ecole doctorale - univ-usto.dz
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1
République Algérienne Démocratique et Populaire
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
Université des Sciences et de la Technologie d’Oran Mohamed BOUDIAF
Faculté de Génie Mécanique
Département de Génie Maritime
MEMOIRE DE MAGISTER
Ecole doctorale
Calcul des Structures en Sciences Technologiques
Présenté par : SADKI Nizar
Thème :
ETUDE DU RENFORCEMENT DES STRUCTURES PAR DES BARRES
EN MATERIAUX COMPOSITES
Soutenu le :
Devant le jury :
MM.
BOUALEM Noureddine Président MCA USTO-MB
SEREIR Zouaoui Encadreur Pr USTO-MB
ADDA BEDIA El abbas Examinateur Pr UDL Sidi Bel abbès
KERBOUA Bachir Examinateur MCA U.Tlemcen
BENYOUCEF Samir Examinateur MCA UDL Sidi Bel abbès
Année Universitaire 2010/2011
Remerciement
Tout d’abord je remercie mon bon Dieu qui ma donné le courage et la patience à fin de
réaliser ce modeste travail
J’exprime toute ma gratitude à Monsieur le Professeur SEREIR Zouaoui, pour
l’effort fourni, les conseils prodigués, sa patience et sa persévérance dans le suivi.
J’adresse également mes remerciements, à tous mes enseignants, qui m’ont donnée
les bases de la science,
Je remercie très sincèrement, les membres de jury d’avoir bien voulu accepter de
faire partie de la commission d’examinateur,
A toute personne qui a participé de près ou de loin pour l’accomplissement de ce
modeste travail.
Je remercie mon père qui ma indiqué la bonne voie en me rappelant que la volonté
fait toujours les grands hommes…
Dédicace
J e dédie du fond de cœur ce modeste travail à :
Mes très chers parents et je leurs dit merci pour tous ce que vous aviez
fait pour moi.
Mes très chers frères et sœurs.
Ma très chère femme
Mes très chers amis Tayeb, Hafid, Mokhtar, Sidahmed, Mohamed,
Ounes, Mansour, Ali et Dris Ansi Amine
Mes très chers amis de l’école doctorale
« Calcul des Structures en Sciences Technologiques »
.
RESUME
I
RESUME
Le présent travail a pour objet l’étude du comportement des structures en béton armé
renforcées par des barres en composites. Afin de mettre en valeur cette étude, nous avons
proposé une simulation numérique à l’aide d’Ansys Worbench, de l’essai d’arrachement entre
l’armature et le béton. Les contraintes de cisaillement à l’interface ont été déterminées en
fonction du rapport de déplacement entre l’armature et le béton (glissement). Pour éviter le
problème de la corrosion, d’augmenter la résistance du béton et d’améliorer l’adhérence, des
armatures en acier ont été remplacées par d’autres en composites ayant des performances
égales voir supérieures. Par la suite les essais d’arrachement sont effectués pour décrire les
lois de comportement de chaque matériau en fonction de la sollicitation imposée. Afin
d’évaluer la contrainte de cisaillement à l’interface, nous avons fait une étude paramétrique
pour mettre en valeur l’effet du changement des diamètres et matériaux des barres de
renforcement du béton. Pour simuler des applications réelles, nous avons appliqué finalement
un chargement cyclique à l’extrémité de l’armature.
Table des matières
II
TABLE DES MATIÈRES
RÉSUMÉ ………………………………………………………………………………. I
TABLE DES MATIÈRES……………………………………………………………… II
LISTE DES TABLEAUX……………………………………………………………… IV
LISTE DES FIGURES ………………………………………………………………… V
NOMENCLATURES …………………………………………………………………. IX
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LES MATERIAUX COMPOSITES
1.1 INTRODUCTION…………………………………………………………. 5
1.2 LES RONFORTS………………………………………………………….. 6
1.2.1 Fibre de verre……………………………………………………………… 7
1.2.2 Fibre de carbone…………………………………………………………… 7
1.2.3 Fibre d'aramide……………………………………………………………. 8
1.2.3 LES MATRICES …………………………………………………………. 9
1.4 TYPES DE COMPOSITES POUR LE RENFORCEMENT……………… 11
1.5 TECHNIQUES DE FABRICATION DES COMPOSITES………………. 12
1.5.1 Pultrusion …………………………………………………………………. 13
1.5.2 Moulage manuel…………………………………………………………… 14
1.5.3 Enroulement filamentaire………………………………………………….. 15
1.6 COMPORTEMENT DES COMPOSITES………………………………... 16
1.6.3 Caractéristiques mécaniques FRP…………………………………………. 17
1.6.4 Résistance et fatigue………………………………………………………. 18
CHAPITRE 2 : FIBRES EN COMPOSITES POUR LE RENFORCEMENT DES
STRUCTURES
2.1 NATURE DU RENFORCEMENT………………………………………… 24
2.1.1 Réparation par projection du béton………………………………………… 24
2.1.2 Renforcement par des plaques en acier……………………………………. 26
2.1.3 Renforcement par des plaques en FRP…………………………………….. 27
2.1.4 Précontrainte additionnelle………………………………………………… 30
2.1.5 Renforcement par armatures………………………………………………. 31
Renforcement par grille …………………………………………………… 34
2.2 CONSTRUCTIONS PRF-BETON………………………………………… 37
2.2.1 Structures maritimes …………………………………………………….. 37
Structure en génie civil 39
CHAPITRE 3 : EFFET D’ADHERENCE ENTRE ARMATURES ET BETON
3.1 INTRODUCTION…………………………………………………………… 46
3.2 ADHERENCE ENTRE BETON ET ARMATURES EN ACIER………….. 47
3.3 ADHERENCE ENTRE BETON ET ARMATURES EN FRP…………….. 50
3.4 DESCRIPTION DES TESTS DE LIAISONS BETON ARMATURE…….. 53
3.4.1 Dégradation sous chargement statique………………………………………. 53
3.4.2 Dégradation sous chargement cyclique……………………………………… 55
Table des matières
III
3.5 ESSAIS D’ARRACHEMENT ENTRE BETON ET ARMATURES………. 57
3.5.1 Pull-Out test (Essai d’arrachement)…………………………………………. 58
3.5.2 Tirants soumit à la traction………………………………………………….. 59
3.5.3 Test de poutres………………………………………………………………. 60
3.6 DIFFERENTS TYPES DE RUINES A L’INTERFACE…………………… 60
CHAPITRE 4 : MODELISATION DE LA LIAISON ENTRE BETON ET ARMATURE
4.1 INTRODUCTION ………………………………………………………….. 65
4.2 CONDITIONS DE LA SIMULATION DE L’ESSAI D’ARRACHEMENT……… 66
4.3 CONDITION DE L’ESSAI…………………………………………………. 69
4.4 EFFET DU MAILLAGE……………………………………………………. 71
4.5 EFFET DE LA VARIATION DU TYPE DE CHARGEMENT……………. 72
4.6 ESSAI D’ARRACHEMENT POUR LES ARMATURES NERVUREES EN ACIER….. 73
4.7 EFFET DE LA VARIATION DU MATERIAU SUR LES CONTRAINTES
D’INTERFACE …………………………………………………………… 74
4.8 EFFET DU CHANGEMENT DU DIAMETRE SUR LA CONTRAINTE
D’ADHERENCE…………………………………………………………… 77
4.9 EFFET DU CHARGEMENT CYCLIQUE SUR LA CONTRAINTE
D’ADHERENCE…………………………………………………………….. 79
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
Liste des tableaux
IV
LISTE DES TABLEAUX
1.1 Caractéristiques moyennes des fibres et renforts 08
1.2 Comparaison entre les résines thermoplastiques et les résines
thermodurcissables 09
1.3 Caractéristiques mécaniques de quelques fibres 09
1.4 Caractéristiques mécaniques de quelques résines 10
1-5 Propriétés de quelques armatures en PRF typiques actuellement disponibles. 16
1-6 Propriétés de systèmes de renforcement en PRF typiques actuellement
disponibles. 17
4.1 Caractéristiques mécaniques du Béton classe 35 66
4-2 caractéristique mécanique des différents type d’armatures étudiers. 67
Liste des figures
V
LISTE DES FIGURES
1.1 Définition d’un matériau composite ou FRP………………………………..…….. 06
1.2 comportement mécanique des différents matériaux……………………………..... 06
1.3 Fibre de verre……………………………………………………………..……….. 07
1.4 Fibres de carbones…………………………………………………………..…….. 08
1.5 Fibres d’aramide……………………………………………………………...…… 08
1.6 Exemple de feuille de PRF de carbone flexible pouvant être employée pour la
réparation des structures en béton……………………………………………......... 11
1.7 Exemples d’armatures en PRF de verre actuellement disponibles pour le
béton……………………………………………………………………………….. 12
1.8 Exemples d’armatures en PRF de carbone actuellement disponibles pour le béton 12
1.9 Différentes sections structurales disponibles de PRF pultrudées…………………. 13
1.10 Procédé de fabrication des PRF par pultrusion……………………………………. 13
1.11 Fibres de verres tirées des bobines et utilisées pour la fabrication des barres
d’armatures en PRF pultrudées pour le béton……………………………………... 14
1.12 Feuilles de PRF de verre appliquées pour le renforcement d’un poteau en béton
armé en utilisant le procédé de moulage manuel………………………………….. 15
1.13 Schéma du Procédé de fabrication des PRF par enroulement filamentaire……….. 15
1.14 Fibres de verre enroulées sur un mandrin triangulaire lors de la fabrication d’un
tube triangulaire en PRF par enroulement filamentaire…………………………… 16
1.15 Contrainte de traction en fonction de déformation d’Acier et des matériaux PRF 16
1.16 Déformations à la rupture des matériaux constitutifs des PRF quand la
déformation à la rupture de la matrice est inférieure à celle de la fibre…………... 20
1.17 Déformations à la rupture des matériaux constitutifs des PRF quand la
déformation à la rupture de la matrice est supérieure à celle de la fibre………….. 21
1.18 Courbes d’endurance en fatigue pour différents types de PRF………………..….. 22
2.1 Réparation de poutre par béton projeté……………………………………………. 25
2.2 Renforcement d’un viaduc par tôles collées………………………………………. 27
2.3 Mise en œuvre par stratification directe…………………………………………... 28
2.4 Vue globale d’un renforcement d’un plafond réalisé en Japon…………………... 29
2.5 Renforcement en flexion et de cisaillement d'une poutre en béton renforcée par
des plaques en composite (aux Etats-Unis,1996)…………………………….…… 29
2.6 Opérations de chemisages des colonnes par des bandes en aramide……………… 30
2.7 Opérations de chemisages des colonnes par des bandes en aramide……………… 30
2.8 Procédure de fabrication des armatures en FRP…………………………………... 31
2.9 Différents torons pour des câbles en FRP…………………………………………. 32
2.10 Armatures en fibres d’aramides et de fibres carbones…………………………….. 32
2.11 Réparation de poutre par adjonction d’armature………………………………….. 32
2.12 Ferraillage mixte avec des armatures inférieures en acier et des armatures
supérieures en FRP………………………………………………………………... 33
Liste des figures
VI
2.13 Opération de coulage des armatures en FRP……………………………………… 34
2.14 Mise en œuvre des grilles en FRP………………………………………………… 35
2.15 Dimensions et espacement dans une grille en FRP………………………………. 35
2.16 Tunnel en grillage NEFMAC fabriqué en FRP…………………………………… 36
2.17 Renforcement interne d’un tunnel par NEFMAC…………………………………. 36
2.18 Emploi des NEFMAC sous forme de voiles pour la construction des bâtiments 37
2.19 Structure marine flottante (offshore)……………………………………………… 38
2.20 Renoncement d’un quai par FRP…………………………………………………. 38
2.21 Vue d'un ponton simple, fabriqué en utilisant des grilles de NEFMAC comme
renfort 39
2.22 Barres d’armatures en PRF de verre placées dans un tablier de pont en béton
avant la mise en place du béton 40
2.24 Pont suspendu fabriqué en FRP…………………………………………………… 41
2.25 Pont routier de petite portée entièrement fait de PRF……………………………... 42
2.26 Partie d’un pont en FRP obtenue par pultrusion…………………………………... 42
2.27 Treillis tridimensionnels en FRP………………………………………………….. 42
2.28 Recouvrement d’une construction par des FRP…………………………………… 43
2.29 Poutres et colonnes en FRP utilisés pour la construction d’un bâtiment………….. 43
2.30 Système d’ancrage du sol en FRP d’une pente……………………………………. 44
3.1 Relation adhérence-glissement……………………………………………………. 48
3.2 Phase II, le roulement des nervures sur le béton et les microfissures transversales 48
3.3 Adhérence-glissement modèle…………………………………………………….. 49
3.4 Armatures en PRF avec diverses formes de surfaces……………………………... 50
3.5 Relation adhérence-glissement pour le béton armé en PRF………………………. 51
3.6 Une poutre de béton avec un trou sans renforcement……………………………... 51
3.7 Une poutre renforcée avec une armature lisse…………………………………….. 52
3.8 Une poutre renforcée avec une armature adhérente……………………………….. 52
3.9 Phase d’adhérence parfaite………………………………………………………... 53
3.10 Evolution de la charge en fonction du déplacement………………………………. 54
3.11 Ecrasement progressif du béton…………………………………………………… 54
3.12 Coalescence des fissures de cisaillement et grand déplacement des armatures…... 55
3.13 Décharge dans la première phase de dégradation de la liaison……………………. 56
3.14 décharge de transition des phases de dégradation de la liaison…………………… 56
3.15 décharge dans a deuxième phase de dégradation de la liaison……………………. 57
3.16 Echelles d’étude de la liaison acier-armature d’après Lowes……………………... 57
3.17 Essai d’arrachement……………………………………………………………….. 58
Liste des figures
VII
3.18 Schéma représente l’essai d’arrachement théoriquement…………………………. 58
3.19 Test de Goto avec un tirant en béton……………………………………………… 59
3.20 Test classique de poutre(a) et test du bord de poutre (b)………………………….. 60
3.21 Propagation d’une fissure longitudinale ………………………………………….. 61
3.22 Extraction du cône du béton………………………………………………………. 62
3.23 Plastification ou déformation de l’armature………………………………………. 62
3.24 Propagation d’une fissure cylindrique…………………………………………….. 63
4.1 Charge externe appliquée sur la surface supérieure d’armature………………….. 66
4.2 Variation de la force d’arrachement en fonction du temps……………………....... 67
4.3 Variation du déplacement imposé en fonction du temps…………………………. 68
4.4 Model numérique réduit de l’éprouvette pour l’essai d’arrachement…………….. 69
4.5 Maillage du spécimen par des éléments tétraédriques…………………………….. 71
4.6 Variation de la contrainte de cisaillement en fonction du glissement d’un………..
spécimen en PRFA, pour deux maillages différents 72
4.7 Variation de la contrainte de cisaillement en fonction du glissement d’un………..
.spécimen PRFC pour les deux types de chargement 73
4.8 Evolution de la contrainte de cisaillement lors d’un essai d’arrachement béton-…
armature en acier 10 mm 74
4.9 Distribution de la contrainte de cisaillement pour les quatre types de matériaux...
de fabrication des armatures 75
4.10 Variation de la contrainte de cisaillement en fonction du glissement pour les…….
quatre types de matériaux 76
4.11 Variation de la contrainte d’adhérence en fonction du glissement pour une…...….
armature PRFV de trois diamètres différents 77
4.12 Variation de la contrainte d’adhérence en fonction du glissement pour une………
armature PRFA de trois diamètres différents 78
4.13 Variation de la contrainte d’adhérence en fonction du glissement pour une………
armature PRFC de trois diamètres différents 78
4.14 chargement cyclique du spécimen………………………………………………… 79
4.15 Variation de la contrainte d’adhérence en fonction du glissement pour une
armature en PRFC sous chargement cyclique 80
Nomenclature
IX
NOMENCLATURE
Ef module élastique des fibres (MPa)
Eprf module élastique des PRF (MPa)
Em module élastique de la matrice (MPa)
Vf fraction volumique de fibres
Vm fraction volumique de la matrice
εf,ult déformation à la rupture des fibres
εm,ult déformation à la rupture de la matrice
σprf,ult résistance ultime en traction des PRF unidirectionnels dans la direction des
fibres (MPa)
σ’f contrainte dans les fibres à la rupture du PRF (MPa)
σ’m contrainte dans la matrice à la rupture du PRF (MPa)
σf,ult résistance ultime en traction des fibres (MPa)
σm,ult Résistanceultime en traction de la matrice (MPa)
Introduction générale
1
INTRODUCTION GENERALE
La raison primaire de la défaillance structurale en génie civil est la corrosion d’armatures en
acier dans le béton. Cette corrosion a comme conséquence une grande augmentation du
volume du métal, qui cause alternativement des contraintes internes dans le béton. Ces
contraintes sont la cause de la détérioration de la structure [1]. Dans les ponts en béton, cette
corrosion est principalement due aux conditions environnements tels que la présence d'eau
de mer [2].
Plusieurs approches ont été adoptées pour essayer d'empêcher cette corrosion dans les
tabliers ou les colonnes de ponts, tels que le revêtement des armatures en acier par des
enduits ou des mastics étanches ou bien par l’utilisation des armatures en aciers inoxydables
[1]. Une autre approche, que beaucoup de chercheurs croient en elle, est l'utilisation des
barres de renforcement en composite (FRP) qui ont d'excellente résistance à la corrosion.
Les composites en FRP ont été en premier lieu utilisés dans l industrie aérospatiale et par la
suite ils ont été adopté par d'autres industries telles que l'automobile et les industries
sportives. A première vue, les coûts de ces composites peuvent sembler très chères, mais
avec la prise en considération des coûts additionnels des méthodes mentionnées ci-dessus
(telles que les coûts, du temps de construction, d'entretien et des matériaux additionnels
comme les enduits et les mastics…), les coûts sont très raisonnables [3]. Les barres de
renforcement en FRP sont des matériaux composites à fibres de hautes performances
imprégnées dans une matrice polymère. Les fibres peuvent être en carbone, en aramide, en
verre, ou une combinaison entre ces trois matériaux pour former un composite hybride. Les
barres sont fabriquées par pultrusion. Dans ce processus, des fibres sont regroupées ensemble
et par la suite elles sont immergées dans un bain de résine. Par la suite, elles sont repassées
dans une matrice de moulage pour obtenir la forme de la barre de renforcement. En
conclusion, elles sont mises dans une chambre traitante où la résine est durcit. Enfin les
barres sont opérationnelles. La plupart des barres ont un certain genre de déformation
extérieure nervurée pour favoriser l’adhérence avec le béton.
Le comportement du béton armé est conditionné par la liaison entre le béton et l'armature. Le
chargement est habituellement transmis par le béton sur l'armature. La transmission des
efforts est effectuée grâce à l’adhérence. Les travaux expérimentaux effectués dans les
dernières années, ont conduit à une compréhension plus ample du phénomène d’adhérence
armature – béton et ils ont servi à identifier plusieurs paramètres pour établir des lois de
Introduction générale
2
comportement de l’interface, ainsi qu’à introduire plusieurs recommandations dans les codes
internationaux de construction.
Dans ce cadre, nous pouvons cités les travaux de Brown et Bartholomew [4] qui ont réalisé
des essais de flexion des poutres renforcées par six barres de GFRP. Michaluk et autres [5]
ont examiné des poutres raidies longitudinalement renforcées par huit armatures en GFRP
sous une charge statique et cela pour déterminer leurs états limites de flexion et de
cisaillement ainsi que leurs comportement à la rupture en fonction de la capacité portante et
des modes de rupture. La recherche faite par Laio et al. [6] s'est spécifiquement concentrée
sur les détails liés à des applications de génie civil. Les chercheurs ont effectué les essais de
flexion à quatre-point et de traction sur des échantillons putrides en GFRP. Les échantillons
ont été découpés des plaques en GFRP avec des couches alternatives obtenus par la
stratification des fibres unidirectionnelles. Afin d’étudier l'effet du module d'élasticité des
barres en GFRP sur la résistance au cisaillement des poutres en béton armé, Tureyen et du
Frosch [7] ont effectué des essais sur des poutres en FRP en neuf barres avec différents
rapports géométriques des renforts.
Avec le développement des méthodes numériques telle que la méthode des éléments finis, un
effort considérable a été consacré au développement des solutions numériques en se servant
des codes de calcul performant [8]. Jusqu’à maintenant, deux différentes approches qui
tiennent compte de l’effet d’adhérence dans l’analyse par éléments finis des structures en
béton armé. La première approche proposée par Ngo et Scordelis [9] qui utilise une liaison
parfaite qui connecte à la fois les nœuds adjacents des éléments bétons et ceux des barres.
Dans ce cas, l’élément de liaison n’a pas de dimensions physiques et les coordonnées
géométriques sont identiques. La seconde approche est basée sur l’adhérence zonale
développée par de Groot et al [10], le comportement de la surface de contact entre le béton et
l’acier est décrit par une loi constitutive qui tient en considération de propriétés de la zone
adhérente. Par conséquent, l’élément de contact prévoit une connexion continue entre le béton
et l’acier.
Dans le cadre de la continuité des travaux effectués, nous comptons proposer une simulation
du test d’arrachement entre le béton et l’armature en utilisant le logiciel AnsysWorkbench.
Afin d’éviter le problème de la corrosion, de renforcer le béton et d’augmenter l’adhérence à
l’interface béton- armatures, des barres en composites à bases de fibres de verre, de carbone
ou d’aramide sont proposées. Pour atteindre notre objectif, nous avons structuré ce mémoire
en quatre chapitres.
Introduction générale
3
Au premier chapitre, nous avons présenté des généralités sur les matériaux
composites. Une description des différents constituants des matériaux composites ainsi que
leurs propriétés mécaniques relatives ont été aussi présenté avec détails. Par la suite, nous
avons donné une idée pour les matériaux composites utilisés pour le renforcement des
structures en béton armé ainsi que leurs méthodes d’obtention.
Le deuxième chapitre a été consacré à la présentation des différentes techniques de
renforcement ou de réparation des structures ou des ouvrages en béton armé. Par la suite, nous
avons proposé des cas pratiques des structures maritimes ou civiles réalisées en béton armé
renforcées par des armatures en matériaux composite.
Le troisième chapitre concerne l’effet d’adhérence entre les armatures et le béton. Les
différents types d’essais expérimentaux sont présentés à s’avoir l’essai d’arrachement, l’essai
d’un tirant soumis à la traction et l’essai du test des poutres. Par la suite, nous avons proposé
la succession des différents modes de ruines existants dans les liaisons armature-béton.
La simulation numérique de l’essai d’arrachement a été proposée au quatrième
chapitre. Cette simulation a été faite par Ansys workbench en utilisant maillage en trois
dimensions à l’aide des éléments tétraédriques. Les armatures en acier ont été remplacées par
d’autres en composites à fibres de verre, de carbone ou d’aramide pour tester leurs
performances lors d’un essai d’arrachement.
Finalement, nous avons clôturé notre mémoire par une conclusion générale qui
regroupe les principaux résultats ainsi que les futures recommandations.
Chapitre 1 Généralité sur les matériaux composites
5
1.1 INTRODUCTION
Un matériau composite ou FPR peut être défini d'une manière générale comme l'assemblage
de deux ou plusieurs matériaux, l'assemblage final ayant des propriétés supérieures aux
propriétés de chacun des matériaux constitutifs.
Par exemple, les FRP peuvent être conçus pour s’adapter pratiquement à n'importe quel
usage; cependant, cette polyvalence mène à une vaste gamme de propriétés possibles, rendant
ainsi la tâche de généralisation du comportement des FRP difficile dans plusieurs cas. Puisque
les FRP se composent de deux matériaux distincts, les propriétés globales des FRP dépendent
principalement de ces deux constituants. Il est ainsi intéressant d’examiner le rôle et les
propriétés de chacun des matériaux constitutifs, les fibres et la matrice, séparément, avant de
discuter des propriétés du composite de FRP dans l'ensemble.
On appelle de façon courante "matériaux composites" des arrangements de fibres, les renforts
qui sont noyés dans une matrice dont la résistance mécanique est beaucoup plus faible. La
matrice assure la cohésion et l'orientation des fibres, elle permet également de transmettre les
sollicitations auxquelles sont soumises les pièces.
Le mélange entre eux est réalisé par polymérisation (réaction chimique). En effet, les
matériaux composites ont un comportement particulier, et ceci est dû essentiellement à deux
facteurs. Le premier facteur résulte du comportement anisotrope du matériau utilisé dans la
couche élémentaire : contrairement aux matériaux isotropes, les matériaux composites sont
peu rigides en cisaillement. Le deuxième facteur dérive de la stratification qui consiste en
l’empilement de plusieurs couches, ce qui favorise l’effet de cisaillement, et particulièrement
du cisaillement transversal. L'utilisation des composites à matrice polymère et renfort fibreux
dans les applications industrielles est longuement restée cantonnée à des pièces semi-
structurales ou d'habillage. Néanmoins, les progrès de la technologie des composites sont tels
qu'on assiste de plus en plus à leur emploi comme matériaux de structure. Leur certification
pour une application industrielle est en grande partie déterminée par leur capacité à supporter
les diverses sollicitations en service. La réalisation des structures fait souvent appel à des
opérations d’enlèvement de matière à l'outil coupant. Selon la nature de cette opération, des
endommagements (délaminages, dégradations thermiques, arrachement de fibres) peuvent
être occasionnés [11].
Chapitre 1 Généralité sur les matériaux composites
6
Figure 1.1 : Définition d’un matériau composite ou FRP
I.2 LES RENFORTS
Le renfort est le squelette supportant les efforts mécaniques [12]. Il peut se présenter sous de
nombreuses formes : fibres courtes (mat) ou fibres continues (tissus ou textures
multidirectionnelles) en fonction de l'application envisagée. Les fibres possèdent
généralement une bonne résistance à la traction mais une résistance à la compression faible
(figure 1.2).
Figure 1.2 : comportement mécanique des différents matériaux [10].
Chapitre 1 Généralité sur les matériaux composites
7
1.2.1Fibre de verre : Elles constituent le renfort essentiel des composites de grande
diffusion. Elle est obtenue à partir de sable (silice) et d'additifs (alumine, carbonate de chaux,
magnésie, oxyde de bore). On distingue trois types de fibres :
• E : pour les composites de grande diffusion et les applications courantes ;
• R : pour les composites hautes performances ;
• D : pour la fabrication de circuits imprimés (propriétés diélectriques).
Figure 1.3 : Fibre de verre [13]
1.2.2. Fibre de carbone : C'est la fibre la plus utilisée dans les applications hautes
performances. Elle est obtenue par carbonisation de la fibre de PAN (Polyactylonitrile). Selon
la température de combustion, on distingue deux types de fibres :
Fibres haute résistance (HR) : pour une combustion de 1000-1500 °C ;
Fibres haut module (HM): pour une température de combustion de 1800-2000 °C.
En effet, les fibres de carbone se brisent aisément si elles sont comprimées dans le sens de
leur longueur, alors que, à masse égale, elles sont cinq fois plus raides et dix fois plus
résistantes à la traction que l'acier.
Chapitre 1 Généralité sur les matériaux composites
8
Figure 1.4 : Fibres de carbone [13]
1.2.3 Fibre d'aramide : Souvent appelée Kevlar, la fibre d'aramide est issue de la chimie des
polyamides aromatiques. Il est possible de trouver deux types de fibres d'aramide de rigidités
différentes :
les fibres bas module : utilisées pour les câbles et les gilets pare-balles ;
les fibres haute module : employées dans le renforcement pour les composites hautes
performances.
Le Kevlar est une fibre synthétique qui possède d'exceptionnelles des qualités de résistance à
la traction et à l'allongement. Seule la toile d'araignée propose de meilleures caractéristiques
(3 fois plus résistante).
Figure 1.5 : Fibres d’aramide [13]
Chapitre 1 Généralité sur les matériaux composites
9
Tableau 1.1 Caractéristiques moyennes des fibres et renforts [14].
1.3. LES MATRICES
La matrice a pour rôle de lier les fibres renforts, répartir les contraintes subies, apporter la
tenue chimique de la structure et donner la forme désirée au produit. On utilise actuellement
surtout des résines thermodurcissables (TD) que l'on associe à des fibres longues, mais
l'emploi de polymères thermoplastiques (TP) renforcés de fibres courtes se développe
fortement. Il est important de bien situer les différences fondamentales de ces deux types de
matrices [15].
La structure des TP se présente sous forme de chaînes linéaires, il faut les chauffer
pour les mettre en forme (les chaînes se plient alors), et les refroidir pour les fixer (les
chaînes se bloquent). Cette opération est réversible. Parmi les résines
thermoplastiques, on trouve les Polyesters insaturés, Vinylester, Phénoliques,
Epoxydes, Polyuréthannes et polyurées, Polyimide et les Bismaléimides [15].
La structure des TD a la forme d'un réseau tridimensionnel qui se ponte (double
liaison de polymérisation) pour durcir en forme de façon définitive, lors d'un
échauffement. La transformation est donc irréversible. Parmi les résines
thermodurcissables, on trouve les Polyamide (PA), Polytéréphtalate éthylénique et
butylénique (PET, PBT), Polycarbonate (PC) Polysulfure de phénylène (PPS),
Polyoxyméthylène (POM) ,Polysulforés (PSU et PPS) et Polypropylène (PP) [15].
Chapitre 1 Généralité sur les matériaux composites
10
Tableau 1.2 : Comparaison entre les résines thermoplastiques et les résines
thermodurcissables
Matrices Thermoplastiques TP Thermodurcissables TD
Etat de base solide prêt à l'emploi liquide visqueux à
polymériser
Stockage illimité réduit
Mouillabilité renforts difficile aisée
Moulage chauffage +
refroidissement
chauffage continu
Cycle court long
Tenue au choc assez bonne limitée
Tenue thermique réduite bonne
Chutes et déchets recyclables perdus ou recyclés en
charges
Conditions de travail propreté émanation pour "méthode
humide"
Tableau 1.3 : Caractéristiques mécaniques de quelques fibres[12].
Chapitre 1 Généralité sur les matériaux composites
11
Tableau 1.4 : Caractéristiques mécaniques de quelques résines [14].
1.4 TYPES DE COMPOSITES POUR LE RENFORCEMENT
Depuis le début des années 90, l'intérêt pour l'utilisation des matériaux de FRP pour
les structures a grandement augmenté et il y a actuellement des centaines de structures en
service incorporant des FRP à travers le monde. Quelques-unes des utilisations les plus
fréquentes des FRP dans les structures en génie civil sont les plaques ou feuilles de FRP
(figure. 1.4) collées extérieurement pour le renforcement des éléments structuraux en béton
armé ( aussi en acier, en aluminium et en bois), des barres ou tiges de FRP pour le
renforcement interne du béton (figures. 1.5 et 1.6), des structures constituées uniquement de
FRP et enfin des structures composites hybrides en FRP[13].
Figure 1.6 : Exemple de feuille de FRP de carbone flexible pouvant être employée pour la réparation des structures en béton [13].
Chapitre 1 Généralité sur les matériaux composites
12
Fig. 1.7 : Exemples d’armatures en FRP de verre actuellement disponibles pour le béton [12].
Figure 1.8 : Exemples d’armatures en FRP de carbone actuellement disponibles pour
le béton [10].
1.5 TECHNIQUES DE FABRICATION DES COMPOSITES
Tel que mentionné plus tôt, il existe une grande variété de techniques de fabrication
des FRP. Cependant, seules les méthodes de fabrication utiles pour l'ingénieur en structures
sont incluses ci-après. La pultrusion, le moulage manuel et l'enroulement filamentaire sont
discutés alors que les autres techniques telles que le moulage par transfert de résine, le
moulage sous vide et le moulage par injection et autres sont laissées aux textes spécialisés sur
les matériaux composites [16].
Chapitre 1 Généralité sur les matériaux composites
13
1.5.1 Pultrusion
Ce processus de fabrication est généralement utilisé pour la fabricationdes barres, des
tiges, des tendons, des plaques et des sections structurales en FRP. La technique est
entièrement automatisée et est ainsi très économique. Elle est semblable au processus
d'extrusion par lequel plusieurs sections en métal sont fabriquées. Tel qu’illustré aux figures
1.7 et 1.8, le processus de pultrusion est réalisé en tirant les fibres brutes qui passent d’abord
dans un bain de résine puis par une filière chauffée. Pendant que les fibres imprégnées de
résine traversent la filière, la matrice de polymère durcit sous l’effet de la chaleur et prend la
forme de la filière, produisant ainsi un composant structural. Le composant de FRP est tiré de
l'extrémité polymérisée. Ce processus est continu et a l'avantage que les composants du FRP
ayant pratiquement n'importe quelle longueur peuvent être fabriqués [17].
Figure 1.9 : Différentes sections structurales disponibles de FRP obtenues par pultrusion [17].
Figure 1.10 : Procédé de fabrication des FRP par pultrusion [17].
Chapitre 1 Généralité sur les matériaux composites
14
1.5.2 Moulage manuel
Le moulage manuel, parfois appelé moulage par contact est plus connu par
l’expression anglaise « wetlay-up ». Cette technique de fabrication des FRP, souvent utilisée
pour la réhabilitation des structures, consiste à saturer de résine et à coller des feuilles ou des
tissus de FRP directement sur les surfaces des éléments en béton armé, en acier, en aluminium
ou en bois. Dans cette technique, un moule rigide est couvert de résine et un rouleau est
utilisé pour presser les fibres (habituellement sous forme de feuilles ou de tissus de fibres
brutes) dans la résine (figure 1.9). Dans certains cas, de la résine additionnelle est ajoutée à la
surface externe des fibres pour s'assurer qu’elles sont entièrement imprégnées.
Figure 1.11 : Fibres de verres tirées des bobines et utilisées pour la fabrication des barres
d’armatures en FRP pour l’opération de pultrusion du béton [15].
Pour la réhabilitation des structures, le moule est tout simplement l’élément structural
existant à renforcer et les FRP restent collés au moule après la polymérisation (qui est
normalement accomplie à température ambiante). Cette technique a l'avantage qu'elle est
facilement et rapidement exécutée en chantier, procurant des avantages financiers significatifs
par rapport aux techniques conventionnelles de réhabilitation des structures telles que
l’installation de plaques d’acier externes. Cependant, le contrôle de la qualité est extrêmement
important dans ce procédé et la main d’œuvre qualifiée est souvent exigée. Le moulage
manuel pour la réhabilitation structurale d'une colonne en béton est illustré sur la figure 1.10.
Chapitre 1 Généralité sur les matériaux composites
15
Figure 1.12 : Feuilles de FRPen carbones appliquées pour le renforcement d’un poteau en
béton armé en utilisant le procédé de moulage manuel [13] .
1.5.3 Enroulement filamentaire
Plusieurs usages innovateurs des FRP en structure, telle que les coffrages permanents
pour les pieux en béton utilisent des poteaux creux, des tuyaux et des tubes en FRP.Ces
éléments sont généralement produits en utilisant un processus de fabrication appelé
l'enroulement filamentaire. Dans ce processus automatisé, illustré aux figures 1.11 et 1.12, les
fibres brutes sont tirées des bobines, passent dans un bain de résine puis sont enroulées sur un
mandrin rotatif. Le placement des fibres sur le mandrin est commandé par un ordinateur,
permettant ainsi que les fibres soient placées avec précision et selon les orientations désirées.
En changeant l'orientation des fibres, les éléments crées par enroulement filamentaire peuvent
avoir une variété de propriétés mécaniques adaptées à des usages spécifiques [13] .
Figure 1.13 : Schéma du Procédé de fabrication des FRP par enroulement filamentaire.
Chapitre 1 Généralité sur les matériaux composites
16
Figure 1.114 : Fibres de verre enroulées sur un mandrin triangulaire lors de la fabrication d’un
tube triangulaire en FRP par enroulement filamentaire.
1.6 COMPORTEMENT DES COMPOSITES
La performance de n'importe quel matériau dans un usage spécifique dépend de ses
propriétés mécaniques, de sa durabilité et de son coût. Dans cette section l’accent sera mis sur
le comportement mécanique des FRP, y compris la réponse contrainte-déformation et d'autres
propriétés telles la résistance et les propriétés mécaniques.
Figure 1.15 : contrainte de traction en fonction de déformation d’Acier et des matériaux
FRP [18].
1.6.3 Caractéristiques mécaniques FRP
Chapitre 1 Généralité sur les matériaux composites
17
Les propriétés mécaniques d'un FRP dépendent d'un certain nombre de facteurs tels que les
proportions relatives des fibres et de la matrice, les propriétés mécaniques des matériaux
constituants (fibres, matrice et tous les additifs), l’orientation des fibres dans la matrice et la
méthode de fabrication [18].
Tableau 1.5 : Propriétés de quelques armatures en FRP typiques actuellement disponibles.
Type d’armatures Désignation Diamètre
[mm]
Section
[mm²]
Résistance en
traction [MPa]
Module
d’élasticité [GPa]
Acier #10 11,3 100 400 200
Barre CFRP ISOROD #10 9,3 71 1596 111
Barre GFRP ISOROD 3/8 9,3 71 691 40
Treillis GFRP NEFMAC G10 N/A 79 600 30
Treillis CFRP NEFMAC C16 N/A 100 1200 100
Treillis AFRP NEFMAC A16 N/A 92 1300 54
Barre CFRP
EADLINETM
Rond 12 113 2250 147
Les propriétés mécaniques d'un FRP dépendent d'un certain nombre de facteurs tels que les
proportions relatives des fibres et de la matrice, les propriétés mécaniques des matériaux
constituants (fibres, matrice et tous les additifs), l’orientation des fibres dans la matrice et la
méthode de fabrication. La figure 1.13 montre des courbes contrainte-déformation typiques de
plusieurs FRP unidirectionnels comparés au béton. Les tableaux 1.5 et 1.6 représentent les
caractéristiques mécaniques des matériaux utilisés comme barres et ou plaques pour le
renforcement des structures. À partir de ces données, il est évident que les FRP de verre et
d’aramide ont des modules nettement inférieurs à celui de l'acier avant plastification, mais que
les FRP de carbone ont des modules comparables, ou même supérieurs dans certains cas, à
l’acier. Ces données mettent également en évidence le fait que les FRP ont des résistances
ultimes qui peuvent être de plusieurs fois plus grandes que celle de l’acier.
Chapitre 1 Généralité sur les matériaux composites
18
Tableau 1.6 : Propriétés de systèmes de renforcement en FRP typiques actuellement
disponibles [18].
Système de
fibre
Type de
fibre
Poids
[g /m²]
Epaisseur
[mm]
Résistance en traction
[MPa]
Module élastique en
tension [GPa]
Tyfo SEH-51 Verre 930 1.3 575 26.1
Tyfo SEH-35 Carbone ---- 0.89 991 78.6
Replark 20 Carbone 200 0.11 3400 230
Replark 30 Carbone 300 0.17 3400 230
Replark MM Carbone ---- 0.17 2900 390
Replark HM Carbone 200 0.14 1900 640
Hex 100G Verre 913 1.0 600 26.1
Hex 103C Carbone 618 1.0 960 13.1
CarboDur S Carbone 2240 1.2-1.4 2800 165
CarboDur M Carbone 2240 1.2 2400 210
CarboDur H Carbone 2240 1.2 1300 300
MBraceEG900 Verre 900 0.35 1517 72.4
MBrace CF530 Carbone 300 0.17 3500 373
MBrace AK 60 Aramide 600 0.28 2000 120
Pour les FRP unidirectionnels, la plus grande résistance et rigidité sont obtenues quand
le composite est chargé en traction dans la direction des fibres. Dans ce cas, le module
élastique des FRP, peut être exprimé approximativement en termes du module élastique
des composantes du matériau, pour la matrice et pour les fibres et de leurs fractions
volumiques respectives, et .Ceci est traduit par l’équation connue sous le nom de règle
des mélanges :
(1.1)
Chapitre 1 Généralité sur les matériaux composites
19
L'expression (1.1) est valable seulement dans la direction des fibres pour les
composites unidirectionnels et le module d'élasticité perpendiculaire aux fibres est
généralement beaucoup plus faible. Le module élastique en compression est généralement
plus faible que celui en traction. Les valeurs des modules élastiques en compression sont
typiquement de l’ordre de 50-80% de celles déterminées à partir des essais en traction,
dépendamment du type de FRP considéré [17].
1.6.4 Résistance et fatigue
La résistance axiale des FRP unidirectionnels diffère selon la charge appliquée soit en
compression ou en tension, et la plupart des FRP sont nettement plus résistants en tension
(d’où leur utilisation courante en tant que renforcement en traction pour le béton). La réponse
d'un matériau de FRP en traction dépend en grande partie des déformations à la rupture des
deux matériaux constituants et deux possibilités de comportements doivent être prises en
considération. Les figures 1.14 et 1.15 montrent les scénarios possibles pour les déformations
à la rupture des fibres et de la matrice et donnent un aperçu du comportement à la rupture des
matériaux de FRP. Si la déformation à la rupture de la matrice, , est inférieure à la
déformation à la rupture des fibres, , telle qu’illustré à la figure 1.14 et la fraction
volumique de fibres, ., est petite (soit inférieure à environ 0,10), alors la rupture du FRP est
contrôlée par les propriétés de la matrice. Cette condition est décrite par l'expression
approximative suivante, qui exprime la résistance en traction du FRP en termes de résistances
des fibres et de la matrice [19] :
(1.2)
Cependant, si la fraction volumique des fibres est grande, alors les fibres supportent la
grande majorité de la charge et la rupture de la matrice n'est pas critique. Dans ce cas, la
charge est transférée aux fibres qui continuent à la supporter, jusqu'à ce que leur déformation
à la rupture soit atteinte. Cette condition est décrite par [17] :
(1.3)
Si la déformation à la rupture de la matrice est plus grande que la déformation à la
rupture des fibres, tel qu’illustré à la figure 1.15 et que la fraction volumique de fibres est
petite, alors la rupture du FRP est empêchée quand les fibres rompent et la résistance ultime
du FRP est décrite par [19] :
Chapitre 1 Généralité sur les matériaux composites
20
(1.4)
Cependant, si la fraction volumique de fibres est grande, alors la charge à transférer
des fibres au moment de leur rupture vers la matrice est grande et le FRP rompt. Cette
condition est approximativement décrite par [19]:
(1.5)
Pour la plupart des utilisations des FRP en génie civil, la fraction volumique de fibres,
est considérée comme étant grande car elle est supérieure au seuil approximatif de 0.1. La
résistance à la traction perpendiculairement aux fibres est beaucoup plus faible que celle dans
la direction des fibres et dépend de plusieurs facteurs. La résistance ultime des FRP chargés
en compression est inférieure à celle en traction et dépend d'un certain nombrede facteurs
comprenant le type de fibres, les propriétés de la matrice et la résistance à l’interface matrice-
fibre. La résistance ultime en compression des FRP peut être atteinte en raison du micro-
flambement des fibres, de la rupture de traction transversale dans la matrice ou de la rupture
de cisaillement. Les résistances en compression axiale pour les matériaux de FRP uniaxiaux
chargés dans la direction des fibres sont en général environ 55%, 20% et 78% de la résistance
à la traction axiale pour les FRP de verre, d’aramide et de carbone respectivement. Les fibres
d'aramide en particulier se comportent mal en compression et par conséquent, la résistance en
compression de FRP utilisés comme renforts pour le béton est généralement négligée. Dans
certains cas, comme celui des sections structurales en FRP pultrudées soumises à des charges
de compression ou de flexion, la résistance à la compression des FRP doit être considérée
puisqu’elle fait partie du mécanisme de résistance aux efforts [17].
Figure 1.16 : Déformations à la rupture des matériaux constitutifs des FRP quand la
déformation à la rupture de la matrice est inférieure à celle de la fibre [13] .
Chapitre 1 Généralité sur les matériaux composites
21
Figure 1.17 : Déformations à la rupture des matériaux constitutifs des FRP quand la
déformation à la rupture de la matrice est supérieure à celle de la fibre [13].
La fatigue concerne la dégradation ou la rupture d'un matériau ou d'un élément
structural après des cycles répétés de chargement et de déchargement. La plupart des
matériaux de FRP unidirectionnels utilisés en génie civil affichent un bon comportement en
fatigue comparativement à l'acier, bien que certains matériaux de FRP (FRP de carbone en
particulier) affichent des caractéristiques supérieures en fatigue. La recherche sur le
comportement en fatigue des composites en FRP est en cours, mais les commentaires
généraux suivants peuvent être faits. Les FRP de carbone affichent un comportement
exceptionnel à la fatigue. Ceci a été attribué au fait que les fibres de carbone ont une très
grande rigidité, ce qui limite les déformations éprouvées par la matrice de polymère, empêche
la fissuration de la matrice de même que la perte du lien à l’interface matrice-fibre, empêchant
ainsi la rupture totale. Les essais de fatigue en traction effectués sur des tendons en FRP de
carbone/époxyde unidirectionnels ont indiqué que le CFRP peut supporter des contraintes
moyennes et des amplitudes de contraintes beaucoup plus grandes que l'acier. Les fibres de
verre sont considérablement moins rigides et les matrices des FRP de verre subissent de plus
grandes déformations pendant les cycles de chargement, ce qui provoque plus de fissuration
de la matrice et peut par la suite mener à la rupture. Puisque la rigidité des fibres d’aramide
est intermédiaire entre le verre et le carbone, un comportement en fatigue intermédiaire aurait
dû être observé. Toutefois, la nature même des fibres d’aramide rend ces dernières sensibles
aux dommages de fatigue par un processus appelé défibrillation, qui, à terme, peut mener à la
rupture par fatigue. La figure 1.16 montre des courbes typiques de cycles de fatigue pour les
FRP de carbone et de verre dans lesquels le comportement supérieur en fatigue des FRP de
carbone est évident de même que l'effet du module des fibres sur l’endurance en fatigue [19].
Chapitre 1 Généralité sur les matériaux composites
22
Figure 1.18 : Courbes d’endurance en fatigue pour différents types de FRP.
Chapitre 2 Fibre en composite pour les renforcement des structures
24
2.1 NATURE DU RENFORCEMENT
Depuis les premières applications des composites en génie civil, qui remontent au début des
années 1980, et avec le développement des différents procédés et techniques de mise en
œuvre, l’utilisation des composites a largement intéressé les laboratoires de recherche et les
organismes industriels. Cependant, et malgré les nombreux avantages qu’offrent les matériaux
composites, (propriétés mécaniques élevés, poids faible, résistance à la corrosion, etc.), leurs
adaptations aux applications de renforcement révèlent de nombreux problèmes. Ces
problèmes peuvent être liés directement à la mécanique des composites (matériaux
hétérogènes et anisotropes) qui restent toujours un sujet de recherche, ou encore les problèmes
liés à la structure renforcées (décollement, durabilité, etc.).
Mettre en place des technologies efficaces et rentables afin de construire, de réparer ou de
prolonger la vie des structures en Génie civil est un souci industriel et économique dans la
plupart des pays. De nombreuses pathologies imprévues liées à l’utilisation ou à
l’environnement sont susceptibles d’intervenir avant la fin de cette période.
Le choix de la méthode de réparation et des matériaux à mettre en œuvre est défini en
fonction de la nature et de l’importance des désordres constatés, en tenant compte des critères
économiques des matériaux de construction, des conditions de chantier et des contraintes de
site. Le principe du renforcement ou de la réparation consiste en adjonction de matière dans
les zones où les sections sont trop sollicitées. Dans ce cas, les réparations et/ou renforcements
structuraux des ouvrages en béton armé peuvent être effectués soit par ajout de forces (cas de
la précontrainte additionnelle), soit par ajout de matières (béton projeté et renfort collés) ou
bien d’emplacement des armatures en FRP à la place de l’acier. Le renforcement de structures
en béton armé par emplacement d’armatures est le procédé qui nous intéresse dans cette
étude.
2.1.1 Réparation par projection du béton
Cette technique de réparation était très couramment employée car particulièrement bien
adaptée à la réfection des voûtes et tunnels ou des murs en béton armé. Elle permet de réaliser
aussi bien des réparations superficielles, comme la réfection d’un parement en béton
présentant de légères épaufrures, que des réparations ou des renforcements de structures, en
disposant de nouvelles armatures à la structure. Dans ce cas, le béton reconstitue non
seulement la géométrie de la construction mais aussi, il joue également le rôle confié au béton
dans l’association acier / béton armé. Les étapes importantes avant la projection du béton sont
Chapitre 2 Fibre en composite pour les renforcement des structures
25
la mise en état du support (sablage, brossage des armatures,…), la mise en disposition et
l’ancrage des armatures ajoutées et enfin la mise en place des coffrages. Le béton projeté peut
être, ou non, combiné avec l’adjonction d’armatures complémentaires. La projection est
réalisée soit par voie sèche, soit par voie mouillée. Dans le premier cas, la grande vitesse de
projection (80 à 100 m/s) fait que le procédé par voie sèche est particulièrement recommandé
pour la réparation des ouvrages car il permet d’obtenir un béton très compact. Dans le second
cas, la faible vitesse de projection (10à 40 m/s) rend indispensable l’exécution préalable d’une
couche d’accrochage. Après durcissement, le béton projeté possède les propriétés d’un béton
coulé, puis vibré. La projection est possible dans toutes les directions, en particulier en
plafond (figure 2.1). Une description détaillée de cette technique est donnée par Resse [20].
Selon Resse, les travaux de réparation par béton projeté se regroupent en deux catégories : les
réparations superficielles et les réparations profondes. Grâce à son adhérence au support, à ses
caractéristiques très proches de celles du béton coffré, aux possibilités de mise en place et
d'enrobage d'armatures de renfort qu'il procure, le béton projeté permet de réaliser
économiquement de telles réparations. La difficulté de l'emploi de cette méthode provient
essentiellement du mode d’application et de mise en œuvre (matériels, main d’œuvre et
problèmes d’hygiène et de sécurité) [20].
Figure 2.1 : Réparation de poutre par béton projeté [20].
Chapitre 2 Fibre en composite pour les renforcement des structures
26
2.1.2 Renforcement par des plaques en acier
Le renforcement de structure par des tôles métalliques, mieux connue sous le nom de procédé
d’Hermite, consiste à coller des tôles en acier sur les faces tendues de structures en béton
armé. Ainsi, d'Hermite [21] s'est intéressé, dès le début des années soixante, à l'utilisation de
ces composés adhésifs de type époxy polymérisant à froid pour associer béton et acier. Selon
Theillout[22], trois problèmes mécaniques se posent lors de l'utilisation de tôles extérieures
collées au béton pour le renforcement des structures :
la mise en flexion locale de la tôle au voisinage des fissures qu'elle recouvre,
la répartition des efforts repris par les tôles dans le cas d'utilisation d'empilement,
la répartition des déformations entre les aciers internes au béton et les aciers collés
extérieurement.
Pour que l'adhérence entre l'acier et la colle ait une bonne tenue, les tôles utilisées doivent
subir toute leur préparation en usine (découpage, sablage…). La mise en place des tôles
nécessite une très bonne préparation de chantier ainsi qu'une excellente coordination des
équipes. Le collage impose un dispositif de serrage pouvant être un étaiement, un serrage par
serre-joint ou un serrage par vérins plats (figure 2.2). L'emploi de ce mode de réparation est
particulièrement limité à cause de sa mise en œuvre difficile et coûteuse. Ce procédé consiste
en un apport d’armatures extérieures soit pour consolider un élément dont les dégradations
mettent en péril la résistance, soit pour remplacer des aciers oubliés, ou mal positionnés [23].
Toutefois, le collage de tôles métalliques présente aussi quelques difficultés :
sensibilité de l’acier à l’oxydation (il demande donc une protection et un entretien
quotidien)
impossibilité de mobilisation de toute la résistance en traction des tôles, même sous
faible épaisseur ;
nécessité d’un collage sous pression (vérins), pour assurer une adhésion suffisante et
éviter les bulles d’air dans la couche de résine ;
impossibilité de généraliser cette technique à des surfaces importantes (masse
manipulées trop importantes), ce qui limite d’autant les possibilités de réparation.
Chapitre 2 Fibre en composite pour les renforcement des structures
27
Figure 2.2 : Renforcement d’un viaduc par tôles collées
2.1.3 Renforcement par des plaques en FRP
Les techniques traditionnelles ont montré leurs limites au comportement à long terme
(oxydation des tôles d’acier, durabilité du béton projeté, etc.). La recherche dans le domaine
de réhabilitation s’est orientée vers l’utilisation de nouveaux matériaux capables de répondre
aux différents critères exigés par les opérations de la maintenance des ouvrages. Plusieurs
raisons ont permis aux matériaux composites, restés longtemps limités aux applications
militaires et à l’industrie aéronautique, de s’implanter dans le domaine de génie civil. Le
génie civil est un domaine qui nécessite trop de main d’œuvre, le coût de cette main d’œuvre
dans les pays développés est devenu assez élevé de telle sorte que le prix de la matière
première ne joue plus le rôle du critère économique primordial.
Le renforcement de structures par plaques ou tôles en composites se fait directement par la
pose de ce dernier sur une couche de résine qui recouvre l’élément à renforcer et qui sert de
liant. Après marouflage, une couche de résine de fermeture permet de parfaire l’imprégnation.
Les pressions nécessaires appliquées pour cette méthode de renforcement sont faibles par
rapport à d’autres méthodes de renforcement. En utilisant des polymères qui polymérisent à
température ambiante, il est possible de réaliser une stratification directe, en respectant les
étapes suivantes (figure 2.3) :
préparation de la surface, application de la couche primaire,
application d'une première couche de polymère époxyde,
Chapitre 2 Fibre en composite pour les renforcement des structures
28
application d'une première couche de tissus secs,
application d'une seconde couche de polymère époxyde, protection, finition.
Figure2.3 : Mise en œuvre par stratification directe [24].
Ce procédé présente l'avantage d'une mise en œuvre simplifiée, mais le renforcement acquiert
toute sa résistance au bout d'une semaine et le contrôle de la qualité de l'application doit être
soigné suivant les conditions de mise en œuvre. Ce procédé a trouvé de nombreuses
applications en Europe, au Japon et aux Etats-Unis (figure 2.4-2.6).
Chapitre 2 Fibre en composite pour les renforcement des structures
29
Figure 2.4 : Vue globale d’un renforcement d’un plafond réalisé en Japon[25].
Figure 2.5 : Renforcement en flexion et de cisaillement d'une poutre en béton renforcée par
des plaques en composite [25].
Chapitre 2 Fibre en composite pour les renforcement des structures
30
Figure 2.6 : Opérations de chemisages des colonnes par des bandes en aramide [25].
2.1.4 Précontrainte additionnelle
Contrairement aux techniques présentées ci-dessus et qui consiste en l’ajout de matière (béton
ou acier), la précontrainte additionnelle consiste en un ajout de force dans des ouvrages
existants en vue soit de leur redonner leur un état de service initial, soit de leur donner un
nouvel état de service. Elle permet, en effet, d’appliquer des efforts d’une intensité connue, en
des points et suivant des directions bien définies, capables de s’opposer aux efforts
générateurs des désordres. Elle est réalisée le plus souvent par la mise en œuvre d’armatures
de précontrainte (câble ou barres). La précontrainte additionnelle peut être employée pour
traiter une grande variété d’ouvrage (ponts, barrages, réservoirs, bâtiment). Cette méthode est
particulièrement adaptée au renforcement en flexion et vis-à-vis de l'effort tranchant par
l'emploi d'étriers actifs (Figure2.7). En revanche, la mise en œuvre de tout ce qui concerne la
protection définitive des armatures nécessite un niveau particulier de qualité. De plus, le
recours à des unités de plus en plus puissantes pour en limiter le nombre implique une étude
particulièrement soignée des zones d’ancrage, très fortement sollicitées [26].
(a) types d’étriers actifs b) type de précontrainte additionnelle
Figure 2.7: Différents types de réparation par précontrainte additionnelle [26]
Chapitre 2 Fibre en composite pour les renforcement des structures
31
2.1.5 Renforcement par armatures
Il a été mentionné aux paragraphes précédents que les enjeux économiques ont été à l’origine
de la prise en considération de l’importance de renforcement ou réhabilitation des structures
en génie civil. Les techniques traditionnelles ont montré leurs limites au comportement à long
terme (oxydation des armatures ou tôles d’acier, durabilité du béton projeté, etc.). La
recherche dans le domaine de renforcement ou réhabilitation s’est orientée vers l’utilisation de
nouveaux matériaux capables de répondre aux différents critères exigés par les opérations de
construction ou de maintenance des ouvrages en service.
Les barres de renforcement en FRP sont des matériaux composites à fibres de hautes
performances imprégnées dans une matrice polymère. Les fibres peuvent être en carbone, en
aramide, en verre, ou une combinaison entre ces trois matériaux pour former un composite
hybride. Les barres sont fabriquées par pultrusion. Dans ce processus, des fibres sont
regroupées ensemble et par la suite elles sont immergées dans un bain de résine. Par la suite,
elles sont repassées dans une matrice de moulage pour obtenir la forme de la barre de
renforcement (Figure 2.8). En conclusion, elles sont mises dans une chambre traitante où la
résine est durcit. Enfin les barres sont opérationnelles [18]. La plupart des barres ont un
certain genre de déformation extérieure nervurée pour favoriser l’adhérence avec le béton.
Figure 2.8 : Procédure de fabrication des armatures en FRP.
Les armatures en FRP sont très utiles lorsqu’il s’agit de remplacer des armatures en acier
corrodées ou coupées accidentellement. Selon les compagnies de production des matériaux
composites pour des raisons industrielles, les armatures en FRP possèdent généralement des
formes similaires à celles des fibres en acier pour s’opposer à la fissuration, et participer à la
résistance des sections renforcées (Figure 2.9 et 2.10).
Chapitre 2 Fibre en composite pour les renforcement des structures
32
Figure 2.9 : Différents torons pour des câbles en FRP [12].
Figure 2.10 : Armatures en fibres d’aramides et de fibres carbones [12].
Selon la figure 2.11, la protection de ces armatures est assurée par un béton coulé ou projeté et
leurs jonctions avec les armatures existantes, peut se faire par des procédés classiques
(recouvrement, soudure, manchonnage) [18].
Figure 2.11 : Réparation de poutre par adjonction d’armature
Ces barres ont beaucoup de propriétés qui leurs diffèrent de manière significative des barres
en acier. Comme avantages les barre en FRP sont très légers, de haute résistance et non-
Chapitre 2 Fibre en composite pour les renforcement des structures
33
réactif aux chlorures. Cependant, leur module d'élasticité est sensiblement inférieur que celui
d'acier et de leur comportement de contrainte-déformation est élastique linéaire jusqu' à la
rupture brutale (comportement fragile) ; comparativement à l'acier qui a un plateau de
plasticité qui nous donne une idée préventive avant la rupture (comportement ductile) . En
raison de cette dernière propriété, plusieurs ingénieurs et chercheurs croient qu'il sera le plus
efficace d'employer les barres de FRP comme armatures de renforcement dans la partie
supérieure des poutres et de continuer à employer l'acier dans la partie inférieure (Figure 2.12
et 2.13).
Figure 2.12 : Ferraillage mixte avec des armatures inférieures en acier et des armatures
supérieure en FRP [27].
Chapitre 2 Fibre en composite pour les renforcement des structures
34
Figure 2.13 : Opération de coulage des armatures en FRP [27].
2.1.2 Renforcement par grilles.
Bien que la majorité d’efforts dans le développement des renforts en composite pour le béton
se focalise sur la fabrication des tiges, de tendon et le câble. Certaines entreprises japonaises
ont concentrées leurs efforts sur le développement de nouvelles formes de renforts sous
formes de grilles. Ces éléments de type de grille se caractérisent par leurs fibres de hautes
performances telles que les fibres de verre, de carbone ou d’aramide imprégnées dans une
résine (Figure 2.14). Les éléments de type de grille peuvent être génériquement classifiés en
deux types NESTEM (New Fiber Composite Materials for ReinforcingConcrete). Les
NESTEM sont des éléments minces et plats utilisés principalement en « geogrids » et des
nouvelles fibres en matériaux composites pour renforcer le béton (NEFMAC) qui sont plus
épaisses pour le renforcement du béton « géotextile ». La figure 2.15 montre les dimensions
et l'espacement de la grille en FRP.
Chapitre 2 Fibre en composite pour les renforcement des structures
35
Figure 2.14 : Mise en œuvre des grilles en FRP.
Figure 2.15 : Dimensions et espacement dans une grille en FRP
Ces grilles sont très efficaces pour les renforcements internes et externes des structures en
génie civil sous des sollicitations mixtes.En raison de leurs natures non-corrosives, poids
léger, résistance aux alcalis, eau et pétrole et les possibilités de formage des grilles pour
épouser les formes des structures à renforcer, les NEFMAC sont souvent employées en tant
que renfort pour le béton, dans la réparation et la réhabilitation des structures endommagées
(Figures 2.16-2.18).
Chapitre 2 Fibre en composite pour les renforcement des structures
36
Figure 2.16 : Tunnel en grillage NEFMAC fabriqué en FRP.
Figure 2.17 : Renforcement interne d’un tunnel par NEFMAC.
Chapitre 2 Fibre en composite pour les renforcement des structures
37
Figure 2.18 : Emploi des NEFMAC sous forme de voiles pour la construction des batiments.
2.2 CONSTRUCTIONS PRF-BETON
Ce chapitre s’adresse à au renforcement des structures par des matériaux composites (fibre de
carbone et d'aramide) à la place des matériaux conventionnels tel que l’acier.Par conséquent,
nous avons inclut l'utilisation des câbles, barres et tendons, aussi bien que l'utilisation des
renforts linéaires en tant que plaques ou tôles. Pendant la dernière décennie, une attention
considérable a été consacrée au développement des composites comme alternative de renfort
pour le béton au lieu d’armatures ou tendons conventionnel en acier. En vue d’augmenter la
résistance, la durée de vie, de réduire le poids la corrosion des structures et d’ouvrages en
génie civil, de nombreuses constructions sont réalisées ces dernières années.
2.2.1 Structures maritimes
Les bétons sont utilisés pour la réalisation de très nombreux ouvrages ou structures situés en
sites maritimes, qui participent à l’aménagement des infrastructures et installations portuaires
de pêche ou de commerce, des bassins, des terminaux à conteneurs, des terminaux céréaliers,
des bases nautiques, des ouvrages de protection et de défense des côtes (épis, brise-lame), de
protection des ports (digues, jetées), des ouvrages de mise à l’eau de navires ou de
construction navale, des quais et appontements pour le chargement et le déchargement. Le
remplacement des armatures en acier par d’autre en FRP, permet la modernisation de
l’ensemble des infrastructures portuaires (Figures 2.1-2.3).
Chapitre 2 Fibre en composite pour les renforcement des structures
38
Figure 2.19 : Structure marine flottante (offshore).
Figure 2.20 : Renoncement d’un quai par FRP [27].
Chapitre 2 Fibre en composite pour les renforcement des structures
39
Figure 2.21 : Vue d'un ponton simple, fabriqué en utilisant des grilles de NEFMAC
comme renfort [27].
En raison de la grande variété dans les types, les formes et les propriétés des matériaux
de FRP, il y a une énorme variété d'utilisations dans lesquelles les FRP peuvent être
efficacement employés dans des usages structuraux et dans les infrastructures. Cette section
décrit brièvement certaines des utilisations les plus communes des FRP dans l'infrastructure
civile. Le lecteur devrait se rappeler que l'utilisation des matériaux de FRP dans les structures
est une discipline qui évolue rapidement et que beaucoup de nouveaux usages apparaissent
chaque année [27].
2.2.2 Structures en Génie Civil
Le rôle des matériaux composites dans le domaine de la construction et le renforcement des
structures est incontestable. L’utilisation de plus en plus fréquente des matériaux composites
s’explique d’une part par leurs meilleures propriétés mécaniques et d’autre part, par leurs
progrès dans les procédés de leur fabrication durant ces dernières décennies. Devenus plus
accessibles sur un plan économique, les matériaux composites sont une solution très attractive
pour répondre au besoin de renforcement des bâtiments et des ouvrages d’art. Il existe à
présent de nombreuses possibilités d’application de cette technique de renforcement. Dans
une structure courante en béton armé, il est possible de renforcer presque tous les éléments de
construction : colonnes, poutres, dalles. Cette technique permet d’améliorer la capacité
Chapitre 2 Fibre en composite pour les renforcement des structures
40
portante, la rigidité, la durée de vie de la structure et la durabilité de la structure, exposée aux
attaques environnementales [28].
Puisque les matériaux de FRP ne corrodent pas électrochimiquement, les barres, les
tiges et les tendons en FRP sont de plus en plus utilisés au lieu de l’acier conventionnel pour
le renforcement interne du béton. Des armatures et des treillis de renforcement en FRP de
verre et de carbone ont été utilisés avec succès comme armatures internes pour les poutres et
les dalles en béton. Il en est de même pour différents types de treillis hybrides en FRP
constitués à la fois de fibres de verre et de carbone. Les projets réalisés avec des barres
d’armatures en FRP dans les tabliers de pont en béton ont indiqué que ces matériaux se
comportent bien dans le climat canadien sévère. Les principales considérations dans la
conception des éléments en béton renforcés à l’aide de FRP incluent : le fait que les FRP sont
linéaires-élastiques jusqu’à la rupture, à la différence de l'acier qui montre un plateau
plastique bien défini, et le fait que les armatures en FRP ont généralement des modules
élastiques inférieurs à celui de l'acier, ainsi les conditions en service constituent souvent l’état
limite qui contrôle le dimensionnement. La figure 2.4 montre l’armature en FRP de verre
installée dans un tablier de pont en béton au Québec (juste avant la mise en place du béton).
Figure 2.22 : Barres d’armatures en PRF de verre placées dans un tablier de pont en béton
avant la mise en place du béton [26].
Chapitre 2 Fibre en composite pour les renforcement des structures
41
Les structures entièrement en FRP deviennent de plus en plus fréquentes pour les structures
de petites tailles telles que les ponts piétonniers, les poteaux de services publics, les cages
d’escaliers de stationnements multi-étagés et les plateformes en milieu maritime. La figure 2.5
montre un pont routier de petite portée situé aux États-Unis et entièrement fait de FRP. En
plus des structures entièrement faites de FRP, les FRP ont été également utilisés pour
fabriquer des éléments structuraux spécifiques tels que le pontsuspendu en Japon (figure 2.6)
et des poutres, des câbles de support pour ponts haubanés, des panneaux anti-déflagrations
(Figure 2.7), des treillis tridimensionnels (Figure 2.8), des systèmes modulaires de bâtiment
résidentiel (Figure 2.9 et 2.10), des écrans de palplanches marins (Figures 2.1-2.3) et des
systèmes d'ancrage au sol (Figure 2.11).
Figure 2.24 : Pont suspendu fabriqué en FRP [25].
Chapitre 2 Fibre en composite pour les renforcement des structures
42
Figure2.25 : Pont routier de petite portée entièrement fait de PRF [27].
Figure 2.26 : Partie d’un pont en FRP obtenue par pultrusion [15].
Figure 2.27 : Treillis tridimensionnels en FRP.
Chapitre 2 Fibre en composite pour les renforcement des structures
43
Figure 2.28 : Recouvrement d’une construction par des FRP [9].
Figure 2.29 : Poutres et colonnes en FRP utilisés pour la construction d’un bâtiment.
Chapitre 2 Fibre en composite pour les renforcement des structures
44
Figure 2.30 : Système d’ancrage du sol en FRP d’une pente.
Chapitre 3 Effet d’adhérence entre armatures et béton
46
3.1 INTRODUCTION
Conçu comme un matériau capable de s’adapter aux formes les plus complexes, grâce la
propriété qui le caractérise, où il passe de l’état fluide à l’état solide. Il s’agit en réalité d’un
composite constitué invariablement de trois phases qui n sont pas observables qu’à l’échelle
de la microstructure : la matrice cimentaire, les granulats de différentes tailles et les pores.
Chaque phase a un comportement tout à fait différent et évolutif, et c’est cela qui donne la
consistance particulière de l’ensemble. Les structures en béton sont généralement modélisées
comme un seul corps homogène dont la réponse globale est considérée comme cohérente et
acceptable par rapport à la réponse réelle, dans une plage d’utilisation donnée. En principe, la
réponse est fonction uniquement des caractéristiques et des comportements spécifiques des
matériaux concernés. Afin de décrire le comportement mécanique des structures en béton
armé, des essais destructifs sont envisagés. La mécanique de la rupture permet de définir, les
états limites de services et les états ultimes. La connaissance du comportement des structures
en béton armé à l’interface permet de mieux comprendre le phénomène de transfert d’efforts
et de contraintes entre armatures, câbles, fibres et le béton au voisinage.
Ce phénomène complexe d’interaction entre les deux matériaux qui se développe dans
l’interface n’est pourtant pas constant, mais il subit une dégradation croissante lorsque l’on
dépasse certains seuils de résistance, spécifiques pour chaque matériau. Bien que cette
dégradation ne signifie pas la ruine totale et immédiate de la structure, elle implique
localement une diminution importante de la résistance et par conséquent une redistribution
des forces et des contraintes internes. Cette dégradation va affecter la réponse structurale
attendue lors des chargements extrêmes, ainsi que la durée de vie de la structure.
Le comportement de la liaison fibres de FRP-béton est déterminant pour la compréhension et
la prédiction des fissures en cas de sollicitations extrêmes. Les effets les plus importants de la
dégradation de la liaison entre les fibres de FRP et le béton sur la réponse globale d’une
structure en béton sont :
Une redistribution significative des efforts et des contraintes dans le béton, en créant
des zones trop chargées, au-delà de la résistance estimée.
Une diminution de la durabilité globale de la structure à long terme à cause des
facteurs favorisant les fissures et déclenchant divers mécanismes d’endommagements
dans le béton.
Une réduction de rigidité induisant une augmentation de la période de vibration de la
structures dans le cas des sollicitations dynamiques telque le seisime.
Chapitre 3 Effet d’adhérence entre armatures et béton
47
Dans le cas des nœuds d’ossature, une affectation de la configuration
d’endommagment, due à la disposition particulière du renforcement dans chaque
élément structurel qui arrive au nœud (poutre et colonne).
L’appraition des dépl cements résiduels non considérés dans la structure.
3.2 ADHERENCE ENTRE BETON ET ARMATURES EN ACIER
Le béton armé en acier est un composite de deux matériaux: béton et des barres de
renforcement en acier (armatures). Le béton possède une résistance suffisante à la
compression, mais la résistance à la traction est limitée. Cependant l'acier, est capable de
résister à la fois la traction et la compression. Par conséquent, l'acier de renforcement est
utilisé pour compenser l'insuffisance de résistance à la traction du béton en fournissant la
résistance de traction dans les zones tendues. L’armature d’acier est également utilisée pour
augmenter la résistance du béton à la compression dans les zones comprimées. L'acier et du
béton travaillent ensemble comme un composite [30] pour assurer une liaison à l’entourage
de l’armature. Cette liaison se développe entre l’acier et le béton pour empêcher le glissement
entre les deux matériaux. En outre, le béton peut fournir une protection adéquate à l'armature
d'acier contre la corrosion. Pour cela, il est nécessaire de traiter le comportement de flexion
du béton armé en l'acier, la capacité de flexion ainsi que les fissurations et des déformations.
Tous les aspects liés au comportement des membres en béton armé sont influencés par
l’adhérence, la largeur et l'espacement des fissures, de déformation, et même la charge ultime
de rupture [31]. La liaison entre l'acier avec le béton est générée par l'adhérence, les actions
mécaniques et les frottements qui sont activés à différents niveaux des contraintes dans les
armatures. Les contraintes de liaison sont également accompagnées du glissement relatif des
barres. La figure 3.1 montre un type relation adhérence-glissement qui peut être subdivisée en
quatre zones [32].
a) Dans la phase I, l’adhérence est due à l'adhésion. Les contraintes d’adhérence sont
très basses, par conséquent le glissement est négligé. L'adhérence parfaite se casse à
la fin de cette étape.
b) Dans la phase II, la liaison est due à l’enroulement des nervures en acier contre les
morceaux de béton, ce qui entraîne des microfissures transversales, aussi le
recourbement du béton entre les nervures ainsi que l'écrasement du béton avec les
nervures (figure 3.2).
Chapitre 3 Effet d’adhérence entre armatures et béton
48
Figure 3.1: Relation adhérence-glissement [31].
c) Dans la phase III, le coincement des nervures est mobilisé ce qui cause la fissuration
dans la direction longitudinale en s’écartant radialement. Si l’enrobage du béton n’est
suffisant, ces fissures se propagent jusqu’à leurs réapparaissions sur la surface.
Ensuite, un détachement entre les deux matériaux.
d) Dans la phase IV, si le détachement s’est empêché, la défaillance se produit à des
contraintes d’adhérence plus élevées.
Figure 3.2 : Phase II, Enroulement des nervures sur le béton
et les microfissures transversales [32].
Les morceaux de béton entre les nervures se cisaillent et un mécanisme de frottement
est activé le long et autour de l’armature en coulissant autour de la barre, avec des contraintes
d’adhérence sensiblement réduites. L'action d’adhérence en acier est due à la charge appliquée
et la géométrie des nervures. Les armatures avec une forme optimale de nervure produit une
meilleur liaison, avec la réduction de la longueur de transfert, par conséquent, l’espacement et
la largeur des fissures se réduisent.L'action d’adhérence est également affectée par
l’endommagement transversal de l’armature à des niveaux plus élevés de contraintes en
Chapitre 3 Effet d’adhérence entre armatures et béton
49
présence du phénomène de frottement. D’autre part, la résistance d’adhérence est due
principalement à la charge sur le béton et de sa résistance à la traction et de l'état de
contraintes, aussi de l’enrobage d’acier par le béton et de l'espacement des barres et leurs
diamètres [31, 32].
Dans ce cadre CEB [33] adopte un modèle local simplifié cisaillement-glissement,
suivant les indications de la figure 3.3. Ce modèle est basé sur un moyen statistique tiré d'une
large gamme des résultats expérimentaux. Ce modèle être utilisé étaler pour le calcul de la
répartition des contraintes de cisaillement sur la longueur de transfert et aussi pour prévoir la
formation de fissures dans le béton armé. Aussi, il peut être utilisé pour étudier l'ancrage de
l'armature ([29],[31]).
Figure 3.3 : Modèle d’adhérence-glissement selon CEB [33].
Les différentes régions des éléments de béton armé ont différentes conditions d’adhérence,
suivant les indications de la figure 3.3. Par conséquent, les chercheurs ont fait recours à
diverses méthodes d'essai pour évaluer le comportement de liaison béton-armature. Plusieurs
versions de code et de norme, exigent des ancrages qui sont généralement utilisées pour
obtenir des liaisons anti-glissement. Les essais de poutre ont une proximité plus étroite aux
conditions structurales réelles.
Chapitre 3 Effet d’adhérence entre armatures et béton
50
3.3 ADHERENCE ENTRE BETON ET ARMATURES EN FRP
Les barres de FRP constituent un composite à fibres continues dans une matrice de
résine. Les fibres utilisées sont généralement faites en verre, en aramide ou en carbone [34].
Alors que les résines sont habituellement les résines thermodurcissables, telles que le
Polyester, l'Ester de Vinyle ou l'Epoxyde. Les fibres sont les constituant qui supportent la
charge principale, alors que la matrice transfère les contraintes entre les fibres, protège les
fibres contre les agressions environnementaux ou mécaniques, fournit l'appui latéral contre la
fibre bouclant sous la compression, et assure l'interaction avec le béton qui l’entourent.
Selon la nécessité divers types de fibres peuvent être conçues. La préparation de la
surface extérieure de l’armature de FRP a un impact direct sur la liaison et les contraintes
d’adhérence. Commercialement, diverses formes extérieures sont disponibles, comme
l’enduite sable, nervuré, dentelé et tressé (Figure.3.4).
Figure 3.4 : Armatures en FRP avec diverses formes de surfaces.
Assimilé au béton armé en acier, on s'attend à ce que tous les aspects de performance
structurale du béton armé en FRP dépendent du lien développé entre FRP et béton [31,32].
Cependant, on s'attend à ce que le comportement d’adhérence varie entre FRP et armature en
acier parce que plusieurs paramètres principaux sont différents, principalement, le module
inférieur de FRP et les résistances au cisaillement de la matrice extérieure de résine [32].
Fib [32] décrit l’interaction entre les barres d'armature en FRP et le béton (Figure 3.5).
Qualitativement, le comportement aux différentes étapes est assimilé à l'acier, sauf que la
défaillance se produit à la fin de l'étape IV.
Chapitre 3 Effet d’adhérence entre armatures et béton
51
Figure 3.5: Relation adhérence-glissement pour le béton armé en FRP [33].
On désigne sous le nom d'adhérence, les forces de liaison qui s'opposent au glissement des
armatures par rapport au béton qui les enrobe. Cette adhérence est principalement due:
à des forces d’origine chimique correspondant à un "collage". Ces forces sont de
valeur médiocre et peu fiables.
à des forces de frottement dues aux irrégularités de surface naturelles de la barre. Ces
forces, plus importantes, sont encore assez limitées. C’est le principal mode
d’adhésion des barres lisses.
à des forces d'engrènement mécaniques dues aux saillies et aux aspérités des barres
dites à haute adhérence. Ces forces mettent en jeu la résistance du béton en
compression et au cisaillement à proximité de la barre.
Sans adhérence, le béton armé serait inutile. Pour s'en convaincre, examinons le mécanisme
de ruine d'une poutre sur deux appuis soumise à une flexion par une charge ponctuelle
centrale. La poutre dans la figure.3.6, avec un trou à l’emplacement des armatures, atteint
l'état de ruine lorsque la contrainte de traction dans le béton atteint sa valeur maximale .
La force P1 qui y correspond est donc très faible [35].
Figure 3.6 : Une poutre de béton avec un trou sans renforcement.
Chapitre 3 Effet d’adhérence entre armatures et béton
52
La poutre dans la Figure.3.7, qui comporterait une armature lisse et graissée (donc sans
adhérence), atteindrait la rupture pour une charge P2 = P1. En effet, lorsque la contrainte de
traction atteint , il y a ouverture d'une fissure et séparation du béton en deux blocs que
l'armature, glissante, ne retient pas [35].
Figure 3.7 : Une poutre renforcée avec une armature lisse.
La poutre dans la figure.3.8, avec armatures adhérentes ou crochets d'extrémité, ne se ruinent
pas sous l'effet de P1. En effet, lorsque la fissuration du béton se produit pour , l'armature
solidaire des deux blocs de béton assure un rôle de tirant. Ce dernier reprend seul tout l'effort
de traction qui assure l'équilibre. En continuant à charger, le diagramme bitriangulaire de
contraintes de départ évolue vers un diagramme parabolique en compression et une force
ponctuelle en traction. A noter que lorsque la charge augmente il y a fissuration dans les
sections voisines. Pour une charge P3, la rupture se produit enfin, soit par défaut de résistance
de l'acier en traction, soit par défaut de résistance du béton en compression [35].
Figure 3.8 : Une poutre renforcée avec une armature adhérente.
Ceci suppose que l'adhérence est suffisante pour transmettre jusqu'à ces modes de ruine, la
charge de traction du béton à l'acier. Il est donc essentiel de se prémunir de toute rupture par
défaut d'adhérence [35].
Chapitre 3 Effet d’adhérence entre armatures et béton
53
3.4 DESCRIPTION DES TESTS DE LIAISONS BETON ARMATURE
La dégradation de la liaison entre le béton et l’armature est faite à partir des paramètres
observables dans un test expérimental. Le test permet de décrire la relation entre la force
appliquée et le déplacement relatif mesuré au bout de la barre. Cette description ne correspond
pas strictement au comportement local de la liaison, mais plutôt à la réponse d’un système
globale qui comporte la liaison, l’armature et le béton. Cette dégradation globale dépend
essentiellement de ces trois facteurs, mais aussi du mode de chargement. Dans ce qui suit
nous allons proposer le comportement d’une liaison sous un chargement monotone puis
cyclique [36].
3.4.1 Dégradation sous chargement statique
Sous un chargement de traction, l’armature a tendance à se déplacer dans la direction du
chargement. La présence du béton s’oppose comme obstacle pour gêner le déplacement de
l’armature (effet d’encastrement). Mais puisque l’armature et le béton ne possèdent pas les
mêmes caractéristiques mécaniques, il aura lieu un déplacement relatif entre des deux
éléments. Selon la nature des nervures, ce déplacement relatif produit des fissures inclinées à
l’interface béton armature. L’angle de ces fissures dépend de la géométrie des nervures. Après
un certain seuil, les fissures sont freinées dans leur extension par le caractère antisymétrique
du problème (Figure 3.9). Grace à l’augmentation de la surface résistante, la contrainte de
cisaillement est remarquablement réduite. Initialement, cette résistance est apportée par
l’adhérence chimique entre les surfaces, mais elle est généralement très faible. Par la suite,
cette résistance est remplacée par la résistance du béton à la traction, jusqu'à un certain seuil
qui est déterminé par la limite élastique du béton. On dit qu’on est dans la phase d’adhérence
parfaite, ce qui correspond au point A de la figure 3.10.
Figure 3.9 : Phase d’adhérence parfaite.
Chapitre 3 Effet d’adhérence entre armatures et béton
54
Figure 3.10 : Evolution de la charge en fonction du déplacement.
Avec l’augmentation de la charge, le béton a tendance à s’écraser devant les nervures de
l’armature, en formant des butées avec une inclinaison de 60°. Cet écrasement progressif des
nervures (Point B de la figure 3.10) modifie l’angle des forces qui transfèrent la contrainte
dans l’armature au béton. La composante radiale de cette force peut être l’origine d’une
contrainte circonférentielle responsable des fissures radiales (Figure 3.11). On dit qu’on est
dans la première phase de la dégradation de la liaison, où le mécanisme prédominant est
l’interaction mécanique entre le béton et les nervures.
Figure 3.11 : Ecrasement progressif du béton.
Avec l’accroissement encore plus de la charge et la striction de réduction de la surface entre
les nervures, des fissures de cisaillement sont créées sur la surface de l’armature en se
propageant tangentiellement autour de la barre. Cette propagation produit une coalescence des
fissures de cisaillement proche du point C de la figure 3.10, appelées fissures cylindriques.
A cette zone, des crans de béton entre les nervures sont fissurées (Figure 3.12). Par la suite, la
pente résistance commence à décroître lorsque les crans de béton sont entièrement cisaillés. A
ce stade de dégradation, le mécanisme dominant est le frottement béton-béton qui décroit
(point D) jusqu'à atteindre une valeur plateau lorsque la nervure a glissé à la position suivante
Chapitre 3 Effet d’adhérence entre armatures et béton
55
(point E de la figure 3.10). Cette valeur plateau correspond à la résistance résiduelle du
frottement naturel entre les surfaces rugueuses du béton, c’est-à-dire entre le bloc et le béton
arraché.
Figure 3.12 : Coalescence des fissures de cisaillement et grand déplacement des armatures.
3.4.2 Dégradation sous chargement cyclique
Selon Yankelevsky et al [37], le mécanisme de frottement dans le cas d’un chargement
cyclique peut être décomposé en deux parties : une composante de frottement résiduel et une
composante de frottement vierge. La première correspond à la résistance au frottement
développé lors de l’apparition d’un glissement net entre surfaces avant l’inversion du
chargement, tandis que la deuxième correspond à la résistance additionnelle de frottement qui
se produit lors de la création des nouveaux glissements à chaque cycle de charge et décharge.
Lors de l’application de la première charge en sens inverse, le comportement de la liaison est
pratiquement le même que celui d’un chargement monotone (statique). A chaque cycle de
charge, il y a une réduction de la résistance de la liaison. Cette résistance diminue
remarquablement avec l’augmentation du nombre de cycles. Les boucles d’hystérésis du
comportement changent notablement en fonction de la phase de dégradation de la liaison dans
laquelle elles se présentent.
a) Décharge dans la première phase de dégradation de la liaison.
Avant d’atteindre la coalescence des fissures de cisaillement dans les crans de béton, la pente
de décharge est très raide. Le glissement résiduel est égal au glissement maximum atteint
(partie OAF de la figure 3.13). Dès qu’un glissement dans la direction opposée est imposé
(Point G), la friction armature-béton se développe. Au point H, la nervure est de nouveau en
contact avec le béton. Au point I, un glissement égal en valeur absolue à celui dans la
première direction est développé, le mécanisme est similaire à celui correspondant au trajet
Chapitre 3 Effet d’adhérence entre armatures et béton
56
AFGH, mais la reprise de raideur s’amorce un peu plutôt, à cause de l’écrasement d’éventuels
fragments de béton produits par le chargement dans la première direction.
Figure 3.13 : Décharge dans la première phase de dégradation de la liaison.
b) Décharge au pic de la résistance de la liaison
Si la charge se fait après la coalescence de fissures en cisaillement, alors le comportement est
modifié (Figure 3.14). La résistance ultime diminue (Trajet OCGHI), à cause de la réduction
de la surface saine résistante aux fissures cylindriques. De plus, les fissures de cône se
referment plus tard, et leur imbrication varie inversement avec l’ouverture maximale atteinte.
Lors d’une nouvelle inversion du chargement (trajet IKLMN), la section intacte est encore
réduite, ce qui dégrade plus la résistance ultime.
Figure 3.14 : décharge de transition des phases de dégradation de la liaison.
c) Décharge dans la deuxième phase de dégradation de la liaison
Dans cette phase, l’adhérence est fournie uniquement par frottement béton-béton, qui à ce
moment-là est plus fort qu’entre l’armature et le béton par la détérioration de la liaison,
d’autant plus que les surfaces n’ont pas encore subi de rabotage (figure 3.15). La reprise de
raideur se fait avant le point H, puisque le cran de béton a été transféré par la nervure
précédente vers la droite. Le frottement maximal qui peut se développer est comparable à
Chapitre 3 Effet d’adhérence entre armatures et béton
57
celui qui existait avant la décharge dans la première direction. Lors des cycles suivants, le
frottement chute lorsque les surfaces se lissent.
Figure 3.15 : décharge dans a deuxième phase de dégradation de la liaison.
3.5 ESSAIS D’ARRACHEMENT ENTRE BETON ET ARMATURES
Avant d’entrer dans la description des divers types ruines dans les liaisons bétons-armatures,
il faut mentionner un classement des tests expérimentaux et leurs échelles. En général, on
identifie trois échelles pour la décrire expérimentalement [38].
Echelle de la nervure
Echelle de la barre de renforcement.
Echelle de l’élément structurel.
On peut dire que l’existence de ces trois échelles démontre la difficulté de modéliser et
d’intégrer le phénomène dans un cas réel, puisque celui-ci se développe à une échelle
beaucoup plus petite que celle de la structure modélisée au quatrième chapitre (figure 3.16).
Figure 3.16 : Echelles d’étude de la liaison acier-armature d’après Lowes [39].
Afin de clarifier le processus de chaque échelle, nous allons dans ce qui suit donné un aperçu
sur les essais classiques.
Chapitre 3 Effet d’adhérence entre armatures et béton
58
3.5.1 Pull-Out test (Essai d’arrachement)
Toutes aux fois pour bien étudier le phénomène d’adhérence béton-armature on a fait appel à
l’essai de l’arrachement qui a pour but d’arracher une armature d’un bloc de béton
cylindrique comme le représente la figure 3.17. Cet essai permet la détermination de la
résistance maximale de la liaison en concentrant les possibilités de faille de l’interface.
L’essai d’arrachement est le meilleur test pour étudier l’ancrage des armatures dans un corps
en béton. Il s’agit de l’essai le plus répandu d’un point de vue économique et simplicité [42].
Figure 3.17 : Essai d’arrachement [42].
Pour pouvoir étudier théoriquement cette expérience, on peut selon la figure 3.18 donné une
forme plus simple permettant de mieux comprendre le principe de cet essai tout en gardant les
mêmes conditions aux limites du model réel.
Figure 3.18 : Schéma représente l’essai d’arrachement théoriquement [44].
Chapitre 3 Effet d’adhérence entre armatures et béton
59
3.5.2 Tirants soumit à la traction
Lorsqu’un tirant en béton armé est soumis à un chargement de traction, dès que la contrainte
normale dans le béton atteint la valeur maximale de résistance, une macro-fissure est censée
apparaitre dans la section où la rupture est la plus faible. A cause de cette discontinuité, les
contraintes normales sont redistribuées dans le béton qui est encore en contact autour de la
barre. Lorsque la résistance maximale est ensuite atteinte dans une autre section, une
deuxième fissure sera créée, séparée de la première d’une certaine distance, qui représente la
longueur de transfert [42].
a) Configuration du test b) Fissure interne et distribution des efforts
Figure 3.19 : Test de Goto avec un tirant en béton
Selon Goto [43], l’étude de la fissuration avec des tirants a été effectué pour offrir des
résultats qualitatives de la manière dont la liaison transfère les efforts de l’armature vers le
béton en l’endommagent. Il a concentré aussis ses études sur l’action mécanique de la
nervure sur les butées du corps du béton. Pour cela il a emplyé un spécimen de forme
prismatique section (0.1*0.1*1.0) m3. Au milieu, il a placé une barre nervurée standard 16
mm de diamètre soumise à un éffort de traction. Deux conduits son placés paralèlement à
Chapitre 3 Effet d’adhérence entre armatures et béton
60
l’axe de l’armature pour injecter de l’encre dans les fissures. Après décharge, le spécimen a
été scié longitudinalement afin d’examiner la distribution des fissures internes (Figure 3.19).
3.5.3 Test de poutres
Il s’agit d’une poutre en béton armé en flexion 3 ou 4 points. Ce test répond très bien aux
besoins immédiats des ingénieurs de construction, souhaitent avoir des solutions pratiques au
problème de la sécurité structurelle, mais pour caractériser le comportement local de la liaison
ils ne sont pas véritablement efficaces. Dans les premiers stades de dégradation de la liaison,
il est presque impossible de déterminer le niveau d’endommagement de l’interface autour des
armatures (Figure 3.20). Il est à considérer que lorsque sa dépasse la résistance maximale de
la liaison, la dégradation de celle-ci est conditionnée par la conjugaison d’autres mécanismes
liés à la structure.
Figure 3.20 : Test classique de poutre(a) et test du bord de poutre (b) [43].
3.6 DIFFERENTS TYPES DE RUINES A L’INTERFACE
Lorsqu’on parle de la fissuration du béton armé, il faut nécessairement parler de la
dégradation de la liaison béton-armatures, puisque celle-ci produit des microfissures radiales
qui peuvent évoluer vers différents mécanismes de rupture, et dans certains cas, elles pourront
provoquer la chute de la résistance du système intégré des trois composantes : armatures,
liaison, béton. Suivant ces trois composantes, la ruine peut se produire soit dans le béton, soit
dans l’armature ou bien dans la liaison[42].
Chapitre 3 Effet d’adhérence entre armatures et béton
61
a) Propagation des fissures longitudinales
Il s’agit d’une rupture au voisinage de l’armature dont l’origine est l’inégalité des contraintes
internes dans le béton, à cause de plusieurs facteurs tels que les discontinuités géométriques
de l’élément structural. L’hétérogénéité du matériau ou les conditions de confinement. Dans
ce cas, une marco-fissure peut se développer longitudinalement lorsque la résistance
maximale à la traction est atteinte (figure 3.21). Cette fissure dépend de la résistance à la
traction du béton, de l’épaisseur d’enrobage du béton, de l’espacement des armatures actives
de la quantité de renforcement par des fibres en FRP et de la pression latérale.
a) Initialisation de la fissure à bord b) Fissure longitudinale complète
Figure 3.21 : Propagation d’une fissure longitudinale
b) Extraction du cône du béton
Dans le cas d’extraction des barres d’un bloc en béton, la distribution d’efforts produit une
espèce de cône dans le béton vers l’extrémité noyée de la barre, ainsi qu’une série de fissures
radiales autour de la barre. Si les contraintes normales atteignent la résistance maximale à la
traction sur la surface du cône de béton sans vraiment endommager la liaison, cela va produire
une surface potentielle de rupture dans cette région. Par la suite l’extraction complète de la
barre avec un volume de béton attaché (Figure 3.22).
Chapitre 3 Effet d’adhérence entre armatures et béton
62
a) Création de la surface conique b) Extraction du bloc conique du béton
Figure 3.22 : Extraction du cône du béton
c) Plastification ou déformation de l’armature
Il y a certains cas de fissures en béton armé où l’utilisation d’un béton très rigide avec un
renforcement additionnel très important entraine une forte liaison qui, combinée avec une
localisation des efforts sur la barre (effet de pont), occasionne la plastification de la barre en
acier ou une forte compression des barres en FRP (Figure 3.23). Par la suite une rupture aura
lieu sous de fortes charges de traction.
a) Localisation des déformations b) Zone plastifiée de la barre
Figure 3.23 : Plastification ou déformation de l’armature
d) Propagation des fissures cylindriques
Si on apporte les conditions nécessaires pour exploiter la résistance de la liaison au maximum,
regroupement des fissures de cisaillement créées autour de la barre produit des fissures
cylindriques, en libérant la barre qui pourra alors être arrachée si la force d’extraction est
Chapitre 3 Effet d’adhérence entre armatures et béton
63
supérieure à la résistance par frottement de la liaison. Ce type de rupture est celle qui
caractérise le mieux la dégradation de la liaison béton-armature (figure 3.24).
a) Développement de la fissure de cisaillement b) Création de la fissure cylindrique
Figure 3.24 : Propagation d’une fissure cylindrique.
Chapitre 4 Modélisation de la liaison entre béton et armature
65
4.1 INTRODUCTION
Le béton armé est un matériau composite, composé de deux matériaux avec des lois de
comportement différents. Le béton montre un comportement non linéaire, parfois même sous
faibles chargements. Cette non linéarité est appelée la non linéarité matérielle et elle est due à
plusieurs effets, tels que: l’environnement, la fissuration, l’adhérence ou la liaison, le fluage,
le comportement multidimensionnel, etc.
Les approches proposées pour rendre compte de ce comportement non linéaire sont
généralement basées sur une modélisation locale, représentant l’armature et le béton, et les
éléments d’interface entre les deux matériaux. Ces techniques, difficiles à mettre en œuvre
analytiquement (hypothèses, simplifications), ne permettent pas une estimation exacte de tous
ces phénomènes (surtout pour des géométries ou des formes complexes) traduits par des
formulations mathématiques très complexes. Pour des raisons expérimentales, la
caractérisation fiable et robuste du mécanisme de liaison béton-béton est indispensable pour
la définition de l’ouverture et de l’espacement des fissures, le maintien de l’étanchéité des
parois pour des bâtiments et pour le calcul de charges ultimes des pièces en béton armé.
Le développement des modèles numériques fiables peut, cependant, réduire le nombre de
spécimens exigés d'essai pour la solution d'un problème donné, identifiant que les essais sont
longs et coûteux et souvent ne simule pas exactement le chargement et ne supporte pas les
états de la structure réelle.
Actuellement, la modélisation numérique du comportement des poutres en béton armé
constitue un domaine de recherche intensif. La communauté universelle a donné une intention
particulière à travers l’encouragement des travaux originaux permettant d’aboutir à des
résultats proches de la réalité. La méthode des éléments finis est ainsi devenue un outil de
calcul et qui est la base fondamentale de plusieurs logiciels de calcul d’ordre international.
Cet outil à base informatique puissant permet à des analyses complexes de la réponse non
linéaire des structures en béton armé. En outre, cette méthode a conduit à l’étude et à
l’analyse de l'interaction de différents effets non linéaires sur la réponse des structures en
béton armé.
Donc, afin de mettre en valeur l’évolution des contraintes d’interface entre l’armature
et le béton, nous avons proposé dans ce chapitre une simulation numérique par ANSYS
Workbench de l’essai d’arrachement. Par la suite, une étude paramétrique a été faite pour
évaluer la contrainte d’interface en fonction de la dimension des diamètres et de la nature des
matériaux utilisés pour le renforcement du béton par armatures.
Chapitre 4 Modélisation de la liaison entre béton et armature
66
4.2 CONDITIONS DE LA SIMULATION DE L’ESSAI D’ARRACHEMENT
Dans l’essai d’arrachement, il y’a deux modes de chargement qui se différent par leurs
natures, mais ils aboutissent aux mêmes résultats. Il s’agit d’un essai avec chargement imposé
ou déplacement imposé. La première méthode consiste à appliquer une force extérieure
variable de la valeur zéro jusqu’à la rupture avec une variation monotone comme le représente
la Figure 4.1.
Figure 4.1:Charge externe appliquée sur la surface supérieure d’armature.
D’après la figure 4.1, il est clair que la charge de traction est représentée par une
flèche. Cette force augmente progressivement en fonction du temps jusqu'à la rupture ou bien
l’arrachement béton-armature (Figure 4.2). Le signe négatif,signifie que la force surfacique
appliquée est représentée par une pression sortante du corps.
Chapitre 4 Modélisation de la liaison entre béton et armature
67
Figure 4.2 : Variation de la force d’arrachement en fonction du temps [40].
La deuxième méthode de chargement consiste à appliquer un déplacement imposé (∆) au lieu
d’une charge extérieure. Dans ce cas, le déplacement transversal varie en fonction du temps
selon la figure 4.3. De cette figure, il est évident que le déplacement imposé ∆ (mm) en
fonction du temps est fondé sur des essais pratiques. Par exemple le point B (Après vingt
secondes du début de l’essai), correspond au commencement de l’arrachement ou bien
exactement le détachement entre l’armature et le béton. C’est pour cette raison, le chargement
mécanique monotone d’une liaison béton-acier enregistre deux paliers. Au premier palier (A-
B), nous avons 20 incréments de 0.005 mm, pour U = {0 à 0.1 mm}. Tandis que pour le
deuxième palier (B-C), nous avons 10 incréments de 0.05 mm, pour U = {0.1 à 0.5 mm}.
0 2 4 6 8 10
-500
-400
-300
-200
-100
0
Fo
rce
exté
rie
ure
Fe
xe
[MP
a]
Temps t[s]
Fexe
Chapitre 4 Modélisation de la liaison entre béton et armature
68
Figure 4.3 : Variation du déplacement imposé en fonction du temps[43]
Les caractéristiques géométriques du spécimen sont données au tableau 4.1. La figure 4.4
représente la géométrie du modèle numérique tridimensionnel en AnsysWorkbench du
spécimen pour l’essai d’arrachement. Un maillage irrégulier à été utilisé pour modéliser notre
problème. Des éléments tétraédriques en 3 dimensions sont proposés. Ces éléments sont les
mieux adaptés pour ce type d’applications.
Dans la région d’interface béton armature, le maillage a été raffiné pour avoir une bonne
convergence des résultats (Figure 4.5). En s’éloignant de la région d’interface, le maillage est
un peu espacé pour optimiser le temps d’exécution. Pour mettre en valeur l’essai
d’arrachement, nous avons proposé la deuxième méthode qui consiste à appliquer un
déplacement imposé en fonction du temps.
0 5 10 15 20 25 30
0,0
0,1
0,2
0,3
0,4
Dé
pla
ce
me
nt im
po
sé U
[mm
]
Temps t[s]
U
Chapitre 4 Modélisation de la liaison entre béton et armature
69
4.3 CONDITION DE L’ESSAI
Avant de passer à la phase de la simulation de l’essai d’arrachement, il est
indispensable de définir la procédure de l’essai à envisager. En premier lieu, il faut définir les
caractéristiques géométriques de l’armature et du béton. Pour cette raison, un cylindre de
longueur de 70 mm et de diamètre 80 mm a été choisi comme volume actif de notre essai.
Pour l’armature, nous avons proposé trois diamètres normalisés ; soit 10 mm, 12 mm et 14
mm. Pour évaluer l’effet d’adhérence, nous avons testé des armatures en composite (GFRP,
CFRP et AFRP), à la place de celles en acier. Par la suite, nous avons établit à l’aide
d’ANSYS Worbench le dessin de notre spécimen (Figure 4.4). Certaines mesures sont prises
avant d’effectuer l’essai. Il faut introduire les conditions aux limites ainsi que les conditions
de chargement.
Figure 4.4 : Modèle numérique du spécimen pour l’essai d’arrachement.
Dans cette modélisation, nous avons utilisé un béton ordinaire de classe 35 c'est-à-dire
un béton de résistance caractéristique de 35MPa, qui a les caractéristiques mécaniques
suivantes (tableau 4.2) :
Chapitre 4 Modélisation de la liaison entre béton et armature
70
Tableau 4.1 : Caractéristiques mécaniques du Béton classe 35.
Caractéristique structurale Module de
Young [GPa]
Coefficient
de Poisson
Masse
volumique
[kg/m³]
Dilatation
thermique
[1/°C]
BETON CLASSE 35 30 0.18 2300 1.4 e-005
Caractéristique structurale
Limite
élastique
en traction
[MPa]
Limite
élastique en
compression
[MPa]
Limite
élastique en
compression
[MPa]
Résistance
en traction
[MPa]
BETON CLASSE 35 2.1
35 50 4.1
Les caractéristiques mécaniques des armatures sont issues des règlements. Pour les
armatures en acier, nous avons utilisé les données offertes par le code de pratique BAEL
91[40]. Par contre les FRP, nous avons utilisé les différents codes de pratiques ISIS Canada
et l’ACI comité 440 2003([14], [32]). Les caractéristiques mécaniques des différents
matériaux constituants les armatures sont regroupées au tableau 4.3.
Tableau 4-2 : caractéristique mécanique des différents types d’armatures étudier.
Caractéristiques structural Armature
d’acier
Armature
en CFRP
Armature
en GFRP
Armature
en AFRP
Module de Young [GPa] 200 127.5 46.3 75.8
Coefficient de Poisson 0,3 0.25 0.26 0.25
Masse volumique [kg/m³] 7850 1550 1995 1250
Dilatation thermique [1/°C] 1,2e-005 3.810-7
5.510-5
3,310-6
Limite élastique en traction [MPa] 400 1860 708 1370
Limite élastique en compression [MPa] 400 1860 400 1172
Chapitre 4 Modélisation de la liaison entre béton et armature
71
Résistance en traction [MPa] 600 1860 708 1370
Résistance en compression [MPa] 600 1860 400 1172
4.4 EFFET DU MAILLAGE
Lors de la modélisation des structures par la méthode des éléments finis, il a été constaté que
la nature et la forme du maillage on toujours un effet sur la précision des résultats. Un bon
maillage offre toujours de bons résultats avec un temps de calcul relativement long. Par contre
un maillage allégé, il permet un gain du temps, mais la qualité des résultats elle n’est pas
toujours satisfaisante. Le souci des numériciens est de trouver un compromis entre le temps
d’exécution et la précision des résultats. Pour mettre en valeur ce problème, nous avons
proposé deux types de maillages (figure 4.5). Afin de voir l’effet du maillage sur la
convergence des résultats, nous avons présenté la figure 4.6. Cette figure illustre l’évolution
de la contrainte de cisaillement en fonction du déplacement entre l’armature en aramide le
béton (glissement). De cette figure, il est évident que pour des faibles charges, la différence
des résultats pour les deux maillages est assez importante. Cette différence est due à la nature
de l’adaptation pour chaque maillage aux faibles charges. Avec l’augmentation de la charge,
une très bonne concordance des résultats apparait. Donc, nous pouvons dire que le choix du
maillage est déterminant pour des faibles charges situées dans le domaine élastique.
a) Maillage simple b) Maillage raffiné
Figure 4.5 : Maillage du spécimen par des éléments tétraédriques.
Chapitre 4 Modélisation de la liaison entre béton et armature
72
Figure 4.6 : Variation de la contrainte de cisaillement en fonction du glissement d’un
spécimen en AFRP, pour deux maillages différents.
4.5 EFFET DE LA VARIATION DU TYPE DE CHARGEMENT
Puisque la sollicitation de l’armature peut se faire soit par un chargement imposé (figure 4.2)
ou bien par un déplacement imposé (figure 4.3), nous avons proposé à la figure 4.7 le
comportement de notre spécimen vis-à-vis les deux types de sollicitations. Donc, cette figure
représente l’évolution de la contrainte de cisaillement en fonction du glissement pour les deux
types de chargement. Nous pouvons voir que les courbes épouses presque la même forme
simulant le comportement non linaire du spécimen. A l’exception d’un point d’arrêt, pour le
cas d’une force imposée (figure 4.2). Ce point marque, la phase de détachement entre
l’armature et le béton. Par contre pour le cas d’un déplacement imposé, la phase de
détachement est marque par un palier où la contrainte est presque constante. Par la suite,
l’essai sera continu jusqu'à la séparation totale entre l’armature et le béton. Donc, nous
pouvons dire que le chargement par déplacement imposé reflet la réalité du problème, parce
0,00 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06 0,07
0
2
4
6
8
10
Co
ntr
ain
te d
'ad
hé
rence
[M
Pa]
Glissement [mm]
Maillage a
Maillage b
Chapitre 4 Modélisation de la liaison entre béton et armature
73
qu’il donne des résultats très comparatives avec la littérature et les essais expérimentaux cités
au chapitre précédent.
Figure 4.7 : Variation de la contrainte de cisaillement en fonction du glissement d’un
spécimen CFRP pour les deux types de chargement.
4.6 ESSAI D’ARRACHEMENT POUR LES ARMATURES NERVUREES EN ACIER
Pour avoir une idée sur la distribution des contraintes d’adhérence au niveau
d’interface béton-armature, nous avons présenté la figure 4.8. Cette figure montre la
répartition de la contrainte de cisaillement autour de la l’armature (figure 4.8.b) et en béton
(Figure 4.8.b). Il est clair que la contrainte de cisaillement est toujours maximale au voisinage
du point d’application de la charge (partie supérieure de l’armature). A l’interface, la
contrainte de cisaillement maximale à l’armature est beaucoup plus importante que celle qui
existe au niveau du béton. A l’armature, elle est de 61.5 MPa, par contre au béton elle
seulement de 39.17 MPa. Nous pouvons dire que l’armature supporte la grande partie du
chargement, tandis que le béton il assure le transfert des charges et il supporte de faibles
contraintes.
0,0 0,1 0,2 0,3 0,4
0
2
4
6
8
10
12
14
16
Co
ntr
ain
te d
'ad
hé
rence
[M
Pa]
Glissement [mm]
Force externe
Déplacement imposé
Chapitre 4 Modélisation de la liaison entre béton et armature
74
a) Concentration de contraintes dans l’armature
b) Concentration de contrainte dans le béton
Figure 4.8 : Evolution de la contrainte de cisaillement lors d’un essai d’arrachement béton-
armature en acier 10 mm.
4.7 EFFET DE LA VARIATION DU MATERIAU SUR LES CONTRAINTES D’INTERFACE
Afin de visualiser les performances des armatures en composites constituées de fibres de
verre, de carbone ou d’aramide, comparativement à celles en acier, nous avons présenté la
figure 4.9. Cette figure illustre la répartition de la contrainte de cisaillement pour les quatre
types de matériaux de fabrication des armatures. Pour les quatre types armatures, il est visible
que la contrainte de cisaillement est toujours maximale à la partie supérieure de l’armature.
Les contraintes de cisaillement moyenne offertes par les armatures à fibres de carbones est
Chapitre 4 Modélisation de la liaison entre béton et armature
75
22.78 MPa, par contre les valeurs minimales sont offertes par les armatures en fibres de
verres19.59MPa. Les contraintes engendrées par les armatures en acier se situent entre les
deux. Afin de quantifier les valeurs de contraintes d’adhérence et de suivre la loi de
comportement de notre spécimen, nous avons proposé la figure 4.10. Cette figure illustre la
variation de la contrainte de cisaillement en fonction du glissement pour les quatre matériaux
proposés au tableau 4.3. Il est remarquable que le point de détachement marque le point
d’inflexion pour les quatre courbes. De plus les armatures en fibres en carbone contribuent
énormément à l’augmentation de la rigidité et le retardement du point de détachement et de la
séparation béton armature. Mais en contrepartie, elles sont caractérisées par un comportement
fragile qui est indiqué par une chute brusque des performances du matériau lors de
l’apparition d’une fissure. Les mêmes constations sont faites pour les armatures en fibres de
verre ou d’aramide, mais avec degré moins. En contrepartie les armatures en acier qui ont un
comportement ductile, elles sont caractérisées par des performances moyennes mais elles
peuvent tenir plus si une fissure apparait brutalement.
a) Armature nervuré en Acier, D=10mm d) Armature nervuré en GFRP, D=10mm
Chapitre 4 Modélisation de la liaison entre béton et armature
76
c) Armature nervuré en CFRP, D=10mm d) Armature nervuré en AFRP, D=10mm
Figure 4.9 : Distribution de la contrainte de cisaillement pour les quatre types de matériaux
de fabrication des armatures.
Figure 4.10 : Variation de la contrainte de cisaillement en fonction du glissement pour
les quatre types de matériaux.
0,00 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06 0,07 0,08 0,09 0,10
0
2
4
6
8
10
12
14
Co
ntr
ain
te d
'ad
hé
ren
ce
[M
Pa
]
Glissement [mm]
PRFA
PRFC
PRFV
Acier
Chapitre 4 Modélisation de la liaison entre béton et armature
77
4.8 EFFET DU CHANGEMENT DU DIAMETRE SUR LA CONTRAINTE
D’ADHERENCE
Afin d’apporter une résistance supplémentaire aux poutres en béton armé, deux méthodes sont
utiles ; soit l’augmentation du nombre d’armatures ou bien l’augmentation du diamètre des
armatures existantes au paravent. Dans ce paragraphe, nous nous sommes axés sur la
deuxième méthode. Pour cela nous avons présenté aux figures 4.11, 4.12 et 4.13, la variation
de la contrainte de cisaillement en fonction de glissement pour des armatures en fibres de
verre, d’aramide et de carbone avec les trois types de diamètres les plus utilisées 10mm, 12
mm et 14 mm. Des trois figures, il est visible que l’augmentation du diamètre de l’armature
contribue au renforcement de notre spécimen. La contrainte de cisaillement devient de plus en
importante pour des faibles valeurs de glissement. Par exemple dans la figure 4.11, pour
glissement de 0.0004, la contrainte de cisaillement passe de 12 MPa pour un diamètre de 10
mm à 8 MPa pour un diamètre de 14 mm.
Figure 4.11 : Variation de la contrainte d’adhérence en fonction du glissement pour une
armature GFRP de trois diamètres différents.
0,00 0,02 0,04 0,06 0,08 0,10 0,12
0
2
4
6
8
10
12
Co
ntr
ain
te d
'ad
hé
ren
ce
[M
Pa
]
Glissement [mm]
Diametre 10mm
Diametre 12mm
Diametre 14mm
Chapitre 4 Modélisation de la liaison entre béton et armature
78
Figure 4.12 : Variation de la contrainte d’adhérence en fonction du glissement pour une
armature AFRP de trois diamètres différents.
Figure 4.13 :Variation de la contrainte d’adhérence en fonction du glissement pour une
armature CFRP de trois diamètres différents.
0,00 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06 0,07 0,08 0,09
0
2
4
6
8
10
12
14
Co
ntr
ain
te d
'ad
hé
ren
ce
[M
Pa
]
Glissement [mm]
Diametre 10mm
Diametre 12mm
Diametre 14mm
0,00 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06 0,07 0,08 0,09 0,10
0
2
4
6
8
10
12
14
Co
ntr
ain
te d
'ad
hé
ren
ce
[M
Pa
]
Glissement [mm]
Diametre 10mm
Diametre 12mm
Diametre 14mm
Chapitre 4 Modélisation de la liaison entre béton et armature
79
4.8 EFFET DU CHARGEMENT CYCLIQUE SUR LA CONTRAINTE
D’ADHERENCE
En réalité, le chargement suit le plus souvent une forme cyclique (Passage de voitures sur un
pont, le soufflage du vent autour des bâtiments, charges dynamiques de séisme). Pour cette
raison, nous avons proposé un chargement cyclique à la figure 4.14. Ce chargement possède
une forme sinusoïdale avec une période et une amplitude constate. Par la suite, nous avons
effectué notre simulation. Dans la figure 4.15, nous avons tracé, l’évolution de la contrainte
de cisaillement en fonction du glissement pour une armature en fibres de carbone. Nous
remarquons que pour le premier cycle, la contrainte augmente rapidement jusqu'à une valeur
plateau. Par la suite, la répétition des cycles, engendre une fluctuation cyclique jusqu'à la
perte de rigidité et le détachement entre l’armature et le béton.
Figure 4.14 : Chargement cyclique du spécimen
0 5 10 15 20 25 30
-300
-250
-200
-150
-100
-50
0
Fo
rce
exté
rie
ure
Fe
xe[M
Pa]
Temps t[s]
Fexe=-150*(1-sin(t*Pi/4+Pi/4)) MPa
Chapitre 4 Modélisation de la liaison entre béton et armature
80
Figure 4.15 : Variation de la contrainte d’adhérence en fonction du glissement pour une
armature en CFRP sous chargement cyclique.
0,00 0,02 0,04 0,06 0,08 0,10 0,12 0,14 0,16 0,18
0
2
4
6
8
10
12
Co
ntr
ain
te d
'ad
hé
ren
ce
[M
Pa
]
Glissement [mm]
PRFC
Conclusion générale
82
CONCLUSION GENERALE
Le présent mémoire s’inscrit dans le conteste de la simulation numérique des structures en
génie civil et qui a pour objet l’intégration du phénomène de la liaison armature-béton dans
l’analyse des structures en béton armé. La démarche physique est basée sur la tenue en
considération des éléments d’interface pour modéliser le comportement du milieu interface
entre les armatures et les bétons qui les entourent. Cette modélisation permet d’incorporer le
comportement de l’interface dans une analyse par éléments finis. Cette contribution tient en
considération de l’effet d’adhérence sans recours à une topologie des nœuds de l’interface
armatures béton. L'étude présentée couvre les différents cas possibles du comportement des
poutres en béton avec différents types de matériaux constituant l’armature. Il s'agit des
armatures constituées d’acier et de fibres de verre, de carbone et d’aramide.
Afin de mettre en valeur cette étude, nous avons proposé une simulation numérique à l’aide
d’Ansys Worbench, de l’essai d’arrachement entre l’armature et le béton. Les contraintes de
cisaillement à l’interface ont été déterminées en fonction du rapport de déplacement entre
l’armature et le béton. Dans l’essai d’arrachement, il y’a deux modes de chargement qui se
différent par leurs natures, mais ils aboutissent aux mêmes résultats. Il s’agit d’un essai avec
chargement imposé ou déplacement imposé. La première méthode consiste à appliquer une
force extérieure variable de la valeur zéro jusqu’à la rupture avec une variation monotone. Par
contre la deuxième méthode, elle consiste à appliquer un déplacement imposé au lieu d’une
charge extérieure.
Afin de voir l’effet du maillage sur la convergence des résultats, nous avons étudié l’évolution
de la contrainte de cisaillement en fonction du déplacement entre l’armature et le béton
(glissement). Nous avons constaté que pour des faibles charges la différence des résultats
pour les deux maillages est assez importante. Cette différence est due à la nature de
l’adaptation pour chaque maillage aux faibles charges. Avec l’augmentation de la charge, une
très bonne concordance des résultats aura lieu. Donc, le choix du maillage est un paramètre
déterminant pour la modélisation des structures à faibles charges situées surtout dans le
domaine élastique.
Pour avoir une idée sur la distribution des contraintes d’adhérence au niveau d’interface
béton-armature, nous avons illustré la répartition de la contrainte de cisaillement autour de la
l’armature et du béton. Il a été constaté que la contrainte de cisaillement est toujours
maximale au voisinage du point d’application de la charge (partie supérieure de l’armature).
A l’interface, la contrainte de cisaillement maximale à l’armature est beaucoup plus
Conclusion générale
83
importante que celle qui existe au niveau du béton. Donc, nous pouvons conclure que
l’armature supporte la grande partie du chargement, tandis que le béton il assure le transfert
des charges et il supporte de faibles contraintes.
Afin de visualiser les performances des armatures en composites constituées de fibres de
verre, de carbone ou d’aramide, comparativement à celles en acier, nous avons constaté que
Les contraintes maximales sont offertes par les armatures en fibres de carbones, par contre
les valeurs minimales sont données par les armatures en fibres de verres. Les contraintes
produites par les armatures en acier se situent entre les deux. En plus l’augmentation du
diamètre de l’ armature apporte une résistance supplémentaire à la structure en béton armé.
Après application d’un chargement cyclique, nous remarquons que dans le premier cycle la
contrainte augmente rapidement jusqu'à une valeur plateau. La répétition des cycles, engendre
une fluctuation cyclique jusqu'à la perte de rigidité et le détachement entre l’armature et le
béton.
Finalement, nous pouvons dire que la liaison béton-armature a une nette influence sur le
comportement global de la structure en béton armé, et sont intégration dans l’analyse
numérique améliore certainement la capacité de prédiction des modèles existants.
Pour futures recommandations, nous comptons prévoir un renforcement mixte avec des
armatures en acier en FRP pour éviter la rupture fragile sous chargement de flexion. Nous
comptons aussi introduire l’effet de la dégradation du béton et des armatures sous l’effet
d’environnement. Le phénomène du fluage et du retrait fera aussi l’objet d’un sujet de
recherche.
Bibliographie
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