echos du nord n°136

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ECHOS DU NORD Hebdomadaire Gabonais d’informations paraissant le Lundi. 6eme année Change. Believe” Barack Obama N°136 du Lundi 16 Juillet 2012. Prix : 500 FCFA Litige foncier à Owendo : Charles Tsibah, tente d’accaparer une parcelle de l’OCTRA Affaire Jean de Dieu Nzé Epeck Banaken Jeanne d’Arc Aude activement recherchée par la justice P.2 Gestion de l’INSAB Alain Souza installe l’anarchie au sommet P.6 Lire en page 6 Lire en page 3,4 & 8 Conférence nationale 2 La France en soutien sûr Dans ce numéro L es militants du Parti démocratique gabonais (PDG) notamment certains de ses cadres préparent en ce moment à Libreville, une sortie politique qui aura pour cadre la ville de Bitam. Au cours de celle-ci, il sera question, selon les indiscré- tions, de demander à leur mentor, Réné Ndemezo’o Obiang, de sortir du PDG. Ce parti, croient découvrir ces individus, « n’est plus en mesure de porter des solutions aux problèmes des Gabonais ». Réné, s’il veut continuer à se « battre pour le bien-être des Gabonais », a intérêt à un intégrer un groupe plus progressiste. Parmi les organisateurs de la rencontre, beaucoup d’entre eux ne ver- raient pas d’un mauvais œil un rapproche- ment entre Réné Ndemezo’o et André Mba Obame. Reste que cette agitation semble cousue de fil blanc. Non seulement cet appel, s’il a effectivement lieu, intervient au moment où Réné Ndemezo’o Obiang a été mis sur la touche par le pouvoir. Même le poste de pré- sident du Conseil économique et social, dont certains affirmaient lui être destiné lui a échappé. Ne risque-t-on pas d’interpréter cette sortie comme une manière d’agiter un épouvantail afin que le pouvoir trouve « un os à croquer » à René alias de Copa. Le parti socialiste français avait depuis le 17 décembre 2011, appelé à une concertation poli- tique au sommet des acteurs politiques gabonais. Le PDG avait répondu par un bras d’hon- neur. Cette fois-ci la donne a changé, l’Elysée pousse à une rencontre de ce type. Pas sûr que le pouvoir a les moyens de résister, malgré les jérémiades du porte Parole du président de la République. Dieu Donné Minlama Mintogo qui a vécu ces moments historiques livre ici sa version des faits. D epuis quelques mois, des entreprises de bâtiments et travaux publics auraient pris d’assaut l’île Mbanié pour y ériger des villas et autres bâti- ments administratifs. Ce regain d’activité sur cet îlot que se disputent le Gabon et la Guinée équatoriale, depuis que le président équato-guinéen, Obiang Nguema Théodoro, a remis en cause le protocole de Bata de 1974, par lequel son prédécesseur, Macias Nguema Biyogho, avait reconnu la souveraineté du Gabon sur ce bout de terrain perdu en mer. L’affaire pour l’heure est pendante auprès de la Cour internationale de Justice de la Haye. Le risque que semble prendre les investisseurs gabonais signifie-t-il que la partie est gagnée pour le Gabon ? Il faut l’espérer. Ce démarrage d’activités vient indirectement donner rai- son à votre journal. En 2006 en effet, pour avoir rappelé aux hommes politiques gabonais qu’il ne servait à rien de se battre sur la question de savoir si André Mba Obame avait vendu l’île ou pas, mais plutôt de recher- cher à commettre des actes à cet endroit qui affirment la souveraineté du Gabon sur Mbanié, nous avions écopé d’une suspension mémorable de trois mois par le CNC . On ne peut dès lors qu’approuver ce qui est en train de se faire, pour peu que derrière ces opérations immobilières, ne se cache en réalité une forme de spéculation foncière. Ile Mbanié Des promoteurs immobiliers gabonais en action PDG/Bitam Le Ntem s’apprêterait à demander à Réné Ndemezo’o de sortir du PDG

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Page 1: Echos du Nord N°136

ECHOS DU NORDHebdomadaire Gabonais d’informations paraissant le Lundi. 6eme année

“Change. Believe”Barack Obama

N°136 du Lundi 16 Juillet 2012. Prix : 500 FCFA

Litige foncier à Owendo : Charles Tsibah, tente d’accaparer une parcelle de l’OCTRA

Affaire Jean de Dieu Nzé Epeck Banaken Jeanne

d’Arc Aude activementrecherchée par la justice

P.2

Gestion de l’INSAB Alain Souza installe

l’anarchie au sommet P.6

Lire en page 6

Lire en page 3,4 & 8

Conférence nationale 2

La France en soutien sûr

Dans ce numéro

Les militants du Parti démocratiquegabonais (PDG) notamment certainsde ses cadres préparent en ce moment

à Libreville, une sortie politique qui aurapour cadre la ville de Bitam. Au cours decelle-ci, il sera question, selon les indiscré-tions, de demander à leur mentor, RénéNdemezo’o Obiang, de sortir du PDG. Ceparti, croient découvrir ces individus, « n’estplus en mesure de porter des solutions auxproblèmes des Gabonais ». Réné, s’il veutcontinuer à se « battre pour le bien-être desGabonais », a intérêt à un intégrer un groupeplus progressiste. Parmi les organisateurs dela rencontre, beaucoup d’entre eux ne ver-raient pas d’un mauvais œil un rapproche-ment entre Réné Ndemezo’o et André MbaObame. Reste que cette agitation semble cousue de

fil blanc. Non seulement cet appel, s’il aeffectivement lieu, intervient au moment oùRéné Ndemezo’o Obiang a été mis sur latouche par le pouvoir. Même le poste de pré-sident du Conseil économique et social, dontcertains affirmaient lui être destiné lui aéchappé. Ne risque-t-on pas d’interprétercette sortie comme une manière d’agiter unépouvantail afin que le pouvoir trouve « unos à croquer » à René alias de Copa.

Le parti socialiste français avait depuis le 17 décembre 2011, appelé à une concertation poli-tique au sommet des acteurs politiques gabonais. Le PDG avait répondu par un bras d’hon-neur. Cette fois-ci la donne a changé, l’Elysée pousse à une rencontre de ce type. Pas sûr quele pouvoir a les moyens de résister, malgré les jérémiades du porte Parole du président de laRépublique. Dieu Donné Minlama Mintogo qui a vécu ces moments historiques livre ici saversion des faits.

Depuis quelques mois, des entreprises de bâtimentset travaux publics auraient pris d’assaut l’îleMbanié pour y ériger des villas et autres bâti-

ments administratifs. Ce regain d’activité sur cet îlot quese disputent le Gabon et la Guinée équatoriale, depuisque le président équato-guinéen, Obiang NguemaThéodoro, a remis en cause le protocole de Bata de 1974,par lequel son prédécesseur, Macias Nguema Biyogho,avait reconnu la souveraineté du Gabon sur ce bout deterrain perdu en mer. L’affaire pour l’heure est pendanteauprès de la Cour internationale de Justice de la Haye.Le risque que semble prendre les investisseurs gabonaissignifie-t-il que la partie est gagnée pour le Gabon ? Il

faut l’espérer. Ce démarrage d’activités vient indirectement donner rai-son à votre journal. En 2006 en effet, pour avoir rappeléaux hommes politiques gabonais qu’il ne servait à riende se battre sur la question de savoir si André MbaObame avait vendu l’île ou pas, mais plutôt de recher-cher à commettre des actes à cet endroit qui affirment lasouveraineté du Gabon sur Mbanié, nous avions écopéd’une suspension mémorable de trois mois par le CNC .On ne peut dès lors qu’approuver ce qui est en train de sefaire, pour peu que derrière ces opérations immobilières,ne se cache en réalité une forme de spéculation foncière.

Ile Mbanié

Des promoteurs immobiliers gabonais en action

PDG/Bitam Le Ntem s’apprêteraità demander à RénéNdemezo’o de sortir

du PDG

Page 2: Echos du Nord N°136

2ACTUALITÉ ECHOS DU NORD N°136 du Lundi 16 Juillet 2012

Le juge chargé du 6èmecabinet d’instruction autribunal de Libreville a

délivré le 22 juin 2012, unmandat d’amener contreMadame Epeck BanakenJeanne d’Arc Aude dans l’af-faire qui l’oppose à l’hommed’affaires Jean de Dieu Nzé.Ce dernier, faut-il le rappeler,avait introduit il y a quelquesmois une plainte au parquet deLibreville contre la jeunefemme pour tentative d’assas-sinat. Suite à cela, la jeunedame, avait été arrêtée et misesous mandat de dépôt pendantdeux mois et demi. Libéréepar la chambre d’accusationdans des conditions assez par-ticulières, le parquet généralavait demandé que l’instruc-tion de cette affaire reprenne.Cette décision du juge sembledémontrer que les injonctionsdu parquet général seraient entrain d’être mises en œuvre.Ce mandat n’est pas exécuté àce jour. Et pour cause, selonnos sources, la jeune damefilerait en ce moment un par-fait amour avec un baronétoilé de la place. Ce dernier,

qui veut chaque rencontre de cettenature accouche d’une souris. Pourla société civile, il faut innover.Les participants ont d’abordécouté les communications desexperts. Avec en point d’orgue,celle de Madame Liz Alden Wily,qui a porté sur la mise en parallèlede nombreux cas pratiques dans lesdivers pays de tous les continents, etparticulièrement d’Afrique. L’étudede Liz Alden Wily, selon le commu-niqué final des travaux, « constitueun outil majeur en droit comparé,étayé de doctrines et de choix poli-tiques divers en matière de propriétéet de droit foncier. Elle a permis demettre en évidence le caractèrearchaïque de la législation foncièreau Gabon. Cette dernière ne recon-naît ni le citoyen, ni les communau-tés autochtones comme proprié-taires de terres. En effet, la terreappartient à l’Etat qui en dispose etl’exploite sans que ni le citoyen, niles communautés ne soient néces-sairement impliqués dans la chaînede décision et d’attribution fon-cières ».A la fin de cycle de communica-tions, les participants ont été scindésen deux groupes. Chacun d’euxdevait lister les problèmes fonciersprioritaires du Gabon, définir leniveau de faisabilité pour résoudreles problèmes identifiés, et enfindéterminer les étapes successivespar lesquelles il faudra passer pourarriver à bout de chaque problèmeidentifié.La plénière qui a alors suivi a per-mis de croiser les approches desgroupes pour en sortir une synthèse.

C’est ainsi que l’atelier a retenutrois grandes priorités, en termes deproblèmes à résoudre dans l’immé-diat à savoir:La non reconnaissance du droit àla propriété foncière coutumière descitoyens et des communautés ; La politique nationale foncièreinappropriée ; L’interdiction d’attribuer des titresfonciers aux sociétés étrangères.Pour rester en phase avec leurméthodologie de départ, l’atelier adéfini les modes d’action ci-dessuspour permettre la résolution des pro-blèmes identifiés :La sensibilisation et la mobilisa-tion des populations sur la problé-matique foncière L’intégration de la veille CLIP-PCB- outil qui s’assure que lespopulations ont bien été consultésavant la mise en œuvre d’un projetindustriel, et que leurs intérêts ontété pris en compte-, dans toutes leszones d’exploitation industrielle ;le plaidoyer pour la création d’uneJournée nationale de justice sociale ;les liens avec des réseaux de droitfoncier internationaux ;Le plaidoyer pour le financementd’activités agricoles à partir destaxes sur les industries extractives.La feuille de route étant tracée, ils’agit maintenant pour Brainforestet les autres ONG de faire le tourdes villes et campagnes pour portercette bonne nouvelle. Avant sansdoute de devoir confronter leurvision à celle du gouvernement.Joutes sérieuses en perspective. Ledroit à la propriété foncière coutu-mière est à ce prix.

croit savoir l’entourage del’homme d’affaires, serait àl’origine de la non exécutiondudit mandat d’amener dujuge.Ce qui est curieux en revanchepour de nombreux spécialistes

du droit rencontrés, c’est quemalgré la lettre du procureurg é n é r a ln°000499/CAJL.PG.AG2 endate du 20 juin 2012, saisis-sant Madame la procureure dela République pour l’instruire

« de faire cesser immédiate-ment les poursuites » initiéespar la procureure contreMonsieur Nzé, au motif que lemagistrat instructeur de l’af-faire Nzé contre Epeck,n’avait pas encore « rendu sonordonnance de jugement »d’une part, et malgré cet actenouveau commis par le jugedu 6ème cabinet qui démontreclairement que l’instruction del’affaire de tentative d’assassi-nat sur la personne de Jean deDieu Nzé se poursuit commel’a souhaité le parquet générald’autre part, l’état-major de lapolice judiciaire continue àvouloir entendre coûte quecoûte M. Jean de Dieu Nzé surla plainte déposée parMadame Epeck Banaken pourdénonciation calomnieuse.Alors qu’elle devrait plutôts’activer pour amener au jugeMadame Epeck Banakencomme il le leur demandedepuis le 22 juin 2012. Surtoutque la plainte de la jeunedame, pour les mêmes spécia-listes, n’est pas encore receva-ble en l’état car « l’objet dudélit sur lequel il se base n’estpas encore constitué. Elle doitattendre pour cela le jugementdéfinitif de la plainte de

Monsieur Nzé. C’est d’ailleursune question de bon sens »concluent-ils.Cet acharnement de la policejudiciaire contre Jean de DieuNzé a sans doute culminé pen-dant la semaine écoulée. C’estd’abord le très célèbre chef dela section criminelle de lapolice judiciaire, ConstantEmmanuel Boubata qui vaadresser deux convocationstotalement irrégulières - iden-tité des personnes convoquéesincomplètes, motifs de laconvocation non indiqués - àdeux salariés de la société deMonsieur Nzé Jean de Dieu.C’est ensuite le commandanten chef lui-même qui a prisson téléphone pour menacerl’avocat de l’homme d’affaireset promettre à celui-ci quefaute par lui d’amener sonclient à la PJ, il enverrait seséléments l’interpeller. Face à ce qui ressemble à unevéritable cabale contre Jean deDieu Nzé, sa famille, selonnos sources se serait réunie auquartier charbonnages enmilieu de semaine dernière, enprésence de certains barons dela République. A cette occa-sion, poursuivent les sources,elle se dit déterminée à défen-

dre leur fils quel qu’en soit leprix. Le Général Embinga, en saqualité d’inspecteur général dela police nationale, doit rappe-ler son commandant en chef àl’ordre et lui demander sansdélai d’abandonner toutes lespoursuites contre M. Nzécomme l’a exigé le parquetgénéral. Peut-être queMonsieur Léon Mistoul, carc’est de lui qu’il s’agit, pouragir comme il le fait dans cetteaffaire n’avait pas tous lescontours de ce dossier. Dansce cas, l’inspection généraledoit les lui fournir. Quant à Mistoul lui-même, latournure que prend cetteaffaire peut l’entraîner dansune bourrasque où il aurabeaucoup de mal à en sortir.Car on ne peut pardonner à unofficier supérieur, comman-dant en chef de surcroît de lapolice judiciaire, d’ignorer àce point les règles élémen-taires des procédures judi-ciaires. Dans un Etat qui se ditde droit, l’intéressé seraitautomatiquement débarqué.Ce n’est pas l’issue qu’il entre-voit pour sa carrière. (Affaire àsuivre)

Brainforest et les autresorganisations non gouver-nementales qui l’accom-

pagnaient viennent de marquer ungrand coup. Ces associations ont,en l’espace de deux jours, réussi àmettre à nue le système de tenurefoncière au Gabon et esquisser dessolutions pour rendre celui-ci enphase avec le respect des droits descitoyens et ceux des communautésvillageoises. Il faut dire que ce tra-vail a été sérieusement débrous-saillé par des travaux préparatoiresréalisés par Liz Alden Willy, spé-cialiste internationale des régimesfonciers. A la demande deBrainforest, cette spécialiste a revi-sité le droit foncier gabonais sousl’angle des droits fonciers réels «que possèdent les citoyens gabo-nais selon la loi et dans les faits.S’ils sont jugés faibles ou menacés,quelles mesures peuvent être prisespour améliorer la situation ». Cetravail a été enrichi lors des ateliersgrâce à la participation de plusieursexperts venus d’Europe et de l’ad-ministration gabonaise, dontnotamment le FERN et le DFID(Département britannique desAffaires étrangères).Gregory Ngwa Mintsa et MarcOna Essangui qui étaient les princi-paux animateurs de la rencontre ontaverti d’entrée. Il ne sera pas ques-tion pour eux de faire de ce sémi-naire une rencontre sans lendemain.Affaire de se démarquer de cettetendance typiquement gabonaise

Monsieur BoussougouIbouily Bouanga sortde loin. Ce 26 juin

2012, il a cru certainement sa der-nière heure venue. Ce jour là eneffet, au volant de sa voiture qu’ilvenait d’acquérir de seconde mainauprès du sénateur KoulhaMagloire Gabriel, il est interpellépar des agents de la Directiongénérale des recherches (DGR).Aux dires de l’intéressé, l’un desagents a pointé son arme de ser-vice sur lui en se présentantcomme « général ». Puis, legroupe s’est mis à l’interroger. Ceshommes voulaient savoir com-ment « un jeune homme commelui, a fait pour disposer d’un véhi-cule de ce standing ». Il s’agissaitd’un véhicule de marque Pajerogrand luxe, mis en circulation pourla première fois le 27 mai 2009.A cette question, le jeunehomme va expliquer que cette voi-ture lui a été vendue par le séna-teur Koulha Magloire Gabriel. Ce-dernier, a poursuivi M.Boussougou, avait accepté unpaiement en plusieurs tranches.Lorsque le montant demandé parle vendeur fut atteint, le sénateurlui a dès lors établi un acte devente auprès du gouvernorat del’Estuaire le 13 septembre 2011.Le témoin de la transaction était uncertain Bouassa Gabriel. Muni dece document, le jeune homme

s’est rendu au même gouvernoratle 30 décembre 2011 pour se faireétablir une carte grise en bonne etdue forme. Pièce qu’il obtiendrapar la suite. Séance tenante, le jeune hommeprésentera tous ces documents àl’équipe du « général ».Malheureusement, l’équipe ne serapas convaincue par la démonstra-tion du jeune homme. Pour bien ledémontrer, elle va d’abord déchirerla nouvelle carte grise du véhicule,avant de lui demander de les suivreà la DGR. Arrivé sur les lieux, le jeunehomme, selon ses dires, sera reçupar le commandant majorMadjoupa. Celui-ci va procéder àla vérification des pièces afférentesà la circulation du véhicule. Puis ilva prendre la décision incompré-hensible de remettre tous lesditsdocuments ainsi que la clé du véhi-cule au « général ». Non sans luiavoir dit cette parole intrigante,selon les déclarations de la victime:« si Monsieur Koulha MagloireGabriel restitue le véhicule aujeune homme, ce ne sera plus notreaffaire ». « Le général », poursuit lavictime a dès lors une nouvelle foispointé son arme vers sa directionen lui intimant l’ordre de ne plusjamais s’approcher de MonsieurKoulha. Sinon « on te retrouveramort un jour ». Quelque tempsaprès, ont suivi de multiplesmenaces téléphoniques avec unnuméro masqué.Plus tard, Monsieur Koulha va

entrer en contact téléphonique avecle jeune homme. A cette occasion,il lui demandera de garder soncalme. Il tentera de justifier l’actede ses parents en arguant que ceux-ci ont trouvé le prix de venteauquel lui-même avait consenti decéder ce véhicule « était insigni-fiant et ne correspondrait pas à lavaleur du véhicule». Le véhicule,selon le jeune homme, est en circu-lation à Libreville à ce jour. Il levoit bien dans les rues de la capi-tale. Aussi a-t-il pris la décisiond’ester en justice pour tous cesfaits.Monsieur Koulha que la rédac-tion a essayé de contacter n’a pasvoulu nous répondre. Ce silenceveut-il dire qu’il était lui-même enaccord avec les agissements de sesparents ? Rien à ce stade de l’en-quête ne permet de le dire avec cer-titude.Cette affaire malheureusement,illustre une fois de plus que lesforces de sécurité du Gabon sontfacilement instrumentalisées. Cequi ne permet pas hélas au paysd’asseoir les fondements d’unevéritable société de droit. Et celadéteint au plus haut point à l’imagedu régime qui est qualifié de dicta-torial par plusieurs organismesinternationaux, parmi lesquels leHaut-commissariat aux réfugiés del’ONU. Peut-être que le « général »s’en fout. Après tout , c’est sonchef Ali Bongo Ondimba qui prendles coups.

SYASYA

SYA

Le juge d’instruction a délivré depuis bientôt un mois un mandat d’amener contre Mme Epeck Banaken Jeanne d’Arc Aude.Malheureusement, celui-ci n’est toujours pas exécuté. Pourtant la jeune dame se trouve bel et bien à Libreville, dans une rési-dence cossue de la place. La police judiciaire malgré ce fait nouveau, poursuit tout de même l’instruction de la plainte de l’intéres-sée contre Monsieur Nzé Jean de Dieu pour dénonciation calomnieuse. Pourquoi ?

Un collectif d’organisations non gouvernementales (ONG) parmi les-quelles Brainforest, a tenu un séminaire à l’hôtel Hibiscus à Louis,les 11 et 12 juillet 2012 sur la question du foncier au Gabon. A cetteoccasion, les acteurs de la société civile ont appelé à une réforme dela politique foncière du Gabon.

Véhicule retiré sous la menace d’une arme à feu, instrumentalisationdes forces de sécurité, menace de mort, et silence radio de la part dusénateur vendeur du véhicule. Tel est le calvaire vécu par MonsieurAlain Franck Boussougou Ibouily Bouanga.

Affaire Jean de Dieu Nzé

Epeck Banaken Jeanne d’Arc Aude activementrecherchée par la justice

Gabon/Foncier La société civile réclame le droit à lapropriété foncière coutumière

Justice Le sénateur Koulha Magloire mis encause dans une affaire de vente devéhicule

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3ACTUALITÉECHOS DU NORD N°136 du Lundi 16 Juillet 2012

EDN : Monsieur le président,vous venez d’assister au forumde Paris. A cette occasion vousavez pu vivre le déroulement dela rencontre entre Ali BongoOndimba et FrançoisHollande. Pouvez-vous dire cequi s’est réellement passé ?DMM : Avant de répondre àvotre question, je tiens d’abord àvous remercier et à vous féliciterpour le travail que vous abattezmalgré les menaces, les intima-tions et les injustices dont vousêtes victimes.Ceci étant, comme vous pouvezl’imaginer, nous avons suivi avecbeaucoup d’intérêt la rencontreentre Ali Bongo Ondimba etFrançois Hollande. Vous êtessans ignorer qu’à la veille de cetentretien, une délégation compo-sée des représentants des partispolitiques, des membres de lasociété civile et de la diasporaavait été reçue à l’Elysée. Aucours de cette audience, nousavons remis une feuille de routesur la sortie de crise au Gabonaux plus hautes autorités fran-çaises. En réalité, c’est cette feuille deroute qui a servi de base de dis-cussion entre les deux parties.D’ailleurs, le Communiquépublié par l’Elysée au terme decette rencontre a été clair : le pré-sident français, MonsieurFrançois Hollande a reconnul’existence d’une crise profondeau Gabon et a exigé du pouvoirde Libreville un dialogue sur lepluralisme politique, la luttecontre la corruption et la bonnegouvernance…Cette posture des nouvelles auto-rités françaises a le mérite demettre un terme à la positionmachiavélique et hypocrite deMonsieur Sarkozy et son clan quivoulaient mesurer l’ampleur dela crise politique et social auGabon par le nombre de mortsenregistrés.

Les informations que nousavons disent que le président dela République qui voulait untête-à-tête avec FrançoisHollande a essuyé un refuscatégorique. En outre le Medefaurait refusé de le rencontrer.Que pouvez-vous nous en dire?J’aurais aimé que cette questionsoit adressée au Porte-parole dela Présidence de la République.Toutefois, puisque vous me laposez, je me contenterai de vousfaire part de quelques indicationset vous comprendrez sûrement.Premièrement, il est important depréciser que la visite d’Ali Bongoà Paris n’était ni une visite offi-cielle, ni une visite de travail.C’était simplement une audienceque le président français lui aaccordée à sa demande. Cetteprécision vaut sûrement sonpesant d’or.Deuxièmement, ceux qui ont suivide plus près cette visite ont dûapprécier le niveau très élevé «de gêne » que cette rencontre acréé au niveau de l’opinionpublique française et sur laclasse politique, à cause ducaractère illégitime et dictatorialdu pouvoir gabonais. La sociétécivile française a lancé une péti-tion contre cette visite. En moinsde deux jours, la pétition a

recueilli plus de 62 000 signa-tures, dont celles de 500 élusnationaux et locaux. Les partispolitiques membres de la majoritéprésidentielle ont condamné cetterencontre à travers les communi-qués et les conférences de presse.La presse française, dans sa glo-balité et dans sa diversité, a tiréà boulets rouges sur cette rencon-tre. Les députés ont interpellé leministre des Affaires Etrangèreset le Premier ministre français surcette rencontre, à l’occasion de latraditionnelle « Questions auGouvernement » organisée parl’Assemblée nationale. En réalité,personne ne voulait d’Ali Bongoen France.Troisièmement, lors de notreaudience à l’Elysée, il nous a étéclairement signifié que lePrésident Hollande n’est ni uncorrompu, ni un adepte des mal-lettes et qu’il ne devait rien à per-sonne. Par conséquent, il étaitétabli que Monsieur Ali Bongo nesera pas reçu comme « un ami detrente ans ». Au vu de ce qui précède, vousconviendrez bien avec moi qu’iln’existait aucune chance pourque François Hollande accepteune discussion en tête-à-tête avecAli Bongo.Pour ce qui est du Medef, il n’estde secret pour personne que larencontre avec Monsieur AliBongo n’a jamais eu lieu.

La société civile a été très activeau cours de ces rencontres.Peut-on dire que votre messagea été entendu ? En d’autrestermes, avez-vous aujourd’huil’assurance que la France vadésormais respecter le choix desGabonais ?Je peux rassurer les Gabonais àce niveau. Notre message a étébien compris par l’Elysée, parles partis politiques membres dela majorité présidentielle, par lasociété civile française, par lesmédias et par l’opinion publiquefrançaise. Tous nos interlocuteursont promis nous accompagnerdans l’instauration d’une démo-cratie véritable et d’un état dedroit dans notre pays. Le Parti socialiste, principaleforce politique de la majorité pré-sidentielle actuelle a été très clairà travers le communiqué qu’il apublié au terme de la rencontreque nous avons eue avec ses diri-geants. « Il attend du Gabonl’instauration d’un réel plura-lisme et d’élections libres ettransparentes ». La France d’au-jourd’hui n’est plus prête à semettre du coté des dictateurs etdes oppresseurs. Elle se met dés-ormais du coté des peuples et elleest avec le peuple gabonais.Monsieur Hollande s’est engagéà ne pas reconnaître des électionstruquées.

A vous entendre, toutes lesportes vous sont désormaisouvertes jusqu’à l’Elysée. Maisil faut bien se rendre à l’évi-dence, ce n’est pas la Francequi va amener le changementau Gabon, mais les Gabonaiseux-mêmes. Comment comp-tez-vous vous y prendre? Nous avons été clairs avec lesautorités françaises. Nous leuravons dit : la France est un acteur

essentiel de la crise gabonaise,sans l’appui de MM. Sarkozy etGuéant, l’histoire du Gabonaurait été écrite d’une autremanière depuis le 03 septembre2009. Aussi, puisque la Francefait partie du problème, il estimportant et juste qu’elle fasseaussi partie de la solution. Jecrois sincèrement que nous avons

été compris.Maintenant, en ce qui concerneles Gabonais, je crois qu’ils onttoujours pris leur destin en mainet dans la plupart des cas, c’estbien la France qui a constituél’obstacle majeur. Sans aller loin,le 17 décembre dernier, ils ontdécidé de ne plus participer à desparodies d’élection. Résultats descourses : 92 % de taux d’absten-tion et une Assemblée nationalemonocolore et indigeste.Maintenant que la France n’estplus prête à soutenir les dicta-teurs et les oppresseurs, je suisconvaincu que chaque gabonaisfera la part du boulot qui luirevient pour que notre pays puisseenfin connaître la Démocratie.

Vous parlez d’une conférencenationale souveraine en sep-tembre. Comment l’oppositionet la société civile vont-elles s’yprendre pour contraindre lepouvoir à l’accepter?Ce n’est pas simplement unequestion de société civile et del’opposition. C’est une questionqui concerne tous les Gabonais, ycompris ceux de la majorité,mais aussi la France pour desraisons politiques, économiqueset stratégiques, ainsi que le restede la communauté internationale.D’ailleurs, nous avons ouverte-ment sollicité la facilitation de laFrance …La situation que traverse leGabon est grave, outre le déficiten matière de démocratie, desdroits et de la gouvernance, lesfissures apparaissent déjà par-tout …qui parle aujourd’hui de lalégion étrangère de la Présidence? Ce n’est sûrement pas notresociété civile. Qui parle du bicé-phalisme qui existe aujourd’huientre les agences et le gouverne-ment ? Que dire de l’obstinationdu pouvoir à ne réagir que par laforce, la barbarie et la violenceface aux revendications légitimesdu peuple ? Je crois sincèrement que la confé-

rence nationale est la seule voiede sagesse qui puisse nous sortirde cette crise sans trop de dégâts.Toute autre option serait suici-daire. Aucun Gabonais sérieux nepourrait s’y opposer.Maintenant, si le pouvoir s’obs-tine à refuser la tenue de cetteconférence nationale, il assumerases responsabilités devant la com-munauté nationale et internatio-nale…Soyez rassurés, la machineest déjà en marche, rien ne seraplus jamais comme avant. Lanouvelle gouvernance mondialefait de moins de moins de placeaux dictatures et aux oppresseursdes peuples.

Monsieur André Mba Obamesera sans doute l’un des acteursmajeurs de ce grand conclave,s’il a lieu. Vous l’avez rencontréà Paris. Pensez-vous qu’ilpourra rentrer au Gabon sansêtre inquiété, au regard de laprocédure judiciaire à sonencontre toujours pendante ?Nous avons discuté de tous cesproblèmes avec nos interlocu-teurs français. Et la position del’Elysée est claire : la procédurecontre Mba Obame, la dissolutionde l’Union nationale, la suspen-sion des salaires de plusieursfonctionnaires membres del’UN… Ce sont des problèmespolitiques qui doivent trouver dessolutions politiques …Je peuxaussi vous rassurer que la Francesera très regardante en ce quiconcerne la sécurité de MonsieurMba Obame. Est-ce que la concertationconvoquée par le Premierministre ne peut pas valable-ment remplacer cette confé-rence nationale ?Je crois que le Premier ministrefait dans la distraction. Son gou-vernement est issu d’uneAssemblée nationale mal élue etsans légitimité, par conséquent, ilne dispose d’aucune assise pour

mener ce type de discussion.Cette concertation ne nousconcerne pas, encore moins lepeuple gabonais. Dommage quel’Etat va devoir dépenser plu-sieurs centaines de millions,voire des milliards de francs,juste pour amuser la galerie aulieu de construire une maternité,bâtir des écoles ou des rési-dences universitaires, équiper leshôpitaux en échographes avec cetargent…

La question des biens malacquis a occupé la plupart desunes des principaux journauxde la France lors du séjour duchef de l’Etat. Quel est la posi-tion de la société civile sur laquestion ?Notre position est claire : vendretous ces biens et créer un « fondsspécial - Bien mal acquis ». Cefonds sera géré par une commis-sion tripartite (gouvernement-politique-société civile) et finan-cera les projets dans les domainesde l’éducation, de la santé et desinfrastructures. Nous sommes endiscussion très avancée avec nospartenaires français sur ce sujet.

Un média de la place a faitétat d’une procédure au tri-bunal pénal international.Pouvez-vous nous en dire plus?Effectivement, un compatriote aporté plainte au niveau du CPIcontre ceux qui ont perpétré desmassacres à Port-Gentil. Cetteplainte a été jugée recevabledepuis le 26 Juin dernier.Actuellement, le bureau duProcureur procède aux analyses.Nous attendons la suite avecimpatience. Cette plainte est labienvenue, elle est là pour rappe-ler à chacun de nous que le tempsde l’impunité est fini.

Faut-il élargir ces enquêtes àtoutes les disparitions que l’on

qualifie de politiques ?En partant du principe que la vieest sacrée, je crois qu’aucuncrime ne doit être pardonné. UnGabonais a ouvert la voie, jepense que chacun de nous peutprendre ses responsabilités et sui-vre cette démarche.Un journal de la place vient de

s’en prendre violement à l’am-bassadeur de France au Gabon.Comment qualifiez-vous cettefébrilité ?C’est avec beaucoup de regretsque nous avons découvert cesattaques. Au nom du peuple gabo-nais en général et de la sociétécivile regroupée au sein duMouvement citoyen « ça suffitcomme ça » en particulier, nousprésentons nos excuses à cediplomate qui ne faisait que sontravail. Cette dérive montre mal-heureusement à quel point lerégime peut aller dans sa foliedestructrice et dans son obsessionà faire taire toutes les voies dis-cordantes. Les autorités fran-çaises et le reste de la commu-nauté internationale ont apprécié.

Votre mot de finJe voudrais rassurer les

Gabonais en leur disant que lenouveau pourvoir français, samajorité, la société civile fran-çaise sont avec nous dans notrevolonté à faire du Gabon unpays démocratique et un Etatde droit. Ils appuieront notredémarche.Maintenant, il n’y a plus de

place pour les adeptes du « onva encore faire comment ».Chacun de nous doit désormaisprendre ses responsabilités.L’organisation d’une confé-rence nationale souveraineconstitue la première étape denotre démarche vers un Gabonpour tous. Mobilisons-nousautour de cette initiative. Jevous remercie.

Propos reccueil par JMS

C’est par un communi-qué sobre, empruntd’émotion que l’Union

internationale motonautique(UIM) a annoncé le décès tra-gique de l’anglais WilliamNocker, suite à un accidentsurvenu pendant la quatrièmemanche du Grand Prix duGabon. Ce prix compte pourla deuxième étape du cham-pionnat mondial de bateaux àmoteur class1. Le copiloteKurt Olsen, de nationaliténorvégienne, est quant à lui ensoin intensif selon le commu-niqué à l’hôpital d’instructiondes armées Omar BongoOndimba. Le médecin légistede l’hôpital général deLibreville qui a examiné le

corps, a conclu selon l’UIMque William Nocker seraitdécédé sur le champ.L’UIM a annoncé dans la fou-lée, l’ouverture d’une enquêtepour savoir ce qui s’est réelle-ment passé, en même tempsqu’elle gèle toutes les activitésqui étaient prévues le samedi14 juillet 2012. On a pu ainsiassister à un regroupement desbateaux qui se sont par la suitedirigés en cortège vers le lieude l’accident ce samedi là auxenvirons de 15h.Pour notre confrère la lettre «Confidentielle Gabon » danssa livraison du 13 juillet 2012,« Il semble que le bateauWelmax ait voulu doubler leSpirit of Gabon et aurait malpris une des vagues créée parle sillage du catamaran gabo-nais ». Dans l’opinionpublique nationale, les causes

de l’accident sont connues. Lacourse aurait été organiséesans l’aval « des génies de lamer ». C’est la fureur de ces-derniers qui a conduit à cedrame.Dans ce malheur, pour lesorganisateurs de l’épreuve etles concurrents, il faut saluerl’efficacité des secours quiseraient intervenus avecpromptitude, en croire le récitfait par notre confrère «Confidentiel Gabon ».Cet accident, par respect pourles familles endeuillées,relègue au second plan lanécessaire critique - positiveou négative - qu’il va bien fal-loir faire pour déterminer l’op-portunité pour le Gabond’abriter ce type d’évène-ments plus mondains qu’éco-nomiques.

“Et la position de l’Elysée est claire : la procédure contre MbaObame, la dissolution de l’Union nationale, la suspension dessalaires de plusieurs fonctionnaires membres de l’UN… Ce sontdes problèmes politiques qui doivent trouver des solutions poli-tiques”Dieudonné Minlama Mintogo, président de l’observatoire national de la démocratie (OND), porte parole du mouvement citoyen ‘’çasuffit comme ça’’, est l’un des témoins des récentes rencontres de Paris. Il livre en exclusivité pour Echos du Nord, le récit de cequi s’est passé et les exigences de la nouvelle France au Gabon.

Sport Nautique Le Grand Prix du Gabon endeuillé

Un accident mortel s’est produit le vendredi 13 juillet 2012 pen-dant la course internationale motonautique de Libreville. Lepilote du bolide est mort sur le coup. Le copilote se trouveentre la vie et la mort à l’hôpital militaire de Libreville.

SYA

Page 4: Echos du Nord N°136

renoncé au dernier moment.Arnaud Montebourg seraretenu en Espagne etMoscovici aura un empêche-ment de dernière heure. Larencontre sera annulée. Rien à voir avec le ballet desministres au Raphaëlquelques jours auparavant, oùrésidait un ancien opposant àLansana Conté, Alpha Condé,au pouvoir en Guinée-Conakry depuis bientôt deuxans. Moins qu’Ali bongo. Enplus, il n’a pas eu besoind’obtenir un rendez-vous auforceps à l’image de sa petitemajesté qui a longtempsfrappé au portillon del’Elysée. Aux regards deshonneurs faits à Condé et àMacky Sall, le président duSénégal fraîchement élu, reçuau lendemain des 30 minutesaccordées à Ali Bongo,Hollande a transmis un mes-sage clair : en Afrique franco-phone, tous les résidents desPalais présidentiels ne sevalent pas. Les photos paruesdans l’hebdomadaire Jeune

Afrique (N°2687 du 8 au 14juillet 2012) en disent long àce sujet.Ali Bongo a peut-être penséqu’en prenant les devants surcertains sujets, il gagnerait lasympathie de la partie fran-çaise. « Mon Assembléenationale me gêne », aurait-illancé selon une indiscrétion.Cela s’est soldé par des riresen coin que des personnesprésentes à cette réunionauraient esquissés. Au bout detrente minutes, son homo-logue lui indiquera la sortie.La brièveté du communiquéfinal de cette rencontre traduitle peu d’intérêt accordé à Aliet contraste avec les élucubra-tions du porte-parole AlainClaude Billie Bi Nze, qui n’amême pas pris part à la ren-contre. Mais le clou n’était pas là.Ali bongo a regagné leGeorges V, son hôtel de prédi-lection où un de ses obligés(Aboubacar M.) s’était faitdérober une mallette conte-nant plusieurs milliers d’eu-

ros en octobre 2010, lorsd’une escale en France aprèsun périple à New York. Là,des indiscrétions faites à laLettre du continent (LC no639) rapportent que le « rési-dent virtuel » du Palais dubord de mer ruminait sonfrein dans sa suite présiden-tielle. Refusant même derecevoir le PDG de Total,Christophe de Margerie, quivoulait s’entretenir avec lui.Au bout de longues heuresd’attente, il sera reçu à 1H00du matin par…MaixentAccrombessi, le Directeur decabinet. La Lettre du conti-nent avance que cette discus-sion a porté « sur les quelque700 millions d’euros de royal-ties que la partie gabonaiseréclame au pétrolier ». Maistout ceci a des antécédents.Quelques jours avant l’entre-vue de 30 minutes entre AliBongo et François Hollandeen présence des staffs, leConsul de France au Gabon aessuyé les attaques du billetMakaya que d’aucuns conti-

nuent de lier au cabinet prési-dentiel. Cela va de soilorsqu’on sait les dessous del’éjection d’Albert Yangari dela Direction du quotidienL’Union qui produit ce billet.Ainsi le billet a accusé ouver-tement la France d’avoir misen place « un comité d’accueilcomposé de pseudo-oppo-sants gabonais à qui on a déli-vré trop facilement des visas». Le billet poursuivait endésignant l’homme à lamanœuvre dans ce qu’il qua-lifiait d’orchestration : « uncertain Billard ou Billaude »qui, de l’avis de Makaya «aurait mérité d’être un collabofasciste du IIIe Reich qu’undiplomate d’une Afrique quichange etc.» « Curieux, ajou-tait le billet, qu’un petit pape-rassier décide seul de sacrifierles intérêts de son pays auprofit d’amitiés sans lende-main ». C’est à croire queceux qui avaient pondu ce bil-let, la Présidence ou autre,avait prédit que la suite desévénements ne serait plus en

leur faveur selon les vœux dela Présidence gabonaise,comme au temps de Bongopère où l’on pouvait débar-quer un ministre de laCoopération selon les désidé-ratas du nabab de laFrançafrique. Cela, deslimiers autour d’Ali Bongoont feint de l’ignorer. Encorequ’à défaut d’ignorance, ilfaudrait plutôt parler de suffi-sance et d’arrogance. Toute attitude qui se situedans le droit fil de cette mis-sive mémorable de CharlesMvé, secrétaire généraladjoint du PDG au SG du PS,Martine Aubry, il y a environun an. Sans compter les coupsde gueule d’un certainBoukoubi, autre chantre durepli identitaire. Comment avec autant d’an-técédents, le tapis rouge pou-vait-il être déroulé à leurchampion, sa « petite majesté» ? La suite de ce fulgurantdossier s’annonce avec beau-coup de rebondissements.Wait and see.

ECHOS DU NORD N°136 du Lundi 16 Juillet 2012 4POLITIQUE

Il est difficile de ne paspercevoir dans l’uniqueséance de travail qu’Ali

Bongo a eue à l’Elysée, nonseulement la volonté fermede la partie française de voirles choses bouger très vite auGabon, mais aussi unedéconfiture totale pour lerégime. Pas de tête à têteautorisé avec des officielsfrançais. Hollande esquiverace moment privilégié quiétait systématiquementaccordé au « roi » de laFrançafrique, Omar BongoOndimba. Lui, il avait uneentrée privilégiée dans lesaint des saints de laRépublique française. Le filsn’en a pas hérité. Par puremaladresse. Et comment celaaurait-il été possible dans uneFrance qui bouge ? Même lesrares membres duGouvernement Ayrault quiont manifesté l’éventualitéd’une rencontre avec lui ont

Madame NadineObiang Ella vientde vivre d’horri-

bles instants à l’aéroport deRoissy Charles de Gaule deParis. Partie de Libreville le29 juin 2012 à 5h30 dumatin pour Paris par le volRoyal air Maroc NoAT764,l’avion qui transportait lajeune femme est arrivé àRoissy le même jour à16h00. Lorsqu’elle se pré-sente au point de passagefrontalier la demi-heure sui-vant son arrivée sur le solfrançais, le brigadier chefSylvie Lalardie qui la reçoitlui annoncera qu’elle nepeut pas entrer sur le terri-toire français. La jeunefemme qui visiblement croità une farce de mauvaisgoût, s’empresse d’ensavoir plus les raisons quijustifient la décision del’agent. On lui dira alorsqu’elle « n’est pas déten-trice des documents appro-priés attestant le but et lesconditions de séjour.» Faut-il signaler que la jeunefemme avait obtenu un visaNo 501368817 de type C,délivré par le consulat deFrance à Libreville. ToutGabonais qui s’aventure àse rendre en France saitqu’il est extrêmement diffi-cile d’obtenir ce sésame.Ceux qui s’en sortent doi-vent produire outre un billetd’avion aller-retour, unepreuve de la confirmationde la réservation d’hôtel -ce qui veut dire que l’hôtelvous envoie un documentattestant que vous avezpayé d’avance votre futur

séjour, et une assurancevoyage. Pour le brigadier chefSylvie Lalardie, la posses-sion d’un visa dûment déli-vré à Libreville ne signifiepas automatique que lesfonctionnaires français aientcorrectement rempli leurmission. Elle a donc exigé àmadame Obiang Ella de luiprésenter l’assurancevoyage et la réservationd’hôtel. La jeune dame est,aux dires de ses proches, àson vingtième voyage enFrance. Jamais, affirment-ils, pareille demande ne luiavait été faite auparavant à

Roissy. Les policiers se sonttoujours contentés du seulvisa délivré par le consulatde France à Libreville. C’estpour cela qu’elle a souventnégligé d’avoir par-deverselle lesdits documents.D’ailleurs il s’agit d’unelogique de bon sens. Amoins que les services de lapolice des frontières deRoissy, ne fassent plusconfiance à l’intégrité, voireà la compétence et à la pro-bité des fonctionnaires fran-çais en poste au consulat deLibreville, responsables dela délivrance des visas ?Qu’à cela ne tienne ! La

jeune dame a demandé àl’adjudant-chef d’entrer encontact avec son maridepuis le Gabon, pour qu’ilpuisse lui faire parvenir parfax ou mail les documentsdemandés. Elle essuiera unrefus catégorique de la partde l’agent. Peut-être était-elle encore sous l’emprisede la circulaire ClaudeGuéant, relative aux recon-duites aux frontières ?Comme si cela ne suffisaitpas, après avoir mis la jeunefemme en « zone d’attentedes étrangers qui ont faitl’objet d’un refus d’entréeou en transit interrompu »,la police va utiliser son bil-let retour pour la rapatrier auGabon. Selon les procéduresnormales, le gouvernementfrançais aurait dû prendre encharge ce rapatriement.Malgré ce retour auGabon, la jeune femme vas’acheter un second billetpour repartir en Francemunie cette fois-ci desfameux documents « appro-priés » le 4 juillet 2012.Chose étrange, lorsqu’ellearrive cette fois-ci à Roissyle même jour à 18h15, lepolicier de la zone frontièrese contentera du visa que sacollègue, le brigadier SylvieLalardie, n’avait pas vouluprendre en compte. Cettefois-ci, aucune autre exi-gence ne lui sera faite.Au vu de ce traitementhumiliant, la famille de lajeune dame résidant dansl’Hexagone a décidé de por-ter plainte en France pourobtenir réparation du préju-dice causé par ce qu’il fautbien qualifier d’excès dezèle de la part d’un officierde police. (Affaire à suivre).

Ramses Frank

JMSRamses Frank

Gabon/France

Une jeune gabonaise victime duzèle de la police française

« Zyad Limams’offre Gondjout »

Antécédents et dessous du périple parisien d’Ali Bongo

Refus de la laisser rentrer sur le territoire français alors qu’elle était en possessiond’un visa en bonne et due forme, non prise en charge par les autorités françaises ducoût de son rapatriement. Décidément, la police française n’a pas encore comprisque « le changement c’est maintenant ».

Laure bientôt sur papier glacé. Ce seradans le cadre d’un ouvrage qui parlerad’elle dans une édition de luxe avec desphotos sorties de ses « spicilèges »perso.

Nadine Obiang Ella

Le bulletin d’informations Lalettre du continent dans salivraison n°639 du 12 juillet

2012 annonce une première nonnégligeable. Zyad Limam, patrond’Afrique Magazine internatio-nal (AM) serait en négociationavec Laure Olga Gondjout, secré-taire générale de la Présidence dela République, pour la rédactiond’une biographie sur la SG et exégérie d’Omar Bongo Ondimba.Le bimensuel asserte que leditouvrage aura pour objet de valori-ser « le parcours de cette dernièrequi devrait, à cette occasion, four-nir des photos personnelles ».Mais quant au coût de cette opéra-tion ! Dans la mesure où il s’agira d’un livre en papier glacé,l’opération avoisinerait les 200 000 euros, soit un peu plusde 130 millions de FCFA, a révélé la Lettre du Continent. Ilfaut dire qu’à la Présidence, l’argent coule à flot. Seulement, Zyad Limam devrait s’assurer que les fonds enquestion ne proviennent pas d’argent douteux. Car l’on sesouvient qu’au dernier trimestre 2010, son fils (à Laure) étu-diant aux Etats-Unis avait empoché plus de 2,5 milliards deFCFA pour la construction d’un hôtel de luxe de 60 cham-bres de très haut standing et qui devait employer près d’unecentaine de personnes. C’était en prévision de la CAN 2012.Seulement, nul n’a vu la première pierre de cet édificejusqu’à ce que l’événement international se tienne. Bien queles fonds aient été débloqués, puisque le rejeton avaitencaissé, dans le cadre de cette affaire, une première avancede 800 millions de FCFA cash et le reste devait suivre.Chose curieuse, l’hôtel en question n’est jamais sorti de terrepour héberger les VIP lors de cette manifestation qui s’estdéroulée à Libreville il y’a six mois. Tout est à mettre sur la table, comme par exemple une expli-cation sur les fonds que Laure Olga Gondjout pourrait êtreamenée à dilapider dans le cadre de cet ouvrage. Car la rela-tion est vite établie entre les fonds qui auraient dû servir àla construction dudit hôtel de luxe et ses projets actuels.Surtout que ceux-ci ne provenaient pas d’une banque de laplace, ce qui engageait directement sa responsabilité. Mais ils’agissait de l’argent du contribuable, donc de l’argentpublic qu’un ministre de l’Economie s’était empressé demettre à la disposition de son fils, dans le cadre de ce projet.Gageons simplement que Zyad Limam aura des exigencesquant à « l’odeur de l’argent » du bourreau de VincentHugeux. Affaire à suivre.

Page 5: Echos du Nord N°136

L’EDITORIALde Désiré ENAME

5ANALYSE & COMMENTAIRE

ECHOS Du NordUne publication de la SARL Nord Edition

Capital: 5.000.000 FCFARCCM 2010B10189 N° Statistique 072771Y

Siège Carrefour Ancienne Sobraga- Libreville - Gabon

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Analystes: Ramses Frank/SYA/Arthur Page/ Zang Memine

Collaborateurs : Fam Kesley /Henri GauthierContribution spéciale : Pierre Durand/PLO

Photos: EDN Maquette : EDN

Secrétariat de Rédaction : Nguema BivegheImpression : Multipress

Distribution : SOGAPRESSTirage :12.000 ex.

D.L.B.N N°2359/01/2011

Directeur de la PublicationDirecteur de la Rédaction

Désiré ENAMERédacteur en ChefJean Michel Sylvain

Crise politico-sociale

en pole positionLe bruit des « power boats » fendant les eaux du Como la

semaine dernière n’ont pas pu dissiper l’écho du communiquédiffusé par l’Elysée le 5 juillet dernier. Pour bien le matériali-

ser, Ali Bongo vient de mettre à contribution son Premier ministre,Raymond Ndong Sima, pour rendre public un communiqué sansconviction appelant à une concertation. D’un divertissement à un autre.C’est cela la République et le leadership tels que sa petite majesté lesconçoit. Divertissement avec une course de motonautiques surpuissants – de

la Formule 1 sur eau - comme si le contexte s’y prêtait. A ce propos, uninternaute a eu le commentaire ci-après, suite à l’article de notreconfrère en ligne Gabonreview.com (Team Victory en pole position auGrand Prix de classe 1 motonautique de Libreville) : « Il parait que cetteopération va coûter au Gabon 14 milliards CFA. On nous ment que toutest sponsorisé. Ce qui est faux. Lorsqu’on créé un trophée comme leGrand Prix du Gabon, les sponsors internationaux n’accourent quequand la chose a fait ses preuves. C’est pourquoi il n’y a que 12bateaux, alors que le Grand Prix d’Abu-Dhabi attire le triple en nombrede bateaux. Le bateau Spirit of Gabon est piloté par un duo d’italiensplusieurs fois champion du monde. A combien paie-t-on ces pilotes? Jeregarde toutes les chaînes internationales et je ne vois pas où on enparle. Donc quel retentissement pour l’image du Gabon, puisqu’onnous dit que ce sera ça le bénéfice. Et puis que fait Ali Bongo là? Il n’apas de travail ou quoi? Sarko a trouvé son maître, en termes de prési-dent bling bling ».Au delà du maître en bling bling, notre internaute aurait dû lui recon-

naître en plus une expertise en « organisateur hors pair d’événementsdivertissants à très fortes sensations ». Il est cependant une constante.Chaque crise a coïncidé avec un événement divertissant. Il a suffi en 2011 que l’opposition s’active sur le dossier des législa-

tives avec introduction de la biométrie qu’Ali Bongo décidait d’allerinaugurer la latérite à Nkok, sous la bienveillance d’OLAM.L’événement était assorti d’un playback de 15 minutes du chanteuraméricain R. Kelly, qui a empoché ensuite une enveloppe globale deplus d’un milliard de FCFA. Tout dernièrement en juin, c’était le com-plexe sportif de Samuel Eto’o, son « petit frère », qui était inauguréalors que la veille, des étudiants avaient été incarcérés et que la crise àl’université était au summum. Incapable de trouver une solutionconcrète à la revendication estudiantine, le président élu pour divertirpoussera l’outrecuidance jusqu’à pondre un discours sur son attache-ment au développement de la jeunesse. Pure dérision. Sauf qu’ici, celuiqui s’en couvrait était assurément lui-même. De même qu’il affublera le pays d’un forum(NYFA) dont l’ardoise

officielle a été de 4 millions d’euros, soit un peu plus de 2,5 milliardsde FCFA, pendant qu’il se sentait harcelé par des ONG qui recommen-çaient à remettre sur le tapis l’affaire des biens mal acquis dans laquelleil est désormais impliqué. Et pendant que se tiennent ces assises, dontles retombés ne sont pas palpables et ne le seront certainement pas, sapetite majesté ne ratera pas l’opportunité qui lui sera offerte parquelques groupes de la société civile réunis dans une association desindignés pour dévoiler son côté dictatorial à ses invités. Le New YorkForum sera associé à une duperie chargée de redorer le blason de sapetite majesté Ali Bongo Ondimba et Cie. Et maintenant, au moment où le ministère de l’Intérieur est en train

de tronquer la mise en route de la biométrie en vue des élections localesà venir, qu’un cinglant recadrage vient de lui être fait par l’Elysée, quede prendre ses responsabilités à bras le corps et enclencher les méca-nismes qui ramèneront la sérénité dans la République, Ali Bongo s’es-saie dans une diversion de plus, en transportant au Gabon, la « class one» des courses nautiques, la F1 sur eau, un événement de pays aisés. Paysdans lesquels les besoins primaires des populations ont été résolusdepuis longtemps. Certains pensent que cet événement fera connaître le Gabon ailleurs

! Certes, mais il reste que les commentaires ailleurs ne manqueront pasde soulever que cet événement se passe dans un riche pays d’Afriquecentrale, dont le PNB par habitant est officiellement de 8000 dollarsavec 80% de la population croupissant dans la pauvreté ; pays aussidans lequel un fils vient de succéder à son père à la présidence après 41ans de pouvoir. Les commentateurs ailleurs ne manqueront surtout pasde relever que dans ce pays où « 14 milliards » viennent d’être dépen-sés pour trois jours de délire sans retombés, les étudiants y observent lagrève la plus longue de l’histoire de cette université, parce qu’ils récla-ment des bibliothèques, des campus décents, des salles de cours etamphithéâtres dignes d’une académie, des restaurants qui répondentaux normes actuelles etc. Et que tout cela coûte moins de « 14 milliardsFCFA». Ils ne manqueront pas de souligner que dans ce pays riche, àl’un des PNB les plus forts d’Afrique, à l’image de leur défunt présidentqui a fini à Quiron en Espagne, les nababs (du Président, ministres, auxsupers conseillers, PCA et DG des sociétés à capitaux d’Etat) préfèrentvoir leurs parents mourir dans les hôpitaux sud africains qu’à l’Hôpitalgénéral de Libreville. C’est de cette manière qu’ils en parleront. Entreautres choses.Assurément, cela ajoutera à l’image d’Ali Bongo. Probable. Mais

l’image d’un amateur incapable de transformer les immenses potentia-lités de son pays en actifs profitables pour sa petite population. Si ce tableau est reluisant pour des niais qui l’applaudissent, il est

clair que « le ridicule ne tue pas » comme on dit au quartier. Seulement,au delà du bling bling et du divertissement en tout genre, malgré desfuites en avant, l’épée de Damoclès est suspendue au-dessus de la têted’Ali Bongo. Car, désormais, figure en pole position la crise politico-sociale au vrombissement plus assourdissant que les 1700 chevaux du« Spirit of Gabon ».

Ce n’est plus un secretpour personne, leGabon tout entier sait

que le climat social est mal-sain dans la province duMoyen Ogooué et singulière-ment à Lambaréné et ses envi-rons immédiats. Ne pas enparler sous prétexte de ne pasraviver les antagonismes nerésout rien. Le mal est là et lefeu couve sous les cendres. Ilfaut absolument y verser del’eau dans l’intérêt desMigovéennes et desMigovéens.

Les faits, le constatLe Moyen Ogooué est l’unedes rares provinces où le Partidémocratique gabonais (PDG)est le seul courant politiquequi domine tous les aspectssocio-politiques. En effet,aucun autre courant politiquene compte d’élus dans la pro-vince. Marc Saturnin NanNguema a cédé sa tribune duCDJ au Port-gentillais JulesBourdes Ogouliguede etl’USG, parti de feu SergesMba Bekalé reprend timide-ment ses activités non sansdifficultés avec à sa tête GuyNan Bekale. Signalons enfinle dernier parti récemmentcréépar le Docteur AkoureSéraphin, l’Alliance pour leNouveau Gabon (ANG), quis’installe progressivement.L’exécutif ne sait donc duMoyen Ogooué que ce queveulent bien lui dire les res-ponsables locaux du seul PDGet de ses alliés.La représentation socio-eth-nique au sein du PDGNous constatons que lesprincipaux responsables poli-tiques PDG sont issus d’unemême communauté ethnique :l’ethnie sœur Myèné dans undépartement où Fangs etAkélés également originaires,cohabitent pacifiquement avecles Mériès depuis des décen-nies. L’analyse des donnéesobjectives montre que sur leplan démographique, notreethnie sœur n’est pas la plusimportante. Les Myènés necomptent que 15% de la popu-lation. Rappelons égalementque l’histoire démontre à tra-vers le monde que les domina-tions des minorités ont tou-jours pris fin à un momentdonné, parfois avec brutalité,si des mesures démocratiquesd’équité et de bon sens ne sont

«C’est une sociétécolonialiste. Ellefonctionne encore

sur le modèle colonial ». Cetavis d’un employé de la maisonest certes excessif, mais traduitla réalité de l’ambiance de tra-vail qui prévaut dans cetteentreprise.Le personnel local de cetteentreprise dirigée par le franco-allemand Franz Ennesserdonne l’impression de vivreune situation de terreur au tra-vail. Il n’y a pas de pause-repaspendant les 8 heures que durele service, affirment-ils,comme le prévoit pourtant la

loi. D’ailleurs, pour convaincreles interlocuteurs sceptiques, «il n’existe pas dans l’entrepriseun local destiné au repos desagents », clament-ils. Cela veutdire que pour eux cela ne faitpas partie des préoccupationsde l’entreprise. D’ailleurs,disent-ils en montrant leurplanning journalier, celui-ci neprévoit guère un temps depause pendant les heures deservices. Tout se fait demanière continue. Pour biens’assurer que tout le mondesera à la tâche sans repos, l’en-treprise a chargé la Sociétégabonaise de gardiennage(SGS) de faire la police (voirfac sim).

Suite en page 6

pas prises à temps, et cela estpossible par la concertation,un dialogue constructif et unrespect mutuel. La responsabilité politique Nous avons vu plus haut quele PDG gouverne sans partageau sein du département.Constatons ensuite ensembleque les deux acteurs politiquesqui se livrent une guerre deleadership sans ménagementsont militants du PDG et dumême groupe ethnique. Ceparti est-il un parti organisé ounon pour ne pas ramener sesmilitants à l’ordre, à défaut deles réconcilier ? Au nom dequels accords sacro-saintsdoit-on laisser deux individusfaire de la province ce qu’ilsveulent et sacrifier ainsi desmilliers de Migovéennes etMigovéens ? Que le PDG net-toie ses écuries ou rectifie letir. Très sincèrement les popu-lations attendent !L’aspect socio-ethniquePar ce qui précède, nousavons vu que le PDG a mistout le pouvoir au sein de lacommunauté myèné. Et cedernier exerce ce pouvoir demanière peu fraternelle et peuconviviale. Ainsi, ministère,présidence du Sénat, siège dedéputé de la commune, secré-tariat provincial, ne parlonspas de la haute administration,sont confiés à notre ethniesœur myèné.En effet, l’affaire du masquegaloa constitue le fait majeurqui vient mettre à la lumièredu jour la posture cachée denotre ethnie sœur vis-à-vis desautres communautés locales.Car, disent les Akelés et lesMériès, ce qui a été fait auxFangs peut leur arriver égale-ment un jour !

Par le passé, des tensions ontdéjà été perçues de la part de lamême communauté myènésous le règne du Maire MbeneMeyer, puis sous celui duMaire Affene Victor, voicienfin le tour du Maire AkoureSéraphin.L’acte révélateur ou affaire

du masqueCe qui surprend et inquiète àLambaréné c’est le fait qu’ungroupe d’individus descendedans la rue, vienne menacer demort le premier citoyen de lacapitale provinciale du MoyenOgooué, sans réaction ni d’uneautorité administrative, nid’une autorité militaire encoremoins d’une autorité politiquede la province !L’Etat de droit qui est clamétous les jours par le politique àdes circonstances particulièreschoisies, s’exerce ainsi demanière sélective. Qui assurela protection des hommes etdes biens à Lambaréné ? Lacommunauté ethnique dont lemembre a été ainsi humilié esten droit de penser qu’il s’agitd’une volonté délibérée desautorités politiques, adminis-tratives, et militaires auxordres de la communauté poli-tico-ethnique myèné.Naturellement, cet état de faitne peut engendrer que desconflits inter ethniques, de larancœur et de la haine.Contrairement aux discourspolitiques, aucune unité desfilles et fils du Moyen Ogoouén’est possible dans un telcontexte, cela est évident.Arrêtons ces appels à l’unité defaçade sans concrétisations pardes actes administratifs et poli-tiques précis visant à redonnerà chaque communauté eth-nique sa dignité, à défaut derécompenser les valeurs intrin-sèques individuelles. Endépassant les carcans poli-tiques.

PROPOSITIONSQue le PDG, parti au pou-

voir, revoit la distributionsocio-ethnique des pouvoirs ausein du département del’Ogooué et des lacs demanière distincte du départe-ment de l’Abanga Mbinié. Jene suis pas particulièrementadepte du dosage ethnique,mais une meilleure définitiondes critères objectifs d’accèsaux responsabilités devraitpermettre une intégrationacceptable des autres compo-santes ethniques aussi biendans les instances dirigeantesdu PDG que dans la hauteadministration et dans la ges-tion des affaires de l’Etat. Car,les critères pouvant justifier ladistribution actuelle des cartesinterpellent, et sont sources deconflits. Les simples appels àl’unité ne suffisent pas, cardémagogiques.Le Moyen Ogooué est certai-nement la seule province où iln’y a que le PDG. Il seraitdonc judicieux que le pouvoirpuisse avoir un autre soncloche concernant la vie auquotidien du département del’Ogooué et des lacs. Pourcela, l’initiative de l’ancienMaire Akoure Séraphinlorsqu’il crée l’Alliance pourle nouveau Gabon (ANG) est àencourager. Ses points de vuesur la situation sociopolitiquequi prévaut à Lambaréné, peu-vent être bénéfiques au pou-voir.C’est pourquoi le présidentde la République aura toutintérêt à œuvrer en faveur del’émergence d’autres courantspolitiques au sein du départe-ment afin de conforter ladémocratie dans notre pays etl’enrichir. Pour que le MoyenOgooué redevienne une pro-vince cosmopolite, préfigura-tion du Gabon de demain, ber-ceau de l’unité nationale où lesGabonaises et les Gabonaisvivent sans complexe, sansdiscrimination, dans la dignité,et sans frustration.

Vie des entreprises Servair Gabon ousociété néocolonialiste ?Contrôle des entrées et sorties par lesvigiles de la Société gabonaise de gar-diennage (SGS), 8h de travail sans lamoindre au, salaire très en-deçà du mini-mum légal, accusations sans preuves.Les agents de la société Servair vivent unvrai calvaire.

Jean Rémy Minko NguemaDocteur en Sociologie,

cadre dirigeant à la retraite.

Point de vue

Pour un climat social apaisé dans ledépartement de l’Ogooué et des Lacs

SYA

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6SOCIETE/POLITIQUE/ECONOMIE ECHOS DU NORD N°135 du Lundi 09 Juillet 2012

SYA

Licenciement abusif

La SOBRAGA poursuivie par un ancien salariéDisparition du dossier au greffe de Libreville, renvoi incessant de l’affaire, manque de preuves dans le dossier pour soutenir lemotif du licenciement. Le géant de la bière et des boissons gazeuses est une fois de plus sur la sellette.

Litige foncier à Owendo

Charles Tsibah, tente d’accaparer une parcellede l’OCTRA

Servair Gabon ousociété néocolonialiste ?

Charles Tsibah, ex Président Directeur Général (PDG) de l’OCTRA, est désormais lepropriétaire de la parcelle n°7 CK1, sise à Akournam à Owendo, et ce, depuis le 08janvier 2008. Le titre foncier n° 15499 du plan cadastral d’Owendo l’atteste.L’ordonnance rendue, le 1er janvier 2012, par le juge des référés du tribunal de pre-mière instance de Libreville, dans l’affaire l’opposant aux habitants du Camp ditpakistanais, et qui est intégré dans ledit permis, ne l’infirme pas non plus. Seulement,pour le collectif, le jugement de ce litige ne les satisfait pas, puisque ne s’appuyantque sur la forme et non sur le fond dudit dossier. Derrière, ils y voient par contre unemachination bien orchestrée

L’affaire connaîtra peut-être son épilogue cettesemaine, sauf rebondisse-

ment de dernière minute. Le 19juillet 2012, le tribunal va enfinse pencher sur le fond de l’af-faire qui oppose Bikoro MezuiEmmanuel et la société de bras-serie du Gabon (SOBRAGA).Le 9 juillet 2004, laSOBRAGA a pris la décisionde licencier Monsieur BikoroMezui Emmanuel pour fautelourde. Dans la lettre de licen-ciement, la société affirme quel’employé aurait « reconnuavoir volé des bidons de colle,les avoir vendus au PK5, et des’être partagé le butin avec sescamarades ». L’employé qui atout de même passé 18 ans ausein de l’entreprise dit ne pasêtre assez stupide pour risquerson emploi et ses avantagesacquis pour si peu. Il affirme au

contraire qu’il ne pouvait être nil’auteur ni le complice de cevol, perpétré de surcroit durantson jour de repos. Il renvoie enguise de bonne foi, l’entrepriseà consulter le système magné-tique qui gère les entrées et lessorties du personnel de l’usine.Si l’entreprise le consulte, elles’apercevra effectivement qu’iln’était pas de service le jour duvol. Dès lors, pourquoi lui attri-buer ce forfait ?Face à ce dialogue de sourds,M. Bikoro a saisi l’inspectiondu Travail de l’Estuaire le 14mars 2005. Dans sa requête, ildemande à son ancienemployeur de lui verser tous sesdroits, et de payer en sus 60millions de FCFA en guise dedommages et intérêts. Le 14octobre 2005, l’inspection ten-tera une réconciliation entre lesparties. Malheureusement, cha-cun va camper sur sa position.L’affaire sera dès lors envoyée

au tribunal du Travail le 31 août2006. L’inspection du Travail nemanquera pas d’indiquer au tri-bunal que « Monsieur Bikoroaurait dû être licencié pour pertede confiance non privative dedroit compte tenu de l’absencede preuves suffisantes ».Le 23 novembre 2006, l’affairesera appelée pour la premièrefois au tribunal de Libreville.Seulement, l’avocat de lasociété demandera un reportd’audience. Ce que le tribunalva lui accorder. L’affaire sera denouveau appelée le 25 janvier2007. La SOBRAGA deman-dera de nouveau un reportqu’elle l’obtiendra pour le 29

mars 2007. Un report sera solli-cité et obtenu.A la date qui avait été retenueaprès ce troisième report, M.Bikoro sera surpris de constaterque son affaire n’était pas ins-crite au rôle de ce jour. Le gref-fier-chef chez qui l’intéressé vademander les raisons d’un tel «oubli » se bornera à lui dire « onva vous appeler ». Ayant épuiséses ressources financières,l’homme décidera d’aller atten-dre cet appel dans son village.Malheureusement, il attendra 4années sans que la justice ne lerappelle. C’est ainsi qu’il vadécider de remonter surLibreville pour s’enquérir de la

situation. Au greffe, son affaire était déjàclassée. On lui demandera depayer 15 000 FCFA pour pou-voir effectuer la recherche. Ledossier sera finalement exhumé.L’homme va dès lors faire unelettre de relance qui va aboutir àl’arrêt d’une date d’audiencepour le 12 avril 2012. Lasociété, une nouvelle fois, vaprocéder de la même manièreque lors des premièresaudiences, c’est-à-dire deman-der et obtenir des renvois. C’estainsi qu’elle obtiendra un renvoipour le 12 juin 2012, un secondpour le 24 juin 2012, et un troi-sième pour le 5 juillet 2012.

Lors de cette dernière audience,la société a voulu solliciter unrenvoi au 2 août 2012, ce que letribunal a refusé et a par contredemandé aux parties de venir le19 juillet 2012 pour connaîtrecette affaire au fonds. Gageonsque les juges sauront établir lavérité. Car cette situation a dés-tructuré l’environnement fami-lial de la partie civile.Espérerons aussi que la compa-gnie saura enfin se montrercitoyenne pour ne pas tirer enlongueur ce procès. Il y va de lavie d’un ancien collaborateurqui a consacré 18 ans de sa vie àson service, sans le moindreavertissement où blâme.

L’histoire du Camp pakis-tanais

Le 20 février 1975, l’Etatgabonais avait mis gracieuse-ment à la disposition duconsortium Eurotrag, uneparcelle de terrain de 18 hec-tares. Le décret n°00199/MINBDCR/DGE de lamême année en fait foi. Cettesociété devait l’occuper pen-dant la durée des travauxqu’elle effectuait pour lecompte du Transgabonais.Ainsi, lors du démantèlementde toutes les bases Eurotragd’Owendo à Franceville,l’OCTRA, confronté à undéficit en logement de sesagents, avait affecté les casesdu Camp pakistanais à cer-tains de ses employés. Touten autorisant ces-derniers àeffectuer des travaux deréfection et d’aménagementdesdites baraques à leursconvenances et à leurs frais.Depuis lors, dans ce camphabité par des cheminots enactivité, des retraités, des filset petits-fils ainsi que desveuves et veufs des ancienssalariés de l’OCTRA.Le début des ruses de CharlesTsibahDu temps où Sieur CharlesTsibah occupait les fonctionsde PDG de l’OCTRA, cetteentreprise avait fait un appeld’offre en vue de la construc-tion de la cité des cheminots(cité Octra) à Akournam.Cinquante (50) maisonsavaient été prévues pour êtreconstruites sur ce site. A l’ar-rivée, seules 48 maisonsseront érigées. Charles Tsibahayant décidé de soustraire 2maisons dudit lot, pour lesfaire construire sur le site duCamp pakistanais. Il y feravivre une partie de sa famille.Une façon habile de préparerle coup à venir.Après son départ de

Suite de la page 5Ce traitement de choc est-il lacontrepartie d’une bonne rému-nération ? Les employés disentnon. Le Directeur général rap-pelle sans arrêt à tous qu’il n’ya pas d’argent. Pourtant la boîteest dans les bonnes grâces dupouvoir. Servair a eu le marchéde la coupe d’Afrique desnations, celui du concours MissGabon, ainsi que le marché duNew-York Forum Africa. Sansomettre que pendant deux ans,elle a eu la restauration desmalades à l’Hôpital général deLibreville. Tous ces contrats sechiffrent en dizaines de mil-lions de FCFA. Pourquoi cetargent ne serait pas mis àcontribution pour améliorerl’ordinaire des travailleurslocaux ? se demandent lesemployés. Au contraire, avan-cent-ils, l’entreprise a plutôtchoisi de comprimer ses effec-tifs en faisant passer son per-sonnel local de 120 à 70 per-sonnes.Comme si ce traitement nesuffisait pas, l’entreprise a car-rément étalé au grand jour unesorte de discrimination. Aprèsles récents travaux d’entretiende son siège social, ils ontconstaté que seuls les locauxdans lesquels officiaient deseuropéens seront climatisés.Par contre, tous les autres desti-nés au personnel local seraientexemptés de climatisation.Malheureusement, un de sescollaborateurs du DG joint au

téléphone a refusé de répondreaux sollicitations de notrereporter pour vérifier ces infor-mations. La question à ce stade estde savoir si les administra-teurs gabonais qui siègent auconseil d’administration deServair, notammentMonsieur Jean RobertNgoulanana, le président,MM. Steeve Ondjounga etNguema Jean, administra-teurs, sont au courant desméthodes de gestion mises enplace par la Direction géné-rale ? Sur un tout autre plan, quefont les délégués syndicaux decette entreprise lorsqu’ils don-nent l’impression de resterinsensibles face à des disposi-tions mises en œuvre allant àl’encontre du code du Travail ?Plusieurs salariés affirmentqu’ils ont du mal à se fairepayer les heures supplémen-taires. A moins qu’ils veuillentdonner raison à ceux de leurscollègues qui pensent qu’ilsseraient de mèche avec laDirection générale. C’est ce quiexpliquerait, pensent certainsleur extraordinaire longévité àcette fonction de délégué.Plus que jamais, la partiegabonaise doit amener les diri-geants de Servair à respecterson personnel en le faisant tra-vailler dans les conditions pré-vues par le code du Travail.C’est aussi cela l’Etat de droit.

l’OCTRA en 1987, l’hommeva se lancer dans des opéra-tions immobilières. Selon lesnombreux témoignages desriverains, l’entourage deCharles Tsibah avait entreprisde vendre des parcelles de ter-rains jouxtant le camp pakis-tanais dès 1990. En janvier 2008, le bienheu-reux Charles Tsibah obtiendraun titre de propriété sur cetteparcelle en bon et due forme.Il va dès lors proposer parcourrier aux occupants dusite, à savoir ses anciens col-laborateurs, le choix entrepayer un loyer de 30 000FCFA par mois pour ceux quin’ont pas entrepris de travauxdans leurs habitations, 60 000FCFA pour ceux qui ont amé-liorer le cadre de leur maison,ou encore acheter chez lui, laparcelle occupée pour qui-conque voudrait en devenirpropriétaire.Devant le refus des habitantsd’obtempérer du fait que toutlong de leur passage àl’OCTRA, il n’a jamais été ditque la parcelle où se trouve leCamp pakistanais n’était pasintégrée dans le patrimoine del’OCTRA. Pour preuve, undes habitants du camp, mem-

bre très actif du collectif, rap-pelle que le 19 novembre1987, Charles Tsibah, agissanten qualité de PDG del’OCTRA, avait autorisé parécrit M. Okoue Jean Pierre, àl’époque responsable du ser-vice contentieux, de prendrela baraque qu’il occupait aucamp pakistanais, avant debénéficier d’une villa à lagrande cité des cheminots. «Pouvait-il le faire s’il savaitque ce terrain était le sien ?»,se demande Monsieur Okoué. Un autre élément plus trou-blant encore pour les habi-tants, est que l’octroi de cetitre foncier n’a jamais faitl’objet d’avis de publicationpour non opposition commel’exige la loi. Mieux, aucungéomètre n’a été aperçu parles riverains pour la mise enplace des bornes. Or, le cabi-net Bonnavaux qui aurait déli-vré les plans de masse du site,prétend avoir installé 25bornes. Notre reporter quis’est déporté sur ce site lasemaine dernière a pu consta-ter qu’il n’existe pas debornes visibles. Comment a-t-on pu délivrer un titre foncieravec autant d’entorses à laréglementation ? Personne ne

peut répondre à cette questionavec précision. Tout porteraitcependant à croire que der-rière cette affaire, il y auraitdes magistrats mouillés.Surtout qu’au Camp pakista-nais, il se dit que dameOssagatsia, complice deTsibah, serait la sœur d’unprésident de Cour.Fort de ces irrégularités, lecollectif des habitants ducamp a saisi le liquidateur del’OCTRA le 5 avril 2012,pour savoir s’il avait connais-sance du fameux titre foncierde Monsieur Tsibah. Saréponse est sans appel. Dansune correspondance adresséeau collectif le 4 juin 2012 àcet effet, il déclare : «…à lalumière des pièces mises à madisposition, le titre de pro-priété n°15499 sur lequel sefonde Monsieur Tsibah estrégulier en la forme». Et decontinuer, «je ne sauraiscependant vous dire de quellemanière il a obtenu cette par-celle et encore moins auprèsde qui il en a fait l’acquisi-tion». Et de conclure, «danstous les cas, il convient deretenir que cette parcelle nefait pas partie de celle dontles titres fonciers m’ont ététransmis après la mise enliquidation de l’OCTRA, le28 décembre 1999».Charles Tsibah de son côté vasaisir la justice et obtiendragain de cause en premièreinstance le 1er juin 2012. Le collectif qui n’entend pascéder à ce qu’il qualifie deprovocations, a déjà interjetéappel contre ce jugement.Tout en attendant un examenminutieux de ce dossier, tantsur la forme que sur le fond.Enfin, que le jugement quisera rendu ait une valeur dedroit, même si au Gabon,pour la justice notamment, lesplus faibles n’ont jamais rai-son devant les plus forts.(Affaire à suivre)

Henry Gauthier

Une vue d’Akournam à Owendo

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7ECONOMIE ECHOS DU NORD N°136 du Lundi 16 Juillet 2012

Affaire BGFIBank

Afrijet, Air service, les Corses,royalties, bonus pétroliers etc.

Police nationale

Le Général Mistoul arrache «les ser-vices payés» de la police à la FOPI

SYA

C’est par un courrielparvenu à son repré-sentant à Libreville,

le mercredi 11 juillet 2012,que le groupe suisse WebcorNC2 informera son équipe deLibreville qu’il sera proba-blement contraint de se reti-rer du projet de constructiondu marché de La Peyrie, si lasituation actuelle perdure.Pour l’heure, il a demandé àson manager local de réduirela voilure. Cela s’est traduitpar une réduction drastiquedes effectifs. Le personnelchargé de garder le site de LaPeyrie, lieu choisi pour abri-ter le nouvel espace commer-cial, est passé de 100 à 50. Cesont autant de jeunes

Un jeu de chaisemusicale vient de sepasser à BGFIBank.

L’ADG Henri ClaudeOyima, sous la pression,vient de céder son fauteuil àl’ancien PCA, Patrice Otha.Oyima devenant ainsi lenouveau PCA avec des pré-rogatives plus limitées.Toute chose qui confirme ceque nombre de personnesannonçaient dans les cou-loirs, à savoir que l’actuelPCA conservait malgré toutdes appuis non négligeablesau sein du conseil d’admi-nistration. En dehors biensûr de Kerengall qui a tournécasaque malgré leur « amitié» d’hier. L’on se souviendrade ce tandem qui avait étécité dans le temps dansl’éviction de Jules MariusOgouébandja de la prési-dence du COCAN 2012.Comme quoi, les amitiés enaffaire ne sont fonction quedes intérêts. Et Kérangall asu où se trouvaient les siens.Dans tous les cas, l’affaireBGFIBank ne pourra se ter-miner sans épilogue. Et l’onen est encore loin à ce qu’ilsemble. Dans la mesure oùde fortes connivences ont étédécouvertes entre l’Etatdirigé par les Bongo, lesCorses et Oyima. Les finan-cements apportés à Afrijet,Gabon Airlines et AirService sentent le souffre.Au delà de l’affaire descomptes d’OBO siphonnés àloisir, il y a les règlementsde la dette de BGFIBank parle Trésor public. Commentcette entourloupe a-t-elle étépossible ? Comment desartifices financiers ont-ilsété mis en place pour réglerles dettes des compagnies,propriétés des Bongo et deleurs comparses corses surles fonds de l’Etat gabonais? Des questions toujours ensuspens et auxquellesOyima ne sera pas seul àapporter des réponses. Les

Bongo se fichent desGabonais. Quoi de mieuxque de faire payer cetteardoise par le contribuable.En guise de récompense, lesBongo offrent à l’un de ceuxqui devrait être en train derendre compte devant unprocureur un siège en or. En réalité, dès que l’Etat semet à rembourser via leTrésor public, sans autreforme de procès, la compa-gnie appartient de fait àl’Etat par incorporation decapital. Or à ce jour, ce sontles SCI OBALI et TOMI quitrônent au sommet d’Afrijet.Dans cet autre cas de figure,il n’y a pas moins détourne-ment. Le président duconseil d’administration deBGFIBank et le nouvelADG, ancien PCA, peuvent-ils décliner leur responsabi-lité sur ces montages dont laBGFIBANK est bénéficiaire? Le rôle de l’Etat n’estaucunement de prêter del’argent à des compagniesprivées surtout dans ce qui,sans ambages, apparaîtcomme une opération totale-ment opaque.

Le drame a été la poursuitede ces pratiques dans les casd’Air Service en liquidationet de Gabon Airlines coulépar l’incompétence desBongo. Solution : opérer unmontage à un très hautniveau au Trésor public,d’où seraient perceptibles lesmains d’un TPG sans ver-gogne. Lorsque le conseild’administration se résout àun arrangement subtil oùvisiblement « super Oyima »devient lui-même l’hommequi demain devra décider deson éviction, il faut croireque le scandale est d’uneampleur inimaginable. Caren plus des affaires demaquillage financier, il res-sort aussi que royalties etbonus pétroliers auraient étédéposés dans des comptes àBGFIBank en lieu et placedu Trésor public. Commecela pourrait s’avérer, dequelle manière pourrait-onaffirmer qu’il n’y a pas icidétournement de l’argent dupétrole ? Il fallait bien queFINELEC soit alimenté.Nous y reviendrons.

Un mouvement de grèven’est pas à exclure dansles tout prochains jours

au sein des Forces de policed’intervention (FOPI). C’estl’avis d’un homme de troupehabitué des missions de terrain,rencontré récemment aux alen-tours du rond point d’Awendje.Le policier venait d’apprendreque le chef d’état major de cetteunité, un général de brigade,allait être envoyé en « conseild’enquête », une sorte deconseil de discipline pour lespoliciers.Le tort de ce dernier, apprend-on, c’est d’avoir affecté lesfonds issus des services payésdes mois de janvier et février2012, aux missions des unitésde la FOPI, comme cela luirevenait de droit. Notammentcelles provenant du PMUG quis’élèvent à 6 millions de FCFApar mois. Léon Mistoul, entréen fonction courant février2012, a donc demandé à l’un deses adjoints d’appliquer demanière rétroactive la décisionqu’il vient de prendre et quiconsiste à placer les fameuxfonds des services payés désor-mais sous la gestion du com-mandement en chef. L’officiersupérieur ne voulant pas d’unquelconque bras de fer avec lenouveau commandant en chef,a dû se résoudre à s’endetter,selon la même source, pourpouvoir remettre entre lesmains du cochef, les 12 mil-lions de FCFA en question.Faut-il rappeler que LéonMistoul n’était pas fondé d’exi-ger quoi que soit à l’officiersupérieur, du simple fait quel’intéressé avait perçu les paie-ments du PMUG sous le com-mandement du généralEmbinga, le précédant com-mandant en chef de la police.Ce dernier avait pris la décisionde laisser la FOPI gérer ce ser-vice. Comment expliquer que

M. Mistoul demande à son col-laborateur d’appliquer sur unepériode antérieure à sa prise decommandement une décisionqu’il prend maintenant? Amoins que le cochef actuelveuille faire comprendre queson processeur l’aurait instruit,lors de la passation de charge,que le chef d’état major de lapolice d’intervention détenaitpar-devers lui, les fameux 12millions de FCFA, et qu’ildevait les restituer au comman-dement en chef. A cette allurelà, rien n’exclut que M. LéonMistoul vienne à exiger aussi lemême remboursement à tousses collaborateurs qui ont, dansun passé récent ou lointain, géréle même service.La troupe, qui ne fait plus dutout confiance à la gestion deleur cochef, depuis la réductiondrastique des primes journa-lières liées à la sécurisation desexamens de fin d’année, la nonperception de celles liées à l’or-ganisation de la couped’Afrique des nations de foot-ball, ainsi que celles de l’orga-nisation de la conférence isla-mique, pense que la prise enmain des services payés par le

cochef risque de s’accompagnerde l’annulation des avantagesque ces recettes supplémen-taires leur procuraient. En effet,cet argent, disent nos sources,servait en priorité à nourrir leséléments pendant les missions,et parfois à couvrir les besoinsen carburant des véhicules.Reste alors au ministre del’Intérieur, qui veut affirmer unenouvelle fermeté, à diligenterune enquête par l’inspection dela police pour qu’elle juge del’opportunité du transfert desrecettes des services payés sousle contrôle direct du comman-dement en chef. Léon Mistoul abeaucoup d’autres priorités,compte tenu de la mauvaiseimage que traîne ce corps dansl’opinion. Tout comme il doit sebattre pour que les jeunes poli-ciers de la promotion 2010 Bpuissent enfin être payés. Amoins de vouloir donner raisonà ceux qui pensent que sonsouci premier est de mettre lamain sur la manne générée parles services payés, dû à sa fréné-sie en matière d’investissementsimmobiliers, notamment àOkala et à Owendo.

Gabonais le groupe suisseavait demandé à son managerlocal de recruter en prioritédes Gabonais- qui vont seretrouver sans emploi. Un responsable local quenous avons rencontré, encompagnie d’une partie deson équipe dans l’enceinte dusite de La Peyrie, était toutsimplement atterré. L’hommene comprend pas que le gou-vernement n’arrive pas à déli-vrer une autorisation d’exo-nération des taxes à un inves-tisseur qui amène 27 milliardsde FCFA, pour un projet quivise à moderniser l’exercicedu petit commerce àLibreville. Aussi se déclare-t-il solidaire de son personnelqui a décidé d’entrer en grèveet de se faire entendre auprèsdes autorités.

C’est une affaire assez parti-culière que nul ne peut com-prendre. En effet, en 2008, lemaire de Libreville, JeanFrançois Ntoutoume Emane,décide de créer un espacecommercial pour éviter queles commerçants deLibreville ne continuent d’oc-cuper les voies publiquespour exercer leurs activités.N’ayant pas de ressourcespour réaliser un tel projet, ilsera mis en relation avec legroupe suisse Webcor NC2.Celui-ci décide d’accompa-gner la Mairie dans ce projet,en apportant le cash et l’ex-pertise nécessaire. Ce groupea déjà réalisé des projets simi-laires notamment enRépublique démocratique duCongo. Un protocole d’ac-cord est signé la même année.

Le groupe entreprend dès lorsde financer l’étude de faisabi-lité. Il engage les frais pour ladémolition du site de LaPeyrie, alors que dans le pro-tocole signé avec la Mairie,c’est cette dernière qui devaits’en occuper. Le groupefinance ensuite les travauxgéotechniques réalisés sur lesite, et embauche une cen-taine de Gabonais. Aumoment d’avancer dansl’exécution du projet, legroupe va demander à laMairie de lui rétrocéder letitre foncier de La Peyrie.Stupeur ! Il n’en existe pas. Ila fallu que la Mairie engagepromptement la procédured’acquisition du titre foncier.Aux dernières nouvelles, ilvient tout juste de sortir. En 2010, le groupe

demande à la partie gabonaisede lui obtenir une exonérationde taxes auprès du ministèrede l’Economie. Notre sourceaffirme que la Mairie auraitintroduit une demandeexpress dans ce sens. Saufque deux ans après, aucunministre de l’Economie n’aencore trouvé le temps de sepencher sur cette demande.Tant pis si 27 milliards deFCFA risquent d’aller s’in-vestir ailleurs qu’au Gabon. Le Premier ministreRaymond Ndong Sima, qui areçu l’investisseur au débutdu mois de juin, s’estcontenté de lui dire qu’il vasaisir son ministre del’Economie de la question.Peut-être une façon de botteren touche. Les demandes del’investisseur pour être reçu

par le chef de l’Etat lui-mêmepour faire avancer ce dossiersont restées à ce jour sanssuites, malgré plus de 28voyages effectués par l’inté-ressé au Gabon depuis 2008.Le chef de l’Etat devraituser de son influence pourque ce dossier se décante, auvu des nombreuses détail-lantes qui reviennent encom-brer les avenues et trottoirsrefaits de notre capitale. Onne peut pas comprendre queles dispositions prévues pour-tant dans le code des investis-sements en matière d’exoné-ration de taxes ne puissentpas s’appliquer dans le casd’une entreprise qui apporte27 milliards de FCFA auGabon. Qui a dit gouverne-ment de missions ?

Le Commandant en chef de la police vient de prendre sous sacoupe la gestion des recettes issues des services payés à lapolice, en lieu et place des Forces de police d’intervention (FOPI).S’agit-il d’un désir de rationnaliser la gestion de ce corps ?

Construction du marché de La Peyrie

Les atermoiements du gouvernement risquent d’enterrer le projet Absence de titre foncier, prise en charge par l’investisseur suisse des engagements non contractuels, non octroi des exonérations detaxes demandées par l’investisseur… Ecœurés, les Suisses ne sont pas loin de jeter l’éponge.

JMS

SYA

Le cochef de la police, le général Léon Mistoul

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8ECHOS DU NORD N°136 du Lundi 16 Juillet 2012ICI ET D’AILLEURS

Le nouveau Directeurgénéral de l’Institutnational supérieur

d’agronomie et de biotechnolo-gie (INSAB), l’émergent AlainSouza, serait tout simplementen train de tuer - au sens proprecomme au figuré - cette écolequi a fait, il y a pas si long-temps, la fierté de l’Universitédes sciences et techniques deMasuku (USTM). A l’allure oùvont les choses, si les autoritéscompétentes ne réagissent pas àtemps, il est à craindre quecette structure soit tout simple-ment vouée à mettre la clé sousla porte. En effet, l’homme améthodiquement entrepris,avec ses proches, de dépouillerl’établissement de son patri-moine académique et matériel.Lorsque l’on regarde de près

ce qui se fait à l’INSAB depuisl’arrivée de M. Souza, lesobservateurs avertis se deman-dent si les ingénieurs versionSouza auront le même niveauque leurs devanciers ? Cetteinquiétude a été exprimée parles étudiants eux-mêmes aucours d’une assemblée généralequ’ils ont organisée le 8 mai2012 dans la salle PA021 deleur école. C’est d’ailleurs cequ’un étudiant de 5ème année atraduit dans une correspon-dance très officielle qu’il aadressée au vice-recteur del’USTM, le 27 juin 2012. Dansson courrier, l’étudiant vajusqu’à récuser un enseignantde l’INSAB qui venait des’auto désigner comme sondirecteur de mémoire. C’estdire si l’inquiétude est grande.Pouvait-il en être autrement ?Alain Souza, sitôt installé, a

entrepris de distribuer lesheures de cours en dépit d’unminimum de bon sens. Seulsemble compter à ses yeux lefait que ces cours permettent

L’opposition le clame haut et fortdepuis septembre 2009. Les faitssont têtus et le montrent tous les

jours. Le climat social, au demeurant trèstendu, l’atteste. Le Gabon traverse une crisepolitique profonde aux conséquences incal-culables, même si Ali Bongo refuse obstiné-ment de le reconnaître. En privé pourtant,selon nos sources, il ne cache pas soninquiétude devant la tournure que prennentactuellement les événements. En publiant en catimini un communiqué

invitant les forces sociales et politiquesgabonaises à une concertation, le PremierMinistre Raymond Ndong Sima vient dereconnaître officiellement que le pays est encrise. Bravo !Qu’est-ce qui a donc piqué Ali Bongo,

l’arrogant, celui à qui rien ne résiste, à solli-citer une rencontre avec François Hollandequi a pendant longtemps refusé de le rece-voir ? Qu’est-ce qui justifie l’entêtement du raïs

à actionner tous ses lobbies, réseaux et amisde l’ombre pour être reçu à l’Elysée ? Iln’échappe à aucun observateur avertiqu’Ali Bongo sait ce que représente laFrance pour le Gabon. Aucun chef d’Etatgabonais ne peut se permettre d’avoir desrelations quelconques avec elle. Les imagesde la rencontre Ali Bongo-Hollande et le

communiqué de la présidence de laRépublique française sont autant d’indica-tions qui montrent que la séance de travailde l’Elysée a plutôt donné à FrançoisHollande l’occasion d’asséner les véritésqu’Ali Bongo ne souhaite jamais entendre :dialogue exigeant sur les questions de gou-vernance, de lutte contre la corruption et depluralisme démocratique. Sorties de labouche de François Hollande, ces parolessont des injonctions.A qui pourra-t-on faire croire que l’initia-

tive de Raymond Ndong Sima n’a aucunrapport avec la séance de travail de l’Elysée? Elle n’est rien d’autre qu’une tentative deréponse aux « souhaits » de FrançoisHollande. Comme à son habitude, AliBongo cherche de fausses solutions auxvrais problèmes qu’il tente de résoudre parl’absurde.Sur cette question, l’opposition qu’Ali

Bongo ne peut plus jamais contourner a déjàproposé une voie de sortie de crise. Cettecrise est politique. Elle est née d’une élec-tion volée, suivie d’une répression sanglanteayant occasionné des dizaines de morts àPort-Gentil. Cette crise a entraîné des frac-tures sociales, des ressentiments et même lahaine chez ceux qui ont perdu des proches.Cette crise peut avoir de graves consé-quences au niveau du tissu social, ce qui est

un risque majeur pour la paix et la stabilitédu pays. Ali Bongo le sait. La France faitaussi la même analyse. Ce n’est pas àFrançois Hollande, qui dispose de tous lesdossiers et autres renseignements imagina-bles, qu’on peut raconter des bobards. La fonction suprême pour laquelle Ali

Bongo a déployé tant d’énergie et tant destratégies exige de celui qui l’occupe deuxchoses : le courage et l’amour du pays. Il nepeut donc continuer à mentir à lui-même etau peuple. La crise politique est là, bien pré-sente. Il faut en sortir. Les amis français quil’ont porté au pouvoir lui ont pourtantapporté une lisibilité en finançant le docu-mentaire « La Françafrique » sur France 2.S’est-il, un seul instant, posé la question desavoir quel est le message que ce filmentend distiller ? Le cas d’un certain PascalLissouba a-t-il retenu son attention lui qui,comme Ali Bongo, refusait d’admettre quele Congo connaissait une crise politique etqu’il fallait en sortir rapidement ? La suite,nous la connaissons tous.Ali Bongo réalisera-t-il enfin que l’entê-

tement ne paie jamais en politique ? Omar,son père, l’avait compris. Dommage que lefils n’ait pas retenu la leçon.

François ONDO EDOU

Zaché Obiang Mbegah a de quoi être heureux. Son ini-tiative, peu crédible pour beaucoup de gens au momentde son lancement, va aller à terme samedi prochain

avec la grande finale qui va opposer, le club de Tsalangu FC àcelui Sécu-Just FC au stade municipal d’Akouakam. Cette affiche a été obtenue à l’issue des demi-finales jouéesen match aller et retour comme le prévoit le règlement de cettecompétition. Les matchs se sont déroulés respectivement le 23juin 2012 pour la phase aller entre Impôt Sport et Secu-Just FCd’une part, et Tsalangu FC contre Uso Corpo d’autre part.Quant à la phase retour, elle a eu lieu le samedi 30 juin 2012.L’issue de ces confrontations a désigné les deux vainqueurs quivont devoir s’affronter pour le trophée final.Il faut dire que la qualification de ces quatre équipes pour lesdemi-finales, a été obtenue à l’issue de la dernière journée dece championnat qui a vu la participation de 7 clubs. C’est ainsique le club Impôts Sport a fini en tête avec 26 points, suivi deTsalangu FC, 25 points, de Sécu-Just FC avec 18 points et UsoCorpo, 17 points.Cette compétition, faut-il le rappeler, est une occasionunique donnée aux Oyemois de pouvoir rencontrer plusieurshaut-cadres en service dans la localité dans un tout autre envi-ronnement. Cela nécessairement crée des liens sociaux quipeuvent être bénéfiques pour chaque partie. Ceci ne peut restersans conséquence sur la qualité du service rendu aux usagersdes services publics.D’ailleurs, certains opérateurs économiques de la place nes’y sont pas trompés en donnant un appui multiforme à cettecompétition. On parle par exemple de cet apport financierémanant de l’entreprise EDTE chargée de construire le réseauélectrique sur l’ensemble de la province. Il n’est pas excluqu’au regard de cette première initiative d’une société privée,d’autres acteurs économiques s’engagent à leur tour lors de laprochaine édition. Tout comme certains cadres qui sont restésà quai, sans s’engager tout de suite dans le projet, ne manque-ront pas de rejoindre l’une des équipes qui correspond le mieuxà leur profil l’année prochaine au regard du succès de cette pre-mière édition.Reste maintenant aux organisateurs de maintenir le cap, voirede pallier les manquements de cette première édition. Ceci nesaurait se faire qu’en y mettant plus de rigueur et de profes-sionnalisme. Reste aussi aux services de l’Etat, notamment laDirection provinciale du sport, de jouer leur rôle d’encadre-ment et d’encouragement de l’initiative, en étant beaucoupplus présent aux côtés des initiateurs du projet. Et peut-êtrepermettre à cette association qui s’occupe de l’organisation dutournoi corpo, d’avoir accès à des subventions de l’Etat. C’està ce prix que ce tournoi peut s’inscrire dans l’histoire et jouerdéfinitivement sa partition qui est de rapprocher les adminis-trés des administrateurs.

aux enseignants d’arrondir leursfins de mois. C’est ainsi quel’intéressé, biologiste de forma-tion, a pris sur lui le challengede dispenser des cours spéciali-sés qui, dans des écoles simi-laires, sont laissés à la chargesoit des agronomes, soit desspécialistes en zootechnique ouencore à des ingénieurs agro-alimentaires. Dans ces condi-tions, quels résultats peut-on enattendre ? Aucun. Autre écueil,les étudiants de 4ème annéeproduction végétale n’ont pourainsi dire pas eu suffisammentde cours au premier semestre.Motif ? Le génial Souza a remisen cause la convention qui unis-sait l’Université agronomiquede Dschang (Cameroun) et

l’INSAB, qui permettait auxprofesseurs de cette universitéde venir dispenser des cours àl’INSAB. M. Souza a préféréaller recruter des professeursbéninois et ivoiriens, qui sontrestés absents durant tout lesemestre. De mémoire des étu-diants, depuis la création del’école en 2002, c’est la pre-mière fois que pareille situationse produit. A cette désorganisa-tion des enseignements magis-traux, Souza a ajouté l’arrêtpresque total des enseignementspratiques, faute de renouvelle-ment des équipements. Ainsi, letracteur Massey Fergusson 240est à l’arrêt depuis janvier 2011.Pourtant selon nos sources, unordre de paiement n° 234/2011,

d’un montant de 5 millions deFCFA, référence 6010215238, abien été émis en vue de remettreen état ledit tracteur. A son arri-vée, l’homme avait trouvé unpoulailler de 117 poules pon-deuses, une porcherie de 22porcs, une lapinière de 33lapins. Aujourd’hui, il n’y a plusde pondeuses, il reste seulement4 porcs et 10 lapins. Ce matérielpédagogique par excellence aété soit vendu aux particuliers,soit consommé, soit tout sim-plement mort faute d’entretienadéquat. Le cheptel bovin n’estpas en reste. Sur les 9 bœufs quel’intéressé a trouvés, les 5 quirestent sont livrés à eux-mêmesdans la nature, dévastant les cul-tures environnantes. Pourtant,une ordonnance de paiement459/2011, référence6040215919, d’un montant 1662 250 FCFA, a été émise pourconstruire un enclos autour del’étable. A quoi cette somme a-t-elle servi? Seul M. Souza peutle dire.Sur un tout autre plan,

l’INSAB a comme fournisseurun bistrot du coin « LaRéférence bar ». En 2011, ce bara bénéficié de 5 362 500 FCFAde commande de la part del’INSAB. Il s’agit de l’ordre depaiement n°97/2011, référencen°6010215419, d’un montantde 3 327 500 FCFA et de l’ordrede paiement no 376/2011, d’unmontant 2 035 000 FCFA. Quepeut bien fournir ce bar àl’INSAB ? Nos sources parlentde fourniture de bureau. Soyons sérieux ! Franceville,

que l’on sache, n’est pas unebourgade perdue au fin fond duGabon pour que ce soit un sim-ple débit de boisson qui serve depapetier à un institut de ce cali-bre. Le ministre SéraphinMoundounga va-t-il encore lais-ser l’INSAB être géré commeun vulgaire bistrot de Mbaya?Wait and see.

Gestion de l’INSAB

Alain Souza installe l’anarchie au sommet

Réactions

Merci Raymond !

Oyem/Football Le championnat

corpo 2012 livre sonverdict ce samedi

Le projet pédagogique de l’école est en panne, les heures supplémentaires des ensei-gnants seraient attribuées par copinage et en dépit du bon sens, ajouter à cela desdétournements de fonds alloués à cette structure au profit d’autres priorités non acadé-miques. A cette allure là, l’INSB risque de disparaître. Le championnat corpo 2012 va connaître son épilogue ce

samedi 21 juillet 2012, avec la rencontre qui va opposerTsalangu FC à Sécu-Just FC, au stade municipald’Akouakam d’Oyem. Peut-on dire que le pari des organi-sateurs est gagné ?

JMS

SYA