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Zlecaf VEC l’entrée en vigueur le 1er janvier 2021 de la zone de libre-échange africaine (Zle- caf), le continent confirme qu’il tient à prendre son destin en main. Sur la symbolique, la réorientation est d’une portée considérable. Les pays afri- cains n’en sont pas à leur coup d’essai sur les ZLE avec à leur actif près de 15 accords d’intégration régionale en 2019, mais avec un bilan mitigé. A peine 17% des échanges commerciaux africains sont réalisés sur le continent, c’est trop peu au regard des ambitions. Incontestablement, l’Afrique mérite mieux qu’un ancrage à des chaînes de valeur rythmées exclusivement par les exportations de matières pre- mières. Dans la foulée, comment ne pas relever que la nouvelle fenêtre de mondialisation régionalisée de la Zle- caf n’a pas été effrayée sur son agenda, y compris avec la grande incertitude de l’impact Covid-19, et c’est tant mieux. En matière d’intégration régionale, il n’y a pas d’hésitations à avoir sur les évolutions possibles, du moins sur celles qui servent au mieux les intérêts économiques et politiques. Au demeu- rant, c’est cette voie, toutes choses égales par ailleurs, qu’a choisie la Chine en signant au mois de novembre dernier avec plusieurs pays de l’Asie- Pacifique le fameux Partenariat éco- nomique régional global (RCEP), le plus grand accord de libre-échange au monde. Sur la Zlecaf, il convient d’aller vite au vu des urgences mais aussi de rester lucide sur ses moyens. Le travail à accomplir pour opérationnaliser les engagements est en effet important et exige au préalable de soigner quelques disparités. Disparités économiques d’abord avec une concentration des richesses sur les trois grands marchés que sont l’Egypte, l’Afrique du Sud et le Nigéria. Disparités des environ- nements réglementaires et juridiques ensuite, tant en termes de niveau que de structure, sur des questions en rela- tion avec la supervision bancaire ou la concurrence par exemple. L’un des leviers privilégiés pour y arriver est d’être à l’écoute et au plus près des préoccupations du secteur privé. Théo- riquement, ce sera le premier client de la Zlecaf. o Mohamed BENABID LE PREMIER QUOTIDIEN ECONOMIQUE DU MAROC EDITORIAL A Dossier de presse: 19/91 - L’ ECONOMISTE 70, Bd Massira Khadra - Casablanca - Tél. : 05.22.95.36.00 (LG) - Fax: Rédaction 05.22.39.35.44 - 05.22.36.59.26 - Commercial 05.22.36.46.32 - www.leconomiste.com - [email protected] MARDI 5 JANVIER 2021 NUMERO 5919 - PRIX MAROC: 5 DH - FRANCE: 1 € - DEPOT LEGAL: 100/1991 - DIRECTEUR DE PUBLICATION: KHALID BELYAZID version 2015 LORS qu’elles s’attendaient à de nouvelles mesures d’aide, des entreprises touristiques ont été surprises de voir leur compte bancaire bloqué via la procédure de l’avis à tiers détenteur (ATD). Impossible donc de disposer de leur trésorerie avant la régularisation de leur situation. Sur un autre registre, les hôtels n’ont toujours pas été payés pour avoir hébergé les rapa- triés de l’étranger. Le ministère de l’Intérieur et celui des Affaires étran- gères se renvoient la balle. o A Crédit bancaire: Le dispositif de soutien contient les impayés des entreprises Voir page 7 Le Maroc améliore ses réserves de changes Voir De Bonnes Sources Nouveau coup dur pour le tourisme Voir pages 2 & 3 Voir pages 20 & 21 Echanges extérieurs Pas si mauvais Nadine Levratto Giuseppe Arcuri Mounir Amdaoud La confiance, un facteur explicatif clé des écarts de mortalité liée à la Covid-19 en Europe Le Cercle des Experts Voir page 6 • L’export et les transferts MRE s’en tirent bien • Le déficit commercial s’allège de 49,16 milliards de DH • L’effet pandémie reste néanmoins perceptible

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Page 1: Editorial A V Pas si mauvais...2021/01/05  · mières. Dans la foulée, comment ne pas relever que la nouvelle fenêtre de mondialisation régionalisée de la Zle-caf n’a pas été

ZlecafVEC l’entrée en vigueur le 1er janvier 2021 de la zone de libre-échange africaine (Zle-

caf), le continent confirme qu’il tient à prendre son destin en main. Sur la symbolique, la réorientation est d’une portée considérable. Les pays afri-cains n’en sont pas à leur coup d’essai sur les ZLE avec à leur actif près de 15 accords d’intégration régionale en 2019, mais avec un bilan mitigé. A peine 17% des échanges commerciaux africains sont réalisés sur le continent, c’est trop peu au regard des ambitions. Incontestablement, l’Afrique mérite mieux qu’un ancrage à des chaînes de valeur rythmées exclusivement par les exportations de matières pre-mières. Dans la foulée, comment ne pas relever que la nouvelle fenêtre de mondialisation régionalisée de la Zle-caf n’a pas été effrayée sur son agenda, y compris avec la grande incertitude de l’impact Covid-19, et c’est tant mieux.

En matière d’intégration régionale, il n’y a pas d’hésitations à avoir sur les évolutions possibles, du moins sur celles qui servent au mieux les intérêts économiques et politiques. Au demeu-rant, c’est cette voie, toutes choses égales par ailleurs, qu’a choisie la Chine en signant au mois de novembre dernier avec plusieurs pays de l’Asie-Pacifique le fameux Partenariat éco-nomique régional global (RCEP), le plus grand accord de libre-échange au monde.

Sur la Zlecaf, il convient d’aller vite au vu des urgences mais aussi de rester lucide sur ses moyens. Le travail à accomplir pour opérationnaliser les engagements est en effet important et exige au préalable de soigner quelques disparités. Disparités économiques d’abord avec une concentration des richesses sur les trois grands marchés que sont l’Egypte, l’Afrique du Sud et le Nigéria. Disparités des environ-nements réglementaires et juridiques ensuite, tant en termes de niveau que de structure, sur des questions en rela-tion avec la supervision bancaire ou la concurrence par exemple. L’un des leviers privilégiés pour y arriver est d’être à l’écoute et au plus près des préoccupations du secteur privé. Théo-riquement, ce sera le premier client de la Zlecaf. o

Mohamed BENABID

LE PREMIER QUOTIDIEN ECONOMIQUE DU MAROC

Editorial

A

Dossier de presse: 19/91 - L’ECONOMISTE 70, Bd Massira Khadra - Casablanca - Tél. : 05.22.95.36.00 (LG) - Fax: Rédaction 05.22.39.35.44 - 05.22.36.59.26 - Commercial 05.22.36.46.32 - www.leconomiste.com - [email protected]

Système de Management de la Qualitécertifié ISO 9001 version 2008 parBUREAU VERITAS MAROC

MAR

DI 5

JANV

IER

2021

NUMERO 5919 - PRIX MAROC: 5 DH - FRANCE: 1 € - DEPOT LEGAL: 100/1991 - DIRECTEUR DE PUBLICATION: KHALID BELYAZID

version 2015

LORS qu’elles s’attendaient à de nouvelles mesures d’aide, des entreprises touristiques

ont été surprises de voir leur compte bancaire bloqué via la procédure de l’avis à tiers détenteur (ATD). Impossible donc de disposer de leur

trésorerie avant la régularisation de leur situation. Sur un autre registre, les hôtels n’ont toujours pas été payés pour avoir hébergé les rapa-triés de l’étranger. Le ministère de l’Intérieur et celui des Affaires étran-gères se renvoient la balle. o

A

■ Crédit bancaire: Le dispositif de soutien contient les impayés des entreprisesVoir page 7

■ Le Maroc améliore ses réserves de changesVoir De Bonnes Sources

Nouveau coup dur pourle tourisme

Voir pages 2 & 3

Voir pages 20 & 21

Echanges extérieurs

Pas si mauvais

Nadine Levratto Giuseppe Arcuri Mounir Amdaoud

La confiance, un facteur explicatif clé des écarts de mortalité liée

à la Covid-19 en Europe

Le Cercle des Experts

Voir page 6

• L’export et les transferts MRE s’en tirent bien

• Le déficit commercial s’allège de 49,16 milliards de DH

• L’effet pandémie reste néanmoins perceptible