est nécessaire à s’adapter en douceur cc -...

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Le rôle de l’équipe pendant l’adaptation : accueillir l’enfant dans les meilleures conditions pour le mettre en confiance. LA VIE DES CRÈCHES Aider l’enfant à s’adapter en douceur LE TEMPS DADAPTATION AU MULTI - ACCUEIL EMERIAU Œuvre Nouvelle des Crèches Parisiennes N° 33 - Décembre 2015 N°33 Décembre 2015– 1 Edito La vigilance de chacun est nécessaire S uite aux évènements dramatiques qui se sont déroulés à Paris, toutes nos pensées sont pour les victimes et leurs proches. Pour nous, le sujet de la sécurité est plus que jamais en première ligne. Tous nos établissements ont des accès sécurisés, comme vous le savez, mais la technologie la plus pointue ne pourra à elle seule nous assurer une garantie totale. Nous devons donc faire appel à votre vigilance afin d’éviter que des personnes étrangères s’introduisent en même temps que vous dans les locaux. Je vous remercie également de limiter les allées et venues en respectant les horaires d’arrivée et de départ prévus dans l’établissement. Le respect de ces règles nous permettra de continuer à nous consacrer au bien- être de vos enfants. Avec tous les salariés de l’ONCP, je vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d’année. Elisabeth Maestracci, directrice générale de l’ONCP chez lui le plus d’intérêt. Ce sera un repère sécurisant les jours suivants. La communication avec la famille est tout aussi importante. Les parents ne connaissent pas la structure, ni les adultes qui passeront la journée avec leur enfant. Il est donc impératif de les rassurer eux aussi. Les professionnelles veillent ainsi à instau- rer le dialogue, interrogent les parents sur les habitudes de l’enfant, sans être trop intrusives. Les questions posées permettent d’assurer une continuité entre la structure d’accueil et la mai- son. Pendant cette période sensible, l’enfant se familiarise avec l’ensemble de l’équipe, accompagné autant que possible par un adulte spécifique. En général, l’adaptation dure une à deux semaines. Ainsi, le respect du rythme de l’en- fant, la connaissance du contexte familial et l’équipe qui accueille l’en- fant sont trois critères essentiels pour une adaptation réussie. P ATRICIA DE MELO, directrice du multi-accueil Emeriau ET VALÉRIE GRIGNOU, EJE encadrante « « C C e matin, tout va de travers : maman m’a réveillé très tôt et n’arrête pas de me presser. Nous allons être en retard pour aller où ? Ah oui, sûrement à la crèche ! Maman m’en a parlé mais moi, je ne veux pas de copains, je veux rester à la maison avec ma maman ! » Voilà sans doute ce qui traverse l’esprit des bébés quand ils sont déposés pour la pre- mière fois dans une structure d’ac- cueil. C’est pourquoi lorsqu’un nouvel enfant arrive, toute l’équipe se doit de l’accueillir dans les meilleures condi- tions pour le mettre en confiance. La première séparation est difficile car parfois, le bébé n’a jamais été séparé de sa mère ou de son père. L’enfant ne comprend pas pourquoi il est laissé ici par ses parents, dans une salle de vie qui ne lui est pas familière, au milieu d’autres enfants avec qui il devra partager l’attention des adultes. Ce changement drastique dans son rythme et dans son nouvel environne- ment le déstabilise. C’est pourquoi les professionnelles sont vigilantes sur l’impact de tous ces changements. Objectif : respecter le « bien-être » de l’enfant et agir au mieux pour qu’il se sente en sécurité. Face à tous ces enjeux, la période dite d’adaptation est donc essentielle. Il s’agit de prend- re le temps pour accompagner les nouveaux venus, afin de créer du lien et d’observer le comportement de l’enfant dans les espaces de jeu. Les auxiliaires de puériculture peuvent ainsi lui proposer le jeu qui suscite DR

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Le rôle de l’équipe pendantl’adaptation :accueillir l’enfantdans les meilleures conditions pourle mettre en confiance.

LA V I E D E S C R ÈCHE S

Aider l’enfant à s’adapter en douceur

LE TEMPS D’ADAPTATION AU MULTI-ACCUEIL EMERIAU

Œuvre Nouvelle des Crèches Parisiennes N° 33 - Décembre 2015

N°33 Décembre 2015– 1

Edito

La vigilancede chacun est nécessaire

Suite aux évènementsdramatiques qui sesont déroulés à Paris,

toutes nos pensées sontpour les victimes et leursproches. Pour nous, le sujetde la sécurité est plus quejamais en première ligne.Tous nos établissements ontdes accès sécurisés, commevous le savez, mais la technologie la plus pointuene pourra à elle seule nousassurer une garantie totale.Nous devons donc faireappel à votre vigilance afind’éviter que des personnes étrangères s’introduisent en même temps que vousdans les locaux. Je vousremercie également de limiter les allées etvenues en respectant les horaires d’arrivée et de départ prévus dans l’établissement. Le respectde ces règles nous permettra de continuer à nous consacrer au bien-être de vos enfants. Avec tous les salariés de l’ONCP, je vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d’année.

Elisabeth Maestracci,directrice générale de l’ONCP

chez lui le plus d’intérêt. Ce sera unrepère sécurisant les jours suivants.

La communication avec lafamille est tout aussi importante.Les parents ne connaissent pas lastructure, ni les adultes qui passerontla journée avec leur enfant. Il est doncimpératif de les rassurer eux aussi. Lesprofessionnelles veillent ainsi à instau-rer le dialogue, interrogent les parentssur les habitudes de l’enfant, sans êtretrop intrusives. Les questions poséespermettent d’assurer une continuitéentre la structure d’accueil et la mai-son. Pendant cette période sensible,l’enfant se familiarise avec l’ensemblede l’équipe, accompagné autant quepossible par un adulte spécifique. Engénéral, l’adaptation dure une à deuxsemaines. Ainsi, le respect du rythme de l’en-fant, la connaissance du contextefamilial et l’équipe qui accueille l’en-fant sont trois critères essentiels pourune adaptation réussie. ■

PATRICIA DEMELO, directrice du multi-accueil

Emeriau ET VALÉRIE GRIGNOU, EJE encadrante

««CCe matin, tout va detravers : mamanm’a réveillé très tôtet n’arrête pas deme presser. Nous

allons être en retard pour aller où ? Ahoui, sûrement à la crèche ! Mamanm’en a parlé mais moi, je ne veux pasde copains, je veux rester à la maisonavec ma maman ! » Voilà sans doutece qui traverse l’esprit des bébésquand ils sont déposés pour la pre-mière fois dans une structure d’ac-cueil. C’est pourquoi lorsqu’un nouvelenfant arrive, toute l’équipe se doit del’accueillir dans les meilleures condi-tions pour le mettre en confiance. Lapremière séparation est difficile carparfois, le bébé n’a jamais été séparéde sa mère ou de son père. L’enfantne comprend pas pourquoi il est laisséici par ses parents, dans une salle devie qui ne lui est pas familière, aumilieu d’autres enfants avec qui ildevra partager l’attention des adultes. Ce changement drastique dans sonrythme et dans son nouvel environne-ment le déstabilise. C’est pourquoi lesprofessionnelles sont vigilantes surl’impact de tous ces changements.Objectif : respecter le « bien-être » del’enfant et agir au mieux pour qu’il sesente en sécurité. Face à tous cesenjeux, la période dite d’adaptationest donc essentielle. Il s’agit de prend-re le temps pour accompagner lesnouveaux venus, afin de créer du lienet d’observer le comportement del’enfant dans les espaces de jeu. Lesauxiliaires de puériculture peuventainsi lui proposer le jeu qui suscite

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2 – N° 33 Décembre 2015

UNE ENQUÊTE MENÉE DANS TOUS LES ÉTABLISSEMENTS

Les parents aussi se sentent bien à l’ONCPCette enquête a démontré que lesparents sont contents de la prise encharge de leur enfant. Divers sujetsont été abordés et voici un résumé dece qui en est ressorti.

Les projets pédagogiquesdes établissementsPlus de 50% des parents connaissentle projet pédagogique de la structurede leur enfant. Dans l’ensemble, lesavis sont positifs. Ainsi, pour unparent de la crèche de Brancion, « leprojet tient compte des besoins dechaque enfant ». Toutefois, certainsne connaissent pas très bien le projetmais sont contents de la qualité desservices proposés. Dans certainesstructures, les parents ont des opi-nions divergentes. Quelques parentsne comprennent pas l’intérêt de cer-taines méthodes, mais la majoritéadhèrent au projet et l’apprécient.

L’accueil des famillesLorsque les parents sont interrogéssur la qualité de l’accueil, les compli-ments ne manquent pas : chaleureux,agréable, souriant. En effet, plus de80% des familles sont satisfaites del’accueil. Selon elles, les professionnelssont toujours à l’écoute. Un parent deSaint-Ambroise a souligné le fait que« l’ambiance à la crèche est agréableet [qu’] on s’y sent bienvenu ».

Temps de transmissionsInterrogés sur les temps de trans-missions, environ 85% des famillessont satisfaites de leur contenu.Certains parents aimeraient avoirplus d’anecdotes et d’informations

séances d’éveil musical. Toutefois,ceux-ci réclament que plus d’activitésse déroulent à l’extérieur. Quelques-uns ont remercié les équipes pourleur travail. Ils ont précisé que les acti-vités étaient adaptées aux besoins deleurs enfants et ont pu grâce à celapercevoir leurs progrès. Un parent dumulti-accueil André Rousseau se dit« très satisfait des activités ». Selonlui, elles sont « un point fort pour lastructure ».

Les temps de repos à la crècheCertains parents trouvent cestemps trop courts et non adaptés àleurs enfants. De plus, ils se plai-gnent du manque d’obscurité dansles salles de sieste. Cependant, lamajorité de parents (70 %) sontsatisfaits et attestent que tout estmis en œuvre pour que les enfantsse reposent. En effet, lorsqu’ilsrécupèrent leurs enfants le soir,ceux-ci sont en pleine forme. Unparent de la crèche du Point duJour apprécie que son « enfantpuisse dormir aux moments où il ena besoin et autant que nécessaire ».Un grand merci aux familles qui ontparticipé à cette enquête. Les résultatspermettent aux professionnelles d’amé-liorer leurs pratiques. ■

CÉCILE DEL CAMPO ET SALIMA BANDJY,étudiantes éducateurs de jeunes enfants

Plus de 85 %des parents sont

satisfaits des activités

réalisées pendant la

journée.

sur les activités de la journée.Cependant, dans l’ensemble, lesfamilles trouvent que les profession-nels prennent le temps de répondreà leurs questions et de décrire lajournée. A la crèche du Mail, unparent confirme que lors des trans-missions, « l’équipe [est] agréable,disponible et très à l’écoute ».

Les relations avec les différents professionnelsLes parents sont très satisfaits desrelations qu’ils entretiennent avec lesprofessionnels. Néanmoins, ils sontdéçus des nombreux turn-over ayanteu lieu dans les différentes structu-res. Dans l’ensemble, ils estiment queles relations sont agréables tout enrestant professionnelles. En effet,ceux-ci sont disponibles, ont uneoreille bienveillante et sont souriants.Le contact est donc facile et la bonnehumeur appréciée. Un parent deSaint-Sébastien témoigne : « Chaqueprofessionnel semble très à l’écoutedes besoins de l’enfant et laisse unegrande place aux parents ».

Les activités proposées aux enfantsPlus de 85% des parents sont satis-faits des activités réalisées pendant lajournée. Selon les structures, les acti-vités sont plus ou moins diversifiées.Les parents apprécient beaucoup les

LA V I E D E S C R ÈCHE S

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N°33 Décembre 2015 – 3

P ÉDAGOG I E

La théorie de l’attachement

LE PREMIER BESOIN DES BÉBÉS

Quelques conseils de lectureAujourd’hui, et sansdoute aussi comme hier,les parents se sententtiraillés entre diversesméthodes éducativescontradictoires : Donnerdes limites ? Faire de l’é-ducation positive et sur-tout ne jamais donnerd’ordres ? Comme tou-jours, la solution se situe

sans doute dans le justemilieu, entre des limitesraisonnables et justifiéeset une écoute attentivedes besoins de l’enfant,selon son âge. Voici unpetit florilège de nouvelles avancéesscientifiques qui nousaident à mieux compren-dre les réactions et le fonctionnement desjeunes enfants.

■ « Pour une enfance heureuse »de CatherineGueguen (éd. Robert Laffont). L’auteure, pédiatre, propose, à la lumièredes dernièresdécouvertesscientifiques,une éduca-

tion bienveillante et une relation empathique, bien plusadaptées aux enfantsque les rapports de force ou de domination.

■ « J’ai tout essayé »d’Isabelle Filliozat (éd. JC Lattès). Psychologue et psycho-thérapeute, IsabelleFilliozat, grâce à des

petites vignettes représentant des situations quoti-diennesainsi quele décryp-tage dece queressent l’enfant, permet de mieux le comprendreet d’inventer de nouvelles approches.

A L I R E

JJohn Bowlby (1907-1990),médecin, psychiatre, psycha-nalyste et psychologue, a étu-dié les effets dévastateurs dela privation d’attention

maternelle sur le développement dela personnalité de l’enfant. Il en adéduit l’existence d’une « pulsiond’attachement » chez le bébé.Cette pulsion d’attachement est chezl’humain comme chez certains ani-maux, un besoin primaire, inné, aumême titre que les autres besoins fon-damentaux, liés à la survie (alimenta-tion, soins, chaleur). C’est le premierdes besoins d’un bébé. Ce qui signifiequ’il se sent encore plus en détresse,désorganisé, paniqué, lorsqu’il éprou-ve ce besoin d’attachement (qui, pourun nourrisson, consiste le plus sou-vent à être porté) que lorsqu’il a faim. A l’appui de cette théorie, les travauxde l’éthologue H. Harlow montrentque les singes rhésus, élevés avec degrossiers simulacres de mères formésde grillage, s’agrippent de préférenceau simulacre recouvert d’un tissu(évoquant la fourrure de sa mère) plu-tôt qu’à celui sur lequel est accrochéun biberon. Certains bébés singesvont jusqu’à se laisser mourir de faimplutôt que de quitter leur «mère entissu ». L’objectif de Bowlby a été dedémontrer qu’une relation d’atten-tion, d’écoute et de soutien est

Un des orphelinsde Harlows’accroche à samère de chiffonstout en tétant le lait de sa mèremétallique.

indispensable au bien-être physiqueet psychique du bébé et du jeuneenfant. Un enfant, proche de sa figureprincipale d’attachement, a une régula-tion du stress de bien meilleure qualité ;ce qui explique, dans les services depédiatrie, le développement des hospi-talisations mère-enfant et des unitéskangourous pour les prématurés.

Certains principes éducatifs,prônant l’autonomie de plus enplus précoce du jeune enfant, peuventcréer une certaine confusion dansl’esprit des parents. Les pleurs du bébésont parfois qualifiés de « caprices ».On l’accuse de « faire son cinéma ».Certains hésitent à le prendre dansleurs bras de peur qu’il s’y habitue. Or,selon Bowlby, chaque pleur est l’ex-pression non-verbale d’un malaise. Ilest nécessaire de répondre auxsignaux d’alerte des bébés, ils serontd’autant plus sereins en grandissant. Le paradoxe de l’attachement étantque, plus il y a de proximité au coursde sa première année, plus l’enfantaura envie d’explorer son environne-ment ultérieurement. Donc, non, unbébé n’est pas un comédien, ni untyran ou un manipulateur. « Les cher-cheurs du 21e siècle nous disent ce quifavorise le bon développement del’enfant : une relation bienveillante,empathique, soutenante. Car ce type

d’aptitude permet à son cerveau, trèsfragile, d’évoluer de façon optimale.Les liens affectifs influencent à la foisles capacités de mémoire, d’appren-tissage, de réflexion, mais aussi lescapacités relationnelles, les émotions,les sentiments. Ils modifient égale-ment la régulation du stress. Quandun enfant de 18 mois se roule parterre, ce n’est pas pour manipuler sonentourage mais parce qu’il vit unetempête émotionnelle qui le dépasse.Souvent ses parents pensent devoirrester fermes, comme s’ils étaientdans un rapport de force, d’égal àégal, où il faudrait avoir le dessus. Or,la question se pose autrement : il s’agit de se tenir aux côtés de l’enfantpour mettre des mots sur ce qu’il ressent, le sécuriser, le consoler sans,bien entendu, céder à ses désirs quandils ne sont pas justifiés. »1 JohnBowlby, il y a 50 ans, pressentait que lelien d’attachement était vital pourl’enfant. Il avait raison ! ■

CORINNEDUBOIS, psychologue

(1) Pour une enfance heureuse, Dr CatherineGueguen (Ed. Robert Laffont).

4 – N°33 Décembre 2015

Destination Crèche : publication de l’ONCP, 9, rue François-Millet, Paris 16e. Tél. 01 45 27 85 99. Directrice de publication : Élisabeth Maestracci.Comité de rédaction : Corinne Dubois, Élisabeth Maestracci. Ont participé à ce numéro : Salima Bandjy, Alexia Bettinger, Cécile del Campo, Hélène Chiclet, Corinne Dubois, Valérie Grignou, Sophie Harel, Patricia de Melo. Réalisation : Alexandra Defresne. Tirage : 500 exemplaires • Prix : 2,30 euros • Dépôt légal : septembre 2001 • Impression : itp print, 8 allée des Acacias, 92 310 Sèvres.

ZOOMSANTÉ

Les jouets de récup,ils adorent !

DES OBJETS NEUTRES QUI FAVORISENT L’IMAGINATION

PPar jouets de récupération,on entend des objetsdont la fonction premièren’est pas d’être un sup-port de jeu. Il peut s’agir

d’objets du quotidien ou de diversmatériaux, notamment d’emballages.Leur utilisation par les jeunes enfantsprésente de nombreux avantages.Contrairement aux jouets achetésdans le commerce, qui sont marquésculturellement, la plupart des objetsde récupération sont plus neutres. Ilsfavorisent ainsi l’imagination des jeu-nes enfants grâce aux multiples possi-bilités de détournement. Au sein d’un groupe d’enfants, cha-cun observe de quelle manière lesautres enfants détournent les objetsproposés, ils établissent des échangesentre eux et s'en inspirent pour agir àleur tour.Chez les plus grands, l’utilisationd’objets du quotidien favorise les jeuxd’imitation des adultes. Les enfantssont très contents de « faire commeles grands ». De plus, au sein des structures d’accueil, ces objets du quotidien per-mettent de faire le lien avec ce qui sepasse au dehors. Les enfants peuventpetit à petit construire leurs représen-tations d'un monde qui existe ailleurs. Un papier cadeau ou un carton sontdes accessoires ludiques dont unbébé raffole, car ils sont neutres, ilsn'ont pas de fonction prédéfinie :nous n’avons pas de représentationquant aux utilisations possibles de cesobjets. Chaque enfant va y trouverson propre intérêt et l’utiliser demanière autonome. Il peut faire ce qu'il veut avec unpapier d'emballage qui recèle plein depossibilités : il peut le déchirer, lefroisser, le mettre sur sa tête et expé-rimenter beaucoup de choses. C’est à

ce moment-là qu’il va apprendre.Les capsules de petits pots, les bou-chons de lait, les gros anneaux derideaux... : tous ces accessoires inté-ressent grandement et longtemps lesenfants. Idéal pour satisfaire le toutpetit de son envie incessante de vider,remplir et manipuler.

Les contenants (bouteilles deshampooing, bouteilles delait,boîtes à œufs, pots de yaourt…) :certains peuvent être utilisés dans lebain et ainsi apprendre la notion decontenance à l’enfant en remplissant,transvasant et vidant ces objets maisaussi dans le processus du « faire sem-blant » en imitant l’adulte dans desgestes de la vie quotidienne. Les texti-les de toutes sortes : chiffons, gantsen éponge, tulle, feutrine…. éveille-ront le sens du toucher de l’enfant.Attention, petite mise en garde : cesobjets de récupération n’étant pasréglementés par des normes, ilconvient de veiller à ce qu’ils ne pré-sentent aucun risque pour la sécuritéet la santé des enfants : nettoyer soi-gneusement les objets et vérifierqu’ils ne présentent aucun danger(agrafes sur les cartons, petites piècesdétachables…).■ALEXIA BETTINGER, EJE encadrante au multi-

accueil André Rousseau ET SOPHIE HAREL, EJE encadrante à la crèche St-Sébastien

LLes enfants accueillis en col-lectivité sont plus particuliè-rement exposés aux maladiescontagieuses, parmi celles-ci lesyndrome pied-main-bouche,maladie en général bénigne, fré-quente chez les enfants demoins de 4 ans. Il s’agit d’une maladie virale del’enfant due, le plus souvent, auvirus appelé coxsackie A16(entérovirus).Il débute par une éruption devésicules dans la bouche, qui secomplète au bout de 48 heures,par une éruption de vésiculesdans les sillons interdigitaux, laface latérale des mains et despieds, voire plantes des pieds etpaumes des mains.L’évolution est bénigne, nenécessite pas de traitement par-ticulier et disparaît en quelquesjours. Malgré son caractère hau-tement contagieux, ce syndro-me n’impose pas d’éviction obli-gatoire en crèche.On peut rappeler toutefois que,comme pour toute maladie, lafréquentation de la crèche serafonction de l’état général del’enfant. En cas d’inconfort par-ticulier lié à la fièvre ou à la pré-sence de vésicules dans la bou-che par exemple, il pourra êtreplus confortable pour l’enfantde rester à la maison. ■

HÉLÈNE CHICLET, pédiatre à la crèche Saint-Sébastien

VIRUS

L’utilisationd’objets duquotidienfavorise les jeux d’imitationdes adultes.

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Syndromepied-main-bouche