enseigner l'histoire et la mémoire de la résistance

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SERVICE HISTORIQUE DE LA DEFENSE Centre des Archives de l’Armement et du Personnel Civil

ENSEIGNER L’HISTOIRE ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

INTRODUCTION Au cours de la seconde guerre mondiale, on estime que 2 à 3 % de la population

française est entrée en résistance… Pour ces hommes et ces femmes

l'emprisonnement, les fusillades, les tortures, les déportations étaient un risque

encouru chaque jour. Et même s'il est difficile d'évaluer le nombre de disparus

en résistance, on peut dire que beaucoup y ont trouvé la mort.

Chaque année, à l'occasion de commémorations, les Français célèbrent la

mémoire de ces résistants morts au cours de la seconde guerre mondiale. C'est

le cas dans le département de la Charente où, tous les ans, "l'Association pour le

Souvenir des Fusillés de la Braconne" organise une cérémonie en mémoire de 16

résistants charentais fusillés par les Allemands les 5 mai 1943 et 15 janvier

1944. En 2012, à cette occasion, Michel Cholet a pu rendre hommage à son grand-

père, René Gillardie, et à l’oncle de celui-ci, Gabriel Quément. C'est à travers les

souvenirs familiaux et les archives des différents centres du Service Historique

de la Défense (SHD) qu'il a pu retracer le destin à la fois tragique et ordinaire

de ce grand-père et de son oncle, morts parce qu'ils étaient résistants.

Ce dossier pédagogique intitulé "Enseigner l’histoire et la mémoire de la

résistance" propose de revenir sur les notions de résistance et de mémoire à

travers l'histoire de ces deux hommes. Une histoire, à l'image de dizaines, de

centaines d'autres histoires de résistants, et qui permet d'entrer dans

l'Histoire.

Pour cela, et afin de mettre en avant la complémentarité des sources, le dossier

présente une sélection de documents provenant :

- Du Centre Historique des Archives de la défense (CHA-Vincennes)

Page 3: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

- Du Bureau des Archives des Victimes des Conflits Contemporains (BAVCC-

Caen)

- Du Centre des Archives de l'Armement et du Personnel Civil (CAAPC-

Châtellerault)

- Des archives privées issues de la collection de Michel Cholet. Ces documents sont mis en regard avec le discours d’hommage écrit par Michel

Cholet afin de confronter les sources primaires de l'information avec une source

secondaire.

Ce dossier ne se veut donc pas exhaustif par rapport au thème de la résistance

mais tente à travers un exemple précis d'illustrer, d'accompagner le cours et

d'éveiller l'esprit critique sur une période complexe en proposant un exercice

d'analyse de documents d'archives.

Par ailleurs, n'étant pas à l'origine conçus dans un but didactique, les documents

d'archives ne sont pas toujours aisés à appréhender. C'est pourquoi des outils

d'aide à la compréhension sont proposés tout au long de ce dossier (chronologie,

grilles d'analyses, notice de description pour chaque document, lexique).

Page 4: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

SOMMAIRE Contexte historique et chronologie des événements .........................................................p.1

Quelques clés de lecture ...................................................................................................p.5

Partie 1 : Qui sont René Gillardie et Gabriel Quément ?

Introduction : Discours de Michel Cholet (extrait) ....................................................................p.9

Document 1 : Fiche « Mémoire des hommes » de Jean Gillardie ...............................................p.10

Document 2 : Dossier de réintégration de René Gillardie ..........................................................p.11

Document 3 : Feuille de notation de Gabriel Quément, 1938 ....................................................p.13

Partie 2 : Résistance, arrestation et condamnation

Introduction : Discours de Michel Cholet (extrait) .....................................................................p.15

Document 4 : Attestation de l'officier Chillou de Saint-Albert ..................................................p.16

Document 5 : Lettre de René Gillardie (9 janvier 1944) ............................................................p.17

Document 6 : Fiche de Renseignement sur Gabriel Quément ....................................................p.18

Document 7 : Attestation du Colonel Girard...............................................................................p.19

Zoom sur… "L'attente du non-rentré" (Documents 8 à 10)....................................................................p.20

Partie 3 : Reconnaissance, hommages et commémorations

Introduction : Discours de Michel Cholet (extrait) .....................................................................p.25

Document 11 : Code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre ...................p.26

Document 12 : Demande du statut d'interné-résistant .................................................................p.28

Document 13 : Attribution du statut de déporté-résistant............................................................p.33

Document 14 et 15 : La rue "René Gillardie" ............................................................................p.34

Document 16 : Monument aux mort des fusillés de la Braconne ...............................................p.35

Zoom sur… Le statut de "Mort pour la France" (Documents 17 à 19) ..................................................p.36

Lexique .........................................................................................................................p.40

Pour aller plus loin........................................................................................................p.42

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 1 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

CONTEXTE HISTORIQUE L’Armistice de 1940 

Après quelques semaines d'une guerre éclair contre les Allemands, la France est vaincue. Le

Maréchal Pétain réclame l'armistice. Il est signé le 22 juin 1940. Celui-ci impose de lourdes

conditions à la France dont l'occupation d'une partie du territoire.

La France de Vichy et la collaboration 

La collaboration est tout d’abord politique. Pétain croit en la victoire de l’Allemagne. Ainsi le

gouvernement de Vichy s’engage dans la voie de la collaboration en espérant faire de la

France un partenaire privilégié de l’Allemagne.

La France fournit à l’armée allemande, et sans contrepartie, denrées et produits industriels.

Fin 1942, le dispositif du STO1 est mis en place, des classes d’âge entières sont envoyées en

Allemagne pour servir l'effort de guerre nazi.

Dans le même temps, le régime de Vichy apporte son concours aux nazis et à leur politique

antisémite, devançant souvent les demandes allemandes :

- Promulgation de lois sur le "statut des juifs" (3 octobre 1940 et 2 juin 1941)

- Port de l’étoile jaune étendu en zone libre

- Arrestations de juifs menées par la police et la gendarmerie françaises (ex : la rafle du

Vel’d’Hiv).

La résistance 

Face à cette collaboration organisée et suivie par des Français qui se rangent derrière le

gouvernement de Vichy et l’Allemagne, se développe très vite une résistance.

Le 18 juin 1940, le Général de Gaulle lance un appel dans lequel il condamne les choix faits

par Pétain et incite les Français à entrer en résistance. Deux mouvements vont venir renforcer

la résistance :

- 1941 : L’Allemagne attaque l’URSS et rompt ainsi le pacte germano-soviétique. Cela amène

le parti communiste français à s’engager activement dans la lutte contre l’occupant. 1 STO : Service de Travail Obligatoire

Page 6: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 2 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

- 1943 : Les réfractaires du STO prennent le maquis et viennent grossir les rangs des

résistants.

A partir de 1942, le Général de Gaulle désire coordonner l’ensemble des mouvements de

résistance et fait parachuter Jean Moulin. En 1943, ce dernier constitue le CNR2. Après son

arrestation (juin 1943), la résistance poursuit son développement. Les maquis unifiés forment

les FFI3.

L'après guerre entre épuration et héroïsation 

La France et les Français gardent les stigmates de la défaite de 1940 et de la collaboration. Ils

cherchent donc à se "laver" des traces du passé. Cela passe par :

- L'épuration : Au début de la libération, on traque les miliciens et les "collabos" qui sont

jugés dans des simulacres de procès tenus par des tribunaux populaires. La justice mettra

plusieurs mois avant de reprendre le chemin de la légalité. En parallèle, on assiste au

phénomène de la tonte des femmes accusées à tort ou à raison de "collaboration horizontale"

et donc d'avoir fraternisé avec l'ennemi.

- L'héroïsation : Dans le même temps, des résistants sont érigés au rang de héros et

obtiennent des statuts particuliers (interné-résistant, déporté-résistant, Mort pour la France…),

souvent à titre posthume. Ces statuts offrent aux résistants et à leur famille la reconnaissance

mais aussi des droits particuliers (pensions…). Nombreux sont ceux à vouloir une « part du

gâteau », la vigilance s'impose donc.

Aujourd'hui encore, ces hommes sont considérés comme les héros d'une France qui s'est

battue pour sa liberté.

2 CNR : Conseil National de Résistance 3 FFI : Forces Françaises Intérieures

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 3 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

CHRONOLOGIE DES EVENEMENTS

septembre 1939 mai 1940 « Drôle de Guerre »

10 mai 1940 Début de l'offensive allemande : la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg sont attaqués.

13 mai 1940 Les troupes allemandes entrent en France par Sedan. 14 juin 1940 Occupation de Paris. 17 juin 1940 Le Maréchal Pétain demande l’armistice.

18 juin 1940 Appel du Général de Gaulle depuis Londres

22 juin 1940 Signature de l’armistice à Rethondes. 10 juillet 1940 Vote des pleins pouvoirs à Pétain

3 octobre 1940 Première loi de Vichy fixant le statut des Juifs en France. 24 octobre 1940 Hitler et Pétain se rencontrent à Montoire.

1er décembre 1940 1er numéro du journal résistant, Libération du Nord

15 décembre 1940 1er numéro du journal, Résistance

30 janvier 1933 Hitler est élu chancelier 12 mars 1938 Annexion de l'Autriche : Anschluss

29-30 septembre 1938 Conférence de Munich 23 août 1939 Signature du pacte de non-agression germano-soviétique

1er septembre 1939 Invasion de la Pologne par les troupes de la Wehrmacht

3 septembre 1939 La France et l’Angleterre déclarent la guerre à l’Allemagne

1940 : L'année décisive

Déclenchement des Événements

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 4 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

2 juin 1941 Deuxième volet de la loi fixant le statut des Juifs.

22 juin 1941 L’Allemagne envahit l’URSS : rupture du pacte germano-soviétique

Juillet 1941 Création du Front National de lutte pour la libération et l'indépendance de la France (FN)

decembre 1941 Décision de faire fonctionner de véritables chambres à gaz au camp d’Auschwitz.

1er Janvier 1942 Jean Moulin est parachuté en France pour unifier la résistance

16-17 juillet 1942 Rafle du Vel’ d’hiv.

22 octobre 1942 Création de l'Armée secrète (A.S.)

1942 - 1943 Mise en place du STO (Service de Travail Obligatoire). Départs pour le maquis.

30 Janvier 1943 Création de la Milice

mai 1943 Constitution du Conseil National de la Résistance (CNR)

Juin 1943 Arrestation de Jean Moulin

29 décembre 1943 Naissance des FFI

6 juin 1944 Débarquement allié en Normandie.

7-9 Juin 1944 Massacre de Tulle

10 Juin 1944 Massacre d'Oradour-sur-Glane

15 août 1944 Débarquement allié en Provence.

24-26 Août 1944 Libération de Paris

Janvier 1945 L’Allemagne est envahie.

avril-juin 1945 Création de l’ONU.

30 avril 1945 Mort d’Hitler.

8 mai 1945 L’Allemagne capitule.

1941-1943 : Le paroxysme de l'occupation4

1944-1945 : Vers la fin de la guerre

4 Période la plus dure de l’occupation

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 5 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

QUELQUES CLES DE LECTURE

LA NOTION DE RESISTANCE Ce qui fait acte de Résistance : - Ce contre quoi je résiste : La résistance est une réaction contre un pouvoir, une oppression

qui ne laisse d'alternative qu'entre la soumission et la révolte.

- L'absence de recours pour s'opposer : Il n'y a aucun recours démocratique ou judiciaire.

Dans le cas contraire, on parle plutôt de contestation.

- L'urgence, la nécessité : Pour qu'il y ait résistance, il faut qu'il y ait un danger immédiat

pour soi ou autrui. La résistance s'accompagne de la notion de légitime défense.

- La prise de risque : Le résistant met sa sécurité, sa vie en danger par ses actes ou par le

refus d'exécuter certaines obligations.

- La dimension collective : La résistance s'appuie sur des valeurs partagées ; le plus souvent,

elle s'exerce dans un cadre collectif.

Les modes d'action : - Les manifestations

- La diffusion des idées (tracts, journaux)

- La désobéissance

- Le renseignement

- La grève

- Les sabotages, les attentats contre les biens

- Les enlèvements, prises d'otages

- Les attentats contre des personnes

- La lutte armée (…)

Ces modes d'action variés et plus ou moins violents s'apparentent aux modes d'action utilisés

par l'oppresseur. Aussi leur acceptation est souvent induite par :

- la violence de la répression exercée

- la nature du pouvoir par rapport aux critères démocratiques (≠ terrorisme)

- la présence d'une menace immédiate.

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 6 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

QUELQUES CLES DE LECTURE

ANALYSER UN DOCUMENT D’ARCHIVES

Voici quelques clés pour « faire parler » les documents d’archives présentés dans ce

dossier.

Les documents (textes, photographies, affiches, plans,…) peuvent être analysés en

répondant aux questions suivantes (certaines informations peuvent se trouver dans les notices

accompagnant chaque document) :

Grille d’analyse

1. Quelle est la nature du document présenté ?

(S’agit-il d’un texte, d’un document iconographique, d’un article de presse,

d’une publicité… ?)

2. S’il s’agit d’un texte, à quel type de texte appartient-il ?

(S’agit-il d’une lettre, d’une loi, d’un rapport, d’un formulaire… ?)

3. S’il s’agit d’une image, à quel type d’image appartient-elle ?

(S’agit-il d’une affiche, d’une caricature, d’une photographie, d’une carte

postale… ?)

4. Le document porte-t-il un titre ? Quel est le titre du

document ?

5. Dans quel contexte le document se place-t-il ? Dans

quelle(s) circonstance(s) a-t-il été produit ?

6. Qui est l’auteur du document ?

7. Ā qui le document est-il destiné ?

8. Où a-t-il été rédigé ou réalisé ?

9. Que nous apprend le document sur les faits, sur les idées,

sur les acteurs?

10. Quelle est la portée, l’impact de ce document ?

Page 11: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 7 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

QUELQUES CLES DE LECTURE

HISTOIRE ET MEMOIRE DE LA RESISTANCE

L’histoire est la mise en récit qui permet de comprendre et de connaître un phénomène ou

un événement passé. Cela implique une démarche scientifique et intellectuelle reposant sur

l’analyse et le discours critique.

La mémoire –individuelle ou collective- est subjective puisqu’elle est de l’ordre de

l’affectif et de l’émotionnel. Elle repose sur le souvenir vécu ou transmis et présuppose la

sélection et la reconstruction des événements.

- La mémoire commune repose sur des souvenirs qui résultent de l’expérience individuelle,

des familles… Elle est multiple et contradictoire. Elle est portée par la génération qui a vécu

la guerre.

- La mémoire nationale est un récit qui réduit la diversité des souvenirs à une interprétation

dominante, la plus consensuelle possible. Elle se manifeste lors des commémorations (par

exemple du 8 mai 1945) qui donnent au passé une dimension patriotique et politique.

Il faut également distinguer le témoignage, c'est-à-dire la mémoire directe de celui qui a

vécu les faits, et la mémoire transmise aux générations suivantes qui donne lieu à diverses

représentations ou manifestations mémorielles.

Les mémoires : depuis les années 1970, le mythe d’une résistance unanime et

victorieuse derrière ses héros (le Général de Gaulle, Jean Moulin…) a laissé la place à la

multiplicité des mémoires : celle des déportés, des internés, des requis du STO, des victimes

du génocide juif et tsigane, des Justes, des maquis, des Malgré-Nous, des combattants de

l’Empire colonial …. Aujourd’hui de nombreuses mémoires sont réintégrées dans le souvenir

national.

Les représentations : l’idée que les Français se font de la Résistance, avec la

sensibilité de l’époque à laquelle ils la découvrent. Ces représentations varient selon le temps,

les lieux et les milieux.

Page 12: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 8 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

QUELQUES CLES DE LECTURE

ANALYSER UN DISCOURS MEMORIEL Comme son nom l’indique, le discours mémoriel est prononcé « à la mémoire de… ». Source

secondaire de l’information, il apparaît comme un relais essentiel de la construction de la

mémoire.

Le discours prononcé par Michel Cholet le 5 mai 2012 est un discours mémoriel rendant

hommage à René Gillardie et Gabriel Quément. Ce discours est le fruit de la confrontation de

souvenirs familiaux peu nombreux, avec des documents d’archives.

En faire le fil conducteur de ce dossier permet de comprendre comment peut se construire un

discours mémoriel. Cela permet aussi de comprendre comment ce type de discours fait

renaître des évènements, des faits historiques parfois oubliés ou méconnus.

Pour cela, il est important de se poser les questions suivantes :

Grille d’analyse

1. Quelle est la nature du document ? A qui est-il destiné ? S’agit-il d’un document officiel, familial, associatif… ? 2. Qui est l’auteur ? (origine géographique, milieu socio-professionnel…) Quel est son lien avec les faits rapportés ?

3. Quelle est la date du document, à quelle occasion et dans quel contexte a-t-il été produit ? Mettre en relation la période avec la chronologie de la mémoire de la Seconde guerre mondiale.

4. Quelle représentation l’auteur se fait-il de la guerre, de ses victimes et de la résistance ? Comment peut-on justifier cette représentation ?

5. Est-elle conforme à la représentation dominante de la période à laquelle le discours a été écrit ?

6. Confronter cette représentation aux documents d’archives, à la réalité des faits, voire à des témoignages. Faire la part des éléments objectifs et des éléments reconstruits, interprétés. Est-elle hagiographique ? Caricaturale ?

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 9 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

Partie 1

Qui sont René Gillardie et Gabriel Quément ?

Discours de Michel Cholet (extraits) : Ce discours a été prononcé le 5 mai 2012 lors de la commémoration annuelle organisée par l’Association pour le souvenir des fusillés de la Braconne. Michel Cholet y rend un hommage à son grand-père et à l’oncle de ce dernier. « René Gillardie est né à Garat [Charente], le 12 mai 1910. Ses parents, Jean Gillardie et Armantine Raymond, sont cultivateurs. René a un frère aîné, Gustave, né en 1908. Gustave et René ne connaîtront pas longtemps leur père. Le 2 juillet 1917, Jean Gillardie tombe sur le champ de bataille à Vauxaillon, dans l’Aisne. (…) A quinze ans, René Gillardie est admis à la Fonderie de Ruelle comme apprenti stagiaire forgeron. Le 12 mai 1928, à 18 ans, il devient ouvrier forgeron. (…) René Gillardie s’est maintenant syndiqué à la CGT, et a rejoint le Parti Communiste. Il rencontre celle qui deviendra son épouse, Madeleine Audard. Ils se marient à Ruelle le 12 décembre 1931. De cette union naît le 25 décembre 1932 une petite Janine, qui deviendra ma mère. René, Madeleine et Janine habitent à Ruelle, sous le même toit que leur oncle et tante, Gabriel et Madeleine Quément. Gabriel Quément est Directeur de l’école des apprentis de la Fonderie. En 1937, à la suite d’un accident de travail, René Gillardie ne peut plus exercer son métier de forgeron. Il devient tourneur, métier auquel il s’adapte rapidement. C’est cette même année que son oncle, Gabriel Quément, doit quitter son poste de Directeur de l’école des apprentis, pour raisons de santé. Il est affecté au Service Travaux de la Fonderie. A la déclaration de guerre, René Gillardie est mobilisé, puis fait prisonnier à la prise d’Angoulême, en juin 1940, avec un grand nombre d’autres soldats. Ils sont libérés quelques jours plus tard. (…) Les ouvriers de la Fonderie doivent la quitter, les Allemands ayant décidé de la fermer en confisquant l’outillage et les machines. Mon grand-père est licencié le 14 mai 1941, pour « raisons politiques », en application de la loi du 17 juillet 1940. Cette loi stipule que « les agents civils ou militaires de l'État pourront être relevés de leurs fonctions par décret sur le seul rapport du ministre compétent et sans autres formalités ». René Gillardie travaille ensuite dans les bois, comme bûcheron jusqu’à fin mai 1942. Il est ensuite employé à la Société Française d’Applications Mécaniques, la SOFRAM à La Couronne. »

Page 14: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 10 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

Document n°1 : Fiche extraite du site "Mémoire des hommes" Source : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr

► Identifier le document - Quelle est la nature de ce document ? Tu peux t’aider de la rubrique

« Pour aller plus loin ». -

►Analyser le document - Qui est concerné par ce document ? Présente cette personne. - Où et quand est-il décédé ? A l'occasion de quel conflit ?

Page 15: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 11 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

Document n°2 : Dossier de réintégration à la fonderie de Ruelle extrait du dossier administratif de René Gillardie, 22 juin 1945 (extraits) Source : SHD Châtellerault / AP1911288

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 12 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

► Identifier le document - Quelles sont la nature et la date du document ?

► Analyser et confronter les documents - Quelles informations, extraites de ce document, retrouve-t-on dans le

discours de Michel Cholet ? - Le motif de congédiement invoqué dans ce document est "raison

politique". D'après M. Cholet, quel serait le véritable motif ?

Page 17: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 13 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

Document n°3 : Bulletin de notes annuel de Gabriel Quément à la fonderie de Ruelle, extrait du dossier administratif, 1938 Source : SHD Châtellerault / AP1893521

Page 18: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 14 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

► Identifier le document

- Quelles sont la nature et la date du document ? ► Analyser le document

- Relevez les informations qui vous paraissent importantes (nom, date de naissance…) et écrivez une courte biographie.

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 15 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

Partie 2 Résistance, arrestation et condamnation

Discours de Michel Cholet (extraits) : « (…) A cette époque [1942], il adhère au Front National de Lutte. Son oncle, Gabriel Quément en est le trésorier, à Ruelle. Le Front National de Lutte et les FTP veulent multiplier les attentats. C’est à cette époque que des inscriptions sur les murs apparaissent à Angoulême et dans ses environs. A Ruelle c’est probablement Amédée Berque et René Gillardie qui ont inscrit sur le soubassement du bâtiment de la Direction de la Fonderie : « Stalingrad, vive Thorez et Duclos ». Début septembre 1943, les Allemands procèdent aux premières arrestations des membres de l’OCM, Organisation Civile et Militaire. Les résistants du Front National de Lutte et des FTP ne vont pas tarder à être eux aussi arrêtés. Le 1er octobre, Amédée Berque et Raymond Corbiat sont arrêtés. L’usine SOFRAM à La Couronne est dirigée par Morel, mais contrôlée par les Allemands. Morel a donc des relations avec les autorités d’occupation, et aide la Gestapo dans l’arrestation d’ouvriers de l’usine. Louis Labonne, que les Allemands sont venus arrêter, ce 1er octobre, parvient à s’échapper. Le lendemain, mon grand-père, sachant ce qui est arrivé la veille à son collègue Labonne, hésite beaucoup avant de venir travailler. Ce samedi 2 octobre, des policiers, aidés par des soldats allemands, viennent arrêter René Gillardie à l’usine SOFRAM. A Ruelle, ce même jour, Gabriel Quément, en revenant de son jardin, est arrêté par les policiers du Service des Affaires Politiques de Poitiers. Tous les deux sont emprisonnés à Angoulême. Ils sont accusés des mêmes actes, « dissimulation d’armes, hébergement de résistants, aide aux patriotes ». Le procès se tient le 6 janvier 1944. René Gillardie est condamné à mort, comme ses 6 camarades du Front National de Lutte et des FTP, et les 3 membres de l’OCM, pour « complicité avec l’ennemi », alors que son oncle va être déporté. (…) Le 15 janvier, en début d’après midi, des camions allemands traversent Ruelle en direction de La Braconne. Peut-être ma grand-mère voit-t-elle passer ce convoi qui emmène son mari vers la mort. A 15 heures, dans cette clairière, René Gillardie tombe sous les balles allemandes avec ses 9 camarades. (…) Son oncle, Gabriel Quément, est déporté au camp de Natzwiller-Struthof. De santé fragile, il ne supportera pas les traitements inhumains de ce camp de concentration, et meurt le 17 avril 1944. »

Page 20: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 16 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

Document n°4 : Copie certifiée conforme d'appartenance au Front National par l'officier Chillou de Saint-Albert, 21 février 1947 Source : SHD Vincennes / GR 16P255463

► Identifier le document - De qui émane ce document (institution et auteur) ? - Ce document est une copie conforme, de quand date le document original ?

► Analyser le document - Quelles informations peut-on y relever sur l'activité de René Gillardie comme résistant, sur son arrestation et sa condamnation ? - A l’aide de lexique définissez le « F.N. ».

Page 21: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 17 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

Le 9 janvier, René Gillardie écrit une lettre à son épouse et à sa fille. Quelques jours plus tard,

il écrit une autre lettre qui est censurée par les autorités allemandes. Ce sont donc les derniers

mots reçus par sa famille :

Document n°5 : Lettre de René Gillardie à sa femme, 9 janvier 1944 (extraits) Source : Collection privée

"(…) nous ne connaissons pas notre sanction, mais je crains qu’elle ne soit très grave.

(…) Le moral est bon.

(…) Je suis de retour en salle avec mon oncle, il va bien et le moral est bon.

(…) Ma chère Madelon, tu as repris ton travail, ne te fatigue pas trop et ne prends pas froid,

et surtout conserve ce courage que tu as depuis quelques temps. J’ai reçu ta lettre, ma chère

petite Janine et je te félicite des progrès que tu fais en orthographe, sois toujours bonne

écolière et aime bien ta maman ; embrasse bien fort Mémé Gillardie et Tante Quément. Je

termine en vous embrassant bien fort et en vous disant, au plus tôt possible.

Celui qui ne cesse de penser à vous.

Votre René."

► Identifier le document - Quelles sont la nature et la date de ce document ? - Qui en sont l'auteur et le destinataire ?

► Analyser le document

- A quoi fait allusion le mot "sanction" ? - Relevez les passages qui montrent que l'auteur veut rassurer sa famille.

Page 22: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 18 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

Document n°6 : Fiche de renseignements concernant Gabriel Quément versée au "dossier pour délégation de soldes et pension", 1946 Source : SHD Vincennes / GR 16P494728

► Identifier le document - Cette fiche de renseignements a été rédigée après la guerre. Ce document a-t-il été rempli par G. Quément lui-même ? Justifiez

► Analyser le document

- A quel réseau G. Quément a-t-il appartenu et quand l'a-t-il intégré ?

► Confronter les documents - La date de l'arrestation mentionnée sur ce document est-elle la même que celle évoquée par Michel Cholet dans son discours (p. 13) ? - Sinon, comment peut-on expliquer cette différence ?

Page 23: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 19 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

Document n°7 : Attestation d'appartenance au réseau "centurie" extraite du dossier de "déporté résistant" de Gabriel Quément, Ministère des anciens combattants et victimes de guerre, 1950 Source : SHD Caen / 21P528487

► Identifier le document - De qui émane ce document ?

► Analyser le document

- Que sont les FFC ? Quelle différence y a-t-il avec les FFI ? Vous pouvez vous aider du lexique.

► Confronter les documents - Les informations données dans le document 6 sont-elles confirmées par ce document ? - Entre les documents 6 et 7, lequel peut faire office de pièce justificative ? Justifiez

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 20 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

UN ZOOM SUR… L'attente du non-rentré

Après la libération, une nouvelle épreuve commence pour les familles des déportés, l’attente. En effet, il faut souvent attendre plusieurs mois avant de voir le retour du déporté. Et quand il ne revient pas, il faut entreprendre de nombreuses démarches pour faire reconnaitre sa disparition puis son décès et faire valoir ses droits. Ce fut le cas pour Mme Quément dont le mari est mort en déportation, comme plus de 22000 déportés du camp de concentration de Natzwiller-Struthof.

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 21 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

Document n° 8 : Lettre de Mme Quément extraite du dossier de "déporté résistant" de Gabriel Quément, Ministère des anciens combattants et victimes de guerre, 3 novembre 1944 Source : SHD Caen / 21P528487

► Identifier le document - Par qui et quand cette lettre a-elle été écrite ?

► Analyser le document - Quel est l'objet de cette lettre ? - Qu'est-il arrivé à Gabriel Quément suite à son arrestation ?

Page 26: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 22 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

Document n° 9 : Lettre de Mme Quément extraite du dossier de "déporté résistant" de Gabriel Quément, Ministère des anciens combattants et victimes de guerre, 13 septembre 1945 Source : SHD Caen / 21P528487

Page 27: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 23 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

► Identifier le document

- De quand date cette lettre ? ► Analyser le document

- Comment Madame Quément a-t-elle appris le décès de son mari ? - Combien de temps après le décès de son mari, Mme Quément a-t-elle appris la "terrible nouvelle" ? Comment peut se justifier une telle attente ?

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 24 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

Document n° 10 : Attestation du Ministère des prisonnier de guerre, déportés et réfugiés extraite du dossier de "déporté-résistant" de Gabriel Quément, Ministère des anciens combattants et victimes de guerre, 14 novembre 1945 Source : SHD Caen / 21P528487

► Identifier le document - Ce document a été envoyé à Mme Quément, en réponse à ses lettres. A quelle institution s’adressaient donc ces lettres ?

► Analyser le document

- Le décès de Gabriel Quément est-il réellement confirmé ? Justifiez - Pour quelle raison un acte de décès ne peut-il être établi ? - Qu'est-ce qu'un déporté politique ?

Page 29: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 25 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

Partie 3 Reconnaissance, hommages et commémorations

Discours de Michel Cholet (extraits) : « (…) Le 7 novembre 1945, René Gillardie est réintégré à titre posthume à la Fonderie de Ruelle. Une enquête préalable à cette réintégration recueille plusieurs témoignages. René Gillardie est jugé : « bon ouvrier, sérieux dans son travail ». SHD CAAPC / AP1911288 Témoignages extraits du dossier de réintégration posthume de René Gillardie à la Fonderie de Ruelle (1945) […] au milieu de l’insouciance de l’enfance plusieurs choses me rappelaient qui était mon grand-père. C’était la rue que j’empruntais pour aller à l’école primaire, et que plus tard mes frères suivront, la rue René Gillardie. C’étaient les cérémonies dans cette clairière. Sur sa tombe, au cimetière de Ruelle, depuis 1944 une plaque est toujours là, avec cette inscription : « A mon époux, à mon papa chéri, dont le souvenir restera gravé dans nos coeurs ». Lorsqu’ enfant, j’allais me promener vers les bois situés non loin de notre maison, les bois de Relette, je suivais la rue Gabriel Quément. Depuis cette époque, René et Gabriel sont liés et indissociables dans ma mémoire, comme ils le furent dans ce drame. » A l’école primaire, en classe de cours moyen, je me souviens que l’instituteur avait un jour évoqué le drame du 15 janvier 1944, en rendant hommage au courage et à l’engagement de ces hommes. Devant mes camarades, il avait dit que j’étais le petit-fils d’un des fusillés. J’avais alors une dizaine d’années, et je me souviens avoir ressenti de l’émotion, et également de la fierté. »

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 26 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

Article R286 : Le titre de déporté résistant ou d'interné résistant est attribué, conformément

aux dispositions du présent chapitre, aux personnes qui, ayant été arrêtées, ont été ensuite

exécutées, déportées ou internées, à la condition expresse que la cause déterminante de

l'exécution, de la déportation ou de l'internement soit un des actes qualifiés de résistance à

l'ennemi définis à l'article R. 287.

Article R287 : Pour l'application des articles L. 272 à L. 275 inclus, sont considérés comme

actes qualifiés de résistance à l'ennemi, à condition qu'ils aient été accomplis à dater du 16

juin 1940, les faits ou actes ci-après :

1° Le fait d'appartenir à l'un des réseaux, formations ou mouvements reconnus par l'autorité

militaire :

Soit au titre des forces françaises combattantes (FFC), en application du décret n° 366 du 25

juillet 1942 ;

Soit au titre des forces françaises de l'intérieur (FFI), en application du décret du 20 septembre

1944 ;

Soit au titre de la Résistance intérieure française (RIF), en application du décret n° 47-1956

du 9 septembre 1947 ;

2° Tout acte caractérisé d'action contre l'ennemi accompli en service commandé par les

membres des réseaux, formations ou mouvements visés ci-dessus ;

3° Tout acte d'aide volontaire apportée soit à un réseau, une formation ou un mouvement

reconnu comme dit ci-dessus au titre des FFC, des FFI ou de la RIF, soit même

individuellement à un membre desdits groupements ;

4° Tout acte, même isolé, d'action contre l'ennemi et qui consiste en :

Document n°11 : Code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre (Extraits) Source : http://legifrance.gouv.fr

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 27 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

a) La rédaction, l'impression, le transport ou la distribution de tracts ou journaux clandestins

établis par une organisation reconnue comme dit au 1° ci-dessus ;

b) La fabrication, non rétribuée, de pièces d'identité pour les membres de la Résistance au

sens du titre II du livre II (première partie) ;

c) La fabrication et le transport du matériel radio en vue des émissions et réceptions des

postes clandestins destinés à la Résistance ainsi que l'utilisation de ce matériel ;

d) La fourniture volontaire et gratuite d'un local pour une réunion d'un groupe clandestin ;

e) L'hébergement gratuit de résistants traqués ou blessés, de militaires français ou alliés

évadés ou de parachutistes des armées alliées ;

f) Le passage, à titre gratuit, de résistants ou de militaires hors du territoire occupé vers la

France libre, les pays alliés ou non belligérants ;

g) La destruction ou le sabotage de voies ou moyens de communication, d'entreprises ou de

matériels concourant à l'effort de guerre de l'ennemi ;

h) Les actions offensives ou défensives dirigées soit contre les forces militaires de l'ennemi,

soit contre les autorités ou organismes militaires ou policiers placés sous son contrôle ou les

individus collaborant avec lui ;

i) La tentative de quitter un territoire occupé par l'ennemi ou placé sous le contrôle de

l'autorité de fait se disant Gouvernement de l'Etat français […] pour rejoindre soit les forces

françaises libres […]

5° Les actes qui, accomplis par toute personne s'associant à la résistance, ont été, par leur

importance ou leur répercussion, de nature à porter une sérieuse atteinte au potentiel de guerre

de l'ennemi et avaient cet objet pour mobile.

(…)

► Identifier le document - Quelle est la nature de ce document ? - De quand date-t-il ?

► Analyser le document - Pensez-vous que les statuts de résistant définis dans ce document sont en accord avec la notion de résistance définie dans les "clefs de lecture" ? Justifiez

Page 32: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 28 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

Document n°12 : Demande d'attribution du titre d'interné-résistant extraite du dossier d'interné-résistant de René Gillardie, Ministère des anciens combattants et victimes de guerre ,1952 (extraits) Source : SHD Caen / 21P614963

P. 1/7

Page 33: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 29 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

P. 3/7

Page 34: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 30 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

P. 4/7

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 31 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

P. 5/7

Page 36: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 32 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

P. 7/7

► Identifier le document - Qui a rédigé cette demande ?

► Analyser le document - En l'état, les informations fournies sont-elles fiables, peuvent-elles servir de preuve ? Justifiez

► Confronter les documents - D'après ces informations et les documents déjà étudiés, René Gillardie peut-il obtenir le titre d'interné-résistant ?

Page 37: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 33 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

Document n°13 : Décision portant sur l'attribution du statut de "déporté-résistant" extraite du dossier de Gabriel Quément, Ministère des anciens combattants et victimes de guerre, 10 mars 1952 Source : SHD Caen / 21P528487

► Identifier le document - Quelle est la nature de ce document ? Qui en est le signataire ? ► Analyser le document - Quel statut a obtenu Gabriel Quément ? - Quelle différence faites-vous avec le statut d’interné résistant ? Vous pouvez vous aider du lexique. - Une carte est délivrée avec ce statut, à qui a-t-elle été remise ? - Quels droits ouvrent cette carte ? Vous pouvez-vous aider du lexique

Page 38: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 34 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

Documents n°14 : Photographie de l'inauguration de la rue René Gillardie à Ruelle sur Touvre (Charente), [1946] Source : Collection privée

Documents n°15 : Photographie de la plaque de la rue René Gillardie à Ruelle sur Touvre (Charente) Source : Collection privée

Page 39: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 35 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

Document n°16 : Monument commémoratif des fusillés de Braconne, y sont inscrits les noms des 16 résistants fusillés. Source : Collection privée

► Identifier les documents - Quelle est la nature de ces documents ? - Que représentent-ils ?

► Analyser et confronter les documents

- A l'aide de ces trois documents et du témoignage de M. Cholet (p. 23), montrez comment la nation française et les Français rendent hommage à leurs résistants.

Page 40: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 36 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

UN ZOOM SUR… Le statut de Mort pour la France

Comme les statuts de "déporté-résistant" ou "interné-résista nt", le statut de "Mort pour la France" est inscrit au Code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de guerre. C'est une récompense visant à honorer le sacrifice des combattants morts en service commandé et des victimes civiles de guerre. On distingue : - Les Morts pour la France à titre civil - Les Morts pour la France à titre militaire Dans les deux cas : - la demande peut émaner de toute personne physique ou morale - la cause du décès doit être une conséquence directe d'un fait de guerre - le nom du défunt peut être inscrit sur les monuments aux morts - les enfants du défunt peuvent obtenir le statut de pupille de la nation - le titre "Mort pour la France est inscrit à l'Etat civil du défunt Si le statut de Mort pour la France est accordé à titre militaire, une rente est accordée aux ayants droits du défunt (veuf/veuve ou orphelins).

Page 41: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 37 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

Document n°17 : Demande de renseignement concernant l'inscription de la mention « Mort pour la France » extraite du dossier de décès de René Gillardie – Secrétariat général des anciens combattant et victimes de guerre, 27 août 1945 Source : SHD Caen / 21P255856

► Identifier le document - De qui émane ce document ?

► Analyser le document

- Sur quel document officiel doit être inscrit le statut de "Mort pour la France" ? - Ce document fait référence à l'adoption de l'enfant de René Gillardie. A l’aide du lexique, pouvez-vous dire de quel type d'adoption il s'agit ?

Page 42: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 38 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

Document n°18 : Demande d'inscription de la mention "Mort pour la France" à titre militaire extraite du dossier de décès de René Gillardie – Secrétariat général des anciens combattants et victimes de guerre, 28 août 1945 Source : SHD Caen / 21P255856

Page 43: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 39 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

Document n°19 : Proposition d'attribution du titre de "Mort pour la France" au titre de victime civile extraite du dossier de décès de Réné Gillardie - Secrétariat général des anciens combattant et victimes de guerre, 15 novembre 1945 Source : SHD Caen / 21P255856

► Identifier les documents - Qui fait la demande d'obtention du statut de "Mort pour la France" ? - Pour qui est faite cette demande ? - A qui est faite cette demande ?

► Analyser les documents

- La personne qui formule la demande, en a-t-elle le droit ? - Quelle différence y a-t-il entre la mention de "Mort pour la France" à titre militaire et à titre de victime civile ? - Quel(s) renseignement(s) justifieraient l'obtention de la mention à titre militaire ?

Page 44: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 40 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

QUELQUES CLES DE LECTURE

LEXIQUE

Camp de Natzwiller-Struthof : Seul camp de concentration situé sur l'actuel territoire français.

Il est ouvert en Alsace annexée le 1er mai 1941. Lieu de travail au profit de l'effort de guerre

nazi, il est aussi le lieu d'expérimentations médicales. Il reste l'un des camps de concentration

les plus meurtriers du système nazi. 22 000 déportés y sont morts soit environ 40 % des

prisonniers.

Gestapo : Acronyme tiré de l'allemand Geheime StaatsPolizei qui signifie Police secrète

d'Etat. La Gestapo est la police politique du Troisième Reich intégrée à l’Etat SS à partir de

1934.

Milice : Organisation politique et paramilitaire créée sous le régime de Vichy (30 janvier

1943) et visant à lutter contre la résistance. Les miliciens participent aussi à la traque des juifs

et des réfractaires au STO.

Pupille de la Nation : La qualité de pupille de la nation a été instaurée le 27 juillet 1917 pour

les enfants des victimes de guerre. Elle offre aux enfants une protection supplémentaire en

complément de celle exercée par leur tuteur (famille). Il ne faut pas confondre ce statut avec

celui de Pupille de l'Etat qui concerne les enfants sous la responsabilité totale de l'Etat.

A propos du statut de résistant :

Le statut de résistant –Combattant Volontaire de la Résistance- est défini pour la première fois

dans l’ordonnance du 3 mai 1945 et officialisé par la loi du 15 mai 1946. Tout d’abord très

restrictif, il ne concerne que les membres des unités militaires de la résistance s’étant engagés

pendant au moins 90 jours avant le 6 juin 1944.

C’est seulement depuis 1989, que la loi s’est assouplie et s’est ouverte aux membres des

mouvements civils.

Page 45: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 41 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

Déporté politique : Le titre de déporté politique est reconnu aux personnes non résistantes

qui, entre 1939 et 1945, pour un motif politique :

- ont été déportées dans un camp de concentration hors de France,

- ont subi un internement en Moselle, dans le Bas-Rhin ou le Haut-Rhin,

- ou ont été emprisonnées en Indochine.

Déporté de la résistance : Le titre de déporté de la résistance est reconnu aux personnes

remplissant les mêmes conditions que celles requises pour le titre de déporté politique et

qui, en outre, ont accompli des actes de résistance à l'ennemi.

Interné politique : Le titre d'interné politique est reconnu aux personnes non résistantes

qui ont subi, après le 16 juin 1940, un emprisonnement pour des motifs autres que ceux de

droit commun (délits ou crimes).

Interné de la résistance : Le titre d'interné de la résistance est reconnu aux personnes

remplissant les mêmes conditions que celles requises pour le titre d'interné politique et

qui, en outre, ont accompli des actes de résistance à l'ennemi.

Une carte est délivrée à ceux qui obtiennent le statut de déporté ou d’interné résistant. Cette

carte donne droit :

- au bénéfice des pensions de victimes civiles de la guerre,

- à diverses indemnisations,

- à la prise en compte des périodes de détention dans le calcul de la retraite,

- à la délivrance des cartes de CVR4 et de combattant,

- au port de la médaille de la déportation et de l’internement pour fait de résistance,

- au privilège de recouvrir le cercueil du drapeau tricolore.

/!\ Ces définitions sont juridiques. Un résistant peut très bien être considéré comme interné

ou déporté politique puis comme résistant. Il peut aussi n’avoir jamais obtenu le statut de

résistant car il ne l’a pas demandé ou qu’il n’y avait pas de preuve de son action.

Quelques organisations, mouvements et réseaux de résistance :

4 CVR : Combattant volontaire de la résistance

Page 46: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 42 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

Mouvements de résistance : Groupements civils chargés de multiples fonctions dont le

renseignement et la lutte armée.

Réseaux de résistance : Groupements militaires dont les trois principales fonctions sont le

renseignement, le parachutage d’armes et de vivres dans le maquis, l’organisation des

passages et sauvetages.

FFC : Forces Françaises Combattantes, nom donné en 1942 par le Général De Gaulle à

l'organisation militaire constituée par les agents des réseaux de la France Libre dans la zone

occupée ou contrôlée par le gouvernement de Vichy.

CNR : Conseil national de la résistance, organe dirigeant les différents mouvements de la

résistance intérieure française. Sa première réunion a lieu le 27 mai 1943 sous la présidence

de Jean Moulin. Il regroupe les huit principaux mouvements de résistance.

FFI : Forces Françaises Intérieures, résultat de la fusion des principaux mouvements de la

résistance intérieure, dont :

AS : Armée Secrète gaulliste, groupement de résistants français créé en 1942.

FN : Front National de lutte pour la libération et l'indépendance de la France,

organisation politique de résistance intérieure créée par le Parti communiste français

en mai 1941.

FTP / FTPF : Francs Tireurs Partisans Français, mouvement de résistance intérieure

créé par le parti communiste Français.

OCM : Organisation civile et militaire, mouvement de résistance intérieure créé en

décembre 1940 et ayant rejoint le CNR.

Réseau centurie : Réseau de renseignement de l'OCM chargé de transmettre des

renseignements à Londres.

ORA : Organisation de résistance de l'armée, organisation militaire clandestine formée

en novembre 1942 après l’invasion de la zone libre. Fondée par le général Giraud,

concurrent du général de Gaulle, elle recrute essentiellement d’anciens militaires,

démobilisés à l’armistice.

Page 47: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 43 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

POUR ALLER PLUS LOIN

LE POINT SUR "MEMOIRE DES HOMMES"

Le site "Mémoire des hommes" est un produit de Direction de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives (DMPA), destiné à mettre à la disposition du public des documents numérisés et des informations issus des fonds d’archives et des collections conservés par le ministère de la Défense.

Source : http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr

Page 48: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 44 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

POUR ALLER PLUS LOIN

BIBLIOGRAPHIE/SITOGRAPHIE

Les archives

- Le site officiel du SHD permet de faire un point complet sur ses missions et ses spécificités,

mais aussi d'en explorer les fonds, à travers les instruments de recherche et les documents en

lignes.

► www.service historique.sga.defense.gouv.fr

- Agence d’images et centre d’archives et de production audiovisuelle du ministère de la

Défense, l’ECPAD met en ligne sur son site internet de nombreuses images d'archives.

► http://www.ecpad.fr/ - Les Archives départementales de l'Aisne proposent une exposition virtuelle sur le thème

"Seconde guerre mondiale, résistance et déportation".

►archives.aisne.fr/archive/exposition-occupation-resistance-et-collaboration-3/n:104 - Site consacré au 70e anniversaire de l'appel du 18 juin. Visite virtuelle de l'exposition

« trésors d'Archives » issue d'une collaboration entre la Fondation Charles de Gaulle et les

Archives nationales.

► http://www.appeldu18juin70eme.org/ - Un site créé par France Télévisions dans le cadre de la célébration du 70e anniversaire de

l'Appel du 18 juin. Ce site propose des archives audiovisuelles et photographiques et des

dossiers thématiques.

► http://www.francetelevisions.fr/histoire-du-vingtieme-siecle-la-resistance - Sur le site de l’INA, on peut retrouver une vidéo d’actualité sur l’inauguration du monument

commémoratif des fusillés de la Braconne.

► http://www.ina.fr/video/AFE00004127

Autres ressources

- MARCOT François (sous dir.), Dictionnaire historique de la résistance, Robert Laffont,

2006.

Page 49: Enseigner l'histoire et la mémoire de la Résistance

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 45 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

- FIEGEL Marion, Monsieur Alfred : policier allemand en Charente 1941-1944, Le croît vif,

septembre 2010. - Site du camp de concentration de Natzwiller-Struthof, où ont été déportés un grand nombre

de résistants dont Gabriel Quément.

► www.struthof.fr - La rubrique "actions pédagogiques" du site internet de la Fondation de la résistance donne

accès à une bibliographie et à de nombreux liens mais également à des dossiers thématiques

en ligne.

► http://www.fondationresistance.org/pages/accueil/ - Site de l’AFMD (Amis de la fondation pour la mémoire de la déportation).

► www.afmd.asso.fr - Site de la Fondation Charles de Gaulle. Des ressources disponibles pour les élèves et les

enseignants dans l' « espace pédagogique ».

►http://www.charles-de-gaulle.org/ - Le CRDP de Reims propose un site très complet sur le thème "Histoire et Mémoires des 2

guerres mondiales".

► http://www.crdp-reims.fr/memoire/ressources/default.htm - Le pôle civique sur le site de l’académie de Poitiers propose des rubriques sur la seconde

guerre mondiale et la mémoire.

► ww2.ac-poitiers.fr/civique/

Aborder la résistance autrement

- Pour une approche littéraire, le SCEREN/CNDP propose un dossier sur le thème "Poètes en

résistance".

► www.cndp.fr/poete-en-resistance/accueil.html

- Proposition pour définir la notion de résistance sur le site de l’académie d’Amiens

► http://histoire-geo-ec.ac-amiens.fr/?Definir-laResistance-qu-est-ce - L'académie de Grenoble propose un dossier sur le thème des "RésistanceS".

► www.ac-grenoble.fr/ia73/ia73v2/IMG/dossier.pdf

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ENSEIGNER L’HISTOIRE 46 ET LA MEMOIRE DE LA RESISTANCE

Réalisation et conception

Aurélie Chaigneau Stagiaire de la licence APICA

Université de Bourgogne

Avec la participation de

Martine Destouches Centre des archives de l’Armement et du Personnel Civil

Bureau des Publics et de la Valorisation

Et

Marie-Claude Albert Professeur d’histoire-géographie

Contacts

Centre des archives de l’Armement et du Personnel Civil 211 Grand’rue de Châteauneuf- BP 650

86106 CHÂTELLERAULT Cedex

Centre des archives de l'Armement et du Personnel Civil Bureau des publics et de la valorisation

Edition 1 – Juin 2013