effets secondaires de l’administration de morphine en titration intraveineuse : évaluation du...

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Douleurs Évaluation - Diagnostic - Traitement (2012) 13, 134—140 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com VOTRE PRATIQUE Effets secondaires de l’administration de morphine en titration intraveineuse : évaluation du retentissement sur la satisfaction des patients lors du séjour en SSPI Side effects of titrated morphine in the recovery room: Incidence and impact on the patient’s satisfaction Aurélie Dupland a , Frédéric Aubrun b , Stéphane Donnadieu a , Romain Jouffroy c,,1 a Service anesthésie réanimation, hôpital européen Georges-Pompidou, 20, rue Leblanc, 75908 Paris cedex 15, France b Service anesthésie réanimation, GHN, hôpital de la Croix-Rousse, 103, Grande-Rue-de-la-Croix-Rousse, 69004 Lyon, France c SAMU de Paris, département d’anesthésie réanimation, hôpital Necker—Enfants-Malades, 149, rue de Sèvres, 75730 Paris cedex 15, France Disponible sur Internet le 29 mai 2012 MOTS CLÉS Douleur postopératoire ; Titration morphinique ; Effets secondaires ; Satisfaction Résumé Objectifs. — Le but de cette étude était de déterminer le taux de survenue et l’intensité des effets secondaires de la morphine administrée en titration en postopératoire immédiat de chirurgie orthopédique, digestive et gynécologique et de préciser leur retentissement sur la satisfaction globale des patients en SSPI. Patients. — Étude mono-centrique prospective observationnelle. Résultats. — Quatre-vingt cinq patients admis pendant deux mois consécutifs ont été analysés. Le caractère marqué de la douleur postopératoire (DPO) a nécessité une administration de morphine dans plus de 90 % des cas. Un tiers des patients a présenté au moins un effet secon- daire. Les effets secondaires observés étaient par ordre de fréquence décroissante : les nausées vomissements postopératoires (NVPO) pour 50 % des cas, la dépression respiratoire dans environ 25 % des cas, la somnolence dans 20 % des cas et la rétention aiguë d’urine dans 5 % des cas. La dépression respiratoire imputable à la morphine était jugée faible dans 25 % des cas, modérée dans 1 % des cas et était absente dans 74 % des cas. En auto-évaluation, la gêne occasionnée était par ordre décroissant : les NVPO (7/10), la somnolence (5/10), la dépression respiratoire (4/10) Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Jouffroy). 1 Photo. 1624-5687/$ — see front matter © 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.douler.2012.04.001

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ouleurs Évaluation - Diagnostic - Traitement (2012) 13, 134—140

Disponible en ligne sur

www.sciencedirect.com

OTRE PRATIQUE

ffets secondaires de l’administration de morphinen titration intraveineuse : évaluation duetentissement sur la satisfaction des patients lorsu séjour en SSPI

ide effects of titrated morphine in the recovery room: Incidence and impactn the patient’s satisfaction

Aurélie Duplanda, Frédéric Aubrunb,Stéphane Donnadieua, Romain Jouffroyc,∗,1

a Service anesthésie réanimation, hôpital européen Georges-Pompidou, 20, rue Leblanc,75908 Paris cedex 15, Franceb Service anesthésie réanimation, GHN, hôpital de la Croix-Rousse, 103,Grande-Rue-de-la-Croix-Rousse, 69004 Lyon, Francec SAMU de Paris, département d’anesthésie réanimation, hôpital Necker—Enfants-Malades,149, rue de Sèvres, 75730 Paris cedex 15, France

Disponible sur Internet le 29 mai 2012

MOTS CLÉSDouleurpostopératoire ;Titrationmorphinique ;Effets secondaires ;Satisfaction

RésuméObjectifs. — Le but de cette étude était de déterminer le taux de survenue et l’intensité deseffets secondaires de la morphine administrée en titration en postopératoire immédiat dechirurgie orthopédique, digestive et gynécologique et de préciser leur retentissement sur lasatisfaction globale des patients en SSPI.Patients. — Étude mono-centrique prospective observationnelle.Résultats. — Quatre-vingt cinq patients admis pendant deux mois consécutifs ont été analysés.Le caractère marqué de la douleur postopératoire (DPO) a nécessité une administration demorphine dans plus de 90 % des cas. Un tiers des patients a présenté au moins un effet secon-daire. Les effets secondaires observés étaient par ordre de fréquence décroissante : les nausées

vomissements postopératoires (NVPO) pour 50 % des cas, la dépression respiratoire dans environ25 % des cas, la somnolence dans 20 % des cas et la rétention aiguë d’urine dans 5 % des cas. Ladépression respiratoire imputable à la morphine était jugée faible dans 25 % des cas, modéréedans 1 % des cas et était absente dans 74 % des cas. En auto-évaluation, la gêne occasionnée étaitpar ordre décroissant : les NVPO (7/10), la somnolence (5/10), la dépression respiratoire (4/10)

∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (R. Jouffroy).

1 Photo.

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Effets secondaires de l’administration de morphine en titration intraveineuse 135

et la rétention aiguë d’urine (2/10) ; alors qu’en hétéro évaluation, elle était en moyenne de2/3 quel que soit l’effet secondaire. La satisfaction globale évaluée par EN et EVA était de8/10.Conclusion. — La DPO a nécessité une administration intraveineuse titrée de morphine àl’origine d’effets secondaires dont le taux de survenue et l’intensité ont demeurées marquésavec prédominance des NVPO. Cependant, la satisfaction globale moyenne des patients restaitbonne.© 2012 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

KEYWORDSPostoperative pain;Morphine titration;Side effects;Satisfaction

SummaryObjectives. — The aim of this study was to determine the occurrence and the severity of sideeffects of morphine titration in the postoperative period, and the assess of their impact onoverall satisfaction of patients in recovery.Patients. — Prospective observational monocentric study.Results. — Eighty-five patients admitted for 2 consecutive months were analysed. We found amarked character of postoperative pain requiring morphine titration in 90% of cases. One-thirdof patients had at least one side effect of morphine titration. Side effects were observed in orderof decreasing frequency: PONV (postoperative nausea vomiting) for 50% of patients, respiratorydepression in 25% of cases, somnolence in 20% of cases and urinary retention in 5% of cases.Respiratory depression due to morphine was found to be low in 25% of cases, moderate in 1%of cases and absent in 74% of cases. In auto assessment, the inconvenience was in decreasingorder of PONV (7/10), drowsiness (5/10), respiratory depression (4/10) and acute retention ofurine (2/10); whereas hetero assessment, it was on average 2/3 regardless of the side effect.Overall satisfaction assessed by VAS (visual analogical scale) and NS (numerical scale) was 8/10.Conclusion. — Postoperative pain still requires titration of morphine source of side effects withpredominance of PONV. However, overall satisfaction of patients evaluated by VAS or NS staygood.

All r

l(dintraveineuse titrée de morphine chez des patients séjour-nant en SSPI en postopératoire immédiat, ainsi que leretentissement de ces effets secondaires sur la satisfaction

EVA ou EN (0-100)

> 30 mm

Titration IV de bolus de 3 mg

(2 mg si poids < 60 kg)

Evaluationaprès 5 min

< 30 mmArrêttitration

Relais PCA ou 2h

après fin titration

morphine sous-

cutanée

Algorithme de titration ivde morphine

- FR < 10- SpO2 < 95%- Score de Ramsay > 2- Effets secondaires sévères :nausées-vomissements +++,allergie…

Arrêt titration

© 2012 Elsevier Masson SAS.

Introduction

La douleur a été définie comme « une expérience sensorielleet émotionnelle désagréable liée à des lésions tissulairesréelles ou potentielles ou décrites en termes de telleslésions » par l’Association Internationale pour l’Étude dela Douleur (IASP) en 1979 [1]. Au décours immédiat de lachirurgie, la douleur postopératoire (DPO) peut être défi-nie comme « une expérience sensorielle et émotionnelledésagréable liée à la lésion tissulaire induite par l’actechirurgical » dont le traitement des formes aigues sont lesantalgiques de palier 3 avec comme chef de file la morphine.

Cependant, une caractéristique remarquablede l’utilisation clinique du chef de file de cesantalgiques est la grande variation de la dosenécessaire pour soulager une douleur jugée

d’intensité équivalente par deux patients [2,3].

L’administration intraveineuse de la morphine est habi-tuellement recommandée pour la douleur aiguë de forteintensité au cours de la période postopératoire immédiate[4,5]. Cette administration est classiquement effectuée eninjectant de petits bolus intraveineux de morphine en salle

de surveillance post interventionnelle (SSPI) permet unetitration rapide de la dose nécessaire pour obtenir le soula-gement de la douleur [2,4,6]. Il existe divers algorithmesde titration en morphine validés dont un exemple est

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ights reserved.

eprésenté par la Fig. 1 [7]. Les critères de sortie de SSPItaient ceux décrits par Aldrete et Kroulik [8].

L’objectif principal de notre étude était d’évaluer’intensité des nausées vomissements postopératoiresNVPO), de la somnolence, de la rétention aiguë d’urines ete la dépression respiratoire secondaire à l’administration

igure 1. Algorithme pour la titration morphinique intraveineusen salle de surveillance post interventionnelle [7].

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es patients précisé par une double méthode d’auto-valuation et d’hétéro évaluation. L’objectif secondairetait d’évaluer la satisfaction globale des patients en SSPI.

atients et méthodes

ous avons mené une étude mono-centrique prospective,bservationnelle sur une durée de deux mois en SSPI afin deespecter l’application du protocole d’administration intra-eineuse titrée de morphine en vigueur dans cette structure.ous les patients admis en SSPI dans les suites d’une chirurgieéglée et programmée quelle qu’en soit sa nature, en dehorse tout contexte d’urgence ont été inclus. Les critères deon-inclusion comportaient : une contre-indication à la mor-hine intraveineuse titrée, une chirurgie en urgence, uneemme enceinte ou allaitant et toute toxicomanie. La duréee l’étude s’est limitée au temps de séjour du patient enSPI. La gestion de la technique d’anesthésie peropératoire’a pas été affectée par notre étude ; le choix de la tech-ique d’anesthésie ainsi que celui des doses des agentstilisés, dont les morphiniques, a été laissé à la discrétione l’équipe en charge du patient.

rotocole d’administration intraveineuseitrée de morphine

ès l’arrivée du patient en SSPI de l’hôpital européeneorges Pompidou, ce dernier était interrogé toutes les cinqinutes sur l’existence d’une douleur. Le patient était invitépréciser la localisation de sa douleur (cou, gorge, épaule,

éphalées, autres) et à l’évaluer par l’échelle numériqueEN). Dès l’apparition d’une douleur dont l’intensité dépas-ait le seuil de 3/10 sur l’EN, le patient bénéficiait d’une unedministration intraveineuse titrée de morphine jusqu’à sonoulagement (Fig. 1).

L’évaluation de l’intensité des effets secondaires étaitasée sur une double évaluation : en outre, une auto-valuation de la part du patient sur une EN de 0 à 10 (0 :as de gêne à 10 : la pire gêne imaginable) et sur unechelle visuelle analogique (EVA) avec un résultat entreet 10 (0 : pas de gêne à 10 : la pire gêne imaginable)t une hétéro évaluation par un seul et même soignantAD) en charge du patient à partir d’une échelle de 0 à

(0 = effet secondaire absent ; 1 = effet secondaire léger ;= effet secondaire modéré ; 3 = effet secondaire sévère) ;our la somnolence : l’échelle de RAMSAY [9] a été uti-isée. Pour la dépression respiratoire : l’échelle suivantetait utilisée en hétéro évaluation : 0 = dépression respira-oire absente (pas de nécessité d’oxygénothérapie nasale) ;= dépression respiratoire légère (oxygénothérapie nasalevec un débit inférieur ou égal à 3l/min) ; 2 = dépressionespiratoire modérée (oxygénothérapie nasale avec unébit supérieur à 3l/min) ; 3 = dépression respiratoire sévèrenécessité d’antagonisation des morphiniques et/ou deentilation mécanique). Pour chaque effet secondaire, laréquence était évaluée à partir de la cotation suivante := absente, 1 = épisode unique, 2 = épisode intermittent et

= épisode constant. La satisfaction globale du patient étaitvaluée en fin de séjour en SSPI par une EN de 0 à 10 (0 = pasu tout satisfait et 10 = totalement satisfait). La gêne occa-ionnée par les effets secondaires de la morphine était

qaom

A. Dupland et al.

valuée à l’aide d’une EN de 0 à 10 (0 = aucune gêne et0 = gêne majeure liée à la prise de morphiniques).

édicaments utilisés

a morphine était le seul médicament étudié dans cettetude. L’utilisation des autres agents antalgiques (paracéta-ol, néfopam, anti-inflammatoires non stéroïdiens), le cas

chéant, était faite de facon habituelle. L’administrationntraveineuse titrée de morphine étant une pratique habi-uelle et pluriquotidienne en SSPI, il n’a pas été nécessairee recueillir au préalable l’accord des patients.

vénements indésirables

es événements indésirables étaient relevés pendant’ensemble de la durée de l’étude. Leur intensité était notéentre 0 et 3, ainsi que l’action thérapeutique éventuelle-ent entreprise (aucune ou traitement symptomatique).

e cas échéant, le traitement administré a été précisé et’évolution de l’effet secondaire notée. Les effets secon-aires morphiniques ont été pris en charge selon le protocoleabituel utilisé en routine dans la SSPI où figurait les cri-ères d’arrêt de la titration morphinique, la prise en charge’une détresse respiratoire sévère par la naloxone, et leraitement des effets secondaires de la morphine les plusréquents. La prise en charge des NVPO était assurée par’administration d’antiémétiques (zophren et/ou drolep-an et/ou dexaméthasone) avec une suspension voire unrrêt de la titration en cas de persistance des NVPO. Larise en charge de la détresse respiratoire était assuréear l’administration d’oxygène associée en cas de désa-uration malgré l’oxygénothérapie à l’administration dea naloxone, la titration étant alors arrêtée. Une réten-ion aiguë d’urines était traitée par la pose d’une sondeésicale, la titration étant reprise au décours le caschéant.

ariables mesurées

es principales caractéristiques des patients étaient notéessexe, poids, âge, taille, indice de masse corporelle). Lesrincipaux effets indésirables de la morphine ont été notést évalués sur le plan qualitatif et quantitatif : présenceoui/non) et l’intensité cotée pour chaque effet indési-able sur une échelle de 0 à 10. Les données suivantesnt également été recherchées : le délai d’apparition enSPI d’une valeur d’EVA/EN supérieure à 3/10 ; l’EN enébut et fin de titration en morphine ; l’arrêt éventuelavec sa raison) de la titration en morphine ; la duréee séjour en SSPI ; l’EN d’entrée et de sortie de SSPI ;a température du patient mesurée en tympanique, lesariables hémodynamiques des patients (pression arté-ielle, fréquence cardiaque) la saturation pulsée en oxygèneSpO2), la fréquence respiratoire à l’arrivée, pendant leéjour et à la sortie de SSPI ; la prescription éventuelle’antalgiques supplémentaires (« analgésie de secours ») ; la

uantité totale de morphine titrée et le nombre de bolusdministrés ; la satisfaction globale du patient et la gêneccasionnée par les effets secondaires de la titration enorphine.
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ion intraveineuse 137

Tableau 1 Caractéristiques générales des patients.

Caractéristiques Réponses

Sexe féminin 58 %Âge moyen (ans) 46 (31—66)Poids moyen (kg) 73 (63—85)Taille moyenne (cm) 168 (162—174)IMC moyen (cm/m2) 25 (23—28)

Période peropératoireDurée moyenne de l’anesthésie (min) 100 (60—160)Durée moyenne de la chirurgie (min) 65 (30—110)

Les données sont exprimées en médiane avec son étendue(premier et troisième quartiles).

Figure 2. Évaluation de la douleur par l’échelle numérique ; 0 :p

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I

Effets secondaires de l’administration de morphine en titrat

Analyse statistique

Pour chaque paramètre quantitatif ont été calculé lamoyenne, l’écart-type minimum et maximum, le nombre devaleurs manquantes. Les variables non Gaussiennes ont étédécrites par la médiane et son étendue (premier et troisièmequartiles).

Les paramètres qualitatifs ont été présentésavec leur fréquence de distribution et

l’intervalle de confiance à 95 % correspondant.

Résultats

Données générales

L’enquête a été conduite entre début mars 2009 et fin avril2009. Nous avons recueilli (AD) et analysés 85 questionnairesau terme de la période de recueil de trois mois. Les don-nées générales et relatives à la période peropératoire sontprésentées dans le Tableau 1.

Données relatives au séjour en salle desurveillance post interventionnelle

La durée moyenne de séjour en SSPI était d’environ120 ± 102 minutes. Les paramètres hémodynamiques et res-piratoires à l’arrivée et à la sortie de SSPI sont rappelésdans le Tableau 2. Aucune différence statistiquement dif-férente n’a été observée pour les différents paramètresenregistrés.

Évaluation et prise en charge de la douleur

Les scores de douleur mesurés par EN avant et après titrationsont représentés par la Fig. 2. Les valeurs de l’EN avant etaprès titration ainsi que de sortie de SSPI sont représentéespar la Fig. 2. La titration morphinique a été effectuée chez78 patients (93 %). La titration morphinique a été arrêtée

pour 78 patients (92 %) ; un effet secondaire de la titration enmorphine ayant été à l’origine de l’arrêt de l’administrationintraveineuse titrée de morphine pour cinq patients (6 %).Les données relatives au délai de titration et aux bolus

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Tableau 2 Données relatives au séjour en salle de surveillanc

Paramètre

Pression artérielle systolique (mmHg)Pression artérielle diastolique (mmHg)Pression artérielle moyenne (mmHg)Fréquence cardiaque (battements par minute)Fréquence respiratoire (mouvements par minute)Saturation pulsée en oxygène (%)Température (◦C)Durée moyenne de séjour en SSPI (minutes)

Les données sont exprimées en moyennes ± écart type.

as de gêne à 10 : la pire gêne imaginable.

dministrés sont rappelées dans le Tableau 3. Un autre anal-ésique différent a été administré dans 88 % des cas ; ils sonteprésentés par la Fig. 3.

ntensité et retentissement des effetsecondaires de la titration morphinique

ingt-six patients (31 %) ont présenté un effet secondairee l’administration intraveineuse titrée de morphine. Parmi

e post interventionnelle (SSPI).

Arrivée en SSPI Sortie de SSPI

142 ± 23 127 ± 2679 ± 17 74 ± 12

111 ± 17 101 ± 1280 ± 14 75 ± 1420 ± 5 16 ± 499 ± 1 98 ± 136 ± 0 37 ± 0

118 ± 76

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Figure 3. Autres antalgiques utilisés.

Tableau 3 Titration en morphine.

Délai moyen (min) 60 (45—90)Dose totale titrée (mg) 10 (8—14)Nombre de bolus 5 (4—7)Effet secondaire de la morphine

motivant l’arrêt de la titration6 % (n = 5)

Les données sont exprimées en médiane avec son étendue(premier et troisième quartiles).

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mevvcrdcmerature [20—22]. Ces résultats doivent être relativisés car

eux-ci, un patient sur deux a présenté des NVPO en rap-ort avec l’administration intraveineuse titrée de morphine,e qui a occasionné une gêne moyenne estimée à 7/10 enuto-évaluation et à 2/3 en hétéro évaluation. Vingt-quatreatients (28 %) ont présenté une dépression respiratoire enapport avec l’administration intraveineuse titrée de mor-hine, elle a été légère (oxygénothérapie nasale avec unébit inférieur ou égal à 3l/min) pour 25 % des patients,odérée (oxygénothérapie nasale avec un débit supérieur3l/min) pour 1 % des patients. Soixante-quatorze pour

ent des patients n’ont pas présenté de dépression respira-oire en rapport avec l’administration intraveineuse titréee morphine et aucun patient n’a présenté de dépres-ion respiratoire sévère. Le taux de survenue des effetsecondaires et l’évaluation de la gêne occasionnée sont rap-

elés dans le Tableau 4. Cinq patients (6 %) ont présentén effet secondaire ayant motivé l’arrêt de la titration enorphine.

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Tableau 4 Intensité des effets secondaires de la morphine et

Effet secondaire Taux de survenue

Nausées 50 % (n = 13)Vomissements 50 % (n = 13)Somnolence 21 % (n = 5)Détresse respiratoire 28 % (n = 7)Rétention aiguëe d’urines 5 % (n = 1)

AE : auto-évaluation (échelle de 0 à 10) ; HE : hétéro évaluation (écheétendue (premier et troisième quartiles).

A. Dupland et al.

atisfaction des patients

e score médian de satisfaction globale du patient lors deon séjour en SSPI était égal à 8 (7—10) et à 8 (7—8), res-ectivement coté sur 10 par EN et par EVA.

iscussion

ans cette étude, nous avons inclus 85 patients de tousges avec un rapport équilibré entre les sexes. Nousvons retrouvé le caractère marqué de la douleur post-pératoire avec une EN de départ à l’arrivée en SSPI de/10 en moyenne. Trente pour cent des patients ont pré-enté un effet secondaire de l’administration intraveineuseitrée de morphine dont 6 % ayant nécessité un arrêt de’administration intraveineuse titrée de morphine. L’effetecondaire le plus fréquent a été les NVPO dans environ unas sur deux.

S’il est classiquement admis que la douleur postopéra-oire (DPO) est le type même de la douleur par excès deociception [10,11], cette notion n’exclut pas le caractèreluridimensionnel de la douleur—sensation complexe résul-ant de l’intégration de plusieurs composantes [12]. Aussi,a prise en charge de la DPO reste un sujet d’actualité médi-ale reposant en premier lieu sur son évaluation permettante la rendre quantifiable par le soignant. Cette évaluationeut être effectuée grâce à trois échelles validées et équi-alentes [13] : l’EN, l’échelle verbale simple (EVS) et l’EVA.a pratique de l’évaluation de la DPO est associée à uneeilleure prise en charge de ce problème médical, ainsiu’à une consommation plus importante de morphine [14]t à une réduction de son incidence [15].

L’administration intraveineuse titrée de morphine est laéthode recommandée pour l’administration de morphine

n SSPI dans le contexte postopératoire [5]. Le choix de laaleur du bolus de morphine pour la titration reste contro-ersé avec des valeurs variant entre 1 et 5 mg [16—18],ependant, la valeur de 3 mg est la plus utilisée et cor-espond à celle que nous avons utilisée. Dans la majoritées protocoles, l’intervalle entre deux bolus se situe entreinq et dix minutes [18—20]. La dose totale moyenne deorphine titrée dans notre étude est 10,7 ± 4,9 mg ce qui

st en accord avec les données retrouvées dans la litté-

’évaluation du soulagement de la douleur a été faite auepos alors qu’actuellement il est préconisé de procé-er à une évaluation dans différentes situations comme

gêne occasionnée.

Retentissement (AE) Retentissement (HE)

7 (6—8) 2 (1—2)7 (6—8) 2 (1—2)5 (4—6) 2 (2—2)4 (3—5) 2 (1—2)3 (1—3) 3 (3—4)

lle de 0 à 3). Les données sont exprimées en médiane avec son

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Effets secondaires de l’administration de morphine en titrat

le mouvement [23] même si ce dernier peut parfois êtredifficile à obtenir en SSPI (chirurgie orthopédique prothé-tique par exemple). Le faible taux (15 %) d’utilisation desanti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) dont l’efficacitéanalgésique [24—26] associée à une réduction de l’incidencedes effets secondaires des morphiniques [27—29] n’est plusà démontrer est dans notre étude en rapport avec uneffet centre. L’explication à la rare utilisation des tech-niques anesthésiques alternatives à l’anesthésie généraleest similaire même si pour ces dernières nos données sontconcordantes avec les résultats de l’étude de Fletcher et al.[30].

Le taux de survenue moyen des effets secondaires del’analgésie morphinique dans notre étude est de 30,6 %, cequi est proche des données d’une enquête récente danslaquelle l’incidence est estimée proche de 25 % [23]. Nousretrouvons une incidence prédominante de NVPO (50 %)ce qui est supérieur aux données de la littérature [31]même si ces derniers demeurent les effets secondairesles plus nombreux [14,32,33]. Cette différence observéeest probablement liée au faible pourcentage de patients(18 %) ayant bénéficié d’une prévention des NVPO en per-opératoire. Nous avons observé une intensité moyennemarquée des effets secondaires potentiellement liés àl’administration intraveineuse titrée de morphine avec unevaleur moyenne de 6/10 en auto et 2/10 en hétéro évalua-tion. Par ordre d’intensité décroissante, en auto-évaluationles effets secondaires les plus mal tolérés étaient les NVPO(7/10) puis la somnolence (5/10) et la dépression respira-toire (4/10) alors qu’en hétéro évaluation, l’intensité étaitde 2/10 quel que soit l’effet secondaire considéré. Il fautsouligner que si les NVPO et la somnolence ont des défini-tions relativement précises et codifiées dans la littérature,il n’en est pas de même pour la dépression respiratoire [34].

L’évaluation de l’intensité et de la sévérité relative deseffets secondaires de l’administration intraveineuse titréede morphine en SSPI n’avait pas été relatée jusqu’alors.Nous avons observé une bonne corrélation entre auto ethétéro évaluation de l’intensité pour tous les effets secon-daires contrairement à ce qui avait été observé dansl’évaluation de la DPO ce qui avait abouti à la recomman-dation d’utilisation de l’EVA comme méthode de référencepour l’évaluation de la DPO, l’hétéro évaluation étant réser-vée aux patients incapables de réaliser l’auto-évaluation[35]. L’adéquation entre auto et hétéro évaluation pourl’évaluation des effets secondaires imputables à la titra-tion en morphine semble pouvoir être effectuée par l’uneou l’autre des deux méthodes. Ce point n’avait pas étéantérieurement décrit dans la littérature.

La mauvaise gestion des effets secondaires del’administration intraveineuse titrée de

morphine fait partie intégrante des causesd’insatisfaction du patient [36].

En effet, si la prise en charge de la douleur et notam-

ment son soulagement semble être l’élément le plusimportant de la satisfaction des patients [37,38], d’autresfacteurs comme la survenue des effets secondaires liés àl’administration des analgésiques, les interactions avec le

ntraveineuse 139

ersonnel et l’environnement du patient interviennent aussi39]. La différence observée (bien que non significative dansotre étude) entre les résultats fournis par l’EN et l’EVA poura satisfaction des patients, laisse supposer que l’EVA doivetre privilégiée par rapport à l’EN ; cela se rapprochant desonnées observées dans l’évaluation de la DPO en SSPI [40].

Une des limites à nos résultats est liée au nombreéduit de patients inclus dans l’étude. Par ailleurs, le fortaux de satisfaction globale observé est probablement lié à’outil d’évaluation utilisé ; l’EVA était le seul outil simpleont nous disposions qui avait déjà été utilisé [36] pour’évaluation de la satisfaction des patients.

onclusion

ous avons retrouvé le caractère marqué de la douleur post-pératoire requérant l’administration intraveineuse titréee morphine dans plus de neuf cas sur dix avec une doseoyenne de 11 mg de morphine. Un tiers des patients ontrésenté un effet secondaire de l’administration intravei-euse titrée de morphine. Les effets secondaires observésar ordre de taux de survenue décroissante ont été les NVPO,a dépression respiratoire (jugée faible), la somnolence eta rétention aiguë d’urines. L’intensité des effets secon-aires potentiels de l’administration intraveineuse titréee morphine était marquée avec par ordre d’intensitéécroissante : les nausées vomissements postopératoires, laomnolence puis la dépression respiratoire et la rétentioniguë d’urines. Les effets secondaires de l’administratione morphine en titration intraveineuse peuvent être éva-ués de facon équivalente par hétéro et auto-évaluation.ependant, la satisfaction globale moyenne des patients parapport à leur séjour en SSPI est élevée.

éclaration d’intérêts

es auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts enelation avec cet article.

éférences

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