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Ecole Doctorale FASEG Méthodologie et production des normes en sciences économiques. Prof. Moustapha Kassé Membre des Académies des Sciences et Technique www.mkasse.com www.mkasse.net [email protected] Cotonou , septembre 2013

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  • Ecole Doctorale FASEG

    Méthodologie et production

    des normes en sciences

    économiques.

    Prof. Moustapha Kassé Membre des Académies des Sciences et Technique

    www.mkasse.com

    www.mkasse.net

    [email protected]

    Cotonou , septembre 2013

    http://www.mkasse.net/

  • PLAN DE LA CONFERENCE.

    Cette Conférence s’zrticule en trois problématiques

    La prmière est une interrogation : Existe-t-il une méthode propre à la science économique ?

    La seconde est relative au conflit des méthodes en sciences économiques et ses conséquences

    La troisième concerne le processus de formation de la connaissance en sciences: la production des normes en sciences économiques.

  • La première problématique: Existe-t-il une méthode

    permanente s'appliquant à la Science Economique?

  • La connaissance économique est perçue comme un produit qu'il convient de tester ou de valider. Dans ce sens, la méthodologie serait généralement comprise comme 1'ensemble des idées directrices qui orientent l'investigation empirique.

    Dans la littérature économique on observe une compréhension multiples de la méthodologie dont trois méritent d’être soulignées: – D'abord, elle peut être comprise comme des outils et des techniques d'une discipline,

    c'est-à-dire des instruments d'examen du réel

    – Ensuite, elle peut être comprise comme les concepts, les théories et les principes de base d'une discipline et la manière dont ils sont articulés et justifiés,

    – Enfin, elle est un instrument de communication, c'est-à-dire un instrument de présentation de ses propres travaux qui rend possible le débat, la discussion et surtout l'utilisation des théories.

    De nos jours, la science économique est devenue une vaste entreprise scientifique : d'abord, par les ressources humaines qu'elle mobilise et qui permettent la formation d'une communauté scientifique prestigieuse ; ensuite, par l'importance des recherches et des publications et enfin, par l’irruption des problèmes économiques dans la vie sociale. La réussite économique mesure la valeur des individus, des politiques et même des nations. Quant au discours scientifique en économie, il part de l'observation de faits économiques et de l'observation des cadres dans lesquels ils se déroulent.

  • Le discours économique a un double souci : d'abord de dégager des concepts et des théories (économie positive) et de formuler des politiques économiques (économie normative). La science économique dans ce contexte émet des hypothèses, construit des théories et des modèles, dégage des lois, utilise nécessairement une démarche, une méthode hypothético-déductive, inductive et déductive.

    Sous ce rapport, la science économique, ces dernières années a énormément évoluée par l'utilisation de la formalisation. Les techniques quantitatives l’ont tellement envahi au point de soulever aujourd'hui une sorte de crise d'identité de 1'économie politique. Le premier volet de cette crise est la tendance dominante à réduire la science économique à I'analyse néoclassique. Cela est principalement du au fait qu'elle est le référentiel de l’économie libérale qui régente toute la vie économique et qui diffuse la pensée unique. Pourtant, le noyau théorique est fortement contestable à à plusieurs niveaux dont 3 au moins peuvent retenir I' attention:

    – Ce modèle constitue-t-il le descriptif de la réalité, cela revient à critiquer le réalisme des hypothèses?

    – On peut s’interroger sur la valeur normative de la théorie, cela revient à savoir si en particulier elle permet de démontrer la supériorité d'un type de théorie économique sur un autre.

    – On peut s'interroger pour savoir s'il s'agit bien d'une théorie explicative des faits économiques et dans ce cas, c'est sur 1'ensemble de la théorie qu'il faut réfléchir.

    Le deuxième volet de cette crise d’identité concerne l’utilisation abusive de la formalisation. La science économique a connu une percée significative concernant la généralisation de l'utilisation des méthodes quantitatives, c'est-à-dire 1'ensemble des méthodes d’évaluation, d'estimation et de test qui permettent de préciser les valeurs des relations suggérées par la théorie économique. Il est aujourd'hui souligné que si 1'économie a acquis un statut particulier dans les sciences sociales, c'est parce qu'elle se rapproche des sciences dures grâce à l'incorporation des techniques quantitatives dont l'usage est considéré comme une condition nécessaire et parfois suffisante de scientificité.

  • Cette formalisation soulève aujourd'hui certaines questions : – Quels réels progrès ont-elles permis ? – Quels sont les rapports entre la forme mathématique et le fond ? – Comment distinguer les techniques quantitatives comme outils et les techniques quantitatives

    comme fins ? – Les concepts et les idées?

    Selon le mot de HURIOT, on est amené à apposer 1'efficacité de la question de la méthode mathématique comme forme rhétorique. Si bien que la formalisation sortie de son rôle subordonné d'outil à usage limité est alors accusé de créer l'illusion et de n'être qu'un moyen de persuasion. Nous sommes alors renvoyés à la crise de méthode et des doutes sur I'apport de la formalisation.

    L'utilisation abusive de la formalisation conduit à courir 4 sortes dangers : – des excès de langage, – des illusions sur la vertu explicative d'un raisonnement porté au paroxysme de la logique – une domination excessive du critère de mesurabilité des phénomènes, – un divorce menaçant entre théories scientifiques et compréhension de la réalité.

    Ni SCHUMPETER, ni HAYEK, ni SIMON, ni COASE, ni même WILLIAMSON n'ont eu besoin de mathématiques compliquées pour faire accomplir à la science économiques des progrès décisifs. Il faut être conscient que l'usage optimal des mathématiques à 1'échelle de la profession des économistes implique 1'éclectisme des approches, la reconnaissance du fait que le progrès de la connaissance est un processus partagé. L'économie n'est pas une science dure et ne le sera jamais. Seulement, elle doit utiliser une démarche scientifique qui repose sur la construction et le test de modèles explicatifs. Mais bien des raisons font que les énoncés dans les sciences économiques n'auront jamais le degré de solidité des lois physiques. Il faut en convenir, car 1'économiste a un contrôle trop imparfait des conditions d'observation des phénomènes qu'il étudie.

  • La seconde problématique: Les conflits de méthode et

    sciences économiques.

  • Nous avons d'abord une première querelle méthodologique entre méthode déductive et méthode inductive. Déduire c'est essentiellement tirer par une chaîne de raisonnement logique, les conséquences d'un principe. En revanche, induire, c'est remonter de l'observation des faits à une proposition générale. L'induction va du particulier au général tandis que la déduction va du général au particulier. Les Ecoles économiques ont souvent eu recours au raisonnement abstrait et déductif et ont construit, pour les besoins de cette analyses l'HOMOECONOMICUS qui n'obéit qu’à 2 lois: la loi de l'intérêt personnel et la loi de 1'économie des forces. A partir de cette abstraction, 1'école classique et néo-classique pense avoir découvert des caractères généraux et universels qui exercent sur I' activité économique une influence fondamentale. La science économique devient donc essentiellement hypothétique et prend comme donnée le fait que I' homme agit et ne peut agir que rationnellement sous ]'impulsion de son seul intérêt personnel. Cette science hypothétique prend comme cadre société de concurrence pure et parfaite qui suppose qu'il n'y a pas de monopole, ni d'asymétrie d'informations et enfin qu'elle néglige I' action possible de I' Etat.

    A cette méthode déductive s'oppose une méthode inductive qui est fondée sur minimum d'observation, car les individus ont des mobiles économiques qui les font agir.

    Ce conflit de méthode se cristallise aujourd'hui entre l'Individualisme méthodologique et le holisme méthodologique.

  • Holisme méthodologique

    Individualisme méthodologique

    La société forme un tout qui est plus que ses parties

    Seuls les individus ont des buts et des intérêts

    La société affecte le choix des individus

    L’individu agit selon ses intérêts dans un contexte fixé

    La structure sociale influence le comportement des individus

    La structure sociale est modifiable par les individus

  • Les conflits de méthodes ont tout de même eu des résultats appréciables dans la recherche en science économique. ils ont permis :

    – d'abord, 1'élaboration de 1'économie pure qui est le domaine exclusif de la déduction,

    – ensuite, 1'économie appliquée qui se fonde sur 1'expérimentation des lois économiques, qui est le domaine privilégié de la méthode inductive,

    – enfin, ]'art économique qui se réfère aux recommandations de politique économique.

    Le conflit des méthodes en sciences économiques a permis la consolidation de I' économie positive et la nécessité de 1'économie normative. Et c'est ce qui explique qu'aujourd'hui, I'ancienne théorie classique doit être améliorée; car elle n'envisageait que l'individu. Or, la réalité est infiniment plus complexes puisqu'elle se compose de groupes qui subissent de multiples influences et que la réalité ne saurait ignorer. On ne peut plus rester fidèle seulement à I'analyse traditionnelle des choix individuels sans le prolonger vers une analyse macroéconomique. Comme également, on ne peut faire impasse sur des variables non économiques qui revêtent une importance toute particulière dans la compréhension des phénomènes même strictement économique.

  • La troisième problématique: Le processus de formation de la

    connaissance en sciences: la production des normes en

    sciences économiques.

  • Selon le mot de Gaston BACHELARD, "le fait scientifique est conquis, il est construit et constaté

    – d'abord, il est conquis sur les préjugés,

    – ensuite, il est construit par la raison,

    – puis, il est constaté par les faits.

    On peut se poser la question de savoir comment les économistes é1aborent-ils leurs normes scientifiques ? La pratique scientifique pour 1'économiste se déroule à peu près à 4 niveaux ou 4 pôles principaux

    – le pôle théorique

    – le pôle morphologique

    – le pôle technique

    – et le pôle épistémologique

    Les 3 premiers pôles préparent le 4ème qui est le pôle épistémologique, c'est-à-dire la réflexion sur la scientificité de 1'économie.

  • SC

    Compréhension

    Fonctionnalisme

    Structuralisme

    Phénoménologie

    Études de cas

    Logique

    hypothético-

    déductive

    Positivisme

    Modèles

    structuraux

    Typologie

    Type idéal

    Quantification

    Expérimentations Systèmes

    POLE

    TECHNIQUE

    POLE

    THEORIQUE POLE

    EPISTEMO-

    LOGIQUE

    PôleMor

    phologique Mode

    d’investigation

    Méthode

    Dialectique

    Cadre de

    référence

    Cadres d’analyse

    Simulation

    Études

    comparatives

  • Le pôle théorique ou le cadre de référence

    En sciences économiques, la théorie est une nécessité. Pour paraphraser BUNGE, "pas de théorie pas de science". Dès lors, se pose la question de savoir ce qu'est la théorie. Plusieurs définitions peuvent dû être proposées de la théorie

    Une première définition est que la théorie est 1'ensemble des énoncés qui permettent l'interprétation des données, la généralisation des résultats et 1'encadrement de la recherche. On peut aussi considérer comme un mode de reconstruction de l'objet de la connaissance scientifique

    On peut aussi considérer comme un mode de reconstruction de l'objet de la connaissance scientifique. A ce titre, elle apparaît comme une condition nécessaire bien que non suffisante de la rupture d'avec les explications pré-scientifiques.

    Enfin, on peut comprendre la théorie comme un ensemble de propositions logiquement reliées encadrant un plus ou moins grand nombre de faits observés et formant un réseau de généralisation dont on peut dériver des explications pour un certain nombre de phénomènes scientifiques

  • C'est pourquoi, la théorie est architecturée : d'abord, en un ensemble de concepts qui sont des invariants fonctionnels et des opérations sous le double rapport de la qualité et de la quantité et ensuite, des hypothèses qui sont testables dans un sujet inductif et déductibles dans un système déductif. Ces hypothèses doivent être validées et devraient pourtant aboutir à des théorèmes

    Les concepts et les hypothèses sont articulés à divers types de raisonnement dont au moins 3 sont très fortement utilisés en sciences économiques : le raisonnement déductif, le raisonnement inductif et le raisonnement hypothético-déductif.

    L’hypothèse est une supposition à partir de laquelle on construit le raisonnement admis comme étant l’argumentation visant à établir une conclusion. Egalement, elle peut être comprise comme une réponse anticipée que le chercheur formule à sa question spécifique de recherche. C’est un énoncé déclaratif qui précise une relation anticipée et plausible entre les phénomènes observés ou imaginés. Constituant le nœud mais aussi le pivot de tout travail de recherche l’hypothèse établit de ce fait une relation que le chercheur doit vérifier en la confrontant aux faits.

    http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/supposition/http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/a-1/http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/partir/http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/de-1/http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/on/http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/construit/http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/raisonnement/http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/argumentation/http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/visant/http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/a-1/http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/etablir/http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/conclusion/

  • Les concepts et les hypothèses sont reliés à divers types de raisonnement : le raisonnement déductif, le raisonnement inductif, le raisonnement hypothético-déductif, le raisonnement herméneutique le raisonnement par analogie, le raisonnement par l'absurde. Dans cette constellation ce sont les trois premiers qui sont usuellement utilisés en sciences économiques (le raisonnement déductif, le raisonnement inductif, le raisonnement hypothético-déductif).

    Globalement, la valeur des théories repose sur 3 exigences que lui imposent les 3 pôles de la pratique scientifique : – d'abord, une exigence de cohérence imposée par le pô1e morphologique,

    – ensuite, une exigence de pertinence imposée par le pôle épistémologique,

    – et enfin, une exigence de testabilité et de falsifiabilité qu'impose le pôle

    technique.

    C'est pour cette raison qu'on dit que la théorie doit être à la fois testable ou falsifiable, cohérente et pertinente.

  • Le pôle morphologique ou de la science des formes On dit souvent que la forme est aussi importante que le fond et que la plupart

    du temps la qualité d'une recherche apparaît d'abord dans ses formes extérieures. Le pôle morphologique se caractérise par 3 traits principaux qui sont l'exposition, la causation et l'objectivation

    D'abord 1'expression : elle permet de déterminer les différents styles cognitifs c'est-à-dire les modes d'exposition et d'expressions dont se sert le savant, le chercheur pour restituer sa pensée scientifique ou ses recherches

    Ensuite la causation qui est l'opération qui permet qu'un événement se produise sous certaines conditions. C'est une opération qui permet de répondre à la question qu'est-ce qui explique tel phénomène ? Quelle en est la cause ? C'est le souci majeur de tout chercheur.

    En outre l'objectivation qui se résume dans la copie ou la simulation du réel. La simulation se présente comme un construit. Le modèle est un exemple de simulation ou de construction

    Enfin, il y a les modèles qui prennent aujourd'hui une importance prééminente dans la recherche scientifique. A la limite, toute recherche doit avoir pour point de départ un modèle. On peut le définir comme étant une schématisation du réel ou encore un ensemble de propositions d'où il est possible de déduire de manière mécanique des conséquences directes liées au phénomène soumis à investigation.

  • Il y a 3 phases dans 1'é1aboration d'un modèle : – la première phase est celle de la théorisation : sous ce rapport, on peut

    choisir, en toute liberté, sa théorie de référence : keynésienne, néo-classique, marxiste, structuraliste. Cette théorie est celle qui inspire les démarches du chercheur, précise ses finalités et guide sa démarche.

    – La deuxième phase est celle de l'estimation numérique qui peut se faire soit en utilisant 1'économie, soit à I' aide de logiciels adéquats pour déterminer les variables paramètres retenus.

    – La troisième phase est alors celle de l'utilisation des méthodes de simulation reposant sur des scénarios tendanciels et les variantes.

    Ainsi, ces 3 démarches devraient alors permettre 1'é1aboration d'un modèle répondant aux conditions suivantes : – offrir un caractère de système, – appartenir à un groupe de transformation dont chacun

    correspond à un modèle de même famille ; – offrir la possibilité de prévoir de quelle façon le modèle réagira

    en cas de modification de l'un de ses éléments ; – rendre compte, par son fonctionnement de tous les faits

    observés.

  • Il est important d’observer face à l’utilisation incontrôlée de la modélisation: Des éléments à savoir.

    • De la même façon, il ne sert à rien d’essayer d’introduire dans un texte des chiffres ou des données quantitatives qui n’y soient pas correctement intégrables compte tenu du contenu de l’analyse développée. On rencontre en effet, très souvent des documents dans lesquels ces données sont fournies sans que leur utilité soit bien évidente. Pour éviter ces erreurs deux règles doivent être respectées.

    • La première règle est la même que celle portant sur la lecture de travaux effectués par d’autres auteurs : il faut toujours donner la possibilité à votre lecteur de retrouver les données que vous allez utiliser, afin qu’il puisse lui-même tester votre analyse

    • La seconde règle peut être formulée ainsi : on ne doit utiliser les données quantitatives pour illustrer une analyse que si l’on est capable d’en reconstruire la logique et que si l’on est sûr que leur utilisation est indispensable au discours que l’on est en train de produire.

    • Ce n’est pas parce qu’un outil mathématique a des caractéristiques précises qu’il faut introduire des contraintes supplémentaires irréalistes sur le plan de l’explication des réalités économiques

    • ce « débat éternel » est celle de la place des outils utilisés par les économistes : ce n’est pas parce que l’ont utilise des outils mathématiques, informatiques, philosophiques, sociologiques ou technologiques que l’on devient mathématicien, informaticien, philosophe, sociologue ou ingénieur !

  • Le pô1e technique

    • Ce pôle traite essentiellement des procédés ou procédures de recueil des informations et de transformation de ces informations en données pertinentes et en faits. Donc le pôle technique comprendra essentiellement

    • Les techniques de collecte des informations et des données. Bien entendu, ces techniques sont multiples.

    • Les techniques de transformation des informations en données pertinentes. Ces techniques sont également multiples. En effet, on peut observer les techniques de quantification qui permettent de mesurer, les techniques de codification et les techniques de description.

    • Le pôle technique privilégie 4 procédés ou procédures principales :

    – les études de cas, repose sur la conviction que la simple accumulation des faits apportera une explication plus exhaustive de la réalité. C'est une démarche de type inductif.

    – les études comparatives, elles visent par la comparaison à avoir une meilleure connaissance des mécanismes et des réalités ; ainsi que leur fonctionnement.

    – les expérimentations, elles obéissent à plusieurs stratégies dans la mesure où elle peut se faire en laboratoire ou sur le terrain

    – ou la simulation est un procédé qui vise à constater et à manipuler un modèle opératoire.

  • Le pôle épistémologique

    Ce pôle est sans doute le plus controversé, mais également le plus analysé aujourd'hui avec en référence quatre auteurs qui ont fortement marqué cette discipline : POPPER, KUHN, LAKATOS et FAYERABEND. En fait, l'épistémologie est revenue en force dans la préoccupation des scientifiques de tous ordres. En effet, ce qui caractérise toutes les sciences, c’est le travail des praticiens, le développement d’outils intellectuels et les résultats tangibles des investigations qui permettent de comprendre pour mieux agir.

    Karl Popper a particulièrement relancé l'intérêt qui s'attache à 1'épistémologie dans les sciences sociales comme économiques. La science est considérée par I'auteur comme une et indivisible. Elle est problématiste, elle est faillibiliste et surtout elle est objectiviste. C'est à partir de ces 3 considérations que Popper redonne un regain à 1'épistémologie car on observe I'apparition d'une double tendance recoupante quelque peu la césure entre science pure et science appliquée ou entre positivisme expérimental et normalisme théorique

    La première tendance, par crainte du subjectivisme, s'est repliée sur la théorie expérimentale prétendant par réaction l'identifier avec l'objectivité et jetant du même coup, le soupçon, voire le discrédit sur toute autre démarche quels que soient les champs du savoir. Du vrai que du vérifiable.

    La seconde tendance a développé l'idée quelque peu contradictoire au fond du caractère purement conventionnel et interne à 1'esprit humain pensant et la réalité observée assez impénétrable, qui est une matière première façonnable aux grés des interprétations de 1'esprit humain.

  • • On comprend alors 1'effervescence pour 1'épistémologie comprise à travers les 3 moments soulignés par Popper à savoir: – une épistémologie problématiste et qui est issue du fait que la science naît dans les problèmes

    et finit dans les problèmes.

    – une épistémologie faillibiliste. Selon lui, le critère de la scientificité d'une théorie réside dans la possibilité de l'invalider, de la réfuter ou encore de la tester. Popper souligne que "Réfutation, c'est le maître mot, c'est le point nodal de la théorie et de la découverte scientifique".

    – une épistémologie objectiviste. Ici, on oppose radicalement la subjectivité de I' homme de science à l'objectivité de la science, c'est-à-dire le rejet de l'idée selon laquelle l'intime conviction de I' homme de science suffirait à établir la vérité d'une proposition ou d'une théorie.

    • A partir de ces considérations on peut dégager 5 fonctions majeures de 1'épistémologie: – Etablir les conditions de l'objectivité des connaissances scientifiques, c'est-à-dire les conditions

    d'objectivité des modes d'observations et d'expérimentation qu'exige la connaissance scientifique.

    – Permettre d'examiner, d'apprécier la pertinence des relations que les sciences établissent entre les théories et les faits.

    – Soumettre toute science à une étude critique, c'est-à-dire à une réflexion sur ses résultats, sur ses fondements et sur ses instruments de connaissance de rnanière à pouvoir réviser elle-même ses concepts, ses théories et ses méthodes.

    – Exercer une fonction de vigilance critique, une fonction socratique ou encore une fonction polémique par opposition à la forme ARCHITECTONIQUE

    – S'efforcer de saisir la logique de 1'erreur pour construire la logique de la découverte.

  • Revue de la littérature Cette partie permet d’évoquer la littérature empirique et théorique qui a été

    menée dans le domaine du sujet de l’étude.

    «Pour faire une investigation scientifique, il faut être savant; autrement dit il est impératif à l’investigateur de savoir la théorie du moment, de connaître ce qui s’est réalisé sur le sujet d’étude et ce qui se fait actuellement dans ce domaine. » On fait souvent la distinction entre la revue de la littérature théorique et la revue de la littérature empirique

    Revue de la littérature théorique est l’épine dorsale même de l’investigation dans le sens où elle est répond aux hypothèses à vérifier et permet de savoir les outils qui vont participer à la résolution des questions que cherche à comprendre la recherche.

    Il faut faire les notations conventionnelles des références bibliographiques et des tableaux.

    - Pour les ouvrages: nom de l’auteur, titre de la référence, édition et année

    - Les numéroter et indiquer les sources

    Revue de la littérature empirique. Il s’agit de faire le survol des études menées dans ce domaine ou bien dans des domaines connexes. Cela permet

    - d’avoir un aperçu sur les solutions que les autres chercheurs ont proposé pour ce type de sujet

    - de savoir les difficultés rencontrées lors de cet exercice.

  • Cadre d’analyse ou modèle

    Une fois que la revue de la littérature est effectuée, l’on est en mesure de proposer un cadre permettant de répondre aux questions posées.

    Cette section doit être l’occasion de faire une description des méthodes de recherches proposées pour chacun des objectifs de la recherche.

    Ces méthodes peuvent être économiques et /ou statistiques ou tout autre instrument permettant d’obtenir des résultats d’une scientificité reconnue .

    Cette partie doit contenir non seulement cette brève description des méthodes générales qui seront employées mais également elle fera une analyse des variables ou facteurs à mesurer ou à étudier.

  • Analyse des résultats

    Cette section est l’endroit ou l’on doit faire apparaitre les résultats et les effets de la recherche.

    Un intérêt particulier est à porter sur la contribution de l’étude à travers les solutions aux problèmes posés, ainsi qu’à l’avancement, si possible, des connaissances dans le domaine d’étude.

    Enfin, cette partie permet d’aboutir à une formulation des recommandations de politiques.

  • Conclusion

    Elle doit revenir sur la problématique du sujet d’étude

    le cadre proposé pour apporter solution aux problèmes posés

    la contribution majeure de l’investigation et

    de futures perspectives de recherche.

  • Recommandations finales La rédaction de toute thèse, de toute étude scientifique implique que

    soit surmontées 2 contradictions : – la première est qu'on doit, avec un discours linéaire et unidimensionnel

    rendre compte d'une réalité multiple, complexe et agissant à plusieurs niveaux; d'où l'importance d'avoir un plan de rédaction bien construit et permettant de rendre compte d'une réalité dans toute son "épaisseur";

    – la deuxième est qu'il est difficile d'écrire régulièrement plus de 5 ou 6 pages par jour et pourtant qu'il est souhaitable que 1'ensemble du mémoire ou de la thèse soit cohérent et donne l'impression de "couler de source" ; d'où l'importance d'avoir une idée directrice et du mouvement de la pensée qui doit porter 1'ensemble de la thèse'.

    C'est dire que tout au long de la rédaction, on aura à éviter des dérives, des digressions, à éviter de développer des aspects importants mais secondaires par rapport à sa thèse. Pour cela, il faut se raccrocher à tout moment à l'idée directrice, au mouvement de la pensée, au raisonnement qu'on a choisi de développer. M. BEAUD estime que "le chercheur doit laisser de côté, tous les développements qui n'apportent rien à son raisonnement pour pouvoir le garder dans le sens du sujet".

    Enfin, après ces contradictions, il importe de rédiger. C'est ici que le pôle morphologique doit être d'un grand secours au chercheur. Mais il ne faut pas oublier qu'un mémoire ou une thèse ou un travail académique s'articule généralement en 2 parties bien équilibrées et bien articulées.

  • Bibliographie sommaire

    1. BLAUG, M., La méthodologie économique, Paris, Economica, 1982.

    2. GRANGER G. G., Méthodologie économique, Paris, PUF, 1955

    3. KASSE Moustapha: La Science économique et sa méthodologie, L’Harmattan 2010

    4. MOUCHOT, C., Méthodologie économique, Paris, Seuil, 2003.

    5. THIOMBIANO, T., « Vers une nouvelle approche en Économie politique », La socio-économétrie, Ouagadougou, P.U.O/C.A.S.E.

    6. TOURE, M., Introduction à la méthodologie de recherche, Paris, L’Harmattan, 2007.

    7. VIGEZZI, M., Éléments de méthodologie pour économistes, Collection « l’Économie en plus », Grenoble, PUG, 1993.

    8. YAO, J., Méthodologie d’études et de recherche en sciences économiques et sociales Avec application au contexte de l’Afrique noire, Paris, L’Harmattan, 2005.