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ui GEHEYA 22 Programme des entreprises multinationales Documents de travail Recherches sur les effets des entreprises multinationales sur l'emploi Document de travail n0 26 Les entreprises multinationales et l'emploi dans les zones franches d'exportation des pays d'Asie par Rudy Maex Equipe regionale asienne pour la promotion de 1 'emploi , Bangkok -Genève, I Travai 1, 198-4

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Page 1: Entreprises multinationales et l'emploi dans les zones franches d

uiGEHEYA 22

Programme des entreprises multinationales

Documents de travail

Recherches sur les effets des entreprises multinationalessur l'emploi

Document de travail n0 26

Les entreprises multinationales et l'emploidans les zones franches d'exportation des pays d'Asie

par Rudy Maex

Equipe regionale asienne pour la promotionde 1 'emploi , Bangkok

-Genève, I Travai 1, 198-4

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— iii

TABLE DES MATIERES

Paye

INTRODUCTION 1

CHAPITRE I : INDUSTRIALISATION A VOCATION EXPORTATRICE,INVESTISSEMENTS ETRANGERS DIRECTS ET ZONESFRANCHES D'EXPORTATION 3

1. L'exportation de produits nianufacturéspar les pays en développement 3

2. Les investissements étrangers directs etles exportations de produits manu-facturés 11

3. Le role des zones franches d'expor-tation 16

CHAPITRE II : EFFETS DES ENTREPRISES MULTINATIONALES SURL'EMPLOI DANS LES ZONES FRANCHESTATION DES PAYS. D.'ASIE. ...... 29

1. La structure des investissements dansles zones franches d'exportation 29

a) Appartenance des entreprises eta-blies dans les zones franchesd'exportation et origine des inves-tissements étrangers 29

b) Repartition sectorielle des entre-prises dans les zones franchesd'exportation '. 31

c) Caractéristiques des investissementsétrangers dans les zones franches

. 33

2. Effets directs des entreprises multi-nationales sur l'eniploi dans les zonesfranches d'exportation en Asie 36

3. Effetsindirects des entreprises multi-nationales sur l'emploi dans Fesfranches d'exportation en Asie 41

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- iv -

Page

CHAPITRE III : CARACTERISTIQUES BE L'EMPLOI LESZONES FRANCHES D'EXPORTATION DES PAYSD'ASIE 56

1. Caractéristiques des travailleurs em- 4

ployés dans les zones franches d'expor-tation 57

2. Conditions de travail dans les zonesfranches d'exportation 61

CHAP ITRE IV : RESUME ET CONCLUSIONS 73

ANNEXE : Tableau 1 80

Tableau 2 81

Tableau 3 82

Tableau 4 87

ANNEXE : Documents de travail du Programme des entre-prises multinatioriales du BIT (MULTI) 90

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INTRO DUCT 10 N

Le present document contient une étude analytique des in-vestissements des entreprises multinationales (EM) dans lesprincipaux pays d'Asie oü 11 existe des zones franches d'expor-tation ainsi qu'une evaluation de 1 'impact direct et indirectde ces investissements sur l'emploi. On y trouve egalement uneestimation du nombre des emplois qui ont été créés dans ces zonesainsi qu'un examen des types d'emploi qui se sont développés etdes divers problèmes auxquels us ont donné lieu.

Ii s'agit essentiellement de l'experience de quatre paysasiens, a savoir la Malaisie, Singapour, les Philippines etSri Lanka. Dans les trois premiers pays, les entreprises multi-nati onales exi sterit depui s le debut des années sol xante-di x.Ii s'est donc écoulé suffisarnment de temps depuis cette datepour que l'on puisse évaluer leurs activités dans les zonesfranchesd'eportation de ces pays et savoir si, par le faitd'avoir apportC des capitaux etrangers considérables aux indus-tries a haute intensité de main-d'oeuvre, les entreprises multi-nationales ne sont pas devenues par là d'importants facteursde promotion de l'industrialisation et de l'emploi dans les paysconcernés. Dans le quatrième pays précité, Sri Lanka, l'exis-tence d'une zone franche d'exportation est plus rCcente; l'acti-vité de cette zone n'a débuté qu'en 1978. L'expérience de cepays n'en est pas moms fort intéressante pour la raison queles circonstances y sont assez différentes de celles qui pre-valaient ailleurs, a la fin des années soixante et au debut desannées soixante-dix, lorsque les premieres zones franches ontété créées dans la region.

Actuellement et depuis déjà années, une réces-sion affecte les economies de la plupart des pays industriali-ses qul constituent pratiquement le seul débouché commercialpour les marchandises fabriquées ou assemblêes dans les zonesfranches d'exportation. Il n'est donc pas étonnant que les entre-prises installées dans ces zones subissent de plus en plus leseffets d'un marché en stagnation en méme temps que les inconvé-nients d'une concurrence grandissante. Les perspectives a longterme d'une augmentation de la production dans les zones franchessont également hypothequées par les tendances protectionnistescroissantes qui se font jour dans les pays industrialisés. Enoutre, les nouvelles technologies qui .se sont développées dansles applications de la micro-électronique risquent de redonnerl'avantage aux pays industrialisés pour ce qui concerne la pro-duction dans ce domaine, production qul, a l'heure actuelle,est fortement concentrée dans les zones franches.

Il n'empéche que le nombre des zones franches d'exporta-tion n'a cessé de dans la region asienne. En 1981, on

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comptait 26 zones d'exportation au sens propre de ceterme1. A ce chiffre, ii convient d'ajouter au moms les 27"domaines industriels"(Industrial Estates) de la Républiquede Corée, de Hong-kong et de Singapour dont le rOle est simi-laire a celui des zones franches. Par ailleurs, dans plu-sieurs autres pays d'Asie, des zones sont en construction ouen projet. Ii est prévu que, vers la fin de 1 'année 1982,sept nouvelles zones franches entreront en activité.

En analysant cette croissanceininterrompue des zonesfranches d'exportation, on ne doit pas perdre de vue qu'il nes'agit pas dun phénomene isolé. En fait, ces zones font sou-vent partie integrante d'un vaste effort concerté de plusieursgouvernements de la region pour mettre en oeuvre des politiqueséconomiques plus largement orientées vers l'extérieur et quidependent de l'investissement direct de fonds étrangers,ainsiqu'on le démontrera ci-après au chapitre I. Cette politiquecontraste singulièrement avec celle qui avait cours dans beau-coup de pays dans les années soixante et même assez souventencore dans les années soixante-dix, lorsque l'on ne concevaitIa réalisation de l'industrialisation qu'à travers une stratégiede simple substitution des importations. Actuellement, mérne1 es pays qul ont été 1 es plus ardents protagoni stes de cettestratégie (tels 1 'Inde ou le Pakistan), et qul continuent asly tenir, se sont rallies a cette politique de developpementaccru des exportations et considèrent fréquemment les zonesfranches d'exportation comme un moyen initial d'y parvenir.

L'auteur de ce document a fait de treslarges empruntsaux résultats des travaux menés par 1'Equipe régionale asiennepour la promotion de 1 (ARTEP)2 et consacrés a unde rëcherche sur les zones franches d'exportation etsur l'in-.dustrialisation entrainée par l'exportation. En outre, l'auteuraentrepris un certain nombre de recherches additionnelles surle terrain afin d'ampl.ifier les données de base de la présenteétude.

Notes

Pris dans leur sens strict, les termes "zones franchesd'exportation" ou "zones de libre échange" ou "zones pour lapromotion des investissements' ou "industries a régime d'entre-pOt douanier", etc. définissent l'établissement par certainspays (habituellement des pays en developpement) de sites indus-triels qui permettent - entre autres avantages - l'importationen franchise de matières premieres pour 1 'assemblage et la fabri-cation de marchandises destinées en premier lieu a l'exportation.Les dispositions réglementaires exactes qui régissent l'établis-sement de chaque zone particulière peuvent varier naturellementd'un pays a 1 'autre.

2 Asian Regional Team for Employment promotion.

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-3-

CHAPITRE I

A VOCATION EXPORTATRICE,ETRANGERS DIRECTS ET ZONES FRANCRES D'EXPORTATION

1. L'exportation de produits manufacturespar les pays en développpenient

Durant la période qui couvre environ les dix dernièresannées, les exportations de produits manufactures ont eu un rOleessentiel et une importance croissante dans la mise en oeuvredes politiques de développement de nonibreux pays du tiers monde,notamment ceux de 1 'Asie de 1 'Est et du Sud. Les avantagesaccordés aux exportateurs de rnarchandises nianufacturées et l'af-flux nouveau d'investissenients étrangers dans des activités deproduction a haute intensité de main-d'oeuvre (phenomenequi, en partietout au nioins, est dO a 1 'evolution des politiques de produc-tion des pays industrialisés) ont eu pour consequence que lesexportations manufactuCres1 des pays en développement2 sontpassées de 2,5 milliards de dollars USA en 1960 a 32 milliards dedollars USA en 1975 et a 63 niilliards de dollarsUSAen 19783,ce quicorrespond a un taux annuel d'augrnentation de 19,6 pour cent(et même a un taux de 25 pour cent si l'on se réfère uniquementa la période 1975-1978). Dans le même temps, les exportationsde produits manufactures des pays industrialisés auqmentaientbeaucoup moms rapidement (14,8 pour cent par an). Ainsi, en1979, la part des pays en développement dans les exportationsde produits manufactures s'élevait a 8,1 pour cent alors que c.etaux n'était que de 3,9 pour cent en 19604.

Dans les pays en développement a économie de marché de1 'Asie du Sud et de 1 'Est5, la croissance annuelle des expor-tations nianufacturiCres a êté de 19,8 pour cent entre 1960 et1979, ce taux étant a peu prés iden.tique pour l'ensemble despays en développement. Mais, vers la fin de cette

et 1979, le taux d'augmentation annuel a été supé-rieur a 30 pour cent. Passant de 1,6 milliard de dollars USA a42 milliards, la part des economies en développement du sud etde l'est de 1'Asie dans les exportations mondiales de produitsmanufactures a augmenté de 2,4 pour cent en 1960 a 5,3 pour centen 19786.

Les exportations de produits manufactures des pays en déve-loppenient d'Asie a économie planifiee7(qui ne sont pas inclusesdans les totaux ci-aprës indiqués) se sont élevêesseulernent, en1978, a 5,8 millions de dollars USA8.. Au cours des deux der-niCre-s

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décennies, ces exportations se sont accrues de 11,6 pour centenviron par année. Comme pour les pays d'Asie a économie demarché, on constatequ'une rernarquable accélération s'est pro-duite (20,1 pour cent d'augmentation annuelle) entre 1975 et1 978g. f

La place de plus en plus grandissante prise par les produitsnianufacturés dans les exportations des pays asiens en développe-ment constitue un phénomène important ainsi qu'on peut le cons-tater dans le tableau 1.1 ci-après.

A 1 'exception de 1 'Inde, pour les années qui vont de 1960a 1975, et de la Birrnanie, de la Malaisie et de Hong-kong, pourla période de 1975 a 1979, on constate que la part relative dela production manufacturière dans le total des exportations a euune nette tendance a augmenter dans chacun des pays fi gurant autableau 1.1. Le pourcentage d'augmentation le plus élevé pour1 'ensemble de la période 1960 a 1973 est celul de la Républiquede Corée (+ 75 pour cent), suivie du Pakistan (+ 29 pour cent)et de Singapour (÷ 25 pour cent). De 1975 a 1979, les augmenta-tions les plus importantes ont été celles des Philippines(+ 19 pour cent), du Nepal (+ 16 pour cent) et de 1' Inde (+ 16 pourcent). Des pays tels que le Bangladesh, le Pakistan, le Nepalet 1' Inde, q1ui pratiquent traditionnellement une politique desubstitution °des importations, figurent parmi ceux qul ont lesplus forts pourcentages d'exportation de produits manufactureset, pour certains de ces pays, la part du total des exportationsest méme plus élevée que celle de Singapour, pays dont la poll-tique est pourtant trés orientée vers l'exportation. Toutefois,11 ne faudrait pas se laisser induire en erreur par cette imaged'orientation vers l'exportation que donne le tableau 1.1, carelle reflète mal la situation des economies prises dans leurensemble. Ainsi, bien que les exportations de produits manufac-turés atteignent un pourcentage important du total des exporta-tions, on constate que pour la plupart des pays de 1 'Asie duSud ces exportations se situent a un niveau encore trés bas,que ce soit en valeur absolue ou per capita.

Les economies de ces derniers pays demeurent donc large-ment orientées vers le marché intérieur. En Inde et au Pakistan- deux pays considérés comme les grands exportateurs de l'Asiedu Sud -'les exportations per capita, en 1978, ont êtè seule-ment de 10,3 dollars USA et 19 dollars USA respectivement. Parcomparaison, dans les pays en développement de l'Asie de l'Est,les chiffres correspondants se situent entre 75,1 dollars USApour les Philippines et 4 406,1 dollars USA pour Singapour.L'augmentation de la part relative des exportations manufactu-rières des pays de 1 'Asie du Sud, par rapport au total des expor-tations de ces pays, dolt étre attribuée a la faiblesse del'augmentation des exportations autres que celle des produits

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-5- Tableau 1.1. Pniircentage des produits manufactures dans le

total des exportations des pays en dévelooDement de l'Asie du Sud et de l'Est, 1960-1979

Pays 1960 1975 1979

Pays a économie de 21 46 51

Nepal n.a. 12 28

Bangladesh n.a. 63 66

Inde 45 45 61b)

Pakistan 27 55 56

Sri Lanka 1 11 13

Birmanie 1 3 3b)

Indonésie (.) 1 3

Thailande 2 23 25

Philippines 4 17 35

Malaisie . 6 18 18

RCpublique de Corée 14 82 89

Hong-kong 80 97 97

Singapour 26 43 51

Pays a économie 38 41 48

Chine n.a. n.a. 49

a) Aux pays a économie de marché mentionnés dans le tableau, il faut ajouter les pays et territoires tels que Macao, Brunéi, les Maldives, le Laos, le Kampuchea et le Bhoutan, etc.

b) Chiffres de 1978.

c) Y compris (a part la Chine) la Mongolie, le Viet Nam et

la République democratique de Corée.

Sources: Calculé a partir de donnCes de la Banque mondiale Rapport sur le développement mondial, 1978 et 1982; Niohs Uniës : des statistiques du commerce international , l979;et Nations Uni es : Annuaire des stati 5- tiques du commerce international, 1979.

(.) = insignifiant. n.a. =nondisponible.

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manufactures plutOt qu'à une quelconque dynamique de leurs expor-tations manufacturiCres. Cela ressort du tableau 1.2 oU appa-raissent les énormes differences entre pays du sud et pays de1 'est de 1 'Asie pour ce qui est des exportations manufacturières,tant en chiffres absolus que per capita. C'est ainsi que l'on peutconstater que, per capita, les exportations de Singapour sont3 400 fois plus importantes que celles de la Birmanie, la lanternerouge de ce palmarès. Si l'on prend l'ensemble des sous-régions,on s'aperçoit qu'avec une population trois fois plus nonibreuseque celle de 1 'Asie de 1 'Est, 1 'Asie du Sud n'arrive a exporterqu'environ le dixième des exportations de la premiere. 11 ap-parait en outre que les exportations de troi s petits pays de1 'Asie de 1 'Est (a savoir Hong-kong, la République de Corée etSingapour) atteignent a elles seules 35 pour cent des exporta-tions de la production manufacturière des pays en développementde 1 'Asie du Sud et de 1 alors que les trois pays en ques-tion ont une population qui egale 2,2 pour cent a peine du totalde la population de 1 'Asie de 1 'Est. Il est vrai que ces pays ontété les premiers de la region a se lancer dans la voie de 1 'in-dustrialisation a vocation exportatrice : c'est sans doute laraison pour laquelle ils ont abondaminent moissonné les bénéficesdu boom qu'ont connu les exportations manufacturières des paysen développement au cours des années soixante-dix.

Leur stratégie qui est considérée actuellement comme ayantété éminemment payante a consisté a créer une économie de marchélibre qui s'est spécialisée dans des secteurs particuliers entenant cornpte des avantages qu'ils offraient. Cela impliquaitl'abandon de pratiques interventionnistes telles que les restric-tions a l'importation, le contrOle des changes, les taux de changeartificiels et certaines subventions ou taxes douanières, etc.dont usaient et abusaient a 1 'époque la plupart des pays en déve-loppement pour tenter d'édifier une industrie nationale basée surune politique de remplacement des importations.

Une fois passée la premiere phase, que l'on a appeiée la"phase defacilité", de cette politique de substitution des im-portations, l'on s'est vite rendu compte que l'existence debarrières protectionnistes par trop élevées engendrait des pro-bièmes économiques structurels caractérisés par la pénurie chro-ni que de devises étrangéres, la fai blesse du potentiel I ndustrielle développement d'industries de grande envergure et a haute con-centration de capital et 1 'exiguité de la demande de travail.Les trois pays précités, ainsi que certains autres, n'ont passouffert de tous ces incorivénients. Bien au contraire, en plusd'avoir enregistré une rapide croissance de leurs exportationsde produits manufactures, us ont egalement connu un remarquabledéveloppement de l'ensemble de leur économie,ainsi que le reflCte

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—7

Tableau 1.2. Exportations de produits manufactures dans lespays en développement de 1 tAsie du Sud et de 1 Est,1979

Pays Population Exportations Exportations(en mu- de produits de produitslions) manufactures rnanufacturés

(en millions per capitade dollars (en dollars US)US)

Total pour l'/\sie du SUda) 890,5 5 485 6,2Nepal 14,0 28 2,0Bangladesh 88,9 437 4,9Inde 659,2 3 729 5,7Pakistan 79,7 1 140 14,3Sri Lanka 14,5 122 27,1Birmanie 32,9 28 0,9

Total pour 1'Asie de 308,6 50 410 163,4

Indonésie 142,9 488 3,4Thailande 45,5 1 327 29,2Philippines 46,7 1 596 34,2Malaisie 13,1 1 966 147,8République de Corée 37,8 13 299 741,1Hong-kong 5,0 10 804 2 160,8Singapour 2,4 7 372 3 071,6

Total pour les pays d'Asiea économie planifiéed 1 036,5 5 883 5,7

Chine 964,5 5 311 5,5Viet Nam 52,9 297 5,6

TOTAL POUR L'ASIEDU SUD, ETDE L'EST ET LES PAYS AECONOMIE PLANIFIEE 2 235,6 61 776 27,6

a) Y compris le Bhoutan et les Maldives.b) Y compris Brunéi, le Laos, le Kampuchea, Macao, etc.c) Y cornpris la Mongolie et la Republique démocratique de

Corée. - -

Banque mondiale : Rapport sur le développement mondial,1981 et 1982,et Far Eastern Economic Review's Asia 1981Year Book.

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l'augmentation constante des taux de leur productionturière et de leur produit intérieur brut (PIB) per capitaDe 1970 a 1979, par .exemple, la croissance du PIB de ces paysa été pratiquernent plus importante que celle de tous les autrespays en développement de 1 'Asie. De plus, des institutionsinternationales telles que la Banque mondiale et le Fonds moné-taire international ont rendu hommage a cette experience etrecommandé qu'elle soit adoptée par les autres pays du tiersnionde, qui ont déjà atteint un certain sta-de de développernent

A la vérité, au cours des années soixante-dix, plusieursautres pays ont rejoint les rangs des nouveaux exportateursde produits manufactures. Citons parmi eux la Thailande, dontles bénéfices dus a l'exportation de ses produits manufacturessont passes de 21 millions de dollars USA en 1968 a 572 mil-lions en 1976 et a 1 372 millions en 1979. Les Philippines etla Malaisie ont vu la valeur de leurs exportations manufactu-rières passer de 57 et de 85 millions de dollars respective-ment 608 et 824 millions de dollars pour 1 'année 1976 et a

1 596 et 1 966 millions pour 1 'année 1979. Cependant, mêrnedans ces pays, les exportations per capita sont demeuréestrés inférieures en valeur a celles de Singapour, deHong-kong et de la République de Corée. Néanmoins, ils pos-sèdent sans doute les meilleures chances de augroupe des "pays nouvellemerit industrialisés" dans lesdix années qui viennent; on peut d'ailleurs constater qu'ilsont déjà commence a modifier leur ancienne politique de pri-mauté a 1 'exportation en faveur de la nouvelle politiqued'industrialisation a vocation adoptée, de lon-gue date, par les pays pionniers d'Asie

L'êvolution de cette tendance et le nombre de pays appe-lés a faire partie du peloton des "pays nouvellenierit indus-trialisés" dépendront, entre autres, de la rapidité que cespays mettront a restructurer leurs economies et a améliorerla gamme de leurs exportations en y incluant davantage deproduits a forte intensité de travail qualifié et de capital.C'est la voie qui permettra a ces pays d'abandonner les mar-chés a forte proportion de niain-d'eouvre et de les laisser ade nouveaux venus dans le cadre de la division internationaledu travail. Cependant, on commence a avoir quelques doutessur la possibilité pour les pays industrialisésde pouvoir réaliser rapidement ces projets bases sur unehaute intensité de capital et dé travail qualifie et, parvoie de consequence, sur les chances que pourraient avoirles pays les moms développés d'accéder, a leur tour, auxpremiers stades du développement que connurent les pays nou-vehement industriahisés. Ces doutes sont suscités par lesperspectives actuelles du marché des produits manufactures,perspectives qui sont loin d'être aussi bonnes qu'elles

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1'êtaient en 1970. Le fait est que, de plus en plus, 11 appa-rait que les exportations de marchandises manufacturéesniarquent le pas dans plusieurs pays de la region. Ainsi, le

de croissanco de ces exportaLions a considêrablementbaissé a Hong-kong, en Malaisie, a Singapour et en Républiquede Corée pour 1 'année 1981 et, pour le premier trimestre de1982, on a enregistré une nette chute de la des expor-tations manufacturières de certains de ces pays . La specta-culaire croissance des exportations de biens manufactures quiavait permis a plusieurs d'entre eux de se transformer enpays quasi industrialisés semble actuellement stoppée, aumoi ns temporai rement.

Ce sont les politiques protectionnistes adoptées par lespays industrialisés pour certains secteurs de leur économiequi menacent l'essor de ces exportations. A l'heure actuelle,les restrictions les plus sérieuses imposees aux pays en déve-loppement se produisent dans les secteurs du textile et del'habillement. L'imposition de quotas et de clausesde sauve-garde a amenuisé les perspectives d'exportation. Hong-kong etla Republique de Corée, deux pays dans lesquels ces secteursont constitué 1 'élément essentiel de leur indus-triàlisation aux fins d'exportation , ont vu leurs quotasrarnenés au-dessous des niveaux d'autrefois, tandis que despays relativement nouveaux venus sur le marché des textiles,tels la Thailande et le Sri Lanka, se sont vu imposer des res-trictions qul leur interdisent d'envisager toute augmentationsubstantielle de leurs exportations, alors méme que celles-cine représentent encore qu'une infime partie de celles de laRepublique de Corée et de Hong-kong. Cette situation est illus-tree dans le tableau 1.3 oQ apparaissent les quotas d'importa-tion des pays de la CEE pour les pays d'Asie en ce qui concernele commerce des principales productions textiles. Par exemple,les quotas accordés a Sri Lanka atteignent grosso modo 39 pour cent de ceux de Hong-kong. Dans certaines autres branchesde production, les quotas combines afférents aux pays les momsdéveloppés d'Asie, tels que Sri Lanka, la Thailande, laMalaisie, le Pakistan et les Philippines, atteignent seulementune fraction du quota de Hong-kong. Pour les categories demarchandises qui ne sont pas grevées par 1 'imposition de quotasou pour lesquelles cette pratique est relativernent peu utilisée,l'êvolution rapide de l'exportation est freinée par des mesuresde sauvegarde qui sont habituellement incluses dans les nouveauxcontrats commerciaux. La CEE a pris l'initiative de renvoyerles discussions concernant l'accord international multifibresqul devaient s'engager pour le cuir et la chaussure afin preci-sément de mettre un a l'augmentation du taux des impor-tations de chaussures . Pour ce qui est de ce dernier -— -

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des restrictions quantitatives ont déjà été imposées au niveaunational en Australie, en France, au Canada et au Royaume-Uni.Des accords commerciaux caractéristiques de cette tendance ontdéjà été négocies par les Etats-Unis20. Les prodüitsainsi que certaines productions du secteur électronique, telsles postes de télévision en couleurs, ont également fait 1 'objetde mesures ayant pour but de les importations en pro-venance des pays en Ii va sans dire que de tellesmesures (queue que soit la validité des raisons qui les motivent)ne font qu'exacerber les competitions commerciales entre les paysqui en sont au premier stade de développement de leurs exporta-tions; d'autre part, ces mesures restreignent les possibilitésd'exportation de la production a forte intensité de travail despays nouvellement industrialisés vers les pays en développernentdont les economies et le niveau des salaires sont plus faibles.Si la récessi on économique mondi ale persi ste et si ces tendancesau protectionnisme continuent a s'accentuer, c'est toute la stra-tégi e basée sur 1 'industrial i sati on a vocati on exportatri ce qulsera remise en question, car le point faible de cette stratégie,ainsi que certains critiques n'ont pas manqué de le souligner,est précisément qu'elle depend totalement de la croissance écono-mique des pays industrialisés. Ii faut mentionner, a cet égard,que le système de monitorage des pays industrialisés pour contrO-ler le régime des quotas laisserait passablement a desirer. Iisemblerait donc que les politiques restrictives mises en oeuvreseraient moms efficaces que les quotas imposes ne le laissentparaitre.

Il est evident que Si les chances de croissance des expor-tations manufacturières des pays du tiers monde continuent des'amenuiser, les exportations manufacturières des zones franches,dirigées habituellement vers les pays industrialisés, s'en ressen-tiront forcément. Toutefois, le developpement des zones franchesd'exportation ne depend pas seulement de la tendance des exporta-tions de produits manufactures en général. Ii est aussi fortementconditionné par les tendances mondiales des investissements desentrepri ses multinationales.

2. Les investissements étrangers directs et lesexportations de produits manufactures

Dans tout ce qui s'écrit actuellement sur l'industrialisationentrainée par l'exportation, on a tendance a considérer que lesinvestissements directs ont joué un rOle primordial dans la crois-sance rapidedes exportations manufacturières des pays en develop-pement22. Ii ne faut cependant pas perdre de vue que cette con-viction est souvent mnal fondée car les statistiques indispensables

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ne sont pas habituellement fournies par les pays concernés. Pource qui est des investissements étrangers directs (qui sont enrelation avec la production destinée tant a l'exportation qu'aumarché domestique), .le tableau 1.4 montre que, de 1960 a 1968,les pays d'Asie qul ont recu le plus d'investissements nets ontété, dans 1 'ordre, la Republique de Corée, la Malaisie et laThailande. Après 1968, les investissernents etrangers directs sesont plutOt portés vers Singapour et la Malaisie, alors que1 'Indonésie, la Thailande et. les Philippines semblent avoir béné-ficié d'un apport important de capitaux privés. Tel n'a pas étéle cas pour les pays de 1 'Asie du Sud, comme 1 'Inde et le Pakistan.

Tableau 1.4. Investissernents étrangers directs nets dansquelques pays d'Asie, par année, 1960-1980(en millions de dollars USA)

Pays 1960-68 1969-75 1976 1977 1978 1979 1980

Malaisie 65 184 383 481 596 873 928

Singapour 160a722 348 422 815 1 454

Indonésie 4 113 346 235 272 226 184

Républiqueade Corée 109 67 173 73 61 17 -5

Thailande 57 68 79 105 53 52 182

Philippines 23 13 127 213 163 75 40

Pakistan 50 11 8 15 36 61 57 •

Inde 8 -4 -8 - - n.a. n.a.Sri Lanka -l - - -lBirmanie 1 - - -

-2 47 43

- -

Nepal - - - - - - -

a 1969-1974.

Sources: Fonds monétaire international : Balance of PaymentsStatistics, (numéros divers); et Banque mondialeWorld Development Report (numéros divers).

Méme Si les investissements étrangers directs se sontsurtout concentrés dans les pays de 1 'Asie de 1 'Est, ou le déve-loppement des exportations est généralement plus important qu'enAsie du Sud, cela ne signifie pas nécessairement qu'il y ait une

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- 13

relation de cause a effet entre le degré d'activité des entre-prises multinationales et la progression des exportations deproduits manufactures. Ii faut remarquer, tout d'abord, que lestendances observées dans les investissements étrangers directsne reflétent pas entièrement le role des multinationales dans laregion, étant donné 1 importance croissante prise par les operationsautres que de sirnples prises de participation au capital. (Cesoperations comprennent les ventes de brevets et de marques defabrique, le transfert des techniques de fabrication, les accordsd'assistance technique, les contrats de construction industrielle,les contrats de livraison des en mains, le franchisage, les con—trats de gestion et de commercialisation, les accords ge co-production, les services de prêts et de credits, etc.2 .) Ensecond lieu, les données dont on dispose géneralement sur l'apportnet des investissements étrangers directs ne sauraient être corn-parees a celles concernant leflux absolu de ces investissements.On en trouve un bon exemple dans le cas des Philippines. En 1980,

total des investissements de ce pays a l'étranger a presque dé-passé celui de l'apport des investissements étrangers directsfaits aux Philippines, ramenant ainsi la valeur nette de cet apporta un minimum, alors que le flux absolu atteignait constamment unmaximum24. En troisième lieu, c'est seulement une partie desinvestissements étrangers qui va a l'industrie manufacturiêre(et seulement une fraction des investissements faits dans cetteindustrie qui va aux industries exportatrices de produits manu-factürés). On constate ainsi que, de 1965 a 1972, il y a eu, dansles pays en developpernent de 1 'Asie et de 1 'Océanie, une rnoyennede 33 pour cent seulernent du flux net des investissements étran-gers dans le secteur manufacturier25. Les données concernantl'ensemble des investissements directs faits dans sept pays asienssélectionnés (tableau 1.5) offrent une image bien différente. Ilressort de ce tableau que la part du secteur manufacturier estnettement plus êlevée : elle se situe entre 48,7 pour cent auxPhilippines et 100 pour cent a Hong-kong, en enregistrant despointes d'augmentation entre les années 1972 et 1976. La valeurrelative de ces données (estimations, nornbre limité de pays) em-pêche d'en tirer des conclusions valables pour l'ensemble de laregion asienne.

Enfin, l'orientation de l'industrie manufacturière versl'exportation est très largement différente d'un pays a l'autre.A Singapour et a Hong-kong, par exemple, plus de la moitié de laproduction industrielle a été exportêe vers la fin des annéessoixante-dix. A Hongkong, le pourcentage se situe aux alentoursde 85 pour cent26 et a Singapour 11 est de 62 pour cent27. Pourles autres pays de la region, les chiffres sont plus modestes,bien que parfois non negligeables. En Republique de Corée, parexemple, c'est le 25 pour cent de la valeur brute de la produc-tion rnanufacturiëre qui a prisie chemin-des exportations28-Ce -

chlffre a été de 22 pour, cent en Malaisie29 (pour 1 'année 1978),de 14,3 pour cent aux Philippines30 (pour 1 'année 1974) et de6,7 pour cent en Inde31 et

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p.1.

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Toutefois, 1 'evolution de la repartition des investisse-ments étrangers directs ne ressemble pas a celle de la produc-tion rnanufacturiêre elle-méme. On s'apercoit que, dans cer-tains pays comme Singapour, Ia République de Corée et Hong-kong,les investissements concernent presque exclusivenient l'industrienianufacturière d'exportation. Par contre, dans d'autres pays,tels que la Thailande, la Malaisie et les Philippines33, ussont beaucoup plus orientés vers le marché intérieur, bien quecette situation se soit radicalement transformée au cours destoutes dernières années.

Le rOle joué par les investissements etrangers directs etles multinationales dans l'évolution des exportations deproduits manufactures semble avoir été trés different danschacun des divers pays en developpement de 1 'Asie. Ainsi , a

Singapour, par exemple, l'impact des investissements étrangersdans les exportations de produits manufactures semble avoir étéênorme : en 1980, plus de 92 pour cent des exportations de mar-chandises manufacturées de ce pays provenaient, en effet, desentreprises ayant une forte participation de fonds etrangers, et85 pour cent environ des firmes étaient contrOlées entièrementou majoritairement par des étrangers34. En Malaisie, cette pro-portion atteignait probablement la même ampleur35. Dans laRépublique de Corée, en 1977, des operations de coproductionmenées conjointement par les multinationales et les firmeslocales ont eu a leur actif 31 pour cent environ des exporta-tions mnanufacturiêres de ce pays36 et, a Hong-kong, les multi-nationales sont responsables de 10 a 15 pour cent de ces expor-tations37. Dans la Republique de Corée, 1 'importance relativedes exportations manufacturiêres des entreprises multinationalesest probablement supérieure a celle qui apparait dans leschiffres indiques, car la croissance des exportat.ions de produitsmanufactures des entreprises multinationales est de loin plusforte que celle des firmes domestiques. (La part qui revientaux multinationales dans le total des exportations manufactu-riëres est passée de 1,8 pour cent en 1962 a 13 pour cent en1969 et a 28 pour cent en .1974.)38 Certaines informationsdonnent a penser qu'a Hong-kong, a Singapour et en Malaisie,les entrepri ses multi nationales ont accru leur part relativedes exportations manufacturléres au cours de ces dernièresannées. Par contre, les estimations qui ant été faites pour1 'Inde montrent que la part des firmes étrangères demeure insi-gnifiante dans ce Ii en va de même au Pakistan.

Ii est donc clair que l'importance relative des investisse-merits des multinationales dans les exportations manufacturièresdes pays d'Asie vane d'un pays a 1 'autre, au vu des données por-tant sur l'évolution de ces investissements durant les deux d-er-niéres décennies. Ces differences sont patentes même pour lespays communément appelés "pays nouvellement industrialisés". Ainsiqu'on peut s'en rendre compte par ce qui precede, les multina-tionales ont joué un rOle inodeste dans certains pays tandis que

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dans d'autres elles ont constitué un facteur primordial du déve-loppement des exportations manufacturières. Néanmoins, on peutraisonnablernertt penser qu'au cours des dernières années, ii y a

eu, dans presque tous les pays en développement de la regionasienne, un apport assez important d'investissements étrangersdirects dans les industries manufacturières - quel que soit ledegré de développement de ces pays.

Pour ce qul est de Ia repartition par industrie, onconstatequ'au cours des deux dernières décennies les investissementsétrangers directs lies aux exportations se sont faits pour unebonne part dans les industries alimentaires et dans les produc-tions pétrolières et chimiques. Mais ces investissements ont étéplus importants encore dans les industries de l'electronique, duvêtement et du textile, implaritées pour la plupart dans des zonesfranches d'exportation (ainsi qu'on le verra ci-après).

3. Le rOle des zones franches d'exportation

Ces zones ont été souvent une sorte de continuation des tra-ditionnels ports francs de l'époque coloniale qui furent crééspour stimuler le commerce hors douane. La creation des zonesfranches d'exportation4° a constitué, en quelque sorte, un pasen avant : des activités industrielles ont eu la permission dese dérouler egalement a l'intérieur d'un périmètre hors taxe.

Actuellement, de nombreuses zones franches ont pour activitéprincipale la transformation et l'assemblage de produits indus-triels. On peut décrire une zone franche d'exportation commeétant un site geographiquement isolé oü,sur le territoire d'unpays, certaines categories de marchandises, sous forme de ma-tières premieres, de pièces détachées oU de produits finis etsemi-finis, peuvent être importêes sans payer de droits de douane.Une fois assemblées, transformées ou manufacturées, ces marchan-dises peuvent être réexportées sans paiement de taxes.

Dans le passé, plusieurs pays ont essayé d'aider les expor-tations manufacturières par le truchement d1un système assez peucommode de remboursenient des taxes douanières et autres rede-vances aux entreprises individuelles. On peut donc considérerque les zones franches d'exportation ont été également un moyende simplification de certaines procedures administratives serapportant a la promotion des exportations.

Habituellement, les industries manufacturières qui désirents'installer dans ces zones bénéficient de plusieurs autres avan-tages fiscaux et matériels. Ces stimulants comprennent, entreautres, des d'infrastructure telles que terrains, élec-tricité, systèmes de communications, adduction d'eau, égoüts et

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bátiments; des exemptions et des subventions diverses parmi les-queues les plus importantes sont les "tréves fiscales" (otiexemptions fiscales temporaires), la levee des restrictionsfrappant le droit de propriété des étrangers, le change des de-vises etrangeres et le rapatriement des bénéfices. Bien quechaque pays puisse avoir, en l'occurrence, ses méthodes particu-lières - par exemple l'admission d'investisseurs nationaux dansles zones42, les facilités accordées pour l'achat de matièrespremieres produites dans le pays d'accueil et exemptées du pale-ment des taxes a 1'exportation -,ll n'en reste pas moms quel'éventail des divers stimulants offerts aux investisseurs po-tentiels ne diffère guère d'un pays a 1 'autre et que 1 'octrolde tous ces avantages est étroitement guide par les recommanda-tions internationales44 en la matière.

Le type de production industrielle que l'on rencontre dansles zones franches d'exportation est identique d'un côté ou del'autre des frontières nationales. En fait, les activités in-dustrielles caractéristiques des zones franches d'exportationpeuvent être décrites comme étant des operations a forte intensitéde main-d'oeuvre, dépendant principalement d'apports étrangers(capital, matériaux et personnel de gestion qualifié) et d'unmarché d'exportation vers lequel se dirige l'essentiel •de •leurproduction. La gamme des produits qui sont manufactures dansles zones franches est assez restreinte et les operations manu-facturières de celles-ci se bornent a l'assemblage eta Ta trans-formation de composants importés. Il est frappant de constatercombien se ressemblent toutes ces zones franches installées danstant de pays divers. Mais l'on peut se dire que leur rOle estprécisément d'éliminer les differences locales spécifiques,susceptibles de créer des obstacles a un type particulier d'inves-tissernents étrangers directs qui se pratique dans l'industriemanufacturière a vocation exportatrice des zones franches etque l'on appelle souvent production "offshore" ou "d'origineuniverselle" ("world wide sourcing"). L'attrait exercé par cetteproduction offshore sur les EM des pays du tiers monde dependcependant, au premier chef, de leur abondante reserve de tra-vailleurs relativement peu payes et suffisamment qualifies pourexecuter des operations d'assemblage et de transformation a forteintensité de main-d'oeuvre45.

La production offshore est donc très courante dans les sec-teurs ou les changements technologiques permettent de fractionnerle processus de production en diverses phases de travaux a forteintensité de main-d'oeuvre et de capital. Bien évidemment, leszones franches offrent aussi de bons emplacements pour les opé-rations de production qui requierent., debut a Ta fin de leu-r-déroulement, une forte intensité de main-d'oeuvre. En l'occur-rence, c'est toute la production manufacturière qui pourrait s'y

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installer. En répartissant ainsi les différentes operations decette production manufacturière entre pays en développement etpays industrialisés, on peuttirerparti des avantages respectifsofferts par les uns et les autres, par exemple la main-d'oeuvrerelativement peu des pays en développement pour ce quiconcerne les phases de la production requérant une forte intensitéde main-d'oeuvre et les techniques avancées des pays industria-uses pour les phases qui exigent une haute intensité de quali-fications, de technologie et de capital46.

Les secteurs oü, dans le tiers monde, les EM déploient leplus d'activités sont ceux de l'electronique et des industrieselectriques, ainsi que certaines branches de l'industrie textile47.Le tableau 1.6 montre que 1 'on peut imputer a cette dernière in-dustrie plus de la moitié en rnoyenne des exportations de produitsmanufactures des pays en développement de l'Asie du Sud et de1 'Est. Ii existe toutefois des variations pour ce qui est de larepartition des exportations de ces différents secteurs. Ainsi,le secteur du textile et du vètementcompte pour plus de 40 pourcent dans les gains provenant des exportations manufacturièresa Hong-kong, en Inde, en Republique de Corée, a Macao, au Pakistan,a Sri Lanka et en Thailande. La production de materiel élec-trique est assez importante (plus de 10 pour cent des gains al'exportation) a Hong-kong, en République de Corée et en Thailandeet trés importante (plus de 35 pour cent) en Malaisie et a

Singapour. L'électronique et le textile comptent égalementparmi les principales productions des zones franches d'exporta-tion. D'autres produits manufactures moms importants, tels queles articles de sport et les jouets, y tiennent aussi une placenon negligeable48.

Evidemment, ces produits manufactures ne proviennent pastous des entreprises multinationales et c'est seulement une partied'entre eux qul est fabriquée dans les zones franches. Dans lesindustries du textile et du vêtement notamment, dont les techno-logies sont largement accessibles aux entreprises du tiers monde,une part importante de la production sort des fabriques domes-tiques. Ii est vrai que, jusqu'à present, la commercialisationdes marchandises produites par ces fabriques est souvent con-trôlée par de grands groupes commerciaux multinationaux tels queSears Roebuck, J.C. Penney, Montgomery Ward et de nombreuses autrescompagnies commerciales étrangères, japonaises pour la plupart49.

Bien qu'une grande partie de la production manufacturièreexportée provienne encore d'entreprises nationales et multinatio-nales établies hors des zones franches d'exportation, on constateune nette progression du nombre de ces zones ainsi que du nombredes entreprises multinationales qui y sont implantées50. En 1980,il existait déjà 53 zones franches d'exportation établies dansune trentaine de paysen développement5l.

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Tableau 1.6. Pourcentage des textiles et du vêtement et desappareils electriques le total des exportationsde produits manufactures Dour certaines années,dans les pays sélectionnés

Année Pays Textilesvêtement

etb)

Appareils Totalelectriques c)

1976 Macao 93,8 0,6 94,41977 Hong-kong 48,2 15,2 63,41980 Malaisie 13,3 45,9 59,2

1976 Rep. de Corée 44,6 12,6 57,2

1977 Pakistan 56,5 0,1 56,61977 Thailande 44,4 11,2 55,61977 Sri Lanka 54,0 0,5 54,5'

1976 Inde 47,8 3,5 51,3

1979 Singapour 7,2 36,1 43,3

1980 Philippines 35,6 1,6 37,2

a) Standard Industrial Trade Classification (SIIC)5 a 8 minus SITC 68 (métaux non ferreux).

b) SITC 65 + 84.

c) SIIC 72.

Sources : Nations Unies : Manuel des statistiques du commerceinternational et du developppement, 1979.

Malaysian Industrial Development Authority (MIDA):Annual Report 1980, Kuala Lumpur, 1981.

Central Bank of the Philippines: Statistical Bulletin1980, Manille 1981.

Central Bank of Ceylon: Review of the Economy 1980,Colombo, 1981. —

Singapour, 1982.

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- 20 -

Pour ce qui est de 1'J\sie du Sud etde l'Est, on y dénombrait, en1981, 26 zones fonctionnant dans huit pays différents. (Ces renseignementsainsi que d'autres informations détaillées figurent au tableau 3 del'annexe.) Plus du tiers de ces zones étaient établies en Mal aisle. Lesautres pays de la region qui possédaient plus d'une seule zone étaient laChine (quatre)52, les Philippines (trois), la République de Corée (trois)et l'Inde (deux). A la fin de 1982, on prevoyait l'entrée en activité mimi-nente de cinq autres zones : deux aux Philippines, une au Pakistan, unea Bagdad et une en Thailande. Vingt-neuf autres zones au moms étaient enpro jet53

En un sens, Hong-kong et Singapour peuvent être considérés comme étantintrinsèquement des zones frariches d'exportation. C'est en effet la tota-lité de leur territoire qui fonctionne pratiquement comrne un port franc, avecles mêmes résultats que ceux des zones franches d'exportation spécifiques desautres pays.

L'importance croissante des zones franches d'exportation dans lespays en développement de l'Asie ne dolt pas ètre évaluée uniquement en fonc-tion de l'accroissement du nombre absolu de ces zones. Leur part dans letotal des exportations de produits manufactures des pays oQ elles sont eta-blies constitue un indicateur plus précis de cette importance. Ainsi, enRépublique de Corée, les exportations des zones franches se sont élevées, en1976, 4 pour cent environ du total des exoortations de produits manufac-turés de ce pays54. Aux Philippines55 et a Sri Lanka56, les exportations deszones franches ont atteint, en 1980, respectivement 12,3 pour cent et 25,8pour cent du total des exportations manufacturières,alors qu'en Malaisieelles étaient de 40,9 pour cent de ce total pour l'année Tant aHong-kong qu'à Singapour, la production a haute intensité de main-d'oeuvre des entreprises multinationales atteignait environ 10 pour centdes exportations manufacturières de ces deux pays58.

Ii ressort de ces chiffres que, si ion excepte Singapour, les zonesfranches d'exportation ont eu relativement davantage d'importance dans lespays les moms engages sur la vole d'une politique d'industrialisation avocation exportatrice, et pour lesquels, parfois, cette politique n'étaitmême pas prioritaire. En certains cas, l'établissement de zones franches dansun pays peut avoir été la premiere d'une série d'étapes prévues pour pro-mouvoir les exportations manufacturières en général. Bans d'autres cas,les autorités nationales ont créé des zones franches d'exportation dans leseul but d'aboiir, pour un secteur limité de i'économie nationale, ies bar-rières de droit ou de fait dressées devant les politiques d'exportation.Apparemment, dans plusieurs pays, le désir de protéger i'industrie localea frequemment constitué un élément de dissuasion envers les tentatives visanta favoriser la croissance et la diversification des exportations de produitsmanufactures. Une totale elimination, dans i'ensemble de i'économie natio-nale, de ces obstacles a l'expansion de l'exportation aurait certainementsuscité une levee de boucliers de la part des producteurs locaux de niarchan-dises manufacturées. Par contre, ii a été maintes fois prouvé que la

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creation de zones franches donnait rarement lieu a une résistance organiséede la part des producteurs manufacturiers. Lorsqu'une zone franche d'expor-tation est créée dans un pays, le reste de son économie n'en est pas momstouché pour autant et, le cas ëchéant, on peut introduire dans ce pays desréformes graduelles en vue d'une éventuelle reorientation de l'économievers 1 'exportation.

Ce dernier scenario s'est apparemment déroulé a Sri Lanka, Cu une zonede libre echange a été créée au tout debut de la libéralisation du systèmedes echanges dans ce pays59. Dans le cas de la Malaisie - ou la plupart deszones franches d'exportation ont de 8 a 10 ans d'existence - le gouvernementa maintenu presque integralement l'ancien régime fonctionnant en dehors deszones franches. Cela est confirmé par une récente étude de la Banque mon-diale dans laquelle on souligne que l'essentiel du système des primes exis-tant en Malaisie est caractérisé par des tendances nettement anti-exportatrices.Les seuls pays oü l'exportation est devenue aussi intéressante pour les manu-factures locales que leur production pour le marché intérieur sont les troisexportateurs principaux de la region, a savoir Hong-kong, la République deCorée et Singapour. Ainsi qu'on la mentionné précédemment, il est difficile,sinon impossible, de faire une nette distinction entre les établissementsindustriels des zones franches et les autres établissements industriels dureste du pays. Dans la Republique de Corée, dont la puissance economiquedépasse celle des deux autres pays exportateurs précités, la manné des avah-tages et des stimulants a l'exportation a été largement distribuée sur l'en-semble de l'économie, avec pour consequence que les industries exportatricesde ce pays ont eu teridance a se propager hors des zones.

En résumé, les zones franches d'exportation ont servi surtout a attirerles entreprises manufacturléres d'exportation. Parfois, leur creation aconstitué un simple effort isolé des gouvernements pour exporter des marchan-dises. Plus frequemment, cependant, l'établissement des zones franches dansun pays a fait partie intégrante d'une politique destinée a donner une im-pulsion a l'exportation des produits manufactures au bénéfice de toute l'éco-nomie nationale. Dans les deux cas, les gouvernements ont escompté que leszones franches d'exportation contribueraient de facon significative a laréalisation de leurs objectifs de développement, notamment la creation denouveaux emplois, la formation de travailleurs qualifies, l'accroissementdes gains dans les echanges avec l'étranger et le transfert de technologie.

Notes

1 Ce chiffre s'applique aux pays en developpement a économie de marché.

- 2 (SIlt) (revise), sec-tions 5 a 9, a l'exclusion de la Division 68 (métaux non ferreux). Leschiffres ne comprennent pas de nombreux produits de l1industrie alimentaire,boissons, tabacs et certains autres produits d'origine animale, végétale ouminérale pour lesquels les statistiques du commerce ne font pas la distinc-tion entre marchandises industrielles et marchandises non industrielles.

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Voir annexe, tableau 1.

Voir annexe, tableau 2, pour le développement des exportations dansles pays d'Asie.

L'Asie du Sud comprend les pays suivants Bhoutan, Birmanie, Nepal,Bangladesh, Maldives, Inde, Pakistan et Sri Lanka. L'Asie de l'Est comprendles pays suivants : Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour et Thailande(pays du pacte de l'ASEAN), Corée, Hong-kong, Macao, Brunéi, Laos et Kampuchea.

6 Pour plus de détails,voir annexe, tableau 1.

Chine, Mongolie, République démocratique de Corée et Viet Nam.

8 Voir annexe,tableau 1.

Voir annexe, tableau 1.

10 Voir S. Lall: "The exports of manufactures by newly industrialisingcountries - A survey of recent trends", "Economic and political Weekly"(décembre 1980), p. 2053.

Y compris les pays a économie planifiée.

12 Voir E. Lee (ed): Export-led industrialisation and development(Bangkok, ARTEP, 1981), pp. 3-7; B. Belassa: "Exports and economic growth",Journal of Development Economics (juin 1978), pp. et "Exportincentives and export performance in developing countries: Acomparative analysis", Weltwirtschaftliches Archiv., n 144,1978, pp. 24-61.

13 Voir D.B. Keesing: Trade policy for developing countries,International Monetary Fund (World Bank Staff Working Papern0 353), August 1979, p. 264; World Bank World developmentreport, 1979, p. 188.

14 Il n'existe pas de definition vraiment precise des "paysnouvellement industrialisés". On sait cependant que, parmi eux,on inclut généralement trois pays d'Asie, a savoir Hong-kong,la Republique de Corée et Singapour (a cOté du Mexique et duBrésil). A ces cinq pays, d'aucuns ajoutent encore certainspays du sud de 1 'Europe ainsi que 1 'Inde, la Malaisie et lesPhilippines.

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15 Voir annexe, tableaux 1 et 2.

Voir Lee, op.cit., p. 20.

17 "Trade slump hurts commodity nations", "Asian Wall StreetJournal" du 5 octobre 1982. D'après ce journal, les exportationsmanufacturi ëres de 1 a Mal ai si e ont dimi nué au cours du premiertrimestre de 1982 dans une proportion de 23 pour cent (p. 24)et une legère baisse a été egalement enregistree pour cellesde Hong-kong (p. 10).

18 A Hong-kong, les textiles et le vêtement représententencore près de la moitié du total des exportations et environun tiers de ces exportations dans la Republique de Corée. Voir"The fibres of protectionnism","Far Eastern Economic Review",15 rnai 1982, p. 74.

19 "Commission ponders import curbs", "Financial Times,21 October 1981.

20 D.B. Keesing: "World trade and output of manufactures:Structural trends and developing countries'exports (World Bank,Staff Working Paper, Jan. 1979), p. 61.

21 Ibid.

22 G.L. Reuber, H. Crookell, M. Emerson et G. Gaillais-Hamonno:Private foreign investment in development (Oxford, Clarendon Pressfor OECD, 1973); T.G. Parry: The role of transnational corporationin the developing ESCAP regions (Bangkok, ESCAP/CTC, 1980);Keesing, op.cit.

23 Nations Unies: Recent developments related to transnationalcorporations and international economic relations, E/C.1O/l982/2,Commission des Nations Unies sur les soclétés transnationales, p.16.

24 Le flux net des investissernents directs étrangers a atteinten 1980 US$ 39,5 millions (compare a uss 213 millions en 1977).Ce chiffre résulte de la difference entre 1 'apport de US$ 256 mil-lions et le debit de US$ 216 millions. Balance of payments statistics.Washington, IMF, 1981.

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25 K. Billerbeck and V. Yasugi: Private direct foreigninvestment in developing countries, World Bank, Staff WorkingPaper 1979. Calculé d'après les tableaux des pages72 et 73.

26 R. Hsia: change, trade promotion andexport-led industrialisation.in Hong kong and South Korea", inLee (ed), Export-led . . ., op..cit., p. 130.

27 Department of Statistics: Report on the census of industrialstatistics 1980.

28 Lee (ed), op.cit., p.11.29 Department of Statistics: Survey of manufacturing industries

1978, and Malaysian Industrial Development Authority (MIDA):Annual Report 1980.

30 R. Bautista: "The development of labour-intensive industryin the Philippines", dans 1 'ouvrage publié sous la direction deR. Amjad: The development of labour-intensive industry in ASEANcountries (Bangkok, ARTEP, 1981), p. 63.

31 D. Nayyar: "Transnational corporations and manufacturedexports from poor countries", Economic Journal (March, 1978),p. 58.

32 Dans la plupart de ces pays, les exportations de mar-chandises rnanufacturées ont augmenté en flèche au cours des dixou quinze dernières années. A Singapour, elles sont passéesde 26,7 pour cent en 1965 a 27,5 pour cent en 1968 et de 53,6pour cent en 1973 a 64,6 pour cent en 1978. En Malaisie, lesaugmentations ont été du mème ordre; de 10,4 pour cent en 1963,elles sont passées a 10,9 pour cent en 1968 et de 19,1 pour centen 1973 a 22 pour cent en 1978. Aux Philippines, les exporta-tions sont passées de 6,2 pour cent en 1961 a 8,5 pour cent en1969 et a 14,3 pour cent en 1974. A Sri Lanka, la part desproduits manufactures dans les exportations a considérablementaugmenté aprés la libéralisation du régime des échanges et ducommerce en 1977, en passant de 13,4 pour cent en 1977 a 34,6pour cent en 1979. Cette tendance est la consequence logiquede la croissance exceptionnelle des exportations manufacturièresdans les années soixante et soixante-dix (e.g.chapitre 1.1).

Parry, op.cit., p. 23.

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- 25 —

Department of Statistics: Report on the census of industrialproduction 1980, op.cit.

E. Lee: Export-oriented industriaiisation and employmentin South East Asia (Bangkok, 1982, miméographié).

36 Nations Unies : "Monitoring and regulating transnationalcorporations in the Republic of Korea, document de travail duGroupe paritaire ESCAP/CIC sur les entreprises transnationales(Bangkok, 1981), p. 2.

Nayyar, op.cit., p. 62.

38 Sung-Hwan Jo: The impact of multinational firms onemployment and incomes: The case study of South Korea (Geneva,ILO, 1976; mimeographed World Employment Programme researchworking paper; distribution restreinte).

Lall, op.cit., p. 2106.

40 Ainsi qu'on l'a déjà mentionné, il existe plusieurs autresappellations appliquees au même phénoméne, entre autres : zonesde libre exportation, zones industrielles libres, zones de libreéchange, zones d'exportations industrielles, zones de promotiondes investissements, zones économiques spéciales, zones de pro-duction en entrepôt douanier, etc.

41 Dans certains pays (comme la Malaisie ou les Philippines),il est interdit aux manufactures établies dans les zones franchesd'exportation de comniercialiser leurs produits sur le marchélocal; dans d'autres pays, elles peuvent le faire jusqu'à 10 ou30 pour cent du total de leurs ventes.

42 Dans la Republique de Corée et au Pakistan, les entre-preneurs locaux ne peuvent être propriétaires que dans le cadred'une entreprise de coproduction de la zone franche. Aux Philippines,

a Sri Lanka et en Malaisie, ils ont la possibilité d'être entiè-rement propriétaires de firmes établies dans les zones franches.

A Sri Lanka, 1 'utilisation des matiêres premieres a étéa l'origine de l'ouverture d'une zone franche a Katunaya Ke.

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On peut trouver les directives concernant les reglemen-tations et l'infrastructure des zones franches dans 1. Kellerher:"Handbook in export free zones" (Vienne, UNIDO/IOD.31, 1976),p. 117. Avant la publication de ce document, d'autres documentsde l'ONUDI ont déjà servi de guide pour l'établissement deszones franches. La plupart des pays ne se sont guère écartésde ces "prescriptions" établies par l'ONUDI (Organisation desNations Unies pour le développement industriel).

F. Fröbel, J. Heinrichs and 0. Kreye: The new internationaldivision of labour(Canibridge, Cambridge University Press, 1980),p. 303. J.M. Finger: "Tariff-provisions for offshore assembly andthe exports of developing countries", Economic Journal (Cambridge,Cambridge University Press), June 1975.

46 v•s• Chang: The transfer of technology: Economies ofoffshore assembly: The case of the semi-conductor industry(New York, UNITAR, United Nations, 1971).

R. Moxon: "Offshore sourcing in less-developed countries:A case study of multinationality in the electronics industry",The Bulletin, New York University Graduate School of BusinessAdministration, Nos. 98-99, juillet 1974.

48 BIT : Effets des entreprises multinationales sur l'emploidans les pays en développement (Genêve, 1981), p. 78.

R.T. Snow: "Multinational corporations in Asia: thelabour-intensive factory", Bulletin of concerned Asian Scholars,vol. II, n0 4, 1979, p. 27.

50 ComparEeà l'investissement total des entreprises multina-tionales dans chaque pays, l'importance relative des investisse-ments de ces mêmes entreprises dans les zones franches d'exporta-tion vane considérablement d'un pays a l'autre. En Malaisie,des 1979, le capital étranger investi dans les entrepnises eta-blies en zones franches atteignait 17,6 pour cent du total descapitaux étrangers i nvesti s dans toutes les entrepni ses i ndus-trielles agréees par la MIDA (Malaysian Industrial DevelopmentAuthority), selon un calcul base sun des données non publiéesprovenant de cet organisme. Aux Philippines, de 1970 1979,seulement 1 pour cent du capital-actions investi dans les paysproveriait des industries installées dans les zones franches (selonun calcul base sun des données, non publiées, provenant de laBanque centrale des Philippines). Enfin, les investissementspnivés des entreprises des zones franches d'exportation, faitsen 1979 et en 1980 Sri Lanka, ont été trois fois et demie

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supérieurs aux investissernents privés réalisés dans les industrieset les entreprises en COpropriété établies en dehors des zonesfranches. (D'apres un calculbasé sur des données non publiéesprovenant de la Central Bank of Ceylon : Review of the Economy(Colonibo, 1960 et 1981).'

51 j• Currie: Investment: The growing role of export processingzones (London, The Economist Intelligence Unit, 1979).

52 Les zones franches chinoises sont assez différentes desautres, pour la raison qu'on a autorisé êgalernent des investisse-ments dans l'infrastructure mème de ces zones. Cette differenceest accentuée du fait que lesdites zones portent le nom de "zonesécononhiques spéciales" au lieu de "zones franchesd'exportation".La situation est siniilaire a Sri Lanka pour ce qui est de 1 in-dustrie du jouet, oü l'on a volontairement laissé tant la cons-truction que l'exploitation de la seconde zone franche du paysentièrement aux mains d'industriels privés.

Dont treize aux Philippines et cinq en Malaisie.

Voir Takeo Tsuchiya : "Masan: Anepitome of the Japan-ROKRelationship" in Free trade zones and industrialisation of Asia.A special issue of AMPO/Japan-Asia Review (Tokyo,Pacific-Asia Resources Center, 1977), p. 2,and also Instituteof Developing Economies: Export processing zones in Asian countries(Japanese) (Tokyo, 1978), p. 38.

Calculé d'après les chiffres fournis par 1 '"Administrationdes zones franches" (EPZA) a Manille.

56 Calculé d'après D. Ramanayake : The Katunayake InvestmentPromotion Zone - A case study (Bangkok, ILO-ARTEP, September 1982).

Calculé d'après Lim Chui Choo : Free trade zones in Malaysia(Kuala Lumpur, 1981),

prévoit que, vers 1985, une proportion de 20 pour centenviron du commerce mondial passera par les zones franches. Cetteprevision s'appuie sur une enquête faite par une société consul-tante américaine et dont certains éléments ont été publiés dansEPZA-Newsletter, vol. II, no 4, Manille.

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CHAPITRE II

EFFETS DES ENTREPRISES MULTINATIONALES SUR L'EMPLOI DANSLES ZONES FRANCHES D'EXPORTATION DES PAYS D'ASIE

1. La structure des investissements dans les zones franchesd'exportation

a) Appartenance des eritreprises établiesdans les zones franches d'exportation etorigine des investissenients étrangers

Après avoir lu le chapitre précédent, on ne s'étonneraguèrede constater que la plupart des entreprises établiesdans les zones franches d'exportation appartiennent entière-rnent a des etrangers ou qu'il s'agit d'entreprises en cc-production ("joint ventures") a propriêté majoritaire étran-gére. C'est une evidence qui ressort du tableau 2.1. Pour

1chacun des pays figurant dans ce tableau - mis a part 1' Indeon peut voir que les trois quarts des entreprises installéesdans les zones franches sont entièrement ou partiellementcontrOlées par des étrangers (a 100 pour cent dans laRépublique de Corée, a 95 pour cent en Malaisie, a 88 pour centa Sri Lanka et a 75 pour cent aux Philippines). Dans certainspays, on note une nette predominance des fines entièrementétrangères (en Republique de Corée et Malaisie) tandis que,dans d'autres, la majorité d'entre elles fonctionnent dansle cadre d'arrangements de coproduction entre entrepniseslocales et étrangeres (aux Philippines et a Sri Lanka). C'estaux Philippines et en Inde que l'on trouve un nombre assezsignificatif d'entreprises indigenes établies dans les zonesfranches d 'exportation.

Au cours des récentes années, on a constaté qu'une certainetendance se faisait jour en faveur de la creation d'entreprisesen coproduction dans les d'exportation. Celas'est vérifié surtout a Sri Lanka. En effet, depuis 1978,date de la creation d'une zone franche d'exportation dans cepays, pas moms de 79 pour cent des entreprises qui s'ytrouvaient étaient des établissements fonctionnant en co-production et 49 pour cent du capital-actions de l'ensembledes entreprises étai.entde provenance locale. A Masan (Republiquede Corée), le nombre des entreprises en estpassé de 21 pour cent en 1977 a 28 pour cent en 1979.

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étrangers dans les zones, elle offre une image assez hétérogéne.Cela est dO sans doute aux differences qui procèdent des si-tuations géographiques ou des anciennes relations coloniales

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ou encore des liens ethniques (ce dernier trait s'appliquantsurtout au cas particulier des capitaux chinois investisoutre-mer), etc. Aux Philippines, IC grcs des jnvestjssementsétrangers provient des Etats-Unis (30 pour cent). A Sri Lanka,par contre, c'est Hong-kong qui est le principal investisseurpour ce qui concerne le nonibre de firmes ávec un capital-actions ëtranger. En République de Corée, a Singapour eten Malaisie, les investissements êtrangers sont surtoutjaponai 5.

Dans quelques zones franches d'exportation, ii peut yavol r predominance de capi taux venant d' un pays parti cull er,niais, de façon génerale, les zones bénéficient de l'apportde capitaux originaires d'un large éventail de pays. La seuleexception est Masan, en République de Corée : dans cette zone,les investisseurs japonais ne contrölent pas moms de 90 pourcent des fines. La plupart des investissements proviennentdes pays industrialisés; mais, dans les derniêres annêes, ona Pu constater que les entrepreneurs des pays en développementcommencent a s'intéresser eux aussi aux zones franches d'ex-portation, particuliêrement en utilisant des arrangementsde coproduction. Ces entrepreneurs appartiennent généralementaux pays "nouvellement industrialisés" d'Asie,3â savoirHong-kong, la République- de Corée et Singapour

b) Repartition sectorielie des entreprisesdans les zones franches d'exportation

En 1979 et 1980, les queique 175 entreprises qui étaientétablies dans les zones franches d'exportation de la Malaisie,des Philippines et de Sri Lanka ne coniprenalent pas moms de38 branches d' activité fi gurant dans 1 a Classification inter-nationale type par industries des activités économiques (CIII)et tous les groupes d'activités économiques importants, sauf unétaient représentés dans lesdites zones. Néanmoins, lorsqu'onfait une ventilation de ces donnêes (tableau 2.2), on s'aper-colt que cette repartition est fort iriégaie.

Deux grands groupes économiques englobent, a eux seuls,80 pour cent du total de ces établissements. Ii s'agit, d'unepart, du groupe des textiles, de 1 'habillenient et du cuir(CITI 32) et, d'autre part, du groupe de la fabrication d'ou-vrages en métaux, de machines et de materiel (CIII 38) (clas-sês ci-après sous la denomination d'"industries d'êquipernent").En allant plus avant dans cette analyse, on s'aperçoit que

grou-pe-s a- savoi r ce-i-u-i de 1 '-h-a-bi lleme-n-t-(abstraction faite de l'industrie de la chaussure) et ce-lui de la fabrication de materiel et d'appareils de radio,de télévision et de télocornrnunications, engiobent, a eux seuls,plus de la moitlé de toutes les entreprises. Les secteurs dernoindre importance a prendre encore en consideration sont le

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Tableau 2.2. Repartition sectorielle des entreprises deszones franches d'exportation en Malaisie,aux Philippines et Sri Lanka

Groupe CIII Malaisie Philippines Sri Lanka Total(1979) (1980) (1981 )

11. Agriculture 1 1

31. Produits alimentaires,boissons, tabac 1 1 2 4

32. Industries du textile,de l'habillement et ducuir 11 27 22 60

33. Industrie du bois etfabrication d'ouvragesen bois 1 2 1 4

35. Fabrication de papier etd'articles en papier,imprimerie et edition 1 1

35. Produits en caoutchoucet en plastique 2 5 4 11

36. Produits non rnétalliqueset non minéraux 1 1

38. Fabrication d'ouvragesen métaux, de machineset de materiel 55 24 1 80

39. Autres industriesmanufacturières 4 6 1 11

63. Restaurants et hOtels 1 1

74 67 34 175

Source : Tire de l'annexe, tableau 4.

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filage, le tissage et le finissage des textiles; la bonneterie,cnnrt. Tl s'aait done

dede vêtements de toutes sortes

Sauf pour les industries du textile et de 1 'habillement,dont les méthodes technologiques sont assez peu sophistiquees,la plupart des activités industrielles dans les zones sebornent a un simple assemblage d'éléments importés. Cela estparticulièrement vrai pour les industries d'equipement et au-tres industries manufacturières (CITI 39). Il en résulte que,méme lorsqu'il s'agit des industries d'équipement, qul re-qui êrent en pri nci pe une haute technologi e, 1 a producti on dansles zones franches demande peu de qualifications et peu de Ca-pitaux. Cela explique qu'en Malaisie, par exemple, la fabri-cation d'appareils electriques industriels et d'appareilselectroniques qui constitue la principale production des zonesfranches dans la branche des industries d'équipement se placederriere 1 'industrie de la tannerie; elle présente les chiffresles plus bas de tous les secteurs I ndustriel s dans un calculcomparatif portant sur les actifs fixes par travailleur, a

savoir : M$ 6 900 par travailleur, alors que ce chiffre estde M$716 900 pour la totalité des secteurs industriels (en1979) . La predominance de ces secteurs industriels est éga-lement forte dans d'autres zones franches asiennes et proba-blement dans les zones franches d'exportation de toutes lesparties du ronde. A Masan (Republique de Corée), par exemple,Ia fabrication de matériels electrigues atteint 60 pour centdes exportations des zones franches

Enfin, 11 semble que certaines zones attirent les inves-tisseurs pour un type particulier de production. Ainsi, a

Sri Lanka, c'est la fabrication des vétements qui prévauttandis que les industries d'équipement y sont pratiquementinexistantes. Par contre, dans les zones de Masan (Republiquede Corée), de Batu Berendam, de Bayan et de Songei Way(en Malaisie), c'est exactement l'inverse . On peut expliquerces differences par la diversité des caractéristiques desinvestissements étrangers dans les zones franches d'exportation.

c) Caracteristiques des investissementsétrangers dans les zones franches

'exportation

Les données relatives àl'origina, a. la repartitionsectorielle, a la dimension des entreprises et a la strategiecommerciale permettent d'avoir une idée assez precise descaractéristiques diverses que présentent les investissementsdes entreprises multinationales dans les zones franchesd'exportation. L'une des formes les plus typiques de l'inves-tissement multinational est celle qui prévaut dans l'industrie

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des machines et appareils électroniques, en particulier dansla production des semi-conducteurs et des circuits intégrés.Au cours des quinze dernières années, les entreprises multi-nationales de ce secteur hautement technologique ont établiun vaste réseau de moyens de production a travers les zonesfranches d'exportation de tous les pays en développement dumonde, et particulierement dans le Sud-Est asiatique. Cesmoyens de production concentrés dans les zones franches serventpresque exciusivement a l'assemblage et au montage de composantsqui sont importés a partir du pays du siege de la maison mere.En Malaisie, on comptait, en 1979, 19 de ces entreprises,situées presque toutes en zone franche. La plupart d'entre ellesemployaient une main-d'oeuvre s'élevant a 1 000 personnesenviron et une entreprise en coproduction employait mêmeplus de 6 000 travailleurs. Presque toutes ces usines apparte-naient entièrement a des etrangers et le siege central de15 d'entre elles, sur les 19, se trouvait aux Etats-Unis.Dans les autres zones franches de la region, le nombre desusines américaines de semi-conducteurs dépassait de loincelui des usines d'autres origines. Ii faut y voir, sans doute,le résultat des strategies différentes respectivement adoptéespar les multinationales des Etats-Unis et leurs concurrents,notamment le principal d'entre eux, le Japon. Les entreprisesjaponaises de semi-conducteurs font beaucoup plus largementappel a l'automation que les américaines. De même estiment-ellesque les méthodes de contrOle de qualité utilisées au Japonne peuvent pas être efficacement appliquées dans les pays endéveloppement. C'est sans doute la raison pour laquelle lesfirmes japonaises sont passablement réticentes a construiredes usines d'envergure les zones franches d'exportationdes pays en développement

Contrairement aux firmes japonaises, les firmes américainesont de trés importants établissements dans les zones franchesdes pays en développement. Elles ont choisi de ne pas automa-tiser les operations de finissage de leur production et deremplacer cette automation par l'utilisation de la main-d'oeuvrepeu coüteuse de ces pays. Ii s'agit d'une pratique qui remonteaux années soixante et qui a été favorisée par une decisionde la "United States Tariff Commission" aux termes de laquelleles marchandises américaines exportées a l'étranger pour ysubir des transformations ne paient, à1leur retour, que destaxes douanières sur la valeur ajoutée . De toute evidence,cette reglementation a egalement favorisé l'établissement desentreprises multinationales aniéricaines dans les pays endéveloppement en mêrne ternps que par ces entreprisesd'une abondante main-d'oeuvre a bon marché . Les écarts entreles salaires payés dans le pays du siege et ceux qui sontd'usage dans les pays d'accueil ont sans aucun doute étéegalement l'une des principales raisons de l'installation dansces derniers pays des multinationales originaires de la GEE,

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de l'Australie et du Japon13. Cela a été particulièrementvrai pour les entrepri ses multi nati onales fabriquant desproduits électroniques tels que les montres a lescalculatrices et les jeux electroniques, les postes de radio,des instruments de precision, du materiel d'optique et dephotographie et celles qui s'occuperit de la taille de pierresprécieuses, etc. Les caractéristiques de ces entreprisesdifferent de celles des firmes américaines productrices desemi-conducteurs. En general, leurs usines sont moms impor-tantes et elles fonctionnent plus fréquemment sur la based'accords de coproduction avec des partenaires locaux.

Les politiques d'investissement appliquees par les EMdes pays en développement different quelque peu de celles despays industrialisés. Dans les trois pays ci-dessus considérés(Malaisie, Philippines et Sri Lanka), 37 de ces entreprisesétaient établies dans les zones franches d'exportation, dont7 en Malaisie, 14 aux Philippines et 16 a Sri Lanka; ellesreprésentaient respectivenient 3,5 pour cent, 21,7 pour centet 51,6 pour cent du total de dans les zones franches(chiffres approximatifs pour 1980) . L'essentiel (80 pour cent)des capitaux investis était fourni par un petit groupe depays "nouvellement industrialisés" d'Asie possédant un secteurindustrialisé assez développé. Ces investissements des EMdu tiers monde dans les zones franches d'exportation se fontsurtout dans 1 'industrie de 1 'habillement (68 pour cent).Les autres secteurs industriels ou les investissements ontegalement une certaine importance sont le textile, la chaussure,la fabrication des meubles et accessoires et la fabricationde machines, d'appareils et fournitures electriques. Presquetoutes les EM origmnaires de pays en développement utilisentdes technologies "intermédiaires" ou des technologies "avancées".Bon nombre d'entre elles fonctionnent sur la base d'accordsde coproduction ("joint ventures"). Une proportion de 14 pourcent seulement de ces entreprises du tiers monde sont contrö-lees entièrement par des êtrangers (a titre de comparaison,cette proportion est de 82 pour cent pour les entreprisesmultinationales américaines et de 52 pour cent pourentreprises originaires d'autres pays industrialises) . Ladimension moyenne des établissements appartenant aux multi-nationales du tiers monde est également assez modeste cesétablissements emploient en moyenne 488. travailleurs; parcomparaison, ce chiffre est de 1 920 pour les entreprisesd'origine arnéricaine et pour les EM originaires desautres pays industrialisés

En ce qui concerne 1 'intensité du capital, il n'existevraimen-t p-a-s----d-e ces troi-s-groupes d'investisseurs. Il n'y a pas non plus denotables pour ce qui est des motivations des intéressés

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Qu'elles solent originaires de pays industrialisés ou depays en développement, les EM qui investissent dans leszones franches des pays d'Asie sont a la recherche demoindres coQts de production. Généralement, elles cherchenten premier lieu a faire des economies sur les salaires; mais,dans le cas des investisseurs de Hong-kong, ii s'agit deplus en plus de réaliser des economies sur le coüt des terrains.Compte tenu de ce que le niveau des salaires payes dans lespays de siege des EM du tiers monde est déjà relativementbas, les economies éventuellement réalisables par les inves-tisseurs de ces pays nouvellement industrialisés sont évidemmentplus substantielles lorsque les investissements se font dansles pays les moms développes d'Asie. Il n'est donc pasétonnant de constater que les entreprises étrangères origi-naires des pays du tiers monde sont completement absentes deHong-kong et de la République de Corée mais que, par contre,elles se multiplient dans des pays tels que Sri Lanka,l'Indonésie ou le Bangladesh. En résumé, les differences desalaires - qu'elles soient importantes comme c'est le cas pourles investisseurs des pays industrialisés ou seulement substan-tielles s'il s'agit d'investisseurs de pays nouvellementindustrialisés - constituent, a n'en pas douter, 1 'une desraisons majeures de l'investissement etranger dans les zonesfranches d 'exportation.

Par ailleurs, 1 'industrie de 1 'habillement offre aux EMdes pays nouvellement industrialisés d'Asie un motif supple-mentaire de faire des investissements dans les pays les momsindustrialisés de la region :.elles ont, en effet, la possibi-lité de profiter des quotas non utilisés par ces dernierspays pour l'exportation de marchandises textiles vers les paysindustrialisés (question qui a été déjà largement traitéeau chapitre I) - sans compter les investissements qu'ellespeuvent faire dans les pays auxquels aucun quota n'est impose.A cet égard, on peut constater que les manufactures de véte-ments des pays nouvellement industrialisés ont fortementaccru leur capacité de production dans l'espoir d'augmenterleurs exportations dans ce domaine.

2. Effets directs des entreprises multinationalessur l'emploi dans les zones franches d'exportationen Asie

Le nombre des travailleurs employés dans les zonesfranches d'exportation des pays d'Asie est relativementmodeste par rapport au volume de la main-d'oeuvre et de1 'emploi dans ces pays. En 1980, le nombre des di-rects dans ces zones s'elevait a 500 000 environ . Leurrepartition entre les divers pays est indiquee au tableau 2.3.

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Tableau 2.3. L'emploi dans les zones franches d'exportationdes pays d'Asie

Pays Emploi (Année) Pourcentage de1 'emploi dans lesindustriesfacturières

ma)nu_a

Hong-kong 70000b) (1979) 8,0

Inde 3 100 (1980) 0,1

Indonésie 8 800 (1981) 02c)

Malaisie (1980) 23,4

République de Corée 121 5,1

Philippines 22 800 (1980) 3,2

Singapour 105 (1980) 35,7

Sri Lanka 14 700 (1981) 7,3

a) dans le secteur structure;

b) emploi dans les entreprises entièrement en mains étrangères;

c) base sur les données de 1 'emploi dans les industriesmanufacturières pour 1977;

d) Malaisie de 1 'Quest;

e) 31 200 dans deux zones franches (1979), plus 80 000 danssept "export industrial estates" (1975);

f) estimation de l'emploi dans les industries typiques deszones franches (industries a vocation exportatrice, firmesappartenant a des étrangers, dans le textile, l'habillernent,1 'électronique, etc).

Source : Données de 1 'emploi figurant a 1 'annexe, tableau 3.Pourcentage dans les industries manufacturières calculéa partir des chiffres de l'emploi figurant dans lestableaux 3 et 5 de 1 'Annuaire des statistiques duvail du BIT, 1982 (Genève).

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Deux pays, a savoir Singapour et la Republique de Corée,fournissaient a eux seuls 50 pour cent de ces emplois. Lesautres pays,oü le volume de l'emploi dans les zones franchesest relativement élevé, sont la Malaisie et

Pour ce qui est de 1 'ensemble de 1 'emploi dans lesindustries manufacturières du secteur structure, l'impactdes zones franches d'exportation vane d'un pays a un autre.A Singapour, un tiers des travailleurs du secteur structurede l'industrie manufacturière sont engages dans les activitéstypiques des zones franches. Un trés fort pourcentage (27 pourcent) de la main-d'oeuvre de Singapour est employe dansl'industrie manufacturière. Les zones franches d'exportationprocurent donc du travail a une partie substantielle de lapopulation active (approximativement 10 pour cent). Ii estrare de trouver un pourcentage aussi élevé dans d'autrespays de la region. Dans la péninsule malaise, 23 pour cent desemplois de l'industrie manufacturière se trouvent dans leszones franches alors que l'emploi dans l'ensemble de l'industriemanufacturière atteint 10 pour cent du total de la main-d'oeuvredu pays; les zones franches y occupent donc 2 pour cent detoute la population active. A Hong-kong et dans la Republiquede Corée (qui, comme Singapour, sont des pays hautement indus-trialisés et oü le secteur manufacturier comprend 46 et 23 pourcent respectivement de la main-d'oeuvre), l'emploi dans leszones franches d'exportation représente seulement moms de1 pour cent du total de 1 'emploi national dans le premier deces pays (Hong-kong) et environ 4 pour cent dans le second(Republique de Corée). Cela vient de ce que ces deux pays fontassez peu appel a l'investissement étranger direct pour leurindustrie manufacturiére d'exportation, contrairement aux autrespays de la region. Pour ce qui est de l'Inde, des Philippineset de. Sri Lanka, le pourcentage des eniplois offerts par lesmanufactures de leurs zones franches d'exportation se situeentre 0,1 et 7,6 pour cent. Ii ressort de ce qui precede quele volume de l'emploi dans les zones franches d'exportationreprésente, en fait, une faible partie de la main-d'oeuvrede ces pays. Et les données recueillies en 1980 prouvent que,tant en ternies absolus qu'en termes relatifs, la contributiondes entreprises des zones franches au développement de l'emploidemeure fort modeste dans la plupart des pays Parcontre, dans une perspective plus large, on peut dire quel'emploi dans les zones franches constitue un facteur dyna-misant pour plusieurs pays de la region en termes de contribu-tion a l'accroissement de nouvelles activités. Depuis leurétablissement dans la region, les zones franches d'exportationont compté pour 60 pour cent au moms dans 1 'expansionl'emploi dans l'industrie manufacturière de la Malaisie etde Singapour et pour 10 pour cent au moms a Hong-k.ong, auxPhilippines et en Republique de Corée.

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Cornpte tenu de 1 'origine et de la repartition sectorielledes entreprises des zones franches, ii apparait clairement que

plupart des ernplois y ont été cré.és grace a 1 'investissementdes niultinationales etrangères. Etant donné que, dans ces zones,on se trouve en presence d'une forte concentration d'industriesrelativement peu variées, les investissements faits par lesentreprises multinationales ont donné une grande impulsion al'emploi en ouvrant de nouvelles perspectives de travail dansdes secteurs tels que 1 'électronique, le textile et 1 'habille-ment. Selon une estimation faite par 1 'ONUDI, la moitié environdes travailleurs des zones franches d'exportation em-ployés dans la fabrication de machines électriques , un secteurou les multinationales ont une place prépondérante. En examinantla repartition sectorielle des entreprises (tableau 2.2), ons'aperçoit que les entreprises des secteurs des machinesélectriques et du textile/habillement comptent dans l'ensemblepour 2/3 au moms de 1 'emploi total dans les zones franches deMalaisie, des Philippines et de Sri Lanka, et qu'il en est a

peu pres de même pour ce qui concerne les autres pays d'Asie(tableau 2.4). Toutefois, on note que l'importance relative del'emploi dans ces déux secteurs économiques vane énormémentd'un pays a l'autre. Dans certains pays, les zones franchesd'exportation sont davantage spécialisées dans la productionde materiel électronique et offrent un nombre importantplois correspondants, tandis que, dans d'autres pays, c'est laproduction des textiles et des vétements qui occupe la premiereplace et offre le plus d'emplois. Dans les zones franches de laMalaisie, l'électronique procurait, en 1979, 75 pour cent desemplois des zones franches et l'habillement, 3 pour cent. ASri Lanka, tout au contraire, la proportion des emplois dansces deux secteurs était respectivernent de 2 pour cent et de90 pour cent. C'est également l'industrie du vêtement qui dominetant la production que l'emploi dans les zones franches d'ex-portation des autres pays d'Asie ou les sont peu élevés,tels que les Philippines et le Bangladesh

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Tableau 2.4. Repartition sectorielle des emplois dansquelques zones franches d'exportation en Asie

.Code CIII Secteur Malaisie(1979)

. . . a)Philippines(1980)

.Sri Lanka(1981)

311-312 Produits alimentaires,boissons et tabac 271 156 657

321 Industrie des textiles 7 953 272

322 Habillement 1 884 8 411 13 261

323-324 Industrie du cuir et de lachaussure 247 1 662

331-332 Industrie du bois et fabri-cation d'ouvrages en bois eten liege et fabrication denieubles 234 349 52

341 Fabrication de papier et d'ar-tides en papier 191

355 Industrie du caoutchouc 1 824 185

356 Fabrication d'ouvrages enmatière plastique 651

381-382 Fabrication d'ouvrages en nié-taux et de machines (a l'excep-tion des machines electroniques) 1 231

383 Fabrication de machines élec-triques (y compris les machineselectroniques) 51 582 2 814 291

384 Construction de materiel detransport 221 2 066

385 Fabrication de materiel medico-chirurgical, d'instruments deprecision et d'appareils de mesureet de contrôle; de materiel pho-tographique et d1instrunientsd'optique 2 549 74

390 Autresbjndustries manufactu-rières 988 3 588 235

Activités non industrielles 59

Totaux 69 221 20 203 14 740

(Voir notes et sources page suivante)

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Motes

a) Seulement la zone franche de Bataan.

b) Tels les jouets et articles de sport, etc.

Sources : Malaisie : calculé d'après des donriées, nonpubliées, fournies par la "Malaysian IndustrialDevelopment Authority" (MIDA).

Philippines : H.L. Ngo: Policies to attract export-oriented industries: The role of EPZs in thePhilippines, Freiburg, Institute for DevelopmentPolicy, 1982, p. 61.

Sri Lanka : D. Ramanayake: The Katunayake InvestmentPromotion Zone: A case study (Bangkok, ILO-ARTEP,1982), p. 46.

3. Effets indirects des entreprisesmultinationales sur l'emploi dansles zones franches d'exportation en Asie

Ii est certain que les investissements des entreprisesmultinationales dans les zones franches d'exportation ont, a

divers titres, des effets indirects sur l'emploi, encore qu'ilsoit pratiquement impossible d'évaluer cet impact en termesstatistiques précis, ainsi qu'on le fait pour les effetsdirects; la difficulté d'une telle evaluation vient de ce qu'onignore vraiment ce que serait la "situation inverse". End'autres termes, 11 est quasiment impossible de savoir queuesauraient pu être les possibilités d'emploi au cas oQ ces zones

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n'auraient pas existé. Compte teriu de cette importante restric-tion mentale, on peut néanmoins affirmer que les principauxeffets indirects des zones franches d'exportation - tout aumoms en théorie - sont les suivants : l'augmentation poten-tielle des revenus publics par suite de l'établissement desentreprises multinationales dans les zones franches, l'accrois-sement des disponibilités en devises étrangères, le transfertde qualifications et de technologies, la creation de relationsen amont et en aval avec les entreprises fonctionnant horsdes zones franches et 1 'impact sur les industries qui sont 22directement en concurrence avec celles qui y sont installées

D'autre part, dans la plupart des pays en développement,les effets multiplicateurs de la production des matérielsélectriques et électroniques ainsi que des textiles et de1 'habillement sont assez limités, que cettelieu a 1 'intérieur ou a 1 'extérieur des zones franches

En ce qui concerne les revenus publics, ii est cependantassez douteux que les zones franches d'exportation puissenty apporter des contributions substantielles a court terme oua moyen terme. Les fonds publics requis, au depart, pour lesinfrastructures des zones franches sont assez consi dérablesalors que les recettes percues par les autorités gestionnairesde ces zones sont souvent insuffisantes pour compenser lesdépenses encourues. Le dolt alors intervenirafin de combler le deficit . Cependant, Il ne faut pas oublierque les frais d'investissement ainsi que les coQts de fonction-nement relatifs aux zones franches d'exportation ne sont pasplus élevés que ceux exigés par les autres sites industriels.Ii faut se rappeler également que la concentration d'uneinfrastructure sophistiquée a l'intérieur d'un espace geo-graphique aussi restreint que celul d'une zone franched'exportation ne peut que presenter des avantages du pointde vue du coüt des installations, en cornparaison des dépenses

a faire pour des usines dispersees a traverstout le pays

Ii faut cependant remarquer que, s'agissant des zonesfranches, 11 existe actuellement une sorte de surenchère entreles différents sites, surenchére qui tend a amenuiser leschances de récupération des frais d'investissement engagespar les gouvernements. En effet, étant donné le nombre croissantdes sites de zones franches d'exportation, les autoritésresponsables de ces zones ont une tendance croissante a offrirde plus en plus d'avantages fiscaux aux entreprises afind'attirer de et de prévenir undemCnagementéventuel de leur part . Par exemple, les longues "trévesfiscales" qui, au debut, n'étaient pas nécessaires pourattirer les investissements étrangers sont devenues pratiquement

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indispensables et constituent maintenant un élêment essentieldes stimulants qu'il convient d'offrir aux investisseurséventuels dans les zones franches d'exportation. A Singapour,par exemple, il a paru opportun de porter de 5 a 10 ans la duréede la "trêve fiscale" accordêe aux entreprises qui sont lespremieres a utiliser un site de zone franche d'exportation et,dans le même temps, le montant de l'investissement minimumdemandé a une firme était réduit a 1 million de dollars environ,dans le but de maintenir la compétitivité du pays dans la luttepour la conquête des investissements étrangers. D'autres paysde la region asienne, et notamment les Philippines, ont créérécemment de nouveaux stimulants fiscaux afin d'accroitrel'attrait de leurs zones. Le gouvernement de la Malaisieêtudie actuellement la question de l'expiration des trévesfiscales. Ii est probable qu'il sera porte a reviser laconception originale laquelle ces exonérations fiscalesont une durêe limitêe . Ii est evident qu'un accord surl'harmonisation des trêves fiscales dans les zones franchesd'exportation serait le bienvenu dans l'intérêt commun, a

long terme, des pays d'Asie.

Outre ce probleme, les gouvernements sont aussi menacesd'être prives de certaines recettes perçues sous forme detaxes. La plupart des importations et exportations de marchan-dises dans les zones franches constituent en fait des ventesintra-entreprises; ce genre de commerce favorise particulière.mentla manipulation des prix. Des inquiétudes se font egalementjour au sujet de la possibilité pour certaines entreprisesindustrielles independantes d'aller s'installer dans d'autreszones, a 1 'expiration de la trêve fiscale qui leur a étéconsentie. On manque encore d'informations permettant d'affirmerqu'il s'agit là d'un phénoméne important. Pourtant, en recueillantcertains renseignements sur la fermeture d'entreprises dansquatre zones franches de la region, on a Pu se rendre compteque ces demenagements ont bel et bien eu lieu. A Bataan, parexemple, au cours de l'année 1982, une vingtaine des 68 firmesqui avaient des activités dans cette zone y ont cessé leursoperations. Malheureusement, il est impossible de savoir 51 l'uneou 1 'autre des entreprises en question a été s'installer dansd'autres zones. Néanmoins, les recherches actuelles permottentd'affirmer que l'augnientation des coüts de production et'expiration des "trêves fi scales1' consti tuent les motifs les

plus frequents de cessation des d'entreprisesles zones franches d'exportation . Ii apparait égalementqu'en leur octroyant des avaritages fiscauxon .n'incite guéreles entreprises des zones a nouer des relations en amont avec1±économie_du. pays iiOte (cette questiqn sera trai teeun peu plus loin). En outre, 11 apparait qu'il n'est vraimentpas nécessaire d'accorder de grands avantages fiscaux pourfavoriser la creation de zones franches lorsqu'il existe d'autres

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stimulants de valeur comparable (par exemple les quotas nonutilisés pour l'exportation de textiles vers les pays indus-trial i sés)

Pour ce qul est de Ia contribution des zones franchesd'exportation a la balance des paiements du pays hôte, iine fait pas de doute que ces dernières concourent a créerun flux substantiel de devises étrangères, bien qu'en l'occur-rence leur contribution nette a cette balance des paiementssoit moms importante que la contribution brute qui apparaithabituellement dans l'augmentation de la valeur brute desexportations. Ainsi qu'on l'a déjà souligné, les entreprisesdes zones franches importent une grande quantité de biensintermédiaires et de produits semi-finis et les recettes nettesperçues sur leurs exportations subissent encore une reductionsupplémentaire du fait du rapatriement des profits et descapitaux. A l'heure actuelle, les bénéfices et les palementsafférentsaux intéréts peuvent représenter une part substantiellede la valeur ajoutée par les firmes des zones franches,et cettedernière se situe déjà a un niveau peu élevé. Une enquête de1'ARTEP portant sur cinq manufactures de vétements ayant desactivités dans la zone franche d'exportationde Sri Lanka amontré qu'en 1981, le 51 pour cent de la valeur ajoutée totale(valeur nette aux prix du marché de la production) étaitimputable aux operations relatives au service du capital(intéréts) et aux profits. La part de30travail comprise dans lavaleur ajoutée était de 44 pour cent . L'importance relativedu flux de ressources potentielles venant du pays hôte estillustrée par le cas de Sri Lanka oü, pour 1 'industrie de1 'habillement, le coefficient de la valeur ajoutée est de 0,28seulement alors que la composante etrangere en fonds et prêtsreprésentait, par contre, 68 pour cent environ (la productionde vétements représente 84 du total de la productiondes zones franches de Sri Lanka ). En outre, en Malaisie, uneétude faite sur deux entrepri ses typiques des zones franchesd'exportation, a savoir une entreprise de production électro-nique et une entreprise d'habillement, indiquait que les béné-fices sur le capital investi paraissent trés élevés endes profits réalisés par le gouvernement et les travailleurs

L'activité des zones franches d'exportation est, entrès grande partie, basée sur les importations (pour ce quiconcerne les éléments de la production, de même que pour lescapitaux d'équipement, etc); cette evidence est fort bienillustrée dans le tableau 2.5 qui montre les differences entreles importations et les exportations des entreprises de zonesfranches, en Malaisie, aux Philippines et a Sri Lanka. Cetableau n'indique pas les sorties de fonds relatives auxintéréts et profits. D'autre part, ii inclut les importationsde capitaux d'équipement et de construction, dont la valeur

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est généralement assez élevée étant donné que, dans toutesles zones, beaucoup d'entreprises en sont encore a leur pre-mier stade d'installation et de production.

Les entrées croissantes de biens d'équipement expliquentegalement le fait qu'il y ait, depuis 1979, une diminutionassez substantielle des recettes en devises étrangères prove-nant des zones franches des Philippines (qui, autrement,présenteraient dans le tableau un taux d'exportation relati-vement élevé). Au cours de cette année 1979, ce pays a ouvertdeux nouvel 1 es zones aux i nvesti sseurs étrangers, et C' est1 'arrivée de ces derniers qui a donné lieu a cette augmentationdes importations de biens d'equipement. A Sri Lanka et enMalaisie, la balance commerciale positive est restée égalementa un niveau peu élevé depuis 1 'ouverture des zones dans cespays. Cependant, les informations que l'on possède au sujetd'autres zones font supposer que les recettes en devisesétrangères s'accroItront rapidement des que les taux d'occu-pation des zones se seront stabilisés. Cela est particulièrementvrai pour les zones des pays nouvellement industrialisés oüles achats locaux de matières premieres, de composants etde pièces détachées sont plus importants que dans les paysmoms industrialisés d'Asie. C'est ce qui ressort des donnéesque 1 'on possede pour la zone franche de Masan en Républiquede Corée. Dans cette zone, la balance commerciale concernantles operations des entreprises qui y sont installées est de1 'ordre de 40 a 45 pour cent de la valeur de 1 'ensemble desexportations. On volt donc que les importations relatives auxequipements d'infrastructure ont été moms importantes dansles zones franches des pays nouvellement industrialisés d'AsieEn résumé, il ne fait pas de doute que les zones franchesd'exportation peuvent apporter une contribution positive a labalance des paiements dun pays höte. Cette contribution est,cependant, plus modeste que celle qui ressort des chiffresrelatifs aux exportations brutes et, durant les premieresannées d'installation d'une zone, elle peut même ètre negative(comme on peut le constater dans le tableau 2.5).

L'ampleur de leurs importations peut egalement expliquerle fait que les zones franches ont généralement peu d'impactsur la creation indirecte d'emplois du fait des relations enaval et en amont de leurs entreprises avec l'économie du payshöte. Les relations en aval sont évidemment entravées du faitque les zones sont essentiellement orientées versl'exploitation . D'autre part, les relations en amont ontpu ètre développées, a une échelle limitée, dans un certainnombre de cas, notamment dans les pays nouvellement industria-uses précédemment mentionnés.

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Ii ressort d'une enquête de 1'ARTEP, qui a porte sur33 entrepri ses des zones franches de I a Mal ai sic at desPhilippines, qu'en 1979, 70 pour cent de ces entreprisesavaient acheté moms d'un tiers de premieres et decomposants divers sur le marché local . Sur ces 33 entre-prises, quatre seulement avaient acheté plus de 50 pour centdes produits dont elles avaient besoi n sur le marché local.Une autre enquête, faite en 1978 dans la zone franche de Penang(Malaisie), a montré que les entreprises de cette zone avaientimporté de 1 'étranger 87 pour cent des matières premieres dontelles avaient besoiri; 9,6 pour cent de leurs importationsprovenaient des autres entreprises de la zone franche, tandisqu'elles avaient fait appel a 1 'économie locale pour 3,2 pourcent seulenient de leurs besoins. Pour l'électronique parti-culièrement, la part des de l'industrie localeétait presque négligeable . Enfin, on a constaté qu' aSri Lanka les fournitures des manufacVures locales d'habille-ment étaient également insignifiantes et qu'elles limitaienta quelques services concernant surtout l'emballage

Tout cela confirme a priori l'opinion selon laquelle lesrelations des zones franches d'exportation avec l'économiedu pays höte sont assez de par la nature même dela production dans ces zones . Les secteurs de 1 'économielocale qui peuvent vraiment profiter des zones franches et entirer occasionnellement de substantiels bénéfices sont lesprestataires de services banques, entreprises de transport,de fourniture d'électricité, de reparations, etc. De facongénérale, les entreprises des zones franches semblent dé-penser davantage d'argent pour ces services que pour leursachats de matières premieres sur le marché local. Pourtant,certaines recherches indiquent qu'a long terme les relationsen amont des parties intéressées ont des chances de s'accroitreconsidérablement. Une étude de caractére empirique montre quec'est notamment le cas pour la zone de Masan (Republique deCorée), ou les fournitures de matières premieres du marchélocal aux entreprises de cette zone sont passées de 30 pourcen.t de leurs importations, en 1973, a 49 pour cent,en 1980 . A la suite de ce résultat, on a constatéMasan, la vente de matières premieres aux zones franchesd'exportation est devenue la plus irnportante source de devisesétrangères et qu'elle dépasse mème en valeur les salaires etrémunérations diverses payes au personnel local.

Par contre, ii en va autrement pour ce qui est des entre-prises des zones franches de la Malaisie et des Philippines,aux termes d' eriquêtefai tepar Laditea porte, 11 est vrai, sur un petit nombre d'entreprises (enfait neuf firmes seulement ont pu fournir des informationscouvrant plus de trois années consécutives). Méme si les

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résultats de cette enquête ne sont pas probants pour l'ensembledes industries des deux pays en question, ii convient de noterque plus de la moitié des entreprises concernées ont enregis-tré une diminution de la moyenne des achats locaux par rapportaux importations de matières premieres. Si Uon en croit lesinformations recueillies au cours d'interviews personnelTesreal i sees en 1982, par 1 'auteur du present document de travai 1cela s'expliquerait par le fait que les entrepri ses des zonesfranches ne sont pas satisfaites de la qualité des fournitures•du marché local. Ii semble que dans les pays nouvellement in-dustrialisés, tels que la République de Corée et Singapour,une situation de ce genre aurait beaucoup moms de chances dese produire,et c'est sans doute pourquoi la contribution rela-tive du marché local aux fournitures des zones franches estplus élevée dans lesdits pays qu'en Malaisie ou aux Philippines.Même daris les industries de l'électronique, les pays nouvellementindustrialisés d'Asie sont apparemment parvenus a établir deséchanges importants avec les entreprises multinationalesetrangères installées dans leurs zones franches,pour ce qui concerne la fourniture de composants simples

L'enquéte de 1 'ARTEP dont ii est question ci-dessus aegaleme.nt révélé que les entreprises en ("joint-

beaucoup plus portées a acheter des matiérespremieres locales que celles qui appartiennent entièrement ades étrangers. Des qui ont été faites a ce sujet enRépublique de Corée et en Inde ont permis de constater lemême phénomène. D'autre part, les entreprises appartenantentiérement a des étrangers importent davantage de l'extérieurpour les raisons suivantes : le fait que les marchandisesimportées leur conviennent mieux surtout lorsqu'elles pro-viennent de leurs filiales; le besoin apparent de preserverle secret de certains procédes de fabrication; la possibilitéde transfert des coüts en cas de contrOle total sur les inputset outputs (lorsque cela est profitable).

Etant donné la nature des zones franches d'exportationet la simplicité des tâches qui sont confiées a leurs tra-vailleurs, on estime que les transferts de qualifications etde technologies auxquels elles pourraient donner lieu sontassez limités. Théoriquernent pourtant, les qualifications quipourraient être acquises par l'intermédiaire des employeursétrangers des zones franches sont assez importantes; ellesrelèvent de divers domaines tels que le management industriel,la connaissance de technologies, le marketing, le développementde la conception et de la production industrielles, etc. Mais,en pratique, la formation technique que l'on est susceptibled'acquérir dans les entreprises multinationales des zones franchesest forcément limitée. La possibilité des transferts dequalifications est particulierement gênee par la fragmentation

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du processus de production qui est caractéristique des entre-prises des zones franches et qui implique, surtout dans le casdes firmes multinationales des pays industrialisés, qu'on n'yfasse que des operations d'assemblage tandis que les travauxplus complexes des autres phases de la production ont lieuau siege national de l'entreprise. La plupart des travailleursdes zones franches exécutent donc de simples travaux routiniersqu'ils apprennent en quelques semaines. La contribution peut-être la plus positive quapportent les zones d'industrialisationdu pays hOte est que les ouvriers qu'elles embauchent apprennenta travailler en groupe dans un contexte industriel moderne.Beaucoup d'entre eux en effet (par exernple la catégorie desjeunes travailleurs) n'ont eu auparavant aucune experience dutravail iridustriel. Par ailleurs, les transferts de technologiedes entreprises multinationales vers les economies domestiquesen dehors des zones franches paraissent egalernent limités dans1 'ensemble, étant donné le peu de relations en amont de cesentreprises avec les fournisseurs des pays hötes, dans la majo-rite des cas connus.

Enfin, ii est intéressant de savoir de quelle manière lesEM des zones franches d'exportation peuvent influencer - dansle sens positif ou riégatif - I 'emploi dans les entreprises dupays hôte avec lesquelles elles se trouvent directement enconcurrence. Dans le secteur de l'électronique, on peut êtresür que les EM implantées dans les zones franches n'ont pascause de pertes d'eruplois significatives chez les compétiteursdes pays hOtes. A la vérité, les entreprises domestiques del'industrie electronique, pour autant qu'elles existent, nesont certainement pas en mesure de se substituer sérieusementaux entreprises multinationales pour ce qui est des exportations.En règle generale, ces entreprises locales ne possèdent pasles énormes capacités de recherche et de developpement qui sontnécessaires pour faire face aux changements technologiquesconstants de ce secteur. En fait, les rares industries êlec-troniques locales qui ont vu le jour dans la region doiventleur existence a la presence des EM, car elles ont été crééesprécisément pour fournir certains équipements simples aux entre-prises multinationales voisines. Dans ce cas, on peut dire queles EM des zones franches ont contribué davantage a créer despostes d'emploi plutöt qu'à attirer vers elles une partie desemplois de l'économie du pays d'accueil.

Dans le secteur des textiles et de l'habillement, lasituation est toute différente. L'intégration verticale etl'accés a la technologie ne sont pas aussi compliques dans cesecteur que dans celui de l'électronique; en consequence, les

faire une concurrence efficace aux EM installées dans les zonesfranches. Etant donné que les quotas imposes par les grands

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-pays industrialisés importateurs de textiles deviennent deplus en plus contraignants pour les industries de ce secteurdans le tiers monde, ii n'est pas impossible que certainesentreprises multinationales se soient organisées afin deconquérir certaines parties des marches qui autrement seraientrevenues aux manufactures domestiques fonctionnant en dehorsdes zones franches. C'est ce qui s'est probablernent passéãSri Lanka. Au moment oü 1 'on a créé la zone de Katunayake dansce pays, l'indtjstrie nationale de l'habillenient venait deconnaitre une période faste de développement des exportations,du rendement et de I 'emploi . Lorsque les quotas ont été imposesaux exportations vers les pays de la CEE, le marché américainrestait encore ouvert. Les autorités de la zone franche d'expor-tation ont alors perniis a nombre d'entreprises de s'y établira condition qu'elles liniitent leurs exportations au marchéaméricain et aux autres marches libres. Suite a cette démarcheii y a eu un bond en avant de la production des textiles etune augmentation spectaculaire des exportations vers lesEtats-Unis. Les reactions des autorités de ce pays ne se sontpas fait attendre : des le mois de mai 1980, elles imposaientegalement des quotas aux importations de textiles de Sri Lanka.La sous-utilisation des capacités de production du pays devenaitalors inevitable, tant a l'intérieur qu'a l'extérieur de lazone franche. Actuellement, on peut dire que les quantités detextiles exportées par les firmes de la zone franche dans lecadre des quotas imposes par les Etats-Unis pourraient bienètre fournies par la seule production des entreprises domes-tiques installées hors de la zone (sous reserve d'une compe-titivité suffisante de ces entreprises locales).

A ce sujet, on peut cependant fair'e certaines remarquessur la difference qu'il peut y avoir, pour ce qui concerne lavaleur ajoutée, entre les firmes des zones franches et lesfirmes domestiques. Les quotas imposes a un pays donné parles pays importateurs sont fixes quantitativement (en milliersde pièces ou unites de tonnes métriques) et ils ne tiennentpas compte de la valeur des produits importés. Ii serait doncde l'intérêt des pays exportateurs d'accorder le bénéfice deleurs quotas aux firmes qui ont les meilleures performancespour ce qui concerne la valeur ajoutée par unite exportée.Au cours d'interviews que l'auteur de la présente étude aeues avec des responsables industriels dans les zones franchesd'exportation, il a pu se rendre compte qu'à ce point de vueles entreprises multinationales sont géneralement mieux placèeset que leurs performances semblent meilleures que celles desflrmes doniestiques du pays höte.

Un dernier facteur a signaler est l'amélioration de l'emploidans les pays d'accueil par 1 'effet multiplicateur resultantde l'accroissement des revenus de la main-d'oeuvre employee

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dans les zones franches d'exportation. En supposant que cesrevenussontdépenséssurlemarchêlocal, l'économienationale,

u eiiipiu i, prui I tv iutiiIiiteii'. Ia QLLIde marchandises de la part des travailleurs des zones franches.(L'achat par les intéressés de marchandises importées auraitcertainement des effets plus complexes et fort probablementnégatifs, étant donné les conditions qui prevalent actuellementdans les pays asiens.) Cependant, la pression constante de lademande des travailleurs des zones concernant certains servicesdomestiques dans les secteurs du logement et du transport,par exemple, peut fort bien entrainer des pénuries sur le planlocal et favoriser par là une certaine inflation. Ainsi, dansle voisinage des zones franches d'exportation, oü les travail-leurs qu'elles emploient sont concentrés dans un espace géo-graphique restreint, les effets multiplicateurs du pouvoird'achat et des possibilités de dépenses des intéressés sontévidemment susceptibles de créer des situations inflationnisteslocales.

Même s'il n'a pas été possible de donner, dans ce chapitre,une estimation quantitative des effets indirects sur l'emploides entreprises multinationales dans les zones franches d1ex-portation des pays d'Asie, on peut néanmoins affirmer, enconclusion, que ces effets sont assez limités dans l'ensemble;on les trouve principalement dans l'impact provoqué par lesgains de devises étrangères dans les zones franches, dansl'augmentation des revenus salariaux des travailleurs des zonesfranches et - spécialement pour ce qui concerne les zonesinstallées dans les pays nouvellement industrialisés d'Asie -dans la creation de relations en amont entre les zones franchesd'exportation et les fournisseurs locaux des pays d'accueil.

Notes

1, Les zones franches d'exportation de lInde, figurantdans le tableau 2.1, se sont peu développées (apres 15 annéesd'existence, la zone de Kandle n'employait que 1 300 personnes,et la zone de Santa Cruz 1 000 seulement au bout desix années d'existence).

2 Buyng Gil Van : document sur les zones franches d'expor-tation de la Corée du Sud préparé pour un symposium organisé par1 'APO (Colombo, aoüt 1980), p. 7. En ce qui concerne Singapour,____i1)i' exi d' iliTormati a

données du Département des statistiques de Singapour ne font pasde distinction entre les firmes a vocation exportatrice et celles

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qui produisent pour le marché local. En 1969, les entreprisesen coproduction environ69 pour cent de l'ensemble des manufactures a capitaux etrangers,rnais, en 1976-1978, ce chiffre était tombé a 65 pour cent. Parcontre, les exportations desdites entreprises sont passéesde 39,7 pour cent en 1969 a 47,7 pour cent en 1976-1978. Voirace sujet Pang Eng Fong : Foreign direct investment in Singapore(OECD Development Centre).

Ces informations ont été communiquées a i 'auteur parles autorités compétentes des zones au cours des missions qu'ila faites pour 1 'ARTEP (Equipe regionale asienne pour la promotionde l'emploi).

Voir annexe, tableau 4.

Industries metallurgiquesde base.

6 Voir annexe, tableau 4.

Concerne les 2 117 compagnies industrielles approuveespar Ia MIDA (Malaysian Industrial Development Authority).

8 Van., op. cit.

Documentation de 1 'ARTEP.

10 H.F. Samuelson : Transnational corporations in the exportprocessing zones of developing countries (New York, UNCTC, 1982),p. 16. Cette étude indique, d'autre part, que les entreprisesniultinationales japonaises se sont aussi établies rapidementdans les pays industrialisés, tels que les Etats-Unis, l'Irlande,1 'Ecosse et la République fédérale d'Allemagne. A 1 'instar deleurs concurrentes, leur objectif est de contourner les barriéresd'importation et de faciliter les contacts avec les utilisateursde produits finis.

11 Il s'agit des dispositions tarifaires n0 806.30 etn 807.00 adoptées toutes deux en 1963. Voir, a ce sujet,J.M. Finger : "Tariff provisions for off-shore assembly andexports of developing countries", The Economic Journal (Cambridge,Cambridge University Press, juin 1975), p. 365.

12 En 1979, quelques-unes des plus grosses firmes amen-caines de semi-conducteurs avaient installé en Asie du Sud-Estcinq ou six usines d'assemblage.

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13 Bien que les comparaisons basées sur les statistiquesdisponibles (par exemple celies dé I'Annuaire des statistiquesdu travail du BIT) pour les industries concernéesdonner matière a contestation, étant donné que lesdites sta-tistiques ne tiennent pas compte du pouvoir d'achat ou desdifferences de productivité, etc. et qu'elles ignorent égale-ment les conditions du marché du travail dans les pays con-cernés, ii est certain que ces écarts de salaires, même lorsqu'ilssont correctement mesurés, demeurent énornies (par exemple, auxEtats-Unis, le salaire horaire peut ètre huit a dix fois plusélevé que celui de certains pays en développement d'Asie).

14 Ces informations ont été communiquées a l'auteur parles autorités compétentes des zones au cours d'une missionfaite pour 1 'ARTEP (Equipe régionale asienne pour la promotionde l'emploi).

15 Chiffres pour l'ensemble des zones de Sri Lanka, desPhilippines et de Malaisie.

16 Chiffres pour 1 'ensemble des zones de Ma] aisle et deSri Lanka.

17 Tel que cela ressort des interviews que l'auteur aréalisées pour cette étude.

18 A partir des données de l'emploi figurant au tableau 2.3,on peut atteindre le chiffre de 499 400; mais comme ces donnéesne sont pas trés récentes, le chiffre total des emploisdépasse probablement le demi-million.

19 Une étude de 1 'ARTEP indique que les entreprises deszones franches d'exportation de la Malaisie ont créé directe-ment plus de 80 000 emplois. NI. Datta-Chaudhuri : The role offree trade zones in the creation of employment and industrialgrowth in Malaysia (Bangkok, ILO-ARTEP, mai 1982, p. 33).

20UNIDO : Export processing zones in developing countries

(Vienne, 1980), p.8.

21 Documentation de 1 'ARTEP.

On peiit une tntéressante di scussi orrsur le-s-—- -

concepts et les résultats concernant les effets indirects desEM sur 1 'emploi dans 1 'étude de S. Lall : The indirectment effects of MNEs in developing countries, Programme des

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entreprises multinationales, Document de travail no 3 (Genève,BIT,1979), p. 61. L'auteur regroupe ces effets indirects surUemploi sous les titres suivants

- les effets indirects sur 1 'emploi resultant de 1 'impactmacro-économique net des investissements;

- les effets indirects horizontaux sur 1 'emploi ; et

- les effets indirects verticaux sur 1 'emploi

23 Cela est démontré pour la République de Corée et pourla Malaisie dans le rapport de J. Stern : The employment impactand industrial investment : A preliminary report (Washington,Banque mondiale, Document de travail n 255, 1977), pp. 65-66.

24 Ainsi, a Bataan (Philippines), la zone a enregistre despertes chaque année (sauf une) depuis le debut de ses activitésen 1974. J.S. Castro : The Bataan export processing zone(Bangkok, ILO-ARTEP, sept. 1982). Par contre, a Singapour, lesrevenus ont été plus que suffisants pour couvrir les dépensesde fonctionnement. Chia Sio.w Yue : Export processing andindustrialization : The case of Singapore (Bangkok, 1L0-ARTEP,oct. 1982), p. 17.

25UNIDO : Export processing zones in developing countries,

op. cit.,p. 15.26 F. Fröbel et autres auteurs : The new international

division of labour (Cambridge, Cambridge University Press, 1980),pp. 389-390.

27 Datta-Chaudhuri, op. cit., p. 35.

28 Quelques cas isolés de démenagement ont été signalés;voir Samuelson, op.cit., p. 25,et Fröbel et al., op. cit., p. 387.

29 D'après des recherches de l'ARTEP.

30 Les données de base de ces calculs proviennent de lapublication suivante : D. Rarnanayake : The Katunayake InvestmentPromotion Zone: A case Study (Bangkok, ILO-ARTEP, sept. 1982).

31 Ibid.

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32 Datta-Chaudhuri, op. cit., pp. 30-32.

Donnêes provenant des sources mentionnées au tableau 2.5et de la de 1'ARTEP.

Les ventes sur le marché local, bien que tolérées a unefaible échelle par certaines autorités des zones franches d'ex-portation, demeurent exceptionnelles, en regle genérale. Dansla zone de Penang (Malaisie), par exemple, les ventes localesont atteint seulement 1,7 pour cent de l'ensemble des ventesenregistrées par l'économie domestique. Les echanges comrnerciauxentre les firmes a l'intérieur de la zone ont été bien plusimportants : ils ont atteint 7,3 pour cent du total des ventesnationales en 1978. Voir Datta-Chaudhuri, op. cit,, p.]6.

35 , . . . -A 1 exclusion de 1 electricite et du combustible.

36 Datta-Chaudhuri, op. cit.,pp. 16 et 40.

Ramanayake, op. cit., p. 35.

38 A Sri Lanka, les effets indirects sur 1 'emploi dérivésdes relations en aval et en amont peuvent être évalués a 7 pourcent environ de 1 'emploi créé a 1 'intérieur des zones. Onobtient ce chiffre en divisant la valeur des inputs de marchandises.locales et des services locaux par la valeur de 1 'output partravailleur dans le secteur industriel structure. Aux Philippineset en Malaisie, les pourcentages equivalents ne sont sans doutepas beaucoup plus élevés.

J.C. Kim : The Case of Korea, document préparé pour lareunion d'évaluation sur les "politiques ayant pour but d'attirerles industries a vocation exportatrice role des zones franches"(Paris, OCDE, Centre pour le développement, juin 1981), p. 50.

40 La]], op. cit., p. 50.

41 T.G. Parry : The role of transnational corporations in thedeveloping countries (Bangkok, ESCAP-CTC, 1980).

42 K. Subrahrnanian and M. Pillai : "Multinational firms- -- - and export processing zones", Ecoftpffiic and Political Week

vol. 12, no 34, aoüt 1978, p. 1476.

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CHAPITRE III

CARACTERISTIQUES DE L'EMPLOIDANS LES ZONES FR/\NCHES D'EXPORTATION

DES PAYS D'ASIE

Ainsi qu'on a pu le constater a la lecture du chapitreprécédent, les effets des activités des EM dans les zonesfranches d'exportation des pays d'Asie ont été positifs.Bien que les effets indirects apparaissent comme étant assezlimités et bien que l'on puisse déplorer que certains investis-sements soient éventuellement détournés vers Tes zones franchesd'exportation au lieu d'être faitsdans le pays même, on peutdire que cela ne suffit pas pour annuler l'impact positif,notamment les effets directs sur l'emploi, resultant de lacreation des zones franches et des activités des entreprisesmultinationales dans ces zones. A la vérité, les etudes faitesa ce sujet a reconnaitre que les zones franchesd'exportation et les EM qui y opèrent constituent indubitablementdes sources d'emploi. Par contre, les opinions divergent quant a1 'opportunité de la creation de certains de ces emplois dupoint de vue social. A ce sujet, on a entendu dire que lespersonnes employees dans les zon?s franches y travaillaientdans des conditions défavorables pour ce qui est des salaires,de la durée et de 1 'intensité du travail, de la sécurité de1 'emploi et des conditions de sécurité et de sante profession-nelles, etc. D'aucuns ont fait état de la vulnérabilité duprincipal élément de la main-d'oeuvre des zones franchesd'exportation (les jeunes femmes non qualifiees), de la formationlimitêe, de 1 'insuffisance des possibilités de carriêre et decertaines restrictions aux relations professionnelleset aux activités syndicales . On ne possêde pas suffisammentde preuves pour étayer tous ces problèmes, mais plusieursd'entre eux sont passes en revue dans la section ci-aprés oül'on s'est efforcé de rendre cornpte des informations recueilliesa ce sujet par le truchement d'études et d'enquêtes menéesprincipalement par 1 'ARTEP.

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1. Caracteristiques des travailleursemployêsd

les plus saillantes des travailleursemployês dans les zones franches d'exportation ont trait a lastructure des sexes, de l'âge, du statut matrimonial, de laformation antérieure et de l'expérience professionnelle. En cequi concerne le sexe, il est patent que les femnies sont ennette majorité dans ces zones. Au debut de 1980, la proportiondes travailleuses dans les zones franches d'exportation despays asiens3en développement était de 74 cent auxPhilippines et de 88 pour cent Sri Lanka . EnRépublique de Corée, les femmes comgtaient pour 75 pour cent dutotal de la main-d'oeuvre6des zones et a Bayan Lepas (Malaisie)pour 85 pour cent environ

Ii ne faut pas s'étonner de cette predominance de lamain-d'oeuvre feminine. Elle est tout a fait normale,, étantdonné le type de production particuliëre concentrée dans leszones franches d'exportation. Ainsi qu'on l'a mentionné aupa-ravant, la majeure partie de cette production est représentéepar la fabrication de textiles et de vétements et par l'assem-blage de composants electroniques. Ces industries a hauteintensité de travail ont toujours fonctionné avec une abondantemain-d'oeuvre feminine, tant les pays industrialisés quedans les pays en développement , que ce soit a

1 'intèrieur ou a 1 'extérieur des zones franches

On trouve une proportion beaucoup moms importante defemmes en dehors des industries de l'habillernent et de1 'êlectronique. A Sri Lanka (il s'agit d'un exemple extreme),elles ne représentent que 6 pour cent de la main-d'oeuvredans l'industrie du caoutchouc. On ne s'étonnera pas qu'enRépublique de Corée, oQ la production dans les zones franchesa été diversifiée et répartie sur de nombreux secteurs autresque l'habillement et l'electronique, la proportion des femmesqui était de 90 pour cent en 1977 soit descendue a 75 pour centen 1979.

Une autre caractéristique majeure de l'emploi dans leszones franches d'exportation est le trés jeune age destravailleurs.Selon une enquête par sondage, réalisée par1 'ARTEP dans la zone de Bataan aux Philippines, plus de pourcent des travailleurs de cette zone étaient âgés de 29 ans

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Une enquête similaire menée a Sri Lanka a indique que, dansla zone de 83 pour cent des employés étaient ãgésde moms de 26 ans . Enfin, en Malaisie, on a constaté quel'ãge des femmes travaillant dans les zones se situaitautour de la trés faible moyenne de 21,7 ans Seulement 14 pourcent de 1 'ensemble des travailleuses de ces zones avaient plus de25 ans. Les informations que 1 'on possêde sur les zones franchesd'exportation des autres pays d'Asie indiquent egalement unemoyenne d'âge similaire. A Masan (Republique 85 pourcent des travailleurs sont ãgés de 18 a 30 ans . Deux autrescaractéristiques essentielles liées au jeune age des travailleursdes zones franches concernent leur statut matrimonial et leurexperience professionnelle. Pour ce qui est du statut matrimonial,les enquêtes de 1'ARTEP, rnentionnées ci-dessus, ontpermis deconstater que la plupart des travailleurs étaient ou des céli-bataires ou des gens manes n'ayant pas d'enfants. A Sri Lanka,les travailleurs non manes représentent 84.pour cent de lamain-d'oeuvre de la zone franche de ce pays. En Malaisie, lepourcentage equivalent de femrnes non rnariées était de 83 pourcent. Enfin, aux Philippines, les femmes non mariées représentaient70 pour cent environ de 1 'ensemble des travailleurs.

Il apparait donc que la limite d'ãge supérieure destravailleurs des zones franches coincide largenient avec1 'age moyen de manage, particuliêrement pour ce qui est desfemmes. Le fait est qu'apres leur manage et surtout après lanaissance de leur premier enfant les travailleuses ont tendancea retourner au foyer pour se consacrer entièrement a leurs tãchesfamilial es.

D'autre part, la unite d'âge infêrieure des travailleursdes zones semble largement déterminée par la legislationnationale. Cette limite est généralement fixée a 16 ans.Dans certains pays, y compnis les Philippines et Sri Lanka,l'âge limite inférieur des travailleurs des zones semble cependantse situer au-delà de celui de 16 ans prescrit par la lol . Celapeut s'expliquer par les pratiques scolaires de ces pays. Dansles zones franches d'exportation de quelques pays d'Asie, lesprescriptions legislativ93concernant l'âge minimum ne sontapparemment pas observées

Ii n'est êvidemment pas étonnant que la plupart de ces jeunestravailleurs aucune experience de travail aurnonientoü ils soniembauchés. A Sri Lanka, par exemple, 76 pour cent des travailleursde la zone franche étaient de nouveaux venus sur le marché du

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travail. En Malaisie, 52 pour cent environ des travailleusesn'avaient aucun emploi auparavant et, a Bataan(Philippines), des riouveaux vCflUS Ctait de 64 pourcent. En Malaisie et a Sri Lanka, la plupart de ceux quiavaient occupe un emploi avant d'être engages dans les zonesavaient travaillé comme eniployés de manufactures. D'autre part,aux Philippines, la plupart des intéressés avalent le plussouvent exercé le métier de tailleur ou des activités dans lesecteur des services. Un dernier aspect intéressant de 1 'expe-rience professionnelle des travailleurs des zones est qu'aucund'entre eux n'avait déclaré comme profession antérieure cellede fermier ou d'agriculteur. Tout semble indiquer que lamajoritê de ces travailleurs arrivaient pour la premiere foissur le marché du travail proprement dit.

La situation est assez différente pour ce qui concerneles deux autres caractéristiques de la main-d'oeuvre dans leszones franches d'exportation, a savoir la formation profes-siorinelle antêrieure et l'origine des travailleurs. A Sri Lankaet aux Philippines, les qualifications professionnelles de cestravailleurs sont relativement élevées, spécialement par rapportau genre de travail qui leur est demandé. Aux Philippines,dans la zone de Bataan, 16 pour cent des travailleurs ayant fait1 'objet de 1 'enquête de 1 'ARTEP avaient recu une educationpostsecondaire. Soixante pour cent d'entre eux déclaraientêtre diplömés d'une "high school" (lycée ou college). Nombre detravailleurs considéraient d'ailleurs qu'un diplôme de "highschool" est devenu nécessaire pour obtenir un postedans cette zone francne A Sri Lanka, on a observe que lesqualifications professionnelles étaient similaires. En Républiquede Corée, nombre de travailleurs employés par les sociétésniultinationales des zones franches d'exportation étaient égalementtitulaires d'un diplôme de high school. D'autre part, enMalaisie, la grande majorité des travailleuses de moms de25 ans n'avait recu que le minimum d'années d'êducationlegalement prescrit (soit neuf ans). A Singapour, oü ce minimumn'est que de six ans, les employeurs tendent a donner lapréférence aux travailleurs qui ont recu une certaine educationsecondai re.

En ce qui concerne l'origine des travailleurs des zonesfranches d'exportation, ii semble qu'aux Philippines lesentreprises emploient surtout des travailleurs qui ont récemmentémigré dans la region (62 pour cent de l'ensemble de leursemployes). Ce phénomêne se reflète d'ailleurs dans le lieu de

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residence de ces travailleurs 74 pour cent d'entre eux viventdans des logements en location; 21 pour cent vivent dans unlogement qul leur appartient; et les autres (5 pour cent)habitent chez leurs parents. En Malaisie, êgalement, la plupartdes travailleurs (70 pour cent) sont originaires de regionseloignées mais, contrairemen1t5à ceux des Philippines, ce nesont pas de nouveaux arrives . Enfin, a Sri Lanka, la majo-rite des travailleurs semble appartenir a la population rési-dente. Cette observation est confirn'iée par le fait que 70 pourcent des ernployés de la zone franche habitent encore chez leursparents.

En résumé, les caractéristiques principales de la main-d'oeuvre des zones franches d'exportation des pays asiens sontqu'elle est composée en majorité de jeunes, de femmes, de céli-bataires et de travailleurs démunis d'expérience professionnelleantérleure. Ii convient cependant de remarquer que dans les paysen développement les mêmes traits caractéristiques se retrouventdans la plupart des entreprises a vocation exportatrice ayantdes activités en dehors des zones franches.

On pourrait arguer que l'une des principales raisons pourlesquelles la plupart des entreprises des zones franchesrecherchent surtout les services de travailleuses jeunes etnon mariées peut avoir un certain rapport avec le fait que cesdernières sont prêtes a accepter des conditions de travailinférieures a celles des homrnes. A la vérité, ii semble quecet état de fait soit le plus souvent dü a l'impossibilitépour les travailleuses intêressées de trouver un autre genrede travail en dehors des zones franches. Les postes de travailrequérant les qualifications plus élevées, tant a 1 'intérieurqu'à l'extérieur des zones, semblent généralement réservés auxhommes ou aux chefs de famille, tandis que les femmes sontconsidêrées comme des travailleuses secondaires dont les revenusservent principalemçnt d'appoint temporaire a ceux des travailleursmales de la famine'6.

Toutefois, a la lumière d'interviews réalisées pour Iaprésente étude auprés de responsables d'entreprises indus-trielles, ii apparait que ces derniers ne souscrivent pas ace postulat. us motivent la préférence qu'ils ont pour unemain-d'oeuvre composée de femmes jeunes et célibataires parles qualités strictement physiques de ces travailleuses qui,a leurs avis, possêdent une meilleure vue, une plus grandedextérité manuelle et une plus grande agilite des doigts, enun mot une plus grande aptitude pour les travaux manuels queleurs compagnons males.

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On ne peut flier qu'il y ait également un aspect cultureldans cette question. En effet, dans la plupart des pays d'Asieen développement, les femmes sont habituées, des leur plus jeuneage: a occtiper tine situation soci ale et queet ce "stéréotype 93turel" n'est certainement pas gommé de leurvie professionnelle . D'autre part, s'agissant des femmes quitravaillent dans les zones franches, "les salaires et les quali-fications restent continuellenient a un bas niveau en raison del'important mouvement de personnel qui a lieu (par le fait queles intéressées quittent volontairement leur emploi lorsqu'ellesse marient ou élêvent des enfants) etqui favorise la permanenced'une masse de travailleuses jeunes et inexpérimentées dontles employeurs ne sont a s'intêresser a laformation et a la carrière" . On a également note que lestravailleuses des zones franches ne bénéficient pasd'une attention suffisante de la part des syndicats existantssur lesquels leurs collegues masculins ont la haute main,etque, de leur cOté, elles manifestent très peu d'intérêt pourles questions relevant du travail professionnel ou de la soli-dante ouvniére. On a observe, enfin, que les zones franchesd'exportation ne sont pas vouées pour toujours aux bas salaireset au travail intensif. A mesure qu'évoluent sur le plannational et international les conditions de travail en mèmetemps que celles du marché,une amelioration graduelle parallêlese fera a long terme ainsi qu'une integration desdes zones franches au reste de l'économie nationale

2. Conditions de travail dans les zonesfranches d'exportation

Pour expliquer les conditions de travail qui prevalentdans les zones franches d'exportation, ii faut se référer a lastructure professionnelle de leur main-d'oeuvre et aux carac-téristiques essentielles de la majorité de leurs travailleurs.Etant donné la nature même de la production des zones franchesd'exportation, presque tous les emplois qu'elles offrentconsistent a executer de simples travaux de routine. A Masan(Republique de Corée)21, par exemple, les activités de routineoccupent 89 pour cent des travailleurs de la zone; cetteproportion est de 88 pour cent a Katunayake (Sri Lanka) et de84 pour cent environ a Penang (Malaisie)22. La plupart de cestàches répétitives étaient confiées a des femmes, tandis queles hommes occupaient des postes plus qualifies. Par exemple,en Malaisie, en 1979, 75 pour cent des postes administratifs ettechniques étaient occupés par des hommes. La proportion de

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travailleurs males, non qualifies et qualifies, était seulementde 15,5 pour cent et de 6,3 pour cent respectivement. De même,en Republique de Corée, la totalité des ingenleurs et techniciensétaient des hommes. Les employes males ne représentaient que13,6 pour cent des travailleurs non qualifies.

Les perspectives de promotion pour les travailleuses nonqualifiêes sont généralement trés réduites. Presque toutesces femmes commencent a travailler dans les manufactures commeouvrières recrutées au bas de l'échelle et, faute de trouver unemploi -ã un echelon plus élevé, elles restent au même poste detravail jusqu'à ce qu'elles quittent la zone franche d'expor-tation. Généralement, ii leur suffit de quelques seniaines pouracquêrir le peu de qualifications requises par leur tãche etde quelques mois a peine pour atteindre un rendement maximum.Etant donné le niveau peu élevé de qualification du travailnécessaire pour les postes de travail dans les zones, ii existetrés peu de spécialisations susceptibles d'être acquises pourpermettre aux travailleuses ayant quelque ambition d'avoir1 'opportunité de passer a un autre emploi . La situation estassez différente pour les travailleurs du haut de l'échelle(en majorité des hommes). Mais, en réalité, us constituentune bien de la main-d'oeuvre des zones franchesd'exportation

En ce qui concerne les salaires des travailleurs des zonesfranches d'exportation, on a souvent dit qu'ils étaient plutôt trésbas. Cela est certainement vrai Si l'on compare ces salaires aceux qul sont payes pour des tãches similaires dans les paysindustrialisés, ainsi que le montre le tableau 3.1 (a un momentoü le des travailleurs des pays en développement seruble

. Naturellement, on peut contester ce genre decomparaison en raison du contexte économique different des paysconcernés. Mais l'on peut aussi dire qu'en comparaison desrémunérations qui ont cours dans d'autres secteurs d'emploi despays asiens en développement les salaires payés dans les zonesfranches demeurent plutãt bas. La raison n'en est pas que lesfirmes des zones franches pratiquent des taux de rémunérationau-dessous du niveau national. Ii faut chercher les raisonsdecet état de choses dans la composition de leur main-d'oeuvrela plupart des gens employês dans les zones franches d'expor-tation (jeunes, femmes, célibataires) appartiennent aux caté-gories de travailleurs les plus mal payêes sur le marché dutravail des pays en question. Généralement, les salaires desfemmes atteignent a peine la moitiê de ceux des hommes et,dans certains pays, le tiers, voire même le quart25. Etant donnéla trés grande concentration de ce type de travailleurs dans les

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Tableau 3.1. Moyenne des gains horaires dans les secteurs de1 'êlectronique et de 1 'habliTement dans qüelquespays (US $)

Pays Année Electronique Habillenient

En développement

Hong-kong 1980 0,97 1,03

Corée, Rep. de 1980 0,91 0,59

Malaisie 1980 0,42

Philippines 1978 0,30 0,17

Singapour 1980 0,90 0,80

Sri Lanka 1981 0,12

Industrial i ses

Japon 1980 5,97 3,56

Etats-Unis 1980 6,96 4,57

Source : G. Edgren: Export processing zones - spearheads ofindustrialisation of sweatshops in the sun? A criticalapprai sal of labour conditions in Asi an exportprocessing zones (Bangkok, ILO-ARTEP, aoüt 1982), p. 17.

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zones franches, les salaires tendent a y être au-dessous de lamoyenne nationale, ainsi qu'il ressort des enquêtes faites par1'ARTEP en Malaisieet aux Philippines. Pour ce qui est destravailleurs dont l'àge, le sexe et le secteur d'emploi sontidentiques, on ne peut pas dire qu'il y alt de difference notableentre lessalaires qui leur sont payes a l'intérieur ou a l'exté—rieur des zones franches d'exportation. Dans le secteur de lafabrication d'appareils électriques en Malaisie et dans lesecteur de l'habillement a Sri Lanka, les rémunérations semblentêtre plus élevées a l'intérieur des zones qu'à l'extérieur decelles-ci pour la même catégorie de travailleurs. A Bataan, parcontre, les salaires de la zone franche d'exportation sont unpeu moms élevés que ceux qui sont payés hors zone aux mêrnescatégori es de travai ileurs. Cel a est peut-être dü au fai t quela region de Bataan est typiquement une region oü la main-d'oeuvre surabonde.

Malgré leurs faibles rémunératio.ns,la plupart des femmesinterviewees par l'ARTEP, méme lorsqu'elles avaient occupé unautre emploi auparavant, prétendaient tirer un revenu substantielde leur emploi dans les entreprises des zones franches d'expor-tation. En Malaisie, par exemple, le salaire mensuel moyen deces travailleuses était passé de M$ 154 a M$ 201. A Sri Lankaégalement, les gains provenant de la zone franche d'exportationétaient appareniment considérés comme trés importants. AuxPhilippines, le salaire moyen journalier se situait entre22,6 pesos et 30,5 pesos. En fait, les rémunérations obtenuesdans les zones sont généralement bien plus élevées que cellesdes travailleurs similaires des zones rurales et du secteururbain non structure. En Malaisie, le revenu moyen desemployees dans les zones franches est de M$ 201 par rnoisalors que la ligne de pauvreté, pour ce qui est du revenu d'unchef29e famille vivant en zone urbaine, est fixée a M$ 316 parmois . Cependant, les salaires inférleurs au niveau de cetteligne de pauvreté paraissalent acceptables aux travailleurssecondaires, c'est-à-dire aux personnes ayant un salaired'appoint venant completer les gains du chef de famille.

Une autre caractéristique des travailleurs des zonesfranches d'exportation est la durée de leur emploi,qui dépasse rarenient quelques années étant donné lacontinuelle mobilité de la main-d'oeuvre dans ces zones.Comme on l'a déjà mentionné, l'àge auquel les femmes travaillantdans les zones abandonnent leur emploi coincide exactement avec1 'age moyen de manage. La courte durée moyenne d'emploi destravailleurs des zones franches d'exportation semble donc êtrefonction de ce phénomène social plutOt que d'un quelconque

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stress de nature physique ou mental - dont, au demeurant,on n'a pas encore suffisamment étudié les effets. A ce sujet,r.ertaines informations recueillies par 1'ARTEP permettentd'estimer qu'il existe dans les zones une haute intensité detravail qui est due aux trop longues heures de labeur exigéesdes femmes ainsi qu'au fait qu'elles sont incitées paravantages pécuniaires a faire des heures supplémentairescet aspect du problème est traité, ci-aprés, avec plus dedétai ls.

Ii convient de mentionner un autre facteur qui pourraitexpliquer aussi la grande mobilité de la main-d'oeuvre deszones et qui est lie a des considerations afférentes aux coütsde production. En effet, dans les secteurs de l'habillementet de l'êlectronique particulièrement, les augmentations desalaires liées a l'ancienneté et aux qualifications ne sontpas generalement compensées par une augmentation équivalentéde 1 a producti vi té du travail, et cel a pourrai t porter certai nesentreprises a préférer avoir a leur service de nouveaux venus.C'est ainsi que l'on a découvert que, dans la zone de Bataan auxPhilippines, un grand nombre de travailleurs étaient loués surla base d'un contrat d'apprentissage et d'un salaire équivalanta 75 pour cent seulement dun premier salaire de travailleurnormal et que l'entreprise s'en séparait purement etau terme de la période maximum reglementaire d'apprentissageIi se peut que ces pratiques répréhensibles qui, strictementparlant, n'enfreignent aucune 101 se rencontrent ailleursqu'aux Philippines. A Masan, par exemple, l'existence d'uneforte proportion d'apprentis, que l'on estirne a 55,4 pour centde l'ensemhle de la cette zone, peut n'êtrepas étrangère auxdites pratiques

Un élément des conditions de travail qu'il est relativementfacile de mesurer est la durée du travail dans les zones franchesd'exportation. On trouvera dans le tableau ci-après un résuméde la repartition des heures de travail Sri Lanka, enMalaisie et aux Philippines, établi d'après les donnêesrecueillies par 1 'ARTEP.

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Tableau 3.2. Repartition des heures de travail hebdomadairedans les zones franchesd'exportation de Sri Lanka,de la Malaisie et des Philippines

Sri Lanka Malaisie Philippines

Au-dessous de 40 0,1 1,0

40 - 44 10,4 31,8

45 - 48 43,5 40,8 54,4

49 - 54 29,1 17,9 12,2

Plus de 55 16,9 6,0 33,3

Source Les mênies que celles nientionnées au tableau 3 pourSri Lanka, la Malaisi.e et les Philippines.

En consultant ce tableau 3.2, on peut se rendre coniptequ'en Malaisie et a Sri Lanka la durée hebdornadaire dutravail dans les zones n'est pas trés éloignee de la nioyennenationale pour l'industrie manufacturière, a savoir pour laMalaisie, 45 heures par semaine en 1980 (sans les heuressupplementaires); pour Sri Lanka, 45 heures hebdomadairesen 1980 et, si l'on compte les heures de travail effectuées32(avec les heures sugglémentaires), 52,6 heures en 1979 et43,3 heures en 1980 . Par contre, aux Philippines, la duréedu travail daris les zones, avec une moyenne de 53,9 heuresenviron, est netternent plus la moyenne nationalequl est de 43,7 heures par semaine . Prés du quart desemployés de la zone de Bataan travaillent actuellement plus de60 heures et 5 pour cent d'entre eux font rnèrne plus de 70 heurespar sernaine. A Masan (République de Corée), il semble égalementqu'il soit courant que les travailleurs fassent un nombreconsiderable d'heures de travail. Selon une enquête qui a êtéréalisée dans cette zone en 1977, 50 pour cent des travailleursfaisaient plus de 8 heures par jour pour cent mémeplus de 15 heures de travail quotidien . La pratique de cettelongue durêe du travail, résulant principalement des heuressupplémentaires faites par les intéressés, tréslargement répandue dans les pays en développenient

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On a constaté que le travail posté est plus répandu dansles zones franches d'exportation que dans le reste de l'éconorniedes pays en développement de l'Asie. Certains pays, notaminentla pf- nnf lô,.rd'interdiction dutravail denuitdes fern;es afin précisément depermettre aux entreprises des zones franches un roule-ment journalier de trois équipes de travailleuses . A

Sri Lanka, on se prepare a en faire autant et, entre-temps, letravail de nuit des femmes sernble être passé dans la pratique.Ii ressort d'une enquéte portant sur une centaine de travail-leuses de la zone franche d'exportation de Sri Lanka que63 pour cent des fenimes interrogées ont déclaré que les heuressupplémentaires étaient obligatoires et qu'ellesavaient lieu souvent de nuit . Au cours de ces interviews, ona egalement eu l'impression que les autorités faisalent preuved'une certaine indulgence a 1 'égard du non-respect de la légis-lation du travail en la rnatiére.

En Malaisie, le travail de nuit par roulement est devenucourant. 1 'enquête de 1 'ARTEP, dont ii est questionci-dessus , près de la moitié des fines des zones franchesd'exportation ayant fait 1 'objet de cette enquête faisaienttravailler journellenient trois équipes se relayant toutes leshuit heures. Un quart des entreprises en question employaientdeux équipes par jour. Le travail posté est egalement trésrépandu dans la zone franche de Bataan aux Philippines ainsique dans les d'appareillage electrique de Singapour.Tout comme ailleurs , ce travail par équipes et par roulernentdonne lieu, dans les zones franches, a des problèmes d'ordre

social. A Sri Lanka, par exemple, selon 1 'enquètede 1 'ARTEP , menée dans un certain nombre d'entreprises oüla rotation des équipes ne se fait pas, des plaintes ont étéexpnimees, notamnient par plusieurs jeunes ouvriéres,contrele fait qu'elles étaient continuellement affectées a des travauxde nuit; dans d'autres pays, des du rnême genre ontété faites par des travailleuses mariées

Plusieurs fines ont une politique d'octroi d'avantages etde stimulants ayant pour but d'augnienter la productivité etelles ont coutume d'attribuer des points de "déniérite" quiaffectent les gains et parfois même la sécurité de 1 'emploide leurs travailleurs; tout cela vient encore alourdir ledossier de question de "l'intensité du travail" dans leszones franches .

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Il faut noter cependant qu'il n'existe pas, a 1 'heureactuelle, suffisaniment d'informations sur ladite "intensitédu dans les zones franches asiennes et sur les réper-cussions éventuelles de ce phénomène sur la sante des tra-vailleurs. A la vérité, si les enquêtes faites par 1 'ARTEPont permis de jeter quelque lumière sur les questions rela-tives aux salaires, a la durée du travail et a certains autres

intéressants de la situation des travailleurs des zonesfranches, l'ensemble des questions relatives aux conditionsde travail et aux relations professionrielles devrait fairel'objet d'études plus approfondies. Les données dont on dis-pose actuellement ne permettent pas, en effet, de faire descomparaisons systematiques pour ces questions entre les dif-férents types de production et les différentes categoriesd'entreprises. On ne possède pasnon plusd'informationsspécifiquessuffisantes en la matière sur les entreprises multinationaleset les principaux employeurs des zones franches d'exportation.

Notes

1 Voir, par exemple, A.B. Quizon: "Free trade A cri-tical assessment", Impact, Social Impact Foundation, n 10,vol. 14 (Manille, oct. 1979), p. 349.

2 On trouvera plus de details sur ces questions, qui sonttraitées plus particulièrement par les publications syndicales,dans la publication du BIT : Effets des entreprisesnationales sur l'emploi dans les pays en developpement(Genève, 1981), pp. 89, 90 et 91.

Chiffres fournis par les autorités de la zone de Bataan.

D. Ramanayake: The Katunayake Investment Promotion Zone:A case study (Bangkok, ILO-ARTEP, sept. 1982), p. 47.

C.-J. Kim: The case of Korea, document préparé pour unereunion d'évaluation sur les "Politiques ayant pour butd'attirer les industries a vocation exportatrice : le rOledes zones franches" (Paris, OCDE, Centre de developpement,juin 1981).

6 L. Lim: Women in the redevelopment of manufacturingindustry to developing countries (Vienne, UNIDO, 1980), p. 6.

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Aux Etats-Unis, par exemple, les fernmes constituaient,en 1975, plus de 90 pour cent de la main-d'oeuvre des fabriquesd'appareils et fournitures électriques et des manufactures devêtements.

8 En Republique de Corée, par exemple, la proportiondes femrnes était de 65 pour cent de 1 'ensemble des travailleursde l'industrie de l'habillement et de 90 pour cent de l'ensembledes travailleurs des fabriques d'appareils et fournitureselectriques. R. Phongpaichit: Industrial employment of womenworkers in South East Asia (Bangkok, mimeographié, 1982). Uneenquête menée a Singapour en 1979, par 1'"Association ofElectronics Industries in Singapore" (AEIS), a constatê que lesfemmes y constituaient 94 pour cent de la main-d'oeuvre dans cesindustries.

Echantillonnage de 270 travailleurs. Judy S. Castro:The Bataan export processing zone (Bangkok, ILO-ARTEP, sept. 1982),tableau 23, p. 48.

10 Echantillonnage de 734 travailleurs, Ramanayake:The Katunayake .. ., op. cit., tableau 23, p. 48.

11 Echantillonnage de 203 travailleurs; a moms d'indicationcontraire, les données dont ii est fait état dans ce chapitreproviennent d'enquètes par echantillonnage. (Ces enquêtes ontété menées entre 1979 et 1981.)

12 Kim, op. cit.

13 Lim, op. cit. (1980), p. 11.

14 Une annonce typique d'offre d'emploi parue dans la zonefranche de Bataan était redigee comme suit : "On desire coutu-rières et flUes de service; qualifications : célibataire,17-21 ans, diplômee de high school, bonne moralité."

La moyenne des années de travail en zone franche étaitde 2,7, tandis que la moyenne des années de residence destravailleurs dans leur liogement était de 10,9.

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16 L. Lim: Multinational firms and manufacturing for exportin less-developed industries: The case of the electronicsindustry in Malaysia and Singapore, Ph.D. dissertation(Michigan, University of Michigan, 1978), p. 359.

17 . .Linda Y.C. Lim: Labour and employment issues in exportprocessing zones in developing countries, rnirneographie ARTEPPaper, 1982, p. 10.

18 Ibid., p. 10.

19 Samuelson, op. cit., p. 24.

20 Lim, Labour and employment issues in export processingzones in developing countries, op. cit., p. 20.

21 Kim, op. cit.

22 Les chiffres pour Sri Lanka et la Malaisie proviennentdes etudes de 1 'ARTEP mentionnêes.

23 Aux termes d'une enquête par echantillonnage rêalisée,en 1976, en Malaisie et a Singapour parmi 70 firmes d'appareilset fournitures electriques, moiris de 7 pour cent de leur main-d'oeuvre pouvait ètre considérèe comme appartenant aux"travailleurs techniques" (techniciens, préposés a l'entretiendes machines, ouvriers hautement qualifies et ingenieurs), Lim(1978), op. cit., p. 352.

24 E. Lee: Export-oriented industrialisation and employmentin South East Asia (Bangkok, 1982), ronéographié.

25 Lim, op. cit. (1980), p. 13.

26 Information provenant de 1 'enquête de 1 'ARTEP.

27 La dimension moyenne d'une famille était decinq personnes en 1980. Le chiffre de M$ 316 a été calculéen ajustant l'estirnation de 1'"Economic Planning Unit ofMalaysia of Poverty Line Income for Urban Households" pour1980 a 1 'augmentation de 1 'indice des prix a la consommation.

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28 Selon 1 'enquête faite par 1 'ARTEP sur les travailleursdes zones de Ia Malaisie, Ia durée moyenne d'emploi était de2,7 années. On trouve une autre preuve de la brièveté de cettedurée de l'emploi dans la faible moyenne d'âge des travailleursdes zones franches.

29 Castro, The Bataan ..., pp. 37-39.

30 Informations recueillies au cours de la mission entre-prise pour la présente étude et confirmées par des sourcesofficielles.

31 Kim, op. cit.

32 Le nombre d'heures effectivernent payees n'est proba-blenient pas beaucoup plus élevé que celui des heures normalesde travail.

BIT, Annuaire des statistiques du travail (Genève, 1981).

1976, derniers chiffres fournis par 1'Annuaire desstatistiques du travail du BIT.

P. Tissier :"Conditions de travail et zones franchesd'exportation0dans quelques pays d'Asie", Critiques de1 'économie, n 14, janv.-mars 1981, p. 129.

36 "Tiers monde le des heures supplérnentaires",Informations du BIT, vol. 19, n 1 (fey. 1983), p. 6.

Dans une brochure de la MIDA sur les taux de salairesen Malaisie, on peut lire ce qui suit : "Ii est interdit defaire travailler les femmes dans une entreprise industrielleou agricole quelconque entre 10 heures du soir et 5 heures dumatin. Nonobstant cette disposition, le Directeur généraldu travail a le pouvoir, lorsque la dernande lui en est faite,de lever cette interdiction sous reserve des conditions qu'ilpeut imposer. De telles dérogations sontfacilement accordées ..."

38 Voiceof Women: Women workers in Sri Lanka free trade zone(Colonibo, 1981), pp. 34-35.

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Voir notes 9 et 10 ci-dessus.

40 BIT : Le travail de nuit (Genève, 1977).

41 Voir notes 9 et 10 ci-dessus.

42 Voir notes 9 et 10 ci-dessus.

T. Tsuchiya: "Masan - an epitome of the Japan-ROKrelationship", Pacific-Asia Resources Center: Free tradezones and industrialisation of Asia (Special issues of AMPO),Tokyo, 1977, p. 69.

I

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CHAPITRE IV

RESUME El CONCLUSIONS

Au cours des deux dernières décennies, les exportations(

manufacturières des pays asiens en développement se sont consi-dérablement accrues (de presque 20 pour cent si 1 'on ne prend encompte que les pays a économie de marché). Elles représententactuellernent près des trois quarts de l'ensemble des exporta-tions manufacturléres des pays en développement du monde.Cette augmentation spectaculaire a souvent été associêe acelle, non moms substantielle, qu'ont connue les investis-sements étrangers directs dans les industries manufacturièresde la region. Globalernent, en effet, la proportion de cesinvestissements par rapport a l'ensemble des investissementsétrangers directs dans tous les pays en développement étaitde 30 pour cent environ, alors qu'en 1970 elle ne représentaitque 17 pour cent de ce total.

Au cours de la méme période, l'essentiel de la productionmanufacturlére de plusieurs pays de la region a été exporté.Ces exportations ont atteint leur point culminant vers lafin des années soi xante-di x a Hong-kong et a Si ngapour avecun pourcentage de 85 pour cent et de 62 pour cent respecti-vement du total des exportations de ces pays, suivis par laRepublique de Corée avec 25 pour cent, la Malaisie avec22 pour cent et les Philippines avec 14 pour cent environ.En Inde, oQ 1 'économie est assez peu orientée vers 1 'expor-tation, ce pourcentage a été de 7 pour cent seulement. Lapart des entreprises multinationales dans l'ensemble de cesexportations manufacturières vane considérablement selonles pays. A Singapour, par exemple, on peut imputer aux EMplus de 92 pour cent des exportations faites par toutes lesfirmes dont le capital est constitué en partie par des inves-tissements étrangers et 85 pour cent environ si lton tientcompte uniquement des firmes appartenant en totalité ou enmajorité a des étrangers. Cette proportion est a peu presla même en Malaisie, alors qu'en République de Corée on peutimputer aux entreprises multinationales 31 pour cent desexportations manufacturiëres du pays, la proportion n'étantque de 10 a 15 pour cent a Hong-kong. Dans d'autres paysd'Asie, telle 1'Inde, oQ les exportateurs nationaux sont ennette prépondérance, la part des EM.denieure plus que modeste.

Les Investissements étrangers qui. ont été faits dans1 'I n-dustr-i-e ma-n-u-fact-u-r-i &re--e-t- q-u-i--•prov--i-e-nn-en-t- -surto-u-t de-s-entreprises multinationales ont été nombreux dans les zones

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franches d'exportation des pays asiens en développement aunoment oü celles-ci étaient en pleine croissance. Alors qu'iln'en existait aucune au debut des années soixante, ii y enavait 28 en 1981. Parallèlement, les "industrialde Hong et de Singapour se développaient a la méme cadenceet dans le droit fil des politiques industrielles a vocationexportatrice de ces Etats cites. En plus de celles qui sontdéjà en activité, 30 autres zones franches d'exportation etsites similaires sont en cours d'établissement ou en projet.

L'importance des exportations manufacturières des zonesfranches d'exportation vane considérablement d'un pays al'autre. Vers la fin des années soixante-dix, ces zonesexportaient 4 pour cent du total de la production rnanufacturièrede la République de Corée. Le chiffre correspondant était de12,3 pour cent pour les Philippines, de 25,8 pour cent pourSri Lanka et de 40,9 pour cent pour la Malaisie (en 1980).Durant la méme année, les "industrial estates" de Hong-kong et.de Singapour ont exporté respectivement 10 pour cent et40 pour cent de la production manufacturière de ces deux pays.

La creation des zones franches d'exportation dans lespays d'Asie répond a des objectifs divers, dont, au premierchef, l'acquisition de devises étrangéres et, actuellement,la promotion des exportations. Mais les zones franches ontegalement eu pour objectif d'attirer un type particulierd'investissements directs, notamment les investissements dansles industries manufacturiêres qui requiërent une haute inten-site de main-d'oeuvre et qul ont une vocation essentiellementexportatrice. Ces investissements proviennent principalementdes economies de marché des pays industrialisés. En fait,c'est une partie de la production de ces pays qui a été avanta-geusement transférée dans les pays en développement. Depuis

-quelque temps, ces investissements viennent également des paysdits "nouvellement industrialisés" de la region asienne. Cesphénomènes procëdent évidemment de la vaste restructuration del'industrie mondiale qui est toujours en cours ainsi que desstratégi es globales des entrepri ses multi nati onales qui ti rentavantage des coüts de main-d'oeuvre peu élevés et des reservesde travailleurs non qualifies qu'offrent la plupart des paysen developpement de l'Asie et du tiers monde. Les entre-prises multinationales ont exploité cette situation soit encréant des filiales, soit en établissant des firmes basées surdes accords de coproduction ("joint-ventures"), soit encoreen passant des contrats de sous-traitance avec des entrepriseslocales. Toutefois, si le capital étranger demeure prépon-dérant daris les zones franches asiennes, de récentes enquêtes

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- 75

(faites de 1979 a 1981) ont montré que, dans les principaleszones franches, les entreprises en coproduction et les entre-prises appartenant entièrement a des nationaux commencent aoccuper une place importante dans la production de ces zones.Ainsi, sur les 345 entreprises établies dans les zones franchesd1exportation principales de Sri Lanka, de la République deCorée, des Philippines, de la Malaisie et de 1' Inde, 42 pourcent d'entre elles appartenaient entièrernent a des étrangerstandis que 36 pour cent êtaient des entreprises en coproductionet que 12 pour cent se trouvaient entièrement aux mains d'inves-tisseurs locaux.

L'augmentation du nombre des entreprises multinationalesdu tiers monde dans la region asienne a favorisé la diversifi-cation des sources d'ir,vestissement et a contribué sans doutea renforcer la cooperation ëconomique a l'intërieur de laregion. Trente-sept de ces entreprises multinationales sontétablies'dans les zones franches d'exportation des trois paysqui ont été étudiés en detail dans le present document detravail, dont 7 en Malaisie, 14 aux Philippines et 16 a

Sri Lanka. En 1980, elles comptaient pour 3,5 pour cent,21,7 pour cent et 51,6 pour cent respectivement du total del'ernploi dans les zones franches de ces trois pays.

Les entreprises multinationales du tiers monde et lesentreprises locales appartiennent principalement au secteurdu textile et de 1 'habillement. Par contre, la grande majoritédes entreprises dont la production est hautement technique,notamment les entreprises du secteur de l'electronique, esttributaire de capitaux venus des pays industrialisés. Ce sontles secteurs du textile et de 1 'êlectronique qui fournissentle gros de la production des zones franches d'exportation despays d'Asie ainsi que les deux tiers de l'emploi dans cesregions. Bien que les divers secteurs de la production inanu-facturière soient, a quelques exceptions prés, représentés dansles zones franches de Malaisie, des Philippines et de Sri Lanka,plus de la rnoitié de la production des établissements industrielsde ces pays était constituêe, en 1980, par la fabricationd'articles d'habillement et par celle de matériels et appareilsde radio, de télévision et de télécommunications.

A 1 'exception de 1 'industrie du textile et de 1 'habillernent,dont les diverses phases de production sont simples, la plupartdes activités industrielles des zones franches d'exportationse déroulent a l'iritérieur d'une seule phase du processus delaproduction manufacturiëre, a savoir l'assemblage de compo-sants importés. Ainsi, méme en ce qui concerne l'ingéniërie,

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- 76 -

production des zones franches d'exportation ne requiert dansl'ensemble que peu de qualifications et peu de capitaux. Dansquelques zones, ii existe un certain degré de spécialisationde la production. Mais, généralement, dans les zones des paysd'Asie oU les salaires sont les plus bas, le textile et/oul'habillement constituent le gros de la production.

En 1978, un demi-million de personnes environ étaient employeesdans les zones franches d'exportation des pays d'Asie. On peutdonc dire que les zones ont crêé directement de nouveauxemplois dans des activités a haute intensité de travail. Depuiscette date, 1 'emploi a peut-être augmente, bien qu'il soit plusprobable qu'en raison de la recession qui affecte les impor-tations des principaux pays industrialisés le taux decroissarice se soit ralenti et que, dans maints cas, les niveauxde 1 'emploi dans les zones franches aient plutât tendance abai sser.

Dans la plupart des pays d'Asie concernés, les effetsindirects des entreprises des zones franches d'exportation surl'emploi sont apparemment assez faibles. La raison en estprincipalement que ces entreprises ont fort peu de liens avecl'éconornie locale. Ces effets indirects semblent cependantètre plus sensibles dans les pays nouvellement industrialisésde la region et us se font sentir surtout dans les entreprisesen coproductiori. Les effets indirects sur l'emploi par letruchement des recettes publiques sont plutôt incertains, aumoms a l'heure actuelle, car les investissements publics aubénéfice de l'infrastructure des zones sont importants, alorsque les recettes fiscales ne comprennent pas les dépenses faitesau titre de 1 'installation des zones franches. D'autre part,ces effets indirects sur l'emploi sont certainement lies auxrecettes d'exportation que les zones franches procurent auxpays concernés.

L'emploi dans les zones franches d'exportation n'a pasencore eu d'effets reels sur le chôrnage dans la regionasienne. Les entreprises des zones franches attirent géné-ralenient de nouveaux venus sur le marché du travail. Ii s'agitprincipalement de travailleurs jeunes et de femmes non mariéesqui n'ont jamais occupé d'emploi rémunéré auparavant.

La main-d'oeuvre employee dans les zones franches d'expor-tation représente une partie substantielle des eruplois del'industrie manufacturière dans plusieurs pays d'Asie comptantparmi les plus avancés de la region. En 1980, cette proportionétait de un tiers a Singapour et de 20 pour cent en Malaisie.

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- 77 —

Par contre, a Hong-kong, elle n'était que de 8 pour cent. Dansd'autres pays, le pourcentage était même moms élevê encore7 pour cent aux Philippines, 5 pour cent en République de Coréeet 0,1 pour cent seulement en Inde.

Les emplois dans les zones franches d'exportation nereprésentent qu'une modeste partie du volume total de l'emploidans 1 'ensemble des pays en développenient de 1 'Asie. A cetegard, il faut egalement se rappeler que le secteur manufacturierne constitue qu'une petite partie de l'ensemble de l'économiede ces pays. Mais ii est indéniable que les zones franchesont constitué un facteur dynamique important et qu'elles antfavorisé et accru les possibilités de travail dans plusieurspays. Depuis leur établissement, les zones franches d'expor-tation ont compté pour 60 pour cent au mains dans 1 'expansionde l'emploi dans les industries manufacturières de Singapour etde Malaisie alors que cette proportion est de 10 pour centenviron pour Hong-kong, les Philippines et la République deCorée. A Sri Lanka, entre 1978 et 1981, quelque 15 000nouveaux emplois ant été créés dans les zones franches, laplupart par des entreprises multinationales étrangères utilisant,a cette fin, les investissements ci-dessus mentionnés.

On s'est pose maintes questions a propos de la qualite del'emploi dans les zones franches d'exportation, tant pour cequi concerne le respect des normes et reglementations nationalesque pour ce qui est de la situation professionnelle destravailleurs eux-mêmes. Ace sujet, on peut dire que,si leszones offrent des possibilités d'emploi appréciables a unenouvelle catégorie de travailleurs, elles crêent, de par leurnature même, un certain nombre de problémes relatifs au marchédu travail. Tout d'abord, ii ne faut pas oublier que 1 'avenirdes zones franches depend en grande partiede facteurs exté-rieurs qui peuvent affecter cet avenir dans un sens négatif.Ainsi, les possibilités d'exportation de certaines entreprisesdes zones franches vers les pays industrialisés semblent actuel-lenient être de plus en plus freinées par.la recession êconomiquemondiale, par les politiques de restriction et par les systèmesde quotas appliqués a des productions vitales des zones; ledéveloppement des nouvelles zones, comme d'ailleurs celui desanciennes, s'en ressent forcérnent. C'est non seulement l'emploidans les zones franches d'exportation, mais toutes les acti-vités qui se rattachent au commerce international qui sontprofondément affectés (de manière positive ou negative) par lésfluctuations de l'économie mondiale.

Un autre facteur peu favorable aux zones franches d'expor-tation est la stratégie actuellement adoptée tant parentreprises multinationales des pays industrialisés que par

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- 78 -

celles des pays en developpement et leurs gouvernements. Eneffet, afin d'attirer les investisseurs, les autorités deszones franches se livrent actuellement a des pratiques concur-rentielles qui s'amplifient au fur et a mesure que se crêentun peu partout des sites de zones. Cela cause non seulementbeaucoup de tort aux pays intéressés mais incite les entreprisesétablies en zone franche a continuer a orienter essentiellernentleur production vers 1 'extérieur, en négligeant de nouer des )relations avec les economies des pays d'accueil (susceptiblesd'accroitre leur impact indirect sur l'emploi dans ces pays).Ii est certain qu'en plus des differences des coüts de main-d'oeuvre pratiqués dans les divers pays asiens en developpernentet qu'en plus de la possibilite de profiter des quotas d'expor-tation non utilisés par certains pays, la gamme des avantagesofferts par les gouvernernents a, sans doute, influence ladecision prise par plusieurs entreprises de transférer leursactivités vers de nouvelles zones franches d'exportationétablie's dans les pays les moms avancés de l'Asie. Celaentraine évidemment des consequences fãcheuses pour la stabilitédes zones existantes.. On estime qu'il est grand temps d'harmo-niser ces politiques de stimulants octroyés aux EM.

Actuellement, 11 semble que, dans les zones franchesd'exportation,la plupart des pays asiens en développernentontopté pour un maximum d'emploi et de revenu a court terme pourune categorie de travailleurs nouveaux d'un certain grouped'ãge qui se renouvelle constamment, a savoir des jeunesfemmes, sans experience professionnelle préalable, dont leschances d'occuper un autre emploi sont quasi inexistantes.Cependant, a long terme, on peut espérer que d'autres politiquesse développeront dans le sens d'une plus grande integrationdes zones franches d'exportation et de leur main-d'oeuvre auxeconomies nationales, ouvrant ainsi la voie a des.possibilitesde meilleures qualifications et de meilleurs salaires, car onne devrait pas oublier, ace sujet, que les travailleurs deszones possèdent bien souvent un degré general d'éducation etde qualifications assez élevé. Etant donné que les develop-pements du marché et les progrés technologiques tendent asupprimer les differences actuelles des coüts de productionqui sont bases sur une main-d'oeuvre a bon marché et que,d'autre part, la croissance des zones franches actuelles aforcément des limites, ces nouvelles politiques semblent desoptions réalistes a long terme au moms dans les pays d'Asieles plus avancés; ces pays laisseront ainsi les marches deproduits a forte intensité de main-d'oeuvre aux nouveaux venusdes pays mains développés. On cite souvent le cas de Singapourcomme exemple de cette evolution. Ces développenients dépen-dront aussi des possibilites d'exporter a l'avenir une produc-tion plus qualifiee et a plus forte intensité de capital.

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- 79 -

On a égalernent fait état des problèmes relatifs a laqualité de 1 a ia longue durée du travail journalieret a d'autres questions concernant 1 'intensité du travail, lesfaibles perspectives de carrière, les bas salaires; tous cesprobièrnes sont plus ou moms lies au fait que, les zonesfranches,les travailleurs ont peu de chances de changer deposte de travail. On a également soulevé des questionsconcernant le respect des normes de travail et les lacunesqui affectent la representation syndicale efficace destravailleuses. Bien que nombre de ces problëmes soientinhérents a la nature même du travail qui se fait dans les zonesfranches, on a estimé qu'ils ont également une origine socialeet culturelle et qu'ils procëdent notamment de la traditionnelleseparation des sexes dans le travail et en dehors de celui-ci.

On estime que, pour avoir un tableau plus complet de Iasituation, des recherches plus approfondies s'imposent tantsur les conditions de travail que sur les relations profes-sionnelles des travailleurs dans les zones franchesd' exportation.

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- 80 -ANNEXE

Tableau 1. Exportations, de 1960 a 1978, par region et par catégorie

Pays en

1960

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1970

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1978

Pays en développement dusud et de l'est de 1'Asie

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1965 186 390, 168 470 103 040

1970 312 070 283 400 190 180

1975 872 220 703 100 500 960

1978 1 297 518 1 075 031 783 867

27

36

54

210

301

390

490

960

480

046

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740

180

880

320

171

2

4

9

32

63

528

480

740

120

200

a) Seulement les economies de marchè.b) Chine, Mongolie, Republique démocratique de Corée, Viet Nam.

Sources Nations Unies : Annuaire des statistigues du commerceinternational, 1979.

Nations Unies : Manuel des statistigues du commerceet du développement, 1979.

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- 81

Tableau 2. Exportations manufacturières des pays asiens du Sud et de 1'Est,

millions cie aoi tars

Pays 1962 1965 1968 1970 1972 1974 1976 1978 1979

Nepal / / (.) / I I 16 11 28

Bangladesh / / / 154 218 222 346 437

Inde 630 809 778 1 051 1 320 2 031 2 801 4 006 3 729

Pakistan 97 190 337 425 392 580 629 863 1 140

Sri Lanka 6 3 4 5 7 28 76 65 122

Birmanie / 1 2 2 3 14 6 28 28

Indonésie 2 11 11 12 29 59 130 226 488

Thailaride 21 12 21 39 65 348 572 1 039 1 327

Philippines 26 66 57 78 79 236 608 1 136 1 596

Malaisie 58 68 84 152 123 547 824 1 714 1 966

Macao / / 24 37 68 97 207 1 222

Republique de Corëe 10 104 335 641 1 359 3 775 6 770 11 220 13 299

Hong-kong 642 990 1 317 2 329 3 233 5 445 7 882 10 693 10 804

Singapour 328 300 382 428 893 2 317 3 020 4 679 7 372

Laos (.) / (.) 2 (.) (.) / 3 3

Kampuchea démocratique 1 1 / 1 1 / / 2 2

Viet Nam 1 (.) / 1 (.) / / 297 297

Chine / / / / / / 3 214 4 510 5 311

Morigolie / / C.) / / / 21 (.) 33

République democratique / / / / / / 410 / 242de Corée

/ = pas disponible.

• (.) = peu important.

Sources : Nations tinies : Manuel des statistiques du commerce international et dudéveloppement, •1979, Annuaire des statistiques du commerce internationalet Commodity Trade Statistics.

Banque mondiale : World Development Report, divers numéros.-

de 1963 a 1919

I

ANNEXE

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Page 91: Entreprises multinationales et l'emploi dans les zones franches d

- 87 - ANNEXE

Tableau 4. Repartition sectorielle des entreprises des zones franches d'exportationde la Malaisie, des Philippines et de Sri Lanka

Nombre d'entreprisesClasses ci yroupes de id CIT1

Phil . b) . c)ippines Sri Lanka

11 Agriculture et chasseill Production agricole et elevage 1

31 Produits alirnentaires, boissonset tabac 4

3119 Fabrication de cacao et dechocolat, et confiserie 1 - 1

3121 Fabrication de produitsalimentaires non classes.ailleurs 1 2 3

32 Industries des textiles, del'habillement et du cuir 60

3211 Filature, tissage et finissagedes textiles 7 - 7

3213 Bonneterie 4 4 8

3220 Fabrication d'articles d'habil-lement,à l'exclusion deschaussures 3 1G 18 37

3233 Fabrication d'articles en cuir,a 1 'exception des chaussureset des articles d'habillement 1 3 - 4

3240 Fabrication des chaussures - 4 4

33 Industrie du bois et fabricationd'ouvrages en bois,y compris lesmeubles 4

3311 Scieries et travail rnécaniquedu bois 1 1

3319 Fabrication des ouvrages en boiset des ouvrages en liege nonclasses ailleurs - 1 1

3320 Fabrication de meubles et d'acces-soires, a 1 'exclusion de ceuxfaits principalenient en metal 1 1 2

34 Fabrication de papier et d'articlesen papier; imprimerie et edition

3412 Fabrication d'ernballages et deboites en papier et en carton 1 1

35 Industrie chimique etde produits chimiques, de derivesdu pétrole et du charbon,etd'ouvrages en caoutchouc et enmatière plastique 11

Page 92: Entreprises multinationales et l'emploi dans les zones franches d

- 88 -

Nombre d' entrepri sesClasses et groupes de la CITI

Sri

3551 Industrie des pneuniatiques etcharnbres a air 1 1

3559 Fabrication d'ouvrages encaoutchouc non classesailleurs 2 3 5

3560 Fabrication d'ouvrages en matièreplastique non classes ailleurs 5 -

36 Fabrication de produits minérauxnon métalliques, a l'exclusiondes dérivés du pétrole et ducharbon 1

3620 Industrie du verre 1 1

38 Fabrication d'ouvrages en métaux,de machines et de materiel

3811 Fabrication de coutellerie,d'outils a main et dequincaillerie 1 1 2

3819 Fabrication d'ouvrages en métaux,a 1 'exclusion des machines et dumateriel, non classes ailleurs 2 2

3824 Fabrication de machines et demateriel spéciaux pour l'industrie 4 4

3831 Fabrication de machines etappareils electriques industriels 1 - 1

3832 Fabrication de materiel et d'appa-reils de radio, de télévision etde télécommunications 42 14 56

3833 Fabrication d'appareils électro-menagers - 1 1

3839 Fabrication d'appareils et defournitures électriques nonclasses ailleurs 1 1

3841 Construction navale et reparationde navires 1 2 3

3843 Construction de véhiculesautomobiles 1 1

3851 Fabrication de materiel medico-chirurgical, d'instruments deprecision et d'appareils demesure et de contröle 2

3852 Fabrication de materiel photogra-phique et d'instruments d'optique 3 1 - 4

3853 Fabrication de montres et horloges 1 2 - 3

Page 93: Entreprises multinationales et l'emploi dans les zones franches d

- 89 -

Nombre d' entrepri sesClasses et gróupes de la CIIISri

39 Autres industries manufacturiêres 12

3901 Bijouterie et orfèvrerie en rnétauxprécieux; joaillerie fine 1 1 1 3

3902 Fabrication d'instruments demusique 1 1 2

3903 Fabrication d'articles desport et d'athlétisme 2 4 - 6

3909 Industries manufacturièresnon classéesailleurs 1 1

63 Restaurants et hotels 1

6310 Restaurants et debits deboisson 1

74 67 34 175

a) 1979.

b) 1980.

c) 1981.

Sources : Sri Lanka : Informations communiquées par la tGreater Colombo EconomicCommissionu (GCEC)

Philippines : Autorité de la zone franche, rapport annuel.Malaisie : Informations commuriiquees par "Malaysian Industrial Development

Page 94: Entreprises multinationales et l'emploi dans les zones franches d

- 90 -

ANNEXE

Documents de travail* du Programme des entreprisesmultinationales du BIT (MULTI)

1979 - 1983

Les effets des entreprises multinationales sur l'emploiétude du cas de la Belgique (document de travail n° 1) parD. Van Den Buicke et E. HalsbergheISBN 92-2-202265-3ISBN 92-2-102265-X (version anglaise)

Employment effects of multinational enterprises. A survey ofrelevant studies relating to the Federal Republic of Germany(document de travail n° 2) par P.J. BaileyISBN 92-2-102266-8

The indirect employment effects of multinational enterprisesin developing countries (document de travail n 3) parSanjaya LallISBN 92-2-102280-3

Les effets des entreprises multinationalessur 1 'emploi en Amérique latine (document de travail n 4)par G. Arroyo, S. Gomes de Almeida et J.M. von Der WeidISBN 92-2-202268-8ISBN 92-2-302268-1 (version espagnole)

Employment effects of multinational e8terprises in theUnited Kingdom (document de travail n 5) par J.M. StopfordISBN 92-2-102269-2

Employment effects of foreign investments in ASEANcountries (document de travail n 6)par Y. Kuwahara, T. Haradaet Y. MizunoISBN 92-2-102270-6

Employment effects of enterprises in Brazil(document de travail n 7) par Mario Luiz PossasISBN 92-2-102271-4ISBN 92-2-302271-1 (version espagnole)

* Prix de chaque volume 15 francs suisses.

Page 95: Entreprises multinationales et l'emploi dans les zones franches d

- 91 -

Employment effects of multinati8nal enterprises: A case studyof Kenya (document de travail n 8) •par R. KaplinskyISBN 92-2-102272-2

The effects of multinational0enterprises on employment inIndia (document de travail n 9) par U. DarISBN 92-2-102277-3

Employment effects of enterprises in Nigeria(document de travail n 10) par 0. lyanda et J.A. BelloISBN 92-2-102274-9

Employment effects of enterprises in the Philippines(document de travail n 11) par C. Tanchoco-SubidoISBN 92-2-102278-1

Employment effects of multinational The case ofthe United States (document de travail n 12) par D. KujawaISBN 92-2-102276—5

Domestic employment effects of direct investment abroad bytwo Swedish multinationals (document de travail n0 13)par G.L. Jordan et J.-E. VahlneISBN 92-2-102267-6

Multinational enterprises and employment-oriented"appropriate11technologies in developing countries (document de travail n0 14)par S. WatanabeISBN 92-2-l02573-X

Un aperçu des recherches du BIT sur les entreprisesnationales et la politique sociale (document de travail n° 15)

1982) par Hans GünterISBN 92-2-202273-4 (version anglaise)ISBN 92-2-102273-0ISBN 92-2-3029l8-X (version espagnole)

Technology choice and employment creation: A case study ofthree enterprises in Singapore (document detravail n 16) par Linda Lim et Pang Eng FongISBN 92-2-102838-0

Appropriate technology choice and employment creation bymultinational enterprises in Nigeria (document de travail

n 17) par Joseph A. Bello et Olukunle lyandaISBN 92-2-102898-4

Page 96: Entreprises multinationales et l'emploi dans les zones franches d

- 92 -

La Declaration de principes tripartite sur les entreprisesmultinationales et la politique sociale (historique, contenu,suivi et relations avec les instruments similaires d'autresorganisations) (document de travail no 18) par Hans GünterISBN 92-2-202909-7 (version française)ISBN 92-2-102909-3 (version anglaise)ISBN 92-2-302909-0 (version espagnole)

Technology and Third World multinationals (document de travailn 19) par Louis T. Wells, Jr.ISBN 92-2-103021-0

Multinational enterprises and employment in the Caribbeanwith reference to Trinidad and Tobago (document detravail n 20) par Terisa Turner.ISBN 92-2-l03030-X

Multinational enterprises, technology and0.employment in Brazil:Three case studies (document de travail n 21) par Mario LuizPossas, Mauricio Chalfin Coutinho et Maria Silvia PossasISBN 92-2-103033-4

Employment effects of multinational The case ofthe Republic of Ireland (document de travail n 22) parMicheãi 0

ISBN 92-2-103249-3

Employment and technological choice of multinationalprises in developing countries (A literature review and a casestudy)(document de travail n 23) par Lawrence Marsh,Richard Newfarnier et Lino MoreiraISBN 92-2-103353-8

Les effets des entreprises multinationales sur l'emploile cas de la France (document de travail n° 24) par Julien SavaryISBN 92-2-203385-X

Third World multinationals:. Technology choice and employmentgeneration in Nigeria (document de travail n° 25) parC.N.S. NambudiriISBN 92-2-103386-4

Employment and multinationals in Asian export processing zones(document de travail n 26) par Rudy MaexISBN 92-2-103404-6 (version anglaise).

Technological change, employment generation and multinationals:A case study of a foreign firm and a local multinational inIndia (document de travail n0 27) par Sanjaya LallISBN 92-2-103425-9

Page 97: Entreprises multinationales et l'emploi dans les zones franches d

- 93 -

Multinational enterprises, transfer of managerial know-how,technology choice and employment effects: A case study of

no Trvinir -ISBN 92-2-103508-5

Multinationals and employment in a West African sub-region:Liberia and Sierra Leone (document de travail n0 29) parOlukunle lyandaISBN 92-2-103623-5

Les auteurs sont seuls responsables des opinions exprimeesdans les documents de travail.

Page 98: Entreprises multinationales et l'emploi dans les zones franches d

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