ecole de travail social rabelais · mundoaccueille à nouveau beatriz janin et témoigne merci pour...
TRANSCRIPT
1
LR3Lettre d’information
trimestrielle
RABELAIS (Travail social)
RESSOURCES & RECHERCHE
Ecole de Travail Social RABELAIS (ETSR)
9 rue Francis De Croisset - 75018 PARIS
Direction technique ETSR : Chantal LARVET Chef d’établissement : Jacques LEVY, Proviseur
N° 04 - 25 JUIN 2015
- Retours sur la Conférence de Beatriz
-
-
-
Intentions
Cette Lettre parait alors que se sont tenues récemment à
l’ETSR les matinées ‘Réinsertion après la prison’, ‘Roms,
intégration, travail social’ et la rencontre avec Mathieu
BELLAHSEN autour de son ouvrage ‘Santé mentale, vers
un bonheur sous contrôle’.
Nous poursuivons la préparation de la Biennale ‘Parcours
migratoires’ (février/mars 2016) par nos lectures et par la
diffusion d’un appel à contribution.
Ce numéro reste marqué par les questions de handicap
dans la continuité des précédentes conférences.
Dans la rubrique ‘In Europe’ nous achevons notre lecture
de ‘Social problems in Europe’ alors que la rubrique ‘Por el
mundo’ accueille à nouveau Beatriz JANIN et témoigne
d’une initiative d’inclusion au Honduras communiquée par
Handiplanet.
merci pour vos offres de stages et d’emplois (ASS et CESF)
Sur cette boite électronique :
A l’attention de Mme LARVET, Directrice
Les 3èmes années AS partent en stage pour 10
semaines consécutives au 21 septembre, suivies de 10
semaines alternées pour une fin de stage au 21 mars
2016.
Les
Sommaire
Retours sur la conférence de Mathieu
BELLAHSSEN : ‘Santé mentale, vers un bonheur
sous contrôle’
……………………… page 2
Logement …………………… page 5
Transmission, suite et fin de : ‘Exil et
transmission ou mémoire en devenir’, de Fethi
BENSLAMA ………………..… page 7
Approches du Handicap / Emploi - Formation
………………….. page 10
‘ Sur le bout des doigts’, suite et fin de
de France MARTAGEX
………………..… page 17
Ressources sur les Roms
..……………..… page 19
Ressources sur les prisons
..……………..… page 20
In Europe …………..…….. page 24
SUITE et fin de ‘ Social problems in Europe’
Por el mundo ………………..… page 26
La transmisión de lo traumático, de B.JANIN
Educación inclusiva, Honduras
Ressources privilégiées
..……………..… page 29
Ressources Logement
..……………..… page 31
2
matinées Approches du handicap
Mercredi 10 Juin 2015 - matin
s’est tenue la conférence de Mathieu BELLHASSEN
Santé mentale : regard critique Les étudiants de 1ère et 2ème année ASS ont eu à lire des extraits de ‘Santé mentale, vers un bonheur sous contrôle’ Il semblait en effet important de ’contrebalancer’ un discours dominant pétri de certitudes quant au diagnostic et au traitement des troubles psychiques. Les notions d’adaptation (à quoi ? à qui ?) n’allant pas de soi, l’émergence du concept de ‘santémentalisme’ a retenu toute note attention. De surcroit, étudiant les pionniers, fondateurs généreux et militants de l’hygiène mentale En amont des données techniques, des échanges de bonnes pratiques, des ‘recettes’ du métier (d’ASS), des ‘bonnes adresses’, il semble primordial d’inscrire ici le sens (de l’intervention, de l’engagement, .. du diagnostic).
‘ Le piège avec la santé mentale est le suivant :
concept progressiste il y a cinquante ans, les
acteurs de terrain ne peuvent que se féliciter de la
prise en compte de cette problématique sanitaire
et sociale. Aussi, comprendre que la santé
mentale est devenue en si peu de temps un
instrument pour gouverner les hommes n’est pas
chose aisée. Pourtant ? il n’est plus question ici
de prendre en charge la santé des individus et de
la population pour elle-même mais pour un autre
objectif : celui de la santé de l’économie
Dans cette perspective, la santé mentale positive
est un vecteur central qui applique à l’intime la
norme de la concurrence. Nous nommerons
‘santé-mentalisme’ l’articulation de la santé
mentale et du néolibéralisme. Celle-ci est au
service de la nouvelle raison du monde et
fonctionne comme un opérateur qui transforme le
rapport de l’homme à lui-même, aux autres et au
politique. L’alliance entre santé mentale et
néolibéralisme s’est construite en une
cinquantaine d’années et trouve son expression la
plus cohérente depuis une décennie. ‘
Mathieu BELLAHSSEN est psychiatre de secteur,
cofondateur de UTOPSY, membre du collectif des
39 contre la nuit sécuritaire
Sa récente publication : ‘La santé mentale, vers un bonheur sous contrôle’. Editions La Fabrique, Paris, 2014, Préface de Jean
OURY
-------------------------------------------------------------------
Introduction
(Extrait de l’ouvrage)
Le concept de santé mentale intervient dans une
époque donnée. Il est une construction qui
s’insère dans le jeu des normes du temps présent.
Or, tout est fait pour que nous envisagions la
santé mentale comme une notion allant de soi,
qu’il est naturel de traiter socialement et
politiquement
Dans leur ouvrage la Nouvelle raison du monde.
Essai sur la société néolibérale, 1 Pierre DARDOT
et Christian LAVAL retracent les origines et la
forme actuelle du capitalisme qu’ils nomment
néolibéralisme. Le néolibéralisme.se construit au
milieu du XXème siècle en opérant une rupture
vis-à-vis du libéralisme classique. Ils démontrent
notamment comment la théorie d’Adam Smith sur
‘la main invisible du marché » censée réguler
d’elle-même la marche du monde capitaliste ne
correspond plus au monde actuel. La rupture du
néolibéralisme consiste à créer un cadre à
l’intérieur duquel les individus seront dits ‘libres
de choisir’ entre un nombre fini d’alternatives. Ce
cadre va se composer d’une série de normes
produites par les institutions internationales et les
Etats. Progressivement, la logique de marché qui,
jusque-là, s’appliquait traditionnellement à
certains espaces de la société (le commerce,
l’industrie, …) tout en laissant les autres vacants
(la culture, l’éducation, la santé, …) va imposer le
principe de concurrence à tous les domaines de la
vie des hommes. Cette nouvelle norme dite
néolibérale introduit la concurrence partout,
jusqu’à l’intérieur des Etats et des individus.
Margaret Thatcher dévoile clairement la méthode
qui doit en passer par les âmes, par l’individualité
des acteurs : ‘Economics are the method. The
1 Pierre DARDOT et Christian LAVAL, ‘La nouvelle raison du monde. Essai sur la société néolibérale’, Paris, La Découverte, 2010
3
object is to change the soul’2. Créer un nouveau
rapport de l’humain à son intériorité est un des
enjeux.
Reprenant des outils de l’analyse foucaldienne
pour penser la fabrique d’une subjectivité
néolibérale, DARDOT et LAVAL montrent que le
dispositif normatif mis en place s’appuie sur la
figure de l’auto-entreprise. Si tout est
concurrence, chaque espace devient une
entreprise, aussi infime soit-il. Comme toute
entreprise, faire fructifier son capital, investir et
innover sont les maitres mots qui s’appliquent
pour que la performance, la compétitivité
deviennent les buts de la ‘gouvernance’. Ainsi,
l’individu doit gérer ses espaces intimes à l’image
de l’auto-entrepreneur qu’il devient dans ce cadre
normatif. Une fois doté de son capital santé ,
culturel, social et intellectuel, il entre dans la
course pour maximiser ses profits. En faisant
preuve d’empathie, en étant concerné par le
développement durable, il le plus de chances de
voir ses projets se réaliser pour investir dans
l’avenir.
Tout devient possiblement récupérable par ce
processus de subjectivation néolibéral. Si nous
prenons l’exemple de la psychanalyse, elle peut
elle aussi être un moyen de maximiser son
psychisme afin d’avoir une plus-value sur le
marché du travail. Tous les dispositifs touchant au
psychologique peuvent être pris dans les mailles
de ces processus ainsi que tout ce qui relève de la
contestation politique. Former les mentalités à un
certain type de raisonnement tel que la
maximalisation de son capital individuel ancre la
rationalité néolibérale comme une donnée
naturelle et incontestable à l’intérieur des
individus. L’individu est libre de choisir la façon
d’arriver aux objectifs fixés. Mais cette liberté,
présentée comme s’opposant à tout arbitraire
susceptible de s’abattre sur l’individu, est en
réalité une liberté conditionnelle, une liberté
contrainte à l’intérieur du cadre de la concurrence
appliqué à toutes les sphères de l’humanité.
Dans cette perspective, la santé mentale positive
est un vecteur central qui applique à l’intime la
norme de la concurrence. Nous nommerons
‘santé-mentalisme’ l’articulation de la santé
2 Sunday Times du 7 mai 1988, cité par Pierre DARDOT et Christian LAVAL dans ‘La nouvelle raison du monde,..’, page 412.
mentale et du néolibéralisme. Celle-ci est au
service de la nouvelle raison du monde et
fonctionne comme un opérateur qui transforme le
rapport de l’homme à lui-même., aux autres et au
politique. L’alliance ente santé mentale et
néolibéralisme s’est construite en une
cinquantaine d’années et trouve son expression la
plus cohérente depuis une décennie. La santé
mentale devient un enjeu dans l’art de gouverner,
ce que Foucault nomme la gouvernementalité. Le
santé-mentalisme est l’un des aspects de la
gouvernementalité néolibérale qui a pour but de
‘conduire les conduites’ des individus afin de les
amener à prendre la décision que l’on attend
d’eux. Elle consiste à raisonner en auto-
entrepreneurs : ‘Les tendances à ne pas
s’inquiéter, à être sociable, le degré d’optimisme,
la faculté de résistance, d’adaptation au
changement sont d’autres traits psychologiques
fréquemment associés au niveau global de
bonheur et de bien-être cités dans les recherches
académiques.3
Que la santé soit un objet de gouvernement n’est
pas une chose nouvelle. La mise en place de la
salubrité publique puis de l’hygiène publique
correspond à un tournant dans les modes de
gouvernement que Foucault décrit comme le
passage d’une souveraineté disciplinaire à une
société centrée sur les mécanismes de sécurité.
C’est le début de la biopolitique, cette pratique
politique qui se centre sur le vivant et sur les
corps, à l’aide de nouveaux instruments de
mesure ciblant une nouvelle entité : la population.
Les statistiques deviennent un outil central pour
appliquer une norme générale issue du calcul
statistique à des comportements particuliers, ceux
des individus. Il se crée une police, au sens large
du terme, à même d’endiguer les révoltes, les
contestations, les épidémies. Un changement
profond dans la manière de gouverner se produit
alors. Dans les processus disciplinaires tels qu’ils
se pratiquent en prison ou à l’asile, l’édiction
d’une norme est nécessaire afin de séparer le bien
du mal, le normal du pathologique. Dans les
dispositifs de sécurité, les courbes statistiques
produisent une continuité dans les phénomènes
3 Centre d’analyses stratégique, ‘La santé mentale, l’affaire de tous. Pour une approche cohérente d e la qualité de vie. Paris, La Documentation française, 2010, page 28
4
observés ; la fabrique de la norme se fera dans un
second temps, une fois que les différentes
normalités auront joué entre elles. Foucault
nomme ce processus le jeu des normalités
différentielles. La santé mentale s’inscrit dans ce
type de dispositif car elle n’est ni définie par
avance ni définie une fois pour toutes : ‘La santé
mentale n’est pas un concept statique, il fluctue
sur un continuum4’. Son contenu change en
fonction des normalités traversant le social. Par
exemple, ce que l’on définit comme étant de la
souffrance au travail, du bonheur, une santé
mentale positive, varie en fonction de l’état du
corps social à un instant donné. La santé mentale
dans sa forme actuelle est un processus de
normalisation visant à transformer le rapport des
individus, des groupes et de la société dans le sens
d’une adaptation à une économie concurrentielle
vécue comme naturelle. Cette dernière se
présente aux citoyens et aux gouvernants comme
une essence existant depuis la nuit des temps et
non comme le résultat de constructions
sociopolitiques. On peut ainsi lire que : « une large
majorité de Français se reconnait dans les
propositions qui mettent en avant une forte
responsabilité personnelle dans le bien-être ; 71%
sont tout à fait ou plutôt d’accord avec l’idée que
« leur bien-être psychique ou psychologique ne
dépend que d’eux-mêmes » et 83% déclarent
« préférer chercher eux-mêmes la solution à leurs
problèmes ». Mais 79% des Français estiment que
la santé mentale doit devenir un objectif de
l’action publique5 »
Le travail de la langue est important pour disposer
de nouvelles fictions sur l’homme et le monde.
Tout le champ sémantique déployé vise à
identifier l’ensemble des espaces humains à une
entreprise se plaçant dans le jeu de la
concurrence. Ce champ sémantique travaille en
nous, malgré nous. Nous pensons6, rêvons7,
parlons avec ces mots qui ont souvent changé de
sens sans que l’on s’en aperçoive. Des mots qui
traduisent une certaine vision, une certaine
proposition sur ce qu’est le monde mais ne
4 Centre d’analyses stratégique, ‘La santé mentale, l’affaire de tous,… »,page 24. 5 Ibid, page 12 6 Victor KLEMPERER, « LTI, la langue du IIIème Reich : carnets d’un philologue », Paris, Albin Michel, 1996. 7 Charlotte BERADT, « Rêver sous le IIIème Reich », Paris, Payot et Rivages, 2002
peuvent pas le résumer complètement. Le piège
avec la santé mentale est le suivant : concept
progressiste il y a cinquante ans, les acteurs de
terrain ne peuvent que se féliciter de la prise en
compte de cette problématique sanitaire et
sociale. Aussi, comprendre que la santé mentale
est devenue en si peu de temps un instrument
pour gouverner les hommes n’est pas chose aisée.
Pourtant, il n’est plus question ici de prendre en
charge la santé des individus et de la population
pour elle-même mais pour un autre objectif : celui
de la santé de l’économie.
Il en est de même avec les notions de bien-être,
de bonheur, de qualité de vie : comment s’y
opposer ? N’est-ce pas un progrès d’amener ces
problématiques sur le devant de la scène ? En
réalité, il s’agit d’analyser et de lutter contre la
reprise de ces notions dans le champ dominant
proposé et de savoir ce qu’ils viennent masquer et
légitimer comme politique. Par exemple,
comprendre que la santé mentale s’insère dans
une légitimation du discours de l’adaptation est
important pour comprendre les enjeux : ‘La santé
mentale est la capacité de s’adapter à une
situation à laquelle on ne peut rien changer’. Que
penser des personnes qui ne s’adaptent pas à une
situation à laquelle elles ne peuvent rien changer,
qui refusent de s’adapter, voire qui concourent à
changer la situation ? Dans cette définition
normative les révolutionnaires peuvent aisément
être considérés comme porteurs de problèmes de
santé mentale, disqualifiant par là les luttes
sociales au profit d’une vision du monde
réactionnaire et aseptisée. S’il n’existe pas pour le
moment d‘alternative claire au capitalisme
financier, faut-il désespérer d’en construire une ?
Même si la difficulté est extrême, maintenir la
possibilité que les concepts détournés et
retournés puissent continuer à se situer dans un
autre champ de pratique, de pensée et
d’expérience, est important. Il est essentiel aussi
de garder en mémoire leur emploi le plus
contemporain. Il n’existe pas d’usage anodin des
concepts, ils peuvent être des mots d’ordre à
certains moments et des pièges à d’autres. La
question qui se pose est de savoir comment
inventer des espaces vivants de création et de
transmission, dans le contexte de récupération
généralisée et quasi immédiate de la rationalité
5
néolibérale. Si les hommes se définissent par les
pratiques qu’ils instituent, il s’git de créer « des
forces sociales, des modèles alternatifs, des
modes d’organisation et des concepts qui
pourraient laisser espérer un au-delà du
capitalisme8 » DARDOT et LAVAL voient dans le
commun « l’émergence d’une façon nouvelle de
contester le capitalisme, voire d’envisager son
dépassement9 : commun » est devenu le nom
d’un régime de pratiques, de luttes, d’institutions
et de recherches ouvrant sur un avenir non
capitaliste ». Certaines pratiques dans le champ
qui est le nôtre, celui de la psychiatrie, ouvrent à
cette perspective pour « instituer
l’inappropriable ». Car il s’agit de ne pas laisser
tomber, de ne pas prêter le flanc au déclinisme
rampant avec ses positions cyniques et
désabusées.
Logement,
Les HLM tentent de faire face à l'émergence d'une "France à deux vitesses"
Logement social Publié le lundi 29 juin 2015
(source : IRDSU)
Le Creusot, ville emblématique des territoires en déclin de l'ère postindustrielle, a accueilli le 23 juin l'Union sociale pour l'habitat pour une journée d'échanges autour de la question "Territoires en décroissance : quels projets ? Quelles réponses des Hlm ?" Des projets, il y en a pléthore : rénover et entretenir le parc vieillissant, développer de nouveaux services aux habitants (eux aussi vieillissants), démolir sans forcément tout reconstruire, et ne pas s'interdire de construire mais à dose "homéopathique" et en ciblant des populations spécifiques. Autant d'activités qui supposent des financements. Or les HLM ont la nette impression qu'il "n'y en a que pour les territoires tendus".
"Le mouvement HLM a accompagné l'industrialisation du pays et se retrouve aujourd'hui en difficulté. […] Il existe un vrai risque de rupture territoriale." C'est forte de ce constat, posé par Eric Philippart, directeur général
8 Pierre DARDOT et Christian LAVAL, ‘Commun’, Paris, La Découverte, 2014 9 Ibid
de l'Opac de Saône-et-Loire, que l'Union sociale pour l'habitat (USH) a organisé, le 23 juin 2015, au Creusot (Saône-et-Loire), un colloque consacré aux "territoires en décroissance". Sous l'effet de la désindustrialisation des territoires ruraux, entamée dans les années 80, nombre de bailleurs sociaux, qui avaient accompagné l'émergence d'un habitat ouvrier dès les années cinquante, sont aujourd'hui à la tête d'un patrimoine vieillissant, qui connaît une vacance de plus en plus élevée. Revenus locatifs en baisse, taux de chômage en hausse, absence de dispositifs de financement et de subventions adaptés… Les organismes HLM de ces territoires "en mutation", "en renouvellement", qu'ils peinent en réalité à qualifier, partagent quoi qu'il en soit cette même crainte de voir émerger "une France à deux vitesses".
Les trois territoires les plus tendus captent 80% des aides à la pierre
"Nous sommes face à la mutation d'un parc menacé de déclin", résume Christian BAFFY, président de la fédération des entreprises sociales pour l'habitat (ESH), se disant "tout à fait favorable" à ce que le mouvement HLM "augmente ses fonds de mutualisation" pour financer la réhabilitation de ces logements. Il envisage de porter à "300 voire 400 millions" l'enveloppe dédiée à la rénovation du parc dans le cadre du pacte Etat/HLM de 2013 et de l'Agenda HLM de 2014 (contre 250 millions d'euros aujourd'hui). Selon lui, "nous devons faire notre propre ANRU ». Pour Marie-Noëlle LIENEMANN, cette mutualisation "ne doit pas dispenser" le mouvement HLM "de demander à l'Etat de faire son boulot". Fustigeant l'idée que les territoires les moins dynamiques "paient pour les plus riches", la présidente de la fédération des coopératives HLM appelle au lancement d'un plan national de requalification du patrimoine. Alain CACHEUX, président de la fédération des OPH, souligne à cet égard que sur les 450 millions d'euros d'aides à la pierre alloués par l'État aux bailleurs sociaux en 2013, "la seule ville de Paris en a capté près de 100 millions, l'Île-de-France près de 200 millions, et si on ajoute les régions Rhône-Alpes et Paca, alors ces trois territoires dits les plus tendus ont bénéficié de 80% des aides !". Autrement dit, "les 19 autres régions se sont partagées 90 millions d'euros".
Un distinguo "inacceptable"
Une tendance que le règlement financier de l'ANRU pourrait asseoir encore davantage, à
6
entendre Alain CACHEUX. Selon lui, l'UESL-Action Logement, qui finance le NPNRU (Nouveau Programme national pour le renouvellement urbain) à hauteur de 5 milliards d'euros, souhaiterait flécher les financements de démolition prioritairement vers les zones tendues, opérant ainsi un distinguo "inacceptable" entre les territoires. "Le monde HLM doit être vigilant quant au poids d'Action Logement sur le règlement financier de l'ANRU, abonde Jean-Pierre CHOEL, directeur général de l'ESH PROMOCIL, soulignant que "le 1% est aussi généré à Maubeuge [Nord]", où se situe son siège social, et mettant en garde contre la tentation de créer "un règlement financier de seconde zone". "Vos observations seront répétées", assure en réponse Jean-Louis Dumont, président de l'USH. Du côté des élus, le discours n'est pas différent. Conseillère régionale (PS) de Bourgogne venue introduire les débats, Florence OMBRET déplore ainsi ne pas "se reconnaître" dans la politique du logement du gouvernement, ciblée prioritairement sur les zones tendues.
Gare aux PLH "trop optimistes
De l'avis de tous, la programmation de la construction et de la rénovation des logements doit donc se faire au plus près des besoins locaux, et s'appuyer sur des objectifs réalistes. C'est ainsi que la ville du Creusot a négocié avec l'ANRU, dans le cadre du PNRU, de déroger à la règle du "un pour un" : les logements sociaux démolis (logements ouvriers des années cinquante devenus obsolètes) n'ont pas tous été reconstruits. Si bien que cette ville, qui comptait 50% de logements sociaux avant la première vague de rénovation urbaine, a vu cette part progressivement se réduire au gré des démolitions. "Il nous reste encore un secteur à déconstruire, et à terme, nous serons à 35% de logements sociaux", précise le maire (PS) André BILLARDON. Mais tous les élus de ces territoires en perte de vitesse n'ont pas la même propension à assumer cette "décroissance". Certains adoptent "une vision trop optimiste" de leur politique de l'habitat, "complètement déconnectée des besoins réels", déplore ainsi Christophe BOUSCAUD, directeur général d'Orne Habitat, évoquant des programmes de construction lancés "pour faire du chiffre", là où la demande est inexistante.
Un manifeste de l'habitat social dans les territoires en déprise
"Sur les régions Bourgogne, Franche-Comté, Lorraine, Champagne-Ardenne et Auvergne, 30.000 logements sont construits chaque année, alors que le point d'équilibre se trouve entre 15.000 et 18.000", illustre Eric PHILIPPART, s'appuyant sur un diagnostic partagé par les cinq associations régionales HLM en question, et dont l'objectif est d'aboutir à un "manifeste de l'habitat social dans les territoires en déprise" qui sera remis à la ministre du Logement lors du congrès HLM de Montpellier en septembre prochain. Dans cette même logique, Laurent GOYARD, délégué général de la fédération des OPH, enjoint les élus à associer les bailleurs à l'élaboration de leurs PLH, à "se focaliser davantage sur la qualité des logements et leur localisation, plus que sur leur nombre". "Il ne faut pas s'interdire de construire, mais la construction doit être homéopathique et dédiée à des publics très ciblés, […] les plus modestes, les plus jeunes et les plus âgés." "La vacance du patrimoine des OPH atteint dans certains territoires jusqu'à 20%", ajoute-t-il, s'appuyant sur une étude conduite par la fédération des OPH. 8.350 à 16.700 logements de son patrimoine seraient à démolir chaque année, pour un coût annuel de 167 à 334 millions d'euros. 33.500 logements seraient en outre à réhabiliter "de façon plus ou moins lourde", sur dix ans, pour un coût de 84 millions d'euros annuels. Des opérations qui globalement "pourraient coûter en subventions nationales 144 millions d'euros par an", dont une partie serait probablement prise en charge par l'ANRU dans le cadre du NPNRU.
Des aides spécifiques aux territoires détendus ? La fédération des OPH formule une série de préconisations à l'égard des pouvoirs publics pour accompagner les bailleurs sociaux, les engageant à "réorienter partiellement les aides d'État et d'Action Logement dans les territoires détendus", "entériner de plein droit les exonérations de TFPB sur les logements vacants depuis plus de trois mois", ou "encore accorder par dérogation des hausses de loyers" ou revoir "les exigences liées aux diagnostics de performance énergétique (DPE)". Au-delà des mesures du ressort de l'exécutif, les organismes HLM doivent "travailler ensemble, en inter-bailleurs, ne pas se concurrencer", ajoute Christophe Bouscaud, soulignant que dans ces territoires détendus, la concurrence est parfois déjà sévère avec le marché privé. "Nos métiers changent", ajoute Eric PHILLIPART, "nous nous orientons de plus en plus vers des métiers de services", notamment "destinés aux plus âgés". AEF
7
Transmission, La thématique de la prochaine Biennale ‘Parcours
migratoires’ (mars 2016) concernera la
Transmission. Le Groupe-Ressources ‘Migrations’
a commencé à ouvrir cet axe par différents textes.
Cette rubrique accompagne l’avancée vers la
Biennale par des lectures de textes en relation
avec ce thème. Nous poursuivons aujourd’hui
notre lecture du texte de Fethi BENSLAMA.
‘ EXIL ET TRANSMISSION
OU MEMOIRE EN DEVENIR ‘ de Fethi BENSLAMA
Directeur de la revue INTERSIGNES
SUITE …. Une autre jeune femme algérienne dont le père est mort pendant la guerre d'Algérie dans des circonstances non élucidées, a été assaillie par l'obsession que son père a été tué par l'armée française, au moment où elle avait commencé les démarches d'acquisition de la nationalité ; elle a dû les interrompre et commencer une psychothérapie. L'histoire de Samia que je vais vous rapporter, commence deux ans avant notre première rencontre, lorsque sa famille qui travaillait comme famille d'accueil à l'Aide Sociale à l'Enfance, dut abandonner le projet d'adoption qu'elle avait, pour Péguy, placée chez elle, depuis la petite enfance. Les services administratifs découvrirent, subitement, alors que le projet était fort avancé, que Mr et Mme K., père et mère de Samia, étaient de nationalité algérienne (Mme K., précisons-le, est née en France) et que l'adoption ne peut s'effectuer au profit de ressortissants dont la juridiction du pays d'origine, ne reconnaît pas elle-même l'adoption. La procédure fut interrompue et Péguy, de nationalité française, demeura dans le statut qui était le sien, celui d'enfant pupille de l'Etat placé chez Mr et Mme K.. Ce coup d'arrêt a provoqué un bouleversement considérable dans la vie de cette famille d'accueil. Péguy qui était arrivé chez les K. alors qu'elle était nourrisson, se considérait, en effet, comme leur enfant ; au point qu'à l'école, elle refusait de répondre de son propre nom de famille. Elle avait fini par trouver cette solution, d'écrire sur ses cahiers : Péguy B. (son patronyme) famille K. C'est ainsi que cet enfant, tout en connaissant sa filiation naturelle, avait construit lui-même un montage, une fiction qui lui permettait de faire
face à sa situation. Je dois dire, que je n'ai jamais vu chez un enfant, la volonté stupéfiante que J'ai observé chez Péguy de vouloir devenir la fille de cette famille nourricière. Péguy s'est mise à ressembler aux autres enfants du couple K., à parler l'arabe comme eux, bref à se fondre totalement dans le paysage familial. C'est à la suite d'un accident de voiture qui a failli lui coûter la vie, que Mr et Mme K. avaient décidé d'être candidats pour l'adoption de Péguy ; Péguy est restée plusieurs jours dans le coma, veillée jours et nuits par la famille K. La promesse fut faite alors, que si elle se réveillait, Mr et Mme K. l'adopteraient. La sortie de Peguy du coma fut considérée comme une renaissance, et Mr et Mme K. entreprirent les démarches d'adoption, qui se heurtèrent, au bout de quelques mois à l'obstacle que j'ai indiqué. Je dois préciser ici, pour donner une vue d'ensemble de ces faits, que Peguy avait des grands-parents maternels très âgés qui étaient d'accord avec le projet d'adoption. La famille K. avait, non seulement obtenu leur consentement, mais les a intégrés dans son cercle et leur portait aide et assistance. J'ai reçu Mr et Mme K. aussitôt que l'administration leur avait signifiée, l'impossibilité de poursuivre la procédure d'adoption. Ils étaient défaits, ils pleuraient et exprimaient un sentiment d'injustice. Un mois après, quand je les ai revus, J'ai constaté un bouleversement frappant dans leurs attitudes, dans leurs discours, et jusqu'à l'habillement même. Je ne pouvais pas ne pas remarquer que Mme K. portait un foulard, certes léger, mais qui lui couvrait une partie des cheveux. La première chose qu'elle me dit, est qu'ils viennent de découvrir que leur religion leur interdisait l'adoption, et que même si on leur proposait aujourd'hui de réaliser l'adoption de Péguy, ils la refuseraient. Il est vrai que la loi coranique non seulement ne reconnaît pas l'adoption, mais l'interdit sous la forme que l'on appelle plénière, c'est-à-dire avec le changement de nom et de la filiation de l'enfant. Pourtant, jamais auparavant Mr et Mme K. n'avaient fait référence à la loi religieuse. Les services de l'Aide Sociale à l'Enfance, les éducateurs et moi-même, les connaissions depuis dix ans, c'était un couple moderne dont les quatre enfants étaient élevés avec peu de références à la tradition islamique, à peine les fêtes importantes étaient-elles prises en compte. Or, voici que leur discours devient religieux, très conservateur, et qu'une fermeture, un repli s'est fait subitement jour, et ne cessera par la suite de se durcir ; au point que nous commencions à nous poser la question de la poursuite de la collaboration avec eux, eux qui accueillent par ailleurs deux autres enfants.
8
Tel est donc le premier mouvement de ce que j'appellerai plus tard, un jeu de billard généalogique. D'un coup, le refus de la juridiction nationale, renvoie à la loi religieuse ; plus précisément à l'interdit sous sa forme radicale, car l'interdit d'adoption dans l'Islam, se fonde assez explicitement sur l'interdit de l'inceste. Il se passe donc pour Mr et Mme K. comme si l'interruption de la procédure d'adoption, les avaient confrontés à un vide référence devenu intolérable ; nécessitant le recours, à l'autre souveraineté, pour s'abriter derrière elle. Le deuxième mouvement, se produisit un an et demi plus tard, quand la fille du couple K., Samia née en France, ayant atteint l'âge de la majorité, prit la nationalité française. Cet acte déclencha une crise importante dans la famille K. Déjà, depuis que ses parents opérèrent cette reconversion rapide à la tradition religieuse, Samia vivait mal la pression conservatrice, faite de surveillance et de suspicion, que lui faisait vivre ses parents. Mais avec la prise de nationalité française, le conflit pris une tournure ouverte, car Mr et Mme K. voulaient que Samia ne garde que la nationalité algérienne. La situation s'était dégradée, au point que Samia refusa d'aller au lycée, puis disparut. Pendant quinze jours, elle ne donna pas signe de vie à ses parents. Mr et Mme K. ont vécu dans une angoisse innommable, la période où Sarnia avait disparu, sans donner de ses nouvelles. Dès qu'elle les contacta à nouveau, ils lui proposèrent de venir me voir. Elle finit par accepter, avant même de revenir à la maison de ses parents. Lors de la première rencontre, je vis entrer dans mon bureau une jeune fille qui, d'aspect extérieur, ne faisait pas plus de 15 ans. Je découvrais par la suite, que sa maturité affective n'était pas loin de ce seuil. Manifestement, c'était une adolescente en grande difficulté, triste, au regard fuyant, secouée de tics, mal dans son corps, ne sachant où se mettre, dans un état d'énervement permanent. Les premières paroles furent pour me demander l'adresse d'une église. Pourquoi donc ? Parce que, me dit-elle, elle se sent chrétienne et souhaite pratiquer cette religion ; qu'elle était venue me voir uniquement pour me dire cela. Je lui propose alors de me parler du christianisme et de sa foi. Samia fut incapable d'évoquer le moindre élément spirituel du christianisme. Cette constatation déclencha chez elle, un torrent de propos très virulents sur l'Islam, sur sa haine de cette religion, sur le fait qu'elle ne se considère pas comme arabe et qu'elle souhaite changer de nom et de prénom. Qu'elle regrette de ne pas l'avoir fait. Je pensais à ce moment-là, qu'elle se référait à la possibilité de changer de prénom que l'accès à la nationalité française permettait, si le
candidat le souhaitait. La condamnation de ses parents de leur attitude religieuse, de leur appartenance nationale, était tout aussi violente. La véhémence du ton de Samia était telle, que je me demandais par moment, si elle n'allait pas quitter tout à coup le bureau en claquant la porte. Au bout d'une demi-heure, j'ai subitement demandé à Samia, s'il y avait quelque chose qu'elle aimait faire, qui n'a aucun rapport avec ses parents ou avec sa famille. Elle fut surprise par ma question, et me dit aussitôt qu'elle voulait être écrivain, et que tout ce qui l'intéressait actuellement dans la vie, c'était l'écriture et la lecture. De fil en aiguille, mise en confiance, elle déclina son modèle : George Sand. Elle connaissait plusieurs textes de cet écrivain et surtout de nombreux détails biographiques. Par chance, j'avais eu l'occasion de visiter la magnifique propriété de George Sand à Nohan, où il y avait un musée consacré à elle, et où se déroulait un excellent festival annuel de musique. J'ai pu alors, entrer en communication avec Sarnia autour de George Sand. Je voyais qu'elle prenait du plaisir à me parler et j'étais sûr qu'elle allait revenir me voir. La figure de cet écrivain restera, par la suite, pendant plus d'un an que durèrent les entretiens, présente entre nous, comme un pacte représentant un nouage essentiel qui a une valeur évidemment identificatoire pour Samia, mais cette identification que j'acceptais,- qui rendait possible le transfert - , est ce qui a permis, ce que j'appelle une mémoire en devenir, c'est une mémoire qui ne commence pas à partir d'une trace culturelle ou ethnique de l'origine maghrébine de Samia. Pendant neuf mois, Samia manqua peu de rendez-vous avec moi. Il lui arrivait même de venir en dehors des horaires prévus. Progressivement, commençait à se défaire cet écheveau de haine dans lequel elle se sentait enfermée, où régnait la confusion entre le national, l'ethnico-linguistique et le religieux. Etre algérien ou arabe, ne signifiait pas nécessairement être musulman et inversement, avoir la nationalité française n'excluait pas d'être musulman des différences aussi simples, n'étaient pas évidentes pour elle, parce que ses parents eux-mêmes, avaient rendu ces catégories homothétiques et inclusives les unes des autres. C'est évident que pour qu'une mémoire se constitue, il faut une lisibilité, donc des lignes distinctes et des espacements. Mais ne fallait-il pas qu'elle puisse d'abord s'accepter et être acceptée comme femme, dans l'idéal de l'écriture de la langue française, pour pouvoir supporter telle ou telle référence identitaire de ses parents. Samia commençait, en effet, à savoir assumer son origine, sans passer
9
par la foi réactive, ni par la religiosité de ses parents. Mais au fur et à mesure qu'elle avançait sur le chemin de l'autonomie et l'affirmation d'elle-même, la haine de Samia pour sa mère s'accroissait, ses provocations, notamment à caractère sexuel, devenaient fréquentes. Elle s'habillait de plus en plus légèrement et affichait de nombreuses fréquentations avec les garçons. Dès qu'elle voit sa mère passer dans la cité, elle se jette au cou ou sur les genoux du premier garçon qui est devant elle. Les parents me demandèrent rendez-vous pour me parler de ce que Samia leur faisait subir comme humiliation au regard des voisins et de la famille. " Ce sont des robes à viol qu'elle porte ", me dit Mme K. qui s'inquiétait beaucoup pour la virginité de sa fille. Comme si Samia avait entendu sa mère, pendant les vacances d'été, elle s'est mise à plusieurs reprises en situation de danger, et fut effectivement violée. La mère vécut dramatiquement la perte de la virginité de sa fille. Elle pensait, qu'elle touchait là, le fond de l'humiliation et de l'indignité. " Samia nous a tout fait, me dit-elle, la nationalité, le rejet de la religion, le viol, que peut-elle faire de plus ? " C'est le père qui m'a le plus surpris. Il montra beaucoup de sollicitude et de compassion envers sa fille, qui me dit un jour ; " il a fallu que je me fasse violer et que je perde ce morceau de peau, pour que mon père s'intéresse à moi et me dise qu'il m'aime ". Assez rapidement, comme si l'irréparable avait été commis, et qu'il n'y avait plus rien à perdre, un calme s'est installé dans la famille. L'atmosphère s'est détendue et l'on pu envisager, sereinement pour Samia une formation de bibliothécaire en Bretagne. On crut donc bon de l'éloigner de la cité et de la famille. Au bout de six mois, Samia décide de vivre avec Eric, un jeune garçon breton. Puis, elle se trouva enceinte de lui. Le jour où la mère apprit la nouvelle, elle s'évanouit. Elle décida de rompre totalement les liens avec Sarnia. Ce qu'elle fit. Vers le huitième mois de la grossesse, Eric écrivit une lettre à Mme K. pour lui annoncer qu'il pense donner à son enfant, aussi, un nom arabe. Le jour même où elle reçoit la lettre, sans dire à son mari, le véritable motif de son absence, elle fait un voyage éclair chez sa fille, et revient avec la promesse d'Eric de se marier avec Samia et de se convertir préalablement à l'Islam. Ce fut fait, qui plus est dans une cérémonie qui associa les deux familles. Ce n'était pas un simulacre de conversion, car lors de la dernière visite de Samia pour me montrer son bébé, elle me dit sur un ton amusé, qu'il a fallu,
elle musulmane non croyante, " qu'elle tombe sur le seul breton capable de devenir musulman pratiquant ". Elle m'apprit aussi que la mère et la sœur d'Eric ont commencé à s'intéresser à l'islam, à trouver des points communs : conversation donc plutôt que conversion. Et pendant ce temps, au milieu de tout ce tumulte, Samia continue à adorer George Sand. Voilà précisément ce que les ethnopsy écraseront en produisant face à des sujets en exil des explications culturelles de leurs symptômes et en leurs administrant les signes de leur appartenance ethnique comme traitement. C'est ce point George Sand, point étranger à la mémoire des traces qui a permis l'ouverture d'une mémoire en devenir pour Samia, laquelle mémoire en devenir a rendu possible en retour l'acceptation de son origine. Partant de ce point étranger, l'utilisant comme un levier, le sujet a pu devenir actif et engager son avenir ; il n'est pas resté seulement prisonnier d'une dette du passé, qu'il va payer par sa douleur ou sa folie, mais a ouvert un rapport de créance au futur. Je propose donc cette définition du transfert, et je finirai par là, définition valable à mon sens pour les étrangers comme pour les autochtones : c'est l'introjection d'un point d'étrangeté radical auquel le sujet s'identifie et à partir duquel il prend connaissance de son passé comme une mémoire en devenir. Plutôt que de lui fournir d'emblée une compréhension sur sa culture, l'étranger a donc droit aussi, à ce point d'étrangeté du transfert.
Biennale ‘Parcours migratoires’
(février - mars 2016)
THEMATIQUE ‘ Transmissions ’
Appel à contribution
reçues jusqu’au 10 septembre 2015 sur :
[email protected] format préconisé : 3 pages maximum, incluant la présentation du (des) intervenant(s), l’argument et l’angle disciplinaire, les références bibliographiques et un résumé de l’intervention, les modalités (conférence, groupe clinique, stand documentaire) et supports (poster, article, revue de presse, revue de questions, diaporama, film, interviews, etc.).
10
matinées Approches
du handicap
HANDICAP /
Emploi - Formation La conférence du 12 juin n’avait pu se tenir dans
le contexte de forte sollicitation pour nos
partenaires. Nous produisons ici quelques
informations de base et ressources utiles sur ces
questions.
46 337 demandeurs d’emploi reconnus
travailleurs handicapés en Ile de France soit 5,31
% du total des demandeurs d’emploi.(données
POLE EMPLOI décembre 2013)
85 % des handicaps acquis au cours de la vie
80% des handicaps ne sont pas visibles
1 actif sur 2 connaîtra un handicap au cours de sa
vie
Dans 90% de cas, l’adaptation au poste de travail
n’est pas nécessaire
Parmi les 63 millions de Français
• 1,5 millions sont malvoyants, 60 000 sont
aveugles
• 6 millions sont malentendants, 450 000 atteints
de déficience auditive
sévère ou profonde, 100 000 personnes utilisent
le langage des signes
• Plus de 8 millions de personnes sont touchées
par une déficience
motrice, 370 000 personnes utilisent un fauteuil
roulant
• Selon l’OMS en 2020, 33% de la population
française sera touchée au moins une dans sa vie
par un trouble de santé mentale.
Les différentes catégories de
bénéficiaires
1. Les travailleurs ayant la Reconnaissance
de la Qualité de Travailleurs Handicapés (RQTH)
attribuée par la Commission des droits et de
l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH,
qui a repris depuis le 1er janvier 2006 les
compétences et fonctions anciennement dévolues
aux COTOREP) ;
2. Les victimes d'accidents du travail ou de
maladies professionnelles (AT-MP) ayant
entraîné une incapacité permanente au moins
égale à 10% et titulaires d'une rente attribuée au
titre du régime général de sécurité sociale ou de
tout autre régime de protection sociale
obligatoire ;
3. Les titulaires d'une pension d'invalidité
attribuée au titre du régime général de Sécurité
Sociale, de tout autre régime de protection sociale
obligatoire ou au titre des dispositions régissant
les agents publics à condition que l'invalidité des
intéressés réduise au moins des deux tiers leur
capacité de travail ou de gain;
4. Les personnes mentionnées à l’article
L.394 du code des pensions militaires d’invalidité
et des victimes de la guerre
5. Les personnes mentionnées aux articles
L.395 et L.396 du même code, notamment :
les conjoints, concubins et partenaires liés par un
PACS d’un militaire bénéficiant d’une pension
pour aliénation mentale, ou d’une personne
mentionnée à l’article L.394 décédée ou disparue
dans des circonstances définies dans cet article
(cf. 4)
les personnes ayant la charge de l’enfant mineur
d’une personne citée au 4) ou titulaire d’une
pension pour aliénation mentale les orphelins de
guerre et pupilles de la nation de moins de 21 ans
les enfants de moins de 21 ans de militaires
titulaires d’une pension pour aliénation mentale,
et de personnes mentionnées à l’article L.394
11
(cf.4) dont de décès, la disparition ou l’incapacité
de pourvoir à leurs obligations et à leurs charges
de famille est imputable aux situations énumérées
a cet article.
6. Les titulaires de la carte d'invalidité
définie à l'article L. 241-3 du code de l'action
sociale et des familles ;
7. Les titulaires de l'allocation aux adultes
handicapés (AAH) ;
8. Mais aussi : Les personnes ayant déposé
auprès de la MDPH une demande de
reconnaissance de la qualité de travailleurs
handicapés.
Ce qu’impose la loi aux
employeurs. La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits
et des chances des personnes handicapées stipule
que tout établissement d’au moins 20 salariés
doit employer 6% de travailleurs handicapés.
Dans le cas contraire, une contribution calculée
en fonction du nombre de salariés manquant doit
être versée à l’AGEFIPH pour les rétablissements
privés et au FIPHFP pour la fonction publique. Les
modalités de calcul sont fixées par décret avec un
maximum de 600 fois le SMIC (5.658 € sur
l’activité 2013) horaire par bénéficiaire non
employé.
Les établissements privés de 20 salariés et plus
qui n’ont entrepris aucune action en matière
d’insertion des personnes handicapées depuis
plus de 3 ans sont sévèrement sanctionnés
financièrement depuis 2010 :
1 500 Smic horaire pour toute unité travailleur
handicapé manquante soit
14 145 euros par unité manquante sur 2013
(année d’activité).
Les établissements qui ont été actifs mais qui
n’ont pas atteint leur obligation d’embauche de
6% de travailleurs handicapés dans leur effectif
continueront à s’acquitter de leur contribution à
l’AGEFIPH et au FIPHFP sur la base de 400 à 600
Smic horaire, selon leur taille, par unité travailleur
handicapé manquante.
Tous les employeurs privés ou publics, quel que
soit leur effectif, peuvent bénéficier des services
de Cap emploi.
Les principales modalités
d’acquittement
1. Le recrutement direct de personnes
handicapées
2. Le recours à la sous-traitance avec le
milieu protégé et adapté
3. La conclusion d’un accord de branche, de
groupe ou d’entreprise
4. L’accueil de stagiaire de la formation
initiale et professionnelle
5. Le versement annuel d’une contribution
financière à l’AGEFIPH
_________________________________________
Le 5 décembre 2014 s’est tenu, à l’initiative de
le séminaire : ‘ Réussir le recrutement et le maintien dans l'emploi des personnes en situation de handicap ’- Les outils et les bonnes pratiques des entreprises franciliennes, Retrouvez les informations sur le site :
www.prithidf.org
et dans le N° de septembre de la Lettre LR3 _______________________________________
Appel à contribution
Les références de ressources multiformes (mémoires, articles, ouvrages, films, émissions) sont collectées sur la thématique :
Logement / Précarité
jusqu’au 10 septembre 2015 sur : [email protected]
Merci pour vos envois.
12
Ressources Handicap
CAP EMPLOI
L’offre de services
Aux personnes reconnues travailleur handicapé,
CAP EMPLOI propose :
- Evaluation et diagnostic
- Définition et/ou validation d’un projet
professionnel
- Accès à la formation
- Appui à l’accès à l’emploi
Aux employeurs privés ou publics,
- Information sur l’emploi des personnes
handicapées
- Sensibilisation de l’employeur et des équipes de
travail à l’emploi de personnes handicapées
- Conseil pour le recrutement de personnes
handicapées
Aide au recrutement de personnes handicapées
Outils mobilisables dans le parcours
d’insertion professionnelle.
Formations courtes :
- Parcours vers l’emploi
- Objectif métier
- Réussir son entretien de recrutement.
Prestations Ponctuelles Spécifiques par
déficiences :
- Evaluation des capacités fonctionnelles dans le
cadre d’un projet professionnel
- Identification et mise en œuvre des techniques
de compensation
- Appui à la validation du projet professionnel /
Bilan approfondi pour demandeur d’emploi
- Appui conseil à l’entreprise dans le cadre d’une
embauche
Dispositifs de remise à niveau
FLE à visée professionnelle : Communication orale
et écrite, sensibilisation à l’informatique
Compétences Clés Mathématiques, Français,
Anglais, Informatique et ISF.
Bilan d’ Evaluation Approfondie (BEA)
Avoir une vision de ses potentialités, de ses atouts
et de ses limites.
Se projeter dans un projet professionnel tenant
compte de ses capacités et de ses intérêts.
Les dispositifs de formation
Programme Qualifiant Région Compétences
Achat Pole emploi
POEI / POEC
Chéquiers qualifiants
Financement individuel AGEFIPH
CRP
Formations collectives AGEFIPH
Alternance : contrat de professionnalisation et
d’apprentissage.
Entreprise d’Entrainement Pédagogique
Modalités de financement de l’AGEFIPH d’un
parcours individuel de formation.
L’AGEFIPH finance en priorité les actions qui
s’inscrivent dans un objectif de certification ou de
Les financeurs de Cap Emploi
Financé par l' AGEFIPH(Association de Gestion du Fonds pour l'Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées), le FIPHFP(Fonds pour l'Insertion des Personnes Handicapées dans la Fonction Publique) et Pôle Emploi dans le cadre de la cotraitance. Cap emploi apporte un service de proximité aux employeurs publics et privés et aux personnes handicapées pour toutes les questions liées au recrutement et au parcours vers l'emploi. Elle s’adresse aux bénéficiaires:
• sans activité professionnelle, inscrit ou non à Pôle Emploi,
• ou salariés en CDD ou déclarés inaptes à leur poste de travail et devant envisager un reclassement externe,
• et dans une démarche active d’accès ou de retour à l’emploi en milieu ordinaire de travail
• et ayant besoin, au regard de leur handicap, d’un accompagnement spécialisé de leur parcours d’insertion professionnelle
• ainsi qu’aux employeurs privés ou publics, quel que soit leur effectif, y compris ceux qui ont signé un accord d’établissement, d’entreprise, de groupe ou de branche, au titre de l’emploi des personnes handicapées, une convention avec l’AGEFIPH ou le FIPHFP
13
diplôme ou qui ouvrent des perspectives réelles et
sérieuses d’insertion professionnelle à court ou
moyen terme, y compris les contrats en
alternance.
Les principes d’intervention de l’ AGEFIPH sont les
suivants :
- Une mobilisation du droit commun en
priorité.
- Une intervention en complémentarité du
droit commun ce qui implique une
recherche systématique de
cofinancement (DIF, chéquier qualifiant,
AIF de Pôle Emploi…).
- La priorité est donnée aux parcours des
publics les plus éloignés de l’emploi
Les formations non éligibles au financement
AGEFIPH ?
La Formation Initiale ne relève pas du champ
d’intervention de l’ AGEFIPH.
Les formations du secteur paramédical non
réglementé (naturopathie, aromathérapie …) ou
du développement personnel (sophrologie,
hypnose …), ne relèvent pas du champ
d’intervention de l’A AGEFIPH ; ceci même si la
formation est inscrite au RNCP ; formations se
déroulant hors du territoire national.
Discrimination zéro
Film accessible sur le portail handicap inter-
académique Ile-de-France
http://handicapiledefrance.greta.fr
Dans le cadre de la politique régionale pour
l'égalité et la lutte contre les discriminations, le
Conseil Régional d'Île-de-France a retenu les
GRETA franciliens en 2013, pour réaliser un film
valorisant les personnes en situation de handicap
qui, grâce à la formation ont non seulement
développé leurs compétences mais se sont
insérées professionnellement de façon durable.
Une première projection du film a été organisée
le 25 septembre 2014 au GRETA M2S en présence
des trois Délégués Académiques à la Formation
Continue, des représentants de la Région, des
entreprises franciliennes ayant ou non participé
au film, des témoins, et du réseau des GRETA
constitué par les chefs d'établissements et les
conseillers en formation continue (f/h).
Reconversion – Formation – Emploi
Ce film vous présente 12 témoignages de réussites professionnelles de personnes en situation de handicap. L’objectif de ces interviews est à la fois de valoriser et d’encourager ces personnes à croire en leur avenir professionnel et d’inciter les entreprises à accueillir et recruter des profils différents. Ce film bénéficie d’un cofinancement du Conseil Régional d’Ile de France pour son engagement dans « l’Egalité réelle et la lutte contre les discriminations en Ile de France » et d’un financement des GRETA d’Ile de France qui dispensent les formations. Le réseau des GRETA est fortement impliqué dans l’accompagnement de ce public et accueille en formation chaque année plus de 1000 personnes en situation de handicap. A travers le récit de leurs difficultés et de leurs réussites raconté avec leurs mots, ces témoins (5 hommes et 7 femmes), nous donnent envie de continuer à lutter contre les préjugés discriminants et à construire des partenariats avec les entreprises, les financeurs et les prescripteurs.
L’insertion sociale et professionnelle réussie des personnes en situation de handicap grâce aux différents dispositifs de formation Le Programme Régional Qualifiant Compétences (PRQC) est un dispositif de formation qualifiant ou certifiant (env. 1000 actions de formation dans 25 domaines professionnels) financé par le Conseil Régional d’Ile de France pour favoriser l’insertion durable des demandeurs d’emploi... Outil de sécurisation des parcours, ce programme facilite l’articulation entre l’accès à la qualification et la qualification. Ainsi François, grâce à une formation d’accès à la qualification, a préparé son examen d’entrée en formation d’Aide Médico-
14
Psychologique (AMP) et a suivi la formation d’AMP d’un an jusqu’à l’obtention de son diplôme d’Etat qui a été le couronnement de tous ses efforts. Dans ce parcours, il faut souligner
combien l’AGEFIPH a compté dans le financement de cours de soutien et d’heures d’interprètes en Langue des Signes Française....... ...........................
La Préparation Opérationnelle à l’Emploi (POE)est un dispositif financé par le Pôle Emploi qui permet à des demandeurs d’emploi, de bénéficier d’un parcours de formation préalable à l’embauche pour acquérir les compétences nécessaires à cet emploi. Grâce à ce dispositif, Nadine et Sitti ont pu être recrutées par l’hôtel Hilton et Nicole par « les Halles Auchan ».
Les contrats de professionnalisationsont des contrats de travail qui offrent un parcours de formation alternée (entreprise/centre), avec un objectif de qualification. La durée de ce contrat est de 6 mois à 2 ans. Le financement est assuré par l’OPCA de la branche. C’est le cas de Kinzie qui a obtenu brillamment son « BTS d’Assistant Manager » et de Samira qui a réussi son titre professionnel de « secrétaire assistante ». Hervé a aussi bénéficié de ce dispositif qui lui ouvrira les portes d’un contrat de travail durable.
L’Atelier de Pédagogie Personnalisé (APP)est un lieu de formation organisé autour d’un centre de ressources. Il accueille tous les publics et propose des parcours de formation individualisé ayant pour objectif l’insertion sociale et professionnelle. Vous allez le comprendre à travers le témoignage de Boochamah.
L’Entreprise d’Entrainement Pédagogique (EEP) remplit toutes les fonctions d’une entreprise au sein d’un marché économique recréé, composé par les 3200 EEP, existant dans 30 pays. Elle met en œuvre des formations individualisées, adaptées à tous les publics et validées par des certifications dans les métiers du tertiaire. Les stagiaires sont mis en situation de travail, apprennent en faisant, et acquièrent des compétences, des savoir-faire et savoir-être. Dans l’académie de Créteil, 2 EEP ont été créées par les GRETA en Seine St-Denis et Val de Marne. Les témoignages de Catherine, Henri et Samira parlent d’eux-mêmes et montrent la pertinence de ce dispositif soutenu par les fonds de l’ AGEFIPH
Le bilan de compétences permet au bénéficiaire, salarié ou demandeur d’emploi, d’analyser ses compétences professionnelles et
personnelles, ses aptitudes et ses motivations, ses valeurs, afin de définir un projet d’évolution de carrière ou de reconversion professionnelle. Cette démarche demande un fort investissement et un engagement personnel, c’est ce que nous fait comprendre Romain à travers le récit de son parcours très réussi.
Annonce du
SIICLHA 2015
10 EME SEMINAIRE INTERUNIVERSITAIRE INTERNATIONAL SUR LA CLINIQUE DU HANDICAP - SIICHLA
Naitre, grandir, vieillir
Handicap : transitions et
remaniements psychiques
Université Nanterre La Défense
Vendredi 27 et
samedi 28 novembre 2015
http://www.siiclha.com
Retours sur le
SIICLHA 2014
Dans le n° de septembre de la Lettre LR3, des
retours sur un des ateliers du SIICLHA 2014: ‘La
continuité psychique contre la tragédie’. Retour
sur les interventions de : A. LIATARD – A.
GACQUIERE : « Je parle fort dans ma tête » ; C.
SARRALIÉ : « Un élève comme les autres … « ; et
A. BOISSEL : « Je ne suis pas un autre ! » :
Traumatisme crânien et continuité psychique.
Responsable : Anne BOISSEL (UP7)
15
Les savoirs de l’Economie sur le handicap de Elena LASIDA in ‘Handicap, une encyclopédie des savoirs’, coordonné
par Charles GARDOU, Ed. Erès, 2014
Le handicap en tant que tel n’apparait pas comme
objet d’étude de la science économique. Pourtant sa
place dans la société et les réponses apportées aux
personnes concernées interrogent nécessairement
l’économie. On peut distinguer deux manières de poser
la question économique en lien avec la problématique
du handicap : d’une part, à partir des besoins
spécifiques des personnes ; d’autre part, à partir de
leurs compétences singulières. Du point de vue de
besoins, le handicap est abordé à travers le secteur du
médico-social qui produit les services nécessaires, mais
aussi à travers la politique sociale, susceptible d’être
abordée en termes de compensation ou de lutte contre
les discriminations. Une autre approche économique
conduit à considérer le handicap comme source de
compétences singulières, analysées dans le milieu du
travail, et plus généralement, comme générateur
d’utilité sociale. Ces deux approches conçoivent
différemment les personnes en situation de handicap :
si, dans la première, elles apparaissent comme
bénéficiaires (consommateurs), dans la deuxième, elles
deviennent acteurs sociaux (producteurs).
Elena LASIDA, économiste, est professeure à la
faculté des sciences sociales et économiques
de l’Institut catholique de Paris. Elle dirige le
master Economie solidaire et logique de
marché, dans le cadre duquel elle mène une
recherche d’évaluation d’utilité sociale d’une
association pour des personnes affectées
d’une déficience mentale. Elle est l’auteur de
nombreuses publications, dont Le gout de
l’autre. La crise, une chance pour réinventer le
lien (Albin Michel, 2011) ; Oser un nouveau
développement. Au-delà de la croissance et de
la décroissance (Bayard, 2010) ; ‘L’économie
aux frontières de l’humain’, dans Repenser
l’humain. La fin des évidences (avec Jean-Luc
Dubois, dir. Jean-Luc BLAQUART et Jean-
Baptiste LECUIT, L’Harmattan, 2010) ; ‘Le don
fondateur du lien social, le cas de l’économie
de marché’, Transversalités (n°126, 2013) ; ‘La
fragilité en économie : chance ou menace ?’,
dans ‘La fragilité, faiblesse ou richesse ?’ (dir.
Marie BALMARY, Lytta BASSET, Xavier
EMMANUELLI et Jean-Marie GUEULLETTE,
Albin Michel, 2009)
Une politique sociale : inégalité et cout social Les services aux personnes en situation de
handicap relèvent à la fois du secteur privé lucratif
ou non, et du secteur public. La protection sociale
inclut les aides aux personnes et les subventions
aux organismes qui les prennent en charge. Nous
abordons ici le médico-social en termes de
politique publique et sous un angle plutôt macro-
économique. Ce secteur bénéficie, nous l’avons
vu, d’une réglementation et d’aides particulières.
Cette politique publique, qui représentent
naturellement un cout pour la société, véhicule
une conception de la solidarité. Par l’action des
acteurs publics au niveau, régional,
départemental et communal, elle ambitionne de
préserver la cohésion sociale et de réduire les
inégalités. 10 En France, depuis cinquante ans, les
dépenses de protection ont crû plus vite que le
produit intérieur brut : leur poids a doublé,
passant de 15% du PIB en 1959 à plus de 33% en
201011. Cette évolution n’est pas propre à notre
pays. Les dépenses de protection sociale
augmentent en effet avec le revenu : les pays les
plus riches consacrent une part importante de
leur revenu à la protection sociale et, au fur et à
mesure que leur richesse augmente, ces dépenses
s’élèvent plus que proportionnellement. Or la
rose, survenue en 2008, et se prolongeant
aujourd’hui, réduit les ressources de la protection
dans le même temps qu’elle en augmente les
dépenses, provoquant ainsi un déficit public
grandissant. Parmi les prestations sociales, celles
liées au risque ‘emploi et pauvreté’ enregistrent la
hausse la plus importante, compte-tenu de
l’augmentation des indemnisations de chômage.
Notons que, sur le total des prestations sociales,
les deux rubriques les plus importantes sont la
10 On se reportera avec profit à l’étude intitulée Secteur social et médicosocial. Regards croisés, enjeux et perspectives, KPMG, 2013. 11 Cf. La protection sociale en France et en Europe en 2010, Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREEES), 2012. Les données chiffrées concernant la protection sociale, citées dans ce chapitre, proviennent de cette source.
16
‘vieillesse-survie’ (45%) et la ‘maladie’ (27%). La
rubrique ‘invalidité et accident de travail’
représente un peu moins de 7%. Ce chiffre est loin
d d’indiquer l’effort public global consenti pour les
personnes en situation de handicap car il omet
d’importantes contributions comme les dépenses
de santé essentiellement financées par
l’assurance maladie. Par ailleurs, une évaluation
fiable du ‘cout social total’ du handicap
impliquerait de prendre en compte le cout, à la
fois financier et en termes de travail, supporté par
les personnes en situation de handicap elles-
mêmes, leur entourage et autres
accompagnateurs. La mesure des couts cachés du
handicap12 appelle des recherches permettant
d’apprécier les contributions des particuliers aux
politiques de maintien à domicile.
Sur le plan de la politique sociale, deux points
méritent d’être soulignés. D’une part, le handicap
occupe une place particulière en termes de
besoins sociaux : une déficience du corps ou de
l’esprit génère une dépendance. Pour variable
qu’elle soit, ce qui rend celle-ci particulière est
qu’elle s’ajoute aux dépendances liées au cours de
la vie, notamment à la petite enfance et à la
vieillesse. Le handicap, source supplémentaire
d’exclusion sociale et de pauvreté, vient majorer
les besoins liés à l’âge ou à la situation
économique ou sociale d’origine. D’autre part,
l’approche économique ne peut en l’occurrence
faire l’impasse d’une réflexion sur la justice. Aussi
la question du handicap fait-elle débat entre
tenants de l’égalitarisme13, qui s’appuient sur le
principe d’un égale respect dû à chacun.
Cependant ce principe st différemment interprété
à l’intérieur même de ce courant de pensée. Une
tendance, dit l’égalitarisme de chances, conduit
certains à mette l’accent sur les implications
socio-économiques et à concevoir l’égalité en
matière de revenus, de richesses et de conditions
de vie. Une autre tendance, qualifiée
d’égalitarisme démocratique, amène les autres à
s’intéresser essentiellement aux implications du
12 A.TRIOMPHE, M.FARDEAU, « Le budget social du handicap : quel sens, quel usage ? » dans A.TRIOMPHE, Economie du handicap, Paris, PUF, 2006. 13 G. DEMUIJNCK, D.GRENIER, C. Le CLAINCHE, « Ce que les valides doivent aux handicapés : une discussion normative des politiques sociales en faveur des personnes handicapées », dans A.TRIOMPHE, Economie du handicap, Paris, PUF, 2006.
principe d’égal respect en matière de participation
sociale et politique. Le premier courant
correspond à une politique de compensation du
handicap dans une perspective d’égalisation des
chances ; le deuxième renvoie à une politique de
lutte contre les discriminations et prône la pleine
place des personnes en situation de handicap
dans la société. La lutte contre leur exclusion
relève moins de compensations du handicap que
d’une action sur a société, invitée à les
reconnaitre, avec leurs singularités, comme des
contributeurs à part entière.
Cette problématique, qui sous-tend celle du cout
social des services, questionne la vision du
handicap comme besoin social et celle des
politiques publiques qui cherchent à remédier aux
inégalités. Dans un cas comme dans l’autre,
l’économie ne peut pas seule apporter une
réponse, le handicap ne se résumant pas à un
problème d’inégalité de chances réparable par
une politique de redistribution des opportunités.
Un marché : l’accès à l’emploi
Une de ses dimensions est l’entrave qu’il
représente dans l’accès au marché du travail.
Nous changeons de perspective : il s’agit non plus
d’analyser le cout social des services aux
personnes en situation de handicap mais de
s’intéresser à ce qu’elles apportent à l’économie.
Cependant, si l’accès à l’emploi est seulement
perçu comme un droit, nous restons dans
l’optique d’une réponse à des besoins et à des
droits. C’est pourquoi nous le considérons à la fois
comme l’exercice d’un droit et comme une forme
de contribution à un projet collectif. Sur le plan du
droit, toute personne reconnue handicapée par
l’Administration publique bénéficie de l’obligation
d’emploi des travailleurs handicapés (OETH) et, à
ce titre, d’un accès privilégié au marché du travail.
Selon les statistiques publiques14, en 2011 en
France, deux millions de personnes de 15 à 64 ans
(soit 5% des personnes de cette tranche d’âge)
déclarent disposer de cette reconnaissance
administrative. Cette obligation d’emploi
concerne aussi les personnes ayant un problème
de santé durable accompagné de restrictions dans
la vie quotidienne ou dans l’exercice d’une activité
professionnelle. En ce sens, la population définie
14 L’accès à l’’emploi des personnes handicapées en 2011, DARES analyses, Octobre 2013, n°066.
17
au sens large comme handicapée comprendrait
9,7 millions d’individus. Or, plus âgée et moins
diplômée que la moyenne, elle reste assez
éloignée du marché du travail. En 2011, le taux de
chômage des personnes reconnues handicapées
atteignait 21%, soit plus du double de celui de
l’ensemble des personnes en âge de travailler
(pour elles, ce taux était de 9%).
Les employeurs disposent de cinq modalités de
réponse à l’obligation d’emploi, qui peuvent se
conjuguer15 : emploi direct de bénéficiaires de
l’OETH ; emploi indirect via des contrats de sous-
traitance, de prestations de service ou de mise à
disposition avec des établissements agréés du
secteur protégé ou des entreprises adaptées ;
mise en œuvre d’un accord agréé de branche, de
groupe, d’entreprise ou d’établissement relatif à
l’emploi de personnes en situation de handicap ;
versement d’une contribution financière à
l’Association de gestion du fonds pour l’insertion
professionnelle des personnes handicapées
(AGEFIPH) ; recours à des stagiaires en situation
de handicap (possibilité peu utilisée). Equivalent-
emploi temps plein (EQTP), les travailleurs
reconnus handicapés représentaient, en 2011,
3,1% de l’ensemble des établissements concernés.
Cette proportion marginale demeure donc
éloignée des 6% exigés par la loi. Pourtant, seuls
7% des établissements assujettis répondent à
l’obligation d’emploi en versant une contribution
financière à l’AGEFIPH. On constate ainsi que des
dispositions qui se veulent compensatoires ne
parviennent pas aujourd’hui à égaliser les
chances, comme en témoigne le taux de chômage
de la population en situation.
Faut-il alors recourir à une discrimination
positive ? Une autre voie se dessine : par-delà les
manques à compenser et sans nier les difficultés
que le handicap peut induire (lenteur, maladresse,
impossibilité de réaliser certaines tâches, etc.),
elle appelle à considérer d’autres formes de
compétence susceptibles d’apporter une valeur
professionnelle ajoutée. Nous pensons, entre
autres, à l’absence d’une faculté physique qui
engendre parfois l’essor d’autres facultés à mettre
à profit en situation de travail. De même, si le
rythme pour des personnes affectées d’une
15 L’emploi des travailleurs handicapés dans les établissements de plus de vingt salariés du secteur privé , DARES analyses, Novembre 2013, n°070.
déficience mentale est différent (production
éventuellement plus lente), il peut être
générateur d’un bien-être associé à une cadence
moins éprouvante, qui se traduit par un
supplément de qualité tant de la vie personnelle
que du travail réalisé. La perte de quantité se
compense par un gain de qualité. C’est également
vrai en termes de lien et de coopération entre les
employés. Plus que la compétence, qui de fait
fréquemment source de rivalité, la fragilité
partagée relie par les interdépendances qu’elle
crée. Le travail prend alors une dimension
collective16.
La visée se transforme : les conditions du monde
du travail, qui n’est plus exclusivement un droit à
conquérir, sont adaptées pour faire place à la
contribution singulière des personnes en situation
de handicap. Le principal obstacle se situe donc
non pas au niveau des moyens mis à leur
disposition, mais dans le regard que l’on porte sur
elles.
….
L’article se poursuit par : ‘Une valeur
économique : l’utilité sociale’.
Sur le bout des doigts
Nous communiquons la fin du récit de France MARTAGEX17, Educatrice spécialisée auprès de jeunes sourds. Cette pratique, ma recherche avec les fils que je
tricote à chaque rencontre, m’amène à des jeux
avec les langues… Je signe en même temps que je
parle. Des linguistes pourraient qualifier cette
pratique : « d’hérésie, d’antinomie
contreproductive, de tentative IMPOSSIBLE » à
juste titre, la syntaxe est forcément mauvaise…
Ordonner sa pensée dans un ordre différent
simultanément entre le français oral et les signes
avec les mains : peine perdue !
Je baragouine véritablement dans le grand écart
entre les deux langues… soutenue par l’énorme 16 E.LASIDA, ‘Le goût de l’autre. La crise, une chance pour réinventer le lien’, Paris, Albin Michel, 2011. 17 France MARTAGEX est éducatrice spécialisée dans le
1er secteur de pédopsychiatrie de Paris.
18
soulagement et joie que je constate à chaque fois
chez ces parents et ces enfants, dans le fait d’avoir
accès à une information compréhensible dans un
même « espace –temps ».
C’est au cœur de cette gymnastique linguistique
que le lien transférentiel se tisse, à la croisée des
chemins et des mondes.
Ce qui m’importe, c’est ce qui circule, pas le choix
des langues, mais la communication, l‘envie de
s’adresser, quel que soit LE ou LES véhicules
linguistiques.
Parfois 3 langues s’invitent en séance : la langue
des signes Pakistanaise la langue des signes
Française, et le Français…
Un jour des parents étrangers sourds m’ont
demandés : « Ce n’est pas gênant qu’on apprenne
à la maison à notre enfant la langue des signes
Tchéchène pour son apprentissage de la Langue
des signes Française ?
Au fil du temps, les jeux permettent à ces parents
et ses enfants d’inventer une langue : celle de leur
rencontre.
Cette langue émerge à des endroits, à des points
de contact toujours bouleversants.
… Au moment d’un cri… dans la rage irrépressible
comme la survie de cette petite fille malienne que
j’ai évoquée, dans le rire aussi parfois… Toutes ces
émotions sont susceptibles de créer des
ouvertures dans le mur invisible que crée la
surdité et qui le plus souvent en recouvre bien
d’autres.
Pour ces parents et ces enfants c’est une porte
potentielle à l’instar de Winnicott, au travers de
laquelle peut s’ouvrir un temps d’appropriation et
se vivre l’expérience d’une transmission possible,
avec l’humanisation du lien qui se restaure peu à
peu.
Pour finir, j’aimerais partager un moment
singulier qui résonne encore pour moi. IL vient
d’une de ces rencontres qui creusent des petites
rides, des sillons dans la pratique, multipliant les
champs des possibles, parce-qu’ il a fallu créer à
l’endroit du vide. De ces rencontres qui
permettent aux aventuriers de la clinique que
nous sommes en pédopsychiatrie de grandir,
d’être plus vivants dans son implication
professionnelle, parce-qu’ on a été plus loin…
Des jumeaux sourds sont arrivés en France, toute
leur famille ayant péri dans leur maison sous une
bombe. Les deux frères ont pu échapper à cette
catastrophe, parce-qu’ au moment de l’explosion,
ils jouaient au foot à l’extérieur.
Après un long périple pour survivre, et avoir
traversé plusieurs pays, ils sont arrivés en France
et ont franchi la porte de notre CMP, sans parents
et sans langue.
Il s’agissait alors de soutenir ces frères face au
traumatisme de cette perte violente… Nous
équipe, nous étions aussi démunis qu’eux dans
cette recherche de support, de contenant capable
de soutenir un élan, quelque chose de vivant,
quelque chose qui tienne dans le temps.
Au fur et à mesure des séances et de
l’apprentissage de la L.S.F dans une école, l’un des
jumeaux a pu mettre en résonnance des signes
des images mais aussi sa vie…
Le foot était un élément fort, récurrent,
permettant le lien entre les cassures, ruptures et
deuil, le pays de l’origine, celui de l’exil ; le foot
était un signifiant chargé de vie mais de mort
aussi, de par son histoire…
En L.S.F. le signe « foot »(le poing droit qui tape
sur le plat de la main gauche) est assez proche du
signe « naissance »(le poing droit glisse sous le
plat de la main gauche), la configuration des
mains est identique, seul le mouvement diffère.
Ce garçon avait un désir impérieux, irrépressible,
militant : il voulait jouer au foot ! Ce désir pouvait
laisser dans l’expectative, fasse à l’empreinte
indélébile que cette passion avait laissée pour ces
deux frères…
Un jour il me raconte que dans son enfance il
avait toujours joué à une même place : ailier droit,
son frère étant dans une parfaite symétrie ailier
gauche au foot. Il a tapé son poing, sur l’autre
main.
Et sans transition m’a révélé qu’il était positionné
et né à droite du ventre maternel, et son frère à
gauche, en faisant glisser son poing droit sous sa
main gauche. Dans l’espace se déployait des
correspondances, des signes, des images, des
signifiants, la mise en lien des mains, des clivages,
d’une histoire en quête de sens.
Ces deux signes : « foot » et « naissance », ont pu
être mis en résonnance, et porter quelque chose à
la place de l’absence.
19
La correspondance, l’association en langue des
signes, fait aussi parti de la richesse de la clinique
de ces peintres de l’indicible que sont les enfants,
les adolescents et parents sourds.
La Langue est ce qui habille la vie, peut la
transmettre, permettre de la supporter, voir la
réinventer.
Quand du bout des doigts, l’absence prend corps,
pour tracer dans l’espace du sens…
…Il n’est pas rare de voir se construire entre ces
enfants et ces parents des portes et des passages
qui les amènent à quitter un mur invisible.
France MARTAGEX, Educatrice spécialisée
Ressources
sur les Roms
Une conférence tenue le 27 mai 2015 traitait le
thème :
‘ Intervenir auprès des populations Roms ‘
La rencontre s‘inscrivait dans le domaine de la
santé, à l’initiative de Fadelle M’BINGT,
enseignante à l’ETSR et réunissait des étudiants
ASS, CESF et des professionnels.
Françoise BITATSI TRACHET. Chercheur en Pratiques Sociales.
Coordinatrice prévention/formation dans un réseau ville-hôpital d’accès aux soins.
Jocelyne LORET. Educatrice de Jeunes Enfants
Chargée de mission bidonvilles, médiatrice santé dans un réseau ville-hôpital d’accès aux soins.
nous ont transmis leur enthousiasme, leur savoir
et savoir-faire.
Contexte des enjeux :
Les populations Rom de Roumanie et de Bulgarie
représentent en France environ 15000 personnes.
Elles vivent en France depuis parfois plusieurs
années dans des conditions d'habitat précaire,
souvent indigne, souffrant d'une stigmatisation
importante. Limitées dans leurs droits jusqu'à la
levée de la mesure transitoire au 1er janvier 2014,
elles peuvent à présent travailler légalement en
France.
En tant qu'intervenants sociaux, nous avons sans
doute déjà été interpellés sur les situations
rencontrées par de ces populations. L'accès à des
droits équivalents aux autres Européens va nous
amener à les recevoir, tant pour des ouvertures
de droits que pour des problématiques liées à la
santé.
C'est pourquoi, il semble important de les
connaître pour intervenir le plus efficacement
possible.
La formation visait à apporter des bases sur
l'organisation familiale, le rapport à la santé et
aux soins, précédée par un rappel socio-historique
et législatif des Roms en France et en Europe en
général.
Et plus spécialement :
Apporter des connaissances sociologiques et
historiques sur les populations Roms de Roumanie
et de Bulgarie :
- l'organisation familiale et sur les
représentations socioculturelles de la
santé et de la maladie,
- leur accès aux droits et aux soins dans le
pays d’origine.
Comprendre les blocages et les difficultés
auxquels se heurtent ces migrants.
Handicap / Enfance, Ecole, Education
La thématique : L’Ecole inclusive et les autres lieux d’accueil des situations de handicap prendra finalement la forme de cours et TP au Semestre 1, où seront traités les questions (techniques et symboliques) relatives au diagnostic et à la reconnaissance du statut d’enfant en situation de handicap ; L’Ecole, lieu de socialisation, d’apprentissage ; Les autres lieux d’accueil du handicap : IME, CMP, CAMPS, etc.
- Ouverture à tout contributeur et demandeur via [email protected]
20
Présenter des expériences d'interventions socio-
sanitaires et les résultats qu'elles apportent.
Présenter des outils pour mener le plus
efficacement possible une intervention collective
de prévention ou d’information.
Proposition de BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES :
AUZIAS Claire « Samudaripen, le génocide des
Tziganes » Edition Esprit frappeur, 2000.
AUZIAS Claire « Roms, Tziganes, Voyageurs,
l’éternité et après ? » Edition Indigène,
Montpelier 2010.
BERNAOLA REGOUT D et GODARD P « Bidon,
bidon, bidonville » Edition Syros, 2009.
CIUCIU Anina et collectif « Avava Ovava, Et nos
enfants aimants rachèteront l’innocence du
monde » Ed Al Dante, Paris La voix des Roms,
2014
DACHEUX Jean-Pierre et DELEMOTTE Bernard
« Roms de France, Roms en France, le peuple du
voyage » Edition Cédis/le passager clandestin,
Paris 2010.
DACHEUX Pierre « Ce qu’on dit des Roms (et ce
qu’il faut savoir) » Edition le passager clandestin,
mars 2015.
FASSIN Eric et collectif « Roms et riverains, une
politique municipale de la race », Edition La
Fabrique, Paris 2014.
LIEBIG Etienne « De l’utilité politique des Roms »
Edition Michalon, Paris 2012.
MONY Myriam « Entre laïcité et diversités, quelles
perspectives éducatives pour les jeunes
enfants ? » Edition ERES, collection 1001BB, N°
116.
MORO Marie-Rose « Enfants d’ici, venus
d’ailleurs » Edition Poche.
MORO Marie-Rose « Parents en exil,
psychopathologie et migrations » Edition PUF
2001.
OLIVERA Martin “Roms en (bidon)villes” Edition
Rue d’ULM, coll “La rue ? parlons-en ! » 2011,
84p.
PIESERE Leonardo « Roms, une histoire
européenne ». Edition Bayard, Paris 2011.
PIGANI Paolo « N’entre pas dans mon âme avec
tes chaussures », Ed Liana Levi, 2013.
THIERY Sébastien (dir) « Considérant qu’il est
plausible que de tels événements puissent
survenir. Sur l’art municipal de détruire un
bidonville ». Edition Post Edition, Fécamp, 2014.
YOORS Jan « Tsiganes. Sur la route des Roms
Lovara » Edition Phébus, collection Libretto, Paris
2011.
RAPPORTS/GUIDES :
Ligue des droits de l’homme « Les Roms ont des
droits - guide à l’usage des collectivités
territoriales et des acteurs locaux », LDH Paris
2014.
Romeurope « Ceux qu’on appelle les Roms.
Luttons contre les idées reçues. Rapport
Romeurope, Paris 2013.
Romeurope « Roms et discrimination : du constat
à la mise en œuvre de solutions concrètes » Guide
Pratique Edition Romeurope 2012.
Ressources
PRISONS
Les questions liées à la réinsertion après la prison ont donné lieu au sujet de l’épreuve DC4 – Politiques sociales du DEASS / session 2015. L’Observatoire international des prisons a publié son rapport ‘LES CONDITIONS DE DÉTENTION EN FRANCE ‘ À l’heure où la répression de la délinquance et du crime s’est installée au cœur du débat public, le rapport de l’OIP apporte un autre éclairage sur la réponse pénale, la vie et le travail derrière les murs des prisons. En 13 chapitres, l’Observatoire vise à offrir un outil de référence permettant: .. un décryptage des politiques pénales et pénitentiaires des années 2005-2011; .. une radiographie de l’univers carcéral français, dix ans après les rapports parlementaires et deux ans après l’adoption de la loi pénitentiaire.
21
Sommaire du Dossier de presse, 7 décembre 2011 : 13 thématiques, 3 fils rouges 1. Politique pénale 2. Politique pénitentiaire 3. Régimes différenciés 4. Sécurité 5. Discipline 6. Santé 7. Psychiatrie 8. Addictions 9. Suicides 10. Liens avec l’extérieur 11. Travail 12. Enseignement et formation 16 13. Droits sociaux 17
Nous revenons ici sur plusieurs thèmes évoqués par nos partenaires lors de la récente conférence ‘ Réinsertion après la prison’ (19 mai, ETSR) et mis en évidence par le dossier de presse de l’OIP.
6. Santé (pages 140 à 175) Alors que les besoins sanitaires de la population incarcérée sont bien plus importants que ceux de la population générale, l’accès aux soins reste difficile en détention, notamment pour des consultations spécialisées. La prévalence de la tuberculose est dix fois plus élevée en détention qu’à l’extérieur. Plus de la moitié des arrivants rencontrent des problèmes d’addiction aux drogues et/ou à l’alcool… Les conditions d’hygiène et de surpopulation dans certains établissements apparaissent incompatibles avec un bon niveau de santé, comme le montrent de nombreux rapports des DRASS et DDASS. La triple exigence posée au travers de la normalisation des soins engagée en 1994 – les médecins exerçant en détention ne sont plus employés par l’administration pénitentiaire mais par l’hôpital public ; les soins dispensés ont vocation à être de même niveau que ceux dispensés à la population générale ; les détenus plus considérés comme des patients ordinaires –semble aujourd’hui remise en cause. L’institution carcérale tente d’imposer depuis quelques années aux personnels soignants la notion de « partage opérationnel d’informations », leur enjoignant d’enrichir un cahier de liaison électronique (CEL) des informations de nature médicale dont ils sont seuls détenteurs ou de participer à des commissions pluridisciplinaires. Face à la « demande incessante » de
l’administration pénitentiaire « de tout connaître de la personne, de sa vie passée, voire de prédire ses actes pour le futur » pointée du doigt par le Contrôleur général, il est attendu des autorités sanitaires qu’elles réaffirment la primauté tout à la fois du respect du secret médical, de la qualité de la relation thérapeutique et de l’indépendance des équipes médicales. 7. Psychiatrie (pages 176 à 207) Les évolutions conjointes de la psychiatrie et de la justice pénale ont abouti à un transfert de prise en charge des personnes les plus marginalisées et atteintes de troubles psychiques sévères de l’hôpital vers la prison. Saturé, et souffrant d’un manque patent de solutions d’accueil adaptées, le secteur de psychiatrie générale laisse à la rue nombre de personnes atteintes de troubles mentaux jusqu’à ce que leurs symptômes les fassent basculer dans la criminalité ou la délinquance. En parallèle, les autorités judiciaires prononcent de moins en moins de non lieux pour irresponsabilité pénale. Les procédures rapides, prédominantes en matière délictuelle, sont peu propices à la détection de la maladie mentale et les expertises se font rares. Magistrats comme jurés ont, en outre, tendance à sanctionner plus sévèrement les auteurs d’infractions atteints de troubles mentaux, estimant qu’ils présentent une double dangerosité, psychiatrique et criminologique. Résultat: plus de 20 % des détenus seraient atteints de troubles psychotiques. Or, la prison ne peut être considérée comme un lieu de soins : elle est en elle-même pathogène, accroissant ou générant des maladies mentales. Les personnels soignants sont en sous-effectif et les locaux mis à leur disposition ne leur permettent pas toujours de dispenser des soins de qualité dans le respect de l’éthique médicale. Quant aux conditions d’hospitalisation d’office des détenus ne pouvant être maintenus en détention, elles s’avèrent souvent désastreuses: patients placés dans des chambres d’isolement, aux murs nus, sans mobilier, et fréquemment attachés à leur lit. Alors que seuls 2 à 5 % des auteurs d’homicide et 1 à 4 % des auteurs d’actes de violences sexuelles sont atteints de troubles mentaux, la figure du « fou criminel » gagne les esprits et l’approche sécuritaire contamine les politiques de santé publique, quand bien même ce sont davantage les ruptures de soins et l’isolement social que les troubles psychiques en eux-mêmes qui favorisent
22
le passage à l’acte. Loin de remédier à cette situation par des politiques de renforcement de la psychiatrie générale, d’insertion et de prévention de la délinquance, les pouvoirs publics mettent en place des dispositifs judiciaro-sanitaires visant à palier en aval à l’impossible soin psychiatrique en milieu carcéral, telles les unités hospitalières spécialement aménagées, souvent nommées «hôpitaux prisons ». 8. Addictions (pages 208 à 227) La politique de lutte contre les drogues et les toxicomanies développée entre 2005 et 2011 se situe à rebours des recommandations d’instances de l’ONU (Office contre la drogue et le crime, Organisation mondiale de la santé). Alors que ces dernières insistent sur la nécessité de considérer la dépendance aux stupéfiants comme un état pathologique à part entière appelant des réponses de santé publique, les autorités françaises mettent l’accent sur une logique de sécurité publique et de répression. L’emprise de stupéfiants ou l’ivresse manifeste sont ainsi devenues des circonstances aggravant la peine encourue. Une sanction spécifique a été créée pour les infractions d’usage commises par des agents de service public ou de transports (loi du 5 mars 2007). « La criminalisation et les pratiques répressives entravent les initiatives de promotion sanitaire, perpétuent la stigmatisation et augmentent les risques sanitaires auxquels » les personnes « peuvent être exposées », déplore le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit de toute personne à jouir du meilleur état de santé possible. La pénalisation accrue de l’usage de drogues favorise une présence massive des publics ayant des conduites addictives en prison – près d’un tiers des entrants en prison sont toxicomanes. Or, l’offre de soins en prison est insuffisante au vu des besoins et l’approche sanitaire de réduction des risques ne parvient pas à s’imposer face à celle de la lutte contre les trafics ou la consommation. Les programmes d’échange de seringues restent aux portes des prisons ; diverses pratiques dérogatoires aux protocoles de soins se sont développées, dont la distribution de traitements de substitution pilés ou des sevrages rapides. Ces méthodes ont pour double conséquence de favoriser les consommations à risque et de susciter une réaction de distanciation vis-à-vis du dispositif de soins.
11. Travail (pages 284 à 305) Soustrait à l’application du droit commun, le travail carcéral s’exerce dans des conditions dignes du XIXe siècle. Comme l’indique le règlement intérieur de certaines maisons d’arrêt, « la personne détenue qui travaille n’est pas un salarié » bénéficiant de la protection du droit du travail, « sauf pour les règles d’hygiène et de sécurité ». Les règles du salaire minimum ne s’appliquant pas aux détenus, leurs rémunérations mensuelles nettes en 2010 n’ont pas dépassé, en moyenne, 318 euros par mois pour un équivalent temps plein. Le travail des détenus consiste le plus souvent à effectuer des tâches simples, répétitives, sans grande valeur ajoutée, ni lien avec le marché de l’emploi (ensachage de couverts en plastiques, mise en filets d’oignons, assemblage de brochures…). En dépit des conditions dans lesquels il s’exerce, le travail carcéral est très prisé par les détenus, car il s’agit pratiquement de la seule source de revenus. En raison de la faible offre de postes, travailler s’avère en détention reste un privilège : en 2010, le taux d’emploi des détenus a été de 24 %. La loi pénitentiaire a été l’occasion d’un nouveau renoncement à satisfaire aux exigences de l’Organisation international du travail (OIT) d’offrir aux personnes détenues des garanties similaires aux travailleurs libres en matière de rémunération, protection sociale et sécurité au travail. Le travail carcéral reste ainsi aux antipodes de l’objectif affiché de favoriser la réinsertion des détenus. Comme le souligne la directrice de l’agence Pôle emploi spécialisée dans l’accompagnement des sortants de prison: « Ce qui domine lorsqu’ils parlent de leur travail en prison, c’est la révolte. Ils ont l’impression d’avoir été exploités. Leur vision du travail serait meilleure s’ils étaient davantage respectés et mieux mis en valeur. » 12. Enseignement et formation (pages 306 à 323) Les dispositifs en charge de l’éducation et la formation professionnelle en prison sont dans une situation persistante de crise structurelle et budgétaire. Ce, malgré les besoins de la population carcérale: plus d’un quart des détenus sont illettrés ou éprouvent des difficultés à lire, et près de la moitié n’ont aucun diplôme. En 2010, le taux de personne ayant bénéficié d’une formation professionnelle n’a pas dépassé 8,6 % et le taux de personnes scolarisées 24,6 %. Alors que les ministères de la Justice et de l’Education nationale se sont engagés à offrir aux
23
personnes détenues une « éducation de qualité équivalente à celle dispensée dans le monde extérieur », la majorité des créations de postes réclamées par les unités d’enseignement en prison entre 2005 et 2010 ont été refusées pour des raisons d’économie budgétaire. Et les fonds de fonctionnement de ces unités ont été réduits de près de 3,5 %. Les services de l’enseignement se trouvent dès lors dans l’incapacité de répondre à toutes les demandes et sont contraints de prioriser les formations de bas niveaux au détriment des niveaux plus élevés, notamment l’enseignement de second degré. Ils n’ont plus le temps nécessaire pour procéder au repérage systématique de l’illettrisme auprès des entrants. Et moins de la moitié des personnes repérées comme illettrées et un septième des personnes éprouvant des difficultés de lecture ont pu accéder à une formation générale. Les crédits dévolus à la formation professionnelle sont marqués par la même tendance: les sommes versées par le ministère de l’Emploi et le Fonds social européen (les deux principaux financeurs de la formation professionnelle) se sont amenuisées de 15,8 % entre 2006 et 2010, alors même que les coûts des prestations se sont accrus et que la population détenue a augmenté de 5,4 %. L’offre de formation professionnelle a dès lors été réduite et le temps moyen de formation est tombé à 144 heures en 2010, contre 191 heures dix ans auparavant. La pratique consistant à rémunérer tous les détenus stagiaires a été remise en cause: nombre de formations ne sont plus rémunérées, avec pour effet de détourner les détenus de ces cursus professionnalisant au profit de postes de travail non qualifiants, à la seule fin de bénéficier d’un revenu. 13. Droits sociaux (pages 324 à 334) Majoritairement issue de milieux défavorisés, la population pénale se trouve souvent dans une situation de grande précarité en détention et sort appauvrie économiquement et socialement de son expérience carcérale. Outre la perte fréquente de leurs éventuels acquis (emploi, logement…), les personnes détenues doivent simultanément faire face à une diminution de leurs ressources et à une augmentation de leurs dépenses : elles se retrouvent tout à la fois exclues du bénéfice de nombreuses prestations sociales – tel le revenu de solidarité active (RSA) – et confrontées à un coût mensuel de la vie intramuros qui s’élève à plus de 200 euros.
En 2008, estimant que 35 % de la population incarcérée disposait de moins de 50 euros par mois, la Chancellerie a reconnu que « certaines personnes détenues connaissent cette difficulté dès l’incarcération. D’autres le deviennent par la perte des minima sociaux liés à l’incarcération, la rupture, l’absence ou la perte d’un emploi en détention ». Elle ajoutait que l’absence de ressources suffisantes en prison « crée une dépendance qui pèse psychologiquement et économiquement » sur la personne détenue et « son environnement familial », avec pour effet de la soumettre à « une situation de grande vulnérabilité » en détention et d’aboutir à une « remise en liberté sans ressources ou sans assistance, laquelle favorise les nouveaux passages à l’acte délinquant ». Pour autant, toutes les propositions visant à ce que la population incarcérée accède à une quote-part du RSA – de la même manière que la population hébergée en établissement sanitaire et social – ont été rejetées lors de la discussion parlementaire de la loi pénitentiaire. En refusant aux détenus l’accès aux « revenus convenables d’existence » dont bénéficient les personnes exclues du travail ou les travailleurs pauvres, les pouvoirs publics ont pris la responsabilité de les maintenir dans une situation de grande pauvreté pendant leur incarcération et à leur libération. « A-t-on besoin de fabriquer des récidivistes et des exclus qui, les uns comme les autres, sont des charges lourdes pour la collectivité? », interpelle le président d’Emmaüs.
Pour les ressources (OIP, ANVP, GENEPI, L’ILOT), Se reporter au précédent N° de la Lettre LR3.
In Europe ‘ Social problems in Europe - Dilemmas and possible solutions’ - Edited by Edyta JANUSZEWSKA and Stephane RULLAC, Ed. L’harmattan, 2013
In this N° of the Letter, extracts from :
‘ Determinants of social work with refugees and immigrants’, byProf. Krystyna M. BLESZYNSKA The College of Social Sciences, Warsaw University of Life Sciences, Poland
Last part.
24
6 -Individual conditioning of integration processes 7-Immigration career and processes of integration 6 -Individual conditioning of integration processes Data gathered during my studies indicate that people originating from the same country have many different ways of dealing with adaptation and acculturation problems and that they employ different strategies of growing into the new society. Their behavior is mostly determined by such factors as age, health, family status, gender, education and professional competences, social status, religion, migration experiences, intelligence, temperament and personality, learnt strategies of dealing with stress and the level of social, language and cultural skills. Most generally speaking an immigrant’s young age and good health, medical or technical education, broad interests, high level of social, language and cultural skills as well as an earlier migration experiences favor the integration process. Women, who generally possess skills of creating and reconstructing social networks in a larger capacity than men, also cope better. Exceptions are women who come from countries whose culture limits their freedom: socialized to live dependant on men and family, they have problems with lives that are independent or require a larger degree of involvement outside of home. A factor that significantly motivates the task of coping with acculturation difficulties is the responsibility for family and especially children. People emigrating with families to a new environment much more readily resolve the problems connected with the organization of their life styles and with the budgeting of living costs. They also encounter more protective and friendly behavior from the community. In some cases, especially amongst people originating from clan structured societies, a high level of self-sufficiency and a create barriers to integration, favouring the distancing of migrants from others and limiting their after work activities to the areas of family life. Social status also plays a significant role. Migration to another country in most cases involves permanent or temporary loss of status and hence the need to rebuild it. Taking into account the importance of social status in creating self-awareness and feelings of self-worth, this is a traumatic event and one that spurs to
compensating activities. Some of these (such as escape, rebellion, self-marginalization, growth of ethnic prejudices or involving oneself with criminal or terrorist hierarchies) endanger relations with the host society or lead the migrant onto a path of self-destruction. Constraints limiting the ability to integrate may also stem from a migrant’s state of health. Mental and physical conditions are the most sensitive indicators of immigration success. Health problems are exacerbated by acculturation difficulties and can develop into psychosomatic illness, and into emotional and psychotic disorders that limit the ability to function in day-to-day life. The situation is especially difficult people who had health and emotional problems while still in their home country and for those with traumatic refugee experiences. Social integration of these aforementioned groups is therefore largely dependent on the effectiveness of the medical, psychological and rehabilitation care offered to them. Finally, religiousness is also a significant factor in giving meaning to a migrant’s experiences and in helping to overcoming consecutive crisis situations in their lives. Internalized moral norms mitigate the negative feelings experiences during the acculturation process, especially those directed at oneself and at other people. They also effectively protect against the feelings of anomie and of being lostin the often unintelligible order of the new society. Belonging to a religious community assists in overcoming the feeling of being uprooted and of dwelling in a social vacuum. During the initial stages of emigration it allows people to find new groups of reference, protecting them from isolation and enabling access to the local social resources. However, religiousness is not always an unequivocal factor facilitating acculturating and social integration. Fundamentalist orientations impede finding oneself in the new axionormative order and generate many conflicts with the society. Spiritual searching may on the other hand lead to involvements and dependences on sects which abuse and isolate their members. 7-Immigration career and processes of integration The assimilation of immigrants into a host society is a long-term process which goes through tree, and sometimes, four, stages, characterized equally by the specificity of the tasks and problems as by the varying degrees of readiness to integrate with the receiving society.
25
The critical role in the process of immigration
career is played by the growing in stage which is
also a period of creating many dimensional ties
with the receiving country. It initiates the most
important changes in the life of n immigrant, by
being a physical and mental passage from the left
behind society to the existing one. During this
period the subject stands in need of getting to
know the new environment, obtaining means of
livelihood, providing oneself and one’s family with
apartment and safety, reorganizing every-day life,
developing cultural skills, as well as reconstructing
contacts with other people. The feeling of
endangerment generating a strong need of
affiliation causes the situation where the basic
frame of social reference, such as the left behind
national community (especially family and
friends), the community of Polish diaspora
together with the multi-ethnic local society,
becomes extremely important. Searching for a
group with which the immigrant could identify
himself, obtaining the feeling of strong ties and of
belonging, plays a significant role. In most cases in
the initial period of putting down roots the
immigrant’s local diaspora becomes such a group.
The integration stage is characterized by intensive
efforts to stabilize living circumstances and to
broaden social networks. During this period the
immigrants hone their professional skills and
develop their abilities to function in the new
country. They also begin initiating contacts
outside the boundaries of their own ethnic group,
especially in their work life.
During the stage when an immigrant starts putting
down roots their day-to-day life is already quite
stable and developed cultural kills enable effective
coping, not only with every-day problems, but
also with constantly emerging new situations. The
broadening scope of involvement increases
interest in local society and its institutions, and
social networks become more permanent
enabling the re-establishment of a subject’s social
capital. However, these processes proceed
differently in socially isolated environments where
focus is concentrated on relations within a
subject’s own group. In these situations a
subject’s overly strong connection with their new
found community may create barriers to building
relations with people outside their own perceived
group.
The final stage – withdrawal or return emigration
– is characteristic of cyclical refugees and
immigrants completing their stay in a given
country, of people with unsuccessful acculturation
processes and of immigrants experiences sudden
and usually unfavorable changes in their life
situations (retirement, heavy illness, or loss of life
partner, source of income or property). They have
a tendency to end or limit relations with others, as
well as tending to withdraw from their existing
forms of social involvement.
The loosening of ties with the local environment is
accompanied by reactivation of social networks in
the country of origin.
Conclusion
Action aimed at supporting the social integration
of immigrants requires taking into account both
the characteristics and circumstances of the
immigrant as well as the conditions offered by the
society of the receiving country. The
aforementioned conditions should at least include
the following: medical care, advice services,
education, mobilization of local community
institutions, social work, employment,
sociocultural animation and legal care.
Seriousness consequences could result from
possible communication problems and
misunderstandings and so it is important and
urgent to develop multicultural skills amongst the
medical and public order services and to create
easily accessible databases in order that
translators of any language can be found quickly.
A matter of critical importance in the integration
process is also the de elopement of the
competences of social services. They should be
structured in a way as to include such intercultural
competences as conflict mediation, an
understanding of migration, immigrants and the
mechanisms of social integration, and knowledge
of procedures and laws governing relations with
immigrants and refugees. The development of
these competences is conditional on training
reaching employees throughout the various
regions of Poland.
A key role in the process of integration is played
by the advice and training programs aimed not
only at migrants but also at members of the host
society. It is necessary to train and organize
immigration advisory services aimed at the
26
complex and comprehensive evaluation of the
potential and the needs of immigrants and to
support their settlement into a new country and
society. This support should cover legal, social,
psychological, vocational and educational issues.
A special role falls on educational and carrier
guidance, whose task to diagnose the capabilities
and the training needs of immigrants and to
supporting the re-establishment, development or
acquisition of vocational skills in order to facilitate
entry into the labour market. The need to protect
immigrants from social exclusion also creates new
challenges for the adult education system. Ti
becomes important and necessary to include
within the scope of their semi activities that assist
immigrants to develop knowledge of the culture,
language, customs and social structure of the host
country.
The development of courses and training schemes
specific to people outside Europe becomes
particularly important.
Different tasks are incumbent on educational
institutions working with the residents of the host
country, especially with children and yogi people.
The range of necessary operations required in this
area includes the integration of inter-cultural
education into teacher education programs and
school programs at all levels, the preparation of
teacher counselors, professionally active teachers
and of psychological-pedagogical support staff for
work with culturally different students for whom
the polish is a foreign language. It is also
important to develop a model of civilities that
prepare children and young people arriving in
Poland for the task of studying in Polish schools.
Finally a large responsibility rests with local
authorities, social workers, agencies, NGOs and
social-cultural animators, who have the task of
introducing migrants into the community where
intend to settle, as well as developing a sense of
citizenship within them and a readiness for social
participation. However, efforts in this area should
not be aimed at the immigrants settling in a
region but also communities, who are not always
ready to coexist with people of other faiths, who
speak different languages and who represent
different ethnic groups and cultures.
Summary
The following text discusses the basic determinant
the result of research done on a multi cultural
society and the process of integration of refugees
and immigrants, conducted by the author over 20
years in the world’s most multicultural community
of California, and founded by the Kosciuszko
Foundation and private sponsors. The subject
discussed are the phenomenon of cross-cultural
migration in the modern world, the problems and
conditions affecting the social integration of
migrants, the factors determining the immigration
process, as well as the level and scope of
integration policy applied by social works.
(Next N°: a special table ‘Trajectory of immigration career ‘) source : K. BLESZYNSKA, Polscy Amerikanie. O strategiach wrastania w warunkach niejednorodnosci kulturowej, 2009
___________________________________
Por el mundo
La transmisión de lo traumático In Beatriz JANIN, ‘Las crisis y los niños”,
’ El sufrimiento psíquico en los niños ‘
Psicopatología infantil y constitución
subjetiva, Noveduc, Buenos-Aires, abril de
2012.
El miedo al futuro, la dificultad para hacer
proyectos, ¿cómo incide en los niños ¿
‘Este país no existe’, ‘se cae todo’, ‘el derrumbe
es total’ ‘lo que se viene es peor’, ‘la Argentina se
hunde’, fueron aseveraciones cotidianas e los
adultos. Frases que se asocian en los niños a
imágenes de películas, de cuentos, a las propias
pesadillas, a lo vivenciado y a lo transmitido,
ligadas a la angustia con la que son dichas. ¿Como
tramitarlas?, ¿cómo ayudarlos a sostener deseos
y proyectos en medio de estas profecías ?
Vaticinios del horror, de la soledad (‘no va a
quedar nadie’). Y una imagen siniestra de
transgresión a ultranza: ‘todo esta permitido’.
Mas de un paciente adolescente me dijo: ‘muchos
se llenaron de plata’…con un tono entre
cuestionador y admirativo… Si esos son los
‘vencedores’ de hoy, ¿cómo procesar el que sus
padres sean ‘perdedores”?
27
Un niño de siete anos, en una sesión en un
hospital de la ciudad de Buenos-Aires jugando con
muñecos que luchaban todos contra todos, se
mataban y volvían a empezar (en una pelea
confusa y violenta), frente al intento de la analista
de ordenar la pelea en buenos y malos, afirma : ‘la
ley no existe et si existe, no sirve para nada’. En la
misma sesión, cuando la analista le dice (en el
juego) : ‘los policías apresaron a los ladrones’, el
nene se ríe y le contesta : ‘te engañaron, cuando
los detengas se sacan las caretas y vas a ver que
los ladrones son policías disfrazados’ (Eso cobra
un sentido particular al ser afirmado por un niño
de una familia de escasos recursos, en un país en
el que la policía suele estar involucrada en hechos
delictivos). Es un niño encoprético en el que se
reitera la transgresión a toda norma. Pero lo
novedoso fue que planteaba la transgresión como
legitima.
Quizás todo sea posible… o imposible…en un
mundo caótico, sin ninguna regla clara.
A los niños, la contradicción entre palabras y
acciones, entre principios morales, normas y
actos, les dificulta constituir su propio sistema
normativo, pero también sentirse parte de un
mundo protector, que sostiene reglas claras. El
mundo pasa a ser peligroso, impredecible.
¿Cómo constituir la propia subjetividad en un
mundo sin reglas ¿ Cómo organizar el
pensamiento si o que predomina es la confusión
más absoluta, si la transgresión es la norma ¿
Cómo ayudar a este niño a organizar el caos
interno que lo desborda si el mundo le ofrece otro
caos en el que él no tiene un lugar ¿ Lo único que
impera es la violencia, en tanto la justicia, que
podría ponerle freno, “no existe”.
Cuando la opción es entre el sometimiento a un
poder omnímodo y la identificación con ese
poder, los niños y los adolescentes quedan
encerrados en una disyuntiva tramposa que
arrasa con posibilidades elaborativas propias.
Freud sostiene que la ética supone une limitación
de lo pulsional. Considerando el movimiento de la
pulsión sexual y el entramado de Eros y Tanatos
en ella, podemos decir que la ética implica una
limitación en el movimiento de retorno de la
pulsión, es decir, en el efecto de la pulsión de
muerte. Al proponer nuevos caminos, los
principios éticos se oponen al cerramiento, a la
descomplejizacion que implica la desaparición de
la pulsión misma como motor y a la vez fortalecen
el movimiento de búsqueda permanente, como
derivación a otras metas.
Pero cuando en una sociedad predomina la
transgresión de las normas éticas, los niños
quedan atrapados en un mundo de terrores en el
que se combinan las representaciones parentales
con las propias escenas temidas. Así, las
representaciones que en cada uno reverberan y
que remiten a persecuciones, muertos, miseria…,
¿ cómo les son transmitidas si muchas veces no
son hablables, ni pensables siquiera para nosotros
mismos ¿ A qué historias fantásticas remitirán en
ellos ¿ A qué vivencias de padres, abuelos,
bisabuelos ¿
La idea de une debacle, de un no-futuro o de un
futuro espantoso, produce la inundación de
afectos y fantasmas ligados a lo temido por uno
mismo y por las generaciones que lo precedieron.
Serge TISSERON afirma, con relación a la
transmisión transgeneracional de los traumas:
“Cuando una generación, después de un
traumatismo que puede ser un duelo, pero que
también puede ser cualquier tipo de experiencia
traumatizante, no se hace el trabajo de
elaboración psíquica, resulta en consecuencia un
clivaje que va a constituir para las generaciones
ulteriores una verdadera prehistoria de su historia
personal” (S.TISSERON, 1995, 18)
Pero también agrega: “Pero en cualquier
generación, el traumatismo no elaborado puede
ser objeto de una puesta en forma creadora” (id,
20).
Es decir, los niños son receptores de las historias
de sus padres y abuelos. Historias muchas veces
traumáticas, que en las situaciones de crisis
vuelven como si fueran actuales. Y deberán apelar
a salidas creativas para poder elaborar traumas
ajenos. Salidas creativas que a veces implican un
esfuerzo muy importante al aparato psíquico,
sobre todo si los adultos no acompañan en esa
búsqueda.
Pienso que si lo traumático tiene siempre que ver
con las posibilidades metabolizadoras de cada
uno, hay situaciones en las que los recursos de la
mayoría de la gente se ven desbordados.
En este sentido, cuando se deja de pensar en
términos de futuro, de proyectos, el pasado
vuelve, ya no como historia, como relato de
28
sucesos pasados, sino como retorno de lo temido,
inundando y aplastando al presente.
Durante la crisis de 2001 en la Argentina, pude
observar que lo temido para cada uno de mis
pacientes era diferente la miseria, el caos social, el
ser víctima de un acto delictivo, la segregación, la
guerra, la persecución política, etcétera. Es decir,
el pasado en su aspecto temido volvía como único
futuro posible, en una especie de cierre que no
permitió otro tipo de circulación.
Y me pregunto: ¿es posible la construcción de la
idea de futuro sin sueños, aunque estos sean
utópicos ¿
En el próximo número de LR3, veremos ‘La
historia’, ‘La culpas’, ‘Los duelos’ y ‘Los proyectos’,
para concluir el capítulo 10 ‘Las crisis y los niños’.
Un modelo para capacitar a docentes
y promover la educación inclusiva,
Honduras Descripción del proyecto Los miembros del Comité de Educación de los municipios de OROCUINA y APACILAGUA del departamento de CHOLUTECA, preocupados por el elevado número de niños y niñas con discapacidad y con necesidades educativas especiales en los centros educativos de la zona, solicitaron al Instituto Psicopedagógico Juana LECLERC, apoyo técnico en la capacitación de los docentes y la implementación del proceso de Inclusión en los centros educativos de la zona para dar respuesta a las necesidades educativas especiales de la población escolar. Esta iniciativa desarrollada con el apoyo técnico y financiero de la organización cooperante Ayuda en Acción se pone en marcha con la participación de 38 docentes provenientes de diferentes centros educativos de la Secretaría de Educación participantes del proyecto. El proyecto consiste en el diseño, implementación, evaluación y seguimiento de una propuesta participativa de Educación Inclusiva, con la participación de todos los involucrados: niños y niñas con discapacidad, padres de familia, autoridades educativas, maestros y maestras de los centros educativos que participaran en el proyecto, personal técnico del Instituto Juana LECLERC y de la Universidad de Educación Especial de la Secretaría de Educación. Objetivo y metodología
El desarrollo de esta experiencia se realiza con una metodología participativa, iniciando con un proceso de formación a través de un diplomado en Atención a la Diversidad por medio del cual se brindan a los y las participantes los conocimientos necesarios para la implementación de procesos de Inclusión en los centros educativos de la zona. En el desarrollo del proceso se involucran a los diferentes actores (padres de familia, los mismos niños y niñas con discapacidad integrados en escuelas regulares, maestros de escuelas regulares, maestros itinerantes que apoyan a los niños y niñas integrados, autoridades educativas). En ésta etapa el Comité de Educación realizó un proceso de selección de las y los docentes de centros educativos de los niveles pre básico y básico para recibir el diplomado de Atención a la DiversidadimpartidoporpersonaltécnicodelInstitutoPsicopedagógico Juana LECLERC ; éstos docentes tienen bajo su responsabilidad hacer el efecto multiplicador de los conocimientos y la organización de los comités de apoyo al a inclusión en sus respectivos centros educativos. Los Contenidos temáticos de la capacitación fueron los siguientes: Necesidades educativas en el aula (unidad 1), Tipos de discapacidad y Problemas de Aprendizaje (unidad 2), Detección de Necesidades Educativas y Planificación individual de Atención (Unidad 3), Educación Inclusiva (Unidad 4). Desarrollo del proyecto El proyecto se desarrolló en las siguientes etapas: Diagnostico: En esta primera etapa se utilizaron instrumentos y técnicas de investigación (encuestas, cuestionarios, preparación de grupos focales, talleres informativos) que arrojaron información sobre la situación educativa de los niños, niñas y jóvenes con discapacidad en las zonas de influencia del proyecto. Se planificaron y programaron jornadas de trabajo bajuna metodología participativa, orientada a la realización del diagnóstico, un perfil para la selección de los centros educativos y un listado de los docentes participantes en el proyecto. Implementación: Desarrollo de jornadas de concientización dirigidas al personal de los centros educativos seleccionados, con la finalidad de organizar equipos de apoyo a la inclusión a nivel de los centros educativos, conformados por el director, como principal responsable del proceso, los padres de los alumnos integrados, un representante de la sociedad de padres de familia del centro educativo, el alumno integrado, un compañero(a), el maestro de grado, un maestro del grado subsiguiente y el maestro itinerante de métodos y recursos. Capacitación de los involucrados en temas de Atención a la Diversidad
29
con el propósito de lograr una atención educativa de calidad a todos los alumnos y de manera particular a los que presentan algún tipo de discapacidad. Tuvo como factor fundamental, la formación y capacitación de los involucrados en temas específicos relacionados con el proceso de inclusión y discapacidad (cf Proceso de Inclusión) Consolidación: Fortalecimiento del proceso de Inclusión a través de la estrategia de los equipos de apoyo en cada centro educativo, en coordinación con la Secretaria de Educación del municipio de Orocuina. Organización de la Mesa de Educación Inclusiva como un espacio en donde se comparten las experiencias de los centros educativos y se recuperan las buenas prácticas de cada experiencia. Seguimiento, evaluación: El proceso de evaluación y seguimiento se hace en forma participativa mediante: Encuentros que faciliten a los participantes el intercambio de impresiones y experiencias, Visitas de observación directa en los salones de clase para verificar la organización y actualización constante de expedientes conformes al Proceso de Inclusión, Jornadas de verificación de las condiciones de los salones de clase como iluminación y ventilación, la disposición del mobiliario, la metodología de enseñanza aprendizaje y las estrategias didácticas utilizadas por los maestros. En ésta etapa el Comité de Educación elaboró un plan de seguimiento para lo cual se nombraron docentes responsables del seguimiento y monitoreo en cada zona. El plan contiene las siguientes actividades: Diseño de instrumentos de verificación de las acciones, visitas de monitoreo y seguimiento, providencia de materiales de apoyo a la integración, Avances en la implementación de la Mesa Inclusiva para compartir buenas prácticas y fortalecer los procesos de inclusión, Jornadas de trabajo en cada Centro educativo, Fortalecimiento del equipo de seguimiento mediante la realización de círculos de estudio. Resultados, Valoración y perspectivas de futuro Los resultados obtenidos fueron los siguientes: -Coordinación efectiva con la Secretaria de Educación, -Concientización de los involucrados directos e indirectos, -Capacitación de los docentes participantes, -Efecto multiplicador de la capacitación por docentes participantes, -Desarrollo de las capacidades de los niños y niñas con discapacidad incorporados a los centros educativos, a través de las adecuación es curriculares que favorecen su desempeño y garantizan su éxito en la escuela,
-Desarrollo de círculos de estudio con otros docentes interesados de diferentes centros educativos de la zona. La experiencia una vez validada, servirá como modelo de práctica comunitaria para todos los municipios del país. Esta experiencia servirá de base para la creación de un espacio de intercambio de experiencias exitosas en CONCORDE: Red de instituciones y organizaciones nacionales y cooperantes que trabajan en pro de la educación en el país. Su extensión permitirá la promoción del derecho a la educación de la niñez y juventud con discapacidad y la sostenibilidad del proceso. En la actualidad, se pretende replicar la experiencia en los departamentos del país que cuenten con equipos de apoyo psicopedagógicos consolidados, quien extenderán a su vez la responsabilidad de la conducción del proceso. Entrevista con Olga Marina Mendoza CARCAMO (Instituto Juana LECLERC) - See more at: http://es.handiplanet-
echanges.info/Members/v--sekercioglu_886/un-
modelo-para-capacitar-a-docentes-y-promover-la-
educacion-inclusiva
honduras?set_language=es#sthash.eWkAA7D4.dp
uf
Source : ce texte est issu de HANDIPLANET – ECHANGES / Fiches Expériences.
Ressources
privilégiées
Ils et elles contribuent à nos initiatives et vous font partager ici leurs ressources (lectures, revues, sites),
GENERIQUES
(Histoire et mémoires de l’immigration),
lire l’actualité, sur le site :
http://www.generiques.org
30
Colloque ‘Travail et créativité’ Paris (ESCP Europe) - 19 et 20 novembre 2015 En lien avec la parution du récent numéro d’Education permanente, un colloque est organisé par le Centre de recherche sur le travail et le développement (CRTD-CNAM), en partenariat avec HEC, le Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique (CNAM/CNRS), l’Ecole supérieure de commerce de Paris (ESCP Europe), la Société d’ergonomie de langue française, l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail.
Pour toute information concernant l’inscription :
Partenaires SIICHLA
29-30 / 10 / 2015
‘ PRATIQUES INCLUSIVES AVEC DE JEUNES ENFANTS PRESENTANT DES DEFICIENCES MULTIPLES ET SEVERES : DEFIS POUR LES FAMILLES ET LES PROFESSIONNELS EN INTERVENTION PRECOCE ‘
Conférence européenne organisée par AIR-Besançon et le Prof. SCELLES (Clipsyd, University of Nanterre) en collaboration avec EAECI-Eurlyaid et avec le soutien de l’UNAPEI, l’APF, le CESAP et l’ANECAMSP
renseignements sur le site :
http://european-
conference.airhandicap.org/
Jeunes diplômés , votre avenir nous intéresse !
Ce questionnaire constitue la première étape d’une enquête, intitulée « QVID » pour « Que vont-ils devenir ? ». Cette enquête s’intéresse à la question - encore mal connue - de l’insertion, des parcours, et de la mobilité professionnels des jeunes travailleurs sociaux. Elle est organisée, depuis 2010, par le PREFAS GRIF, association regroupant aujourd’hui 16 centres de formation d’Ile de France. Elle s’adresse à l’ensemble des étudiants de ces centres s’apprêtant à passer les diplômes d’Etat d’assistant de service social, d’éducateur de jeunes enfants, d’éducateur spécialisé ou de conseiller en économie sociale et familiale. Les synthèses sont en ligne (www.prefas-grif.fr ; programme qvid). L’enquête QVID consistera à vous proposer à intervalles réguliers (15 mois ; 5 ans ; 10 ans après le DE ) un questionnaire portant sur différents aspects de votre situation professionnelle et sociale. Des études qualitatives pourront également être proposées à un nombre plus réduit d’anciens étudiants. Le questionnaire qui vous a été distribué porte sur vos parcours professionnel et de formation avant et pendant votre formation en travail social : les études que vous avez suivies, vos expériences de travail, vos stages, et les départements où ils se sont déroulés. Le remplir vous prendra environ vingt minutes. Tous les questionnaires QVID sont anonymes et le PREFAS GRIF s’engage à préserver votre anonymat à tous les stades du traitement de l’enquête __________________________________________________________________________________
VOTRE CENTRE DE FORMATION ET LE PREFAS GRIF VOUS REMERCIENT DE VOTRE CONTRIBUTION A CETTE ENQUETE !
APHP ; BUC-Ressources ; Centre Saint Honoré ; CRAMIF ; EFPP ; EPSS ; ENS ; ETSUP ; HORIZON ; IFSY ; IRFASE ; IRTS
Ile de France (Montrouge/Neuilly sur Marne) ; IRTS Paris (Parmentier/Melun) ; ETS Rabelais ; ANDESI ; IRIS __________________________________________________________________________________
L’insertion professionnelle des étudiants en travail social Enquête QVID 15.0 - Questionnaire « sortie de formation » 2015
ASS, CESF, EJE, ES
31
LOGEMENT - PRECARITE Cette sélection d’ouvrages accompagnera les étudiants (ASS et CESF) qui chaque année traitent des questions de logement, mal logement, précarité. Egalement pour nos partenaires, des ressources fondamentales sur ces questions. Nous en poursuivrons l’inventaire au fil des numéros de la Lettre.
----------------------------------------------------------------------------------------------------------
Je vous salis ma rue : Clinique de la désocialisation
Broché – 7 mars 2007
de Sylvie QUESEMAND ZUCCA (Auteur), Xavier Emmanuelli (Préface)
---------------------------------------------------------------------------------------------------------- Depuis dix ans, le Dr Sylvie QUESEMAND ZUCCA partage ses activités entre son
cabinet de psychiatre psychanalyste et l'équipe mobile Réseau Souffrances et
Précarité de l'hôpital Esquirol, qui intervient en liaison avec le Samu social de
Paris auprès de SDF dans la rue ou les centres d'hébergement. Dix ans de «grand écart entre deux univers»,
mais aussi de va-et-vient entre deux expériences et deux pratiques qui se sont enrichies l'une l'autre. Au cours
de ces années, le monde de la rue s'est agrandi, compliqué, diversifié, peuplé de nouveaux individus : des
femmes, de plus en plus nombreuses, des jeunes errants, des étrangers sans papiers, des personnes âgées
égarées... Un monde avec ses territoires, ses rites et ses routines, mais où la souffrance, la violence et l'alcool
sont omniprésents. Sylvie QUESEMAND ZUCCA analyse les effets, sur la durée, de cette vie sur les personnes
sans abri : la perte des repères fondamentaux que sont l'espace, le temps, le langage, le rapport à l'altérité et
donc à l'échange. Elle montre, sans pathos, comment l'inutilité sociale, la honte, la relégation produisent une
lente déshumanisation. Attentif et inquiet, son témoignage nous rappelle que les bords extrêmes de notre
société révèlent une part centrale de sa réalité.
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Souffrance psychique des sans-abri:
Vivre ou survivre
Broché – 9 novembre 2012
de Alain MERCUEL (Auteur) ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Qui n’a jamais ressenti une gêne devant un SDF allongé sur le trottoir ?
Pourtant, chaque jour ce sont des histoires de vie et de survie qui se jouent dans la
rue. Qui sont ceux qui en arrivent là ? Quels sont leurs parcours ? Quels sont les
facteurs de risque qui peuvent conduire à l’exclusion ? Comment soigner la souffrance psychique dans de telles situations ? Alain MERCUEL, médecin, psychiatre engagé sur le terrain auprès des SDF, nous emmène à la rencontre de ces « habitants de nulle part », près de ceux qu’on ne veut pas voir. Un témoignage salutaire pour changer le regard, comprendre les enjeux du soin psychique dans la rue et repenser un lien qu’on peut tisser même avec les plus cassés, les plus exclus, les plus fragilisés par leurs troubles. Alain MERCUEL est psychiatre, chef de service à l’hôpital Sainte-Anne à Paris. Il dirige une unité d’accès aux soins psychiatriques
pour les plus exclus : le SMES (santé mentale et exclusion sociale).
32
LOGEMENT ----------------------------------------------------------------------------------------------------------
L'invisibilité sociale
Broché – 11 mars 2009
de Guillaume Le Blanc (Auteur) ----------------------------------------------------------------------------------------------------------
La capacité de se maintenir dans l'espace public ne repose pas uniquement sur
les seules performances des sujets. Elle dépend largement des règles sociales
qui légitiment une vie ou, au contraire, la précarisent. La visibilité et l'invisibilité
ne sont nullement des qualités naturelles mais des modes sociaux de confirmation ou d'infirmation des
existences. Le déclassement, la relégation, l'absence de travail marginalisent les individus au point de les
effacer en les retirant de toutes les formes de participation : le subalterne, le précaire, l'exclu sont alors de
moins en moins audibles, de moins en moins visibles. Il est urgent que la philosophie prenne le parti des sans-
voix et des invisibles si elle veut contribuer à une critique de la normalité sociale. Pour cela, elle doit repartir
de ce que peuvent les vies ordinaires afin de penser au plus près de leur activité : car une vie cherche moins à
être reconnue qu'à faire œuvre, à pouvoir participer de manière irréductible à la cité. A la jonction de la
philosophie sociale et de la philosophie politique, cet ouvrage propose, à partir de cette question, une
discussion théorique des principales sources contemporaines de la théorie sociale (Honneth, Butler,
Nussbaum) mais aussi de la phénoménologie (Ricœur, Levinas, Merleau-Ponty).
http://www.franceculture.fr/oeuvre-l-invisibilit%C3%A9-sociale-de-guillaume-le-
blanc.html
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------
Les cliniques de la précarité : Contexte social, psychopathologie et dispositifs
Broché – 11 juin 2008
de Jean FURTOS (Auteur), Collectif (Auteur), Guy DARCOURT (Préface)
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------
L'objectif de cet ouvrage est d'abord d'apporter un éclairage novateur sur la
notion de précarité et ses implications psychopathologiques, avec pour souci
constant la prise en compte du contexte social, économique et anthropologique.
Il s'agit de proposer une conception élargie des pratiques de
santé mentale, qui ne peuvent pas être réduites à une bonne pratique de la psychiatrie, mais qui s'ouvrent à la
clinique psychosociale où de nombreux partenaires (médecins et soignants, psychologues, travailleurs sociaux)
interagissent avec la psychiatrie, au sein d'un champ où le cœur des métiers est à la fois préservé et
sensiblement modifié. Il est ici question des plus démunis sur le plan économique, comme des plus vulnérables -
nouveau-nés, enfants, adolescents, demandeurs d'asile - cependant, toute précarité pathogène n'appartient pas
nécessairement à la marge de la société. L'ouvrage est le reflet d'une réflexion pluridisciplinaire, enrichie de la
comparaison avec d'autres cultures. Les contributions font état de réflexions et de pratiques en pays
francophones, mais les orientations des pays anglo-saxons sont aussi abordées. Enfin, une large place est faite
aux dispositifs mis en place et notamment aux Equipes mobiles psychiatrie-précarité (EMPP). Ce livre s'adresse
aux psychiatres, pédopsychiatres, psychologues, psychanalystes, mais aussi aux médecins libéraux et hospitaliers
d'autres spécialités, ainsi qu'aux praticiens paramédicaux et intervenants sociaux intéressés par les cliniques de
la précarité. II peut être utile aux élu(e)s locaux et décideurs politiques ainsi qu'aux praticiens et chercheurs des
sciences humaines.
33
----------------------------------------------------------------------------------------------------------
De la précarité à l'auto-exclusion
Broché – 6 octobre 2009
de Jean Furtos (Auteur)
----------------------------------------------------------------------------------------------------------
Tout sujet humain plongé dans un environnement excluant est susceptible, pour
se protéger de cette souffrance, de développer un syndrome d'auto-exclusion :
une sorte de grève de la subjectivité avec soi-même et avec autrui, qui arrête le
mouvement du temps dans une forme de disparition du sujet. Le conflit entre les
droits de l'homme et les flux abstraits d'argent, de marchandises et d'individus, en attente d'une régulation nouvelle des grands groupes humains, est affirmé
comme le déterminant majeur de l'auto-exclusion, qui touche non seulement les plus démunis, mais aussi ceux
qui semblent avoir " tout pour être heureux " : en effet, la précarité ici définie se différencie radicalement de la
pauvreté, qu'elle peut à l'évidence accompagner et produire. La précarité, dans sa forme actuelle, est la misère
des pays riches, exportable dans le monde entier. --------------------------------------------------------------------------------------------------
Les naufrages avec les clochards de Paris
Poche – 6 février 2003
de Patrick DECLERCK (Auteur) --------------------------------------------------------------------------------------------------
Nous les côtoyons tous les jours. Souvent ils sont ivres et peinent à
mendier. Ils sentent mauvais, vocifèrent et font un peu peur. Nos
regards se détournent. Qui sont ces marginaux aux visages ravagés ?
Ce sont les clochards. Fous d'exclusion. Fous de pauvreté. Fous
d'alcool. Et victimes surtout. De la société et de ses lois. Du marché
du travail et de ses contraintes. Mais au-delà, c'est contre la vie même
qu'ils se révoltent. Hallucinés, ivres, malades, c'est un autre et
impossible ailleurs dont ils s'obstinent à rêver furieusement. Patrick
DECRELCK, psychanalyste et ethnologue, a suivi la population des
clochards de Paris durant plus de quinze ans : dans la rue, dans les gares, dans les centres d'hébergement, au
centre d'accueil et de soins hospitaliers de Nanterre, au Samu social. En 1986, dans le cadre de Médecins du
Monde, il a ouvert la première consultation d'écoute destinée aux SDF en France
--------------------------------------------------------------------------------------------------
Le sang nouveau est arrivé: L'horreur SDF
Poche – 18 octobre 2007
de Patrick DECLERCK (Auteur) --------------------------------------------------------------------------------------------------
Clodo est là pour enseigner cette terrible vérité : la normalité est sans
issue. Sous le masque bienveillant de nos démocraties se cache cette
totalitaire injonction : Citoyen sera productif ou lentement, et sans
bruit, mis à mort. Qu'on ne s'y trompe pas. La souffrance des pauvres
et des fous est organisée, mise en scène, nécessaire. La République
tout entière verse des larmes de crocodile à la mémoire de nos chers
disparus de la rue. Clodo vivant embarrassait ; voici son cadavre,
garanti pur misérable hypothermique, déclaré d'utilité publique.
34
Ecole de Travail Social RABELAIS (ETSR)
9 rue Francis De Croisset - 75018 PARIS
--------------------------------------------------------------------------------------------------
Les impensés de la mesure
Évaluer les parcours de formation et d'insertion
Cédric FRETIGNE -------------------------------------------------------------------------------------------------
-
De cet ouvrage, nous signalerons tout
spécialement le chapitre 4 dédié aux
‘Compétences à habiter’, à partir d’une
situation en FJT, mais l’ensemble de
l’ouvrage intéressera les travailleurs sociaux
soucieux de clarifier leur rapport aux
questions d’évaluation.
Comment des formateurs d'adultes ou des agents d'insertion font-ils avec les demandes qui leur sont faites
d'accompagner des bénéficiaires de minima sociaux et/ou des demandeurs d'emploi de longue durée sachant
que les parcours d'insertion feront l'objet d'une évaluation ex nihilo? Comment ces professionnels de la
relation avec et sur autrui aménagent-ils leurs pratiques de travail ordinaires pour répondre positivement aux
demandes de résultats quantifiables tout en garantissant une écoute et une prise en compte individuelle de
chacun? Dans quelle mesure une place est-elle faite, dans les dispositifs d'évaluation, à des indicateurs
qualitatifs prenant en compte la progression des apprentissages et l'amélioration de la situation quand bien
même celle-ci ne se traduirait-elle pas par une sortie du dispositif ou un retour à l'emploi ? Fruit de la
collaboration avec six professionnels de structures associatives distinctes, spécialisés dans le champ de
l'accompagnement social et professionnel, de la formation d'adultes et de l'insertion par le logement, l'ouvrage
analyse pour la première fois leur métier et les réalités sociales qu'il embrasse.
Cédric FRETIGNE est Professeur à l’Université Paris est Créteil Val de Marne et membre du laboratoire de
recherche REV-CIRCEFT. Auteur d’une dizaine d’ouvrages, ses travaux portent aujourd’hui principalement sur la
formation et l’insertion professionnelle des jeunes et des adultes.
Prochaine édition : Lettre N°05 - début Septembre 2015
merci pour vos contributions à la Lettre Sur cette boite électronique :