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Du 27 mai au 5 juin 2015, une mission du service européen pour l’action extérieure (EEAS) et de la Direction générale de la coopération internationale et du développement (DEVCO) de l’Union européenne a séjourné en République du Congo. Pour Martin Albani, Desk Officer « Congo » pour l’EEAS et Susana Aguero, char-gée de coopération pour le Tchad et le Congo/Brazzaville , ce voyage constituait une occasion pour prendre la mesure des relations entre l’UE et le Congo, et surtout, de « faire connaissance » avec les projets de coo-pération UE-Congo (projets FED et projets ONG) et s’assurer de leur bon état d’avancement.
L’occasion d’une première imprégnation était donc toute trouvée pour ces deux experts qui ne connais-saient pas encore le Congo, de se familiariser avec le contexte économique, politique et social du pays .
A côté des nombreux rendez-vous institutionnels qu’ils ont honoré avec les partenaires au développe-ment de l’Union européenne au Congo, Martin Albani et Susana Aguero ont consacré une partie de leur séjour à visiter les projets, discuter avec leurs animateurs et échanger avec les bénéficiaires pour toucher du doigt les difficultés mais également les réussites que tous rencontraient dans la mise en œuvre effective de leurs activités.
Pour les guider dans cette plongée en terre congolaise, Matteo Sirtori, Chef de la section I « Bonne gouver-nance, finance et secteurs sociaux », Amparo Moreno Sebastia, Point focal « Société civile », Alessandra Cucchi, Chargée de programme « Environnement, forêts et développement urbain, Fanny Derrien, assis-tante technique et Téliska Pesenti, stagiaire les ont tour à tour accompagnés dans leur périple. La Réserve de Lésio-Louna et Pointe-Noire ont été leurs principales destinations. Ce bulletin en résume quelques temps forts.
De gauche à droite : Susana Aguerro, Martin Albani, Amparo Moreno Sebastia, Matteo Sirtori, Fanny Derrien et Alessandra Cucchi
MISSION DESK EEAS - DEVCO DANS LA LESIO LOUNA : QUAND LE PROFADELL CONJUGUE AU QUOTIDIEN DEVELOPPEMENT
LOCAL ET PROTECTION DES GORILLES A 160 km de Brazzaville, la réserve de la Lésio-Louna dans le département du Pool (préfecture de Ngabé) a été la pre-mière destination de la mission. La Délégation de l’Union européenne y finance un projet dénommé Profadell : « Projet de développement local en périphérie de la réserve naturelle des gorilles de la Lésio-Louna ». L’objectif de ce projet est d’assurer aux riverains du parc, des activités économiques génératrices de revenus , notamment pour mettre un terme aux activités de braconnage auxquelles ces riverains se livrent habituellement et qui déciment les populations de gorilles à la protection desquels la réserve se voue.
Ce qu’il faut retenir
Le projet démarré en décembre 2014 fait suite au PROFADEL1 clôtu-ré fin 2013.
Budget total Profadel II : 1 million €
Co-financement UE : 600 000 €
Durée du projet : 4 ans
23 villages et 15 000 habitants de la
Lefini en périphérie de la réserve de
Lésio-Louna en sont les bénéfi-
ciaires
90 % des clients des productions
des cultures et élevage sont à Braz-
zaville
Chaque paysan associé a la gestion
d’1 hectare de culture
Au beau milieu de
la réserve, le lac
bleu, magnifique
bijou dans son
écrin de verdure
Historique du PROFADEL 1
Mettre en place des activités généra-trices de revenus alternatives au bra-connage, production de charbon, chasse et pêche non raisonnées en périphérie de la réserve Lésio-Louna, proche de la capitale Brazzaville ; le projet vise à répondre aux besoins des populations vivant dans les villages aux alentours de la réserve et le dévelop-pement des ventes des produits dans la Lefini. Quatre-vingt- un hectares de planta-
tions à croissance rapide (5 ans) d’eu-
calyptus et d’acacias ont été mis en
place sous la gestion d’associations
d’agriculteurs locaux. A cet effet, 15
associations ont été créées. Ce sont les
cultivateurs qui ont décidé des plants :
l’eucalyptus pour le bois et l’extraction
de l’huile essentielle et l’acacia pour le
charbon. La plupart des paysans culti-
vent le manioc et poursuivent cette
activité dans le cadre du projet. Le pro-
jet a permis d’initier l’esprit de coopé-
ration et de fédération entre les
paysans locaux ainsi que de structurer
le fonctionnement des associations
avec des % de reversement des béné-
fices et des prix pour le meilleur pro-
ducteur.
PROFADEL 2
La suite du projet vise à mettre l‘accent sur l’élevage mais aussi la culture ma-raichère et à garantir un certain % de ventes locales. Le projet a également pour objectif d’augmenter la superficie des plantations avec 71 hectares par an en réponse aux demandes des pay-sans locaux. Depuis le début du Projet Profadel 2, 3
associations de culture maraîchère ont
été répertoriées avec 43 personnes
formées. La formation en techniques
de base de maraichage donne aussi
des notions pour pérenniser la produc-
tion. Chaque session de formation d’un
maximum de 5 participants est d’une
durée de 5 jours.
Depuis décembre 2014, 20 hectares de
culture vivrière ont été plantés.
Visite des associations paysannes
L’association gère 4 hectares divisés en
deux endroits différents dans la ré-
serve. Chaque hectare compte 104
plants. Les plants sont des arbres frui-
tiers tels qu’oranger, mandarinier, avo-
catier, safoutier, citronier. La planta-
tion comprend aussi des plants de ma-
nioc et de maïs. Les deux plantations
de 2 hectares chacune sont gérées par
3 associés paysans.
Le président de l’association qui gère
cette plantation, habite Lefini. Avant
de bénéficier du projet PROFADELL il
cultivait essentiellement le manioc.
Aujourd’hui, il a diversifié ses cultures,
notamment avec l’introduction de
l’oseille rouge dont il cueille une partie
devant servir au repas familial (photos
ci-dessus et ci-dessous).
Présentation succinte du projet Dans le but de dynamiser l’agriculture et l’élevage dans le respect et la préservation de la faune et de la flore de la Léfini, les paysans de la zone diversifient leurs savoirs faire et augmentent leurs revenus tout en proposant des produits locaux aux habitants des villages aux alentours de la réserve. Ainsi, en harmonie avec un environnement protégé, les populations locales font un pas de plus vers l’autonomisation et amé-liorent leurs conditions de vie.
Plantation de manioc. Susana Aguero et Eric Kinzonzi, chargé du projet Profadel discutent
dans un champ de manioc, discutant de la variété plantée.
Visite de la pépinière
C’est la deuxième pépinière du Projet.
La première pépinière a été remise au
Service National de Reboisement du
Congo qui la gère avec l’appui tech-
nique de la fondation Aspinall. La Fon-
dation a créé une pépinière supplé-
mentaire pour la suite du projet afin
de distribuer les nouveaux plants aux
associations paysannes.
Cette pépinière est pour l’instant gé-
rée directement par l’équipe de la
fondation. Elle se compose d’arbres
fruitiers tels qu’avocatiers, safoutiers,
orangers, pamplemoussiers de plants
d’eucalyptus et d’acacias. Ces deux
dernières espèces font d’ailleurs l’ob-
jet d’une attention particulière. Une
association comptant 38 cultivateurs
gère la culture d’eucalyptus et d’aca-
cias. C’est le plus grand regroupement
du Profadell.
Comme la plupart des agriculteurs du
coin, les associés cultivaient le ma-
nioc. Eux également ont décidé de se
lancer dans un projet pour diversifier
leurs productions ainsi que les sources
de revenus.
« Nous avons choisi l’eucalyptus pour
le bois, on l’utilise par exemple pour
faire les poteaux électriques », ex-
plique le porte-parole de l’association.
« Nous habitons à Léfini et travaillons
4 jours à la plantation qui se trouve à
4 km de nos maisons. »
Visite de l’élevage de chèvres
Cette activité est prise en charge par
une association de 12 personnes for-
mées à l’élevage, autrefois cultiva-
teurs. « Ce fut une chance pour nous
de pouvoir élargir nos compétences à
l’élevage. Nous avons pour l’instant 15
chèvres », déclare le responsable du
groupement. Beaucoup de commer-
çants d’Afrique de l’Ouest basés à
Brazzaville sont intéressés par ce mar-
ché. L’enjeu de l’association sera de
garantir un équilibre des ventes afin
de s’assurer que les populations lo-
cales puissent également bénéficier
de ces productions.
Visite de la réserve protégée de
Lésio-Louna
Depuis 1994, la réserve de Lésio Lou-na accueille dans ses 173 000 hectares de savane et de forêt des bébés go-rilles orphelins. Objectif : les sauver et les relâcher en milieu naturel. C’est le premier lieu à avoir tenté l’expérience sur le continent africain, à l’initiative de Mme Leroy, une expatriée fran-çaise qui s’est prise d’affection pour des gorillons vendus illégalement à Brazzaville et a commencé à les re-cueillir chez elle. Grâce à l’appui de John Aspinall, milliardaire anglais éga-lement amoureux des animaux et au gouvernement congolais, un sanc-tuaire est né en 1993 avant d’être transféré à Lésio-Louna un an plus tard.
Benjamin, écogarde nous raconte les débuts du lancement de la réserve. « Le projet a commencé avec la nurse-rie des bébés gorilles orphelins retrou-vés dans les marchés ou avec les bra-conniers qui ont tué leurs parents. C’est la seule nurserie des gorilles au Congo. Chaque fois qu’un bébé est retrouvé il est envoyé à Lésio-Louna ».
Après une mise en quarantaine des
bébés, l’équipe de la réserve s’occupe
d’eux par des soins et une bonne nu-
trition pendant une période de 5 à 6
ans avant de les relâcher dans la foret.
Les gorilles adultes libérés sont tou-
jours suivis par l’équipe qui assure
d’une bonne intégration avec le milieu
sauvage et les autres gorilles. Ils sont
au nombre de 32 actuellement. Deux
gorillons sont pris en charge à la nur-
serie.
Quelques associés de la plantation entourés
à droite de Susana Aguero et Alessandra
Cucchi et à gauche d’Eric Kinzonzi, chargé
du projet Profadel 2 et Berthin Mbangui,
administrateur de la Fondation Aspinall
Pépinière : plants d’arbres fruitiers en
attente d’être mis en terre.
A gauche, Benjamin, écogarde. A droite, Catherine la « nurse » de la réserve Lésio-Louna,
donne le biberon aux bébés gorilles orphelins
La gare de Pointe-Noire
LES PROJETS DE POINTE-NOIRE SUR LE DEVANT DE LA SCENE
Pointe-Noire, la capitale économique du Congo a été leur deuxième destination. Les associations suivantes
y ont accueilli la délégation européenne : IECD, AVSI, ASI, DON BOSCO, GRET & RENATURA. En outre, la dé-
légation a également rencontré des représentants de la société civile qui travaillent à la promotion de l’Ini-
tiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE).
INSTITUT EUROPEEN DE COOPERATION ET DE DEVELOPPEMENT (IECD)
Ce qu’il faut retenir
IECD : ONG française de solidarité internatio-
nale créée en 1988 qui intervient dans 15 pays
en Afrique, au Proche-Orient, dans l’Océan In-
dien, et en Asie du Sud-Est.
Budget total du projet: 928.000 €
Co-financement UE : 675.000 €
Durée du projet : 4 ans
94 entrepreneurs diplômés de la Formation
de base en Gestion à 1 an (Pointe-Noire)
Club des entrepreneurs créé en octobre
2014 compte 28 membres
Programme mis en œuvre dans plusieurs
pays francophones depuis 12 ans
Ouverture d’une antenne à brazzaville : mai
2015
« Programme d’appui aux très petites entreprises à Pointe-Noire et à Brazzaville »
Présentation succinte du projet
Le programme vise à renforcer les capacités des très petits entre-
preneurs en leur proposant, selon leur choix, une formation de
base en gestion ou une formation pour la création d’entreprise.
Quel que soit leur secteur d’activité, les formateurs du pro-
gramme fournissent également un accompagnement technique et
un appui personnalisé aux TPE pour améliorer leurs savoir-faire
selon leurs réalités et besoins.
« Les très petits entrepreneurs représentent la base de l’économie des
pays en développement comme le Congo. La plupart de ces très petites
entreprises restent dans le secteur informel et ne connaissent pas leurs
droits et devoirs par exemple face à la fiscalité mais aussi les avan-
tages de se déclarer.» Expliquent Cyrille Rabeisen, Représentant de la
Délégation de l’IECD en République du Congo et Bénédicte Lievre-
mont, Chef du Projet.
En plus des cours théoriques et pra-
tiques, les participants bénéficient d’un
suivi et d’un accompagnement des for-
mateurs sur leurs lieux de travail pen-
dant et après la formation. Les diplô-
més des formations peuvent ensuite
adhérer aux clubs des entrepreneurs
qui leur donnent accès à des activités
de mise en réseau. Ils peuvent égale-
ment s’inscrire à des formations spé-
cialisées payantes (marketing, RH,
etc.).
Le programme répond ainsi aux mul-
tiples besoins en formation de ces en-
trepreneurs afin qu’ils puissent mieux
piloter de façon optimale et durable
leur entreprise. La formation de base
en gestion est très pratique avec des
visites de terrain des formateurs, et
des retours d’expériences des entre-
preneurs au Congo mais aussi d’autres
pays, comme le Cameroun, où le pro-
gramme est mis en œuvre.
IECD, présent au Congo depuis 2012, a
ouvert le centre de gestion et de ser-
vices à Pointe-Noire en 2014 dans le
quartier Mvou-Mvou dans une zone
commerçante.. ; Un centre sera ouvert
prochainement à Brazzaville (quartier
Moungali), avec un démarrage des for-
mations en juin 2015.
Les formations se déroulent en ses-
sions collectives de maximum 20 per-
sonnes sur une durée de 6 semaines.
Les entrepreneurs diplômés bénéfi-
cient d’un suivi personnalisé pendant
un an et peuvent bénéficier s’ils le sou-
haitent de formations spécialisées en
fonction de leurs besoins.
Selon Bénédicte Lievremont : « La plu-
part des très petits entrepreneurs sont
des artisans et des commerçants. A
Pointe-Noire poursuit-elle, il y aussi
beaucoup d’entreprises dans le froid et
la climatisation et aussi le BTP. Leurs
principales difficultés sont de gérer le
poids social et familial quand ils devien-
nent rentables ainsi que d’avoir une
vision à long terme de leur entreprise ».
Norbert Mingoua, couturier depuis 16
ans fait partie des très petits entrepre-
neurs qui a bénéficié d’une formation
de l’IECD. Secrétaire Général de la coo-
pérative « Congo Mode » qui regroupe
140 couturiers, il a accueilli dans son
atelier les représentants de l’UE avec
lesquels il a échangé. Il témoigne de
son expérience avec IECD :
« La formation m’a beaucoup appris
avec des outils de gestion pratiques
comme le journal de bord. Après la for-
mation, je suis plus à même de faire
face à la concurrence et je sais com-
ment mieux faire face aux taxes qui
pèsent sur mon commerce. Aussi, je
suis convaincu de l’intérêt du microcré-
dit et suis plus outillé pour monter une
demande. »
Le projet prévoit également d’accom-
pagner ces TPE dans l’accès à des mi-
crocrédits à travers un partenariat avec
le Forum des Jeunes Entreprises du
Congo ainsi qu’à travers l’organisation
d’un forum annuel des entrepreneurs
et des soirées sur des thématiques très
concrètes qui les concernent tels que la
fiscalité, le microcrédit…etc.
Marien, formateur IECD avec Norbert Mingoua, couturier et diplômé IECD, dans son ate-
lier. Ensemble, ils consultent le journal de bord, un nouvel outil que le couturier a intégré
dans la gestion de sa petite entreprise. Martin Albani, en train d’apprécier la quali-
té de la doublure d’une veste pour homme,
cousue par un collaborateur de Norbert
Mingoua.
Susana Aguero et Amparo Moreno Sebastia en plein échange avec Norbert
Mingoua
ASSOCIATION DES SALESIENS DE DON BOSCO (ASDB)
Banderole déployée sur la façade du tout nouveau centre de formation professionnelle à l’occasion de la journée « Portes ouvertes » organisée
le jour de son inauguration (vendredi 6 mars 2015)
« Promotion des jeunes défavorisés par la formation professionnelle et l’insertion au monde du travail à Pointe-Noire et Brazzaville »
Présentation succinte du projet
Alors que la formation professionnelle n’est pas assez valorisée au Congo,
l’association Don Bosco accompagne les jeunes et en particulier les plus
démunis, à se former à un métier et facilite leur insertion professionnelle.
Le projet permet donc de proposer une alternative aux jeunes ayant des
difficultés d’accès à l’enseignement en particulier technique. Ainsi, ces
jeunes nouvellement diplômés et qualifiés à la sortie du centre de forma-
tion Don Bosco, ont plus de chances de saisir les opportunités d’emplois
dans les entreprises en croissance au Congo. Le projet vise à renforcer les
interventions de l’association telles que la sensibilisation ou l’améliora-
tion des capacités d’accès à la formation et à l’emploi.
Ce qu’il faut retenir
ASDB : ONG d’obédience catholique,
faisant partie d’un réseau d’associa-
tions fondées par la congrégation des
salésiens ayant pour mission de don-
ner une éducation à la jeunesse à
travers la gestion d'écoles, principale-
ment professionnelles, de maisons à
caractère social et de paroisses. Ils
sont présents sur les cinq continents.
Au Congo, la paroisse Don Bosco qui
accueille le centre existe depuis 1959.
L’association a été agrée en 2002.
Budget total du projet: 954.767 €
Co-financement UE : 769.852 €
Durée du projet : 4 ans
187 apprentis en cours de formation
avec pour objectif d’en former 3000
en 4 ans.
Le nouveau centre de formation pro-
fessionnelle a été inauguré en mars
2015 à l’occasion d’une journée
« Portes ouvertes »
A ce titre, l’association mène des ac-
tions de promotion de la formation
professionnelle à travers la communi-
cation communautaire et le plai-
doyer. Elle continue également ses
interventions d’amélioration de l’ac-
cès et de la qualité de la formation
professionnelle du centre : le centre
de Pointe-Noire vient d’être réhabili-
té grâce au financement de l’UE, de
nouveaux équipements sont achetés
régulièrement et les encadreurs pro-
fessionnels bénéficient aussi de for-
mation. De plus, l’association a égale-
ment mis en place un système de
bourses pour permettre aux jeunes
les plus défavorisés de bénéficier de
cette formation.
A terme, il s’agirait en effet de former
3000 jeunes en 4 ans. Pour atteindre
cet objectif, quatre principaux axes
d’intervention sont privilégiés par le
centre :
la sensibilisation sur l’importance
de la formation professionnelle
l’amélioration des conditions d’ac-
cès à cette formation profession-
nelle.
Le choix des métiers va de la soudure à la mécanique, en passant par l’informatique et la menuiserie. Le certificat de for-mation délivré par le centre à l’issue de la formation est reconnu par le Ministère de l’enseignement technique.
Apprentis en formation pratique et théorique : soudure, mécanique auto, mécanique générale et électri-cité.
Martin Albani se faisant expliquer par le chef d’atelier soudure une tâche qu’il a confiée à un apprenti.
Photo de famille à l’issue de la visite, avec une partie de l’équipe d’encadrement du centre
le renforcement de la capacité
des encadreurs et des profes-
seurs
l’appui à l’insertion au monde
du travail des jeunes formés
Par ailleurs, le centre Don Bosco
propose trois types de formation
à moindre coût, (jusqu’à trois fois
plus abordable que d’autres
structures) : la formation clas-
sique de trois ans, la formation
rapide de neuf mois pour les per-
sonnes déjà initiées et, une activi-
té d’ initiation à un métier de
deux semaines permettant à des
jeunes de se familiariser à l’uni-
vers de la formation profession-
nelle, pendant les vacances par
exemple.
Vue partielle du centre du nouveau centre de forma-tion professionnelle
ASSOCIAZIONE VOLONTARI PER IL SERVIZIO INTERNAZIONALE (AVSI)
Ce qu’il faut retenir
AVSI : Ong italienne fondée en 1972
Budget total du projet: 787.910 €
Co-financement UE : 590.000 €
Durée du projet : 3 ans
300 PVH identifiées
160 personnes formées à un métier
53 structures d’apprentissage impli-
quées dans la formation des PVH
12 coopératives en cours de création
En haut : bénéficiaires formés par
AVSI. Atelier de confection d’objets en
macramé
Ci-contre : éleveur de porcs, atelier de
couture
Sacs en macramé et d vêtements en pagne,
réalisés par des PVH, côtoient la petite collation
offerte par Avsi aux visiteurs de l’UE.
« Amélioration de la situation socio-économique des personnes vivant avec un handicap dans le Département de Pointe-Noire »
Présentation succinte du projet
Le projet vise à soutenir l’insertion professionnelle des personnes vivant avec un handicap (PVH) et ainsi contribuer
à l’amélioration de leur bien-être psycho-social et de leur niveau de vie. Après avoir suivi une formation profession-
nelle au métier artisanal de leur choix tel que le macramé et la couture, les PVH bénéficiaires sont accompagnées
dans la création et la gestion de coopératives.
Débuté en mars 2013, le projet en-
tame sa phase finale d’appui à la
création et installation de coopéra-
tives rassemblant les PVH formées.
Elles ont également bénéficié de
cours d’alphabétisation et de for-
mation en gestion de coopérative
afin de les préparer à se structurer.
La plupart des bénéficiaires du pro-
jet sont des artisans alors que
d’autres PVH travaillant dans le sec-
teur de l’élevage ou de l’informa-
tique ont souhaité participer au
projet. Plusieurs coopératives sont
déjà fonctionnelles et reconnaissent
les avantages à être enregistrées et
reconnues. Les coopératives sont
ouvertes aux personnes valides,
ainsi, elles fédèrent des artisans au-
delà de toute forme de stigmatisa-
tion.
Implantées dans les 6 arrondisse-
ments de Pointe-Noire, plus de 50
structures d’apprentissage ont été
impliquées dans la formation des
bénéficiaires afin d’être au plus
proche du domicile des apprentis.
L’équipe d’AVSI continue de suivre
chaque bénéficiaire pour stabiliser
et formaliser leur nouvelle situation
d’artisans.
ACTIONS DE SOLIDARITE INTERNATIONALE (ASI)
« Prise en charge de jeunes filles en situation de rue et de vulnérabilité à Brazzaville et à Pointe Noire »
Présentation succinte du projet
ASI intervient en République du Congo, depuis 2006 à Brazzaville et
depuis 2012 à Pointe Noire. L’objectif principal du programme est de
contribuer à l’amélioration du niveau socio-économique des jeunes
filles en situation de rue à travers l’appui à l’insertion socio-
professionnelle. Les activités du projet visent à proposer aux jeunes
filles en situation de rue et de prostitution, un cycle de prise en
charge complet à partir du terrain et ensuite au sein du centre d’ac-
cueil des filles.
Ce qu’il faut retenir
ASI : Ong française de de veloppement qui vient en appui des initiatives locales.
Budget total du projet: 755. 000 €
Co-financement UE : 480.000 €
Durée du projet : 3 ans
46 filles prises en charge par le centre d’ac-
cueil de Pointe-Noire par une équipe de 25
personnes
Amparo Moreno, lors de la visite du centre accompagnée de deux responsables
ASI, attentifs aux explications de Gloria, une bénéficiaire qui leur fait la visite
guidée.
Le centre à Pointe-Noire créé en 2012, compte aujourd’hui plus d’une
quarantaine de filles qui fréquentent le centre de façon régulière et
sont accompagnées par une équipe de 25 personnes. Une vingtaine de
filles suivent une formation professionnelle et une dizaine de filles sont
en insertion professionnelle effectuant un stage.
Le centre met en œuvre tous les volets de prise en charge des filles de
rue du programme : « sanitaire et social » avec un premier accompa-
gnement médical et une sensibilisation sur la santé, en rue, puis un suivi
psychologique et la prise en charge des soins essentiels, au centre. Une
salle de soins a été mise en place et accréditée par la Direction Départe-
mentale de la Santé, ce qui permet de se fournir en médicaments via la
centrale d’achat. L’équipe mobile de 4 personnes, donne des conseils de
santé aux filles sur place en rue, et instaure un premier climat de con-
fiance avec les filles qui décident ensuite de venir au centre.
Le volet « Accueil » avec un centre socio-
éducatif de jour consiste en un ensemble d’ac-
tivités pour répondre aux besoins de base tels
que l’alimentation, l’hygiène, l’alphabétisation
et l’éducation à la santé, et la prise en charge
des enfants de moins de 6 ans dans la crèche,
animée par deux éducatrices.
Les jeunes filles accueillies par le centre en train de
déjeuner.
L’infirmière du centre présente la salle de soins.
Le volet « Accueil » avec un centre socio-éducatif de
jour consiste en un ensemble d’activités pour ré-
pondre aux besoins de base tels que l’alimentation,
l’hygiène, l’alphabétisation et l’éducation à la santé,
et la prise en charge des enfants de moins de 6 ans
dans la crèche, animée par deux éducatrices.
C’est lors de cette phase que la bénéficiaire construit
son projet de vie après une évaluation familiale, sco-
laire, médicale etc. « Nous plaçons les filles au centre
des décisions qu’elles prend pour elle-même. », ex-
plique l’équipe d’ASI. Les filles choisissent le métier
qu’elles souhaitent apprendre.
Dans ce sens, le volet « Appui à l’insertion » par la
formation professionnelle » accompagne les filles
vers l’autonomisation. En partenariat avec les Com-
pagnons des artisans de Don Bosco, ASI propose plu-
sieurs formations professionnelles avec des maitres
artisans qui délivrent un diplôme reconnu par
l’Agence Nationale de l’artisanat. ASI développe éga-
lement un réseau avec les entreprises afin de faciliter
l’insertion professionnelle des filles formées. Plu-
sieurs filles obtiennent des stages dans de grandes
entreprises telles que Bolloré Africa comme Gloria
avec un emploi à la clé, une fois le stage réussi.
Gloria devant la nurserie du centre qui accueille les enfants en bas âge des
bénéficiaires durant leur formation. 75% d’entre elles sont mères (A Braz-
zaville et Pointe-Noire)
Dans la cuisine réhabilitée, Gloria et une de ses camarades prennent la
pose.
« Je ne sais pas comment remercier ASI. Aujour-
d’hui je suis revenue vivre en famille qui a dû mal à
croire que je vais bientôt réaliser mon rêve : devenir
mécanicienne ! », témoigne fièrement Gloria. Prise
en charge par ASI Pointe-Noire depuis fin 2012,
elle s’apprête à démarrer une formation en méca-
nique, avec l’assurance de pouvoir enchaîner avec
un stage chez Bolloré qui s’est d’ores-et-déjà enga-
gé à l’accueillir.
A Brazzaville, un centre similaire à celui de Pointe-Noire existe et vient également en aide aux jeunes filles en situation vulnérable. Baptisé
« Nadoko ya elikia » (maison de l’espoir, il a été officiellement inauguré en janvier 2015.
GROUPE DE RECHERCHES ET D’ÉCHANGES TECHNOLOGIQUES (GRET)
« Projet d’appui au secteur artisanal via le renforce-
ment du GIAC »
Présentation succinte du projet
Le projet Partag est issu du partenariat entre le Gre et le Giac, un
réseau regroupant 21 organisations professionnelles et fédérant
plus de 1 000 entreprises artisanales à Pointe-Noire. Le Giac a pilo-
té plusieurs actions de promotion de l’artisanat et a en particulier à
son actif la contribution à la loi de décembre 2011 régissant l’artisa-
nat au Congo, grâce au plaidoyer qu’il a mené à Pointe-Noire et à
Brazzaville de 2010 à 2011 autour du manque de reconnaissance
du statut d’artisan.
L’objectif du projet est de contribuer au développement économique
et à l’accès des jeunes déscolarisés à la formation et à l’emploi en ren-
forçant les capacités des organisations professionnelles des TPE et
PME au Congo, en particulier du GIAC. Fondé sur un processus de dia-
gnostic institutionnel, d’une analyse de situation des artisans à Pointe-
Noire et de concertation entre les acteurs du secteur privé et public, le
projet vise à améliorer les services du GIAC afin de développer le sec-
teur de l’artisanat.
Ce qu’il faut retenir
GRET: Ong française de développement
Budget total du projet : 1. 315. 444 €
Co-financement UE : 1. 061.068 €
Durée du projet : 4 ans
1000 entreprises artisanales adhérentes
des organisations professionnelles (OP) du
GIAC
180 apprentis (dont 120 jeunes filles) dans
les entreprises adhérentes des OP
membres du GIAC
Une jeune bénéficiaire du projet en formation de couture (image Gret)
Membre de la Chambre des Commerces de
Pointe-Noire, il regroupe les associations
professionnelles d’artisans et petits entre-
preneurs (5 artisans minimum) et facilitent
leur reconnaissance et leur structuration.
Selon Serge-Alain N’Tsakala, l’actuel Prési-
dent du GIAC, « l’une des étapes les plus
difficiles pour développer l’action du GIAC,
était d’opérationnaliser le service d’appui et
de promotion de l’artisanat et de la petite
entreprise. » Afin de se dynamiser, le GIAC a
fait appel au GRET, avec laquelle un partena-
riat a été mis en place. En collaboration avec
le F3E, le GRET a organisé début juin, à
Pointe-Noire, un atelier d’échanges et de
planification intitulé : « Vision du change-
ment du GIAC en 2025 ».
Le projet, en phase de démarrage, prévoit de renforcer le GIAC, en
particulier ses services d’appui aux artisans et petites entreprises, de
développer ses organisations professionnelles membres, ainsi que
d’appuyer les jeunes apprentis afin de leur garantir de meilleurs con-
ditions en faveur de leur formation et insertion professionnelles. Le
GIAC est l’un des plus importants réseaux des artisans au Congo. Un artisan-soudeur en plein travail (image Gret)
Le F3E est un réseau associatif fran-
çais, créé en 1994, entièrement dé-
dié à l’amélioration de la qualité, en
termes de méthode de travail, des
actions de solidarité internationale
ou de coopération décentralisée. Il
s’attèle à renforcer les capacités des
acteurs du développement pour
améliorer la qualité et l’impact de
leurs actions à travers 3 piliers : Éva-
luer, Échanger et Éclairer.
Le projet « Partag » fait partie de leur
programme d’innovations méthodo-
logiques pour planifier, suivre, éva-
luer des processus de changement :
PRISME, une expérimentation mé-
thodologique de planification et suivi
-évaluation organisée auprès de 15
projets, dans 10 pays différents.
Pendant près de 4 jours, en présence
des autorités locales, de représen-
tants de la Chambre des Commerces
et de l’Agence Nationale de l’Artisa-
nat, les acteurs du GIAC et ses organi-
sations professionnelles représentées
par plus de 80 participants, ont
échangé sur les défis du GIAC et fait
des projections de son avenir d’ici 10
ans.
Il s’agissait d’un exercice de planifica-
tion participatif axée sur les effets et
l’impact souhaité du GIAC plutôt que
sur les résultats. Cette méthodologie
innovante s’est focalisée sur le change-
ment des acteurs voulu. Les artisans et
tous les participants, au cœur de la
réflexion co-facilitée par le GRET et le
F3E, ont eu l’occasion de débattre et
de faire une autocritique sur leurs diffi-
cultés afin de faire des propositions
concrètes de changement. L’atelier a
permis de produire une planification
des étapes du changement du GIAC et
d’atteindre un consensus sur la conclu-
sion générale: « On est tous respon-
sables ». Dans un esprit fédérateur et
participatif, le GIAC et ses membres se
lancent donc dans le projet, convaincus
d’être eux-mêmes les acteurs de leur
avenir.
INITIATIVE POUR LA TRANSPARENCE DANS LES INDUSTRIES EXTRATIVES
« Rencontre pour la paix et les droits de l’Homme et la Commission justice et paix : les représentants de la société civile impliqués dans le processus ITIE »
La République du Congo a adhéré offi-
ciellement à l’initiative en juin 2014.
Après cette approbation des principes
ITIE, il s’est engagé sur le plan politique
et financier à soutenir de façon durable
l’application de l’initiative, et mis en
place les structures décisionnelles qui
sont le Comité Exécutif et le Comité Con-
sultatif.
Le Comité Exécutif comprend toutes les
parties prenantes (secteur privé, société
civile, ministères et administrations pu-
bliques) et est dirigé par une personne
principale issue du cabinet du Ministre
des Finances. Le Comité Consultatif est
également multipartite et, dirigé par un
représentant de l’Etat et aussi assisté par
un représentant de la société civile.
Lors de sa mission à Pointe-Noire, dans le
cadre de la visite du DESK EEAS-DEVCO,
la Délégation de l’Union européenne a
rencontré des représentants de la socié-
té civile qui travaillent pour la promotion
de ce processus ITIE afin de vulgariser
l’initiative auprès des populations et de
les informer sur ses principes et l’évolu-
tion de sa mise en œuvre au Congo. Alors
que Rencontre pour la Paix et les Droits
de l’Homme a une action à l’échelle na-
tionale pour la défense des droits de
l’Homme et la sensibilisation sur la trans-
parence et les droits économiques et
sociaux, la Commission Justice et Paix a
une intervention ciblée dans les Départe-
ments de Pointe-Noire et du Kouilou,
plus spécifiquement en lien avec l’impact
des activités pétrolières et minières dans
la zone.
Les deux ONGs sont basées à Pointe-
Noire respectivement depuis 2003
(RPDH) et 1997 (CDJP). Elles œuvrent
pour informer les citoyens congolais sur
leurs droits et fournissent une assistance
juridique et judiciaire. Elles mènent éga-
lement des actions de suivi budgétaire,
d’analyse et d’évaluation des finances
publiques ainsi que de promotion d’un
processus électoral démocratique.
Présentation succinte de l’initiative
L’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) est une norme mondiale visant à assurer la bonne
gouvernance des ressources pétrolières, gazières et minières des pays qui en sont pourvus. Les pays qui mettent en
œuvre l’ITIE divulguent l’information ayant trait aux éléments clés liés à l’extraction des ressources tels que financiers et
contractuels.