ensemble, debout les laurentiennes...comme un boomerang : ce que j’ai donné avec mon cœur je...

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CENTRE DES FEMMES DE SAINT-LAURENT Ensemble, debout les Laurentiennes ! Dans ce numéro Éditorial 2- La femme forte Portrait de femme 3- Hommage à Michèle G. Entrevues 6- Entrevue avec l’organisme Stella 7- Les souvenirs d’enfance d’une artiste Critique 8- Pour un souffle égyptien C’est mon opinion ! 9- La puissance de l’engagement 10– L’évolution de la femme Histoires et réflexions 11- Un trait de caractère de mon père 12- Chante ma vie chante ! 13- L’automne, un adieu captivant 13- Réflexion sur « L’affirmation du pardon » 14- Pensées et proverbes 14- Phrase affirmative 14- À ne pas oublier ! Recettes 15- Tourtières gourmandes 15- Gâteaux de Paula Actualités du Centre 4- Portes ouvertes du Centre des femmes de Saint-Laurent 4- Les bienfaits de fréquenter le Centre des femmes 5- Projet Femmes en action : vision d’une participante Centre des Femmes de Saint-Laurent 685, boul. Décarie, bureau 101 Saint-Laurent (Québec) H4L 5G4 Tél. : 514.744.3513 Fax : 514.744.5609 Courriel : [email protected] - Site web : www.cfstl.org

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Page 1: Ensemble, debout les Laurentiennes...comme un boomerang : ce que j’ai donné avec mon cœur je l’ai reçu en double, non pas par les personnes à qui j’ai donné mon temps ou

C E N T R E D E S F E M M E S D E S A I N T - L A U R E N T

Ensemble,debout les Laurentiennes !

Dans ce numéro

Éditorial

2- La femme forte

Portrait de femme

3- Hommage à Michèle G.

Entrevues

6- Entrevue avec l’organismeStella

7- Les souvenirs d’enfance d’uneartiste

Critique

8- Pour un souffle égyptien

C’est mon opinion !

9- La puissance de l’engagement

10– L’évolution de la femme

Histoires et réflexions

11- Un trait de caractère de monpère

12- Chante ma vie chante !

13- L’automne, un adieu captivant

13- Réflexion sur « L’affirmation dupardon »

14- Pensées et proverbes

14- Phrase affirmative

14- À ne pas oublier !

Recettes

15- Tourtières gourmandes

15- Gâteaux de Paula

Actualités du Centre

4- Portes ouvertes du Centre desfemmes de Saint-Laurent

4- Les bienfaits de fréquenter leCentre des femmes

5- Projet Femmes en action : visiond’une participante

Centre des Femmes de Saint-Laurent685, boul. Décarie, bureau 101

Saint-Laurent (Québec) H4L 5G4Tél. : 514.744.3513Fax : 514.744.5609

Courriel : [email protected] - Site web : www.cfstl.org

Page 2: Ensemble, debout les Laurentiennes...comme un boomerang : ce que j’ai donné avec mon cœur je l’ai reçu en double, non pas par les personnes à qui j’ai donné mon temps ou

Centre des femmes de Saint-Laurent

Pour cette présente édition

du journal, nous nous

sommes questionnées sur

l’image positive de la

femme et sur ce que repré-

sente une femme forte.

Qu’est-ce que l’on sous-

entend par l’appellation

forte?

Bien souvent, la femme

ignore son potentiel, celui-

là même faisant appel à la

force, à la résistance et au

courage. La femme forte,

c’est celle qui parfois

conjugue son rôle de mère

avec ses études, son tra-

vail, son couple. La

femme est multi-tâches;

elle a su prouver à maintes

reprises qu’elle peut tenir

plusieurs rôles.

La femme forte, c’est aus-

si la femme qui a vu ses

espoirs remis en question

par toutes les vicissitudes

de la vie telles que l’indif-

férence, les abus, la vio-

lence, l’exploitation, la

manipulation, la maladie,

la détresse, et qui s’est

battue pour affronter ses

peurs, respecter ses ambi-

tions, repousser ses limi-

tes, surmonter les obsta-

cles afin de rebâtir. C’est

celle qui n’hésite pas à

s’interroger sur son che-

minement personnel en

vue de forger sa destinée,

afin d’atteindre un équi-

libre tant au point de vue

physique, émotionnel et

spirituel.

C’est aussi celle qui est

bien dans son corps et en

paix avec elle-même,

celle qui cherche à at-

teindre son plein poten-

tiel. C’est la femme qui

après une séparation ou

un décès a surmonté ce

temps de reconstruction.

C’est celle qui peut se

projeter dans le futur, se

réinventer au besoin. La

femme forte, c’est encore

celle qui s’implique dans

la collectivité pour aider

à améliorer le sort de ses

consoeurs. C’est la

femme ouverte aux diffé-

rentes cultures du genre

humain et qui est capable

d’avoir de l’empathie.

C’est la femme qui se

questionne sur le sens de

la vie, de la planète, de

l’environnement. Elle

réfléchie, partage et agit.

C’est aussi celle qui fait

preuve de sagesse en fai-

sant face aux échecs et qui

s’accorde le droit d’être

elle-même, forte et parfois

incertaine. En reconnais-

sant ses faiblesses, on re-

connaît aussi sa force.

La femme forte prend posi-

tion, dénonce et revendi-

que. Elle participe à une

réflexion sur les enjeux liés

à la question du bien com-

mun, et ce dans la lignée

de la justice sociale. Elle

est préoccupée par les

questions de dignité hu-

maine, de solidarité, de

liberté, d’égalité femme/

homme et de respect de la

non-violence. Qui sont les

personnes à l’origine de la

Déclaration citoyenne ?

Les femmes ! Alors, qu’en-

tendons-nous par femme

forte ? C’est TOI, c’est

MOI, c’est NOUS.

Attachez vos tuques !

En terminant, voici l’image

attendue d’une femme en

1960 au Québec, selon un

manuel scolaire d’écono-

mie familiale domestique

de l’époque : « Faites en

sorte que le dîner soit prêt.

Au moment de son arrivée,

éliminez tout bruit de ma-

chine à laver, séchoir à

linge ou aspirateur. Écou-

tez-le. Laissez-le parler

d’abord, souvenez-vous

que ses sujets de conversa-

tion sont plus importants

que les vôtres. ».

Dans un tel contexte, inu-

tile de préciser qu’en tant

que femme, il fallait être

forte !

La femme forteT. Laquerre

Éditorial

La femme forte, par le Comité journal

Page 2

Édition Automne 2009

Page 3: Ensemble, debout les Laurentiennes...comme un boomerang : ce que j’ai donné avec mon cœur je l’ai reçu en double, non pas par les personnes à qui j’ai donné mon temps ou

Centre des femmes de Saint-Laurent

Portrait de femme

Hommage à Michèle, par Gisèle

C’est avec grande émotion que

j’aimerais vous parler de Mi-

chèle, notre grande Michèle,

grande physiquement certes,

mais aussi grande de cœur, si

généreuse et si dynamique.

Michèle Gavouyère, pour celles

qui ne l’ont pas connue, a œuvré

au Centre pendant 10 ans, soit de

1987 à 1997. Elle a été coordon-

natrice pendant quelques années.

C’est elle qui allait au front pour

nous alimenter sur les réformes,

les nouvelles politiques, sur tou-

tes les questions qui touchaient

la condition féminine. Elle s’est

battu contre l’appauvrissement

des femmes, pour l’accès au

travail non-traditionnel et c’est

grâce à elle si le Centre s’est

informatisé et actualisé au fil des

ans. C’est encore elle qui a su

encadrer les nombreuses stagiai-

res qu’on a vu passer au Centre,

autant celles de l’Université que

celles du Centre d’emploi. C’é-

tait de nouveaux projets à créer

chaque fois et on se rap-

pelle des cours de fran-

çais aux femmes cambod-

giennes, les ateliers d’in-

formations avec les fem-

mes latino-américaines,

les échanges culturels

avec CARI sans oublier

le projet Grand-Mère

Action pour dénoncer la

publicité sexiste et la vio-

lence en général.

Mais le projet qui lui te-

nait le plus à cœur et dont

elle serait particulière-

ment fière aujourd’hui,

c’est Capsule d’Oxygène.

Elle en serait d’autant

plus fière parce que la

halte-garderie dont elle

rêvait fonctionne ronde-

ment dans un tout nou-

veau local et que les res-

ponsables sont les pre-

mières mamans qui ont

bénéficié de ces ren-

contres.

Elle était aussi l’organisa-

trice de belles sorties édu-

catives qui nous ont per-

mis de connaître des pa-

ges d’histoire de Mon-

tréal et de ses environs.

Représentante officielle à

l’R et à la Table des grou-

pes de femmes, elle parti-

cipait aux nombreuses

manifestations, parfois

seule avec la bannière du

Centre. Elle a été de la

Marche du Pain et des

Roses à Montréal et à

Québec, et des autres

marches qui ont suivies.

À sa retraite, elle est res-

tée active au sein de co-

mités de travail.

Michèle nous a quitté au

début de juin 2008. En

quelques mois, un cancer

l’a emporté. Elle, si

pleine d’énergie et encore

la tête pleine de projets, a

accepté sereinement son

destin. Elle avait mené à

terme sa mission d’élever

ses filles et a eu le bon-

heur de connaître et de

chouchouter ses sept pe-

tits-enfants. Elle était

heureuse et comblée.

J’ai perdu une collègue de

travail et surtout une

grande amie, mais tous ses

bons moments que nous

avons partagés me seront

pour toujours d’un grand

réconfort.

Femme je suis

Femme et bien dans ma

peau

Mère et fière de mes

choix

Travailleuse et auto-

nome

Et même grand-mère

dans le vent

Femme je suis, et fière

de l’être

Et si l’impossible arri-

vait cette année?

Femmes et hommes

juste égaux

Travaillant ensemble

en toute justice

Peur et violence éradi-

quées

Discrimination oubliée

Équité-égalité deve-

nant un même mot

Et si en l’an 2000, le

mot revendication

n’existait plus

Parce qu’il n’aurait

plus raison d’être !

Poème composé parMichèle G.

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Michèle G.

Édition Automne 2009

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Centre des femmes de Saint-Laurent

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Actualités du centre

Journée portes ouvertes

Je suis déménagée à Saint-Laurentfin avril 2007 avec mon conjointmarocain. Lorsque l’été fut termi-né, l’automne fit face à ma soli-tude. Mon amie Nicole m’a dirigévers le Centre des femmes. Je suisdevenu membre ce jour-là et de-puis, je n’ai jamais quitté le Centredes femmes, ni Nicole d’ailleurs !

Pour moi, le Centre des femmes aété une bouée de sauvetage et untremplin vers la connaissance demoi-même pour contrer l’isole-ment et éviter de devenir dépres-sive. J’ai plongé tête première dansdifférents ateliers et je prends cequi est bon pour moi. C’est devenuune nourriture psychologique, phy-sique et spirituelle.

L’équipe des travailleuses font ensorte que je me sente bien au Cen-tre. Elles sont toujours disponiblesà m’écouter avec leur cœur, sansme juger. Leur grande disponibilité

me rassure, car encore parfois, j’ai desmoments de vulnérabilité et j’aiconfiance d’être capable de me confierà elles.

Je m’implique dans mes relations per-sonnelles en acceptant la diversité desfemmes qui partagent mon univers. Jevoyage, j’écoute en me disant que lesfemmes de tous les coins du monde ontau fond les mêmes aspirations. Je passeà l’action avec moi-même dans l’affir-mation de mes besoins, de mes atten-tes, de mes désirs tout en respectant lepoint de vue des autres participantes.Cela me demande parfois un dépasse-ment.

Je serai toujours en cheminement pouraméliorer mon bien-être personnel. Jene peux changer les gens, je dois tra-vailler sur moi. J’essaie d’être sensibleface à mes échanges avec les autres. Jeme dis que les gens qui sont dans mavie sont là pour me faire cheminer.C’est un travail à temps plein.

M’impliquer à travers le bénévolat est trèsvalorisant et constructif. La vie estcomme un boomerang : ce que j’ai donnéavec mon cœur je l’ai reçu en double, nonpas par les personnes à qui j’ai donné montemps ou les services que j’ai rendus,mais par d’autres personnes mises surmon chemin. Ces personnes-là sont pré-sentes pour aussi m’aider dans différentsdomaines de ma vie. C’est un transfertd’énergie.

Il m’arrive encore d’éprouver des diffi-cultés, mais je constate que j’émerge plusvite des situations négatives afin de ne passombrer dans la dépression. J’ai mainte-nant des outils pour aider à mon épanouis-sement personnel. Je dois m’aimer moi-même si je veux être aimé.

C’est un côté de mon cœur que je vouslivre et je souhaite à votre tour de vivre cebeau voyage intérieur.

Les bienfaits de fréquenter le Centre des femmes, par Diane

Le 10 septembre 2009 était la Journée Portes Ouvertes du Centre des femmes de Saint-Laurent.

Nous avons passé une journée très amusante avec la collaboration des femmes qui ont apporté des vêtements à ven-

dre et des autres qui en ont achetés, sans oublier la participation de nos mannequins exclusives ! Merci d’être venu

partager, rigoler et ramasser des fonds pour notre Centre des femmes !

Le Défilé de la Journée Portes Ouvertes, par Yael

Des sourires pour l’une, des échanges et des retrouvailles

pour l’autre… Une Journée Portes Ouvertes au Centre des

Femmes de Saint-Laurent est une merveilleuse occasion

de découvrir le Centre, de revoir des visages familiers, de

recevoir de nouvelles membres, de faire la découverte de

la nouvelle programmation, de prendre du temps pour

soi en s’inscrivant aux différents ateliers et activités, et

peut-être même de répondre à un appel à l’éveil politi-

que!

Édition Automne 2009

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Centre des femmes de Saint-Laurent

Actualités du centre

projet Femmes en action : La vision d’une participantepar Diane

coaching de vie. Aujourd’hui, elle dé-

sire faire profiter aux femmes partici-

pantes à ses ateliers certaines connais-

sances qu’elle a si ardûment acquises.

C’est comme une pâtissière qui nous

donne une recette dans laquelle elle

excelle. Carole nous donne des rac-

courcis pour que nous évitions des che-

mins longs et inutiles qui risqueraient

de nous blesser davantage. Elle privilé-

gie le dépassement dans la communica-

tion afin de pouvoir nous faire réaliser

qu’il y a des pièges et obstacles à déce-

ler pour mieux s’entendre. Grâce à ces

connaissances, nous comprenons mieux

et rigolons de nos interprétations hu-

maines parfois capricieuses.

Selon moi, le livre S’affirmer ou « s’la

fermer » ? Les deux clés essentielles de

l’affirmation écrit par Carole Payette est

un outil essentiel pour favoriser l’é-

coute, le dialogue, la compréhension et

le lâcher prise.

« C’est comme une pâ-

tissière qui nous

donne une recette

dans laquelle elle ex-

celle. [...] Grâce à ces

connaissances, nous

comprenons mieux et

rigolons de nos inter-

prétations humaines

parfois capricieuses.»

*S’affirmer ou « s’la fermer »Les deux clés essentielles de

l’affirmationCarole Payette

[ Carole Payette anime des ateliers

au Centre des femmes de Saint-

Laurent ayant pour but d’aider les

femmes à découvrir en elles-

mêmes leur potentiel afin d’aller

de l’avant dans l’atteinte de leurs

objectifs personnels. Ces ateliers

se regroupent sous le projet Fem-

mes en action. En cours de route,

les femmes apprennent comment

augmenter leur confiance en elles-

mêmes et ainsi reconnaître l’im-

portance de s’affirmer. ]

Carole Payette a fait plusieurs

thérapies personnelles qui lui ont

permis de mieux se connaître.

Elle a participé à de nombreuses

recherches afin d’avoir une meil-

leure compréhension de la nature

humaine. Ella a publié le livre

S’affirmer ou « s’la fermer » ? Les

deux clés essentielles de l’affirma-

tion*. Elle anime des conférences

sur le sujet et des cours sur la

communication. Elle fait aussi du

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Édition Automne 2009

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Centre des femmes de Saint-Laurent

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entrevues

Entrevue avec l’organisme stella, par Carmen

Le plus vieux métier du monde ?

Le travail du sexe : qu’est-ce que c’est ?

tions influencent leur déci-

sion de l’exercer. Certai-

nes apprécient la flexibilité

des horaires, d’autres ai-

ment rencontrer une varié-

té de gens en provenance

de différents milieux, d’au-

tres encore se sentent à

l’aise avec la sexualité, la

nudité, les confidences,

l’écoute et le soutien mo-

ral.

Les travailleuses du sexe

ont une vie personnelle et

amoureuse en dehors ce

leur vie professionnelle.

Plusieurs sont mères d’un

ou de plusieurs enfants d’â-

ges divers.

Sur le plan des relations

intimes et sexuelles, les

travailleuses du sexe arri-

vent à établir et maintenir

des rapports amoureux pro-

fonds et durables.

Le travail du sexe comprend

diverses activités comme la

sollicitation dans la rue et

dans divers lieux publics, les

danses nues avec ou sans

contact, les messages éroti-

ques, les services d’escortes

qui se déplacent ou qui re-

çoivent.

Le travail du sexe est diversi-

fié et peut s’appliquer ou

non à des relations sexuelles

contre rémunération. Il dé-

borde donc du cadre de la

Après une discussion téléphonique avec

une travailleuse de rue de l’organisme

Stella, je rédige le contenu de notre

conversation afin de démystifier ce

qu’est le travail du sexe considérant les

préjugés véhiculés à l’endroit des fem-

mes qui pratiquent ce travail.

Les travailleuses du sexe offrent leurs

services soit par besoin monétaire, soit

pour se procurer de la drogue ou simple-

ment par choix. Elles sont souvent ci-

blées par les policiers parce qu’elles dé-

rangent. L’organisme Stella leur vient

ainsi en aide de diverses façons. Il y a

une clinique juridique qui se déplace

pour informer les travailleuses du

sexe de leurs droits, pour les aider à

porter plainte à la déontologie et qui

offre un service d’accompagnement

à la Cour ou chez le percepteur. Au

sein de l’organisme Stella, il y a

même une clinique médicale sans

rendez-vous et confidentielle pour

les travailleuses du sexe qui n’ont

pas de médecin ni de carte d’assu-

rance-maladie ou pour les urgences.

L’organisme Stella offre aussi des

conseils et du support par des ren-

contres individuelles et toujours

confidentielles. Les travailleuses du

sexe sont bien encadrées et sur-

tout lorsqu’elles veulent chercher

un autre travail, on les réfère à un

centre de femmes de Montréal.

Informations tirées du document« Travail du sexe : 14 réponses àvos questions » par Stella et leService aux collectivités de l’U-QAM et d’une entrevue téléphoni-que auprès d’une travailleuse derue de l’organisme.

prostitution qui réfère exclu-

sivement à l’échange de

relations sexuelles contre un

paiement.

Pourquoi faire ce travail ?

Voici la question la plus cou-

ramment posée. En guise de

réponse, les travailleuses du

sexe vous diront très simple-

ment qu’elles pratiquent ce

travail pour gagner leur vie.

Et comme pour tout métier,

une foule d’autres motiva-

Qu’est-ce que

l’organisme Stella ?

Stella est un organisme qui vient

en aide aux travailleuses du sexe

sans discrimination. Elle leur

apporte une écoute et une aide

ainsi que des outils de prévention.

Logo de l’organisme StellaPour plus d’information, visitez le

Édition Automne 2009

DOSSIER

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Centre des femmes de Saint-Laurent

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Entrevues

Les souvenirs d’enfance d’une artiste , par Jeannine

J’ai récemment rencontré une

amie. Tout en prenant un café

avec croissant, je me suis intéres-

sée à ce qu’elle a fait durant sa

jeunesse, car cela faisait bien des

années que nous ne nous étions

pas vues. Elle m’a raconté que

dès son jeune âge, ses parents

l’ont inscrite à des cours de piano.

Elle venait d’une famille dont la

mère était pianiste et organiste, et

son père s’intéressait aussi à la

musique classique. Il était donc

normal qu’elle apprenne un instru-

ment de musique et le piano fut

choisi.

Les cours de piano étaient donnés

à l’école primaire tous les matins

à 8h00, et très souvent elle se ren-

dait à l’école à bicyclette et y arri-

vait très tôt, à la salle de pratique,

où il y avait beaucoup de pianos.

Plusieurs salles étaient aussi dis-

ponibles pour des cours privés

d’environ 30 à 40 minutes.

ditoire. Par la suite, elle a obtenu son

certificat avec la note « Très grande

distinction », elle a aussi reçu bien des

éloges de ses parents et amis.

Elle continua encore ses études pen-

dant plusieurs années; 14 ans de piano

jusqu’au grade Lauréat II. Elle décida

de ne pas faire carrière en musique,

mais continua de jouer du piano par

pur plaisir. Elle a même tout récem-

ment hérité des cahiers de musique qui

appartenaient à sa mère.

La musique est toujours présente dans

sa vie. Depuis quelques années, elle

fait partie d’une chorale à l’Église et

chante dans le groupe des alti, ensem-

ble vocal, où ces types de voix donnent

de la couleur au chant choral.

J’ai trouvé cette rencontre avec mon

amie très intéressante et c’est pour

cette raison que je voulais vous en faire

part.

J’espère que cela vous a plu.

Lorsque la cloche sonnait, elle quit-

tait la salle de pratique de piano pour

se rendre à l’étage supérieur pour la

classe régulière ; ceci lui demandait

de sa part et, à son jeune âge, une

bonne discipline et ses parents vou-

laient absolument qu’elle réussisse

dans toutes les matières y compris le

piano.

Ce mode de vie a continué pendant

plusieurs années ; chaque année elle

montait de grade dans ses cours. Un

jour, les professeurs de musique dé-

cidèrent d’inviter les parents et amis

à assister à un concert donné par les

élèves. Il va sans dire que les élèves

ont pratiqué leurs pièces durant de

très longues heures pour ne pas déce-

voir les parents.

Elle se rappelle d’un concert où elle

a particulièrement bien réussi l’œu-

vre qu’elle avait choisi de jouer ; une

sonate de Mozart.

Son professeur fut ravi de son exécu-

tion, ses parents aussi ainsi que l’au-

« Elle continua encore ses

études pendant plusieurs

années, 14 ans de piano

jusqu’au grade Lauréat 2.

Elle décida de ne pas faire

carrière en musique, mais

continua de jouer du piano

par pur plaisir. »

Édition Automne 2009

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Centre des femmes de Saint-Laurent

Page 8

Espace Critique

Pour un souffle égyptien , par Jeannine

Je viens vous parler d’un res-

taurant ou je fus, avec mes

amies, bien accueillie.

Une charmante et souriante

serveuse, vêtue de son cos-

tume traditionnel égyptien,

s’approche poliment de nous.

Elle nous propose de faire le

choix d’une place. Nous choi-

sissons une table très bien

dressée où des chaises

confortables et fort bien ap-

préciées nous attendent.

Notre serveuse nous apporte

le menu du jour pour le repas

du midi. Le choix est varié :

il va de la soupe à la salade,

des pâtes alimentaires aux gril-

lades et des légumes aux

steaks. Il y a aussi un choix de

poissons, et vous pouvez les

choisir frais au comptoir. Un

bar de fruits de mer est à votre

disposition. Les prix sont assez

raisonnables.

On ne sert pas de vin puisque

vous pouvez apporter le vôtre.

Les desserts tels que Pannacot-

ta, Caramel ou Tiramisu ne

sont pas compris. Je dois vous

dire une chose aussi très appré-

ciée : la salle des toilettes est

très propre.

Mes amies et moi furent

Entre la rédaction de cetarticle et la parution dujournal, le Comité a apprisla fermeture du restaurantAfandina.

Cet article vous a mis enappétit? Nous vous invi-tons à découvrir les autresjoyaux culinaires de votrequartier ! Bonnes décou-vertes !

Édition Automne 2009

très heureuses de notre

découverte ; car je dois

vous dire que ce restaurant

est tout nouveau sur le

boulevard Décarie entre

les rues Decelles et Côte-

Vertu. Son nom est :

Afandina.

La section Espace Critique permet aux auteures de partager une expérience. Il ne s’agit donc pas d’un publireportage.

Page 9: Ensemble, debout les Laurentiennes...comme un boomerang : ce que j’ai donné avec mon cœur je l’ai reçu en double, non pas par les personnes à qui j’ai donné mon temps ou

Centre des femmes de Saint-Laurent

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C’est mon opinion !

La puissance de l’engagement, par Monique

savais que si je la laissais allon-

gée au sol plus longtemps, le

carburateur serait noyé et je ne

pourrais plus l’utiliser. Pour-

tant, il était crucial de m’en

servir immédiatement.

Chacun de nous a des histoires

comme celles-ci à raconter,

chacun de nous a accès à cette

puissance, mais malheureuse-

ment, il est rare que nous l’uti-

lisions. Plusieurs croient que

nous avons accès à cette éner-

gie seulement dans les mo-

ments de crise.

La puissance de l’engagement

se trouve au-delà des stress et

des efforts. L’engagement

transforme l’inertie psychique,

la résistance et l’opposition en

énergie motrice. Toutes les

techniques de motivation ont

une chose en commun : celle

de rester en dehors de soi tan-

dis que l’engagement connecte

au plus profond de soi-même

pour permettre l’accomplisse-

ment assuré.

Notre langage verbal est très

révélateur de nos engagements.

Si je dis « Je veux apprendre le

piano et je sais que je vais y

arriver » ou « Je pense ap-

prendre le piano » ou encore

« Je vais essayer d’apprendre le

piano ». Voyez-vous la distinc-

tion? Voyez le message que

l’on envoie à notre corps et

notre cœur. Après ce dialogue

intérieur, croyez-vous être dans

l’action? Nous écoutons trop sou-

vent notre parasite mental, celui qui

nous dit de remettre à demain ou

encore que nous n’avons pas ce

qu’il faut pour réussir.

Lorsque vous voulez réellement

arriver à un objectif et que vous êtes

face à un blocage, demandez-vous

comment vous pourriez l’utiliser de

façon constructive plutôt que de le

vivre comme un handicap. Utilisez

l’énergie des circonstances pour

vous propulser vers votre but. L’au-

tre jour une maman me contacte

pour s’inscrire à une de mes forma-

tions et finalement, elle se désiste,

n’ayant pas l’argent disponible pour

le moment. Anciennement, je me

serais dis « Zut !» et je serais passé

à autre chose. Là, je me suis deman-

dé comment utiliser cette énergie

pour avancer encore un peu plus et

je lui ai envoyé un courriel en lui

disant que si elle m’introduisait dans

un milieu quelconque, je lui donnais

une place gratuite. C’est ce qui

s’est réalisé.

Nous avons tous une multitude

d’engagements conscients et d’au-

tres beaucoup plus dangereux, les

inconscients. Si vous n’obtenez pas

les résultats que vous vous êtes

fixés, c’est peut-être que vous n’êtes

pas réellement engagés ou encore

que vous avez d’autres engagements

inconscients qui viennent y faire

obstacle. Je vous invite à vous amu-

ser en observant d’un œil léger les

divers engagements dans votre vie,

il se peut que vous fassiez des dé-

couvertes très intéressantes!

Annie descendait les marches de l’escalier

pour se rendre à la cuisine lorsqu’elle aperçu

sa plus jeune fille inconsciente, étendue sur

le plancher. Toute la nuit, il y avait eu un

gros orage, beaucoup de tonnerre, c’est pro-

bablement pour cette raison qu’Annie n’avait

pas entendu sa fille se lever. Elle gisait au sol

et un flacon vide était près d’elle. Sans atten-

dre, Annie s’empara du flacon, pris sa petite

dans ses bras, l’a transporta jusqu’à la voi-

ture. Elle voulu l’a démarrer, mais sans suc-

cès. Annie se rua à l’intérieur de la maison

pour téléphoner, mais l’orage avait occasion-

né une panne. Sans plus tarder, elle reprit sa

fille et couru jusqu’à la route la plus près.

Elle déposa sa fille sur le terre-plein et se mit

à agiter les bras pour qu’une voiture s’arrête.

Quelques instants plus tard, elle était à l’ur-

gence et sa fille était sauvée. Si aucune voi-

ture ne s’était arrêtée, Annie aurait tout fait :

« Jamais je n’ai pensé que je n’y arriverai

pas. Il n’y avait plus que cela qui comptait,

j’étais prête à faire tout ce qu’il fallait pour

qu’elle puisse vivre. »

En effet, rien ne pouvait l’arrêter. Là est la

puissance de l’engagement, lorsque la déter-

mination, la concentration, la conviction

nous donnent l’énergie nécessaire à soulever

des montagnes. Je me souviens le jour où j’ai

relevé une moto de 450 livres parce que je

« Lorsque vous voulez réellement

arriver à un objectif et que vous êtes

face à un blocage, demandez-vous

comment vous pourriez l ’utiliser de

façon constructive plutôt que de le

vivre comme un handicap. Utilisez

l ’énergie des circonstances pour vous

propulser vers votre but. »

Édition Automne 2009

Les opinions exprimées dans cette section n’engagent que l’auteure.

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Centre des femmes de Saint-Laurent

Page 10

C’est mon opinion !

L’évolution de la femme, par Diane

« Toutes ces

femmes font partie

de la diversité

c u l t u r e l l e q u i

embellira le Québec

de demain. »

Jadis, le rôle de la femme

était d’être une bonne

mère et une bonne épouse.

Il n’était pas rare de voir

des familles de 12 enfants

et plus. Les femmes ont

joué un grand rôle dans

l’évolution de notre socié-

té. Par exemple, en 1940,

Thérèse Casgrain a gagné

la cause pour laquelle elle

se battait depuis 20 ans,

soit le droit de vote accor-

dé aux femmes. Les fem-

mes se sont battues pour

obtenir leur statut. On re-

trouve maintenant des

femmes au sein de nom-

breux métiers autrefois

réservés uniquement aux

hommes comme des poli-

cières, des pompières, etc.

Il a fallu plusieurs décen-

nies de luttes pour obtenir

nos droits.

Rien n’est jamais acquis.

Nous devons redoubler de

vigilance pour ne pas per-

dre ce qui a déjà été fait

par les femmes qui nous

ont précédées. Nous som-

mes dans un pays libre et

nous comptons le mainte-

nir ainsi.

Cependant, lorsque je vois

des personnes vouloir im-

poser certaines mesures

contraignantes de leur

culture dans la société

québécoise, j’ai peur. J’ai

peur parce que certains

hommes et certaines fem-

mes ne savent pas quel

chemin nous avons par-

couru, quels acquis nous

avons durement gagnés.

Depuis quelques années,

nous parlons d’accommo-

dements raisonnables. Je

n’aime pas ce terme. J’op-

terais plutôt pour un che-

minement raisonnable.

Quelle que soit notre

croyance, nous devrions

faire l’effort de nous rap-

peler que nous nous som-

mes battues pour les droits

que nous avons maintenant

et que nous ne désirons

pas abdiquer face à ces

droits.

L’intégration à une société

commence par le respect

de ses traditions et de ses

coutumes. Si nous choisis-

sons de vivre au Québec,

c’est qu’il y a des raisons

favorables qui nous ont

incités à le faire.

Essayons ensemble d’évo-

luer dans un Québec ac-

cueillant. Apprenons à

nous connaître et dialo-

guons pour aller plus loin.

Nous sommes dans une

société multiculturelle. Au

Centre des femmes de

Saint-Laurent, je fré-

quente des femmes

venant de tous les coins

du monde, qu’elles

soient de l’Afghanistan,

de l’Haïti, de la Chine,

de l’Égypte, de la

France, de la Grèce, de

l’Italie, de la Jordanie,

du Liban, de l’Iran, du

Maroc, du Mexique, du

Québec, des Îles

Seychelles, de la Tuni-

sie, du Vénézuela, du Viet-

nam, de la Russie, des

États-unis, d’Irlande… et

bien d’autres encore. Je

me reconnais en elles.

Toutes ces femmes font

partie de la diversité cultu-

relle qui embellira le Qué-

bec de demain.

« Depuis quelquesannées, nous parlonsd ’accommodementsraisonnables. Jen’aime pas ce terme.J’opterais plutôtpour un cheminementraisonnable. »

Illustration par T. Laquerre

Édition Automne 2009

Les opinions exprimées dans cette section n’engagent que l’auteure.

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Page 11

Histoires et réflexions

Un trait de caractère de mon père, par Dilia

qui de plus connaissait ma mère, son

adresse, etc. Surpris par une telle

coïncidence, ce dernier lui proposa

de le ramener gratuitement chez lui.

Débonnaire comme d’habitude, en

retrouvant ma mère il dit tout sim-

plement : « J’ai oublié ton téléphone

et ton adresse. Heureusement, j’ai

rencontré ce copain à l’aéroport et il

m’a amené ici, à bon port. ». Imagi-

nez le visage de ma mère, si discipli-

née, si racée… !

Réellement, mon père, avec son

tempérament, pouvait aller jusqu’à

la lune sans s’émouvoir. Le mot

« stress » ne faisait pas partie de son

vocabulaire.

Après un bon repas gastronomique,

il est mort tranquillement, dans son

sommeil, en Haïti. Et qui sait, peut-

être rit-il toujours de la vie dans son

voyage infini…

il l’a suivit, peut-être par amour,

mais bien à contrecœur.

Suivons cet homme qui n’avait

jamais quitté son coin de terre de

province pour partir affronter cette

ville gigantesque qu’est New York.

A-t-il été ébloui ? J’en doute fort…

Néanmoins, arrivé à l’aéroport, il

devait constater avec surprise qu’il

n’avait ni l’adresse, ni le téléphone

de ma mère, et de plus, il ne parlait

pas un mot d’anglais. Que faire ?

Bien du monde dans une telle si-

tuation aurait été pris de panique.

Pas mon père. Il a profité de ce

contretemps pour regarder toute la

nouveauté autour de lui.

Sa curiosité satisfaite, il a fait le

tour de la salle du regard pour re-

pérer un compatriote. Je dois vous

dire qu’on est en 1958 et que les

Haïtiens étaient alors peu nom-

breux aux États-unis. Par instinct,

il s’adressa ainsi à un Noir. Devi-

nez quelle veine. C’est un Haïtien,

En évoquant le souvenir de mon

père, une bouffée de joie et d’opti-

misme m’envahit.

Cet homme profondément reli-

gieux voit toujours le bon côté des

choses. Humaniste, philosophe

sans le savoir. Il vivait au jour le

jour, sans la moindre inquiétude.

Avant-gardiste, et ce peu importe

la nature du milieu qu’il soit pro-

vincial, bourgeois ou borné. Il lais-

sait à ma mère le soin de prendre

toutes les décisions importantes.

Haïtien dans l’âme, il adorait son

pays. Je ne le blâme pas. Avec le

mode de vie qu’il menait : au re-

tour du travail à deux heures pm, il

prenait sa sieste et le soir, il allait

sur la place publique de la ville

rencontrer ses amis et blaguer toute

la soirée. On entendait à des milles

leurs éclats de rire. C’était la bonne

vie, ils étaient maîtres chez eux…

Mais voici qu’un beau matin, je ne

sais plus exactement pourquoi, ma

mère décida de partir pour New

York. Comme toujours, mon père

acquiesça et trois années plus tard,Illustration par T. Laquerre

« Réellement, mon père,

avec son tempérament,

pouvait aller jusqu’à la lune

sans s’émouvoir. Le mot

« stress » ne faisait pas

partie de son vocabulaire. »

Édition Automne 2009

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Centre des femmes de Saint-Laurent

Page 12

Histoires et réflexions

Chante ma vie chante !, par Lise

À mon travail, il y a une cho-

rale. Je me suis jointe à elle en

tant qu’Alto. Une chose débou-

che à une autre : une prestation

à l’Église Ste-Rose dans le ca-

dre des chorales multiculturelles

de Gregory Charles. Il nous a

entendu et nous a invité à chan-

ter à son spectacle de la Saint-

Jean-Baptiste au parc de la Na-

ture à Laval! Que d’émotions,

de fierté et de joie! Pas pire pour

une médecin, qui, il y a vingt

ans, ne pouvait ni marcher, ni

manger, ni penser...

L’année de graduation de

mon cours en médecine à

l’université McGill, des

engourdissements étaient

ressentis sur la moitié du

corps. J’ai 23 ans. Le neu-

rologue me dit : «Si tu n’é-

tais pas un médecin, je te

dirais pas que tu as la

sclérose en plaques». Mais

je ne l’étais pas, je suis

une personne qui a ses rê-

ves, ses peurs, ses incerti-

tudes! «Tu as une sclérose

en plaques». Mais docteur,

ma carrière? Ma vie? Je

dois quitter Montréal et

faire ma résidence en médecine

familiale à Ottawa, puis-je le

faire? «On ne connaît pas l’é-

vo lu t ion de cet te maladie,

a lo r s a l l e z h o p , co n t in u e

comme si de rien n’était, il n’y

a pas de traitement.»

… Gulp…

Fin de l’internat, cela ne va

plus. Fatigue excessive, mon

équilibre partait, difficulté à

marcher, difficulté à parler et

à avaler… «Docteur, je me re-

mets entre vos mains, docteur

aidez-moi!».

En suivi, mon neurologue a dit

à ma mère que j’ai eu beau-

coup de dommages au cerveau,

que c’est un miracle que je

puisse marcher après cette at-

taque presque catastrophique!

J’ai tenté de retourner à ma rési-

dence, et ce, sans succès : lenteur de

mouvement et de cognition. Tenta-

tive de pratiquer durant 3 ans, mais

je ne peux pas.

… Gulp…

De retour aux études. Nouveaux ou-

tils. J’ai décroché un poste médico-

administratif à la Direction de san-

té publique de Montréal.

Je suis maintenant mariée, je tra-

vaille 3 jours par semaine et ma

chorale s’en va en Italie comme

troubadour! Chanter ici ou dans le

vieux continent… pas pire pour

une médecin mal chaussée qui ne

lâche jamais!

Morale de ce récit : apprécier et

accepter tout ce que la vie vous

apporte, le nouveau chemin porte

de nouveaux bijoux. Et surtout : ne

lâcher jamais !

L’année de graduation demon cours en médecine àl ’université McGill, desengourdissements étaientressentis sur la moitié ducorps. J’ai 23 ans. Leneurologue me dit : «Si tun’étais pas un médecin, je tedirais pas que tu as lasclérose en plaques».

Édition Automne 2009

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Dans ce paysage envoûtantOù tous ces arbres ont une âmeOn sent passer un souffle divinQui se renouvelleDepuis la nuit des temps

C’est leur façon à euxArbres majestueux,de nous faire leurs adieux

Un message grandiose, captivantQui transporte l’humainAu-delà de toute beauté

Pourquoi avoir été touché

par le texte « Affirmation du

pardon » ?

« J’ai eu des souffrances

depuis longtemps qui n’ont pas

été guéries. J’ai dû faire un

nettoyage et prendre ce qui

m’appartenait là-dedans, donc

de pardonner. Le plus

difficile, c’est de se pardonner

à soi et je suis arrivée à me

pardonner. »Carmen

Dans la campagne solitaireL’Automne s’acharne impitoyablementLes arbres impuissantsGémissent sous les rafales du vent

Leurs cris épouvantésNous plongent dans une sombre tristesseIls pleurent, se lamentent…

Bientôt, ils seront dénudésExposés, sous un froid venteux et glacial

Dans leur profonde détresseIls se disent : « Au lieu de gémirPourquoi ne pas offrir aux humainsUn adieu superbe, spectaculaireUn adieu coloré, joyeuxVibrant de vie et d’allégresse »

Rassemblant leur force défaillanteIls se maquillent artistiquementSe parent de leurs plus beaux attraitsL’effet est inouï, inimaginableOn se croirait en quelque coin magique

La nature entière s’est métamorphoséeOn dirait que des milliers d’arcs-en-cielÇa et là se profilentEntre leurs branches géantes

Centre des femmes de Saint-Laurent

Page 13

Histoires et réflexions

L’automne, un adieu captivant, par Dilia

Réflexion sur « L’affirmation du pardon »

Affirmation du pardon

Je suis divinement libérée de toutes les exigences et de tous les jugements por-

tés contre moi qui me limitent et me blessent beaucoup. Je m’accorde le droit

d’avancer librement, de vivre dans la joie, l’amour et la paix. Je m’accorde le

droit de créer des relations enrichissantes, d’avoir du succès dans la vie, d’a-

voir du plaisir. Je suis consciente de ma valeur comme personne. Je mérite

d’avoir ce que je désire. Je suis maintenant libre de toutes sortes d’entraves.

Dans ce processus, je libère aussi les autres de toutes les exigences ou de tou-

tes les attentes que j’avais à leur égard. Je choisis d’être libre. J’accorde aussi

aux autres le droit d’être libres. Je me pardonne et leur pardonne. Je l’ai déci-

dé ainsi. Il y a de ces formes d’intimidation qui ne m’appartiennent pas.

Merci à la Vie !

Texte d’Huguette Poirier, paru dans le journal « Des Échos de femmes »

de L’Écho des femmes de la Petite-Patrie, vol. 20, #1 – Juillet 2009, p.21.

Illustration par T. Laquerre

Édition Automne 2009

Page 14: Ensemble, debout les Laurentiennes...comme un boomerang : ce que j’ai donné avec mon cœur je l’ai reçu en double, non pas par les personnes à qui j’ai donné mon temps ou

Au train où vont les choses, il ne serait

pas étonnant de lire quelque part que

l’air pollué que nous respirons contient

des calories!

Les mots « Je t’aime » ne s’usent pas même quand je les dis souvent.

*Tirée du livre Réflexions du moment présent, de François Doucet

Centre des femmes de Saint-Laurent

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Histoires et réflexions

Pensées et proverbes*, recueillies par Carmen

Il existe deux catégories d’individus :ceux qui prennent et ceux qui don-nent. Ceux qui prennent mangentpeut-être plus, mais ceux qui don-nent dorment mieux.

Un échec,c’est seule-ment un

détour surle chemindu succès.

La politesse,

c’est aussi une

façon indirecte

de complimen-

ter quelqu’un.Un grand

homme montre

sa grandeur

dans la manière

dont il traite les

petites gens.

Plus on a souffert, pluson sait consoler.

*Tirés du livre Pensées, proverbes et maximes Tome 1, de Louis-N. Fortin

Phrase affirmative*, recueillie par Yael

Je suis la paix, je suis l’amour, je suis l’harmonie, je suis le bonheur, je suis la paix pro-fonde, rien ni personne ne peut affecter ni altérer le calme de mon esprit ni la parfaite san-té et harmonie de tout mon corps.

*Traduction libre tirée du livre Decretos De Prosperidad, de Luz Stella Rozo

À ne pas oublier !*, recueillie par Carmen

Illustration par T. Laquerre

Édition Automne 2009

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Ingrédients pour 2 tourtières

1 ½ livre porc haché maigre

½ livre veau haché

4 cuillérées à soupe d’huile ou

de beurre

2 oignons hachés fins

1 ½ gousse d’ail haché fin

1 feuille de laurier

½ cuillérée à thé de sel de

céleri

½ cuillérée à thé de sarriette

1 pincée de piment de

Jamaïque

Sel et poivre

¾ tasse d’eau

½ tasse de chapelure

4 abaisses de pâte brisée

1 jaune d’œuf délayé dans 1

cuillérée à soupe de lait pour

dorer la pâte

Dans une marmite, faire revenir le porc et le veau dans l’huile et

bien défaire les granules de viande.

Ajouter les oignons, l’ail et les assaisonnements et bien mélanger.

Verser l’eau dans la marmite et laisser mijoter à découvert pen-

dant une vingtaine de minutes en remuant de temps à autre.

Incorporer la chapelure, mélanger et retirer du feu.

Rectifier l’assaisonnement s’il y a lieu au goût.

Foncer une assiette à tarte d’une abaisse de pâte brisée, remplir

l’abaisse de la préparation à la viande.

Badigeonner du mélange œuf-lait pour bien dorer la croûte.

Cuire au four 375 F. de 35 à 40 minutes ou jusqu’à ce que la

pâte soit dorée.

Bon appétit !

Quand le mélange de lait estchaud, l’ajouter au mélange defarine, sucre et œuf. Bien mélangeret remettre à feu doux pour épais-sir le tout.

Au goût, ajouter soit du zeste decitron ou d’orange, ou encorequelques gouttes de rhum.

Déposer cette garniture sur le gâ-teau couvert de crème pâtissière etgarnir de fraises coupées.

Ingrédients1 gâteau genre fond detarte ou 6 petits gâteauxde Savoie (disponibles

dans plusieurs épiceries)Crème pâtissière pour garnirles gâteaux½ tasse de lait½ cuillère à thé de vanille¼ tasse de farine½ tasse de sucre1 oeuf

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Centre des femmes de Saint-Laurent

RECETTES

Tourtières gourmandes, recette recueillie par Carmen

Gâteaux de Paula, recette recueillie par Diane

À feu doux, faire chauffer lelait et la vanille.

Dans un autre bol, mélangerla farine, le sucre et l’œuf.

Édition Automne 2009

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Membres du Comité journal

JeannineCarmen

JeannineClaudine

DianeMarguerite

DiliaFélicia

Yael

À noter que les participantes du Centre des femmes de Saint-Laurent collaborent également au jour-

nal en suggérant des textes, des illustrations, des idées, des sujets, etc.

Le Centre des Femmes de Saint-Laurent est un endroit chaleureux et ouvert à toutes les fem-mes. Le Centre est également un lieu d’éducation et d’action, et a pour mission d’œuvrer àl’amélioration des conditions de vie des femmes de toutes conditions.

1. Les services : Accueil, soutien, écoute et référence Accompagnement des femmes dans leur démarche Halte-garderie (offerte pour la plupart des

activités du Centre) Prêts de livres et de documents

2. Les activités éducatives : rencontres d’information, ateliersthématiques, groupes de discussion, sorties culturelles, etc.

3. Les actions collectives : organisation d’actions de sensibilisation sur différentsdossiers pour l’égalité des femmes et la justice sociale (pétitions, manifesta tions,Journée Internationale des femmes, etc.)

LES 3 PRINCIPAUX MANDATS

Et le Centre des femmes de Saint-Laurent, qu’est-ce que c’est ?

Qu’est-ce qu’un centre de femmes ?

Un centre de femmes est une initiative locale, créée et gérée par et pour les femmes de son mi-lieu. L'approche y est clairement féministe; on reconnaît que les femmes subissent une discrimi-nation spécifique dans tous les domaines [...] et on veut changer les choses !

L'importance donnée à l'un ou l'autre aspect de la vie des femmes dépendra en grande partie dumilieu où le centre est implanté, des besoins des femmes qui le fréquentent. [O]n ne trouvera pasdeux centres identiques ! Chacun a sa couleur, son histoire.*

*Tiré du site Internet du Regroupement des Centres de femmes du Québec (L’R), au http://www.rcentres.qc.ca