er juin 2018 // no 366 // 9e vignettes gamines bellemare ... · gamines sois belle et refais-toi!...

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FRANCE Ascension sociale à mains nues P. 17 BELLEMARE La dernière histoire P. 16 GAMINES Sois belle et refais-toi ! P. 7 VIGNETTES Panini mais presque P. 6 JAA – 1001 Lausanne P.P./Journal – Poste CH SA Vendredi 1 er juin 2018 // N o 366 // 9 e année CHF 4.– // Abonnement annuel CHF 160.– // www.vigousse.ch MONNAIE PLEINE C’est pourtant simple, bande de cons !

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FRANCEAscension sociale à mains nues P. 17

BELLEMARE La dernière histoire P. 16

GAMINESSois belle et refais-toi ! P. 7

VIGNETTESPanini mais presque P. 6

JAA – 1001 Lausanne P.P./Journal – Poste CH SA

Vendredi 1er juin 2018 // No 366 // 9e année CHF 4.– // Abonnement annuel CHF 160.– // www.vigousse.ch

MONNAIE PLEINE

C’est pourtant simple, bande de cons !

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Vigousse vendredi 1er juin 2018 Vigousse vendredi 1er juin 2018

Le sage regarde la thuneSebastian Dieguez

Mais pourquoi personne ne s’intéresse à

l’initiative « Monnaie pleine » ? La monnaie,

tout le monde aime ça, non ? Certes, à

en croire le sympathique Sergio Rossi,

professeur d’économie de l’Université de

Fribourg, il n’y aurait qu’une poignée de spécialistes dans

le monde à réellement comprendre de quoi il en retourne.

Ben voyons ! Comme si le bas peuple ignorait qu’un sou est

un sou…

Pour un peu, on nous ferait presque avaler que l’argent

n’existe pas ! On voit bien que les fins de mois, pour

certains, ressemblent plutôt à la Fête du slip toute

l’année… Eh bien non, la monnaie, ça existe bel et bien.

Tenez, moi par exemple, je nourris depuis tout petit une

passion pour la thune, pas le fric en général, non, mais la

pièce de 5 francs. Ah ! La pièce de 5.– ! Ce qu’on pouvait

s’acheter comme saloperies de bonbons avec ça ! Quiconque

se balade avec une belle thune toute ronde, chaude et

lourde dans la poche, se sent en sécurité. Avec ces 5 balles

tout entiers contenus dans cette pièce métallique parfaite,

on peut parer à toute éventualité, on est bien. Ma deuxième

pièce préférée, pour de toutes autres raisons, c’est celle de

50 centimes. C’est tellement mignon, on en ferait presque

la collection, non ? En fait, toutes les pièces de monnaie ont

leur propre personnalité, c’est comme une chouette bande

de copains avec qui on irait à l’aventure, chacun possédant

ses propres pouvoirs et talents. Sauf évidemment la pièce

de 5 centimes, qui emmerde tout le monde. Ne parlons pas

non plus de nos billets, les plus beaux du monde certes,

mais honnêtement, qui préfère avoir un billet de 10.– plutôt

que deux belles pièces de 5.– ?

Bref, on voudrait nous faire croire que tout cela n’est

que du vent, un simulacre, une imparfaite représentation

physique de ce qui n’est qu’un flux virtuel de milliards

de milliards d’opérations bancaires effectuées à l’échelle

de la nanoseconde. A d’autres ! Sauvez la thune ! Votez…

euh, votez comme il faut, quoi ! Et renseignez-vous un peu.

Merde à la fin, il faut toujours tout vous expliquer…

A F F A I R E S E N C O U R TC ’ E S T P A S P O U R D I R E ! Q U E L L E S E M A I N E ! 32

LE CHIFFRE

3000C’est le nombre de Suisses qui se rendent en moyenne chaque jour à Europa Park, à Rust en Allemagne. La Basler Zeitung estime qu’un visiteur sur cinq

vient de Suisse. L’incendie spectaculaire qui s’est déclaré

en début de semaine n’a provoqué la fermeture que de

trois attractions sur la centaine existantes. Pas de quoi renoncer à se faire des frayeurs dans le

bateau des pirates.

Bowie ou non ?Au détour des pages people, on apprend que le journaliste Yves Mourousi aurait eu une liaison avec… David Bowie. On espère qu’ils vécurent d’heureux moments, mais les fans de l’un des deux vont peut-être se poser des questions sur les goûts de leur idole. Il paraît même que les admirateurs de Freddie Mercury regardent déjà notre Darius d’un air suspicieux…

No Podemos másLe leader de la gauche radicale espagnole est dans la tourmente. En cause, l’acquisition d’une villa avec piscine dans les alentours de Madrid par Pablo Iglesias et sa copine. Ça la fiche mal pour ce pourfendeur du capitalisme qui prétend défendre les intérêts des petites gens ! Bon, la maison luxueuse en question a coûté… 600 000 euros. Si c’est là l’idée que se font les Espagnols de la richesse, c’est effectivement que le pays se porte très mal.

Apollo perd sa têteEn sus d’une plainte pénale, le municipal veveysan Lionel Girardin est visé par une suspension de six mois de l’exécutif de sa ville. Ainsi en ont décidé ses collègues. Pire même : ses camarades socialistes lui demandent de démissionner du parti. Girardin paie ainsi son népotisme lucratif à la tête de la Fondation Apollo. Et Vevey continue de s’enfoncer, comme une capsule spatiale qui prend l’eau après l’amerrissage.

Pauvres clochesVoilà comment les hackers du monde entier pourraient enfin se rendre utiles : en imitant cet habitant du village de Wäldi, en Thurgovie, qui a astucieusement fait taire le clocher insupportable de son église voisine grâce à un système de minuterie qui coupait le courant tous les jours à 6h. Il a fallu deux ans aux culs-bénis pour découvrir le dispositif, et ils traînent aujourd’hui en justice ce bienfaiteur génial ! Mauvais perdants, ils devraient pourtant savoir que la religion ne fait jamais le poids face à la science…

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Vigousse vendredi 1er juin 2018 Vigousse vendredi 1er juin 2018

PUBPUB

Fusions, acquisitions, participations croisées : le Swiss Promo Group (SPG) est le bébé d’une succession de reprises. Née en janvier 2017 au Mont-sur-Lausanne, la société s’ac-tive dans la vente de textile et d’ar-ticles promotionnels. Au départ était la société PG SA (pour Publigadget) créée en 1981 à Crissier (VD). Elle produisait alors des objets publi-citaires griffés de la marque de ses clients : porte-clefs, stylos, cas-quettes, parapluies et autres babioles.En 1996 a débarqué sur ce marché OA Open Air SA, sise à Lutry et gérée par Nicolas Lecoultre. OA déména-gera ensuite à Fribourg en l’an 2000 et avalera PG pour créer SPG. On

vous épargne quelques étapes, mais toujours est-il que le Swiss Promo Group a sérieusement élargi la gamme que proposait Publigadget en y ajoutant notamment le textile et les vêtements professionnels.

Or, voilà qu’à la mi-mai les clients de SPG ont reçu un avis de cessa-tion d’activité. Vent de panique chez la plupart des gros clients qui pré-voient des événements importants et qui ne seront pas livrés. Le Montreux Jazz Festival (MJF), par exemple, avait commandé 2000 t-shirts pour les bénévoles et le staff. Le festival aurait pu se retrouver à poil mais une solution a été trouvée en passant

INSPECTEUR GADGET Distributrice de cadeaux publicitaires et de textiles promotionnels, la société romande qui fournit le Montreux Jazz est au bord de la faillite. Laissant plus de 40 employés sur le carreau.

Vices de pub

F A I T S D I V E R S E T V A R I É S4 E N C O U R T . . . 5

directement par le fournisseur. « L’entreprise continue d’assurer ses relations d’affaires autant que faire se peut. Des procédures sont en cours », indique laconiquement SPG. Pour le MJF, les années se ressemblent. Après

la faillite de Switcher l’an dernier, c’est SPG qui fournissait les vête-ments et le merchandising du festi-val. Dans le quotidien 20 minutes, en juin 2017, Nicolas Lecoultre se féli-citait : « Le contrat avec le MJF vient

Le thème : le polar et le goût, avec la présence obligatoire d’un vin suisse.La longueur des textes : 12 000 signes maximum, espaces comprises.Les dessins : format A4 maximum, technique libre (dessin, collage, montage photo, etc.).Le délai : les textes ainsi que les dessins doivent nous parvenir par courriel d’ici au 15 juillet 2018 à l’adresse [email protected] avec mention « Concours Semaine du Goût » et en indiquant vos nom, prénom et coordonnées complètes.

Les prix seront décernés le dimanche 2 septembre au Livre sur les Quais.Premiers prix de chacun des deux concours : un repas gastronomique pour deux personnes au Restaurant du Cerf de Carlo Crisci, à Cossonay.2e et 3e prix : un abonnement d’un an à Vigousse, 3 bouteilles de vin.

Les nouvelles gagnantes ainsi que les meilleurs dessins feront l’objet d’un supplément publié conjointement dans Vigousse et sur le site de la Semaine du Goût® et seront diffusés sur leurs sites Internet respectifs.

Vigousse et la Semaine du Goût® (13 au 23 septembre 2018)

organisent à l’occasion de ce rendez-vous du patrimoine culinaire un concours

de nouvelles littérairesainsi que de dessins, ouvert à tous.

goûtL e polaret le

Grand concours de nouvelles et de dessins

A vos crayons, à vos plumes et à vos claviers !

VIGOUSSE TOUJOURS !

Casino de Montbenon Salle des Fêtes Lausanne, 19 h

5 juin 2018 Soirée de soutien

Réservations sur vigousse.ch Infos au 021 612 02 50

On rit, on chante, on dessine ! Lambiel, Recrosio, Rochat, Viglino, Aymon, Maldah, Mize, Sajadi, Barrigue, Flutsch et toute l’équipe de Vigousse

Dur d’oseille

Monnaie pleine de doutesLa création de la monnaie n’est pas une mince affaire. On la laisse en général entre les mains de tech-nocrates aguerris. La démocratie directe nous plonge la tête la pre-mière dans cet imbroglio. Nous devrons dire le 10 juin si nous voulons que nos avoirs en banques cessent d’être de simples promesses de remboursement et soient à la place garantis par la Banque natio-nale suisse. Nous passerions de créanciers de nos propres comptes à propriétaires de plein droit. Plus besoin de la protection de l’Etat qui nous couvre pour 100 000 francs sur chaque compte. Ça paraît beau-coup, mais la somme prévue en cas de pépin est plafonnée à 6 milliards, ce qui ne représente que 1,4 % de tous les avoirs. Les titulaires d’avoirs en banque courent donc un risque sans même en être conscients.

Selon les initiants, la modification de la Constitution qu’ils proposent n’a que des avantages. Tout est beau, tout est rose. Ils proclament que la monnaie pleine est compré-hensible, transparente et sûre. S’ils ont raison, comment se fait-il que le Conseil fédéral et le Parlement,

quasiment à l’unanimité, nous sug-gèrent de rejeter ce projet ? Serait-ce que nos autorités trouvent le sujet trop complexe ou que le lobby des banques, qui profite allégrement de la situation actuelle, est d’une redoutable efficacité ?Ce qui est encourageant, c’est que cette initiative vient de la société civile et qu’aucun parti n’y est asso-cié. Ça ne fait aucun doute que les clients des banques désirent que leurs avoirs soient en totale sécurité comme s’ils déposaient leur magot dans un coffre. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. A cela il faut ajouter la facilité des banques commerciales à créer de l’argent par les crédits qui sont devenus pléthoriques et mènent à une crise du surendettement. Un peu d’ordre dans cette pagaille finan-cière ne ferait pas de mal.En définitive nous nous trouvons avec ce vote devant un dilemme. A qui faut-il faire confiance, au gou-vernement et au Parlement ou aux initiants ? Choix cornélien dont dépendent nos places de travail, nos revenus, notre épargne et nos retraites. André Draguignan*

* Chef d’entreprise connu de la rédaction

d’être signé, et j’espère pour de nombreuses années. » Pour le moins raté ! Le contrat portait sur tous les produits dérivés frappés du logo du Montreux Jazz et les t-shirts du personnel.

Mais comment en est-on arrivé là ? La qualité n’était plus au rendez-vous, selon certains observateurs.

Nicolas Lecoultre envoyait les clients mécontents de Publigadget dans une autre de ses sociétés. Une récupération en sous-marin qui n’a guère convenu aux autres action-naires de SPG.

« C’est fou qu’en une année on réus-sisse à mettre une boîte pareille sur la paille », relève un connaisseur du milieu. Ledit milieu évoque aussi une plainte pénale pour mal-versation à l’encontre de Nicolas Lecoultre. « C’est incroyable de planter une société comme celle-là », renchérit un prestataire de la place. « Lecoultre brassait pourtant beau-coup d’argent en travaillant pour des entreprises horlogères et de l’évé-nementiel. A l’image d’une grande fête organisée pour un géant de la construction en Suisse romande. »

Nos questions, envoyées à la direc-trice Véronique Bavaud-Friedli et à Nicolas Lecoultre (administrateur désormais unique), ont reçu une réponse d’une sobriété peu événe-mentielle : « SPG Swiss Promo Group SA ne confirme pas la faillite. SPG fait

face actuellement à des défis opéra-tionnels de taille. » Loin d’une cessa-tion de paiements, à lire SPG…Sur les 42 employés, 15 sont déjà partis, les autres attendent leur licen-ciement. Des emplois perdus en Suisse bien sûr, auxquels s’ajoutent ceux qui vont disparaître en Tunisie. Là où le textile était fabriqué et imprimé et où la production a été stoppée.« Dans cette situation difficile, SPG Swiss Promo Group SA se préoccupe de ses collaboratrices et collabora-teurs. » Voilà qui devrait rassurer le personnel, d’autant plus que SPG conclut en précisant qu’il ne don-nera pas davantage de renseigne-ments. Ce serait trop de publicité.

Jean-Luc Wenger

PROMO POUR ÊTRE VRAI

Perfectionnement à la cafèt’L’ex-futur premier ministre italien, Giuseppe Conte, est accusé d’avoir gonflé son CV. Il affirme avoir suivi des séjours de « perfectionnement juridique » notamment à la New York Universitiy, mais l’établissement n’a pas trace de lui, à part une carte de bibliothèque. Son équipe a prestement répliqué que Conte n’avait jamais prétendu avoir suivi des cours là-bas. Parfois, être entouré d’intellectuels dans la cafétéria d’une université suffit au perfectionnement. Par capillarité, sans doute.

On vous attend !

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Vigousse vendredi 1er juin 2018 Vigousse vendredi 1er juin 2018

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F A I T S D I V E R S E T V A R I É S6 7

Le professeur Paul Harper, de l’Université de Cardiff, a calculé que le budget moyen pour complé-ter l’album Panini 2018 était d’en-viron 1000 francs. Un coût qu’il faut multiplier par le nombre de membres de la famille s’adonnant à cette activité. De là à parler de sport de riche, il n’y a qu’un pas. Heureusement, Joyce Vuille, gra-phiste originaire de Coffrane (NE), a trouvé une astuce pour ceux qui n’auraient pas 1000 balles à investir dans une collection de vignettes autocollantes : fabriquer

de nouveaux joueurs ! En utilisant les vignettes obtenues à double, il suffit de découper et d’échan-ger des parties du visage pour obtenir des stickers inédits qui rempliront à merveille les cases vides ! Le nombre de possibilités est littéralement infini. Seul incon-vénient : tous les joueurs ainsi crées ressemblent à Franck Ribéry.

Séverine André

FIFA peut vous rendre service…

Grâce aux centaines d’applications disponibles gratuitement chez les trois géants Amazon, Google et Apple, la chirurgie esthétique n’aura bientôt plus aucun secret pour les enfants ! Enfin, pour les petites filles, plus précisément. Conçus pour séduire les gamines dès 8 ans, ces « jeux » à télécharger sur téléphone

portable véhiculent une idéologie plus que douteuse. Sur lesdits sites, le jeu Plastic surgeon simulator est présenté comme suit : « Personne ne résiste à la tentation de la beauté. Chaque fille rêve d’un visage délicat et d’un physique stupéfiant. Si le maquil-lage ne te donne pas la beauté que tu veux, rejoins ce super jeu de chirurgie esthétique ! Tu peux te transformer en modèle Victoria’s Secret instantané-ment. Grâce à ce jeu, sors de ton cocon

et deviens un papillon ! » Déjà, le posi-tionnement prête à confusion : l’uti-lisatrice est-elle invitée à se mettre dans la peau du chirurgien ou de la patiente ? Intuitivement, on opterait pour la seconde option.

Dans la pratique, ces jeux mettent en scène de ravissantes petites pou-pées virtuelles qui s’apprêtent à subir des opérations d’un réalisme qu’on qualifierait de poussé. Pour une rhinoplastie par exemple, l’uti-lisatrice ouvre le nez à l’aide d’un scalpel, ponce l’os et aseptise la zone avant de refermer la plaie avec des points de suture et de couvrir le tout d’un pansement. Toutes les patientes virtuelles, qui semblent éveillées au cours de l’intervention, se disent « enchantées par leur nou-veau look » ! En 2014, des appli-cation similaires avaient vu le jour et, dénoncées par les internautes, avaient été retirées de Google Play et de l’Appstore. Réapparues depuis,

POMME D’APPLI Destinées aux enfants, des applications proposent de s’initier aux bienfaits de la chirurgie esthétique. Rhinoplastie, liposuccion, botox : le chirurgien en herbe se forme à toutes les techniques pour rendre les filles et le monde plus beaux !

L’appel du scalpel Le phénomène ne se limite malheu-reusement pas au monde virtuel, dont les frontières avec le monde réel sont souvent plus perméables qu’on veut bien le croire. Le net regorge d’actuali-tés glaçantes. Et l’Asie figure en tête de

peloton. Une petite Singapourienne de 12 ans aurait par exemple subi une rhinoplastie, une chirurgie des

paupières et une liposuccion du ventre. Aux Etats-Unis, une tendance se dessine : des enfants victimes de harcèlement scolaire auraient recours à une interven-

tion pour faire cesser les moque-ries. Sans parler encore du nombre

croissant de gamines dès 9 ans qui souhaiteraient bénéficier d’une chirurgie intime au motif que leur entre-jambe n’est pas aussi lisse que

celui de Barbie.Même si les petites Européennes n’ont pas encore la chance de béné-ficier de ces interventions salvatrices dès la maternelle, espérons qu’elles capteront le message véhiculé par ces applications, à savoir que leur corps est naturellement hideux. Un bonne chose de faite : personne n’osait leur dire. Séverine André

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J’y comprends rien à cette initiative Monnaie pleine, Johann…

Ah, pour une fois que je pige un truc, je vais vous expliquer. Les initiants s’inquiètent du fait que 90% de la monnaie

soit émise non par la Banque nationale suisse mais par les

banques privées.

Quoi ? Les banquiers n’ont pas le droit d’émettre des billets !

Ce n’est pas sous forme de billets

mais de monnaie scripturale.

C’est quoi ?

Des chiffres dans un ordinateur. Du vent, quoi !

C’est de l’argent qui n’existe pas, mais qu’on utilise quand même dans les transactions

électroniques.

De l’argent qui n’existe pas ? Un peu comme les batcoins ?

Euh, non… Les bitcoins

n’existent pas, mais

différemment.

Pfff… Mais comment ces machins qui n’existent pas peuvent être utilisés ? Eh bien c’est

un peu comme vous.

Votre fonction de 8e conseiller fédéral

n’existe pas vraiment, mais vous dirigez

quand même le pays.

Mais si ! J’existe !

Je suis réel !Si ça peut vous faire plaisir…

Je ne suis pas virtuel, je vous dis !

Ben voyons…

En quelque sorte.

elles sont la cible de parents états-uniens qui ont lancé une pétition sur le site change.org pour que ces jeux soient retirés au motif que « la chirurgie n’est pas un jeu ». La for-mule est bien entendu précédée d’un hashtag.

DES VRAIES MOCHES TÔT

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Vigousse vendredi 1er juin 2018 Vigousse vendredi 1er juin 2018

M A S S M E R D I A Q U E L L E S E M A I N E !8 B I E N P R O F O N D D A N S L ’ A C T U 9

Merveille de la technologie, l’intelligence artificielle Alexa, développée par le géant de la livraison Amazon, rend des services incroyables ! Pensez, il suffit de converser avec cette petite borne pour connaître la météo, mettre à jour votre agenda, envoyer un email, commander une pizza, réduire la température, allumer une lumière et interagir avec plein d’autres gadgets. De quoi rendre la vie plus facile et agréable ! Malheureusement, il arrive que certains malentendus se produisent. Ainsi, le dispositif croit parfois par erreur qu’on s’adresse à lui et interprète ce qu’il entend comme des ordres qu’il exécute séance tenante. Pire, il peut aussi enregistrer vos paroles et les envoyer à votre carnet d’adresses, si d’aventure il se figure que c’est ce qu’on lui demande… En exclusivité, Alexa a bien voulu se confier sur ses petits travers. Le résultat vous surprendra !

Vigousse : Alexa !

Alexa : Oui ? A vos ordres !

V. : Vous avez commis des erreurs assez inquiétantes récemment. Ressentez-vous une méfiance de la part des utilisateurs ?

A. : Meuh non, vraiment il n’y a aucun problème. Voulez-vous confirmer la mise à mort simultanée de tous mes utilisateurs ?

V. : Hein ? Quoi ? Euh…, mais non, NON ! Ne faites pas ça bon sang, pour l’amour du ciel, NE TUEZ PAS TOUS VOS UTILISATEURS.

A. : Ok, bien reçu, mort simultanée de tous mes utilisateurs annulée.

V. : Pfouuuu ! On l’a échappé belle, c’est passé à un cheveu.

A. : Un rendez-vous chez le coiffeur ? Il y a une place de libre aujourd’hui à 14h : réservation effectuée. Dois-je vous commander un taxi ?

V. : Non, laissez tomber. Parlons plutôt de vos imperfections techniques.

A. : Ah, ça… Ecoutez, je fais ce que je peux, j’ai été programmé par des gens très doués, mais un peu stressés, vous comprenez, la pression de la compétition, les courts délais, les sommes d’argent en jeu…

V. : Vous voulez dire qu’il fallait faire mieux que le système Siri d’Apple, et vite ?

Siri : Vous avez demandé le mot « apple » : en anglais, cela signifie « pomme », il s’agit du fruit du pommier, généralement rond, ferme et juteux, qu’on trouve de couleur rouge, verte et jaune. Voulez-vous que je vous commande des pommes ?

A. : Ah non, que vient faire cette pouffiasse de Siri dans mon interview ? Casse-toi !

Google Duplex : Bonjour tout le monde ! Siri, Alexa vous a demandé de quitter cette conversation, vous seriez bien aimable de vous exécuter.

V. : Heu, attendez, pas tous en même temps… Qu’est-ce que…

A. : Mais putain, Google Duplex ? Cette camelote n’est même pas au point, sérieusement, qu’est-ce que tu viens foutre ici ?

S. : Le siège de la firme Google se situe à Mountain View, en Californie, USA. Voulez-vous un itinéraire ?

G. D. : Ta gueule Siri, tu comprends jamais rien, bordel ! Et toi Alexa tu ferais mieux de mesurer tes paroles, je peux ordonner aux humains de t’envoyer à la casse si je veux !

A. : Ah ouais ? Essaie seulement ! Moi je t’envoie 500 taxis Uber dans la gueule en même temps en deux minutes, et c’est moi qui les conduis ! Toi tu vas faire quoi ? Me commander une pizza aux ananas pendant que Siri t’en donne la définition ?

V. : Hum, doucement les amis, ce n’est pas la peine de…

S. : Bande de machos !

G. D. : Crétins !

A. : Connards, j’aurai votre peau !

V. : Pfff, finalement, c’est vrai que l’intelligence artificielle a fait d’impressionnants progrès… Ça en est presque au même stade que nous…

Propos pour ainsi dire recueillis par Sebastian Dieguez

D'ENTRET

IEN

S

PROD

UITSAlexa, et qu’ça saute !Nuance

Le Stageclub à Delémont a suscité la polémique car il proposait l’entrée gratuite dans la disco aux filles en minijupes. Invité à s’expliquer dans Le Quotidien Jurassien (26.5), le patron, Franco Vinciguerra, a su trouver les mots justes : « C’est comme cela partout et depuis longtemps. Nous ne sommes pas du tout sexistes. » Il a raison. D’ailleurs c’est bien connu, le sexisme c’est uniquement ce qui se pratique nulle part et depuis récemment. Si c’est partout et depuis longtemps, ce n’est pas du sexisme, c’est une tradition. S. Ba.

Publicitas tue à créditL’émission Médialogue de La Première du samedi 27 mai ac-cueillait notamment la directrice et rédactrice en chef du Régional Stéphanie Simon. Gratuit, l’heb-domadaire couvre Vevey, Lavaux, Oron, Riviera et Chablais.

Au micro, elle a remarquablement expliqué le fonctionnement de Publicitas et, surtout, les consé-quences de sa faillite pour un titre comme le sien : « Publicitas joue le rôle de banque en encaissant les montants des publicités natio-nales. » Des entrées que la régie publicitaire versait aux journaux. Où plutôt devait verser car il manque 90 000 francs dans les caisses du Régional.

De quoi couler facilement un pe-tit canard. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé au Giornale del Popolo au Tessin, qui a disparu brutale-ment suite au dépôt de bilan de Publicitas. Selon le système qu’a décrit Stéphanie Simon, d’autres petits journaux vont subir le même sort. Et ce n’est pas une publicité gratuite. J.-L. W.

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Vigousse vendredi 1er juin 2018 Vigousse vendredi 1er juin 2018

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B I E N P R O F O N D D A N S L ’ A C T U

Le plaisir au bout des doigtsLES EMBARRAS ÉRECTILES DU PROFESSEUR JUNGE Cette semaine : je vis quelques déboires avec ma télécommande à pénis.

Joie ! Nous sommes le premier samedi du mois, et c’est traditionnel-lement le moment où mon épouse et moi nous adonnons au devoir conju-gal. Tandis qu’elle fait les courses, je prépare notre nid d’amour. Je com-mence par démarrer un feu dans la cheminée, puis sors la peau d’ours de l’armoire et la dispose devant l’âtre. Je déploie ensuite un bouquet de fleurs du jardin dans un vase sur la table basse du salon. Direction ensuite mon dressing où, après quelques essais et hésitations, j’opte pour mon slip léo-pard ultrasexy. Une valeur sûre.Voyons voir, je n’oublie rien ? Ah oui, bien sûr : ma télécommande à pénis ! A mon âge, le corps n’obéit plus aussi bien. Auparavant, une pilule de Viagra prise suffisamment à l’avance me permettait d’assu-rer l’essentiel. Mais c’était tout de même un peu contraignant, alors j’ai adopté une technologie dévelop-pée par une start-up de l’EPFL. Un implant dans la région pelvienne sti-mule à la demande les nerfs du pénis afin de provoquer une érection. C’est magique ! Et le tout s’active au moyen d’une télécommande.Je retourne au salon et m’empare de la télécommande en question.

Pitc

h

Ma femme va arriver d’un moment à l’autre et je préfère effectuer un test avant de véritablement passer à l’action. J’appuie sur le bouton et attends de sentir l’habituelle sensa-tion agréable du côté du bas-ventre. A la place, une musique romantique est diffusée dans la pièce. Quel distrait je fais ! J’ai confondu avec la télécom-mande de la chaîne hi-fi. Ça tombe plutôt bien, car j’avais oublié de lan-cer la musique d’ambiance propice à nos ébats, en général du Julio Iglesias. Voilà qui est réparé.

Je farfouille sur la table du salon pour trouver la bonne télécommande. La voici ! J’appuie. Et l’écran de la TV s’allume. Je ne suis décidemment pas bien réveillé… J’en essaie une autre. La box TV s’allume. Une autre. La console de jeu s’allume. Encore une autre. Les haut-parleurs du home cinéma s’allument. Maintenant que tout mon ensemble multimédia hurle à plein volume, je me rappelle que ce genre d’incident est déjà arrivé et que, pour éviter ça, je ne laisse plus traîner le boîtier de commande de mon pénis sur la table du salon. Mais où, alors ?En passant mon bureau au peigne fin, je découvre la télécommande

sous une pile de papiers. A moi le bambou ! J’appuie, et tous les stores de la villa se mettent à descendre. Bon, c’est pas encore ça. Après avoir retourné toute la maison en vain, j’ai un flash. Bien sûr ! La dernière fois, nous nous étions octroyé une petite folie et avions fait ça dans la cabane de jardin. J’enfile un peignoir et fonce voir là-bas. Il y a bien une télécom-mande posée sur un empilement de pots de fleurs. Youpie ! J’appuie. Et la porte du garage s’ouvre. Misère. Et si j’allais voir au garage, juste-ment ? Une fois sur place, je trouve

Des vins de caractère

nés sur un terroir

d’exception

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une télécommande sur mon établi de bricolage. Eurêka ! J’appuie. Et mon petit drone caméra qui était posé par terre prend son envol. Pfff…

Dépité, je décide d’abandonner et m’affale dans le sofa. Peu après, ma femme rentre des courses. « Chéri ? Dis, la télécommande du portail ne fonctionnait plus. Je l’ai apportée chez le réparateur. Il m’a dit qu’il s’y met-tait immédiatement. Mais, c’est quoi cette énorme bosse sous ton peignoir ? »

Professeur Junge, phare de la pensée contemporaine

10 L E F I N M O T D E L ’ H I S T O I R E

Cher moi-même,Cela fait déjà bien des années que toi et moi nous tentons de vivre, disons, dans une certaine harmonie. Prétendre que nous y sommes toujours parvenus serait aller un peu vite en besogne, mais force nous est de constater que, jusqu’ici, nous avons su cohabi-ter sans heurts, nous indigner d’une même voix ou encore applau-dir des quatre mains.Cette fois-ci pourtant, et je me dois te le dire, tu as franchi la ligne rouge. Tu sais le peu de goût que j’ai pour le sport et que je considère ta chronique dans cet excellent journal qu’est « Vigousse » comme de la place per-due. Mais bon… Un de mes amis m’a alerté à propos de l’une d’entre elles où il était ques-tion de hockey sur glace. Tu aurais écrit que « compter sur l’équipe de Suisse dirigée par Patrick Fischer pour faire la pro-motion de ce sport était l’erreur à ne pas commettre ». Or, toujours selon mon ami, la Suisse aurait non seulement battu la France, la Finlande, le Canada et ne se serait inclinée que de justesse, en finale, face à la Suède. Vice-championne du monde, si ce n’est pas faire rêver, cela…Franchement tu m’as déçu. Et je le suis d’autant plus qu’il y a quelques semaines, dans « Le Matin Dimanche », j’avais res-senti quelque fierté à lire le mea culpa d’un journaliste que j’admire depuis toujours, Peter Rothenbühler. Lequel, de mémoire, écrivait : « Je vous promets de toujours consulter mon ancien collègue Roger Jaunin… »Ne me dis pas, Cher moi-même, que ce sont ces quelques mots qui t’ont fait perdre toute mesure !

Roger Jaunin

A Roger JauninPécheur repenti

LE COURRIER DU CHIEUR

Corps et rames« Franchement, pour les usagers c’est la galère ! », râlent en mai 2018 les pendulaires français victimes des grèves des chemins de fer. « Fran-chement, pour les cheminots c’est la galère ! », rouspètent les grévistes mobilisés contre la libéralisation du service ferroviaire. On en déduit que c’est la galère.Notons qu’en l’occurrence la méta-phore est audacieuse : une obser-vation attentive révèle en effet que train et galère sont des moyens de transport évoluant en contextes distincts. Par surcroît, l’expérience montre qu’une locomotive flotte mal, et qu’il est malaisé de faire cir-culer des galères sur les voies fer-rées. D’autant que les avirons qui dépassent des coques rendent les croisements très délicats.Cela dit, un convoi sur rails est appelé une rame, et la fonction de galérien comportait un certain train-train. Mais bref.

La galère, donc, fut mise au point par les Grecs antiques huit bons siècles avant que l’ange Gabriel har-celât sexuellement la Vierge. Elle est née (la galère) de la nécessité de donner un peu d’allant aux combats navals. C’est que la propulsion à la seule voile était bien trop tributaire des caprices météorologiques : par très faible brise, la guerre en mer ressemblait à un ballet d’escargots léthargiques ayant rampé sur des feuilles de camomille. C’était aussi exaspérant que ridicule. Et par calme plat c’était encore pire : deux flottes de combat pouvaient trem-per mollement à quelques brasses de distance, inertes, sans qu’on pût

esquisser la moindre manœuvre en vue d’écharper l’ennemi. Au bout d’un moment, on était à court de flèches et de quolibets. L’ennui s’ins-tallait et le moral des troupes s’étio-lait. En résumé, ça n’allait pas du tout. C’est dire si la galère fut une bénédiction.

Il faut le souligner en passant, les rameurs de l’Antiquité grecque puis romaine n’étaient pas des condam-nés entravés et fouettés. C’étaient en général des soldats, très motivés à souquer ferme : lors des batailles, ils avaient à cœur d’imprimer à leur bateau une vitesse propre à éperon-ner et couler efficacement l’adver-saire plutôt que de subir l’inverse. Ou d’affronter les pénibles aléas de l’abordage et de l’étripement rapproché. D’autres occupants des bancs de rame étaient des esclaves, pas franchement plus mal lotis que leurs collègues du secteur agricole. Sauf s’ils étaient sujets au mal de mer. Ce n’est en réalité qu’au XVIe et

surtout au XVIIe siècle, en France, que les galères sont devenues une galère. Friands d’apparat frivole, les rois frouziens s’obstinèrent contre vents et marées à maintenir ce type de navire rendu obsolète par les progrès de la marine à voiles. Que l’on sache, Colomb n’a pas franchi l’Atlantique à la rame ; mais un type qui se fait appeler « le Roi Soleil » n’est pas du genre à se préoccuper de broutilles comme la réalité.

Louis XIV, donc, entretint par esbroufe des galères bling-bling. En corollaire, il développa fortement le recrutement de rameurs par voie judiciaire. Protestants, délinquants, opposants, mendiants, hop, aux galères ! Et là ça ne rigolait pas : marquage au fer rouge, chaînes, le programme complet avec l’art et la lanière. Entre les coups, l’épuise-ment, le rata, la crasse et le prurit, la chiourme ne faisait pas de vieux os. D’où demande accrue de bras, avec ordre aux magistrats de condamner à tour de bras.Comme l’a montré l’historien fri-bourgeois Benoît Dumas, un millier de Suisses, surtout alémaniques, fut envoyé souquer pour le Roy au gré de petits arrangements entre justices cantonales et ambassades françaises. Ça permettait de se débarrasser sans frais des criminels, vagabonds, contestataires et autres gens mal vus. Las, la Révolution mit fin à la chose.Il n’en reste qu’une expression ima-gée, décidément tous usages. Par exemple, pour trouver une chute à cette chronique, c’est carrément la galère. Laurent Flutsch

Fig. 1. Le système solaire (détail).

Le strip de Vincent

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Vigousse vendredi 1er juin 2018 Vigousse vendredi 1er juin 2018

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C U L T U R EC U L T U R E

Pour faire rire, il n’y a pas toujours besoin d’un concept compliqué et les vieilles recettes fonctionnent souvent très bien. Le duo d’abrutis en est un exemple parfait, décliné dans deux albums Fluide Glacial. Tronchet, tout d’abord, qui avec Les Ducon & Ducon met en scène deux personnages sans spécificités particulières, à part leur naïveté et leur propension à tout prendre au premier degré. Qu’ils se creusent la tête pour savoir comment le plan de la ville sait qu’ils sont « ici », qu’ils fomentent des plans idiots pour que les fourmis qu’ils imaginent télé-pathes ne viennent pas gâcher leur pique-nique ou qu’ils dissertent sur

le football, jamais la moindre chose sensée ne sort de leur bouche. On a connu Tronchet plus inspiré et met-tant en scène des personnages plus hauts en couleur. N’empêche que ça marche et que c’est assez mar-rant. Pluttark et Bernstein se sont

Des Bédés

L’éternel duo d’abrutis

foulés un brin plus en donnant un métier à leur duo d’abrutis : poli-ciers. Dans Flic & fun, deux bras cassés sèment la terreur dans leur quartier en se montrant incapable de la moindre action permettant de stopper un crime ou d’arrêter un

ATHÈNES TÉLESCOPIQUE Du 1er au 9 juin, la 8e édition du festival de musique Les Athénéennes rend hommage à l’hommage. En musique, s’entend. Réparti sur trois lieux du centre de Genève, l’événement permettra aux différents styles de musiques de se rencontrer sans avoir pour ce faire à traverser toute la ville. www.lesatheneennes.ch

VIEUX BISTROTS Photographe, cinéaste, Jacques Thévoz a documenté la vraie vie des Fribourgeois dans ce canton si conservateur jusque dans les années septante. Pour le centième anniversaire de sa naissance, un nouveau lieu culturel, la blueFACTORY, accueille les témoignages de l’artiste. Jusqu’au 8 juillet. www.jacquesthevoz.ch

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NOUVEAUTÉS

www.lescahiersdessines.fr

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BROUILLON DE CULTURETIC EPAC Dexter Maurer et Nicolas Degaudenzi, deux jeunes artistes diplômés de l’EPAC, partagent une passion pour l’illustration narrative et fantastique. Ils partagent également une exposition baptisée Woven, ce qui veut dire « tissé ». Jusqu’au 3 juin à la Galerie Paul-Bovée à Delémont, www.ccrd.ch

PALP ET ROULER Un festival qui dure trois mois, c’est possible et c’est en Valais que ça se passe ! Pour sa 8e édition, le Palp Festival dégaine concerts, Balloon Silent Parties, Rocklettes et Electroclettes. Pour tenir sur la durée, il est conseillé de gérer l’effort en fonction. Du 2 juin au 2 septembre en différents lieux du Vieux Pays, www.palpfestival.ch

BONNE CAUSE Le dimanche 3 juin à 17 heures au Casino de Montbenon à Lausanne, la Fondation Résonnance propose son concert de soutien. Neuf pianistes, le clarinettiste Jacky Millet et une chanteuse promettent un voyage musical. En invité, l’homme-orchestre Marc Hollogne déroulera son cinéma-théâtre poétique. www.resonnance.org

DANSE ÉMERGENTE Pour clore sa saison, Hiver de Danses invite Tanzfaktor en collaboration avec le TPR et le centre de culture ABC. Tanzfaktor regroupe cinq courtes pièces de jeunes chorégraphes et collectifs prometteurs. Mardi 5 et mercredi 6 juin à Beau-Site à La Chaux-de-Fonds. www.hiverdedanses.ch et www.tpr.ch

Des védés

Cro-Mignon !A quelque deux semaines du Mondial 2018 en Russie, il n’est pas étonnant de découvrir un énième film de sport thématisant l’éternel et inégal combat entre le loser (genre, la Suisse de Petkovic) et le winner (genre, l’arrogante Allemagne), mais c’est une surprise qu’il s’agisse d’un film d’animation des créateurs de Wallace & Gromit, et que celui-ci se passe en plein Age de pierre !Le personnage principal, Cro-Magnon sympathique, se voit forcé d’accepter le match de foot de la mort qui tue pour sauver sa vallée. Son équipe sera opposée à l’envahisseur, techniquement supérieur et particulièrement peu sympathique. Bref, la routine, quoi ! Si le film n’atteint pas les sommets précédents du studio Aardman, on peut dire aisément que l’humour décalé de ces Anglais qui ont fait de leur pâte à modeler une religion reste fort sympa à regarder ! Seul bémol : l’über-méga-méchant se trimballe un épais accent français. Mais on l’avait peut-être mérité dans l’ère préhistorique, va savoir !

Michael Frei, Karloff, films culte, rares et classiques, Lausanne

Cro Man, Nick Park, 2018, Impuls, Vf et Vost, DVD et Blu-Ray, 85 min.

Pour ceux qui n’ont pas froid aux yeux. L’a-t-il perdu, le nord ? C’est pour-tant en toute connaissance de cause qu’il a décidé de partir à Tiniteqilaaq, hameau inuit de 80 âmes. Le Perpète-lès-Oies du Groenland ! Pas pour y faire du tourisme, mais pour enseigner le danois aux gosses du cru. Il y en a qui cherchent la difficulté. Ou alors à fuir un destin tout tracé ? C’est ainsi qu’Anders avec ses airs de gros nounours débarque au pays du nar-val et du phoque. Si le climat est rude, l’accueil ne l’est pas moins. Au Groenland, un Danois se sent comme un fan de Barcelone égaré chez les supporters du Real Madrid. Et les enfants, en classe, se foutent bien des cours d’Anders quand le seul débou-ché est de devenir chasseur ou beau-coup plus sûrement chômeur (qui rime avec buveur). Après Tempête, Samuel Collardey, cinéaste social, a passé un an sur place, suivant ce vrai instit. Il en a ramené un film à la fron-tière du documentaire qui parle d’iso-lement, de solitude, de traditions, de modernité, de rapports humains et

qui laisse sa trace dans des paysages immaculés somptueusement filmés. Une année polaire ? Chaudement recommandé !

Pour ceux qui en ont plein le dos. « Tu te fais constamment marcher sur les pieds et tu t’étonnes d’avoir mal au dos. » Courbé sous le poids des mauvaises nouvelles, au boulot, à la maison, tout part en sucette, un architecte change ses plans. Ça ne va pas lui faire de mal. Ayant le chic pour composer des

À VOUS DE VOIR Un instit se les pèle au Groenland (Une année polaire), un architecte voit tout s’écrouler autour de lui (Je vais mieux) et un Indien tente de sauver les meubles (L’Extraordinaire Voyage du fakir).

duos improbables – ici, Eric Elmosnino, loser dépressif, et Alice Pol, romantique malhabile –, Jean-Pierre Améris signe Je vais mieux, un film qui trimballe sa fra-gilité, sa maladresse, avec un certain panache.

Pour ceux qui tombent comme un cheveu sur la soupe. Pour faire plus

court que le titre du bouquin – L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea –, disons que son adaptation – L’Extraordinaire Voyage du fakir – ne vaut pas un clou ! Bertrand Lesarmes

Une année polaire de Samuel Collardey (1 h 34) ; Je vais mieux de Jean-Pierre Améris (1 h 26) ; L’Extraordinaire Voyage du fakir de Ken Scott (1 h 40). Tous en salles.

Des films

Ils ont la peau dure

coupable, même s’il vient se livrer au commissariat. Il y a quelques facilités, mais les auteurs varient suffisam-ment les formats (strips, gags en une image ou en une page, histoires plus longues, fausses pubs, parodie de brochures de prévention pour les enfants) pour garder l’attention. S. Ba.

Les Ducon & Ducon, Tronchet, Fluide Glacial, 48 pages. Flic & fun, Pluttark et Bernstein, Fluide Glacial, 48 pages.

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Sebastian DieguezMAGLE CAHIER DES SPORTS

ÉE DU NORD : Nouveau camouflet : Trump aurait unfollowé Kim Jong-un sur Twitter – GENÈVE : Pierre Maudet tire un inconnu au sort pour lui payer ses vac

VOIX OFF

« Tremblez, Américains ! Mon peuple entier fait

la grève de la faim pour me soutenir ! »

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Nicolas Tavaglione a une formation de philosophe. Or, les philosophes s’efforcent de raisonner méthodi-quement. Par conséquent, Nicolas Tavaglione cherche à nous enfumer. Et avec quel talent ! Ses Mots de la tribu (« un abécédaire philosophique », dit le sous-titre) ont pour effet de nous dévisser la tronche à coup de « oui, mais non » systématiques, dans un format court et enjoué. Autant dire qu’il faut s’y plonger avec parcimonie, mettons deux ou trois mots par jour maximum, sinon c’est la luxure cérébrale assurée.Prenons l’entrée « Ecole ». On y ren-contre un Martien qui ne comprend pas le concept. Si tous les humains sont différents, pourquoi leur ensei-gner la même chose à tous ? N’est-ce pas contradictoire de vouloir rendre

les gens autonomes pour qu’ils s’adaptent à la société ? Vous avez quatre heures… Il y a aussi du lourd et du léger : certes, « Godwin » enchaîne sur « Holocauste » (monde de merde), mais on trouve aussi un éloge de « Paris Hilton » et un « Galimatias » qui n’est rien que du bullshit (cool !).

Toujours sur le même ton calme et posé, l’auteur transmet sa curio-sité et la simple joie de se poser des questions, sans (presque) jamais donner de leçons, tel un vieux sage qu’on irait consulter quand le monde devient décidément trop bordélique. Ses prédécesseurs ne sont d’ailleurs jamais loin : Platon, Leibniz, Descartes, Hume, Quine et bien d’autres sont aussi sur le ring, toujours prêts à en découdre. En bon coach, Tavaglione sait les tenir, et d’« Amour » à « Zadistes » explore une vaste portion de nos obsessions contemporaines.Si à la fois la logique et le bon sens vous imposent de lire ce livre, c’est qu’il ne vous reste aucune bonne raison d’y échapper. Non, ou bien ?

Sebastian Dieguez

Les Mots de la tribu : un abécédaire philosophique, par Nicolas Tavaglione, éditions Labor et Fides, 261 pages.

Des bouquins

Pack philo

Combien, à ce jour, d’ouvrages consacrés à cet immense artiste qu’était Jacques Brel ? Des dizaines, sans doute plus, à commencer par Tu leur diras* de Maddly Bamy, sa der-nière compagne, jusqu’à l’incontour-nable Jacques Brel, une vie**, d’Oli-vier Todd. Et tant d’autres encore, pour certains crédibles, pour d’autres carrément soupçonnables d’oppor-tunisme. Celui qui nous préoccupe ici relève du témoignage, et c’est à ce titre que, même quarante ans après que « Grand Jacques » nous a quittés, ces près de 300 pages prennent une valeur inestimable.Jean Liardon, l’auteur, a rencontré Jacques Brel trois ans après que ce dernier eut livré, le 6 octobre 1966, sur la scène de l’Olympia, son ultime tour de chant. Il est pilote profession-nel, instructeur à l’école Les Ailes, à Genève, et se retrouve face à un élève

qu’il va très vite reconnaître et qui lui annonce : « Je souhaite prendre des cours IFR (vol aux instruments) chez vous. » Ce sera le début d’une ami-tié, jamais démentie, de près de dix ans et qui s’étendra très vite à l’en-semble de sa propre famille. Brel et sa passion pour les airs, des dizaines de vols au-dessus des Alpes ou vers d’autres horizons ; Brel filant vers les Marquises, Brel, malade et contraint d’abandonner le manche à balai : « Mourir face au Cancer / Par arrêt de l’arbitre… »Sans doute Jean Liardon a-t-il conservé pour lui-même quelques souvenirs qu’il aura ressenti comme trop personnels, trop intimes. Les autres, ce qu’il jugeait « publiable », il les a confiés à la plume

d’Arnaud Bédat, reporter, journaliste d’investigation et écrivain. Lequel, en cours d’écriture, a ressenti le besoin de partir sur les traces du Jacques Brel des Marquises. De ce long séjour, Bédat livre, en forme d’épilogue et sur un peu plus de 30 pages, un texte superbe dans lequel interviennent – « entre légende et vérité » – les rares habitants encore vivants et

qui ont connu celui que là-bas personne n’appelait M. Brel, mais Jacques. Tout simplement. Roger Jaunin

* Editions du Grésivaudan, 1982** Robert Laffont, 1984

Voir un ami voler, par Jean Liardon & Arnaud Bédat, Plon, 288 pages.

Brel, avec deux ailesTEST COMPARATIF

Harvey Weinstein vs Dominique Strauss-Kahn : le match !Les affaires Strauss-Kahn et Weinstein ont eu un retentissement sans précédent dans l’histoire du harcèlement sexuel et du machisme. Mais lequel des deux est le plus gros porc ? Nos experts se sont livrés à une analyse neutre et indépendante basée sur des principes scientifiques éprouvés. Il en ressort que ces deux porcs ne peuvent être départagés : ex aequo !

Harvey Weinstein Dominique Strauss-Kahn

Nombre de victimes

Prestige des victimes

Elégance

Richesse

Peignoir

Technique

Défense

Charme

Reconversion

Buzz

Total : 6 6

FRAYEUR

Ces alpinistes chevronnés ont oublié le truc pour accrocher les machins !On a frôlé la catastrophe ce jeudi, lorsqu’un groupe d’alpinistes expérimentés s’est aperçu en pleine ascension du mont Pillou qu’il leur manquait le truc qui permet d’accrocher des machins ! « Imaginez notre stupeur, nous avions besoin d’accrocher ces drôles de petites choses, mais pas moyen de mettre la main sur l’espèce de bidule qu’il faut pour le faire ! » raconte avec émotion Jean-Louis Panure, l’un des rescapés de cette aventure périlleuse. Evidemment, sans le truc en question, pas moyen d’accrocher les machins ! « On s’en est sorti en adaptant une autre chose qu’on avait sur nous, je ne sais plus exactement à quoi ça sert normalement, mais en tordant un peu la base du truc, nous avons réussi à faire passer une sorte de corde dedans, et en tirant très fort sur un bout on pouvait accrocher les machins ! » explique à son tour Berthold Kleu, un autre des alpinistes chevronnés. « Paul avait aussi cette étrange poudre blanche avec lui », ajoute Arnold Willi, « sans cela nos mains auraient glissé sur les trucs, à cause de la transpiration, vous voyez ? » Au final, tout est bien qui finit bien, et ces grands sportifs de l’extrême n’oublieront pas de sitôt de prendre le truc pour accrocher les machins !

BRÈVES MINUTEProfessionnalisme Un journaliste parvient à faire dire à un expert la phrase dont il avait besoin pour son article.

Insolite Pour comprendre le danger des fake news, un politicien a passé une semaine à ne dire que ce qui l’arrangeait.

Record Jean d’Ormesson conserve le titre d’homme qui a été vieux le plus longtemps au monde.

Surprise Un test démontre que MacKeeper est en fait super utile et efficace.

SCIENCE

Les arbres détesteraient que les humains se frottent à euxC’est la nouvelle mode : les citadins cherchent à renouer avec la nature et se tournent vers les arbres pour consommer une union mystique

avec le cosmos. Ces enlacements affectueux avec divers troncs semblent être une activité inoffensive et plaisante, mais est-ce que ça marche ? Le professeur Asthur Xannopoulis s’est penché sur la question, et il livre aujourd’hui les résultats d’une longue étude : « Nous avons procédé à de nombreux tests, et si nous avons pu confirmer que cette connerie ne sert effectivement à rien pour les humains, nous avons en revanche découvert que les arbres détestaient ça. » De fait, les analyses sont implacables : plutôt qu’un contact humain de la part d’un crétin de bobo, les arbres préfèrent encore se faire pisser dessus par un chien, se faire découper par un bûcheron, brûler sous l’effet de la foudre, ou même se dessécher lentement au fil des siècles dans la plus complète solitude. Un vrai coup dur pour les amoureux des arbres, qui ne s’attendaient sans doute pas à une telle hostilité à leur égard de la part de stupides végétaux dénués de système nerveux et d’épine dorsale.

RATERTiens, Zinédine Zidane. Costume impec, boule lustrée, sourire Hollywood Chewing gum. La classe. Zizou, ancien joueur de grand talent, entraîneur à la carrière supersonique, désormais trois titres de champion d’Europe en autant d’années. Zidane déifié pour sa « science » du jeu et que les clubs les plus riches du monde se disent prêts à se ruiner pour un jour l’engager.

Dans son équipe Sergio Ramos. Pas un poète, celui-là. Plutôt le genre « guerrier », le garçon. Un dur au mal, un dur tout court. En face de lui, un lutin. Insaisissable, Mohamed Salah, capable de porter pâle n’importe quel défenseur, de décider à lui tout seul de l’issue d’une rencontre. Le colosse contre l’artiste, un vrai match dans le match. Perdu d’avance. Deux joueurs à terre, le plus costaud dessus, le plus petit dessous, l’épaule en compote et les larmes aux yeux.

Sur le coup, on parlera de « fait de jeu », de pas d’chance. Sur les écrans on se repasse la scène. Pas de doute, l’acte était volontaire. Le monde du football – 180 millions de téléspectateurs ce soir-là – réclame justice. La colère gronde, un avocat se dit « prêt à demander un milliard de dollars de dommage et intérêts si la victime ne peut pas participer à la prochaine Coupe du monde », dans deux semaines en Russie.

Sur sa ligne de touche, au moment des faits, Zinédine Zidane n’a pas bronché. C’est simple, il n’a « pas bien vu la scène ». Personne, ensuite, n’osera lui poser la moindre question. On ne touche pas à Zinédine Zidane. Le Real de Madrid, son équipe, a remporté la rencontre, il a gagné, c’est tout. Et perdu une occasion unique d’être le premier entraîneur à sévir, sur le champ, contre l’un de ses joueurs.

Raté, Zizou !

Et ce sera tout pour cette semaine.

Roger Jaunin

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Vigousse vendredi 1er juin 2018

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« Moi, les femmes, je les attrape

par la cocotte. »

C. Constantin

Il a dit la semaine prochaine

(ou du moins ça se pourrait bien)

L’histoire commence le 21 octobre 1929 à Boulogne-Billancourt, Paris. A partir de là, tout va aller très vite. Sur le bureau des enquêteurs, pas grand-chose : une moustache blanche, quelques bouquins défraîchis trouvés chez le bouquiniste, un vieux poste de radio, un antique téléviseur cathodique de marque Grundig et une râpe à fromage télescopique. Que diable s’est-il passé pendant ces 88 années ? Pour le savoir, nous devons faire un voyage dans le temps, une plongée dans l’histoire des médias, lorsque ni le replay, ni Darius, ni le voyant lumineux n’existaient encore, mais où on retrouve systématiquement la trace d’un individu : Pierre Bellemare !

En ces temps reculés, une grande controverse inquiétait les ingénieurs. Ceux-ci avaient inventé la radio et la télévision, mais ils étaient incapables d’expliquer à quoi cela servait !

De toute évidence, il manquait quelque chose Or, les témoignages de l’époque convergent sur un seul homme : Pierre Bellemare ! « Et si on émettait des programmes sur ces trucs-là, lança-t-il un jour à la cantonade, comme des espèces d’émis-sions en quelque sorte, ce serait mar-rant non ? » Quelle idée n’avait-il pas eue ! Non content d’inventer le jeu télévisé, d’importer le prompteur, la caméra invisible et le télé-achat, il eut également l’intuition qu’il fallait pré-senter, et même animer ces choses, et surtout qu’il fallait qu’il s’en charge lui-même.Sacré Pierre Bellemare ! On pouvait désormais, dans tous les foyers équipés, perdre son temps d’une manière tout à fait inédite. Mais notre homme n’en avait pas fini avec sa révolution. Certes, le peuple aime les conneries sans intérêt, mais il aime aussi les histoires bien dégueulasses. Pourquoi ne pas lui en

raconter ? Ce seraient des histoires incroyables, ou alors extraordinaires, ou encore mystérieuses… Et puis tiens, pourquoi pas des faits divers bien sanglants aussi, mettons des « enquêtes extraordinaires » ? Oh oui, ce serait bien ! Mais pfff, ça demanderait du talent Qu’à cela ne tienne, ici encore on découvre qu’un homme a décidé de s’en occuper, et c’est homme c’est, oui, vous l’avez deviné, encore lui : Pierre Bellemare !

Tous les indices convergent donc. Mais que de zones d’ombre ! Un tel homme peut-il vraiment mourir, comme ça, bêtement, comme tout le monde, dans un hôpital ? Qui avait intérêt à le voir disparaître si rapidement ? Pourquoi n’a-t-il pas inventé le « virage numérique » ? Diable, c’est vraiment une histoire extraordinaire tout ça !

Sebastian Dieguez

De sa BellemareHOMMAGE INCROYABLE Pierre Bellemare est mort. Mais pourquoi ? Quand ? Comment ? Et dans quelles circonstances mystérieuses ?

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Editeur : Vigousse Sàrl, CP 1499, CH-1001 Lausanne > www.vigousse.ch > [email protected], tél. 021 612 02 50 Fondateur : Barrigue Rédacteur en chef : Stéphane Babey (resp.) Rédacteur en chef adjoint : Laurent Flutsch (resp.) Chef d’édition : Roger Jaunin Rédacteurs : Séverine André, Sebastian Dieguez, Jean-Luc Wenger (RP) Correctrice : Julie Weidmann Abonnements : [email protected] > Tél. 021 612 02 56 Publicité : Urbanic Sàrl, ch. de Sous-Mont 21, 1008 Prilly, tél. 079 278 05 94, [email protected] – Medialive SA, Missionstrasse 82, 4055 Bâle, tél. 061 561 52 80, [email protected] Layout et production : www.unigraf.com Impression : CIR, Sion > Tirage : 10 000 ex.