCommunauté de Bastia alimentent eneau potable la plupart des communesdu bassin versant. Les ressources en eauproviennent soit des eaux de surface(Golo, Bevinco), soit de la nappe alluvia-le du Bevinco et du Golo. Le prélève-ment depuis les sources et ruisseaux estplus limité (7%). Divers éléments contri-buent à fragiliser ces différentes ressour-ces en eau, tant du point de vue quanti-tatif (faiblesse des débits d’étiage) quedu point de vue qualitatif (effluents

Le SIVOM de la Marana alimente les communes de Biguglia,Borgo, Lucciana, à partir de deux champs captants :• Suarricie - nappe alluviale du Bevinco, à proximité deschamps captants de la Communauté de Bastia• Casanova - nappe alluviale du Golo.Les communes amont de Murato et Rutali, non desserviepar la Communauté de Bastia ou le Sivom s’alimententindépendamment par diverses sources.La commune de Furiani est alimentée à 90% par le Sivom,le reste se répartissant entre la Communauté de Bastia et larégie communale.

Communauté de Bastia consommation totalepour 50000 habitants : 4.700.0000 m3/an Prise d’eau du Bevinco : 6.300 m3/ jModule interannuel : 630 L/sDébit réservé : 63 L/s 1/10 du moduleGolo : 2.200 m3/ j - (maxi.: 1.500.000 m3/an)Forages de Suarriccie : 4.000m3/ jSIVOM de la Marana :Casanova :prélevé : 8.000 m3/j - autorisé : 12 000 m3/ jSuarriccie : prélevé : 500 m3/ j

urbains, pollutions diverses,etc.).Les ressources de la nappede plaine de la Marana etdu Bevinco sont assez malconnues mais semblentimportantes.Aucune évaluation directe,précise et chiffrée n’existeconcernant les flux entrel’étang, la nappe aquifèrede la plaine de la Marana etle biseau salé.

La Communauté d’Agglomérationde Bastia alimente en eau potabletout ou partie des communes deBastia, Biguglia, Furiani, SanMartino di Lota, Santa Maria diLota, Ville de Petrabugno. La population totale alimentée parla Communauté dans ces différen-tes communes avoisine les 50 000habitants, et devrait atteindre 65 000 à 70 000 habitants à moyenterme.

La prise d’eau sur le Bevinco géréepar l’OEHC, l’Office del’Equipement Hydroélectrique de laCorse, se situe sur la communed’Olmeta di Tuda et représenteaujourd’hui la principale ressourceen eau potable de la Communauté.Elle est constituée d’un petit barra-ge d’environ 3,5 m de haut réaliséen 1978. Le débit moyen de prélè-vement est de 120L/s, avec unepointe à 167 L/s.

Cette prise d’eau est interrompueentre juillet et octobre afin derespecter le débit réservé de la riviè-re, une compensation ayant ététrouvée au niveau de la ressource eneau du Golo. Les captages dans laplaine, gérés par la Communauté etle SIVOM, sont très vulnérables à laremontée du biseau salé, constatéeau cours des prélèvements dans lanappe du Bevinco, notamment audroit des captages de Suariccie.

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Urbanisation du bassin versant

Une vision globale de la collecte des eaux pluviales fait défaut sur leszones en urbanisation. Différents lotissements, habitations, entrepri-ses se sont construits sur le bassin versant ces dernières années, sansdépasser les seuils d’autorisation ou de déclaration au titre de la Loisur l’Eau, donc sans qu’une demande d’autorisation préalable per-mette à la police de l’eau d’avoir une vision d’ensemble, en particulieren ce qui concerne la collecte, la rétention et le traitement des eauxpluviales. On se retrouve donc dans certains secteurs, dans une situa-tion où les réseaux sont sous-dimensionnés et font craindre desrisques de débordement dès la pluie décennale.

L’atlas cartographique du SDAGE, de 1995, identifie la plaine de laMarana comme zone à risque naturel lié à l’eau, avec un risque decrues rapides (crues torrentielles, laves torrentielles, ruissellementurbain).

Toutes les communes situées sur la cote Est en bordure de la mer, dansla plaine sont soumises au risque inondation. De même des épisodespluvieux ont mis en évidence les problèmes d’inondation de la zoneaéroportuaire de Bastia-Poretta. Concernant les problèmes d’assainis-sement pluvial, l’étude BCEOM a permis de définir des aménage-ments permettant d’améliorer la situation actuelle de façon significa-tive. Les eaux de ruissellement de l’aéroport sont en effet collectéespar le canal de l’aéroport qui se jette dans le canal de liaison du Golo(canal de colmatage), qui rejoint l’étang.Toutes les eaux pluviales sont donc actuellement envoyées dans lemilieu naturel et transitent par les canaux.

Impacts des eaux de ruissellement

Le schéma directeur d’assainissementindique que le ravin d’Ajercaja, qui alimentele ruisseau de Mormorana, constitue lemilieu récepteur des effluents traités par lastation d’épuration de Borgo Sud. Le ravind’Ajercaja est sec une grande partie de l’an-née, mais reçoit une grande quantité d’eauen période de pluie. Régulièrement, ildéborde et inonde la station d’épuration deBorgo Sud, située à proximité. La station anotamment été inondée en 1989, 1993,1994 et 2000.

Par ailleurs, une partie des eaux de ruisselle-ment est collectée par les réseaux d’assai-nissement unitaire ou d’eaux usées lorsquele séparatif ne fonctionne pas. Cette eau estacheminée aux stations d’épuration et reje-tée en mer (stations de la Marana et deBastia Sud) et ne vient plus alimenter l’é-tang en eau douce. Ce fonctionnementainsi que la multiplication des surfacesimperméabilisées posent l’interrogation desvolumes d’eau ainsi court-circuités et l’im-pact sur les apports en eau douce à l’étang.

A l’inverse les eaux de ruissellement consti-tuent une très grande part des apports enazote et en phosphore à l’étang car il n’exis-te ni rétention, ni traitement des eaux plu-viales issues des surfaces imperméabilisées.

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les eaux pluviales au cœur des préoccupationssur la pollution et le risque inondation

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Le développement des infrastructures et de l’habitat

augmente le ruissellement et lesrisques associés aux eaux pluviales.

le développement rapide de l’urbanisa-tion ces dernières années, notammentsur les versants montagneux des com-munes situées dans la plaine, laissecraindre des problèmes de sous-dimen-sionnement des réseaux de recueille-ment des eaux pluviales (ruisseaux,ouvrages de franchissement, buses...).Un projet de voie rapide est actuelle-ment prévu entre le rond point d’Ortaleet la D10 sur la commune de Lucciana.Ce projet va ajouter un nouvel impactsur le fonctionnement du bassin en pluie

Les périodes sensibles du point de vue durisque d’inondation sont l’hiver entrenovembre et février et le printemps entreavril et juin. La pluviosité locale est situéeentre 700 et 800 mm par an avec un maximum hivernal et une période desécheresse centrée sur le mois de juillet.Toutefois, le bassin versant est touché parla neige. Il y a donc un apport d’eau douceà la fonte des neiges (avril, mai, juin).

Alors que des problèmes sont déjàsurvenus dans des lotissementsrécents et peuvent faire craindrel’apparition de conflits liés aux inon-dations, le traitement des eaux plu-viales issues des nouvelles surfacesimperméabilisées va donc se poserrapidement et rendre nécessaires lesmesures adéquates : mise en placede bassins d’orages, de lit de ruis-seaux et d’ouvrages de dimensionssuffisantes....

L’inondation de la plaine est surve-nue en 1994-1995 et en 1999. En1999, la plupart des communes afait l’objet d’un arrêté de cata-strophe naturelle (inondation etcoulées de boues) . Une étude réalisée en 1996, relati-ve au ruissellement pluvial et tor-rentiel, a permis de cartographierles zones inondables pour les cruesde fréquence décennale et centen-

nale, et de proposer des aménage-ments permettant de protéger lesbiens et les personnes contre lesrisques hydrauliques (calibrage,curage ou nettoyage du lit mineur,protections ou restauration de ber-ges, ouvrages ou ponts à refaire,etc.). Certains de ces travaux ontdéjà été réalisés (agrandissementd’ouvrages sous la RN 113).

Pilotée par la DirectionDépartementale de l’Equipement,cette étude confiée à BCEOM apermis la mise en place de Plansde Prévention des RisquesInondation sur les communesde Furiani, Biguglia, Lucciana,Borgo.

Caractéristiques du Bevinco, coursd’eau principal du bassin versant, àOlmeta Di Tuda :Crue décennale : 72 m3/sModule : 0.65 m3/sDébit d’étiage de référence : 35 l/sEtiage quinquennal : 27 l/s

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les eaux pluviales au cœur des préoccupations

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Grâce à la pêche, quarante et une espèces depoissons ont été recensées dans l’étang deBiguglia (poissons de mer surtout, mais aussipoissons d’eau douce). Les rivières du bassinversant sont généralement classées en 1èrecatégorie piscicole. Sur le Bevinco, on trouve unpeuplement d’embouchure sur le tronçon aval,une zone à anguille à l’amont jusqu’à la prised’eau et une zone de truite à l’amont de la prised’eau. Une station d’inventaire piscicole estlocalisée à l’amont de Murato sur le Bevinco.Par ailleurs, des frayères à truites sont recenséessur les zones amont du Bevinco.

La variété des espèces d’oiseaux que l’on trou-ve lors des migrations et le nombre des oiseauxhivernants font de Biguglia une place importan-te pour les oiseaux en Méditerranée occidenta-le. En hiver, c’est indiscutablement la zone quiaccueille le plus d’oiseaux tant en nombrequ’en espèces, plan d’eau privilégié pour l’hi-vernage des foulques macroules et des fuligu-les. En hiver, la grande majorité des oiseauxd’eau (à l’exception du râle d’eau et de la pouled’eau) fréquente le plan d’eau libre, mais enété, les roselières constituent des habitatsirremplaçables pour la nidification des grèbes,des canards et des foulques. Aussi est-ilindispensable de conserver l’état des roselièresqui restent, en particulier celles de la régionSud, les plus belles et les plus vastes.

De plus, l’étang, zone humide majeure enCorse, présente une valeur intrinsèque, pour lepassage et le stationnement des limicoles. Surla cinquantaine d’espèces observées régulière-ment en Europe, 36 espèces dont certainessont rares, ont été recensées.

Du fait de sa surface suffisante, quatre espècesd’amphibiens ont été recensées sur la réservenaturelle de l’étang de Biguglia : Crapaud vert,Discoglosse sarde, Rainettre verte de Sardaigne,Grenouille verte. Certaines populations attei-gnent des effectifs très importants.

La composition de la faune reptilienne estcaractéristique des zones humides de basse alti-tude (Cistude d’Europe, Tortue d’Hermann,Couleuvre verte et jaune). La Cistuded’Europe peuplait autrefois la plus grande par-tie de l’Europe occidentale et centrale. Elle estaujourd’hui en forte régression dans l’ensemblede son aire. Avec la population de la Camargue,celle de Biguglia est, numériquement une desplus importantes populations françaises.

Des monuments contribuent à la richesse du siteLe Fortin est une ancienne place forte détruite lors de la batailled’Ischia Nuova en 1558. Le bâtiment actuel, remanié à plusieurs repri-ses au cours du temps, correspond à la principale base de pêche de l’é-tang. L’histoire de ce bâtiment, la présence des installations de pêcheencore intactes et son positionnement sur la seule île du plan d’eau enfont, d’évidence, un point primordial d’accueil du public dans le cadred’un écomusée de la faune piscicole et de la pêche.La Bordigue, construite de part et d’autre du Fortin barre le pland’eau et permet un type de pêche ancestral sur l’étang. Aujourd’hui,elle est à l’abandon en raison de l’arrêt de la pêche pendant plusieursannées et de l’important travail nécessaire pour sa remise en état. Ellesest considérée comme le mode de pêche le plus compatible avec lapréservation du milieu : Concentrant l’activité de pêche en un point,elle n’occasionne pratiquement aucun dérangement sur le reste de lalagune. Elle est par ailleurs susceptible d’être valorisée dans le cadredes opérations de sensibilisation et d’éducation du public aux problè-mes de la nature.La chapelle de San DamianoElle était située à l’extrémité de la presqu’île. Madame MoracchiniMazel qui a effectué les fouilles sur le site, estime que la constructiondaterait de la seconde moitié du 6ème siècle, grâce au seul élément dedécor subsistant, une croix gravée dans le marbre de facture très pro-che de production bysantine. Une maisonnette a été bâtie au XIXèmesiècle sur les murs ruinés de cette chapelle, dont le relevé a permisd’acquérir la certitude qu’il s’agissait bien de l’antique chapelle.La chaussée dalléeD’après la tradition orale des habitants de Borgo, une longue chausséedallée traversait l’étang depuis la rive ouest, à partir de Centochiavi jus-qu’à la chapelle San Damianu, pour repartir ensuite en direction ducordon lagunaire, près d’un point d’eau. Des aviateurs auraient repérécette chaussée par temps clair. Au début du XXème siècle, cette voieétait encore empruntée par des bœufs se rendant sur San Damianu,avec de l’eau jusqu’au poitrail.Le port antiqueD’après Moracchini-Mazel, il y avait dans l’étang, un golfe largementéchancré et bien abrité des vents d’est, grâce à l’île de Chiurlino et auxdeux petites îles voisines Iscia vecchia et Ischia nuova. Il semble qu’il yeu des mouillages dans le fond du golfe de Chiurlino, mais le plusgrand port, aujourd’hui ensablé, se trouvait juste en face et en contre-bas de l’actuel village de Biguglia. Des vestiges d’un bateau ancienauraient été trouvés au milieu du XIX ème siècle.Les bornesTrois bornes en pierre plate et gravées de numéros ont été retrouvéesaux environs de Tombulu Biancu ; deux au bord du plan d’eau, uneautre de l’autre côté de la route du cordon lagunaire. Aux dires d’unpêcheur, ce bornage existerait tout le long de la rive est au moins. Ellesne sont pas datées et aucune explication n’a encore été apportée àleur existence.Le pont du chenalEn 1969, le bac qui ne desservait que quelques habitations disparut. Ilfut remplacé par le pont du chenal qui favorisa l’urbanisation sur la riveest de l’étang.La cathédrale Santa Maria Assunta : la CanonicaSiège de l’évêché de Marina, elle fut consacrée par l’archvêque de Piseen 1119. Des récits du Moyen-âge rapportent qu’elle aurait été édifiéeen 850, lors de la libération de la Corse par Ugo Colonna.

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ÉVOLUTION HISTORIQUE

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MESURES DE PROTECTION ET PATRIMOINE

patrimoine écologique et culturel

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Milieu aquatique remarquable, l’étang de Biguglia accueille des espèces animales et végétales endémiques rares

Cette zone humide que constituel’étang et sa périphérie, offre denombreux intérêts : paysager parson ampleur et sa situation géo-graphique, géologique dans lamesure où il s’agit de la formationlagunaire la plus grande et sansdoute la plus caractéristique del’île, écologique par la diversitédes milieux qui le composent, flo-ristique et faunistique par la pré-sence de nombreuses plantes etoiseaux rares, économique en rai-

Une Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, ZNIEFF,Floristique et Faunistique est créé en 1985 d’unesuperficie de 2680 ha. Elle comprend l’étang, lazone humide périphérique et le cordon lagunaire.

La Loi Littoral du 03.01.1986, relative à l’aménage-ment, la protection et la mise en valeur du littoral,impose une définition précise des espaces concer-nés : les espaces sensibles, les espaces proches durivage, les coupures d’urbanisation ou “coupuresvertes.

Un certain nombre de monu-ments et événements histo-riques contribue à la richessepatrimoniale et culturelle dusite de l’étang de Biguglia.

son du potentiel halieutique qu’il représente, culturel enfinpar son histoire mais également en raison de la proximité deBastia qui en fait le poumon vert des habitants de cette cité.

Le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eauxdu bassin Rhône Méditerranée Corse de 1996, classe l’étangde Biguglia parmi les milieux aquatiques remarquables, aufonctionnement altéré. De même, il classe l’étang ainsi quetoute la plaine alentour parmi les secteurs accueillant desespèces animales et végétales endémiques rares, à fortevaleur patrimoniale pour le bassin.

1538 : Bulle du pape Paul III confir-mant le rattachement du patrimoinede la Gorgone aux Chartreux,1558 : Bataille d’Ischia Nova. LesFrançais alliés aux Turcs et auxCorses chassent les Gênois unis auxEspagnols réfugiés dans le fortd’Ischia,1675 : Bail passé à Gênes entre lesmoines de Calci avec les sœursSpinola pour la location de l’île SanDamiano,1695 : Projet d’endiguement de l’é-

tang de Biguglia,1773 : Esquisse du Plan Terrier -carte générale de l’étang deBiguglia,1774 : Arrêt du Conseil d’Etat pourl’ouverture et l’entretien de 4canaux dans le Pineto aux frais de saMajesté, pour rétablir la salubrité del’air et rendre les terres cultivables etfertiles. Ouverture du “foce“ deTombulu Blancu pour permettre lavidange de l’étang et le creusementdes premiers canaux de drainage.

1792 : Creusement du canal deFossone au Sud de l’étang jusqu’auGolo, afin de permettre l’assainisse-ment des marais du Sud, le renou-vellement des eaux de l’étang et l’é-crêtage des crues (absence de col-matage du Golo),1925 - 1935 : Fin des grands travauxd’assainissement avec la mise en ser-vice des stations de pompage cein-turant l’étang.

Cistude d’Europe

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La lagune de Biguglia est un écosystème confiné, princi-palement dans sa partie Sud en raison d’échanges avec lamer relativement limités, et surtout très localisés. Lesapports du bassin versant sont stockés, leurs possibilitésde dilution en mer étant réduites, ce qui confère àBiguglia une grande sensibilité à l’eutrophisation due àl’accumulation de sels nutritifs. Le fonctionnement de l’é-cosystème de l’étang de Biguglia est donc conditionnépar les variations qualitatives et quantitatives des diffé-rents apports d’eaux.

La progression de la végétation des rives vers l’inté-rieur de l’étang est particulièrement nette sur les rives Sudet ouest où des roselières nouvelles se sont installées audétriment de l’eau libre, ce qui marque un atterrissementnotable des bords de l’étang correspondant à un comble-ment progressif de celui-ci par les sédiments apportés parles divers ruisseaux. Il semble que ce phénomène se soitaccéléré depuis les années 1970, ceci étant en relationavec certains défrichages autour de l’étang pour lesbesoins de l’agriculture et de l’urbanisation, défrichageayant favorisé une érosion elle-même responsable del’entraînement de matériaux terreux vers l’étang.De plus, l’importante disparition des aulnaies (de l’ordrede 50% en 20 ans) a été constatée. Ces forêts ont été lar-gement coupées ou incendiées pour permettre l’installa-tion de pâturages pour les bovins et ovins.

Les roselières ont aussi progressé au détriment de cer-tains groupements d’halophytes. Ceci correspond certai-nement à une diminution de la salinité des sols dans cer-tains secteurs, phénomène confirmé par la disparitionentre les années 1970 et 1990 de certains groupementsà salicorne arbustive et leur substitution par des peuple-ments moins halophiles à jonc maritime ou même parcertaines roselières. Ces phénomènes sont sans aucundoute liés aux échanges de plus en plus difficiles entre l’é-tang et la mer, qui, combinés aux apports constants d’eaudouce par les ruisseaux, conduisent à une diminutionlégère mais progressive de la salinité de l’étang et des solsdes rives. La végétation des bords de l’étang est aussimarquée par une progression malheureusement notablede la végétation rudérale, liée à une pression humaine deplus en plus forte.

Différentes campagnes deprélèvements de la macro-faune benthique ont étéeffectuées dans le cadredu suivi écologique de l’é-tang de Biguglia. Le peu-plement échantillonné surl’ensemble des stationsdemeure relativementpauvre. Sur pratiquementla globalité de l’étang, lesespèces présentes consti-tuent un peuplement typed’un milieu lagunaireconfiné, subissant de for-tes chutes de salinité et detempérature. Dans un telmilieu inhospitalier, lesespèces qui s’y dévelop-pent sont caractérisées parun cycle de vie rapide, sereproduisant en grandnombre afin d’augmenterleurs chances de survie.

Les débits d’étiage desrivières du bassin versantsont faibles, certains peu-vent atteindre l’assèche-ment complet. Ceci peutposer des problèmes quantà la richesse piscicole et àl’équilibre des écosystèmesliés aux ruisseaux.

L’écosystème étang subitdes apports eutrophi-sants de façon régulièrequi conditionnent la turbi-dité du milieu et donc laqualité et la distributiondes phanérogames marins.Les herbiers à Ruppia peu-vent pratiquement dispa-raître certaines annéescomme ce fut le cas en1998 où les données sur laqualité de l’eau ont mon-tré de fortes turbidités. En1999, ces fortes turbiditésn’ont pas été retrouvées etles Ruppia ont recolonisé lemilieu.De nombreuses étudesconfirment l’état de pollu-tion avancée de l’étang deBiguglia. Les peuplementspiscicoles de l’étang accu-mulent les métauxtoxiques dans leurs orga-nes, les doses atteintespouvant ainsi dépasser lesnormes de consommationhumaine.

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ÉVOLUTION DES PEUPLEMENTS

ENJE

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SALINITÉ ET EUTROPHISATION

évolution du patrimoine

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les menaces quipesent sur la richesse

patrimoniale de l’étang

L’écosystème a subi ces dernièresannées de profonds changements (sali-nité, eutrophisation) risquant à termed’avoir un impact sur la diversité écolo-gique du milieu. De nombreux travaux scientifiques ontété effectués tant sur la flore que sur lafaune dans le cadre de la réserve natu-relle de l’étang de Biguglia. L’enjeu est de préserver l’écosystèmeactuel, encore très riche malgré les nom-breuses atteintes qu’il a subies.

L’état de l’étang de Biguglia est qualifié de perturbé, safaune et sa flore ont évolué en fonction des variationsde salinité et de l’eutrophisation du milieu.Dans les zones les plus salées de l’étang, s’installent desespèces résistantes au sel comme Sarcocornia fructico-sa, Salicorna patula. Ces espèces participent à la riches-se et à la diversité biologique du site. Ces groupementshalophiles sont menacés par la variation du taux de sali-nité dont est victime l’étang depuis quelques années.Les roselières s’installent préférentiellement dans leszones à affinités dulçaquicoles. Ces roselières ont un

rôle de protection et serventde lieu de nidification. La conservation de ces roseliè-res nécessite la permanencedes apports d’eau douce et lemaintien d’une salinité infé-rieure à 20 g/l, mais aussi unefluctuation du niveau de l’eau(période d’inondation suivied’une période de baisse duniveau de l’eau).

306 espèces végétales, 224 espèces d’oiseaux, 41 espèces de poissons.Kosteletzkya pentacarposou hibiscus à 5 fruits, espè-ce rare et protégée est pré-sente sur la rive est de l’é-tang. Sa présence doit êtreprise en compte dans lecadre d’aménagement, afinde ne pas modifier son bio-tope.

Une lente dessalure est observéedepuis le début du siècle. Elle aentraîné une évolution des peuple-ments marquée par :• le remplacement des végétauxconstituant les herbiers,• une diminution de la richessespécifique des populations anima-les (disparition des espèces à affini-té marine telles que les moules etpalourdes),

• l’apparition d’un peuplementcaractéristique de milieux extrême-ment confinés, adapté aux condi-tions de vie très variables

L’herbier joue un rôle primordialpour le fonctionnement de l’éco-système : trophique, protecteur,régénérateur. Il assure l’oxygéna-tion des eaux, il constitue un abripour les alevins, il sert de support

pour de nombreux mollusques etcrustacés benthiques. L’avenir del’herbier est lié à l’évolution de laqualité du milieu et plus particuliè-rement à la limitation de l’eutrophi-sation.

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patrimoine écologique

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La pêche artisanale, de tout temps pratiquée sur l’é-tang, constitue une activité économique notable. Elleintéresse surtout l’anguille, le mulet, le loup et représen-terait environ 250 tonnes par an. Selon les pêcheurs, l’a-levinage de l’étang se fait par le grau et par le canal deFossone. Un contrat de droit de pêche est aujourd’huisigné entre le pêcheur et la Réserve. Une baisse généralede la plupart des espèces exploitées sur l’étang est cons-tatée depuis 1991. Les données quantitatives sur la pêchevarient d’une source à l’autre, le pêcheur fournissant audépartement les tonnages des espèces pêchées chaqueannée. Globalement, la pression de la pêche s’effectue essentiel-lement dans le bassin Sud de l’étang. La partie est du bas-sin Sud est totalement inexploitée. Elle correspond à unezone de mise en réserve intégrale par le service de laréserve naturelle de l’étang de Biguglia. La rive ouest dubassin Sud abrite des capéchades. Au mois de juin, lapresque totalité de la pêche aux verveux (nasse réalisée enfilet) s’effectue entre la presqu’île de San Damiano et larive est. Le bassin Nord n’est pas beaucoup exploité.L’exploitation halieutique de l’étang utilise toujours lesmigrations des poissons et repose sur l’alevinage naturel.L’ouverture du grau de février à mai reste donc une néces-sité impérieuse de l’exploitant.Dans la partie Sud du plan d’eau, où son interdiction estsouhaitable à terme, cette activité de pêche provoque desdérangements importants pour l’avifaune. Par contre,dans le reste de l’étang, la Réserve a comme objectif demaintenir cette activité. Deux méthodes de pêche différentes peuvent être obser-vées aujourd’hui :• Pêche fixe : des barrages de filets appelés “capéchades”sont disposés à partir des berges, afin de créer un obsta-cle sur le chemin des poissons. Ces derniers, lorsqu’ils setrouvent devant le filet, n’ont d’autre choix que de le sui-vre. Ils sont alors guidés vers des nasses où ils se retro-uvent piégés (anguille, sauchet, joël, anchois, etc.).• Pêche mobile : des filets maillants ou trémails sont rele-vés et déplacés quotidiennement, soit selon un mode pas-sif (le filet est laissé sur place une nuit), soit selon un modeactif (repérage d’un banc de poissons pour l’encercler).

Evolution historique de la pêche artisanale2500 av. J.C., premières traces d’exploitation d’un étangen Corse témoignant de la consommation d’huîtres.XIIIème siècle : le propriétaire de l’étang le loue et cèdeles profits et usufruits sur les pêches en poissons dontanguilles.XVIème siècle : Biguglia est réputé pour ses muges quifont d’excellentes poutargues (caviar corse) et sesanguilles.Milieu du XIXème siècle : installation de la bordigue.Cette palissade est interrompue à intervalles réguliers pardes portes au travers desquelles sont installés des piègesfaits de grillages et roseaux. D’un lourd entretien, l’an-cienne bordigue est aujourd’hui abandonnée.

Du fait d’un toursime important, le bassin versant estcaractérisé par une grande fluctuation de sa popula-tion au cours des saisons. L’Agence du Tourisme de laCorse observe depuis 1996, une progression régulièredes flux. Le cordon dunaire de Biguglia est la zone detourisme et de loisirs du grand Bastia. Après la cons-truction du pont traversant le chenal en 1970, la routede la Marana et les infrastructures touristiques se sontcréés. Un certain nombre d’activités et d’aménage-ments ont été organisé par rapport au tourisme. En1997, la capacité d’accueil était voisine de 8500 lits surle Lido de la Marana. Les besoins en eau accrus en période estivale enraison du tourisme, arrivent à une période où jus-tement, les ressources sont limitées.Sur le Bevinco, les activités touristiques sont la prome-nade et le camping. La vallée du Bevinco est tropencaissée pour être fréquentée. On recense deux sitesde baignade. Cette activité nécessite une lame d’eauminimale, l’absence d’éléments obstruant le coursd’eau tel les algues filamenteuses. Il convient doncd’éviter l’eutrophisation des eaux et l’arrivée de pollu-tions urbaines, d’élevage ou industrielles.Aucune activité “d’eau vive”, telle que le canoë-kayak,n’est recensée sur le Bevinco.

Chasse : la chasse, interdite sur la rive est, est autori-sée sur la rive ouest de l’étang.

L’activité industrielle et commerciale s’est forte-ment développée sur le bassin versant, notamment lelong de la RN 193 qui s’étend du Nord au Sud au pieddes versants montagneux. La plupart des établisse-ments est raccordée au réseau d’eau potable mais iln’existe aucune donnée sur les prélèvements en eaueffectués par les industries. De même, aucune donnéeprécise n’existe concernant les rejets directs de cesindustries dans le milieu naturel.90 installations classées sont recensées sur le bassin(voir carte page16). Ces entreprises se répartissententre des dépôts de produits divers, des entreprises detransformation agro-alimentaire, des entreprises desdomaines de l’élevage et de l’agriculture, des garages,des stations service, des déchetteries, des entreprisesde fabrication de produits toxiques ou à procédéstoxiques.

ProjetLa prud’homie de la pêche, les communes riveraines(projet de petit port sur Furiani), la chambre de com-merce et d’industrie, souhaiteraient, en compatibilitéavec les activités et objectifs de gestion du site, déve-lopper le tourisme vert et le tourisme édfucatif sur lethème de la pêche.

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ACTIVITÉ AGRICOLE

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QUELQUES CHIFFRES

acteurs et usages

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les enjeux socio-économiquesorientent les décisions de gestion

De nombreuses activités sont présentes surle bassin versant, dont beaucoup dépen-dent de la ressource en eau.L’évolution des besoins et la disparition decertaines pratiques autour de l’étangconduisent à repenser les usages à traversles potentialités offertes par la ressource eneau et le fonctionnement des écosystèmes.

Le long de la route nationale 193 se sont installésde nombreux établissements à caractère industrielet surtout commercial. Une étude réalisée en 1986indiquait un nombre sans doute non exhaustif de81 établissements, pour les communes de Furiani,Biguglia, Borgo et Lucciana, entreprises qui peu-vent générer une pollution des eaux. En 1997,sans données chiffrées précises, on estime que cenombre a plus que doublé avec l’extension deszones industrielles, notamment celles de Purettoneet Tragone à Borgo.

Communes Population 1999Lucciana 3 794Borgo 5 002Furiani 3 902Biguglia 5 018Olmeta-di-Tuda 291Rutali 247Murato 555Au recensement de 1999, ces 7 com-munes représentaient donc un total de18 809 habitants.

L’agriculture a une place importan-te sur le bassin versant. Elle occupeen effet la majeure partie du terri-toire et en particulier de la plainede la Marana.Si le rôle des apports polluants d’o-rigine agricole dans l’eutrophisa-tion de l’étang est parfois pointé,aucun élément ne permet aujourd’hui d’apprécier le rôle spé-cifique des activités agricoles par

rapport aux autres sources de pol-lution.Une forte déprise agricole est cons-tatée sur le territoire, accompagnéed’une baisse de l’activité.320 exploitations agricoles sontexploitées en 2000 sur le bassinversantSur les communes amont, Muratoet Rutali, le pouvoir nutritionnelpeu élevé des terres, n’autorise que

l’élevage extensif (bovins, porcins,ovins, caprins).Dans la plaine de la Marana, ontrouve pour l’essentiel de la culturemaraîchère (Furiani, Biguglia,Borgo, Lucciana), de la viticulture,de l’arboriculture et de l’élevage(Borgo, Lucciana). On observe uneévolution sur le bassin versant ten-dant à voir diminuer les cultures auprofit de l’élevage.

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intercommunalité

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Depuis une vingtaine d’années, un certain nomb-re de statuts de protection a été mis en placesur le territoire du SAGE. Ces protections concer-nent essentiellement l’étang de Biguglia lui-même mais aussi d’autres secteurs, sur le bassinversant amont, justifiant différents types de pro-tection.La protection du milieu naturel sur l’étang a étélargement renforcée lors de la création de laRéserve Naturelle de l’étang de Biguglia, en 1994.Le site bénéficie de plusieurs classements : • Ramsar,• Zone de protection spéciale• Zone d’intérêt communautaire pour les oiseaux,• Zone spéciale de conservation du réseau Natura2000 en cours de mise en œuvre.

Les principes de la Réserve NaturellePrincipe de fonctionnalité, principe de naturalitéet principe de diversité biologique sont les troisprincipes sur lesquels la réserve s’appuie pourdéterminer ses objectifs. La diversité biologique implique que l’étangconserve ou retrouve toute la diversité des espè-ces et des communautés aquatiques et terrestres.Elle dépend de deux activités à intégrer dans ledéveloppement durable : le pâturage et surtout,la pêche.La pêche professionnelle est autorisée confor-mément aux usages en vigueur dans le cadred’un plan de gestion piscicole intégré dans le plande gestion de la réserve. Trois dispositions per-mettent d’envisager le développement optimiséde la pêche lagunaire, parfaitement comptatibleavec le maintien de la diversité biologique de lafaune et de la flore. L’objectif prioritaire est l’amélioration de la quali-té des eaux pour garantir une productivité maxi-mum et de qualitéL’entretien de la communication avec la mer est ladeuxième condition nécessaire pour assurer cetteactivité. L’exploitation de l’étang a en effet la par-ticularité d’être basée exclusivement sur un alevi-nage naturel de poissons issus du milieu marin.l’ouverture sur la mer aux périodes annuelles demigration est donc une condition indispensablepour assurer l’entretien de la productivité.Enfin l’élaboration d’un plan de gestion piscicoleest le garant d’une gestion optimisée en cohéren-ce avec les capacités productives de l’étang.

La réserve de Biguglia est aussi un pôle d’accueil touristique. Le public visé appartient à trois catégories : les scolaires, lepublic local et le public touristique, pour lesquels des anima-tions sur le site sont organisées toute l’année, telles que :expositions, visites guidées, ateliers de dessin, organisation derencontre avec la presse, diaporamas,...

Parmi les objectifs à long terme, la démoustication constitueune priorité absolue à l’échelle de la plaine orientale. Un impé-ratif d’efficacité est donc affiché sans souffrir de la moindreexception. De très importants progrès ont été réalisés dans lalutte contre les moustiques concernant l’impact sur le milieunaturel. L’objectif de la réserve est de promouvoir l’usage deproduits et de méthodes à la pointe du progrès en matièred’efficacité et de faible impact sur le milieu naturel.

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TERRITOIRE ET DÉCRET DE LA RÉSERVE

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PERCEPTION DES ACTEURS

la réserve naturelle

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Assurer le développement durable du site

de l’étang de Biguglia

Gérée par le Conseil Général de HauteCorse, propriétaire de l’étang, l’objectifà long terme de la Réserve Naturelle estun état idéal défini que l’on cherche àmaintenir, restaurer ou créer. Les objec-tifs relatifs à la conservation du patri-moine sont prioritaires. Le site présentetrois enjeux spécifiques :• la protection et la conservation de laplus grande zone humide de Corse, axemajeur de migration des oiseaux, toutparticulièrement en période hivernale,• le développement d’activités pastora-

La présence d’une Réserve Naturelle est perçue par les acteurs commeune contrainte interdisant tout développement. L’un des principes deconservation appliqué par la Réserve, le principe de naturalité, d’autantplus grand que l’intervention humaine sur le milieu naturel est réduiteet qui consiste à laisser libre court à la dynamique naturelle de succes-sion des habitats, est par exemple assez mal compris par les communesriveraines. Il n’apparaît pas évident aux habitants du bassin versant quela reconstitution des aulnaies marécageuses ou la restauration de laforêt de maquis mésoméditerranéen, puisse apporter un réel enrichis-sement du paysage. Ainsi la perception de ce qui fait la richesse de l’é-tang n’est pas la même selon les points de vue.

D’autre part, du fait du fonc-tionnement particulier du grauet de ses liens directs avec lapêche, le maintien des activi-tés n’est pas toujours non plusperçu comme un objectifmajeur de la Réserve pourtanttournée vers l’amélioration dela qualité des eaux et l’optimi-sation de la reproduction de lafaune halieutique.

les, agricoles, artisanales ettertiaires dans un site com-prenant d’importantesinfrastructures de transport(aéroport, axe routier, voieferrée• l’accueil du public, soitrésident de l’agglomérationde Bastia, soit de villégiatu-re extivale, le long du cor-don lagunaire, le lido de laMarana.

La réserve naturelle s’étend sur lesquatre communes de Furiani,Biguglia, Borgo et Lucciana.Le statut de la réserve naturelleconstitue un outil de développe-ment auquel est associé l’ensembledes partenaires, tous représentésau sein du comité de gestion.

Le décret n° 94-688 du 9 août1994 porte création de la “réservenaturelle de l’étang de Biguglia”Haute Corse sur des terrains acquisle 20 octobre 1988 par leDépartement de la Haute Corse autitre des Espaces Naturels Sensibles.

Les limites de la réserve naturelle,telles que définies par le décret necorrespond pas aux limites naturel-les de l’écosystème, surtout en riveOuest.

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