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Numéro 40 — mars / avril 2010 — 3 EUR Dossier pages 26 - 75 Mobilité et urbanisme : quel sera le Luxembourg de demain ?

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Numéro 40 — mars / avril 2010 — 3 EUR

Dossier pages 26 - 75

Mobilité et urbanisme :

quel sera le Luxembourg

de demain ?

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numéro 40 — mars/avril 2010 - 3 EUR

Editeur / Régie publicitaire / Media & Advertising S.à r.l. 104, rue du Kiem • L-1857 LuxembourgTél : (352) 40 84 69 • Fax : (352) 48 20 78

Directeur de la publication / Rédacteur en chef / Isabelle Couset E-mail : [email protected]

Rédaction / Isabelle Couset, Alain Ducat, Michel Nivoix, Marc Vandermeir

Merci à toutes les personnes qui ont contribué à la rédaction de ce numéro / 1,2,3,GO, Netty Thines, Eric Eben, Philippe Gerber, Franz Clément, Adrien Thomas, Arthur Tibesar, Fabienne Jacquet, Djamel Khadraoui, Norry Dondelinger, Martine Borderies, www.lesfrontaliers.lu, Elisabeth Conrad, Joël de Marneffe, Florence Navarro, Christian Jungers, Gabrielle Eynard, Cindy Arces, Bénédicte Schmeer, Jean-Nicolas Reyt, Comité à la Simplification Administrative, Nadine Cambonie, Céline Lelièvre, Claude Gengler et Gérard Karas

Mise en page / Michel Blanchy / imprimerie jmwatgen, Luxembourg

Impression / imprimerie jmw atgen, Luxembourg

Parution bimestrielle

Abonnements 1 an — 6 numéros : 30 EUR 2 ans — 12 numéros : 51 EUR

Media & Advertising S.à r.l. informe les lecteurs et abonnés du magazine qu’elle collecte des informations uniquement aux fins de la publication, gestion des abonnements et marketing. Les personnes concernées disposent d’un droit d’accès et de rectification.

© 2010 – Media & Advertising S.à r.l. Toute reproduction est interdite

News 4 | Brèves 7 | BusinessMentoring – Un nouveau programme d’accompagnement initié par la Chambre de Commerce 11 | Adecco soutient la création d’entreprises innovantes en s’associant à 1,2,3,GO

Formation professionnelle continue 19 | PwC ACADEMY – Prochaines formations 20 | Lifelong-learning.lu

Communication 21 | Comment attirer votre cible avec une invitation accrocheuse ?

Sécurité 22 | Les petits chantiers

Entreprendre au féminin 23 | Carine Smets – Businesswoman dans l’air du temps

DossierMobilité eturbanisme : Quel sera le Luxembourg de demain ? 26 | Aménagement du territoire et mobilité – Claude Wiseler : « objectif 25 % de transport collectif » 30 | Les mobilités quotidienne et résidentielle, des interactions complexes 32 | Formes urbaines et mobilité

www.entreprisesmagazine.lu

MADE INLUXEMBOURG

36 | Croissance urbaine et caractéristiques des déplacements domicile- travail 40 | Quel partage modal pour les actifs résidents et frontaliers ? 43 | Parcours résidentiels et déplacements quotidiens : comprendre les espaces de vie 45 | Aux trois frontières, les noeuds durent 47 | CFL – Le réseau ferré luxembourgeois sur les rails du 21e siècle 49 | L’initiative en partage 51 | Les cahiers transfrontaliers d'Eures Luxembourg 62 | Des solutions de transport sur mesure 63 | Vers de nouveaux modes de transport pour une meilleure mobilité quotidienne 64 | L’artisanat soutient la réforme de l’aménagement communal 66 | Le groupement européen de coopération territoriale – Le nouvel outil européen de la coopération territoriale pour Alzette-Belval 68 | Zones d'activités économiques – Une politique au service du développement des PME au Luxembourg 70 | CB Richard Ellis – Une planification globale s’impose 71 | Faire revivre la ville avec harmonie

73 | Differdange – Un quartier urbain très nature 75 | Frontaliers, voudriez-vous vivre au Luxembourg ? – Résultat du sondage diffusé en janvier et février 2010 sur www.lesfrontaliers.lu Emploi 76 | Préparer sa déclaration fiscale 2009 78 | La clause de non-concurrence 79 | Sécurité sociale des travailleurs migrants – Ce qui va changer à compter du 1er mai 2010 81 | Quels sont les avantages qu’un employeur peut proposer à ses salariés ?

Nouvelles technologies 82 | 5 conseils pour améliorer votre communication professionnelle sur Facebook

Simplification.lu 86 | La simplification administrative – Faites-en profiter votre entreprise

Bon à savoir 88 | La protection spéciale de la femme enceinte

A nos frontières 89 | Mise au vert, en équipe et en gîte

Grande Région 90 | Le grand réveil

Golf 92 | Las Colinas de Campoamor – Une étoile est née !

Etapes gourmandes 93 | Aka Cité – Au cœur de Luxembourg, une cité originale pour un voyage gourmand

Auto 94 | Lancia Delta Executive – Le chic du chic

Check in 97 | Dubrovnik, perle de l’Adriatique 101 Industrie du transport aérien

102 Beauty case

104 Livres

106 Musique

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BCL-STATECAccord de coopération

Serge Allegrezza, directeur du Statec, et Yves Mersch, président de la BCL.Le 27 janvier dernier, un accord de coopération entre la Banque Centrale du Luxembourg (BCL) et le Service central de la statistique et des études économiques (STA-TEC) a été signé par Yves Mersch, président de la BCL et Serge Alle-grezza, directeur du STATEC. Cet accord s’inscrit dans le cadre des dispositions légales, en vigueur ou en projet, selon lesquelles le STATEC et la BCL établissent, ensemble, la balance des paie-ments et les comptes financiers du Luxembourg, dans le respect de l’indépendance de la BCL.

Les comptes financiers sont établis selon la méthodologie dé-finie par le Système européen des comptes économiques et régio-naux (SEC) qui est la version euro-péenne du System international de comptabilité nationale (SNA). L’établissement des comptes finan-ciers aux niveaux national, de la zone Euro et de l’Union européen-ne est régi par des règlements du Conseil et du Parlement européen ainsi que par des règlements et orientations de la Banque Cen-trale Européenne.

L’accord de coopération ar-rête les modalités d’exécution por-tant notamment sur la collecte, le contrôle et la gestion des données et la répartition des tâches entre la BCL et le STATEC.

Le STATEC sera l’interlocu-teur des administrations publi-ques et des entreprises du secteur non financier alors que la BCL sera l’interlocuteur des entreprises du secteur financier.

BCL Evolution de l’emploi dans les établissements de crédit Sur base des chiffres provisoires

dont dispose la Banque Centra-le du Luxembourg (BCL), l’emploi dans les établissements de crédits luxembourgeois s’élevait à 26.422 personnes au 31 décembre 2009, ce qui représente une diminution de 77 emplois, soit - 0,29 %, par rapport au 30 septembre 2009. Il s’agit du plus faible recul enre-gistré au cours de l’année 2009 (des baisses de - 0,70 %, - 0,87 % et - 1,06 % avaient été observées au cours des premier, second et troisième trimestres 2009).

Depuis le 30 septembre 2008, date à laquelle l’effectif des banques a atteint son plus haut niveau historique, l’emploi bancaire s’est contracté de 3,11 %, soit 847 emplois.

Parallèlement, au cours du quatrième trimestre 2009, le nom-bre d’établissements de crédit était en hausse de 3 unités, soit 149 uni-tés.

Creditreform Luxembourg Moins de faillites que prévu Dans son analyse du nombre de faillites au Luxembourg, Credi-treform Luxembourg, société spécialisée dans les renseigne-ments commerciaux et le recou-vrement, remarque que celles-ci ont augmenté de 18,31 % par rap-port à 2008 (698 faillites en 2009 contre 590 en 2008). Ceci repré-sente la plus forte augmentation depuis 2001 (741 faillites). Dans le district juridique de la Ville de Luxembourg, le taux s’est élevé jusqu’ à 30 %.

Ce sont les entreprises de prestations de services, majoritai-rement représentées au niveau du tissu économique luxembour-geois, qui ont essuyé la plus forte hausse de faillites par rapport au niveau général avec un pourcen-tage de 56,88 % (+ 28,48 % par rapport à 2008). Dans le secteur de la construction et du bâtiment, Creditreform Luxembourg consta-te que le pourcentage des failli-tes dans ce secteur par rapport aux faillites en général de 2009 représente 13,75 %. Néanmoins, il y a eu une augmentation ré-

gulière des instructions procédu-rières de 71 vers 96 faillites pour 2009, ce qui représente un taux de 35,21 %.

Les entreprises les moins touchées par la faillite se retrouvent dans le secteur de la production artisanale. Le taux est de seulement 2,29 %. Un recul des banqueroutes est à souligner aussi dans le sec-teur du commerce, qui participe aux faillites générales avec 27,08 % (33,39 % en 2008). En 2009, 189 entreprises commerciales ont dé-claré faillite, alors qu’elles étaient 197 en 2008 (- 4,06 %).

Creditreform Luxembourg note que le pourcentage des en-treprises ayant une ancienneté inférieure à 5 ans et tombées en banqueroute est en augmenta-tion. En 2008, elles représen-taient 39,83 %. Elle sont 42,26 % en 2009.

En observant les insolvabi-lités au niveau des districts juridi-ques de Luxembourg et Diekirch, Creditreform Luxembourg consta-te que les procédures juridiques ont augmenté avec 613 faillites par rapport à 527 en 2008. Cepen-dant, l’augmentation la plus éle-vée est détenue par l’arrondisse-ment de Diekirch avec une hausse de 34,92 %, alors que la hausse est de 16,32 % pour le canton de Luxembourg-Ville.

CSFI et Pricewa-terhouseCoopersEnquête Banking Banana SkinsLa dernière enquête annuelle Banking Banana Skins menée conjointement par le CSFI et Pri-cewaterhouseCoopers présente un classement actualisé des plus grands risques auxquels le sec-teur bancaire doit faire face. Cette année, l’ingérence politique oc-cupe la première place, alors que les enjeux opérationnels restent néanmoins nombreux. Cette en-quête rassemble les opinions de quelque 450 acteurs du monde financier originaires de 49 pays notamment au travers d’un clas-sement où figurent les 30 plus grands risques bancaires perçus en cette période de crise.

L’édition 2010 révèle que l’ingérence politique constitue la préoccupation majeure du sec-teur. Ainsi, les banquiers taxent ladite ingérence d’avoir infléchi leurs décisions d’octroi de crédits. Selon les participants à l’étude qui n’étaient pas banquiers, le sauve-tage des banques par le gouverne-ment aurait encouragé des com-portements imprudents et donc causé du tort au secteur bancaire. Quant aux autorités de contrôle, elles craignent la défection pré-coce des gouvernements, ce qui entraînerait inévitablement un nouvel effondrement des ban-ques. « Il est ironique de consta-ter que ceux-là mêmes à qui les politiques ont dû tendre la main traitent en premier lieu ces der-niers de semeurs de troubles du secteur », explique David Lascel-les, rédacteur de l’étude. « Mais la relation entre les banques et la société est clairement en crise et il va falloir des années pour re-bâtir la confiance. En attendant, les banques devront mener leurs activités avec un désavantage fi-nancier. »

« L’enquête met également en exergue les inquiétudes des banques quant à leur capacité à gérer leurs affaires de manière sûre. Les « risque de dérapage » relatifs à la qualité du Risk Ma-nagement, de la gouvernance d’entreprise et des rémunérations variables des dirigeants figurent dans le classement en tant que sources d’inquiétudes majeures.Un constat qui s’applique égale-ment au secteur bancaire luxem-bourgeois », commente Thierry López, directeur et Risk Manage-ment Leader, PwC Luxembourg. « Durant les interviews prépara-toires à l’étude, la majorité des participants étaient pessimistes, craignant une récession en «W» ainsi qu’une seconde vague de dettes toxiques pour les banques. Même si la sur-réglementation représente une menace pour les activités bancaires selon l’étude, les facteurs opérationnels doivent également figurer à l’agenda du secteur financier afin d’éviter d’éventuels problèmes », ajoute

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Philippe Sergiel, associé, Banking Audit Leader chez Pricewaterhou-seCoopers Luxembourg.

D’autres risques semblent cependant avoir reculé en cette sortie de crise mondiale. Ainsi, la maîtrise des instruments dérivés, les spreads de crédit et le risque sur actions, ont chuté par rapport à l’étude de 2008. Le risque inhé-rent aux hedge funds a quant à lui fortement reculé. Il figurait à la 10e place en 2008 et se classe à présent à la 19e position. Les ris-ques de Financial plumbing (back office, systèmes de paiement, etc.) semblent également modérés. Ils s’en sont tous bien sortis pendant la crise. La question environnemen-tale occupe toujours la 25e place malgré l’importante sensibilisa-tion à cette problématique lors du Sommet de Copenhague. www.pwc.com/lu

Ernst & YoungLes multinationales entament 2010 avec prudenceErnst & Young a publié une en-quête menée auprès des cadres dirigeants de 900 grandes en-treprises internationales. L’étu-de révèle une certaine nervosité du monde de l’entreprise vis-à-vis de la reprise.

Début 2009, dans son étude Opportunités en temps de crise, Ernst & Young interrogeait les di-rigeants sur leurs priorités straté-giques pour l’année à venir : si près des 3/4 répondaient qu’ils allaient se concentrer sur la survie de leur entreprise, 19 % déclaraient sou-haiter profiter de la récession pour explorer de nouvelles opportuni-tés de marché. Un an après, dans le cadre de l’étude Les leçons du changement, le pourcentage des sociétés envisageant d’explorer de nouvelles opportunités de marché en 2010 s’élève à 34 %. Plus d’un tiers des sociétés interrogées ont déclaré avoir enregistré une crois-sance de 5 % de leur EBITDA (reve-nus avant intérêts, dépréciations et provisions) au cours des 12 der-niers mois. En dépit d’un contexte toujours précaire, 7 % de l’ensem-ble des sociétés ont observé une

hausse de plus de 20 % de leurs résultats. Ainsi, 45 % des sociétés basées en Asie-Pacifique (dont le CA se situe entre 100 et 500 millions USD) déclarent une croissance de leur EBITDA supérieure à 5 %. Par-mi les sociétés interrogées pour cette zone, un tiers des entreprises les plus importantes (dont le CA est supérieur à 10 milliards USD) a également enregistré une crois-sance de l’EBITDA de plus de 5 %. En Amérique Latine, en Europe de l’Ouest et en Europe de l’Est, la part des sociétés ayant enregistré une croissance de l’EBITDA de 5 % ou plus, se situe en dessous de 30 %. Plus de 40 % des sociétés du sec-teur pharmaceutique, bancaire, de l’aérospatiale et de la défense ont dépassé le seuil des 5 % de crois-sance des revenus. A l’inverse, les sociétés des secteurs pétroliers et gaziers, manufacturiers ou encore de l’automobile continuent d’enre-gistrer une croissance nulle voire une baisse de leurs revenus.

Environ un tiers des diri-geants interrogés prévoit un retour à la croissance de leur CA dans les six prochains mois, un tiers avant début 2011 et le dernier tiers pas avant au moins deux ans, et 1 % d’entre eux pensent qu’ils ne re-trouveront jamais la croissance d’avant la récession.

Bien que 53% des dirigeants estiment que 2010 sera difficile, on constate que la part des so-ciétés toujours en cours de res-tructuration a baissé, passant de 37 à 27 %.

Les trois quarts des diri-geants interrogés estiment pou-voir encore réaliser des économies de coûts substantielles. 72 % sou-haitent accroître la flexibilité de leurs activités par la réduction des coûts fixes, notamment au sein des fonctions de support. Parmi les réponses les plus récurrentes viennent ensuite : le développe-ment de leurs marchés (64 %) par de nouvelles implantations ou le lancement de nouveaux produits ou de nouveaux canaux ; la redyna-misation du modèle économique (64 %) en insufflant un nouveau mode de pensée quant à la struc-ture de l’organisation de l’entrepri-

se, les compétences essentielles et les nouvelles collaborations com-merciales ; l’accélération de leurs processus décisionnels et de leurs actions (63 %) ; ainsi que le ren-forcement de leurs compétences en management (62 %).

La moitié des entreprises interrogées estiment qu’un ac-cès restreint aux capitaux conti-nuera de limiter leurs perspecti-ves de croissance en 2010. Toute-fois, 30 % déclarent vouloir adop-ter une position agressive en lien avec la hausse de la demande sur leurs marchés. 49 % des entreprises déclarent rechercher des opportu-nités de croissance alors que les perspectives de reprise sur leurs marchés respectifs demeurent in-certaines. Pour 51%, la priorité stra-tégique restera fermement axée sur la maîtrise des coûts en atten-dant une amélioration des condi-tions du marché.

Pour Alain Kinsch, Country Manager Partner d’Ernst & Young Luxembourg : « il est certain que de nombreuses sociétés cherchent à tirer les leçons de l’évolution du marché. De nouveaux leaders com-mencent déjà à se distinguer par la rapidité de leur prise de déci-sion et l’efficacité de leur interven-tion. Il est symbolique que seules 19 % de ces multinationales sou-haitent, en 2010, privilégier dans leur stratégie la maîtrise des coûts par rapport à la croissance. L’expé-rience de l’année dernière explique qu’une grande partie des sociétés demeurent inquiètes quant à ce que leur réserve les mois à venir. Cependant, force est de constater que la majorité d’entre elles ont les yeux rivés sur les opportuni-tés de développement et la crois-sance, ce qui doit être vu comme un signe positif pour l’économie mondiale ».

Etude de Roland Berger Strategy Consultants Les fabricants se préparent à la croissanceDans l’étude Operations Efficiency Radar, centrée sur l’Allemagne, Ro-land Berger(1) a demandé, fin 2009,

aux CFO et directeurs commerciaux de PME du secteur secondaire quels leviers d’optimisation de la chaîne de valeur elles envisageaient pour l’année 2010. Le résultat de l’étude a surpris même les experts : les fa-bricants ont fermement l’intention d’en revenir à la planification à long terme. Pour Eric Baart, partenaire chez Roland Berger Strategy Consul-tants Belgium, « il est impression-nant de voir à quelle vitesse les entreprises passent d’actions de réduction des coûts à court terme au réalignement à moyen et long terme ». L’accent est toujours mis sur les coûts, mais les entreprises s’efforcent simultanément de re-commencer à se concentrer sur l’efficacité et la croissance.

L’étude couvre neuf secteurs de la chaîne de valeur. En 2010, les entreprises participantes (la plu-part d’entre elles ont des activités internationales et des filiales) en-tendent clairement se concentrer sur leur portefeuille de produits (62 %), leur production (56 %), la gestion de leurs fonds de roulement (54 %) ainsi que l’innovation et le développement (52 %). Les socié-tés qui prévoient d’agir au niveau de leurs portefeuilles de produits souhaitent investir davantage dans leurs gammes de produits/servi-ces, les affiner et les préparer pour l’avenir. Elles envisagent également de rendre leur production plus ef-ficace, d’optimiser le planning et le management, et d’améliorer l’in-tégration verticale. En termes de gestion des fonds de roulement, les participants ont l’intention de poursuivre l’optimisation de leur chaîne d’approvisionnement et de leurs créances. Dans les secteurs de l’innovation et du développe-ment, l’amélioration du dévelop-pement des produits, des coûts de développement et de l’architecture des produits (p.ex. en utilisant une plate-forme et des concepts mo-dulaires) est une priorité majeure. En bout de liste, les auteurs ont été surpris de trouver la vente/le marketing et le contrôle/les finan-ces, que les entreprises estiment manifestement moins importan-tes en 2010.

(1) Fondé en Allemagne en 1967, Roland Berger Strategy Consultants est l’un des principaux cabinets de conseil en stratégie dans le monde ; leader du marché en Asie et en Europe de l’Est, N°2 en France et en Allemagne et N°3 en Europe occidentale. Roland Berger Strategy Consultants conseille de grandes entreprises sur toutes les questions stratégiques. Le cabinet compte 36 bureaux répartis dans 25 pays.

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Emerging Trends in Real Estate® Europe 2010Optimisme prudentSelon la 7e édition de l’étude Emer-ging Trends in Real Estate® Europe 2010 publiée par l’Urban Land Ins-titute en collaboration avec Pri-cewaterhouseCoopers, le secteur de l’immobilier en Europe devrait voir quelques améliorations en 2010 avec notamment un accès plus facile aux crédits et des prix plus stables, mais la route vers la reprise sera longue, même si Mu-nich, Hambourg, Paris et Londres restent promises à un bel avenir en matière d’investissement, une tendance qui s’observe également pour Luxembourg.

Selon l’étude, en termes de types de biens immobiliers, la qualité de l’emplacement du bâtiment et du locataire reste le critère principal. Les biens les plus prisés en 2010 sont les espaces de bureaux dans le centre des villes, les centres commerciaux et les magasins bien situés, ain-si que le résidentiel. Les investis-seurs préfèrent les biens tradi-tionnels, mais certains secteurs de niche comme les logements étudiants, les espaces de stockage privés, les maisons de retraite, les logements sociaux, les espaces médicalisés et les infrastructures sont attrayants, de même que les constructions vertes.

En termes de villes, ce sont Munich et Hambourg qui se pla-cent à la tête du classement 2010, tout comme en 2009. Paris arrive en 3e position en matière de pers-pectives pour les portefeuilles exis-tants, délogeant ainsi Londres.

En 2010, le marché luxem-bourgeois de l’immobilier de bu-reaux devrait toutefois rester l’un des marchés les plus sains en Europe, caractérisé par le taux de vacance le plus faible dans l’Union européenne. Le niveau des loyers devrait rester stable ou en légère hausse en 2010 et l’offre de nouveaux bureaux en croissance mesurée. D’autre part, le choix de Luxembourg dans la structuration de produits immo-

biliers destinés aux investisseurs institutionnels et aux investisseurs avertis reste une nette tendan-ce, renforcée par le projet de la directive européenne AIFM ( Al-ternative Investment Fund Ma-nager ).

Quick BeluxUne année 2009 exceptionnelle « Une très bonne année 2009 pour le groupe Quick, et même une année exceptionnelle pour Quick en Belgique et au Luxem-bourg », c’est ce qu’a indiqué ré-cemment le CEO du Groupe Quick, Jacques-Edouard Charret. Le chiffre d’affaires du Groupe en 2009 a augmenté de 4 % par rapport à 2008 avec 925,6 millions EUR et celui de Quick Belux a augmenté de 8,2 % , atteignant ainsi les 159 millions EUR.

Quick détient actuellement 87 restaurants dans le Belux, et prévoit l’ouverture de 6 restau-rants supplémentaires en 2010, dont 2 Giant Bar. Un nouveau restaurant Quick sera inauguré à Bascharage en mars.

Pour 2010, le Groupe Quick table sur un chiffre d’affaires de 1 mil-liard EUR et 500 restaurants.

Ernst & Young VAT package – New rules for 2010

La mise en oeuvre des nouvelles règles de TVA découlant du « VAT package » ou « paquet TVA », ap-plicables depuis le 1er janvier 2010, constitue l’un des changements

les plus radicaux du système de TVA depuis le début du Marché Unique en 1993. VAT package – New rules for 2010, l’ouvrage de Yannick Zeippen et Jacques Vers-chaffel, respectivement Partner et Executive Director chez Ernst & Young à Luxembourg, reprend et explique les règles de ce fameux « paquet TVA », en développant son impact pour les sociétés ba-sées au Luxembourg. Il donne éga-lement plus de précisions sur la localisation des prestations de services, la nouvelle procédure de remboursement de la TVA et les nouvelles obligations décla-ratives. VAT package – New rules for 2010 est disponible en librairie ou di-rectement chez l’éditeur Promo-culture et peut-être commandé sur www.ey.com/LU/en/Servi-ces/Tax

Creative Young Entrepreneur Award Inscriptions jusqu’en avril 2010L’équipe CYEL (Creative Young Entrepreneur Luxembourg) de la Jeune Chambre Economique du Grand-Duché de Luxembourg travaille depuis septembre der-nier sur l’édition 2010 du concours. Forts du succès rencontré les an-nées précédentes, les organisa-teurs souhaitent frapper fort et offrir une réelle opportunité à de jeunes entrepreneurs d’être re-connus sur la Place et au niveau international.

Tout jeune âgé de 18 à 40 ans, entrepreneur, créatif, inno-vant, qui aurait créé son entre-prise, lancé un concept au sein d’un grand groupe, développé une idée, apporté une valeur ajoutée à un projet et/ou un produit, créé un nouveau service ou résolu une problématique particulière dans un esprit novateur et créatif… peut remplir, avant le 30 avril 2010, la quinzaine de questions du for-mulaire d’enregistrement.

Un jury indépendant éva-luera chaque dossier et sélection-nera trois finalistes nationaux au sein de la communauté des jeunes

entrepreneurs. Le gagnant natio-nal se verra remettre le prix de l’entrepreneur le plus créatif du Luxembourg, lors d’une soirée de gala prévue en juin prochain. Les finalistes seront également ins-crits au volet mondial du concours afin de postuler au Creative Young Entrepreneur Awards 2010.

Les sponsors et partenaires de CYEL sont : BGL BNP Paribas, gouvernement du Grand-Duché de Luxembourg, Atoz Luxembourg, Editus, KPMG, BIP Investment Par-tners, AlterDomus Financial Re-porting Services, P&T, Chambre de Commerce, LuxInnovation, 1,2,3,GO, Technoport, Chambre des Métiers, Femmes Leaders, FEDIL, Amcham, Flanders DC et British Chamber of Commerce. www.cyel.lu

DeloitteDeux nouveaux partners

Fabrice Delcourt

Bertrand KleinDepuis le 1er décembre 2009, Fa-brice Delcourt et Bertrand Klein sont partners chez Deloitte.

Fabrice Delcourt est un consultant spécialisé dans l’in-

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News

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A-t-on connaissance de l’impact du mentorat dans d’autres pays ? Au Canada, il a été prouvé, grâce au mentorat d’affaires, qu’une en-treprise a deux fois plus de chance de survivre et de se développer lorsque son dirigeant est accom-pagné par un chef d’entreprise expérimenté.

Pour quelles raisons la Chambre de Commerce a-t-elle décidé de transposer ce concept canadien aux entreprises luxembourgeoises ?Au vu de ces résultats encoura-geants, la Chambre de Commerce a estimé que l’expérience devait être tentée au Grand-Duché. Car même si le Luxembourg apparaît comme le moteur économique de la Grande Région et connaît – en termes de création d’entreprise –

une démographie positive qui le situe aujourd’hui dans la moyenne européenne, il faut savoir que 50 % des entreprises installées au Luxembourg cessent leur ac-tivité après cinq ans d’existence, 90 % comptent moins de dix sa-lariés et 20 % seront amenées à changer de patrons dans les cinq prochaines années.

Dans les PME, le chef d’entreprise est l’homme orchestre. De plus, il est souvent bien seul lorsqu’il faut prendre des décisions. Comment ce programme peut-il l’aider ?On constate que la plupart des en-trepreneurs n’ont pas le recul suf-fisant pour adapter constamment leur stratégie et se retrouvent seuls face à des décisions déterminan-tes qui peuvent mettre en péril le devenir de leur entreprise. Et c’est justement à ce niveau que le mentor peut jouer un rôle capi-tal en transmettant notamment son savoir, en apportant un regard extérieur, mais également en évi-tant au mentoré de commettre certaines erreurs que lui-même a faites des années auparavant.

Quelles sont les entreprises qui pourront bénéficier du BusinessMentoring et en quoi consiste le programme ?Ce programme, lancé en parte-nariat avec le gouvernement du Grand-Duché de Luxembourg et de nombreux acteurs tels que la clc , la FEDIL, la FFCEL, la FJD, l’HO-RESCA et Luxinnovation vise les 3 étapes-clés de la vie d’une entre-prise : le démarrage, en mettant en garde le mentoré quant aux erreurs à éviter lors du lancement et en aidant ainsi l’entreprise à passer les 3 premières années les plus critiques de son existence ; le développement, en accompa-gnant le mentoré dans la définition d’objectifs et la mise en place de processus adaptés, notamment dans le cadre d’un développe-ment rapide; et la transmission, en augmentant les compétences spécifiques du mentoré.

Le programme s’adresse à de « jeunes » dirigeants d’en-treprise partageant les valeurs du mentorat, à savoir : être disposé à recevoir un feedback critique de son mentor et démontrer des valeurs managériales (ouverture

BusinessMentoring Un nouveau programme d’accompagnement initié par la Chambre de CommerceLancé le 24 février dernier, BusinessMentoring affiche clairement son objectif : faire bénéficier de « jeunes » entrepreneurs de l’expérience de chefs d’entreprise aguerris. En pratique, comment fonctionne ce programme ? Rachel Gaessler, conseillère au sein de l’Espace Entreprises du Département Création et Développement d’entreprises de la Chambre de Commerce, et coordinatrice du programme BusinessMentoring, nous l’explique.

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Rachel Gaessler, conseillère au sein de l’Espace Entreprises du Département Créa-tion et Développement d’entreprises de la Chambre de Commerce, et coordinatrice du programme BusinessMentoring.

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dustrie de la gestion d’actifs. Il a rejoint Deloitte en 2002 après avoir passé 8 ans dans une des plus importantes organisations de gestion d’actifs de Luxembourg. Depuis décembre 2009, il est se-crétaire général de la firme et di-rige les fonctions de support dans les services RH et Finance, tout en restant en contact avec l’industrie de la gestion d’actifs.

Bertrand Klein a plus de 28 ans d’expérience, au Luxembourg et à l’étranger, dans les secteurs de l’administration, des ressources humaines, de la finance, de l’orga-nisation, de la gestion de projets et des technologies de l’information. Après une carrière dans le secteur bancaire, il a rejoint Deloitte en 2006 pour être responsable du développement commercial, de l’administration et de la gestion du département Resourcing. De-puis décembre 2009, il supervise également le Service Office Ma-nagement.

EFANouveau directeur en juillet

Frédéric Bilas

Frédéric Bilas a rejoint European Fund Administration S.A. (EFA) le 1er janvier 2010 en tant que futur directeur du Métier Operations VNI. Après une période de tran-sition de six mois, il remplacera Jean Paul Thomas le 1er juillet 2010, date de départ à la retraite de ce-lui-ci, et sera également membre du Comité de direction.

Frédéric Bilas, 37 ans, de na-tionalité belge, dispose d’un di-plôme d’ingénieur civil obtenu à l’Université de Liège et d’un MBA de la Heriot Watt University d’Edimbourg. Il a débuté sa carrière chez JP Morgan, à Bruxelles et à Londres, puis a occupé des fonc-tions au sein d’Accenture Luxem-bourg comme Senior Manager Financial Services. Il a ensuite été responsable adjoint du départe-ment Organisation de la BCEE à Luxembourg avant de rejoindre la DEXIA BIL où il était Head of Securities jusque fin 2009.

Symfo International S.A.Acceptée au sein du Technoport®

Symfo International S.A. déve-loppe des outils de collecte de données pour les entreprises pharmaceutiques et instituts de recherche réalisant des essais cliniques sur de nouveaux appa-

reils médicaux ou médicaments. Combinant traçabilité totale et facilité d’utilisation, les solutions technologiques de Symfo sont en conformité avec les règles des or-ganismes de régulation américain et européen, ainsi que ceux des grands pays émergents tels que la Chine.

Déjà utilisées par des socié-tés pharmaceutiques telles que As-tra Zeneca ou Mead Johnson, ainsi que par des sociétés de biotechno-logie et des universités américaines, les solutions de Symfo permettent à l’industrie du médicament de réaliser des gains considérables en termes de coûts de développe-ment de nouveaux produits, tout en optimisant la qualité des essais cliniques réalisés. Les technologies mobiles développées par Symfo permettent de gérer efficacement et automatiquement les données enregistrées par les patients par-ticipant aux essais quelle que soit leur position géographique, et de récolter rapidement et facilement

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d’entreprise, curiosité…). Celui-ci doit être en possession d’un busi-ness plan et avoir rédigé une lettre quant à sa motivation à adhérer au programme. Son entreprise doit être en phase de démarrage, de développement ou de transmission et présenter un fort potentiel de développement. Le programme consiste en un accompagnement d’un jeune dirigeant (mentoré) par un chef d’entreprise expéri-menté (mentor) sur une période de 12 mois ou de 18 mois. Celui-ci repose principalement sur des en-tretiens mensuels entre mentor et mentoré et est ponctué de séances d’information, de petits-déjeuners thématiques ou encore d’ateliers de rencontre. Les critères du potentiel économique de l’entreprise et de

la personnalité du futur mentoré, notamment sa motivation et sa capacité à se remettre en cause, seront largement pris en consi-dération par le comité mentor. Il ne s’agit pas de faire perdre du temps à un mentor déjà fortement sollicité.

Comment la Chambre de Commerce encadre-t-elle ce programme ?La Chambre de Commerce encadre la relation mentorale par un code de déontologie et une convention de mentorat garantissant notam-ment la confidentialité car le suc-cès de ce programme repose, à la base, sur la qualité de la relation entre le mentor et mentoré pour devenir ensuite une expérience

humaine enrichissante tant pour le mentoré qui bénéficie du soutien et de l’écoute d’un de ses pairs que pour le mentor qui a l’oppor-tunité de vivre ou de revivre une aventure entrepreneuriale tout en pouvant faire profiter autrui de son expérience et savoir… « parce que rien ne peut remplacer l’ex-périence », comme le dit le slogan du programme !

Propos recueillis par Isabelle Couset

www.businessmentoring.lu

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News

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des données cliniques précises et auditables.

Soutenue par Eurefi et CD-PME, l’entreprise entend accélérer son développement sur le mar-ché international et devenir un partenaire reconnu en matière de gestion des essais cliniques. Le Technoport® compte 14 entre-prises sur son site.

BRUCHER & ASSOCIESUn service complet en matière de due diligenceLe cabinet d’avocats luxembourgeois BRUCHER & ASSOCIES a rejoint le consortium de professionnels de SIGMA PARTNERSHIP, première société prestant des services de conseil en matière de complian-ce, de comptabilité ou de fiscalité à des sociétés actives dans le secteur financier, en particulier les sociétés de gestion de hedge funds et des sociétés de courtage de titres.

Le consortium, créé pour offrir aux investisseurs institutionnels des services indépendants et sur mesure de due diligence opération-nelle et juridique de fonds d’inves-tissement alternatifs, propose un audit approfondi du fonctionne-ment de fonds d’investissements alternatifs aux niveaux juridique, financier, comptable, fiscal, régle-mentaire et compliance ou en ma-tière de contrôle interne.

BRUCHER & ASSOCIES est particulièrement actif dans le do-maine du droit des affaires (conseil et contentieux). Le cabinet conseille et agit notamment pour le compte de clients actifs dans les secteurs bancaires et industriels, de fonds d’investissements, de profession-nels du secteur financier et de col-lectivités publiques. www.brucherlaw.luwww.sigmallp.com

Ernst & YoungMeilleur cabinet de conseil en gestion du risque pour le secteur financierErnst & Young a été élu meilleur ca-binet de conseil en gestion du risque pour le secteur financier par plus de

300 professionnels spécialisés en risque opérationnel et conformité, d’après l’enquête annuelle du ma-gazine OpRisk & Compliance.

Ernst & Young se place éga-lement en première position dans les 6 catégories suivantes, parmi les 13 catégories évaluées : Opera-tional Risk ; Compliance Effective-ness ; Operational Risk Software Selection, Implementation ; Com-pliance Software Selection, Im-plementation ; Business Process Improvement, et Financial Crime Prevention. Et réussit à se position-ner dans les 3 premières places de chacune des 13 catégories. www.ey.com/luxembourg

Chaux de Contern et Bamat Commercialisent un nouveau matériauEn décembre 2009, Chaux de Contern et Bamat ont signé un accord de licence en vue de fabri-quer et commercialiser un béton maigre à conductivité thermique : le Territ ® qui diminue les émis-sions de CO2 et améliore le rende-ment énergétique des câbles de haute tension souterrains.

Territ® est un produit bre-veté, qui a été développé par la société Bamat pour servir de lit de pose pour câbles de haute ten-sion. Ces câbles peuvent atteindre des températures jusqu’à 90°. Or, dès que la température du câ-ble augmente, la résistance au transfert augmente également et provoque des pertes d’énergie. Lorsque les câbles sont posés sous terre, la chaleur est transmise au sol environnant. Pour éviter l’as-sèchement irréversible des sols, les câbles peuvent désormais être posés dans un lit de pose à conductivité thermique. Ainsi, les pertes d’énergie sont réduites au maximum et le transport d’énergie est sensiblement amélioré.

Le Territ ®, développé au Luxembourg par Fernand Schmidt, est breveté à l’échelle européenne. En tant que preneur de licence, Chaux de Contern fabrique et com-mercialise le produit au Grand-Duché. Le Territ ® est préconisé

par les principaux opérateurs du pays, Creos et Sotel.

Health SystemsOuverture du HCO

Née en janvier 1999 avec sa pre-mière entité Kieser Training, la société Health Systems ouvre aujourd’hui le HCO. Loin d’être le nième club de fitness en vo-gue qui s’ouvre au Luxembourg, le Health Center Orchimont se veut novateur et revisite en profondeur la notion de l’activité physique au service de la santé.

Depuis peu, le centre Kieser Training existant déjà depuis 10 ans cohabite avec HCO. Au sein de cette nouvelle structure, une gamme de services thérapeutiques et différents niveaux de cours collectifs sont pro-posés tels que Promotion de la santé par la psychologie, Diététique, Mé-decine traditionnelle chinoise, Os-téopathie et Podologie, ainsi qu’une large gamme de cours collectifs déclinés en plusieurs niveaux de difficultés : Aérobic, Pilates, Step, Qi gong, Gym Dos, Yoga et Indoor Cy-cling. Du personnel spécialisé dans l’évaluation de la condition physique (CEP – Centre d’Evaluation de la Per-formance) se propose d’ailleurs de dresser un tableau général de l’état de forme, de conseiller et d’orienter le client vers une pratique sportive sans risque. HCO, 36-38, RangweeL-2412 LuxembourgTél : (352) 31 31 83 – www.hco.lu

Création de l’association luxembourgeoise de Private Equity et Venture Capital (LPEA)

Depuis de nombreuses années, le Luxembourg constitue l’une des places financières les plus attracti-ves pour la structuration des tran-sactions Private Equity. Plus récem-ment, le pays est apparu comme un centre de premier choix pour les acteurs Private Equity dans la structuration et l’exploitation de fonds Private Equity. Lors de ces 5 dernières années, plus de 300 fonds Private Equity et Venture Capital ont été constitués sous la forme de SICAR ou de SIF et plu-sieurs milliers de véhicules non régulés sont actuellement utilisés par les acteurs Private Equity dans la structuration des acquisitions européennes. Une part importante des plus grands acteurs Private Equity au monde ont établi des plates-formes opérationnelles de taille considérable au Luxembourg. Des prestataires de services ac-tifs dans le domaine du Private Equity comme par exemple les banques, les administrateurs de fonds, les avocats ou les consul-tants ont même constitué leurs propres équipes dédiées au Private Equity. Le gouvernement luxem-bourgeois, quant à lui, a su recon-naître dans les activités de Priva-te Equity et Venture Capital une source de diversification de son centre financier et de son écono-mie à plus large échelle.

Au regard d’un développe-ment si important ces dernières années, la création d’une associa-tion dédiée à l’industrie du Pri-vate Equity et Venture Capital demeurait nécessaire pour le Luxembourg. Ainsi, le 1er février

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News

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Vous vous êtes inscrite en tant que coach dans notre réseau. Quelle a été votre motivation pour adhérer au réseau et devenir coach chez 1,2,3,GO ? C’est avant tout un engagement personnel moral et responsable. Je suis très contente de pouvoir partager mon expérience de la gestion des entreprises et des ressources humaines avec des en-trepreneurs. Ensuite la motivation et l’enthousiasme de votre équipe ont fini de me convaincre.

Avec la crise économique, de plus en plus de gens se retrouvent sans emploi. Pouvez-vous nous dire quelle est la politique

d’Adecco en matière de soutien à la création d’entreprises ? Nous avons tout d’abord un rôle de conseil. Au sein d’Ajilon, nous accompagnons dans un processus de career transition des personnes ayant été récemment licenciées et certaines d’entre elles ont des projets de création d’entreprise, notre rôle est donc de les orienter vers les institutions compétentes mais aussi de parler avec elles de la construction de leur projet et de les soutenir au cours du pro-cessus. Lors des premiers pas de l’entreprise, Adecco intervient en tant que partenaire de solutions flexibles et rapides pour faire face aux premiers accroissements d’ac-tivité ou aux besoins spécifiques de nouveaux collaborateurs.

Le mercredi, 10 mars, vous avez animé un workshop à la Chambre de commerce du Luxembourg dans le cadre de la formation au plan d’affaires 1,2,3,GO pour les créateurs d’entreprises innovantes inscrits au parcours. A cette occasion, 4 séances autour des aspects essentiels d’un plan d’affaires ont été organisées : le marketing, les finances, l’aspect juridique et la Gestion des Ressources Humaines (GRH). Vous vous occupiez du dernier point de cette formation.Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le contenu de ce workshop?L’objectif de ce workshop GRH était double : acquérir des bases sur les principaux aspects des ressources humaines et aussi sensibiliser les porteurs de projet à l’importance d’avoir une gestion des ressources

humaines claire et cohérente au sein de leur future structure, si petite soit elle. J’ai donc abordé les principaux thèmes comme le recrutement, le management, la motivation, la rémunération, l’évaluation, le contrat de travail... Mais je pense que l’essentiel était avant tout d’établir un échange avec les entrepreneurs, leur vision du sujet et confirmer ou infirmer les connaissances ou croyances qu’ils avaient sur le sujet.

En quoi la GRH représente-elle un point-clé dans la rédaction d’un plan d’affaires et le succès du projet d’entreprise ?La gestion des ressources humai-nes est un sujet très vaste, en per-pétuelle évolution, mais c’est aussi un sujet qui mobilise beaucoup de temps et d’énergie dans les entreprises. Il est donc impératif, dans la perspective d’une création d’entreprise, de devoir au moins y être sensibilisé et préparé. Bien entendu, à ce stade, nous n’allons

Adecco soutient la création d’entreprises innovantes en s’associant à 1,2,3,GOAdecco, numéro un mondial de la gestion des Ressources humaines, est le nouveau sponsor de Business Initiative a.s.b.l. et de son parcours de plan d’affaires 1,2,3,GO. En soutenant Business Initiative a.s.b.l., Adecco souhaite apporter son expertise dans le domaine de la gestion des Ressources humaines aux membres du réseau 1,2,3,GO. Dans le cadre de la formation annuelle au plan d’affaires organisée par Business Initiative et destinée aux porteurs de projet participant au parcours de plan d’affaires 1,2,3,GO, Carole Paris, Business Line Manager d’Ajilon (division d’Adecco), a animé un workshop sur le thème Comment construire et gérer une équipe ?, un des principaux sujets traités dans la rédaction d’un plan d’affaires mais souvent négligé. Entretien avec Carole Paris.

La gestion des ressources humaines est un sujet très vaste, en perpétuelle évolution, mais c’est aussi

un sujet qui mobilise beaucoup de temps et d’énergie dans les entreprises. Il est donc impératif, dans la

perspective d’une création d’entreprise, de devoir au moins y être sensibilisé et préparé

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Carole Paris

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pas demander au porteur de projet de construire une politique RH de grande ampleur, mais d’avoir les bases en matière de recrutement, droit du travail, rémunération et gestion du personnel au quotidien, ce sont les premiers thèmes que l’entrepreneur ne peut ignorer et sur lesquels il doit avoir des infor-mations fiables. Souvent, lorsqu’il commence à être confronté à la situation, c’est dans l’urgence du moment où son projet démarre et connaît ses premiers succès, qu’il n’a plus le temps d’acquérir de la matière ou des informations. Et c’est à ce moment-là qu’il ne faut pas , commettre certaines erreurs qui pourraient ensuite avoir des répercussions à long terme. Il est donc important, dans une perspec-tive de moyen et long terme, d’être conscient des enjeux de la gestion des ressources humaines.

1,2,3,GO soutient l’innovation en Grande Région par le biais de son parcours de plan d’affaires qui accompagne les porteurs de projets novateurs. Y a-t-il de l’innovation dans le domaine de la GRH ? Pensez-vous que cela soit utile ?Oui, il y a toujours des innova-tions en matière de gestion des ressources humaines. En particu-lier en matière d’évaluation des compétences, de formation et de suivi de carrière. C’est très utile et important car notre monde évo-lue sans cesse, il faut donc avoir une grande capacité d’adaptation, de flexibilité et d’apprentissage. Au cours de sa carrière, chacun sera de plus en plus amené à se former que ce soit à de nouvelles technologie, produits, langues…Les entreprises ont donc un défi

1,2,3,GO a été créé en 2000 par Business Initiative asbl en collaboration avec la Chambre de Commerce du Luxembourg, la FEDIL et Luxinnovation afin de stimuler la création d’entre-prises innovantes en Grande Région.

Lors du parcours de plan d’affaires organisé annuelle-ment, les porteurs de projets innovants sont accompagnés gratuitement par les coachs du réseau 1,2,3,GO rassemblant plus de 350 experts de tous les domaines. En fin de parcours, les meilleurs plans d’affaires sont récompensés par un sou-tien financier et une visibilité médiatique accrue.

1,2,3,GO est financé par des sponsors faisant preuve d’une attitude citoyenne et respon-sable. Si vous aussi souhaitez devenir partenaire d’une ini-tiative qui promeut la création d’entreprises innovantes en Grande Région et qui favorise la création d’emplois, veuillez vous adresser à :

Frédérique GuethTél : (352) 42 39 39-272

E-mail : [email protected]

majeur en termes d’identification de potentiel, de développement des compétences présentes en interne. De nouveaux outils d’éva-luation et de développement nous permettent actuellement d’aider nos partenaires à mettre en place ce type de politique ressources humaines au sein de leur entre-prise. www.123go-networking.org

dernier, les membres fondateurs ont tenu la première assemblée de Luxembourg Private Equity and Venture Capital Association (LPEA), association à but non lucratif ayant pour missions notamment de re-présenter et promouvoir – au pro-fit de ses membres – les intérêts des professionnels actifs dans le domaine du Private Equity et Ven-ture Capital basés au Luxembourg ; soutenir – au profit du Luxem-bourg – les initiatives privées et gouvernementales visant à ren-forcer l’attractivité, la compétiti-vité et l’efficacité du cadre éco-nomique, légal, réglementaire et opérationnel du Luxembourg en tant que hub international dans la réalisation de transactions Pri-vate Equity et/ou dans le service à l’industrie de Private Equity dans toutes ses dimensions ; représen-ter les intérêts des membres de l’association LPEA, de l’industrie du Private Equity et du Luxem-bourg comme centre d’affaires dans le domaine du Private Equi-ty et Venture Capital auprès de l’EVCA (European Private Equity and Venture Capital Association)

et d’autres organismes interna-tionaux importants de Private Equity et Venture Capital.

Toute personne physique ou morale basée au Grand-Duché ou dans un autre pays, engagé(e) dans des activités de Private Equi-ty ou Venture Capital, répondant aux critères de compétences dans la profession pourra accéder au statut de membre. Le statut de membre à part entière est réser-vé exclusivement aux gérants de fonds et consultants en Private Equity. Les sociétés ou personnes fournissant des services profes-sionnels comme la structuration, l’audit, la distribution, la gestion et la domiciliation dans le domaine du Venture Capital et/ou Private Equity auront l’opportunité de de-venir membre associé.

Le comité exécutif de l’asso-ciation LPEA comprend les membres suivants : Hans-Jürgen Schmitz (pre-sident), Managing Partner Man-grove Capital Partners; Alain Kinsch (vice-president), Country Mana-ging Partner Ernst & Young, EMEIA PE Funds Leader ; Emanuela Brero (vice-president), Director CVC Ca-

pital Partners; Guy Harles (Secreta-ry), Partner, Head of Private Equity Arendt & Medernach ; Marc Faber (Treasurer), Director BIP Invest-ment Partners ; Gilles Dusemon (Technical Committees Leader), Partner, Head of Investment Ma-nagement Loyens & Loeff. [email protected]

EFA Une présence renforcée en ItalieEuropean Fund Administration S.A. (EFA) a signé un accord de parte-nariat avec Asset Management Services S.p.A (AMS), une société spécialisée dans les services d’ad-ministration de fonds, stipulant que AMS acquiert 100 % de Ser-vizi SGRpA, société dans laquelle EFA détenait une participation de 34 %, tandis qu’EFA obtient 10 % du capital d’AMS avec la possibi-lité d’augmenter sa part jusqu’à 25 % d’ici 2012.

A travers l’acquisition de Servizi, AMS élargit sa base clients et ses actifs sous administration de 12,7 milliards EUR au 31 décem-bre 2008 à 9 milliards EUR, deve-

nant ainsi le plus important four-nisseur indépendant de services d’administration de fonds en Italie. De plus, l’association de la tech-nologie d’EFA et d’AMS crée une des solutions les plus complètes et perfectionnées pour les ser-vices d’administration de fonds dédiés aux gestionnaires d’actifs, aux fonds de pension, aux sociétés d’assurance et aux institutions financières. www.efa.eu

ADA asblA la Maison de la microfinance au 2, rue Sainte Zithe, à LuxembourgDepuis le 1er février 2010, l’associa-tion ADA (Appui au Développe-ment Autonome) est établie dans ses nouveaux bureaux de la rue Sainte Zithe, à Luxembourg-Ville. Dans le sillage d’ADA, la Plate-for-me européenne de microfinance (e-MFP), créée en 2006, et le réseau Microinsurance Network, lancé en novembre dernier à l'occasion de la Semaine européenne de la microfinance, ont élu domicile à

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la même adresse, sous le toit de la Maison de la microfinance. Une démarche qui va de pair avec les stratégies et orientations prises en 2009 par la Coopération luxem-bourgeoise pour développer les secteurs financiers inclusifs et faire du Grand-Duché un centre d'expertise en microfinance de premier plan.

Pionnier de la microfinance au Luxembourg, ADA appuie dans leur processus de professionnali-sation environ 400 institutions de microfinance implantées dans les pays du Sud, ce qui représente une population estimée à 10 millions de personnes exclues des circuits bancaires traditionnels. Initiateur de concepts innovants, ADA identi-fie, expérimente et développe des produits de microfinance, dans le but d’élargir la palette des services financiers inclusifs à destination des populations en situation de précarité (par exemple, ouvrir un compte bancaire, accéder au cré-dit, à l’épargne, à l’assurance, au transfert d’argent, etc.).

Dorénavant, tous les sa-voirs des acteurs sont regroupés au sein de la Maison de la micro-finance. Tél : (352) 45 68 68-1Fax : (352) 45 68 68-68www.microfinance.lu www.e-mfp.euwww.microinsurancenetwork.org

Luxembourg School for Commerce et Chambre des SalariésCérémonie de Remise des CATP et CITP au Grand Théâtre de la Ville de LuxembourgLe 31 janvier dernier, la Chambre de Commerce et sa Luxembourg School for Commerce (LSC) ont or-ganisé, avec la Chambre des Sala-riés, la remise solennelle des CATP (Certificat d’Aptitude Technique et Professionnelle) et CITP (Cer-tificat d’Initiation Technique et Professionnelle) au Grand Théâ-tre de la Ville de Luxembourg. A cette occasion, 702 jeunes lauréats ont été honorés en présence de

Mady Delvaux-Stehres, ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle, de Ni-colas Schmit, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Immigration, et de Françoise Hetto-Gaasch, mi-nistre des Classes moyennes et du Tourisme.

Dans son discours, Pierre Gramegna, directeur de la Cham-bre de Commerce, a procédé à l’état de la situation de la formation professionnelle initiale et plaidé pour la poursuite des réformes entamées. Malgré la crise écono-mique et même si l’évolution de l’apprentissage est positive pour les années 2009 et 2010, il est in-dispensable de poursuivre la sen-sibilisation des jeunes à l’appren-tissage et de les informer quant aux possibilités de carrière qui leur sont offertes par l’apprentis-sage, de même que de continuer à sensibiliser les entreprises/pa-trons aux avantages qu’un jeu-ne qualifié peut apporter à leur entreprise. La Chambre de Com-merce lance d’ailleurs un appel à toutes les entreprises souhaitant engager un apprenti, de déclarer

leurs postes d’apprentissage va-cants auprès de l’ADEM-Service de l’Orientation Professionnelle jusqu’à fin avril 2010.

A l’heure actuelle, 29 forma-tions professionnelles menant au CATP/CITP sont offertes dans les secteurs représentés par la Cham-bre de Commerce, notamment dans les secteurs du commerce, des services, de l’industrie, de l’Ho-reca ainsi que dans le secteur so-cio-éducatif.

Afin de répondre au mieux à la demande des différents sec-teurs économiques, la LSC, en étroi-te collaboration avec des experts du monde économique ainsi que des responsables du MENFP et des enseignants des différents lycées techniques, a proposé en 2009, aux instances compétentes de lancer les travaux préparatoires pour 5 nouvelles formations menant au CATP/DAP, à savoir : cuisinier de col-lectivité ; restaurateur, spécialisa-tion cuisine ; vendeur-retoucheur ; poseur de conduites sous pression ; et plasturgien (Verfahrenstechni-ker für Umformtechnik).

Une nouvelle formation du

technicien (DT) mécanicien d’avions vient d’être lancée comme projet pi-lote suite à la demande des acteurs économiques concernés.

AMCHAM Working in Luxembourg – Third editionThe American Chamber of Com-merce (AMCHAM) is launching the third edition of its business guide Working in Luxembourg, which provides an overview of the rules, practices and customs of the Luxembourg business en-vironment as well as the cultural context of the workplace environ-ment, the government and social support systems. A team of more than 20 experts from AMCHAM’s member companies have upda-ted and expanded the content of the publication, thus making it the most comprehensive guide available on the Grand Duchy as a business location.

The purpose is to facilitate the establishment of new business in Luxembourg . The subjects co-

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vered range from work permits to maternity leave, business licenses to tax withholding, educational resources to private clubs to relo-cation companies, thus offering a wealth of information for HR ma-nagers working in the Luxembourg market. This book has been resear-ched and published as a public service to promote investment in the Grand Duchy of Luxembourg and to help Luxembourg-based expatriate companies.

This third edition has found strong support from key players in the Grand Duchy such as the Mi-nistry of Economy, the Luxembourg Chamber of Commerce, the City of Esch-sur-Alzette as well as the Luxembourg Stock Exchange. The publication is available at the AMCHAM offices at 6, rue Antoine de Saint-Exupéry – L-1432 Luxem-bourg or at select bookstores in Luxembourg. For more information including prices, please contact AMCHAM Luxembourg at (352) 43 17 56 or at [email protected]

Lombard International Assurance S.A. Matthew Moran a été nommé directeur financier et directeur exécutifDepuis février dernier, Matthew Moran, 37 ans, est le nouveau direc-teur financier et directeur exécutif de Lombard International Assu-rance S.A. Il a 17 ans d’expérien-ce dans les services financiers et bancaires en Europe et aux Etats-Unis. Il est membre de l’Institute

of Chartered Accountants in En-gland and Wales et a commencé sa carrière chez Arthur Andersen au Royaume-Uni, puis à New York chez Andersen Corporate Finance et Trenwith Securities LLC. Plus ré-cemment, il occupait la fonction de directeur des Finances chez Anglo Irish Bank Corporation Li-mited et était membre de la di-rection après la restructuration de celle-ci en 2008 et la nationa-lisation de la banque.

Il es diplômé en comptabi-lité et finances de l’Université du pays de Galles, Aberystwyth. Chez Arthur Andersen, il s’est d’abord spécialisé dans les services d’assu-rance aux clients pour s’occuper ensuite des finances industrielles dans les moyennes entreprises. Aux Etats-Unis, il a obtenu le titre de General Securities Represen-tative (NASD).

Xrail – Alliance européenne pour le transport par wagons isolésSept opérateurs unis pour promouvoir la compétitivité du fret ferroviaireSept grandes entreprises euro-péennes de fret ferroviaire ont conclu officiellement l’Alliance Xrail en vue de rendre plus per-formantes et plus attractives pour le client les offres de transport international par wagons isolés (50 % du fret ferroviaire européen). Il s’agit de CD Cargo (Tchéquie), CFL Cargo (Luxembourg), DB Schenker Rail (Allemagne, Pays-Bas, Dane-mark), Green Cargo (Suède, Nor-vège), Rail Cargo Austria (Autri-che, Hongrie), CFF Cargo (Suisse) et SNCB Logistics (Belgique). Les partenaires de l’Alliance enten-dent ainsi accroître sensiblement la compétitivité du transport fer-roviaire du fret et contribuer à réduire la pression sur le réseau routier et l’environnement. www.xrail.eu

Campus Contern accueille class’croute®

Le premier immeuble, Alouette, livré en juin dernier, a été pris immédia-tement en occupation par MACH, multinationale en télécommuni-cation. Seulement 3 mois après la livraison du premier immeuble, le deuxième, Bouvreuil, a été livré et il vient d’accueillir son premier lo-cataire : class’croute®, qui ouvre ici son 6e restaurant au Luxem-bourg sur une surface de 125 m2 et propose un service de livraison sur le lieu de travail, un service de vente à emporter et la possibilité de déjeuner sur place dans un dé-cor moderne et chaleureux.

A terme, le complexe Cam-pus Contern, développé conjointe-ment par VALERES Project Develo-pments et VALAD Property Group, comprendra 8 immeubles qui to-taliseront près de 24.000 m2 d’es-paces de bureaux. www.campuscontern.lu

CRP Henri Tudor – Comité ISO TC 232Participez à la rédaction de normes internationales dans le domaine de la formationAfin d’assurer une plus grande représentativité du tissu éco-nomique luxembourgeois de la formation dans la participation à la rédaction de nouvelles nor-mes internationales, la branche luxembourgeoise du comité ISO TC 232, présidée par le CRP Henri

Tudor, recrute des membres d’or-ganismes de formation privés et publics.

Le Comité ISO TC 232, com-posé de représentants d’organis-mes de formation a entre autres pour objectifs de représenter le Luxembourg auprès de l’orga-nisation internationale de nor-malisation (ISO), de travailler avec d’autres pays au développement de normes régulant et facilitant la prestation de services de formation au Luxembourg et de préparer la constitution d’un futur label qualité luxembourgeois dans ce domaine. Ces membres ont donc pour but d’influencer, dans leur définition, les normes de leur profession.

Après avoir participé à la mise en place de la norme ISO 29990 portant sur les « exigences de bases pour les fournisseurs de services d’apprentissage », qui de-vrait être disponible courant 2010, le comité ISO TC 232 va travailler sur la déclinaison de cette norme, notamment pour les organismes de formation en langues.

Afin de répondre aux atten-tes des formateurs du secteur au Luxembourg, le comité lance un appel aux acteurs concernés. Inscription et informations : Stéphane JacquemartTél : (352) 42 59 91-378 – E-mail : [email protected]

Luxembourg, Pôle de commerce de la Grande Région Le commerce luxembourgeois gagne en attractivitéEn 2009, la clc a répété avec TNS ILReS l’enquête de 2007 sur les flux d’achats dans la Grande Ré-gion ainsi que les motifs d’achats transfrontaliers.

Même si de l’avis des consom-mateurs, le commerce luxembour-geois a gagné en attractivité au cours des dernières années – c’est le point de vue de 62 % des résidents et de 53 % des non-résidents –, la fuite du pouvoir d’achat des rési-dents vers des pôles de commerce à l’étranger se poursuit.

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L’enquête révèle aussi qu’en l’espace de deux ans seulement, le nombre de clients non-résidents qui se dirigent vers le commerce luxembourgeois a augmenté. Grâce à des campagnes de marketing notamment, le nombre de non-résidents qui n’ont jamais eu l’idée d’acheter au Luxembourg a sensi-blement diminué. En France, par exemple, il a régressé de 63 %.

Le prix et le choix restent les premiers arguments pour faire des achats à l’étranger, un constat qui est vrai tant pour les résidents que pour nos voisins belges, français ou allemands. Pour les consom-mateurs résidents plus particu-lièrement, les critères comme la qualité du service, les heures d’ouverture ou les langues parlées dans les magasins ont pris une nouvelle dimension. Ils constituent de nouveaux défis face auxquels le commerce doit réagir.

Après 2007, la nouvelle en-quête confirme une fois encore que les arguments qu’invoquent les non-résidents pour faire du shopping au Luxembourg sont les mêmes que ceux qu’avancent les résidents lorsqu’ils effectuent leurs achats à l’étranger.

La Ville de Luxembourg comme destination commercialeUn nouveau commerce ouvrira ses portes dans la surface com-merciale appartenant à la Ville située au 9, rue Chimay. Pour l’al-location de ce commerce ainsi que des autres locaux dont la Ville est propriétaire, le City Management a proposé au Collège échevinal de procéder à un appel d’offres où les personnes intéressées peuvent introduire un dossier avec une idée et un concept pour la réalisation du projet. Sur base de plusieurs critères d’appréciation, parmi lesquels l’originalité du concept commercial et le concept de l’amé-nagement dans l’esprit design, le Collège a pris la décision d’allouer le commerce de la rue Chimay à Carlo Speltz, qui ouvrira le bar à

soupes A la soupe. Pour le Collège, la proposition de Carlo Speltz est celle qui a répondu le mieux aux critères et s’intègre dans l’esprit de l’initiative CommerceDesign-Luxembourg, initiative conjointe de l’UCVL, la Ville de Luxembourg et la ville de Montréal. Elaboré à partir du concept original de la ville de Montréal, ce concours, or-ganisé par l’UCVL, vise à amener les commerçants à investir da-vantage dans l’aménagement de leur établissement afin de se dif-férencier par une offre innovante de grande qualité et de stimuler ainsi les ventes. De plus, cela fa-vorise le rapprochement entre les commerçants et les architectes et designers pour concevoir de nouveaux espaces de vie, de plai-sir et d’achat, et rendre ainsi la capitale plus attrayante.

La même approche est appliquée à la surface commer-ciale située au 25, rue Philippe II. La soumission publique a eu lieu fin février 2010. On attend le résultat.

Luxembourg Food Collection par Steffentraiteur

En créant la Collection Luxem-bourg, Steffentraiteur a souhaité développer le marché du traiteur par une approche différente, en proposant de nouveaux produits

volontairement chics et d’un bon rapport qualité-prix, tout en com-plétant leur gamme. Son concept : transformer le patrimoine culinaire authentique, qui puise dans les saveurs du passé et les produits du terroir locaux, en finger-food, gastronomie plus fine et plus ten-dance. Et la collection surprend par son originalité et va séduire le milieu institutionnel et les en-treprises désireuses de marquer leur ancrage avec les traditions du pays.

www.steffentraiteur.lu

ComedDistinguée au Prix Empreintes 2009

Organisé par les professionnels de la communication et par la pres-

se médicale, le Prix Empreintes récompense chaque année en France, les meilleures campa-gnes de communication ayant pour thème la santé.

Pour la campagne européen-ne HELP, For a Life Without Tobacco, l’agence Comed a assuré le volet luxembourgeois en tant que par-tenaire exécutant de Ligaris pour le compte de la DG Santé. La campa-gne a été élue meilleure campagne internationale et s’est vu décerner, pour la 2e fois consécutive, le Grand Prix (toutes catégories confondues) par un jury de professionnels. Une nomination avait également été obtenue dans la catégorie Web, pour le site participatif help-eu.com sur le Web 2.0.

Mudam LuxembourgNouvelles heures d’ouverture Une visite du musée en soirée est désormais possible trois fois par semaine. À la nocturne du mercredi s’ajoutent le jeudi et le vendredi soir. Le Mudam innove en faisant concorder les heures d’ouverture à celles des institutions culturelles internationales et propose ainsi sa contribution à l’animation de la Place de l’Europe en ouvrant du samedi au lundi de 11h à 18h et du mercredi au vendredi de 11h à 20h (mardi = jour de fermeture). Le Mudam Café propose également une carte de petite restauration et de boissons jusqu’à 19h45. Tél : (352) 45 37 85-1 – [email protected] – www.mudam.lu

La maquette de Solar Impulse à la Biennale Internationale de l’ImageEn moins de six ans, Bertrand Piccard et André Borschberg ont réussi d’une part à rassem-bler des équipes, des partenaires, des compétences et des finance-ments, d’autre part à les mobiliser et les diriger pour concevoir Solar Impulse, un avion dont la seule énergie est solaire, le construire, et lui faire réaliser avec succès son

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News

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premier vol le 3 décembre dernier sur la piste de l’aérodrome militaire de Dübendorf, près de Zurich.

Avec une envergure de 63 mètres, équivalente à celle de l’Airbus A 380, Solar Impulse va poursuivre ses essais dès le prin-temps et effectuera un premier vol de 36 heures cet automne afin de démontrer la faisabilité d’un vol de nuit avec un avion solaire.

La maquette de Solar Im-pulse (plus de 4 mètres d’enver-gure) sera présentée du 17 avril au 2 mai dans l’ancien site d’Alstom de Nancy (50, rue Oberln), dans le cadre de la 16e Biennale Internatio-nale de l’Image (une soixantaine d’expositions photo en un seul lieu de 5.000 m2) qui aura pour thème Les 4 éléments.

Claude Michel, ingénieur, docteur ès sciences, Head of the Solvay Solar Impulse partnership, donnera une passionnante confé-rence sur Solar Impulse le mardi 20 avril à 17h30 et répondra aux questions de l’assistance.

Précis de droit des marchés publicsDe Jacques-Yves HenckesAvec le Précis de droit des marchés publics, Jacques-Yves Henckes, avo-cat et membre de la Chambre des Députés, propose le premier point complet sur la réglementation d’un domaine économique qui a évolué au cours des dix dernières années. Le livre éclaire les lignes directri-ces de ce droit spécial, d’origine

communautaire, et offre de nom-breuses illustrations pratiques de son application. Principalement destiné aux acteurs du secteur – administrations publiques et en-trepreneurs –, il constitue égale-ment une synthèse précieuse pour l’ensemble des juristes pouvant être conduits à intervenir dans ce domaine.

Précis de droit des marchés publicsJacques-Yves Henckes 280 pages – 35 EUR + 3 EUR de frais de port www.legitech.lu

ATOZUne nouvelle configurationATOZ S.A. a récemment conclu avec les équipes de direction ATOZ Real Estate Sàrl (ARE) et ATOZ Ma-nagement Consultants S.A. (AMC) un management buy out de leur société respective qui fait suite à la croissance et au développement de ces dernières années d’ATOZ Real Estate, spécialiste en Real Estate advisory, et de ATOZ Management Consultants, qui offre des services financiers et économiques pour le secteur public et les sociétés commerciales.

ARE et AMC continueront à servir et à répondre aux besoins de leurs clients respectifs en tant que cabinets indépendants luxem-bourgeois, tout en coopérant avec ATOZ S.A.

LuxairCARGO reçoit le label de qualité de la Su-perDrecksKëscht® fir BetriberLuxairCARGO a été récompensé par le label de qualité Super-

DrecksKëscht® fir Betriber pour l’engagement dont il fait preuve en termes de protection concrète de l’environnement.

De gauche à droite : Armand Renckens, LuxairCARGO ; Paul Nilles, LuxairCARGO ; Eric Corrignan, représentant de Super-DrecksKëscht ; Hjoerdis Stahl, Executive Vice-President LuxairCARGO ; Vic Thom-mes, LuxairServices Equipment ; Raymond Gilbertz, LuxairServices Equipment ; et Paul Arendt, LuxairServices Buildings & Constructions.

Le label de la SuperDrecks-Këscht® fir Betriber est une mar-que de qualité délivrée pour une gestion écologique des déchets. Il est octroyé aux entreprises, aux institutions privées et publiques qui appliquent le concept de la SuperDrecksKëscht® fir Betriber et contribuent à protéger l’envi-ronnement en procédant à une gestion moderne des déchets.

LuxairCARGO s’engage à se soumettre chaque année au contrôle et à continuer à placer la prévention et la réduction des déchets au centre de la gestion des déchets de l’entreprise.

INDRLancement du label Entreprise Socialement Responsable - ESR L’INDR a créé le label Entreprise So-cialement Responsable - ESR pour accompagner les entreprises dans leur développement en matière de RSE. Par ce label, l’INDR offre un outil aux entreprises qui souhaitent for-maliser leurs efforts en la matière, partager leurs expériences, évoluer en communauté et communiquer leurs efforts et réussites à leurs sa-lariés et au monde extérieur. A cet effet, l’INDR met à la disposition des entreprises un référentiel qui est adapté tant aux différents secteurs d’activité de l’économie qu’à la taille des entreprises.

Le label ESR se décline en trois piliers du modèle RSE : « So-

cial et Egalité des chances pro-fessionnelles », « Gouvernance » et « Environnement ». La démar-che à suivre par les entreprises intéressées par le label peut être résumée comme suit : l’entreprise procède à une auto-évaluation de son comportement en ma-tière de responsabilité sociale en utilisant l’outil électronique prévu à cet effet sur le site de l’INDR. Ensuite, l’INDR informe l’entreprise du résultat de cette auto-évaluation. Soit l’entreprise est invitée à solliciter un audit/une vérification par un expert agréé en vue d’obtenir le label, soit elle se voit communiquer un plan d’action visant à parfaire ses performances pour suffire au réfé-rentiel. Ce plan d’action peut, le cas échéant, être mis en oeuvre avec l’aide d’un professionnel dûment agréé à ce titre par l’INDR.

L’INDR regroupe les orga-nisations suivantes : Association des Banques et Banquiers, Luxem-bourg , Association des Compa-gnies d’Assurances , Chambre de Commerce du Grand-Duché de Luxembourg, Chambre des Métiers du Grand-Duché de Luxembourg, Confédération Luxembourgeoise du Commerce, Fédération des Ar-tisans , Fedil – Business Federation Luxembourg, Fédération Natio-nale des Hôteliers, Restaurateurs et Cafetiers. Les entreprises souhaitant évaluer leur état d’avancement en matière de RSE peuvent consulter le site www.indr.lu . Elles y trouveront une information complémentaire leur proposant un outil d’auto-évaluation sous forme d’un ré-férentiel adapté à leur secteur et à leur taille.

Robert Dennewald prend le contrôle de la S.A des Chaux de ConternA la suite d’une restructuration d’ac-tionnariat, l’industriel luxembourgeois Robert Dennewald contrôle désor-mais 65,5 % du Groupe Eurobeton Holding/Chaux de Contern. « Cette opération a été réalisée dans le cadre de la sortie d’un certain nombre de

...

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News

partenaires de l’actionnariat, après avoir accompagné l’acquisition et la restructuration du groupe », a dé-claré Robert Dennewald, président d’Eurobeton S.A.

Dans le cadre de cette opération la SNCI augmente sa participation dans Eurobeton Holding, en passant de 9,5 % à 34, 5% des parts du capital.

Le ministre de l’Economie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké, a salué le fait que cette entreprise luxembourgeoise de tradition s’appuie à présent sur un leadership industriel pur, en partenariat avec la SNCI et reste une entreprise-clé du tissu industriel luxembourgeois.

La S.A. des Chaux de Contern, principale filiale du Groupe Eurobeton avait été rachetée au groupe Dyckerhoff en 2006 dans le cadre d’un LMBO (le-veraged management buyout : rachat d’une entreprise par le management, financé en partie par dette et par des partenaires privés). Cette société, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 30 mil-lions EUR en 2009, compte diversifier et développer ses activités sur le site de Contern, tout en continuant à as-surer son rôle de fournisseur prépon-dérant de matériaux de construction au Luxembourg. www.chaux-de-contern.lu

BGL BNP ParibasSuite à la réunion du CA du 25 février Lors de sa réunion du 25 février 2010, le Conseil d’administration de BGL BNP Paribas a nommé comme membres du Comité de direction de la banque Patrice Crochet, Dominique Goulem, Luc Henrard, Anne Kayser, Carlo Lessel et Kik Schneider. Ces nominations ont pris effet en date du 1er mars 2010. Suite à ces nominations, le Comité de direction de BGL BNP Paribas se présente comme suit : Eric Martin (président) ; Carlo Thill (président) ; Patrice Crochet (membre) ; Domini-que Goulem (membre) ; Luc Henrard (membre) ; Anne Kayser (membre) ; Marc Lenert (membre) ; Carlo Lessel (membre) ; Robert Scharfe (membre) ; Kik Schneider (membre) ; et Thierry Schuman (membre).

Au cours de la même réu-nion, le Conseil d’administration a par ailleurs été informé que, dans le

cadre de l’exécution du plan indus-triel approuvé dans sa réunion du 25 novembre 2009, BGL BNP Paribas est devenu actionnaire à 100 % de BNP Paribas Luxembourg en date du 25 février 2010. Dans une prochaine phase de rapprochement, il est prévu de fusionner les deux entités avant la fin de l’année 2010.

Fortis Luxembourg-VIE S.A.Fonds Général avec taux garanti de 3 % jusqu’au 31 décembre 2011 Poursuivant sa stratégie de lance-ment régulier de fonds garantis, Fortis Luxembourg-VIE S.A. propose, dans le cadre de ses contrats d’as-surance-vie, un investissement dans son Actif Général au travers de son Fonds Général. Ce placement assure aux clients une protection de leur capital, mais aussi une performance annuelle grâce à la gestion avisée de ses spécialistes.

En investissant dans ce nou-veau fonds, les clients bénéficient d’une rémunération minimum de 3 % net de frais de gestion jusqu’au 31/12/2011. Cette performance sera augmentée par l’attribution d’une participation bénéficiaire, fonction du rendement global obtenu par la gestion des actifs.

Mikado a 20 ans

Il y a vingt ans, le 1er mars 1990, Jean-Luc Mines lançait Mikado, rejoint peu après par son ami d’université, Camille Groff. Très vite, ils mettent en place une structure semblable aux plus grandes agences internationales en recrutant un directeur artistique et un concep-teur- rédacteur. Une grande première à l’époque au Luxembourg. En 1995, tout s’accélère. Mikado va réaliser l’entièreté de la communication de la Ville de Luxembourg, alors nommée capitale européenne de la culture. Parmi les

différentes réalisations de Mikado, citons par exemple la campagne de lancement des motos Kymco dans toute la France , le logo Astra, le spot télévisé Pizza Hut, la campagne de sensibilisation contre la prostitution forcée, le lancement de lux-Airport, le rebranding de la BGL …

En 20 ans, Mikado a récolté près de 50 prix créatifs, au Luxembourg et à l’international. www.mikado.lu

LeasePlan Luxembourg lance CarNext.lu, le site de voitures d’occasion ex-leasing destiné à la clientèle privéeAu Luxembourg, LeasePlan compte actuellement plus de 7.000 véhicules sur route. Chaque mois, une centai-ne de ces véhicules arrivés en fin de contrat de location intègrent le marché de l’occasion et sont généralement mis en vente auprès de revendeurs professionnels.

Aujourd’hui, grâce à CarNext, LeasePlan offre aux particuliers l’occa-sion d’acquérir une voiture d’occasion avec les exigences LeasePlan. Un mo-teur de recherche sur la page d’accueil permet à l’Internaute de sélectionner les meilleures occasions : des voitures de première main, rigoureusement sélectionnées, relativement récentes (entre 6 et 48 mois), parfaitement en-tretenues et garanties par la Charte Qualité LeasePlan. L’offre change chaque semaine. Mais les deman-des spontanées et les demandes de clients qui ne trouvent pas leur bonheur parmi l’offre proposée sur le site sont également traitées. www.carnext.luwww.leaseplan.luwww.leaseplan.com

Extension du P+R Luxembourg-Sud133 emplacements supplémentairesA partir du 3 mars 2010, le P+R Luxem-bourg-Sud, situé entre la Cloche d’Or et le quartier de Howald, sera agrandi avec l’aménagement de 133 emplacements supplémentaires. Avec cette extension,

la Ville souhaite aller à l’encontre des besoins des automobilistes qui font appel aux parcs relais ainsi qu’au ré-seau des autobus de la Ville pour se rendre à leur lieu de travail.

Au total, le P+R Luxembourg-Sud offre maintenant 746 emplace-ments. Il est desservi par la ligne 22 du réseau d’autobus de la Ville de Luxembourg, à raison de toutes les 7-8 minutes.

Vodafone WorldLa solution de roaming destinée aux entreprises Grâce aux offres Vodafone World for Business et Vodafone World Plus, les clients Entreprises de Tango écono-misent jusqu’à 70 % sur les tarifs roa-ming de leurs employés voyageant en Europe (28 pays) ou hors d’Europe (les 19 destinations d’affaires mondiales les plus fréquentes comme l’Australie, la Chine, les Etats-Unis, Hong Kong, l’Inde, le Japon, la Russie, Singapour, la Thaïlande, la Turquie…).

Pour bénéficier des tarifs avan-tageux hors Europe, l’abonnement Vodafone World for Business est de 3 EUR HTVA/mois, et permet de béné-ficier d’appels émis depuis l’étranger à 0,90 EUR HTVA/min. Les appels reçus à l’étranger coûtent 0,30 EUR HTVA/min et les SMS émis depuis l’étran-ger sont à 0,30 EUR HTVA/SMS. Pour 4 EUR HTVA/mois, les appels en Europe sont également inclus. Les appels émis depuis un pays en Europe sont alors à 0,38 EUR HTVA/min, les appels reçus à 0,18 EUR HTVA/min et les SMS émis 0 0,11EUR HTVA/SMS. Les entreprises intéressées par l’un de ces services peuvent contacter le Service commercial Pro de Tango au (352) 27 777-377 (lu-ve de 8h à 18h) – E-mail : [email protected]

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Formation professionnelle continue /

Les brochures descriptives des formations listées ci-dessus ainsi que les bulletins d’inscription sont disponibles sur www.pwcacademy.lu. Renseignements complémentaires au (352) 49 48 48-4040.

Prochaines formations

Les nouveaux défis de l’assistant(e) de direction – Niveau 1 8 avril, 11 mai et 11 juin 2010

Introduction à l’industrie des fonds d’investissement Module 1 : Introduction au fonctionnement des OPC 12 et 13 avril 2010 Module 2 : Principes comptables des OPC 14 avril 2010

Introduction to the Investment Funds Industry Module 1 : Introduction to UCIs April 20th and 21st, 2010 Module 2 : Accounting issues of UCIs April 22th, 2010

Lier bien-être personnel et performance 20, 21 avril et 18, 19 mai 2010

VAT Basics for non VAT experts Module 1 : Main rules April 27th, 2010 (AM) Module 2 : Compliance, returns and accounting April 27th, 2010 (PM)

SOPARFI managers: better understand and anticipate their liabilities Version française 27 avril 2010 English version April 29th, 2010

Les bases de la TVA pour non-spécialistes Module 1 : Principes de base 29 avril 2010 (matin) Module 2 : Compliance, déclaration et comptabilité 29 avril 2010 (après-midi)

The Fight Against Financial Crime Module 4 : Forensic Interview techniques May 3rd, 2010 Module 5 : Practical case studies on prevention and detection of Money Laundering June 8th, 2010

VAT for non financial industries Module 1 : Main Rules May 4th, 2010 (AM) Module 2 : Compliance, returns and accounting May 4th, 2010 (PM)

How to manage IT risk in your organisation? May 6th, 7th 2010

Hedge Funds : Administration and Compliance May 5th, 2010

Introduction à la microfinance 10 mai 2010

Vat for non financial industries (Module 3) : Advanced May 11th, 2010

Maîtriser les fondamentaux en IFRS 11, 18 et 25 mai 2010

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Formation professionnelle continue /

Répertoire des offreurs de formationAprès le succès des deux premières éditions, l’INFPC vient de publier une nouvelle édition papier de son répertoire des offreurs de formation. Ce dernier propose un tableau actualisé de quelque 75 offreurs décrits à travers des fiches de présentation. Afin de fa-ciliter la recherche, le répertoire est structuré en quatre volets: Index par domaine de formation ; Index par offreur de formation ; Fiches de présentation ; et Outils de la formation. L’apparition des offreurs dans le répertoire est condition-née par l’adhésion au portail life-long-learning.lu, géré par l’Institut National pour le Développement de la Formation Professionnelle Continue (INFPC).

L’ouvrage peut être com-mandé gratuitement auprès de l’INFPC : Carmen Richardy – Tél : 46 96 12-215. Il est également téléchargeable sur le portail li-felong-learning.lu.

Introduction des demandes de cofinancementLes entreprises qui forment leurs salariés peuvent bénéficier d’une aide financière de l’État corres-pondant à 10 % net du montant annuel investi en formation. Pour obtenir cette aide, elles doivent introduire une demande de cofi-nancement auprès du ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle. Toute entreprise investissant un mon-tant supérieur à 75.000 EUR dans la formation de ses salariés et sou-

haitant profiter de cet avantage pour 2010 est soumise au respect du délai pour l’introduction de sa demande. En effet, celle-ci doit parvenir au ministère, au plus tard 3 mois après le début de l’exercice d’exploitation. Pour les entrepri-ses dont l’exercice coïncide avec l’année civile, la date limite est le 31 mars 2010 (le cachet de la poste faisant foi).

Le formulaire est té-léchargeable sur le portail life-long-learning.lu. L’INFPC se tient à disposition des entreprises pour toute information supplémentaire. Contact : Claude Betzen – Tél : 46 96 12-214 ou l’infoligne : 26 20 40 Séance d’information sur les mesures d’aide à la formationDepuis quelque temps, la palette des mesures d’aide et de soutien à la formation s’est considérable-ment enrichie. Désormais, entre-prises et particuliers peuvent bénéficier de toute une panoplie d’aides financières et de facilités pour mener à bien leurs projets de formation.

L’Institut national pour le développement de la forma-tion professionnelle continue se propose de présenter un tableau synoptique de ces différentes me-sures telles que le cofinancement de la formation en entreprise, les subsides pour cours de langue luxembourgeoise, le congé indi-viduel de formation, etc., afin de permettre à tout un chacun d’en prendre connaissance.

Pour plus d’informations concernant

la formation professionnelle continue,

contactez l’infoligne 26 20 40

Consultez toutes les formations sur

www.lifelong.learning.lu

3e édition, 2010

Réper toiredes offreurs de formation

La séance d’information aura lieu le mercredi 24 mars 2010 de 16h30 à 18h00 dans les locaux de l’INFPC au 38, rue de l’Avenir à Luxembourg. Elle se déroulera en langue française. Inscription obligatoire : www.lifelong-lear-ning.lu ou bien Carmen Richardy : 46 96 12-215

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Communication /

A l’heure où le gaspillage est banni et où l’écologie est le maître mot, les organisateurs continuent de préférer l’invitation papier. Pour-quoi ? Parce qu’une invitation électronique a beaucoup plus de chance de passer inaperçue dans le flot de mails quotidiens qu’un courrier écrit. De plus, l’invitation papier permet beaucoup plus de liberté et d’originalité. En effet, le type de papier ou le format uti-lisé pourra surprendre et attirer l’attention du destinataire. L’en-veloppe est également un aspect de l’invitation à ne pas négliger.

Personnalisée à vos cou-leurs, elle permettra au destinataire de connaître l’expéditeur au pre-mier coup d’œil et donc de susciter son intérêt. Elle doit également être assortie à l’invitation car ces deux éléments forment un tout qui sont la première fenêtre sur votre événement et véhiculent son identité.

Une invitation personnaliséeRecevoir une invitation personna-lisée est toujours plus valorisant qu’une invitation neutre. En effet, nous portons toujours plus d’at-tention au courrier portant notre nom qu’à ceux que nous savons envoyés à de nombreux autres anonymes. La personnalisation

montre l’intérêt que, vous, en tant qu’expéditeur, portez à vos destinataires. Ainsi, vous flattez leur estime et leur montrez qu’ils sont uniques et que c’est eux et eux seuls que vous souhaitez voir à votre événement. La personna-lisation permet donc de créer une certaine proximité.

Un texte clair et aéréA notre époque où tout le monde manque de temps, qui a envie de se forcer à déchiffrer un message illisible ? En effet, l’avènement d’In-ternet et des nouvelles techno-logies a sonné le glas des longs écrits indigestes. La tendance est au texte court, direct et percutant. Les principales informations qui sont le thème ou l’objet, le lieu, la date et l’horaire doivent sauter aux yeux. Le but de l’invitation est d’aiguiser la curiosité du destina-taire donc elle doit lui donner les renseignements essentiels sans trop lui en dire car quel est l’inté-rêt de participer à un événement si tout est déjà divulgué dans le carton d’invitation ?

Ne pas négliger le contenuVotre invitation, comme tout outil de communication, doit être ci-blée : à qui s’adresse-t-elle ? Elle doit également correspondre au

type d’événement organisé. En effet, plus de fantaisie peut être apportée pour un anniversaire d’entreprise que pour une confé-rence, car votre invitation véhicule d’ores et déjà les valeurs de votre manifestation. Si un orateur, un grand témoin ou une animation spécifique est prévue, il ne faut pas hésiter à le/la mettre en avant car il/elle permettra de susciter l’intérêt donc d’attirer les invités à votre événement.

Un carton-réponse, élément indispensableEnfin, dernier élément d’une invi-tation : le carton-réponse. Ce der-nier a bien évidemment pour but de faciliter la logistique de votre

événement, mais il est également un excellent outil pour compléter votre base de données en récoltant des informations sur vos invités. Le prépaiement de ce dernier per-

met de faciliter son renvoi tout comme le fax ou l’enregistrement en ligne.

En conclusion, l’invitation est un élément déterminant pour la réussite de votre événement car elle est le premier outil pour attirer votre cible. Elle doit donc se démarquer des courriers quo-tidiens et doit coller à la thémati-que de votre événement tout en véhiculant l’identité et les valeurs de votre entreprise. Ainsi, comme tout outil de communication, elle doit être réfléchie en fonction de vos cibles mais également de vos objectifs.

Netty Thines Conseiller en communication

Mediation S.A.

Comment attirer votre cible avec une invitation accrocheuse ?Toutes les semaines, vous recevez de nombreuses invitations à différents événements, certaines pour des networkings, d’autres pour des inaugurations et d’autres encore pour des conféren-ces. Vous jetez un rapide coup d’œil à la plupart mais quelques-unes restent plus longtemps entre vos mains et attirent votre attention. Pourquoi ? Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte et dépendent bien évidemment de la sensibilité et de l’environnement de chacun, mais il existe également des raisons objectives.

La personnalisation montre l’intérêt

que, vous, en tant qu’expéditeur, portez à vos

destinataires

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Sécurité /

Le législateur prévoit 2 catégories de petits chantiers ; à savoir : Les chantiers de petite en-

vergure : chantiers qui ne dépassent pas une super-ficie de 25 m2 ou ne dépas-sant pas une durée de 15 jours calendrier et ne comportant pas de travaux dangereux (se-lon l’annexe II du règlement grand-ducal sur les chantiers temporaires ou mobiles : tra-vaux exposant les travailleurs à des risques de chute de hau-teur de 5 mètres ou plus, tra-vaux en présence de maté-riaux contenant de l’amian-te, travaux de démolition, de déconstruction, de réhabilita-tion impliquant les structures porteuses d’une construction, travaux avec des contraintes particulières dues au site: tels travaux sur un site industriel en exploitation...)

Les petits chantiers : chan-tiers ne dépassant pas une superficie de 250 m2 et ne dé-passant pas le seuil des 500 hommes-jour.

Ces allègements consis-te donc en plusieurs points : Dans les deux cas, un avis préa-

lable ne doit pas être commu-niqué à I.T.M.

Dans les deux cas, un C.S.S. (Niveau A) doit être engagé en phase chantier, au cas où plusieurs entreprises seraient présentes simultanément sur le chantier.

Dans le cadre des chantiers de petite envergure :

en phase projet, un coordi-nateur sécurité et santé (C.S.S.) n’est pas obligatoire ;

le journal de coordination ne doit pas être établi et tenu à jour. La coordination entre

les différents corps de métiers se fait directement sur chan-tier et de manière orale. Ce-pendant, en cas de problème grave en matière de sécurité, les faits sont consignés par écrit ;

les différents plans d’exé-cution (électricité, sanitaire, chauffage) ainsi que les mo-des d’emplois regroupés dans un dossier constituent le Dos-sier Adapté aux caractéristi-ques de l’Ouvrage (D.A.O.).

Dans le cadre des petits chan-tiers :

en phase projet, un C.S.S. n’est pas obligatoire, sauf en cas de choix architecturaux ou techniques particuliers ;

un Plan Général de Sécu-rité et de Santé (P.G.S.S.) est

toujours à établir et à tenir à jour ;

le journal de coordination ne doit non plus être établi et tenu à jour (en cas de problè-me grave, la même remarque concernant les chantiers de petite envergure reste d’ap-plication) ;

le D.A.O. doit être constitué des plans as built ainsi que des documents sur les installations tels que notices techniques, certificats, modes d’emplois.

Par contre , chaque en-treprise présente sur chantier est toujours tenue de fournir un plan particulier de sécurité et de san-té qui comprendra une analyse de risques.

Pour mémoire, la coor-dination peut toujours être ga-rantie par le travailleur désigné d’une entreprise, par le directeur de l’exploitation, par le maître d’œu-vre ou le maître d’ouvrage. La su-pervision du chantier peut être exercée par un coordinateur ad-joint, personne qui ne remplit pas toutes les conditions nécessaires (qualification, expérience profes-sionnelle, formation) mais sous la responsabilité d’un coordina-teur agréé.

De plus, il importe de conserver à l’esprit que lors d’une intervention à l’intérieur d’un bâti-ment en cours d’exploitation, l’em-ployeur qui fait appel à une en-treprise extérieure doit toujours prendre les mesures appropriées pour que les employeurs des tra-vailleurs de ces entreprises reçoi-vent des informations adéqua-tes. Il doit également s’assurer que les travailleurs de celles-ci ont bien reçu des instructions appropriées en ce qui concerne les risques pour la sécurité et la santé pendant leur activité.

Si le législateur a effec-tivement voulu s’adapter à une réalité de terrain, il conserve ce-pendant une série de garde-fou tout en permettant aux entrepri-ses une gestion plus light pour ne pas dire moins contraignan-te de la thématique de la sécu-rité.

Eric Eben Architecte

Conseiller en prévention N1CSD S.A.

Les petits chantiersUn texte repris sur le site de l’Inspection du Travail et des Mines (I.T.M.) sous la numérotation ITM-SST 2408.1 Application du règlement grand-ducal les prescriptions minimales de sécurité et de santé à mettre en œuvre sur les chantiers temporaires ou mobiles précise les modalités d’application sur les chantiers d’envergure moindre.

Par contre, chaque entreprise présente sur chantier est toujours tenue de fournir un plan

particulier de sécurité et de santé qui comprendra une analyse de risques

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Entreprendre au féminin /

mars / avril 23

Carine Smets respire le dynamis-me. Elle pétille, va droit au but, suit son instinct, avance sans fioritures entre réflexion et action. Elle est, par plus d’un aspect, une femme moderne, qui a su flairer l’air du temps, apporter des bouffées d’oxygène, servir l’économie lo-cale, se remettre en question et apporter ses réponses.

Smets, c’est une griffe, un groupe, une aventure com-merciale. Et l’histoire de l’entre-prise est d’abord celle de Carine. Une famille au Luxembourg, des études de biologie à Liège. Une installation à Bereldange, un job d’assistante au cabinet vétérinaire de son mari, en plus des six en-fants arrivés au fil du temps dans

le foyer… Beaucoup se seraient arrêtées là. « J’ai eu besoin de bou-ger plus, d’avoir une vie sociale, de me réaliser autrement, sans rien renier par ailleurs.» Carine Smets a saisi l’occasion, comme on prend une balle au bond. « Il me semblait, en tant que maman, que l’assortiment commercial en vêtements pour enfants n’était pas terrible ». Elle a lancé son premier commerce, sur un terrain dispo-nible près de la maison familiale. Depuis, Little Smets a grandi, dé-veloppé des implantations et des concepts novateurs, en ville, dans les grands ensembles commer-ciaux… « C’est souvent l’occasion qui fait le larron. Il faut analyser les opportunités de façon rigoureuse, prendre des avis, s’entourer. Mais oser suivre son flair. Et puis on ne peut pas stagner : qui n’avance pas, recule… »

Dans le premier maga-sin de Bereldange, elles étaient deux. Avec 13 implantations au Luxembourg dans différents do-maines et une équipe pour les aménagements d’intérieur, le groupe Smets compte plus de 120 personnes. « Mais la dimen-sion familiale reste importante », souligne Carine Smets. En témoi-

Carine Smets Businesswoman dans l’air du tempsAu Luxembourg, ses magasins sont sa signature. Et sa réussite sa marque de fabrique. Carine Smets aurait pu rester une femme au foyer, mère de six enfants, dans l’ombre d’un mari vétérinaire. Mais, sans clairon féministe, cette femme moderne assume à la fois sa réussite professionnelle et familiale. Et son homme fait partie de ses cadres.

gnent, outre l’esprit général de l’entreprise, la présence du mari, Thierry, ayant laissé l’art vétérinaire pour prendre les rênes adminis-tratives et financières du groupe, et de Pascaline, 27 ans, l’aînée de la fratrie, qui, tombée toute petite dans cette bouillonnante marmite, apporte du sang neuf dans la gestion et de nouvelles perspectives d’avenir.

Un défi à l’ennui uniformeSexy Magnifique Etonnant Ten-dance Stupéfiant. L’acrostiche, sur l’enseigne Smets concept-store qui tourne à Strassen depuis dix ans, en dit long. Un espace multimarque et multisegment : « Il y a un un fil rouge. L’idée est de proposer un amalgame, des choses qui vont ensemble, qui collent à une même personnalité.

On s’adresse à une clientèle large mais exclusive. Je présélectionne, en quelque sorte, ce que je trouve de meilleur dans les marques qui font ou qui vont faire la tendance. Pour proposer ce ’best of’, c’est une éternelle quête, une remise en question permanente, un défi lancé à l’ennui uniforme. »

J’ai eu besoin de bouger plus, d’avoir une vie sociale,

de me réaliser autrement, sans rien renier par ailleurs

...

Photo - Smets

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Entreprendre au féminin /

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Plan d’action national de l’égalité des femmes et des hommes 2009-2014Le premier Plan d’Action National de l’égalité des femmes et des hommes (PAN Egalité) date de 2006. Dans sa séance du 15 janvier 2010, le Conseil de gouvernement a adopté la reconduite du PAN Egalité pour la nouvelle période législative, soit pour les années 2009 à 2014.

Ce nouveau PAN Egalité tient compte aussi bien des conclusions de l’évaluation du premier plan que des engage-ments politiques et législatifs pris par le Luxembourg au niveau national (programme gouvernemental de juillet 2009) qu’au niveau international, principalement au sein des Nations Unies, de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe. L’évaluateur a dressé un bilan très positif du PAN Egalité 2006-2008.

Par cohérence et continuité, les domaines d’action po-litique continueront à porter sur les 12 thèmes critiques de la plate-forme d’action de Pékin (ONU), à savoir : Pauvreté et lutte contre l’exclusion sociale ; Education, formation et recherche ; Santé ; Violence, traite, prostitution ; Coopération ; Monde économique ; Prise de décision ; Mécanismes institu-tionnels ; Droits fondamentaux ; Médias ; Environnement ; Discrimination à l’égard des filles.

Le programme gouvernemental prévoit que le PAN Egalité soit suivi scientifiquement et évalué pour la fin de l’année 2013.

Source : www.mega.public.lu

Girl’s Day – Boy’s Day Le 22 avril 2010

Lors de cette journée d’action, filles et garçons de l’enseigne-ment post-primaire ont la possibilité de découvrir des métiers dits atypiques pour leur sexe, de se projeter dans leur avenir professionnel en dépassant les stéréotypes liés au sexe et de faire des expériences professionnelles concrètes dans le monde du travail.

En 2009, 512 filles et 273 garçons ont participé au GD-BD et profité d’une offre totale de 908 places de stage mises à dis-position par 126 entreprises, administrations et institutions.

Si votre entreprise souhaite participer à l’initiative en of-frant une ou plusieurs places de stage à des jeunes le 22 avril prochain, renseignez-vous sur www.girls-day.lu (rubrique En-treprises/Participation) – www.boys-day.lu – email : [email protected]

La façon de faire a permis l’émergence au Luxembourg d’une volée de marques, belges, puis ita-liennes, de renommée mondiale. « Le marché luxembourgeois est atypique. Il est porteur par son pouvoir d’achat, il est influencé par la multiplicité des nationalités et des cultures qui y vivent ou y travaillent. Il est aussi souvent trop restreint en soi pour qu’une grande marque, comme Prada, Balenciaga ou Lanvin, y implante un’ flagshipstore’, une boutique exclusive. » Proposer un concept-store offre, sous un même toit, une gamme de classe…

« Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous » : Ca-rine Smets cite Paul Eluard pour observer son parcours. L’installa-

tion du concept dans le bâtiment Ellipse, au cœur du Kirchberg, a encore marqué une étape. « Les grandes maisons ont misé sur notre projet », résume Carine Smets. « Une exclusivité se mé-rite. Les objectifs de démarrage sont largement atteints. Mais une vitesse de croisière n’est jamais acquise. »

Par ailleurs, Carine Smets sait dédicacer des opérations au bénéfice de la Fondation Krijbs-krank Kanner, qui vient en aide aux enfants atteints d’un can-cer, par exemple. Cœur de mère et cœur à l’ouvrage font, chez la femme contemporaine, bon ménage.

Alain Ducat

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Mobilité et urbanisme

Toute démarche d’aménagement du territoire, pour le développe-ment de zones urbaines, d’activités ou autres, entraîne une attractivité nouvelle et a des impacts évidents sur les questions de mobilité, d’in-frastructures routières, ferroviaires, etc. Et donc un impact à mesurer en termes d’environnement, plus généralement de développement durable. Il faut planifier, anticiper, coordonner. Ce n’est pas un hasard

si Claude Wiseler regroupe les prin-cipales fonctions concernées sous sa casquette ministérielle.

« Il nous faut veiller à un développement coordonné, à des aménagements qui correspondent à des besoins et qu’il nous faut prévoir au maximum. Il semblait logique d’intégrer les transports et la mobilité en général au concept d’aménagement du territoire ». Pour Claude Wiseler, les objectifs

ne se mesurent pas en termes d’horizon temporel (2020 ou autres), mais bien en avancées concrètes, tendant vers une forme d’obligation de résultats, « le plus rapidement possible, en fonction des priorités établies, des moyens disponibles et des synergies opé-rationnelles ».

Objectif numéro un ? « Augmenter la part du trans-port collectif dans le pays. Pour l’instant, elle est de l’ordre de 14 à 15 % dans la globalité des flux. Nous avons toujours l’ambition de l’amener à 25 %, et donc de ramener le ratio du transport in-dividuel automobile à 75 %. Une des priorités majeures est donc de poursuivre le développement du pays, de façon durable dans tous les sens du terme, en veillant à l’adéquation optimale entre l’aménagement des espaces de développement et une mobilité efficace, qui privilégie le transport collectif sans occulter les besoins routiers. »

Tout ne peut pas être fait en même temps ni en étant mis sur un même pied de priorité. « Luxembourg-Ville et les différents quartiers qui se développent, le Kirchberg en évolution constan-te, les projets périphériques qui concernent aussi les communes contiguës de Luxembourg, ce sont des chantiers importants. Il y a

également Esch-Belval, qui reste un enjeu colossal pour le pays. Et la Nordstad qui ne doit pas être oubliée comme pôle attractif au nord du pays. Il y a, à côté de cela, une douzaine d’axes de dévelop-pement secondaires. »

La logique du masterplan, façon BelvalPour Claude Wiseler, « la logique est de savoir exactement où l’on veut aller. Il nous faut des plans sectoriels pour cela, un aménagement du territoire qui se fasse sur des bases solides et en pleine concertation avec tous les acteurs, politiques et autres, concernés. Cette notion de concertation est fondamentale. Une zone, quelle qu’elle soit, ne s’arrête généralement pas aux frontières d’une commune, d’une région ni même d’un pays, dans le cas du Luxembourg, qui a évidem-ment une vocation transfrontalière forte, au sein de la Grande Région. Il convient donc de préserver la coopération permanente, la co-hérence de vues ».

En matière de mobilité, le ministre plaide dès lors pour un maillage complet, intégré, in-termodal. « On doit bien mesurer les flux, internes, transfrontaliers, et avoir une approche de déve-loppement parallèle des infras-tructures adaptées aux besoins. Chaque projet a un masterplan,

Aménagement du territoire et mobilitéClaude Wiseler : « objectif 25 % de transport collectif »Directement concerné par les questions d’aménagement du territoire, d’infrastructures, de mobilité et de développement durable, le ministre CSV Claude Wiseler fait le point sur les priorités, tant pour le pays que pour ses voisins immédiats.

Claude Wiseler, ministre du Développement durable et des Infrastructures.

Photo - SIP

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Mobilité et urbanisme

qui peut évoluer à la marge et être adapté dans le temps, mais qui doit baliser les grandes lignes de façon quasi contraignante. »

Parmi les projets phares, Belval reste à la fois un exemple et une priorité absolue. « On est vraiment dans l’optique du déve-loppement d’une ville nouvelle. Ce n’est pas seulement le rêve de l’urbaniste ou de l’architecte qui importe ici, c’est l’émergence d’un pôle d’attractivité complet. C’est un exemple unique en Eu-rope, qui pèse quand même 1,2 milliard EUR ! On part de friches

industrielles, on arrive à une ville avec des habitants, des services, des emplois, de la culture. Le cœur du projet, c’est l’université et tout ce qui tourne autour, re-cherche, économie. C’est l’avenir du pays qui se construit là où le passé sidérurgique s’est forgé. On va bien plus loin que la simple symbolique. »

Et l’évolution des choses laisse le ministre confiant. « Il y a

évidemment des aléas, des opé-rations plus difficiles que prévu. Mais je constate qu’il y a aussi des infrastructures qui existent, qui tournent et qui en appellent d’autres. On avance bien et on sent clairement une volonté d’al-ler dans la même direction. » A cette évolution teintée de posi-tif, Claude Wiseler associe l’Etat français. « C’est très bien que la France, président Sarkozy en tête, ait fait du Belval lorrain une opéra-tion d’intérêt national. Les accords de coopération existent et on ne peut que se montrer satisfait de l’engoue-

ment des collectivités territoriales, à différents niveaux. Je ne doute pas que, de part et d’autre de la fron-tière, chacun trouvera son compte en développement, sans exacerber une concurrence inutile. »

Coopération, collaboration et synergie sont au cœur des pré-occupations ministérielles. « Il y a toujours des logiques de dévelop-pement local autour des grands projets. Ce qui importe, c’est de se

tenir à ses lignes de conduite .» Avec son administration, Claude Wiseler constate notamment que, autour de Belval, les communes, le privé, les partenariats publics privés, embrayent et innovent, comme en témoignent les pro-jets développés à Dudelange ou à Differdange par exemple.

Evolution, intermodalité et distribution fineLe fil rouge de l’aménagement du territoire est porteur. « Prenez le Kirchberg. Dans les années 60, il n’y avait rien. Il y a eu le quartier européen. Puis l’autoroute de pé-nétration est devenue un boule-vard urbain et le Kirchberg s’est développé bien au-delà des insti-tutions européennes. On parle de plusieurs quartiers, qui représen-tent quasi la moitié de Luxembourg aujourd’hui, et où l’on trouve des bâtiments publics remarquables conçus par la crème des architectes pour des infrastructures culturelles, sportives, sociales, médicales, où se trouvent des ensembles com-merciaux, un gros quartier d’af-faires, des espaces résidentiels, des écoles… » Et ce n’est pas fini, dans la mesure où les schémas de développement prévoient des investissements importants dans les infrastructures européennes. « On y tient, à notre cœur euro-péen », souligne Claude Wiseler, en évoquant des développements pour le centre de conférences du Parlement européen, la BEI, la Cour des comptes, la Cour de justice, ainsi que, du côté de Mamer, la deuxième école européenne…

Les enjeux ne manquent pas non plus sur le cœur de Luxem-bourg, sur le Ban de Gasperich, sur les projets de développements périphériques impliquant les communes voisines. « Ce n’est pas toujours simple dans les faits de coordonner toutes les volontés.

Plus il y a de monde autour de la table, plus il y a d’avis. Cela étant, les discussions se font généralement dans un état d’esprit positif .» Et la mobilité reste une préoccupa-tion de première importance, dans chacun des projets. « Selon moi, ce qui s’avère le plus important, c’est d’avoir une intermodalité bien conçue. Il faut amener les flux vers des plates-formes périphériques, pour assurer ensuite une distribu-tion vers les centres d’attractivité et entre eux. Au-delà, on doit assurer une distribution fine. On ne peut réaliser cela que dans une logique intégrée, une interconnexion per-manente.» Comme entre les trains et un tram urbain par exemple ? « Par exemple. Le rail est un objectif prioritaire, dans une conception intermodale je le répète. La prio-rité va à la ligne de Bettembourg, qui a besoin d’un dédoublement. Les axes doivent converger, vers les gares périphériques. Comme Howald. Et, de là, il faut distiller le trafic, toujours en privilégiant le transport collectif. Le bus. Le tram aussi bien sûr. C’est parfois un peu compliqué sur ce dossier. Mais on doit préserver l’intérêt général du système, qui est d’ir-riguer les points névralgiques de la cité au départ des plates-formes périphériques. C’est la question des heures de pointe qui prime, pour une mobilité vraiment meilleure. Au-delà, si le transport, notamment pour irriguer les quartiers com-merçants, est amélioré dans les heures plus calmes et les week-ends, tant mieux. »

Plans sectoriels, plans d’avenirEn gardant les objectifs en vue, le ministre Wiseler poursuit aussi l’idée de voies routières réservées aux bus. L’A3 vers la France, hy-persaturée, sera prioritaire. Plus tard, l’E411 vers Arlon, également

Objectif numéro un ? « Augmenter la part

du transport collectif dans le pays. Pour l’instant, elle est de l’ordre

de 14 à 15 % dans la globalité des flux. Nous avons toujours l’ambition

de l’amener à 25 %, et donc de ramener le ratio

du transport individuel automobile à 75 % »

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Mobilité et urbanisme

Claude Wiseler est né le 30 janvier 1960 à Luxembourg-Ville. Il est titulaire d’une maîtrise de lettres modernes, d’une li-cence en littérature générale et compa-rée et d’un doctorat à l’Université de Pa-ris-Sorbonne.

À l’issue des élections législati-ves de juin 2004, l’élu CSV devenait ministre de la Fonc-tion publique et de la Réforme admi-nistrative, égale-

ment en charge des Travaux publics.Lors de la reconduction du gouvernement de coalition

entre le Parti chrétien-social (CSV) et le Parti ouvrier socialiste luxembourgeois (LSAP) issu des élections législatives de juin 2009, Claude Wiseler devenait ministre du Développement durable et des Infrastructures.

Il représente le gouvernement luxembourgeois au Conseil des ministres de l’Union européenne dans la formation « Trans-ports, télécommunications et énergie » pour la partie Transports ainsi que dans la formation « Environnement ».

programmée pour connaître une bande supplémentaire, suivrait la même voie… Mais, assure-t-on, l’investissement pour les bus ne se fera pas au détriment du rail.

Le plan d’ensemble (l’état des lieux et les objectifs se trou-vent sur le site mobiliteit.lu) reste celui d’un pays qui investit, conçoit des by-pass routiers, double les liaisons ferroviaires (Pétange-Esch-Luxembourg, par exemple), encou-rage les liaisons transfrontalières, encourage les entreprises dont les salariés recourent au transport public…

On est bien ici dans une vue politique globale. « Et les tex-tes de lois qui se préparent pour la révision des plans sectoriels

sont au cœur de tous les projets à venir, selon quatre axes majeurs qui concernent les transports, le logement, les grands ensembles paysagers et forestiers, et les zones d’activités économiques. Tout est lié, très intimement. Tout le gou-vernement est concerné, toutes les administrations sont impliquées. Il faut bien dire que, sans avoir des armées de fonctionnaires, nous fai-sons un travail qui tient la route sur le long terme. Et là, avec les plans sectoriels et tout ce qu’ils pourront entraîner, dans une vision politique globale et cohérente, on prépare l’avenir. »

Propos recueillis par Alain Ducat

Il nous faut veiller à un développement coordonné, à des aménagements qui correspondent

à des besoins et qu’il nous faut prévoir au maximum. Il semblait logique d’intégrer les transports et la

mobilité en général au concept d’aménagement du territoire

Luxembourg : le tram sur les rails architecturaux et urbanistiquesLe tram à Luxembourg ? Le projet existe toujours et avance sur des rails parfois encombrés. Mais il avance. Il est placé sous l’égide du Groupement d’Intérêt Economique (GIE) Luxtram, constitué à parts égales par le gouvernement du Grand-Duché et la Ville de Luxembourg.

Il y a une petite année maintenant, le GIE présentait l’archi-tecte retenu pour accompagner la réalisation du tram léger dans la Ville de Luxembourg. La désignation a fait suite au concours lancé au niveau européen. L’objectif assigné à l’architecte est d’affirmer l’identité du tramway tout en assurant sa bonne intégration dans le milieu urbain. La plus-value architecturale attendue portera sur l’organisation de l’espace, le réaménagement de la voirie et les mobiliers urbains.

Seize groupements d’architectes avaient fait acte de can-didature. Cinq d’entre eux ont effectivement concouru et ont remis, en association avec un designer, un projet conforme aux prescriptions Le jury d’experts a retenu deux projets, ex-æquo, dans un premier temps. Au final, le GIE Luxtram s’est exprimé en faveur du projet du cabinet d’architectes Lifschutz Davidson Sandilands. Le contrat doit permettre, à tous les stades d’études, puis de réalisation, d’assurer sa mission d’architecte de la ligne de tram. L’enjeu est de parvenir à un projet, fonctionnel, esthétique et respectueux de son milieu d’accueil.

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Photo - SIP

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Mobilité et urbanisme

Belval à quais Fin 2009, le ministre Claude Wiseler inaugurait la nouvelle gare routière d’Esch-sur-Alzette. Avec cette infrastructure, c’est l’avè-nement d’une plate-forme d’échanges performante et offrant une bonne qualité de service aux clients des transports publics. Elle répond à la demande de capacité croissante en quais de bus liée principalement à l’ajout de lignes supplémentaires, à l’aug-mentation de la cadence des lignes de bus TICE (tous les quarts d’heure), au city bus d’Esch-sur-Alzette et au développement des friches de Belval-Ouest. Le projet a été financé par le Fonds du Rail.

La gare de Belval, désormais opérationnelle, est qualifiée par le ministre comme étant « la plus belle d’Europe ». Elle ressemble à une chenille en mouvement : elle est constituée d’une coque en plusieurs parties de béton armé, recouverte d’une membrane résistante autonettoyante, dont la luminosité peut être accen-tuée ou tamisée selon les besoins et qui permet ainsi un contrôle permanent de la température intérieure.

A l’horizon 2020, avec une estimation de 32.000 usagers journaliers, la gare de Belval sera la seconde du Grand-Duché.

Kirchberg-gare : il était une foire, en périphérie

Parmi ses projets, le Fonds d'urbanisation du Kirchberg pense à la future gare périphérique. Dans cette optique et dans la pers-pective, à long terme, d'une densification des transports publics, le Fonds a étudié le potentiel du site des foires Luxexpo.

De par sa situation à l’entrée Est du Plateau, à proximité immédiate des quartiers d’habitation et des structures tant ter-tiaires que commerciales des quartiers du Kiem et du Grünewald, ce site est bien placé pour accueillir une infrastructure comme une gare d’échanges périphériques et multimodaux, ferroviaire-tramway-bus urbains par exemple…

Le Fonds Kirchberg a confié une mission d’étude au bu-reau d’ingénierie Arep Ville, spécialisé dans les pôles d’échanges ferroviaires en sites urbains. Il a été amené à travailler en étroite collaboration avec le Fonds, tous les acteurs du site, le bureau d’in-génierie Schroeder & associés ainsi qu’avec la CFL. Le travail cible le projet de gare périphérique et les infrastructures du nouveau Parc des Expositions, qui sera maintenu sur place.

En juillet 2009, sept équipes d’architectes ont été choisies pour participer au concours, dont le résultat est attendu d’ici peu logiquement.

L’axe de la NordstadAu sud, il y a Esch. Au nord, les petites villes de Diekirch et Ettelbruck. Dans le système des centres de développement et d’attraction, Esch et la Nordstad sont qualifiés de centres d’ordre moyen par rapport à la capitale. Les centres d’ordre moyen jouent un rôle majeur dans la mise en œuvre d’une politique de déconcentration concentrée. Et la position géographique de la Nordstad est d’une importance stratégique fondamentale.

Dans le concept porté par l’aménagement du territoire, il est impératif d’éviter un accroissement de la dépendance des espaces ruraux périphériques envers le centre et le sud du pays. Le projet Nordstad se veut fédérateur et, notamment, intercom-munal, pour coordonner les actions en vue d’un développement urbain concerté, cohérent, rationnel et équilibré, respectueux des principes d’un urbanisme bien conçu sur l’ensemble des territoi-res des communes. L’enjeu est de promouvoir la compétitivité économique et l’emploi, améliorer la cohésion économique et sociale, respecter l’environnement naturel, améliorer le transport et les réseaux à l’échelle régionale…

Un projet-pilote s’attache en particulier à la requalification de l’axe Ettelbruck-Erpeldange-Diekirch. Les fonds situés entre les gares d’Ettelbruck et de Diekirch sont vus comme « axe né-vralgique » d’une future Nordstad et la requalification de cet axe a été retenue comme urgente et primordiale par les comités de pilotage technique et politique instaurés par la convention intercommunale, suivie par les autorités locales et nationales, mais aussi des forces vives et associations citoyennes.

Une étude dénommée Concept de Mobilité Nordstad et des équipes interdisciplinaires seront invitées à analyser les poten-tialités et à proposer des stratégies de développement urbain. Six communes sont directement concernées : Diekirch, Ettelbruck, Bettendorf, Colmar-Berg, Erpeldange et Schieren.

Photo - Alain Wemers

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Mobilité et urbanisme

L’accroissement des mobilités permet d’exercer une influence grandissante sur des ensembles territoriaux de plus en plus vastes au sein d’une aire métropolitaine expansive. Les espaces urbani-sés s’étalent, se fragmentent et se spécialisent. C’est dans cette problématique de métropolisation, plus particulièrement transfron-talière, que se situe le cœur des préoccupations de recherche de l’unité Géographie & Développe-ment (GEODE) du CEPS/INSTEAD. Les aspects liés aux mobilités (ré-sidentielle ou quotidienne) et à l’urbanisation sont des thèmes récurrents qui en alimentent la réflexion. Dans le cadre de ce dossier, nous souhaitons revenir sur certains projets de recherche afférents menés au sein de l’axe « Mobilités » de l’unité GEODE.

Le projet international MOBILLUX (Quelles mobilités au Luxembourg et dans son espace transfrontalier ? Comprendre les interactions entre mobilités quoti-dienne et résidentielle) est le pre-mier projet de recherche lié aux mobilités géographiques soutenu par le Fonds National de la Recher-che (FNR) en 2007. Coordonné par le CEPS/INSTEAD, en collaboration avec les Universités du Luxem-bourg, de Strasbourg, de Paris I et de Louvain-la-Neuve, ce projet constitue en fait le premier temps d’un programme de recherche plus

large, concrétisé finalement par un deuxième projet international démarrant en avril 2010. Ce der-nier est lui aussi cofinancé par le FNR ; son acronyme est cette fois MOEBIUS (Mobilities, Environment, Behaviours, Integrated in Urban Simulation). Il sera également coordonné par le CEPS/INSTEAD, en partenariat avec les Universités de Namur, Strasbourg, Luxembourg et le CRP Henri Tudor.

En résumé, l’objectif gé-néral de ce programme de recher-che consiste à décrire, analyser, comprendre et simuler les inter-actions entre la mobilité quoti-dienne et les parcours résidentiels au sein du bassin de vie trans-frontalier luxembourgeois. Dans cette optique systémique, le mot interaction suppose que les pro-cessus liés à l’une de ces mobilités affectent l’autre mobilité et vice versa. Ainsi, des travaux montrent que la mobilité quotidienne dis-pose d’un pouvoir organisateur sur l’espace, notamment au niveau du choix des lieux d’activités ; elle permet aussi d’augmenter l’univers de choix résidentiel. En effet, l’étalement urbain s’expli-querait moins par la recherche d’un cadre de vie « rural » que par l’amélioration de l’accessi-bilité, la hausse des revenus ou, plus simplement, l’opportunité d’achat d’une maison familiale. Dans l’autre sens, un nouveau lieu

de résidence entraîne de nouveaux territoires de mobilité. Ce nouvel ancrage spatial suscite une modi-fication de la mobilité quotidienne, modification qui se traduit par de nouvelles combinaisons du chaî-nage des activités, de nouveaux lieux fréquentés, etc. La polari-sation des ménages au nouveau lieu de résidence s’effectue ainsi sous la forme de territoires d’ar-chipels ou d’espaces de vie éclatés, conduisant à de nouveaux modes de vie urbains.

Grâce à l’apport de plu-sieurs analyses effectuées dans le cadre du projet MOBILLUX (valo-risées par plusieurs publications, cf. encadré), il a été possible d’af-finer l’évolution et la coévolution des mobilités quotidienne et résidentielle. C’est ce dont nous rendons compte dans les quatre articles suivants. Ces conclusions forment pour ainsi dire une pre-mière base de connaissances. Elles nous permettront, dans le projet MOEBIUS, de formaliser des règles heuristiques décrivant les logiques comportementales individuelles qui génèrent les flux de ces deux mobilités. Par la suite, ces règles seront implémentées au sein d’un modèle (de type intelligence artifi-cielle, par le couplage d’un système multi-agents et d’un automate cellulaire) de simulation des flux de mobilité quotidienne et rési-dentielle.

Les quatre articles pré-sentés ci-après reviennent sur les liens qui existent entre les formes urbaines, notamment à l’échelle des communes luxembourgeoi-ses, la mobilité résidentielle et la mobilité quotidienne. Le premier présente l’évolution récente des couronnes urbaines et périurbai-nes du Grand-Duché, grâce à des analyses statistiques croisant dif-férentes sources de données. Le deuxième article reprend cette typologie communale proposée en la croisant avec les caractéristiques liées à l’utilisation des moyens de transport lors des trajets do-micile-travail. Le troisième article élargit la couverture spatiale du partage modal en comparant les pratiques de déplacement entre actifs résidents et frontaliers. Enfin, le dernier papier tend à relativiser la spécialisation socio-résidentielle et fonctionnelle évoquée dans les deux premiers articles en insérant dans l’analyse le poids des parcours résidentiels.

Philippe GerberPhD

Unité de recherche GEODE du CEPS/INSTEAD

[email protected]

www.ceps.luwww.ceps.lu/unites_de_recher-che/geode/index.cfm

Les mobilités quotidienne et résidentielle,des interactions complexesÀ travers le développement de l’économie internationale ainsi que des moyens de transport et de télécommunication, le processus de métropolisation au Luxembourg attire une part crois-sante des entreprises, des capitaux et des travailleurs – surtout les plus qualifiés.

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Mobilité et urbanisme

Publications récentes (extraits) liées à la problématique des mobilités

Carpentier S. (2009) Pratiques et représentations des modes de transport et de l’habitat : entre cohérence et dissonance. In : Fumey G. Varlet J. Zembri P. (dir.) Mobilités contemporai-nes. Approches géoculturelles des transports. Paris : Ellipses, p. 65-77.

Carpentier S. Gerber P. (2009) De la mobilité résidentielle à la construction des espaces de la vie quotidienne. Recher-che Transports Sécurité (RTS), Vol. 25/102, p. 61-72.

Carpentier S. Gerber P. (2009) Les déplacements domicile-travail : en voiture, en train ou à pied ? Vivre au Luxembourg, n° 53, mars, 2 p.

Enaux C. Gerber P. (2008) Les déterminants de la représenta-tion transnationale du bassin de vie. Une approche fondée sur l’attachement au lieu des frontaliers luxembourgeois, Revue d’Économie Régionale et Urbaine (RERU), n°5-2008, p. 725-752.

Gerber P. Klein O. Carpentier S. (2010 forthcoming) Local Mobility and cross-border suburbanization. In Sohn C. (eds.) : Luxemburg, an emer-ging crossborder metropolis. Ed. P. Lang.

Gerber P. Carpentier S. Petit S. Piroth I. (2008) Mobilités quotidienne et résidentielle : un aperçu à travers l’outil MobilluxWeb. Population & Territoire n°13, 20 p.

Gerber P. (2008, dir.) MOBIL-LUX. Quelles mobilités au Luxembourg et dans son espace transfrontalier ? Com-prendre les interactions entre les mobilités quotidienne et résidentielle. Rapport final pour le FNR, Luxembourg: CEPS/INSTEAD, 120 p.

Gerber P. (2008, dir.) Vers quelle mobilité géographique au Luxembourg et ses régions frontalières ? Des réponses à travers les enquêtes Transport en Europe. Dossier et rapport scientifique final pour le FNR effectué suite à la conférence internationale du 4 juillet 2008, Luxembourg, CEPS/INSTEAD, 92 p.

Klein S. Gerber P. Klein O. (2009) De nuit, de jour… les tempora-lités de l’offre de transport en commun en ville. In Bousch P. Gerber P. Chilla T. et al. (eds.) Der Luxembourg Atlas / Atlas du Luxembourg, Ed. Emons, Cologne (D), pp. 26-27.

Omrani H. Gerber P. (2009) A decision support tool for eva-luating mobility Projects, World Academy of Science, Engineering and Technology (waste) journals, Vol. 49, p. 130-139.

Petit S. (2007) La dépendance automobile au Luxembourg. Population & Territoire n°11, 12 p.

Pigeron-Piroth I. (2008) La mobilité résidentielle des per-sonnes travaillant au Luxem-bourg (1995-2005), Bulletin du STATEC, n°2-2008. 57 p.

Ramadier T. Lannoy P. Depeau S. Carpentier S. Enaux C. (2009) Vers l’hypothèse d’une identité de déplacement : congruence entre espace social, cognitif et géographique. In : Gran-djean P. (dir.) Construction identitaire et espace. Paris : L’Harmattan, coll. Géographie et Cultures.

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Mobilité et urbanisme

Cet élargissement se traduit par l’étalement résidentiel, qui façonne depuis maintenant plus d’un siècle les paysages contemporains.

Périurbanisation et spécialisation fonctionnelleCet étalement peut se résumer à travers la succession de deux grandes étapes chronologiques. La première correspond à un étale-ment résidentiel morphologique, lié notamment aux croissances économique (la révolution in-dustrielle) et démographique (l’exode rural et l’augmentation de la population). Ces essors concomitants, accompagnés par le développement des transports en commun, alimentent d’abord le développement des faubourgs accolés aux villes-centres au XIXe et au début du XXe siècle, puis des banlieues, qu’elles prennent la forme de pavillons ou d’immeubles collectifs. La deuxième étape est plus récente ; il s’agit essentielle-ment d’un étalement résidentiel fonctionnel, qui n’est plus contigu avec la ville-centre, mais qui reste facilement accessible grâce aux moyens de transport individuels rapides comme l’automobile. Lié d’un côté à la période des Trente Glorieuses – caractérisée par une large augmentation du niveau de vie –, le baby-boom, de fortes potentialités d’ascension sociale, ainsi que des progrès indéniables au niveau de l’accessibilité, cet étalement fonctionnel se renforce d’un autre côté par le processus de métropolisation. Cette seconde

Formes urbaines et mobilitéMalgré l’évolution récente défavorable du marché de l’emploi, avec une raréfaction et une précarisation de l’offre, les facilités et les capacités de mobilité quotidienne ont tout de même permis à une très grande majorité d’actifs de continuer à atteindre une offre de travail, tout en élargissant leurs possibilités de mobilité résidentielle.

(fig. 1 ) – Typologie des communes luxembourgeoises

...

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étape correspond finalement à des phases successives de périur-banisation, mises en lumière dès la fin des années 1960 aux États-Unis et une décennie plus tard en France.

Que ce soit sous la termi-nologie de zones périurbaines, de ville éparpillée, de suburbanisation, d’exurbanisation, de rurbanisation ou encore de territoires du village global, force est de constater que ces aires périurbaines des gran-des agglomérations accueillent depuis lors la majorité de l’essor démographique métropolitain oc-cidental, malgré de légères revita-lisations intra-urbaines comme la gentrification. Dans tous les cas, le développement périurbain dépasse dorénavant la suburbia de la période industrielle pour englo-ber une grande partie du monde rural. Indépendamment des limites territoriales administratives, les métropoles articulent d’une part les échanges à l’échelle mondiale, constituant ainsi une véritable économie en archipels sous forme de hubs, et d’autre part la mobilité des biens et des personnes à l’échelle locale.

Par ailleurs, le marché foncier s’est considérablement durci avec des coûts de plus en plus élevés de loca-tion et d’accession ; les lieux où se déroulent les activités quoti-diennes sont de plus en plus éloignés les

uns des autres, les temps de la vie quotidienne de plus en plus fragmentés. Ce contexte, auquel il faut ajouter les évolutions récen-tes de l’augmentation des coûts énergétiques, notamment des transports, laisse à penser que les tensions sur les mobilités ré-sidentielles et quotidiennes sont de plus en plus fortes. Au Luxem-bourg, ce constat général prend une dimension particulière. De par son dynamisme, le pôle d’emplois luxembourgeois attire nombre de travailleurs, qu’il s’agisse des rési-dents, des travailleurs en position frontalière ou issus de pays plus éloignés. Par contre, l’étroitesse du Grand-Duché et le coût très élevé des logements génèrent une aire métropolitaine trans-frontalière dans laquelle les flux automobiles sont considérables et où la spécialisation des espa-ces résidentiels se construit selon des schémas de polarisation et de ségrégation.

Une typologie morpho-fonctionnelle dédiée à la mobilité quotidienneAu niveau du Luxembourg, plu-sieurs espaces résidentiels se dégagent ainsi. Grâce à la prise en compte de plusieurs variables liées à la trame urbaine, d’un côté, et aux liaisons qui existent au sein de cette trame, notamment par l’apport du comptage des flux do-micile-travail, de l’autre, il a été possible de dégager une typologie structurante de l’espace résiden-tiel en six catégories différentes, reprises sur la carte page 32 (fig. 1) et résumées à travers quelques éléments statistiques descriptifs au sein du tableau ci-dessous.

La structure présentée ici oppose assez nettement le sud et le nord du pays. Cette coupure « classique » du Grand-Duché cor-respond donc toujours à une réa-lité géographique forte. Le Nord comporte essentiellement deux sous-ensembles. Les communes

rurales correspondent à des com-munes peu polarisées ou polari-sées par des pôles urbains de pe-tite importance. La Nordstad et les villes isolées (Ettelbruck/Die-kirch, Wiltz, Vianden et Echternach) correspondent, quant à elles, à un ensemble de communes dont le rôle de « chef-lieu » au niveau lo-cal est souvent ancien. L’ensemble Ettelbruck-Diekirch a également connu un développement récent, notamment à travers le renforce-ment de son bassin d’emploi dans les années 1960, qui a permis l’ex-tension de son aire d’influence. La moitié nord du pays présen-te ainsi une unité fonctionnelle, tout en restant sous l’influence de Luxembourg-Ville.

La moitié méridionale correspond à la partie la plus ur-banisée du pays et comporte cinq groupes distincts : la ville de Luxembourg. L’in-

fluence de la capitale est déter-minante dans la structuration

Poids des zones de la structure urbaine

communes habitants % habitants emplois % emplois

Pôles secondaires et communes rurales 52 83.873 19,0 31.855 11,9

Périurbain éloigné 25 39.741 9,0 11.979 4,4

Ancien bassin minier 6 67.523 15,3 19.121 7,1

2e couronne 21 86 248 19,6 34.024 12,6

1ère couronne 12 56.489 12,8 37.587 13,9

Ville dense 2 107.218 24,3 135.470 50,2

Total pays 118 441.092 100 270.034 100

Source : STATEC RGP 2001 et Statistiques par communes 2002. Calculs : S. Carpentier, 2005

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Mobilité et urbanisme

du pays. Elle polarise plus ou moins fortement les commu-nes aux alentours selon trois couronnes successives ;

la première couronne. Elle concerne la plupart des com-munes limitrophes et corres-pond à la zone très fortement polarisée par la capitale mais également fortement urba-nisée (notamment au cours des années 1960) ;

la deuxième couronne. Elle re-groupe un ensemble de com-munes plus éloignées, conti-guës à la première couronne (à l’exception de la commune de Rosport). Elle se distingue de la première essentiellement par une dépendance de moindre intensité à la ville de Luxem-bourg et, surtout, par un type d’urbanisation plus marqué par la maison individuelle ;

les communes périurbaines « éloignées » de la capitale. Elles constituent une troisième cou-ronne, en devenir. Pour l’instant, les densités y sont nettement moindres qu’en deuxième cou-ronne (86 habitants/km2 contre 175 habitants/km2) mais elles sont déjà deux fois plus denses que les communes rurales du nord (41 habitants/km2). Leur proximité à la capitale et leur

qualité paysagère confère à ces communes un potentiel impor-tant pour la construction future de logements ;

l’ancien bassin minier. Ce groupe est constitué d’un pôle urbain principal (Esch-sur-Alzette) et de 6 autres com-munes (Pétange, Differdange, Schifflange, Rumelange, Kayl, et Dudelange). Cette partie du pays a une place particulière dans la structure spatiale du pays. Son urbanisation est an-cienne et s’est appuyée sur le développement de l’industrie sidérurgique, ce qui a conféré à cet espace une certaine unité fonctionnelle. Cependant, un certain nombre d’éléments bouleversent cette organisa-tion de l’espace héritée de l’ère industrielle. Premièrement, on observe que la commune de Sanem appartient désormais à la deuxième couronne de Luxembourg-Ville, ce qui intro-duit de fait une discontinuité dans cet ensemble. Deuxiè-mement, une autre analyse, non détaillée ici, montre que les communes de Pétange et de Differdange semblent dé-sormais plus liées au bassin d’emploi de la capitale. Troi-sièmement, le développement

d’Esch-sur-Alzette semble pour l’instant concerner essentiel-lement l’est de l’ancien bassin minier. Néanmoins, le déve-loppement futur de la ville, et en particulier celui de la zone de Belval, devrait encore bouleverser les équilibres et les tendances actuelles.

Il ressort de ces groupes communaux, établis grâce à des techniques statistiques éprouvées, une structuration dominée par le processus de périurbanisation, polarisée essentiellement par la capitale grand-ducale. Cette structure urbaine va engendrer certainement des comportements et des pratiques de mobilité quo-tidienne différents.

Pour en savoir plus :Carpentier S. (2006) Structura-

tion urbaine et typologie des communes luxembourgeoises

pour l’étude de la mobilité quotidienne.

Population & Territoire n° 09, 20 p.

www.ceps.lu/pdf/6/art1098.pdf

L’étroitesse du Grand-Duché et le coût très élevé des logements génèrent une aire métropolitaine transfrontalière dans laquelle les flux automobiles sont

considérables et où la spécialisation des espaces résidentiels se construit selon des schémas de polarisation et de ségrégation

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Le très haut niveau d’équipement en automobile des ménages au Luxembourg (650 automobiles pour 1.000 habitants en 2005, source Statec), ainsi que l’utilisa-tion massive de la voiture pour les déplacements sont parmi les aspects les plus visibles de la dé-pendance automobile. Bien que les mécanismes qui encouragent les ménages à s’équiper et à utiliser l’automobile soient bien identifiés, leur évolution n’a pas fait, pour le moment, l’objet d’étude spécifique au Luxembourg. À partir des don-nées du recensement général de la population, une reconstitution de l’évolution de la motorisation et du partage modal depuis 1981 a été effectuée. Dans cet article, afin d’appréhender au mieux la relation entre mobilité quotidienne et croissance urbaine, la motori-sation et le partage modal ont été analysés en fonction des six types de localisations résidentielles (cf. fig. 1 précédente).

Un niveau de motorisation grandissantLes deux graphiques suivants (fig. 1) montrent l’évolution du niveau de motorisation des ména-ges entre 1981 et 2001. En premier lieu, on constate que, pour chaque type de localisation résidentielle (ville dense, 1ère couronne, périur-bain…), il existe un profil type en matière d’équipement automo-

bile. Les ménages non motorisés sont plus nombreux dans les vil-les denses (Luxembourg et Esch-sur-Alzette) et les communes de l’ancien bassin minier. À l’inverse, les communes des première et seconde couronnes, ainsi que les communes périurbaines et rurales comptent plus de ménages multi-motorisés, c’est-à-dire possédant deux voitures ou plus.

L’évolution de la moto-risation entre 1981 et 2001 révèle

également la réduction de la part des ménages sans voiture et de ceux ne disposant que d’un seul véhicule, et consécutivement l’aug-mentation, dans des proportions relativement importantes, de la part des ménages multimotorisés, notamment ceux possédant deux voitures. Cette tendance est avérée quel que soit le type d’habitat. Tou-tefois, il existe certaines nuances dans l’intensité de ces phénomè-nes. Ainsi, la part des ménages non

motorisés a le plus régressé dans les communes de l’ancien bassin minier, du périurbain éloigné, dans les communes rurales et les com-munes de première couronne (- 10 points). Parallèlement, c’est dans ces mêmes communes que la part des ménages disposant de deux voitures a le plus augmenté (12 à 17 points de croissance).

Croissance urbaine et caractéristiques des déplacements domicile-travailEn matière de mobilité, le Luxembourg est connu pour sa forte dépendance automobile (cf. encadré). Cette situation résulte d’une conjonction de facteurs qui ont imposé progressivement la voiture comme mode de déplacement prédominant.

Le processus de dépendance automobileDès les années 1960, l’équi-pement des ménages en automobile est favorisé par l’élévation générale du niveau de vie et l’intensification de la production automobile. L’uti-lisation de la voiture a été en-couragée par le développement des infrastructures routières et l’adaptation des villes à la circulation automobile. Au Luxembourg, comme dans les autres pays développés, le niveau d’accessibilité des automobilistes est le plus souvent supérieur à celui des autres modes de transport. Ce différentiel d’accessibilité en-courage alors les individus à se motoriser.

(Fig. 1) – Évolution de la motorisation des ménages au Luxembourg (1981-2001)

...

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Une dépendance automobile accrueLa figure 2 illustre bien la progres-sion de la multimotorisation au Luxembourg (à travers les ména-ges disposant de deux voitures), dans les communes périurbaines dans un premier temps, puis dans la quasi totalité des communes après 1991.

Cet accroissement de l’équipement automobile des ménages se répercute sur les prati-ques modales dont l’évolution pour les déplacements domicile/travail est représentée dans les graphi-ques suivants (fig. 3). À l’instar de la motorisation, le partage modal varie en fonction de la localisa-tion résidentielle. Si, pour 1981, la répartition du partage modal est bien différenciée, l’augmentation massive des déplacements auto-mobiles et, consécutivement, la forte diminution de la part des transports collectifs (trains et bus) et des modes doux (marche à pied et deux-roues non motorisés) ont contribué à homogénéiser les profils au cours des décennies suivantes.

En 1981, l’automobile est déjà le mode de déplacement do-minant. Pour autant, la part des transports collectifs dépasse en-core 30 % dans les communes de l’ancien bassin minier et oscille en-tre 24 et 28 % dans les communes rurales et les pôles secondaires, les communes périurbaines et celles de la seconde couronne. Dans les villes denses (Luxembourg et Esch-sur-Alzette), à cette date, la part des modes doux est supérieure à celle des transports collectifs et la part des déplacements domicile/travail effectués en voiture est la plus faible, à l’opposé du profil des communes de la première couronne (près de 75 % des dé-placements liés au travail effectués en voiture). En 2001, l’écart entre la part de l’automobile et celle des autres modes de transport s’est nettement accentué, excepté dans les villes denses où la proportion

d’usagers des transports collectifs est restée stable (21 % en 2001 contre 22 % en 1981). La baisse de la part modale des transports en commun est particulièrement marquée dans les communes rurales et les pôles secondaires

(- 19 points). En ce qui concerne les modes doux, leur utilisation a fortement baissé dans la zone dense (- 14 points) et dans l’ancien bassin minier (- 14 points) au profit de l’automobile.

La croissance de l’évo-lution de la part de l’automo-bile de 1981 à 2001 montre bien la domination progressive de ce mode de transport pour les dé-placements domicile/travail dans les communes de la première et

Fig. 2 – Évolution de la motorisation des ménages par commune (1981-2001, en %)

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Mobilité et urbanisme

de la seconde couronne autour de la capitale (1981-1991) ; il a ensuite gagné l’ensemble des communes (1991-2001).

L’évolution de la motorisation et du partage modal illustre ainsi la croissance de la dépendance auto-mobile, celle-ci reposant en partie sur l’augmentation de l’équipement en automobile des ménages et sur l’intensification de l’utilisation des automobiles possédées. Les représentations cartographiques mettent en évidence la diffusion spatiale de ce processus qui se gé-néralise à l’ensemble du territoire luxembourgeois.

En confrontant des pa-ramètres de mobilité quotidienne (partage modal et motorisation) aux types de localisations rési-dentielles, les analyses révèlent donc l’incidence des types d’urba-nisation résidentielle sur les pra-tiques de mobilité. Afin d’élargir ces propos, il serait intéressant de les comparer au niveau des actifs frontaliers, notamment en ce qui concerne l’utilisation de la voiture particulière.

Pour en savoir plus :Gerber P. Carpentier S. Petit S.

Piroth I. (2008) Mobilités quo-tidienne et résidentielle : un

aperçu à travers l’outil Mobil-luxWeb. Population & Territoire

n°13, 20 p. www.ceps.lu/pdf/6/art1358.pdf

mobilluxweb.ceps.lu/

Le Luxembourg est connu pour sa forte

dépendance automobile. Cette situation résulte

d’une conjonction de facteurs qui ont

imposé progressivement la voiture comme

mode de déplacement prédominant

Fig. 3 – Évolution du partage modal des déplacements domicile/travail au Luxembourg (1981-2001, en %)

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Mobilité et urbanisme

Au-delà de la question des flux et des réseaux de transport, c’est également l’usage différencié des modes de locomotion (voi-ture, transports collectifs, mobi-lité douce) qui devient un enjeu majeur dans une perspective de durabilité et d’efficacité. Ces modes de transport n’offrent pas les mê-mes avantages et inconvénients. En choisissant la voiture, on privi-légie sa flexibilité et son confort (1), mais on devra patienter dans les bouchons aux heures de pointe, s’exposer à l’insécurité routière ou encore subir les aléas du prix des carburants. À l’inverse, si l’on se tourne vers l’attrait économique et écologique des transports en commun, il faudra parfois accepter des temps d’attente assez longs ou des trajets debout, notamment

dans certaines lignes transfron-talières.

Afin de mieux cerner les arbitrages individuels qui condui-sent à l’utilisation d’un mode de transport particulier, nous analy-sons ici l’évolution des pratiques des actifs résidents et frontaliers lors d’un déplacement quotidien contraint, à savoir le trajet domi-cile-travail.

L’automobile domine encoreLe premier constat qui s’impose est celui de la persistance d’une pratique automobile massive. L’usage de la voiture seule est en effet passé de 72 % à 76 % (2)

pour les résidents entre 1999 et 2007, tandis que, depuis 2002, elle a progressé de 3 points de

pourcentage pour les frontaliers (de 86 % à 89 % (3)). Ainsi, pour les actifs résidents et frontaliers, l’utilisation exclusive de la voiture a augmenté dans des proportions similaires, atteignant, en 2007, pour l’ensemble des actifs, 81 %.

En tenant compte de tous les modes de transport, l’utilisation de la voiture seule chez les frontaliers est donc su-périeure de 13 points à celle des résidents. Néanmoins, cet écart se réduit à 5 points si l’on consi-dère la part de la voiture parmi les modes motorisés uniquement (à l’exclusion de la mobilité douce) : 89 % pour les frontaliers, 84 % pour les résidents.

Par ailleurs, la plus forte utilisation de l’automobile chez les frontaliers s’accompagne d’une pra-

tique plus importante du covoitura-ge. En 2007, 15 % des automobilistes frontaliers pratiquent régulièrement le covoiturage contre 10 % des auto-mobilistes résidents.

Et les transports en commun ?Un deuxième constat est que la proportion de personnes utilisant les transports en commun, seuls ou combinés à d’autres modes, est un peu plus élevée chez les résidents que chez les frontaliers (15 % contre 11 %). Ceci s’explique avant tout par le fait que les fron-taliers ont majoritairement recours à leur voiture pour accéder aux transports en commun, alors que les résidents utilisent directement les transports en commun. Pour ces derniers, l’usage des transports

Quel partage modal pour les actifs résidents et frontaliers ?Depuis plus d’une vingtaine d’années, le Luxembourg connaît une forte croissance économique. Ainsi, entre 1985 et 2007, l’emploi salarié a plus que doublé, passant de 141.700 à 316.500 unités (source Statec). En termes de transport, cela se traduit notamment par une augmentation de la mobilité domicile-travail. De par son ampleur, cette mobilité constitue aujourd’hui un défi pour le développement des infrastructures de transport luxembourgeoises et transfrontalières.

Résidents Frontaliers EnsemblePart

modaleTemps de trajet

médian(en minutes)

Distance médiane

(en kilomètres)

Part modale

Temps de trajet médian(en minutes)

Distance médiane

(en kilomètres)

Part modale

Voiture seule 76 % 20 15 89 % 40 40 81 %Voiture + autre mode 2 % 45 25 8 % 47 64 4 %Transports en commun 13 % 30 12 3 % 43 55 9 %Marche à pied ou vélo 9 % 5 1 - - - 6 %Ensemble 100 % 20 12 100 % 45 40 100 %Guide de lecture : le temps de trajet médian est le temps qui divise la population en deux groupes de taille équivalente : une moitié de la population a un temps de trajet moins long et l’autre moitié, un temps de trajet plus long.Champ : Actifs occupés au Luxembourg (résidents et frontaliers).Source pour les résidents : PSELL-3/2007, CEPS/INSTEAD, Statec.Source pour les frontaliers : Enquête Dépenses des frontaliers, CEPS/INSTEAD, Statec, 2007.

Partage modal, temps de trajet et distances parcourues lors du trajet aller domicile/travail (2007)...

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Mobilité et urbanisme

publics se porte massivement vers le bus (dans 80 % des cas). En re-vanche, pour les frontaliers, c’est le train qui est largement majoritaire (70 % des cas), expliquant ainsi la plus forte proportion de trajets multimodaux qui combinent la voiture et le train.

Depuis 1999, la part mo-dale des transports en commun pour les trajets domicile-travail a reculé pour les résidents, passant de 18 à 14 % en 2007. Pour les fron-taliers, sur la période 2002-2007, cette part est restée stable. Ainsi, malgré les récentes améliorations du réseau de transport public, il n’y a pas eu de report modal de la voiture vers les transports en commun lors du trajet domicile-travail au cours de ces dernières années.

La mobilité douce fait la différenceFinalement, la différence la plus évidente entre frontaliers et rési-dents tient à la quasi-impossibilité pour les premiers d’effectuer leurs trajets exclusivement à pied ou à vélo du fait des plus longues distances à parcourir. En effet, près d’un quart des actifs résidents par-courent moins de 5 kilomètres pour un trajet domicile-travail (4) contre moins de 1 % des frontaliers.

L’absence de possibilité de mobilité douce pour les fronta-liers se traduit par une plus forte utilisation de la voiture. Les actifs résidents, quant à eux, sont 9 % à se rendre au travail à pied ou à vélo, cette part n’ayant pas évolué depuis 1999.

Tous égaux face au choix modal ?Indépendamment du fait de ré-sider ou non au Grand-Duché, le choix modal est guidé par certai-nes caractéristiques sociodémo-graphiques des individus. Les plus discriminantes d’entre elles sont le genre, la catégorie socioprofes-sionnelle et, dans une moindre

mesure, l’âge. Par exemple, les dif-férences de genre se traduisent, pour les résidents comme pour les frontaliers, par une moindre utilisation de la voiture chez les femmes et un usage plus intensif des transports en commun. Ainsi, 80 % des hommes résidant au Luxembourg utilisent leur voiture pour se rendre au travail, contre 70 % des femmes seulement.

L’usage de la voiture dé-pend également de la catégorie socioprofessionnelle et, plus parti-culièrement, du niveau de vie. Sans surprise, les actifs aux revenus les plus faibles (5) utilisent moins la voiture. Parmi eux, 61 % prennent la voiture seule, contre 80 % pour les ménages les plus aisés. Cette différence s’explique notamment par une moindre motorisation des ménages actifs modestes.

Toujours plus loinOutre les différences sociales, le deuxième facteur explicatif majeur du choix du mode de transport est lié à l’inégale répartition ter-ritoriale de l’offre de transport. Pour rejoindre un bassin d’emploi encore très fortement concentré sur la ville de Luxembourg et sa proche périphérie, toutes les com-munes ne disposent pas de trans-port collectif adéquat. Par ailleurs, si l’on se place du point de vue de la demande, donc des individus, l’avantage comparatif donné à un mode de transport plutôt qu’à un autre dépend non seulement de la distance à parcourir, mais aussi du lieu de résidence et du lieu de travail. Ainsi, on observe que la progression de l’utilisation de la voiture coïncide avec un allonge-ment des distances parcourues. Ce phénomène est lié à la persistance d’une périurbanisation. D’une part, elle se manifeste par un grand nombre d’actifs habitant dans des communes très éloignées de la frontière grand-ducale. D’autre part, un phénomène d’allonge-ment des trajets s’observe chez les

résidents pour lesquels la distance médiane de déplacement passe de 10 à 12 kilomètres.

Quel choix ?Le rapport entre choix modal, temps de trajet et distances parcourues permet finalement de mettre en évidence une différentiation de la performance des modes de trans-port selon les trajets domicile-tra-vail. La mobilité douce est, bien entendu, le mode de la proximité spatiale ; le bus celui des courtes distances (de l’ordre de 10 kilomè-tres) ; et le train celui des longues distances. L’utilisation dominante de l’automobile, quant à elle, n’est pas seulement liée à la longueur du trajet. D’autres critères peuvent influencer son utilisation tels que les possibilités de stationnement, les conditions du trafic, la succes-sion d’activités quotidiennes lors d’un même trajet (par ex. : déposer les enfants à l’école puis se rendre à son lieu de travail).

Enfin, ces résultats indi-quent que, pour de nombreuses personnes, l’utilisation d’un mode de transport donné est un choix sous contraintes. Elle dépend de dif-férents facteurs, qu’ils soient socio-économiques comme les revenus, ou géographiques comme l’offre locale de transport en commun. Un report modal de la voiture vers les transports en commun pourrait dès lors être encouragé par deux types de mesures. Le premier, jouant sur l’offre, consisterait à proposer une offre de transport différenciée selon les zones de résidence et d’ac-tivités, en développant davantage les plates-formes multimodales. Par exemple, pour les zones fron-talières, le train s’avérera d’autant plus attractif que l’accès routier aux gares sera facilité. Le second type de mesure viserait à jouer sur la demande des individus ; par exemple, en favorisant le scénario « résident » proposé par le concept IVL (6), qui permettrait de raccour-cir les distances domicile-travail,

privilégiant ainsi les mobilités douces, l’utilisation des bus ou, prochainement, du tram.

Tiré de Carpentier S. et Gerber P. (2009) Les déplace-

ments domicile-travail : en voi-ture, en train ou à pied ?

Vivre au Luxembourg, n° 53

(1) L’évaluation des avantages et incon-vénients des modes de transport est issue d’une enquête. Cf. Carpentier S. (2007) – Mobilité quotidienne et ancrage résidentiel. Différenciation des pratiques spatiales et des repré-sentations sociales selon la structure urbaine. Thèse de doctorat en géogra-phie, Université Strasbourg 1, 392 p.

(2) Sources : PSELL-2/1999 et PSELL-3/2007, CEPS/INSTEAD, Statec.

(3) Sources : Enquêtes Statec /CEPS/INSTEAD Les dépenses des salariés transfrontaliers au Luxembourg, 2002 et 2007.

(4) Au Luxembourg, 93 % des trajets à pied ou à vélo s’effectuent sur des distances inférieures à 5 km.

(5) Ces ménages correspondent au premier quintile de niveau de vie, constitué des 20 % de ménages aux niveaux de vie les plus faibles. Le dernier quintile correspond aux 20 % des ménages aux niveaux de vie les plus élevés.

(6) L’IVL (Integratives Verkehrs-und Lan-desentwicklungskonzept, 2004) est une démarche de planification de-vant contribuer à coordonner à long terme le développement du Luxem-bourg aussi bien du point de vue de l’aménagement du territoire que de la planification des transports et de la protection des paysages. Plusieurs scénarios ont été élaborés, dont le scénario résidents qui privilégie l’ins-tallation de nouveaux arrivants actifs sur le territoire luxembourgeois au détriment du développement du travail frontalier.

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Mobilité et urbanisme

Ce phénomène, qui perdure dans le temps, implique un allonge-ment des distances parcourues, tel que cela a été constaté dans d’autres contextes. Il s’en suit un renforcement de la dépendance à l’automobile, essentiellement dans le sens d’une dépendance à la vitesse automobile, puisque la voiture s’avère être mieux adaptée, le plus souvent, aux déplacements de longue portée qui sont carac-téristiques de ces espaces de vie en archipel.

Ces interactions entre formes urbaines (particulièrement l’étalement urbain) et pratiques de mobilité quotidienne font princi-palement ressortir que les formes du développement urbain ont une incidence majeure sur les pratiques modales et ainsi sur la durabilité des systèmes urbains. Pour autant, hormis l’allongement « mécani-que » des distances domicile/tra-vail qui découle notamment d’un éloignement résidentiel au centre urbain, on sait encore peu de choses sur les conséquences individuelles de ces choix résidentiels sur les espaces de la vie quotidienne. Ce point mérite vraisemblablement d’être approfondi car, s’il est évi-dent que le motif « travail » des déplacements quotidiens contribue pour l’essentiel aux situations de congestion routière, il ne représente qu’environ 30 % des motifs de dé-placement. Les autres motifs de déplacements quotidiens tels que

les achats, les loisirs ou encore les visites aux personnes ne doivent pas être laissés de côté si l’on veut comprendre les logiques spatiales individuelles qui construisent les espaces de la vie quotidienne, que nous simplifions sous la termino-logie d’espaces de vie.

La nécessité d’une vision désagrégée des comportements de mobilitéPour aller plus loin dans la com-préhension de ces phénomènes de relocalisation des activités, et notamment du lieu de résidence, il convient alors de procéder à des analyses désagrégées au niveau de l’individu ou du ménage. L’objet de ce travail est donc d’identifier les articulations entre mobilité quotidienne et mobilité résiden-tielle au sein des espaces de vie. Plus précisément, il s’agit de voir si la localisation des lieux d’acti-vités quotidiennes (travail, loisirs, réseaux sociaux…) est dépendante des parcours résidentiels, dans la mesure où ces derniers participent au développement d’un capital spatial ayant une incidence sur la construction des espaces de vie. Ce capital consiste, d’une part, en l’accumulation de l’expérience spatiale, qui permet de dévelop-per des compétences et, d’autre part, en la multiplication de points d’ancrages, au gré des localisa-tions résidentielles successives,

qui augmente le patrimoine des lieux appropriés. Compétences et patrimoine spatial sont alors des ressources mobilisables par l’individu pour réaliser son pro-gramme d’activités, et pouvant agir sur les espaces de vie selon différentes modalités. Cela peut notamment se traduire par un accroissement des espaces de vie ou encore par des inerties liées aux points d’ancrages précédents.

Pour analyser l’incidence des parcours résidentiels sur les es-paces de vie, nous avons choisi de confronter des critères quantitatifs synthétiques correspondant à la mesure spatiale de ces éléments. En ce qui concerne les parcours résidentiels, la simple longueur de ces derniers est, en première approche, un critère satisfaisant. En revanche, au niveau des espa-ces de vie, une telle mesure est impossible lorsqu’on ne connait pas les itinéraires et les chaînes d’activités. Pour contourner cet écueil, nous avons utilisé une distance standard qui permet d’obtenir une mesure unique de la dispersion des lieux d’activités, donnant ainsi un indicateur simple de l’étendue des espaces de vie. Cela suppose, au préalable, que les lieux d’activités d’un individu soient considérés comme un semis de points correspondant à son espace de vie.

Des dimensions de mobilité à croiserLe croisement de la longueur des parcours résidentiels et de la dis-tance standard des espaces de vie montre qu’il existe une relation entre ces deux dimensions (fig.1). Au fur et à mesure que la lon-gueur des parcours résidentiels augmente, les espaces de vie ont tendance à s’étendre. Ainsi, pour les personnes ayant eu un parcours résidentiel de faible portée (de 5 à 15 km), la distance standard moyenne des espaces de vie oscille entre 7 et 8 km ; en revanche, pour les personnes dont le parcours résidentiel est supérieur à 30 km, la distance standard moyenne des espaces de vie dépasse 13 km.

Ces résultats explora-toires corroborent notre hypo-thèse, à savoir que les parcours résidentiels ont une incidence sur la constitution des espaces de vie. En effet, tout en tenant compte des caractéristiques sociodémogra-phiques, économiques et spatiales des individus ayant déménagé, on observe que les variables expli-quant la dispersion des activités quotidiennes sont principalement celles relevant de l’espace. Ainsi, la longueur des parcours résidentiels et le fait de résider dans les zones périurbaines et rurales tendent à augmenter le kilométrage de la distance standard. Au niveau des caractéristiques sociodémographi-ques, seules les personnes sans

Parcours résidentiels et déplacements quotidiens : comprendre les espaces de vieLes analyses menées à l’échelle des communes ont mis en évidence une spécialisation fonction-nelle accrue des communes. Certaines d’entre elles tendent à devenir des communes dortoirs, d’autres à renforcer leur rôle de pôle d’emploi (en particulier Luxembourg-Ville), témoignant d’une disjonction croissante des principaux lieux structurants, comme le domicile et le lieu de travail pour les actifs.

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emploi et/ou logées gratuitement ont tendance à limiter l’étendue de leur espace de vie suite à un déménagement ; ceci témoignant probablement d’une moindre faci-lité à se déplacer notamment pour des raisons de coût. Finalement, dans un contexte d’accès quasi gé-néralisé à la mobilité, avec entre autres le taux de motorisation le plus élevé d’Europe, les résidents du Luxembourg se distinguent peu, au niveau des pratiques de dépla-cements, à travers leurs caractéris-tiques sociodémographiques.

Un exemple concretPour autant, ces premiers résultats ne suffisent pas à caractériser réel-lement ce phénomène ; pour aller plus loin, nous allons, à travers un exemple, essayer de comprendre comment ces articulations entre les deux formes de mobilités loca-les peuvent s’envisager au niveau individuel (Fig. 2).

S’il n’est, bien évidem-ment, qu’illustratif, ce cas singulier est néanmoins riche d’enseigne-ments sur les modalités de l’arti-culation entre parcours résidentiel

et espace de vie. Durant la période 1994-2005, cet individu a connu trois localisations résidentielles : la plus ancienne, au sud, dans la commune de Sanem, ensuite à Luxembourg-Ville et, enfin, à Walferdange. Son espace de vie relevé en 2005 montre que, si la majorité de ses activités sont rela-tivement proches de son domicile actuel, il a toutefois conservé des activités à proximité de ses an-ciennes localisations résidentielles. Ceci impliquerait alors l’existence d’une certaine inertie des espaces de vie.

En qualifiant les lieux d’activités, il est possible de dé-terminer lesquels contribuent à l’inertie des espaces de vie. Les motifs essentiels sont : travail, achats, loisirs ou réseaux sociaux. Pour résumer, lorsque les parcours résidentiels impliquent une mise sous tension relativement forte des (anciens) espaces de vie, no-tamment du fait de l’éloignement entre l’ancien et le nouvel ancrage résidentiel, les motifs de loisirs ou d’achats sont les premiers pour lesquels les individus modifient

leurs habitudes, tout en conser-vant pour certains d’anciens lieux d’activités.

Les analyses synthéti-sées ici permettent d’approcher certaines logiques comportemen-tales qui sous-tendent les interac-tions entre mobilité quotidienne et mobilité résidentielle. Ainsi, il s’avère que la longueur des par-cours résidentiels joue un rôle sur l’étendue des espaces de vie, toutes choses égales par ailleurs. Les implications de ces résultats sont alors les suivantes : l’idée d’un « retour à la ville » n’aurait pas né-cessairement et immédiatement pour effet de réduire les déplace-ments quotidiens sur de longues distances. Il existe en effet une certaine inertie des espaces de vie qui ne se limite pas aux lieux

d’activités contraints (travail, ré-seaux sociaux). Cela rejoint l’idée qu’au sein d’un même bassin de vie, les déménagements successifs correspondent pour l’essentiel à un ajustement des caractéristiques du logement à celles du ménage. Dans ce contexte, si l’on veut agir sur la mobilité quotidienne, il est important de l’orienter par une offre de logement adaptée et diversifiée dans les différentes zones du pays.

Pour en savoir plus :Carpentier S. Gerber P. (2009)

De la mobilité résidentielle à la construction des espaces de la

vie quotidienne.Recherche Transports Sécurité

(RTS), Vol. 25/102, p. 61-72

Fig. 1– Types de parcours et longueur des espaces de vie

Fig. 2 – Exemple d’articulation espace de vie/parcours résidentiel

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Mobilité et urbanisme

Il suffit de fréquenter un peu le secteur dit du Pôle européen de développement (PED), l'agglomé-ration transfrontalière à la croi-sée de Longwy, Athus et Pétange. D’élargir un peu le rayon aux zo-nes qui l’irriguent, le Pays-Haut lorrain, la région d’Arlon-Virton. De regarder la destination majoritaire des flux aux heures de pointe : les pôles d’emplois luxembourgeois. Et d’essayer d’y circuler. Il suffit de tâter le terrain pour mesurer le niveau d’engorgement, essen-tiellement routier, et le faible suc-cès des alternatives proposées. Ce n’est hélas pas neuf.

Flashback. En juillet 2003, le conseil d’administration de l’As-sociation transfrontalière de l’Ag-glomération du PED, regroupant les forces vives politico-administratives de cette emblématique zone de flux frontaliers, validait une série de recommandations en faveur de la mobilité et des transports. Un dossier complet, diagnostic et re-commandations, était édité, dans le cadre des thèmes prioritaires du Schéma de Développement de cette agglomération.

Pratiquement sept an-nées plus tard, il est intéressant de se plonger à ce nouveau dans ce document. Pour mesurer, si l’on ose dire, le chemin parcouru.

Infrastructures routières : les convoyeurs attendent Première recommandation : amé-liorer les infrastructures routiè-res. L’Association transfrontaliè-

re (que nous appellerons AT dé-sormais) demandait l’aména-gement progressif du bouclage autoroutier E411/A28/A30. Force est de constater que l’A28 bel-ge (frontière Aubange-Mont-st-Martin vers l’E411-E25 rejointe à Sterpenich) reste un mirage. Que la mise au gabarit autoroutier des viaducs français – Piedmont et la Chiers-Rehon – n’est pas en rou-te. En 2003, l’AT soutenait même une aire autoroutière le long de l’A28, côté Clemency, avec station service luxembourgeoise, afin d’éviter le rush, notamment des poids lourds, vers les pompes de Rodange…

On reste loin de tout cela. Et c’est perturbant aussi pour le réseau intérieur luxembourgeois, qui prévoit par exemple un barreau de liaison entre Bascharage et Clé-mency-Sterpenich, pour servir de contournement de Bascharage et de bypass à la collectrice du sud. Sans l’A28 – une dizaine de kilo-mètres pour enjamber la vallée de la Messancy, mais un ruban de bitume qui, au propre comme au figuré, coûterait un pont –, le chaînon reste manquant.

L’AT recommandait aussi un ZukunftsRing A30-Collectrice du Sud-4, qui desservirait Belval et aussi le parc international d’acti-vités de Longwy-Athus-Pétange. L’idée ? Priorité à la liaison entre l’A30 lorraine et l’A4 luxembour-geoise, passant par Esch-Belval. Cette hypothèse, vue avec le recul, avance, notamment à la faveur du

pôle Belval français, aimanté par le développement grand-ducal. Par contre, l’hypothèse d’un double-ment des voies de l’Avenue de l’Eu-rope-Longwy-Aubange-Pétange, avec voie en site propre pour les bus et passage en souterrain des ronds-points, reste aussi bloquée qu’une voiture dans le bouchon rituel à cet endroit.

Transports collectifs : du mieux qui fait du bienFavoriser les transports collec-tifs et les déplacements multi-modaux : la deuxième grande li-gne directrice de l’AT a connu un

meilleur sort, surtout en ce qui concerne l’amélioration de l’offre ferroviaire.

Le constat de 2003 souli-gnait la prédominance des haltes ferroviaires en territoire luxem-bourgeois, une insuffisance de l’offre transfrontalière française, une quasi-indigence belge. Cela va mieux, en 2010. Jugée prioritaire à l’époque, la réouverture au tra-fic voyageurs de la ligne Virton-Athus connectée sur Arlon-Luxem-bourg d’un côté, Rodange-Esch et Luxembourg de l’autre, est deve-nue réalité, avec la remise en ser-vice de gares à Halanzy, Aubange

Aux trois frontières, les noeuds durentFrance-Belgique-Luxembourg : aux points de rencontres des flux, les bouchons vont plus vite que la planification.

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Mobilité et urbanisme

et Messancy, assorties de parkings de délestage pour les navetteurs. Cependant, si la sauce ferroviaire prend, elle se heurte encore aux soucis tarifaires. Le Luxembourg joue fortement sur le levier de la baisse des prix et des trans-ports combinés (train-bus). Mal-gré des efforts louables, les par-tenaires ferroviaires français et belges n’arrivent pas à s’aligner. Corollaire : dans bien des cas, le navetteur belge va encore en voi-ture jusqu’à Rodange ou Pétange pour prendre son train… Le niveau d’engorgement routier ne baisse pas. D’autant que, niveau circu-lation automobile, le contourne-

ment des villages traversés par la RR 88 Virton-Athus reste, lui aussi, lettre morte.

Pendant ce temps, on a avancé sur les améliorations et dédoublements de l’offre luxem-bourgeoise, sur les tronçons Pétan-ge-Luxembourg, Pétange-Esch – avec notamment les haltes nou-velles de Belval –, ainsi que sur le renforcement de l’offre quantita-tive de trains vers Longwy.

Plus de dialogue, plus de moyens ?Que peut-on tirer comme conclu-sion de cette comparaison de constats, à un septennat d’écart ?

En tout cas que, nonobstant la vo-lonté affichée par des dirigeants politiques locaux des trois pays, les choses n’ont pas évolué de façon spectaculaire au pays des trois frontières !

Le dialogue transfronta-lier accru, appelé de ses vœux par l’AT en 2003, va sans doute mieux mais reste un dialogue de projets. Or, les projets ne se réalisant pas à la même vitesse. Il n’est sans doute pas exagéré de relever que le Luxembourg avance plus vite que ses voisins. En matière rou-tière, Belgique et France restent au même stade qu’en 2003. La si-tuation n’a pu qu’empirer même, puisque le réseau a continué à vieillir et à se dégrader, dans le même temps où le trafic ne fai-sait qu’augmenter. Et le goulot d’étranglement reste accroché au « point triple ». En sortir ? Il faut des moyens, que ni Wallonie, ni Lorraine ne semblent avoir, pas en suffisance en tout cas. Hors les fonds européens, point de sa-

lut. Et, même avec eux, disponi-bles et réalisables dans une série de projets – l’A28 notamment – il faudrait encore mettre la part locale pour mettre en œuvre de coûteux rubans de bitume.

La volonté politique existe. Les moyens manquent. Les moyens ne sont-ils pas décidés par le po-litique ? Mais ça, de quelque côté de l’Avenue de l’Europe que l’on se trouve, cela peut rester mys-térieux pour le commun des usa-gers, appelé à ronger son frein ou à chercher sa voie.

Alain Ducat

Photo - Alain Wemers

Nonobstant la volonté affichée par des dirigeants politiques locaux

des trois pays, les choses n’ont pas évolué

de façon spectaculaire au pays des trois frontières

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Mobilité et urbanisme

Quelle part les voyageurs frontaliers occupent-ils dans le nombre total de voyageurs transportés par la CFL en une année ?Les frontaliers représentent 30 % de nos clients. Dans les années 2004 à 2008, nous avons connu une très nette augmentation des frontaliers sur nos lignes avec 66 %. Cet accroissement correspondait à une forte demande économi-que du pays, bien sûr, mais aussi à l’offre que la CFL a développée en direction des frontaliers.

Quels sont les incitants que la CFL a mis en place et compte mettre en place prochainement pour les voyageurs frontaliers ?Avec l’aide des pays voisins, nous avons mis en place des abonne-ments à prix compétitifs permet-tant aux frontaliers belges (carte train), français (FlexWay) et alle-mands (Oekocard) de posséder un abonnement unique couvrant le réseau ferroviaire luxembourgeois et celui des bus nationaux (AVL, RGTR, TICE). Ces abonnements sont également valables pour tous les migrants journaliers luxembour-geois qui se rendent en Belgique, Lorraine ou en Allemagne.

Côté trafic CFL, depuis dé-cembre dernier, nous avons renforcé notre offre de trains sur la ligne Luxembourg-Arlon-Luxembourg et mis en service des trains directs sur la ligne Thionville-Esch/Belval-Longwy. A partir de septembre, deux trains supplémentaires circuleront de Esch et Belval-Université vers Thionville et Longwy, le matin et le soir. Et nous prévoyons également de prolonger la destination jusqu’à Metz. Dès que l’Université aura pris ses quartiers à Belval, nous adapterons bien entendu encore notre offre. Dans le projet Belval, il est plus facile pour la CFL d’être rapidement opérationnelle car elle est partie prenante depuis le dé-but dans le projet. Ces nouvelles dessertes sont donc prévues dès que la nouvelle gare d’Esch/Belval sera en service.

A l’avenir, y aura-t-il plus de synergies entre les différents transports en commun ?Mais de nombreuses synergies existent déjà ! Les horaires des trains sont coordonnés avec ceux des bus et nous proposons un tarif unique pour les réseaux trains et bus. Il est évident que l’introduc-tion du tram modifiera la donne. Et nous adapterons notre offre

CFLLe réseau ferré luxembourgeois sur les rails du 21e siècleLe train reste l’un des moyens de transport les plus prisés par les voyageurs nationaux et fron-taliers. En 2009, la société nationale des chemins de fer luxembourgeois, CFL, a transporté plus de 17 millions de voyageurs. Face à une demande de mobilité de plus en plus importante, la CFL y répond notamment par une modernisation constante de son matériel roulant et de ses infrastructures. Mais pas seulement. Entretien avec Marc Hoffmann, directeur des Activi-tés voyageurs de la CFL.

Marc Hoffmann, directeur des Activités voyageurs de la CFL. ...

Photo - CFL

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Mobilité et urbanisme

en vue d’offrir aux voyageurs une plus grande flexibilité entre les différents modes de transport.

Les entreprises peuvent prendre en charge une partie des frais de transport de leurs salariés. Comment ce système fonctionne-t-il avec la CFL ?Ce système a été initié par la Com-munauté des Transports (Verkéiers- verbond) et ne fonctionne que pour le réseau national, mais des projets sont en cours, notamment avec la France, pour trouver un système similaire pour les dépla-cements domicile-travail-domicile des frontaliers.

Le M-Pass (Mobiliteits-pass) est un abonnement annuel à tarif réduit pour les salariés d’en-treprises et d’administrations éta-blies au Luxembourg. Il est valable pour un nombre illimité de voyages dans tous les moyens de transports publics luxembourgeois. L’entre-prise/administration signe une convention de partenariat avec le Verkéiersverbond pour une durée d’un an, renouvelable d’année en année. Le Verkéiersverbond re-commande à l’entreprise/admi-nistration d’accorder une remise supplémentaire d’au moins 20 % aux salariés qui vont bénéficier d’un M-Pass. Pour l’entreprise, les M-Pass permettent notamment d’offrir à leurs clients des places

de parking plus nombreuses puis-que les voitures des salariés n’y sont plus garées, de diminuer les coûts liés aux déplacements en ville et alentours…, mais surtout de donner l’image d’une entreprise soucieuse de l’environnement et du bien-être de ses salariés.

Une augmentation de voyageurs signifie modernisation des infrastructures. La CFL parle d’investir quelque 300 millions d’EUR par an sur les dix prochaines années. Dans quels projets ? En termes de mobilité, l’objectif national est d’atteindre une part modale du transport en commun de 25 % d’ici 2020. Aujourd’hui, nous sommes à 12-13 %. Puisque nous comptons sur une augmentation des voyageurs nationaux et fronta-liers, nous devons impérativement investir dans de nouvelles infras-tructures et matériels roulants. Dix nouvelles automotrices vont déjà être mises en service à partir de cet été sur notre réseau.

Quant à nos grands pro-jets, ils sont multiples. Citons par exemple la double voie sur la ligne Pétange-Longwy, qui est en cours, pour augmenter la fréquence du trafic, les travaux en cours et à venir en gare de Luxembourg tant à l’intérieur de la gare qu’au niveau des infrastructures ferroviaires, la construction de la nouvelle gare à Belval-Université, la construction de la nouvelle ligne entre Luxem-bourg et Bettembourg, le raccor-dement ferroviaire au Kirchberg qui accueillera une gare dans les prochaines années, la remise à neuf de la gare d’Ettelbruck avec un nouveau parking et une nou-velle gare routière pour les bus…

Les investissements concernent également l’augmentation des fréquences des dessertes vers Esch, la Belgique…

Quels vont être vos plus grands défis dans les 10 ans qui viennent ?Je pense que notre plus grand défi va résider dans la gestion de cette croissance de l’offre et de la de-mande tout en menant à bien tous les projets que je viens de citer, sachant que pendant les périodes de construction et de rénovation, les trains doivent continuer à cir-culer. Et croyez-moi, c’est déjà un beau défi ! Améliorer la qualité de nos services en direction des voyageurs est un de nos grands objectifs, mais qui demande de recruter et de former du personnel. Nous allons donc continuer nos re-crutements à grande échelle dans les mois et années qui viennent et assurer la formation de toutes ces personnes. En ce moment, nous planchons également sur le projet de mise en service du TGV vers Strasbourg à l’horizon 2016 et sur le projet de train pendulaire avec la France et la Belgique pour proposer des durées de trajet plus courtes en 2014.

Propos recueillis par Isabelle Couset

Photo - Alain Wemers

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Covoiturage Karzoo. Le site www.karzoo.lu

est un véritable portail dédié, avant tout, au covoiturage. Il permet aux utilisateurs de trouver leur communauté d’in-térêt, en proposant une mise en réseau de gens qui, poten-tiellement, peuvent partager tout ou partie de leurs trajets, selon leurs besoins (départ, destination, étape, horaires aller et retour…) « Karzoo, portail de covoiturage, est né d’un constat très simple : tous les matins, la majorité des usagers sont seuls dans leur voiture », explique le site. « Sachant qu’une grande par-tie de ces personnes font un trajet pratiquement identique, le covoiturage permet non seulement de désengorger les axes routiers, mais aussi de réduire les émissions de gaz à effet de serre ou encore de diminuer les frais de transport. Plus qu’une simple plate-forme de mise en relation, Karzoo est un site communautaire 100 % gratuit regroupant plu-sieurs milliers de membres. » Karzoo, c’est aussi un concentré d’outils interactifs : des calcu-latrices permettant d’évaluer les économies réalisées grâce au covoiturage ou de calculer ses rejets de CO2, un agenda culturel, des dossiers pratiques sur l’environnement en général (disparition des ampoules à filament, énergie éolienne ou solaire, récupération d’eau de pluie, etc.).

Covoiturage-Luxembourg. Site dédié et gratuit aussi, www.co-voiturage-luxembourg.com a pour but de faciliter les trajets professionnels des frontaliers luxembourgeois, « en aidant à mettre en contact et à or-ganiser les déplacements en covoiturage », explique-t-on. « Nous avons mis à votre dis-position un système sécurisé et facile d’accès. Ce système fonctionne sur la multiplica-tion des propositions, n’hésitez donc pas à vous inscrire et à proposer votre trajet, plus nous aurons de propositions en ligne, plus les chances de trouver un covoitureur aug-menteront .»

Covoiturage.com. A ne pas confondre avec le précédent. Gratuit aussi, ce site (www.covoiturage.com) sert de « dé-pôt d’annonces », à vocation plus large en Europe, mais avec un espace dédicacé aux déplacements depuis et vers le Luxembourg.

Luxcovoiturage. Né à l’initiative de la province du Luxembourg belge et d’une série de parte-naires (mutuelles, syndicats, etc.), le site www.luxcovoitu-rage.be offre un éventail de services centrés sur la mobilité. En premier lieu, il propose des possibilités de covoiturage pour tout le territoire de la province belge, mais aussi vers la proche Lorraine ou, bien sûr, le Grand-Duché de Luxembourg. Gratuit, convivial et pratique.

Frontaliers. Le site communau-taire www.lesfrontaliers.lu, très fréquenté par les Internautes passeurs de frontières belges et français, propose également un espace d’annonces de co-voiturage.

Pendler. Arrivé fin 2009 au Luxembourg en version bi-lingue, le portail de covoitu-rage www.pendlerportal.de, d’origine allemande, fournit gratuitement un aperçu ra-pide des offres de covoiturage proposées près du domicile de l’intéressé ainsi que la possibilité de prendre contact avec les différents utilisateurs. Dans un premier temps, il sera possible de consulter les liaisons transfrontalières avec la Sarre, la Rhénanie-Palati-nat ainsi qu’avec une partie de la Lorraine. Si l’intéressé n’obtient aucune solution de covoiturage, il pourra tout de même trouver sur le portail d’autres possibilités de dépla-cement via les transports en commun.

Roue verte. Le site www.la-roueverte.com propose une communauté virtuelle, à utili-ser sur base d’inscriptions sur les trajets. Il fonctionne sur la France, mais a un espace ouvert pour le Luxembourg.

Mais aussi… Il existe bon nombre de sites et blogs où trouver ou déposer des annonces. Citons comove.com, 123envoiture.com, tribu.covoiturage.com, easycovoi-turage.com… Ou encore via les sites de petites annonces, comme

vivastreet, ou encore les sites dé-diés aux voyages et déplacements, comme voyageforum…

CarsharingLe système de carsharing ou « voi-ture partagée », qui permet à plu-sieurs utilisateurs abonnés de faire tourner une seule et même voiture « louée » pour de courtes périodes et disponible dans différentes sta-tions urbaines, se fait doucement une place, en système de complé-ment aux transports en commun. Pour l’instant, seule Arlon propo-se ce service, avec une société pri-vée aux partenaires publics (TEC, SNCB, Touring, etc.). Infos sur www.cambio.be

Transports en commun La lutte contre le « tout à la voitu-re » est une priorité pour beaucoup d’acteurs de la mobilité. L’organi-sation publique des transports est sans cesse en mouvement, en particulier vers le Luxembourg. Les liaisons trains-bus tournent avec des formules d’abonnements performantes, centralisées, même si les aspects transfrontaliers (tarifs différents, matériel peu compatible, lignes frontalières à exploitants divers, correspon-dances, horaires…) restent difficile à coordonner parfois.www.cfl.lu, www.rail.lu, www.b-rail.be, www.sncb.be, www.sncf.com, www.guichet.public.lu, www.auto-bus.lu, www.mobiliteit.lu, www.infotec.be, www.ter-sncf.com

L’initiative en partageDans la région au sens large, il existe une série d’initiatives, de différentes origines, censées apporter des « petit plus » non négligeables à la mobilité de tout un chacun, concentrée sur les déplacements intérieurs, transfrontaliers... Tour d’horizon.

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Mobilité et urbanisme

BusAVL – Autobus de la Ville de Luxem-bourg sur www.vdl.lu

TICE – Transport Intercommunal de Personnes dans le canton d’Esch-sur-Alzette, sur www.tice.lu

RGTR–Régime Général des Trans-ports routiers via www.mobiliteit.luTél : 2465- 2465

Transports transfrontaliers, via ser-vices privés, publics ou mixteswww.mobiliteit.lu

Nightbus, offert par différentes communes, qui proposent à leurs habitants la Night Card à des prix très avantageux.www.mobiliteit.luTél : 8002 1010

City-Bus. Lignes communales intérieu-res, à horaire régulier ou flexible (bus à la demande). On en trouve dans les communes de Bertrange, Capellen, Diekirch, Differdange, Dudelange, Esch/Alzette, Ettelbrück, Hesperange, Junglinster Kayl, Luxembourg-Ville, Mersch, Niederanven, Remich, Roeser, Rumelange, Sandweiler, Schifflange,

Schuttrange, Steinsel, Strassen, Wal-ferdange, Wiltz. Détails surwww.mobiliteit.lu Tél : 2465-2465

Mobilité douceLe ministère du Développement durable et des Infrastructures et le Verkéiersverbond ont proposé un plan d’action en faveur de la mobilité douce. Soit tout ce qui fait avancer le citoyen à la seule force de… Lui-même.

Vélos en ville : Vél’OK à Esch/alzette : www.velok.lu

Vel’OH à Luxembourg-Ville : www.veloh.lu

Mamer Velo à Mamer : www.mamer.lu

Cycle Diddeleng à Dudelange : www.dudelange.lu

La Moselle à Vélo : www.rentabike-miselerland.lu

Alain Ducat

Photo - Alain Wemers

En 2010, un salarié sur deux est prêt à renoncer à sa voiture pour aller travailler

Selon une enquête réalisée par Monster, la crise économique et le souci de protéger l’environnement sont les deux principaux motifs pour lesquels les salariés se déclarent prêts à modifier leurs habitudes de transport en 2010. Ainsi, près de la moitié des salariés interrogés (47,55 %) se dit prête à moins utiliser sa voiture en 2010 pour aller travailler, soit en ayant recours au covoiturage, soit en utilisant les transports en commun . Plus d’une personne sur cinq (22,92 %) affirme être disposée à ce changement parce que c’est « mieux pour l’environnement ». Parallèlement, 15,47 % déclarent qu’en modifiant leurs habitudes de transport, ils feront des économies. Enfin, 9,16 % des personnes interrogées sont prêtes à utiliser les transports en commun si leur employeur prend en compte le coût de leur abonnement.

Si 47,55 % des salariés interrogés envisagent de moins uti-liser la voiture pour aller travailler, les personnes déclarant ne pas vouloir modifier leurs habitudes parce que leur travail ne le permet pas ou que leur trajet est trop spécifique représentent 42,40 %.

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Les cahiers transfrontaliers d’EURES

édito /Luxembourg n°1/2010

Depuis 2000, le nombre de travailleurs intérimaires n’a cessé d’augmenter. De 6.096 unités en moyenne en 2000, il est passé à 11.084 unités pour l’année 2008.

On constatera en observant le graphi-que 1 que chacune des années étudiées présente un visage similaire quant à l’évolution du nombre de travailleurs intérimaires sur les douze mois qui les composent. Le début de l’année connaît un nombre de travailleurs plus faible puis une accentuation de ce nombre se fait jusqu’au début de l’été. Au milieu de ce dernier, on connaît une chute légère puis une remontée aussitôt après. Ensui-te, le nombre de travailleurs intérimaires tombe jusqu’en fin d’année.

Cette évolution peut s’expliquer par le caractère cyclique et saisonnier du tra-vail intérimaire, caractère observable non seulement au Luxembourg, mais dans bien d’autres pays aussi. Ce caractè-re peut se vérifier sur un marché dominé par le secteur de la construction. Le prin-temps et l’été voient en effet des chan-

tiers se multiplier, ce qui n’est pas le cas en hiver. Cela explique que les pics soient atteints durant l’été. En ce qui concerne à présent la légère chute observée vers le milieu de l’été, en août surtout, beau-coup de PME ferment pour les congés estivaux, ce qui peut expliquer la légère baisse. Le personnel part en congé, sans

qu’il soit forcément remplacé durant ses vacances. L’embauche d’étudiants en période estivale joue aussi. Plutôt que d’avoir recours à des travailleurs intéri-maires, les entreprises utilisent à diver-ses tâches des étudiants, moins chers que des intérimaires.

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La croissance de l’emploi intérieur luxembour-geois a montré, selon les données et analyses de l’IGSS, les premiers signes de ralentissement dès avril 2008. Mais c’est en novembre 2008 que le décrochage s’opère vraiment. D’une croissance supérieure à 5% jusqu’en avril 2008, on passe à une quasi-stagnation en octobre 2009 (taux de croissance de 0,1%).

Le travail intérimaire est, c’est bien connu, la pre-mière victime de la crise. En tenant compte des travailleurs intérimaires ayant eu au moins un contrat au cours du mois, l’IGSS enregistre en no-vembre 2008 le premier taux négatif (-9,6 % par rapport à novembre 2007) depuis la crise précé-dente.

Le travail intérimaire luxembourgeoisà la lumière de la crise

L’évolution du nombre de travailleurs intérimaires

Franz Clément et Adrien Thomas (CRD EURES Luxembourg - REPREM (CEPS/INSTEAD))

Graphique 1 : L’évolution du nombre de travailleurs intérimaires

Source : IGSS - Calculs : F. Clément

Par ailleurs, l’intérim se diversifie, change de fonction : d’instrument de flexibilité dans l’adéquation offre-demande sur le marché de l’emploi, il évolue de plus en plus vers un rôle de formation et d’insertion sur le marché de l’emploi.

Enfin, on note depuis quelques années une am-plification du phénomène du détachement.

Autant d’éléments qui imposaient une « ré-écri-ture » du cahier précédent ( janvier 2008) consa-cré au même sujet, dans un contexte totalement différent.

Arthur TibesarCellule EURES de l’ADEM

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Les cahiers transfrontaliers d’EURES Luxembourg

Il faut tenir compte de la fermeture des entreprises durant les congés de Noël et de janvier ainsi que, dans une moin-dre mesure, des congés exceptionnels pour intempéries dans la construction.

Un autre phénomène, plus marginal, joue aussi dans le secteur dominant de la construction, à savoir le fait que des budgets soient épuisés en fin d’année, ce qui n’est pas le cas de tous les secteurs,

l’horeca par exemple. Mais l’élément explicatif majeur reste la diminution du nombre de chantiers en hiver. Il faut aussi tenir compte des congés collectifs, tant en hiver qu’en été.

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

Moyenne 6 096 6 501 6 521 7135 7 884 8 710 9 805 10 944 11 084

Variation +675 +405 +20 +614 +749 +826 +1 095 +1 139 +140

Tableau 1 : L’augmentation et la variation moyennes du nombre de travailleurs intérimaires

Source : IGSS - Calculs : F. Clément

Ceci dit, même si le nombre de tra-vailleurs intérimaires n’a cessé d’aug-menter, l’intensité de cette augmenta-tion avait tendance à se réduire d’année en année jusqu’en 2002, comme le mon-tre le tableau 1.

On constate, en effet, que l’augmenta-tion moyenne par année du nombre de travailleurs a fléchi de 2000 à 2002, ainsi que le montrent également les chiffres calculés sur base d’une moyenne annuel-le, présentés au tableau 1. On constate que le même phénomène s’est produit en 2008.

La question se pose de savoir comment il est possible d’expliquer ce phénomène.

Dans l’état actuel des choses, quatre ex-plications peuvent être avancées. Tout d’abord, on peut imaginer que les entre-prises aient stabilisé le noyau de leurs salariés, ce qui peut expliquer une baisse du recours à l’intérim.

Une deuxième hypothèse est celle de la pénurie générale de main-d’oeuvre sur le marché luxembourgeois ; en paral-lèle, on a constaté une amélioration de la conjoncture dans les régions limitrophes du Luxembourg ces dernières années : les conditions d’attrait de la main-d’oeuvre au Luxembourg auraient pu alors baisser durant un temps limité.

On peut émettre aussi une troisième hy-pothèse selon laquelle les systèmes de production des entreprises ont changé, si bien qu’elles travaillent « just in time » ; la flexibilité des entreprises, accen-tuée par la loi de 1994 sur le travail in-térimaire, aurait atteint ainsi un certain sommet expliquant une diminution du recours à l’intérim.

On peut enfin et surtout avancer aussi que cette inflexion était le signe d’un ralentissement de l’activité économique en général. Il faut en effet savoir que le travail intérimaire constitue un excellent indicateur pour la tendance générale de l’économie. Un accroissement du travail intérimaire indique le plus souvent le signe d’une reprise économique et un ralentissement du travail intérimaire constitue le signe d’un certain repli éco-nomique. Or, en 2002, le Luxembourg s’est réellement retrouvé dans une situa-tion de repli économique et de difficul-tés sur le marché classique de l’emploi. Le ralentissement du nombre de tra-vailleurs intérimaires de 2000 à 2002 a visiblement été l’indicateur précurseur du repli.

Les chiffres de 2008 expriment le même phénomène. N’oublions pas en effet que c’est à l’automne 2008 que remonte le déclenchement de la crise économique qui sévit actuellement.

Cet effet de baromètre ne doit pas non plus être surestimé. En effet, les fonc-tions de l’intérim évoluent considérable-ment, son rôle change, de même que les raisons à son recours.

D’autres logiques apparaissent. Le re-cours à l’intérim est permanent ; il se focalise souvent sur des compétences et des qualifications absentes sur le mar-ché local.

Comme nous l’indiquions plus haut, l’intensité de l’augmentation du nom-bre moyen de travailleurs intérimaires a fléchi depuis le début de la période étu-diée, sauf en 2003.

Le retour à la hausse qui a suivi a pu tout autant montrer des signes avant-cou-reurs de la reprise qui s’annoncera en 2004, essentiellement dans le secteur financier et dans celui de l’horeca, tou-jours dynamiques pour l’intérim.

Nos chiffres s’arrêtent en 2008 car ceux de 2009 ne sont pas encore totalement complétés. Néanmoins, nous verrons plus loin que l’intérim souffre de la crise actuelle.

Des hauts et des bas

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Les cahiers transfrontaliers d’EURES Luxembourg

Belges Allemands Français Luxembourgeois Autres

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008%

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Il est intéressant de vérifier si le mar-ché luxembourgeois du travail intéri-maire se comporte comme le marché classique, à savoir comme un marché accueillant beaucoup de travailleurs frontaliers. Toutefois, avant d’aborder la différenciation entre les notions de rési-dents et de frontaliers, nous allons jeter un coup d’œil sur les nationalités de ces travailleurs. Ainsi que nous le voyons sur le graphique 2, les travailleurs inté-rimaires de nationalité française sont particulièrement nombreux. Les na-tionaux en revanche le sont beaucoup moins.

Nous présentons au tableau 2 et au graphique 3 les pourcentages des natio-nalités représentées, pour chacune des années considérées, sur le marché du travail intérimaire.

Nous constatons que les travailleurs de nationalité française sont les plus nom-breux sur le marché du travail intéri-maire au Luxembourg. Leur proportion, même si elle a tendance à s’affaiblir sur les années étudiées, reste considérable.

Les Français sont suivis par les Belges qui restent sur le marché en proportion quasi constante, puis par les Luxem-bourgeois en stabilisation et enfin par les Allemands, faiblement représentés, mais en nette augmentation sur la pé-riode de référence. Les travailleurs inté-rimaires d’autres nationalités que celles

mentionnées ne cessent quant à eux d’augmenter. Il nous faut signaler que ces travailleurs possèdent essentielle-ment des nationalités d’autres pays de l’Union Européenne. Il s’agit surtout des nationalités portugaise et italienne.

Les nationalités des travailleurs intérimaires

Graphique 2 : L’évolution du nombre de travailleurs intérimaires par nationalité

Source : IGSS

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2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

Belges 7,6% 7,7% 7,9% 7,7% 8,0% 8,0% 7,4% 7,3% 7,1%

Allemands 1,1% 1,0% 1,1% 1,6% 1,8% 2,6% 3,4% 4,0% 4,0%Français 70,0% 69,5% 69,4% 69,4% 68,3% 66,0% 65,8% 66,0% 63,3%Luxemb. 3,4% 2,8% 2,4% 1,9% 1,9% 2,0% 2,0% 2,0% 2,2%Autres 17,9% 19,0% 19,2% 19,4% 20,0% 21,4% 21,4% 20,7% 23,4%

Tableau 2 : L’évolution des proportions moyennes des nationalités des travailleurs intérimaires

Source : IGSS - Calculs : F. Clément

Graphique 3 : L’évolution des proportions moyennes des nationalités des travailleurs intérimaires

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Les cahiers transfrontaliers d’EURES Luxembourg

Les proportions de non-Luxembourgeois sur le marché de l’intérim posent bien entendu des questions. Comment les expliquer? Des raisons, déjà anciennes, mais toujours d’actualité, peuvent être avancées. Il n’est jamais inutile de les rappeler afin d’avoir une bonne compré-hension du fonctionnement de l’intérim au Luxembourg.

En ce qui concerne les frontaliers de nationalité française, leur proportion énorme s’explique tout naturellement par des raisons historiques. Chacun sait que la Région Lorraine a particulière-ment souffert du chômage ces derniè-res années, ce qui explique un afflux de Lorrains vers des postes intérimaires disponibles dans le pays voisin qu’est le Luxembourg. Le système du chômage en France est aussi à prendre en considéra-tion : les prestations de chômage y deve-naient rapidement dégressives jusqu’en juillet 2002 et étaient de nature à pous-ser les personnes vers des postes intéri-maires au Luxembourg.

En ce qui concerne les frontaliers de nationalité belge, à présent, leur nom-bre, assez réduit, peut s’expliquer par la bonne tenue de l’économie en général en province de Luxembourg mais aussi parce que, contrairement à la France, la durée d’octroi des prestations de chô-mage est moins incitante à la recherche d’un emploi, même intérimaire.

La plus faible proportion de frontaliers de nationalité allemande s’explique par l’organisation même du travail intéri-maire en Allemagne. Là, les travailleurs sont attachés à l’entreprise de travail intérimaire qui continue de les rémuné-rer même lorsqu’elle ne les envoie pas effectuer leurs contrats de mission dans une entreprise ou l’autre. En Allemagne, le travailleur intérimaire dispose donc d’une espèce de sécurité d’emploi ren-forcée par rapport au Luxembourg. Tou-tefois, le système national d’intérim en Allemagne continue son évolution et ses effets seront à surveiller en temps venu.Il faut aussi remarquer le véritable bond représenté par les frontaliers de nationa-lité allemande à partir de 2003.

Il est très clair que l’importance de la crise économique en Allemagne est à l’origine de cette forte hausse.

Il faut mentionner l’augmentation du nombre de banques allemandes qui se sont installées au Luxembourg. Ces ins-titutions financières peuvent probable-ment avoir une tendance naturelle à em-baucher des intérimaires allemands.

Les spécialistes de l’intérim relèvent aussi la présence en Allemagne de qua-lifications non forcément présentes au Luxembourg, ce qui est un facteur expli-catif supplémentaire. Il faut prendre en compte aussi l’implantation de nouvel-les agences d’intérim à la frontière alle-mande, dans les villes d’Echternach, de Remich et de Wasserbillig.

Il est intéressant de relever la proportion de travailleurs frontaliers étant luxem-bourgeois de nationalité. Certes, celle-ci représente un nombre limité de person-nes, mais le phénomène est intéressant à relever puisqu’il permet de consta-ter que des travailleurs de nationalité luxembourgeoise deviennent des fron-taliers dans leur propre pays.

Il s’agit d’un phénomène de plus en plus visible sur le marché du travail classique également et que l’on peut expliquer par le fait que des Luxembourgeois souhai-tent habiter à l’extérieur de leurs frontiè-res en raison des prix élevés de l’immobi-lier, des locations, des terrains dans leur propre pays...

Ce phénomène a connu, sur l’ensemble de la période considérée, une certaine augmentation. Le bond a été important surtout en 2003 et en 2004.

Indépendamment des raisons spécifi-ques à chacune des nationalités reprises ici, il existe des facteurs explicatifs com-muns. Le premier est bien entendu le chômage. Le travail intérimaire se nour-rit beaucoup du chômage, d’autant plus qu’il représente pour les travailleurs in-térimaires un genre d’avantage psycho-logique consistant en un espoir d’être engagé par l’entreprise dans laquelle ils ont effectué leur contrat de mission ; c’est là un deuxième facteur.

Relevons aussi l’attrait des prestations familiales particulièrement généreuses. Enfin, quatrième et dernier facteur qui ne surprendra personne : l’attractivité des salaires au Luxembourg, y compris

dans le domaine du travail intérimaire. Il en va de même des multiples avantages octroyés aux travailleurs intérimaires par la loi du 19 mai 1994, comme, par exem-ple, les tickets restaurants.

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Les cahiers transfrontaliers d’EURES Luxembourg

Travailleurs intérimaires : résidents et frontaliers

Les entreprises ayant recours à des intérimaires

Les chiffres communiqués dans le tableau 2 ne font pas la dif-férence entre les travailleurs in-térimaires frontaliers et les tra-vailleurs intérimaires résidents. Les deux y sont mélangés. Afin de mieux envisager la manière dont se comporte le marché du travail intérimaire au Luxem-bourg, nous devons faire appel à ces notions.

Les données nécessaires à une analyse de ce phénomène sont disponibles depuis le premier semestre de 2001 et figurent au tableau 3.

La proportion entre résidents et frontaliers a été franchement constante de 2001 à 2007. En 2008, en revanche, les résidents ont connu un certain sursaut par rapport à toute la période passée. Peut-être faut-il y voir le signe, sous la pression de la crise, d’un changement de mentalité de la population résidente, à pré-sent plus disposée à accepter des emplois intérimaires qu’aupara-vant.

On constate au tableau 4 et au graphi-que 4 que c’est au Luxembourg même que se trouvent principalement les en-treprises recourant à des travailleurs in-térimaires. Depuis 2000, les entreprises situées hors du Luxembourg et recou-rant à des intérimaires ont toutefois for-tement augmenté en nombre.

Par la procédure du détachement, on peut trouver des cas de travailleurs in-térimaires habitant, par exemple la Belgique, s’inscrivant dans une agence de travail intérimaire au Luxembourg puis allant exercer leur mission en dé-tachement en France. C’est un phéno-mène courant puisque des entreprises situées hors du Luxembourg ont recours à des travailleurs intérimaires inscrits au Luxembourg.

Sur la période observée, on constate au graphique 5 que le phénomène du dé-

tachement est en augmentation. Cette évolution rencontre la logique du coût patronal qui permet d’expliquer que des entreprises situées en dehors du Luxem-bourg viennent chercher des travailleurs intérimaires dans ce pays où le coût pa-tronal est moins élevé. L’amplification du phénomène du dé-tachement peut s’expliquer par une décision rendue par le conseil supérieur des assurances sociales le 29 novembre 2001.

Il s’agissait de juger d’une affaire oppo-sant le centre commun de la sécurité sociale et la société Creyf’s interim. Le premier acteur contestait le fait que soient détachés à l’étranger des tra-vailleurs intérimaires inscrits au Luxem-bourg, provenant d’un autre pays, mais affiliés à la sécurité sociale luxembour-geoise. Etaient visés ici un certain nom-bre de travailleurs intérimaires résidant

en France, détachés ensuite par la so-ciété Creyf’s domiciliée au Luxembourg, auprès d’une chocolaterie située en Alle-magne. La juridiction, sur base du droit national et européen, a donné raison à Creyf’s interim.

Sur l’ensemble de l’année 2002, 7% des travailleurs intérimaires ont été déta-chés dans un pays étranger. La propor-tion est montée à 11,1% en 2003, à 14,2 % en 2004, à 17,0% en 2005 pour atteindre ensuite 19,9% en 2006, 21,3% en 2007 et 22,1% en 2008. La progression a donc été constante. A l’heure où nous écrivons ces lignes, si cette augmentation se vérifiait, les intérimaires détachés devraient avoir atteint la barre des 25%, soit du quart des effectifs.

Tableau 3 : Les proportions moyennes de résidents et de frontaliers, toutes nationalités confondues

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Frontaliers Résidents

2e sem. 2001 79,1% 20,9%

2002 78,8% 21,2%

2003 79,8% 20,2%

2004 79,5% 20,5%

2005 78,7% 21,3%

2006 79,0% 21,0%

2007 79,0% 21,0%

2008 77,8% 22,2%

Domicile 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

Luxembourg 88,1% 86,8% 83,2% 79,1% 73,6% 70,5% 68,3% 66,3% 65,4%

Ailleurs 11,9% 13,2% 16,8% 20,9% 26,4% 29,5% 31,7% 33,7% 34,6%

Tableau 4 : L’évolution des proportions moyennes du domiciledes entreprises utilisatrices de travailleurs intérimaires

Source : IGSS - Calculs : F. Clément

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Les cahiers transfrontaliers d’EURES Luxembourg

Il est connu que des variations saisonniè-res ont une forte influence sur le recours par les entreprises au travail intérimaire. Les évolutions de la conjoncture écono-mique exercent également une influence sur le recours au travail intérimaire. Ainsi la crise financière et économique qui s’est déclenchée au cours du dernier trimestre de l’année 2008 a eu un fort impact sur l’emploi intérimaire au Luxembourg, de même que sur l’emploi en général.

Le taux de croissance du PIB est devenu négatif au cours du dernier trimestre 2008 et a baissé de – 3,1% en comparaison avec le trimestre précédent. Principalement le

secteur industriel, les services financiers, les services aux entreprises, ainsi que le secteur du commerce, du transport et des communications ont été affectés. Le taux de croissance du PIB pour 2008 est estimé à 0%, pour 2009 à - 3,9% et il devrait être de 2,1% en 2010 selon le STATEC.

La diminution du travail intérimaire concerne tous les grands secteurs d’acti-vité recourant à l’emploi intérimaire. Au cours du premier trimestre de 2009, le travail intérimaire a diminué de - 28% en comparaison avec le premier trimestre de 2008, selon le STATEC. Cette diminution a eu un impact sur l’évolution de l’emploi

intérieur. La chute de l’emploi intérimaire a ainsi diminué la progression de l’emploi de 0,8% au cours du premier semestre 2009. Sans cette chute dans le travail inté-rimaire, la hausse de l’emploi aurait été de 3,5% au lieu de 2,7%. Le taux de chômage au Luxembourg n’est en revanche pas véri-tablement influencé par la diminution du recours au travail intérimaire étant donné la forte proportion de travailleurs fronta-liers dans le travail temporaire.

Les secteurs où le travail intérimaire a été le plus réduit ont été l’industrie et la construction, qui occupent également le plus grand nombre de travailleurs intéri-

La crise économique et le travail intérimaire

Graphique 5 : La proportion de travailleurs intérimaires détachés de 2002 à 2008 (en %)

Source : IGSS

2002 2003 2004 2005 2006 2007 20080

5

10

15

20

25

Graphique 4 : L’évolution du nombre d’entreprises utilisatrices de travailleurs intérimaires

Source : IGSS

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 20080

102030405060708090

100%

Luxembourg Ailleurs

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mars / avril 57

Les cahiers transfrontaliers d’EURES Luxembourg

Ont collaboré à ce numéro :

Franz Clément et Adrien Thomas (CRD EURES Luxembourg)Arthur Tibesar et Fabienne Jacquet (Cellule EURES de l’ADEM)

Avec le soutien financier du programme EURES de l’Union Européenne (europa.eu.int/eures)

EURES Luxembourg

Une collaboration ADEM - CEPS/INSTEADRue Bender, 1 • L-1229 LuxembourgTél : 00 352 247 85 478 FAX : 00 352 26 19 08 [email protected]

CRD EURES Luxembourg

BP 48 • L-4501 DifferdangeTél : 00 352 58 58 55 900FAX : 00 352 58 55 [email protected]

maires. Selon le STATEC, la baisse du re-cours au travail intérimaire dans ces sec-teurs a été proche de 50% sur un an. Dans le secteur industriel, la dégradation de la conjoncture économique a été nette. Les chiffres du STATEC indiquent une dimi-nution de la production dans le secteur industriel depuis le deuxième trimestre 2008 (surtout l’industrie lourde et les producteurs de composants pour l’indus-trie automobile). La tendance à la baisse de la production industrielle a été arrêtée au troisième trimestre 2009 (+ 3,4%) en raison notamment de la fin du processus de déstockage, même si la production est encore nettement moins élevée qu’avant la crise. Selon le STATEC, le secteur des services marchands a réduit le nombre de tra-vailleurs intérimaires de 30%, dont les services financiers qui ont réduit le nom-bre de travailleurs intérimaires de 26%

aux premier et deuxième trimestres 2009. Dans le secteur financier, l’emploi diminue de façon générale. Au cours des trois premiers trimestres de 2009, en moyenne 240 personnes ont été concer-nées par les suppressions de postes dans le domaine bancaire selon le STATEC. Les anticipations d’embauches des entrepri-ses du secteur ont été en régression. Des projets d’investissement ont été annulés et les coûts réduits. Au cours de l’année 2009, les dépenses de personnel dans le secteur bancaire ont diminué de – 0,5% par rapport à 2008. Les contrats à durée déterminée ne sont souvent pas renou-velés et les banques n’auraient plus que rarement recours à des travailleurs intéri-maires.

Avec l’amélioration graduelle de la situa-tion économique au Luxembourg, le re-cours au travail intérimaire devrait à nou-veau augmenter.

En France en tout cas, les chiffres de l’intérim du troisième trimestre 2009 indiquent un rebond du nombre de tra-vailleurs intérimaires après quatre tri-mestres de très fortes baisses (voir DARES, « L’emploi intérimaire au troisième 2009 : l’intérim rebondit nettement. », Premiè-res informations, premières synthèses, décembre 2009).

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mars / avril 58

LES CONDITIONS DE VIEET DE TRAVAIL

DANS LA GRANDE RÉGION

LES PARAMÈTRES SOCIAUX

LE CALCUL FISCAL

www.eureslux.orgCliquez sur...

pour trouver de nombreuses publications etdes renseignements utiles sur ...

EURES LuxembourgUne collaboration ADEM-CEPS/[email protected]@ceps.luec.europa.eu/eures/

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mars / avril 59

Mobilité et urbanisme

Selon l’enquête Regus BusinessTracker, à laquelle 11.000 personnes ont participé dans 13 pays différents, un employé ou un cadre met, en moyenne, un peu plus de 30 minutes pour se rendre au bureau (aller simple). Parmi les contacts interrogés en Europe, les partici-pants belges et luxembourgeois sont ceux qui mettent le plus de temps pour se rendre sur leur lieu de travail, avec une moyenne de 37 minutes. Dans le top 3 du classement européen arrivent ensuite les Allemands, puis les Français, avec des moyennes respectives de 33 et 31 minutes.

Au cours des deux dernières années, près d’un travailleur sur cinq déclare avoir déjà pensé à quitter son emploi à cause des longs temps de trajet pour s’y rendre. Au Luxembourg et en Bel-gique, le pourcentage atteint 15 % des personnes interrogées. Et plus le temps de parcours est long, plus le pourcentage augmente :

pour ceux qui passent plus d’une heure par jour dans leur voiture ou qui empruntent les transports en commun pour se rendre au bureau, 39 % d’entre eux déclarent avoir déjà réfléchi à trouver un autre travail. Pour les Luxembourgeois et les Belges interrogés, ce pourcentage augmente encore, pour atteindre 44 %.

« Grâce à cette enquête, on peut noter qu’il est urgent de revoir complètement notre manière de travailler et tous les flux de circulation des activités liées au travail. Dans le cas contraire, on risque de voir beaucoup d’entreprises perdre des employés de talent uniquement pour des raisons liées à la durée des déplace-ments vers leur bureau », explique Eduard Schaepman, directeur général de Regus Benelux.www.regus.lu

Le Luxembourgeois et le Belge mettent en moyenne 37 minutes pour se rendre au bureau

ChineInde

BeluxAllemagne

MexiqueFrance

Royaume-UniAfrique du Sud

Pays-BasAustralieEspagne

Etats-UnisCanada

Moyenne internationale

Durée de trajet (aller simple ; en minutes)

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45

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Mobilité et urbanisme

Le 16 décembre 2009, le bourgmes-tre de la Ville de Luxembourg, Paul Helminger, et le premier échevin en charge de la mobilité, François Bausch, ont signé une convention avec BGL BNP Paribas, représentée par Thierry Schuman, membre du Comité de direction, et Roby Thill, directeur Facility Management, pour l’installation d’une station vel’oh! sur le territoire de la banque au Kirchberg. La banque prendra entièrement en charge la mise en place de cette station.

Cette initiative constitue le premier pas d’une collaboration étroite avec une entreprise im-plantée sur le territoire de la Ville pour élargir et appliquer encore davantage le concept de mobi-lité douce dans la capitale. Cette démarche s’inscrit pleinement dans le cadre des nombreuses initiatives prises par BGL BNP Paribas en vue de promouvoir le développement durable et de renforcer son engagement dans le domaine de la responsabilité

sociétale et environnementale. En s’unissant à la Ville de Luxem-bourg avec l’implantation d’une station vel’oh! sur son terrain, la banque souligne sa volonté d’agir concrètement et poursuit ses efforts en matière de réduction de son empreinte écologique et en matière de promotion de la santé de ses collaborateurs sur le lieu de travail. « Ce fut, pour notre banque, une décision tout à fait naturelle que de participer à ce projet précurseur. Cette ini-tiative correspond au respect de l’environnement promu depuis longtemps au sein de la banque et permet d’offrir des solutions simples, avec un effet immédiat, tout en renforçant des voies de mobilité douce qui, demain, feront partie de notre vie quotidienne », explique Thierry Schuman.

Et François Bausch de conclu-re : « Nous sommes confiants que ce projet trouvera des échos très positifs auprès des employés et clients de BGL BNP Paribas et qu’il

réveillera l’intérêt d’autres entre-prises dans la capitale, également soucieuses de contribuer à la pro-tection de l’environnement par le biais de ce moyen de transport écologique, flexible et simple ».

Une station vel’oh! au printempsSignature d’une convention entre la Ville de Luxembourg et BGL BNP Paribas

De g. à dr. : Roby Thill, directeur Facility Management de la BGL BNP Paribas, Thierry Schuman, membre du Comité de direction de la BGL BNP Paribas, Paul Helminger, bourgmestre de la Ville de Luxembourg, et François Bausch, premier échevin en charge de la mobilité.

Photo-BGL BNP Paribas

Dans le cadre du plan pluriannuel de la mise en pratique du concept vélo, la Ville de Luxembourg a mis en place, en novembre 2009, la vélo-route 6 qui relie le quartier de Gasperich à la Gare et à la Ville-Haute sur une longueur de 3,2 km. Le réseau sur le territoire de la Ville de Luxembourg compte environ 132 km d’itinéraires cyclables qui permettent une circulation aisée à bicyclette entre, d’une part, les quartiers tels le Limpertsberg, Rol-lingergrund, Mühlenbach, Belair, Merl, Bonnevoie, Gasperich et Hol-

lerich et, d’autre part, le Centre-ville et le quartier de la Gare.

Dans le courant de cette année, le réseau continuera son expansion avec 3 nouvelles vé-los-routes reliant entre autres Merl, Hollerich et le Grund. Avec la mise en œuvre de l’ascenseur menant du Pfaffenthal à la Ville-Haute fin 2010, un nouvel itinéraire cyclable fera la connexion entre le quartier Neudorf et la côte d’Eich (Place Dargent), en passant par les quartiers de Clausen et du Pfaffenthal. www.vdl.lu

Le vélo dans Luxembourg-Ville

Photo - Alain Wemers

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Mobilité et urbanisme

De g. à dr : Rémy Jacob, directeur général de la Stratégie de la BEI, François Bausch, premier échevin en charge de la mobilité, Paul Helminger, bourgmestre de la Ville de Luxembourg et Michel Grilli, directeur des Ressources humaines de la BEI.

Le 29 janvier dernier, Paul Helminger, bourgmestre de la Ville de Luxem-bourg et François Bausch, premier échevin en charge de la mobilité, ont signé une convention avec la BEI, représentée par Rémy Jacob, direc-teur général de la Stratégie, et Mi-chel Grilli, directeur des Ressources humaines, portant sur l’acquisition d’une Jobkaart pour les employés de l’institution européenne.

Ainsi, depuis le 1er février, les employés de la BEI profitent librement du réseau des autobus de la Ville de Luxembourg sur tout le territoire de la capitale. « Avec cette approche, nous souhaitons encourager les personnes qui, pour leurs tâches professionnelles ha-bituelles, n’ont pas besoin de leur voiture en permanence, à opter pour les transports publics et à découvrir

ainsi les nombreux avantages de ce moyen de transport alternatif tout en adoptant un comportement plus respectueux de l’environnement », explique François Bausch.

Pour la BEI, dont la lutte contre le changement climatique figure parmi ses priorités d’action, opter pour la Jobkaart traduit en interne également ses engagements externes. Lors de la signature, Rémy Jacob a souligné que cette décision intervient dans le cadre de la mise en œuvre par la BEI de son Programme de Responsabilité Sociale et Envi-ronnementale. Et de noter, qu’ « au travers de ce partenariat avec la Ville, nous incitons notre staff à utiliser de façon régulière les transports en commun. Si quelque 10 % profitent de la Jobkaart, la BEI atteint son objectif de réduire les émissions

de CO2 de quelque 170 tonnes par an ». L’initiative concerne les 1.700 membres du personnel du Groupe BEI localisés à Luxembourg.

Depuis son lancement en 2007, cette initiative a éveillé l’intérêt de nombreuses entreprises implan-tées sur le territoire de la Ville.

Photo-M. Fischbach

JobkaartPartenariat entre la Ville et la Banque Européenne d’Investissement (BEI)

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Mobilité et urbanisme

Bénéficiant d’une expérience de 60 ans dans le domaine du trans-port et du tourisme, Sales-Lentz propose des solutions de trans-port pour chaque occasion tout en garantissant une consultation compétente et professionnelle. Les véhicules de la flotte répondent non seulement aux derniers stan-dards de sécurité mais également à des critères écologiques. Outre, Sales-Lentz attribue une grande importance au confort.

Le bus, un moyen de transport sûrSelon des études récentes, le bus est le plus sûr de tous les moyens de transport. Afin de garantir un maximum de sécurité aux passa-gers, Sales-Lentz assure que les autocars répondent aux plus hauts standards techniques. Ainsi, les cars sont soumis avant chaque départ à un contrôle technique dans les ateliers de l’entreprise. Le chauffeur vérifie à son tour que le bus se trouve dans un état im-peccable. Poursuivant l’objectif de

se familiariser de manière conti-nue avec les dernières nouveau-tés de la technologie, les chauf-feurs de l’entreprise participent régulièrement à des formations internes. Outre, ils suivent des for-mations au Centre de formations pour Conducteurs à Colmar-Berg où ils apprennent à maîtriser les conditions météorologiques diffi-ciles et des situations dangereu-ses. Tous les bus sont équipés des meilleurs systèmes de sécurité.

Protection de l’environnementEn choisissant le bus comme moyen de transport, votre entre-prise contribue activement à la protection de l’environnement. Se basant sur une philosophie éco-logique, Sales-Lentz fut en effet la première entreprise en Europe à acquérir 6 bus hybrides de type Volvo 7700 pauvres en émissions et économes. En outre, Sales-Lentz dispose de 25 véhicules Merce-des Sprinter dotés de la fonction ECO Start permettant de diminuer

la consommation de carburant jusqu’à 20 %. Ainsi, Sales-Lentz a atteint, en 2009, l’objectif visé de réduire la consommation de carburant de 30 %.

Confort de haut niveauGrâce à un design très attrayant ainsi qu’à un équipement moder-ne et élégant, les autocars Sales-Lentz garantissent un maximum de confort. L’équipement standard des autocars comprend une chaîne audio et DVD MMP permettant l’enregistrement de 30 films et de 2.000 titres de musique en hau-te qualité digitale. Le Gala Vision, véhicule phare de Sales-Lentz, ac-cueille les voyageurs avec un coin bistrot qui invite à savourer une bière ou un café. Tous les véhi-cules offrent d’ailleurs un maxi-mum d’espace pour les jambes. Pour les voyages d’affaires, Sales-Lentz recommande son Business Vision, une camionnette de luxe qui combine la fonctionnalité d’un bureau moderne avec le luxe d’un autocar.

Compétence et professionnalitéVoyage en bus, excursion du per-sonnel, transfert vers un événe-ment ou shuttle-service P&R, Sa-les-Lentz offre des solutions de transport individuelles adaptées aux besoins de chaque entreprise. L’équipe du département location bus offre une prise en charge per-sonnelle et un suivi rapide et ef-ficace des demandes, tout en ga-rantissant des solutions flexibles sur mesure à prix avantageux. Afin de choisir le véhicule répondant au mieux à leurs exigences et be-soins personnels, les clients sont les bienvenus à visiter le parc de véhicules Sales-Lentz à Bascharage. La brochure spéciale Une nouvelle dimension du voyage en autocar propose un aperçu de la flotte Sa-les-Lentz. Pour obtenir cette bro-chure ainsi que pour recevoir plus d’informations, veuillez contacter le département location bus au numéro de téléphone 266 511 ou via [email protected]

www.sales-lentz.lu

Des solutions de transport sur mesureSales-Lentz propose aux entreprises une consultation compétente et des solutions de transport pour chaque occasion.

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Mobilité et urbanisme

Avec l’avènement des technologies de l’information et de la commu-nication et notamment les solu-tions mobiles pour le transport, l’usager veut aller partout, à tout moment, et le plus vite possible. Des solutions de transport alterna-tives sont donc en développement comme : les transports à la demande :

système de transports collec-tifs terrestres, activés seule-ment à la demande, visant à améliorer l’accès aux trans-ports dans le temps (horaires à la carte) et dans l’espace (jusqu’au porte-à-porte) ;

le covoiturage dynamique ou carpooling : solution de transport alternative permet-tant d’augmenter le taux de remplissage des véhicules et d’optimiser les dessertes. Il vise à apporter une plus grande souplesse dans l’utilisation du service, dont les principales propriétés sont : le temps réel et l’optimisation des trajets. En effet, l’utilisateur souhai-tant effectuer un trajet en co-voiturage contacte le service quelques minutes seulement avant son départ, et le ser-vice doit pouvoir trouver en temps réel l’automobiliste le plus adapté qui sera en me-sure d’offrir le covoiturage souhaité sur l’itinéraire choisi. Des solutions sont encore au

stade expérimental dans le monde, cependant, des freins existent tels que les aspects législatifs, de responsabilité et d’assurances, d’acceptabilité sociale ou encore de fiscalité et de rémunération.

L’autopartage ou carsharing : système qui consiste à mettre un véhicule à la disposition de l’automobiliste pour un besoin spécifique et limité dans le temps. Ce même véhicule est ainsi utilisé par plusieurs person-nes ! L’autopartage présente un système de partage à l’image de ce qui existe pour la mise à disposition de bicyclettes à Luxembourg-Ville via le système Vel’oh. La mise en place d’un tel produit sur le marché nécessite une interaction avec les autori-tés publiques, notamment pour la réservation d’espaces de par-kings dédiés à ces véhicules et ce, à des endroits utiles tant d’un point de vue de l’usager que de l’entité organisant le transport au niveau des communes.

Tous ces modes de trans-port peuvent effectivement s’ap-pliquer pour le Luxembourg et à l’espace géographique de la Gran-de Région. Leur efficacité écono-mique va dépendre de la densité des populations demandeuses, de

l’organisation des villes et des ré-seaux de transport associés, ainsi que des moyens et méthodes uti-lisés pour les mettre en place.

Ces modes de transport, associés aux technologies de l’in-formation de type GPS, smart GSM et logiciels d’optimisation de tra-jets se positionnent comme des solutions viables. Ils répondent efficacement aux nouvelles de-mandes de mobilité en offrant un confort de qualité, une précision satisfaisante des horaires ainsi qu’une meilleure utilisation des moyens de transport existants, tout en participant à l’effort ci-toyen de limitation des nuisances urbaines telles que gaz à effet de serre, bruit ou encore engorgement des parkings.

Une partie importante des recherches actuelles du CRP

Henri Tudor porte sur l’innovation autour de ces modes de transport émergents, via la réalisation de travaux de recherche autour de la thématique de la Green eMo-bility. L’exemple phare d’une telle implication est l’initiative Carlink : une plate-forme permettant de développer de nouveaux services liés à la mobilité tout en utilisant des données géolocalisées. Dans le cadre de cette initiative, un moteur de recherche d’itinérai-res multimodaux en temps réel a ainsi pu être développé. Carlink a récemment été renforcée par d’autres travaux au sein du projet européen WiSafeCar, dans lequel le CRP Henri Tudor se concentre sur le développement des solu-tions de carpooling dynamique, et visant à enrichir les services autour de la plate-forme de ser-vices Carlink.

Dr Djamel KhadraouiMobility Program Manager

CRP Henri [email protected]

Vers de nouveaux modes de transport pour une meilleure mobilité quotidienneLes embouteillages, le coût lié au transport, les difficultés de stationnement et les nuisances urbaines et écologiques sont des facteurs contraignants qui poussent à développer de nouvelles formes de transport adaptées aux nouveaux besoins des utilisateurs.

Une partie importante des recherches actuelles du CRP Henri Tudor porte sur l’innovation

autour de ces modes de transport émergents, via la réalisation de travaux de recherche autour de la

thématique de la Green eMobility

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Mobilité et urbanisme

En se plaçant dans une perspec-tive historique, on constate que la loi de 2004 qui a remplacé la loi modifiée du 12 juin 1937 concernant l’aménagement des villes et autres agglomérations importantes a introduit un chan-gement radical de la philosophie en matière d’urbanisme. En ef-fet, alors que pour un projet de construction la réalisation d’un Plan d’Aménagement Particulier (PAP) constituait l’exception sous l’ancien régime, l’élaboration d’un PAP est devenu la règle avec le nouveau dispositif légal.

Si l’objectif de cette dé-marche était de mettre en place une politique d’aménagement du territoire plus cohérente et mieux structurée visant à éviter les excès du passé se traduisant notamment par un développement désordonné des agglomérations, ce cadre légal a toutefois généré des lourdeurs administratives massives. Le fait que d’autres procédures, notam-ment dans le domaine de la protec-tion de l’environnement, comme les législations sur la protection de la nature, l’évaluation des in-cidences sur l’environnement et les établissements classés, venant se greffer sur ou s’imbriquer dans celles relatives à l’aménagement du territoire, rend les procédures extrêmement complexes, longues, onéreuses et incertaines.

Sans vouloir mettre en cause les objectifs poursuivis par

chacune de ces procédures, l’ar-tisanat exige une simplification radicale de celles-ci qui se ma-térialise à travers une réduction importante des charges adminis-tratives et un raccourcissement notable des délais d’autorisation. Le dispositif légal actuel entrave gravement le développement des entreprises et détériore la compé-

titivité de l’économie nationale en sclérosant le fonctionnement de l’administration publique face aux défis posés par la globalisation. Ainsi, le Luxembourg risque fort de renoncer à un de ses tradi-tionnels avantages compétitifs, à savoir une plus grande réactivité administrative que celle des pays de taille.

Des simplifications administratives plus qu’indispensablesLe projet de loi prévoit une série de simplifications à plusieurs niveaux de la procédure. La principale me-

sure concerne les PAP, en ce sens que le nouveau texte distingue deux types, à savoir le PAP « quar-tier existant » et le PAP « nouveau quartier ». Si la procédure du se-cond s’apparente à la procédure actuellement en vigueur, tel n’est pas le cas pour le premier. En ce qui concerne le PAP « quartier existant », la commune prendra

l’initiative d’élaborer ce type de document pour les zones urbani-sées, de sorte qu’ultérieurement, l’initiateur d’un projet immobilier n’aura plus besoin de passer par cette étape. L’avantage essentiel réside en un gain de temps appré-ciable au niveau des procédures d’autorisation.

Le nouveau texte prévoit également d’instituer une cellule d’évaluation, appelée à émettre son avis au sujet des PAP qui lui sont soumis, alors que dans l’état actuel des choses la commission d’aménagement a pour mission d’aviser tant les projets d’aména-

gement généraux que les projets d’aménagement particuliers. Une division du travail entre la com-mission d’aménagement, qui ne rend plus son avis qu’en ce qui concerne les Projets d’Aménage-ment Généraux (PAG), et la cellule d’évaluation devrait permettre une instruction accélérée des dossiers.

Une autre modification a trait au droit de recours contre les votes provisoires et définitifs du PAP. Celui-ci est, d’après le projet de loi, limité aux personnes dispo-sant d’un intérêt direct, personnel et certain.

Une des modifications les plus substantielles au niveau de la procédure PAP concerne l’abo-lition de la possibilité d’introduire des réclamations contre le vote dé-finitif du conseil communal auprès du ministre. Cette modification permet de raccourcir sensiblement la durée de la procédure d’adoption du PAP. Par ailleurs, les droits des citoyens sont sauvegardés, alors qu’un recours en annulation est ouvert aux personnes disposant d’un intérêt direct, personnel et certain devant la juridiction ad-ministrative. De surcroît, il faut signaler que le PAP ne fait qu’exé-cuter le PAG.

Si pour l’artisanat la ré-forme de l’aménagement com-munal constitue un pas dans la bonne direction, il faut toutefois constater que celle-ci aurait pu

L’artisanat soutient la réforme de l’aménagement communalUn pas dans la bonne direction dans la lutte contre les effets paralysants des procédures d’autorisation. En mars 2009, le gouvernement avait mis sur les rails un projet de loi réformant la loi modifiée du 19 juillet 2004 concernant l’aménagement communal et le développement urbain. Le texte proposé répond avant tout à un souci de simplification de la procédure actuelle.

Si pour l’artisanat la réforme de l’aménagement communal constitue un pas dans la bonne direction, il faut toutefois constater que celle-ci aurait pu être

plus ambitieuse encore et que d’autres mesures urgentes restent en souffrance

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Mobilité et urbanisme

être plus ambitieuse encore et que d’autres mesures urgentes restent en souffrance.

Il faudrait aller plus loin dans la simplification des procéduresPremièrement, la simplification des procédures concerne exclu-sivement le cas de figure où des réclamations sont exprimées à l’égard d’un PAP. Or, en l’absence de telles réclamations, la procé-dure restera inchangée, situation à laquelle il faudrait remédier. L’arti-sanat plaide également en faveur d’une procédure accélérée pour des modifications ponctuelles du PAP. Deuxièmement, afin de résou-dre les problèmes qui pourraient se poser à l’égard d’un projet de construction donné à un stade pré-coce, il est estimé utile d’introduire dans la procédure d’approbation, après la prise de l’initiative d’un PAP, une « concertation préalable » entre toutes les parties concernées, à savoir la commune, la cellule d’évaluation et les initiateurs du projet. A travers le dialogue entre les partenaires précités les ques-tions et les difficultés susceptibles d’émerger pourraient trouver une

solution plus rapide qu’à travers la procédure traditionnelle lors de laquelle chaque intervenant ana-lyse le projet de son propre point de vue, nécessairement subjectif et unilatéral. Troisièmement, il est constaté que la législation actuelle prévoit une multitude de mécanis-mes ayant pour objet la protection des ressources naturelles. A titre d’exemple, on peut citer les études d’évaluation des incidences sur l’environnement naturel et hu-main prévues par la loi du 22 mai 2008, de même que celles du 29 mai 2009 et du 19 janvier 2004, ainsi que l’étude préparatoire en vue de l’élaboration d’un PAG. Cet arsenal d’instruments présente des garanties suffisantes pour as-surer une protection efficace de l’environnement. Dans ce contexte, le fait que le ministre ayant dans ses attributions l’environnement doive approuver tout projet de modification de la délimitation de la zone verte semble parfaitement superflu. Par conséquent, et dans le souci de réduire les charges ad-ministratives par l’élimination de doubles, voire de triples emplois, l’artisanat exige la suppression de l’approbation ministérielle.

D’une manière plus géné-rale, le guichet unique de l’urbanisme annoncé par le plan de conjoncture de mars 2009 jouera un rôle de toute première importance. Or, cette mesure n’a jusqu’à présent pas été réalisée. Un tel guichet simplifierait substantiellement les démarches administratives des acteurs de la construction qui n’auraient plus qu’un seul interlocuteur, de sorte que cet instrument revêt un carac-tère complémentaire à la réforme de la législation concernant l’amé-nagement communal.

Dans ce contexte, il faut également signaler l’importance de l’introduction, dans les procé-dures d’autorisation, du principe selon lequel « le silence de l’admi-nistration vaut accord ». En effet, l’Etat devra se donner les moyens pour pouvoir respecter les délais qu’il s’est imposés.

Norry DondelingerConseiller de direction

Membre du Comité de direction Chambre des Métiers

Photo - Alain Wemers

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mars / avril 66

Mobilité et urbanisme

L’objectif est de développer le plus efficacement des projets de coopération transfrontalière dans les domaines de la cohésion économique et sociale, des équi-pements culturels et sportifs, de la mobilité interne à l’aggloméra-tion transfrontalière, des services, de l’emploi, de l’habitat… Pour concrétiser cet accord, qui n’est pour l’instant qu’une déclaration d’intention, les représentants po-litiques des collectivités parties prenantes du futur GECT devront s’accorder sur la convention et les statuts de cet organisme.

La constitution d’un GECT est un processus long et complexe qui passe par plusieurs étapes, no-tamment celle de la recherche d’un consensus entre les futurs mem-bres sur le contenu de la démarche (quels projets en commun ?), celle du mode d’organisation et de fonc-tionnement de la structure (choix du partenariat, de l’organisation interne, des moyens financiers et humains).Ce nouvel outil au ser-vice de projets ambitieux induit que l’on prenne le temps d’une réflexion approfondie. A ce jour, des réunions techniques et politi-ques ont lieu de part et d’autre de la frontière afin de mener à bien ce travail de réflexion.

Qu’est qu’un GECT ?Une structure juridique créée par l’Union européenne, instituée par le Parlement et le Conseil euro-péens le 5 juillet 2006, et soute-nue par le Comité des régions de l’Union européenne, qui permet de rassembler des autorités publiques sur un territoire transfrontalier donné. L’objectif recherché est de réduire les obstacles et difficultés rencontrés au niveau des droits et procédures nationaux, lors de la gestion des actions de coopé-ration transfrontalières. Il ne se substitue pas aux outils existants (associations, conventions, GEIE) mais les complète.

Un GECT est doté de la personnalité juridique. Il dispose d’une organisation, d’un budget propre et peut passer des contrats, employer du personnel, acquérir des biens mobiliers et immobi-liers. D’un point de vue juridique, il est régi à la fois par le règlement communautaire n° 1082/2006 du Parlement européen et du Conseil du 5 juillet 2006 et par les dispositions contenues dans la convention et les statuts. Le droit subsidiaire qui s’applique est celui du pays dans lequel le siège est établi.

Il est ouvert à un très large partenariat car il peut être

formé entre des groupements de collectivités locales, régions, Etats, acteurs privés… Il permet ainsi des coopérations inédites entre Etats et collectivités sur des compétences communes comme en matière de santé (exemple du projet transfrontalier de Cerdagne et Capcir (1) ou de l’Eurométropole Lille- Kortrijk-Tournai, qui compte parmi les tout premiers GECT créés en Europe. Il a été constitué le 28 janvier 2008 entre la France et la Belgique afin de développer une métropole « polycentrique, triculturelle et binationale » au sein d’une aire de 3,5 millions d’habitants (2).

En Europe, plusieurs Etats se sont orientés vers la création d’un GECT ces dernières années, la plupart étant en cours de constitu-tion (3). Chaque GECT est unique et reflète les ambitions du territoire de référence. Parmi les instruments juridiques utilisés pour développer la coopération transfrontalière, il est certainement le plus innovant.

Ses principales missionsLe Groupement a pour missions d’assurer la représentation, la concertation politique et la coor-dination des partenaires du terri-toire transfrontalier de référence, de définir les stratégies et pro-

grammes d’actions transfronta-liers pour répondre aux besoins des habitants, de réaliser les projets transfrontaliers communs et de représenter le territoire vis-à-vis des instances tierces et notam-ment de l’Union européenne.

Le territoire de référence du futur GECT franco-luxem-bourgeois englobera les quatre communes luxembourgeoises d’Esch-sur-Alzette, Sanem, Mon-dercange et Schifflange, et côté français, tous les membres de la Communauté de Communes du Pays Haut Val d’Alzette.

La composition du GECTFont partie du GETC tous les membres du territoire trans-frontalier, autorités publiques aussi bien que partenaires pri-vés. Ainsi, dans le futur GECT fran-co-luxembourgeois,on comptera parmi les autorités et partenai-res prenant part au Groupement, l’Etat français et le Grand-Du-ché de Luxembourg (ministère de l’Intérieur), les communes luxembourgeoises précitées et la Communauté des Commu-nes du Pays Haut Val d’Alzette, la Région lorraine, les Conseils gé-néraux de Meurthe-et-Moselle et Moselle ; d’autres structures pourront être étroitement asso-

Le groupement européen de coopération territorialeLe nouvel outil européen de la coopération territoriale pour Alzette-BelvalDébut janvier, le Luxembourg et la France ont signé un accord aux termes duquel ils se sont engagés à créer, dans les mois à venir, un Groupement Européen de Coopération Territoriale (GECT) sur le territoire d’Alzette-Belval , une zone de 2.000 hectares située au nord de la Moselle et à cheval sur la frontière.

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Mobilité et urbanisme

ciées aux travaux du GECT telles que les Agences d’urbanisme, les Conseils en gestion de dévelop-pement durable, les Syndicats mixtes comme c’est le cas pour le GECT de Lille-Tournai.

Comment fonctionne le GECT ?Le règlement communautaire dé-finit les principes de fonctionne-ment et d’intervention communs à tous les groupements tels que le principe de subsidiarité, le mode paritaire, mais il laisse une large initiative aux membres du GECT pour définir les modes de fonc-tionnement les plus adaptés aux missions qu’ils se sont fixées.

La participation de tous les membres du territoire transfron-talier à ce futur GECT devrait faciliter

la réalisation de grands projets. Les axes de travail de la plate-forme transfrontalière, mobilité/trans-port, aménagement du territoire, développement économique, santé, culture devraient en être renforcés. Enfin, ce territoire transfrontalier de-vra construire son identité (site Web, logo, labellisation d’événements…), apporter des réponses en termes de projets, de levées d’obstacles juridi-ques et réglementaires dans tous les domaines de travail (transport/habitat…)

En conclusionIl n’est pas inconsidéré de pen-ser que les bénéfices attendus de cette nouvelle gouvernance devraient dépasser largement les investissements engagés. Cependant, le succès de la mise

Parmi les instruments juridiques utilisés pour développer la coopération transfrontalière, le GECT

est certainement le plus innovant

(1) L’hôpital transfrontalier de Cerdagne et Capcir entre les Pyrénées orientales et la Catalogne : http://hcerdanya.eu

(2) L’Eurométropole Lille-Kortrijk : www.cudl-lille.fr entre la France et la Belgique.

(3) Matriosca Adria-Alpe-Pannonia entre l’Autriche/Italie/Hongrie/Slovénie/Croatie : http://matriosca.net ; L’Euro-région Pro europa Viadrina : www.euro-region-viadrina.de entre la Pologne et l’Allemagne ; cf. les documents de la Mission Opérationnelle Transfron-talière (MOT) : [email protected] ; cf. Communautés de Communes du Pays Haut Val d’Alzette-André Parthenay, son président : www.ccphva.com

en œuvre d’un tel groupement dé-pendra aussi de l’attention portée aux populations. Pour cela, il est nécessaire de prendre le temps de mettre en place une réflexion qui s’appuie sur « une meilleure connaissance du vécu quotidien, des usages et besoins des peuples de la frontière », comme le défend Luc Gwiazdzinski, géographe, di-recteur de l’Agence d’urbanisme Lorraine Nord et de l’Association transfrontalière du Pôle européen de développement.

Martine Borderies

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La pénurie des sites d’implanta-tion et les attentes des acteurs économiques,dans un contexte économique et urbain en pleine mutation, appelaient une ré-ponse politique et technique. Politique d’abord en plaçant les considérations d’ordre économique sur un pied d’égalité avec celles de l’aménagement du territoire à savoir : l’accessibilité aux trans-ports, le développement de loge-ments et des services ainsi que la préservation de l’environnement. Technique ensuite, en élaborant une nouvelle typologie des ZAC nationales, régionales et commu-nales assorties d’un nouveau cadre réglementaire.

Cet avant-projet consti-tue une première étape dans un processus appelé à s’inscrire sur le long terme( 2020/2030). Il est à noter enfin que ce Plan secto-riel ne concernera pas les Pôles de développement urbains du Kirchberg, Ban de Gasperich et Belval-Ouest.

Nécessité d’intégrer les zones d’activités économiques dans les stratégies globales de développementCelle du développement écono-mique territorial par une nouvelle dynamique spatiale et économi-que car le territoire n’est pas une réalité figée. Luxembourg est en voie de devenir une aire métro-politaine importante et qui se doit, au même titre que les autres métropoles européennes, d’être une locomotive de la croissance de son territoire, alimentée par ses propres ressources et égale-ment par les coopérations qu’elle est capable d’initier et d’animer tant à l’échelle internationale que nationale. Avec les différents Plans sectoriels (transports, logements) et parmi lesquels le Plan sectoriel « zones d’activités économiques » portant création de nouvelles ZAE communales, régionales et natio-nales, le gouvernement entend redessiner l’ensemble du territoire national en premier lieu en procé-dant à une répartition spatiale plus équilibrée afin d’éviter, d’une part, une concentration des emplois et des services dans la capitale et,

d’autre part, une concentration des activités économiques dans le sud-ouest du pays. Ensuite, en procédant à l’identification des besoins et préoccupations (1) des entreprises locales et des entre-prises étrangères susceptibles de venir s’y implanter, afin d’inscrire l’économie du pays dans une éco-nomie moderne (post-industrielle)ainsi que celles des nouvelles ac-tivités industrielles (Logistique/Télécommunications), la croissance démographique et économique devant profiter à l’ensemble du territoire.

Comment ? Par la maîtrise du foncier, en pré-voyant et réservant suffisamment de surfaces pour l’activité future des entreprises industrielles et artisanales. L’inventaire des zones d’activités économiques actuelles a en effet révélé les besoins im-portants en surfaces à vocation industrielle et artisanale. Il faut donc prévoir de réserver quelques grandes zones dédiées aux acti-vités logistiques et industrielles qui se développent dans le sud du pays (Bettembourg ) et des zones de petite et moyenne taille

à l’échelon communal et régional pour accueillir des PME artisana-les telles les entreprises de me-nuiseries, de la construction…, très actives dans le pays et qui sont à la recherche de terrains pour se développer, mais également en raison des nuisances qu’elles génèrent pour leur voisinage.

Les besoins de la réserve foncière ont été chiffrés. L’analyse des différents Plans ainsi que des entretiens menés avec l’ensemble des communes ont révélé qu’il existait, dans les zones d’activité, un potentiel en surfaces brutes de 1.458 hectares. Le besoin en surfaces supplémentaires a été estimé à 330 hectares jusqu’en 2020. A l’horizon 2030, c’est plus de 1.000 hectares supplémentaires qui seront nécessaires, toujours dans l’hypothèse d’une croissance soutenue. (cf. Rapport de la Cham-bre des Métiers).

Une gestion plus régionalisée des zones d’activités économiquesOn constate deux choses : les créa-tions d’entreprises se font majo-ritairement dans l’agglomération de Luxembourg au détriment des

Zones d’activités économiquesUne politique au service du développement des PME au LuxembourgEn mars 2009 le ministre de l’Intérieur et de l’Aménagement du territoire, et le ministre de l'Economie et du Commerce extérieur présentaient l’avant-projet du Plan directeur secto-riel « zones d’activités économiques » (PSZAE), un engagement fort des pouvoirs publics afin de répondre aux besoins des entreprises en matière de terrains ou de locaux aménagés.

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Mobilité et urbanisme

autres communes. Esch /Alzette et la Nordstadt apparaissant en comparaison bien peu dynami-ques. L’aménagement et la création des zones d’activités économiques sont encore très largement le fait des communes. En 2006, 64 % des ZAE sont concentrées dans les zones communales, 7,5 % dans les zones régionales, 12 % dans les zones nationales. Par ailleurs, les zones d’activités économiques sont concentrées dans l’agglomé-ration luxembourgeoise ainsi que dans la partie sud-ouest du pays – déséquilibre géographique hérité de l’époque où la sidérurgie dominait très largement l’activité économique du pays. Toutefois, l’intercommunalité, encouragée par l’Etat ces dernières années, a permis la création de zones d’ac-tivités régionales dans le nord du pays (Clervaux,Troisvierges, Wincrange) et dans l’est (Biwer, Mertert, Mondorf-les-Bains).

Le développement durable Ce processus de développement qui concilie l’écologique, l’écono-mique et le social, établit un cercle vertueux entre ces trois pôles : économiquement efficace, socia-lement équitable et écologique-ment soutenable. Il se fonde sur la recherche d’intégration et de mise en cohérence des politiques sec-torielles et impose un traitement conjoint des effets économiques, sociaux et environnementaux de toute politique. Les différents Plans sectoriels dont le Plan sectoriel PSZAE s’inscrivent dans cette lo-gique. Si durant des années les promoteurs et utilisateurs de ZAE ont assuré un service minimum en matière d’environnement, et dans une moindre mesure, en matière de transports (infrastructures) tout en excluant logements et services

des zones d’activités, ils vont devoir à l’avenir modifier leur façon de faire. Désormais, ils devront non seulement envisager une réflexion environnementale dans l’élabo-ration de leurs opérations, que ce soit au moment de la construc-tion ou de l’aménagement des bâtiments(bureaux), mais aussi prévoir l’accessibilité aux trans-ports. Enfin, pour une meilleure adéquation entre lieux de vie et lieux de travail, les utilisateurs de ces zones d’activités, chefs d’en-treprises , salariés, se verront à termes proposer, à proximité de leur lieu de travail, des logements ainsi que des équipements, com-merces et services.

Le PSZAE, une nouvelle typologie des zones d’activités L’attractivité de ces nouvelles zones dépendra bien entendu de l’offre foncière consentie, des transports et infrastructures proposés, de l’environnement réglementaire ainsi que de la fiscalité mise en place.

Trois types de zones sont prévus : des zones industrielles à carac-

tère national : au sud du pays pour accueillir les entreprises de production industrielle, d’assem-blage et de transformation ainsi que des activités de services ; le PSZAE différencie en outre des zones d’activités spécifiques à caractère national destinées à accueillir prioritairement des activités nouvelles telles que la logistique ou bientôt les télécommunications ;

deux types de zones d’activités à caractère régional : à côté du type de zones régionales exis-tantes, réservées aux activités industrielles légères, artisanales (transports, commerce de gros),

un deuxième type de zones éco-nomiques à caractère régional est prévu, destiné à accueillir un éventail plus large d’activités telles que le commerce de détail (jusqu’à 2.000 m2 de surfaces de vente) ainsi que des activités de bureaux(jusqu’à 3.500 m2

de surfaces construites) ; une nouvelle approche en ma-

tière de zones communales : afin de promouvoir l’approche régionale, la désignation de nou-velles zones est limitée jusqu’en 2020 à 2 hectares par commune, à l’exception de surfaces desti-nées à la relocalisation d’entre-prises déjà implantées dans la communes et pour des besoins motivés. Enfin, l’implantation de commerces de détails et de services dépassant 3.500 m2 de surface construite est limitée. La promotion de l’artisanat avec l’obligation de réserver, dans les zones communales et régionales (type II), une partie appropriée de la surface disponible.

En résumé, la nouvelle typologie proposée tient globa-lement compte de ces différents états des lieux effectués : une plus grande régionalisation de la ges-tion des activités économiques, un maintien du potentiel en surface dans les zones communales ac-tuelles pour des besoins écono-miques, l’obligation de réserver dans les zones communales et régionales de type II, une partie appropriée de la surface disponible pour l’artisanat. Le secteur des services, en plein développement (notamment Assurance/Finance), qui s’établit souvent hors zones d’activités, intégrera les zones in-dustrielles à caractère national. Bien que l’on puisse s’étonner qu’un secteur qui occupe désor-mais une position dominante dans l’économie, se retrouve majori-

tairement concentré au sud du pays, déjà fort encombré...

Quant au commerce de détail d’envergure (plus de 2.000 m2 de surface de vente), il est exclu des zones d’activités éco-nomiques et devra être implanté dans des zones spécifiques.

Au final, la réussite d’un tel projet repose sur la mise en place d’une nouvelle forme de gouvernance (relations Etat/com-munes, entreprises/gestionnaires de zones…) où la mobilisation et la participation de tous les ac-teurs aux processus de décisions, doit prendre le pas sur de simples échanges d’informations.

Martine Borderies

(1) Le Plan se base sur un scénario de croissance économique à long terme du PIB de 4 % avec une croissance de l’emploi de 2,5 % par an à l’horizon 2030.

Source bibliographique : - Documents relatifs au Plan sectoriel

« zones d’activités économiques » de la Chambre des Métiers de Luxem-bourg.

- Rapport CEPS/INSTEAD Suivi du déve-loppement territorial du Luxembourg à la lumière des objectifs de l’IVL, mai 2008.

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Mobilité et urbanisme

Quels sont les problèmes que vous rencontrez le plus souvent en matière d’urbanisme ?Pour répondre à la demande, toute une série de zones d’activités ont été développées à la périphérie de Luxembourg-Ville, mais d’une manière un peu anarchique et spontanée, c’est-à-dire que l’on y trouve aussi bien des entrepri-ses artisanales, industrielles, des entrepôts, des bureaux… que des logements, et les besoins en in-frastructures tels que parkings et transports en commun… n’ont pas été prévus au départ des projets. Nous sommes donc confrontés à un manque de planification glo-bale des zones d’activités. Que ce soit à Leudelange ou à Bertrange, pour prendre l’exemple de deux zones qui se sont peuplées très rapidement, la saturation en ter-mes de voitures est bien visible.

A notre avis, il aurait été plus judicieux de définir un certain nombre de lignes directrices en matière d’infrastructures (gares, ponts…) et de les faire suivre par des activités, de même qu’il aurait été plus pertinent d’avoir dédié ces zones à une activité princi-pale pour en faire des pôles bien spécifiques.

Quelles sont les tendances du développement urbain de demain ?Dans les années précédentes, on a conçu des projets sur le modèle de l’étalement en périphérie des villes, les shopping centers en étant l’exemple type. Les projets futurs sortent de ce concept et privilégient les unités plus petites avec une zone de densification plus diversifiée entre ces unités. Il faut ralentir l’étalement rural et

combler, par de nouvelles petites unités justement, les « trous » qui existent entre les grandes zones. Actuellement, les centres-villes s’appauvrissent et la périphé-rie des villes devient le lieu de certains privilégiés. C’est une situation lose-lose qui n’est pas saine à long terme. Il faut donc ramener de la diversification dans les centres-villes et leurs environs. C’est d’ailleurs une des ambitions du projet Royal-Hamilius qui va proposer un mix d’activités com-merciales et de logements dans le centre de Luxembourg-Ville. Et, bien entendu, privilégier la mobilité au niveau national et frontalier grâce à une meilleure coopération avec les voisins car, comment inciter les travailleurs et les consommateurs frontaliers à prendre le train s’ils ne disposent pas de parkings autour des gares frontalières ? Comment inciter les gens à se déplacer sur le territoire national si l’on n’adapte pas le réseau de transports en commun existant ? L’Etat et les CFL ont déjà planifié les gares périphériques et la ligne du futur tram devrait aussi permettre une meilleure fluidité du trafic dans la capitale dans quel-ques années. Aujourd’hui, urba-

nisme et mobilité sont étroitement liés et vont de pair dans tous les projets d’envergure. A l’horizon 2030, la capitale devrait attein-dre quelque 160.000 habitants (+/- 90.000 aujourd’hui). En pré-vision, de grands projets urbains se dessinent comme ceux de la Porte de Hollerich, des quartiers de la Gare, de Bonnevoie, du Ban de Gasperich … et tous vont dans le sens d’une cohabitation entre activités commerciales, bureaux et logements, incluant les infrastruc-tures de transport afférentes.

Et dans le sens du respect de l’environnement et du développement durable…En effet, la préoccupation environ-nementale est vraiment au cœur de tous les projets actuellement et tout le concept urbanistique de demain en tiendra compte. C’est un enjeu majeur pour continuer à concilier l’extension des activi-tés humaines dans un petit pays comme le Luxembourg. Et chez CB Richard Ellis, nous y sommes très attentifs également.

Propos recueillis par Isabelle Couset

CB Richard EllisUne planification globale s’impose

Gérald Merveille et Laurent Cooreman, Managing Directors, CB Richard Ellis Luxembourg.

Conseil en immobilier d’entreprise, CB Richard Ellis connaît bien les problèmes et les tendances de l’urbanisme au Luxembourg. Rencontre avec ses deux Managing Directors, Gérald Merveille et Laurent Cooreman.

Photo - Alain Wemers

Aujourd’hui, urbanisme et mobilité sont étroitement liés et vont de pair

dans tous les projets d’envergure

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Mobilité et urbanisme

Faire revivre la ville avec harmonieLa Ville de Luxembourg, soutenue par l’Etat, a lancé plusieurs énormes projets pour retrouver la qualité de vie en ville après les dégâts du tout à l’auto. Aperçu.

La capitale luxembourgeoise n’a hélas aucun complexe à avoir – toutes proportions gardées, bien sûr – en ce qui concerne les bou-chons et la saturation automobile. Et la situation ne cesse de s’ag-graver. Sans que rien puisse être fait pour améliorer le trafic des voitures puisque, pour prendre une image, faire entrer et sortir de la ville, chaque jour, autant de voitu-res (le plus souvent occupées par une seule personne), c’est comme vouloir à tout prix faire rentrer 33 cl de bière dans un verre de 25 cl.

Mission désespérée, donc, sauf à travailler la complémentarité des modes de transport et rendre à la cité sa mixité de fonctions. Pour ce dernier point, entre autres, en ar-rêtant l’hémorragie de logements devenus bureaux.

Un choix, en fait, que la Ville de Luxembourg a effectué depuis plusieurs années déjà, en lançant plusieurs très grands projets d’aménagement urbain qui ont pour caractéristique com-mune de rendre toute la place qui leur revient aux transports

publics, en ciblant la qualité et l’efficacité. Mais de tels projets s’étalent forcément sur de très nombreuses années, et aucun n’est encore concrètement lan-cé, loin de là, sauf l’un ou l’autre balbutiement. En attendant, les autorités font ce qu’elles peuvent pour limiter la casse. Petit tour – non exhaustif – de ces projets qui donneront à Luxembourg-Ville un tout autre visage.

Le plus frappant, au cœur de la cité, sera sans aucun doute le réaménagement de la gare

centrale – où 40.000 personnes transitent chaque jour – et de tout son quartier. Bien plus qu’un réaménagement, en fait. Avec un choix délibéré de qualité de vie. Des rails qui seront recouverts par une toiture devenue, en surface, un énorme espace vert. Et qui reliera entre eux les différents quartiers, jusqu’ici séparés par la cassure due aux voies ferrées. Avec, tout autour, une mixité de fonctions pour garantir l’animation. Et, au centre, une gare moderne et mul-tifonction, très lumineuse et avec un petit air d’aéroport.

L’arrivée du TGV – et, aujourd’hui, la priorité à rendre aux transports publics, du fait de la crise énergétique et des objectifs de développement durable – a bouleversé la donne de tous les quartiers de gare, souvent très décrépis. Car, partout, l’arrivée du TGV s’est accompagnée soit de la rénovation de haut niveau des ga-res d’arrêt, soit de la construction de nouvelles gares à l’architecture très contemporaine, voire futuriste, et multifonctionnelles. Une vie nouvelle s’est ainsi dessinée pour ces quartiers, tous marqués par une nette reprise de la demande en bureaux, logement et commer-ces. La Ville de Luxembourg n’a pas échappé à cette tendance, et dont les édiles cherchaient déjà comment rendre vie à ce périmètre essentiel à la vie de la ville. Le projet Luxembourg Central, qui a donné lieu à un concours d’architecture et d’urbanisme, est maintenant sur les rails. Si tout va bien, les premiers coups de pelle devraient

...

La future gare centrale, aux voies recouvertes.

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Mobilité et urbanisme

Les dégâts du tout à l’auto et la recherche

du « chez soi » en périphérie

sont énormes

être donnés cette année, avec des travaux qui s’étendront par phase jusqu’en 2020.

Vers de nouvelles perspectives Ce projet est en interaction directe avec d’autres, et surtout avec celui dédié à la Porte de Hollerich et à la (future) gare de Cessange. Là, c’est un nouveau quartier qui va voir le jour, qui n’aura plus rien à voir avec le « tout à l’auto » qu’il est aujourd’hui. Avec trois idées maîtresses : le développement durable, la qualité de vie en ville et la liaison harmonieuse avec le reste de la cité. Là encore, le projet est passé par un concours d’ar-chitecture et d’urbanisme.

Le principe retenu a été de faire du lieu une zone multi-modale et urbanisée. Avec une idée forte : la vallée de la Pétrusse est l’identité de la ville, notre tour Eiffel à nous ; il s’agit de prolonger cette identité vers la périphérie. L’autoroute qui mène à la Porte de Hollerich va ainsi devenir un boulevard urbain pour une entrée douce en ville. L’ensemble de ce nouveau quartier de 120 hecta-res et 700.000 m2 de surfaces constructibles sera marqué par une très forte mixité des fonctions (crèches, logements, loisirs, com-

merces, hôtels, bureaux). L’ancien centre du quartier de Hollerich, constitué par l’église, le presbytère, le cimetière, les ruisseaux de Merl et de Cessange sera rétabli. De généreux espaces verts répondront aux besoins de loisirs et l’habitat, lui, sera réparti en îlots. La nouvelle gare n’accueillera pas seulement le train, mais aussi le tram et le bus, pour des relations parfaites avec l’ensemble de la ville. Elle sera aussi la gare d’arrivée du TGV-Est et des trains en provenance de Bruxelles, faisant de la sorte la relation entre les trois capitales européennes. Et, bien sûr, Paris.Voilà pour les deux principaux pro-

jets urbanistiques. Mais ce serait une grave erreur, côté transport public, de ne pas citer les futurs retour du tram en ville et la ligne de chemin de fer reliant la gare centrale à l’aéroport.

Le retour à la qualité de vie en ville, faire revivre har-monieusement la ville en privi-légiant les transports publics et la mixité sociale est au prix de tels projets, tant les dégâts du tout à l’auto et la recherche du « chez soi » en périphérie avec maison quatre façades et jardin sont énormes.

Marc Vandermeir

Perspectives en hauteur et de nuit du futur quartier de la gare.

Photo - Ville de Luxembourg JSWD Architekten+Planer, atelier d’architecture Chaix & Morel et associés.

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Mobilité et urbanisme

Differdange, cité centenaire, prend des couleurs. Et la transformation lente de la ville se double d’une véritable mue, qui va au-delà du ravalement de façade. Autrefois ville sidérurgique, Differdange tend aujourd’hui à devenir une ville répondant aux règles du déve-loppement durable.

Le bourgmestre Claude Meisch y croit : « Differdange a un fort potentiel de développe-ment et entend compenser son passé industriel en se montrant exemplaire au niveau écologique. La Ville a introduit un système de gestion de l’énergie à la pointe du progrès et veut sans cesse conti-nuer à créer des espaces verts. Le but de Differdange est de grandir sous le signe de la qualité de vie durable.»

Au niveau de la mobilité douce, par exemple, Differdange a beaucoup investi au cours des dernières années. La Ville dispose entre autres du Diffbus, un auto-bus urbain et périurbain qui cir-cule dans tous les quartiers et relie gratuitement les différentes localités entre elles. Le réseau de pistes cyclables a, quant à lui, été très fortement développé.

Le désengorgement rou-tier avance aussi. Differdange se trouve dans le périmètre des fri-ches à réorganiser et à dynamiser. D’une part, un projet de contour-nement est en cours. Un accord a été obtenu entre l’Etat et Arce-lorMittal, propriétaire de terrains jadis dévolus à l’âme sidérurgi-que de la cité. « Le projet étant

budgétisé côté étatique, nous es-pérons une exécution prioritaire dudit projet », dit-on à la Ville de Differdange. « Un projet ô com-bien important pour délester le quartier Fousbann de l’énorme trafic auquel il doit faire face au quotidien. Il contribuera en sus, outre à un net gain en qualité de vie pour les habitants directement concernés, au développement des projets urbains Plateau du Funi-culaire et Entrée en Ville. »

Arboria, entre ville et parcL’ancien plateau du funiculaire est un bel exemple de dévelop-pement urbain pensé en termes de développement durable. Il pré-voit Arboria, un quartier conçu de toutes pièces, un projet unique au Grand-Duché, dans sa conception en tout cas.

Il propose près de 500 logements, conçus par huit cabi-

DifferdangeUn quartier urbain très natureDans le sud, il n’y a pas qu’à Esch-Belval que l’on développe des pans de ville ex nihilo. L’aménagement et le développement des friches industrielles passe aussi, notamment, par Differdange, une ville qui change et s’agrandit.

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Mobilité et urbanisme

nets d’architectes de renommée internationale. Des résidences et des maisons sont harmonieuse-ment réparties parmi de nombreux espaces verts, des squares et des aires de jeux. Développé en étroite collaboration avec la Ville, sous l’égide de promoteurs privés, le site, qui multiplie les vocations, les juxtapose et les fait s’interpénétrer, entend recevoir de nombreuses infrastructures favorisant une qualité de vie et un bien-être au quotidien, en alliant la proximité des services urbains à la sérénité de la campagne...

Au nord-ouest, un espa-ce résidentiel offrant tous types de logements. A l’est : une volée d’infrastructures publiques et de services : une nouvelle gare, un centre commercial de 13.000 m2 comprenant un hypermarché, un

bureau de poste, une banque et des commerces de proximité, un lycée qui accueillera les élèves de la région sud, une nouvelle crè-che, un club senior, un centre sportif, etc.

Au sud de la zone, un vas-te parc de 5 hectares, avec notam-ment un étang et des aires de jeux, s’étendra de part et d’autre de la Chiers et sera relié aux réseaux piétonniers et cyclables. Car c’est bien là, aussi, le cœur du projet Arboria. Comme son nom l’indi-que, il respecte une démarche en-vironnementale très ambitieuse. Tous les logements sont certifiés de classe énergétique B et profi-tent d’un réseau de chauffage ur-bain au moyen d’une chaudière à granulés de bois (pellets). Tout est conçu pour que, à l’intérieur du quartier, la priorité soit accordée

à la mobilité douce, piétons, cyclis-tes, etc. La voiture n’y a droit de cité que par l’extérieur. Arboria tente de démontrer, comme d’autres pro-jets d’éco-quartiers, que l’on peut concevoir un développement ur-bain sans se livrer pieds et poings liés à la déesse automobile. Une ville rangée des voitures ? C’est peut-être pour demain !

Alain Ducat

A noter : Un passage sur le site www.arboria.lu est assez édifiant. Il permet notamment une impressionnante vi-site virtuelle des espaces résidentiels et de services, en empruntant les sentiers de liaison, espaces verts, parcs et autres chemins pour la mobilité douce.

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mars / avril 75

Mobilité et urbanisme

Frontaliers, voudriez-vous vivre au Luxembourg ?Résultats du sondage diffusé en janvier et février sur le site www.lesfrontaliers.luUne des grosses problématiques du travailleur frontalier concerne la mobilité. Train, voiture ou bus, les offres sont là, mais ne répondent pas suffisamment à la demande. Durant la période hivernale d’il y a quelques semaines, nombreux sont ceux qui ont dû songer à changer de moyen de transport, car avec les routes enneigées, le verglas, les accidents, les trous sur les routes, venir travailler en voiture lorsque l’on est frontalier n’est pas toujours une partie de plaisir ! Mais à part changer de moyen de transport, avez-vous déjà songé a venir habiter au Grand-Duché ? C’est la question que nous avons posée aux frontaliers du site.Ce questionnaire a été élaboré en partenariat avec entreprises magazine et a recueilli 1.595 votes de frontaliers. Ce sondage permettait de choisir plusieurs réponses par question.

1. Pour venir travailler au Luxembourg, vous utilisez ? a. La voiture (73 %) 1.041 votes b. Le train (17 %) 240 votes c. Le bus (9 %) 134 votes d. Autre (1 %) 19 votes

2. Selon vous, qu’est-ce qui pourrait améliorer la mobilité entre la France, la Belgique et le Luxembourg ? a. Agrandir les infrastructures autoroutières

(30 %) 682 votes b. Augmenter le nombre de trains et

leurs dessertes (28 %) 630 votes c. Mettre en place de nouveaux bus

transfrontaliers (22 %) 502 votes d. Développer le covoiturage avec la mise en place

de parkings dédiés (15 %) 348 votes e. Autre (5 %) 118 votes

3. Avez-vous envisagé d’habiter au Luxembourg, pour éviter les problèmes de mobilité ? a. Oui, je compte le faire (12 %) 151 votes b. Oui, mais, je ne le ferai pas (37 %) 464 votes c. Non, je préfère rester frontalier (25 %) 313 votes d. Je ne sais pas, j’y réfléchis (18 %) 229 votes e. J’habite déjà au Luxembourg (8 %) 104 votes

4. Pour quelles raisons habiteriez-vous au Luxembourg ? a. Pour être plus proche de mon emploi et

diminuer mon temps de trajet (54 %) 820 votes b. Je me sens plus proche de la culture

luxembourgeoise que de la culture française/belge (9 %) 137 votes

c. Pour bénéficier des prestations luxembourgeoises, comme le chômage par exemple (15 %) 224 votes

d. J’habite déjà au Luxembourg (6 %) 95 votes e. Je ne veux pas habiter au Luxembourg

(16 %) 242 votes

5. Si vous habitiez au Grand-Duché, vous préféreriez : a. Luxembourg-Ville (21 %) 309 votes b. La périphérie de la capitale (28 %) 409 votes c. Une autre grande ville comme Esch-sur-Alzette

ou Differdange (9 %) 126 votes d. Plutôt dans un village de campagne

(29 %) 429 votes e. Je ne veux pas habiter au Luxembourg

(13 %) 198 votes

6. Si non, pourquoi ne viendriez-vous pas habiter au Luxembourg ? a. Je ne me vois pas devenir Luxembourgeois

(7 %) 108 votes b. Parce que j’ai mes amis/ma famille en France/

Belgique (21%) 332 votes c. Parce que la vie est plus chère au Luxembourg

(immobilier, alimentation, etc.) (47 %) 754 votes d. Parce que nous n’avons pas la même culture

(10 %) 157 votes e. J’habite déjà ou j’envisage d’habiter

au Luxembourg (16 %) 253 votes

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mars / avril 76

Emploi /

Après deux réformes fiscales suc-cessives, la déclaration fiscale 2009 n’est pas très différente de celle de 2008. Comme l’année dernière, le formulaire est le même pour les résidents et pour les non-ré-sidents.

La déclaration peut être faite soit de manière électronique, soit par courrier. Dans les deux cas, les seules pièces justificatives à joindre obligatoirement sont : le certificat de rémunération

et/ou de pension ; le certificat renseignant le

montant des intérêts débi-teurs en relation avec un prêt hypothécaire ou personnel souscrit au courant de l’an-née d’imposition 2009 ;

la déclaration de partenariat lors-que l’imposition collective est demandée pour la 1ère fois pour l’année d’imposition 2009.

Qui est concerné ?L’obligation déclarativeCertaines personnes sont tenues de remplir une déclaration fiscale. Il s’agit principalement des cas suivants : les contribuables qui perçoivent

un revenu annuel imposable de plus de 100.000 EUR ;

les époux qui travaillent tous deux au Luxembourg ;

les salariés qui cumulent des revenus nets d’emploi ou de pen-sion excédant 36.000 EUR par an en classe 1 ou 2, ou 30.000 EUR par an en classe 1a ;

sur demande de l’Adminis-tration des Contributions.

En dehors de ces cas, les contribuables peuvent déclarer leurs revenus en cas de pertes de revenus (revenu négatif de loca-tion, intérêts débiteurs sur prêts hypothécaires) ou de revenus de capitaux (actions).

Le frontalierSi le contribuable résident peut en principe bénéficier de l’ensemble des déductions fiscales offertes par le législateur, il n’en va pas automatiquement de même pour le contribuable non-résident (le travailleur frontalier).

Certaines déductions fiscales sont accordées d’office aux travailleurs non-résidents, comme les minima forfaitaires des frais d’obtention et de dé-penses spéciales ou les frais de déplacement.

Pour obtenir un trai-tement fiscal équivalent à celui des résidents, les contribuables non-résidents peuvent opter pour le régime de l’assimilation à condition qu’ils soient imposables au Luxembourg pour au moins 90 % du total de leurs revenus professionnels luxembourgeois et étrangers. Ce taux est réduit à 50 % pour les frontaliers belges.

Les non-résidents sont imposés au taux d’impôt qui leur serait applicable s’ils étaient des résidents du Luxembourg et y étaient imposables en raison de leurs revenus luxembourgeois et de leurs revenus professionnels étrangers. Ce régime optionnel ne peut s’appliquer qu’en faveur du contribuable.

Cette assimilation permet à ces contribuables de bénéficier des différentes déductions offertes aux résidents (déductions spéciales et charges extraordinaires).

Attention : en cas de décla-ration, le revenu professionnel du conjoint sera pris en compte en vue de la fixation du taux d’impôt applicable !

Les déductions fiscalesLa législation luxembourgeoise of-fre un large éventail de déductions

fiscales, mais il n’est pas toujours facile de les cerner et d’identifier clairement quelles catégories de déductions sont applicables à sa situation personnelle.

Il existe deux grandes catégories de déductions fiscales qui ont pour effet de diminuer le revenu imposable, et donc l’im-pôt : les dépenses spéciales et les charges extraordinaires.

Les dépenses spécialesDans cette rubrique figurent entre autres les catégories de dépenses suivantes : rentes alimentaires payées

au conjoint divorcé fixées par consentement mutuel ou fixées par décision ju-diciaire dans le cadre d’un divorce prononcé après le 31 décembre 1997 ; si le divorce a été prononcé avant le 1er janvier 1998, il y a lieu d’introduire une demande conjointe (pla-

fond annuel 23.400 EUR par conjoint divorcé) ;

intérêts débiteurs pour crédits à la consommation (plafond annuel : 672 EUR par personne du ménage) ;

certaines primes d'assurances et cotisations versées à des secours mutuels (plafond annuel commun : 672 EUR

par personne du ménage) ; cotisations versées aux caisses

d'épargne-logement (plafond annuel : 672 EUR par personne du ménage) ;

libéralités et dons s’élevant au minimum à 120 EUR par an, versés à des organismes luxembourgeois ou à des or-ganismes reconnus d’utilité publique dans un autre État membre de l’Union euro-péenne ;

primes payées au titre d'un contrat d'assurance pension complémentaire sous certai-nes conditions (cotisations payées pendant au moins 10 ans, pension prise au plus tôt à 60 ans et au plus tard à 75 ans) suivant les maxima annuels mentionnés dans le tableau ci-après :

primes payées au titre d’un contrat d’assurance pension complémentaire accordé par

l’entreprise (plafond annuel : 1.200 EUR).

Les charges extraordinairesSous cette rubrique entrent les frais inévitables, occasionnés par des obligations n’incombant normalement pas à la majorité des contribuables et réduisant la faculté contributive de façon considérable.

Préparer sa déclaration fiscale 2009Le premier trimestre de l’année est, pour bon nombre de salariés, le moment de préparer la déclaration fiscale de l’année écoulée.

Âge Montant

Moins de 40 ans 1.500 EUR

De 40 à 44 ans 1.750 EUR

De 45 à 49 ans 2.100 EUR

De 50 à 54 ans 2.600 EUR

De 55 à 74 ans 3.200 EUR

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mars / avril 77

Emploi /

Certaines charges ne peuvent être déduites du reve-nu imposable que pour autant qu’elles excèdent les pourcentages de revenu indiqués au tableau suivant :

Ce sont notamment : les frais de maladie non cou-

verts par une caisse ;

les frais de divorce ; les frais d’entretien de parents

sans ressources ; les pensions alimentaires payées

afin de pourvoir à l’entretien et à l’éducation d’un enfant ne faisant pas partie du ménage du contribuable dans une li-mite annuelle de 3.480 EUR par enfant.

D’autres charges extraor-dinaires sont déductibles forfaitai-rement quel que soit le niveau du revenu imposable, notamment : les frais de garde d’enfants

et/ou de domesticité dans la limite d’un plafond unique de 300 EUR par mois ;

les frais d’aides et de soins en rai-son d’un état de dépendance.

Les intérêts débiteurs liés à des prêts hypothécairesJusque 2007, seuls les résidents luxembourgeois et les résidents belges, percevant au moins 50 % de leurs revenus professionnels au

Luxembourg, pouvaient fiscale-ment faire valoir les intérêts débi-teurs liés à un prêt immobilier.

Depuis 2008, cette pos-sibilité est étendue aux résidents français et allemands, à condition que ces derniers perçoivent au moins 90 % de leurs revenus pro-fessionnels au Luxembourg.

Le montant déductible varie selon la date d’occupation de l’habitation et du nombre de personnes faisant partie du mé-nage du contribuable.

Les partenairesDepuis l’année d’imposition 2008, la législation luxembourgeoise autorise, sous certaines condi-tions, l’imposition collective des partenaires. Pour en bénéficier, les partenaires qui en font la demande doivent avoir partagé un domicile commun et avoir été liés par un contrat de partenariat pendant toute l’année 2009.

La loi luxembourgeoise assimile au contrat de partenariat luxembourgeois les contrats étran-gers, comme le PACS en France ou le contrat de cohabitation légale en Belgique.

En outre, une circulaire de 2009 précise que les droits ac-cordés aux couples homosexuels

Revenu imposable Classe d’impôt

1 1a ou 2

Enfants 0 1 2 3 4 5

inférieur à 10.000 EUR 2 % 0 % 0 % 0 % 0 % 0 % 0 %

de 10.000 à 20.000 EUR 4 % 2 % 0 % 0 % 0 % 0 % 0 %

de 20.000 à 30.000 EUR 6 % 4 % 2 % 0 % 0 % 0 % 0 %

de 30.000 à 40.000 EUR 7 % 6 % 4 % 2 % 0 % 0 % 0 %

de 40.000 à 50.000 EUR 8 % 7 % 5 % 3 % 1 % 0 % 0 %

de 50.000 à 60.000 EUR 9 % 8 % 6 % 4 % 2 % 0 % 0 %

supérieur à 60.000 EUR 10 % 9 % 7 % 5 % 3 % 1 % 0 %

qui ont conclu un partenariat de droit luxembourgeois, sont égale-ment accordés aux couples homo-sexuels mariés à l’étranger.

Le crédit d’impôt monoparental (CIM)Le crédit d’impôt monoparental remplace depuis 2009 l’abatte-ment monoparental. Il est inscrit sur la fiche de retenue d’impôt des résidents rangés en classe 1a et ayant au moins un enfant à charge et est bonifié mensuellement par l’intermédiaire de l’employeur (62,50 EUR par mois).

Les personnes qui n’en ont pas bénéficié en cours d’an-née, et notamment les travailleurs frontaliers, peuvent en bénéficier via leur déclaration fiscale en indiquant les renseignements familiaux en page 2 de la décla-ration.

Remplir correctement sa déclaration est plus qu’un

devoir : cela peut permettre un gain financier non négligeable. Il est donc utile de bien s’informer au préalable sur l’ensemble des possibilités d’optimisation du revenu.

De g. à dr. : Elisabeth Conrad, Tax & Legal Consultant, Joël de Marneffe, Tax & Legal Senior Consultant, et Florence Navarro, Tax & Legal Manager.

SD WorxTax & Legal

[email protected]

Après deux réformes fiscales successives, la déclaration fiscale 2009 n’est pas très différente

de celle de 2008. Comme l’année dernière, le formulaire est le même pour les résidents

et pour les non-résidents

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mars / avril 78

Emploi /

Ainsi, une clause de non-concur-rence, pour autant que l’interdic-tion d’exercice s’étendrait aux ac-tivités prestées pour le compte d’une tierce entreprise, société ou autre personne, serait nulle.

La clause de non-concur-rence est souvent mal comprise par les employeurs dans la me-sure où ils y ont fréquemment recours en pensant ainsi interdire à leurs anciens salariés de se faire embaucher par une entreprise concurrente. Or, en signant une clause de non-concurrence, le salarié s’interdit d’exercer en son nom personnel une activité similaire à celle de son ancien employeur. La clause de non-concurrence ne peut concerner qu’une activité indépendante. En effet, le Code du travail définit la clause de non-concurrence inscrite dans un contrat de travail comme celle par laquelle le salarié s’in-terdit, pour le temps qui suit son départ de l’entreprise, d’exercer des activités similaires afin de ne pas porter atteinte aux intérêts de l’ancien employeur en exploi-tant une entreprise personnelle.La clause de non-concurrence ne peut par conséquent avoir pour but d’interdire au salarié de se faire recruter par un autre em-ployeur du même secteur d’acti-vités alors qu’il est toujours libre de choisir son employeur, fût-il un concurrent direct de son ancien employeur.

Les conditions d’application d’une clause de non-concurrence sont par ailleurs très réglementées et une clause de non-concurrence dont le champ d’application serait trop vaste peut, au mieux, être réduite, au pire, être déclarée nulle. Avant tout, sous peine de nullité, la clause de non-concurrence doit

être constatée par écrit. De plus, la clause de non-concurrence est réputée non écrite lorsque, au moment de la signature de la convention, le salarié est mineur ou lorsque le salaire ou le traite-ment annuel qui lui est versé au moment de son départ de l’entre-prise est inférieur à 47.876,23 EUR (indice 702,29). Enfin, lorsque le salaire annuel ou le traitement annuel excède le prédit montant, la clause de non-concurrence ne produit d’effets qu’aux conditions suivantes : elle doit se rapporter à un sec-

teur professionnel déterminé et à des activités similaires à celles exercées par l’employeur ;

elle ne peut prévoir une période supérieure à 12 mois prenant cours le jour où le contrat de travail a pris fin ;

elle doit être limitée géogra-phiquement aux localités où le salarié peut faire une concurrence réelle à l’em-ployeur en considérant la nature de l’entreprise et son rayon d’action ; en aucun cas elle ne peut s’étendre au-delà du territoire national.

Il convient de relever que le Code du travail ne prévoit pas comme condition de validité de la clause de non-concurrence le paiement d’une contrepartie financière au salarié. Ainsi, les parties sont libres de prévoir ou non une indemnité de non-con-currence.

La clause de non-concur-rence est inapplicable lorsque l’employeur a résilié abusivement le contrat de travail ou sans avoir respecté le délai de préavis.

Il convient également de souligner que la clause de non-con-currence vise la période postérieure

aux relations de travail. Durant les relations de travail, abstraction faite de toute clause de non-con-currence dans le contrat de travail, le salarié est tenu d’une obligation de bonne foi et de discrétion. En effet, comme tout contractant, le salarié doit respecter l’article 1134, alinéa 3, du Code civil, aux termes duquel les conventions doivent être exécutées de bonne foi. Cette obligation de loyauté qui, entre autres, oblige le salarié à une certaine discrétion et correction, survit au contrat. Même après la cessation du contrat de travail, le salarié ayant repris sa liberté doit s’abstenir de tout acte de dé-loyauté et de toute concurrence déloyale à l’égard de son ancien employeur. De même, un salarié est lié par l’article 309 du Code pénal qui dispose que « Celui qui, étant ou ayant été employé, ouvrier ou apprenti d’une entreprise com-merciale ou industrielle, soit dans un but de concurrence, soit dans l’intention de nuire à son patron, soit pour se procurer un avantage illicite, utilise ou divulgue, pendant la durée de son engagement ou endéans les deux ans qui en sui-vent l’expiration, les secrets d’af-faires ou de fabrication dont il a eu connaissance par suite de sa situation, sera puni d’un empri-sonnement de trois mois à trois

ans et d’une amende de 251 EUR à 12.500 EUR ».

Dans un arrêt récent, la Cour d’appel a décidé qu’ « après la cessation des relations de tra-vail, seule une clause de non-con-currence insérée dans le contrat de travail pourra venir limiter la liberté de concurrence de l’ancien salarié à l’égard de son ancienne entreprise », malgré l’obligation générale de loyauté imposée par le Code civil (1).

Christian JungersAvocat à la Cour

Gabrielle EynardAvocat à la Cour

Allen & Overy Luxembourg

(1) CSJ 18 janvier 2007, n° 29995 du rôle.

La clause de non-concurrenceLe Code du travail établit un standard minimum des droits et des obligations des employeurs et des salariés auquel les parties au contrat de travail ne peuvent déroger, sauf dans un sens plus favorable au salarié. En effet, est considérée comme nulle et de nul effet toute clause contraire d’un contrat de travail qui viserait à restreindre les droits du salarié ou à aggraver ses obligations.

Les employeurs ont fréquemment recours à la clause de non-concurrence en pensant ainsi interdire à leurs anciens salariés de se faire embaucher par une entreprise concurrente. Or, en signant une clause de

non-concurrence, le salarié s’interdit d’exercer en son nom personnel une activité similaire à celle de son

ancien employeur. La clause de non-concurrence ne peut concerner qu’une activité indépendante

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mars / avril 79

Emploi /

C’est le 1er mai prochain que vont entrer en application les disposi-tions du nouveau règlement CE n° 883/2004 (2) du 29 avril 2004 (ci-après le « nouveau règlement ») et de son règlement d’application, le règlement CE n°987/2009 (3) du 16 septembre 2009 (ci-après le « nouveau règlement d’applica-tion») entre les 27 Etats membres de l’Union européenne.

Le présent article a pour objet de passer en revue les prin-cipaux changements apportés par ces textes dans les cas de déta-chement et d’exercice d’activité(s) dans plusieurs Etats ainsi que les nouvelles dispositions particulières applicables en matière de presta-tions de maladie et de prestations de chômage.

Les nouveautés en matière de détachementA l’heure actuelle, en cas de dé-tachement d’un salarié dans un autre Etat couvert par le règlement n°1408/71, le régime de sécurité sociale du pays d’origine peut être maintenu pour autant que la durée initiale du détachement n’excède pas 12 mois. En cas de prolongation imprévisible des activités à l’étran-ger, la législation de l’Etat d’origine peut encore s’appliquer pour une période supplémentaire de 12 mois maximum, sous réserve de l’ob-tention de l’accord de l’Etat dans lequel est exercée l’activité.

A compter du 1er mai 2010, la durée du détachement

sera portée à 24 mois maximum, ce qui réduira sensiblement le formalisme lié à ces procédures (le formulaire E102 sera ainsi supprimé).

Le nouveau règlement permettra également, à titre dé-rogatoire, de maintenir l’affiliation

au régime de sécurité sociale du pays d’origine au-delà de la du-rée normale (qui devient 24 mois) sous réserve d’accord de l’autre Etat membre.

Par ailleurs, s’il est pos-sible d’engager un salarié en vue de son détachement, le nouveau règlement d’application intègre diverses décisions de la Com-mission administrative. Ainsi, afin d’éviter les abus qui avaient pu être constatés en pratique, il précise que l’employeur devra exer-cer dans l’Etat membre d’origine des activités substantielles autres que des activités de pure admi-nistration. Sous cette condition,

la personne détachée pourra être une personne recrutée en vue de son détachement dans un Etat à condition qu’elle soit, juste avant le début de son activité salariée, déjà soumise à la législation de l’Etat dans lequel est établi l’em-ployeur.

Les nouveautés en cas d’exercice d’activité(s) dans plusieurs Etats L’exercice normal d’une activité salariée dans plusieurs EtatsAujourd’hui, en cas d’exercice d’une activité salariée auprès d’un même employeur dans deux ou plusieurs États, parmi lesquels l’État de rési-dence, le travailleur est soumis à la législation de cet État. Cette règle ne sera plus automatiquement applicable à compter du 1er mai 2010. En effet, le nouveau règle-ment prévoit que le régime de sécurité sociale applicable sera celui de l’Etat membre de rési-dence seulement si le salarié y

exerce une « partie substantielle de son activité », c’est-à-dire une part quantitativement importante de l’ensemble des activités, sans qu’il s’agisse nécessairement de la majeure partie de ses activités. Dans le cas contraire, c’est la légis-lation de l’Etat où l’employeur a son siège ou son domicile qui sera applicable. Enfin, pour déterminer si une partie substantielle de l’ac-tivité salariée est exercée dans un Etat, il sera tenu compte de critères indicatifs tels que le temps de tra-vail et/ou la rémunération, étant précisé que dans le cadre d’une évaluation globale, la réunion de moins de 25 % de ces critères ne pourra pas indiquer l’exercice d’une partie substantielle des activités dans l’Etat concerné.

L’exercice normal d’une acti-vité non salariée dans plusieurs EtatsActuellement, en cas d’exercice d’une activité non salariée dans deux ou plusieurs États, parmi lesquels l’État de résidence, le tra-vailleur est soumis à la législation de cet État. Cette règle ne sera plus automatiquement applicable à compter du 1er mai 2010.

Le régime de sécurité so-ciale applicable sera celui de l’Etat membre de résidence seulement si le non-salarié y exerce une « partie substantielle de son activité », sur la base de critères indicatifs tels que le chiffre d’affaires, le temps de travail, le nombre de services

Sécurité sociale des travailleurs migrants Ce qui va changer à compter du 1er mai 2010Instrument de promotion indispensable à la mobilité des personnes en Europe, le célèbre règlement européen CE n°1408/71 (1) coordonnant les différentes législations nationales en matière de sécurité sociale, vit ses dernières heures.

A l’heure actuelle, les travailleurs frontaliers bénéficient exclusivement des prestations de

chômage selon la législation de leur Etat de résidence et à la charge de ce dernier. En vertu du nouveau

règlement, ils pourront, à titre complémentaire, se mettre à disposition des services de l’emploi de leur dernier Etat d’emploi, sans devoir justifier de liens

plus étroits avec l’un ou l’autre pays

...

Page 80: et urbanisme : quel sera de demain...Numéro 40 — mars / avril 2010 — 3 EUR Dossier pages 26 - 75 Mobilité et urbanisme : quel sera le Luxembourg ... 2 ans — 12 numéros : 51

mars / avril 80

Emploi /

prestés et/ou le revenu. Dans le cas contraire, c’est la législation de l’Etat dans lequel se situe le « centre d’intérêt » de ses activi-tés qui sera applicable, en tenant compte notamment du lieu où se situe le siège fixe et perma-nent des activités de l’intéressé, le caractère habituel ou la durée des activités prestées.

Exercice d’une activité salariée et d’une activité non salariée dans différents États membresPour l’heure, en cas d’exercice d’une activité salariée et d’une activité non salariée dans différents États membres, c’est la législation de l’Etat sur le territoire duquel le travailleur exerce son activité salariée qui est applicable.

Ce principe connaît tou-tefois des exceptions conduisant à ce qu’un travailleur soit soumis simultanément à la législation de deux Etats (tel est notamment le cas de l’exercice d’une activité non salariée en Belgique et d’une ac-tivité salariée dans un autre Etat). Ces exceptions seront supprimées à compter du 1er mai 2010.

Une personne qui effec-tue des prestations de travail sous les statuts de travailleur salarié et travailleur indépendant sera automatiquement assujettie au système de sécurité sociale pour indépendant de l’Etat qui est déjà compétent pour l’occupation sa-lariée.

Les dispositions particulières applicables en matière de prestations de maladie (4)

La situation du travailleur frontalier A l’heure actuelle, le travailleur frontalier a le droit de bénéficier des soins médicaux soit dans son Etat de résidence, soit dans l’État où il travaille. Quant aux membres de sa famille, ils bénéficient en gé-néral des soins de santé dans leur Etat de résidence. Ils peuvent en

bénéficier également dans l’Etat où travaille le frontalier mais sous réserve d’accord conclu entre les Etats concernés.

Ce principe sera étendu aux membres de la famille du travailleur frontalier sauf excep-tions.

La situation des titulaires de pensions ou rentes frontaliersA compter du 1er mai 2010, les ti-tulaires de pension frontaliers se verront octroyer de nouveaux droits. Tout d’abord, un travailleur frontalier prenant sa retraite aura le droit, en cas de maladie, de conti-nuer à bénéficier des prestations en nature dans l’Etat dans lequel il a exercé sa dernière activité, s’il s’agit de poursuivre un traitement déjà entamé. De même, un ti-tulaire de pension ayant exercé une activité en tant que frontalier pendant 2 ans au moins au cours des 5 années précédant la prise d’effet de la pension aura droit aux prestations de soins dans l’Etat où il exerçait précédemment son activité en tant que frontalier, à condition que cet Etat et l’Etat de résidence aient tous les deux opté pour cette formule (sont concer-nés : Belgique, Allemagne, Espagne, France, Luxembourg, Autriche et Portugal).

Les dispositions particulières applicables en matière de prestations de chômage Assouplissement des règles d’exportation du droit aux pres-tations de chômage A l’heure actuelle, afin de bénéfi-cier des prestations de chômage dans un Etat, le chômeur est en principe tenu de rester conti-nuellement à la disposition des services de l’emploi de cet Etat et être disponible pour le marché de l’emploi de cet Etat.Toutefois, il peut continuer à percevoir ses allocations de chômage tout en se rendant dans un autre Etat

membre en vue d’y chercher un nouvel emploi, sous certaines conditions (notamment main-tien des prestations chômage pendant 3 mois maximum, droit d’exportation une fois entre deux périodes d’emploi).

A compter du 1er mai 2010, le droit aux prestations de chômage sera maintenu pendant une durée de 3 mois et pourra être étendue jusqu’à 6 mois. De même, le droit à l’exportation des prestations de chômage pourra être utilisé plu-sieurs fois entre deux périodes d’emploi, pour autant que la durée totale ne dépasse pas 3 mois, res-pectivement 6 mois. Enfin, dans des cas exceptionnels, les institutions compétentes pourront autoriser le chômeur à retourner dans l’Etat débiteur des prestations en espèces, à une date ultérieure.

Notons qu’un moratoire existe pour le Luxembourg où ces nouvelles règles s’appliqueront au plus tard le 1er mai 2012.

Le cas particulier du travailleur frontalierA l’heure actuelle, les travailleurs frontaliers bénéficient exclusive-ment des prestations de chômage selon la législation de leur Etat de résidence et à la charge de ce der-nier (ils ne disposent pas du même choix que les non-frontaliers). En vertu du nouveau règlement, ils pourront, à titre complémentaire, se mettre à disposition des ser-vices de l’emploi de leur dernier Etat d’emploi, sans devoir justifier de liens plus étroits avec l’un ou l’autre pays. Notons toutefois que, contrairement à ce qu’avait admis la jurisprudence européenne, les prestations resteront servies par l’institution du lieu de résidence conformément à la législation qu’elle applique. En cas de mise à disposition cumulative auprès des services de l’emploi de ces deux Etats, le chômeur aura alors l’obli-gation de respecter les conditions et obligations applicables dans cha-

cun d’eux. Toutefois, les obligations du chômeur dans l’Etat membre de résidence seront prioritaires et le fait qu’il ne s’acquitte pas de toutes ses obligations dans l’autre Etat sera sans incidence sur les prestations octroyées dans l’Etat de résidence.

Nonobstant l’entrée en application des nouveaux règle-ments européens, les dispositions du règlement n°1408/71 continue-ront par ailleurs à s’appliquer aux ressortissants des pays tiers qui ne sont pas déjà couverts uniquement en raison de leur nationalité, dans l’attente d’un règlement européen visant à étendre les dispositions du nouveau règlement à cette caté-gorie de ressortissants. De même, elles continueront de s’appliquer aux ressortissants de la Norvège, l’Islande, le Lichtenstein et la Suisse, aussi longtemps que les accords sur l’Espace Economique Européen d’une part, et l’accord entre la CE et la Suisse, d’autre part, n’auront pas été modifiés.

Me Cindy Arces

Me Bénédicte Schmeer

Noble & Scheidecker, Avocats à la Cour

(1) Règlement européen CE n°1408/71 du 14 juin 1971 relatif à la coordination des régimes de sécurité sociale aux tra-vailleurs salariés, non salariés et aux membres de leur famille qui se déplacent à l’intérieur de la Communauté.

(2) Règlement européen CE n° 883/2004 du 29 avril 2004 portant sur la coor-dination des systèmes de sécurité so-ciale, modifiée par le Règlement (CE) n° 988/2009 du 16 septembre ; tel que modifié par le Règlement européen CE n° 988/2009 du 16 septembre 2009.

(3) Règlement européen CE n° 987/2009 du 16 septembre 2009 fixant les modalités d’application du Règlement européen CE n° 883/2004.

(4) Le nouveau règlement assimile les pres-tations de paternité aux prestations de maternité.

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Emploi /

Depuis l’instauration de la Loi du 8 juin 1999, un cadre juridique et légal permet aux entreprises d’instaurer un Régime Complé-mentaire de Pension au profit de leurs salariés, en proposant un complément aux prestations léga-les de la sécurité sociale sous forme de prestations retraite, décès et invalidité. Cependant, n’oublions pas que d’autres avantages peu-vent être proposés aux salariés de l’entreprise. Depuis ces dernières années, une tendance générale à la rationalisation des coûts en matière de soins de santé est constatée en Europe et la nou-velle règlementation du statut unique entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2009, est une preuve supplémentaire de la volonté de l’Etat luxembourgeois de simpli-fier le système organisationnel de l’assurance maladie en sup-primant les différences entre le statut des ouvriers et le statut des employés.

Allongement de la du-rée de vie, progrès de la médecine, dépenses relatives aux soins de santé sont autant d’éléments qui incitent les dirigeants à intégrer dans leur package salarial une assurance soins de santé. Outre le remboursement complémen-taire à la sécurité sociale sur di-vers aspects tels que les actes de chirurgie, les soins dentaires, l’hospitalisation et, dans certains cas, le versement d’une indemnité journalière, certaines formules par-

ticipent en complément, voire en l’absence d’intervention légale de la sécurité sociale. Ces différentes formules intègrent le libre choix du praticien et de l’établissement hospitalier. Ces assurances complé-mentaires santé bénéficient dans la plupart des cas des modalités d’acceptation relativement sou-ples : délais de carence, sélection médicale, extension de couvertures à la famille, etc.

Outre l’assurance com-plémentaire santé, l’employeur peut inclure dans son volet d’avan-tages extra-légaux une assurance accident couvrant ses salariés dans le cadre de leurs activités respectives. Le chef d’entreprise peut définir librement les cou-vertures parmi les packages pré-définis : incapacité permanente, décès, indemnités journalières en cas d’hospitalisation, etc. Le mode de paiement pouvant être indemnitaire ou forfaitaire. Notons qu’une réforme du code des assurances sociales est ac-tuellement à l’étude et pourrait fondamentalement modifier la méthode d’indemnisation de l’assurance accident.

L’assurance dirigeant d’en-treprise est une assurance souscrite par l’entreprise afin de pérenniser ses activités en cas de décès préma-turé de l’un de ses dirigeants. Dans cette formule d’assurance tempo-raire décès, le preneur d’assurance et le bénéficiaire sont l’entreprise. La personne assurée étant le dirigeant.

Les primes versées par l’entreprise constituent des dépenses d’exploi-tation. En contrepartie, le capital décès est imposable pleinement dans le chef de l’entreprise, au titre de l’impôt des collectivités et de l’impôt commercial communal. En souscrivant ce type d’assurance, l’entreprise dispose par conséquent d’un capital nécessaire pour faire face par exemple au rachat des parts de l’homme-clé ou des frais engendrés par la recherche d’un nouveau dirigeant.

L’information via mon employeur ?Outre le fait d’instaurer certains avantages vus précédemment, pourquoi l’employeur ne propo-serait-il pas à ses salariés un libre accès à l’information, tant fiscal que social ?

Consult Life Luxembourg propose une offre de service sous forme de modules d’information présentés en entreprise sur des sujets d’actualité que sont la sé-curité sociale transfrontalière et la fiscalité appliquée aux résidents et non-résidents. « La formule commence à porter ses fruits. En effet, notre offre de service est particulièrement bien perçue par la Direction des Ressources humaines qui y voit une valeur ajoutée au sein de l’entreprise. De plus, cette formule à l’avan-tage de valoriser non seulement l’entreprise mais également ses salariés, en apportant une réponse

tangible au besoin d’informations. Depuis la promulgation de la Loi du 8 juin 1999, de nombreux em-ployeurs ont instaurés un Régime Complémentaire de Pension, mais combien d’entre eux ont « repo-sitionné » cet avantage qu’ils octroient à leurs salariés ? Les entreprises s’efforcent de maxi-miser la stratégie de rémunération dans leur politique salariale en intégrant des avantages extra-lé-gaux. Cependant, les bénéficiaires ne souhaitent pas toujours des avantages extra-légaux mais des avantages flexibles, qu’ils pourront utiliser librement en fonction de leurs besoins personnels. Notre mission s’inscrit également dans cette optique. Installer un Régime Complémentaire de Pension ou mettre à jour un ancien plan. Développer, adapter le plan à la gestion future du personnel de l’entreprise (part-time, profil de talents à recruter…)», commente Denis Van Loock, directeur de Consult life Luxembourg.

Pour tous renseignements : [email protected]

Quels sont les avantages qu’un employeur peut proposer à ses salariés ?Installée à Strassen, Consult Life Luxembourg S.A. est une société de courtage active dans le conseil et l’optimisation de la prévoyance, tant en assurance individuelle qu’en assurance de groupe. Membre du groupe ED-G, elle bénéficie, le cas échéant, de soutiens spécifiques des autres entités et notamment dans le domaine de l’actuariat au travers de la société Elips Actuarial Services.

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mars / avril 82

Nouvelles technologies /

La moitié des utilisateurs de Fa-cebook s’y connecte quotidienne-ment pour une durée moyenne de 55 minutes (1). Non contente d’être la communauté en ligne la plus vaste du Web, elle connaît aussi un des taux de croissance des plus rapides, signe de son dynamisme. De plus, être présent sur Facebook est entièrement gratuit pour les personnes comme les entreprises et donne accès à un réseau de centaine de millions de clients potentiels.

Facebook est un outil précieux dans le cadre de votre activité professionnelle, quel que soit votre secteur, que votre objectif soit d’entretenir votre réseau de contacts ou de lancer une marque. Si à l’origine cette plate-forme ne regroupait que des étudiants, la communauté s’est considérable-ment élargie. Le nombre d’utili-sateurs de plus de 35 ans atteint désormais 30 % de la communauté totale et le nombre d’utilisateurs de plus de 55 ans a cru de plus de 900 % en 2009 (2).

Dans cet article, je vous propose 5 conseils pour commu-niquer de façon professionnelle sur Facebook. Les astuces déve-loppées ici ne vous demanderont que quelques minutes par jour et aucun investissement financier. Elles vous permettront toutes de créer un nouveau canal de com-munication avec votre réseau professionnel.

Créez votre profil professionnelContrairement aux réseaux à vocation professionnelle comme Linkedin et Viadeo, Facebook a une ambition d’interaction sociale. La communauté vaste et dynamique en fait un lieu idéal pour échanger avec vos contacts professionnels et communiquer sur vos différents projets. Vous devez toutefois veiller à délimiter une frontière nette entre votre communication sociale et professionnelle.

Pour soutenir votre com-munication professionnelle, vous commencerez par créer un profil

professionnel sur Facebook. Com-me vous contacterez par la suite des personnes utiles pour votre entreprise, vous devez compléter votre profil et choisir des photos en correspondance avec cette am-bition. Une bonne règle est de se limiter aux informations présentes habituellement sur un CV et de choisir une photo sobre.

Si vous souhaitez combi-ner une utilisation professionnelle

et personnelle de Facebook, veillez à ne permettre l’accès à vos infor-mations privées qu’à vos proches. Vos contacts professionnels n’ont pas de raison d’avoir accès aux photos de vos dernières vacances. Rendez-vous dans « Compte » puis « Paramètres de confidentialité » pour limiter l’accès à vos informa-tions personnelles.

Entretenez et enrichissez votre réseau professionnel grâce à FacebookVous ne pourrez utiliser Facebook comme vecteur de communica-

tion que si vous disposez d’un nombre suffisant de contacts professionnels. Commencez par rejoindre les réseaux des institu-tions académiques dont vous êtes diplômé (Lycée, Université, etc.). D’anciens élèves de votre promo-tion devraient vous ajouter rapi-dement à leurs contacts. Pour ce faire, rendez-vous dans « Compte », « Paramètres du compte » puis « Réseaux ».

Facebook met aussi à disposition de ses utilisateurs un outil permettant de chercher directement dans les contacts de leurs boîtes e-mail les personnes présentes dans la communauté. Cette procédure sécurisée vous évitera d’ajouter manuellement chacun de vos contacts à votre liste d’amis.

Une fois vos premiers contacts ajoutés, passez en revue leurs listes d’amis respectives afin d’ajouter à votre réseau toutes les connaissances en commun que vous pourriez avoir. Cette tâche fastidieuse est essentielle. Plus vous aurez d’amis sur Facebook, plus votre communication sera efficace, et susceptible d’être re-layée efficacement.

Rejoignez des groupes correspondant à votre secteurLes utilisateurs de Facebook sont souvent regroupés autour d’in-térêts communs. Cherchez les groupes correspondant à votre secteur d’activité afin d’atteindre des personnes ayant les mêmes centres d’intérêt que vous. Privi-légiez les groupes de plus de cent membres, ayant une activité suf-fisante pour être sûr que votre message soit reçu.

La plupart des groupes permettent à tous les utilisateurs de communiquer sur leur « mur », es-pace d’expression comparable à un forum. Prenez l’habitude d’envoyer

5 conseils pour améliorer votre communication professionnelle sur FacebookEn seulement 6 ans, Facebook est devenu la plus vaste communauté virtuelle de la planète avec plus de 400 millions de membres actifs. A l’origine destiné à relier les étudiants entre eux dans le but de favoriser leurs interactions sociales, Facebook touche désormais tous les Internautes et est devenu un outil de communication de premier plan pour les entreprises.

Vous pouvez utiliser Facebook dans le cadre de votre activité professionnelle pour entretenir et enrichir votre réseau professionnel et atteindre de

nouveaux contacts. Veillez cependant à ne pas vous laisser piéger par l’aspect chronophage de cette

communauté en ligne

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Nouvelles technologies /

régulièrement des messages, des liens vers des articles, des références aux autres membres du groupe via ce mur. Cette participation active in-citera les autres membres du groupe à prendre contact avec vous et à vous solliciter régulièrement.

Pensez à rallier les grou-pes rejoints par vos contacts pro-fessionnels. Veillez par ailleurs à ajouter à vos contacts toutes les personnes avec qui vous commu-niquez sur Facebook. Votre objectif est de vous constituer le réseau professionnel le plus vaste possible afin de relayer votre message.

Créez une Fan Page pour votre marqueUne fois votre réseau profession-nel suffisamment développé, vous pouvez créer une « Fan Page » de votre marque ou de votre projet. Une Fan Page est un profil Face-book dédié à une entreprise. Une fois votre page créée, les utilisa-teurs de Facebook pourront en devenir « fan » et recevoir directe-ment dans leurs flux les actualités postées par l’entreprise.

Pour créer une page, rendez-vous dans « Publicités et Pages » puis « Créer une Page ». Une fois votre page mise en place, postez plusieurs actualités pour éviter qu’elle n’ait l’air vide. Ensuite, invitez tous vos contacts suscepti-bles d’être intéressés à la rejoindre en vous rendant dans le menu « Recommander à des amis » de votre page professionnelle.

Pour faire grandir votre communauté, vous devez inciter vos fans à participer à votre page. Toutes les participations de vos fans à votre communauté apparaîtront sur leurs profils. Leurs contacts, s’ils partagent les mêmes intérêts que vos fans, pourront à leur tour devenir fans de votre page. Plus les fans participeront à votre page, plus vous aurez de chance de voir votre communauté s’enrichir de

nouveaux membres.

Faites converger vos communications vers FacebookIncitez vos contacts à devenir votre ami sur Facebook ou à devenir fan de votre page afin d’agrandir votre réseau. Vous pouvez créer une adresse simplifiée pointant vers votre profil pour la transmet-tre à vos contacts. Rendez-vous sur « Compte », « Paramètres du compte » puis « Nom d’utilisa-teur ». Ajoutez cette URL simplifiée à vos signatures d’e-mails et vos supports de communication.

Si vous disposez déjà d’un blog ou d’un compte Twitter, vous pouvez automatiquement publier dans Facebook vos actualités sans même avoir besoin de vous y connec-ter. Cela vous permettra de mettre à jour vos différents réseaux sociaux plus rapidement et d’atteindre plus de personnes.

Pour inciter vos contacts à se rendre sur votre page Face-book, donnez régulièrement des avantages exclusifs aux fans de votre page. Pensez à être régulier dans votre communication. Un effort constant vous garantira sur le long terme une commu-nication professionnelle efficace sur Facebook.

Pour conclure…Vous pouvez utiliser Facebook dans le cadre de votre activité professionnelle pour entretenir et enrichir votre réseau profes-sionnel et atteindre de nouveaux contacts. Veillez cependant à ne pas vous laisser piéger par l’aspect chronophage de cette commu-nauté en ligne. Jouez la prudence en limitant votre surf sur Facebook à une période bien déterminée de la journée.

Jean-Nicolas Reyt Luxembourg Business

Academy - Université du Luxembourg

Auteur du livre Le Guide du Web Manage-

ment , Ed. Dunod, 2009 [email protected]

(1) http://www.facebook.com/press/info.php?statistics

(2) h t t p : / / w w w . i s t r a t e g y l a b s .com/2009/07/2009-facebook-de-mographics-and-statistics-report-513-growth-in-55-year-old-users-college-high-school-drop-20/

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Nouvelles technologies /

APSI Flasgship Awards3e éditionL’Association des Professionnels de la Société de l’Information (APSI) annonce le lancement de la 3e édi-tion des APSI Flagship Awards, premier trophée patronal luxem-bourgeois visant à récompenser le dynamisme et l’excellence des entreprises luxembourgeoises actives dans l’IT et la société de l’information.

Le sujet de l’édition 2009 était axé sur l’importance crois-sante des considérations de dé-veloppement durable et de Green IT. Le trophée avait été remporté par la société Microsoft. Le su-jet du trophée 2010 est celui de l’innovation, clé pour la réussite des entreprsies à se ré-inventer, ré-orienter et re-positionner.

Les Flagships Awards, ont été lancés en 2008 (ils remplacent les IBT (Internet Business Trophy) créés en 2001), afin de garantir une vaste communication avec les divers acteurs du marché TIC, les médias et les instances publiques. L’objectif des Flagship Awards est de primer l’esprit, le dynamisme et le concept entrepreneurial dans les secteurs des TIC et de la société de l’information.

Les Flagship Awards s’adres-sent à toute entreprise ou organi-sation installée au Luxembourg dont l’activité s’appuie sur les technologies de l’information et de la communication (TIC). L’en-treprise devra justifier son éligi-bilité en décrivant ou en chiffrant l’impact des TIC sur son activité économique.

Les participants doivent en-voyer leur dossier avant le 15 avril 2010 sous format électronique à [email protected]. La structure type d’un dossier peut être consultée

sur www.flagship.lu. L’annonce des finalistes aura lieu le 20 avril 2010. Le grand oral se déroulera jusqu’ au 7 mai. La remise des trophées se fera au mois de mai lors de la soirée Golden-i awards & Gala organisée conjointement avec le journal ITnews 2.0.

Comobilis a lancé sa plate-forme SaaS2BDepuis plusieurs années, P&T Consulting a développé des com-pétences dans le domaine d’Inter-net et des applications nomades, aujourd’hui regroupées sous la marque Comobilis.

En tant que filiale de l’opé-rateur des Postes et Télécommu-nications du Luxembourg, P&T Consulting connaît les caractéris-tiques des offres de types abon-nement et paiement à l’usage, et a pu éprouver des solutions M2M prenant appui sur le réseau de télécommunications et les diffé-rents métiers du groupe.

De son côté, Comobilis a identifié différents besoins mé-tiers en rapport avec les terminaux mobiles ou distants. Plusieurs né-cessités professionnelles ont été identifiées – mais ne sont encore couvertes par aucune solution existante – dont la plus impor-tante est une solution permettant l’optimisation des communica-tions entre différents terminaux et le système d’information des entreprises. Si beaucoup d’entre elles peuvent envoyer et recevoir des données, ces dernières exis-tent sous différents formats, sur divers systèmes d’exploitation, dans des langages peu ou pas compatibles…

Sur la base de ces constats, Comobilis a lancé, le 17 février der-nier, la plate-forme SaaS2B pro-posant des solutions applicatives construites autour de la commu-

nication M2M et permettant aux personnes, objets et différentes briques du Système d’Information du client de communiquer et d’in-teragir entre eux, dans un environ-nement distant ou nomade, sur la base de services professionnels déclinés en solutions métiers, avec un paiement à l’usage. SaaS2B est capable de collecter, traiter et diffuser des informations is-sues de n’importe quel terminal communicant (ordinateur, télé-phone portable ou fixe, assistant numérique ou capteurs sur des machines). La diffusion peut se faire par un retour d’information vers le terminal émetteur, mais aussi par l’envoi, via des services Web, de données au coeur même des systèmes d’information des entreprises utilisatrices.

L’acronyme SaaS (Software as a Service) désigne les solutions consistant à fournir des services via le Web, et non plus par les appli-cations traditionnelles de bureau ou par le client serveur classique. Ces solutions sont construites autour du paiement à l’usage. Comobilis a choisi d’apposer le suffixe 2B au terme SaaS pour souligner l’aspect Business to Business de son offre.

SaaS2B lancera différents services au cours des prochains mois, créant à terme un véritable bouquet de prestations. www.pt-consulting.eu

Axis Communications Premières caméras réseau thermiquesAxis Communications, leader mondial du marché de la vidéo sur IP1, lance les caméras réseau thermiques AXIS Q1910 et AXIS Q1910-E. Ces deux nouvelles so-lutions s’adaptent parfaitement à tout système de vidéo sur IP mis en place pour sécuriser une zone

en permanence. Ces nouvelles ca-méras utilisent la thermographie, permettant ainsi aux utilisateurs de détecter les incidents avec une fiabilité extrême, dans l’obscurité totale ou lors de conditions mé-téorologiques difficiles. Ce sont les seules caméras du marché à prendre en charge les fonction-nalités de l’IP comme les formats de compression H.264 et Motion JPEG, les fonctions audio, le stoc-kage local ou encore l’alimentation par Ethernet. Elles sont également dotées de fonctions de vidéo in-telligente telles que l’alarme de détérioration, la détection de mou-vement et la prise en charge de la plate-forme d’applications pour caméras Axis.

Les deux caméras offrent des capacités d’images thermiques d’une résolution 160 x 128, 8,33 ips et un angle de vue de 17 º. www.axis.com/corporate/press/press_material.htm?key=q1910

Microsofta présenté ses Windows Phones 7 Lors du Mobile World Congres à Barcelone, Steve Ballmer, CEO de Microsoft, a présenté la nouvelle génération de Windows Phones : les Windows Phones 7 series. Avec

NEWS

AXIS Q1910-E

AXIS Q1910

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Nouvelles technologies /

de divertissement sur la Xbox 360 est maintenant disponible aussi sur les Windows Phone 7 series.

Musiques et vidéos : les nouveaux Windows Phones offrent une expérience mé-

dia incroyable dans laquelle le meilleur de Zune, du contenu de votre ordinateur, des ser-vices de musiques en ligne, et de la radio FM intégrée, se retrouve en un seul endroit. Cette expérience média peut être partagée via Zune Social afin que vous puissiez faire vos recommandations aux amateurs de musique ayant les mêmes goûts.

Marketplace : est la manière de télécharger facilement et rapidement des jeux et des applications.

Office : qui soutient votre côté productif avec Office Mobile, SharePoint, OneNote, avec bien évidemment Outlook email.

cette nouvelle plate-forme, Mi-crosoft a pris une toute nouvelle approche dans les logiciels pour smartphones. Celui-ci a un design novateur et une expérience uti-lisateur intégrée qui apporte du contenu Internet et des applica-tions à la portée de l’utilisateur. Pour la première fois, Microsoft propose, exclusivement sur Win-dows Phones 7 series, des jeux Xbox Live et des musiques et vi-déos Zune. Entre-temps, un certain nombre de partenaires ont déjà commencé à créer les téléphones Windows 7. Ils arriveront sur le marché pour Noël 2010.

Chaque Windows Phone 7 series possède un bouton spécial qui amène l’utilisateur sur Bing. Il fait la liaison de chaque pro-gramme de votre téléphone avec Bing Search, afin de lui donner tout de suite l’information la plus pertinente ou locale, suivant la recherche.

Windows Phone 7 a créé aussi un certain nombre d’expé-riences intégrées sur le téléphone via les Windows Phone Hubs. Les hubs réunissent du contenu Inter-net, des applications et d’autres services sur un seul écran, pour

qu’il soit plus facile d’effectuer des tâches dessus. Six de ces hubs se trouvent sur Windows Phone 7, et sont classés par thèmes pour permettre aux utilisateurs de faire beaucoup plus de choses sur leurs téléphones :

Les gens : ce hub collectionne toutes les informations perti-nentes sur une personne de contact, y compris les live feeds de leurs réseaux sociaux et photos. C’est également l’en-droit où faire ses mises à jour pour Facebook et Windows Live, avec une simple pression sur ce bouton.

Les images : vous pouvez en un clic, partager photos et vi-déos dans votre réseau social. Le Windows Phone 7 series rassemble les photos d’un utilisateur via l’intégration du contenu Internet et de son ordinateur, afin que vous puis-siez avoir accès depuis votre téléphone à votre collection de photos et vidéos.

Les jeux : pour la première fois, l’expérience Xbox LIVE se re-trouve sur un téléphone. Cela signifie que non seulement des jeux sont disponibles avec les possibilités Live, mais aussi la possibilité de voir l’avatar d’autres joueurs, leurs profils, et les résultats de vos amis sur ce hub. Xbox Live a plus de 23 millions de membres actifs dans le monde entier. Ce monde fait d’amis, de jeux, et

Des partenaires de diffé-rents pays ont repris les Windows Phone 7 series dans le planning de leur portfolio dont, entre autres, ATT&T, Deutsche Telekom AG, Orange, O2, Sprint, Telefonica, TIM, T-Mobile, Verizon Wireless, Vodafone, Dell, Garmin-Asus, HTC, HP, LG, Samsung, Sony Ericsson, Toshiba, et Qualcomm Inc.

Les clients qui souhaitent être tenus au courant des déve-loppements, peuvent s’inscrire sur www.windowsphone7series.com

Pour réécouter Steve Ball-mer lors de la conférence de presse au Mobile World Congress : www.microsoft.com/news/windows-phone

BlackBerry Enterprise Server v5 Global Mobile Award 2010 du meilleur produit ou service d’entreprise de téléphonie mobile

Dans le cadre du Mobile World Congres 2010 qui s’est tenu en février dernier, le prix Global Mo-bile pour le Best Mobile Enterprise Product or Service a été octroyé à Research In Motion (RIM) pour le BlackBerry Enterprise Server v5. Jugé par un jury indépendant, le BlackBerry Enterprise Server v5 a été reconnu comme l’outil (de téléphonie) mobile le plus inno-vant pour aider les organisations à « travailler plus intelligemment et faire des affaires de manière plus mobile ». www.blackberry.com

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Simplification.lu /

Simplifications administratives en matière d’aménagement communal et d’environnementPour les projets d’investissements, aussi bien en infrastructures de mobilité ou d’accueil d’activités économiques des pouvoirs publics qu’en matière de création de lo-gements des investisseurs privés, les entreprises se retrouvent face à une multitude d’autorisations préalables, allant des plans d’amé-nagement généraux jusqu’à l’auto-risation de construire proprement dite. Ces procédures d’autorisation sont souvent complexes et de lon-gue haleine, d’autant plus qu’il y a souvent une superposition chrono-logique de plusieurs procédures. La conséquence en est, outre la perte de temps considérable, la création de coûts financiers additionnels pour ces projets. Conscient de cette problématique et en vue de pallier aux effets de la crise économique, le gouvernement avait retenu pour son Plan de conjoncture du 6 mars 2009, des propositions concrètes élaborées par un groupe de tra-vail ad hoc au sein du Comité à la Simplification Administrative. Ces propositions ont par ailleurs été reprises dans le programme gouvernemental 2009-2014 du 29 juillet 2009.

Concrètement, le gouver-nement entend réformer et alléger les procédures relatives à : la loi du 19 juillet 2004 concer-

nant l’aménagement com-munal et le développement urbain ainsi que certains des règlements grand-ducaux af-férents ;

la loi du 19 janvier 2004 concernant la protection de la nature et des ressources naturelles ;

la loi du 10 juin 1999 relative aux établissements classés ;

la législation sur les marchés publics ;

la législation relative à l’évalua-tion des incidences sur l’envi-ronnement de projets d’infras-tructure de transport ;

la loi du 19 décembre 2008 relative à l’eau ;

la loi du 17 juin 1994 relative à la prévention et à la gestion des déchets.

Dans le but d’har-moniser les procédures de consultation publique, il a été décidé de prendre des mesures afin :

de regrouper, pour autant que faire se peut, pour un seul et même projet les différentes procédures de consultation obligatoires présentant des délais et des objectifs com-parables ;

d’éviter les recoupements, voire les doubles emplois, en regrou-pant les éléments techniques et scientifiques d’un dossier qui peuvent être élaborés de manière complémentaire ;

d’élaborer un guide d’exécu-tion en vue d’une meilleure cohérence législative tel que proposé par le Plan de conjonc-ture du gouvernement ;

de préciser dans un certain nombre de textes des défi-nitions vagues de façon à éviter, pour autant que faire se peut, des décisions parfois ressenties comme subjectives, voire même aléatoires.

Par ailleurs, des guichets uniques « autorisations » et « ur-banisme » seront prévus afin de faciliter les démarches administra-tives et l’introduction du principe de l’autorisation tacite est analysée pour certaines autorisations qui ne nécessitent pas de définition de conditions ou d’obligations à respecter. Pour les autres régimes d’autorisation, des délais de réponse de la part de l’administration seront précisés dans les textes législatifs et réglementaires. Le principe que l’ad-ministration ne pourra demander des informations supplémentaires relatives à un dossier de demande d’autorisation qu’une seule fois a également été retenu.

Pour la mise en œuvre de ces projets, des groupes de travail intra- et interadministrations ont été créés entre le ministère du Dé-veloppement durable et des Infras-tructures, le ministère de l’Intérieur et à la Grande Région et le Comité à la Simplification Administrative du ministère d’Etat, où des travaux de réforme des textes légaux ont été entamés au dernier trimestre 2009 et dont les résultats sont at-tendus pour 2010.

Par ailleurs, il y a lieu de noter que certaines des lois sus-mentionnées feront l’objet d’une évaluation des charges adminis-tratives pour le(s) porteur(s) de projet d’urbanisme moyennant le modèle des coûts standard au printemps 2010.

Sécurité alimentaire Collaboration intense entre Santé et DouaneMise en application de la régle-mentation européenne de sécurité alimentaire

Dans le cadre de la mise en applica-tion du règlement CE N° 882/2004 (http://www.securite-alimentaire.public.lu/legislation/europeenne/official_control.pdf), le Service de la sécurité alimentaire de la direc-tion de la Santé et l’Administra-tion des Douanes et Accises ont établi une collaboration intense en matière de contrôle officiel des denrées alimentaires sous forme de projet pilote.

Le projet vise à établir un niveau de collaboration adéquat entre les différentes administra-tions procédant à des contrôles de sécurité alimentaire dans le but d’éviter les doubles emplois et de réduire le nombre de contrô-les effectués par les organes de l’Etat dans les établissements de la chaîne alimentaire.

Simplification administrativeLors des pourparlers menés en-tre le secteur alimentaire et le gouvernement dans le cadre de l’initiative de la simplification administrative, la mauvaise coor-dination entre les différentes ad-ministrations impliquées dans le contrôle officiel avait été relevée à plusieurs reprises. De même, les représentants des professionnels avaient critiqué le fait que les dif-férents agents procédant à des contrôles de sécurité alimentaire interprétaient de façon très diffé-rente les exigences fixées par la réglementation alimentaire. Ce problème avait été reconnu par les autorités dès la création de l’Organisme pour la Sécurité et la Qualité de la Chaîne Alimentaire (OSQCA) en 2007, dont la mission principale est la coordination effi-cace des administrations chargées

La simplification administrative Faites-en profiter votre entreprise

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mars / avril 87

Simplification.lu /

du contrôle officiel de la sécurité alimentaire.

Collaboration intenseLe projet pilote entre le Service de la sécurité alimentaire et l’Admi-nistration des Douanes et Accises vise à remédier à cette situation en mettant en œuvre un système de contrôle basé sur une collabora-tion permanente et intense selon le modèle autorité compétente-organe de contrôle.

Le service de la sécu-rité alimentaire de la direction de la Santé prend en charge le rôle de l’autorité compétente et l’Administration des Douanes et Accises assure le rôle d’organe de contrôle.

Description du projetLe projet comprend plusieurs pha-ses : lors d’une première phase (fin janvier 2010) de formation de 3 jours les principes généraux de la législation de sécurité ali-mentaire ont été vus en détail. L’accent a été mis sur la législa-tion de base au Luxembourg et au niveau européen, les contrôles d’hygiène de base, l’étiquetage des denrées alimentaires et le système documentaire du service de la sécurité alimentaire.

Ensuite, une deuxième phase d’encadrement intense (dé-but février/mi-mars 2010) a eu lieu. Pendant cette phase, deux équipes de deux agents relevant de l’Administration des Douanes et Accises sont encadrées par deux agents du Service de la sécurité alimentaire pour faire les contrôles d’hygiène de base dans les éta-blissements de restauration.

Ces contrôles se font moyennant un ensemble de pro-cédures documentées établi par le Service de la sécurité alimentaire qui se base sur le règlement d’hy-giène de base du « paquet hygiène » (http://www.securite-alimentaire.public.lu/legislation/europeenne/hygiene_alimentaire_852.pdf ).

Ces procédures com-prennent des modes opératoires pour la conduite des contrôles, des fiches techniques pour les mesures des températures en vue du contrôle de la chaîne du froid et une check-list selon la-quelle les contrôles sont effectués.La check-list est basée sur une analyse des risques et comprend une cotation qui permet d’évaluer si un établissement de la chaîne alimentaire respecte les critères définis dans la réglementation. Les exploitants soumis à contrôles reçoivent systématiquement un rapport de contrôle qui reprend les déficiences constatées et qui définit les mesures correctives à mettre en place.

Dans une troisième phase, à partir de mi-mars 2010, les agents de l’Administration des Douanes et Accises formés et encadrés par le Service de la sécurité alimentaire, effectueront les contrôles d’hygiène de base selon un programme de contrôle établi par le Service de la sécurité alimentaire et moyennant les procédures définies par ce service. Des contrôles conjoints (Sécurité alimentaire-Douane) seront effec-tués de façon régulière afin d’assu-rer la cohérence entre les contrôles effectués. Le bon fonctionnement du système établi sera audité an-nuellement par l’OSQCA dans le cadre de son programme d’audit

national (http://www.securite-alimentaire.public.lu/organisme/audit/index.html).

A l’internationalNouvelle édition du tableau Veille européenne en matière législa-tive, règlementaire et meilleure réglementation du CSACet outil fournit aux acteurs et aux secteurs économiques concer-nés des listes reprenant les der-nières directives et règlements européens, les consultations en cours, les études d’impact enta-més par la Commission ainsi que d’une manière complète depuis 1985 tous les livres verts et blancs publiés par la Commission euro-péenne. Lien vers la page principale

avec les tableaux : http://www.simplification.public.lu/veille-communautaire/index.html

Lien vers le tableau Veille communautaire en matière législative, réglementaire et en meilleure réglementation (version intégrale) : http://www.simplification.public.lu/veille-communautaire/Veille_communautaire__ver-sion_int__grale__version_.xls

Lien vers le tableau Veille communautaire en matière législative, réglementaire et en meilleure réglementation (version mise à jour) :

http://www.simplification.public.lu/veille-communau-taire/Veille_communautai-re__mise____jour__version.xls

Vous êtes dans le secteur des services et vous souhaitez créer votre entreprise dans un autre État membre ? Dans le cadre de la Directive sur les services, des guichets uniques ont été créés dans chaque État membre, afin que les prestatai-res de services qui souhaitent créer leur entreprise en Europe puissent accomplir toutes les formalités administratives par voie électronique. http://ec.europa.eu/internal_mar-ket/eu-go/index_fr.htm vous permet d’accéder facilement aux guichets uniques de chaque État membre, et ainsi : d’obtenir toutes les informa-

tions relatives aux procédu-res à suivre pour l’activité de services que vous souhaitez exercer ;

d’accomplir toutes les for-malités nécessaires pour dé-marrer votre entreprise sans devoir vous adresser à chaque organisme public individuel-lement ;

de réaliser toutes les démarches par voie électronique.

Comité à la SimplificationAdministrativeMinistère d’Etat 6, boulevard RoyalL-2449 LuxembourgTél : (352) 247-88162Fax : (352) 247-88169www.simplification.lu

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mars / avril 88

Bon à savoir /

En effet, la loi interdit à l’employeur de résilier le contrat de travail (1)

d’une femme salariée dont l’état de grossesse est médicalement constaté (2) et pendant une période de 12 semaines suivant l’accouche-ment. Un licenciement qui serait notifié en violation de cette inter-diction serait nul et sans effet.

La nullité d’un tel licen-ciement et le maintien de la sa-lariée protégée dans l’entreprise, ou sa réintégration, doivent tou-tefois être sollicités en justice par le dépôt d’une requête devant le président du tribunal du travail. Cette requête en nullité, pour être recevable, devra être déposée dans les quinze jours qui suivent la rési-liation du contrat de travail (3).

Cependant, si la loi in-terdit à l’employeur de procéder lui-même au licenciement d’une femme enceinte, il est autorisé, en cas de faute grave de la sala-riée protégée, à lui notifier une mise à pied. L’employeur devra alors introduire une requête de-vant le tribunal du travail afin de solliciter l’autorisation de résilier ledit contrat du travail.

La faute grave justifiant une telle résiliation du contrat de travail ne doit pas être plus lourde que celle pouvant être invoquée pour justifier le licenciement d’un ou d’une autre collègue ne béné-ficiant pas de la même protection. La jurisprudence a ainsi confirmé qu’il n’y avait pas de différence à faire entre la faute grave de la salariée protégée et la faute grave pouvant justifier le licenciement d’un autre salarié (4). L’employeur aura, ici encore, la charge de la preuve des faits invoqués.

Il est à noter que du seul fait de la mise à pied prononcée par l’employeur, la rémunération de la salariée sera suspendue.

Alors que la durée de la procédure est incertaine, la loi per-met à la salariée privée de revenus de déposer une requête devant le président du tribunal du travail en maintien des salaires dans l’at-tente du jugement définitif sur la résiliation de son contrat de travail. Cette demande doit être déposée dans les quinze jours de la notifi-cation de la mise à pied (5). Ainsi, si ce régime protège la femme enceinte, il génère une période d’incertitude pendant toute la durée de la procédure (6).

Cette interdiction de li-cencier ne concerne pas unique-ment la salariée protégée par l’ar-ticle L. 337-1 du Code du travail. En effet, la loi protège d’autres salariés par une interdiction de licencier dont notamment le bénéficiaire du congé parental (7), les membres titulaires et suppléants des diffé-rentes délégations du personnel, le délégué à l’égalité et le délégué à la sécurité. Le statut protecteur de ces personnels connaît toute-fois quelques particularités par rapport à la procédure exposée ci-dessus.

Nadine Cambonie

Céline Lelièvre Associées

DCL Avocats

(1) Cette interdiction englobe également, le cas échéant, celle d’adresser la convocation à l’entretien préalable au licenciement.

(2) En cas de notification de la rupture avant la constatation médicale de la grossesse, la femme salariée peut, dans un délai de huit jours à compter de la notification du congé, justifier de son état par la production d’un certificat par lettre recommandée – Article L. 337-1 (1) alinéa 2 du Code du travail.

(3) Article L. 337-1 (1) alinéa 4 du Code du travail.

(4) C.S.J. 3 février 2005 n° 28551 du rôle Monica ./. Husky.

(5) S’il y a eu licenciement, la requête doit être introduite dans les 15 jours de la notification de ce licenciement – Article L. 337-1 alinéa (3) du Code du travail.

(6) Le tribunal peut ordonner des mesu-res d’instruction comme l’audition de témoins, la nomination d’un expert, etc. Il n’est pas à exclure en outre que la partie qui succombe en première instance interjette appel, ce qui allongera de plusieurs mois cette procédure.

(7) Article L. 243-47 du Code du travail.

La protection spéciale de la femme enceinteS’il n’est pas totalement interdit de rompre le contrat de travail d’une femme enceinte, les règles alors imposées à l’employeur, par l’article L. 337-1 du Code du travail, instaurent un statut particulier protecteur.

La jurisprudence a ainsi confirmé qu’il n’y avait pas de différence à faire entre

la faute grave de la salariée protégée et la faute grave pouvant justifier

le licenciement d’un autre salarié

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à nos frontières /

Les sportifs, avant une grande échéance par exemple, aiment à se mettre au vert, pour le teambuilding, la concentration, les petits soins d’un staff pro-fessionnel… Encore faut-il avoir une infrastructure adaptée, qui

ne soit pas nécessairement un complexe hôtelier d’envergure, mais qui soit bien pensée, bien située et bien équipée pour assurer la préparation, la récupération, la détente…

Le Domaine des 3 lacs est tout neuf. Lové au cœur de la Vallée de Rabais, à Virton. Daniel Thiry y pensait depuis un certain temps. Homme d’entreprise (BRG, Virton Matériaux…) et de terrain, féru de sport et de course à pied en particulier, il est président d’un des clubs phares de l’ath-létisme belge, l’AC Dampicourt. « Il manque, dans notre région, d’infrastructures adaptées à des stages sportifs de haut niveau. Il faut pouvoir disposer de bonnes conditions. Parce qu’un athlète doit pouvoir récupérer complè-tement, notamment sur le plan physique, en jouant sur une ba-lance de chaud et de froid pour la masse musculaire… » Daniel Thiry a saisi l’opportunité de re-médier à ce constat de carence, en transformant un bâtiment de grande envergure, mais de grand abandon aussi. « La bâtisse, rache-tée à un privé, avait jadis hébergé de jeunes internes », raconte Ra-chel Thiry, la fille de Daniel, qui, déjà impliquée dans le giron des entreprises familiales, développe le volet touristico-sportif. « Nous nous sommes attaqués à une ré-novation-extension complète. On a tout refait.»

Résultat ? Une belle et grande maison, à l’écart de la nationale. Un parking, pour vé-hicules et pour vélos. Un environ-nement idéal : l’eau, la forêt, une

volée d’infrastructures sportives (centre sportif, tennis de table, foot, tennis, athlétisme… ) et de loisirs tout près. La tranquillité à deux pas des commodités de la petite ville. Et, dans le gîte, un équipement de premier choix.

Au cœur du projet : la récupération des gens actifsLe bâtiment comporte trois niveaux. Pour le logement, on peut instal-ler jusque 18 personnes, dans des chambres séparées, autonomes, disposant toutes de sanitaires. Deux studios tout équipés – et donc indépendants le cas échéant – complètent l’offre d’hébergement. Une grande cuisine ouverte sur une vaste salle à manger, un sa-lon de détente avec matériel télé et vidéo, une terrasse extérieure pour les jours de soleil gaumais (les Thiry pensent y ajouter une petite piscine), des espaces de vie communautaire…

En bas, c’est une idée du bien-être ! « Nous avons voulu vraiment soigner cet aspect-là. C’est vraiment le cœur du projet, pensé pour le bien-être de sportifs ou de gens actifs.» On y trouve, dans un décor mariant moderne et vieilles pierres du pays, une salle de massage et de fitness pourvue de tout le matériel, un coin détente (avec salon, bar et grand écran) et un vaste espace wellness, avec sauna, hammam, douches froides et chaudes, salle de lumino-chromatothérapie (avec sièges chauffants et ambiance musicale), fontaine à glace, spa à 35 °, bain polar à 14 °…

Accueil et intendance sont assurés sur place, puisqu’un responsable pour la location et la gestion quotidienne y a un lo-gement de fonction. Le domaine bénéficie aussi d’un cabinet de kinésithérapeute indépendant, intégré dans les lieux. « On peut vraiment venir avec un staff spor-tif par exemple, sans avoir de souci », commente Daniel Thiry. « On peut venir avec son propre cuisinier, pour préparer sur place les plats adaptés à la diététique ou au régime des participants. Mais nous pouvons aussi, sur demande, assurer un service clé sur porte, un peu à la carte. Nous avons des contacts avec des traiteurs de la région qui peuvent préparer des menus spéciaux ou pas… »

Y compris étendre la vo-cation initiale, pour un groupe en incentive d’entreprise, pour une fête de famille, pour des vacances… « On peut réserver de façon plus morcelée, selon l’agenda bien sûr. La disposition des lieux et les for-mules de location variées permet-tent plusieurs possibilités. »

Alain Ducatwww.3lacs.be

Mise au vert,en équipe et en gîteA Virton, c’est peut-être une nouvelle forme de tourisme que lance la famille Thiry, avec son Domaine des 3 Lacs : un gîte tout équipé, orienté bien-être et récupération, pour une équipe de sportifs ou un incentive ciblé.

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mars / avril 90

Grande Région /

La France est connue – et appré-ciée – pour plein de choses, mais pas forcément pour les taux de réussite de ses politiques de régio-nalisation et de décentralisation, et encore moins pour sa volonté de pousser ses marges territoriales à coopérer plus étroitement avec leur hinterland européen.

Aujourd’hui, les temps ont bien changé. Il semble, en ef-fet, qu’il y ait une réelle prise de conscience des problèmes, mais aussi des chances de développe-ment caractérisant les territoires proches des frontières. Une véri-table « rupture » s’annonce, pour citer un terme cher au président de la République. Les travaux réali-sés – et les rapports publiés (1) – par le Conseil économique et social de la Lorraine (2) y sont sans doute pour quelque chose. Mais ce n’est pas tout. Il y a, bien sûr, des dossiers comme celui de Gandrange, les fermetures d’usines, les licencie-ments pour raisons économiques, la flambée du chômage... Il y a aussi la proximité du Luxembourg, ce succès économique qui a fait rêver jusqu’à une période récente, sachant que le Grand-Duché n’est plus « ce pays où coule le lait et le miel ». Et puis, il y a le projet Belval, avec son université naissante, ses centres commerciaux, sa salle de concert, ses logements (qui se font parfois attendre, mais bon !) et le cinéma qui va avec (3).

Force est de constater que les choses se sont singuliè-rement accélérées ces derniers mois : le 9 octobre 2009, en visitant la Lorraine, le président de la Ré-publique a annoncé la transfor-mation en « opération d’intérêt

national (OIN) » du projet Eco-Cité Alzette-Belval. Voilà une initiative attendue depuis belle lurette et qui devrait booster le secteur français situé en face de Belval ; le 17 décembre 2009 : Pierre Lellouche, secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, et Michel Mercier, ministre de l’Espace rural et de l’Aménagement du territoire, annoncent une « mission parle-mentaire consacrée aux questions transfrontalières ». Trois parlemen-taires UMP (4) devront faire l’inven-taire des problèmes que doivent affronter les régions frontalières et proposer l’une ou l’autre piste à creuser ; le 7 janvier 2010 : signature, par la France et le Luxembourg, d’un accord de mise en œuvre d’un « Groupement Européen de Coo-pération Territoriale (GECT) ». le 26 janvier 2010 : Jean-Marie Halsdorf, ministre luxembourgeois de l’Intérieur et à la Grande Région, et Pierre Lellouche signent une convention portant création d'une « Commission Franco-Luxembour-geoise pour le Renforcement de la Coopération Transfrontaliè-re (CFLRCT) (5) ». Cette commis-sion devrait faciliter les échanges, lever d'éventuels obstacles et améliorer la cohésion territo-riale, un principe cher à l’Union européenne. Il s’agira d’améliorer la coordination, de systématiser

l’information mutuelle et de pro-mouvoir des coopérations dans de nombreux domaines, sans oublier d’en informer le public, un aspect souvent négligé. Porté par deux douzaines de membres, ce groupe aura du pain sur la planche. Mais avant de passer à la réflexion et à l’acte, il faudra régler le problème de sa composition : combien de représentants du pouvoir central (parisien) ? Et combien de (vrais) Lorrains ? Est-ce que des non-fonctionnaires – autrement dit des représentants de la société civile – y auront accès ? Il est per-mis d’en douter, mais peut-être que la surprise en sera d’autant plus grande… le 9 février 2010 : Pierre Lellou-che organise au Quai d’Orsay et sous le haut patronage du Premier ministre un colloque intitulé Les Français et leurs voisins : quelle politique transfrontalière pour la France ? Enjeux pour l’Etat et les collectivités territoriales (6).

Pour une fois, et il faut s’en féliciter, les Français ne sont pas restés entre eux. A côté d’ex-perts en provenance de Suisse, d’Espagne et d’Italie, la Grande Région était très bien représentée : Jean-Marie Halsdorf (7), Stephan Toscani, ministre de l’Intérieur et des Affaires européennes de Sarre (8) et André Rossinot, ancien ministre, maire de Nancy, prési-

dent de la Communauté urbaine du Grand Nancy et président du Sillon, lorrain n’ont pas manqué l’occasion de répondre à la ques-tion Quelle gouvernance pour une politique nationale transfronta-lière ? (9).

Dans son discours de clô-ture, Pierre Lellouche a annoncé d’autres idées : la création d’un poste de haut commissaire aux affaires transfrontalières auprès du Premier ministre, la publica-tion du rapport final de la mission parlementaire sur les questions transfrontalières (attendu pour fin avril 2010), la mise en place d’un site Internet (encore un !) dédié aux problématiques transfron-talières et le lancement d’une consultation citoyenne (encore une !) dans les préfectures. La France n’arrête pas de nous sur-prendre… positivement.

Claude GenglerForum EUROPA

[email protected]

Le grand réveilLa France se découvre une façade européenne. Elle se rend compte des potentialités de développement de ses régions frontalières… et de ses propres déficits en matière de coopération transfrontalière, justement.

(1) Trois exemples : rapport intitulé L’enjeu transfrontalier au cœur du développe-ment de la Lorraine – Une urgence : le Luxembourg, adopté en séance plé-nière le 26 juin 2007 ; rapport intitulé Construire la métropole régionale : la Lorraine ne peut plus attendre !, adopté en séance plénière le 20 mars 2009 ; rapport intitulé La Lorraine secouée par la crise. Renforcer son identité au service de nouvelles dynamiques de développement, adopté en séance plé-nière le 24 novembre 2009 (il s’agit, en fait, du rapport du CES sur la situation économique, sociale et environnemen-tale de la Lorraine 2008-2009).

(2) Sous la remarquable présidence de Roger Cayzelle et avec l’expérience d’un Gilbert Krausener, en charge du diagnostic économique et social, y sont sans doute pour quelque chose.

(3) Au sens premier, physique, comme dans l’autre sens du terme.

(4) Le député Etienne Blanc, la sénatrice Fabienne Keller et l'eurodéputée Marie-Thérèse Sanchez-Schmidt.

(5) Source: www.granderegion.net (com-muniqué par le ministère de l'Intérieur et à la Grande Région).

(6) Source: www.diplomatie.gouv.fr/fr/europe.

(7) Fort de ses 18 mois de présidence de la Grande Région (février 2008 - juillet 2009).

(8) La présidence actuelle de la Grande Région est… sarroise !

(9) C’était le sujet de la troisième table ronde, les deux premières ayant essayé de répondre aux questions Comment améliorer la situation de l’emploi dans les régions frontalières ? et Comment améliorer la vie quotidienne des fron-taliers ?

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mars / avril 91

Grande Région /

Les Journées de l’EconomieLa Grande Région doit se construire sur le mode de la coopérationLes Journées de l’Economie, qui se sont tenues les 10 et 11 février der-niers, ont enregistré une affluence record. L’événement organisé par le ministère de l’Economie et du Commerce extérieur, la Chambre de Commerce du Luxembourg, la Fedil-Business Federation Luxembourg, avec la collaboration de PricewaterhouseCoopers a rassemblé plus de 350 participants.

Au coeur des débats : le potentiel de croissance économique durable de la Grande Région. L’édition 2010 s’est ouverte sur un mode interactif. Grâce à des boîtiers électroniques, les participants ont pu répondre à des questions relatives à la Grande Région : ses caracté-ristiques intrinsèques, son potentiel, son devenir… Au vu des résultats affichés dans la salle, le constat est unanime : la Grande Région mé-rite une promotion et une attention accrues de la part des pouvoirs politiques afin d’en exploiter les ressources et les talents présents au sein de chaque entité territoriale qui la composent.

Durant la première journée, Françoise Hetto-Gaasch, ministre des Classes Moyennes et du Tourisme, a souligné l’importance de doter la Grande Région d’une image de marque forte, avant d’évoquer l’importance que peuvent jouer les PME et le tourisme dans le déve-loppement de la zone transfrontalière. La question des synergies entre partenaires économiques fut ensuite illustrée par les témoignages d’entrepreneurs.

Si chacun des intervenants s’accorde à dire que le Grand-Du-ché de Luxembourg joue le rôle de moteur économique de la Grande Région, chaque société bénéficie à sa manière des potentialités de celle-ci. La Grande Région constitue tantôt un marché local de pre-mière importance, tantôt un vivier de main-d’oeuvre pour les socié-tés tournées vers l’international ou encore un terreau géographique d’industrialisation à venir.

L’angle des débats et discussions de la deuxième demi-journée s’est davantage tourné sur la perception et le rôle du Luxembourg et

de la Grande Région sur le plan européen et mondial. Des représen-tants d’entreprises mondiales basées au Luxembourg ont également apporté leur témoignage quant à cette question.

Au fil des discussions, un consensus est apparu pour affirmer que la perception du Luxembourg ne doit pas uniquement se limiter à des considérations fiscales. Et les participants à la table ronde de relever plusieurs facteurs qui ont incité leurs entreprises à s’implanter sur le sol luxembourgeois et qu’il convient de préserver : une disponibilité de capitaux pour les start-up, un environnement de travail à vocation internationale, une main-d’oeuvre qualifiée et multilingue ainsi que l’écoute et le soutien du gouvernement aux entreprises innovantes.

Outre un volontarisme affiché de la part des acteurs économiques, la nécessité d’opter pour une gouvernance au service de l’attractivité et de dégager les financements suffisants pour garantir l’attractivité de la Grande Région a occupé une part des discussions.

Au terme de ces deux demi-journées de débat, deux orateurs de choix ont apporté leur éclairage averti sur le devenir du Luxem-bourg et de la Grande Région : Patrick Artus, coauteur de l’ouvrage Sortie de crise, ce qu’on ne nous dit pas, ce qui nous attend ainsi que le ministre de l’Economie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké. Deux points de vue qui ont permis de préciser que la crise financière et économique n’est pas terminée et qu’il est nécessaire de renforcer la coopération entre les acteurs économiques à la fois au sein de la Grande Région et en Europe. Des collaborations avec les économies dites émergentes telles que l’Inde et la Chine se sont également ré-vélées indispensables.

Les conclusions des Journées de l’Economie reprenant les axes de développements majeurs pour la Grande Région et intitulées Le Luxembourg dans la Grande Région, une vision au service du dévelop-pement économique sont disponibles sur www.economydays.lu

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Golf /

En utilisant le paysage existant et en adaptant avec beaucoup de talent l’environnement aux contraintes techniques et esthéti-ques de la pratique du golf,Cabell B. Robinson a su magnifier une vallée bordée de collines, tout en respectant scrupuleusement les multiples plantations d’arbres et d’arbustes préexistants. Le par-cours, surplombé par des collines avoisinantes à la végétation typi-quement méditerranéenne, ser-pente dans la vallée pour souligner les contours d’un lac mis en valeur par le talent de Cabell B.Robinson. De longs Par 5 coulants vers la vallée, d’inoubliables Par 3 comme les trous n°7 et n°10, véritables trouées dans les bosquets, le trou

n°8, un Par 4 au départ surélevé particulièrement spectaculaire, ou le majestueux trou n°15 avec son green niché sur une presqu’île, resteront à jamais gravés dans les

mémoires des heureux golfeurs qui vont découvrir ce parcours.

« L’aspect écologique a pris une large part de nos pré-

occupations », indique l’archi-tecte. « Nous avons porté, une attention particulière au choix d’un gazon ne nécessitant que peu d’eau », précise t-il. « Nous avons

misé sur la qualité, tant au niveau du parcours que des installations, comme le club House », souligne pour sa part Juan Alvarez Lozano, manager général de Las Colinas Golf Course, qui poursuit : « Tout le parcours a été conçu afin de res-pecter l’environnement et la végé-tation existante, avec notamment les cyprès et les orangers. Ainsi le trou n°10 prévu initialement en Par 4 a été transformé en Par 3, afin de préserver un bosquet situé sur la droite du fairway. C’est la raison pour laquelle le Par total du parcours est de 71, à la place d’un Par total de 72 projeté initiale-ment ». Le dessin particulièrement tourmenté des bunkers, signature de l’architecte, apporte la touche finale à ce parcours qui, avec une ouverture au public prévue pour le mois de mai 2010, va rapide-ment devenir une des vedettes espagnoles. Une étoile est née !

Une destination de choix Ce nouveau parcours vient s’ajou-ter à l’offre de la région de Murcia qui, avec 17 complexes golfiques, continue son développement mal-gré les aléas économiques récents. Parmi ces nouveaux parcours, iné-vitablement accompagnés par un

ensemble résidentiel, figurent l’Hacienda Del Alamo, avec ses fairways étroits cernés d’un rough en sable, le Serena Golf Course, un agréable parcours serpentant autour de nombreux obstacles d’eau, à proximité immédiate de l’hôtel éponyme de Los Alcazares, ou le parcours du Roda Golf Club, dessiné par le célèbre Dave Tho-mas, qui a vu pour la seconde fois consécutive se disputer la finale de l’International Teams Cham-pionship de la PGA of Europe.

Les teaching-pros en compétition ont pu apprécier l’architecture du parcours et la parfaite préparation du terrain. Ce parcours très compétitif, avec ses vastes fairways et ses greens très rapides a offert aux « bons putters » l’occasion d’exprimer tout leur talent. Situé au bord de la Mar Menor, aux vertus sembla-bles à celles de la Mer Morte, la région de Murcia bénéficie d’un climat extrêmement favorable à la pratique du golf tout au long de l’année. Avec une proposition golfique de plus en plus impor-tante, cette belle région du sud de l’Espagne dispose à présent du potentiel nécessaire pour deve-nir une alternative crédible à bien d’autres destinations golfiques plus connues.

Gérard Karas Photos - Gérard Karas

« Le meilleur architecte de golf… c’est la nature », annonce d’emblée le célèbre architecte de golf américain Cabell B.Robinson, qui vient de donner naissance à un véritable petit bijou, niché à quelques kilomètres d’Alicante, dans la région de Murcia, au sud de l’Espagne.

Las Colinas de Campoamor Une étoile est née !

Le green du trou n°15 est la signature du parcours de Las Colinas de Campoamor.

Le trou n°10 de Las Colinas de Campoamor est un Par 3 dessiné initialement en Par 4.

Avec l’ouverture au public prévue pour le mois de mai 2010, ce parcours va rapidement devenir une des vedettes

espagnoles

Cette belle région du sud de l’Espagne dispose à présent du potentiel nécessaire pour devenir une

alternative crédible à bien d’autres destinations golfiques plus connues

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étapes gourmandes /

Au coin de la Place d’Armes (en-trée par la rue Génistre), c’est un véritable concept alternatif que propose Aka Cité (que l’on pourrait traduire en jouant sur deux langues, par « cité rouge »). D’abord, c’est une architecture. Le bar-restaurant-lounge est in-timement lié à la bibliothèque, dont il occupe le premier étage. Architecture d’intérieur aussi. « Il y avait un grand volume vide, nous avons tout habillé », souligne Oli-vier Debruyne, hôte affable. Les lumières colorées – à dominante rouge bien sûr – diffuses, indirec-tes, soulignent le plafond auda-cieusement bombé, les grandes baies vitrées ouvertes sur la ville – mais qui ne permettent pas au passant, en contrebas, de deviner le convive –, le design mobilier, l’espace généreux laissé à cha-que table... le côté lounge est appuyé sans sacrifier à la mode tapageuse.

Le sushi-bar central est le cœur du restaurant. Plus exacte-ment, son fameux « Sushi Train » : le chef prépare ses délices japonais

qui, placés sous des coupoles, défi-lent et font le tour du bar, dans un va-et-vient sans fin. Attablé haut, le gourmet pique le plat au passage, selon la couleur de son choix dans le menu… Maki, sushis, sashimis et autres spécialités élaborées dans la plus pure tradition du pays du Soleil levant, suivant la philosophie distillée par le Master Sushi aux chefs asiatiques : via le train d’Aka, on prend l’Orient Express pour un voyage initiatique.

Alternative coloréeSushi and More, dit le slogan de la Maison. Car on peut aussi man-ger de façon traditionnelle, dans tous les sens du terme, via la carte, sans le moindre train-train ! Saine, naturelle, à dominante asiatique mais assurant un métissage réussi entre les orientations culinaires, elle permet de varier les plaisirs, des entrées (nems, salades, fruits de mer, etc.) jusqu’aux desserts (déclinaison de chocolats, soupe de fruits frais…), en passant par une galerie de plats où les pro-duits frais ont le dessus, où les

légumes sont craquants à souhait et où les épices prennent toute leur dimension, caressant le pa-lais sans le brûler comme dans le Poulet au curry vert et lait de coco, les Scampis sel et poivre ou le Saumon grillé aux petits légumes par exemple.

Aka Cité est une adresse originale, une alternative colorée. Brasserie, bar, resto, il offre déjà la possibilité de prendre un rafraîchis-sement ou un café accompagné ou non d’une collation en dehors des heures de table (de 10 h à 1 h), sur fond de musique lounge. La cuisine est ouverte de 12 à 14 h et de 19 à 22 h. Le restaurant peut aussi se transformer en salle de réception et être mis à la dispo-sition de groupes profitant de la salle de conférence à l’étage, par exemple, ou pour tout autre événement.

Le cadre atypique, l’am-biance détendue, la cuisine dépay-sante, la situation centrale, tout contribue à faire de l’Aka Cité un endroit incontournable. Déjà, le lieu a ses habitués le temps de midi et, quoi qu’il advienne, il est indispensable de réserver. Après tout, les voyages vers la magie de l’Orient se réservent aussi.

Alain DucatPhotos - Alain wemers

Aka CitéAu cœur de Luxembourg, une cité originale pour un voyage gourmandSteve Darné, Jean-Claude Colbach et Olivier Debruyne ont récemment ajouté un petit frère à leur petite famille gastronomique. Am Clubhaus au Spora rehausse les fins de match ou les escapades au Baambësch. Ikki illumine l’ancienne brasserie sur les rives de Clausen. Et Aka Cité apporte une touche de nouveauté en plein cœur de Luxembourg-Ville.

Ouvert du lundi au samedi à partir de 10h.

Cuisine ouverte de 12h à 14h et de 19h à 22h.

Réservations au (352) 661 73 73 73

Infos sur www.aka.lu ou

via la page Facebook de l’établissement (Aka Cité)

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mars / avril 94

Auto /

Cette voiture-là, vous l’avez déjà vue au cinéma. Pour autant, bien sûr que vous ayez vu le film An-ges et Démons. Là, elle vous aura sans aucun doute sauté aux yeux. Comme, peut-être, lorsque vous la voyez sur la route, surtout dans certaines finitions. C’est que le constructeur italien Lancia (groupe Fiat) a voulu frapper fort les ima-ginations pour marquer, l’année dernière, la sortie de son modèle plus chic que chic, la Delta Execu-tive. C’est clair – et ce n’est pas le prix (autour de 37.000 EUR) qui viendra le démentir – la Delta Exe-cutive est réservée à une clientèle haut de gamme et d’affaires, pour qui les Italiens ont mis les petits plats dans les grands. En y mettant tout simplement tout ce que l’on pourrait imaginer. Mais, avec 200 chevaux sous la pédale, l’aristo-crate se fait aussi très féline.

Lancia Belux a mis à ma disposition, pour cet essai, une voiture affichant 10.000 km et au volant de laquelle j’ai parcouru un bon millier de km, dans des conditions souvent difficiles de verglas, neige et routes très en-dommagées par l’hiver.

La Lancia Delta, c’est, à la vue, une ligne qui ne laisse pas indifférent. A la fois, très « classe », très design et très sportive, aux lignes enveloppantes et profilées donnant notamment un pavillon de toit très courbé. Tandis que la face avant est marquée par l’im-pressionnante calandre chromée typique de la marque, d’ailleurs soulignée par des rangées de feux de position LED, l’arrière est lui aussi très réussi, inédit. Le tout donne un aspect atypique de berline et compacte, mais aux mensurations généreuses (em-

pattement de 2,70 m et longueur de 4,52 m). Et qui ne passe pas du tout inaperçu.

Le nom Delta n’est pas nouveau chez Lancia. Les fanas se souviendront même que la Lancia Delta fut, au début des années 80, un fleuron et un mythe de la compétition auto-mobile. Un mythe auquel, bien sûr, le constructeur italien s’est référé lorsque fut lancée cette nouvelle Delta. Mais, ici, le côté sportif cède nettement le pas à l’embourgeoisement. Même s’il est bien présent à certains niveaux, c’est d’évidence le créneau haut de gamme qui est le public cible. Qu’on le regrette ou non, voilà qui correspond à une certaine logique puisque, au sein du groupe Fiat, l’aspect sportif pur est dédié à Alfa Romeo.

Luxe du cuir et équipement hypercompletQu’est-ce qui change entre l’Exe-cutive et les autres déclinaisons du modèle ? Je vais commencer par ce qui se voit : l’ambiance in-térieure. L’élégance est presque absolue, avec une planche de bord en plein cuir et une console cen-trale laquée noire (sur laquelle je mettrais un très léger bémol). Ici, le mot plastique est (presque) à bannir et la finition est irrépro-chable. Les sièges avant comme arrière sont un véritable régal de confort et d’efficacité.

Une différence moins visible réside aussi dans l’équi-pement qui offre absolument tout : GPS, allumage automa-tique des phares et des essuie-glaces, installation audio de la plus haute qualité, climatisation

Lancia Delta ExecutiveLe chic du chicCette déclinaison Executive de la Delta cible la clientèle d’affaires et haut de gamme. Au menu : élégance et confort absolu. Avec 200 cv sous le capot et une boîte automatique et séquentielle très réussie.

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mars / avril 95

Auto /

bi-zone, régulateur de vitesse, toit ouvrant panoramique, connexion bluetooth, commandes de la ra-dio au volant, et tout ce que vous pouvez imaginer. Et le système Magic Parking, la version Lancia de l’aide au stationnement imagi-née par VW et Audi. Et tout aussi peu pratique en ville, vu la lon-gueur supplémentaire nécessaire (130 cm).A noter que la banquette arrière a été redessinée comme en deux sièges, avec une capacité de coulissement qui permet d’assurer aux jambes la place d’une grande berline. Sans pour autant entamer le vaste volume du coffre (de 380 à 465 litres selon la position de la banquette), fort rare dans cette catégorie.

A l’usage, l’ergonomie et la facilité d’usage de plusieurs commandes (surtout celles de l’autoradio, au volant) m’ont paru insuffisantes, voire gênantes dans certains cas. Tout comme on pour-rait espérer, pour une voiture de cette catégorie, nettement plus d’espaces de rangement.

Très voyantes par contre sont les jantes et leurs pneus 19 pouces taille basse. Qui renvoient ben sûr au côté sportif. Et qui sont liés à deux éléments de haute tech-nologie : les suspensions électro-niques à amortissement variable et une superbe boîte de vitesses automatique à six rapports, avec mode Sportronic au volant. Cette boîte séquentielle est un plaisir, et plus encore en mode sport, d’autant que si le conducteur n’utilise pas les 2 commandes (+ et -) au vo-

lant – attention, elles tournent en même temps que le volant, il faut s’y habituer – le système permet au moteur de bien mon-ter dans les tours pour délivrer toute sa puissance. Et cela tout n’en entamant qu’à peine le très faible niveau sonore du moteur, un autre régal.

Quel que soit le mode choisi pour la boîte, il y a tout intérêt à toujours avoir un œil au compteur : le moteur reste parfaitement discret même en donnant le meilleur de lui-même. Ce moteur 1,8 l essence à injection directe et 200 chevaux est une autre caractéristique de l’Exe-cutive. Il détrône, chez Lancia, le diesel. Très souple, il réagit très bien à la moindre sollicitation et les accélérations sont nettes, malgré un poids (1.505 kg) élevé qui bride un peu les performances pures. Reste que, 200 cv sous la pédale, c’est aussi une consom-mation elevée. Elle n’est jamais, pendant l’essai, descendue sous 9,4 l/100, dans le respect des li-mitations de vitesse.

La direction est très pré-cise et le train avant très franc, avec un excellent grip. Les pneu-matiques mettent néanmoins à mal le filtrage de la suspension adaptative et font que le train avant répercute sèchement les aspérités et dégâts routiers, de manière trop forte, même si l’excellente qualité des sièges limite l’impact. Mais bilan, c’est clair : pour séduisante qu’elle soit, l’Executive est bien plus une

(grande) autoroutière de (grand) luxe qu’une sportive, surtout si l’on s’en réfère au modèle initial. Ce que, finalement, demande la clientèle cible.

Marc VandermeirPhotos–Lancia

Tandis que la face avant est marquée par l’impressionnante calandre chromée typique de la

marque, d’ailleurs soulignée par des rangées de feux de position LED, l’arrière est lui aussi très réussi,

inédit. Le tout donne un aspect atypique de berline et compacte, mais aux mensurations généreuses

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mars / avril 96

Auto /

NEWSLe VW Touareg en version hybrideAvec une cure d’amaigrissement de 208 kg, un gain de 20 % en consommation et une foule de nouveaux systèmes de sécurité et d’aide à la conduite, le nouveau Touareg va indiscutablement faire parler de lui.

D’autant qu’il sera égale-ment proposé dans une version hybride. Consommant 8,2 l/100 km en moyenne, il devrait ainsi de-venir une référence parmi les SUV à essence adaptés au tout-terrain. En mode exclusivement électrique, et donc non polluant, le Touareg Hybrid peut atteindre 50 km/h. Côté diesel, le Touareg V6 TDI BlueMotion Technology est le plus sobre du segment des vrais tout-terrain avec une consomma-tion moyenne de 7,4 l/100 km. « La version hybride et le V6 TDI Blue-Motion Technology sont les SUV à essence et diesel les plus avanta-geux en termes de consommation jamais construits en Europe dans le segment supérieur », souligne le constructeur.

Mazda obtient des journalistes belges le prix de la sécuritéL’Association des Journalistes Bel-ges de l’Automobile a décerné son Prix 2010 de la Sécurité à Mazda. Si Mazda a remporté ce trophée, c’est grâce, d’une part, à l’effica-

cité du système RVM (Rear Vehicle Monitoring), un radar qui alerte le conducteur en cas de présence d’un véhicule dans l’angle mort, et grâce, d’autre part, au poids réduit des différents modèles Mazda et à leur grande résistance en cas d’accident.

Déjà présenté plus tôt dans l’année sur les Mazda6 et Mazda3 dans la catégorie des moyennes voitures, le système RVM (Rear Ve-hicle Monitoring) a également été introduit il y a peu sur le Mazda CX-7 à l’occasion de son remode-lage. Cette technologie fait appel à des capteurs intégrés au bouclier arrière qui décèlent la présence d’autres véhicules circulant der-rière la Mazda lorsque celle-ci se déplace à une vitesse d’au moins 60 km/h. Le système RVM alerte le conducteur quand un autre vé-hicule s’approche du côté gauche ou du côté droit, ou lorsqu’il se trouve dans l’angle mort, en acti-vant un témoin lumineux intégré au rétroviseur extérieur du côté concerné. Si le conducteur action-ne son indicateur de direction du côté par lequel s’approche l’autre véhicule, un signal sonore retentit et le témoin clignote.

Volvo signe sa nouvelle S60La nouvelle Volvo S60 vient d’ef-fectuer sa première mondiale au Salon de Genève, début mars. Elle fait son entrée dans l’un des seg-ments les plus concurrentiels du monde automobile, forte de son allure extravertie.

La nouvelle Volvo S60 est bien plus qu’une évolution du mo-dèle existant, c’est une transforma-tion en profondeur. Le design très soigné séduit au premier regard. Bien évidemment, Volvo met aussi en avant sa belle réputation en

matière de sécurité. En équipant notamment sa S60 du système Pedestrian Detection qui, couplé au freinage automatique à pleine puissance permet d’éviter de per-cuter un piéton.

Stephen Odell, PDG de Volvo Cars, estime que, « Avec sa nouvelle S60, Volvo Cars fait une percée si-gnificative dans l’un des segments automobiles les plus concurren-tiels au monde : le segment C/D Premium. Les constructeurs s’y livrent une lutte au couteau. La réussite dans ce segment est im-portante pour l’image de marque et nous sommes convaincus que la nouvelle S60 sera une concur-rente redoutable. »

Fiat Group progresse de plus de 8 % en janvier au LuxembourgLe groupe italien est passé en jan-vier 2010 à 4,6 % de part de marché au Grand-Duché de Luxembourg. Il continue ainsi sur sa lancée en affichant une progression de plus de 8 %. Cette hausse est surtout due à la marque Fiat, avec + 31,5 % d’immatriculations. Alfa Romeo monte de 4,7 %. Et Fiat Professio-nal (véhicules utilitaires) grimpe de 37,9 %.

A noter que Fiat Group at-teint aussi de très beaux résultats en Belgique, pays qui devient son 4e marché derrière l’Italie, l’Alle-magne et la France.

LeasePlan LuxembourgInauguration de la 1ère borne de recharge pour véhicules électriques Le 2 février dernier, Marco Shanck, ministre délégué au Développe-ment durable et aux Infrastructures, a inauguré chez LeasePlan la toute première borne de recharge pour

véhicules électriques au Luxem-bourg. Pour LeasePlan, l’électricité est sans conteste l’une des éner-gies de l’avenir. La société a donc décidé de montrer l’exemple, tant vis-à-vis des entreprises que des pouvoirs publics, en investissant dans une borne de recharge de type Elektrobay de ThePluginCompany. Celle-ci est en service sur le parking de LeasePlan à Leudelange.

De nombreux constructeurs automobiles proposent déjà ou vont proposer des véhicules électri-ques, même si ceux-ci seront surtout destinés dans un premier temps aux entreprises. Au stade actuel, seule man-que encore l’infrastructure publique pour la recharge des batteries. « En lançant notre concept GreenPlan il y a 3 ans, nous avions déjà montré l’exemple d’une conduite plus respon-sable. Fidèle à son rôle de précurseur, LeasePlan installe le tout premier point de recharge pour véhicules électriques au Luxembourg et affiche ainsi clai-rement sa responsabilité sur le plan national en matière de politique et de mobilité durable. Pour LeasePlan, la nouvelle borne de recharge marque une étape importante », explique Bob Walté, Managing Director de LeasePlan Luxembourg.

LeasePlan observe un vif in-térêt pour les bornes de recharge électriques de la part de ses clients. Ainsi, grâce à cette borne, Lease-Plan offre une formule complète à ses clients (véhicules électriques avec borne de recharge), « une pre-mière dans le secteur du leasing », dit-on chez LeasePlan.

Photo - VW

Photo - VW

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mars / avril 97

Ckeck-in /

Laissée pour morte au lendemain des bombardements qui ont lour-dement touché le pays au milieu des années 90, Dubrovnik n’a gardé aucune séquelle de la guerre. L’an-cienne ville, parfaitement rénovée et blottie derrière ses remparts, séduit inévitablement celui qui s’y arrête.

On s’y sent immédia-tement à l’aise, protégé du vent venu de la côte et de son histoire mouvementée.

Mais avant de plonger dans le cœur de la cité, la visite commence à Cavtat, calme et char-mante station balnéaire proche de l’aéroport. Ici, la côte est heureuse-ment épargnée par les immeubles à multiples étages qui défigurent les paysages de trop nombreux endroits

de la Méditerranée. On y trouve des décors authentiques et des hôtels agréables à des prix très abordables. Le petit port local accueille quelques bateaux de pêcheurs. La mer est transparente et les larges criques se succèdent faisant le bonheur des promeneurs.

De là, il est facile de re-joindre Dubrovnik. Et si la mer n’est pas trop agitée, le moyen le plus simple est certainement d’emprun-ter un bateau qui vous conduira directement à l’ancien port. Desti-nation culturelle, la région de Du-brovnik a l’avantage d’être encore préservée du tourisme de masse, si l’on excepte l’arrivée régulière des bateaux de croisière et de leur flot de curieux au timing serré. Les paysages en imposent, la culture

est omniprésente et on trouve aussi le balnéaire, à condition de ne pas rechercher les plages de sable fin. Ici, ce sont des galets.

Fraîchement débarqué à Dubrovnik, tout visiteur qui se respecte se doit de gravir les remparts et d’en faire le tour. Il y découvrira des vues splendides sur la mer et les environs. On lui conseillera également de s’égarer dans les petites ruelles étroites à la recherche d’un petit resto ou d’une boutique plus branchée.

Un peu d’histoireLa fondation de Dubrovnik re-monte au VIIe siècle. A l’époque, les habitants d’Epidaure (Cavtat aujourd’hui), chassés par les in-vasions lombardes, décident de

se réfugier sur un rocher, très difficile d’accès. Ils baptisent leur nouvelle cité du nom de Raguse. Sous l’autorité de Constantinople, elle ne cesse de se développer et devient, peu à peu, un comptoir commercial prospère, suscitant les convoitises. D’où la naissance d’une enceinte fortifiée. Sous l’autorité de l’empire hongrois, elle bénéficie ensuite d’une re-lative indépendance en matière de commerce et d’échanges et devient une république autonome. Ce n’est qu’en 1806, conquise par les troupes napoléoniennes, qu’elle perd ce statut.

Aujourd’hui ? La ville a re-trouvé toute sa splendeur. Le mieux est sans doute de la découvrir en couple, en formule petit-déjeuner

Dubrovnik, perle de l’AdriatiqueEn route pour les rives encore méconnues de l’Adriatique, de Dubrovnik (Croatie) à Budva (Monténégro). Ces deux destinations, proches et pourtant très différentes, séduisent par la beauté des paysages et de leurs cités chargées d’histoire. L’hôtellerie s’y développe aussi, à des rythmes différents, avec plus ou moins de bonheur...

A Budva (Monténégro), le long de la mer, les soirées sont animées.

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Ckeck-in /

ou demi-pension, parce qu’il y a tout ce qu’il faut pour se restaurer sur place, à tous les prix. Mais c’est aussi une destination culturelle et familiale. Différents complexes de la région proposent des formu-les all in intéressantes. Les hôtels sont bien tenus. Le personnel est avenant et parle souvent quelques mots de français. La Croatie, et plus particulièrement le sud, se dessine comme une destination réservée au curieux, à la recher-che de nouveauté et de trésors cachés.

Budva, la Saint-Trop’ du MonténégroAprès deux jours, changement de décor : au revoir la quiétude de la côte croate, direction le Monté-négro et la ville de Budva, aussi appelée le petit Duvrovnik. La côte est plus sauvage. Le paysage est à couper le souffler. « Le pays est en reconstruction », résume par-faitement le guide local.

Certitude, le Monténégro dispose de multiples atouts pour attirer le touriste en quête d’éva-sion. Sa côte, ses paysages, ses lacs, ses cités à l’histoire chargée comme Kotor ou Budva. Cette dernière est une petite ville au charme fou, très

animée, qui plaira aux personnes qui souhaitent bouger, sortir, tout cela pour un prix intéressant. Sur le port de plaisance, les yachts sont sagement alignés, rappelant un autre coin de la Méditerranée. Le temps d’un cliché, on pourrait se croire à Saint-Tropez. Mais ici, la clientèle est plutôt russe.

Dans l’enchevêtrement des ruelles étroites où les mo-teurs n’ont pas le droit de cité, les boutiques de luxe succèdent aux bars branchés ou plus typi-ques. La clientèle est jeune, belle, à la dernière mode. La fête est dans l’air. Changement de décor, à quelques rues de là. Une chorale ramène un peu de quiétude dans un décor venu du Moyen Age. Les murs ont une histoire, la pierre blanche est omniprésente.

Derrière ce luxe apparent, le pays manque encore d’infrastruc-tures pour accueillir au mieux le touriste assisté. La longue avenue qui longe le bord de mer et nous ramène à l’hôtel est bordée de bars, restaurants et discothèques. Sur notre droite, un village de vacances d’un autre temps accueille plus de 1.000 touristes dans un décor désuet. Ici, les hôtels sont souvent trop grands, sont dénués de charme

et la nourriture est loin d’être excel-lente. La destination est à conseiller en voiture, chacun pouvant aller à la découverte de ce qu’il aime, pour peu qu’il apprécie l’aventure. Le Monténégro ? Peut mieux faire. Mais ça ne devrait pas tarder !

Marc VandermeirPhotos-Marc Vandermeir

Les remparts de Dubrovnik offrent une vue imprenable sur l’Adriatique.

Ces deux destinations,

proches et pourtant très différentes, séduisent par

la beauté des paysages et de leurs cités

chargées d’histoire

La Place de la Loggia, l’endroit idéal à Dubrovnik pour flâner ou boire un verre.

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mars / avril 99

Ckeck-in /

Sain et savoureuxSain et savoureux, ce sont probablement les deux qualificatifs qui s’appliquent le mieux à la cuisine de la province dalmate, dont Dubrovnik est l’un des points principaux. Les préparations ne sont pas des plus sophistiquées, certes, mais sous le soleil méditerranéen, qu’ y a-t-il de meilleur qu’un poisson frais grillé ? Un morceau de viande à l’étuvée, typique pour la région, peut-être ? S’il ne fallait retenir qu’une seule préparation typique de Dubrovnik, ce serait certainement le risotto noir, un onctueux plat de riz à l’encre de seiche généreusement badigeonné de fro-mage. Pour les œnologues dans l’âme, quitter le sol croate sans avoir dégusté son vin serait scandaleux. Posip est le nom d’un vin blanc vraiment délicieux, provenant des cépages cultivés tout près de l’île de Korcula. Pour le rouge, le meilleur rapport qualité-prix revient selon nous à l’adresse de Postup et du Dingac, un peu plus corsé. Tous deux proviennent de la presqu’île Peljesac, une pièce maîtresse dans la sphère d’influence de Dubrovnik. Dingac est si réputé qu’on le trouve même sur les cartes de cave de restaurants belges.

S’y rendre?Durant la belle saison, les principaux tours opérateurs (dont Tho-mas Cook et Jetair en Belgique, LuxairTours a pour le moment renoncé à cette destination), vous emmènent sur la riviera croate au départ de Bruxelles. En dehors de cette période, il faudra, dans la plupart des cas, compter sur un vol avec escale, à Zagreb par exemple.

A la recherche d’un coin d’ombre, les touristes aiment se perdre dans les petites ruelles de Dubrovnik.

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mars / avril 100

Ckeck-in /

Le Monténégro offre de jolies surprises, comme Sveti Stefan, un village insulaire bientôt transformé en hôtel et bordé de plages blondes ou roses.

Un trésor de l’humanitéDubrovnik est connue à travers le monde pour ses richesses ar-chitecturales de premier ordre. Partout où votre regard se posera, un détail vous étonnera... Dubrovnik connut son apogée à la Re-naissance, elle était alors la rivale de Venise. Malheureusement, en 1667, un séisme détruisit l’immense majorité des splendeurs de l’époque. La ville fut reconstruite dans le style baroque. De ses célèbres remparts à ses toits de tuiles colorées, Dubrovnik est un incontournable de la Croatie et, au-delà, du bassin méditerranéen. Elle est d’ailleurs inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco.

Une fois passée la Porte Pile, l’entrée principale de Dubrovnik, vous tombez directement sur la Placa. Elle se déroule de la Porte Pile à la Place de la Loggia et traverse la ville d’ouest en est. Calme et tranquillité y sont les maîtres mots car cette promenade est entièrement piétonne. C’est l’artère de prédilection des touristes et des habitants qui aiment y flâner et y déambuler.

La vieille ville de Kotor, entourée d’une impressionnante muraille de défense, est particu-lièrement bien préservée et classée sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

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Industrie du transport aérien /

NEWSTrès noire perspective 2010 pour le transport aérien5,6 milliards USD viendront cette année se rajouter aux 49 milliards que l’industrie du transport aérien a déjà perdus depuis 2000. Cette très noire perspective est dressée par l’IATA (l’association mondiale des transporteurs aériens) qui, fin d’année, estimait les pertes rien que pour 2009 à quelque 11 milliards USD.

Pour 2010, l’IATA a revu son chiffre à la hausse suite à la re-montée du prix du baril de pétrole, qu’elle prévoit à 75 USD le baril, soit 26 % des coûts d’exploitation). Mais l’IATA n’avait sans nul doute pas anticipé – sauf à disposer d’une boule de cristal – la remontée du dollar face à l’euro, ce qui va venir en plus noircir le tableau puisque, dans l’aérien, tout se paie et se calcule en dollar. Il faudra voir aussi quel sera le comportement du prix du baril de pétrole qui, en cas de signes plus marqués de reprise économique, pourrait connaître un cours nettement à la hausse.

Côté nombre de passagers transportés, la tendance apparue lors des tout derniers mois 2009 se confirme, avec une progression de 4,5 % de passagers (soit un total de 2,28 milliards), alors que l’année 2009 se clôture sur un recul de 4,1 % de passagers. Il faut souligner que cette hausse de passagers observée ces derniers mois concerne la classe Economy. Les premières, business et autres premium continuent à s’effondrer. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si plusieurs compagnies lancent une sorte de classe intermédiaire, en visant la clientèle d’affaires par une offre Premium Economy.

Il ne fait donc absolument aucun doute que l’année sera dé-

cisive pour plus d’une compagnie et que le secteur doit impérative-ment s’interroger sur son fonc-tionnement.

Patrick Hansen à la tête de LuxaviationLuxaviation S.A., société luxem-bourgeoise d’aviation d’affaires est gérée depuis le 1er février par Patrick Hansen, l’un des princi-paux actionnaires de la société. Patrick Hansen, qui a une riche expérience dans le domaine de la finance et de l’administration de sociétés, succède ainsi à Christian Heinzmann en tant qu’adminis-trateur délégué.

Luxaviation, entend implé-menter un certain nombre de chan-gements stratégiques et concen-trera davantage ses efforts sur le développement de l’entreprise sur le marché local luxembourgeois. De plus, une réorientation de la straté-gie commerciale vise à permettre à la société d’élargir sa clientèle et d’assurer son développement.

LuxairTours : vols supplémentaires à PâquesAfin de satisfaire la forte demande durant les vacances de Pâques pour les destinations garantes de soleil, comme le Maroc, la Tunisie et l’Egypte, LuxairTours a ajouté, aux vols déjà planifiés, des rota-tions supplémentaires en mars et en avril qui transporteront les amateurs de soleil à Agadir, Charm El Cheikh et Djerba.

Cinq vols supplémentaires seront opérés les samedis soir 27 mars et 3, 10, 17 et 24 avril vers Charm El Cheikh. Quatre vols supplémentaires sont prévus les samedis soir 3, 10, 17 et 24 avril pour Djerba. Enfin, trois vols sup-plémentaires sont programmés

les mardis après-midi 6, 13 et 20 avril vers Agadir.

CityJet lance une offre Premium Economy CityJet (ex-VLM Airlines) introduit un nouveau produit, le Premium Economy, qui remplace l’actuelle business class. Cette nouvelle offre de services a été lancée sous le nom de CityPlus.

CityPlus s’adresse aux voya-geurs d’affaires qui prennent régu-lièrement l’avion et qui accordent

beaucoup d’importance au rapport qualité-prix et à la flexibilité ainsi qu’à un traitement préférentiel, de la réservation jusqu’à l’atter-rissage.

Avec l’introduction de ce nouveau produit premium, CityJet propose aussi une nouvelle dou-ble structure tarifaire : CityPlus, un tarif entièrement flexible, et CityValue, un produit economy class traditionnel avec des options tarifaires remboursables comme non remboursables.L’offre CityPlus contient : à la réservation : des tarifs to-

talement flexibles ; un rem-boursement complet en cas d’annulation ou d’absence ; changement gratuit du nom du voyageur ; 2 bagages à main et transport gratuit du maté-riel de golf ; plus de points du

programme de fidélité Flying Blue (1.000 points Flying Blue par secteur sur les routes britanniques intérieures et 1.500 points par secteur sur les lignes internationales. Les points Elite Bonus sont également d’application) ;

à l’aéroport : un check-in séparé; contrôle de sécurité accéléré lorsque possible; priorité à l’embarquement ; accès à la lounge aux aéro-ports de Amsterdam, Anvers, Edinbourg, Luxembourg, Mi-lan-Linate et Paris-Orly ;

à bord : un siège à l’avant de l’appareil (6 sièges côte à côte dans un Avro RJ 85, 4 dans un Fokker 50 et 3 dans un Dornier 328) ; une boisson d’accueil gratuite et repas ; un large éventail de journaux et une petite attention.

www.cityjet.com

Photo-Cityjet

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Beauty case /

HermèsIncontournable, le chapeau Cette saison, il surprend avec une nouvelle matière, l’épon-ge, pour un porté masculin-féminin décontracté.

Gavroches en twill de soieQuatre célèbres contes (La Princesse au petit pois, Le Petit Chaperon rouge, La Petite Sirène et Le Chat botté), sont revisités par la dessi-natrice Agathe Gonnet. Ces gavroches existent en trois gammes de

couleurs acidulées et gourmandes : orange sanguine, rose grenadine

et bleu menthe.

Bracelet Athéna en argent.

Bracelet Cythère en argent.

Bracelet Clic en argent.

Marlboro ClassicsUne collection printemps-été

plus « urbaine »

Les coloris naturels caractéristiques de la marque côtoient des tons frais et vifs et les matières naturelles traditionnelles s’accompagnent de nouveaux tissus.

DelvauxPour le printemps

Regard passager-Box calf ivoire

Noa Noa Vive les beaux joursLa collection s’inspire largement du thème Paris dans les années 1940 agrémenté par le contraste des éléments féminins et masculins ancrés dans le style bohémien.

Palais-Toile de cuir sauvage kaki.

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mars / avril 103

Beauty case /

Groupe BenettonDes catalogues dotés

de pouvoirs hi-techLes catalogues Printemps-Été 2010 du Groupe Benetton (UCB femme, homme et accessoires ; UCB enfant ; Undercolors Underwear et Beachwear ; Sisley) réservent à la dernière page des surprises grâce à l’Augmented Reality. L’ AR est une modalité qui transforme le statisme des photographies en films et qui permet d’entrer virtuellement en contact avec les collections, les coulisses des défilés…

L’ AR est caché dans un code black and white qui, pour être activé, a besoin d’une Webcam. Catalogue en main, il suffit de se connecter aux sites www.benetton.com/AR et www.sisley.com/AR, orienter le code sur la Webcam et on est projeté au beau milieu des collections.

Les catalogues avec AR sont disponibles dans les magasins United Colors of Benetton, Undercolors of Benetton et Sisley.

WolfordLook fluide Des références au style vestimentaire enjoué des années 1920 associées aux attributs du glam rock du début des années 1980, c’est ce qui distingue la collection printemps/

été 2010 de Wolford.

Jean-Marc Garel

Collection Ipitonga - Ipicoeur

Ipicoeur version bracelet, en or jaune ou blanc (390 EUR).

ClarksEthnicité et fusionAvec des teintes métalliques, des tons fuchsia, bleu cobalt, brun naturel et des couleurs pastel.

S.T.Dupont Edition Limitée Neptune S.T.Dupont rend hommage à l’eau et au dieu romain Neptune à travers cette édition limitée

en laque de Chine bleu placée, qui représente les vagues et la sérénité. L’édition Neptune se

compose d’un briquet Ligne 2 et de trois sty-los Olympio Large : plume, roller et bille/mine. Ces produits sont numérotés

jusqu’à 888.

Veuve ClicquotConcours sur www.soclicquot.comA l’occasion de la dernière collection Veuve Clicquot Rosé Sakura, la Maison organise un grand concours. En commandant 2 coupes de Veuve Clicquot dans un bar ou un restaurant, les participants obtiennent un code spécial qu’ils doivent donner lors de l’inscription au concours sur le site. Ce concours, qui a débuté à la St-Valentin, se termine fin avril. De nombreux prix exclusifs sont à remporter.

ZiltonPour l’homme dynamiquePour cet été, la marque belge mélange les éléments classiques et décontractés, mais propose aussi un

côté tendance avec des pulls rayés, des pantalons en vert fluo, rouge ou bleu roi, et une gamme de jeans

avec différents types de délavage.

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Livres /

Du « possible » au « souhaitable »Si gouverner, c’est prévoir, diriger, c’est antici-per. Les chefs d’entreprises le savent et sont confrontés quotidiennement à des situations qui nécessitent de ne jamais oublier cette évi-dence. Mais il convient d’appliquer la prospective également aux ressources humaines. Car une entreprise ne vaut que par les hommes et les femmes qui lui apportent leurs connaissances, leurs compétences, leurs savoir-faire et leurs expériences.

D’où la particulière utilité de cet ouvrage auquel ont collaboré pas moins de vingt auteurs (présidents, directeurs généraux, DRH, chercheurs, enseignants…) qui font autorité dans leurs domaines respectifs et qui expliquent comment passer du « possible » au « souhaitable ». Réenchanter le futur par la prospective RHd’Edgard Added et Wilfrid RaffardVillage Mondial (249 pages – 24 EUR)

DécryptagesSaviez-vous qu’il existe des rapports mystérieux entre Levi’s et Poséidon, Nestlé et Athéna, Google et Apollon ? Ces quelques exemples sont tirés d’un ouvrage qui démontre le rôle fondamental des marques dans notre société. Une fonction qui dépasse, de beaucoup, les seuls jeu com-mercial et impact économique.

L’auteur analyse le long parcours qu’une marque doit accomplir avant de devenir une « grande » marque : le temps de l’héroïsme, le temps de la sagesse, et le temps du mythe.Tout ceci est bien sûr émaillé de dizaines d’exemples qui permettent de comprendre le succès des marques auprès des consommateurs. Un livre bien plus qu’intéressant. Mythologie des marquesQuand les marques font leur storytellingde Georges LewiPearson (310 pages – 28 EUR)

Guide précieuxCet ouvrage est l’œuvre d’un ancien inspecteur des impôts, donc de quelqu’un qui connaît par-faitement son sujet. On lui en doit déjà huit autres sur les pratiques fiscales, et celui-ci est tout aussi pertinent. Il explique que l’administration fiscale collecte « l’impôt sur l’ignorance » : qui peut, en effet, s’y retrouver à travers les 2.000 articles du Code Général des Impôts, les 1.500 articles du livre des procédures fiscales, et les 800 circulaires complémentaires ?

Robert Matthieu dénonce les modalités des contrôles fiscaux, le « droit d’enquête » qui autorise des visites-surprise, et une multi-tude d’autres pratiques de cette administration que peu d’assujettis portent dans leur cœur. Un livre indispensable. Dans le labyrinthe fiscalContribuables, si vous saviez !de Robert MatthieuAlbin Michel (293 pages – 19,50 EUR)

A travers le temps et l’espacePoint de départ de ce roman : d’authentiques cartes établies au XVIe siècle et sur lesquelles figure l’Antarctique, où une civilisation fort évo-luée vivait au moment de la dernière glaciation. Réincarnation de celle qui fut la Reine de ce royaume il y a 15.000 ans, Lara, une Bretonne, est en contact par télépathie avec Rohan, un Américain.

Leur spiritualité est proche du Darwi-nisme et un incroyable secret les lie : la pro-phétie des glaces, qui ébranle les convictions des historiens et des scientifiques et remet en cause notre vision de l’Histoire du monde. Mais d’implacables ennemis, créationnistes fanatiques, veulent les éliminer. Un récit documenté, intelligent, bien écrit, et qui porte à une vraie réflexion sur l’Homme et sur notre planète. La prophétie des glacesde Bernard SimonayPresses de la Cité (470 pages – 21,50 EUR)

Ingrate IngridSon mari a arrêté de travailler pendant cinq ans, a vendu son appartement et a consacré son temps, son argent et son énergie à tout mettre en œuvre pour qu’elle soit libérée. Le jour tant attendu arrivé, à sa descente d’avion, elle lui a juste dit « Quoi de neuf, Juanqui ? » en tapotant sa joue, sans même le remercier.

Le même jour, Ingrid Betancourt a décidé de regagner aussitôt la France. Il n’a jamais pu la revoir en tête-à-tête. Six mois plus tard, elle a demandé le divorce, sans explications. Ce livre permet de cerner la véritable personnalité de cette femme qui se dit « proche de Dieu » mais qui n’est en réalité pas très intéressante. Un ouvrage « édifiant » sur la dame. Ingrid et moiUne liberté douce-amèrede Juan Carlos LecompteAlphée (209 pages – 21,90 EUR)

Ouvrages professionnels, science et paranormal, témoignage, tour du monde linguistique, musique et Histoire, rencontres en Asie, portraits d’écrivains, voyage intime d’un couple célèbre : chacun trouvera dans cette rubrique matière à lecture en fonction de ses centres d’intérêt, de ses aspirations, et de ses goûts.

Michel Nivoix

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Livres /

Merveilleuse promenade linguistiqueDepuis qu’il a créé Continentales à la station de FR3 (à l’époque) à Nancy, Alex Taylor, ancien professeur de langues à Normale Sup, s’est forgé la réputation d’un « Monsieur Europe » à travers les médias français. Cet élégant et distingué linguiste – qui commente l’actualité en alexan-drins sur France Inter – nous fait ici partager sa passion des langues. Quelques exemples : le oui et le non n’existent pas en mandarin ; certaines langues n’utilisent ni être ni avoir ; le mot eau n’existe pas en japonais ; etc.

Un tour du monde très riche, inté-ressant, amusant, aucunement prétentieux, mais sérieusement documenté, vraiment passionnant, et ponctué de touches d’humour typically British. Bouche bée, tout ouïeOu comment tomber amoureux des languesd’Alex TaylorJC Lattès (267 pages – 18 EUR)

Musical secretAuteur d’une quarantaine d’ouvrages, Claude Mossé, historien de formation et grand reporter de radio et de télévision par profession, nous entraîne ici sur les pas de Mozart, compatriote de Marie-Antoinette. Alors qu’à Vienne tout est musique, à Versailles s’orchestre la mélo-die des intrigues qui va devenir une véritable partition.

Dans le sublime château, le jeune prodige alors âgé de sept ans a promis une symphonie au futur Roi de France. Quel secret renferment ces notes mystérieuses ? Complots et conspirations se succèdent pour le dé-couvrir. En réalité, ce secret, qui est aussi inattendu qu’authentique, va marquer la France jusqu’à nos jours. Captivant. Le Secret de Mozartde Claude MosséAlphée (314 pages – 21 EUR)

Témoignages brûlantsEn Chine, des milliers d’étudiantes et de petites employées vivent au rythme des désirs et des fantasmes d’hommes qui, après quelques an-nées de mariage, les entretiennent, payant leur disponibilité, leur jeunesse et, parfois même, leur virginité.

Si certaines bénéficient, au côté des épouses de ces messieurs, d’un statut privilégié dont elles savent tirer profit, d’autres vivent dans une totale dépendance, repliées sur elles-mê-mes, contraintes à avorter en cas de grossesse inattendue, subissant parfois des sévices corporels et n’ayant aucun droit et très peu de recours. L’auteur a rencontré une quinzaine d’entre elles, qui ont accepté de témoigner. Bouleversant. Les nouvelles concubinesde Pierre TiessenEditions du Toucan (272 pages – 18 EUR)

IntimitésOn connaît des écrivains par le truchement de leurs œuvres. Mais la démarche de François Bott est à la fois pertinente et intéressante car elle nous permet de faire plus ample connais-sance avec eux, de découvrir des pans de leur vie, de se plonger dans leur histoire et de pé-nétrer dans leur intimité, mais avec discrétion et élégance.

Une quarantaine d’hommes et de fem-mes de plume de renom, français ou étrangers, figurent dans cet ouvrage, de Marcel Aymé à Léon Werth en passant par quarante autres. Notons que l’auteur a déjà publié six romans, huit récits et nouvelles, deux carnets et quinze essais et portraits. Un travail de recherche qui mérite d’être salué et apprécié. Ecrivains en robe de chambreHistoires littérairesde François BottLa Table Ronde (280 pages – 8,50 EUR)

A quoi ça tient, un couple ?Après le succès de La douce joie d’être trom-pée (Anne Carrière, 2007), Catherine Laborde nous propose, cette fois, une nouvelle lecture de la vie de couple. Co-écrit avec Thomas Stern, cet ouvrage présente, évoque, décrit, met à nu le leur.

Rencontre, passion, famille, lassitude, trahisons, tromperies, départs, retours : l’heure de la franchise, de la clarté, du bilan (positif) a sonné. Leur refus des conventions fait parfois sourire. Mais derrière ce sourire on discerne une certaine gravité. Beaucoup de couples se reconnaîtront à travers eux. Puissent-ils, comme eux, estimer qu’ils ont trouvé le moyen d’être heureux, du moins d’une certaine manière. Si tu ne m’aimes pas, je t’aimede Catherine Laborde et Thomas SternFlammarion (343 pages – 19 EUR)

Nous vous recommandons aussi Les Enfants du volcan de Bernard Simonay Presses de la Cité (445 pages – 19,50 EUR)

Papoua de Jean-Claude Derey Alphée (379 pages – 21,90 EUR)

La commissaire n’aime point les vers de Georges Flipo La Table Ronde (297 pages – 18 EUR)

Loup, y es-tu ? de Janine Boissard Robert Laffont (329 pages – 20 EUR)

Le collectionneur de Christine Orban et Olivier Orban Albin Michel (84 pages – 10 EUR)

Soleil fané de Tuyêt-Nga Nguyën Luc Pire (220 pages – 18 EUR)

Chambre 207 de Kgebetli Moele Yago (270 pages – 18 EUR)

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Musique /

La valeur n’attend pas…Dès l’âge de 13 ans, Christian Scott rejoignait l’orchestre de son oncle, le saxophoniste Donald Harrison (celui des Jazz Messengers). Trois ans plus tard, il jouait sur le dis-que de celui-ci, Paradise Found. On comprend qu’il ait dès lors bénéficié d’une large avance sur ses pairs du lycée ou du Berklee College of Music.

En 2002, il faisait ses débuts en solo et produisait son premier disque. Trois autres, produits par Concord Jazz, sont sortis depuis. Pour ce cinquième, le jeune hom-me (il n’a que 26 ans) démontre une maîtrise technique et une belle sensibilité. Tout comme il y a un « son Maurice André » pour le classique, il y a désormais un « son Christian Scott » pour le jazz. A apprécier. Yesterday you said tomorrowpar Christian Scott(Concord Jazz par Universal)

Un summum de créativitéAuteure, compositrice, pianiste, guitariste, et chanteuse, Melody Gardot, qui a commencé sa car-rière à 16 ans, signe (à l’exception

d’une reprise du célèbre Over the rainbow ) la totalité des brûlantes chansons d’amour mélancolique de ce second disque. Le jazz est ici mâtiné de blues, de folk, et de rythmes latins : on reste bouche bée devant cette créativité, et il est pensable que ce My one and only thrill remporte le même succès que Worrisome heart, son pre-mier disque.

Celle que l’on compare vo-lontiers à Norah Jones et à Diana Krall sera à l’Olympia les 7, 8, et 9 avril. Des concerts qui méritent assurément le déplacement à Paris. My one and only thrillpar Melody Gardot(Verve par Universal)

Musicien ou poète ?Le meilleur de Liszt, les meilleurs pianistes, et deux très beaux dis-ques : cet album réunit en effet une sélection rigoureuse des plus belles pages de Franz Liszt, à pro-pos de qui Théophile Gautier a écrit : « Liszt n’est pas un pianiste : c’est un poète ».

Dix-neuf compositions nous sont proposées ici, interprétées par Stephen Hough, Kun Woo Paik, François-René Duchâble, Leif Ove Andsnes (soliste du concerto pour

piano n°2 avec le Bergen Philhar-monic Orchestra dirigé par Dmitri Kitajenko), Stetrak, Mikhail Rudy, et Georges Cziffra, qui ont su res-tituer l’expressivité, le lyrisme, la virtuosité, et les audaces harmoni-ques du compositeur. Des instants exceptionnels. The very best of Liszt(Virgin Classics)

Pat le MagnifiqueAvec 17 Grammy Awards dont 7 consécutifs, 3 disques d’or aux Etats-Unis, 34 disques enregistrés, plus de 20 millions de disques vendus, et 200 concerts par an depuis 1974, Pat Metheny – qui entra à 19 ans au Berklee College of Music et y devint professeur un an plus tard – pourrait se reposer sur ses lauriers.

Il poursuit pourtant ses re-cherches musicales en utilisant les technologies actuelles pour développer une invention née à la fin du XIXe siècle et créer un outil flexible d’invention et de performance musicale. Ce disque est le résultat d’un travail mené pendant plusieurs mois avec une brillante équipe de scientifiques et d’ingénieurs. Le résultat est à la hauteur. Orchestrionpar Pat Metheny(Nonesuch par Warner)

Subtils équilibresC’est le choix de France Musique : le dernier disque de Gautier Capuçon est un pur moment de bonheur. Accompagné par l’orchestre du Théâtre Mariinsky placé sous la direction de Valery Gergiev, le vio-loncelliste nous offre – c’est un vrai cadeau – les Variations sur un thème rococo de Piotr Ilyich Tchaikovsky et la Symphonie concertante de Serge Prokofiev. Il s’agit de deux œuvres à la fois difficiles et déli-cates pour le soliste.

Gautier Capuçon confirme en la circonstance un talent que nul ne saurait lui contester. Quant au travail de l’orchestre, il est tout à fait remarquable, Valery Gergiev étant un chef particulièrement inspiré. On écoute et on ré-écoute sans se lasser. Tchaikovsky et Prokofievpar Gautier Capuçonet l’orchestre du Théâtre Mariinskydirigé par Valery Gergiev(Virgin Classics)

Un trompettiste de jazz au sommet de son art, une chanteuse à l’insolent talent, un musicien qui était d’abord un poète, de la recherche musico-scientifique et un violoncelliste choisi par une station de radio musicale sont au programme de cette sélection qui ne prétend pas être l’unique possible mais qui ne peut décevoir.

Michel Nivoix

Nous vous recommandons aussiDavid Sanborn – Only everything (Universal)

Philharmonique de Berlin – Direction : Simno Rattle Les 4 premières symphonies de Brahms (EMI Classics)

Dee Dee Bridgewater – Eleanora Fagan (Universal)

Martha Argerich – Chopin L’ enregistrement légendaire de 1965 (EMI Classics)

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