edito - on’€¦ · louvre . apture d’Éran 5 la ville au sevice de l’at ’est en fuyant son...

12

Upload: others

Post on 15-Aug-2020

0 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: EDITO - On’€¦ · Louvre . APTURE D’ÉRAN 5 La ville au sevice de l’at ’est en fuyant son indust ialisation u’elle en découv e la ... tistiue u’incanent les mouvements
Page 2: EDITO - On’€¦ · Louvre . APTURE D’ÉRAN 5 La ville au sevice de l’at ’est en fuyant son indust ialisation u’elle en découv e la ... tistiue u’incanent les mouvements

EDITO 2

PARIS FACE À

SES DÉFIS

PAR

CAROLINE PROTAT, PRESIDENTE DE ON’

Ses musées, ses terrasses, ses quais, son His-toire ; nous avons toutes et tous une raison d'aimer Paris. Parisiens d'origine ou parisiens d'adoption, Paris est notre maison, du moins, pour un moment de notre vie. En tant que média des étudiants de Paris, il nous a semblé indispensable de nous intéres-ser à la « ville lumière », et plus encore en période électorale, décisive pour les six pro-chaines années de la capitale. Même les amoureux de la ville doivent l'ad-mettre ; Paris a encore bien des défis à rele-ver. Sécurité, habitat, propreté, transport, ou encore écologie, le maître mots des cam-pagnes pour les municipales : le ou la futur résident.e de l'Hôtel de ville est attendu au tournant et devra se retrousser les manches pour répondre aux espoirs des parisiens.

Quel avenir pour Paris ? A quoi ressemblera notre ville dans vingt ans ? Comment pourra-t-elle continuer à rayonner tout en faisant face aux problèmes de société et de climat qui se trouveront sur sa route ? Autant de question auxquelles tentent de ré-pondre nos journalistes-étudiant.e.s dans ce deuxième numéro de « A demain ! ». Car finalement, ce sont les jeunes d'aujourd'hui qui feront les villes de demain.

Très bonne lecture !

le média étudiant de Paris, c’est aussi:

UN WEBZINE

Avec près de 130 rédacteurs qui

fournissent chaque jour jusqu’à cinq

contenus, et 30 000 visiteurs uniques

lisent le journal tous les mois.

DU PODCAST

Une équipe de passionés se réunis-

sent pour produire de nombreux

podcasts natifs: ArtShe, 9m², Ça

Cart’on, Humans of Sorbonne...

DE LA VIDEO

Interviews politiques des candidats à

l’élection présidentielle 2017, aux

élections municipales 2020, un for-

mat dédié au handicap...

DE LA FORMATION

Venez vous former au cours de nos

modules professionnalisants ou

lors des Ateliers du journalisme.

UNE EQUIPE

Une communauté issue de toutes

les universités parisiennes, passion-

née par le journalisme.

DU TERRAIN

Le festival de Cannes, le festival off

d’Avignon, les expositions, les avant-

premières, les manifestations…

Page 3: EDITO - On’€¦ · Louvre . APTURE D’ÉRAN 5 La ville au sevice de l’at ’est en fuyant son indust ialisation u’elle en découv e la ... tistiue u’incanent les mouvements

SOMMAIRE 3

KEZAKO 4

CAPTURE D’ÉCRAN 5

FOCUS SUR 6 7 8

UN AUTRE REGARD 9

SOLEIL VERT 10

GÉNÉRATION ∞ 11

Paris, c’est quoi?

De la révolution industrielle à la révolution

artistique: Glasgow

Les élections municipales 2020

Léa Morfoisse

Vers un Paris plus vert

L’impact du Grand Paris sur les étudiants

Directrice de la publication: Caroline Protat

Directeur de la rédaction: Tom Malki

Créatrice de la ligne éditoriale: Laura Eisenstein

Rédacteurs: Claire Blondiaux, Jesse Eko, Aymeric de Tarlé, Martin Muñoz Ledo, Pablo de Berli

Rédactrice en chef: Laura Blairet

Rédacteur en chef adjoint: Paul Philipon

Caricaturiste: Charles Fery

LA RÉDACTION

Mook édité par l’association

50 rue des Tournelles, 75003 Paris

Tél.: 06 49 73 08 23 [email protected]

Imprimé par Chroma Print, 66 rue de Miromesnil 75008

Paris

Page 4: EDITO - On’€¦ · Louvre . APTURE D’ÉRAN 5 La ville au sevice de l’at ’est en fuyant son indust ialisation u’elle en découv e la ... tistiue u’incanent les mouvements

KEZAKO 4

Plantons le décor…

Paris c’est 105,40 km² répartis en 20 arrondissements, ce

qui ne sera plus le cas dans 20 ans avec la fusion des 4

premiers en un seul en 2020. C’est une ville-département,

la préfecture d’Île-de-France, le siège de la métropole du

Grand-Paris, et, j’espère que je ne vous apprends rien, la

capitale de la France. La maire, depuis 2014 : Anne Hidal-

go. Ce qui pourrait potentiellement changer en 2020…

suspens !

Qui sont les Parisiens ?

La ville comptait aux dernières nouvelles (2016) 2 210 875

habitants, en baisse par rapport à 2011 (2 274 880). Selon

l’INSEE, ce déficit est dû non pas à l’accroissement natu-

rel, mais à une fuite des Parisiens : « Dans la capitale, le

solde naturel ne suffit plus à compenser le déficit migra-

toire, dont la contribution à l’évolution démographique

s’élève à - 1,0 % en moyenne annuelle de 2010 à 2015 ».

En moyenne, le Parisien typique a entre 25 et 59 ans

(50,6% des cas) et gagne mieux sa vie que dans le reste de

la France : la médiane du niveau de vie, c’est-à-dire le re-

venu disponible d’un ménage est de 26 808 €, contre

20 150 € en France. Un chiffre qui cache de grandes dispa-

rités…

Les inégalités, on en parle ?

14%, c’est le taux de pauvreté à Paris. Concrète-

ment, c’est « la proportion de personnes dont le re-

venu est inférieur au seuil de pauvreté, c’est-à-dire la

moitié du revenu médian de la population totale »,

selon l’OCDE. Pour parler des inégalités entre les

arrondissements, on peut regarder plusieurs

chiffres. D’abord, le nombre de personnes bénéfi-

ciaires d’une aide sociale (CASVP) : c’est dans le 20e

arrondissement que l’on en trouve le plus, près de

30 000, contre un peu plus de 1 000 dans le 1er.

Deuxième indice, le prix des loyers, qui varie beau-

coup en fonction des arrondissements. Selon une

étude droit-finances, en moyenne, le prix du m²

s’élève dans Paris à 9 500€. Là où il atteint jusqu’à

13 000€ dans certains arrondissements (6e), il peut

descendre jusqu’à moins de 8 000 dans le 19e. Avec

ses chiffres il est très facile de s’expliquer pourquoi,

selon la même étude, 61% des Parisiens sont loca-

taires.

Laura Blairet

« Paris sera toujours Paris », disait Frédéric Dard. Mais la ville est-elle vrai-

ment condamnée à rester la même à jamais ? C’est à cette question que nous

tenterons de répondre dans ce numéro. Mais pour commencer notre déambu-

lation à travers le métro et les faubourgs, le long des quais et des boulevards,

il faut bien un point de départ. Alors le voici : en deux mots, Paris, c’est quoi ?

PARIS

52 av. JC

Bataille de Lutèce dans

le cadre de la Guerre

des Gaules

508 ap. JC

Clovis roi des Francs

choisi Paris comme ca-

pitale de son royaume

Chronologie réalisée par Martin Muñoz Ledo

1160

Début de la construc-

tion de la cathédrale

Notre Dame de Paris

1202

Première mention de

la forteresse du

Louvre

Page 5: EDITO - On’€¦ · Louvre . APTURE D’ÉRAN 5 La ville au sevice de l’at ’est en fuyant son indust ialisation u’elle en découv e la ... tistiue u’incanent les mouvements

CAPTURE D’ÉCRAN 5

La ville au service de l’art C’est en fuyant son industrialisation qu’elle en découvre la richesse. L’art, du pays, du continent, du monde, il afflue et porte avec lui autant de cultures inconnues. Les oeuvres nordiques et asiatiques particulièrement capti-vent l’attention des jeunes. De cet intérêt naît la Glasgow School, un cercle d’artistes partageant une esthétique commune. différents groupes de par leur profession de peintre, designer ou architecte s’y distinguent: les Glas-gow Boys, les Glasgow Girls et la Spook School. Reconnus en Écosse puis en Europe, ils impulsent le renouveau ar-tistique qu’incarnent les mouvements Arts and Crafts, Art Nouveau et Bauhaus. L’art au service de la ville Ayant acquis une certaine renommée le chef de file de la Spook School, Charles Rennie Mackintosh, s’investit à la fin du XIXe siècle dans un projet de construction colossal: la Glasgow School of Art. Dédiée à un enseignement de l’art par la pratique, les élèves sont encouragés à prendre possession de leur ville. Apparaissent alors parmi les usines et les lotissements des réalisations architecturales et picturales conciliant de façon unique l’industrie et l’art.

Une ville riche de ses résidents Aujourd’hui encore, de nombreux jeunes se rendent à Glas-

gow avec la volonté d’innover dans leur domaine. C’est le

cas de mon frère Stephen, étudiant l’architecture et le de-

sign, qui un temps côtoya la Glasgow Shchool of Art. En se

promenant dans la ville il fut confronté à son rapport parti-

culier à l’espace. En effet, présentes en nombre restreint les

oeuvres d’art sont tout de même misent en valeur par de

bas bâtiments suivant le tracé logique d’une grille, comme à

New York. Ainsi, bien que vaste on a le sentiment de se trou-

ver dans une ville à « échelle humaine ».

À l’issue d’un dialogue entre la ville de Glasgow et la popula-tion de Glasgow un équilibre fut atteint. Bien que de « Paris » on ait crée le terme « parisien » c’est à eux qu’il revient de créer Paris. La réponse étant venu des rues à Glasgow je veux croire qu’il en sera de même à Paris. Le futur se construira « hors les murs » comme les oeuvres d’art exposées dans la capitale à l’occasion de la FIAC (Foire internationale d’art contemporain). Artistique, écologique, sociale ou politique ce seront les actions des parisiens qui demain feront Paris.

Jesse Eko Ebongue

De la révolution industrielle à la

révolution artistique: Glasgow

À quoi ressemblera Paris dans 20 ans ? Pour moi, la réponse est évidente et se trouve à Glasgow il y a 200 ans. À la façon de Paris, en 1820 Glasgow rayonne. La révolution indus-trielle ne fait que commencer et pourtant la ville écossaise se démarque par le nombre de secteurs recouvert par ses industries : coton, papier, savon, verre. Indispensable, elle attire des travailleurs venant de l’ensemble du Royaume-Uni faisant d’elle la « Seconde ville de l’Empire Britannique ». Néanmoins, précaire, la jeunesse cherche encore sa place dans cette société désormais mondialisée.

1257

Robert de Sorbon

fonde le collège de la

Sorbonne

1764

Première pierre posée

de l’Eglise Sainte-

Geneviève, futur Pan-

théon

14 juillet 1789

Prise des Invalides et

de la Bastille, journée

phare de la Révolution

Française

1871

Commune de Paris, ad-

ministration autonome

de la ville pour 2 mois

Page 6: EDITO - On’€¦ · Louvre . APTURE D’ÉRAN 5 La ville au sevice de l’at ’est en fuyant son indust ialisation u’elle en découv e la ... tistiue u’incanent les mouvements

FOCUS SUR 6

Hidalgo, ou le dessin d’une alliance avant celui d’un programme de gouvernance

Anne Hidalgo a toujours refusé les cases prédéfinies. Elle ne se réclame pas du parti socia-

liste mais plutôt « de gauche, social-démocrate, écolo et européenne ». Si son programme

n’est pas encore tout à fait défini, elle dessine déjà les contours d’une possible alliance de

gouvernance. Voulant être à la tête d’une « candidature de coalition », elle tend la main

au parti présidentiel, La République En Marche (LREM), contre l’avis de ses soutiens à

gauche. Pour l’avenir, pas d’annonce concrète si ce n’est un point commun avec de nom-

breux candidats : les voies sur berge de Paris, aujourd’hui piétonnes et emblématiques de

la ville, resteront fermées à la circulation pendant très longtemps.

Danielle Simmonet : Un Paris qui se construit avec des concertations à tous les niveaux

C’est la candidate des changements sociaux à Paris, celle qui propose notamment de redon-

ner à la mairie le soin de figer les prix des loyers afin d’éviter ce qu’elle nomme « l’exode

social », mais aussi celle qui prône une égalité parfaite des hommes et des femmes, notam-

ment dans les représentants élus. C’est aussi la candidate qui est allée jusqu’à remettre sa

position à la tête de la liste de La France Insoumise (LFI) dans les mains d’un collectif citoyen

« Décidons nous-même », qui l’a confortée dans sa candidature et lui donné un binôme,

Vikash Dhorasou, samedi 9 novembre 2019. A l’image de sa campagne, elle axe son pro-

gramme sur une concertation constante avec les Parisien.ne.s. Elle souhaite pour se faire

mettre en place des RIC (Référendum d’Initiative Citoyenne) dès une demande de 5% des

inscrits sur les listes. De quoi répondre à une demande de plus en plus forte de participation

populaire plus présente en politique.

Les élections municipales 2020

Du 15 au 22 mars prochains auront lieu les élections muni-

cipales pour la mairie de Paris. L’occasion pour les Parisiens de choisir leur nouveau maire, et le conseil municipal qui ira avec.

L’occasion pour les grandes familles politiques de briguer un des

postes clefs de la gouvernance française. Les enjeux, notamment

écologiques, sont énormes. Avec quelles conséquences pour le Paris du futur ? A la rédaction, nous nous sommes amusés à dé-

cortiquer pour vous les différents cas de figure.

1889

Inauguration de la Tour

Eiffel dans le cadre de l’

Exposition Universelle

1900

Ligne 1 du métropoli-

tain mise en service

1910

Crue centennale de la

Seine

25 août 1944

Libération de la ville du

joug du régime nazi

Page 7: EDITO - On’€¦ · Louvre . APTURE D’ÉRAN 5 La ville au sevice de l’at ’est en fuyant son indust ialisation u’elle en découv e la ... tistiue u’incanent les mouvements

7 Un mélange de sécurité et d’innovation dans le Paris de demain, c'est le programme de

Buzyn

Agnès Buzyn, nouvelle candidate officielle de LREM, mise quant à elle sur des mesures qui

pourront satisfaire tout le monde. Dun côté, afin de courtiser les électeurs potentiels de la

droite, elle veut une police municipale armée. De l’autre, une politique plus axée sur l’éco-logie, pourquoi pas en utilisant, comme le propose déjà son ex-camarade de LREM, l’intelli-

gence artificielle. Pour Agnès Buzyn, « l’urgence c’est une ville qui fonctionne », peu im-

porte donc si son programme n’est pas très original. Elle est d’ailleurs dénoncée par ses

opposants sur ce point, ainsi Rachida Dati sur Franceinfo lui prête « une qualité indéniable, elle apprend vite à copier le programme des autres ». Si aux élections européennes LREM a

obtenu un score de 33 % dans la capitale, les chances de succès de la candidate Buzyn ne

sont pas plus élevées que celles de son prédécesseur à l’investiture de LREM, avec toujours

17% à 19% dans les sondages. Mais elle compte bien réussir là où Benjamin Griveaux avait échoué: rallier tout l’électorat de LREM et donc la candidature de son grand rival: Cédric

Villani.

Le Paris de Villani, un avenir entre écologie et démocratie

La candidature de Cédric Villani est pour le moins audacieuse. Ce député LREM s’est présen-

té à la mairie de Paris contre son collègue Benjamin Griveaux, alors qu’il s’était engagé par

écrit à soutenir le candidat investi par son parti. Parmi ses propositions ressortent souvent

les thèmes de la démocratie et de l’écologie : en effet, il propose de doubler l’investisse-

ment pour le climat, créer des rues « zéro déchet » ou encore constituer une « Agora » pou-

vant interpeller le Conseil de Paris. Côté éducation et culture, Villani souhaite étendre les

horaires d’ouverture des bibliothèques et des crèches parisiennes. Enfin, il faut souligner

qu’il promet de tirer au sort 48 colistiers parmi les Parisien.ne.s qui inscriraient leur candida-

ture sur son site internet… qui en compte aujourd’hui à peine une centaine. Si le candidat

mise autant sur la démocratie et l’écologie, c’est parce qu’il doit se démarquer de ses ri-

vaux, et en particulier de la nouvelle candidate de LREM, Agnès Buzyn.

Rachida Dati espère un Paris plus surveillé et une police mieux équipée, pour la sécuri-

té de tous…

La candidate à la tête de la liste des Républicains (LR) met elle l’accent sur la sécurité.

Pour se faire, elle propose notamment une « police municipale armée qui affectée en

priorité à la lutte contre la délinquance du quotidien » (selon son propre programme).

Mais la candidate s’inquiète aussi de la santé des parisiens, en proposant notamment un

plan « air sain pour nos enfants », qu’elle relie à ses ambitions écologiques, autour d’un

aménagement de capteurs de pollution et de purificateurs d’air des bâtiments accueil-

lant un public dit « fragile ». C’est avec ce double objectif de sécurité et de santé que

Rachida Dati s’attaque aux bois de Boulogne et de Vincennes, qu’elle veut nettoyer et

rendre « plus parisiens », en y installant des caméras de surveillance et des antennes de

police de à côté de chaque bois. Pour une touche plus familiale, elle souhaite les doter

de parcours de santé.

1968

Mouvement majeur de

contestation sociale, no-

tamment étudiant

1971

La Sorbonne éclatée en

13 universités

1977

Jacques Chirac élu pre-

mier maire de Paris

2024

Paris accueille les Jeux

Olympiques pour la troi-

sième fois dans son his-

toire

Page 8: EDITO - On’€¦ · Louvre . APTURE D’ÉRAN 5 La ville au sevice de l’at ’est en fuyant son indust ialisation u’elle en découv e la ... tistiue u’incanent les mouvements

8

Plus une voiture dans la capitale de demain pour David Belliard

Selon David Belliard, un des problèmes majeurs de Paris est la voiture, il confie ainsi

au Point : « 50% de [la] superficie [de Paris] est consacrée à la voiture qui représente

13% des déplacements ». Il suggère ainsi d’investir dans les modes de transports moins polluants, comme un tramway reliant les principales gares parisiennes

(Austerlitz, Lyon, Montparnasse, Est et Nord). Le candidat d’Europe Ecologie Les

Verts (EELV) souhaite également la multiplication par 10 du nombre d’arceaux à

vélo, de piétoniser les abords de 300 écoles mais également la gratuité des trans-ports pour les moins de 26 ans. Pour limiter la pollution de la capitale, David Belliard

propose également d’interdire la construction de nouveaux hôtels afin d’éviter le

tourisme de masse et de rentabiliser l’offre existante. En plus de son combat écolo-

gique, le candidat propose des mesures sociales, comme la transformation des bu-reaux vides en logement peu chers, ainsi qu’un pacte d’accueil entre Paris et l’Etat

pour accueillir les migrants de façon pérenne.

Le Paris du futur, icône de la mode et de la propreté, c’est l’eldorado de Bournazel

C’est le souhait du candidat Pierre-Yves Bournazel, du parti Agir (centre-droit). Même si, comme Rachida Dati et Benjamin Griveaux, il met l’accent sur la sécurité en proposant des mesures fermes, c’est surtout sur la propreté de la ville que le candidat se démarque. En effet, il propose la mise en place de caméras de surveillance dédiées au contrôle de la dégradation de l’espace public des travaux d’intérêts généraux tournés principalement vers la propreté de la ville ou encore la privatisation de la collecte des ordures de la capi-tale. Rendre la ville plus belle, ça passe aussi par l’arrêt du bétonnage systématique et la limitation des déchets en plastique, en supprimant ce matériau des cantines par exemple. Le candidat propose également plus de services disponibles dans la capitale, et surtout plus longtemps : l’ouverture des crèches jusqu’à 19h30, des bibliothèques le dimanche et le soir, ainsi qu’un service minimal des crèches et écoles en cas de grèves.

Un Paris sauvé in-extremis de la « tiers-mondisation » par Serge Federbusch

Pour le candidat soutenu par le Rassemblement National (RN), il faut agir au

plus vite contre la menace qui pèse sur la capitale : une arrivée massive de mi-

grants que l’on laisse pour-compte dans certains quartiers de Paris, ce qui

donne lieu selon lui à de véritables bidonvilles, désastres écologiques et sani-

taires, puisqu’ils apporteraient aux Parisiens des maladies telles que la coque-

luche par exemple. De plus, Paris en lui-même serait en train de se transformer

de l’intérieur et ce à cause des politiques de négligence vis-à-vis du patrimoine,

comme l’incendie de Notre-Dame en serait la preuve. Afin de sauver Paris de

cette menace, il propose tout simplement de couper les subventions aux asso-

ciations d’accueil des migrants. De même, pour éviter que Paris ne ressemble

trop au « New York des années 80 », il propose d’organiser des « rondes ci-

toyennes », sous l’égide de la police municipale pour lutter contre la délin-

quance, rien que ça. Mais n’ayez crainte si ce tableau de la vie parisienne vous

effraie car Serge Federbusch est là pour vous sauver de ce futur si sombre. Pour

ce faire, il est même prêt à braver les dangers et à se rendre « là où il y a vrai-

ment le pus, la crasse et les difficultés », c’est-à-dire Porte de la Chapelle.

Pable de Berli et Laura Blairet

Page 9: EDITO - On’€¦ · Louvre . APTURE D’ÉRAN 5 La ville au sevice de l’at ’est en fuyant son indust ialisation u’elle en découv e la ... tistiue u’incanent les mouvements

UN AUTRE REGARD 9 Depuis quelques années, en se baladant dans les rues de Paris, on peut

remarquer çà et là des lieux assez atypiques, hybrides, à mi-chemin entre

un musée et un bar, une bibliothèque et un restaurant, un espace de tra-

vail et une arcade de jeux. Léa Morfoisse est Responsable du développe-

ment des projets urbains à « Ground Control », l’un des principaux tiers-

lieux de la capitale, situé à côté de Gare de Lyon ; elle nous parle de ces

extraterrestres qui s’immiscent dans nos façons de consommer.

Commençons par le commencement : comment peut-on

définir la notion de « tiers-lieux », quelles sont les princi-

pales caractéristiques de ces endroits ?

Je n’aime plus trop utiliser le mot « tiers-lieux », parce

que justement il n’est pas précis, un peu fourre-tout. Dans

le cas du Ground Control par exemple, on est surtout un

lieu culturel et d’animation qu’on pourrait qualifier d’hy-

bride autant dans le montage et le fonctionnement du

lieu mais aussi dans la programmation, en laissant tou-

jours de la place au spontané. C’est un lieu que l’on sou-

haite renouveler constamment et rendre accessible à

tous.

Peut-on considérer les Tiers Lieux comme une réponse à

une demande de nouveauté, dans la manière de con-

sommer de la part de la population ? Ou, au contraire,

ces lieux innovants ont-ils impulsé ce changement ?

C’est compliqué de déterminer dans quel sens ça s’est

passé. Ce qui est évident c’est que l’un renforce l’autre.

Ces lieux montrent qu’une consommation différente est

possible ainsi que le décloisonnement des espaces, c’est-à

-dire qu’on peut trouver au même endroit des lieux de

restauration, de consommation, de culture et divertisse-

ment. Mais la juxtaposition ne suffit pas ! la vraie richesse

c’est que ces différentes activités se nourrissent les unes

des autres.

On voit que de nombreux tiers lieux à Paris, comme la

Recyclerie et la Cité Fertile, mais aussi Ground Control,

ont une dimension écologique très forte, en privilégiant

notamment les circuits courts. Est-ce inhérent au tiers-

lieu ?

Je pense que oui. Car même si certains ne l’affichent pas

toujours comme un des premiers faire-valoir du lieu, les

tiers-lieux sont basés sur la mutualisation des ressources,

sur une entraide, un décloisonnement et, de fait, sur une

notion d’économie et d’efficacité. On cherche toujours

dans ces lieux à savoir comment consommer mieux et

avec moins, et surtout plus collectivement.

Le gouvernement a lancé un plan le 17 juin dernier

pour favoriser l’implantation des tiers lieux, avec pour

objectif de créer de nouveaux lieux ouverts au cowor-

king, avec une forte dimension numérique. Il est prêt

à mettre 450 millions d’euros dans la balance : qu’en

pensez-vous ?

C’est une très bonne idée. Beaucoup d’acteurs disent

même que c’est arrivé trop tard. Peut-être qu’il a fallu

plusieurs années d’expérimentation et de petits déve-

loppements pour que s’enclenche une dynamique au

niveau du ministère. En revanche, j’ai l’impression que

les aides de l’État sont surtout dirigées vers des lieux

liés au coworking, ce qui ne correspond pas complète-

ment à l’esprit du tiers-lieu. Il faut donc réfléchir à

comment on peut accompagner au mieux ces struc-

tures, en embrassant la diversité de ces lieux et sans se

focaliser uniquement sur la question des locations des

espaces de travail. Il faudrait aussi que les enveloppes

budgétaires allouées ne soient pas trop segmentées et

donc faibles par acteur, ce qui ne permettrait pas un

développement dans la durée.

Peut-on s’attendre à plus de présence des tiers lieux

dans le (Grand) Paris de demain ? Et en particulier, à

des développements de ces lieux en dehors de Paris

intramuros, comme la Cité Fertile qui a ouvert ses

portes à Pantin en 2018 ?

De nombreux tiers-lieux se développent en dehors de

Paris, et même en milieux ruraux. Ils sont un outil puis-

sant pour la revitalisation de ces territoires, car ils

créent des réseaux d’acteurs forts. À Ground Control,

nous travaillons sur un développement en dehors de

Paris, en 1ère et 2e couronne. C’est surtout là que la

présence de ces lieux aura le plus d’impact et de capa-

cité à transformer la ville (services, façon de consom-

mer, etc.). De plus, des enjeux de développement im-

portants sont concentrés dans ces zones, liés au Grand

Paris. Créer des lieux de partage et de rencontre ne se

décrète pas de facto, mais on peut espérer que cer-

tains réussiront ce pari et contribueront à des projets

urbains plus rassembleurs. Laura Blairet

Léa Morfoise

Terrasse extérieure du Ground Control,

@Léa Morfoisse

Page 10: EDITO - On’€¦ · Louvre . APTURE D’ÉRAN 5 La ville au sevice de l’at ’est en fuyant son indust ialisation u’elle en découv e la ... tistiue u’incanent les mouvements

SOLEIL VERT 10

Vers

un Paris

+ vert ?

Passer moins de temps sous la douche, consommer local, arrêter d’acheter cer-tains produits : ces petits gestes sont à la portée de tous. Mais dans le cas de Paris, quels seront les projets réalisés par la ville dans les prochaines années pour réduire son empreinte carbone ?

Moyens de transport En septembre dernier, vingt-cinq nouveaux kilomètres de pistes cyclables ont été ouverts dans Paris par Anne Hidal-go, entraînant une arrivée massive de cyclistes (+82,6 % sur la piste du Quai François Mauriac, en comparaison avec 2018). Mais pour Gaspard Gantzer, cette révolution des transports ne doit pas s’arrêter là. Alliant la question écologique aux domaines politique et social, l’homme à la tête du mouvement « Parisiennes, Parisiens » imagine supprimer le périphérique qui entoure Paris. Situé à quatre kilomètres du centre, il serait « deux à trois fois plus polluant que le reste de Paris », infectant au passage les poumons des habitants. L’objectif : « réduire de 75% les émissions polluantes », « la pollution sonore », et « offrir 100 à 150 hectares d'espaces verts, paysagers ». Néanmoins, le candidat à la mairie de Paris ne compte pas « transformer [la ville] en immense champ de pâquerettes ». Projetant un étalement de son entreprise sur quinze ans, il souhaite développer la circulation de transports plus doux, comme le vélo et le tramway. Ouvert à une navigation fluviale à la Venise, Gaspard Gantzer se montre favorable au « Grand Paris Express », projet imaginant la création de quatre lignes de métro automatique autour de Paris, et l'extension de deux lignes existantes. Les entreprises s’engagent ! Le 7 novembre dernier, treize entreprises ont signé la

« Charte Paris Action Climat ». Mis en place en mars 2018,

ce plan d’actions vise à amoindrir l’empreinte carbone des

firmes françaises. Trois niveaux d’engagement sont pro-

posés aux soixante-dix inscrits : « argent » (pas d’objectif

imposé), « or » (sélection d’Objectifs de développement

durable) et « platine » (objectifs précis, et effets deman-

dés d’ici 2030). Trois à quatre réunions annuelles ont lieu ;

créant un lien entre les différentes entreprises, elles leur

permettent de discuter sur la mise en œuvre de leurs ob-

jectifs.

Une fois par an, une grande cérémonie récompensant les sociétés les plus performantes se tient à l’Hôtel de Ville. Elle sert également à ajuster le niveau d’engage-ment des membres déjà présents, tout en en accueil-lant de nouveaux. D’ici 2050, la Charte aspire à obtenir un Paris neutre en carbone et entièrement converti aux énergies re-nouvelables. « Architecture » rime avec… verdure ! Lancé par la ville de Paris et le C40 Cities Climate Lea-dership Group (organisation luttant contre le dérègle-ment climatique, rassemblant quatre-vingt-quatorze des plus grandes villes du monde) début 2018, le con-cours « Reinventing Cities » veut drastiquement modi-fier la porte de Montreuil. L’idée : qu’elle relie mieux Montreuil à Paris, tout en ayant une empreinte car-bone moindre. Nexity, Engie et Crédit agricole immo-bilier, lauréats de ce concours, ajouterons notam-ment 7000 mètres carrés de surfaces végétalisés au pied des immeubles, et créeront 1208 places vélos, tout en utilisant 80% de matériaux de construction venant d’Île-de-France. Cette action s’inscrit dans la continuité de projets semblables, comme « Réinventer Paris », « Réinven-ter la Seine » et « Inventons la métropole du Grand Paris ». Une dizaine de métropoles mondiales y parti-cipent (Chicago, Madrid, Milan, Montréal, Paris, Reyk-javik, Rio, San Francisco…), démontrant la montée de l’importance donnée à l’écologie dans l’architecture. Après l’incendie de Notre-Dame de Paris en avril der-nier, plusieurs architectes ont imaginé des projets de reconstruction insolites pour son toit détruit. Tandis que le studio belge Miysis voit une verrière végétale moderne, le Français Marc Carbonare propose une gigantesque esplanade avec, en son centre, une flèche en pierre et une véritable forêt… dans 20 ans, c’est sûr : architecture et écologie iront désormais de pair !

Paul Philipon

Page 11: EDITO - On’€¦ · Louvre . APTURE D’ÉRAN 5 La ville au sevice de l’at ’est en fuyant son indust ialisation u’elle en découv e la ... tistiue u’incanent les mouvements

GÉNÉRATION ∞ 11

Actuellement sur les 678 000 étudiants inscrits dans

l’une des trois académies que sont Paris, Créteil et

Versailles, 55% sont qualifiés de « navetteurs ». Cela

veut dire qu’ils utilisent un moyen de transport collec-

tif pour se rendre dans leur université ou école. Les

soixante-huit futures gares qui reliront des endroits

stratégiques permettront à près de 100 000 étudiants

de passer moins de temps dans les longs couloirs sou-

terrains du réseau francilien.

Une diversification des modes d’habitations

Il y a environ un siècle André Honnorat, ministre de

l’instruction publique, venait d’obtenir un crédit de la

Chambre des députés pour la création de logements

étudiants. Quelques années plus tard la Cité Universi-

taire de Paris voyait le jour.

En 2019, cette problématique de logements pour les

jeunes est toujours centrale. En quinze ans,60 000

étudiants supplémentaires sont venus à Paris, et ce

chiffre devrait constamment évoluer. Mais alors com-

ment vont se loger tous ces étudiants d’ici vingt ans ?

Appartements plus petits mais centraux ou plus grand

mais peu desservis ? Ils n’auront sans doute plus à se

poser cette question au vu du nombre de projets de

logements qui fleurissent en périphérie de la capitale

au cœur d’un réseau de transports immense. Dix-sept

projets sont actuellement en cours, proposant de

nouveaux modes d’habitations. C’est le cas par

exemple de « Balcons sur Paris » qui a pour but de

créer une résidence intergénérationnelle à Champi-

gny, dans le Val-de-Marne avec de nombreuses es-

paces collectifs.

La fin de la diversité à la faculté ?

En perpétuelle évolution depuis vingt ans, l’augmentation

du nombre d’étudiants devrait continuer à l’horizon 2050.

Selon l’APUR, plus de de 20% d’étudiants en plus dans Paris

entre 1999 et 2012, et 39% dans la MGP (Métropole du

Grand Paris hors Paris). Si les Ve et VIe arrondissements

parisiens réunissent chaque jours plus de 150 000 étu-

diants, la tendance est davantage à quitter les chers loyers

de la capitale. Du coté des étudiants étrangers, ce sont les

jeunes chinois et italiens qui favorisent de plus en plus la

France pour réaliser leurs études : une augmentation de

presque 50% en 12 ans. Le coût de la vie, pimenté par les

récentes augmentation des frais d’inscriptions pour les étu-

diants extra-européens, a de quoi décourager. Les étu-

diants maghrébins sont les premiers touchés par la ré-

forme, se heurtant au prix immobilier parisien. Le prix

moyen d’un loyer est de 770 euros pour un étudiant. Avec

cette recomposition du système d’enseignement supérieur,

des inquiétudes peuvent émerger quant à l’inclusion de

l’ensemble d’une société ou l’élitisme est encore présent.

Combien d’étudiants originaires des régions, de l’Europe, et

des différents continents seront présents à Paris dans

trente ans ? Une masse d’étudiants uniforme, issue d’un

milieu identique, ou une université ouverte, fidèle aux va-

leurs républicaines.

Paul Philipon, Aymeric De Tarlé, Claire Blondiaux

Dessiner la métropole de demain, voici un des objectifs du

« projet du siècle »… mais ce n’est pas le seul ! L’Atelier

parisien d’urbanisme (APUR) a publié une étude récente

intitulée « Enseignement supérieur et Grand Paris Ex-

press ». Quelques centaines de pages nous permettent de

nous familiariser avec l’étudiant parisien du futur.

Le projet du Grand Paris va

bouleverser les habitudes

des étudiants

Page 12: EDITO - On’€¦ · Louvre . APTURE D’ÉRAN 5 La ville au sevice de l’at ’est en fuyant son indust ialisation u’elle en découv e la ... tistiue u’incanent les mouvements

DANS LE PROCHAIN NUMÉRO Aller plus loin...

En 2016, on comptait 487 000 arbres à Paris et 700 ruches.

La Gare du Nord est la gare la plus fréquentée d’Europe avec plus de

207 millions de passagers SNCF en 2014, soit presque l’équivalent de

la population du Brésil. On compte aussi 302 stations de métro à Paris,

mais un seul panneau stop.

Paris, capitale culturelle avec ses 25 fresques dans le parcours Street Art du 13e arrondissement, 10

tournages par jour dans les rues parisiennes et 300 000 livres dans les 1 000 boites de bouquinistes des

quais de Seine.

Côté tourisme, on compte 15 000 personnes par jour devant la Joconde et 103 000 km parcourus chaque

année par les ascenseurs de la Tour Eiffel (soit 2,5 fois le tour du monde).

Paris c’est aussi 360 événements par nuit, dont 100 concerts et 11 millions de trajets nocturnes en Vélib

entre 2007 et 2014 (entre 1h et 6h du matin), et on est fiers de vous annoncer que les étudiants y sont pour beau-

coup dans ces chiffres…

Enfin, si vous avez 2h15 à perdre, vous pouvez en profiter pour faire un rush Porte de Clignancourt—Porte d’Or-

léans, car c’est pile le temps moyen pour traverser Paris du nord au sud! *

LES CHIFFRES À RETENIR

Le Grand Débat des

Municipales: pré-

senté par huit asso-

ciations étudiantes (On’, Sciences Po TV,

Débattre en Sorbonne, Débattre en Sor-

bonne, Parlement des étudiants, Révolte-toi

Assas, Révolte-toi Sciences Po, Lysias Paris-I,

Sciences Polémiques). Disponible sur la

chaine Youtube de Sciences Po TV.

* Tous les chiffres datent de 2016 et ont pour source l’Office du tourisme et des Congrès de Paris

9m²: Un podcast de On’,

produit par Ground Control,

dont le numéro 5 (Les tiers-

lieux, défis de la capitale de demain)

est dédié aux tiers-lieux. A écouter sur

toutes les plateformes de podcast ou

sur on-media.fr.

L’étude d’APUR (Atelier

Parisien d’Urbanisme):

« Enseignement supérieur

et Grand Paris Express ».

La prochaine fois, on va parler muscles, transpira-

tion, records, podiums. Vous l’aurez compris,

notre troisième numéro sera votre ticket de De-

Lorean pour les Jeux Olympiques du futur, alors à

vos starting-blocks! Rendez-vous en septembre!