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Première partie - Présentation Demande d’énergie et énergies renouvelables Séance de travail avec Monsieur Pierre BICHE, Délégué Régional de l’ADEME 1.1 - Ressources énergétiques fossiles : deux grandes réalités « On commence à voir le fond de la barrique ! » Depuis les années 90, les consommations mondiales annuelles d’énergies fossiles dépassent les découvertes de nouveaux gisements. La majeure partie du pétrole et du gaz se trouve dans des régions instables comme le Moyen Orient et l’ancienne URSS, posant la question de la sécurité d’approvisionnement. Découvertes et production 1 Découvertes annuelles et production de pétrole Gb/an Découvertes et modélisation Production Extrapolation p roduction Année Approvisionnement Energétique de la Loire Atlantique Synthèse de la séance de travail du 10 janvier 2006 Th2/1 Note : Gb/An : milliard/an Par ailleurs, l’apparition massive de consommateurs majeurs, en particulier la Chine et l’Inde accélère aujourd’hui les tensions sur les ressources énergétiques. 1 Jean Laherrère : géologue-géophysicien, ancien Directeur des techniques d’exploration chez Total CONSEIL DE DEVELOPPEMENT DEPARTEMENTAL 1/16

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Première partie - Présentation

Demande d’énergie et énergies renouvelables Séance de travail avec Monsieur Pierre BICHE, Délégué Régional de l’ADEME

1.1 - Ressources énergétiques fossiles : deux grandes réalités

« On commence à voir le fond de la barrique ! » Depuis les années 90, les consommations mondiales annuelles d’énergies fossiles dépassent les découvertes de nouveaux gisements. La majeure partie du pétrole et du gaz se trouve dans des régions instables comme le Moyen Orient et l’ancienne URSS, posant la question de la sécurité d’approvisionnement. Découvertes et production1

découvertes

D écouvertes annuelles et production de pétrole G b/an

D écouvertes etm odélisation

P roduction

E xtrap olationprod uction

A n née

Approvisionnement Energétique de la Loire Atlantique Synthèse de la séance de travail du 10 janvier 2006

Th2/1

Note : Gb/An : milliard/an Par ailleurs, l’apparition massive de consommateurs majeurs, en particulier la Chine et l’Inde accélère aujourd’hui les tensions sur les ressources énergétiques.

1 Jean Laherrère : géologue-géophysicien, ancien Directeur des techniques d’exploration chez Total

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Le changement climatique De la préoccupation traditionnelle sur la pollution de l’air, émerge au niveau de la conscience individuelle et collective celle du changement climatique.

En effet, si l’on n’y prend pas garde, la tendance à la généralisation du modèle de vie des pays industrialisés aux nouveaux consommateurs va accélérer des perturbations climatiques qui marqueront durablement l’avenir économique, social et environnemental, et par la même les conditions de vie sur la Terre.

1.2 – La France et l’énergie : engagements et directives

Le Protocole de Kyoto

Destiné à lutter contre le réchauffement climatique, le protocole de Kyoto s'inspire d'un plan lancé en 1992 au Sommet de la Terre de Rio. Ce protocole est une prise de conscience mondiale de l’importance de lutter contre le réchauffement de la planète. Ce protocole a été adopté en décembre 1997 puis ratifié en mai 2002 par la Communauté européenne, mais n’est pas encore ratifié par les Etats-Unis.

L’entrée en vigueur du Protocole signifie que depuis février 2005, trente-cinq pays industrialisés et la Communauté européenne sont légalement tenus de réduire leurs émissions combinées de six importants gaz à effet de serre sur une période de cinq ans, entre 2008-2012, en dessous des niveaux de 1990. Le Plan Climat 2: des actions et des orientations

Le Plan Climat propose des mesures sous forme d’actions et d’orientations pour favoriser les économies d’énergies et réduire les gaz à effet de serre, dans les transports, l’habitat, l’industrie et dans les autres secteurs.

Quelques exemples d’actions :

Prime incitative à l’achat de voitures propres. Multiplication par cinq dans les prochaines années des biocarburants, qui

entraînent moins de gaz à effet de serre que les carburants fossiles, avec un objectif pour 2010 de 5,75% des carburants d’origine renouvelable utilisés en France.

Crédit d’impôt de 25 % sur les équipements écologiquement performants, (voire 40% pour les équipements utilisant des énergies renouvelables).

Quelques exemples d’orientations :

Campagne d’information et de sensibilisation dans le but de mieux informer les Français, de les sensibiliser au changement climatique.

2 Ministère de l’écologie et du développement durable

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Le diagnostic énergétique des logements deviendra obligatoire, en plus des diagnostics existants (termites, plomb, etc.) pour toutes les ventes à partir du 1er juillet 2006, et pour les locations à partir du 1er juillet 2007,

Avec l’action de l’ADEME, renforcement des filières d’exploitation de la biomasse et des énergies renouvelables agricoles telles que les biocarburants, le bois-énergie.

La directive Européenne sur les énergies renouvelables

La Directive européenne sur les énergies renouvelables impose aux pays membres une part égale à 21 % d’énergies renouvelables dans la fourniture d’électricité d’ici à 2010. La France produit aujourd’hui 15 % d’électricité à base d’énergie renouvelable grâce notamment à l’hydraulique.

Les directives Européennes sur la libéralisation du marché de l’énergie

La mise en place d’un marché intérieur européen de l'énergie repose sur un certain nombre de directives européennes encadrant la libéralisation des marchés de l'électricité et du gaz et notamment, les Directives européennes de 1996 et 1999 détaillant le calendrier de l'ouverture des marchés de l’électricité et du gaz.

Elles prévoient :

La création d'une bourse de l'électricité, où les acteurs peuvent s'échanger des kilowatts, repose sur une modification de l'organisation du fonctionnement de ces marchés.

La réorganisation des anciens monopoles publics, de telle sorte que soient séparées juridiquement et fonctionnellement les activités de transport et de distribution des activités de production de gaz ou d'électricité

Ainsi EDF et GDF ont créé respectivement des divisions (RTE et GRT Gaz), disposant d'une grande autonomie et d'une comptabilité propre gérant le réseau de transport et qui sont dissociées de l'activité production d'électricité ou de gaz de la distribution.

La directive Européenne sur l’efficacité énergétique : En décembre 2005, le Parlement Européen a approuvé la proposition de Directive sur l’efficacité énergétique. Cette proposition incite les pays de l’Union Européenne à réduire de 9 % sur une période de 9 ans, l’énergie fournie aux utilisateurs.

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1.3 – La Loire Atlantique et consommation

Il n’existe pratiquement pas de statistiques fiables au niveau du département de la Loire Atlantique3. Un travail sur l’observation des données énergétiques est à faire. Cependant des données de mai 2000 sur la consommation en Pays de la Loire précisent la répartition des grandes masses d’énergies consommées par grand secteur (consommation finale de 9 595 Ktep4).

Secteur

Charbon Produits

pétroliers

Gaz

Electricité

Bois

Energies recensées

%

Industrie

31

286

391

1231

45

1996

20.8

Résidentiel et tertiaire

0

901

801

2504

425

4631

48.3

Agriculture

Nr

222

46

77

Nr

345

3.6

Transport

Nr

2562

Nr

60

Nr

2622

27.3

Total général

31 Ktep

3971 Ktep

1238 Ktep

3872 Ktep

470 Ktep

9595 Ktep

100

Commentaires : En 2000, les produits pétroliers représentaient 41 % des besoins énergétiques des PDL. Le gaz naturel quant à lui représentait 13 % et l’électricité qui est un vecteur énergétique important représentait 40 %. Les énergies renouvelables (Enr) n’étaient pas négligeables mais ne représentaient que 5 % des besoins énergétiques des PDL. Contrairement aux idées reçues, le secteur le plus consommateur n’est pas l’industrie, mais le secteur du résidentiel et du tertiaire (les bâtiments) et les collectivités locales ont certainement un rôle majeur à jouer en matière de réduction de la demande d’énergie. Le secteur du transport représente 27 % de l’énergie consommée en PDL. Principal émetteur de gaz à effet de serre (GES), le secteur des transports devra relever des défis pour s’adapter aux contraintes des déplacements et aux besoins de transport.

3 Des informations sur la consommation par type d’énergie et par grand secteur en Loire Atlantique seront fournies par la DRIRE lors d’une présentation au sein du Conseil de Développement Départemental 4 Ktep : Kilo tonnes équivalent pétrole

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1.4 - Energies de masse et énergies locales : deux approches complémentaires

Lorsque l’on débat sur les énergies, il faut distinguer deux approches : les énergies de masses et les énergies locales. Quelques ordres de grandeurs :

Type d’énergie

Technologie

Puissance

Tep / an

Energie de

masse

Une tranche

nucléaire

900 Mégawatts

600 000

Energie Locale

Les Eoliennes de

Bouin

19.5 Mégawatts

11 700

Energie Locale

Chauffe eau

solaire

10 000 m² de

surface

400

Energie Locale

Photovoltaïque

143 installations

650 KiloWatts

crêtes

60

Les énergies de masse Les énergies de masses sont celles qui font l’objet par des grands opérateurs, de stratégies nationales, européenne, voire mondiale. Elles sont généralement distribuées par des infrastructures en réseaux comme le gaz naturel, l’électricité et le pétrole. Les énergies locales : deux gisements Les énergies locales s’appuient sur la combinaison de deux gisements. La maîtrise de la demande

La démarche individuelle « NégaWatt » apporte un nouveau regard sur la façon de consommer l’énergie. Elle s’appuie sur des comportements sobres en énergie (NégaWatt = énergie non-consommée) et recherche plus d’efficacité dans son usage.

Les énergies renouvelables La démarche collective « énergies renouvelables » s’appuie sur des ressources naturelles et inépuisables et entres autres, le vent, l’eau et le soleil.

La mise en place de ces énergies locales est du ressort de chaque citoyen et de la responsabilité des décisions prisent par chacune des communes, de chacun des départements et des régions.

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1.5 – Les énergies de masses

Les différentes énergies de masses, feront l’objet de séances5 de travail avec les principaux grands opérateurs nationaux durant le premier semestre 2006. L’énergie électrique sera présentée par EDF, le gaz par GAZ de France, le pétrole par TOTAL et les infrastructures de transport et de distribution par RTE et GRT gaz.

1.6 – Les énergies locales

La maîtrise de la demande Patrimoine

Après le premier choc pétrolier des années 70, une prise de conscience sur la maîtrise de l’énergie dans le patrimoine construit est apparue rapidement. Par exemple, dans les pays de la Loire, c’est pratiquement 10 % d’économie d’énergie en tonnes équivalent pétrole (Tep) qui ont été réalisées sur les 1,7 MTep consommées à l’époque. Depuis cette période, la baisse du prix relatif de l’énergie a affaibli la pression sur les travaux de maîtrise de l’énergie.

Transport Depuis 10 ans, alors que la part du rail dans le transport de marchandises connaît une baisse régulière, le secteur des transports a doublé sa consommation de pétrole et en est totalement dépendant.

Déplacement

Les centres et les périphéries des villes « crèvent de la bagnole ». Les décisions pour atténuer ces préoccupations d’urbanisation et d’environnement n’auront d’effets sensibles que dans 10, 15 ou 20 ans.

Automobile

Les constructeurs automobiles ont fait des avancées technologiques importantes pour diminuer la consommation unitaire des véhicules. Cependant, cette diminution est plus que compensée par l’allongement des parcours et les nouveaux équipements (climatisation par exemple).

Bâtiment

Depuis les années 70, sous l’influence de la réglementation sur la qualité énergétique, les bâtiments neufs ont connu une amélioration de leurs caractéristiques énergétiques et le chauffage n’est plus aujourd’hui le facteur principal de consommation d’énergie (la consommation des différents appareils ménagers, la production d’eau chaude sanitaire et la bureautique prennent aujourd’hui une part plus importante dans le bilan énergétique d’un foyer).

5 Ces séances feront l’objet de synthèses.

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Malgré cette amélioration, il existe un important potentiel théorique de maîtrise (ou de réduction) de la consommation d’énergie dans les bâtiments.

L’approche Haute Qualité Environnementale (HQE) devrait aussi modifier le bilan énergétique de l’habitat. Exemple de potentiel de réduction de la consommation énergétique d’un logement construit en 1970 :

Année de construction 1970 2000 2005 / 2008

Consommation en KWh/m²/an 250 80 à 100 30 à 50 Coefficient de réduction de consommation 2.5 5 à 8

Selon la nouvelle réglementation thermique RT 2005, la consommation énergétique de la France devrait être divisée par quatre par rapport à l'année 2000 à l'horizon 2050. Les énergies renouvelables

Les énergies renouvelables sont fournies par le soleil, le vent, la chaleur de la terre, les chutes d’eau, les marées, et leur exploitation n’engendre pas ou peu de déchets ou de GES. Elles sont aujourd’hui encore peu exploitées par rapport à l’énorme potentiel qu’elles représentent. On peut les classer en cinq familles6 :

Le Solaire direct : thermique et photovoltaïque L’Eolien L’Hydraulique : La houle, les courants marins, les marées La Biomasse : le bois-énergie, les biocarburants, le biogaz La Géothermie

1.7 – Energies renouvelables La biomasse : bois énergie Le bois-énergie valorise l'énergie calorifique contenue dans le bois, quelle que soit sa forme : bois de feu en bûches, résidus bocagers et forestiers, bois d'élagage, écorces, sciures, bois inutilisables autrement (palettes et cagettes usagées, ...). Ces déchets ligneux, broyés, déchiquetés, sont le combustible des chaufferies. Le bois-déchiqueté est réduit en plaquettes de quelques millimètres, ou transformés par compression en granules.

6 Voir l’annexe 1 : les énergies renouvelables

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Ce combustible est déversé dans le silo des chaudières. Celles-ci sont à alimentation automatique. Une vis sans fin permet de réguler l’apport de combustible selon les besoins. Les cendres, qui représentent un très faible volume, sont évacuables automatiquement ou manuellement. Les fumées sont dépoussiérées avant de sortir par le conduit. Le bois-déchiqueté sert au chauffage de l'habitat et de l'eau chaude sanitaire. Il est utilisé dans des chaudières associées aux modes de diffusion de chaleur les plus évolués (régulation, programmation, alimentation, ...). Depuis 2000, 214 installations de chaudières « bois » automatiques ont été installées dans les Pays de la Loire, et représentent une puissance de 22 MW (ce qui correspond à 4 200 Tep d’économisées par an). La ressource bois en Pays de la Loire est importante et loin de l’épuisement. (Actuellement 17 000 tonnes de bois consommés pour 220 0000 tonnes mobilisables à court terme). Exemple : développé plus particulièrement en Loire Atlantique, « Le schéma d’approvisionnement rural de proximité » est une initiative du milieu agricole Un CIVAM7 ou CUMA8 réalise un investissement commun afin d’alimenter un réseau de chaleur de proximité. La biomasse : les biocarburants Trois grandes filières de biocarburants existent : les huiles végétales, l'alcool et les esters. Les huiles végétales sont obtenues par simple pression à froid et

filtration de graines oléagineuses (colza, tournesol, coprah, palme, soja, arachide).

L'alcool, dit "bioéthanol", est produit par la fermentation des sucres contenus dans les plantes riches en sucre (betteraves, topinambours, canne à sucre...) ou en amidon (pomme de terre, céréales) ou encore dans les plantes ligneuses (bois, paille...). Pour éliminer les difficultés techniques liées au stockage de l'éthanol, celui-ci est converti par une réaction chimique en un éther dérivé de l'éthanol : l'ETBE (éthyl tertio-butyl éther).

Les esters sont issus du mélange avec un alcool d'huile de graines oléagineuses (obtenue par pressage du colza et du tournesol). La réaction obtenue produit un ester et de la glycérine. Cet ester est nommé "diester9" par contraction des mots diesel et ester.

L’objectif national est de passer de 1 % aujourd’hui à 5,75 % en 201010 la proportion de biocarburants incorporés dans l’essence et le diesel, soit 3 millions d’hectares à y consacrer !

7 CIVAM : Centre d'initiatives pour valoriser l'agriculture et le milieu rural 8 CUMA : Coopérative d’utilisation de matériel agricole 9 Diester est une dénomination commerciale 10 Loi de programme sur l’énergie

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L’éolien, une énergie dans le vent L'énergie éolienne est une forme indirecte de l'énergie solaire, puisque ce sont les différences de températures et de pressions induites dans l'atmosphère par l'absorption du rayonnement solaire qui mettent les vents en mouvement. C’est sans aucun doute l’énergie renouvelable qui connaît la plus forte progression technologique depuis 20 ans :

En Région Pays de la Loire, le site de Bouin est une très belle vitrine. A ce jour en Pays de la Loire, 8 permis de construire ont été accordés. Fin 2005, 60 études d’impact étaient en cours et 13 demandes de permis de construire étaient en instruction. Adoptée en juillet 2005, la loi d’Orientation de l’Energie instaure des « zones de développement éolien » qui devront être définies par les communes puis validées par le préfet. Ce texte n’exclut pas la mise en place de petites installations. En plus des obligations d’achats, les certificats verts garantissent la traçabilité de la production d’énergies renouvelables. Aujourd’hui, les collectivités, Région et Départements réfléchissent sur leur propre positionnement « éolien ».

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Deuxième partie - Débat 2.1 – Bio carburants : 10 % de la surface agricole utilisée11

L’objectif pour 2010 est de 5,75 % de notre carburant d’origine bio carburant, ce qui représente au niveau national 3 millions d’hectares de terres agricoles. Les besoins pour approvisionner la future usine de Montoir de Bretagne sont évalués à 150 000 hectares12 pour 250 000 tonnes de diester. La Chambre d’Agriculture de Loire Atlantique estime que la combinaison de l’élevage avec la culture du colza et du tournesol est possible. Mais, cette « énergie « verte » ne remplacera pas à elle seule le pétrole et ne doit pas se faire au détriment des autres filières agricoles.

2.2 – Technologies émergentes : hydrogène et hydrolienne

Hydrogène13 L’énergie liée aux transports et aux déplacements doit être une énergie stockable. C’est une réalité forte. Sur les longues et moyennes distances, le maintien du développement économique passera par des ruptures technologiques fortes. L’hydrogène sera probablement le vecteur majeur énergétique pour tous les besoins énergétiques embarqués (transports et déplacements). Cependant, ce vecteur ne deviendra opérationnel que d’ici 10 à 20 ans.

Un travail au niveau régional est en train de s’initier avec des partenaires tels que l’ANVAR et la DRIRE pour constituer un véritable pôle hydrogène. Hydrolienne Les courants marins représentent une énergie qui contrairement aux vents sont constants et prévisibles. C'est un avantage déterminant par rapport aux autres énergies renouvelables intermittentes.

Il existe deux grands types de courants : les courants marins situés plus ou moins au large des côtes et les courants de marée que l'on rencontre dans l'embouchure des fleuves et près des côtes. Pour capter cette énergie, il faut placer des hélices ou des turbines dans l'axe de ces autoroutes de la mer, c'est ce qu'on appelle les hydroliennes (On rencontre aussi les appellations hydrohélienne et aussi éolienne subaquatique).

Concernant cette énergie, des questions techniques et économiques comme le raccordement mer – terre et l’évaluation du gisement de l’énergie de la mer se posent. Situé à l’Ecole Centrale de Nantes, le laboratoire de Mécanique des Fluides (LMF) est un laboratoire de recherche nationale sur l’énergie de la houle.

11 Surface agricole utilisée (SAU) au niveau national : 28 millions d’hectares (recensement de 2000). 12 Réparties sur les 3 régions Pays de la Loire, Poitou Charente et Bretagne. 13 Une présentation de la technologie hydrogène et de ses potentialités sera organisée dans le cadre du Conseil de Développement Départemental dans le courant du deuxième trimestre 2006.

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2.3 – L’énergie : trop ou pas assez chère ?

Au même titre que l’eau, l’énergie est un bien vital pour la société d’aujourd’hui. Le signal prix est une variable complexe à ajuster. Si le prix est trop bas, le consommateur ne prend pas conscience de sa consommation, si le prix est élevé, le risque est de rendre ce bien inaccessible à certains consommateurs. L’électricité est un vecteur énergétique important mais qui a la particularité de ne pas pouvoir être stocké. Une approche moins centralisée des questions sur l’énergie et une meilleure interconnexion des réseaux répondant au plus près des besoins en énergie, permettra d’agir positivement sur le coût global de l’énergie.

2.4 – Habitat : diagnostic thermique et sensibilisation Dans l’habitat, on peut supposer qu’un énorme potentiel d’économie d’énergie sur le patrimoine existe, provenant essentiellement d’isolations défectueuses ou inexistantes, de mauvaises performances des systèmes de chauffage, … Les occupants de ces logements n’ont généralement pas une vraie compréhension de leur consommation d’énergie. Un diagnostic individuel pourrait être intéressant, mais se heurte à deux limites : le coût et la mobilisation des gens. Dans une approche de diagnostic et de sensibilisation collective, la thermographie aérienne utilisée par EDF permettrait de mettre en évidence les déperditions thermiques et ainsi de cartographier les zones « à déperdition thermique forte » sur lesquelles des opérations de sensibilisation ciblées pourraient alors être misent en place en associant des partenaires publics et privés (ANAH, OPHA, …) L’ADEME réalise déjà un travail de sensibilisation de fond, notamment à travers l’opération « faisons vite, ça chauffe ». Mais ce n’est pas suffisant. En partenariat avec des collectivités, et notamment le Conseil Général de Loire Atlantique, l’ADEME anime des espaces « infos énergies » qui dispensent à la demande des informations et des conseils sur l’énergie. Par ailleurs, les collectivités locales et territoriales sont gestionnaires d’importants parcs de bâtiments ou de machines, et à travers la mise en place d’opérations pilotes, les collectivités peuvent devenir de puissants vecteurs de sensibilisation.

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2.5 – L’éolien : l’énergie renouvelable de Loire Atlantique ?

La question des gaz à effet de serre implique le développement des énergies renouvelables. En Loire Atlantique, la centrale de Cordemais est une unité de production qui fonctionne au charbon et au fuel et est de ce fait émettrice de CO². Cependant, d’importants investissements sont réalisés sur ce site en matière de désulfurisation et de dénitrification du charbon. Le groupe EDF produit entre 80 et 90 % d’énergie électrique non émettrice de Co² et est le premier producteur d’énergies renouvelables en France. Développé par la filiale EDF « SIIF Energie », le site éolien de Bouin14 en Région Pays de la Loire appartient aujourd’hui à EDF Energies Renouvelables France. Concernant l’énergie éolienne15, trois conditions doivent être réunies : une qualité de vents, une acceptation dans l’environnement et des riverains locaux, et une proximité des réseaux électriques. La France produit aujourd’hui 15 % d’énergie électrique grâce à des énergies renouvelables. L’objectif de 21 % ne peut pas être atteint seulement par un développement de l’hydraulique en France. La voie dominante pour les 6 % restants est essentiellement liée au développement rapide de l’énergie éolienne (et la mobilisation de la biomasse dans une moindre proportion). La Loire Atlantique bénéficie de la qualité des vents et d’un potentiel de sites éolien important. (cf. carte ci-dessous – présentation ADEME)

14 En partie car 3 des 8 machines sont la propriété du SYDEV 15 Une présentation de la filière éolienne et de ses potentialités sera organisée dans le cadre du Conseil de Développement Départemental dans le courant du deuxième trimestre 2006.

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2.6 – Approvisionnement énergétique et Zones d’Intérêt Départemental (ZID) Un regard sur les questions d’énergie et d’environnement doit se poser systématiquement pour toute approche urbanistique. Situer une zone d’activités sans se préoccuper de l’approvisionnement énergétique serait une erreur majeure. D’autre part, il faut s’interroger sur les interactions énergétiques possibles entre les différents acteurs industriels d’un site donné, que ce soit en termes de valorisation de déchets ou d’énergie. Par exemple, l’usine d’incinération de Couëron « Arc en Ciel » fournit une partie significative de la vapeur à l’entreprise Arcelor.

2.7 – Première conclusion

On ne peut pas opposer systématiquement les énergies « anciennes » aux énergies » nouvelles ». Il n’y a pas d’énergies « totalement bonnes et positives » sur le plan environnemental et d’autres totalement « nuisibles ». La réalité est beaucoup plus contrastée. Compte tenu des tensions sur les énergies d’origine fossile, la production d’électricité par la technologie nucléaire est aujourd’hui celle qui répond et répondra encore pour de nombreuses années aux besoins des utilisateurs et à l’impératif immédiat de réduction des GES. Pour autant, deux pistes de réflexion sont à explorer : soutenir localement la mise en place d’un foisonnement de nouvelles techniques de production d’énergies renouvelables (éolien et biomasse notamment) avec une collaboration des grands opérateurs, et se donner les moyens pour mener des actions de sensibilisations sur la maîtrise de la consommation d’énergie auprès du grand public.

Thermographie aérienne infrarouge à Dunkerque

CODELA – CONSEIL DE DEVELOPPEMENT DEPARTEMENTAL 2, Quai de Versailles – BP 44621 - 44046 Nantes cedex 1

Fax : 02 40 48 14 24 – : 02 40 48 48 00

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ANNEXE 1 : LES ENERGIES RENOUVELABLES Source

d'énergie Capter et

transformer Les applications

Photovoltaïque

Cellules photovoltaïques

Electricité directe ou stockée en batteries Electricité injectée dans le réseau

Serres, murs capteurs Chauffage

S O L E I L

Thermique Capteurs solaires basse température Capteurs solaires haute température

Eau chaude sanitaire Chauffage par le plancher Electricité injectée dans le réseau Chaleur à très haute température dans un four

Moulin à vent Force mécanique (mouture de céréales...)

Eolienne mécanique Force mécanique (pompage de l'eau)

V E N T

Eolien Aérogénérateur Electricité directe ou stockée en

batteries Electricité injectée dans le réseau

Moulin à eau Force mécanique (mouture de céréales...)

Petite centrale hydroélectrique Grande centrale hydroélectrique

Electricité directe ou stockée en batteries Electricité injectée dans le réseau

E A U

Hydraulique

Marémotrice (courants marins et vagues)

Electricité injectée dans le réseau

Distillerie, unité d'estérification (blé, betterave, colza, tournesol)

Biocarburants pour les transports

Chaudière biocombustibles (bois, sciure, paille, rafles de maïs...)

Chauffage Electricité (par cogénération) injectée dans le réseau

V I V A N T

Biomasse

Bio digesteur, méthaniseur (déchets organiques, poubelles)

Biogaz pour les transports Biogaz pour le chauffage ou l'électricité

Pompes à chaleur (source à moins de 30 °C)

Chauffage, climatisation

Centrales basse et moyenne énergie (130 °C à 150 °C)

Chauffage

T E R R E

Géothermie

Centrales haute énergie (plus de 150 °C)

Chauffage Electricité injectée dans le réseau

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Planning des réunions du premier trimestre 2006

Mardi 10 janvier 2006 - 9h30 au CODELA

Demande d’énergie et énergies renouvelables

Jeudi 2 février 2006 - 9h30 au CODELA

Nouvelle organisation du marché de l’électricité La situation de la Loire Atlantique

Mercredi 15 février 2006 – 9h30 au CODELA

Economie pétrolière

Jeudi 9 mars 2006 – 9h30 au CODELA

Réseau de Transport d’Electricité Réseau de Transport Gaz des Pays de la Loire

Mardi 21 mars 2006 – 9h30 au CODELA

Gaz de France et les Pays de la Loire

Approvisionnement Energétique de la Loire Atlantique

Séance de travail avec Monsieur Pierre BICHE, Délégué Régional de l’ADEME Débat

Séance de travail avec Monsieur Philippe AUDIC, Délégué Régional d’EDF Pays de la Loire

Débat

Séance de travail avec Monsieur Jérôme DUPONT, Directeur Raffinerie TOTAL de Donges Débat

Séance de travail avec Monsieur Louis SAVARY, Directeur Régional GAZ de FRANCE Pays de la Loire Débat

Séance de travail avec Monsieur Yvan SAILLARD, Directeur de Cabinet RTE et Monsieur Philippe TURPIN, Chef de service études RTE Système Electrique Ouest Séance de travail avec Monsieur Daniel HORN, Directeur Adjoint GRT Gaz région Centre Atlantique Débat

Thème

2

CONSEIL DE DEVELOPPEMENT DEPARTEMENTAL 15/16

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CODELA – CONSEIL DE DEVELOPPEMENT DEPARTEMENTAL

2, Quai de Versailles – BP 44621 - 44046 Nantes cedex 1 Fax : 02 40 48 14 24 – : 02 40 48 48 00

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