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1 LR3Lettre d’information Trimestrielle RABELAIS (Travail social) RESSOURCES & RECHERCHE Prochaines éditions de la Lettre - N°8 …… 20 MAI N° Spécial ‘Transmissions’ - N°9 …… début JUILLET - N°10 ……début SEPTEMBRE Ecole de Travail Social RABELAIS (ETSR) 9 rue Francis De Croisset - 75018 PARIS [email protected] Direction technique ETSR : Chantal LARVET Chef d’établissement : Jacques LEVY, Proviseur N° 07 - 11 AVRIL 2016 La sangle qui attache tue le lien humain qui unit Initiatives psy Des rencontres, séminaires et journées à venir : - le lundi 4 avril 2016 Radmila ZYGOURIS intervient à partir de son ouvrage "L'ordinaire, symptôme » (éditeur Octobre, 2013) en nous proposant un chemin original qui entrecroise ses rencontres avec de grandes figures de la psychiatrie et de la psychanalyse et les apports les plus récents de la clinique analytique des états psychotiques (Françoise DAVOINE et Jean Max GAUDILLERE …). Avec ce numéro, le retour sur le ‘ Colloque François TOSQUELLES et le travail’, est l’occasion d’ouvrir une nouvelle rubrique : ‘ Clinique du travail ‘. Elle comportera des références pour analyser le rapport subjectif et collectif au travail, avec notamment les apports de la Psychodynamique (C.DEJOURS) et de la Clinique de l’activité (Y.CLOT). Dans le contexte de continuité de détresse des migrants en Méditerranée, nous rendons compte d’un témoignage de l’ANAFE sur la zone d’attente de Roissy. La nouvelle édition de « Dedans, dehors », nous alerte avec gravité sur le travail en prison. Ce numéro reste marqué par les questions de handicap avec la suite des propositions de Charles GARDOU. Enfin, la rubrique ‘ Por el mundo ’ accueille un texte inédit de Norberto ALAYON. SELECTION UTOPSY [email protected] https://listes.lautre.net/ cgi- bin/mailman/listinfo/uto psy

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1

LR3Lettre d’information

Trimestrielle

RABELAIS (Travail social)

RESSOURCES & RECHERCHE

Prochaines éditions de la Lettre

- N°8 …… 20 MAI

N° Spécial ‘Transmissions’

- N°9 …… début JUILLET

- N°10 ……début SEPTEMBRE

Ecole de Travail Social RABELAIS (ETSR)

9 rue Francis De Croisset - 75018 PARIS

[email protected]

Direction technique ETSR : Chantal LARVET Chef d’établissement : Jacques LEVY, Proviseur

N° 07 - 11 AVRIL 2016

La sangle qui attache tue le lien humain

qui unit

Initiatives psy Des rencontres, séminaires et journées à venir : - le lundi 4 avril 2016 Radmila ZYGOURIS intervient à partir de son ouvrage "L'ordinaire, symptôme » (éditeur Octobre, 2013) en nous proposant un chemin original qui entrecroise ses rencontres avec de grandes figures de la psychiatrie et de la psychanalyse et les apports les plus récents de la clinique analytique des états psychotiques (Françoise DAVOINE et Jean Max GAUDILLERE …).

Avec ce numéro, le retour sur le ‘ Colloque François TOSQUELLES et le travail’, est l’occasion d’ouvrir une nouvelle rubrique : ‘ Clinique du travail ‘. Elle comportera des références pour analyser le rapport subjectif et collectif au travail, avec notamment les apports de la Psychodynamique (C.DEJOURS) et de la Clinique de l’activité (Y.CLOT). Dans le contexte de continuité de détresse

des migrants en Méditerranée, nous

rendons compte d’un témoignage de

l’ANAFE sur la zone d’attente de Roissy.

La nouvelle édition de « Dedans, dehors »,

nous alerte avec gravité sur le travail en

prison.

Ce numéro reste marqué par les questions

de handicap avec la suite des propositions

de Charles GARDOU.

Enfin, la rubrique ‘ Por el mundo ’ accueille un

texte inédit de Norberto ALAYON.

SELECTION UTOPSY

[email protected]

https://listes.lautre.net/

cgi-

bin/mailman/listinfo/uto

psy

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- le lundi 23 mai 2016 Jean COOREN, psychiatre et psychanalyste lillois introduira les apports de Jacques Derrida à la clinique

Les Nouveaux Cahiers pour la folie

Les numéros sont téléchargeables gratuitement en ligne à ces deux adresses:

www.collectifpsychiatrie.fr blogs.mediapart.fr/Edition/contes-de-la-folie-ordinaire Ils sont également disponibles en version papier aux éditions Champ Social : http://www.champsocial.com/catalogue-nouveaux_cahiers_pour_la_folie,35.html

Clinique du travail A l’occasion d’un retour sur le Colloque François TOSQUELLES et le travail, nous ouvrons cette nouvelle rubrique. Elle comportera des références pour analyser le rapport subjectif et collectif au travail, avec notamment les apports de la Psychodynamique (C.DEJOURS) et de la Clinique de l’activité (Y.CLOT).

‘ FRANÇOIS TOSQUELLES ET

LE TRAVAIL ‘.

COLLOQUE INTERNATIONAL

Le volume de l’édition de janvier de la LR3 ne permettait pas de rendre compte correctement de ce riche colloque, co-organisé par Pascale MOLINIER à Paris 13, dédié au psychiatre catalan (décembre 2015). Ce N° revient sur les apports majeurs de François TOSQUELLES au travail et à l’analyse institutionnelle François TOSQUELLES, psychiatre catalan

émigré en France, a initié dans les années 1940

une problématique originale sur le statut du

travail dans le traitement des troubles

psychiques. Il s'agit de rendre compte de la

vitalité et de l'actualité d'une telle pensée en

revisitant des documents écrits,

radiophoniques ou filmiques existants, en

donnant la parole à des praticiens qui ont

travaillé avec TOSQUELLES, en France et en

Catalogne, en mettant en rapport la pensée de

TOSQUELLES, en son temps avec l'actualité

des pratiques de soins en institution, à un

moment où l’on assiste à un renouvellement

de générations désireuses de se former à la

psychothérapie institutionnelle et d’en mettre

en œuvre les principes dans de nouveaux

contextes sociaux.

Peu de psychiatres, de psychanalystes ou de

psychologues cliniciens se sont intéressés au

travail et, plus largement, le champ

psychopathologique est resté relativement

imperméable aux

incidences du travail pour la vie psychique. Il

s'agit donc de restituer

la théorie du travail dans l'œuvre de

TOSQUELLES, de faire apparaître ses

spécificités, sa centralité anthropologique,

éventuellement ses limites. Ce colloque est

aussi destiné

-car nous sommes dans un champ où la théorie

ne peut être dissociée de la clinique

-à produire des retombées pratiques, dans la

formation des équipes de soin ou dans celui du

travail protégé qui pâtit, de longue date, d'une

absence de théorisation adéquate à ses

propres situations.

Le colloque fait suite à deux ans et demi de

travaux réalisés dans le cadre d’un programme

de l’axe 2 de la MSH Paris Nord qui s’intitulait

précisément «TOSQUELLES et le travail».

Ce travail qui a utilisé un fond d’archives

réunissant des textes publiés ou inédits

(conférences) de TOSQUELLES a mobilisé une

cinquantaine de chercheurs, de doctorants et

de praticiens. Cette recherche en 2 croise ici

une autre, menée sur les pratiques

d’accompagnement avec le Groupe d’Entraide

Mutuelle L’entre-‐temps de Saint- Denis, qui

participe à l’organisation du colloque, à travers

3

des ateliers, ainsi que des activités

radiophoniques et filmiques

1- Autour des clubs thérapeutiques

(coordination Christophe MUGNIER et

Elisabeth TUTTLE). Lorsqu’en 1947 est créé le

club Paul BALVET, François TOSQUELLES,

accompagné de quelques autres, dote l’hôpital

psychiatrique d’un nouvel outil essentiel.

Objet concret permettant un mouvement de

construction/déconstruction cher à

TOSQUELLES , il appartient désormais à chacun

de se saisir ou de produire les espaces offerts

dans le lieu hôpital.

Depuis, nous entendons aussi avec Jean Oury

comment la fonction club excède la simple

possibilité d’organisation qui apparaissait avec

la création des clubs thérapeutiques :

circulation, mise en question de l’aliénation

sociale et psychopathologique, opérateur de

distinctivité, espace où peut advenir la

singularité d’une personne, etc.

Aujourd’hui le club thérapeutique prête sa

forme dans des lieux aussi divers que l’hôpital,

les établissements médico-sociaux ou les

groupes d’entraide mutuelle, l’atelier sera

donc l’occasion de faire entendre les

expériences ou les inspirations, les travaux et

les parcours menés au sein de ces clubs."

2- Du groupe à la constellation

transférentielle (coordination Pierre DELION).

Dans une équipe de psychiatrie, la notion de

groupe semble évidente à beaucoup.

Pourtant, leur utilisation dans les pratiques de

soins est loin d'être facile.

François TOSQUELLES nous a aidé à en

conceptualiser les approches dans sa

théorisation du mouvement de

psychothérapie institutionnelle.

Et tout particulièrement dans sa réflexion

autour des constellations transférentielles

comme moyens de traiter les transferts multi-

référentiels. L'atelier permettra de reprendre

ces travaux à la lumière d'expériences

cliniques et institutionnelles apportées par les

participants.

3- François TOSQUELLES et les tests...

(Coordination Patrice HORTONEDA)

On accorde volontiers à François TOSQUELLES

une pensée fine et dialectique concernant le

couple Instituant –Institué ; comment associer

à cela son indiscutable intérêt pour des tests

tels que : le Rorschach, le sociogramme

morénien, le psycho -diagnostic des pulsions

de L. Szondi, le test myokinétique de E.

Mira...ou l’utilisation de simples cartes

postales aux motifs surréalistes ? De multiples

«entrées» pourraient être interrogées ;

notamment ses intérêts pour :

- la phénoménologie et une sémiologie

articulée à l’accueil, la rencontre, un milieu

travaillé.

- la motricité : gestes, tonus, mimes, jeux avant

même la parole ou la marche orientée.

- la polyphonie, les échanges, les oppositions :

fluidité ou tension, circulation ou repli.

- la danse où (dans un courrier à J. Oury à

propos de la Sardane) il souligne l’importance

des points –traits – rythme – cercles - couples,

avant même un attrait ou une liaison plus

formelle.

- le dessin, la peinture, le modelage et les jeux des

enfants.

- le jeu abordé à la fois dans sa forme aboutie, mais

aussi dans l’attention portée au travail même de

l’informe (sous-jacence, pathique ; songeons au

Squiggle winnicottien mais aussi à l’opposition -

complémentaire d’un Rorschach et d’un T.A.T ou

C.A.T ).

En bref des tests perçus au regard de toute une

série de tensions entre familier et étranger ;

réduction pathologique et ouverture créatrice ;

rideau et scène; mêmeté et altérité ; introversion

et extratension ; classes et catégories; logique

formelle et logique abductive, etc. Des maitres-

mots viennent répétitivement dans son œuvre

scander tout cela : « gestaltung », « erlebnis »,

danse pulsionnelle, poïésis ou au contraire:

«collapsus de la transcendance»: une mise à mal de

la «déclosion» humaine, de la «Unverborgenheit ».

4

4- L’aliénation sociale et l’institution

(coordination Elie POUILLAUDE et Jacques

TOSQUELLAS) François TOSQUELLES avançait

que la psychothérapie institutionnelle marche

sur deux jambes: une sociale avec Marx et une

psychanalytique avec Freud. Cette affirmation

entre en écho avec celle de Jean Oury qui

soutenait l’existence d’une double aliénation

: sociale et psychopathologique.

Il est apparu à cette époque, dès Saint-Alban,

qu’en modifiant l’organisation sociale de

l’hôpital, certaines des réactions

symptomatologiques les plus marquées

disparaissaient. Le traitement de l’aliénation

sociale du lieu de soin devenait le préalable

rendant possible la prise en charge

psychothérapique du sujet psychotique car il

opérait la suppression des symptômes

réactionnels qui se surajoutaient et

empêchaient l’accès à son aliénation

psychopathologique. Pour pouvoir soigner des

patients, il faut d’abord soigner

l’établissement!

Cette analyse continue de l’aliénation sociale

est le principe même de l’analyse

institutionnelle qui permet autant d’éviter les

principaux mouvements pathoplastiques en

institutionnalisant l’établissement de soin,

qu’elle rend possible la psychothérapie

psychanalytique des psychoses.

Au croisement des travaux de TOSQUELLES sur

le traitement de l’aliénation sociale chez

Marx et de l’actualité des pratiques des

intervenants, l’atelier réinterrogera

cliniquement les capacités actuelles

d’institutionnalisation de nos établissements.

5- Le travail dans les ESAT est-il

thérapeutique? (Coordination Alexandre

VAILLANT, le GEM L’entre-temps et Pascale

MOLINIER)

Après une courte histoire de la naissance de la

psychopathologie du travail en France (des

apports de Louis Le GUILLANT et Paul SIVADON

à la naissance des C.A.T) et à la lumière de la

définition du travail thérapeutique par

François TOSQUELLES nous interrogerons, à

travers le compte-rendu de différents

témoignages de travailleurs en ESAT

(Etablissement et service d’aide par le travail),

le fonctionnement de ces établissements,

leurs organisations, leurs législations et leurs

missions. Ce compte rendu sera le produit

d’une série d’ateliers menée au sein du groupe

d’entraide mutuelle de Saint-Denis. À partir de

cette matière, il s’agira de problématiser le

sens de ces activités professionnelles en milieu

dit «protégé», leurs dimensions soignantes et

les différents niveaux de contraintes que les

travailleurs en ESAT rencontrent au quotidien

(performance, productivité, intérêt des tâches,

hiérarchie, salaires...). Des contributions

portant sur l’autre versant du travail en ESAT,

celui des encadrants, sont attendues.

6 - Atelier cinéma (Coordination Lise

GAIGNARD).

Michel TOSQUELLES et Martine BOITEAU nous

présenteront deux films de François

TOSQUELLES « La société Lozérienne

d'Hygiène Mentale» et «Sardane».

«La société lozérienne d’hygiène mentale» est

un documentaire 1955 sur l’organisation des

soins à l’hôpital psychiatrique de Saint Alban

sur Limagnole en Lozère dans lequel il a

travaillé de 1940 à 1962. «L’exil», première

partie de « La Nostra Sardana » est une œuvre

personnelle de 1964 qui requiert, comme

François TOSQUELLES aimait à le provoquer,

une attention active, une disponibilité

particulière aux images et au son. Entre

danses, exils et poésie: «l’étoffe de

l’inconscient» qui «insiste» dans nos «travaux»

et nos «chemins»

(François TOSQUELLES, «Sardanes», Archives

complètes 1928 -1945, Hors-série de la revue

Institutions, La boite à outils. 2014. Page 32)

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5

‘ Que font les 10 millions de

malades ? Vivre et travailler

avec une maladie chronique ‘ Auteurs : LHUILIER (Dominique) ; WASER (Anne-Marie) EDITIONS ERES (Editeur ) Date de parution : 2016 Nbre/N° de page : 340 pages Cote : 14 – LHU

La part des maladies chroniques va croissant avec les progrès de la médecine : en France, près de 10 millions de personnes en âge de travailler ont une ou plusieurs maladies chroniques diabète, cancer, asthme, VIH-sida, hépatites, maladies mentales ou atteintes anatomiques ou fonctionnelles (cécité, sclérose en plaques...), etc. Le plus souvent, elles souhaitent se maintenir en emploi ou retrouver un travail. Leurs raisons ne sont pas seulement financières, ni uniquement liées à l'intérêt que peuvent revêtir l'activité et les relations sociales : l'activité est un puissant instrument pour lutter contre l'emprise de la maladie. Aussi elles déploient énergie et ingéniosité pour faire avec leurs symptômes et rejettent violemment ces représentations de malades, passifs ou victimes, qui ébranlent leur identité et les enferment dans un statut qu'elles refusent. Ce livre s'appuie sur une enquête approfondie explorant à la fois l'expérience de personnes qui vivent avec la maladie et la façon dont les entreprises, les milieux de travail gèrent les situations des «personnes ayant des problèmes de santé ». Il indique aussi des voies de dégagement des difficultés et impasses rencontrées. L'une d'entre elles est essentielle : sortir du silence sur ces questions car la clandestinité des « malades au travail » fabrique à terme de l'exclusion.

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Travail social et recherche

http://www.prefas-grif.fr

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Lettre de l’Aract Ile-de-France – N° 60 – mars 2016

N°60 - Mars 2016

newsletter@reseau-

anact.fr

Pour nous joindre : Aract Ile de France - 5, place du colonel Fabien 75010 Paris - Tél : 01 53 40 90 40

Site : www.aractidf.org –

email : [email protected]

t------------------------------------------------------------

Jeunesse

La lettre mensuelle de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire

Est parue

http://www.injep.fr/rubriques/linjep

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6

Politique de la

Ville IRDSU Inter-réseaux des professionnels

du Développement Social Urbain

CORPUS DSU / La lettre d'info de

l'IRDSU / n°170 / 30 mars 2016

http://www.irdsu.net/wp-signup.php?new=irdsu.net

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Prisons

Extrait « Dedans, dehors » (OIP),

L’Etat condamné pour plus de 4 000 euros d’impayés à un ancien travailleur détenu du centre de détention de CASABIANADA (Corse)

Le 22 février dernier, le tribunal administratif de Bastia a condamné l’Etat à verser 4 177.97 euros à Laurent G., au titre d’impayés de salaire. La rémunération qu’il avait perçue de l’administration pénitentiaire pendant trois ans et demi d’activité était inférieure à la norme légale. Une situation généralisée en prison.

Alors qu’il était détenu à la prison de CASABIANDA, qui comprend une exploitation agricole et forestière, Laurent G. a été affecté de janvier 2012 à juillet 2015 dans différentes productions au sein de l’établissement : l’élevage de brebis, le bois ou encore le moulin. La loi pénitentiaire de 2009 prévoyant que le paiement des activités de production ne saurait être inférieur à 45 % du SMIC horaire brut, Laurent G. aurait dû bénéficier d’une rémunération minimum de 4.14 à 4.32 euros de l’heure suivant l’évolution du SMIC au cours des années. Tel n’a pas été le cas.

Laurent G. a perçu des rémunérations oscillant entre l’équivalent de 1.87 euros et 3.86 euros de l’heure. En avril 2015, par exemple, il n’a touché que 453.39 euros pour 147 heures de travail, alors qu’en application de la loi, l’administration aurait dû lui verser 544.32 euros. Avec, au total, en trois ans et demi, près de 4 200 euros de manque à gagner.

Si peu de personnes détenues engagent de telles procédures, son cas est loin d’être isolé. En dépit de la publication en décembre 2010 des décrets d’application de la loi pénitentiaire, l’administration continue de se référer aux modalités de rémunération antérieures à la loi avec, en atelier, des paiements à la pièce aboutissant à des rémunérations horaires inférieures aux taux légaux. En décembre 2013, la directrice de l’administration pénitentiaire évoquait « la mise en place de la rémunération horaire » comme un moyen « d’en finir avec l’idée d’un travail pénitentiaire fondé uniquement sur la production à la pièce, qui exploite les personnes détenues à des conditions particulièrement désavantageuses » (8èmes rencontres parlementaires sur les prisons). L’administration prévoirait de la rendre

7

effective en 2016. Sans toutefois envisager d’indemniser tous les travailleurs détenus qui, depuis des années, ont eu à subir, outre des conditions de travail dignes du « premier âge industriel »[1], la violation de l’un des rares droits qui leur sont reconnus.

L'OIP rappelle : - la recommandation Rec (2006) 2 du

Conseil de l'Europe sur les règles pénitentiaires européennes selon laquelle : « le travail des détenus doit être rémunéré de façon équitable » (Règle 26-10) et « à l'idéal » de manière « conforme aux salaires pratiqués dans l'ensemble de la société » (commentaires

- les articles 32 de la loi pénitentiaire et D.432-1 du Code de procédure pénale selon lesquels « la rémunération du travail effectué au sein des établissements pénitentiaires par les personnes détenues ne peut être inférieure à 45 % du salaire minimum interprofessionnel de croissance pour les activités de production. »

[1] Contrôleur général des lieux de privation de liberté, communiqué

de juin 2013

Observatoire International des Prisons - section française (OIP-SF)

7 bis rue Riquet - 75019 Paris tel : 01 44 52 87 90

[email protected]

http://www.oip.org

Handicap

LE TEMPS DES PROPOSITIONS de Charles GARDOU

SUITE ET FIN 1 Voir G.L.ALBRECHT, J .-F RAVAUD, H.-J STIKER, « L’émergence des disability studies :état des lieux et perspectives », Sciences sociales et santé, vol.19,n°4,

Pour faire suite au numéro de janvier de la LR3, nous présentons ici les propositions 3 et 4 élaborées par Charles GARDOU dans cette lutte contre les obscurantismes :

- Des entretiens scientifiques pour une actualisation des savoirs sur le handicap

- Un Haut Conseil National de la politique du handicap pour une action cohérente et pérenne

Nos lecteurs peuvent par ailleurs se reporter en pages 434 à 439 de l’ouvrage. DES ENTRETIENS SCIENTIFIQUES POUR UNE ACTUALISATION DES SAVOIRS SUR LE HANDICAP Dans l’esprit des Nouvelles Lumières appelées de nos vœux, il y a simultanément nécessité d’un réel investissement des Universités, des grandes Ecoles, des organismes ou centres de recherche, bien au-delà des lieux de recherche médicale. Comment nourrir l’éducation, la formation, par de nouveaux savoirs sans octroyer une place significative à la problématique du handicap dans le champ scientifique ? Les universitaires, qui constituent une sorte d’autorité indépendante reposant sur ce qu’on appelle les libertés académiques, ont à exercer un magistère intellectuel. Ceci étant, faudrait-il créer pour autant des départements de sciences du handicap, sur le modèle des disability studies1, expression anglo-saxonne sans équivalent en français, qui, dans certains pays, constituent un champ scientifique, avec un statut autonome ? Ne risque-t-on pas de renforcer la particularisation et de perdre en dialogue et en interaction avec les autres disciplines ? Ce point soulève des questions, suscite des argumentations et contre-argumentations. On soutient, on s’oppose et, sans doute, cette confrontation des points de vue représente en soi une plus-value. Les idées sont vivantes lorsqu’elles donnent lieu à débats attentifs à proposer des voies inventives. A ce titre, nous manquons d’un grand rendez-vous scientifique régulier, à portée nationale et internationale, pour nourrir continûment la construction du savoir, conçue comme un processus collectif et ouvert2. La communication des connaissances produites n’est-elle pas l’une des tâches essentielles du scientifique ? Sans cette circulation, de l’énergie inutile se perd, des erreurs se renouvellent.

décembre 2001 ; S.LINTON, « Disability studies / Not Disability studies », Disability ans Society, vol .13, 1998 ; 2 Cf. E. KANT (1781), Critique de la raison pure, Paris, Garnier-Flammarion, 2006

8

Aussi pensons-nous pertinent d’instaurer des Entretiens scientifiques sur le handicap, à l’instar de ceux de Bichat en médecine, pour faire un point régulier sur les grandes avancées des savoirs et des pratiques en ce domaine3. En suscitant des échanges entre les champs disciplinaires, ils permettraient d’assurer une impulsion scientifique ; de confronter les travaux et recherches ; d’interroger les concepts, contextes, pratiques, dispositifs, politiques ou innovations et de les mutualiser ; de diffuser des savoirs actualisés. Au regard des idées fondamentales portées par les Lumières, ils pourraient choisir pour devise « Ose savoir » et s’intituler ‘Entretiens Diderot », en référence à la « Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient », où l’encyclopédiste fait de Nicolas SAUNDERSON, aveugle et professeur de mathématiques à Cambridge, le modèle de l’homme de science clairvoyant. Dans ce texte, riche d’observations scientifiques et de remarques essentielles, il fait rupture en appelant à développer des savoirs : « Préparer et interroger un aveugle-né, écrit-il, n’eut point été une occupation indigne des talents réunis de Newton, Descartes, Locke et Leibniz4 ». (proposition 3). UN HAUT CONSEIL DE LA POLITIQUE DU HANDICAP POUR UNE ACTION COHERENTE ET PERENNE. Tandis qu’en d’autres domaines elle est accélérée, la pensée semble retardée dans le champ du handicap. Elle parvient difficilement, nous l’avons dit en introduction, à s’affranchir des idées de centre et de périphérie, d’ordinaire et d’extraordinaire. Elle continue à faire du handicap une différence radicale, en versant dans une excessive particularisation. Pourquoi n’a-t-on pas appris à penser cette question, où niche pourtant une riche matière à intelligence ? Quelles résistances intellectuelles, culturelles ou politiques freinent ? Comment hâter le pas face à des institutions sociales qui, pour se

3 Cette suggestion, que nous avons formulée en 2010, est reprise dans le rapport de J.-F CHOSSY, Evolution des mentalités et changement du regard à la prise en compte, remis au Premier ministre le 2 décembre 2011. 4 D.DIDEROT (1749), Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui entendent et qui parlent, Paris, Flammarion, 1999 5 W.STEVENS (1923), ‘ Six signifiant landscapes ‘, Harmonium, Paris, Editions Corti, 2002 6 Cf. C.GARDOU (2005), ‘ Fragments sur le handicap et la vulnérabilité. Pour une révolution de la pensée et de l’action ‘, Toulouse érès, 2013, p.9-10 7 Dans un autre domaine, on connait le Haut Conseil de l’éducation, instance consultative créée en 2005. Ses neufs membres, désignés par le Président de la

protéger, tendent à développer des techniques d’occultation de la réalité ? La persistance d’une défaillance de la pensée conduit à des erreurs et à des impasses dans les décisions et l’action, à des aberrations parfois, alors que les personnes en situation de handicap espèrent des perspectives neuves et des réponses compensatoires ajustées. Elles n’attendent pas des propositions standardisées émanant de professionnels d’organismes ou de services « en chapeaux carrés qui réfléchissent dans des bureaux carrés, qui regardent le plancher, regardent le plafond et ne parviennent qu’à voir des angles droits5 ». Le défaut d’ajustement mine les désirs de réalisation de soi et de relation, les projets de la personne et son identité6. Il y a des rigidités qui sont des empêchements d’exister, des archaïsmes qui consacrent l’exclusion. La vie attend d’être vécue, pas formatée. Qui ne voit les dégâts que génère le repli obsessionnel dans une pensée de système ? Pour casser de telles logiques et accompagner une politique cohérente et pérenne, nous préconisons la mise en place d’un Haut Conseil national de la politique du handicap7. Rassemblant en petit nombre des personnalités, en situation de handicap ou non, issues de divers champs de compétences et complétant la représentation du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH), il serait chargé de formuler des propositions ,dans les domaines de l’autonomie et de la citoyenneté, de la santé, de l’éthique et de la déontologie, de la vie familiale, de la vie professionnelle, de la scolarisation, de la vie artistique et culturelle, du sport et des loisirs, etc. ; de veiller à une prise en compte systématique de la dimension du handicap, assortie de mesures compensatoires, dans toutes lois et politiques de droit commun, en lieu et place de textes législatifs spécifiques ; de prospecter pour de nouvelles réformes et de suggérer des actions susceptibles d’agir sur l’ensemble de la société8 (proposition 4).

République, le président de l’Assemblée nationale, le président du Sénat et le président du Conseil économique et social, émettent des avis et formulent des propositions à la demande du ministre chargé de l’Education nationale sur les questions relatives à la pédagogie, aux programmes, aux modes d’évaluation des connaissances des élèves, à l’organisation et aux résultats du système éducatif et à la formation des enseignants. Ce Haut Conseil de l’éducation remet chaque année au Président de la République un bilan, rendu public et transmis au Parlement, des résultats obtenus par le système éducatif. 8 Il gagnerait à se substituer à l’Observatoire institué par la loi n°2005-102 du 11 février 2005 : « Il est créé un Observatoire national sur la formation, la recherche et

9

La culture qui donne forme à notre organisation sociale est encore imbibée par un flot de préjugés et autres manifestations de l’irraisonnable, qui parfois la submergent. On fantasme le handicap de ne pas le connaître : on croit encore trop de choses fausse et on en ignore trop de vraies. Face à cette réalité humaine, ce livre est donc une invite à une responsabilité effective, à la fois scientifique, éducative, sociale, politique et morale. Les connaissances qu’il réunit sont faites pour se répandre sous une forme vulgarisée et devenir l’affaire de tous. L’homme est un découvreur voué à prospecter de l’autre côté es croyances : sur le versant des savoirs. La question du handicap lui offre justement l’occasion, autour de cette cause commune, de tirer le meilleur de ses systèmes de pensée et de faire un usage éclairé de sa raison. Les Nouvelles Lumières espérées consistent, nous l’avons souligné, à œuvrer à un nouveau pacte pour réunifier l’humanité autour de sa fragilité commune. Cependant, si elles font du savoir la condition de la liberté de penser et d’agir, elles ont à se garder des impasses de l’héritage du 18ème siècle, en dépit du génie dont il témoigne : en particulier, une foi naïve en la science comme sortie de la « minorité » et un rationalisme qui transformerait le handicap en pure abstraction9. Ces préventions sont d’autant plus légitimes dans notre temps paradoxal, ou plutôt ambigu. Il apparait aussi obscur que lumineux : il prône l’égalité mais hiérarchise implicitement les vies, jaugeant leur rentabilité ; il affirme respecter la fragilité et en même temps la marginalise, se perdant dans la « tentation de l’illimité10 » et des idéaux de puissance ; il se veut indépendant d’esprit mais s’assujettit à des normes souveraines, mises en scène à grand bruit ; il développe une pensée du divers et de l’universel mais s’égare dans les particularismes et les communautarismes ; on y parle volontiers d’accompagnement humain et de société inclusive tandis que les plus vulnérables, dont les personnes en situation de handicap, continuent à vivre avec un sentiment de délaissement11.

l’innovation sur le handicap. Il établit un rapport émis au ministre en charge des personnes handicapées, au conseil scientifique de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie et au Conseil national consultatif des personnes handicapées tous les trois ans. Cet observatoire, dont la composition est fixée par décret, comporte des associations représentant les personnes handicapées et leurs familles, est chargé de se prononcer sur la coordination des politiques de prévention et de dépistage des problèmes de santé prévues par le Code de la santé publique, par le Code de l’éducation et par le Code du travail avec la politique de

L’optimisme est soumis à rude épreuve par ces ambiguïtés et les tourments qu’elles créent, mais on connait cette belle formule : « Le pessimiste se plaint du vent. L’optimiste espère qu’il va changer. Le réaliste ajuste ses voiles12 ». Avec les collaborateurs de cet ouvrage, c’est sur les pas du dernier que nous avons choisi de marcher, en articulant savoirs et droits de l’homme dans la perspective d’un humanisme réinventé. D’une esthétique de la vie commune.

PRECONISATIONS BIBLIOGRAPHIQUES ALBRECHT, G. L . ; RAVAUD, J.-F ; STIKER, H.-J. 2001 « L’émergence des disability studies : état des lieux et perspectives », Science sociales et santé, vol.19, n°4, décembre 2001. ARDOINO, J. 1999. Education et politique, Paris, Economica (1ère éd.1977. Gauthier-Villars) . COMENIUS, A. 1957. La grande didactique ou l’art universel de tout enseigner à tous, Paris, Klincksieck, 2002 DIDEROT, D.1751. Lettre sur les sourds et muets à l’usage de ceux qui voient, Paris, Folio, 2004 DIDEROT, D.1751. Lettre sur les sourds et muets à l’usage de ceux qui entendent et qui parlent, Paris, Flammarion, 1999 DURKHEIM, E. 1922 Education et sociologie, Paris, PUF, 2005 GARDOU, C. 2012. Le handicap par ceux qui le vivent, Toulouse, érès HELVETIUS, C-A. 1758. De l’esprit, Paris, Fayard, 1988 JAEGER, W. 1988.Paideia. La formation de l’homme grec, Paris, Gallimard KANT, E. 1776-1787. Réflexions sur l’éducation, Paris, VRIN, 1996

prévention du handicap » (Titre II : Prévention recherche et accès aux soins, art.6, p.2354 du Journal officiel de la République française du 12 février 2005). 9 Cf. P.SLOTERDIJK, Critique de la raison cynique, Paris, Christian BOURGOIS, 1983 10 D.SCHNAPPER, L’esprit démocratique des lois, GALLIMART, 2014 11 A ce propos, on pense à La condition humaine d’André MALRAUX (Gallimard, 1933) et à l’existentialisme est un humanisme de Jean-Paul SARTRE (Gallimard, 1946) 12 Formule de William A.WARD, écrivain américain, essentiellement connu pour ses pensées ou proverbes.

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KANT, E. 1781. Critique de la raison pure , Paris, Garnier-Flammarion, 2006 LINTON, S. 1998. « Disability studies / Not Disability studies », Disability and Society, vol. 13 LOCKE, J. 1693. Quelques pensées sur l’éducation, Paris, VRIN, 2007 LOCKE, J. 1693. Essai sur l’entendement humain, Paris, Garnier-Flammarion, 1993 ROUSSEAU, J-J,1762. Emile ou De l’éducation, Paris, Garnier-Flammarion, 1999 ROUSSEAU, J-J,1762. Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes Garnier-Flammarion, 1985 RANCIERE, J. 1987. Le maitre ignorant. Cinq leçons sur l’émancipation intellectuelle, Paris, Fayard.

Transmission thématique de la prochaine Biennale

‘ Parcours migratoires ’ (mai 2016)

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‘ Transmettre’ , de Serge TISSERON

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Le texte de Serge TISSERON sera inséré dans

le N° spécial regroupant toutes les

contributions, à paraitre.

Ressources Handicap

SEMINAIRE INTERUNIVERSITAIRE INTERNATIONAL SUR LA CLINIQUE DU HANDICAP

- SIICHLA-

http://www.siiclha.com

13 Benoit VERDON, Psychologue clinicien, psychanalyste, professeur des universités, laboratoire Psychologie clinique, psychopathologie psychanalyse (PCPP, EA

Vieillir

Alors que les étudiants de 1ère année AS étudient en atelier ‘Lecture Sciences humaines’ l’ouvrage

Vieillir, un naufrage ? Cheminer au soleil couchant.

de Benoit VERDON13 in « Et si le handicap n’était pas une

tragédie ? », Editions érès, 2015.

Nous présenterons ici la suite et fin de ce texte. Toutefois nos lecteurs peuvent d’ici-là se reporter en pages 133 à 144 de l’ouvrage.

UNE RENCONTRE A VIF Philomène, 92 ans, m’est adressée par l’équipe soignante d’un service de soins de longue durée, pour souffrance dépressive accompagnée de conduites d’opposition aux soins infirmiers. Elle est hospitalisée depuis quelques semaines suite à une hémiplégie très invalidante consécutive à un accident vasculaire cérébral, lequel n’a cependant occasionné aucune altération cognitive. Ses enfants se sont fermement opposés à ce qu’elle puisse rester chez elle avec des aides adéquates, celles-ci nécessitant une présence infirmière quasi constante du fit des difficultés importantes pour se déplacer, saisir des objets, manger, etc. Seule l’idée de courts séjours en famille pendant les vacances a été envisagée. Contrairement à bien des représentations que d’aucuns se plaisent à caricaturer, en les idéalisant ou en les disqualifiant, Philomène ne saurait satisfaire à l’image de la veille femme contemplative, en retrait, semblant se satisfaire de peu et de tout, chérissant les visites de ses proches, prompte à parler d’elle et e sa vie passée, etc. Lorsque je me présente au seuil de sa chambre, Philomène est couchée dans son lit, visiblement éprouvée. Elle ne m’invite pas à m’asseoir après que je me suis proposé, me laisse cependant entendre que ce

4056), Institut de psychologie, Université Paris Descartes Sorbonne Paris Cité

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qu’elle vit est intolérable (« je ne peux pas continuer comme ça »), mais assène aussitôt : « Je n’ai jamais vu un psychologue de ma vie, ça n’est pas maintenant que ça va commencer ! » Je réponds alors à Philomène que j’entends son avis, que je le respecte, qu’elle sait cependant dorénavant que je travaille dans ce service, que je sais qu’elle loge dans cette chambre, et que je passerai la saluer de temps en temps (ce qu’elle accepte),et qu’elle peut demander aux soignants de me faire signe si un jour elle le souhaite (ce à quoi elle me répond par une moue dubitative). Plusieurs mois s’écoulent ainsi pendant lesquels je prends de ses nouvelles directement une fois par semaine et rencontre à chaque fois une opposition polie mais ferme, sans jamais aucune invitation à ce que je m’attarde, alors que les soignants me la décrivent comme étant toujours aussi déprimée, notamment suite aux visites de ses enfants et petits-enfants. Un jour, contre toute attente, Philomène me propose de prendre une chaise. Elle précise d’(emblée que c’est à moi de parler si je veux lui « changer les idées », mais qu’il n’est pas question qu’elle me parle d’elle. Or, il s’avère que sur ses couvertures sont éparpillées de nombreuses feuilles remplies d’une petite écriture serrée, et je renvoie à Philomène qu’elle a l’air bien affairée. Elle m’explique lors assez longuement que de temps en temps, au prix d’efforts couteux, elle s’essaye à lire les pages de notes prises par une de ses amies qui continue de suivre des cours de théologie auxquels Philomène assistait encore jusqu’à l’advenue e son accident vasculaire cérébral, et qui les lui adresse. Sa foi en Dieu importe beaucoup pour elle, me dit-elle, ce dont je m’étais douté en apercevant une volumineuse bible sur la table de nuit, mais à part lire avec peine ces pages de notes et des textes bibliques, elle ne trouve pas ‘occasion de partager cet intérêt avec qui que ce soit. Je fais allusion aux visiteurs bénévoles de l’aumônerie catholique, mais Philomène rétorque sans ambages qu’ils sont « certes pleins de bonne volonté » mais « pas assez soucieux de rigueur intellectuelle ». Sans trop savoir ce que cela peut engager, je propose à Philomène que nous nous voyions une fois par semaine, tel jour à telle heure, pour parler de théologie. Je formule ainsi pour moi le projet

thérapeutique suivant : usant du chemin latéral (par voie de déplacement et d’isolation) qu’est l’échange intellectuel, qui, à l’évidence importe pleinement pour elle, tout à la fois lieu de mise en sens et de gratification narcissique et aménagement défensif à distance de la vie quotidienne et de ses enjeux personnels et affectifs, je mise sur la possibilité à venir d’un assouplissement des résistances et d’un possible retour sur soi, tout en redoutant l’enlisement dans un échange intellectuel qui pourrait ne rien céder à l’ouverture à la réalité interne. Cela aurait certes une valeur de réassurance narcissique pour Philomène, mais cela ne nécessiterait alors pas qu’un psychologue s’en charge ; cela pourrait même entretenir ce que je pressens être une défense majeure de cette vieille dame : maitriser par le savoir, vouloir assurément comprendre, revendiquer l’autonomie de la pensée à défaut de celle du corps, favoriser ce qui est lieu d’excellence et de contrôle au détriment de la possibilité de se réconcilier avec ce qui, en soi, est défaillant et meurtri. Philomène accepte et propose, ainsi que je l’y invite, un texte à partir duquel inaugurer et nourrir nos séances. Elle choisit immédiatement le Livre de Job et rendez-vous est pris pour la semaine suivante. Job …un nom bien mal connu de moi de prime abord. Job… « homme intègre et droit qui craint Dieu et se garde du mal » et à qui arrivent, pourtant des malheurs en nombre affolant, qui atteignent d’abord son bétail, ses serviteurs, ses enfants, puis « ses os et sa chair » .Job…mis à l’épreuve dans sa fidélité, qui accueille de prime abord le malheur venant de Dieu, puis qui, amer et agressif, crie son désespoir, maudit le jour de sa naissance, exprime le vœu de mourir. Job…compagnon de route pour une rencontre avec soi face à l’épreuve de la souffrance « où la clarté même ressemble à la nuit sombre ». Il apparait évident que le choix de Philomène n’est aucunement neutre : le Livre de Job est l’un des textes bibliques où la question de la souffrance est au cœur du récit, entre colère et résignation, désespoir et réconciliation. Pendant plusieurs mois, les séances hebdomadaires sont remplies de propos intellectuels rigoureux où se déploient, bien que mises à distance de prime abord, la question du sens de la vie et du sens de la souffrance, celle de la culpabilité et de la

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punition. Philomène parle certes de souffrance, mais de la souffrance de l’autre, celle de Job, l’autre, si lointain et si différent, un homme d’un autre temps. Puis, petit à petit, des liens se tissent entre l’expérience propre et celle de Job, et partant, celle du Christ. Alors la parole personnelle prend le dessus, et les pleurs font leur apparition en ma présence, pleurs d’impuissance, d’angoisse, de renoncement amer ou de colère contenue. Philomène appréhende le temps à venir des vacances, et de mon absence conséquente. Les séances autrefois pleines d’une faconde intellectualisée se font temps d’inhibition, de silence et de gémissement. Philomène souhaite que je reste le temps prévu de la séance, même si elle parle moins, et parfois s’assoupit. « Je ne suis pas une patiente comme les autres », me dira-t-elle à plusieurs reprises. Conjointement, j’apprends lors des réunions de l’équipe pluridisciplinaire que ses conduites d’opposition se sont nettement amenuisées, qu’elle est davantage conciliante à la prise de médicaments et aux soins de nursing, comme elle est également plus participative aux séances de kinésithérapie et d’ergothérapie. Un séjour de quelques semaines chez l’une de ses filles vient mettre une pause à nos séances. Et la reprise est très dure : le séjour s’st mal passé, les enfants se seraient montrés impatients avec Philomène, peu attentifs à son impotence, la laissant volontiers avec la garde-malade ;ils lui auraient fait savoir que ce séjour en famille était le dernier. Contente de prime abord de la reprise des séances (« Au moins vous, vous comprenez ce que je vis ! »), Philomène érige à la séance suivante une opposition soudaine : elle tente de renverser la situation, me pose des questions sur ma vie privée, me renvoie que mon jeune âge ne me permet sans doute pas de saisir grand-chose à ce qu’elle vit, veut savoir si je partage sa foi en Dieu et, si elle avoue admirer mon « savoir-faire » , dit ne pas savoir comment je m’y suis pris pour être parvenu à la voir ainsi pendant plusieurs mois et à la « faire parler ». Dans un transfert où c’était déployé de façon assez lisible un consentement pas à pas à la rencontre dépressive et à l’investissement de son intériorité, se remobilisent alors les résistances témoins d’une prise de position active face aux enfants –moi inclus dans le

transfert – qui disposent de leur même, décident pour elle, la prennent et la jettent. Renonçant pour une part à sa réserve, à son contrôle, à sa tenue digne face à toute épreuve, Philomène me dit avoir pleuré, pour la première fois devant son fils lors de sa visite de la veille, et avoir pu enfin lui dire combien elle ne supportait pas cette situation d’être impotente sur son lit, impuissante et passive devant le défilé des enfants et des petits-enfants, elle qui fut le chef de la famille, exigeante envers sa progéniture, ne tolérant aucune remise en question de son autorité, se refusant même, alors qu’elle était malade, à toute plaine, à toute requête, tenant, coûte que coûte, à garder la tête haute. Les mois passent et les séances se poursuivent. La souffrance dépressive s’est considérablement amenuisée et Philomène prend assurément une place propre, parlant d’elle, de sa souffrance, de ses désenchantements. L’échange théologique se cantonne à l’étude intermittente de l’Apocalypse puis des Psaumes ; la parole sur soi, tantôt colérique ou résignée, tantôt sereine et paisible, emplit les séances. Puis l’état général s’altère. Philomène refuse tout acharnement thérapeutique et rejette les propositions de pose de sonde ; elle ne souhaite même plus que le kinésithérapeute et l’ergothérapeute poursuivent leur travail entamé maintenant depuis plus d’un an. Seuls les soins de confort prodigués par les soignants sur les recommandations des médecins sont tolérés, ainsi que mes visites. Philomène me reconnait et me le fait savoir, mais elle ne parle plus longtemps. Elle refuse que le prêtre vienne mais me dit qu’elle aimerait que je lise un psaume. Et de cela les séances sont faites pendant tout un mois : lecture d’un texte, avec son accord, eu égard aux choix faits précédemment par elle, présence silencieuse quand elle s’absente pendant la lecture, et présence parlée quand la vigilance est davantage possible. Et puis un matin, alors que j’entre dans le service pour aller au chevet d’une autre patiente, une soignante m’apprend que Philomène est morte dans la nuit. Cette vieille dame pétrie de conflictualité et de résistance n’aura jamais su si je partageais ou non la foi qui était la sienne. Mais il devint possible, au fil des mois, qu’elle tolère de ne pas tout maitriser, qu’elle accepte

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de se laisser mener au-delà des sentiers par elle battus de son propre chef, pour une certaine réconciliation, si ce n’est avec Dieu, en tout cas avec elle-même. CONCLUSION Cheminer au soleil couchant n’est pas chose simple ; et ce peut être une tragédie. Le fleuve n’est pas tranquille, mais il n’occasionne pas de naufrage à coup sûr. On peut certes s’enliser profondément, boire abondamment la tasse et y perdre le gout de vivre. Mais ce peut être aussi, contre toute attente, l’occasion de consentir un peu à l’inachèvement pour s’approprier ce qui s’impose et s’investir une fois encore avant que de n’être plus. Avec Philomène, il m’a fallu d’emblée composer avec sa résistance farouche contre la dépressivité et la passivité, exprimée par la revendication de n’avoir besoin de personne, sauf pour lui « changer les idées » : c’est-à-dire éviter à tout prix la rencontre en elle des sources de sa souffrance, ne pas investir son espace psychique propre ni se questionner plus avant sur son histoire et son implication propre pour en envisager des remaniements, et refuser à tout prix que quelqu’un entre dans cet espace psychique et la conduise là où elle pense ne pas pouvoir aller. De prime abord, Philomène mobilisait en elle des conduites de répétition de sa revendication d’être autonome malgré le handicap, toujours capable de dire non et de s’opposer même si cela engageait des difficultés et des souffrances pour elle ; châtrée mais cependant sans manque, sans espace interne, sans faille où accueillir autrui ; meurtrie mais voulant ne donner à voir que sa vaillance et son courage. Or, « c’est seulement quand on consent à s’approcher de ce creux, de ce silence, puis à s’enfoncer en lui au risque de frôler l’abîme, mais avec l’espoir d’y trouver une source souterraine, que [la capacité d’aimer, la capacité de rêver, la capacité dépressive] ont une chance de se réaliser » soutient PONTALIS (2010, p.56). Là est le paradoxe dynamique de penser l’expérience du handicap et, partant, celui du vieillissement comme n’étant pas, en soi, une tragédie. Car ce qui importe est surtout ce que le sujet fait de ce qui lui arrive brutalement ou insidieusement, ce qu’il se

révèle en mesure de mobiliser en lui, seul ou par le moyen d’un détour par l’autre, pour affronter la confrontation aux limitations, à l’avenir obscurci ou raccourci, à la chute des idéaux. Car c’est aussi parce qu’il reconnait les limites qui sont dorénavant les siennes que l’enfant, l’adolescent, l’adulte jeune et vieillissant peut investir ce qui demeure à sa portée et potentiellement un chemin toujours possible à parcourir, à l’extérieur de soi et en soi. Philomène a pu finalement s’ouvrir à la proposition d’être accompagnée sur la route chaotique qui est la sienne, s’ouvrir aux blessures qui l’habitaient et demeurer ainsi, autrement que dans l’opposition souffrante et illusoirement triomphante, actrice de son propre destin. Petit à petit, par des voies identificatoires et transférentielles complexes, elle a pu concevoir son inachèvement autrement que comme une insuffisance, et s’autoriser, enfin, au soir de sa vie, à e dire qu’elle n’était pas lâche de consentir à lâcher prise, qu’elle n’était aucunement tenue d’être performante, et de pouvoir ainsi, au milieu de « la nuit sombre »,percevoir un peu de « clarté » -pour reprendre le fameux texte de Job.

Migrants Zone d’attente de Roissy. Renvoi imminent d’un mineur âgé de 8 ans L'ANAFE et RESF persistent dans leur revendication et demandent la fin définitive de l’enfermement de tous les mineurs étrangers aux frontières, qu’ils soient isolés ou accompagnés, demandeurs d’asile ou non. Laure Blondel , Coordinatrice générale , Anafé ,

www.anafe.org

[Action collective] Tribune - Mediapart : Stop à l’enfermement des mineurs en zone d’attente ! Lettre ouverte au gouvernement, aux députés et aux sénateurs de l’Anafé, de l’OEE, de RESF et du Journal du droit des jeunes, 25 juin 2015.

ANAFE

Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers

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21 Ter, rue Voltaire - 75011 Paris Tél/Fax : 01.43.67.27.52 Permanence juridique : 01.42.08.69.93 E-mail : [email protected]

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http://www.lacimade.org/minisites/causescommunes

Liens utiles Adresses des collectifs de sans-papiers http://pajol.eu.org Réseau éducation sans frontières Expulsion de jeunes scolarisés sans papiers et de leur famille Mise en place d’un réseau de veille et d’urgence RESF http://www.educationsansfrontieres.org La CIMADE http://www.lacimade.org Le GISTI http://gisti.org Réseaux d’organisations http://www.migreurop.org Collectif cherchant à informer, réfléchir et agir sur (et contre) les politiques d’asile, les projets d’externalisation et les camps de mise à l’écart des étrangers. http://cfda.rezo.net La CFDA rassemble une vingtaine d’organisations qui, en France, sont engagées

dans la défense et la promotion du droit d’asile. http://www.exodus-network.org Exodus est un réseau de personnes et d’associations en contact avec les demandeurs d’asile et étrangers retenus dans les aéroports et les zones de transit en Europe. Organisations internationales http://www.unhcr.fr Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a été créé le 14 décembre 1950 par l’Assemblée Générale des Nations Unies, avec pour mandat de coordonner l’action internationale pour la protection des réfugiés et de chercher des solutions aux problèmes des réfugiés dans le monde. Sites ressources http://www.dequeldroit.net Porté par le Centre pour l’Initiative Citoyenne et l’Accès au Droit des Exclus (CICADE) et par le GISTI, le projet "De Quel Droit !" propose aux associations et professionnels œuvrant pour la défense et la promotion du droit des étrangers, et plus généralement à toute personne concernée par cette matière, un instrument gratuit d’accès au droit. http://www.droit.org Pour les personnes recherchant de l’information juridique sur l’Internet, de manière professionnelle ou occasionnelle. Assez complet. http://www.droit-asile.org Site de l’Association Internationale pour le Droit d’Asile : un recueil de jurisprudence sur le droit d’asile, des informations sur les pays d’origine des demandeurs d’asile, des informations concernant les procédures de demandes d’asile en France et en Europe. http://membres.lycos.fr/europasile/ Europasile est un collectif d’étudiant(e)s de l’I.E.P. de Paris. Leur objectif est d’informer sur une réalité mal connue : l’Europe des camps et de « la mise à l’écart des étrangers ». http://www.sos-net.eu.org Info sur le droit des étrangers, de la santé, de la consommation, du travail, des sociétés, décisions judiciaires, etc. http://admi.net/jo/index.phtml Recherches dans le Journal Officiel de la République Française (loi, circulaire, code...).

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http://www.legifrance.gouv.fr/ Recherche de textes et jurisprudences Institutions http://www.diplomatie.fr Site du Ministère des affaires étrangères - "Rubrique venir en France". http://www.ofpra.gouv.fr L’OFPRA est chargé de la reconnaissance de la qualité de réfugié, d’apatride et à l’admission à la protection subsidiaire. http://www.commission-refugies.fr/ Le site de la Commission de recours des réfugiés.

In Europe

http://www.handiplanet-echanges.info

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Por el mundo

“LOS NIÑOS BALEADOS”

Prof. Norberto ALAYON

Facultad de Ciencias Sociales (UBA) Buenos Aires, febrero 3 de 2016.

En la villa 1-11-14 de la ciudad de Buenos Aires, un grupo de vecinos -compuesto por niños, mujeres embarazadas, ancianos, adultos- integrantes de la murga “Los Auténticos Reyes del Ritmo”, practicaban sus bailes para el próximo Carnaval. Hacia las 21,30 horas la Gendarmería Nacional inició un operativo que tenía como objetivo el

secuestro de dos automóviles estacionados en la zona. Para despejar el territorio, los gendarmes dispararon contra los vecinos que bailaban hiriendo por lo menos a once murgueros, entre ellos a niños de 5 a 10 años de edad. Los adultos, los ancianos, las mujeres, los niños, gritando y llorando, comenzaron a correr para evitar la balacera, refugiándose en los pasillos o en las viviendas que encontraban al paso. A la par de las balas de goma, debieron soportar que los insultaran y que los intimidaran con el democrático y republicano dicho de “negros de mierda”. Las imágenes de los niños baleados son ilustrativas y aleccionadoras, permitiendo identificar la verdadera valoración “humana” que tienen de la infancia y la adolescencia determinadas concepciones ideológicas y políticas.

Los fiscales y abogados de PROCUVIN (Procuraduría de Violencia Institucional) y de ATAJOS (Programa de Acceso a la Justicia ) presentaron un pormenorizado registro de los hechos, en cuya denuncia “aparecen testimonios de mujeres que llevaban a niños de 2 años en sus brazos, otras que tenían entre cinco y seis hijos o nietos de menos de 10 años, que escapaban horrorizadas de las escopetas de los gendarmes, perseguidas por los pasillos del barrio”.

Además de las heridas producidas por las balas, ¿cuánto de violencia, cuánto de dolor psicológico, cuánto de miedo, cuánto de sensación de injusticia, cuánto de impotencia, cuánto de rabia contenida, impactará en la conciencia de esas familias y, en particular, de esos niños y adolescentes, que podrían llegar algún día a sentirse tentados o directamente impelidos a “devolver” comportamientos violentos similares a los que perversamente padecieron en esta ocasión?

La abogada Carolina Stanley es la Ministra de Desarrollo Social de la Nación. Designó como su Secretaria

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Nacional de Niñez, Adolescencia y Familia a la también abogada Yael Silvana BENDEL. Yael había asumido el 24 de febrero de 2014 como Asesora General Tutelar de la CABA , en reemplazo de la especialista Laura MUSSA. Su propuesta de designación por el Gobierno de la Ciudad fue impugnada por diversas organizaciones: el CELS (Centro de Estudios Legales y Sociales), la Asociación Civil por la Igualdad y la Justicia , la Fundación para el Estudio de Investigación de la Mujer (FEIM), entre otras instituciones. Las distintas objeciones concluyeron en que “no posee la mínima idoneidad técnica para el correcto ejercicio del cargo”. No obstante ello fue designada y ahora está, a nivel nacional, a cargo de la SENAF. BENEL , a su vez, designó a María Mercedes AGRESTI como su Subsecretaria de Derechos para la Niñez , Adolescencia y Familia.

En la Ciudad de Buenos Aires, donde fueron injustificadamente baleados los niños, el Jefe de Gobierno, Horacio Rodríguez Larreta, designó como Ministra de Hábitat y Desarrollo Humano (antes era Desarrollo Social) a Guadalupe TAGLIAFERRI, quien previamente había desempeñado importantes cargos en la CABA : Directora General de la Mujer , Subsecretaria de Promoción Social, Presidenta del Consejo de los Derechos de Niñas, Niños y Adolescentes.

Por su parte, TAGLIAFERRI nombró a Gabriela Marcela FRANCINELLI como Directora General de Niñez y Adolescencia de la CABA. Ambas , TAGLIAFERRI como Presidenta y FRANCINELLI a cargo de la Dirección General de Servicios de Atención Permanente, habían sido funcionarias del Consejo de los Derechos de Niñas, Niños y Adolescentes.

En la actualidad, en la misma fecha en que fueron baleados los niños que solamente bailaban, la presidencia del Consejo de los Derechos de Niñas, Niños

y Adolescentes de la CABA es ejercida por Isabella Karina Leguizamón. La abogada Isabella, de 45 años, tesorera de la Fundación Unidos para Amar, reemplazó en este cargo a Guadalupe TAGLIAFERRI . Oficialmente, el Consejo de los Derechos es definido como “el organismo especializado en Infancia que tiene como finalidad promover, proteger y garantizar los derechos de todas/os las/os niñas, niños y adolescentes”

Impacta favorablemente observar la cantidad de Secretarías, Subsecretarías, Direcciones, Consejos, cuya misión formal aparece ligada a la defensa de los derechos de la infancia y la adolescencia.

Ahora bien, Carolina Stanley, Yael BENDEL, María Mercedes AGRESTI, Guadalupe TAGLIAFERRI, Gabriela FRANCINELLI e Isabella Karina Leguizamón ¿intervendrán para mitigar en algo, aunque más no fuera, la discriminación y la violencia sufrida por los niños que simplemente disfrutaban bailando en su barrio y que fueron brutalmente baleados en un símil de prácticas dictatoriales? ¿Intervendrán para evitar la reiteración de estos bárbaros hechos de represión a los niños, que representan a ciertas ideologías fundamentalistas de la época?.

Si ello no llegara a suceder, ¿UNICEF Argentina podría manifestarse al respecto en cumplimiento de la Convención Internacional sobre los Derechos del Niño, aprobada en 1989 por la Asamblea General de Naciones Unidas y cuyo texto es Ley Nacional desde 1990 y que fue incorporado, en 1994, a la Constitución Nacional Argentina (artículo 75, inciso 22)?.

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Avril 2016