effets secondaires de l’acupuncture sur les douleurs pelviennes et lombaires au cours du 3e...

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Douleurs, 2004, 5, 5 294 et les antécédents de convulsions, l’âge inférieur à 15 ans, les risques de rétention urinaire d’origine urétro-prostatique ou de glaucome par fermeture de l’angle. L’utilisation chez la femme enceinte est déconseillée. Ses indications sont très variées : douleurs aiguës rhumatologiques, post-trauma- tiques, dentaires, de coliques néphrétiques, de céphalées et de migraines très sévères, de dysménorrhées, de colites spasmodiques intenses. Ses caractéristiques peuvent le faire considérer comme un antalgique injectable de première intention en médecine ambulatoire. Mai Luu, Hôpital Avicenne, Bobigny. Effets secondaires de l’acupuncture sur les douleurs pelviennes et lombaires au cours du 3 e trimestre de grossesse Kvorning N, Holmberg C, Grennert L, Aberg A, Akeson J. Acupunc- ture relieves pelvic and low-back pain in late pregnancy. Acta Obstet Gynecol Scand 2004;83:246-50. Cette étude prospective, randomisée et ouverte a évalué les effets antalgiques et les possibles effets secondaires de l’acupuncture sur les douleurs pelviennes et lombaires au cours du 3 e trimestre de grossesse. Les résultats ont porté sur 72 patientes, 37 dans le groupe acupuncture (A) (points d’acupuncture traditionnels et points douloureux avec sti- mulation) et 35 dans le groupe contrôle (C) (stimulation non placebo). La durée du suivi était au minimum de 3 semaines, jusqu’à disparition des douleurs ou l’accouche- ment avec une à deux séances par semaine pour le groupe acupuncture. L’évaluation par EVA hebdomadaire a montré une diminution significative de l’intensité de la douleur chez 60 % des patientes dans le groupe A contre 14 % dans le groupe C (p < 0,01). À la fin du suivi, 43 % des patientes du groupe A étaient moins handicapées qu’au début dans leurs activités comparativement à 9 % du groupe C (0,001). 38 % des patientes du groupe A ont présenté un ou plu- sieurs effets secondaires bénins (douleur locale, chaleur ou transpiration, hématome local, fatigue, nausées, faiblesse). Il n’y a eu aucune répercussion chez les nouveau-nés. Commentaire personnel L’intérêt de cette étude est de montrer que les patientes présentant des douleurs pelviennes et lombaires au cours de leur troisième trimestre de grossesse peuvent bénéficier d’un soulagement sans effets secondaires graves avec l’acu- puncture au long cours. Néanmoins, l’importance du soula- gement n’apparaît pas de façon claire. Il est à noter que le groupe contrôle n’est pas vraiment défini. Mai Luu, Hôpital Avicenne, Bobigny. Vulvodynie Lotery HE, McClure N, Galask RP. Vulvodynia. Lancet 2004;363: 1058-60. La vulvodynie est une sensation de brûlure et de douleur chroniques de la région vulvaire sans atteinte objective pour expliquer cette symptomatologie. Institué en 1983 par l’International Society for Study of Vulvar Disease (ISSVD) le terme de vulvodynie a été revu en 1988 par cette société pour inclure sous cette entité les dermatoses vulvaires, les atteintes vulvaires menstruelles, les vestibulites vulvaires, les papillomatoses vulvaires et les vulvodynies essentielles. La terminologie et la classification continuent d’évoluer et beaucoup reste à faire pour comprendre la prévalence, l’histoire naturelle de cette affection ainsi que sa prise en charge. Même dans les études les mieux conduites il n’a pu être démontré qu’il existait un lien entre la survenue d’une vul- vodynie et des abus sexuels ou des sévices. L’étude de James Aiken et al. montre que les douleurs vul- vaires chroniques (vulvodynie et dysesthésies vulvaires) sont associées à un tableau de dépression sévère. Les scores élevés de dépression sont toutefois plus à rapporter aux troubles sexuels et à la douleur qu’à la dépression elle- même. Les auteurs rapportent à partir de l’anamnèse de la douleur et de l’examen de la vulve des algorythmes décisionnels pri- vilégiant les thérapeutiques médicales et conservatrices. Toutefois des études supplémentaires s’avèrent nécessaires pour mieux déterminer les causes des vulvodynies et éva- luer les traitements avec des essais randomisés. Marie-Thérèse Gatt, Hôpital Avicenne, Bobigny. Douleur chronique pelvienne : implications des définitions en termes d’investigation clinique et d’évaluation des traitements Williams RE, Hartmann KE, Steege JF. Documenting the current definitions of chronic pelvic pain: implications for research. Obstet Gynecol 2004;103:686-91. Les douleurs pelviennes chroniques sont dues à l’atteinte d’un ou plusieurs organes pelviens et de nombreux facteurs pathogéniques y participent. Les auteurs ont étudié les définitions de douleur pelvienne chronique utilisées dans les publications partant du prin- cipe que la définition a des implications directes en termes d’investigation clinique et d’évaluation des traitements. La recherche MEDLINE s’est faite sur des articles indexés dans l’Index Medicus Journal publiés entre 1966 et 2001,

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Page 1: Effets secondaires de l’acupuncture sur les douleurs pelviennes et lombaires au cours du 3e trimestre de grossesse

Douleurs, 2004, 5, 5

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et les antécédents de convulsions, l’âge inférieur à 15 ans,les risques de rétention urinaire d’origine urétro-prostatiqueou de glaucome par fermeture de l’angle. L’utilisation chezla femme enceinte est déconseillée. Ses indications sonttrès variées : douleurs aiguës rhumatologiques, post-trauma-tiques, dentaires, de coliques néphrétiques, de céphalées etde migraines très sévères, de dysménorrhées, de colitesspasmodiques intenses. Ses caractéristiques peuvent le faireconsidérer comme un antalgique injectable de premièreintention en médecine ambulatoire.

Mai Luu,Hôpital Avicenne, Bobigny.

Effets secondaires de l’acupuncture sur les douleurs pelviennes et lombaires au cours du 3

e

trimestre de grossesse

Kvorning N, Holmberg C, Grennert L, Aberg A, Akeson J. Acupunc-ture relieves pelvic and low-back pain in late pregnancy. Acta ObstetGynecol Scand 2004;83:246-50.

Cette étude prospective, randomisée et ouverte a évalué leseffets antalgiques et les possibles effets secondaires del’acupuncture sur les douleurs pelviennes et lombaires aucours du 3

e

trimestre de grossesse. Les résultats ont portésur 72 patientes, 37 dans le groupe acupuncture (A) (pointsd’acupuncture traditionnels et points douloureux avec sti-mulation) et 35 dans le groupe contrôle (C) (stimulationnon placebo). La durée du suivi était au minimum de3 semaines, jusqu’à disparition des douleurs ou l’accouche-ment avec une à deux séances par semaine pour le groupeacupuncture. L’évaluation par EVA hebdomadaire a montréune diminution significative de l’intensité de la douleurchez 60 % des patientes dans le groupe A contre 14 % dansle groupe C (p < 0,01). À la fin du suivi, 43 % des patientesdu groupe A étaient moins handicapées qu’au début dansleurs activités comparativement à 9 % du groupe C (0,001).38 % des patientes du groupe A ont présenté un ou plu-sieurs effets secondaires bénins (douleur locale, chaleur outranspiration, hématome local, fatigue, nausées, faiblesse).Il n’y a eu aucune répercussion chez les nouveau-nés.

Commentaire personnel

L’intérêt de cette étude est de montrer que les patientesprésentant des douleurs pelviennes et lombaires au coursde leur troisième trimestre de grossesse peuvent bénéficierd’un soulagement sans effets secondaires graves avec l’acu-puncture au long cours. Néanmoins, l’importance du soula-gement n’apparaît pas de façon claire. Il est à noter que legroupe contrôle n’est pas vraiment défini.

Mai Luu,Hôpital Avicenne, Bobigny.

Vulvodynie

Lotery HE, McClure N, Galask RP. Vulvodynia. Lancet 2004;363:1058-60.

La vulvodynie est une sensation de brûlure et de douleurchroniques de la région vulvaire sans atteinte objectivepour expliquer cette symptomatologie. Institué en 1983 parl’International Society for Study of Vulvar Disease (ISSVD)le terme de vulvodynie a été revu en 1988 par cette sociétépour inclure sous cette entité les dermatoses vulvaires, lesatteintes vulvaires menstruelles, les vestibulites vulvaires,les papillomatoses vulvaires et les vulvodynies essentielles.La terminologie et la classification continuent d’évoluer etbeaucoup reste à faire pour comprendre la prévalence,l’histoire naturelle de cette affection ainsi que sa prise encharge.Même dans les études les mieux conduites il n’a pu êtredémontré qu’il existait un lien entre la survenue d’une vul-vodynie et des abus sexuels ou des sévices.L’étude de James Aiken

et al.

montre que les douleurs vul-vaires chroniques (vulvodynie et dysesthésies vulvaires)sont associées à un tableau de dépression sévère. Les scoresélevés de dépression sont toutefois plus à rapporter auxtroubles sexuels et à la douleur qu’à la dépression elle-même.Les auteurs rapportent à partir de l’anamnèse de la douleuret de l’examen de la vulve des algorythmes décisionnels pri-vilégiant les thérapeutiques médicales et conservatrices.Toutefois des études supplémentaires s’avèrent nécessairespour mieux déterminer les causes des vulvodynies et éva-luer les traitements avec des essais randomisés.

Marie-Thérèse Gatt,Hôpital Avicenne, Bobigny.

Douleur chronique pelvienne : implicationsdes définitions en termes d’investigation clinique et d’évaluation des traitements

Williams RE, Hartmann KE, Steege JF. Documenting the currentdefinitions of chronic pelvic pain: implications for research. ObstetGynecol 2004;103:686-91.

Les douleurs pelviennes chroniques sont dues à l’atteinted’un ou plusieurs organes pelviens et de nombreux facteurspathogéniques y participent.Les auteurs ont étudié les définitions de douleur pelviennechronique utilisées dans les publications partant du prin-cipe que la définition a des implications directes en termesd’investigation clinique et d’évaluation des traitements.La recherche MEDLINE s’est faite sur des articles indexésdans l’

Index Medicus Journal

publiés entre 1966 et 2001,