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Cahier de recherche CR-2011-06 L’EFFET DE LORIENTATION ENTREPRENEURIALE SUR LA PERFORMANCE DENTREPRISE : LE CAS DES PME FORESTIERES Brigitte Bordo Nkanyou Etienne St-Jean Luc Lebel Juin 2012 Institut de recherche sur les PME

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Cahier de recherche

CR-2011-06

L’EFFET DE L’ORIENTATION ENTREPRENEURIALE SUR LA PERFORMANCE

D’ENTREPRISE : LE CAS DES PME FORESTIERES

Brigitte Bordo Nkanyou

Etienne St-Jean

Luc Lebel

Juin 2012

Institut de recherche

sur les PME

2

ACTES DE LA 27 EME CONFERENCE DU CONSEIL CANADIEN

DES PME ET DE L'ENTREPRENEURIAT, 2011

WINDSOR, ONTARIO, CANADA

3

L’EFFET DE L’ORIENTATION ENTREPRENEURIALE SUR LA PERFORMANCE

D’ENTREPRISE : LE CAS DES PME FORESTIERES

Brigitte Bordo Nkanyou

Institut de recherche sur les PME

Université du Québec à Trois-Rivières

Etienne St-Jean

Institut de recherche sur les PME

Université du Québec à Trois-Rivières

Luc Lebel

Département d’opérations forestières

Université Laval

Résumé

Cette recherche analyse la relation entre l’orientation entrepreneuriale et la performance dans le

cadre d’un sondage auprès de 215 PME de l’industrie forestière québécoise. Comme résultat, il en

ressort que l’orientation entrepreneuriale influence seulement certaines dimensions de la

performance de la PME. Contrairement à cette variable, il semble que la manière d’organiser la

production et la structure industrielle auraient sans doute une influence déterminante pour

expliquer la performance.

4

L’EFFET DE L’ORIENTATION ENTREPRENEURIALE SUR LA PERFORMANCE

D’ENTREPRISE : LE CAS DES PME FORESTIERES

Résumé

Cette recherche analyse la relation entre l’orientation entrepreneuriale et la performance dans le

cadre d’un sondage auprès de 215 PME de l’industrie forestière québécoise. Comme résultat, il en

ressort que l’orientation entrepreneuriale influence seulement certaines dimensions de la

performance de la PME. Contrairement à cette variable, il semble que la manière d’organiser la

production et la structure industrielle auraient sans doute une influence déterminante pour

expliquer la performance.

Introduction

Dans la donne économique actuelle, les PME de tout secteur d’activité sont d’une grande

importance. Entre autres, elles représentent la principale source d’emplois dans plusieurs régions

(Julien, 1994), elles comptent pour plus de 90% de la population des entreprises dans les pays

développés (Julien, 2005) et elles constituent le moteur de l’économie dans la plupart des pays

industrialisés (Commission européenne, 2006). En dépit de leur importance, on constate que la

plupart des PME, en particulier celles du secteur de la foresterie, éprouvent beaucoup de

difficultés à survivre (Bernard, 2008). Aussi, elles font face à des nombreuses difficultés : des

besoins de ressources humaines, matérielles, informationnelles, en passant par les problèmes de

coordinations et l’exigence de compétences en gestion de la part de leurs propriétaires dirigeants

(St-Pierre, 2006). En effet, avec les changements dans le contexte économique mondial,

l’abondance d’informations dont disposent les consommateurs, la mondialisation économique et

même culturelle, les dirigeants de PME qui n’optent pas pour certaines pratiques d’affaires

pourraient mettre en danger la survie et la performance de leur organisation. Dans un tel contexte

hautement compétitif, en considérant les difficultés des PME face aux grandes organisations (qui

possèdent des ressources plus grandes pour saisir les opportunités), les PME doivent pouvoir

miser sur une orientation entrepreneuriale (OE) pour se démarquer. C'est-à-dire qu’elles doivent

être innovantes, proactives, agressives et elles doivent prendre des risques (Covin et Slevin, 1991;

Shepherd et Wiklund, 2005; Naldi, Nordqvist, Sjöberg, et Wiklund, 2007; Lin et Chen, 2007).

L’OE serait donc, de l’avis de ces auteurs, un gage de performance pour toute entreprise et donc

pour les PME forestières.

Pourtant, force est de constater que dans le contexte particulier de la foresterie au Québec,

aucune recherche à notre connaissance n’a été faite sur l’OE de ces PME afin de vérifier la

relation présumée positive entre l’OE et la performance que les études ont trouvée dans d’autres

secteurs d’activité. Le système de sous-traitance qui subordonne les entrepreneurs forestiers aux

grandes compagnies pourrait, dans une certaine mesure, constituer un obstacle à ce que ces

entrepreneurs forestiers déploient une stratégie d’OE (Legendre, 2005) et, par conséquent,

influencerait la performance de leur entreprise. Étant donné que le gouvernement québécois

s’apprête à réformer le régime forestier pour permettre aux entrepreneurs de vendre le bois coupé

aux enchères, ce qui constitue une refonte législative majeure susceptible de permettre de

nombreuses opportunités pour les PME dans ce secteur (ex. Shane, 2003); il s’avère utile non

seulement de s’attarder sur les comportements stratégiques déployés par les entrepreneurs et qui

5

visent la performance de leur entreprise, mais aussi de voir quels sont les effets réels de ces

stratégies sur la performance de leur entreprise.

Le but de cette communication est d’étudier l’OE des PME (innovation, proactivité, prise

de risques) dans le contexte forestier québécois et d’en vérifier l’effet sur les différentes

dimensions de la performance de l’entreprise. Pour ce faire, nous présenterons d’abord le

contexte forestier ainsi que les principaux concepts abordés (la performance, l’OE). Ensuite, nous

présenterons la méthodologie et poursuivrons avec l’OE des PME forestières et ses effets sur la

performance. Finalement, cette communication se terminera par une discussion des résultats

obtenus et des pistes pour les recherches futures.

Revue de littérature

Les particularités du contexte des PME forestières

L’industrie forestière québécoise a été longtemps et reste encore aujourd’hui dominée par

les grandes compagnies de pâtes et papiers (Cartwright, 1999; Legendre, 2005). Son activité

principale consiste en la récolte du bois, matière première qui fournit des fibres aux grandes

usines de transformation de pâtes et papiers, et les grumes aux usines de production de bois

d’œuvre. Avec une consommation évaluée aux trois quarts de la production totale de papier

journal canadien, le marché américain en constitue la principale destination (clientèle) (Legendre,

2005). Cette industrie a connu plusieurs crises, on peut citer particulièrement la crise du modèle

étatique de gestion des forêts publiques au début des années 1970, qui s’est résolu en 1980 par un

changement dans la législation permettant l’émission de baux forestiers à d’autres acteurs,

notamment aux « petits entrepreneurs locaux » (Chiasson et al., 2006). Toutefois, ces « petits

entrepreneurs » n’opèrent que dans des secteurs à faible rendement de l’industrie (Legendre,

2005). L’exploitation forestière (opérations de coupe, la voirie, et le transport) en elle-même

procure une très faible valeur ajoutée. De ce fait, elle ne constitue pas l’activité centrale sur

laquelle les grandes compagnies comptent pour réaliser du profit, même si elle demeure

nécessaire pour assurer en toute sécurité l’approvisionnement dont elles ont besoin à moyen et à

long terme (Legendre, 2005). Pour avoir une certaines flexibilité, ces grandes compagnies vont

davantage recourir à la sous-traitance. Il s’agit pour elles (qui dans ce cadre de la sous-traitance

représentent le « donneur d’ordres ») d’attribuer des contrats aux entrepreneurs forestiers (sous-

traitants) pour réaliser une partie de leurs activités, notamment celles présentant le plus de

risques, au détriment des entrepreneurs forestiers. Cette situation, en réduisant considérablement

la marge de manœuvre des PME forestières, ne saurait être sans effet sur la capacité à innover de

ces PME et sur leur performance.

La majorité des PME forestières ont été démarrées il y a environ trente ans alors que les

grandes compagnies de pâtes et papiers optaient pour l’impartition par la sous-traitance de

certaines de leurs activités, créant par la même occasion des opportunités d’affaires. Par ailleurs,

les entrepreneurs forestiers québécois opèrent dans une industrie excessivement difficile en raison

de : la main-d'œuvre instable et très revendicatrice (Legendre, 2005); les coûts de production qui

seraient les plus élevés de toute l’Amérique du Nord (CIFQ, 2010); et les contrecoups des

différentes crises de cette industrie : la baisse de la demande sur le marché, les coûts

d’approvisionnement trop élevés, l’incertitude, la réglementation sévère et la fiscalité

défavorable, entre autres (Perron, 2010). De plus, Legendre (2005) souligne que les entrepreneurs

forestiers n’ont presque pas d’autonomie; que leur dépendance économique (financière) envers

les grandes compagnies a évolué au point où certains se considèrent comme des contremaîtres de

6

leurs donneurs d’ordres. Face à une telle situation, et considérant le fait qu’une partie importante

de ces dirigeants est analphabète1 ou très peu scolarisée (Legendre, 2005; St-Jean et Lebel, 2009),

on peut se demander si ces PME sont à même de mettre en œuvre librement une stratégie d’OE

comme leurs homologues qui ont un parcours académique davantage étoffé (tels que les

entrepreneurs opportunistes de Smith,1968; Smith et Miner, 1983) et qui évoluent dans d’autres

secteurs industriels et qui, sur le plan commercial et économique, dépendent moins fortement de

leurs clients.

Notons toutefois qu’il y a une volonté accrue de la part du gouvernement du Québec de

mettre en place un régime forestier répondant mieux aux besoins des travailleurs, des

communautés et de tous les acteurs forestiers. Une fois ce nouveau régime mis en place, il devrait

réduire les obstacles au développement des PME forestières en offrant l’opportunité d’acheter du

bois vendu aux enchères dans les forêts publiques et, du coup, assurer la saisie d’opportunités en

donnant accès à la ressource naturelle. Ces PME pourront non seulement se développer sans trop

de difficultés en raison de cette plus grande disponibilité du bois, mais l’industrie forestière sera

aussi plus attrayante et concurrentielle (Boulet, 2008). Toutefois, ne maitrisant pas pour le

moment les comportements stratégiques que les dirigeants de PME forestières sont susceptibles

de développer, l’effet attendu de ces changements n’est que pure spéculation.

La performance

Dans les entreprises de toute taille, la performance reste une notion complexe où il existe

peu de consensus sur sa définition (Morin et al., 1996) et sur ses mesures. Dans le cas des PME,

une analyse efficace de la performance doit, en plus de cette complexité, considérer l’influence

personnelle qu’exerce le dirigeant sur son entreprise (St-Pierre, 2005). En effet, certains

dirigeants vont même jusqu’à refuser des contrats pour éviter une croissance trop rapide et ainsi,

pouvoir garder un rythme qui leur convient (Davidsson, 1989; St-Jean et al., 2008). Autrement

dit, une entreprise de petite taille qui a survécu face à des crises tout en gardant sa petite taille

n’est pas forcément moins performante qu’une autre qui a trop vite multiplié son effectif, sa

production ou son chiffre d’affaires (Julien, 1994; St-Pierre, 2005).

Conséquemment à cette réalité, pour mesurer la performance, on doit d’abord définir les

dimensions du concept à mesurer, pour ensuite en donner les critères qui les définissent et enfin

trouver des indicateurs qui servent à apprécier ces critères (Morin et al., 1996). Les modèles de

mesure de la performance sont, pour la plupart, fondés sur la dimension comptable ou financière

et ont été conçus pour la grande entreprise. On peut toutefois les appliquer aux PME, mais en

gardant à l’esprit les spécificités de ces dernières (Bergeron, 2002).

Au niveau des modèles utilisés pour appréhender la performance, nous avons entre autres

celui de Morin et al. (1996) et le célèbre tableau de bord équilibré de Kaplan et Norton (1996).

Les deux s‘appuient sur quatre dimensions pour évaluer la performance de l’entreprise. Ces

quatre dimensions constituent aussi le fondement de l’instrument de mesure utilisé dans cette

recherche à savoir : Le processus commercial, le processus financier, le processus d’apprentissage

et de croissance interne et les relations avec les clients. Cependant, malgré ce choix, il faut

rappeler qu’il n’existe pas un modèle qui soit universel pour la mesure de la performance; ce qui

est important, c’est que l’on puisse établir un lien entre l’instrument de mesure utilisé, la stratégie

1 Étude faite par Legendre, 2005 (chapitre 2. p. 45-79) sur les entrepreneurs forestiers de la région du

Saguenay et Lac-Saint-Jean qui montre que 15 à 20% d’entre eux sont analphabètes.

7

et les objectifs du dirigeant de la PME (Kaplan et Norton, 1996; Bergeron, 2002; Robichaud et

al., 2005; St-Pierre, 2005). Bien que les connaissances scientifiques sur les mesures de

performance des PME forestières qui utilisent une approche multidimensionnelle (comme dans la

présente recherche) restent « embryonnaires » (p. 296), il n’en demeure pas moins vrai que c’est

l’approche la plus compréhensive de la performance des entreprises de petite taille (Drolet et

Lebel, 2010).

L’orientation entrepreneuriale

L’orientation entrepreneuriale (OE) est une combinaison de l’innovation, de prise de

risques, et de proactivité (Wiklund et Shepherd, 2003); elle traduit l’attitude des dirigeants de

l’entreprise (ou les comportements d’une organisation) face à ces éléments (l’innovation, le

risque et la proactivité) (Cogliser, Brigham et Lumpkin, 2008). Cette définition laisse voir la

« nature multidimensionnelle » (p. 165) de l’OE (Lumpkin et Dess, 1996). Dans le cadre de notre

travail, nous considérerons aussi l’OE comme un construit qui renferme plusieurs (trois)

dimensions. À ce titre, la définition de Covin et Slevin (1988) nous paraît plus adaptée : l’OE est

un ensemble de comportements qui démontrent au sein d’une entreprise dans quelle mesure le

dirigeant est porté à prendre des risques concernant les affaires, à favoriser le changement et

l'innovation pour obtenir un avantage compétitif et à concurrencer agressivement avec les

entreprises rivales (Covin et Slevin, 1988).

L’innovation c’est le fait pour les dirigeants d’une entreprise d’accorder de l’importance

aux activités de recherche et développement (R&D); de rechercher constamment de nouvelles

idées (nouveaux processus, nouveaux produits/services) à travers la créativité et les expériences

(Miller et Friesen, 1982). Pour la prise de risques (le goût du risque): il s’agit de la volonté des

dirigeants d’une entreprise de prendre et d’assumer un certain niveau de risque. Par exemple, on

constate le goût du risque lorsque les dirigeants investissent une bonne partie des ressources de

l’organisation dans des activités possédant un haut niveau d’incertitude(Miller et Friesen,1982).

La proactivité (le sens de l’anticipation) « c’est l’attitude des dirigeants d’une entreprise qui

consiste à rechercher des avantages concurrentiels en prenant des initiatives qui anticipent les

besoins latents et futurs dans le marché » (Lumpkin et Dess, 1996. p.146). Il existe une quatrième

dimension de l`OE, l’agressivité compétitive qui semble souvent se confondre à la proactivité.

En effet, Lumpkin et Dess (1996) ont fait le constat selon lequel plusieurs chercheurs ont

tendance à considérer la proactivité comme équivalent à l’agressivité compétitive. Ce qui assimile

ces deux dimensions de l’OE à des facteurs interchangeables. Pourtant, la « proactivité » renvoie

à la demande; dans proactivité, il faut voir la démarche qui permet de comprendre, de lire la

demande afin de développer les biens et/ou services qui correspondent exactement aux besoins

exprimés ou latents. Alors que l’« agressivité compétitive » concerne beaucoup plus la lutte

(compétition) entre les entreprises pour la demande. Ainsi, la proactivité et la combativité

prononcée (agressivité compétitive) sont deux dimensions de l’OE bien séparées l’une de l’autre

(Lumpkin et Dess, 2001).

Selon la plupart des études consultées (Covin et Slevin, 1988, 1990, 1991; Naman et

Slevin, 1993; Zahra, 1993; Zarha et Covin, 1995; Lumpkin et Dess, 1996; Wiklund et Shepherd,

2003; Shepherd et Wiklund, 2005), il existe une relation entre l’OE et la performance de

l’entreprise lorsque la stratégie d’OE est cohérente avec les autres éléments de l’organisation. Par

exemple, le bassin de connaissances de l’entreprise joue un rôle important sur l’OE et sur la

performance des PME (Li, et al., 2009). Conséquemment, le déploiement d’une stratégie d’OE

qui mène à la performance de la PME dépend des facteurs tels que : le type d’environnement

8

(Baldauf et Rank, 2005), le bassin de connaissances de l’entreprise (Lumpkin et Dess, 1996;

Wiklund et Shepherd, 2003), les deux niveaux de l’environnement d’entreprise (l’environnement

interne et externe ( le cycle de vie de l’industrie, le niveau d’hostilité de dynamisme (Miller,

1983; Covin et Slevin (1988, 1991); Zarha, 1993; Zahra et Covin (1995); Lumpkin et Dess

(2001)). Cependant, dans le cas de notre recherche, l’effet de l’environnement a été neutralisé en

limitant notre échantillon aux PME forestières.

Alors que les études précédentes essaient d’établir d’une manière ou d’une autre une

relation positive entre l’OE et la performance, celles de Naldi, et al. (2007) et Andersén (2010)

montrent plutôt qu’une entreprise peut bien prendre des risques (donc avoir une OE), mais sans

que cela n’ait une quelconque implication sur sa performance. Autrement dit, les PME qui ont

une OE ne sont pas forcément performantes. La présente recherche essaye donc de confirmer ou

d’infirmer ce lien présumé entre OE et performance d’entreprise dans le contexte de l’industrie

forestière québécoise.

Méthode

Population et échantillon

Cette étude utilise les données d’un sondage de suivi fait auprès des PME de sous-

traitance en opérations forestières québécoises. En effet, plus de 2500 entrepreneurs forestiers

québécois avaient été sollicités en 2006 dans le cadre du PREFoRT2 pour répondre à un sondage.

Ce dernier comprenait 81 questions et avait été envoyé aux entrepreneurs par la poste, 717 y ont

répondu. En 2009, un autre sondage a été réalisé afin de faire le suivi auprès des répondants à

l’enquête et 38% ont remplis le questionnaire de suivi (265 dirigeants), ce qui constitue

l’échantillon obtenu pour cette enquête et utilisé pour les analyses qui vont suivre.

Mesures

Etant donné que les répondants sont souvent peu enclins à l’idée de divulguer leurs données

financières, d’autant plus la probabilité élevée qu’il n’y ait pas de données objectives disponibles

pour certaines dimensions de la performance que nous souhaitons mesurer, nous avons utilisé des

mesures subjectives comme le suggèrent Dess et Robinson (1984). Pour pouvoir cerner la

complexité et le « caractère multidimensionnel de la performance » (Bergeron, 2002), nous avons

opté pour neuf indicateurs de performance. Chaque répondant devait évaluer sa performance par

rapport à celle de ses principaux concurrents et ce, sur une échelle variant de « 1 = Performance

très inférieure aux concurrents » à « 5 = Performance très supérieure aux concurrents ». Les neuf

items ont été regroupés « théoriquement » pour avoir quatre mesures, soit la performance

financière, la performance clients, la performance communautaire et la performance

développement durable.

La performance financière comprend trois items (croissance des revenus, croissance du

nombre d’employés et marge de profit). La mesure est unidimensionnelle et l’alpha de Cronbach

est de 0,796 (Moyenne de 2,77, Médiane de 3,00, Ecart type de 0,67). La performance clients

comprend également trois items (qualité du service aux clients, variété du service offert aux

clients, satisfaction des clients). Tout comme la précédente mesure, elle est unidimensionnelle et

2 Programme de Recherche sur les Entrepreneurs Forestiers, de Récolte et de Transport

9

l’alpha de Cronbach est de 0,858 (Moyenne de 3,46, Médiane de 3,33, Ecart type de 0,67).

Finalement, la performance communautaire n’a qu’un seul indicateur (Moyenne de 2,90, Médiane

de 3,00, Ecart type de 0,64), tout comme la performance développement durable (respect de

l’environnement et développement durable) (Moyenne de 3,57, Médiane de 3,00, Ecart type de

0,78). Les données descriptives des mesures semblent aussi satisfaisantes pour des mesures

subjectives. La moyenne de la performance clients (3,46) et développement durable (3,57) sont

certes plus grandes que la moyenne théorique attendue (qui est de 3). Toutefois, on peut

comprendre que chaque dirigeant aimerait bien donner une belle image de lui et de son entreprise.

Malgré cela, la médiane est très bonne et les données sont distribuées assez normalement, ce qui

justifie leur utilisation d’un point de vue empirique.

Enfin, l’OE, quant à elle, a été mesurée avec l’outil développé par Covin et Slevin (1989).

Cet outil contient neuf items qui mesurent l’OE sous trois dimensions : la prise de risques,

l'innovation et la proactivité. Chacune des dimensions comporte trois items. Sur une échelle de

type Likert à 7 points, les répondants avaient à choisir l’énoncé qui convient à la situation de leur

entreprise eu égard aux neuf items : « 1 » = totalement en désaccord; « 2 » = très en désaccord;

« 3 » = en désaccord; « 4 » = neutre; « 5 » = d’accord; « 6 » = très d’accord; « 7 » = totalement

d’accord. Les mesures sont unidimensionnelles et les alphas de Cronbach dépassent les normes

acceptables (innovation = 0,809, proactivité = 0.778 et prise de risques = 0.776).

Résultats

Pour voir s’il existe des relations entre l’OE (innovation, proactivité et risque) et chacune

des dimensions de la performance d’entreprise, nous avons d’abord fait des tests de corrélations à

l’aide du logiciel statistique SPSS (voir matrice des corrélations, Tableau 1).

Tableau 1

Matrice des corrélations

Variables Moy. ET 1 2 3 4 5 6

1-OE.Ino 3,85 1,04

2-OE.Pro 4,02 1,07 ,679 **

3-OE.Ris 4,04 1,07 ,428 ** ,557 **

4-P.F. 2,78 ,67 ,102 ,159 ,043

5-P.Clt. 3,47 ,67 -,114 -,039 ,093 ,259 **

6-P.D.D. 2,90 ,64 -,052 ,159 ,179 * ,089 ,554 **

7- P.Com. 3,57 ,78 ,177 * ,090 ,040 ,439 ** ,264 ** ,085

*=p≤0,05, *=p≤0,01

P.F.=Performance financière, P.Clt=Performance clients, P.D.D.= Performance développement durable et

P. Co.=Performance communautaire

Par la suite nous avons testé des modèles de régressions hiérarchiques. Nous avons

procédé par étapes, en commençant par introduire les variables de contrôle dans le modèle suivi

des variables explicatives (OE-innovation, OE-Proactivité et OE-Risque). Comme variables de

contrôle, nous avons d’abord l’âge du dirigeant, considérant que la performance pourrait être

affectée par l’âge du dirigeant (Kanfer et Ackerman, 2004). Certains paramètres de la PME qui

sont susceptibles d’influencer la performance ont également été considérés, tels que le nombre

10

d’employés de la PME, la valeur marchande des actifs de la PME, la proportion du chiffre

d’affaires du principal client, la facilité à obtenir les capitaux et le nombre de semaines annuelles

consacrées à la production. Ce sont des éléments qui, dans le contexte précis des PME forestières,

pourraient avoir une influence significative sur la performance.

En considérant la performance clients comme variable dépendante, le tableau 2 montre

que le modèle global de l’analyse de l’effet de l’OE (innovation, proactivité, risques) sur cette

dimension de la performance n’est pas significatif (p = 0,188). De même, l’effet de chaque

dimension de l’OE considérée isolément sur la performance clients n’est pas significatif.

Cependant, on note que la variable de contrôle «pourcentage du chiffre d’affaires du principal

client» a une influence significative (p = 0,012) et négative (Bêta = -0,269) sur la performance

clients. Donc, plus les PME dépendent d’un petit nombre de clients, moins elles ont une bonne

performance clients.

Tableau 2

Régression hiérarchique de l’effet de l’OE sur les dimensions de performance

* = p≤ 0,05 ** = p≤ 0,01

Pour ce qui est de l’effet de l’OE (innovation, proactivité et risques) sur la performance

investissement dans la communauté, l’analyse de régression conduit à un modèle global

significatif (p = 0,014). Cependant, en analysant la contribution de chaque composante de l’OE,

seule l’innovation a une influence significative (p = 0,019) et positive (Bêta = 0,333) sur la

performance communautaire. On peut aussi noter l’influence significative (p = 0,037) et positive

Clients

Communautaire

Financière

D.D.

Modèle

1

Bêta

Modèle

2

Bêta

Modèle

1

Bêta

Modèle

2

Bêta

Modèle

1

Bêta

Modèle

2

Bêta

Modèle

1

Bêta

Modèle

2

Bêta

Age du dirigeant

Nbre d’employés

Valeur marchande

% CA client princ.

Facilité capitaux

Sem/an production

OE-Innovation

OE-Proactivité

OE-Prise de risque

-,134

,025

,087

-,269*

,041

,035

-,150

,017

,086

-,269*

,049

,015

,035

,058

,029

-,043

,167

-,090

,035

,213

,157

-,088

,071

,003

,042

,222*

,118

,333*

,151

-,224

-,125

,100

,185

,129

,178

,179

-,157

,064

,200

,127

,184

,138

,143

,154

-,038

,011

-,134

,049

-,199

,063

-,143

,014

-,139

,022

-,191

,075

-,153

-,110

,293

-,066

Sig.

R² ajusté

Variation F

Nombre de cas (n)

,071

,116

,059

2,019

99

,188

,126

,038

0,338

99

,249

,091

,023

1,340

87

,014

,228

,138

4,544

87

,009

,162

,109

3,032

101

,005

,223

,146

2,365

101

,466

,058

-,003

,946

100

,367

,100

,009

1,399

100

11

(Bêta = 0,222) de la variable «facilité à obtenir des capitaux» sur la performance communautaire.

Deux hypothèses sont envisageables : 1) plus les PME ont de la facilité à obtenir les capitaux,

plus leur performance investissement communautaire est bonne ; 2) plus les PME ont une grande

performance en terme d’investissement dans la communauté, plus elles ont un accès facile aux

capitaux. Le modèle obtenu permet d’expliquer 13,8% de la performance investissement dans la

communauté (R²= 0,228 et R² ajusté = 0,138).

En prenant comme variable dépendante la performance financière, l’analyse de régression

conduit à un modèle global significatif, expliquant 14,6% de la performance financière.

Cependant, lorsque nous considérons la contribution de chaque composante de l’OE isolément,

elle n’est pas significative. En considérant enfin la performance développement durable comme

variable dépendante, le modèle global de régression n’est pas significatif (p = 0,367). De même,

lorsque nous analysons la contribution de chaque dimension de l’OE, aucune d’elle ne présente

une contribution significative.

Discussion

L’analyse de régression confirme que plus une entreprise a une OE d’innovation poussée,

plus sa performance investissement communautaire est grande. C’est donc en mettant l’emphase

sur les changements technologiques, en introduisant de nouveaux services sur le marché que les

dirigeants de PME vont chercher plus de revenus pour investir dans leur communauté et donc

améliorer la performance investissement communautaire de leur entreprise. Ce résultat semble

plutôt intéressant. En effet, on a justement remarqué qu’en hiver, certains dirigeants de PME

utilisent leurs équipements de voirie pour faire le déneigement des routes municipales. Ce faisant,

non seulement ils se rendent utiles à leur communauté (d’une certaine façon), mais aussi, le fruit

de cette innovation (revenu généré) peut leur permettre d’investir davantage dans cette

communauté et donc d’améliorer leur performance «investissement dans la communauté».

Toutefois, et globalement, la relation entre OE et la performance ne s’avère pas autant

marquée qu’espéré. La réserve de Naldi, et al. (2007) sur le fait que, dans certains contextes, l’OE

pourrait ne pas avoir d’effet sur la performance mérite d’être mentionnée et semble pertinent pour

l’industrie forestière. Remarquons que les bases théoriques du concept « orientation

entrepreneuriale » se sont développées à travers divers courants de recherche et dans des

contextes d’étude différents (Cogliser et al., 2008). Selon Lumpkin et Dess (2001), la

dimension de l’OE qui conviendrait mieux à une industrie mature comme l’industrie

forestière serait l’« agressivité compétitive ». Puisque l’outil que nous avons utilisé ne

prenait pas en compte cette dimension de l’OE, les recherches subséquentes dans

l’industrie forestière ou que l’on pourrait considérer mature pourraient mesurer l’OE en

utilisant une mesure qui intègre cette dimension afin de voir si cela aboutirait à des

résultats semblables. À souligner aussi que les changements qui sont apportés à la loi sur la

gestion des forêts publiques pourrait donner lieu à plusieurs démarrages d’entreprises voulant

saisir des opportunités dans la forêt, auparavant inaccessibles à cause des contraintes imposées à

la loi, favorisant seulement les grands producteurs. Dans ce nouveau contexte législatif, l’OE des

PME pourrait être plus importante dans l’explication de la performance de l’entreprise. Par

ailleurs, la même recherche sur un échantillon plus étendu et dans d’autres contextes industriels

mènerait à des résultats davantage généralisables.

12

Conclusion

Notre recherche visait à voir s’il existe des liens entre l’OE et la performance de

l’entreprise dans une industrie où une pareille étude n’avait jamais été faite par le passé.

Il en ressort que, dans l’industrie forestière, l’OE influence les autres dimensions de la

performance sauf la performance clients. Comme les auteurs Naldi et al. (2007) l’avaient

mentionné, nos résultats corroborent le fait que la relation positive entre l’OE et la

performance d’entreprise ne doit pas être généralisée. En effet, que l’on l’assimile à la «

posture stratégique », au « style entrepreneurial », ou à l’« orientation stratégique », le choix

d’une stratégie d’OE au sein d’une entreprise, notamment dans les PME, aura un impact positif

sur la performance si celle-ci (OE) prend en considération certains éléments du contexte de

l’entreprise à l’instar des objectifs des dirigeants (Miller et Friesen, 1982; Covin et Slevin, 1991).

13

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