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Préparation de l’Agenda de développement Post 2015

Enquête Myworld 2015 au Sénégal LES PRIORITES DE DEVELOPPEMENT DES SENEGALAIS

Ministère du Plan

Direction Générale du Plan Septembre 2013

Enquête Myworld2015 au Sénégal 1

PREFACE

L’adoption de la Déclaration du millénaire en 2000 par l’ensemble des 189 États membres de

l’Assemblée Générale de l’ONU a représenté un moment décisif pour la coopération au

développement. Reconnaissant le besoin de traduire cet engagement en actions, les Objectifs

du Millénaire pour le Développement (OMD) furent adoptés. Depuis lors, les OMD ont

constitué un cadre de priorités commun pour les acteurs du développement dans tous les pays

membres de l’ONU.

En 2015, la date butoir des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) aura été

atteinte, mais il est déjà évident que ceux-ci ne seront pas atteints par la plupart des pays en

développement, malgré plusieurs avancées notables dans le domaine de la lutte contre la

pauvreté, de l’amélioration des services sociaux de base en matière de santé, d’éducation et

d’accès à l’eau potable, de l’égalité de genre et de la protection des groupes vulnérables.

En vue de définir le prochain agenda de développement, les Nations Unies sous l’égide de son

Secrétaire général, ont mis en place et favorisé un processus de consultation inclusif, ouvert et

transparent avec une participation multipartite et l’utilisation des mécanismes établis au

niveau mondial, régional et national dans le but de s’assurer que ces délibérations incorporent

les leçons apprises et les expériences de tous les intervenants. Plus encore, cette discussion

mondiale vise à amplifier la voix des plus pauvres, des marginalisés et à écouter les priorités

de développement énoncés par les différents acteurs.

Le Sénégal, s’est largement investi dans ce processus avec l’appui du Programme des Nations

Unies pour le Développement en préparant un rapport national sur l’agenda de développement

post 2015 intitulé « Le Sénégal que nous voulons » ainsi qu’une Déclaration nationale,

transmis aux Nations Unies. Notre pays, dans la perspective de sa vision de développement à

long terme « l’Emergence dans la solidarité », propose que le prochain cadre puisse permettre

« la mise en place de mécanismes institutionnels de transformation de l’économie et de la

société qui favorisent une croissance durable, inclusive et équitable, et améliorent les conditions

de vie de la majorité de la population. »

Dans le même sillage, il s’est engagé à approfondir l’identification des besoins et priorités de

développement des Sénégalais et Sénégalaises à la faveur de l’initiative lancée par le

Millenium Campaign de conduire l’enquête mondiale Myworld sur les priorités de

développement. Démarré en ligne sur le site Internet www.myworld2015.org, cette enquête

vise à engager les citoyens du monde dans la conversation globale sur le monde futur après

2015.

Au Sénégal, Myworld, conduit par la Direction générale du Plan durant la première quinzaine

du mois de septembre 2013, avec la collaboration technique de l’Agence nationale de la

Statistique et de la Démographie, a permis de capturer les points de vue et priorités de 22 333

personnes, hommes et femmes, de tous âges et issus de différents milieux à travers tout le

territoire national.

Nous espérons ainsi, avec ces différentes initiatives, contribuer significativement à la

définition de l’agenda post 2015 qui augure d’un monde plus juste, plus prospère et plus

durable.

http://www.myworld2015.org/


REMERCIEMENTS

La réalisation de l’enquête Myworld au Sénégal a représenté un grand challenge en termes de

méthodologie et d’organisation du travail. En l’espace de trois semaines, la collecte, la saisie

et l’analyse des données s’est effectuée afin de permettre que les résultats du Sénégal puissent

compter dans les résultats mondiaux présentés lors de l’Assemblée générale des Nations

Unies de septembre 2013.

A ce titre, nous adressons nos sincères remerciements au Millenium Campaign qui a invité et

appuyé le Sénégal pour sa participation à cette initiative visant à engager les citoyens du

monde dans le débat sur les priorités de développement après 2015.

Malgré les conditions difficiles de réalisation, le défi a été relevé par la Direction générale du

Plan grâce à la bonne collaboration de l’Agence nationale de la Statistique et de la

Démographie, qui n’a ménagé aucun effort pour appuyer techniquement le processus et

garantir la qualité et la fiabilité des résultats. Nos remerciements vont au Directeur général,

Monsieur Babakar Fall et à l’ensemble de ses services particulièrement la Direction des

Statistiques démographiques et sociales, piloté par Monsieur Cheikh Ndiaye et ses collègues

Mababou Kébé et Macoumba Diouf ainsi que les Services régionaux de la Statistique et de la

Démographie. Nous remercions également nos collègues de l’Unité de coordination et de

Suivi de la Politique économique pour leurs conseils avisés.

Nous exprimons notre gratitude à l’ensemble des Gouverneurs de régions qui ont donné les

instructions nécessaires pour un bon déroulement des opérations sur le terrain, conduites et

supervisées par les Chefs de service régionaux de la Planification et leurs collègues de la

Statistique. A ces derniers, nous adressons nos félicitations et remerciements pour leur

professionnalisme et leur abnégation. Sans eux, ce travail n’aurait pas pu s’effectuer

correctement dans les conditions de réalisation que nous avons connues.

Au sein de la Direction générale du Plan, nous pouvons être satisfaits de l’expertise qui s’est

révélée lors de cette enquête. Nous saluons l’engagement, la détermination et la rigueur dont

ont fait montre nos collègues Ingénieurs Statisticiens Démographes de la Direction de la

Population et de la Planification du Développement humain ainsi que l’équipe de rédaction.

De manière générale, tous les agents de la Direction générale se sont mobilisés pour relever

ensemble le défi sous la coordination générale de Madame Zeynab Mbengue Wade,

Conseillère technique à la Direction générale du Plan qui s’est beaucoup investie dans ce

travail.

Enfin, nous remercions tous les partenaires de la Direction générale du Plan qui ont compris

l’enjeu et l’intérêt d’une telle opération et ont apporté leur concours d’une manière ou d’une

autre.

BABACAR MBAYE

Directeur général du Plan


PRESENTATION DU SENEGAL

Le Sénégal est un pays de l’Afrique occidentale, membre de la Communauté économique des

Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union économique et monétaire des Etats

l’Afrique de l’Ouest (UEMOA).

Le Sénégal est une République laïque, démocratique et sociale qui assure l’égalité de tous les

citoyens devant la loi, sans distinction d’origine, de race, de sexe, de religion et qui respecte

toutes les croyances.

Au plan de l’organisation territoriale, il est composé actuellement de 14 régions, 45

départements, 172 communes et 384 communautés rurales. Ces collectivités locales,

personnes morales de droit public, sont administrées librement par des citoyens élus au

suffrage universel.

La population sénégalaise est estimée à 12.855.1531

habitants en 2011 avec un taux

d’accroissement intercensitaire de 2,5 %. Cette population est essentiellement jeune (55%) et

l’âge médian est de 19 ans. Elle est composée d’une dizaine d’ethnies inégalement répartie

dans l’espace. Malgré la diversité des groupes ethniques, la langue Wolof est parlée par 75%

de la population.

Le Sénégal fait partie des Pays les Moins avancés (PMA) bien qu’il soit classé par la Banque

mondiale depuis 2011 au rang des pays à revenu intermédiaire (tranche inférieure). En 2011,

le produit intérieur brut (PIB) s’élevait à 6.767 milliards de CFA (environ 13 milliards de

dollars US), soit un PIB par tête de 526.390 CFA (environ 1100 dollars US). Son économie

présente le profil d’une croissance erratique ; ces dernières années, le taux de croissance s’est

établi à 2,1% en 2011 après 4,1% en 2010, 2,2% en 2009, 3,2% en 2008 et 4,9% en 2007. Le

pays est classé 154eme sur 172 pays sur l’IDH du PNUD en 2013.

Comparé aux autres pays du continent africain, le Sénégal est très pauvre en ressources

naturelles. Ses principales recettes en devises proviennent de la pêche et du tourisme. La crise

du secteur de l'arachide, principale culture de rente du pays, a réduit considérablement la

contribution de l'agriculture dans le PIB. La pêche qui reste un secteur clé de l'économie

familiale sénégalaise subit également les conséquences de la dégradation des ressources

halieutiques (surexploitées) et de l'augmentation récente de la facture énergétique. Cependant,

compte-tenu de sa situation géographique et de sa stabilité politique, le Sénégal fait partie des

pays africains les plus industrialisés.

Ces dernières années, plusieurs stratégies de développement axées sur la réduction de la

pauvreté et l’accélération de la croissance ont été menées avec des résultats mitigés. En effet,

en se référant aux Objectifs du Millénaire pour le Développement, la cible de réduction de

moitié de la pauvreté et de la faim ne pourra vraisemblablement pas être atteinte avec un taux

de pauvreté de 46,7%2. Toutefois, des progrès significatifs ont été enregistrés dans les

domaines de l’éducation primaire, de la santé infanto-juvénile et maternelle, la réduction des

maladies endémiques telles que le VIH-SIDA, le Paludisme et la Tuberculose, l’accès aux

services sociaux de base principalement l’accès à l’eau potable dont la cible en 2015 pour

l’hydraulique urbaine sera atteinte.

Mais surtout, le Sénégal a capitalisé des résultats encourageants dans la lutte pour l’égalité de

genre et l’autonomisation des femmes. Au primaire, l’indice de parité à l’école est favorable

aux filles et dernièrement les femmes ont connu une montée en puissance dans les sphères de

décision publique grâce à la loi sur la parité3.

1 Projections ANSD, 2011 2 Enquête de suivi de la pauvreté au Sénégal (ESPS-II), 2011

3 Votée en 2011 et appliquée en 2012 lors des élections législatives, la parité concerne les institutions électives et

semi-électives.

http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9gions_du_S%C3%A9n%C3%A9gal


RESUME EXECUTIF

Avec l’appui technique et financier de United Nations Millenium Campaign (UNMC), le Sénégal

a mené l’enquête Myworld 2015 sur les priorités de développement. Cette initiative entre dans le

cadre des consultations globales menées sous l’égide du Secrétaire général des Nations Unies

pour engager les citoyens du monde et les différentes parties prenantes dans la conversation

mondiale sur l’agenda de développement après 2015. Elle vise à identifier les principales priorités

de développement que les Citoyens ont choisi sur seize priorités proposées.

Au total 22 333 Sénégalais ont été enquêtés, soit 53,4% de femmes et 46,6% d’hommes. Les

jeunes c’est-à-dire les moins de 35 ans ont constitué la majorité des répondants avec 58,5%. On

note une prédominance des moins de 15 ans qui constituent 32,4%. Au-delà de 35 ans, les

répondants se répartissent entre les personnes d’âge mur de 35 à 59 ans (30,7%) et les personnes

du 3ème âge (10,8%).

En majorité, les répondants habitent dans le milieu rural à 63,8% contre 36,2% qui sont du milieu

urbain.

Par rapport au niveau d’éducation, les réponses reflètent la faiblesse du niveau des répondants qui

à 50,7% se déclarent sans niveau. Toutefois, il faut relever que cette réponse indique seulement la

non fréquentation de l’école formelle ; parmi les répondants beaucoup peuvent être des lettrés en

Arabe qui sont sortis du système d’éducation religieuse avec les écoles coraniques ou « Daaras ».

On note pour les autres répondants que 25,1% ont atteint le niveau secondaire incomplet (donc

sans le baccalauréat) et 22% ont suivi le cycle primaire. Seuls 3,7% ont pu accéder au niveau

supérieur (universitaire).

Sur le plan des caractéristiques physiques, 5% parmi les répondants présentent des handicaps dont

la majeure partie des handicaps physiques (50,2%) suivis des aveugles (19,8%), des sourds (5,1%)

et des muets (3,1%). Il faut cependant noter que beaucoup ont présenté des handicaps non

spécifiés (21,8%).

Au plan économique, la majeure partie des répondants tirent leurs revenus de l’Agriculture

(28,7%) suivi du Petit commerce (15,6%) et des affaires (5,4%). Ceux qui s’activent dans le

secteur formel sont les moins nombreux avec 5,4% qui déclarent avoir un emploi formel et 6,5%

qui exercent une profession libérale. Les personnes âgées entre 25 et 59 ans sont les personnes les

plus actives là où 56% des moins de 25 ans se déclarent dépendants (56%) ou au chômage (8%).

Les femmes s’activent plus dans le Petit commerce où elles sont 22,5% contre 7,7% pour les

hommes. Malgré leur âge, les personnes âgées de 60 et plus restent actives surtout en milieu rural

où 25,5% d’entre elles seulement se déclarent dépendantes ou jouissant d’une pension de retraite

(0,9%) contre 33,8% et 3,6% en milieu urbain.

S’agissant de l’identification des principales contraintes auxquelles les personnes enquêtées sont

confrontées, le manque d’argent a été la réponse la mieux servie (44,5%). Les autres contraintes

citées restent liées à cette difficulté financière puisque 7,8% citent l’accès au financement comme

contrainte et 5,1% le coût élevé de la vie. Le chômage et le sous-emploi demeurent une contrainte

majeure pour 11,6% des répondants.

Les contraintes d’ordre social ou politique telles que les tensions ethniques, les préjugés sexistes

ou les libertés politiques, enregistrent des scores marginaux du fait certainement de la stabilité

politique et sociale qui prévaut au Sénégal où les différentes ethnies et religions sont réputées

cohabiter en paix et où la Démocratie est une réalité avec deux alternances politiques majeures en

2000 et 2012.


Parmi les facteurs responsables de cette contrainte, le non accès au financement (20,6%) et le

manque d’emploi (26,7%) sont le plus souvent indexés surtout par les personnes âgées de 25 à 59

ans. Le manque d’emploi a été le plus souvent par les jeunes de moins de 25 ans (34,10%) tandis

que les femmes sont plus nombreuses à décrier le manque de financement (23,20%).

A ces facteurs s’ajoutent le coût élevé de la vie (7,2%), l’économie pauvre (5,6%) et l’inefficacité

du Gouvernement citée par 6,5% des répondants. En analysant les scores obtenus par ces deux

derniers items ainsi que ceux enregistrés pour Economie pauvre (5,6%), Mauvaise politique (2%),

Manque d’opportunités (7,3%), il est intéressant de relever que les répondants jugent de manière

générale que la qualité de la gouvernance et de la gestion économique a un impact significatif sur

leurs conditions d’existence.

Ainsi, 12,3% d’entre eux préconisent une amélioration de la Gouvernance pour résoudre les

problèmes auxquels ils sont confrontés tandis que 37% et 29,3% pensent que c’est respectivement

la création d’emplois et la facilitation de l’accès au financement qui seraient la solution à leurs

problèmes. Les femmes (33,5%) et les ruraux (30,90%) sont les plus nombreux à réclamer un

meilleur accès au financement.

L’amélioration des mécanismes de développement social qui ont un impact sur les aptitudes de la

population à porter la croissance économique enregistrent des scores intéressants comme

améliorer l’éducation (3,2%), mettre en place des systèmes de protection sociale (3,9%) et lutter

contre la corruption (3,4%).

A 76,9%, les répondants classent le Gouvernement comme le principal responsable qui devrait

prendre des mesures pour résoudre les contraintes identifiées suivies des ONGs (14,2%), des

communautés (3,4%), des individus (2,9%) et étonnamment en dernier lieu du Secteur privé

(2,4%). Le Sénégal, étant l’un des pays de l’Afrique subsaharienne qui reçoit le plus d’Aide

publique au développement, on note la présence de plusieurs projets et ONG internationales

comme locales qui agissent dans les localités les plus reculées. Leur action positive sur le terrain

leur vaut ce score très élevé surtout en milieu rural (16,20%).

Myworld Sénégal comportait, à la demande de UNMC, trois sous-sections consacrées à (i) la

protection des enfants, (ii) la sécurité routière et (iii) les inégalités.

Dans chacune de ces catégories, les réponses enregistrées ont été les suivantes :

i. Protection des enfants : 51,5% des répondants déclarent prendre soin d’enfants qui sont leurs

propres enfants selon 78,5% d’entre eux. Cette prise en charge des enfants est une contrainte

pour 71,5% des répondants certainement dus aux difficultés économiques identifiées dans la

section précédente. Quant aux femmes, elles jugent à 43,9% que la garde des enfants constitue

un frein à leurs activités car induisant principalement un manque d’opportunités d’emplois et

un manque de temps à consacrer aux activités génératrices de revenus.

ii. Sécurité routière : l’état des infrastructures routières est jugé excellent par la population

sénégalaise (67.2%) contre 0.6% qui les jugent très mauvais. Cela découle des nombreux

investissements que l’Etat a consentis, dans la dernière décennie, en matière d’infrastructures

routières. Ainsi la sécurité routière a un caractère très important au vue de la communauté

(65.4%) qui juge que l’Etat doit accorder une priorité très importante celle-ci (52.1%).

iii. Inégalités : cette partie nous informe que la disparité des richesses et des revenus entre les

riches et les pauvres apparait comme la plus importante dans leurs communautés ou pays aux

yeux des répondants (47.2%). Il s’en suit en ordre de priorité l’accès inégal aux services

sociaux de base avec (31.8%) et les disparités géographiques ou territoriales (11%).

Cependant, à la question de savoir de savoir quelle est l’inégalité la plus dommageable, la

réponse est en majorité les différences de revenus entre riches et pauvres (82,2%) suivie des


disparités territoriales (17%). Le traitement inégal entre hommes et femmes est peu évoqué du

fait certainement des avancées que le Sénégal a connu ces dernières années en matière d’équité

et d’égalité de genre.

S’agissant des principales priorités de développement identifiées par les Sénégalais, elles se

présentent comme suit : 1. Accès à l’eau potable et à l’assainissement (80,52%) ; 2. Bonne

éducation (77,2%) ; 3. De meilleures offres d’emplois (70,3%) ; 4. Un Meilleur système de santé

(52,1%) ; 5. Un Gouvernement réactif et honnête (51,2%) ; 6. Protection contre la

discrimination et la persécution (49%).

Ces résultats confirment des tendances mais révèlent aussi des surprises. En effet, si les cinq

premières priorités sont conformes aux problèmes de développement auxquels les populations

sénégalaises sont principalement confrontées, la Protection contre la discrimination et la

persécution récolte un score étonnant devançant ainsi Une alimentation nourrissante à un prix

abordable (7ème place). Cela s’explique par la traduction dans les langues locales ou cette

expression peut renvoyer à un besoin d’inclusion et de prise en compte en compte dans la société.

Parmi les surprises également, le rang occupé par la Protection des rivières, forêts et océans

(classée 10ème) qui est une priorité surtout dans les régions du Sud du Sénégal (Ziguinchor,

Sédhiou, Kolda et Kédougou) et du Nord (Matam). Dans ces régions, traversées respectivement

par le fleuve Gambie et le fleuve Sénégal et où la ressource naturelle joue un rôle important dans

la satisfaction des besoins de subsistance des populations, les répondants ont considéré cet item

parmi leurs six priorités. La Prise de mesures contre le changement climatique (classée 9ème) est

ressortie également comme une préoccupation majeure surtout pour les habitants des zones rurales

qui l’ont cité à 38,9% contre 25,1% pour les citadins.

L’autre différence marquante entre le milieu rural et urbain se révèle avec Une alimentation

nourrissante à un prix abordable, qui est une priorité surtout pour les habitants des zones

urbaines (classée 5ème priorité) alors que les ruraux, qui ont retrouvé la sécurité alimentaire à la

faveur du retour des pluies et des performances de l’agriculture la classe au 7ème rang. Par contre,

l’accès à l’eau potable et à l’assainissement demeure la principale préoccupation pour ces

derniers (1er rang).

Plus les répondants sont âgés, plus la santé devient une préoccupation pour eux : 64,3% des 60

ans et plus ont choisi Un meilleur système de santé contre 49,2% pour les moins de 25 ans. Pour

cette catégorie et pour la catégorie des 25-34 ans, la bonne éducation et de meilleures offres

d’emploi restent les priorités majeures avec 73,8% et 72,1% des citations.

Entre les hommes et les femmes, le classement des priorités reste quasi identique même si on peut

voir des différences dans les scores qu’ils attribuent à telle ou telle priorité. Pour exemple, 81,6%

de femmes ont cité l’accès à l’eau potable et à l’assainissement contre 79,2% d’hommes. Cette

différence est remarquable pour la bonne éducation (79,2% contre 74,9%), de meilleures offres

d’emploi (72,7% contre 67,5%).

L’éveil des citoyens sur les responsabilités qui incombent au Gouvernement dans la bonne marche

du pays fait que tous les répondants, toutes catégories d’âge, de sexe, de milieu de résidence et de

niveau d’éducation confondues, ont cité Un gouvernement réactif et honnête parmi leurs

priorités. Ce choix confirme le vote des Sénégalais sur Internet où cette priorité a été classée 3ème.

L’approvisionnement en énergie fiable chez soi et l’accès à Internet et à la téléphonie mobile,

malgré les nombreuses possibilités de développement qu’ils offrent ne semblent pas rencontrer

l’assentiment des répondants qui les classent au dernier rang.


SOMMAIRE

PREFACE…………………………………………………………………………………………………………………………………………….1

REMERCIEMENTS……………………………………………………………………………………………………………………………….2

PRESENTATION DU SENEGAL……………………………………………………………………………………………………………..3

RESUME EXECUTIF………………………………………………………………………………………………………………………………4

1. PRESENTATION DE L’ENQUETE MYWORLD AU SENEGAL ............................................................... 9

2. CARACTERISTIQUES DES REPONDANTS......................................................................................... 13

3. CONTRAINTES ACTUELLES LIEES A LA SUBSISTANCE..................................................................... 17

4. PROTECTION DES ENFANTS ........................................................................................................... 30

5. SECURITE ROUTIERE ...................................................................................................................... 32

6. INEGALITES .................................................................................................................................... 34

7. PRIORITES DE DEVELOPPEMENT MYWORLD AU SENEGAL ........................................................... 36

8. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ........................................................................................ 45


Liste des tableaux

Tableau 1 : Répartition des répondants par sexe Tableau 2 : Situation matrimoniale des répondants Tableau 3 : Milieu de résidence des répondants Tableau 4 : Handicap Tableau 5 : Principale source de subsistance des répondants Tableau 6 : Principale source de subsistance des répondants Tableau 7 : Source de subsistance selon les groupes d’âge Tableau 8 : Contrainte la plus importante qui empêche la satisfaction des besoins de subsistance Tableau 9 : La principale contrainte selon le Sexe et le Milieu de résidence Tableau 10 : La principale contrainte selon les groupes d’âge Tableau 11 : Facteur responsable de la principale contrainte citée Tableau 12 : Facteur responsable de la principale contrainte citée selon les groupes d’âge Tableau 13 : Facteur responsable de la principale contrainte citée selon le sexe et le milieu de résidence Tableau 14 : Action la plus importante à entreprendre pour résoudre ce problème Tableau 15 : Action la plus importante à entreprendre selon le Sexe et le Milieu de résidence Tableau 16 : Action la plus importante à entreprendre selon le groupe d’âge Tableau 17 : Qui devrait prendre des mesures pour résoudre la contrainte ? Tableau 18 : Qui devrait prendre des mesures pour résoudre la contrainte selon les groupes d’âge Tableau 19 : Qui devrait prendre des mesures selon le Sexe et le Milieu de résidence Tableau 20 : Prise en charge d’enfants Tableau 21 : Garde des enfants en cas d’empêchement Tableau 22 : Répartition des femmes selon que la garde des enfants soit une contrainte ou non Tableau 23 : Typologie des contraintes induites par la garde des enfants Tableau 24 : Appréciation de la qualité des infrastructures Tableau 25 : Appréciation de l’importance de la sécurité routière Tableau 26: Appréciation du niveau de priorité à accorder à la sécurité routière Tableau 27 : Inégalité jugée la plus importante Tableau 28 : Inégalité jugée la plus dommageable pour la communauté Tableau 29 : Classement des priorités Myworld au Sénégal Tableau 30 : Classement des priorités Myworld selon le milieu de résidence Tableau 31 : Classement des priorités Myworld selon le sexe Tableau 32 : Classement des priorités Myworld selon l’âge Tableau 33 : Classement des priorités Myworld selon le niveau d’éducation Tableau 34 : Classement des priorités Myworld selon les régions

Listes des graphiques

Graphique 1 : Répartition des répondants par groupes d’âge Graphique 2 : Répartition des répondants par région Graphique 3 : Répartition des répondants par niveau d’éducation Graphique 4 : Niveau d’éducation en pourcentage Graphique 5 : Typologie des handicaps présentés par les répondants


1. PRESENTATION DE L’ENQUETE MYWORLD AU SENEGAL

1.1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION

Dans le cadre des consultations globales lancées à l’initiative du Secrétaire général des

Nations Unies pour la préparation de l’agenda de développement post 2015, la Campagne du

Millénaire des Nations Unies (United Nations Millenium Campaign/UNMC) a pris l’initiative

de mettre en œuvre une enquête mondiale sur les priorités dénommée MyWorld sur

www.myworld2015.org en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le

Développement et d’autres partenaires. Il s'agit d'une enquête conçue pour engager les

citoyens du monde dans la conversation sur le monde futur après 2015.

MyWorld a trois parties: une plate-forme basée sur le web, un aspect de la communication

mobile en utilisant le téléphone et SMS et aussi une partie hors ligne qui implique la mise en

œuvre d'une enquête statistique nationale représentative. Alors que le web et les

communications mobiles se déroulent dans 194 pays, l'enquête hors ligne est prévue pour être

menée dans 20 pays, principalement en Afrique subsaharienne, en Asie et en Amérique latine

afin de s'assurer que les populations pauvres, vivants dans des régions ou l'accès au web et à

la téléphonie mobile sont relativement plus faibles, peuvent également contribuer au débat de

l’après 2015.

Il est conçu autour de la proposition de seize (16) priorités de développement parmi

lesquelles, l’enquêté(e) doit choisir les six (6) qui lui semblent avoir le plus d’impact pour

l’amélioration de ses conditions d’existence. Ainsi, il a pour objectifs de recueillir les voix des

personnes ainsi que leurs priorités et points de vue, de sorte que les dirigeants mondiaux

puissent en être informés dès qu'ils entameront le processus de définition du nouveau

programme de développement pour le monde après 2015.

Il a également pour ambition de mettre à la disposition des Nations Unies et des différents

décideurs des données quantitatives pouvant compléter les résultats issus des différentes

plateformes de discussions mises en place à différents niveaux et regroupant tous les

catégories d’acteurs (Gouvernement, ONGs et société civile, Universités et Instituts de

recherche, Secteur privé, Individus) autour de l’agenda post 2015.

Le Sénégal compte parmi les pays africains choisis pour mener l’enquête avec le soutien

technique et financier d’UNMC. Il est prévu de toucher près de 30 000 personnes à travers

6000 ménages répartis dans toutes les quatorze (14) régions du pays.

La réalisation de l’enquête a été confiée à la Direction générale du Plan qui complète ainsi le

travail effectué dans le cadre des consultations nationales sur l’agenda de développement post

2015. La Direction générale du Plan a l’avantage d’être représentée au niveau de toutes les

régions du Sénégal excepté les trois régions nouvellement créées en 2008 (Kaffrine,

Kédougou et Sédhiou). Elle a mis à profit les excellentes relations avec l’Agence nationale de

la Statistique et de la Démographie pour pouvoir conduire cette enquête.

http://www.myworld2015.org/


1.2. METHODOLOGIE

Myworld est une enquête statistique représentative mais au Sénégal, elle avait également pour

but également d’engager le maximum de Sénégalais(es) dans le vote des priorités pour l’après

2015. Ainsi, l’échantillon a été tiré en utilisant l’approche suivante :

1.2.1. Constitution de l’échantillon

La base de DR issue de la cartographie de la dernière Enquête Démographique et de Santé

(EDS MICS, 2010-2011) a servi de base de sondage pour cette enquête. Elle est composée de

deux cent (200) DR dont 121 du milieu rural et 79 du milieu urbain.

L’EDS-MICS a été réalisée pour assurer un meilleur suivi de l’atteinte des Objectifs du

Millénaire pour le Développement (OMD), et a constitué une nouveauté en ce sens qu’elle a

combiné l’Enquête Démographique et de Santé (EDS-IV), l’Enquête par Grappes à Indicateur

Multiple (MICS-II) et l’Enquête Nationale sur le Paludisme (ENPS-III). A travers elle, le

Sénégal dispose, à partir d’une opération unique, d’informations pertinentes et fiables sur la

fécondité, la planification familiale, la morbidité et la mortalité des adultes et des enfants.

Ce choix s’explique par des raisons liées à l’organisation pratique et rapide de la collecte face

à la lourdeur des opérations engagées par l’ANSD dans le cadre des préparatifs du

Recensement général de la Population, de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Elevage

(RGPHAE) prévu entre Octobre et Novembre 2013.

1.2.2. Taille de l’échantillon

L’échantillon est composé de 6000 ménages répartis sur l’ensemble du territoire national

proportionnellement à la taille des régions (14 régions : Dakar, Diourbel, Fatick, Kaffrine,

Kaolack, Kédougou, Kolda, Louga, Matam, Saint-Louis, Sédhiou, Tambacounda, Thiès,

Ziguinchor).

Dans chaque DR de l’échantillon, trente (30) ménages ont été tirés de façon aléatoire. Dans

chaque ménage et si la taille du ménage le permet, six (6) personnes âgées de 15 et plus sont

sélectionnées pour l’enquête (1 homme et 1 femme dans les tranches d’âge suivants : 15-25

ans, 25-35 ans et 35 ans et plus).

Au total, il était que prévu que près de 30 000 personnes participent à l’enquête Myworld

2015 au Sénégal. Au final, 22 333 personnes ont été enquêtées.

1.3. DEROULEMENT DE L’ENQUETE

1.3.1. Préparation du Questionnaire

Le questionnaire a été préparé par l’équipe des Nations Unies chargée de conduire l’enquête

Myworld.

Au Sénégal, le travail de retraitement effectué a consisté en : (i) la traduction en langue

française du questionnaire, (ii) le codage des questions et (iii) la mise en forme.


Au-delà des parties consacrées aux informations générales et au vote sur les priorités qui sont

la base de l’enquête Myworld, le questionnaire du Sénégal a comporté des sections spéciales

sur les contraintes face aux besoins de subsistance, la protection des enfants, la sécurité

routière et la perception sur les inégalités. Ainsi, le questionnaire se présente selon cette

configuration :

1. Informations générales : Myworld étant anonyme, seules les caractéristiques de genre,

d’âge, de milieu de résidence, de niveau d’éducation, d’handicap sont recueillies ;

2. Contraintes actuelles concernant les moyens d’existence : cette partie vise à recueillir

des informations sur l’activité économique ou la source de subsistance du répondant,

les principales contraintes qui l’empêche de satisfaire ses besoins de subsistance, les

facteurs responsables de ces contraintes, les mesures à prendre pour les résoudre et le

responsable qui devrait prendre ces mesures ;

3. Protection des enfants : cette partie identifie les personnes qui sont en charge

d’enfants, les difficultés liées à cette prise en charge des enfants et les contraintes que

la garde des enfants fait peser sur les femmes ;

4. Sécurité routière : trois questions permettent de recueillir les avis des répondants sur la

qualité des infrastructures dans leur communauté ou pays, l’importance de la sécurité

routière et le niveau de priorité que les autorités devraient lui accorder ;

5. Inégalités : cette partie vise à identifier parmi quatre propositions la forme d’inégalité

la plus visible dans la communauté ou le pays du répondant et celle qu’il juge la plus

dommageable ;

6. Priorités de développement Myworld : c’est le cœur de l’enquête ; il s’agit de choisir

parmi seize priorités les six qui semblent être les plus pertinentes pour l’amélioration

de ces conditions de vie. Cette partie comporte une ouverture pour suggérer toute autre

priorité non prise en compte parmi les seize items proposés.

1.3.2. Formation

Avant le démarrage des opérations de collecte, une formation a été effectuée à l’intention des

superviseurs, en l’occurrence les Chefs de service de la Planification et leurs adjoints qui

devaient couvrir les régions dépourvues de SRP.

Elle a porté sur : la méthodologie et l’organisation de la collecte ; le rôle du superviseur ; le

rôle du contrôleur ; la reconnaissance d’un DR ; le questionnaire de l’enquête.

A leur tour, les superviseurs, avec l’appui des agents de la Statistique, ont tenu des séances de

formation dans leur région respective au profit des enquêteurs et des contrôleurs.

1.3.3. Déroulement de la Collecte et problèmes rencontrés

La Collecte des données s’est effectuée du 3 au 7 septembre 2013 dans toutes les régions et

départements du Sénégal. 200 enquêteurs soit un enquêteur/DR, 28 contrôleurs et 14

superviseurs ont été mobilisés pour assurer un déroulement rapide mais rigoureux de cette

opération. Si le timing prévu a été respecté, il n’en demeure pas que plusieurs contraintes ont

été rencontrées parmi lesquelles :

- Dans plusieurs zones, la saison des pluies et les inondations fréquentes à cette période

dans certaines zones urbaines, a rendu difficiles les mouvements sur le terrain et a

ralenti le déroulement de la collecte ;


- La taille des ménages visités ne permettait pas toujours d’avoir le nombre d’enquêtés

pressentis à savoir 6 personnes ; il s’y ajoute que beaucoup de personnes qui auraient

pu être enquêtées étaient prises par leurs activités durant les heures d’enquête ;

- Dans le questionnaire, quelques ambigüités ont été relevé au regard de la réalité

sénégalaise. Par exemple : (i) le Sénégal a un système éducatif basé sur les niveaux

préscolaire, élémentaire, moyen, secondaire et supérieur (universitaire) en plus d’une

éducation religieuse délivrée par les écoles coraniques ou « Daaras » dont les sortants

sont des lettrés ; or, le questionnaire ne prenait pas en compte le niveau moyen ni ceux

qui avaient reçu une éducation mais dans les « Daaras » ; (ii) sur l’identification des

sources de subsistance, la distinction entre chômage et dépendant a posé problème

puisqu’au Sénégal, les chômeurs ne perçoivent pas d’allocation donc chômage =

dépendant ; dans l’identification des contraintes, un choix supplémentaire a été ajouté

pas de contraintes pour permettre de recueillir toutes les possibilités de réponse que

l’enquêté pouvait donner ;

- La traduction du questionnaire dans les langues locales a quelques fois constitué un

handicap pour la bonne compréhension des questions ;

- La disposition des sections qui a placé les priorités Myworld tout en bas du

questionnaire a constitué un risque d’enregistrer des réponses non pertinentes du à la

lassitude de l’enquêté à ce stade.

1.3.4. Saisie des données

Les données ont été saisies en utilisant le logiciel de saisie et de traitement des données CSPro

avant que la base ne soit transférée sur Excel. Cinquante agents de saisie ont participé à cette

opération. La maquette de saisie a fait l’objet d’un examen rigoureux afin que les données ne

puissent présenter des incohérences à l’analyse.


2. CARACTERISTIQUES DES REPONDANTS

2.1. CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES

Au Sénégal, 22 333 Sénégalaises et Sénégalais ont pris part à l’enquête Myworld 2015. Les

femmes ont constitué la majeure partie des répondants avec 53,4% contre 46,6% pour les

hommes. Cette proportion des femmes est légèrement supérieure aux estimations nationales

qui la situent à 50,6% de la population totale contre 49,4% pour les hommes4. Cette

prédominance s’explique par le fait que beaucoup d’hommes étaient hors du ménage lors de

l’enquête, étant occupés par leurs activités.

Tableau 1 : Répartition des répondants par sexe

Sexe Effectifs Pourcentage

Femme 11928 53,4

Homme 10405 46,6

Total 22333 100

La population sénégalaise étant essentiellement jeune, la majeure partie des répondants

appartiennent aux groupes d’âge situés entre 15ans et 35 ans. Ces deux groupes représentent

au total 58,2% des répondants. La part importante des 60 ans et plus (10,8%) s’explique par la

réduction de leur activité qui les confinent dans les maisons. En général, cette catégorie

représente 5,2% de la population totale sénégalaise5 même si on observe un vieillissement lent

mais progressif de la population.

Graphique 1 : Répartition des répondants par groupes d’âge

4 Situation économique et sociale du Sénégal 2011, ANSD, 2013, p.32

5 Idem, p.32

32,4

26,1

30,7

10,8

Age (%)

mois de 25 ans

Entre 25 et 34 ans

entre 35 et 59 ans

60 et plus


La situation maritale des répondants permet de voir qu’en majorité les répondants sont mariés

(60,7%). Au regard du poids des jeunes dans la population des enquêtés, les Célibataires

constituent le second groupe (32%).

Tableau 2 : Situation matrimoniale des répondants

Statut matrimonial Effectifs Pourcentage

Célibataire 7146 32

Divorcé(e) 630 2,9

Marié(e) 13559 60,7

Veuf(ve) 998 4,4

Total 22333 100

2.2. Caractéristiques sociales

Les caractéristiques sociales des répondants sont perceptibles à partir de leur milieu de

résidence, du niveau d’éducation et du niveau de handicap.

2.2.1. Milieu de résidence

Les habitants du milieu rural ont constitué 63,8% des répondants contre 36,2% habitants du

milieu urbain. Cependant, en 2011, 47,7% des Sénégalais vivent dans les villes, cette situation

étant due à une urbanisation rapide constatée ces dernières années.

Tableau 3 : Milieu de résidence des répondants

Milieu Effectifs Pourcentage

Rural 14259 63,8

Urbain 8074 36,2

Total 22333 100

Cette différence entre les statistiques nationales et les résultats de l’enquête peut s’expliquer

par la faiblesse de l’effectif des répondants dans la région de Dakar (9,1%) par rapport à la

part que constituent les habitants de cette région (20,6%) dans la population totale. Rappelons

que Dakar abrite la capitale et les principales activités économiques du pays. La répartition

des DR dont 121 sur 200 sont situés en milieu rural a pu aussi en être la cause (voir figure 2).


Graphique 2 : Répartition des répondants par région

2.2.2. Niveau d’éducation

La moitié des répondants de l’enquête Myworld (50,7%) ont déclaré n’avoir aucun niveau

d’éducation. Toutefois, il faut relever que cette réponse indique seulement la non fréquentation

de l’école formelle ; parmi les répondants beaucoup peuvent être des lettrés en Arabe qui sont

sortis du système d’éducation religieuse avec les écoles coraniques ou « Daaras ».

Graphique 3 : Répartition des répondants par niveau d’éducation

0

500

1000

1500

2000

2500 2036

1981 1765

2035

1593 1553

1409 1434

960

1917 1650

973

1624 1403

Répartition des effectifs par région

Effectifs

Sans niveau

Primaire incomplet

Fin d'études primaire

Secondaire incomplet

Fin d'études secondaires

Supérieure


On note, pour les autres répondants, que 25,1% ont atteint le niveau secondaire incomplet (donc

sans le baccalauréat) et 22% ont suivi le cycle primaire. Seuls 3,7% ont pu accéder au niveau

supérieur (universitaire).

Graphique 4 : Niveau d’éducation en pourcentage

2.2.3. Handicap

Le taux de handicap des répondants est faible ; seuls 5% présentent des handicaps.

Tableau 4 : Handicap

Réponse Effectifs Pourcentage

Oui 1122 5

Non 21211 95

Total 22333 100

Parmi eux, les personnes présentant des handicaps physiques sont les plus nombreuses

(50,2%) suivies des aveugles (19,8%), des sourds et des muets (3,1%). 21,8% des personnes

interrogées présenté des handicaps non spécifiés.

Graphique 5 : Typologie des handicaps présentés par les répondants

,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0 60,0 50,7

13,5 8,5 16,6

6,3 3,7

Niveau éducation (%)

Aveugle 20% Muet

3%

Physique 50%

Sourd 5%

Autres 22%

Type d'handicap


3. CONTRAINTES ACTUELLES LIEES A LA SUBSISTANCE

Cette partie s’intéresse aux contraintes qui empêchent aux personnes de satisfaire leurs

principaux besoins de subsistance. La première question relative à la source de revenus du

répondant ou à son domaine d’activité permet de relever les différentes catégories

économiques auxquelles les correspondants appartiennent. A l’analyse, il apparait que les

contraintes demeurent principalement les mêmes quelque que soit la source de revenus, l’âge,

le sexe ou le milieu de résidence.

3.1. SOURCE DE SUBSISTANCE / ACTIVITE ECONOMIQUE

DES REPONDANTS

La majeure partie des répondants s’active dans l’agriculture (28,7%), le secteur informel avec

15,6% dans le petit commerce et 5,4% dans les affaires. L’emploi formel occupe seulement

5,4% des répondants. La situation de dépendance est marquante avec 29,8% qui se déclarent

dépendants et 6,8% qui sont au chômage. Quand on sait qu’au Sénégal, le chômage ne donne

droit à aucune indemnisation ou soutien, il apparait que ces deux catégories vivent la même

situation de dépendance.

Cependant, le taux d’activité des répondants reste élevé si on l’estime à 61,5% en excluant les

dépendants, les chômeurs et les retraités. Au niveau national, Les résultats issus de la dernière

enquête de suivi de la pauvreté au Sénégal (ESPS-II, 2010-2011) montrent que sur une

population active estimée à 9 302 096 personnes, le nombre d’actifs est de 4 538 360, ce qui

donne un taux d’activité de l’ordre de 48,8%.

La faiblesse des effectifs de l’emploi formel indique les efforts qui restent à être menés pour

offrir plus d’opportunités d’emplois et d’entreprendre dans le secteur formel.

Tableau 5 : Principale source de subsistance des répondants

Activité Effectifs Pourcentage

Emploi formel 1204 5,4

Affaires 1200 5,4

Petit commerce 3490 15,6

Professions libérales 1448 6,5

Agriculture 6404 28,7

Chômage 1526 6,8

Dépendant 6645 29,8

Pension de retraite 416 1,9

Total 22333 100


La relative importance des personnes actives parmi les répondants de l’enquête Myworld peut

s’expliquer par le fait que les habitants en milieu rural, qui constituent une part importante de

l’effectif, ne présentent que 27,5% de dépendants et 4,9% de chômeurs contre respectivement

33,8% et 10,2 pour les habitants en milieu urbain. Par ailleurs, l’agriculture, qui occupe

28,7% des répondants, concerne principalement les ruraux qui s’y activent à 41,4%.

Les femmes présentent un taux de dépendance plus élevé (36,3%) par rapport aux hommes

(22,2%) mais sont très présentes dans le secteur du petit commerce (22,5%) qui semble être

leur domaine de prédilection.

La protection sociale pour les personnes du 3ème

age reste une affaire des zones urbaines,

puisque sur 1,9% des 60 ans et plus qui ont déclaré avoir une pension au niveau national, la

désagrégation par milieu de résidence laisse voir que c’est 3,6% pour les répondants du milieu

urbain contre 0,9% en milieu rural.

Tableau 6 : Source de subsistance selon le Sexe et le Milieu de résidence

Principale source de

subsistance /

principale activité

économique

Sexe du répondant Milieu de résidence du répondant

Femme Homme Rural Urbain

Emploi formel 3,3 7,8 3,7 8,3

Affaires 3,8 7,2 4,4 7,1

Petit commerce 22,5 7,7 12,7 20,9

Professions

libérales

3,1 10,4 4,5 10,0

Agriculture 23,1 35,1 41,4 6,1

Chômage 7,1 6,5 4,9 10,2

Dépendant 36,3 22,2 27,5 33,8

Pension de retraite 0,8 3,1 0,9 3,6

TOTAL 100,0 100,0 100,0 100,0

L’analyse de la source de revenus ou de l’activité économique par rapport à l’âge (tableau 8)

permet de déceler que la population la plus jeune (moins de 25 ans) présente le taux de

dépendance le plus élevé (56%). L’agriculture, qui occupe la majeure partie des répondants,

permet aux personnes du 3ème

âge (60 ans et plus) de rester actifs (35,4%), ce qui réduit leur

dépendance.

Les personnes des tranches d’âge intermédiaires c’est à dire 25-34 ans et 35-59 ans sont les

plus actives et sont les plus concernées par l’emploi formel (7.9% et 7.4%).


Tableau 7 : Source de subsistance selon les groupes d’âge

Principale

source de

subsistance /

principale

activité

économique

Age du répondant

Moins de 25ans Entre 25 et 34 ans Entre 35 et 59 ans 60 ans et plus

Emploi formel 2,5 7,9 7,4 2,1

Affaires 3,9 6,8 6,3 3,8

Petit

commerce

7,0 19,0 23,5 11,1

Professions

libérales

4,5 8,5 7,9 3,6

Agriculture 18,0 28,5 37,7 35,4

Chômage 8,0 9,2 4,5 4,0

Dépendant 56,0 20,0 11,8 25,7

Pension de

retraite

0,0 0,1 0,9 14,3

TOTAL 100,0 100,0 100,0 100,0

3.2. PRINCIPALES CONTRAINTES AUX BESOINS DE

SUBSISTANCE IDENTIFIEES PAR LES REPONDANTS

Parmi les contraintes listées au tableau 9, le manque d’argent est le plus souvent cité (44,5%)

suivi du manque d’emploi ou du sous-emploi dans certains cas (11,6%). L’inaccessibilité des

financements est citée à 7,8% par les répondants dont 5,1% pensent que le coût élevé de la vie

est une contrainte pour eux. La dépendance est citée par 8% des répondants. De manière

générale, les problèmes financiers demeurent les principales contraintes pour les Sénégalais.

Ces réponses corroborent les résultats de l’ESPS-II qui montrent que 46,7% des Sénégalais

vivent en 2011 en dessous du seuil de pauvreté soit une légère depuis l’ESPS-I de 2005

(48,3%).

Il faut noter que l’item Pas de contrainte ajouté au questionnaire pour permettre de recueillir

des réponses éventuelles dans ce sens a enregistré 6,9% de réponses.

Les contraintes d’ordre social ou politique telles que les tensions ethniques, les préjugés

sexistes ou les libertés politiques, enregistrent des scores marginaux du fait certainement de la

stabilité politique et sociale qui prévaut au Sénégal où les différentes ethnies et religions sont

réputées cohabiter en paix et où la Démocratie est une réalité avec deux alternances politiques

majeures en 2000 et 2012. Par ailleurs, malgré quelques pesanteurs sociologiques rémanentes,

les droits des femmes sont reconnus et appliqués au Sénégal. De plus, elles sont très actives et

de plus en plus acceptées dans les divers domaines d’activités jusqu’à intégrer aujourd’hui

l’Armée nationale.


L’éducation (0,7%) et la santé (1,3%), qui sont des facteurs importants de développement

humain, remportent des scores marginaux sauf pour les moins de 25 ans et les 60 ans et plus

(voir tableau 11).

Ainsi, il apparait que pour les répondants, les facteurs économiques sont les principales

barrières qui les empêchent de réaliser leurs ambitions d’être dans de bonnes conditions

d’existence.

Tableau 8 : Contrainte la plus importante qui empêche la satisfaction des besoins de

subsistance

Contrainte la plus importante qui

vous empêche de satisfaire vos

besoins de subsistance

Effectif des répondants Pourcentage

Manque d'argent 9949 44,5

Pas d'emploi ou Sous-emploi 2585 11,6

Dépendance 1891 8,5

Accès au financement 1739 7,8

Pas de contraintes 1533 6,9

Cout élevé de la vie 1146 5,1

Manque d'infrastructures 675 3,0

Manque d'opportunités 504 2,3

Gouvernement inefficace 438 2,0

Economie pauvre 403 1,8

Accès aux soins de santé 298 1,3

Logement 271 1,2

Manque d'éducation 163 0,7

Corruption 161 0,7

Terre 155 0,7

Problèmes de gouvernance 83 0,4

Sécurité 80 0,4

Mauvaise politique 78 0,3

Discrimination 76 0,3

Marginalisation 51 0,2

Propriété 26 0,1

Préjugés sexistes 16 0,1

Libertés politiques 7 0,0

Tensions ethniques 5 0,0

Total 22333 100,0

L’analyse par sexe démontre que les femmes sont les plus nombreuses à décrier le manque

d’argent (46,8%) ainsi que le manque de financement (8,5%). Tout comme les ruraux qui

indexent le plus ces problèmes financiers par rapport aux ruraux (voir tableau 10).

Les hommes, qui sont plus souvent chefs de ménage, sont plus nombreux à citer le manque

d’emploi, le coût élevé de la vie, le logement comme des contraintes. Le logement et la vie

chère constituent des contraintes majoritairement pour les habitants en milieu urbain avec

respectivement 2,2% et 7,7% de citations contre 0,7% et 3,7% en milieu rural.


Par contre, le milieu rural identifie le manque d’infrastructures comme un problème important

(3,9%) là ou le milieu urbain ne lui accorde qu’une faible importance (1,4%). Les importants

investissements menés ces dernières années par l’Etat pour améliorer le réseau routier surtout

dans les zones urbaines explique ce fait.

Tableau 9 : La principale contrainte qui empêche la satisfaction des besoins de

subsistance selon le Sexe et le Milieu de résidence

Contrainte la plus

importante qui vous

empêche de satisfaire vos

besoins de subsistance

Sexe Milieu de résidence


Manque d'argent 46,8% 42% 46,1% 41,9%

Pas d'emploi ou Sous-emploi 17,2% 19,9% 18,8% 17,8%

Discrimination 0,3% 0,4% 0,3% 0,4%

Logement 1% 1,5% 0,7% 2,2%

Corruption 0,5% 1% 0,7% 0,8%

Dépendance 9,5% 7,3% 7,1% 10,9%

Gouvernement inefficace 1,3% 2,7% 2% 1,9%

Accès au financement 8,5% 6,9% 8,4% 6,8%

Sécurité 0,2% 0,6% 0,3% 0,4%

Manque d'infrastructures 2,2% 4% 3,9% 1,4%

Manque d'opportunités 2,1% 2,5% 2,2% 2,4%

Problèmes de gouvernance 0,2% 0,5% 0,3% 0,5%

Mauvaise politique 0,2% 0,5% 0,3% 0,4%

Tensions ethniques 0% 0% 0% 0%

Libertés politiques 0% 0% 0% 0%

Marginalisation 0% 0,2% 0,3% 0,2%

Préjugés sexistes 0,1% 0,1% 0,1% 0,1%

Accès aux soins de santé 1,4% 1,3% 1,3% 1,3%

Cout élevé de la vie 5% 5,3% 3,7% 7,7%

Terre 0,7% 0,7% 1% 0,2%

Propriété 0,1% 0,1% 0,1% 0,1%

Manque d'éducation 0,8% 0,7% 0,7% 0,8%

Economie pauvre 1,8% 1,8% 1,7% 2%

Total 100% 100% 100% 100%

Même si les contraintes financières demeurent qu’importe le groupe d’âges, des différences

remarquables sont perceptibles. Ainsi, le manque d’emploi est surtout un problème pour les

moins de 25 ans (25,5%) et les 25-34 ans (20,2%) et le manque d’éducation est

majoritairement cité par les moins de 25 ans (1,7%).

La dépendance est décriée par les moins de 25 ans (17,1%) et les 60 ans et plus (6,1%) sont

préoccupés par l’accès aux soins de santé (5,8%) et le cout élevé de la vie (8,9%). En effet,

certaines personnes du 3ème

âge continuent d’assumer des charges familiales.


Cependant, le manque d’opportunités reste une préoccupation partagée par l’ensemble des

répondants avec des proportions de réponse quasi égales selon les différents groupes d’âge

(voir tableau 11).

Tableau 10 : La principale contrainte qui empêche la satisfaction des besoins de

subsistance selon les groupes d’âge

Contrainte la plus

importante Age du répondant

mois de 25 ans Entre 25 et 34

ans

entre 35 et 59

ans

60 et plus

Manque d'argent 38,2% 45,6% 51,1% 42,6%

Pas d'emploi ou Sous-emploi 25,5% 20,2% 11,7% 12,2%

Discrimination 0,3% 0,4% 0,3% 0,4%

Logement 0,6% 1,3% 1,7% 1,3%

Corruption ,8% 0,7% 0,5% 1,0%

Dépendance 17,1% 5,3% 2,8% 6,1%

Gouvernement inefficace 1,7% 1,7% 2,1% 3,1%

Accès au financement 4,1% 9,4% 10,7% 6,9%

Sécurité 0,2% 0,3% 0,4% 0,6%

Manque d'infrastructures 2,1% 3,1% 3,5% 4,1%

Manque d'opportunités 2,3% 2,5% 2,2% 1,8%

Problèmes de gouvernance 0,2% 0,6% 0,4% 0,3%


Tensions ethniques 0% 0% 0% 0%

Libertés politiques 0% 0% 0% 0%

Marginalisation 2% 0,3% 0,2% 0,2%

Préjugés sexistes 0,1% 0,1% 0,1% 0,1%

Accès aux soins de santé 0,6% 0,5% 1,3% 5,8%

Cout élevé de la vie 2,4% 4,7% 7,0% 8,9%

Terre 0,3% 0,6% 1,0% 1,1%

Propriété 0,1% 0,1% 0,1% 0,2%

Manque d'éducation 1,7% 0,4% 0,2% 0%

Economie pauvre 1,1% 1,8% 2,2% 2,7%

Total 100% 100% 100% 100%

3.3. FACTEURS CITES PAR LES REPONDANTS COMME

RESPONSABLES DE LEURS CONTRAINTES DE

SUBSISTANCE

Après avoir identifié la principale contrainte qui semble freiner leurs aspirations à une vie

meilleure, les répondants ont identifié le facteur responsable de cette contrainte.

A ce propos, ils pensent majoritairement que le manque d’emploi (26,7% des répondants) est

le principal facteur responsable de leur situation. Il s’en suit le non accès au financement

(20,6%), la dépendance (11,7%), le manque d’opportunité (7,3%) et le cout élevé de la vie

(7,2%).


Si on cumule les scores de Gouvernement inefficace (6,5%), Economie pauvre (5,6%),

Mauvaise politique (2%), Problèmes de gouvernance (2,4%), Manque d’opportunités (7,3%),

Corruption (1,8%) qui renvoient tous à la responsabilité des autorités étatiques, il apparait que

les répondants ont identifié en majorité les problèmes de gouvernance ou de gestion

économique comme les véritables facteurs des difficultés qu’ils rencontrent dans leur vie

quotidienne.

Tableau 11 : Facteur responsable de la principale contrainte citée

Facteur responsable de cette contrainte Effectifs Pourcentage

Manque d'emploi 5963 26,7

Non accès au financement 4601 20,6

Dépendance 2618 11,7

Manque d'opportunités 1622 7,3

Cout élevé de la vie 1608 7,2

Gouvernement inefficace 1451 6,5

Economie pauvre 1252 5,6

Manque d'infrastructures 934 4,2

Problèmes de gouvernance 526 2,4

Mauvaise politique 449 2,0

Corruption 406 1,8

Manque de soins de santé 288 1,3

Manque d'éducation 241 1,1

Inégalité et discrimination 147 0,7

Logements insuffisants 102 0,5

Marginalisation 86 0,4

Tensions ethniques 23 0,1

Préjugés sexistes 16 0,1

Total 22333 100

Il ressort de l’analyse que les moins de 25 ans, qui constituent la frange la plus importante de

la population et des répondants, sont les plus concernés par les problèmes d’emploi (34,1%

des répondants) suivis des tranches d’âges 25-35 et 35-59 avec des taux respectifs de 28.3% et

20.5%. Ainsi, il apparait que le manque d’emploi et le sous-emploi constitue un frein majeur

dans la satisfaction des besoins de la population active. Il en va de même pour le non accès au

financement qui est plus cité par la tranche d’âge des 25-59 ans.

La dépendance frappe surtout les jeunes de moins de 25 ans avec un pourcentage représentant

21.90 % des répondants. Cela corrobore la préoccupation qu’ils ont de pouvoir disposer d’un

emploi pour satisfaire leur besoins.


Tableau 12 : Facteur responsable de la principale contrainte citée selon les groupes

d’âge

Facteur responsable de

cette contrainte

Groupe d'âge Total

moins de 25

ans

Entre 25 et

34 ans

entre 35 et

59 ans

60 et plus

Corruption

1,5%

1,8%

2%

2,3%

1,8%

Dépendance 21,9% 7,9% 4,9% 9,9% 11,7%

Gouvernement inefficace 6% 6,1% 6,9% 7,9% 6,5%

Non accès au financement 11,8% 23,5% 28,4% 17,9% 20,6%

Manque d'emploi 34,1% 28,3% 20,5% 18,4% 26,7%

Manque d'infrastructures 2,7% 5% 4,7% 5,3% ,2%

Manque d'opportunités 6,7% 7,6% 7,7% 6,9% 7,3%

Problèmes de gouvernance 2,1% 2,2% 2,5% 2,9% 2,4%

Mauvaise politique 1,4% 2,1% 2,5% 2,5% 2%

Tensions ethniques 0,1% 0,1% 0,1% 0,1% 0,1%

Inégalité et discrimination 0,5% 0,7% 0,9% 0,6% 0,7%

Marginalisation 0,4% 0,4% 0,3% 0,6% 0,4%

Préjugés sexistes 0% 0% 0,2% 0% 0,1%

Manque d'éducation 2,1% 0,7% 0,6% 0,2% 1,1%

Logements insuffisants 0,3% 0,5% 0,6% 0,6% 0,5%

Cout élevé de la vie 3,7% 6,8% 9,8% 11,4% 7,2%

Economie pauvre 4,2% 5,5% 6,5% 7,4% 5,6%

Manque de soins de santé 0,6% 0,7% 1,2% 5,1% 1,3%

Le croisement effectué avec le sexe et le milieu de résidence confirme les résultats précédents

d’une manière beaucoup plus explicite (voir tableau 14).

La désagrégation par genre montre que le facteur responsable de la non satisfaction des

besoins demeure encore le manque d’emploi aussi bien au niveau des femmes (25.40 %)

qu’au niveau des hommes (28.20 %).

Cependant, les femmes sont les plus préoccupées par le non accès au financement avec 23.2%

des répondants contre 17,6% pour les hommes. En effet, les femmes qui sont très présentes

dans le commerce et l’agriculture démontrent de grandes capacités entrepreneuriales

individuelles ou en groupe qui sont freinées par le manque de financement.

Suivant le milieu de résidence, les contraintes demeurent les mêmes si quelques contrastes

peuvent être relevés. En effet, les répondants du milieu rural sont les plus nombreux à penser

que le manque d’emploi (28,2%), le manque de financement (21,9%, le manque

d’opportunités (7,7%) et le manque d’infrastructures (5,3%) sont des contraintes contre

respectivement 24,1%, 18,3%, 6,4% et 2,3% pour les répondants du milieu urbain. Toutefois,

le rapport se renverse concernant le coût élevé de la vie, l’insuffisance de logement et les

contraintes liées aux problèmes de gouvernance.


Tableau 13 : Facteur responsable de la principale contrainte citée selon le sexe et le

milieu de résidence

Facteur responsable de

cette contrainte



Corruption 1,5% 2,2% 1,5% 2,3%

Dépendance 13,6% 9,5% 10,4% 14%

Gouvernement inefficace 5,4% 7,8% 6,2% 7%

Non accès au financement 23,2% 17,6% 21,9% 18,3%

Manque d'emploi 25,4% 28,2% 28,2% 24,1%

Manque d'infrastructures 3,6% 4,9% 5,3% 2,3%

Manque d'opportunités 7,1% 7,5% 7,7% 6,4% Problèmes de gouvernance 1,9% 2,9% 2,2% 2,6%


Tensions ethniques 0,1% 0,1% 0,1% 0,1%

Inégalité et discrimination 0,7% 0,6% 0,7% 0,7%

Marginalisation 0,4% 0,4% 0,5% 0,3%

Préjugés sexistes 0,1% 0% 0,1% 0,1%

Manque d'éducation 1,1% 1% 0,8% 1,5%

Logements insuffisants 0,4% 0,5% 0,3% 0,8%

Cout élevé de la vie 7,1% 7,3% 5,4% 10,3%

Economie pauvre 5,5% 5,8% 5,4% 6%

Manque de soins de santé 1,4% 1,2% 1,5% 0,9%

3.4. PRINCIPALES ACTIONS A MENER SELON LES REPONDANTS

POUR LEVER LES CONTRAINTES CITEES

Dans la rubrique de l’action la plus importante à entreprendre pour résoudre les contraintes

identifiées, la population enquêtée répond en majorité que c’est la création d’emplois avec

37% des répondants. Ensuite viennent l’accès au financement pour 29.3 %, l’amélioration

de la gouvernance (12.3 %), et l’amélioration des infrastructures (5%).

La majorité des réponses pour ces items confirment que les Sénégalais attendent qu’on mette

en place les bases du développement économique et social en améliorant le système de

gouvernance qui doit être plus efficace et en donnant les ressources nécessaires aux secteurs

et agents économiques qui ont des potentialités à faire valoir (voir tableau 15).

L’amélioration des mécanismes de développement social qui ont un impact sur les aptitudes de la

population à porter la croissance économique enregistrent des scores intéressants comme

Améliorer l’éducation (3,2%), Mettre en place des systèmes de protection sociale (3,9%), Lutter

contre la corruption (3,4%), Améliorer la qualité des services publics (1,5%) et Lutter contre les

inégalités (1,1%).


Tableau 14 : Action la plus importante à entreprendre pour résoudre ce problème

Action la plus importante à

entreprendre pour résoudre ce

problème

Effectifs Pourcentage

Créer des emplois 8269 37

Faciliter l'accès au financement 6533 29,3

Améliorer la gouvernance 2758 12,3

Améliorer les infrastructures 1120 5

Protection sociale 867 3,9

Lutter contre la corruption 757 3,4

Meilleure éducation 723 3,2

Améliorer les prestations de

services publiques

332 1,5

Lutter contre les inégalités et la

discrimination

235 1,1

Améliorer la sécurité 183 0,8

Partenariat public/privé 161 0,7

Réformes législatives 125 0,6

Accès à l'information 98 0,4

Réforme foncière 84 0,4

Inclusion 62 0,3

Améliorer les libertés politiques 26 0,1

Total 22333 100

Comme de juste, les femmes (33,5%) et les ruraux (30,9%) sont les plus nombreux à réclamer un

meilleur accès au financement.

La protection sociale, l’éducation, l’amélioration des prestations publiques et la lutte contre la

corruption sont le plus souvent cités par les habitants du milieu urbain parmi les actions

majeures à entreprendre (voir tableau 17).


Tableau 15 : Action la plus importante à entreprendre pour résoudre le problème selon

le Sexe et le Milieu de résidence


entreprendre pour résoudre

ce problème



Lutter contre la corruption 2,7% 4,1% 3,1% 3,9%

Améliorer la gouvernance 10,9% 14% 12,1% 12,7%

Améliorer la sécurité 0,7% 0,9% 0,8% 0,8%

Améliorer les infrastructures 4,3% 5,9% 6,3% 2,7%

Créer des emplois 35,9% 38,4% 36,2% 38,4%

Faciliter l'accès au financement 33,5% 24,4% 30,9% 26,3%

Réformes législatives 0,5% 0,6% 0,7% 0,3%

Protection sociale 4,1% 3,6% 3,3% 4,9%

Meilleure éducation 3,2% 3,3% 2,5% 4,6%

Réforme foncière 0,3% 0,4% 0,3% 0,5%

Inclusion 0,3% 0,3% 0,3% 0,2%

Partenariat public/privé 0,6% 0,9% 0,7% 0,7%

Accès à l'information 0,5% 0,4% 0,4% 0,5%

Améliorer les libertés politiques 0,1% 0,1% 0,1% 0,1%


services publiques

1,4%

1,6%

1,3%

1,9%

Lutter contre les inégalités et

la discrimination

0,9%

1,2%

0,8%

1,5%

Total

100%

100%

100%

100%

Si la création d’emplois reste l’action la plus préconisée par les moins de 25 ans, la facilitation

de l’accès au financement rencontrent le plus l’agrément des tranches d’âge 25-34 ans et 35-

59 ans avec 32,9% et 38.7% des répondants.

L’amélioration de la gouvernance avec 12.3 % des enquêtés, est une préoccupation majeure

mais citée dans l’ordre décroissant des tranches d’âge. La tranche des 60 ans et plus sont à

16.50 %, les moins vieux, ceux qui ont entre 35-59 ans avec 13.5 %, enfin les tranches d’âge

25-34 ans et les moins de 25ans, respectivement avec 11.50 % et 10.60 %.

Spécifiquement dans la tranche d’âge des plus de 60 ans, la protection sociale enregistre un

grand score (12%) du fait de la vulnérabilité de cette catégorie sociale. Conscient de cela, le

gouvernement du Sénégal avait mis en place le plan Sésame en vue de leur prise en charge

médicale gratuite dans les établissements publics de santé mais ce programme connaît des

difficultés de financement.

Chez les moins de 25 ans, Une meilleure éducation enregistre un grand score (8,4%) très

élevé par rapport à la part de citations dans les autres catégories d’âge (moins de 1 à 1%).


Tableau 16 : Action la plus importante à entreprendre pour résoudre ce problème selon

le groupe d’âge


entreprendre pour résoudre

ce problème

Groupe d'âge Total

mois de 25

ans

Entre 25 et

34 ans

entre 35 et

59 ans

60 et plus

Lutter contre la corruption 3% 3,5% 3,4% 4,2% 3,4%

Améliorer la gouvernance 10,6% 11,5% 13,5% 16,5% 12,3%

Améliorer la sécurité 0,9% 0,7% 0,8% 1,1% 0,8%

Améliorer les infrastructures 3,9% 5,3% 5,6% 6,1% 5%

Créer des emplois 48,4% 38% 27,7% 26,8% 37% Faciliter l'accès au financement 18,2% 32,9% 38,7% 26,8% 29,3%

Réformes législatives 0,5% 0,7% 0,5% 0,7% 0,6%

Protection sociale 2,6% 2,2% 3,8% 12% 3,9%

Meilleur éducation 8,4% 1% 0,7% 0,5% 3,2%

Réforme foncière 0,2% 0,5% 0,5% 0,5% 0,4%

Inclusion 0,2% 0,2% 0,5% 0,2% 0,3%

Partenariat public/privé 0,4% 0,9% 0,9% 0,7% 0,7%

Accès à l'information 0,7% 0,3% 0,4% 0% 0,4% Améliorer les libertés politiques 0,1% 0,1% 0,1% 0,3% 0,1%


services publiques

1,2% 1,3% 1,7% 2,2% 1,5%

Lutter contre les inégalités et la

discrimination 0,8% 1% 1,2% 1,3% 1,1%

Total

100%

100%

100%

100%

100%

3.5. QUEL RESPONSABLE POUR MENER LES ACTIONS EN

VUE DE RESOUDRE LES CONTRAINTES DE

SUBSISTANCE ?

Le tableau 19 montre qu’à 76,9%, les répondants classent le Gouvernement comme le principal

responsable qui devrait prendre des mesures pour résoudre les contraintes identifiées suivies des

ONGs (14,2%), des communautés (3,4%), des individus (2,9%) et étonnamment en dernier lieu du

Secteur privé (2,4%). Le Sénégal, étant l’un des pays de l’Afrique subsaharienne qui reçoit le plus

d’Aide publique au développement, on note la présence de plusieurs projets et ONG

internationales comme locales qui agissent dans les localités les plus reculées. Leur action positive

sur le terrain leur vaut un score très élevé en milieu rural avec 16,2% des répondants (voir tableau

21).

Le secteur privé qui est un acteur majeur pour la croissance et la création d’emplois est cité en

dernier lieu avec 2,6% des répondants.


Tableau 17 : Qui devrait prendre des mesures pour résoudre la contrainte ?

Qui, à votre avis, devrait prendre des

mesures pour faire face à la

contrainte que vous avez énumérée ci-

dessus


Gouvernement 17167 76,9

ONG 3171 14,2

Communauté 762 3,4

Individus 649 2,9

Secteur privé 584 2,6

Total 22333 100

Cette classification reste la même suivant l’âge, le sexe et le milieu de résidence avec quelques

différences de classement entre la communauté et les individus. A noter que les répondants des

tranches d’âge intermédiaires ont le plus souvent cités le secteur privé et la communauté comme

responsables.

Tableau 18 : Qui devrait prendre des mesures pour résoudre la contrainte selon les

groupes d’âge

Qui, à votre avis, devrait

prendre des mesures

pour faire face à la

contrainte ?

Groupe d'âge Total

mois de 25

ans

Entre 25 et

34 ans

entre 35 et

59 ans

60 et plus

Gouvernement 74,9% 77,3% 78,1% 78,2% 76,9%

ONG 16,4% 13,6% 12,6% 13,5% 14,2%

Secteur privé 2,2% 3,3% 2,8% 1,7% 2,6%

Individus 3,4% 2,5% 2,6% 3,1% 2,9%

Communauté 3,1% 3,3% 3,8% 3,4% 3,4%

Total 100% 100% 100% 100% 100%

Tableau 19 : Qui devrait prendre des mesures pour résoudre la contrainte selon le Sexe

et le Milieu de résidence

Qui, à votre avis, devrait

prendre des mesures pour faire

face à la contrainte que vous

avez énumérée ci-dessus ?



Gouvernement 76,3% 77,5% 75,8% 78,8%

ONG 14,5% 13,9% 16,2% 10,6%

Secteur privé 2,6% 2,6% 2,4% 3%

Individus 3,1% 2,7% 2,4% 3,8%

Communauté 3,6% 3,2% 3,2% 3,8%

Total 100% 100% 100% 100%


4. PROTECTION DES ENFANTS

Cette section a permis de recueillir des informations sur le nombre de répondants ayant en

charge des enfants et sur le niveau de contraintes que la garde des enfants engendre surtout

pour les femmes.

4.1. GARDE DES ENFANTS

51,5% des répondants ont déclaré avoir à leur charge des enfants contre 48,5% des

répondants. Dans 78,5% des cas, ils ont en charge leur propre enfant et cette prise en charge

leur cause des contraintes dans 71,5% des cas comme le montre le tableau 22.

Tableau 20 : Prise en charge d’enfants

Réponse Est-ce que c'est votre

enfant /vos enfants

(%)

Si Oui, faites-vous face à des contraintes pour

leur prise en charge ? (%)

Oui 78,5 71,5

Non 21,5 28,5

Total

100,0

100,0

En cas d’absence ou de contraintes professionnelles, la majorité des répondants font appel à

des aides domestiques (39,7%), aux voisins (27,2%) ou aux parents (20,4%). Les garderies

d’enfants, encore très peu développés, enregistrent 12,5% des réponses.

Tableau 21 : Garde des enfants en cas d’empêchement

Qui prend soin de vos enfants quand vous

êtes au travail?

Pourcentage

Aides domestiques 39,3

Voisins 27,2

Parents 20,4

Garderies d'enfants 12,5

Lui même 0,5

Autres 0,1

Total 100


4.2. CONTRAINTES INDUITES POUR LES FEMMES

La garde des enfants, qui est une tâche qui revient en grande partie aux femmes à cause de la

division sexuelle du travail, représente une contrainte pour 43,9% des enquêtées.

Tableau 22 : Répartition des femmes selon que la garde des enfants soit une contrainte

ou non

La garde des enfants est-elle une contrainte

pour vous ?

Pourcentage

Oui

43,9

Non

56,1

Total

100,0

Les difficultés majeures liées à cette charge sont en majorité le temps limité pour les

affaires/les activités génératrices de revenu (4,6%), le manque d'opportunité d'emplois

(3,7%), le manque de services de garderie d'enfants (1,4%).

Tableau 23 : Typologie des contraintes induites par la garde des enfants

Contraintes Pourcentage

Manque de temps des groupes d'entre aide 0,3

Cout de la garde des enfants 0,8

Manque de services de garderie d'enfants 1,4 Manque d'opportunité d'emplois 3,7 Temps limité pour les affaires/les activités génératrices de revenu 4,6

Effets sur mon travail/éducation 0 Compromet la recherche d'emploi 0 Politiques au travail non favorables au bien être des enfants 0

Total 10,8


5. SECURITE ROUTIERE

5.1. APPRECIATION DE LA QUALITE DES INFRASTRUCTURES

L’état des infrastructures routières est un élément important de la sécurité routière. A ce titre,

les répondants ont eu à se prononcer sur la qualité des infrastructures dans leur communauté

ou pays au début de cette section consacrée à la sécurité routière.

Ainsi, 67.2% d’entre eux jugent excellentes les infrastructures suivis de 27% qui les jugent

bons. De manière générale donc, l’appréciation est positive. Cela découle des nombreux

investissements effectués au Sénégal dans la dernière décennie pour améliorer, élargir et

réhabiliter les infrastructures routières.

Tableau 24 : Appréciation de la qualité des infrastructures

Etat des infrastructures

routières dans votre

communauté


Excellent 15007 67,2

Bon 6040 27

Moyen 939 4,2

Mauvais 211 0,9

Très mauvais 136 0,6

Total 22333 100

5.2. APPRECIATION DE L’IMPORTANCE DE LA SECURITE

ROUTIERE

La sécurité routière a un caractère très important au regard de 65.4% de la communauté des

répondants et important pour 30,5%. La période de l’enquête a coïncidé avec la survenance de

plusieurs accidents de la route ayant occasionné des dizaines de morts à chaque fois.

Tableau 25 : Appréciation de l’importance de la sécurité routière

Importance de la sécurité

routière pour vous et votre

communauté


Très important 14613 65,4

Important 6810 30,5

Pas important 760 3,4

Total 22183 99,3


Ainsi, en majorité les répondants pensent que l’Etat doit accorder une priorité très élevée à la

sécurité routière (52.1%). Cependant, 28,8% ont un avis contraire qu’il convient de mettre en

lien avec les difficultés d’existence qu’ils ont identifié (section 2) et qui méritent une

meilleure priorisation.

Tableau 26 : Appréciation du niveau de priorité à accorder à la sécurité routière

Quel niveau de priorité le

Gouvernement devrait-il

donner aux questions liées à la

sécurité routière ?


Très élevé 11643 52,1

Elevé 2587 11,6

Bas 6429 28,8

Très bas 1384 6,2

Aucun 290 1,3

Total 22333 100,0


6. INEGALITES

Notre monde actuel est plus riche mais le fossé est devenu plus grand entre les personnes

riches et celles pauvres, entre les zones riches et celles pauvres. Les opportunités de

développement humain ne s’offrent pas de la même façon aux citoyens selon leur catégorie

sociale ou leur lieu de résidence. C’est pourquoi, les répondants ont été interrogés sur les

inégalités dans leur communauté ou pays.

6.1. APPRECIATION DE L’INEGALITE LA PLUS

IMPORTANTE DANS LA COMMUNAUTE

Les inégalités revêtent différentes formes. Mais les répondants de l’enquête Myworld 2015

pensent en majorité que la disparité des richesses et des revenus entre les riches et les pauvres

est l’inégalité la plus importante dans leur communauté et pays (47,2%) suivie de l’accès

inégal aux services sociaux de base (31,8%). Les disparités géographiques et le traitement

inégal des hommes et des femmes sont des inégalités citées par respectivement 11% et 9,9%

des répondants. Ces réponses méritent qu’on leur accorde une attention particulière.

Le jugement porté sur la disparité des richesses et des revenus entre les riches et les pauvres

correspond à la réalité sénégalaise puisque le coefficient de Gini, qui mesure les inégalités de

revenus, est de 0,413 pour le pays. De plus, il existe des disparités importantes entre les

régions du pays : on parle souvent de l’axe Saint-Louis-Sédhiou qui sépare la partie Ouest du

pays plus développée et peuplée que la partie Est.

Tableau 27 : Inégalité jugée la plus importante

A votre avis, lequel de ces aspects de

l'inégalité est le plus important dans la

communauté / pays où vous vivez ?


Disparité des richesses et des revenus

entre les riches et les pauvres

10548 47,2

Accès inégal aux services sociaux de

base

7107 31,8

Disparités géographiques (territoriales) 2466 11

Traitement inégal des hommes et des

femmes

2209 9,9

Autres à préciser 3 0

Total 22333 100


6.2. APPRECIATION DE L’INEGALITE LA PLUS

DOMMAGEABLE

Presque à l’unanimité (82,2%), les répondants pensent que la disparité des richesses et des

revenus entre les riches et les pauvres est l’inégalité la plus dommageable pour la

communauté. Il s’en suit par ordre de priorité les disparités géographiques ou territoriales

avec 17%. L’accès inégal aux services sociaux de base, qui être une conséquence des deux

inégalités citées précédemment enregistre 0,6% des réponses ; tandis que le traitement inégal

des hommes et des femmes n’est cité que par 51 répondants soit 0,2%.

Tableau 28 : Inégalité jugée la plus dommageable pour la communauté

Quelle est la forme d'inégalité la plus

dommageable pour vous ?


Disparité des richesses et des revenus

entre les riches et les pauvres

18355 82,2

Disparités géographiques (territoriales) 3800 17

Accès inégal aux services sociaux de

base

127 0,6

Traitement inégal des hommes et des

femmes

51 0,2

Total

22333

100


7. PRIORITES DE DEVELOPPEMENT MYWORLD AU SENEGAL

Cette section, qui constitue la partie la plus importante de l’enquête, avait pour ambition de

faire voter les citoyens sénégalais pour les six priorités qui avaient le plus d’impact sur leur

vie présente et future. Celles-ci devaient être choisies parmi seize priorités de développement

identifiées par les Nations Unies au terme de discussions engagées avec plusieurs acteurs du

développement (Gouvernements, Organisations internationales, Instituts de recherche,

Groupes de réflexion, ONG, Secteur privé, etc.).

7.1. PRINCIPALES PRIORITES DES REPONDANTS SENEGALAIS

Les six principales priorités de développement identifiées par les Sénégalais se présentent

comme suit : 1. Accès à l’eau potable et à l’assainissement (80,52%) ; 2. Bonne éducation

(77,2%) ; 3. De meilleures offres d’emplois (70,3%) ; 4. Un Meilleur système de santé

(52,1%) ; 5. Un Gouvernement réactif et honnête (51,2%) ; 6. Protection contre la

discrimination et la persécution (49%). Le tableau 30 présente la priorisation effectuée selon

les seize priorités.

Avec ces choix, les Sénégalais ont privilégié « la mise en place de mécanismes

institutionnels de transformation de l’économie et de la société qui favorisent une

croissance durable, inclusive et équitable, et améliorent les conditions de vie de la majorité

de la population » tel qu’il était ressorti dans les conclusions des consultations nationales sur

l’agenda de développement post 2015.

En effet, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement assure la satisfaction des besoins de

base de la population en matière de nourriture et d’hygiène. Une bonne éducation et Un

meilleur système de Santé, qui constituent les principales composantes de l’IDH, sont les

gages d’une population apte à promouvoir le développement par des compétences

intellectuelles avérées et des capacités physiques adéquates.

Il reste qu’il faut Un gouvernement réactif et honnête pour mettre en place les mécanismes

institutionnels nécessaires aux transformations attendues sur le plan social et économique afin

que la société toute entière puisse participer et bénéficier des efforts de développement. La

Protection contre la discrimination et la persécution participe de cette demande d’un

pouvoir politique plus efficace, mieux tourné vers la satisfaction des besoins de la société,

plus juste et plus inclusif dans son mode de fonctionnement et dans ses interventions.

Ainsi, ces résultats confirment des tendances mais révèlent aussi des surprises. En effet, si les

cinq premières priorités sont conformes aux problèmes de développement auxquels les

populations sénégalaises sont principalement confrontées, la Protection contre la

discrimination et la persécution récolte un score étonnant devant Une alimentation

nourrissante à un prix abordable qui est classée au 7ème

rang. Ce score peut s’expliquer

également par la traduction dans les langues locales ou cette expression peut renvoyer à un

besoin d’inclusion et de prise en compte dans la société.

L’approvisionnement en énergie fiable chez soi et l’accès à Internet et à la téléphonie

mobile, malgré les nombreuses possibilités de développement qu’ils offrent ne semblent pas

rencontrer l’assentiment des répondants qui les classent au dernier rang.


Tableau 29 : Classement des priorités Myworld au Sénégal

PRIORITES MYWORLD Réponse = OUI Ensemble Pourcentage Rang

Accès à l’eau potable et à l’assainissement 17973 22333 80,5 1

Bonne éducation 17 340 22333 77,2 2

De meilleures offres d’emplois 15694 22333 70,3 3

Meilleur système de santé 11644 22333 52,1 4

Un Gouvernement réactif et honnête 11440 22333 51,2 5

Protection contre la discrimination et la persécution 10935 22333 49 6

Une alimentation nourrissante à un prix abordable 9546 22333 42,7 7

Protection contre le crime et la violence 7843 22333 35,1 8

Prise de mesures contre le Changement climatique 7577 22333 33,9 9

Protéger les forets, les rivières et les océans 6587 22333 29,5 10

De meilleures routes et de meilleurs moyens de transport en commun

5271 22333 23,6 11

Egalité entre les hommes et les femmes 2592 22333 11,6 12

Libertés politiques 2498 22333 11,2 13

Approvisionnement en énergie fiable chez soi 1940 22333 8,7 14

Un soutien à ceux qui ne peuvent pas travailler 1186 22333 5,3 15

Accès au téléphone et à Internet 651 22333 2,9 16

7.2. PRINCIPALES PRIORITES SELON LE MILIEU DE

RESIDENCE

Le classement des priorités selon le milieu de résidence présenté dans le tableau 31, affiche

des différences remarquables entre les choix du milieu rural et ceux du milieu urbain. Même

si l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, la bonne éducation, de meilleures offres

d’emplois, un meilleur système de santé et un gouvernement réactif et honnête reste leurs

choix prioritaires communs, ceux-ci sont classés différemment excepté de meilleures offres

d’emplois qui reste la 3ème

priorité quelque soit le milieu de résidence.

Les habitants du milieu urbain sont plus sensibles à la Bonne éducation (1er

rang) et au

Gouvernement honnête et réactif (4ème

rang) que les habitants du milieu rural qui les classent

2ème

et 6ème

. Par contre, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement demeure la principale

préoccupation pour ces derniers (1er

rang) et ils sont plus nombreux à souhaiter un meilleur

système de santé (4ème

rang). Ces items sont classés respectivement 2ème

et 6ème

par le milieu

urbain.


Tableau 30 : Classement des priorités Myworld selon le milieu de résidence

URBAIN RURAL

PRIORITES MYWORLD (%) Rang PRIORITES MYWORLD (%) Rang

Bonne éducation 78,5 1 Accès à l’eau potable et à l’assainissement

82,5 1

Accès à l’eau potable et à l’assainissement

77 2 Bonne éducation 76,5 2

De meilleures offres d’emplois 76,2 3 De meilleures offres d’emplois 66,9 3

Un Gouvernement réactif et honnête 59,6 4 Meilleur système de santé 55,8 4

Une alimentation nourrissante à un prix abordable

49,3 5 Protection contre la discrimination et la persécution

52,5 5

Meilleur système de santé 45,7 6 Un Gouvernement réactif et honnête 46,5 6

Protection contre la discrimination et la persécution

42,8 7 Une alimentation nourrissante à un prix abordable

39 7

Protection contre le crime et la violence 38 8 Prise de mesures contre le Changement climatique

38,9 8


33,4 9 Protection contre le crime et la violence 33,5 9

Prise de mesures contre le Changement climatique

25,1 10 Protéger les forets, les rivières et les océans

32,8 10

Protéger les forets, les rivières et les océans

23,7 11 De meilleures routes et de meilleurs moyens de transport en commun

18 11

Libertés politiques 12,1 12 Egalité entre les hommes et les femmes 11,7 12

Egalité entre les hommes et les femmes 11,5 13 Libertés politiques 10,7 13

Approvisionnement en énergie fiable chez soi

11,4 14 Approvisionnement en énergie fiable chez soi

7,1 14

Un soutien à ceux qui ne peuvent pas travailler

6,5 15 Un soutien à ceux qui ne peuvent pas travailler

4,6 15

Accès au téléphone et à Internet 3,8 16 Accès au téléphone et à Internet 2,4 16

La principale différence se révèle avec Une alimentation nourrissante à un prix abordable,

qui est une priorité surtout pour les habitants des zones urbaines (classée 5ème

priorité) alors

que les ruraux, qui ont retrouvé la sécurité alimentaire à la faveur du retour des pluies et des

performances de l’agriculture la classe au 7ème

rang. La protection contre la discrimination et

la persécution est classé 5ème

priorité par les habitants des zones rurales alors que les citadins

la classe au 7ème

rang. L’ordre de priorité s’inverse s’agissant de la protection contre le crime

et la violence (8ème

en milieu urbain et 9ème

en milieu rural.

Les items relatifs à la mise en place d’un environnement durable tels que la Prise de mesures

contre le Changement climatique et la Protection des rivières, des forêts et océans ont été

plus les préoccupations du milieu rural dont la subsistance est assurée en grande partie par les

ressources naturelles. En effet, ils sont respectivement classés 8ème

et 10ème

contre 10ème

et

11ème

en milieu urbain.

Nonobstant quelques différences mineures, le bas du classement est pratiquement identique

pour le milieu rural et le milieu urbain.


7.3. PRINCIPALES PRIORITES SELON LE GENRE

Entre les hommes et les femmes, le classement des priorités reste quasi identique même si on

peut voir des différences dans les scores qu’ils attribuent à telle ou telle priorité. Pour

exemple, 81,6% de femmes ont cité l’accès à l’eau potable et à l’assainissement contre

79,2% d’hommes. Cette différence est remarquable pour la bonne éducation (79,2% contre

74,9%), de meilleures offres d’emploi (72,7% contre 67,5%). Etonnamment, l’égalité entre

les hommes et les femmes est mieux cité par les hommes (12ème

rang) avec 13,3% des

répondants qui l’ont choisi contre 10,2% de femmes qui le classent 13ème

.

Tableau 31 : Classement des priorités Myworld selon le sexe

HOMME

FEMME

PRIORITES MYWORLD (%) Rang PRIORITES MYWORLD (%) Rang Accès à l’eau potable et à l’assainissement

79,2 1 Accès à l’eau potable et à l’assainissement

81,6 1

Bonne éducation 74,9 2 Bonne éducation 79,2 2

De meilleures offres d’emplois 67,5 3 De meilleures offres d’emplois 72,7 3

Un Gouvernement réactif et honnête 50,9 4 Meilleur système de santé 53,3 4

Meilleur système de santé 50,8 5 Protection contre la discrimination et la persécution

48,3 5


49,8 6 Un Gouvernement réactif et honnête 41,5 6


45,6 7 Une alimentation nourrissante à un prix abordable

40,2 7

Protection contre le crime et la violence 34,4 8 Protection contre le crime et la violence 35,7 8


33 9 Prise de mesures contre le Changement climatique

34,7 9


32,4 10 Protéger les forets, les rivières et les océans

27 10


22,5 11 De meilleures routes et de meilleurs moyens de transport en commun

24,5 11

Egalité entre les hommes et les femmes 13,3 12 Libertés politiques 13,8 12


9,1 13 Egalité entre les hommes et les femmes 10,2 13

Libertés politiques 8,2 14 Approvisionnement en énergie fiable chez soi

8,3 14


5,8 15 Un soutien à ceux qui ne peuvent pas travailler

4,9 15

Accès au téléphone et à Internet 3,2 16 Accès au téléphone et à Internet 2,6 16


7.4. PRIORITES DE DEVELOPPEMENT SELON L’AGE

Plus les répondants sont âgés, plus la santé devient une préoccupation pour eux : 64,3% des

60 ans et plus ont choisi Un meilleur système de santé (4ème

rang) contre 49,2% pour les

moins de 25 ans (5ème

rang). Pour cette catégorie et pour la catégorie des 25-34 ans, la bonne

éducation et de meilleures offres d’emploi restent les priorités majeures avec 73,8% et

72,1% des citations. Toutefois, il faut noter que les 60 et plus, forts de leur expérience, ont

cité à 80% la bonne éducation contre 73,8% des moins de 25 ans.

Au bas du classement, de meilleures routes et transports, l’égalité entre les hommes et les

femmes, les libertés politiques et l’accès au téléphone et à Internet restent une plus forte

préoccupation des jeunes de moins de 25 ans.

Tableau 32 : Classement des priorités Myworld selon l’âge

PRIORITES MYWORLD Moins de 25 ans

Entre 25 et 34 ans

Entre 35 et 59 ans

60 ans et plus

(%) Rang (%) Rang (%) Rang (%) Rang

Accès à l’eau potable et à l’assainissement

77,2

1

81

1

82,3

1

83,7

1

Bonne éducation 73,8 2 77,4 2 79,3 2 81 2

De meilleures offres d’emplois 72,1 3 71,3 3 68,5 3 67,5 3

Meilleur système de santé 49,2 5 52,4 5 54,2 4 54,3 4


48 6 48,4 6 50,7 5 48,3 5

Un Gouvernement réactif et honnête 53,2 4 53,7 4 48,6 6 46,9 6


42,2 7 42,8 7 42,3 7 45,5 7


34,4 8 33,4 9 34,5 8 32,3 10

Protection contre le crime et la violence

33,6 9 34,8 8 34,4 9 42,2 8


27,7 10 28,4 10 31,2 10 32,5 9


24,9 11 23,3 11 22,9 11 22,5 11

Egalité entre les hommes et les femmes

17,4 12 10,6 13 8,2 13 6,2 14

Libertés politiques 12,3 13 11,2 12 10,9 12 8,4 13


8,8 14 9,3 14 8 14 8,9 12


5,3 15 5,6 15 5,2 15 5,1 15

Accès au téléphone et à Internet 3,5 16 2,7 16 2,5 16 2,8 16


7.5. PRIORITES DE DEVELOPPEMENT SELON LE NIVEAU

D’EDUCATION

Le tableau 34 résume les choix de priorités des répondants selon leur niveau d’éducation.

Tableau 33 : Classement des priorités Myworld selon le niveau d’éducation

Niveau d'éducation du répondant

Sans niveau Primaire incomplet

Fin d'études primaires

Secondaire incomplet

Fin d'études secondaires

Supérieure

Une bonne éducation

40,0%

10,9%

6,6%

12,2%

4,5%

2,5%

Protéger les forêts, les rivières et les forêts

15,2% 4,4% 2,3% 4,5% 1,9% 1,0%


19,6% 6,2% 3,4% 7,6% 3,2% 2,2%

Un gouvernement réactif et honnête

24,5% 7,0% 4,4% 9,3% 3,4% 2,3%

Accès à l'eau potable et à l'assainissement

42,3% 10,9% 6,9% 12,4% 4,6% 2,8%

Meilleur système de santé 29,3% 7,3% 4,2% 6,9% 2,7% 1,3%

Egalité entre les hommes et les femmes

4,1% 1,4% 1,3% 3,0% 1,0% ,6%

Accès au téléphone et à Internet 1,2% ,4% ,2% ,6% ,3% ,2%


18,5% 4,4% 3,1% 5,0% 1,8% 1,0%


4,1% 1,2% 0,7% 1,6% 0,6% 0,4%


26,2% 6,2% 4,2% 7,5% 3,0% 1,6%


10,2% 3,2% 2,1% 4,9% 1,7% 1,2%


18,2% 4,7% 2,8% 5,9% 2,0% 1,2%


2,4% ,7% ,4% ,9% ,4% ,3%

Libertés politiques 5,4% 1,4% 1,1% 2,2% ,6% ,4%

De meilleures offres d'emploi 35,4% 9,1% 6,2% 12,0% 4,4% 2,7%


7.6. PRIORITES DE DEVELOPPEMENT MYWORLD PAR

REGION

Le tableau 35 résume les six priorités effectuées par les régions du Sénégal. Un accès à l’eau

potable et à l’assainissement, de meilleures offres d’emplois, et une bonne éducation sont

les priorités partagées toutes quatorze (14) régions du Sénégal. Suivent la protection contre la

discrimination et la persécution (cités dans onze (11) régions) un meilleur système de santé

(cité dans dix (10) régions) et un gouvernement honnête et réactif cité par huit régions.

Le classement des priorités par région révèle des surprises et éclaire certains résultats ressortis

au niveau national. Par exemple, le rang occupé par la Protection des rivières, forêts et

océans (classée 10ème

au niveau national) s’explique par la priorisation effectuée surtout dans

les régions du Sud du Sénégal (Ziguinchor, Sédhiou, Kolda et Kédougou) et du Nord

(Matam). Dans ces régions, traversées respectivement par le fleuve Gambie et le fleuve

Sénégal et où la ressource naturelle joue un rôle important dans la satisfaction des besoins de

subsistance des populations, les répondants ont considéré cet item parmi leurs six priorités.

Une alimentation nourrissante à un prix abordable reste une plus forte priorité pour les

zones très urbanisées comme l’avait révélé le tableau 32. En effet, elle est citée comme

priorité dans les régions de Dakar, Diourbel, Saint-Louis et Matam qui abritent de grands

pôles urbains.

Spécifiquement, la prise de mesures contre le Changement climatique est une priorité pour

la seule région de Kédougou tandis que la protection contre le crime et la violence est

priorisée dans la seule région de Fatick.

Tableau 34 : Classement des priorités Myworld selon les régions

Régions 1ére Priorité 2ème Priorité 3ème Priorité 4ème Priorité 5ème Priorité 6ème Priorité

Dakar Une bonne éducation (88,5%)

De meilleures offres d'emploi (86,2%)

Gouvernement réactif et honnête (80,4%)

Accès à l'eau potable et à l'assainissement

(72,5%)

Une alimentation nourrissante à un prix

abordable (50%)

Protection contre la discrimination et la

persécution (46,5%)

Diourbel De meilleures offres d'emploi (95,2%)

Accès à l'eau potable et à l'assainissement (86,8%)

Une bonne éducation (81,2%) Gouvernement réactif et honnête (74,7%)


abordable (59,1%)

Meilleur système de santé (49%)

Fatick Une bonne éducation (83,3%)







(43,1%)

Kaffrine Accès à l'eau potable et à l'assainissement (85,7%)


Une bonne éducation (76,9%) Meilleur système de santé (58%)




Kaolack Accès à l'eau potable et à l'assainissement (85,2%)

Une bonne éducation (83,6%)





Meilleur système de santé (44,9%)

Kédougou Accès à l'eau potable et à l'assainissement (84,3%)


Une bonne éducation (73,3%) Protection contre la discrimination et la persécution (58%)


Prise de mesures contre le Changement

climatique (52,6%)

Kolda Accès à l'eau potable et à l'assainissement (76%)



Protéger les forêts, les rivières et les océans

(49,7%)



Meilleur système de santé (46%)

Louga Accès à l'eau potable et à l'assainissement (78,3%)


Une bonne éducation (67%) Gouvernement réactif et honnête (57,9%)




Matam Accès à l'eau potable et à l'assainissement (80,9%)


Une alimentation nourrissante à un prix abordable (64,5%)



Protéger les forêts, les rivières et les océans (48,8%)


Tamba Accès à l'eau potable et à l'assainissement (88,1%)







Thiès Accès à l'eau potable et à l'assainissement (86,3%)







Saint-Louis Accès à l'eau potable et à l'assainissement (81,3%)


Une bonne éducation (70,6%) Meilleur système de santé (63,7%)



abordable (44,8%)

Sédhiou Accès à l'eau potable et à l'assainissement (82,6%)



(64,1%)




Ziguinchor Une bonne éducation (74,8%)




Protéger les forêts, les rivières et les océans

(49,2%)



8. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

L’enquête Myworld a été une expérience intéressante à mener au Sénégal. Si elle a permis de

confirmer certaines informations existantes, elle a également révélé des surprises. Celles-ci

devront faire l’objet d’un traitement approprié pour guider efficacement le choix des

politiques de développement.

En effet, elle a montré que les Sénégalais sont très conscients des bases qui fondent un

développement humain durable que sont une bonne santé, une bonne éducation, un

gouvernement garantissant un traitement égalitaire à tous ses citoyens, respectueux des règles

et mettent en place des mécanismes favorables aux opportunités de travail et d’entreprendre.

Enfin, un besoin impérieux d’inclusion et de prise en compte dans la marche de la société et

dans la gestion des affaires publiques a été exprimé par les Sénégalais.

Selon le milieu de résidence, l’âge ou le sexe, les options et priorités de développement se

différencient, ce qui nécessite que les stratégies de développement soient adaptées pour mieux

répondre aux besoins exprimées par les différentes catégories de personnes auxquelles

l’enquête Myworld s’est adressée.

Pour exemple, si la réduction du coût de la vie est une stratégie viable pour les pôles urbains,

c’est l’accès à l’eau potable et à l’assainissement ainsi que l’offre de financement et

d’opportunités de travail qui restent les préoccupations majeures pour les zones rurales. En

effet, dans ces zones, il est noté une conscience de plus en plus grande des opportunités qui

s’offrent à eux avec une bonne exploitation des ressources naturelles. Il suffit de mettre en

place les moyens et mécanismes nécessaires pour satisfaire leurs ambitions.

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