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SFHH 7juin 2012
Docteur Sylvie Renard-Dubois ARS IDF
Emergence de bactéries hautement résistantes en Ile-de-France
Un problème de santé publiqueLes plans de gestion locaux et le plan régional
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Les spécificités de l’Ile de France
La première région du pays: par son population etson poids économique. Une région qui présente denombreuses inégalités sociales et territoriales,responsables de fortes disparités de santé
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L’offre des établissements de santé en Ile de France
Une offre de santé dense et diversifiée
Près de 420 établissements de santé
De nombreux établissements hospitalo-universitaires appartenant à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (APHP) dont l’activité représente environ un tiers des séjours de l’Ile de France
Attractivité médicale nationale et internationale
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Référentiels et Réglementation1. Prévention de l’émergence des entérobactéries résistantes à l’imipénème par carbapénèmase. CLIN Central-APHP. Février 2009. Disponible sur http://nosobase.chu-lyon.fr/recommandations/aphp/2009_carbapenemase_APHP.pdf
2. Rapport relatif à la maîtrise de l’émergence et de la diffusion des entérocoques résistants aux glycopeptides (ERG) dans les établissements de santé français. Haut Conseil de la santépublique. Commission spécialisée « Sécurité des patients : infections nosocomiales et autres évènements indésirables liés aux soins et aux pratiques ». Mars 2010. Disponible sur http://www.hcsp.fr/docspdf/avisrapports/hcspr20090219_ERG.pdf
3. Maîtrise de la diffusion des bactéries commensales multirésistantes aux antibiotiques importées en France lors de la prise en charge de patients rapatriés de l’étranger. Commission spécialisée « Sécurité des patients : infections nosocomiales et autres évènements indésirables liés aux soins et aux pratiques ». Novembre 2010. Disponible sur http://www.hcsp.fr/docspdf/avisrapports/hcspr20101116_bmrimport.pdf
4. Circulaire N°DGS/RI/DGOS/PF/2010/413 du 6 décembre 2010 relative à la mise en œuvre de mesure de contrôles des cas importés d’entérobactéries productrices de carbapénèmases (EPC). Disponible sur http://www.circulaires.gouv.fr/pdf/2010/12/cir_ 32240.pdf
5. Document du HCSP de mars 2011 sur la prise en charge de patients rapatriés ou ayant des antécédents d’hospitalisation à l’étranger.
6. CIRCULAIRE N°DGS/DUS/CORRUSS/2012/188 du 9 mai 2012 relative à l’organisation des rapatriements sanitaires vers la France de patients porteurs de maladies transmissibles nécessitant un isolement ou de bactéries multi-résistantes (BMR)
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Les grands points de la circulaire du 6 décembre 2010
Au niveau local :- Signalement ARS-CCLIN de toute EPC- Définition et identification des patients concernés…- Mesures de contrôle…- Plan local de maîtrise d’une épidémie
Au niveau régional ARS:- Transmission à l’InVS +/- DGS- Vérification des mesures de contrôle- Gestion des cas groupés/cellule de crise- Vérification de certaines dispositions prises avant le 01/04/2011:
-Carbapénèmes dans la liste d’ATB à dispensation contrôlée-Définition d’un plan régional de maîtrise d’une épidémie….
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Plan stratégique national 2009-2013 des infections associées aux soins
A.2.4. p19: Disposer d’un plan de maîtrise des épidémies loco-régionales, activable dès le déclenchement de l’alerteUn Dispositif à 2 niveaux sera mis en place :
-Un plan local dans chaque établissement (S ou MS)
-Un plan régional, activable…Les modalités de prise en charge des surcouts financiers liés à la mise en place d’un secteur de cohorting seront précisées…
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Les actions de l’ARS Ile de France
Mise au point avec le CCLIN-PNord et l’ARLIN d’une maquette type de plan local de maitrise, disponible sur le site du CCLIN Paris-Nord
Organisation au niveau régional d’une réunion de sensibilisation le 9 septembre 2011
Déclinaison au niveau départemental de cette réunion pour sensibiliser tous les établissements et leurs équipes cliniques et microbiologiques
Rédaction d’un plan régional de maîtrise d’une épidémie par un groupe de travail conjoint ARS-CCLIN/ARLIN-établissements de santé
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L’enquête sur l’application des recommandations en Ile-de-France au 30 avril 2012
64% des établissements de santé franciliens ont répondu à l’ARS.
53 % ont transmis leur plan local de maitrise d’une épidémie.
45 % ont informé l’ARS de leur inscription des carbapénèmes sur une liste d’antibiotiques àdispensation contrôlée.
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Nombre d’épisodes impliquant des EPC par mois de signalement – Bilan national au 18 mai 2012 (N= 211)
211 épisodes au total dont année 2011 : 111 année 2012 : 53dont Inter-région Paris-Nord : 127 / 211 (60%)
IDF : 115 / 211 (54%)
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'EPC
Episodes sans lien identifié avec l'étranger Episodes avec lien avec un pays étranger
Source : InVS, Raisin
* données au 18 mai 2012
*
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EPC en Ile de France (05/06/2012)18 épisodes signalés en 2010 (dont 13 à l’AP-HP)60 épisodes signalés en 2011 (dont 40 à l’AP-HP)
-54 épisodes avec 1 seul cas-6 signalements de cas groupés
Majorité en réanimation représentant 42 cas [2-15 cas]
Au total 96 cas27 épisodes depuis janvier 2012 (dont 16 à l’AP-HP)
-24 épisodes avec 1 seul cas-3 signalements de cas groupés
2/3 en réanimation représentant 10 cas [2-6 cas]
Au total 34 cas
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De : AFP-Direct [mailto:[email protected]]La France accepte de soigner des blessés libyens dans ses hôpitaux (ministre)PARIS, 21 septembre 2011 (AFP) - La France accepte de soigner des blessés libyens
dans ses hôpitaux, a annoncé la Secrétaire d’Etat française à la santé, Nora Berra, à l'issue d'une rencontre mardi soir avec le représentant en France du Conseil National de Transition Libyen, Mansour Saïd Al-Nasr.
"L'Ambassadeur a, à cette occasion, présenté à la Secrétaire d’Etat, une demande d'accueil dans les centres hospitaliers français des nombreux blessés qui, aujourd'hui encore, croissent en nombre sans que la Libye ne puisse les prendre en charge convenablement", indique le secrétariat d'Etat dans un communiqué.
"Un plan d'accueil avec les établissements français sera très rapidement établi sur la base des besoins précis que l'Ambassadeur s'est engagé à transmettre dans les prochains jours", poursuit le texte.
Cette rencontre était la première entre Mme Berra et M. Nasr. En juin, la Secrétaire d'Etat s'était entretenue avec le Dr Barakat, ministre de la santé du CNT.
Nombre d'hôpitaux libyens pâtissent de manière chronique d'un manque de matériel de base, et selon des médecins, la situation n'a cessé de se dégrader depuis le début de l'insurrection à la mi-février.
A Benghazi, fief de la rébellion pendant des mois, les établissements ont étéparticulièrement sollicités, d'où l'épuisement des stocks.
asl/bfr/edFRANCE-LIBYE-CONFLIT-BLESSÉS-HÔPITAL - 21/09/2011 08h13 GMT - AFP
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De : ALERTE Envoyé : lundi 26 septembre 2011 15:21
À : ARS75-ALERTE
Dans le cadre des relations entre la France et le CNT libyen, nous avons été informés par le MAEE de l'accueil et de la prise en charge de 10 blessés libyens. Ces blessés sont stabilisés (tous blessés depuis plus d'un mois au moins), et ont été transférés en Tunisie, avant leur transfert en France.
Le cabinet santé est avertit, ainsi que le Préfet, l'aéroport, la police et la gendarmerie.
En PJ, qui nous vient du MAEE, le nom et pathologie des 10 blessés, ainsi que les propositions de leur hôpital de destination (le mot de passe sera fourni dans un mail suivant).
Nous attendons une validation du dispositif par le cabinet.
Déroulé :
Les blessés devraient arriver demain à l'aéroport d'Orly, sur des vols réguliers médicalisés (horaires encore non définitifs, en attente de confirmation du MAEE) :
- 11h12 : 2 civières et 4 blessés assis,
- 14h20 : 2 civières,
- 16h10 : 2 civières.
La prise en charge s'effectue, sous la responsabilité du MAEE, par un sous-traitant (Europe/Mondiale Assistance), qui se charge notamment du transfert de l'aéroport d'Orly vers les Hôpitaux d'accueil par l'utilisation d'ambulances privées ou de la Croix-rouge. Les hôpitaux verraient donc
arriver les blessés dans les 2 heures après l'heure prévue d'atterrissage.
Ainsi, le MAEE propose la répartition suivante des blessés :
- 2 à XX,
- 2 à XX
- 2 à XX,
- 2 à XXX,
- 2 à l‘XXX.
A noter :
- L'un d'entre eux, susceptible d'aller à l‘XXX, est porteur d'une bactérie multirésistante.
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Au total près de 30 patients reçus en Ile de France pas de transmission croisée dans la communauté à ce jour
une collaboration étroite entre MAE, DGS, ARS, siège APHP, ARLIN, les établissements de santé : services cliniques, équipe opérationnelle d’hygiène et service de microbiologie
Le suivi du plan local de maitrise de la diffusion de ce type de bactéries dans les établissements de santé
Vers un plan régional de maitrise de la diffusion ……..
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Plan Régional en Ile de France Champ d’application: épidémies d’infections liées à des bactéries hautement résistantes acquises en milieu hospitalier
Objectifs :- Optimiser le dispositif de gestion de ces évènements à
risque épidémique en mutualisant les actions et moyens pour stopper le phénomène
- Coordonner l’action des différents partenaires impliqués aux différents échelons géographiques afin de limiter les conséquences en matière de santé publique (impact sur la santé humaine, écologie bactérienne, fonctionnement des établissements de santé et médicosociaux et coût de prise en charge).
- Eviter la reproductibilité d’un tel événement (retex, actualisation des procédures, mise en place de procédures éducatives
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:
Prérequis selon le plan stratégique national1/ Désignation d’un praticien responsable de la coordination scientifique sous la responsabilitéopérationnelle de l’ARS et en liaison avec le réseau CCLIN-ARLIN;
2/ En prévision d’une situation nécessitant la mise en place d’un secteur d’isolement régionalisé, un établissement de santé de la région est désignécomme responsable du cohorting. La mise en place d’un tel secteur doit pouvoir intervenir dans les 48h suivant la décision de l’organiser. Ceci implique que l’établissement responsable ait défini préalablement ses modalités d’organisation…
3/ Le plan régional définit les moyens d’information des établissements concernés par l’épidémie, les premières mesures à mettre en place et la transmission rapide par l’ES de la situation épidémique et des mesures prises
4/ Il sera défini un modèle de rapport à utiliser par les établissements concernés…
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Un cohorting régional (groupe de travail ARLIN)Arguments pour :
1/ prise en charge regroupée des cas avec du personnel dédié et formé : moins de risque de transmission et moindre cout probable.
2/ réelle prise en charge pour les soins de suites, la rééducation, l’ergothérapie, plateau technique dédié…
3/ le personnel y serait formé, habitué à la mise en œuvre des PCC
4/ limitation des listes de contact et des dépistages
5/ désengorger plus rapidement les services d’aigus où certains restent des mois sans trouver de structure d’aval en raison du portage d’EPC ou d’ERG
?
Arguments contre :1/ 1 SSR/Ile de France est insuffisant, il est impensable de déplacer un patient de Poissy pour Meaux par exemple…
2/ Ces services pourront ils assumer la globalité de la prise en charge médicale de tout type de patient ?
3/ Qui assumera le surcout pour les établissements hébergeant les cas ?
4/ Est-il éthique de constituer des « Lazarets » pour porteurs de BHR
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Plan Régional à 3 scenariiUn patient porteur de BHR ou infecté isolé et quelques cas contacts dans un seul établissement
> application du plan local de maitrise
Plusieurs cas et cas contacts survenant dans plusieursétablissements dans un même département francilien
>regroupement dans une filière départementale de prise en charge des patients BHR
Transfert annoncé de plusieurs patients porteurs ou infectés par des BHR ex patients libyens
> transfert dans des services hautement spécialisés(APHP/Etablissements de référence….)
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Cahier des charges pour une structure recevant des patients infectés ou colonisés (1)
Architectural - Chambres individuelles avec boxe sanitaire et WC individuels- Possibilité de matérialiser la zone d’hospitalisation voire de l’isoler- Si possible, entrée et sortie individualisées distinctes du reste du service »- gestion des circuits propre/sale- Poste de soins individualisé, ou possibilité d’en créer à proximité de la chambre ou
du secteur dédié
Organisationnel- Logistique- Gestion des excreta : pour les patients dépendants (bassin) utilisation de sac à
usage unique pour le recueil des excreta (type carebag®), si non procédure de nettoyage-désinfection des toilettes une fois par jour
- Gestion des DASRI – DAOM- Information organisée dans le service et l’établissement - Organisation de l’établissement pour que la prise en charge médicale optimale soit
assurée aux patients présents dans le secteur dédié- direction de l’établissement et commission médicale d’établissement, impliquées
dans l’organisation
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Cahier des charges pour une structure recevant des patients infectés ou colonisés (2)
Ressources humaines- Référent médical de prise en charge pour le ou les patients- Pas d’étudiants (externe)-Equipes paramédicales dédiées (infirmier et aide-soignant) , nuit et jour,
motivées et formées – pas d’intérimaires. - Equipe transversale formée : manipulateur radio, kinésithérapeute,
brancardiers,..- Equipe Opérationnelle d’hygiène complète : praticien – infirmière (médecin ou
pharmacien hygiéniste, et infirmière hygiéniste)
BactériologieAyant une formation adéquate à la détection de mécanismes de résistance
complexes et souhaitant participer à cette prise en charge
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Cahier des charges pour une structure recevant des patients infectés ou colonisés (3)
Autres Ressources : différentes spécialités médico-chirurgicales de façon àpouvoir assurer une prise en charge adaptée aux patients : réanimation, chirurgie viscérale et orthopédique, Référent antibiotique identifié, infectiologue dans l’établissement ….. cardiologie, pneumologie, neurologie
ET :Etablissement ayant un plan local de maitrise + expérience de ce type de gestion
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Point d’étape
Nécessité d’identifier dans chaque département:
- Une réanimation- Une structure médicale (médecin interne, service
d’infectiologie)- Une structure chirurgicale- +- Une structure de soins de suite
- Envisager avec le SAMU le mode de transport
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GARANTIR A CHAQUE FRANCILIEN UN PARCOURS LISIBLE ACCESSIBLE ET
SECURISE