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L’éco n°90 / du 1 er au 15 juin 2014 Dossier DOSSIER 33 Bimensuel de l’économie et de la finance elles reviennent Compagnies aériennes étrangères en Algérie C’ était une période dure qu’a traversée l’aviation civile algérienne que celle dans laquelle évoluait la seule compagnie aérienne nationale quand, lâchée par ses pairs, elle a dû faire face à un embargo qui ne disait pas son nom. Le pays a retrouvé, depuis, sa quiétude et sa stabilité, une donne que saisiront les compagnies aériennes étrangères, venues en force, pour se disputer le ciel algérien. Rien qu’en 2013, trois compagnies aériennes sont venues renforcer les 21 compagnies nationales et interna- tionales opérant déjà à l’aéroport d’Alger, il s’agit de Emirates Airlines, Vueling et Royal Jordanian. Cette dernière, installée en Algérie depuis près d’une année, assure aujourd’hui 4 vols par semaine à destination d’Amman, sans escale. Le réseau international sera renforcé avec Tassili Airlines, filiale à 100% du Groupe Sonatrach, qui compte lancer ses vols à l’international à partir de ce mois de juin. Sa première destination sera la France. L’ECO s’est rapproché de certaines d’entre elles pour noter leur satisfaction et tout l’intérêt de trouver, dans le marché national, le filon pour faire de bonnes affaires. La compagnie Tunisair, qui n’a jamais quitté le sol algérien, transporte en moyenne environ 100 000 pas- sagers par an dans les deux sens, elle prévoit une augmentation de 20% du nombre de voyageurs algériens qui vont visiter la Tunisie en 2014. En ce qui concerne Aigle Azur, 80% de son trafic est orienté sur l’Algérie avec la programmation de 150 vols hebdomadaires à partir de 8 villes algériennes. En 2013, plus de 70 000 passagers ont choisi Lufthansa pour des vols à partir ou à destination d’Alger, soit une augmentation de 10 % par rapport à 2012. Installée depuis un peu plus d’une année, la Royal Jordanian assure 4 vols hebdo- madaires, quant aux lignes longs courriers, elles font presque le plein n L’Eco

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L’éco n°90 / du 1er au 15 juin 2014

Dossier

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33Bimensuel de l’économie et de la finance

elles reviennent

Compagnies aériennes étrangères en Algérie

C’était une période dure qu’a traversée l’aviation civile algérienne que celle dans laquelle évoluait la

seule compagnie aérienne nationale quand, lâchée par ses pairs, elle a dû faire face à un embargo

qui ne disait pas son nom. Le pays a retrouvé, depuis, sa quiétude et sa stabilité, une donne que

saisiront les compagnies aériennes étrangères, venues en force, pour se disputer le ciel algérien.

Rien qu’en 2013, trois compagnies aériennes sont venues renforcer les 21 compagnies nationales et interna-

tionales opérant déjà à l’aéroport d’Alger, il s’agit de Emirates Airlines, Vueling et Royal Jordanian. Cette

dernière, installée en Algérie depuis près d’une année, assure aujourd’hui 4 vols par semaine à destination

d’Amman, sans escale. Le réseau international sera renforcé avec Tassili Airlines, filiale à 100% du Groupe

Sonatrach, qui compte lancer ses vols à l’international à partir de ce mois de juin. Sa première destination sera

la France.

L’ECO s’est rapproché de certaines d’entre elles pour noter leur satisfaction et tout l’intérêt de trouver, dans

le marché national, le filon pour faire de bonnes affaires.

La compagnie Tunisair, qui n’a jamais quitté le sol algérien, transporte en moyenne environ 100 000 pas-

sagers par an dans les deux sens, elle prévoit une augmentation de 20% du nombre de voyageurs algériens qui

vont visiter la Tunisie en 2014. En ce qui concerne Aigle Azur, 80% de son trafic est orienté sur l’Algérie

avec la programmation de 150 vols hebdomadaires à partir de 8 villes algériennes. En 2013, plus de 70 000

passagers ont choisi Lufthansa pour des vols à partir ou à destination d’Alger, soit une augmentation de 10 %

par rapport à 2012. Installée depuis un peu plus d’une année, la Royal Jordanian assure 4 vols hebdo-

madaires, quant aux lignes longs courriers, elles font presque le plein n L’Eco

Mohamed Salah Boultif, Président Directeur général d’Air Algérie

«Nous mèNeroNs l’offeNsive sur l’Afrique»

L’Eco : Nous observons un retourde certaines compagnies aériennesétrangères, qui ont quitté l’Algérie àun certain moment, dont AirFrance, British Airways etLufthansa. Qu’est-ce qui a justifiéce retour et comment l’appréciez-vous ?Mohamed Salah Boultif  :

Historiquement, les départs des compa-gnies étrangères ne datent pas seulementde l’affaire de l’Airbus d’Air Francemais pour des raisons économiques. Jerestitue l’histoire: il faut être objectif,pour des raisons de rentabilité, nombrede compagnies européennes ont com-mencé à quitter l’Algérie quand la ventecommençait à déprécier, c’était pendant

la période de dévaluation du dinar, je mesouviens des compagnies européennesqui ont vu, alors, leur rentabilité dimi-nuer. Mis à part Air France, qui avait desdessertes sur d’autres villes du pays, lesautres compagnies européennes offi-ciaient exclusivement à Alger. Puis, estarrivée l’histoire de l’Airbus endécembre 1994, un épisode sur lequel jene reviens pas car connu de tous,d’autres compagnies ont suivi surtoutpour des raisons sécuritaires et cela aoccasionné, au milieu des années 90,d’énormes pressions sur les vols d’AirAlgérie. On était restés seuls mis à partles compagnies du Moyen Orient,comme Egyptair, Syrian Airlines, SaudiAirlines essentiellement en plus des

turcs et des voisins, Royal Maroc etTunisair. Il n’y avait plus de compagnieseuropéennes, elles avaient, toutes, suiviAir France.

Air Algérie a pu faire face avec lesmoyens de l’époque et, avec peu demoyens matériels, une flotte, aujourd’huidisparue, qui a été renouvelée. Nousavons énormément souffert et ajouté àcela, l’histoire d’Orly. A cette époque,l’Algérie avait suspendu la desserte deParis pendant un an et demi et après unesérie de négociations, nous avons pureprendre la desserte d’abord sur CharlesDe Gaulle puis, dans les années 2  000,entre Orly et Charles De Gaulle.

Le retour de ces compagnies aérienneseuropéennes s’est effectué, à mon avis,

Le verbe facile et le geste mesuré,

le PDG d’Air Algérie ne

s’encombre pas de satisfecit

démesuré, il évoque les années

difficiles ayant occasionné, dans le

milieu des années 90, le départ des

compagnies européennes. Il est par

contre confiant quant à ce retour

rendu possible grâce à

l’amélioration des conditions

sécuritaires, laquelle amélioration

a imposé le marché algérien comme

une destination incontournable.

On y revient, mais on y vient

aussi pour la première fois

concurrencer une Air Algérie qui

vole de plus en plus loin,

Montréal, Pékin et peut-être

bientôt, Kuala Lumpur.

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«Le retour des compagnies européennes s’est effectuégrâce à l’amélioration des conditions sécuritaires»

Réalisé par Samira Mana

«Nous mèNeroNs l’offeNsive sur l’Afrique»essentiellement grâce à l’améliorationdes conditions sécuritaires, c’est un élé-ment-clé essentiel. L’Algérie a dépasséles années difficiles et les compagnieseuropéennes ont commencé à montrer del’intérêt. La première compagnie euro-péenne à renouer avec le tarmac d’Alger,c’est Alitalia, en 1999. J’étais à l’époqueDG adjoint et j’ai eu l’honneur demener les discussionsavec les Italiensque nous avonsréussi àc o n v a i n c r e .C’était une bonnechose pour le pays.Les français, eux,continuaient à fairedu chichi malgré l’at-tractivité du marchénational, tout en recon-naissant que le marchéalgérien était importantpour eux, effectivementpuisqu’il l’a été depuis lesannées 70.

Il faut rappeler que Aigle Azur, aprèsqu’elle fut rachetée par MonsieurIdjerouidene, est venue avant, je penseque la partie française a autorisé cettevenue à titre de test, ensuite Air France apris la décision de revenir, il faut dire quecette compagnie avait rencontré aussides réticences de son personnel navigant,ce qui a contraint la compagnie françaiseà adopter le volontarisme. Ceci, pour lesdéparts. Quant au retour, il a étéjustifié à mon sens par un autreélément favorable, venu s’ajouterà l’amélioration des conditions sécuri-taires, c’est la nouvelle aérogare d’Algerqui a été inaugurée en juillet 2006. Il fautsavoir que beaucoup de compagnies seplaignaient des conditions de l’époqueprétextant que l’ancienne aérogare neremplissait pas celles sécuritairesrequises. Même Air France, avant qu’el-le ne revienne, avait fait un audit pourconstater les conditions. Dès l’ouverturedu nouveau terminal, qui répond auxnormes internationales (passerelles, sys-tème bagages, caméras scanners, desEdx...) donc, les autres compagnies ontcommencé à revenir comme BritishAirways, Lufthansa, Qatar Airways et au

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Bimensuel de l’économie et de la finance

Depuis un mois Alger-Lisbonne fait le plein

jour d’aujourd’hui, nous avons lesgrandes compagnies aériennes euro-péennes, elles sont 21 ou 22. Donc, ce quia motivé le retour des compagnies, c’estl’amélioration des conditions sécuritaireset d’exploitations, dont le nouveau termi-nal, qui, avec l’infrastructure et les équi-

pements, a permis dehisser le terminal inter-national d’Alger auniveau des normesinternationales. Lacapacité de traite-

ment actuelle estde six millions.Donc l’intérêt yest, à titred’exemple, lescompagnies duGolf dontcelles duQatar et desEmirats qui

ont toujours rechigné àvenir à Alger, sont là depuis un an et

avec un vol quotidien.

Donc, mises à part les conditionsmeilleures et l’amélioration du climatsécuritaire, indéniablement il y aaussi de l’argent à faire en venantsur un marché prometteur.C’est clair, le marché Algérie a tou-

jours été très intéressant, d’abord pour les

compagnies européennes et maintenant,on le constate, celles du Golf bien queleur spécialité soit différente. Les euro-péennes, pour la plupart, du moins audébut, utilisaient le trafic point à point,c'est-à-dire le trafic d’un pays à un autre ;maintenant, il s’est développé pour deve-nir ce qu’on appelle le trafic de transit oula sixième liberté par exemple, une com-pagnie transporte d’Alger, transite parDoha, ramène ses passagers à Tokyo,Manille ou ailleurs. Donc les compagniesdu Golf adoptent cette spécialité du faitqu’elles n’ont pas de trafic naturel entreleur pays et le nôtre. Elles ont constituéleurs propres hubs avec toutes les com-modités et se spécialisent également dansla Omra et El Hadj.

Effectivement, cette rentabilité dumarché Algérie constitue l’élément com-mercial clé.

Est-ce qu’il y a l’arrivée de nouvellescompagnies étrangères qui ontmanifesté de l’intérêt pourl’Algérie ?A l’avenir, il y aura peut-être d’autres,

surtout en prévision du projet deconstruction d’un nouveau terminalmoderne, à l’instar de ce qui se fait depar le monde. Ce terminal aura unecapacité de traitement de 10 millions depassagers, les travaux débuteront en

Une capacité tot

ale de

traitement de 16 millions d

e

passagers par a

n à horizon

2018 sur l’intern

ational

seulement.

Suite en page 36

2015, actuellement l’on est en phased’évaluation du choix de l’entreprise quiprendra en charge ce projet. L’étude aété faite et la maquette finalisée. Lestravaux devront s’achever vers la fin2017 à début 2018, ce qui va donner àcette échéance, une capacité, en susdes six millions de passagers actuelle-ment, un total de 16 millions de passa-gers par an sur l’international seule-ment. Ceci va sûrement attirer de nou-velles compagnies étrangères pour lemarché national parce que ce qui inté-resse une compagnie, c’est le marché,les conditions et la sécurité.

Pour nous, en tant que compagnie,c’est de la concurrence en plus, il fautse battre, la compétition nous permetd’affiner notre service, d’une part, etaméliorer nos performances, d’autrepart, car cela nous permet de faire lacomparaison et donc améliorer la pres-tation. Pour le pays, c’est égalementune excellente chose. Plus un pays estouvert, plus il est fréquenté et plus ilest connu et ses atouts mis en valeur.

Outre les compagnies étrangères,nous avons aussi remarqué que lacompagnie nationale Air Algérie aouvert des lignes nouvelles sur desdestinations éloignées et rouvertd’autres notamment en Afrique,pouvez-vous, Monsieur le PDG,nous expliquer cette stratégie ?Effectivement, cela rentre dans la

stratégie de développement, noussommes actuellement à la deuxièmeannée d’application du plan quinquen-nal 2013-2017, parmi les axes straté-giques, il y a la consolidation de notrepart de marché et son amélioration, ausu de la concurrence grandissante, ledéveloppement donc, c’est avoirdavantage de moyens. Nous avonssigné des contrats d’acquisition de 16appareils, nous allons recevoir le pre-mier à partir de décembre prochain, en2015 nous recevrons 3 airbus. Qui ditdéveloppement de la flotte, dit déve-loppement des routes, à savoir les des-sertes et infrastructures parce que toutpart de là. La nouvelle aérogare, j’es-père, sera dédiée à Air Algérie, commecela se fait ailleurs, c’est d’ailleurs unepratique internationale que la compa-gnie nationale dispose d’une aérogarepour elle seule. L’actuel terminal seraconsacré aux compagnies étrangères.Cette infrastructure va nous permettred’avoir notre hub, comme c’est prati-qué ailleurs afin de dispenser demeilleures conditions de traitement despassagers. Nous avons demandé à ceque ce nouveau terminal soit carrémentdédié à la compagnie, il sera, certes,géré par l’aéroport mais consacré à AirAlgérie. Quant aux dessertes nou-velles, nous avons déjà ouvert, en avrildernier, deux capitales européennes.D’abord la ligne Alger-Vienne qui aété réouverte et, pour la première fois,Alger-Lisbonne, c’est d’ailleurs unedestination qui fonctionne très bien.

On devait aussi ouvrir cet été Alger-Valence mais il reste à régler l’accordaérien, nous avons demandé à la direc-tion de l’aviation civile de renégocieravec les Espagnols pour apporter plusde souplesse afin de rajouter des volsespagnols. Il faut dire que l’Espagneest une destination très prisée, il y aaussi la Turquie qui fait le plein.Actuellement, nous faisons une crois-sance à deux chiffres avec ces deuxpays, en plus de la France. Nous vise-rons aussi l’Afrique dès que nous rece-vrons nos avions. Des études ont étéfaites pour prospecter Addis Abeba.Comme nous avons entamé les longscourriers en 2007, nous sommes enphase d’identification de nouvelleslignes. Pour Montréal, il y aura un volquotidien cet été. Dernièrement j’aireçu l’ambassadeur de la Malaisie etj’ai appris que les Algériens étaientexonérés de visa pour ce pays Doncc’est une destination que nous allonsétudier. Reste que la grande offensivesera menée sur l’Afrique, vu que notrepays est situé dans l’axe Afrique-Europe et Afrique-Moyen Orient, uneopportunité que nous allons exploiter.

Il y a donc un redéploiement de lacompagnie à l’internationalassurément rentable, peut-on avoirune estimation de l’évolution de lacroissance enregistrée ?Effectivement cette évolution est

ressentie notamment du côté réseauinternational  ; de 2011 à 2013, nousavons fait un million de passager surl’international. Nous avons d’abordprocédé à la consolidation des lignespuis nous avons mis plus de capacitéssur certaines lignes ; à titre d’exemple,on avait un vol pour Dakar, noussommes passés à cinq vols et six enhiver. Il faut dire que le trafic a étésupérieur à l’offre. Nous avons fait uneforte évolution du trafic pourl’Afrique, de l’ordre de 50% en 2013par rapport à 2012. Pour le réseauEurope, nous avons enregistré unehausse de 11,5% grâce au renforce-

ment des vols sur l’Espagnenotamment. Pour la Franceaussi, des vols supplémentaires

ont été rajoutés pour Marseille, on estpassé d’un vol quotidien à 3 vols parjour. Idem pour Alger-Paris, les 4 vols

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RSuite de la page 35

«Nous avons établi des tarifs préférentielspour les émigrés voyageant en famille»

sont devenus 6 quotidiens et seule-ment à partir d’Alger, sans compter lesautres villes du pays. La croissance aété de 7,6 % pour le réseau France avec17 fréquences en plus pour Paris,Marseille et Lyon.

La méditerranée et le Moyen Orient,c’est encore peu. Seulement 1, 5% decroissance ceci est dû à la forte concur-rence des compagnies du Golf. Je rap-pelle que pour la ligne Alger-Pékin, lafréquence a augmenté, 3 vols de plus ;c’est vrai que ce n’était pas très ren-table au début mais, actuellement, onapproche un taux de remplissage de60% et puis nous faisons même du fret.La tendance enregistrée sur les deuxpremiers mois de 2014, par rapport à lamême période de 2013, donne un tauxde remplissage de 63%, on était à 60%.

Peut-on avoir une idée des mesurespréconisées pour la saison estivalede cette année ?Globalement, nos structures sont

rodées, nous avons commencé à prépa-rer la saison estivale, en décembre,déjà en affrétant des avions supplé-mentaires parce que, avec notre propreflotte, on ne peut pas faire face au fluxde l’été, il y a un surcroît d’activité,

pratiquement le double, durant les troismois de l’été. Donc, nous avons affrétécinq avions, y compris pour El Hadj, etpuis cette année, on doit transporter 2 000 supporters pour le Brésil, un élé-ment venu se greffer à l’activité. Il estprévu huit vols avec celui de l’équipenationale, ça fera neuf. Le premier vols’effectuera le 7 juin, les autres volspour transporter les supporterssuivront le 13, 14 et15 juin. PourMontréal cetteannée, on a aug-menté la fré-quence des vols.

En été, c’estsurtout vers leréseau France quenous augmentonsnos capacités de 30vols supplémentaires.Nous prévoyons unetrentaine de vols sup-plémentaires mais, sur-tout pour la phase retour,le gros du trafic se fait à partir d’Algeravec 80%, en fait, c’est 6  000 siègessupplémentaires pour assurer le retourde nos compatriotes émigrés, nousavons aussi prévu le renforcement du

facteur humain, à savoir le recours à 90saisonniers pour Alger, surtout pour letraitement des bagages et le catering.Les mêmes mesures seront prises pourConstantine, Tlemcen, Bejaia, Annabaet Oran. Ceci, en plus de l’entretien etla révision du matériel en appoint et un

dispositif de renforce-ment de maintenancepour plus de vigilanceet une meilleure dis-ponibilité en termesde maintenance

planifiée. Biensur, nous avonsprévu cetteannée du nou-veau au profitde nos émigrésNous avonsétabli destarifs préfé-rentiels pour

les émigrés voya-geant en famille, les per-

sonnes âgées de plus de 50 ans et lesjeunes. Pour faciliter les choses, nousavons ouvert l’achat des billets depuisle 5 janvier n

S. M.

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Bimensuel de l’économie et de la finance

En tant que com

pagnie, c’est

de la concurren

ce en plus, il

faut se battre, la

compétition

nous permet d’affi

ner notre

service et améliorer n

os

performances.

Les travaux de la nouvelle aérogare débuteront en 2015

En prévision de la saison estivale

Plusieurs comPagnies

Prévoient de nouvelles lignes

La deuxième compagnie aériennenationale, Tassili Airlines, prévoit lelancement de ses vols à l’internatio-

nal à partir de ce mois de juin. Sa premièredestination sera la France. Il  s’agit de volsréguliers pour les villes françaises, Paris,Marseille, Lyon et Toulouse. Ces quatre liai-sons sont programmées au départ d’Alger.D’autres vols réguliers sont programmés

entre Alger et Rome (Italie). Des liaisonsrégulières sont également prévues avecIstanbul (Turquie) et Dubaï ainsi que laTunisie.

La compagnie française Aigle Azur pré-voit, pour sa part,de développer et renforcerson réseau par le lancement,à partir de cemois, de sa toute nouvelle liaison long-cour-rier entre l’aéroport d’Alger, Paris-Orly Sudet l’aéroport international de Pékin.

La compagnie aérienne turque  compte-consolider sa position sur le marché via ledéveloppement de nouvelles lignes. Ellecompte en ouvrir deux vers Istanbul au moisde juillet, l’une au départ de Batna et l’autrede Tlemcen.

Retour en force des compagnieseuropéennes

Depuis quelques années, plusieurs com-pagnies européennes ont repris leurs des-sertes vers l’Algérie. On cite en outre AirFrance, British Airways, Lufthansa et lacompagnie  aérienne nationale  espagnole,Iberia. Après plusieurs années d’absence,suite à la prise d’otages d’un Airbus d’AirFrance en décembre 1994, ces compagniesont de nouveau repris leurs vols directs versl’Algérie. L'amélioration de la sécurité au

niveau des aéroports algériens est la princi-pale raison de ce grand retour, sans omettrede signaler, bien entendu, l'engouement desmilieux d'affaires, notamment dans les sec-teurs des hydrocarbures et du tourisme, pourle marché algérien. Ce dernier est, en effet,devenu attractif en raison d'une batterie demesures incitatives mises en œuvre par legouvernement algérien. L'Algérie est désor-mais une des plus importantes destinationsdans la région. Rien qu’en 2013, trois com-pagnies étrangères, à savoir, RoyalJordanian Airlines, Emirates Airlines etl'Espagnole,Vueling se sont installées avecdes vols réguliers à l’aéroport internationalHouari Boumediène d’Alger.

Au total, environ 24 compagnies natio-nales et internationales opèrent déjà à l'aéro-port d'Alger, selon les chiffres officiels, cequi a nécessité, d’ailleurs, le renforcementde l’aéroport d’Alger par une nouvelle aéro-gare qui sera opérationnelle en 2018. Leprojet comprend la réalisation d'une aéroga-re pour les passagers, un parking pour lesavions et un parking de stationnement pourles véhicules d'une capacité de pas moins de4 000 places. Elle sera implantée entre l’ac-tuel terminal international et le nouveausalon d’honneur présidentiel n N. B.

Plusieurs compagnies

aériennes étrangères et

même nationales

prévoient  d'augmenter la

fréquence des vols et

annoncent de nouvelles

liaisons depuis  l’Algérie

vers d’autres pays pour cette

période estivale.

Par Nassima Benarab

L'Algérie est désormais une des plus importantes destinations

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Une année après son installation en Algérie

Royal JoRdanian assuRe

4 vols hebdomadaiRes

Pour ce qui est de la flotte, lacompagnie est dotée d’appa-reils modernes de type Airbus

319, équipés de téléviseurs indivi-duels, avec des prestations de servicesde qualité.

Notre interlocuteur a affirmé que lemarché algérien a toujours été « notrecible ». « Nous avons remarqué qu’ily a une dynamique active que ce soitde la part des Algériens qui vont versAmman, ou pour les Algériens établisen Jordanie qui se rendent à Alger».Selon ces explications, la Jordanie,connue pour ses sites historiquesremarquables, suscite un intérêt parti-culier de la part des Algériens. Demême pour les Jordaniens qui trouventque l’Algérie recèle des potentialitésénormes en matière de tourisme. Lacommunauté algérienne établie enJordanie est estimée entre 7 000 et

8000 citoyens qui souhaitent se rendre

en Algérie, sans escale. Il y a aussi des

étudiants algériens dans les universités

jordanienneset des hommes d'affaires

jordaniens qui gèrent leurs activités en

Algérie.«  Depuis notre installation en

Algérie, le nombre de voyageurs dans

les deux sens augmente de manière

très significative  », estime Iyad Abu

Anzeh. Ce dernier affirme que l’objec-

tif de la compagnie, c’est d’abord de

mettre en place un service de qualité

pour les passagers. Mais aussi de faire

de la promotion touristique aux deuxpays. S’exprimant sur la concurrencedes autres compagnies étrangères enAlgérie, notre interlocuteur dira queleur nombre est très important,«ce nesont pas des concurrents simples, maison arrivera bientôt à un haut degré dela concurrence loyale, non pas sur lesprix, mais sur les prestations». Il aaffirmé que «les prix seront les mêmesque ceux pratiqués par les autres com-pagnies, conformément aux clausesdictées par l'aviation algérienne civi-le». La compagnie «Royal Jordanian»est parmi les plus anciennes dans larégion. Elle s'est développée au coursde ses 50 années d'existence, multi-pliant les destinations, elle est classéeparmi les premières compagnies quiont couvert l'espace aérien américainet canadien. La compagnie est forte-ment présente à travers le monde, quece soit en Europe ou en Asie. C’estaujourd’hui la première compagnie dela région et du Moyen-Orient/ Afriquedu Nord. La compagnie dessert 55 des-tinations dans plus de 35 pays. En

dehors du monde arabe, lacompagnie propose également

des vols vers des destinations asia-tiques, nord-américaines, européenneset africaines n

N. B.

Par Nassima Benarab Installée en Algérie depuis près d’une année,  la compagnieRoyal Jordanian assure aujourd’hui 4 vols par semaine à

destination d’Amman, sans escale. Selon son représentant enAlgérie, Iyad Abu Anzeh, le nombre de vols proposés parRoyal Jordanian est passé de 2 vols à 4 vols par semainerécemment, avec l’ambition d’assurer des dessertes aériennes

quotidiennes entre Amman et Alger.

Iyad Abu Anzeh, représentant en Algérie de la compagnie

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Karim Nabil Bahard, Responsable de la communication e

Cap sur la FranCe en juin

Tassili Airlines, filiale à 100% du Groupe Sonatrach, compte lancer ses vols àl’international à partir de ce mois de juin. Sa première destination sera la France,explique, dans cet entretien, son responsable de la communication et des relations

publiques, Karim Nabil Bahard.

Tassili dispose d’une flotte composée de4 Boeing 37-800 NG et de 4 Bombardiers

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Karim Nabil Bahard, Responsable de la communication et des relations publiques à Tassili Airlines

Cap sur la FranCe en juin L’Eco : Vouscomptez renforcer votrepositionnement avec l’ouverture delignes à l’international.Qu'est‐ce qui a été faitconcrètement ? Karim Nabil Bahard  : Tassili

Airlines a été créée en 1998 par la com-pagnie nationale des hydrocarbures,Sonatrach, et par la compagnie nationa-le, Air Algérie. En avril 2005, le groupeSonatrach a racheté à hauteur de 100%les parts de capital détenues par AirAlgérie, pour en faire une filiale à partentière. Depuis ce temps, la Tassili s’estréorganisée pour devenir au premier lieuune compagnie spécialisée dans le trans-port des professionnels du secteur del’énergie et des mines. Pour ce faire,Tassili dispose d’une flotte aérienneadaptée, composée de 4 Boeing 37-800NG, 4 Bombardiers Q 400 de 74 placesainsi que 4 Q 200 de 37 places acquis en2008 et on a acheté, en 2010, 4 Boeingde 250 sièges chacun, en double configu-ration, c'est-à-dire classe Business etéconomique. Au mois de mars 2013,Tassili s’est ouverte sur le transport régu-lier national pour le grand public, au pro-fit de la population nationale. Pour cela,nous avons 1064 sièges pour les trans-porter dans les meilleures conditions, dequalité de service et de sécurité. Notrepremière ligne régulière nationale a étéorientée vers le sud de l’Algérie (Adraret Tamanrasset). Cela a été accompagnépar un programme promotionnel adaptéà la demande par rapport au grand sud.Cela ne nous a pas empêchés de faire desprogrammes promotionnels qui visaientquelques destinations du nord du pays.Cette année, en attendant les autorisa-tions de la direction de l’aviation civileet de la météorologie algérienne et afinde compléter les promotions en tant quecompagnie régulière complète, nousallons nous ouvrir sur le réseau de trans-port régulier international.

Quelles sont les destinations quevous comptez desservir àl’international ? Notre première étape sera la France

en desservant deux villes, Marseille et

Lyon puis d’autres villes que nous allonsannoncer au moment opportun. Il y ad’autres pays que nous comptons relier ànotre territoire, comme la Turquie(Istanbul) et l’Italie (Rome et Milan) endeuxième étape. Ce sera très probable-ment, au début du deuxième semestre2014 c'est-à-dire à partir de mois de juin.Nous offrons des services d’utilitépublique mis à la disposition de notrepopulation algérienne de France et aussiles nationaux. Il ya une expérience quiva démarrer dans le cadre de l’activitécharter qui est différente de celle durégulier. C'est un mode de transportcontractualisé. Actuellement, il ya uncontrat qui a été signé avec un opérateurde droit français pour transporter lapopulation algérienne résidant au niveaudes villes françaisesdeGrenoble et SaintEtienne. Donc, ce programme va lesrelier à la capitale algérienne, Oran,Constantine, Annaba, Chlef, El Oued etSétif et comprendra 84 vols s’étalant dumois juin jusqu'à mois de septembre.

En tant qu’opérateur algérien, quepensez- vous de la concurrence descompagnies étrangères quis’installent en Algérie ? Cette concurrence ne peut que nous

motiver et nous poussera à redoubler nosefforts pour pouvoir maintenir la qualitéde service puisque, à partir du moment

oùles voyageurs trouvent la qualité deservice chez Tassili Airlines ou AirAlgérie, il n’y a aucune raison d’allervoir ailleurs. Sur le plan commercial, cesera de bonne guerre. Simplement, ildemeure nécessaire de faire la distinc-tion entre les compagnies étrangères et laqualité de relation que nous entretenonsavec la compagnie nationale Air Algérie.Nous ne considérons pas Air Algériecomme un concurrent, c’est bel et bienun partenaire.

Que prévoyez-vous pour renforcer leréseau interne ? Cette approche a été adoptée à la base

et au départafin de proposer un serviceaérien en mettant l’accent sur la qualitéde service. Les prix ont été réduitsjusqu’à 50%, l’année passée, au profit denotre population qui voyageait vers lesud du pays.

Nous ne sommes pas arrêtés là, nousavons aussi créé un système de transportinterrégional, je cite le vol entre Adrar etOran et un autre vol qui relie El Oued etAnnaba. Nous voulons, à travers cesvols, répondre aux besoins de nos clientsetfaciliter aux gens du sud leurs déplace-ments vers le nord. Nous comptons aussifaire une sorte d’évaluation sur les résul-tats de l’introduction sur le réseau natio-nal, pour mieux identifier nos pointsforts et nos points faibles aussi.

Des perspectives optimistes à nousdévoiler ? Notre objectif, c’est de compléter la

promotion de Tassili Airlines en tant quecompagnie régulière. Elle a commencéses activités dans le cadre charter pourles pétroliers au niveau national et inter-national (parce que nous avons une ligneRome-Hassi Messaoud). Nous avonsinvesti le réseau international pour com-pléter l’image d’une compagnie réguliè-re à part entière.

Notre compagnie fournit un serviced’utilité publique qui n’est pas orientévers un type de société ou de client.Notre service est orienté vers la popula-tion algérienne.En 2013, la compagnie atransporté près de 600.000 voyageurs, unchiffre en nette évolution par rapport àl’année précédente n N. B.

Réalisé par Nassima Benarab

L’éco n°90 / du 1er au 15 juin 2014

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Dossier

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Bimensuel de l’économie et de la finance

Nous ne considérons pas Air

Algérie comme un concurrent,

c’est bel et bien un partenaire.

Yacine Benslimane, Responsable commercial à Aigle Azur

L’Algérie représente

80 % du trAfic de LA compAgnie

L’Eco : Que représente l’Algérie pourAigle Azur ? Yacine Benslimane  : Aigle Azur est

une compagnie aérienne basée à Tremblay-en-France et qui assure des vols réguliersentre les principales villes de France etd'Algérie ainsi que des vols charter desser-vant la plupart des villes d'Europe. Nousavons commencé officiellement notre acti-vité en Algérie depuis 2003. Notre compa-gnie dessert 8 grandes villes algériennes,reliant 6 villes françaises. Ce qui nous per-met de créer une certaine toile d’araignéeentre Algérie et la France.Notre compa-gnie,qui est en train de développer et ren-forcer son réseau, compte à partir de juinprochain, lancer sa toute nouvelle liaisonlong-courrier entre l’aéroport d’Alger,Paris-Orly Sud et l’aéroport internationalde Pékin. Nous avons aussi, aujourd’hui, lapossibilité de faire Alger-Montréal, avecdes tarifs très intéressants,à partir de 85 000dinars. Aujourd’hui, nous avons un porte-feuille de clients assez large. La grandemajorité de nos clients sont des familles enpremier lieu et ensuite les personnes âgées.

Près de 11 ans d’expérience sur lemarché Algérie, quel bilan en tirez-vous ? Un bilan très satisfaisant. L’Algérie est

un marché très important pour nous. Noustransportons environ chaque année150  000 passagers qui voyagententre les deux sens. 80% du traficde la compagnie est orienté sur l’Algérie,sachant que nous avons 150 vols hebdoma-

daires à partir de 8 villes algériennes. Notreobjectif est d’être à chaque fois plus près denotre clientèle et de nous adapter à lademande de nos passagers avec des solu-tions personnalisées. Adapter nos solutionsà la réalité d’aujourd’hui est notre force.Nous avons une politique tarifaire particu-lière et nos tarifs sont les meilleurs sur lemarché.

Comment Aigle Azur se positionne-t-elle et que pensez-vous de laconcurrence qui commence às’installer sur le marché algérien?

Franchement, on n’a pas assez d’élé-ments et de statistiques pour se compareraux autres. Je crois que c’est peut-être leministère du transport qui pourraitrépondre à votre question. Mais je peuxvotre dire que notre présence depuis 2003n’est pas à négliger. Nous avons un réseaude vente important. Nous avons aujour-d’hui 17 points de vente sur le territoirenational. Aigle Azur emploie 1450 per-sonnes dont 600 travaillent en Algérie. Lacompagnie a réalisé un chiffre d’affaires de330 000 000 d’euros en 2012. Elle occupela 2ème place sur le Podium en France et lacompagnie a transporté pas moins de 1800 000 passagers durant la même année.Aigle Azur dispose de 13 appareils de typeAirbus (la moyenne d’âge de la flotte nedépasse pas les 3 ans), de 40 points devente et dessert 23 destinations dans lemonde. Toute concurrence est une bonnechose. Elle stimule la création de richesse,la productivité et le développement, etc n

N. B.

Deuxième compagnie aérienne française, détenue par le groupe GoFast

depuis 2001, Aigle Azur se veut leader des destinations ensoleillées.

L’Algérie est une destination majeure et particulière pour cette compagnie

qui y est installée depuis 2003. Elle dessert à raison de 150 vols

réguliers par semaine et 150 000 passagers par an, révèle dans cet

entretien, Yacine Benslimane, Responsable commercial de cette compagnie.

Réalisé par Nassima Benarab

«Nos tarifs sont les meilleurs sur le marché»

Bimensuel de l’économie et de la finance42

Dossier L’éco n°90 / du 1er au 15 juin 2014

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Ridha Jemaiel, Représentant en Algérie de Tunisair 

«Hausse de 20% du nombre

de voyageurs algériens en 2014»

L’Eco : Quid de la présence deTunisair en Algérie ? Elle datedepuis longtemps ? Ridha Jemaiel  : La présence de

Tunisair date depuis 1962. Notre com-pagnie a été toujours présente, mêmedurant les années difficiles. Nous réali-sons de bons chiffres avec l’Algérie, quece soit au départ de Tunis ou del’Algérie. C’est notamment durant lapériode de l’été que nous avons leplus de demandes. Maintenantnous avons un vol quotidien àpartir de Tunis sur Alger et deux fré-quences par semaine (lundi et jeudi) àpartir d’Oran. On a un autre projet surConstantine. On est en discussion avecles autorités algériennes pour réaliser cevol, il aura aussi le renforcement égale-ment sur Alger et Oran. On passera leplus tôt possible à deux vols par jour àpartir d’Alger. Notre compagnie trans-porte en moyenne environ 100 000 pas-sagers par an dans les deux sens. La flot-te de Tunisair compte 30 appareilsBoeing et Airbus, des appareilsmodernes qui donnent des garanties desécurité, de qualité, de service et deconfort.

Malgré les événements de 2011, laTunisie reste la destination préféréedes Algériens. Vous le confirmez ? Contrairement à ce que disent parfois

certaines sources, les Algériens n’ontpas laissé tomber la Tunisie. LesAlgériens ne sont pas comme les autresnationalités, ils connaissent bien laTunisie.Les résultats qu’on a réalisés,d’ailleurs, en témoignent. On n’a jamaiseu une rupture de visiteurs algériensmême durant l’année 2011. D’ailleurs,

notre compagnie a réalisé, durant cettepériode, les mêmes chiffres qu’en 2010.Je crois que les Algériens ont déjà vécuune période plus difficile que celle de laTunisie, donc ce que disent les médias,sur la situation de la Tunisie, ne fait paspeur aux Algériens. La Tunisie estcomme une région de leur pays.

Quelles sont vos objectifs pharespour cette année ? Tunisair prévoit un bon démarrage

de l’année 2014 avec une progressionimportante, en termes de nombre depassagers transportés à travers lemonde, par rapport à l’année 2013. Lenombre de passagers atteindrait cetteannée plus de 4 millions, ce qui repré-sente une croissance de 8,1% par rap-port à 2013. En ce qui concernel’Algérie, on prévoit une augmentationde 20% du nombre de voyageurs.

Selon certaines prévisions, l’année2014 sera une année exceptionnelle parle nombre de voyageurs algériens quivont visiter la Tunisie bien que lesAlgériens préfèrent la voie terrestrepour se rendre en Tunisie. Parmi lesprincipales actions à entreprendre dansle cadre de cette nouvelle stratégie, oncompte renforcer notre réseau sur lespays africains, qui connaissent unemontée en gamme pour la clientèle tou-ristique, pour atteindre 20 destinationsen 2016 n

N. B.

Réalisé par Nassima Benarab

La compagnie aérienne

tunisienne prévoit une

augmentation de 20% du

nombre de voyageurs algériens

qui vont visiter la Tunisie en

2014. Selon son représentant

en Algérie, Ridha Jemaiel,

les Algériens n’ont jamais

laissé tomber la Tunisie

malgré la crise.

«La compagnie transporte en moyenne environ

100 000 passagers par an dans les deux sens»

L’éco n°90 / du 1er au 15 juin 2014

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Bimensuel de l’économie et de la finance

Zlatko Zlatic, Directeur Général de Lufthansa Algérie

«70 000 passagers transportés en 2013»

L’Eco : Quel bilan faites-vous devotre présence en Algérie?Zlatko Zlatic  : En 2013, plus de

70 000 passagers ont choisi Lufthansapour des vols à partir ou à destinationd’Alger, soit une augmentation de10 % par rapport à 2012. Cette hausseest la marque de la confiance, de plusen plus grande, accordée par les passa-gers à la compagnie en raison de sesprix attractifs sur les services premiumet de ses correspondances commodes.

Quelles sont les nouveautés pourl’été 2014? L’été est traditionnellement une sai-

son de voyages et Lufthansa est heu-reuse d’offrir 10 vols hebdomadairesaux passagers qui voyagent entrel’Algérie et l’Allemagne. Notre nou-veau programme d’été s’avère béné-fique pour nos passagers à partir del’Algérie qui veulent passer leursvacances en Allemagne, s’y rendrepour faire des affaires ou, tout simple-ment, y faire escale avant de se rendrevers une autre destination. Nous avons

donc augmenté la fréquence de nos

vols afin de répondre aux demandes

croissantes durant cette période. Les

passagers peuvent réserver facilement

leurs voyages via le

site  www.lh.com  ou depuis l’une de

leurs agences de voyage préférées. Sur

le marché algérien et depuis le 13 Avril

2014, GermanWings, filiale du groupe

Lufthansa, a lancé des vols directs

Alger-Cologne. La nouvelle

GermanWings propose un produit

innovateur qui s’adapte sur mesure aux

préférences des passagers, tant en

termes de prix que de

confort.    Lufthansa ajoute également

quatre nouvelles liaisons long courrier

et de nouvelles destinations en

Méditerranée afin d’offrir aux passa-

gers plus de destinations pour les loi-

sirs d’été. Les nouvelles liaisons long

courrier sont Bodrum

(Turquie),  Lamezia Terme (Italie),

Jakarta (Indonésie) et Haneda Tokyo

(Japon). En outre, les passagers peu-

vent voyager vers Montréal (Canada) à

partir de Francfort et Munich. A partir

de Munich, il existe de nouvellesoptions de voyages, par exemplevers  Mexico  (Mexique) qui est égale-ment accessible depuis Francfort.L’Airbus A340-600 dessert cette nou-velle liaison cinq fois par semaine(sauf les lundis et les mercredis). Unenouvelle liaison est en cours de prépa-ration entre Munich et Toronto.

Que pensez-vous de laconcurrence des compagniesétrangères qui commencent às'installer en Algérie?

Comme chaque compagnie aérien-ne, nous faisons face à laconcurrence.   Pour cela,nous continuons à nous

focaliser sur l’amélioration de la quali-té de nos produits et de notre service,sur l’innovation pour atteindre deschiffres record en termes de ponctuali-té. En effet, en 2013, Lufthansa aenregistré les meilleurs chiffres deponctualité dans l'histoire de la compa-gnie. Plus de 85% des vols Lufthansaont quitté nos hubs de Francfort etMunich au plus tard 15 minutes aprèsl'heure de départ prévue.

Lufthansa s'est engagé à  investir 1million d'euros  jusqu’en 2015, pourassurer à ses clients un service irrépro-chable  : installation de nouveauxsièges et divertissement individueldurant le vol en classe économique,première classe et classe affaires ainsique de nouveaux salons. Ces initiativesvont nous aider à définir de nouvellesnormes et à présenter un avantagecompétitif par rapport aux autres com-pagnies aériennes. Les services pre-mière classe de Lufthansa ont reçu leprix 5 étoiles décerné par SkyTrax. Lacompagnie améliore ainsi ses offres enclasse affaires avec un service person-nalisé et des procédures flexibles quioffrent plus de satisfaction aux passa-gers. Le service long courrier sera lui

La compagnie allemandeLufthansa a réalisé debonnes performancesdurant l’année 2013. Etdans le but de renforcerson positionnement sur lemarché algérien, lacompagnie prévoitplusieurs nouvelles offrespour l’été 2014.

Réalisé par Nassima Benarab

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Dossier L’éco n°90 / du 1er au 15 juin 2014

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R «Comme chaque compagnie aérienne,nous faisons face à la concurrence»

«70 000 passagers transportés en 2013»

aussi amélioré avec l’introduction d’undispositif à bord «signature service»,digne des plus grands restaurants. Cenouveau service sera testé cet été et,s’il a du succès, adopté sur le réseaulong courrier dès 2015.

Une autre initiative sera lancée,début août 2014, dans le but d’amélio-rer  les trousses de voyagefournies enclasse affaire. Un nouveau kit a eneffet été développé avec Samsonite : ilcontient les produits de soins de gran-de qualité de la prestigieuse enseignegrecque Korres. Lufthansa introduiraégalement, cette année, sa  nouvelleclasse Premium Economy sur sa flottelong courrier. Lufthansa a équipé cettenouvelle classe d’un siège de hautequalité qui offre aux passagers plus deconfort et d’espace supplémentaireaugmenté de moitié. Lufthansa prévoitégalement des repas de qualité supé-rieure à celle servie en classe écono-mique. Les voyageurs pourront parailleurs, profiter d’un service de table

en porcelaine  et bénéficier  d’undeuxième bagage gratuit. Les billetsseront mis en vente dès le mois de Maipour des vols à partir d’octobre. Lelancement initial se fera à bord duBoeing 747-8. L’installation de la clas-se Premium Economy s’achèvera d’icifin 2015 avec un total de 3 600 siègesdans les cabines des avions long cour-rier. La flotte du groupe compte plusde 600 avions, sans compter une com-mande supplémentaire de 295 autresqui seront livrés en 2025. La valeur decette nouvelle commande s’élève àplus de 36 milliards d’euros. Avec lesdépenses actuelles liées au renouvelle-ment de sa flotte aérienne, le groupemultiplie les efforts pour maintenir desprix économiques et des opérationsécologiques.

Quels sont vos objectifs sur lemarché algérien? 

Lufthansa continue sur sa lancée,le succès enregistré en 2013 s’inscrit

dans la dynamique de croissance de

Lufthansa. Notre objectif est de main-

tenir et renforcer notre présence en

Algérie, effectuer de nouveaux parte-

nariats avec les sociétés en leur propo-

sant des avantages pour leurs voyages.

A titre d’exemple, «  Partner Plus

Benefit » est un programme de fidélité

sur mesure, complet et en ligne qui

offre aux entreprises et à leurs

employés d’importants avantages et

d’attrayantes incitations. Avec Partner

Plus Benefit de Lufthansa voyager

devient rentable.

Chaque vol Lufthansa pris, en clas-

se économique et Business, profite à

l'entreprise qui accumule de précieux

Benefit Points pouvant être échangés

contre d’attrayantes récompenses. 

L’adhésion à Partner Plus Benefit

est gratuite. Nous continuerons à pro-

poser des promotions avec des offres

attractives et à proposer de nouvelles

solutions de paiement. Lufthansa.com

permet de mettre à la disposition du

client une panoplie d'offres spé-

ciales.  L’achat via le

site  Lufthansa.com/algerie  permet

d’économiser les frais de services sur

les achats de billets en ligne.

Que représente la destination

Algérie pour la compagnie?   

Nous sommes très satisfaits de nos

opérations et de notre présence sur le

marché algérien. Grâce aux vols déjà

existants vers Francfort,  Lufthansa

offre d’excellentes connexions vers

l’Europe et l’Amérique du Nord et ce,

plus que toute autre compagnie. 

De nouvelles offres inédites seront

bientôt proposées afin d’optimiser nos

services et offrir plus de confort et de

commodités à nos passagers n

N. B.

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Bimensuel de l’économie et de la finance

La flotte du groupe compte plus de 600 avions

Abdellah Amini, Responsable marketing de T

«Plus de trois nouveaux vols en 6 mois»

L’ECO : La Turquie est devenuedurant ces dernières années, ladeuxième destination préférée desAlgériens. Quelles sont les actionsque vous avez menées pourrépondre aux motivations etbesoins des clients ? Abdellah Amini : La maison-mère

de Turkish Airlines est officiellementinstallée en Algérie depuis Avril 2008.Grâce à ses prestations de service,notre compagnie a été classée meilleu-re compagnie aérienne en Europe etquatrième dans le monde.

D’ailleurs, c’est la première compa-gnie en Europe qui a obtenu troismédailles d’or consécutivement en2011, 2012 et 2013. Effectivement, lenombre d’Algériens, qui ont visité laTurquie, était de 60 000 en2010 contreplus de 100000 en 2013.C’est pourcette raisonque la compa-gnie TurkishAirlines multi-plie ses effortspour augmenterson nombre devols entre l’Algérieet la Turquie. Avantson installation offi-cielle, TurkishAirlines assurait unseul vol par jour. Et aujourd’hui, nous

avons trois vols par jour d’Istanbul àAlger, à midi, à 17 h et celui de minuit.

On vient, la semaine der-nière, le 7 mai exacte-ment, d’inaugurer levol Oran-Istanbul.Nous avons quatrevols par semaine. Et

aujourd’hui (15mai), nous avonsaussi procédé àl’ouverture du volC o n s t a n t i n e -Istanbul. Nousavons pourcette destina-tion 3 vols par

semaine. Nousenvisageons d’ouvrir les

lignes qui rallieront Istanbul à partir deBatna et Tlemcen, le mois de juillet

Réalisé par Nassima Benarab

Après l’inauguration de deux lignes aériennes, Oran et Constantine- Istanbuldurant le mois de mai passé, la compagnie Turkish Airlines Algérie envisage de

consolider sa position sur le pays via le développement d’autres nouvelles lignes, audépart de Batna et Tlemcen vers Istanbul en juillet 2014, déclare dans cet

entretien Abdellah Amini, Responsable marketing de cette compagnie en Algérie.

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«Nos prix sont les meilleurssur le marché algérien»

Turkish Airlines possède la

plus jeune flotte du monde

avec un âge moyenne de 6,5

ans et dessert près de 250

destinations, filiales

comprises.

Abdellah Amini, Responsable marketing de Turkish Airlines Algérie

«Plus de trois nouveaux vols en 6 mois»

prochain. Notre but, à travers cesactions, c’est d’éviter à nos clients dese déplacer jusqu’à Alger pour prendrel’avion et augmenter le nombre de volsafin de répondre aux attentes des pas-sagers qui se rendent en Turquie.

Le marché algérien commence àattirer les grandes compagniesaériennes dans le monde. Quepensez-vous de cette concurrencequi s’installe ? Turkish Airlines est l’une des plus

grandes compagnies qui couvrent unnombre important de destinations viale monde, que ce soit vers l’Afrique,l’Asie ou même l’Amérique et leMoyen-Orient. Nous offrons des ser-vices de bonne qualité, par rapport auxautres compagnies. Notre client béné-ficie de beaucoup d’avantages et d’op-portunités. Par exemple, nous avonsdes prix très attractifs pour les vols envue d’une Omra. D’ailleurs, nos prixsont les meilleurs sur le marché algé-rien. Notre compagnie propose mêmedes vols sur d’autres villes de l’Arabie

Saoudite, mis à part El Madina etDjeddah. On a négocié avec AL YAN-BOUA qui est distante d’El Madina de140 kilomètres et de 350 kilomètres deDjeddah. Nous sommes la seule com-pagnie à proposer cette destinationdonc la concurrence ne fait pas peur ànotre compagnie.

Quelle appréciation faites-vous devotre présence en Algérie et quelssont vos objectifs?

Nous sommes très satisfaits desrésultats réalisés depuis notre instal-lation. Les choses avancent bien pournous. 2013 a été une bonne année,une année exceptionnelle même. Ensix mois, nous avons ouvert plus detrois nouveaux vols.

Pour ce qui est de la demande,d’année en année, on registre unnombre important de clients. L’intérêtdes voyageurs algériens pour notrecompagnie augmente et connaît unecourbe de plus en plus ascendante. LaTurquie est une destination très prisée

ces dernières années, avec un grand

flux d’Algériens parmi les hommes

d’affaires mais aussi les touristes

durant l’été. Et je crois que nous

méritons cette confiance puisque,

aujourd’hui, nous avons été élus

meilleure compagnie aérienne euro-

péenne et meilleure compagnie mon-

diale pour la restauration à bord

durant les trois dernières années.

Turkish Airlines possède la plus

jeune flotte du monde avec un âge

moyenne de 6,5 ans (180 Airbus et

Boeing) et dessert près de 250 desti-

nations, filiales comprises. Aussi

notre compagnie s'attèle également à

consolider sa position sur le pays via

le développement de nouvelles lignes

domestiques, c'est-à-dire que nous

avons développé ce créneau avec des

partenaires touristiques en Turquie,

pour que le client algérien puisse

découvrir les autres destinations de la

Turquie n

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Bimensuel de l’économie et de la finance

Vue panoramique sur Istanbul

Pour garantir la sécurité des aéronefs et des passagers

La Loi sur L’aviation civiLe sera revisitée

C’est la raison pour laquelle legouvernement a décidé derevisiter le texte ayant trait aux

règles générales relatives à l’aviation civi-le. Un projet de loi a d’ailleurs été transmisà l’assemblée nationale pour y être exami-né au courant de l’actuelle session de prin-temps.

Le texte en question vise, dans un pre-mier temps, à adapter la règlementationalgérienne aux exigences de l’Organisationmondiale de l’aviation civile. Il est égale-ment question de répondre à un « besoin desécurité et de sûreté dans le domaine dutransport aérien. » Un besoin qui s’accen-tue aux mutations qu’a connues le secteurde l’aviation civile de par le monde. Ils’agit aussi de prendre en charge la sécuritédes passagers et garantir leurs droits au

niveau des aéroports, notamment en ce quiconcerne les personnes handicapées. En cequi concerne ces derniers, le projet de loiinterdit au commandant de bord d’un avionde refuser l’embarquement d’un passageraux besoins spécifiques sans raisonsdûment motivées et exprimées par écrit àson endroit .

Les amendements introduits à la loi de1998 prévoient de préciser, entre autres, lesmissions d’inspection et de contrôle parl’autorité de l’aviation civile chargée de lefaire aux fins de s’assurer du respect « tantpar les prestataires de services aéronau-tiques que par ces derniers, en matière desûreté et de sécurité aérienne. » Le projetde loi prévoit l’institution d’un programmenational de sûreté de l’aviation civile(PNSAC) ainsi que d’un programme natio-nal de sécurité de l’aviation civile (PNS)pour les personnes qui pratiquent des acti-vités aéronautiques.

Les rédacteurs du texte semblent satis-

faire à l’une des exigences de l’Union euro-

péenne concernant l’émission de gaz. Si le

projet de loi ne dit mot sur la taxe carbone,

parce que l’Algérie refuse de s’y sou-

mettre, il n’en demeure pas moins qu’il

préconise sa limitation et celle de la nuisan-

ce sonore. Il prône également l’obligation

de certification des aérodromes à usage

international par l’autorité chargée de

l’aviation civile. Les aéroports militaires en

sont exempts.

Concernant le personnel aéronautique,

le projet propose de revoir les modalités

d’agrément des centres d’expertise en

médecine aéronautique et des médecins

examinateurs qui délivrent les certificats

médicaux car il s’agit pour le personnel

navigant d’exercer ses fonctions sans pré-

senter de problèmes de santé l’en empê-

chant n F. A.

Notre pays est signataire de la convention de l’Organisation internationale de l’aviationcivile, (OACI) toutefois, les textes législatifs adoptés par le Parlement, dont celui de 1998,

ne répondent pas exactement aux besoins de sécurité et de contrôle, d’où leur révision.

Par Faouzia Ababsa

Un projet de loi a été transmis à l’APN pour y être examiné

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