edito - asptt montagne bordeaux - accueil · il fait très beau mais la nuit s’annonce ......

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Piolet Grincheux 45 - mai 2009 Page 1 LE Piolet GRINCHEU X Numéro 45 mai 2009 Votre journal préféré, Le voici, le voilà votre journal de chevet, celui qui vous rappelle les beaux moments de montagne vé- cus ensemble. S’il s’est fait attendre c’est que la matière nous a cruellement manquer. N’oublions pas que nous en sommes les modestes rédacteurs. Sans vous, sans nous rien à raconter, les anecdotes et péripéties restent dans le coffre de nos mémoires… Dom- mage car avouons le : quel plaisirs de découvrir ces quelques lignes pleines de joies et de bonne hu- meur. Bravo et merci à ceux qui ont fait l’effort de ces quelques écrits. Et n’hésitez pas à votre tour à vous lancer dans cette aventure littéraire dont le seul effet sera de rendre sa lecture jubilatoire pour le plaisir de tous. Le site internet pour partager vos photos : Une nouveauté sur le site : vous pouvez désormais envoyer vos photos afin qu’elles paraissent dans la galerie Photo. Très simple, vous sélectionner une vingtaine de photos (avec un petit commentaire très simple) et vous les envoyer à [email protected] en précisant la date et la sortie concernée. Elles seront en ligne très rapidement. Il est également possible de placer directement un lien vers Picasa (ou autres services de photo en ligne). A vous de jouer… et de visiter ! Dans ce courrier, le programme été et encore beaucoup de belles aventures à venir… BONNE LECTURE DANS CE NUMÉRO : Sur les traces d’un illustre Pyrénéiste ou l’ascension du Pic Rus- sell 3207m 2 Ski de randonnée à Gavarnie : 17-18 janvier 3 Un coup de pinceau sur la montagne ... 4 Pic Bacanère - janvier 2009 5 Refuge de Linza : 25 février au 1 er mars 7 Crampons grincheux ... 11 Dans nos rêves, nous devions descendre le Pic du Midi de Bi- 13 Petits impondérables à Sorlenangen 14 Randonnée à ski : Vignemale Marcadau 19 Norvège du 7 au 14 mars 2009 avec l’ASPTT 20 SORTIE BALAITOUS 21 Week-end igloo (igloo, igloo…) 23 Internet : http://www.asptt33-montagne.fr/ Messagerie : [email protected] EDITO

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Piolet Grincheux 45 - mai 2009 Page 1

LE Piolet GRINCH

EUX

Numéro 45 mai 2009

Votre journal préféré, Le voici, le voilà votre journal de chevet, celui qui vous rappelle les beaux moments de montagne vé-cus ensemble. S’il s’est fait attendre c’est que la matière nous a cruellement manquer. N’oublions pas que nous en sommes les modestes rédacteurs. Sans vous, sans nous rien à raconter, les anecdotes et péripéties restent dans le coffre de nos mémoires… Dom-mage car avouons le : quel plaisirs de découvrir ces quelques lignes pleines de joies et de bonne hu-meur. Bravo et merci à ceux qui ont fait l’effort de ces quelques écrits. Et n’hésitez pas à votre tour à vous lancer dans cette aventure littéraire dont le seul effet sera de rendre sa lecture jubilatoire pour le plaisir de tous. Le site internet pour partager vos photos : Une nouveauté sur le site : vous pouvez désormais envoyer vos photos afin qu’elles paraissent dans la galerie Photo. Très simple, vous sélectionner une vingtaine de photos (avec un petit commentaire très simple) et vous les envoyer à [email protected] en précisant la date et la sortie concernée. Elles seront en ligne très rapidement. Il est également possible de placer directement un lien vers Picasa (ou autres services de photo en ligne). A vous de jouer… et de visiter ! Dans ce courrier, le programme été et encore beaucoup de belles aventures à venir…

BONNE LECTURE

D A N S C E N U M É R O :

Sur les traces d’un illustre Pyrénéiste ou l’ascension du Pic Rus-sell 3207m 2

Ski de randonnée à Gavarnie : 17-18 janvier 3

Un coup de pinceau sur la montagne ... 4

Pic Bacanère - janvier 2009 5

Refuge de Linza : 25 février au 1er mars 7

Crampons grincheux ... 11

Dans nos rêves, nous devions descendre le Pic du Midi de Bi- 13

Petits impondérables à Sorlenangen 14

Randonnée à ski : Vignemale Marcadau 19

Norvège du 7 au 14 mars 2009 avec l’ASPTT 20

SORTIE BALAITOUS 21

Week-end igloo (igloo, igloo…) 23

Internet : http://www.asptt33-montagne.fr/

Messagerie : [email protected]

EDITO

Piolet Grincheux 45 - mai 2009 Page 2

Il y a longtemps que j’avais en tête l’ascension du Pic Russell qui se trouve à l’extrémité Est du massif de la Maladetta. Réputé d’accès difficile, il est éclip-sé par ses voisins et notamment l’Aneto 3404m. J’optais pour le versant Sud, la corniche NO/SE baptisé canal NO. C’est par là que Russell redescendit après avoir gravi le Pic il y a 143ans. (1865)

Nous sommes le 5 octobre 2008, côté Français les versants sont enneigés, après avoir passé le tunnel de Vielha le soleil est au rendez vous, Benasque n’est pas encore sous la neige, nous remontons en voiture la longue piste qui nous amène au refuge de Ballibierna 1960m, point de départ de la course. (La na-vette n’est plus en service). Nos sacs faits, nous prenons le GR qui file vers l’Est. Quelques instants après, nous laissons à gauche l’itinéraire du Lac de Coronas (pour aller à l’Aneto) et nous suivons un chemin qui nous amène à la Pleta de Llosas 2220m. Laissons à droite la passerelle qui mène aux pics de Ballibierna et suivons le sentier qui nous amène aux lacs de Lllosas ; C’est au premier lac que nous bi-vouaquerons. Il fait très beau mais la nuit s’annonce froide, le soleil n’est pas couché et il fait déjà 0°, heureusement il n’y a pas de vent. Une fois la tente planté (pour certains car Éric préfère le sursac) nous allons faire une reconnaissance pour le lendemain. Nous passons au lac supérieur et après 40mn de montée, nous redescendons car nous n’apercevons toujours pas l’amorce du couloir. En redescendant nous cherchons le fameux hippopotame de Russell « rocher ou il s’abrita pour passer la nuit avec Célestin Passet lors de son ascension du Pic des Tempêtes ». Après avoir mangé, nous regagnons nos duvets car il ne fait pas chaud 1°. Le lendemain, dimanche lever vers 6h30, il fait encore nuit et l’herbe gelée scintille sous le faisceau de la frontale. Petit déjeuner rapide et nous prenons le départ. Une heure de marche plus loin, dans des pentes d’herbes redressées

Sur les traces d’un illustre Pyrénéiste ou l’ascension du Pic Russell 3207m.

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et d’éboulis, nous traversons plusieurs zones chaotiques constituées d’énormes blocs. Vers 2950m nous atteignons la base des murailles. Une entaille de gauche à droite : le fameux canal NO passage clé de l’ascension. Un gros cairn indique le début de la voie. Le premier mur est recouvert de neige glacée mais pourvu d’excellentes prises. La sente file en corniche au dessus de vertigineux à pics. Après plusieurs pas-sages délicats, nous arrivons à la cheminée assez raide avec son bloc coincé ; il ne fait pas très chaud et la cheminée est enneigée mais nous évitons le bloc par la droite. Le terrain devient moins raide, il nous reste à parcourir un amalgame de rochers pour atteindre la cime 3207m. Dire qu’il y a 143ans le comte Henry Russell était au même endroit. Le panorama est splendide, Besiberri à l’Est, Ballibernia et Turbon au Sud Sud Ouest, Cotiella au Sud ouest, Posets à l’Ouest Nord Ouest, Tempêtes, Margali-da et Aneto au Nord Ouest. Forcanada Mauberné et Vallier au Nord Est. Nous pouvons même apercevoir au loin le glacier du Vignemale. Le temps est beau, pas un souffle de vent. Moment rare et précieux, éphémère comme l’est tout bonheur terrestre. A la descente nous croyons apercevoir l’hippopotame mais après une recherche ce n’est pas lui. Le retour s’effectue sans encombre, heureux tous les trois d’a-voir marché dans les traces d’un personnage aussi passionnant.

Alain T

Et c’est parti ! Première sortie ski de rando de la saison à Gavarnie en ce week-end de janvier. Cette escapade initiation a attiré une bonne vingtaine d’amateurs (trices) déjà aguerries à ce genre d’exercices et quelques novices (votre serviteur). L’occasion de se refaire des jambes en ce début de saison ! Comme prévu par la météo, le ciel fut clément et le soleil au rendez-vous ! Enca-drés par un quatuor de choc (Michel, Alain, Olivier et Philippe) nous formons 2 groupes cet après-midi de samedi : le premier groupe se mettra en jambes vers le Pic St André avec Olivier et Philippe tandis que l’initiation demeurera sur les hauteurs de la station pour acquérir les techniques de bases. Après tous ces efforts, et un petit assaut au bar de Martine notre hôtesse du week-end (ça donne soif la rando) nous avons droit à un succulent repas (garbure et j’en passe).

...

Ski de randonnée à Gavarnie : 17-18 janvier

Piolet Grincheux 45 - mai 2009 Page 4

Un coup de pinceau sur la montagne ...

Nous repartons le dimanche de bon matin (9h tranquille Mimille) vers le Pic du Larry. Bravo à nos quatre filles (Bénédicte, Pascale, Ghyslaine et Renée) qui ont vaincu le Larry avec brio, avalant (et dévalant) sans peine le dénivelé du célèbre massif pyrénéen. Et ce fut une vingtaine de visages éclairés de bonheur (et une ampoule à chaque pied pour ma part) qui se retrouvèrent autour d’un verre (encore), prêts à atta-quer la saison de ski munis de jambes en acier trempé ! Merci à nos GO, on reviendra ! Hugues Chamois

Au début il y avait la rando, ampoules, auréoles sous les bras, chaussures qui puent etc.… 1200m de dénivelé 5h00 de montée 15Min de descente ! Magnifique, superbe, l’effort gratuit, la beauté du sport !!! Pour se préparer vélo et ski « toutes neiges » mais depuis la sorti de Baqueïra tout a changé le freeride est rentré au club grâce à Christian Chicherie le grand oncle de Guerlain CHICHERI champion du monde français de la disci-pline !! Par contre petit Pb c’est que Christian à éludé la dimension artistique du free-ride avec la beauté des courbes et l’originalité des lignes. Lui il pense que plus on a mal aux jambes plus beau est le ride et que le ski sur le verglas est un fondamental de ce sport !! Non Christian le freeride c’est un coup de pinceau sur la montagne, pas un coup de ciseau !! Longue vie au freeride et toutes les disciplines de montagne à l’ASPTT, merci à tous de votre accueil

Rémi

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Pic Bacanère - janvier 2009

Ce samedi 23 février, je suis dans ma voiture en compagnie de deux Asptttistes en route vers les Pyrénées quand l’encadrant qui est assis à côté de moi me de-mande : « Alors ce récit sur la sortie du mois de janvier, tu l’as terminé ? ». Effectivement, si j’étais là en route pour ma 2ème sortie avec l’Asptt, c’est qu’il y en avait eu une 1ère et c’était à moi, au petit nouveau, qu’incombait la lourde tâche de faire le récit de cette sortie. Cette 1ère sortie m’avait vraiment plu, c’est d’ailleurs pour ça que j’étais en route pour la seconde. Nous étions partis en direction du Luchon le samedi matin tôt après quelques petits changements d’organisation de dernière minute gérés admirablement par nos encadrants. On dirait pas comme ça mais c’est loin Luchon et la dernière partie de la route nous avait semblé interminable. Pour l’échauffement du samedi après-midi, direction le col du Portillon pour une petite balade de 4 heures. Nous avions pris un chemin qui montait tranquille-ment dans la forêt avant de déboucher sur un col entre 2 pics. Après une petite pause goûter, nous avions repris le chemin en sens inverse et il ne fallait pas trop traîner car mi-janvier la nuit tombe tôt. Descente direction Saint-Mamet où se situait notre gîte tenu par Robert, ancien membre de l’Asptt. Le repas au gîte fut fort agréable : après une très bonne soupe maison, la ra-clette ne mit pas longtemps à être engloutie. Comme j’avais pu le lire dans les précédents numéros du Piolet Grincheux, cela fut arrosé des diverses bouteil-les ramenées par les membres présents. Après une nuit réparatrice et le petit déjeuner où l’on goûta aux brioches et aux différentes confitures maison, il était temps de s’attaquer à ce qui nous avait amené ici, la montée du pic du Bacanère. Le départ se fit du village d’Artigues. Au fur et à mesure de la montée, la vue sur les massifs du Luchonnais se fit de plus en plus belle. Après une pause à la cabane Saunères, où par manque de place nous n’avions pu dormir la veille, la montée se fit plus raide pour cette dernière partie.

...

Piolet Grincheux 45 - mai 2009 Page 6

Mais au sommet, la récompense était là, une vue magnifique toujours sur le Lu-chonnais, la Maladetta et aussi sur le côté ariégeois.

Il apparaît que certains sommets que l’on nous avait nommé la veille avaient changé de place durant la nuit…. J’espère en avoir retenu certains et que j’au-rais l’occasion d’en grimper quelques uns lors de futures sorties. En tout cas en haut ça soufflait alors pas le temps de beaucoup s’attarder au sommet pour la photo souvenir. Le retour se fit par la même route avec une petite variante sur la fin où cer-tains descendirent tout droit dans la pente avec quelques glissades. Sur le par-king d’Artigues, nous envions tous Robert et sa femme, venus avec nous pour la sortie, qui n’avaient que 15 minutes de route pour rentrer chez eux. Mais pour nous aussi le retour se fit bien. Tellement bien qu’un mois plus tard, je suis dans ma voiture en route vers le Cagire avec une bonne partie du même groupe mais ça, c’est un autre qui doit vous le raconter.

Sébastien

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Encadrants : J Martaguet - R Forsans.

Niveau ** Hébergement : Gite Refuge Course à la journée. Matériel : Ski de rando,

Formation requise Arva. Départ 7h

Situé en Aragon, à la limite de la Navarre, le refuge de Linza offre de

magnifiques possibilités de ski dans cette étonnante région calcaire. On at-teint le massif d’Ansabère, de Trois rois par leurs versants aragonais. Nombreuses autre ascensions à la journée à partir de ce refuge accessible

en voiture. Cette petite présentation, s’est révélée tout à fait exacte. De façon prudente, Raymond et Jean qui avaient déjà programmé depuis deux ans ce séjour et avaient du l’annuler à cause des mauvaises conditions de neige s’étaient prudem-ment gardé de nous annoncer la neige et le soleil. Et tout était là…. Le refuge est situé dans les Pyrénées espagnoles au fond de la vallée d’Anso. Nous pouvons y arriver par les gorges d’Anso ou bien plus directement par le col de la Pierre Saint Martin, puis Isaba et Zuriza. La route dégagée est cependant plutôt de type piste à l’arrivée avec en cette saison la neige sur les bas côté. Ceci nous met dans l’ambiance « rando » directement. Au fond de la vallée se trouve le refuge /gite. Tout autour, nous avons trouvé la neige qui nous attendait et la vue sur les sommets qui servent de frontière avec la France. Le site est fréquenté par des raquetteurs, des skieurs, des alpinistes qui mon-tent en crampons vers les sommets, mais aussi par des skieurs de fond car il y a des circuits aménagés dans la forêt de hêtres. Nous sommes en fait de l’autre côté de la vallée d’Aspe. Les sommets ont des noms très porteurs d’imaginaires : Pic de Petrachema (pic d’Ansabère), Mallo de Acherito, Chinebral de Gamueta, Quimboa Alto, et d’autres encore. Nous sommes entourés de grands massifs calcaires. Le paysage est lumineux et majestueux. Refuge de Linza « Si no estamos en la barra, Toca la campana » « Si nous ne sommes pas au bar, sonnez la cloche. » Les gardiens du refuge sont en fait, souvent à la cuisine pour préparer le repas, ou bien en train de promener leurs chiens de montagne, ou bien encore avec les randonneurs à discuter. Ils écoutent souvent une musique pop/rock sympa mais leur chaîne stéréo n’est pas super. Elle crachote le son. Le poêle central dans la

Refuge de Linza : 25 février au 1er mars

Piolet Grincheux 45 - mai 2009 Page 8

pièce commune est un lieu de rassemblement pour les pensionnaires, les chaus-sures, les chaussettes et les peaux de phoques. Il y a même de la lecture : des magazines qui font rêver à d’improbables exploits sur roches, sur neige, sur glace dans des contrées proches ou lointaines. En vacances, l’esprit s’envole lé-ger, soulagé des contraintes. 1er jour : Après le voyage assez long (6h) une petite ballade en ski s’impose.

Vite une petite collation et c’est parti pour les premiers petits dômes neigeux qui s’élèvent au dessus du refuge. C’est déjà un joli aperçu du paysage et une approche des sommets que nous allons gravir les jours suivants. On aperçoit le col de Linza qui sera une étape le lendemain. Dès le soir, on apprécie le calme et l’ambiance chaleureuse du refuge. On sort les cartes diversement élaborées. 1/40000, 1/50000, 1/25000. Les discussions s’engagent sur les divers sujets incontournables : - photos, avec les comparatifs des divers appareils et leurs mérites respectifs. (Il y a eu ensuite la mise en pratique plus délicate à réussir) - altimètre et divers appareils de mesure et leurs performances -bière ou cidre ? La soirée se termine après un repas à l’espagnole ( verduras y carne). Nous dé-couvrons aussi sur la bouteille de « vino del refugio » la philosophie de nos hô-tes : La vida es bonita La vie est belle Si asi la ves Si tu la vois ainsi Es corta Elle est courte Si asi la mides Si tu la mesures ainsi Es larga, si tus suenos asi lo son Elle est longue, si tes rêves le sont aussi

2ème jour :

Départ pour le pic d’Ansabère (2371m), appelé aussi le Petrechema

de ce côté de la frontière. C’est une jolie randonnée, assez longue mais pas trop difficile malgré quelques passages de neige « trafolée » et un peu dure que nos skis parviennent à chevaucher. On dirait des vagues durcies par le vent. Au col de Linza, le pic d’Ansabère nous semble encore bien loin et bien haut. Après quelques traversées, une montée, beaucoup de sueur car il fait chaud, le som-met se rapproche. Raymond à une parole de sage : « il s’est calmé et paraît déjà moins haut ! » Notre équipe parvient à se rassembler en bas de l’arête. Les derniers mètres

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seront faits sans les skis. Le paysage grandiose toujours aussi étonnant s’offre à nous et on refait le tour des sommets que l’on aperçoit au loin en essayant de les reconnaître. La vallée d’Aspe est devant nous. On est au dessus des aiguilles d’Ansabère. Un peu d’histoire de l’alpinisme local nous est rappelé par Jean. (Il a lui-même gravi la fissure de l’aiguille qui est devant nous) Retour beaucoup plus rapide. Tiens c’est souvent ainsi ! Le soir, un peu de culture : -le livre sur Henry Russel 1834-1909 de Monique Dolin Du Fresnel (Édition du Sud-ouest) qui vient de sortir. -Le hors série Télérama sur Charles Darwin -le ski en Aragon : 56 itinéraires de Anso à Torla de Lucien et Nicole Honnith (les Topos du Pin à Crochet)

3ème jour :

Comment s’appelle ce sommet vers lequel nous allons ? « Chinebral de Gamueta » Nous répétons ce nom dans notre tête durant la montée, nous l’oublions, puis gentiment Raymond et Jean nous le redisent 7 fois. Encore avec le soleil, encore avec la bonne neige, encore 1000 mètres de déni-velé. Mais avec cette fois une promenade en forêt, à l’aller et au retour. J’ose le redire car nous l’avons spontanément évoqué : « hêtre ou ne pas hê-tre » telle ne fut pas la question. Nous traversons le bosquet avant d’arriver sur les dômes neigeux. Ensuite, c’est une progression régulière mais soutenue de monts en monts. Nous arrivons sur un dernier promontoire dégagé de la neige. Nous aurions bien voulu que ce soit le final. Mais il faut faire encore un effort et nous gravissons la dernière pente vers ce Chinebral qui ressemble beaucoup aux autres sommets. Mais il nous offre le plaisir de découvrir les chaînes enneigées de l’Ossau au Pic d’Anie. Les plus expérimentés parviennent à identifier au loin les monts espagnols (c’est magique !) De bonnes pentes nous attendent pour le retour. De belles traversées aussi. Et puis… un petit détour s’impose au programme. Descente en forêt vers le canyon pour certains avec remontée obligatoire. C’est très dur pour le moral et les jambes en fin de journée ! « Le hasard n’existe pas » nous avait dit Raymond dubitatif sur la théorie de Darwin (enfin, c’est toute une histoire cette évolution !) Mais, ce soir là ni Dieu ni la Science n’ont pu expliquer pourquoi nous avons fait cette erreur de par-cours. Nous sommes arrivés au refuge vers 19h, bien contents de nos exploits, et as-sez fatigués. Encore une belle journée.

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Et hop, juste le temps de boire le cidre maison avant la soupe ! Cette soirée fut ensuite en partie dédiée aux soins des divers bobos aux pieds : Aie, Aie, Aie ! Puis s’improvise une petite soirée photos grâce à l’ordinateur portable de Ma-rie-Hélène : De la neige, du ski, encore et encore grâce à la nouvelle technolo-gie. Nous sommes tous rassemblés devant ces images, comme des enfants, émerveillés de se voir et de se reconnaître à peine quelques heures plus tard découpés dans de si beaux paysages. Je ne peux m’empêcher de parler de ces échanges si précis sur tous les modè-les et les différentes qualités de ces boites magiques que l’on appelle compact numérique, ou autres modèles regretté du bon vieux temps argentique. Nous apparaissons tous encadrés ou décadrés sur ou sous exposés, souriants ou tête baissée surveillant notre trace dans la neige.

4ème jour :

Une journée moins soutenue.

C’est ce qui est prévu au programme après notre longue journée de la veille. Nous nous dirigeons vers le haut du canyon avec pour objectif l’approche au plus près du Mallo de Acherito : « les aficionados vous diront que c’est un joyau au sein d’un merveilleux écrin »cf. revue pyrénéenne du 1/07 Petite traversée dans les bois. La neige est dure et il faut équiper les skis avec les couteaux. Ensuite ça monte comme d’habitude. Le fond de la combe nous ap-paraît bien raide, mais c’est l’itinéraire le plus sur pour monter. On attaque le couloir qui peu à peu nous paraît se relever et se rétrécir. Tous concentrés avec une idée fixe, « Je ne veux pas tomber », nous enchaînons les conversions. Tous nous arrivons en haut avec un souffle de fatigue, mais aussi de soulagement. Nous apercevons un joli rocher bien étalé qui sort de la neige et nous décidons d’y faire la pause repas. Nous continuons encore vers le sommet avec des pen-tes magnifiques qui s’enfoncent vers les barrières montagneuses de la fron-tière. Le sommet n’est pas atteint car il y a encore la descente à faire et les skis deviennent lourds. Quelques uns se retournent un peu déçus de ne pas avoir gravi jusqu’en haut le Mallo de Acherito. On y reviendra ! la descente ce soir là se passe sans problème. La grande pente que nous avons montée si délicatement nous attend au retour. Elle se descend sans problème. La neige est moins dure. Nous arrivons au refuge et organisons une « thé party » avec petits gâteaux divers et variés qui sortent des sacs de chacun. Encore une soirée près du poêle avec photos, discussions et souvenirs des bon-nes randos faites avec le club montagne ASPTT. Que de situations héroïques, historiques, mythiques et surtout sympathiques nous avons évoqué !

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5ème jour :

De légers flocons de neige et des voiles de nuages Allons-nous sortir nos skis ou bien les ranger ? Le temps est maussade lorsque nous nous levons. Brouillard et neige. On décide de ne pas faire de petite ran-donnée comme nous avions prévu. En fait une heure plus tard lorsque tout le monde a emballé ses affaires et que l’on charge le camion, le temps s’éclaircit un peut. Mais il est trop tard. Le soleil des jours derniers nous a donné de mau-vaises habitudes. Nous ne voulons pas gâcher les derniers moments dans ce ma-gnifique lieu. Nous embarquons pour le retour. Nous voyageons dans un long tra-jet avec de la neige sur les bas côtés jusqu’à la Arette en France. Pause à Oloron Sainte-Marie. Café et visite de la pâtisserie « le Russe » pour ceux qui ne connaissent pas, ils font un gâteau très connu de tous qui s’appelle « le Russe ». C’est très bon. Marie-Hélène nous a offert ce délicieux dessert partagé dans un dernier pique-nique sur la route du retour. ----------------------------------------- Cf : revue pyrénéenne de janvier 2007 / La vallée d’Anso, version ski : Zuriza, Linza

Crampons grincheux ...

4 heures de route et une pause à Riscle et nous voilà au col de Menté, frais comme des gardons (euh mouflons) pour le Pic du Cagire. Tout est au RV, les randonneurs, la neige, le soleil…et le sac comme compagnon dorsal. Après 2 petites heures de raquettes très agréables, nous voilà rendus à la ca-bane de Larreix. Cabane très sympathique pour faire un bon repas en commun suite aux exercices Arva et au ramassage de bois dans 1 mètre de neige. Un repas tout en harmonie avec la neige, léger, léger …enfin abondant. Pour commencer, une petite soupe avec en option muscat ou Ricard. Puis saucisses, merguez, ventrêches, parfumées au feu de hêtre accompagné de patates, le tout entrecoupé de vin rouge. Ensuite camembert et reblochon fon-dant mangés ou léchés suivant les montagnards. Et la touche finale : crêpes / digestifs. Après ce petit repas du soir, nous prenons l’air pour contempler ce magnifique ciel des plus étoilés, puis montons l’échelle en toute « légèreté » pour une bonne nuit pleins de rêves. De bon matin en route pour le Pic du Cagire. Régulièrement nous montons sous

...

Piolet Grincheux 45 - mai 2009 Page 12

un bon soleil mais la trace que nous suivons nous amène un peu trop à gauche, nous voilà donc au col du Pas de l’âne. Après analyse des lieux par Françoise et Francis, nous ne pouvons passer par l’arrête du pic Poque pour rejoindre notre but en raison de corniches et faute de crampons corrects pour tous. Nous re-descendons alors pour prendre un chemin plus direct sur la droite. La nécessité de traverser une pente se présente, nous déchaussons nos raquettes car les ap-puis ne sont pas bons mais faute de crampons pour tous, 2 glissades plus ou moins contrôlées s’invitent. La sage décision est alors prise de faire demi-tour…sacré crampons grincheux. Nous prenons notre temps pour un retour sous un beau soleil mais le pot de dé-part est déjà là. Comme par magie, pour ne pas se laisser abattre, un bon gâ-teau aux noix apparaît pour accompagner les boissons. Un dernier effort se présente pour certaines … compenser le patinage de la voiture. Est-ce des crampons (de pneu) grincheux encore! Si les crampons sont grincheux, le pas de l’âne est têtu et le Cagire reste au loin ……………. mais le plaisir reste néanmoins.

Olivier

Piolet Grincheux 45 - mai 2009 Page 13

Lundi matin - post week-end. Des courbatures de topographie bizarre, abdominaux et cou (?), me rappellent à mon devoir de primo-adhérente ASPTT, à savoir grincher sur le piolet. Donc vendredi soir nous avons débarqué dans un paysage tout empoudré, si-lence et blancheur, sous une lumière de lune… Les chefs nous avaient vanté le gîte d’Ortail, mais zut alors, plus de place. Nous nous sommes contentés du gîte de Perras, un peu sombre et surtout mal chauffé. Alors Philippe, pas besoin de sac de couchage ?!!! Mais une grande cheminée, une belle table, plein de gâteaux et surtout du « carburant » nous ont permis de passer deux belles soirées. Samedi : Programme hors piste, « caillante » et bains de poudreuse ! C’était énorme dirait mon fils ! Trois encadrants nous supportent, Olivier, Philippe et Alex. Je vous laisse ré-attribuer les expressions de chacun : « Et hop ! », « Voilà !», « On balance ! »… Ce qu’il y a de certain, c’est qu’il ne faut pas skier « à cul »… J’ai particulièrement apprécié l’entraide de chacun et particulièrement de Claude pour nager et se relever dans ces mètres de poudreuse ! Mais il n’y a pas que les chutes, mais aussi de belles sensations de flottement dans les virages, et hop… Dimanche : programme « j’apprends à mettre, enlever, et remettre les chaî-nes… » Arrivés en haut, enfin, certains n’étaient plus très motivés pour affronter le blizzard et la foule (c’était le début de vacances). Ils sont redescendus vers Campan pour une petite ballade douce et conviviale dans les champs de neige vers les crêtes, en raquettes car on nous avait dit de ne pas prendre les peaux de phoque…Le mauvais temps s’est déchiré, nous avons vu les sommets et… casse-crouté au soleil, un vrai petit bonheur ! Bref, Suzanne et moi sommes très contentes de pouvoir refaire du ski de ran-donnée avec un sentiment de sécurité. Nous avons rencontré des gens accueil-lants et des encadrants efficaces qui ont envie de transmettre. Je finirai par une citation de Franz Schrader : « Quand la montagne vous a pris le cœur, tout vient d’elle et tout vous y ramène ».

Dans nos rêves, nous devions descendre le Pic du Midi de Bigorre...

Piolet Grincheux 45 - mai 2009 Page 14

- Flo, qu’est-ce qu’il y a devant? Eclaire avec le projecteur! Carole a donné la consigne de sa voix caressante. La barre à roue dans la main gauche, le corps désaxé pour mieux voir à tribord, elle a distingué des taches blanchâtres devant les feux d’entrée de port vers lesquels glissait le bateau. L’eau du fjord était plate. Nul vent n’en irisait la surface. Apparue entre deux sommets blancs de la rive opposée, la lune orangée baignait la zone d’une lu-mière tamisée. Il régnait un calme que peinaient à rompre les éclats de rire du groupe demeuré prendre l’apéritif dans la cabine. - C’est de la glace, a constaté Carole. Ensuite, l’étrave du Best Explorer est venue casser les blocs flottant entre les deux môles et libérer ainsi de l’eau pour le travail de l’hélice. Le bateau, cons-truit en acier partait l’été au Spitzberg. Un genou sur le plat bord, Henri scrutait l’eau du port. Bien que client, il appor-tait son aide à Carole pour la navigation, lui évitant en cela de descendre sans arrêt dans le cockpit regarder l’écran du navigateur. - Attention, Carole! Tu as ensuite une fine pellicule de glace! En effet, le bateau pénétrait dans une couche dense dont la pulvérisation pro-duisait un bruit cristallin. C’est alors que Carole a mis le moteur en marche arrière. Elle en avait déjà en-visagé la possibilité car le Best Explorer tournait sur place. Le bateau ressortait maintenant dans le fjord, laissant à sa tranquillité le petit port de Sorlenangen où seuls deux navires de pêche de petit tonneau étaient accostés aux pontons. Celui qu’avait visé Carole était dédié au grutage comme en témoignait la présence d’une machine rouge sur le quai. Sans que le groupe de la cabine ne s’en fût soucié outre mesure, Carole cher-chait maintenant un endroit de faible profondeur où elle pourrait mouiller. Elle reprenait le chemin d’accès en sens inverse et le sondeur lui indiquait bientôt la hauteur idoine de dix mètres. Flo est alors partie à l’avant actionner le guindeau électrique.

Petits impondérables à Sorlenangen

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Le Best Explorer s’immobilisait en plein milieu du fjord. - La carte indique bien que c’est une zone de mouillage, a dit Henri. Carole était soulagée. D’autant plus que le bateau se trouvait finalement en dessous des deux sommets prévus au programme du lendemain, à quelques centaines de mè-tres de la rive où l’annexe amènerait les skieurs. Carole a laissé le moteur tourner pour vérifier que le bateau ne coulait pas, puis l’équipage et ses clients adeptes de la navigation de nuit, Henri, Anto et Fran-çois, sont descendus rejoindre la chaleur de la cabine. Le repas avait été prépa-ré par Flo durant la traversée. Le groupe de dix s’est alors resserré autour de la table et chacun a tendu à tour de rôle son assiette pour le service de la soupe. A l’extérieur, la soirée restait douce. Ceux qui avaient l’habitude d’y uriner avant le coucher, sans attendre que se libèrent les uniques vécés du bord, l’ont bien constaté. Ils sont restés quelques minutes sur le pont et ont regretté de ne pas avoir encore vu d’aurore boréale. Le groupe a été prêt à huit heures le lendemain. La marée était basse et les randonneurs du second voyage de l’annexe ont pu voir Flo chercher longtemps un endroit où débarquer les autres sans qu’ils se mouillent les chaussures. Cela faisait partie de la prestation, toute eau pénétrant dans une coque y gelant très vite. L’hôtesse équipière parcourait la rive sur une distance de cent mètres. Du ba-teau, le groupe l’a vu descendre dans l’eau avec sa combinaison de survie qui lui faisait une silhouette de pingouin en opposition totale avec la beauté de son sourie. Une fois les skieurs débarqués, elle n’a pas pu redémarrer le petit mo-teur de l’annexe. A la radio, Christian, le guide bénévole du groupe, a dit à Ca-role qu’il s’était produit une fuite d’essence. Depuis le bateau, on a deviné alors Flo pester. Elle a pris une rame et l’a plongé alternativement d’un côté et de l’autre pour tenter de regagner le Best Explo-rer. Plus tard, une mesure au GPS a indiqué qu’il y avait neuf cents mètres à parcourir. Flo progressait faiblement. Sa silhouette restait de minute en mi-nute toujours aussi lointaine depuis le bateau et nulle aide ne pouvait lui être apportée. Il était impossible pour le Best Explorer de s’approcher. Finalement, Flo est arrivée jusqu’au bateau le regard fixe mais la tête haute. Elle a demandé un premier verre d’eau avant d’attraper les skis pour les mettre au fond de l’annexe pour le second voyage, puis un second.

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Pendant ce temps, Carole est descendue dans l’annexe remplir le réservoir. Il était presque plein et elle a redémarré le moteur du premier coup. Ensuite, les skieurs réfugiés par discrétion à l’avant du bateau l’ont vue poser la main sur l’épaule de Flo. Le groupe est parti à l’assaut du Stetinden, le premier des deux sommets au programme, à dix heures dix avec une heure et demie de retard sur l’horaire prévu. Il s’est mis en route sous le soleil. De l’autre côté de la route, Christian a de-mandé le chemin à un autochtone sorti devant son garage, le premier rencontré après quatre jours. Il lui a indiqué de la main le fond de son terrain et serré la main que Christian lui tendait. Le groupe progressait dans une forêt de bouleaux bien moins dense que celle des deux jours précédents. Il a commencé à prendre du dénivelé avant même d’avoir atteint le talweg. Plusieurs se sont arrêtés en route pour enlever une épaisseur ou faire leurs be-soins face au paysage grandiose de mer et de montagne. Le retard se creusait mais Christian indiquait qu’il n’y avait pas de contraintes de temps. D’autres ont commencé à peiner. Aussi, une heure et demie plus tard, avant même d’arriver au premier col, Christian a décrété un arrêt pour manger. Le col a été atteint après une pente un peu raide. Il restait quatre cents mè-tres pour atteindre le sommet du Stetinden. Le groupe en a d’abord entrepris l’ascension à skis. La progression restait lente. Après cent cinquante mètres, Christian a pris la décision de mettre les cram-pons. C’était une première pour Cathy. La pente glacée en maints endroits of-frait quelques risques de glissage. Tout le monde a posé prudemment un pied devant l’autre, lançant légèrement le pied arrière vers l’extérieur pour le faire passer devant, cela afin que les pointes n’accrochent pas le pantalon.. Henri avait laissé ses skis légèrement au-dessus des autres en compagnie de François. L’endroit était peu propice au déchaussage. Tous deux l’ont aménagé en cassant la glace afin de s’asseoir pour mettre les crampons. Un ski de Fran-çois, lequel n’avait pas pris de précautions particulières, a glissé de quelques mètres. Henri avait, lui, utilisé son piolet pour les assurer. Il a raconté alors à

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François comment, une fois, en vallée d’Ossau, ayant procédé à la même opéra-tion dans une pente forte, il avait oublié son piolet après avoir chaussé ses skis et comment il avait dû l’abandonner, revenir en arrière le récupérer s’avérant trop dangereux. Il a aussi dit que, désormais, il ne cherchait plus le risque en montagne. Henri, de toutes façons, avait plusieurs flèches à l’arc de sa retraite. Le lendemain de la fin du séjour, il devait se rendre à Paris au salon du golf, sa nouvelle passion. Lui et François ont rejoint le reste du groupe avant le sommet de neuf cent quarante huit mètres et, celui-ci atteint, tous sont convenus qu’il s’agissait du plus beau en raison des difficultés proposées par la pente sommitale, la vue restant égale à celle des autres, c’est-à-dire sidérante de beauté froide avec ses montagnes blanches plongeant dans le fjord et la mer au loin. Le soleil voilé et bas à l’horizon nimbait le tout d’une lumière bleu pastel. La descente à skis a été tout aussi prudente que la montée. Christian donnait le ton avec des virages appliqués. En dessous du col, une combe de poudreuse s’est offerte aux spatules du groupe. Des traces préexistaient, témoignant du passage récent d’autres tou-ristes. Il était deux heures. C’est alors que Christian a proposé à nouveau l’ascension du deuxième sommet qui était d’une hauteur de sept cents mètres mais situé juste au dessus du fjord. La femme de Christian, Danielle, avait réalisé maintes randonnées avec son mari dans les Pyrénées ou les Alpes. Bien que faisant preuve d’une grande endurance et possédant un toucher de neige qui lui permettait de descendre aisément en poudreuse, elle montait lentement. Elle a alors invité le reste du groupe à partir devant. Au bout de cinq minutes, Christian a laissé faire la trace à Henri et est revenu en arrière l’accompagner. Puis, il l’a à nouveau laissé, sans doute rassuré par son réel consentement à progresser seule. En arrivant au sommet, le groupe a fait parcourir à Cathy les derniers mètres en tête afin de lui donner le coup de fouet nécessaire pour surmonter sa fati-gue. Elle a été fière d’être la première à découvrir le nouveau panorama propo-sé. Le groupe faisait une nouvelle photo de groupe avec retardateur.

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François a demandé à Christian : - Tu redescends par le même chemin pour retrouver Danielle? Je te demande cela parce que j’ai repéré une belle pente tout à gauche en montant. Christian a répondu qu’il verrait Danielle de toutes façons et a suivi François au départ de telle manière à descendre à mi-chemin entre le trajet qu’il proposait et celui par lequel montait sa femme. Le groupe s’est alors en partie dispersé dans des pentes sans risque. Cependant, il a bientôt entendu Christian, arrivé plus bas seul au col, hurler : - Henri, où est Danielle? Était-il inquiet qu’un accident se soit produit? L’incertitude a plané une minute ou deux avant que le groupe n’aperçoive Danielle redescendre avec Henri. Christian s’est fait copieusement enguirlander. Faut-il randonner avec sa femme dans des conditions difficiles? Les avis restent partagés. Ce peut être toutefois un gage de sécurité, l’épouse d’un guide pouvant inciter à la tempé-rance et prévenir tout effort excessif. Le groupe est redescendu sans autre anicroche, s’offrant même de bons virages de poudreuse dans la forêt précédant le retour sur la rive. Le transbordement s’est fait à dix-sept heures, à la tombée de la nuit, mais il n’y avait pas de contrainte, le prochain mouillage programmé avec Carole se si-tuant à une heure de navigation. Tout finalement s’était bien terminé. Les petits impondérables de la journée n’avaient pas compromis la bonne humeur du groupe. Parfois, nous pourrions considérer qu’une sortie, même réalisée sans accident, ne s’est pas bien passée pour une raison ou une autre, parce que le sommet n’a pas été atteint, que la neige n’a pas été bonne ou que certains n’y ont pas trouvé leur compte. Mais là n’est pas le plus important. L’essence de la randonnée se trouve dans le partage de l’instant et le dépassement collectif des contrarié-tés. Bordeaux, le 15 mars 2009. A la manière de (petite tentative) de Perr Petterson, auteur norvégien de « Pas facile de voler les chevaux », édité en collection Folio.

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Nous avons fait notre première sortie avec le club lors de la randonnée à ski Vignemale Marcadau fin février. La tradition veut que l'on écrive alors un article pour le piolet grincheux. Nous voila donc devenu écrivain le temps d'un instant. Jusqu'à présent nos sorties rando à ski se faisaient avec l'UCPA ou avec un guide. Nous nous sommes inscris à l'ASPTT car nous avions eu écho qu'il y ré-gnait un esprit convivial, de franche camaraderie basé sur le plaisir de vivre. Nous n'avons pas été déçus. Cette sortie nous a rappelé un article que nous avions découpé et rangé précieu-sement, article que nous souhaitons vous faire partager: " Il y a deux types de randonneur à ski : les contemplatifs, amoureux de la na-ture et des balades tranquilles, adeptes du casse croûte au pâté et du coup de rouge au sommet, et les autres, les accros du dénivelé et du contre la montre. Ceux à qui l'idée de passer une nuit au refuge pour faire le Vignemale ne vien-drait même pas à l'esprit. 1 500m de dénivelé, une broutille ! A peine deux heures d'effort, descente comprise. On les repère à leurs combinaisons moulantes de couleurs vives et à la taille de leur sac à dos, minuscule et à moitié vide. En général, ils ne mangent pas. A peine quelques barres de céréales et une boisson énergétique à boire à la pipette. Pas le temps de défaire son sac pour boire à la gourde ! ceux là aussi "enrhument " les autres à la montée, s'ils ont le malheur de les croiser, et on le temps de faire deux fois l'aller retour avant que les autres ne parvien-nent au sommet. Plus lents, plus chargé, ces derniers sont en général de bons vivants et ne re-chignent pas à porter lourd si c'est pour partager quelques plaisirs de la table en altitude. On les détecte à l'heure du pique nique, lorsqu'ils vous narguent avec leurs vic-tuailles appétissantes. Ceux là savent mettre l'ambiance au refuge, chantent, se mijotent de bons petits gueuletons. Et ne sont pas du genre à oublier le sel, la sauce tomate et les oignons qui égaieront le goût des pâtes mal cuites. En randonnée, partir lourd ou léger n'est pas une question d'état d'esprit. le tout est de savoir où l'on place son plaisir ! " Monter aux refuges des Oulettes avec une douzaine de bouteilles de champa-gne pour fêter l'anniversaire de Kathy, ça classe tout de suite cette randonnée dans la catégorie des supers contemplatifs et çà c'est que du plaisir !

Randonnée à ski : Vignemale Marcadau

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Les protagonistes sont : Christian et Danièle ALFIERI, Henri GRACIA, Katy PI-GNOL, Antonella CAMINITI, Jean-Marc DUBOST, Michel GESSE , Yann FLEI-TOUR, François BURBAUD et moi. Mardi 10 : Jour symbolique pour moi et comme chaque 10 mars il fait beau, c’est normal ! Aujourd’hui 2 sommets sont prévus, l’un assez long pour les gars et l’autre pour les filles, je choisis le moins dur, je veux rester en forme pour fêter mon anni-versaire ce soir ! Nous commençons par 2h de navigation puis le planning de la journée s’enraye : le moteur du zodiac ne veut pas démarrer, on change de moteur (plus petit) mais c’est pareil. Finalement après avoir bagarré 1h, on rejoint la berge à la rame. Nous ferons 3 navettes, Michel aide Florence dans les trajets retours. Toutes ces péripéties nous font démarrer la journée de ski à 10h40 et nous irons tous au même sommet, celui des filles ! On commence par remonter des traces de ski de fond, au-dessus de nous pas-sent des corneilles mantelées puis on quitte le vallon par la droite, la remontée de la forêt beaucoup moins touffue que la veille est agréable, la neige est ex-cellente, ça frétille déjà sous les spatules… 3 heures plus tard, nous sommes au sommet, c’est le NJOSKEFJELLET à 756 m d’altitude. On distingue le fjord par lequel nous sommes arrivés hier, c’est toujours aussi grandiose et fait rare il n’y a pas de vent au sommet. ½ h plus tard après les photos de rigueur et le grignotage on entame la descente. Après une traversée qui semble craindre, c’est parti chacun entame ses cour-bes dans de la soie blanche, c’est facile même si la pente est raide, on a tous la banane quand on regarde nos traces, c’est exceptionnel, c’est pour ça que l’on est venu et nous ne sommes pas déçus : dévaler la poudreuse face à la mer ! Le sommet des filles, tout le monde l’a adopté, le sommet des garçons est déjà oublié ! Puis c’est déjà le retour à la plage skis aux pieds un peu plus loin que ce matin, Carole notre skipper préférée a du changer le lieu de mouillage car il ne tenait pas, il est 15h. Après les navettes en zodiac au moteur cette fois, le petit est réparé, le gros restera en carafe, nous sommes devant notre soupe bien chaude et des harengs assaisonnés sucrés, c’est très bon. Depuis le bateau il m’a semblé apercevoir une famille de guillemots à miroir mais Carole avait besoin des jumelles, c’est partie remise. Le repas du soir commence généralement par l’apéro (anisette d’Henri), Pache-renc de Yann mais ce soir c’est fête alors Anto sort du Reciotto un vin italien, une merveille !

Norvège du 7 au 14 mars 2009 avec l’ASPTT

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Flo a préparé des quenelles de saumon avec du riz, arrosé d’un Haut-Médoc 2000, pour le dessert il y a du panettone made in Italie et Flo a fait un gâteau au chocolat, les filles en guise de bougies ont écrit le chiffre 44 avec des allu-mettes que je souffle goulûment ! J’ai de la chance de fêter mon anniversaire dans un tel environnement et je savoure ces instants. Le tout est arrosé d’Asti, un mousseux italien que j’ai ramené, il n’en restera pas une goutte… On fini le repas sur des anecdotes de Carole qui nous raconte ses expériences avec le Père JAOUEN dans la traversée de l’atlantique à 22 ans, elle est capti-vante, quelle journée… On a dénivelé + 755 m – 755 m, distance de 9 km en 4h20 A/R. Ce fut une réussite totale, on a gravit 6 sommets avec du beau temps, il n’y eu ni malades ni blessures et l’ambiance entre nous fut excellente. C’est une semaine qui comptera et dont je me souviendrai longtemps. Soit un effort total : + 5 200 m – 5 200 m, distance totale : 73.5 km en 31h30

Éric

Quand on m'a proposé de faire la sortie prévue au Balaïtous début septembre, je me suis dit que ce serait une bonne occasion de découvrir le club. Alors pour-quoi pas. La randonnée était prévue à l'origine sur 2 jours. Il a fallu s'adapter. La météo était très incertaine pour le dimanche. Au final, on a fait le sommet en un jour. Nous sommes arrivés à notre point de départ le vendredi soir. Après une courte nuit passée à la belle étoile, départ de notre petit groupe (Olivier, l'encadrant, Laetitia, Thierry et moi-même) à 6 heures du matin, fron-tales allumées. On avait tous un bon rythme. Au fur et à mesure que le soleil se levait, on dé-couvrait le paysage. Splendide. La montée est ponctuée de quelques arrêts. On enlève une couche de vête-ments, on boit un peu d'eau ou on mange un morceau. Ça ne nous empêche pas de bien avancer. Le paysage est magnifique.

SORTIE BALAITOUS

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Après avoir passé la brèche des deux ciseaux, on arrive très vite à la grande diagonale. Là c'est plus lent et un peu plus impressionnant. Il faut mettre les mains et surtout faire attention aux chutes de pierres. On est tous content d'avoir le casque... Nous sommes arrivés au sommet vers 12h30. Superbe paysage, super temps. On fête ça avec une bonne bouteille de vin. En somme, tout pour être heureux. Je suis content d'y être arrivé et d'être là. Je crois qu'on l'est tous d'ailleurs. La descente est plus lente, surtout dans la grande diagonale. Olivier nous mon-tre comment utiliser au mieux le piolet. Je commence à fatiguer et à avoir un genou douloureux. Je me dis que ça va être long et ça l'a été. A la fin de la grande diagonale, on commence tous à manquer d'eau. Et on finira par boire di-rectement à une source d'eau. Plus on avance et plus c'est difficile. Les genoux, les jambes font mal. La fati-gue est bien là. Quand on revient à notre point de départ, il est déjà 21 heures et il commence à faire nuit. Je suis exténué. Heureusement, le barbecue, l'apéritif et la bonne humeur aident à se remettre un peu plus vite de cette longue journée. Au final, ça a été une très belle randonnée et notre encadrant a été super. Cette sortie m'a donné envie de m'inscrire au club, ce qui est chose faite au-jourd'hui. C'est un super souvenir. P.S.: le conducteur doit cependant essayer de rouler plus lentement...

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Une question me taraude : Que me reste-t-il d’essentiellement mémorable de ce week-end extraordinaire? Dormir dans un igloo? L’expression d’incompréhen-sion totale de mes proches auxquels j’ai mentionné que j’allais dormir dans un igloo ? Ou peut-être était-ce l’état des pieds de Magali le dimanche après-midi après la rando ? D’ailleurs, merci à Alexis pour la présence physique et le sou-tien moral qu’il lui a apporté pendant ces moments pour le moins douloureux. Je dois admettre que pendant de nombreuses semaines précédant le départ pour cette aventure fabuleuse, mon niveau d’appréhension était à son comble : Vais-je réussir à monter jusqu’en haut ? Le sac à dos ne sera-t-il pas trop lourd ? Vais-je être un fardeau ? Ai-je pris un duvet adéquat ? Vais-je avoir froid ? Fera-t-il beau ? Aurons-nous assez d’alcool ? Tant de questions… Et les réponses ont été : Oui ; Non ; Non ; Oui ; Non ; Oui ; YEEEES! Vous suivez ? Après une montée plus ou moins fastidieuse jusqu’à l’endroit décidé pour cons-truire ce qui allait devenir notre toit pour la nuit, nous commençâmes par faire un tas avec plusieurs sacs à dos sur lesquels nous posâmes quelques couvertures de survie pour subséquemment les recouvrir de neige, et réaliser ainsi un mon-ceau plus ou moins compact et solide (pas de panique, ce style d’écriture ne va pas durer). Nous creusâmes le trou de l’entrée sur le côté. Un côté ? Vous de-mandez-vous ? Sur un igloo ? Bah ouais, ’suffit d’avoir de l’imagination ou de le faire en forme de pyramide comme nous… ! Nous retirâmes les sacs à dos les uns après les autres par le trou de l’entrée afin qu’une personne puisse ensuite se glisser à l’intérieur pour creuser et rejeter ainsi le surplus de neige par ce fameux trou. Vous suivez toujours ? Cette expérience, jumelée avec la sortie de nos amis raquetteurs, faisait un to-tal de 19 personnes à coucher. Donc, trois igloos à raison de 6 personnes par igloo. Ouais… ça fait 18, remarqueront ceux qui suivent toujours et qui sont bons en maths (Suzanne… ?). Par conséquent, il y avait bien un igloo qui devait contenir 7 personnes. Oui. Sauf que la « p’tite prune » de Francis comme diges-tif aidant, je ne me souviens plus dans lequel (c’est important ?). « P’tite prune » qui a dû faire son effet sur Fifi puisque celui-ci s’est endormi aussitôt la tête posée sur… l’oreiller…? Le sol…? La neige…? dès l’extinction des feux. Et ceci au grand désarroi de Joris allongé à côté qui, comme la majorité d’entre nous, n’a pu fermer l’œil de la nuit. Extinction des feux qui s’est faite à 22h00 et non 20h00 comme l’aurait souhaité Fifi. Ça donne faim et soif de construire des igloos, Fifi ! Et pas question de laisser nos compagnons ramener des bouteil-les pleines, enfin !?! Ouais, c’est ça l’esprit d’équipe à l’ASPTT!

Week-end igloo (igloo, igloo…)

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Finalement, après une nuit quasiment sans sommeil (air vivifiant + adrénaline + voisin qui gesticule toute la nuit parce que MÔSIEUR N’A PAS CRU NÉCES-SAIRE DE PRENDRE UN MATELAS QUI FERAIT SA LONGUEUR ET QU’IL A EU FROID AUX PIEDS!!! HEIN ! OUI, TOI XAVIER ! TOI !!! = nuit un tantinet fatigante), nous émergeons de notre trou à 07h30, car il faut se préparer pour continuer notre chemin qui allait être plus court que prévu, puisque nous avions pris du retard au départ. Montée plus difficile pour certains (manque de som-meil) que pour d’autres (SANS manque de sommeil, hein, Fifi ?) mais paysage fort beau. La descente a été assez difficile mais coupée par un brunch au so-leil (c’est pas parce qu’on dort dans des igloos qu’on n’est pas civilisés…). Des-cente assez difficile à mes yeux (comme à ceux qui se sont lamentablement viandés…hein ? des noms ? naaan, j’suis pas comme ça… naaan…ok : David et Alex. Désolé les gars, c’était trop marrant !) causée par une neige lourde et dure à gérer. Bien sûr que j’me suis viandée aussi, mais perso c’était la faute à mon sac à dos biiiien trop gros. Si, si. C’est mon excuse du jour et j’la garde... Merci encore aux encadrants ainsi qu’à toutes et tous sans oublier Mère Nature pour sa clémence sans lesquels je n’aurai pu vivre cette expérience unique en son genre… Que du bonheur ! Mais j’écris, j’écris… allez voir vous-même : http://www.xavier-argeles.com/tmp/20090404-05/ Le mot de la fin ? La montagne ça vous gagne, et l’igloo (igloo, igloo) ça vaut l’coup !

Héléna